rara 2_2015 français

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rara LE MAGAZINE DE PROSPECIERARA ÉDITION 2 /2015

EN FLEUR NATURELLEMENT TROP TARD  …  Page 5

VOUS N’AURIEZ PAS BESOIN D’UN NOUVEAU BOUC ? Page 10

POUR NOS MARCHÉS, DES PLANTONS BIO ET ROMANDS ! Page 12

LA PANACÉE DANS LE BAC À SURGELÉS  ? Page 15

Fondation suisse pour la diversité patrimoniale et génétique liée aux végétaux et aux animaux 1


ProSpecieRara s’engage pour que les anciennes variétés de géraniums du balcon, qui font partie de notre patrimoine culturel et historique, survivent. Plus à ce sujet en page 4.

RAPPORT ANNUEL Informez-vous sur les événements de l’année de ­ProSpecieRara. Désormais notre rapport annuel détaillé sera consultable dès la fin mai sur: www.prospecierara.ch/fr/rapport-annuel

MERCI ! Votre soutien nous fait avancer: Donatrice /donateur plus à CHF 120.– /an Donatrice /donateur à CHF 70.– /an Donateur couple à CHF 90.– /an Donatrice /donateur junior (jusqu’à 25 ans) à CHF 35.– /an Parrainage d’animaux entre CHF 150.– et CHF 450.– /an Parrainage d’arbres CHF 250.– /an Pour vos dons: CCP 90 -1480-3 IBAN CH29 0900 0000 9000 1480 3 BIC POFICHBEXXX

Dons en ligne Vous pouvez maintenant faire vos dons par carte de crédit ou avec PostFinance Card. Vous avez aussi la possibilité d’établir des ordres permanents.

Die Organisation ProSpecieRara

ist seit 1997 ZEWO-zertifiziert. www.prospecierara.ch/fr/don

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Éditorial

Gertrud Burger, responsable du secteur des végétaux

Les plantes d’ornement – tout comme les plantes alimentaires – sont un précieux patrimoine culturel. L’homme ne s’est jamais contenté de vivre seulement de pain. Il a très tôt commencé à orner ses jardins et ses rebords de fenêtre de superbes plantes d’ornement vivaces et de fleurs d’été resplendissantes. C’est désormais au tour de ProSpecieRara de préserver les trésors d’antan. C’est ainsi que notre équipe des plantes d’ornement est aux petits soins pour ses protégés. Elle hiverne par exemple ses géraniums ProSpecieRara comme le faisaient nos grand-mères, afin qu’ils refleurissent le printemps suivant. Nos éleveurs procèdent avec tout autant de circons­ pection. Ils pèsent le pour et le contre des techniques d’élevage anciennes et modernes, en étant toujours ­attentifs à préserver la diversité génétique à l’intérieur des races. C’est à votre soutien que nous devons de pouvoir agir à plusieurs niveaux, avec pondération et sens de la responsabilité. Nous vous remercions de votre fidélité ! 3


La variété ’Regina’ ravit avec son rose lumineux et chaud. Elle a été distinguée en 1964 au Festival international des jardins à Vienne et est aujourd’hui à l’origine de nombreuses variétés. 4


Focus

En fleur naturellement trop tard … Martina Föhn, experte des plantes d’ornement, Texte: Nicole Egloff

Le pélargonium (ou géranium), plante de balcon préférée des Suisse, a-t-elle à son tour perdu de sa diversité régionale ? L’attitude plus détachée du consommateur actuel à l’égard de ses plantes en est en partie responsable. Venez découvrir les variétés anciennes à notre nouvelle ­exposition de pélargoniums de Berne et laissez-vous contagier par l’enthousiasme qu’elles suscitent. Lors de notre visite des serres des Espaces verts de la ville de Berne l’été dernier, nous avons été accueillis par une mer de fleurs aux innombrables nuances de blanc, de rose et de rouge. Accompagnée par Manfred Wyss et Erica Häderli, connaisseurs confirmés du pélargonium, Martina Föhn, notre experte des plantes d’ornement, est à ­l’affût de découvertes. Son but: déterminer pour autant de pélargoniums que possible la variété à laquelle ils appartiennent. Manfred et Erica eux-mêmes sont une espèce rare: la collection de pélargoniums est leur passion, et ils sont aux petits soins pour leurs protégés. Erica a fait construire un jardin d’hiver à deux étages tout exprès pour ses 900 variétés de pélargoniums, afin 5


de toutes les y hiverner ; et Manfred se ­spécialise de plus en plus dans le pélargonium dans sa jardinerie de Zell /LU.

LES FLEURS, UNE MARCHANDISE À JETER Alors qu’autrefois, les familles accordaient du prix à leurs plantes et qu’elles se les transmettaient de mère en fille, les gens, aujourd’hui, compostent leurs pélargoniums à l’automne pour en racheter à peu de frais des nouveaux au printemps. «Prix bas permanent 1.45 CHF/pièce», proclame la publicité de Landi et consorts. «Même les plantes sont la victime de la mentalité ­actuelle du tout à jeter. Jeter chaque année des plantes pluriannuelles et en racheter de nouvelles, cela me paraît critiquable tant du point de vue éthique qu’écologique», trouve Martina. «Du coup, nous perdons éga­ lement le souvenir de nos propres ancêtres, resté vivace par le biais des plantes qu’on se passait de génération en génération.»

Il ne faut pas nécessairement un jardin ­d’hiver à deux étages pour hiverner des pélargoniums. Une cave fraîche ou un garage à l’abri du gel suffit (voir encadré). En hiver, les pélargoniums ne paient pas de mine. «Mais lorsqu’au printemps, sur les quelques rameaux rabougris commencent à éclore des feuilles d’un vert intense et qu’ensuite se forment peu à peu des fleurs, c’est une grande satisfaction. Le rapport qui se tisse ainsi est beaucoup plus intense que celui que j’entretiens avec une plante que j’achète déjà fleurie et qu’il ne reste plus qu’à transplanter dans un bac quelconque» – dans les paroles de Martina, on croit humer le printemps.

DE GRANDES FLEURS D’AFRIQUE DU SUD Le consommateur a l’habitude de trouver dans le commerce des pélargoniums en fleur dès le début avril. Cela n’est possible que parce qu’ils ont été cultivés aux îles

Un lieu de travail de rêve: Martina Föhn, experte des plantes d’ornement ProSpecieRara, en compagnie d’Erica Häderli et de Manfred Wyss, spécialistes du pélargonium, en train de déterminer les variétés reçues. 6


­ anaries ou boostés dans les serres hol­ C landaises. Les pélargoniums cultivés en Suisse ne sont commercialisés qu’environ trois semaines plus tard. Les variétés anciennes, plus proches de leurs ancêtres provenant d’Afrique du Sud, ont une floraison encore plus tardive. Elles poussent en outre davantage en hauteur que les variétés actuelles (les pélargoniums sauvages peuvent atteindre jusqu’à 2 m). Pour compenser leur handicap commercial, la jardinerie de la société Wyss à Oster­ mundigen cultive les variétés ProSpecieRara comme des plantes solitaires, qui sont plantées à l’unité dans de grands pots – et qui accrochent le regard. La plante y trouve son compte et se vend également plus tard dans l’année, lorsque toutes les jardinières des balcons sont déjà occupées. Si l’on fait abstraction des produits de niche comme les variétés ProSpecieRara, qui r­épondent à un désir spécifique du consommateur, lequel est alors prêt à les

ONIUM HIVERNER LE PÉLARG

•À l’approche des premières gelées, ­rentrer les pélargoniums dans une ­petite caisse ou en pot dans un local frais, à l’abris du gel (entre 5 et 10 °C), tel que cave, cage d’escalier ou garage. • Tailler toutes les tiges avec des ciseaux de jardinage bien affûtés à 10 cm du collet, en laissant subsister 2 à 3 nœuds. • On peut bouturer les portions de tiges sectionnées et les faire pousser sur un rebord de fenêtre, bien au chaud et exposé à la lumière. • Éliminer les feuilles fanées qui peuvent être un foyer de maladie. • Plus le lieu d’hivernage est sombre, plus la température devrait être basse. Si les plantes sont conservées dans un local trop chaud et trop sombre, elles développent avant l’heure des pousses longues et fines. • Conserver les pélargoniums dans une terre légèrement humide. Elle ne doit jamais sécher complètement. ­Éviter pour autant l’eau stagnante. • Au printemps, transplanter le pélargonium dans du terreau puis le sortir à l’air libre dès mi-mai (le rentrer les nuits de gelée). • Au début, le protéger contre l’exposition directe au soleil (risque de coup de soleil ! ) et recommencer à l’arroser.

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payer un peu plus cher, c’est désormais la production internationale qui l’emporte dans la concurrence. On n’est pas surpris qu’il ne se trouve plus en Suisse d’horti­ culteurs prêts à multiplier les variétés locales et à continuer de les faire évoluer.

BERNE = ZURICH ? Pendant ce temps, dans la collection de ­pélargoniums de Berne, les discussions savantes vont bon train. C’est ici que poussent tous les pélargoniums reçus en 2009 suite à l’appel lancé par ProSpecieRara. Le plus souvent, le nom de la variété n’était pas connu, si bien qu’on a d’abord nommé les plants d’après leur origine, p. ex. ’d’Egliswil’, ’Berta von Staufen’ ou ’de Wildegg’. C’est pour déterminer les variétés que Martina a fait le voyage, accompagnée des deux

Photo: Markus Walti

ONIUM ? GÉRANIUM OU PÉLARG

Les pélargoniums et géraniums appartiennent tous deux à la famille des géraniacées. Souvent, ce que nous appelons communément géraniums sont en en fait des pélargoniums. Le principal critère de distinction est la fleur. Chez le géranium, les cinq pétales sont à symétrie ­radiale. Chez les pélargoniums, (à droite), les deux pétales supérieurs sont plus longs que les trois inférieurs et souvent striés de taches. Chez les pélargoniums, il existe de nombreuses variétés à fleurs doubles. Les géraniums cultivés sont robustes, ­tandis que les pélargoniums ne survivent que dans des locaux sans gel.

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­ xperts. La tâche n’est pas simple. La pree mière variété a vite été déterminée – Martina n’a pas eu le temps de sortir son stylo du sac que le ’de Herrenschwanden’ s’est révélé être un ’Queen of Denmark’, une vieille variété dédiée à la reine Louise du Danemark (1817 – 1898). Pour d’autres, les discussions sont plus longues et on compulse les savants ouvrages emportés: Le ’Ville de Zurich’ est-il identique avec le ’Ville de Berne saumon’ et ’Grand Jardin’ ? On soupçonne que c’est par fierté que les ­Bernois et les Zurichois d’antan ont tout simplement donné le nom de leurs villes respectives à la variété de pélargonium qui bordait leurs rues, même si l’obtenteur avait prévu une autre dénomination. «Ces changements fréquents de dénominations ne nous facilitent pas la tâche ; mais ils ­témoignent de l’importance régionale acquise par certaines variétés, qui est en somme un fait historique», observe Martina.

RETOUR AUX SOURCES «Heureusement qu’il existe des gens comme Erica et Manfred, se réjouit Martina, et heureusement que les mentalités commencent à évoluer. Les gens redeviennent plus attentif aux cycles de vie naturels et aux besoins des plantes». Manfred confirme cette impression: «Dans ma jardinerie, j’observe une tendance très nette au retour vers davantage de swissness, au détriment de la production de masse indistincte.» Et c’est ainsi que Coop propose désormais certaines variétés anciennes suisses de pélargonium sous le label ProSpecieRara. On en trouvera par ailleurs un beau choix au marché des plantes d’ornement ProSpecieRara de Berne (17 mai) et au Geraniummärit de Berne (23 – 24 avril), et pour la première fois en Suisse romande au marché de printemps de Vernier (9 mai). L’exposition de pélargonium est ouverte chaque ­premier vendredi du mois, de mai à octobre (sauf les jours fériés) de 13 h à 16 h. Espaces verts de la ville de Berne; Elfenauweg 94d, 3006 Berne.


Le jardin du cloître offre une source d’inspiration pour des plantations plutôt ombragées. En l’honneur du savant Conrad Gesner enterré en ce lieu, quatre massifs ont été plantés d’après les quatre éléments.

DÉCOUVRIR LES PLANTES D’ORNEMENT HISTORIQUES Découvrez de près les plantes d’ornement historiques dans les jardins d’exposition de ProSpecieRara. Tous les jardins sont publics (vérifier les heures d’ouverture ! ). Il y a également des visites guidées. • J ardin du cloître du Grossmünster de Zurich (visite guidée: 9. 6. 2015 à 17 h) • Jardin d’exposition à l’Elfenau, Berne (visites guidées: 27. 5., 19. 8. et 23. 9. 2015 à 18 h) • J ardin de vivaces au Wenkenhof de Riehen (visites guidées: 7. 6., 5. 7., 9. 8., 6. 9. et 4. 10. 2015 à 11 h) • Collection d’hortensias au château de Meggenhorn (visite guidée: 30. 6. 2015, 19 h) • Exposition de pélargoniums à Stadtgrün Bern (visite guidée: 23. 6. 2015 à 17 h 30) On trouvera toutes les adresses et de plus amples ­informations sous: www.prospecierara.ch/fr/jardins-ornement

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Animaux

Vous n’auriez pas besoin d’un nouveau bouc ? Philippe Ammann, responsable du secteur des animaux

À chaque fois qu’en automne, l’attente du bélier reproducteur ­commence à agiter les brebis, ou qu’au début de l’été, le jeune bouc se met à énerver sa mère, l’entremise animale a son rôle à jouer. Les associations d’éleveurs de races ProSpecieRara rendent depuis ­longtemps de précieux services dans ce domaine. Pour encourager encore plus ­efficacement la diffusion des races menacées par une initiative commune, ­ProSpecieRara a fondé la plateforme www.animaux-rares.ch

«La nouvelle

Jusqu’ici, un détenteur qui voulait vendre un animal en informait le service d’entremise animale de l’association de la race correspondante, ou il passait une annonce dans des revues spécialisées ou sur diverses places de marché virtuelles. Pour le service d’entremise, il n’était pas toujours facile de placer un animal. Certes, il pouvait enre­ gistrer l’offre et la demande, mais ses possibilités de les faire connaître étaient limitées. L’ennui est également que certaines annonces trouvées sur les sites d’annonces libres ne sont pas sérieuses. Avec un peu de malchance, le canard de race pure ­proposé s’avère être de race mixte, ou la chèvre d’élevage promise se révèle n’avoir encore jamais mis bas. Rien du reste ne ­garantissait que l’animal figure dans un herdbook, ce qui est indispensable pour un élevage de conservation sérieux.

facilite l’entremise

UNE PLATEFORME POUR TOUTES LES RACES PROSPECIERARA

Athos, bouc de la race caprine Nera-Verzasca, a fait ce qu’il avait à faire à l’entière satisfaction de son propriétaire. La petite bande de chevrettes qui est le fruit de ses bons et loyaux services cabriole entre les jambes de leur mère. Le fait que certaines vont ­rester dans le troupeau porte en revanche à conséquence pour Athos. Il lui faudra aller ailleurs, car s’il reste lui aussi, il se laissera tôt ou tard tenter par l’une ou l’autre de ses filles. Et dans l’élevage, on ne plaisante pas avec la consanguinité.

plateforme

des animaux. Philippe Ammann 10

»

C’est pourquoi le besoin d’un marché réservé aux offres sérieuses se faisait fortement sentir. Pour être en mesure d’offrir cette garantie, ProSpecieRara, avec le soutien de


Vendeurs et acheteurs d’animaux de rente de races menacées pourront plus facilement faire affaire.

l’Office fédéral de l’agriculture, a créé le site www.animaux-rares.ch. L’idée centrale de cette plateforme est que le détenteur puisse lui-même entrer son annonce, mais que celle-ci soit ensuite contrôlée et validée par les associations d’éleveurs de la race correspondante. Comme l’annonce disparaît si elle n’est pas activement prolongée au bout de trois semaines, l’offre reste à jour sans grand frais supplémentaires ni pour l’annonceur, ni pour l’entremise animale. Le fait de trouver toutes les offres d’animaux de race ProSpecieRara sur un site commun bilingue (français et allemand) est un atout supplémentaire qui facilitera le ­placement de précieux animaux d’élevage. Ainsi, l’éleveur à la recherche d’un nouveau taureau découvrira par la même occasion l’existence d’une offre concernant un groupe de poulettes rares ; peut-être cellesci trouveront-elles ainsi plus rapidement

preneur. Les responsables de l’entremise peuvent compléter les offres par des informations tirées du herdbook tenu par leur association de race. Le symbole d’une ­petite goutte de sang en regard d’une annonce signifie p. ex. que l’animal est parti­ culièrement rare et qu’il présente donc un patrimoine génétique méritant spécifiquement d’être favorisé. C’est une grande satisfaction pour nous de voir cette plateforme déjà bien fréquentée. Grâce au site www.animaux-rares.ch, notre bouc Athos, noir comme la nuit, pourra bientôt transmettre ses gènes à un nouveau troupeau de chèvres Nera-Verzasca.

www.animaux-rares.ch

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Commercialisation

Pour nos marchés, des plantons bio et romands ! Entretien de Denise Gautier avec Daniel Marchand, directeur de Bioplants S. A.

Pour achalander nos marchés de plantons du printemps, nous avions de la peine à trouver une structure pouvant produire une relativement grande quantité de plantons, mais dans une palette de nombreuses variétés, en qualité bio, évidemment. L’entreprise argovienne Eichberg a relevé le défi durant cinque ans, nous proposant des plants aussi robustes qu’irréprochables. Toutefois, dans un souci de cohésion avec notre éthique, nous cherchions une solution plus locale. Un premier partenaire a été trouvé avec Bioplants. L’objectif reste de développer un réseau de producteurs qui puisse offrir des plantons ProSpecieRara dans toute la Suisse romande, afin de mieux garantir l’accès aux anciennes variétés.

POURRIEZ VOUS NOUS DÉCRIRE L’ENTREPRISE BIOPLANTS ? Bioplants S. A. a été l’un des pionniers en Suisse de la production biologique de plants sous label Bourgeon de Bio Suisse. Depuis plus de 15 ans à Lonay, près de Morges, sur 8000 m2, les serres sont consacrées à l’élevage de plus de 200 variétés de plantons (Légumes, fruits, condiments et aromates).

écologique de la planète. Dès sa création Bioplants a agit afin de diffuser ces infor­ mations, et, inciter et soutenir la reconversion des professionnels à l’agriculture bio­ logique. La concentration des semenciers

DANS BIOPLANTS ON ENTEND BIO ET PLANTS, MAIS ENCORE ? Aujourd’hui l’agriculture biologique englobe tous les systèmes de production avec l’engagement du respect du cahier des charges et des règlements édictés. L’utilisation des cycles, la rotation des cultures, l’emploi de matériel organique et la lutte biologique sont autant d’atouts favorisant le déve­ loppement des plantes, la fertilité du sol et l’équilibre général de l’environnement. Ce savoir-faire contribue à encourager une alimentation saine et à défendre l’équilibre 12

Daniel Marchand, directeur de Bioplants, redonne accès aux variété des légumes rares.


diminue l’offre, l’éventail et la concurrence sur ce marché. Cette situation de quasimonopole et de lobbying liées aux brevets est le principal problème qui n’ira qu’en s’amplifiant à l’avenir. C’est dans cette ­approche, que nous proposons aux producteurs des plants bio avec des semences de variétés anciennes produites par des compagnies ayant une philosophie et une éthique que nous partageons, Sativa ­Rheinau AG en est un parfait exemple. En Suisse, nous avons des possibilités que n’ont plus des producteurs en Europe et dans le monde. Jusqu’à quand, nous ne le savons pas, mais promouvoir ces anciennes variétés en voie d’extinction, notamment grâce à l’action de la fondation ProSpecieRara, nous permettra de protéger ce patrimoine pour les générations présentes et futures.

OÙ ET COMMENT SE PROCURER CES PLANTS DURANT LA SAISON 2015 ?

année, Bioplants est présent aux Bucoliques à l’Abbaye de Salaz (25 et 26 avril), aux ­Jardins en fête à Coppet (8, 9 et 10 mai) et aux Journées des Plantes à Vaumarcus (29, 30 et 31 mai). Tout au long de l’année, au 21 – 23 route de Denges à Lonay, vous trouverez dans l’espace de vente directe de l’entreprise «Au Fil des Saisons», un assortiment de la production.

D’AUTRES PERSPECTIVES POUR L’AVENIR ? Bioplants reste à l’écoute des progrès et des innovations dans la production bio­ logique, et prouve chaque jour la pertinence industrielle et commerciale de la culture en mode bio. D’année en année, Bioplants va agrandir la sélection et la production de variétés anciennes, et, contribuer ainsi à élargir l’offre faite aux producteurs et aux consommateurs.

Ces plants seront disponibles lors des ­marché de plantons ProSpecieRara à ­Vernier, à Vevey en mai et en septembre à Sauvabelin. Parallèlement, comme chaque

«Promouvoir ces anciennes

­variétés en voie d’extinction, nous permettra de protéger ce patrimoine pour le futur.

»

Daniel Marchand

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Agenda

VISITE DE LA FERME CHAMP LEQUET

Des légumes spéciaux, des plantes d’ornement comme en connaissaient déjà nos grands-parents ou des graines qu’on ne trouve plus sur les étals de semences. Vous trouverez tout ceci sur nos différents marchés ProSpecieRara. Marché aux graines 25  avril  2015, 9 – 16 h Collège «Les Voiles du Léman» 1028 Préverenges /VD Marché de printemps 9 mai 2015, dès 9 h Centre d’entretien 1214 Vernier /GE Marché de plantons ProSpecieRara 10  mai  2015, 9 – 17 h Alimentarium 1800 Vevey /VD

6  juin  2015, 9 h 30 – 12  h Fontanezier /VD Prix: CHF 20.– (CHF 17.– pou r les ­donateurs /actifs de ProSpecieRara) CHF 12.– /15.– pour les enfants 8 à 16 ans Inscriptions: info@champlequet.ch Téléphone 024 436 11 93

Nos anciens légumes sont aussi riches en patrimoine, qu’en saveurs et en couleurs. Savez-vous qu’avant de conquérir nos potagers, la carotte n’était pas orange ? Et qu’il existe des fraises blanches ? Vous en apprendrez bien d’avantage lors de cette visite guidée de l’exposition du Jardin ­botanique de Neuchâtel qui vous présentera les légumes oubliés du passé et les ­anciennes variétés suisses.

COURS

14  juin  2015, 15 – 16 h La visite se termine avec un ­goûter présentant la diversité de goûts et de couleurs de nos fruits de saison.

N JARDIN QUI S’INSPIRE U DE LA NATURE 28  avril  2015, 18 – 21 h 1292 Chambésy /GE

Jardin botanique de Neuchâtel 2000 Neuchâtel Entrée libre (avec chapeau à la sortie)

ULTIPLICATION M DE SEMENCES (PRATIQUE) 22  août  2015, 10 – 16 h 2019 Chambrelien /NE ÉTERMINATION D VARIÉTALE FRUITIÈRES 19  septembre  2015, 10 – 17 h 4800 Zofingen /AG

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«ANCIENS LÉGUMES, RETOUR VERS LE FUTUR»

© iStock.com/sorendls

NOS MARCHÉS DE PLANTONS

Isabelle et Christoph Jun od ont façonné un petit coi n de paradis, sur les haute urs de Bonvillars, qui allie la conser vation de races menacées et la valorisation de leurs produits. Lors de cette journée, vous découvrir ez leur travail de sauvegard e de la chèvre paon et d’autr es races rustiques, ainsi qu e les produits qui en sont iss us.


Animaux

La panacée dans le bac à surgelés ? Philippe Ammann, responsable du secteur des animaux

Moins 196 °C, c’est la mesure de toute chose lorsqu’on veut stocker des spermes et embryons d’animaux de rentes. Immergées dans de l’azote liquide, les cellules peuvent être stockées vivantes pour être utilisées des années plus tard dans l’élevage si besoin est. Une aubaine pour garantir la survie de races d’animaux de rentes menacées ? Souvent, en pensant à la séminothèque ProSpecieRara avec ses semences de plus de 1400 légumes et plantes de plein champ, je me suis dit que ce serait bien d’avoir une solution aussi simple pour le stockage du patrimoine génétique animal. En cas de recul passager de la demande pour un animal, cette «semence» représenterait ­toujours une solution temporaire sans perte génétique. Il est vrai que les semences végétales assurent une certaine flexibilité dans la conservation des variétés, car le stockage est le plus souvent possible pour une longue durée. ProSpecieRara n’a cependant pas misé, pour la sauvegarde des variétés, sur une banque de gènes qui présuppose qu’on conserve des semences à l’état ­surgelé aussi longtemps que possible. La Fondation qui soutient la séminothèque poursuit plutôt une stratégie dite in-situ ; ­autrement dit, les différentes variétés continuent d’être cultivées dans les champs et les jardins et restent ainsi adaptées à leur environnement. Ce n’est pas bien différent chez les animaux. Le maintien in situ a des avantages de taille par rapport à la conservation dans une banque de gènes. Les races peuvent

continuer de s’adapter aux changements de leur environnement, de génération en génération, et les hommes peuvent faire progresser leurs connaissances sur l’élevage et la sélection des races anciennes. C’est ainsi que se forme une alliance entre génétique, connaissances techniques et valeurs culturelles et que les races sont conservées selon une approche holistique. Pour les races bovines les plus menacées, le stockage par surgélation a néanmoins aussi sa justification. L’Office fédéral

«Si on misait unique-

ment sur l’insémination ­artificielle, il en résulterait inéluctablement un appauvrissement génétique dangereux au sein d’une race.

»

Philippe Ammann

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de l’agriculture est en train de constituer des réserves de sperme, par exemple pour remplacer au besoin des reproducteurs mâles perdus suite à une épizootie.

JOUER SUR PLUSIEURS ­TABLEAUX L’offre de sperme surgelé de races bovines menacées a également contribué à gagner à la cause de l’élevage conservatoire de nouvelles exploitations qui n’ont pas les moyens de détenir leurs propres taureaux. Soit. Cependant il faut rester sur ses gardes. Pour des raisons de coût, la collecte de sperme n’a pu se faire qu’auprès d’un petit nombre de taureaux. Non seulement on dispose donc de peu de choix en matière de sperme, mais, facteur aggravant, il n’a pas été possible de recueillir régulièrement le sperme de nouveaux taureaux ; si bien que pendant des périodes prolongées, il a fallu se le procurer toujours auprès des mêmes taureaux. Si on misait uniquement sur l’insémination artificielle, il en résulterait inéluctablement un appauvrissement génétique dangereux au sein d’une race. Disposer de beaucoup de taureaux différents pour la monte est à coup sûr une ­bénédiction du point de vue de la diversité ­génétique et donc de la conservation d’une race. Cependant, comme l’insémination ­artificielle fait également partie de notre arsenal actuel, il importe qu’un nombre suffisant de taureaux fasse l’objet d’une collecte de sperme régulière. C’est pourquoi, par exemple dans son projet actuel concernant l’Évolénarde, ProSpecieRara favorise aussi bien l’élevage de jeunes taureaux ­disponibles pour la reproduction en monte naturelle que la collecte de sperme de ­nouveaux taureaux en vue de l’insémination artificielle.

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La détention de taureaux (sur la photo le taureau de la race grise rhétique Sylvester) est précieuse pour un élevage conservatoire, car chaque taureau vivant élargit le pool génétique. Lorsqu’il ne peut y avoir de reproduction naturelle, le sperme surgelé constitue une solution de repli. 17


Chronique

Astuces

Un couple parfait Beatrice Tobler Ballenberg, membre de la direction ad interim

En saison, le musée suisse en plein air de Ballenberg accueille plus de 200 animaux de ferme. Dans les nombreux jardins, d’anciennes variétés de légumes et de fleurs sont cultivées et entretenues avec soin. Cette année, les animaux et les plantes sont tout particulièrement à l’honneur. Le thème de l’année est: «Un couple parfait – l’agriculture et le musée en plein air». L’équipe du musée effectue autant de travaux que possible à l’ancienne. Dans les prés, sur les champs, dans les jardins, c’est la force des bras et des animaux qui est à l’œuvre. Depuis plusieurs années, le musée en plein air et ProSpecieRara forment eux ­aussi un couple parfait. Ballenberg travaille à la sauvegarde des espèces sous l’angle de la transmission de valeurs. Durant les siècles passés, la population rurale de Suisse vivait des ressources locales, de tout ce qu’elle pouvait tirer des forêts, des champs, des jardins et des animaux. Les plantes et les animaux étaient adaptés aux conditions locales. Même si les modes de vie d’alors différent fortement de ceux d’aujourd’hui, il y a des enseignements à en tirer. Ballenberg aimerait donner envie aux visiteurs de repartir avec les idées de ProSpecieRara et d’en faire profiter leur propre jardin ou leur propre étable.

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Conrad, le cabri col fauve, est la risée des autres chèvres de la ferme. Mais un beau jour – trop, c’est trop – Conrad décide de s’enfuir et de ne rentrer que lorsqu’il aura lui aussi un col noir, comme les autres. Découvrez l’histoire de Conrad, qui part à l’aventure pour être comme tout le monde et qui en revient ayant découvert qui il est. Une belle histoire pour les enfants mais aussi un texte en faveur de la sauvegarde des chèvres col fauve, et des autres espèces d’animaux de rente devenues rares. Philippe Ammann, responsable des projets ­animaux de ProSpecieRara (textes) et Vera Eggermann (dessins) Editions Rossolis 32 pages, relié broché, 29 × 22 cm ISBN 978-2-940365-86-9 Prix CHF 20.– (port et emballage non compris) À commander: www.prospecierara.ch/fr/shop/category/livres Téléphone 061 545 99 11


IMPRESSUM Le magazine «rara» paraît quatre fois par an en français, en italien et en allemand. Éditeur: Fondation ProSpecieRara, Bâle, Suisse Rédaction: Denise Gautier, Nicole Egloff, Anna Kornicker Textes: Gertrud Burger, Nicole Egloff, Philippe Ammann, Denise Gautier Traduction: Irène Kruse Photos: ProSpecieRara Layout: Reaktor AG, Kommunikationsagentur ASW, Aarau Impression: SuterKeller Druck AG, Oberentfelden Papier: Cocoon 100 % Recycling 90 g /m2 Tirage: 6450 expl. en français, 26 800 expl. en allemand, 1350 expl. en italien Féminin / masculin: Pour plus de lisibilité, nous renonçons à mettre les ­désignations au masculin ET au féminin. Que nous options pour l’un ou pour l’autre, il va de soi que le terme recouvre à chaque fois les deux genres.

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FONDATION PROSPECIERARA Fondation suisse pour la diversité patrimoniale et génétique liée aux végétaux et aux animaux. ProSpecieRara Suisse romande c/o Conservatoire et Jardin botaniques de Genève Case postale 60 1292 Chambésy Suisse Téléphone +41 22 418 52 25 Fax +41 22 418 51 01 romandie@prospecierara.ch www.prospecierara.ch

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Laurine Philipona, future agricultrice bio de Marsens.

Pour l’amour de la nature. Naturaplan, ce sont des produits naturels, authentiques et savoureux; bref, de véritables cadeaux de mère nature. En 1993, nous avons été le premier détaillant de Suisse à lancer une marque de produits bio, et aujourd’hui, Naturaplan est le plus vaste assortiment bio du pays! Nous ferons tout pour qu’il le reste, avec l’aide précieuse des futures générations de paysans bio. Pour l’amour de la nature. www.naturaplan.ch

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