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Documentation d’action à partager dans le cadre de l’EDC sur la GIRE locale

Titre action : Capitalisation de l’expérience de la GIRE Locale dans la localité de TINOUHOUNSA, arrondissement de Koudo, commune de Lokossa en République du Bénin : Promotion des actions de valorisation économique et de gouvernance locales de l’eau autour de forages artésiens de Tinou Hounsa

Mars 2013


SOMMAIRE Introduction I OBJECTIFS ET METHODOLOGIE 1.1- Objectifs 1.2- Démarche méthodologique de la capitalisation de l’expérience II IDENTIFICATION ET DESCRIPTION DE L’INITIATIVE LOCALE GIRE 2.1 L’expérience de promotion des actions de valorisation économique et de gouvernance locales de l’eau du forage artésien de Tinou-Hounsa 2.1.1 Contexte de lancement des initiatives 2.1.2 2.1.3 2.1.4 2.1.5

Historique de l’initiative Cadrage institutionnel et juridique Dynamiques de la mise en œuvre de l’expérience Appui Suivi et évaluation

2.1.6 Les aspects transversaux III ANALYSE PROSPECTIVE ET NECESSITE DE REORIENTATION ET DE CONSOLIDATION DE L’EXPERIENCE DE LA GIRE LOCALE DE TINOU 3.1 Analyse des interventions de Tinou Hounsa 3.2 Acquis et défis de l’expérience 3.3 Suggestions pour le renforcement et la réorientation en vue de la consolidation de la mise en œuvre de l’expérience

CONCLUSION

Liste des Annexes Annexe 1 : Les membres de l’Organe Local de l’Eau de l’Initiative GIRE local de Tinou Hounsa Annexe 2 : Les membres du Comité directeur de l’Initiative GIRE local de Tinou Hounsa Annexe 3 : Liste des maraichers de Tinou Hounsa au titre de décembre 2011 (21 femmes et 09 hommes)

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Annexe 4 : Liste des riziculteurs de Tinou Hounsa au titre de décembre 2011 (31 femmes et 01 homme) Annexe 5 : Liste des pisciculteurs de Tinou Hounsa au titre de décembre 2011 (02 femmes et 13 hommes)

Liste des Tableaux Tableau 1 : Les groupements d’intérêt économique de Tinou Hounsa et leurs effectifs Tableau 2 : Compte d’exploitation du système d’AEP de Tinou Hounsa d’avril à Août 2011 Tableau 3 : Répartition des revenus de l’eau de l’AEP du forage de Tinou Hounsa Tableau 4 : Comptes d’exploitation de la production de crincrin autour du forage de Tinou Hounsa Tableau 5 : Comptes d’exploitation de la production de Gboma (grande morelle) autour du forage de Tinou Hounsa Tableau 6 : Comptes d’exploitation de la production de riz autour du forage de Tinou Hounsa Tableau 7 : Appréciation des résultats par objectif fondamentaux de l’initiative Tinou Hounsa de 2005 à 2012 (résumé de l’analyse des interventions)

Tableau 8 : La fenêtre SEPO de Tinou Hounsa

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Introduction La gestion des ressources en eau est un domaine complexe à maîtriser pour plusieurs raisons : multiplication et concentration des usages en situation d’interdépendance, diversité de l’organisation socio-économique des usagers, responsabilités éclatées entre acteurs publics et privés, superposition de textes réglementaires sectoriels et parfois contradictoires entre eux, opposition des systèmes de représentations… Cette complexité nous interroge sur la pertinence et la faisabilité d’une gestion intégrée et durable des ressources en eau sur le continent africain, les pays africain et au niveau local. Est-elle la solution aux problèmes de gestion des ressource en eau et des terres associées dans nos pays région et localités, autrement dit peut-elle apporter des solutions durables pour concilier les usages économiques et la préservation des ressources en eau ?

Selon le Partenariat Mondial de l’Eau : ‘’la GIRE est un défi aux pratique, aux attitudes et aux certitudes conventionnelles professionnelles. Elle confronte les intérêts sectoriels ancrés et elle exige que la ressource en eau soit gérée de manière holistique pour les avantages de tous. Nul ne pourra prétendre que relever le défi de la GIRE sera facile mais il est essentiel qu'un début soit amorcé maintenant pour éviter la crise bourgeonnante.” La notion de « GIRE locale » ou de gouvernance de l’eau au niveau local renvoie non seulement à la mobilisation et à la distribution de la ressource en eau, depuis une source d’approvisionnement jusqu’aux point d’usage ou d’accès comme les parcelles des agriculteurs ou d’usagers de l’eau pour les besoins domestiques, clients du service, mais surtout comme un processus qui vise l’exploitation et la gestion coordonnées de l’eau, du sol et des ressources qui en dépendent, dans le but d’optimiser le bien être économique et social qui en résulte, de manière équitable sans compromettre la pérennité des écosystèmes vitaux selon le Partenariat Mondial de l’Eau (GWP). Au Bénin, le processus de la GIRE fait progressivement son chemin à travers diverses initiatives et actions pour faciliter l’atteinte entre autres des objectifs de développement, parmi lesquels : - satisfaire les besoins en eau à travers une approche économiquement efficiente, socialement équitable et compatible à la préservation de la ressource eau et de l’environnement ; - promouvoir la valorisation de l’eau dans les activités économiques et de création de la richesse ; - mettre en cohérence les stratégies et politiques sous sectorielles ; - améliorer la coordination du secteur de l’eau et y impliquer tous les acteurs.

L’initiative de l’expérience de la GIRE Locale dans la localité de TINOU-HOUNSA, arrondissement de Koudo, commune de Lokossa en République du Bénin, porte sur le développement et la gestion coordonnée de l'eau, des terres et des ressources connexes au 4


niveau local et le développement durable. Il est important pour le présent travail à vocation d’échange et de diffusion des connaissances que les activités réalisées dans le cadre de cette expérience qui dure depuis quelques années soient capitalisées pour en tirer des leçons visant les améliorer mais également à inspirer d’autres acteurs de développement comme mentionné par Selener et al., une méthode « … qui facilite la description, l’analyse et la capitalisation, d’une manière continue et participative, des processus et des résultats d’un projet de développement » contribue à la mise en cohérence d’informations acquises sur le terrain. Le présent document de partage, de capitalisation et de réorientation de l’expérience de la GIRE Locale de TINOU-HOUNSA dans l’arrondissement de Koudo, commune de Lokossa en République du Bénin, a pour but d’ échanger sur le trajet de l’expérience et de partager les acquis , d’apprécier dans un élan prospectif, les acquis, les réorientations et aspects de consolidation de l’expérience. I OBJECTIFS ET METHODOLOGIE

1.1- Objectifs L’objectif général de ce travail est de renforcer les compétences des acteurs .. et plus spécifiquement, il s’agit de :  Valoriser et de produire de la connaissance et du savoir-faire qui améliora les pratiques.  Mettre l’accent sur les aspects positifs de l’expérience ainsi que sur les aspects à améliorer

1.2 Démarche méthodologique de la capitalisation de l’expérience L’andragogie participative est l’approche globale utilisée. Il a été question ensemble avec les acteurs ayant conduit ou qui ont été associé à la mise en œuvre de l’expérience d’une démarche « learning by doing ». Les grands axes de la méthodologie se présentent comme suit :

 Approche de documentation et de communication  Champ ou cible de collecte d’information ou de l’enquête  Réalisation des travaux de collecte de données  Analyse et le traitement des données  Rédaction du présent rapport.

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1.2.1 Approche de documentation et de communication Elle a consisté à la mobilisation de la documentation relative à l’expérience au niveau de PROTOS-Bénin, du PNE-Bénin, du PLE-Mono de la Mairie de Lokossa, de l’ONG ASPPIP et des GIE actifs sur le site dans le cadre de l’imprégnation et de l’identification d’autre document appropriés aux activités de capitalisation. L’approche de l’andragogie participative utilisée impose l’implication des acteurs à toutes les étapes du processus de capitalisation en vue d’une appropriation des outils et méthodes de travail. 1.2.2 Champ ou cible de collecte d’information ou de l’enquête a) Localités La localité ou l’expérience a été conduite est celle de Tinou-Hounsa dans la commune de Lokossa où la communauté en fait l’expérience de la promotion de la GIRE locale en vue d’optimiser la gestion des ressources en Eau à travers la valorisation économique et la gouvernance locales de l’eau de leur forage artésien b) L’échantillonnage et le choix des individus et groupes à enquêter Pour les besoins de capitalisation de l’expériences, les catégories de répondants à enquêter ont été ciblé au regard des acteurs porteurs de l’initiative de ceux qui ont été impliqué pour jouer leur partition dans le processus. Il s’agit pour le site et la communauté de Tinou-Hounsa des GIE filières, du délégataire mini réseau, des conseillers villageois, de l’ONG d’intermédiation sociale, du PLE, du PNE, PROTOS, des OP filières à travers le CRR/CRM, des services déconcentrés et la mairie qui à diverses positions se retrouve directement ou non au sein de l’Organe Local de l’Eau (OLE) Pour constituer un échantillon de personnes à enquêter dans le village, la méthode de choix raisonné a été utilisée car elle permet lorsqu’on ne peut interroger qu’un échantillon restreint de choisir les unités les plus représentatives de l’ensemble d’une communauté. Ainsi dans le cadre de cette étude, le choix a été porté sur les GIE filières du site, les responsables au niveau de l’OLE de Tinou, des personnes ressources bien ciblées des services déconcentrés, des mairies, du PNE, de PROTOS et des membres de la communauté. Au total trois (3) ou quatre (4) membres de chaque GIE filières, 2 personnes ressources par mairie, 2 personnes bien ciblées par PLE, 2 personnes respectivement au niveau du PNE et de PROTOS Lokossa, 2 responsables de l’OLE de TInou, 4 membres de chacune des communautés et une personne par service déconcentré comme au niveau du CRR et CRM ont été rapproché soit pour être interviewés ou pour apport ces réponses aux question par mail ou en version hard.

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A cela s’ajoute les observations direct sur les sites et la collète de données spécifique ayant trait à l'analyse du fonctionnement des sites, l'évaluation de leurs performances ; la mise en place des propositions concrètes et fiables d'amélioration des performances. Les points d’entretien sont relatifs :     

aux aspects Institutionnel, organisationnel et réglementaire à la gestion technique des réseaux de distribution d'eau ; à la valorisation de chacun des sites filières ; à l'utilisation des aménagements ; à la gestion agronomique du site

1.2.3 Réalisation des travaux de collecte de données

Ces travaux ont été marqué surtout par :  

des séances de travails avec des acteurs des entretiens individuels, des focus groupe et des observations directes

1.2.4 Analyse et le traitement des données L’analyse documentaire et les travaux de terrain ont fourni des informations dont le traitement a permis d’apprécier les actions de mobilisation des ressources en eau du forage artésien, l’évitement du gaspillage d’eau et la dynamique des actions de valorisation économique et de gouvernance locales de l’eau. Pour ce faire, des grilles d’analyse des actions et des acteurs telles que la grille SEPO/FFOM permettront d’évaluer la mise en œuvre des actions des initiatives et la participation des acteurs. L’exploitation des données sera qualitative et quantitative

II IDENTIFICATION ET DESCRIPTION DE L’INITIATIVE LOCALE GIRE 2.1 L’expérience de promotion des actions de valorisation économique et de gouvernance locales de l’eau du forage artésien de Tinou-Hounsa 2.1.1 Contexte de lancement des initiatives PROTOS est une organisation non gouvernementale belge intervenant dans 9 pays répartis essentiellement en Afrique. PROTOS intervient au Bénin depuis 1994. Elle a signé, le 22 Novembre 1996, un accord de siège avec le gouvernement de la République du Bénin PROTOS s’est engagé pour une meilleure gestion de l’eau, un accès équitable à l’eau en termes de qualité et de quantité. L'eau, source de vie, est aussi LE levier du développement économique et social pour les groupes défavorisés du Sud.

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Elle veut promouvoir des relations Nord-Sud équitables et mutuellement enrichissantes. Elle veut aider à développer des processus durables et libérateurs intégrés dans un contexte socioculturel avec l’eau comme porte d’entrée. PROTOS prône de ce fait, une gestion équitable, participative et durable des ressources en eau à travers le monde et s’inscrit dans le cadre de référentiel de la GIRE. Le point de départ de l’expérience de la GIRE locale de Tinou-Hounsa, vient du constat malheureux lié au rejet continue et ce à toutes les secondes des eaux des forages artésiens dans la nature au Bénin et dans les départements Mono et Couffo en particulier, sous les regards indifférents ou impuissants, des communautés à la base, des autorités politico administratives, des services en charge de cette ressource naturelle si précieuse, des animateurs du secteur du monde du développement ou de la coopération au développement. Cette situation a amené PROTOS à formuler en partenariat avec la commune de Lokossa le projet Hydraulique et Assainissement et Appui au Développement Intégré (HAADI-Lokossa) d’une durée de 18 mois financé par l’Union Européenne. L’atelier de démarrage dudit projet a eu lieu en Octobre 2004. Au nombre des villages d’intervention de ce projet, étaient retenu, le village de TINOUHounsa doté d’un forage artésiens réalisé depuis 1995 2.1.2 Historique de l’initiative Tinou-Hounsa Le village de Tinou Hounsa est situé dans la commune de Lokossa, département du Mono. Dans ce village, il existe un forage qui a été réalisé en novembre 1995 dans le cadre du Programme CEAO 2/BADEA. A la réalisation, le forage est devenu artésien du fait que l’eau jaillit sous l’effet de la pression de la nappe souterraine. L’eau du forage coulait sans cesse dans la nature avec un débit important depuis lors. Sur la demande des autorités communales de Lokossa, et dans le cadre du partenariat entre la commune de Lokossa et PROTOS-Bénin, le projet HAADI-Lokossa a été financé par l’Union Européenne. Les autorités communales de Lokossa, en tant que maître d’ouvrage et selon une approche genre-sensible ont été appuyé au plan technique, méthodologique et financier de octobre 2004 au premier trimestre de 2006, pour entre autre : ‐

la réhabilitation de trois têtes de forages et l’assainissement de l’environnement des puits artésiens Tinou-Hounsa, Gnanhouihoué et Vêha en vue de rendre accessible dans des conditions d’hygiénique l’accès à l’eau potable et de réduire les risques sanitaires. le réaménagement à Tinou-Hounsa de la tête de forage artésien en vue de la réalisation de bornes fontaines dans trois localités du village. Il s’agit de : Adévikinto et Agonsa (Une BF entre les deux hameaux), Lohoué (Une BF), - Agnivèdji (Une BF), mais seul deux BF ont été réalisé avec un troisième point d’accès à l’eau au niveau de la tête du forage compte tenu de certaines contraintes. l’aménagement et l’irrigation de 2 ha pour la valorisation agricole de la ressource

En plus de ces actions il était également prévu dans le cadre des accompagnements de 8


HAADI-Lokossa : ‐

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le renforcement des capacités des populations de Tinou-Hounsa et Houin Tokpa par l’appropriation des actions et la planification participative grâce à l’intermédiation sociale ; le renforcement des capacités des autorités communales en matière de maîtrise d’ouvrage ; l’amélioration de l’articulation entre acteurs du développement local par l’animation du cadre de concertation autour de la gestion intégrée de l’eau ; l’accroissement des pouvoirs des femmes dans la gestion du processus et des acquis du projet ; l’amélioration des comportements des populations en matière d’hygiène et d’assainissement par la sensibilisation de la population.

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Photos 1-3: Forage artésien de Tinou Hounsa avant et après aménagement: 1) avant aménagement; 2) après aménagement et 3) Borne Fontaine après aménagement. Cette intervention du projet HAADI-Lokossa va offrir la possibilité à plusieurs autres interventions dont celles du PNE-Bénin sur ce site. Ainsi le site de Tinou Hounsa va bénéficier des actions de plusieurs projets/programmes après HAADI-Lokossa. En autre il ya eu : ‐

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L’intervention du Programme pour la Gouvernance de l’Eau (PfWG), ce programme vise à améliorer la gouvernance de l’eau autour de ce point d’eau, conduit par le PNE-Bénin ; Le Multi-Year Program 1 qui vise la valorisation et la gouvernance locale des ressources en eau conduit par PROTOS-Bénin et le PNE-bénin. Le Programme PPEA dans la mise en œuvre de sa composante 4 "Appui au processus de gestion intégrée des ressources en eau" du PNE-Bénin a conduit des actions concrètes de promotion de sites et villages de démonstration de la gouvernance concertée de l'eau suivant les principes de la GIRE.

Depuis la fin du projet HAADI-Lokossa en 2006, le PNE-Bénin dans le cadre de ses appuis en partenariat avec PROTOS Bénin et d’autres bailleurs, facilitait périodiquement l’élaboration de plan d’action participatif avec l’ensemble des acteurs en vue de la concrétisation de la GIRE au niveau local au regard des subventions mobilisées. En 2010 des interventions physiques importantes ont eu lieu non seulement pour réhabiliter les aménagements de 9


2005, mais pour corriger les dégradations subies, augmenter le potentiel des périmètres d’intervention aussi bien pour les riziculteurs que pour les maraichers, l’amélioration des services d’accès à l’eau potable des communautés de Tinou Hounsa et la dotation en équipement divers de gestion des périmètres hydro-agricole.

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Photos 4-9: Aménagement et appui à la valorisation économmique du Forage artésien de Tinou Hounsa 4) Borne fontaine ; 5-6) aménagements pour la riziculture et 7-9) Don de matériels pour la promotion du maraichage. En somme, le site pionnier de Tinou Hounsa est sujet de plusieurs interventions qui avec l’appui technique et financier du PNE-Bénin et de PROTOS et le cadrage institutionnel participatif ont d’une part conscientisé la population sur la question de l’eau et ont valorisé la ressource eau d’autre part.

2.1.3 Cadrage institutionnel et juridique Trois paliers institutionnels ont été mis en place pour une gestion intégrée et concertée de l’initiative de Tinou à savoir: – – –

L’organe Local de l’Eau (OLE) Le Comité directeur Les groupements à la base notamment les Groupements d’Intérêt Économiques (GIE)

L’Organe Local de l’Eau (OLE) L’OLE est une plateforme d’échanges, de concertation et de dialogue permanent entre les différents acteurs du secteur de l’eau au niveau local. Il est chargé de mener les plaidoyers d’une part ; et d’organiser la planification et la mise en œuvre des actions visant la bonne 10


gestion, l’entretien et la valorisation durable des points d’eau du village. L’OLE s’identifie donc à une structure de la promotion de la bonne gouvernance locale de l’eau du village au service du développement durable. Il est constitué de toutes les catégories d’acteurs et d’usagers du secteur de l’eau au niveau local, qui sont supposés avoir un droit de regard sur la gestion du point d’eau et participer activement aux différents processus de prise de décision. Les mandats attribués à l’OLE sont axés essentiellement autour : ‐

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des plaidoyers au niveau des autorités communales sur toutes les questions relatives à la gestion intégrée des ressources en eau et la pérennisation des processus de valorisation des points d’eau. de l’appui à la définition des objectifs généraux et des orientations politiques et stratégiques au niveau communal pour la bonne gouvernance et la pérennisation des mécanismes GIRE de leur localité ; de la planification des interventions visant à améliorer ou faciliter la gestion de l’eau et la valorisation économique et la gouvernance locale effective du système d’eau ; l’inclusion de tous les groupes d’acteurs et usagers à la base dans la définition et la valorisation des ressources en eau ; de la gestion des ouvrages hydraulique et hydro agricole en veillant au respect des principes de la GIRE par les usagers ; de la médiation entre les services communaux, les services déconcentrés de l’état, les structures d’intermédiation sociale et les organisations socioprofessionnelles des usagers de l’eau dans la localité ; de l’instauration et de la dynamisation d’un mécanisme d’autofinancement du fonctionnement de l’organe local de l’eau ; du suivi de la mise en œuvre des activités s’inscrivant dans le cadre de la conduite des processus de valorisation des ressources en eau, de promotion de la GIRE locale ; de la capitalisation et de la promotion des expériences locales en matière de GIRE locale.

En vue de réussir ces mandats, il est prévu que l’OLE se dote d’instruments de gestion tels que les statuts et le règlement intérieur, un arrêté communal sur sa création, une Convention locale, et un document stratégique de mobilisation et de gestion des ressources financières. Dans son rôle de suivi de la mise en œuvre des activités de promotion de la GIRE locale, l’OLE est doté d’un Commissariat aux Comptes (CC) constitué de deux commissaires chargé du contrôle financier de l’organe exécutif qu’est le Comité directeur. Les Commissaires aux Comptes sont désignés en Assemblée Générale Ordinaire. Ils ont les attributions de :

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– – – –

Veiller au fonctionnement harmonieux de l’OLE conformément aux principes de gestion démocratique de l’organe ; Contrôler à tout moment, en tout cas deux (02) fois au moins par an les documents de gestion financière et administrative de l’OLE ; Vérifier la tenue à jour de la situation financière (caisse – recettes – dépenses) de l’OLE; Présenter aux Assemblées Générales Annuelles un rapport écrit de ses activités.

Le Comité Directeur L‘OLE est constitué d’un Comité Directeur (CD) de cinq membres élus en son sein. Le CD est l’organe opérationnel De l’OLE. Il joue le rôle d’organe exécutif et est chargé notamment d’assurer :  l’information et la communication des acteurs et usagers et autres partenaires du secteur de l’eau ;  la réception et la capitalisation des résultats pour le compte de l’OLE ;  la gestion des conflits liés au respect des prescriptions par les acteurs et usagers à l’intérieur et autour des points d’eau potable, des périmètres irrigués et d’autres zones de captage ;  la délégation des tâches par voie de contractualisation avec des prestataires de services sous l’autorité du Maire ;  le suivi évaluation périodique et la pérennisation des acquis des projets/programmes de leur localité. Il se réunit chaque fin de trimestre mais peut toutefois se réunir plusieurs fois dans un même mois selon le besoin. Les groupements d’intérêts économiques (GIE) Des groupements de promotion des filières (Tableau 1) développées autour des initiatives ont été mis en place et gérés par les promoteurs eux-mêmes, tout en respectant le cadre de gestion et de valorisation durable des points d’eau. Tableau 1 : Les groupements d’intérêt économique de Tinou Hounsa et leurs effectifs

N° 01 02 03

groupement Maraichers Pisciculteurs Riziculteurs Total Général

H 02 02 01 05

Effectif des membres 2010 F TOTAL 19 21 13 15 22 23 54 59

Effectif des membres 2011 H 02 02 01 05

F 26 13 19 58

TOTAL 28 15 20 63

Les groupements se sont dotés d’organes de décision à savoir : 12


L’Assemblée Générale (AG) qui regroupe tous les promoteurs et représente l’organe de décision suprême du groupement; – Le Comité de filière qui est l’organe de gestion entre deux assemblées ; – Le Commissariat au Compte (CC) qui est chargé du suivi et du contrôle de la gestion. A côté des GIE de promotion des filières, un comité de gestion de point d’eau et d’assainissement dont les responsabilités sont confiées à un délégataire communautaire conformément aux dispositions de la stratégie nationale d’alimentation en eau potable en milieu rural et les guides de gestion des ouvrages d’AEPHA

2.1.4 Dynamiques de la mise en œuvre de l’expérience Dynamique institutionnelle L’installation de L’OLE de Tinou est effective depuis novembre 2010. Il est constitué de représentants de la mairie et des collectivités locales, de structures déconcentrées, des GIE, d’associations professionnelles, et de propriétaires terriens. Les membres constitutifs de l’organe de l’OLE sont présentés à l’Annexe 1. Le Comité directeur chargé de la mise en œuvre de l’initiative est aussi installé en novembre 2010, dix jours après l’installation de l’OLE. Il est constitué du Chef d’arrondissement, du Chef du village, d’un représentant du CeCPA, d’un délégataire de l’ouvrage et d’un représentant des GIE. Le chef d’arrondissement en assure la présidence. Les membres constitutifs de l’organe du CD sont présentés à l’Annexe 3. Les activités socioéconomiques Quatre branches d’activités sont mises en place dans le cadre de la mise en œuvre de l’initiative Tinou Hounsa et concernent l’approvisionnement en eau potable, le maraichage, la riziculture et la pisciculture. L’approvisionnement en eau potable Le système d’eau du hameau de Tinou Hounsa a été amélioré dans le cadre de l’initiative de prise en compte de la GIRE locale dans les interventions de PROTOS et du PNE-Bénin. C’est un système alimenté par un forage artésien réhabilité avec un réseau de distribution d’eau pour des usages multiples. Le système est composé de trois bornes fontaines d’AEP, d’une canalisation secondaire pour l’irrigation des casiers rizicoles et d’un bassin de stockage d’eau pour la production de cultures maraichères. Un délégataire a été commis pour la gestion de la vente de l’eau. Le choix du délégataire a été fait sur proposition par la communauté de trois personnes qui ont fait l’objet d’enquête de moralité par le cabinet du maire avec le concours des services compétents. Le délégataire a été présenté à la population en janvier 2011 à travers une séance d’information dirigée par 13


le deuxième adjoint au maire de Lokossa assisté du Chef d’Arrondissement de Koudo et du chef village de Tinou. L’évolution quantitative de la production du système d’AEP de Tinou Hounsa n’est pas documentée de façon consistante. Des lectures sporadiques semblent être effectuées, ce qui ne permet pas un suivi approprié de l’évolution quantitative du système d’AEP. Il en est de même des comptes d’exploitation du système d’AEP, en témoignent le Tableau 2 dans le présent tableau, les comptes sont établis en fonction des prélèvements de données qui ne suivent pas une périodicité stable. Aussi observe t-on une grande variabilité entre les prélèvements d’eau d’avril et d’août. Sur la base de ces données, le système AEP a enregistré une marge nette de 6323 F au bout de cinq mois de fonctionnement d’avril à août 2011. La répartition de revenus de distribution d’eau est présentée dans le Tableau 3. Tableau 2 : Compte d’exploitation du système d’AEP de Tinou Hounsa d’avril à Août 2011 Nom du délégataire : Borne Fontaine (BF) Période

DOSSOU Rigobert BF Adévikinto

Désignation

BF Agonsa BF Hounsa Montant

Total

RECETTES Avril 2011

Vente de l'eau

8,008

5,450

3,280

16,738

Mai, juin, juillet 2011

Vente de l'eau

11,525

14,267

850

26,642

Août 2011

Vente de l'eau

1,800

1,500

0

3,300

Total recettes

21,333

21,217

4,130

46,680

CHARGES Avril 2011 Avril 2011 Mai, juin, juillet 2011 Mai, juin, juillet 2011

Mai, juin, juillet Août 2011

Aug-11

Rémunération fontainier

3,360

2,287

1,376

7,023

Rémunération délégataire Rémunération fontainier

1,180 4,836

1,143 5,986

688 357

3,011 11,179

Rémunération délégataire

2,118

2,993

178

5,289

Achat de colle pour réparartion fuite d'eau au niveau robinet d'arrêt BF Agonsa Achat de scie

0

2,000

0

2000

0

200

0

200

Achat de robinet

0

5,000

0

5000

Déplacement à Lokossa pour les achats

0

0

1500

Main d'œuvre du plombier pour réparation Rémunération fontainier

0

1,500 2,700

0

2700

755

629

0

1384

Rémunération délégataire

693

378

0

1071

Total charges

12,942

24,816

Marge brute

8,391

-3,599

2,599 1,531

40,357 6323

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Tableau 3 : Répartition des revenus de l’eau de l’AEP du forage de Tinou Hounsa Bénéficiaires

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Revenu par m d’eau

% de revenu

Fontainier

60

42%

Délégataire

30

21%

Compte Renouvellement / Mairie

33

23%

Fonctionnement Organe Local de l'Eau (OLE)/Mairie

20

14%

Total

143

100%

Le maraichage Le GIE des maraîchers, installé depuis novembre 2010, a entrepris la valorisation d’un domaine 5000 m² environ dans le hameau à travers la production de cultures maraîchères notamment la grande morelle et le crincrin suite à la construction du bassin de stockage d’eau du forage artésien. D’autre cultures maraichères telles que le piment et la tomate sont produites mais opportunément et à très faible quantité. Le groupe est constitue de 30 membres dont 21 femmes. Sept membres sont élus pour assurer l’animation du groupe. Il s’agit d’une présidente, d’un secrétaire, d’une comptable, d’un responsable à la formation et à la communication, d’un responsable à la commercialisation et à l’approvisionnement, d’un responsable à l’organisation et d’un chargé de la gestion des aménagements et des équipements (Annexe 4).

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11

Photo 10-11 : Production maraichère autour du système d’AEP de Tinou Hounsa : 10) culture de la grande morelle (Gboma) et 11) Bassin de prélèvement d’eau aménagé à côté du périmètre maraicher. Les visites de suivi organisées conjointement par le CeCPA, la Mairie et le PLE du Mono ont permis de constater un manque de savoir faire pour la lutte contre les ravageurs sur le domaine. 15


Le PNE-Bénin a contribué au renforcement des capacités de production des maraîchers en organisant à leurs profits, les 24 et 25 Mai 2011, une formation de recyclage sur les techniques de lutte contre les maladies des cultures maraîchères. La formation a été assurée par le Technicien Supérieur en production Végétale du Centre Communal de Promotion Agricole de Lokossa. C’était l’occasion de doter le GIE des maraîchers d’équipements complémentaires composés de deux pulvérisateurs, d’un raccord de refoulement de 100 m et de 04 produits phytosanitaires. Les maraichers, grâce à cet appui, ont emblavé les 3/4 de la superficie du domaine collective. Les habitants du hameau de Tinou Hounsa et ceux des environs viennent se ravitailler en produits maraichers sur ce site. Au dire des exploitants du domaine, la veille des jours de marché les revendeuses affluent pour s’approvisionner. Les dernières inondations connues lors du débordement du fleuve Couffo en juin-juillet 2010 ont ralenti les activités sur le site. Actuellement, avec le repli des eaux, le site est en plein essor avec une extension substantielle du domaine initial Les comptes d’exploitation des principales cultures maraichères, le crincrin et le Gboma, montrent une marge brute par unité de surface positive, respectivement 140 F et 87 F en moyenne par m2 sur une superficie moyenne de 100 m2 (Tableaux 4, 5). Le crincrin apparait beaucoup plus rentable que le Gboma mais les deux spéculations ont des potentialités d’écoulement saisonnières. Les charges d’exploitation sont essentiellement liées à la main d’œuvre pour la le défrichage, la préparation du sol et le désherbage. Les exploitants n’utilisent pas d’engrais chimiques et presque pas de pesticides. Le principe utilisateur payeur pour l’eau n’est pas encore mis en pratique sur les sites, excepté l’un des exploitant qui paye un forfait pour l’eau qu’il tire directement d’une BF pour son site maraicher privé. Tableau 4 : Comptes d’exploitation de la production de crincrin autour du forage de Tinou Hounsa Nom de l'exploitante

HOUEDANOU Elisabeth, Epse HESSOU Cristophe

KENOU Ana

50

Superficie planche 2 en m : Montant Désignation RECETTES

VIAZO Cocou Michel

100

Montant

150

Montant

Vente 1

2,000

7,250

8,000

Vente 2

3,600

6,000

7,500

Vente 3

4,000

4,500

6,400

Vente 4

3,500

4,000

4,200

Total recettes

13100

21750

26100

16


CHARGES Défrichage et labour

1,000

2,000

3,500

Semences

1,000

1,200

1,500

0

0

0

1,500

2,500

3,500

Pesticides

0

0

0

Récolte par groupe de solidarité

0

0

0

Indemnité/Manger

1,000

1,500

1,200

0

0

800

Total charges

4500

7200

10500

Marge brute

8600

14550

15600

172

145.5

104

Semis Déherbage

Eau pour arrosage

Marge brute par unité de surface

Tableau 5 : Comptes d’exploitation de la production de Gboma (grande morelle) autour du forage de Tinou Hounsa Nom de l'exploitante

HOUEDANOU Elisabeth, Epse HESSOU Cristophe

Superficie planche 2 en m Désignation

KENOU Ana

VIAZO Cocouvi

100

Montant

50

Montant

200

Montant

RECETTES Vente 1

4,000

2,500

7,800

Vente 2

3,600

3,000

8,000

Vente 3

3,500

2,800

7,500

Vente 4

3,000

2,000

5,000

Vente 5

2,000

1,500

2,800

Total recettes

16100

11800

31100

Défrichage et labour

3,500

1,800

4,500

Semences

1,500

1,000

2,000

0

0

0

3,000

2,500

4,000

Pesticides

0

0

0

Récolte par groupe de solidarité

0

0

0

Indemnité/Manger

1,000

1,600

1,500

0

0

800

CHARGES

Semis Déherbage

Eau pour arrosage

17


Total charges

9000

6900

12800

Marge brute

7100

4900

18300

71

98

91.5

Marge brute par unité de surface

La riziculture Le GIE riziculteurs est composé de 32 membres dont 31 femmes et est animé par cinq membres qui font office de Président, vice- Président, Secrétaire, Trésorier, et de Chargé des opérations post récolte (Annexe 5). Il est à noter cependant que la campagne passée a connu l’inactivité d’une douzaine de membres due à une sanction infligée à eux au sein du groupe pour défaut d’insolvabilité de prêt communautaire engagé auprès d’une institution locale de microfinances. Le GIE des riziculteurs exploitent actuellement près de 2 ha de terrain aménagés pour la culture du riz. Les aménagements sont faits en casiers de 400 m 2 alimentés par un canal principal et un canal secondaire qui sont supposés arroser les casiers par gravitation. Malheureusement, l’écoulement par gravitation n’est fonctionnel que sur quelques casiers du fait de la défaillance de nivellement signalée sur la plupart des casiers. Les riziculteurs sont obligés de se servir de raccord d’arrosage pour alimenter les casiers ce qui rend pénible l’alimentation en eau du périmètre rizicole. Cette difficulté est traduite dans les besoins d’appui technique aux usagers sur la gestion de l’irrigation dans les casiers. Toutefois, le problème demeure et nécessite d’être adressé pour faciliter la promotion de la valorisation de l’eau du forage.

12

13

Photo 12-13 : Production rizicole autour du système d’AEP de Tinou Hounsa : 12) rizière à maturité et 13) Périmètre rizicole après récolte. Les comptes d’exploitation de la riziculture autour du forage de Tinou Hounsa montrent une marge brute par unité de surface de 45 F à 50 F par m2 sur une superficie moyenne de 0.75 ha (Tableau 6). Il est à noter que cette marge est obtenue dans les conditions d’utilisation d’engrais chimiques et d’herbicide pour le désherbage. En l’absence d’utilisation de l’un et/ou l’autre de ces intrants, la marge brute est significativement réduite et varie entre 14 F et 35 F par m2. Le défrichage et le désherbage constituent les activités de forte nécessité de main d’œuvre et augmentent les charges d’exploitation du riz. A cela s’ajoute la chasse des 18


oiseaux qui est une activité capitale pour la réussite de la riziculture du faite de la présence de nombreux oiseaux granivores autour du site. La fumure apparait aussi comme un facteur déterminant pour un bon rendement des cultures de riz et contribuent aussi à l’augmentation des charges. La main d’œuvre est un facteur limitant dans le village et reste une source de limitation des superficies emblavées à côté d’autres pesanteurs telles que les difficultés de décorticage et parfois de commercialisation. Tableau 6 : Comptes d’exploitation de la production de riz autour du forage de Tinou Hounsa

Nom de l'exploitante

Campagne Superficie planche en 2 m (1 casier = 2 400 m ) Désignation

ZOUNHON Houndébèsso dite Maman Rosi

HOUNDJO Michel

Coffi Ayaba

ZOUNHON Houndébèsso dite Maman Rosi

campagne1

campagne1

campagne1

campagne 2

7,200

7,200

4800

Montant

Montant

HOUNDJO Michel

Coffi Ayaba

4,000

campagne 2 7,200

campagne 2 8,000

Montant

RECETTES Vente (en sacs de 50kg) Total recettes CHARGES Défrichage et labour et ramassage Semences Semis Désherbage Herbicide Engrais Chasse aviaire Eau pour irrigation Récolte, battage et séchage Transport pour stockage à la maison Transport et décorticage Indemnité et manger

140,000

472,500

472,500

204,000

504,000

525,000

140000

472500

472500

204,000

504,000

525,000

25,000

25,000

25,000

21,000

21,000

27,000

10,800 6,000 6,000 0

10,800 6,000 6,000 25,000

16,200 6,000 6,000 20,000

9,000 5,000 5,000 0

9,000 5,000 5,000 21,000

18,000 7,000 5,000 25,000

0

25,000

25,000

5,000

25,000

25,000

5,000

15,000

15,000

5,000

20,000

20,000

0

0

0

0

0

0

8,000

8,000

10,000

6,000

6,000

10,000

0

6,000

6,000

0

5,000

10,000

2,500

2,500

9,000

3,000

3,000

10,000

4,000

4,000

6,000

4,000

4,000

5,000

19


Redevances terre Total charges Marge brute Marge brute par unité de surface

5,000

5,000

5,000

72300 67700

138300 334200

149200 323300

14.10

46.42

44.90

0

0

63,000 141,000

124,000 380,000

162,000 363,000

35.25

52.78

45.38

La pisciculture Les pisciculteurs ont organisé leur assemblée constitutive le 05 Novembre 2010. Le GIE est composé de 15 membres dont 02 femmes seulement (Annexe 6). Il a élu en son sein un bureau de 07 membres chargé d’animer le groupement. Malheureusement, jusqu’à ce jour, les activités de pisciculture n’ont pas encore démarré. Et pour cause, le non-aménagement des trous à poissons. Les membres du groupement ne sont pas prêts à faire les trous euxmêmes et souhaitent bénéficier de l’appui d’un engin motorisé. D’autres GIE tel que celui des transformatrices des noix de palme sont en cours d’installation. Foncier Le foncier est un facteur important dans la localité de Tinou Hounsa. Les terres autour des sites sont des propriétés individuelles ou collectives dont l’exploitation est soumise à des modes de faire-valoir suivant les superficies et les spéculations. En général, c’est le mode de location qui prévaut avec le payement de redevances. Sur le périmètre rizicole, l’exploitation des terres est tributaire de versement de redevances annuelles par casier. Le taux courant de redevance est de 5000 F par casier de 400 m2. Il faut signaler que l’allocation des casiers est sujette à des problèmes de répartition liés à l’inégalité de l’accès des casiers à l’eau ou à la préséance dans la distribution de l’eau. Le périmètre rizicole dispose encore de plus de 03 ha terres mobilisables pour la riziculture. Il existe donc un potentiel d’extension de la riziculture. Au niveau du périmètre maraicher, une redevance de 1000 F a été fixée par casier d’environ 100 m2 tous les deux mois, mais cette disposition n’est pas encore mise en application. Le périmètre de moins de 0.5 ha est encore menacé d’insécurité foncière. Récemment, une portion de ce périmètre a été cédée à une tierce personne par le propriétaire membre du groupement des maraichers sous le prétexte de difficultés financières. 2.1.5 Appui, suivi et évaluation Le système d’eau installé à Tinou Hounsa a bénéficié d’un suivi régulier par le biais de l’ONG ASPPIP, du Partenariat Local de l’Eau du Mono (PLE-Mono), du Chef Division Eau Hygiène et Assainissement de Base (C/DEHAB) de la Mairie de Lokossa et des services déconcentrés de l’état (CeCPA, S.Eau,…), sans occulter les appuis au suivi évaluation des AT de PNE-Bénin et 20


de PROTOS. Cette synergie d’action entre le consortium PROTOS-Bénin et réseau PNE-Bénin et les acteurs à la base de la commune de Lokossa a concouru à l’amélioration de la performance du système d’eau. Ainsi, plusieurs missions conjointement organisées avec les autorités locales, le bureau d’étude et l’entreprise ont permis de réparer les dommages constatés sur le mini réseau. En marge des suivis internes, en 2011, une équipe pluridisciplinaire a réalisé le diagnostic sommaire des installations et l’analyse physicochimique de l’eau du forage par le laboratoire du Service de Hygiène et Assainissement de Base (SHAB) à la suite de la perception d’odeur fétide au niveau de l’une des BF. Les résultats des travaux ont confirmé la potabilité de l’eau du forage et recommandé l’entretien et le suivi rapproché des infrastructures en vue de leur sécurisation. Des visites de suivi et de réception des travaux et des installations par les différentes parties prenantes de l’initiative sont effectuées de temps à autre. A l’issue des visites en 2011 des recommandations ont été formulé à l’endroit de l’entreprise et de la population pour la correction des pannes/dommage sur le réseau. Au nombre des dysfonctionnements observés, on note sur le périmètre rizicole des fissures sur le canal secondaire, des fissures de radier et des défaillances au niveau de l’ancrage du portillon qui couvre les robinets qui desservent le site rizicole. Sur le périmètre maraîcher on note des fissures externes sur les parois du bassin. Les dysfonctionnements observés ont été corrigés avec le suivi de l’ONG ASPPIP. En dehors des visites d’animation et de suivi des ouvrages, le suivi de la gestion de l’AEP et des activités socioéconomiques associées a été aussi entrepris. Cependant, ce suivi a été beaucoup plus qualitatif. Les données quantitatives de gestion qui permettront le suivi de la ressource eau et l’appréciation de la viabilité des systèmes d’AEP et des AGR mis en place souffrent de bien nombre irrégularités. Elles sont sporadiques et peu fiables pour mieux apprécier les interventions. 2.1.6 Les aspects transversaux Le genre La prise en compte du genre est un principe fondateur du développement durable. De plus, selon le troisième principe de la GIRE «Les femmes sont au cœur des processus d’approvisionnement, de gestion et de préservation de l’eau», l’application du Genre dans les programmes de la gestion et de la valorisation de l’eau, s’avère indispensable pour la gestion efficiente et durable de la ressource eau. Sur le site de démonstration de la GIRE locale de Tinou-Hounsa dans les communes de Lokossa, les femmes ont accès à la ressource eau au même titre que les hommes aussi bien à l’usage domestique qu’à des fins économiques. Le genre est fortement pris en compte dans les interventions. La proximité de la source d’eau potable des BF est un atout pour les femmes et les enfants qui économisent beaucoup 21


de temps et d’énergie, mobilisables pour d’autres activités. Aussi, les GIE sont mixtes à dominance féminine, constitués en moyenne de 92% de femmes sur le site de Tinou Hounsa. Mais on constate ici que les femmes occupent dans les bureaux des GIE et de l’OLE des rôles subalternes en majorité, les principaux étant pris d’assaut par les hommes. Parler du genre c’est aussi parler de l’accès à la terre. En effet, à l’instar des autres peuples des pays du tiers monde et notamment en Afrique, les femmes de Tinou-Hounsa jouissent encore de moins de droits que les hommes. Le droit au foncier appliqué dans cette localité reste toujours les principes du droit coutumier. L’accès et le contrôle de la terre sont majoritairement gérés par les hommes. A Tinou-Hounsa , chaque groupement a accès au foncier près des propriétaires moyennant un coût de 1000 F pour 400 m2 par deux mois. L’équité sociale L’équité sociale dans l’AEP est encore en promotion sur le site de démonstration de la GIRE locale. Les populations de Tinou-Hounsa ont chacun le droit à l’utilisation de la ressources eau du système d’AEP autour du forage artésien. Cependant, le temps d’accès n’est pas le même du fait de la distribution limitée des BF. Les institutions locales contribuent également à la promotion de l’équité sociale. Les statuts et règlement des GIE ne limitent pas l’arrivée d’un nouveau membre. Les crédits contractés sont répartis en fonction du nombre de casiers utilisés pour la riziculture. Dans les GIE, l’intérêt de tous les membres est sauvegardé. Chaque membre à droit de décision sur sa production. Toutefois il convient de souligner que l’accès à la terre exploitable et l’utilisation de l’eau aussi bien sur les planches des produits maraîchers que sur le site rizicole pose un problème d’équité. Des trafics d’influence sont observés au sein des GIE, notamment des riziculteurs dans la distribution des casiers de cultures par rapport au nombre et à la proximité de la source d’eau. Les casiers ou planches proches des canaux de distribution ou des sources d’eau sur le terrain semblent recevoir à temps ou plus d’eau que les autres. Les casiers en aval sont irrigués après le remplissage de ceux en amont même si ces derniers n’ont pas besoin d’eau. Ce qui suscite souvent de conflit entre membres de groupement. On note également des iniquités dans la fixation des redevances. L’équité sociale est parfois menacée par l’inégalité des moyens et des ressources au sein des usagers e.g. l’approvisionnement en intrants agricoles se fait en fonction du pouvoir économique et des relations de chaque membre des GIE. Il n’existe pas un fond de solidarité de groupe. La mobilisation des redevances qui devraient prendre en compte les frais d’entretien et d’amortissement des infrastructures n’a pas commencé. La politique au sein des acteurs des interventions et la paresse de certains usagers sont également des facteurs limitant l’équité sociale. La faible mobilisation des pisciculteurs de Tinou Hounsa en est un exemple.

22


La reddition des comptes Elle est capitale dans les processus de gouvernance concertée et devrait revêtir un caractère transversal, des GIE à la base à l’OLE. Moins d’importance est accordée à ce facteur dans les divers rapports de suivi-évaluation. Des formations furent données sur l’organisation et le fonctionnement des groupements/institutions locales mais le suivi de la mise en œuvre n’est pas documenté. Mention évasive est faite de l’existence de documents de suivi des groupements mais les réponses aux questions sont restées évasives sur les dynamiques de démographie des groupements, de réunions, des activités, des comptes d’exploitation, etc. Ce constat est général aussi bien au niveau des groupements que du Comité directeur et de l’OLE que des structures d’accompagnement. Les données chiffrées sur l’évolution des diverses activités de l’initiative manquent cruellement. Environnement Au plan environnemental, les interventions sont accompagnées de mesures de protection des ressources en eau. Les populations ne passent plus dans l’eau avant d’avoir accès au service d’eau potable. Les périmètres immédiats des forages sont clôturés. Les voisinages immédiats des bornes fontaines sont désherbés et entretenu. Les règles d’hygiène sont promues autour des abords immédiats des sites. On note, cependant, l’absence d’infrastructures d’assainissement. Les pratiques respectueuses de l’environnement restent cependant à promouvoir sur les sites. Les paillis du riz sont brulés sur les limites des casiers ce qui entraine la perte des éléments nutritifs du sol et son appauvrissement. L’utilisation d’herbicides et d’engrais dans les casiers rizicoles pourrait si elle est largement adoptée contribuer à la pollution de la nappe phréatique. La prise en compte de la variabilité climatique n’est pas encore appliquée dans les interventions. Cependant elle s’observe à travers des variations des périodes d’inondation des sites et une variation dans les dates de semis voir des campagnes rizicoles. Pendant la saison de pluie une grande partie su site rizicole est inondé. Le suivi de la ressource eau et des activités autour du site mérite d’être quantifié à cet effet. Partenariats publics privés (PPP) La réalisation des actions de la GIRE locale sur les sites de Tinou Hounsa est effective grâce à la mise en place d’un partenariat public privé. Au titre des partenaires publics déconcentrées/décentralisés de l’Etat: –

impliqués,

nous

avons

les

services

Le CeRPA/CeCPA (Centre Régional/communale pour la promotion agricole) qui concourt à la maîtrise de l’eau, appuie les bureaux d’études dans l’aménagement

23


– – –

hydro agricole des sites et pourvoit les sites selon leur capacité en semence et intrants agricoles. La DDE (Direction départementale de l’eau) et le service eau qui vient en appuie à la mairie pour la réalisation des réseaux AEPA. La DDEHU (Direction Départementale de l’Environnement de l’Habitat et de l’Urbanisme). La DDS (Direction Départementale de la Santé) à travers le service de l’hygiène et de l’assainissement de base qui intervient dans la mise en application des règles de l’hygiène et de l’assainissement autour des sites. La mairie qui est le maître d’ouvrage et qui assure par le biais de ses services techniques le suivi-évaluation de la mise en œuvre.

Au titre des partenaires privés nous avons les ONG et les sociétés/consultants prestataires de services d’études, d’aménagements hydrauliques et hydro agricoles, et d’animation. Les ONG PROTOS et PNE-Bénin avec le PLE-Mono réalisent des infrastructures et facilitent la valorisation de l’eau à travers des projets ou composantes de projets. L’ ONG ASPPIP assure l’animation des interventions sur le site de Tino- Hounsa.

III Analyse prospective et nécessité de réorientation et de consolidation de l’expérience de la GIRE Locale de Tinou 3.1 Analyse des interventions de Tinou Hounsa Approvisionnement durable en eau La population de Tinou-Hounsa disposait d’un forage artésien depuis plusieurs décennies sans un accès conséquent au service d’eau plutôt confrontée au problème de gaspillage de la ressource, d’hygiène, d’assainissement et d’environnement, mais avec l’expérience de la GIRE locale à Tinou Hounsa, l’accès à l’eau est amélioré avec des actions de la maîtrise de la tête de forage artésien à bon débit et la mise en place d’un mini réseau d’adduction d’eau doté de bornes fontaines dans deux quartiers identifiés de façon participation et concertée. La vente de l’eau qui est un défi dans les villages dotés de forages artésiens est devenue de plus en plus une réalité de gestion qui prédispose à la durabilité de la gestion du système AEP. En plus les effluents du forage servent à la valorisation multi usage en agriculture, en matière de transformation pour créer la richesse. La gestion communautaire de l’eau est passée à la gestion de l’eau sous la responsabilité de la commune conformément aux dispositions de des articles 90 et 93 de la loi n° 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin. Renforcement des capacités des acteurs Pour mettre en œuvre une expérience pilote de la GIRE locale comme celle-ci, le rôle et la capacité des acteurs et des usagers a été indéniable quant à la participation de toutes les parties prenantes et à la nécessité de concilier des besoins multiples en eau à la nécessité de 24


gérer de manière durable les ressources disponibles, à la nécessité d’une gouvernance éclairée dans un contexte efficient. L’approche intégrée GIRE offre une réelle valeur ajoutée par rapport à l’approche sectorielle traditionnelle, sa mise en œuvre à l’échelle locale n’a pas été facilement traduite en acte. L’accompagnement technique et méthodologique de cette expérience, a mis entre autre l’accent sur le développement des connaissances et l’apprentissage de la gouvernance concertée de l’eau et le développement des connaissances. Le développement des connaissances a été réalisé autour 1) de l’accroissement de la connaissance holistique de l’état et de l’évolution des écosystèmes de la ressource eau et 2) de la promotion de la création de richesse, des actions économiques de valorisation multi usages, de protection et de gestion responsable de la ressource et respectueuse de l’environnement. L’apprentissage de la gouvernance locale de l’eau et ressource associées dans le but 1) d’accroître, dans un contexte de complexité et d’incertitude, l’efficacité et le rayonnement du cadre organisationnel ; 2) d’arrimer les mécanismes et les outils de gouvernance de l’eau avec ceux du territoire tant au niveau communal que local ; 3) de mettre en place des actions appropriées (locales, complémentaires et concertées entre parties prenantes) à tous les niveaux ; 4) de faciliter l’accès et la sécurité de l’approvisionnement en eau, tant en quantité qu’en qualité ; et 5) de promouvoir des initiatives de valorisation économique et de gouvernance locales de l’eau selon une approche de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE). Ainsi depuis 2005 des comités filières de coordination des initiatives de la GIRE Locale à la mise en place de l’OLE de TINOU, des actions de renforcement de développement institutionnel et de renforcement organisationnel comme technique ont été conduites pour parvenir aux résultats et impact en capitalisation dans le cadre de la présente mission. Si les comités filières bien que fonctionnel n’ont pas pu combler les attentes en couvrant l’ensemble des dimensions de la GIRE locale, L’OLE de Tinou dans sa forme actuelle présente aussi bien des points forts et des points faibles. Ces points faibles méritent donc une attention particulière. Des formations bien planifiées sont données à la communauté et au GIE pour leur permettre de jouer pleinement son rôle. Elles sont assurées par l’ONG d’intermédiation sociale, l’animateur du PLE, des AT du PNE/PROTOS et des consultants. Les modules de renforcement de capacités ont été déroulés pour les acteurs locaux, notamment les usagers sur la création, l’organisation et l’animation des institutions locales et particulièrement des GIE. Ils sont mis en application à travers la création et la dotation des GIE d’instruments juridiques et les expériences acquises dans leur animation. Ils ont porté également sur le fonctionnement et les performances de périmètres irrigués ou alimentés par les effluents du forage artésien, notamment avec la mise au point de fiches techniques culturales. Les applications des modules de renforcement de capacités ont permis de dégager des enseignements sur les atouts, les problèmes et les contraintes (techniques, organisationnels et socio-économiques), enfin, de formuler des propositions d'amélioration des performances et des recommandations d'ordre général à destination des différents acteurs du développement et de la promotion des actions de valorisation économique et de gouvernance locales de l’eau (GIE filières, communautés, OLE, Marie, structure d’appui , …). A travers l’expérience de Tinou, la commune de Lokossa, agissant en qualité de gouvernement locale s’approprie de plus en plus la gouvernance locale basée sur la GIRE.

25


Elle est responsable de nombreuses fonctions d’AEP, de protection, de veille et de suivi directement ou indirectement liées aux ressources en eau. Dans le cadre de la présente expérience la commune a entre autre faciliter : – l’élargissement et l’intensification de la participation des parties prenantes dans la prise des décisions, en permettant ainsi une approche plus participative de la gestion des ressources en eau au niveau local ; – la réduction des impacts négatifs sur les ressources en eau tout en facilitant le développement agricole et socioéconomique pour le bien être – l’engagement en faveur de la GIRE pour la réalisation des objectifs de prestation des services. Valorisation économique de l’eau Au-delà de l’objectif primordial de l’approvisionnement en eau potable des populations, l’expérience GIRE locale de Tinou Hounsa a œuvré à la promotion des AGR autour des points d’eau du système d’AEP. Le GIE de la riziculture a été promu. Le GIE du maraichage a été créé et les activités sont en promotion. Le GIE de pisciculture a été créé mais reste encore afonctionnel pour des raisons relatives au non-engagement des membres à réaliser les trous à poissons. Cette promotion de la valorisation économique de l’eau a conduit à promouvoir chez les usagers l’esprit d’entreprise à travers la création d’initiatives et l’engagement à l’apprentissage des techniques de valorisation des ressources. Les usagers ont appris entre autres à améliorer leurs capacités en matière de techniques de production, de transformation et de commercialisation. Ils ont connu des rendements en riz et en cultures maraîchères améliorés à travers la facilitation de crédit et l’approvisionnement en intrants. Les cultures maraichères s’écoulent bien soit sur place ou dans les marchés environnants tandis que le riz connait parfois des difficultés d’écoulement liées en partie au problème de décorticage ou en cas de production semencière à la lenteur de l’écoulement. En effet, le village ne dispose pas de décortiqueuse pour transformer sa production de riz, ce qui augmente les coûts de transport. La valorisation des périmètres immédiats du système d’AEP engendre cependant des problèmes fonciers qui sont susceptibles de compromettre l’extension ou la pérennisation des initiatives de valorisation économiques des ressources autour du système d’AEP.. Le principe utilisateur payeur n’est pas encore bien pris en compte par les populations dans l'utilisation de la ressource eau. Quand bien même au niveau du volet alimentation en eau potable la question est réglée, l’appropriation de ce principe est timide sur les sites de valorisation agricole en particulier sur les sites maraichers. Promotion de la gouvernance locale durable de l’eau Les communautés de Tinou Hounsa et des localités environnantes ont un accès durable à l'eau de qualité et en quantité suffisante à travers la réalisation de nouveaux points de distribution de l’eau potable à côté de la tête de forage Au-delà de l’accès à l’eau potable proche des agglomérations et ménages, l’utilisation de l’eau potable associée aux mesures de protection de l’environnement a apporté des bénéfices à la santé et à l’état de santé des enfants en particulier. On note une amélioration de la situation sanitaire dans le village de Tinou-Hounsa avec la régression de la prévalence des maladies hydriques surtout au niveau des enfants. Ces résultats sont obtenus grâce à : – la réalisation des infrastructures adéquates et innovantes ; 26


l’amélioration de la gestion du service d’eau (maîtrise d’ouvrage : Identification ; planification et réalisation ; – l’adoption des pratiques d’hygiène et d’assainissement autour du service de l’eau ; – et le suivi et l’actualisation d’un service basé sur la qualité. C’est dire que l’organisation en place en collaboration avec le maitre d’ouvrage concoure à la mise en place du service eau de qualité. Cependant des ouvrages d’assainissement restent à réaliser pour compléter l’ensemble des actions d’assainissement du cadre de vie L’un des risques important liés aux interventions dans la localité de Tinou réside dans la capacité de la municipalité à assurer les multiples responsabilités et les nouvelles missions dans le contexte de la décentralisation et d’implication dans les structures en aval. Il est également espéré des populations comme des GIE une meilleure internalisation de leur responsabilité dans la participation et le suivi des interventions. Après l’appréciation des résultats, une fenêtre d’analyse SEPO est conçue en vue d’évaluer l’initiative à travers ses forces, ses opportunités, ses faiblesses et ses contraintes (Tableau 10).

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Tableau 7 : Appréciation des résultats par objectif fondamentaux de l’initiative Tinou Hounsa de 2005 à 2012 (résumé de l’analyse des interventions ) Objectifs fondamentaux

Période d’intervention

Approvisionnement 2005-2006 durable en eau

Objectifs spécifiques

Indicateurs de réalisation

‐ Identification des besoins

‐ Un répertoire des besoins est disponible

‐ Réalisation d’ouvrages

‐ Rapport d’études spécifiques disponible ‐ 50% d’ouvrages réalisés ‐ 63% de gain sur la corvée d’eau/ au moins 02 groupements appuyés dans les AGR ‐ 03 comités de suivi sont fonctionnels

2007-2008

Renforcement de 2005-2006 capacités des acteurs

‐ Les populations disposent et ‐ Disponibilité et accès permanente à l’eau conservent bien l’eau potable ‐ Accès de proximité à une eau de qualité ‐ Identification des besoins de renforcement de capacités ‐ Les capacités des usagers sont renforcées ‐ Les capacités des autorités communales sont renforcées en matière d’organisation et de gestion d’ouvrages d’eau, d’assainissement et d’aménagement hydro agricole

‐ 02 rapports de besoins de renforcement de capacités ‐ 01 programme de formation disponible ‐ Des formations sont réalisées ‐ deux séances de concertation avec les CGPE et AUE sur les enjeux ou la problématique de l’organisation de la gestion des ouvrages sont réalisées ‐ un mode de gestion au moins adapté au contexte de la décentralisation est fonctionnel

Observations


2010-2011

2012

‐ le système d'eau du site pilote assure une distribution d'eau de qualité et en quantité suffisante pour les usages multiples

‐ Un système d’eau fonctionnel pour des usages multiples existe ‐ La correction des défaillances du système d’eau mobilise d’avantage les communautés autour de sa gestion ‐ usage multiple de l’eau devenu une réalité

‐ Une odeur fétide au niveau d’un point d’eau a conduit à des analyses biochimiques qui ont démontré la ‐ L'organe local de l'eau est ‐ les documents réglementaires du processus existent et potabilité de fonctionnel et veille à la sont disponibles l’eau. Le bonne marche de l'ouvrage de renforcement de ‐ Un arrêté portant création de l'OLE est proposé Tinou Hounsa mesures d’assainissement ‐ Un plan d'action assorti de la stratégie de mobilisation aurait contribué à ‐ Les GIE développent des initiatives agricoles pour une de ressources est disponible résoudre le problème. production de qualité ‐ 03 sessions de Formations sur les techniques de respectueuse de réseautage, de production et de commercialisation au ‐ L’arrêté de l'environnement création de l’OLE profit des usagers sont réalisées attend encore d’être signé. ‐ Missions de suivi opérationnel des unités de production sont réalisée ‐ Le GIE pisciculture mis en place n’a pas démarré les activités. ‐ le système d'eau du site ‐ 03 points d’eau dont 02 BF sont utilisés par les pilote assure une distribution ménages riverains ‐ 04 Périmètres de protection sont réalisés (autour de d'eau de qualité et en chacun des trois BF et au niveau du trop Plein) en vue quantité suffisante pour les de garantir la durabilité des infrastructures et de la usages multiples ressource

29


Valorisation 2007-2008 économique de l’eau

‐ Maitrise des activités rizicoles ‐ Promotion des activités maraichères ‐ Promotion des activités piscicoles

Promotion de la gouvernance locale durable de l’eau

2005-2006

‐ Un cadre de concertation fonctionnel est crée entre les autorités communales et divers acteurs autour de la gestion intégrée de l’eau

‐ la tête du forage est complètement assainie ‐ la superficie emblavée par les riziculteurs a augmenté de 25% environ ‐ la production maraîchère s’est accrue par la mise en valeur de ½ ha.

‐ Le GIE pisciculture mis en place n’a pas démarré les activités.

‐ GIE pisciculture mis en place ‐ Un cadre de concertation (OLE) est mis en place ‐ Une rencontre par semestre est prévue mais réalisée 75%

30

Le suivi-évaluation et la reddition de comptes qui constituent un gage de bonne gouvernance sont encore faiblement appliqués


Le site de Tinou Hounsa de par sa situation géographique, présente des avantages naturelles en termes de disponibilité permanente de l’eau du forage artésien et de terres noires reconnue pour leur fertilité et propices pour les cultures de contre saison. La disponibilité de partenaires au développement dont le PNE-Bénin et Protos Lokossa constituent aujourd’hui des atouts importants qui ont permis à Tinou Hounsa d’asseoir une plate-forme d’échanges dénommé Organe Local de l’Eau qui a permis de renforcer la collaboration avec les structures déconcentrés, la Mairie et les associations faitières dans la vision d’une gestion durable et concertée de la ressource eau. Cette collaboration fructueuse a permis de mettre en place autour du forage artésien un système d’eau qui facilite le développement des activités génératrices de revenu et garantit une eau de qualité aux ménages. Le mécanisme de gestion du système d’eau est confié à un délégataire identifié par la communauté et choisie par la mairie pour assurer la vente de l’eau et l’entretien quotidien du réseau. Les actions de structuration et d’organisation qui ont conduit à la mise en place et l’opérationnalisation de trois groupements d’usagers facilitent la collaboration entre usagers. Ces derniers prennent conscience progressivement des bienfaits d’une gouvernance locale de l’eau et de la place des femmes dans les instances de décision. Ce climat favorable à la promotion de la gouvernance locale et la valorisation économique de l’eau est le fruit d’une série d’interventions de différents programmes pilotés depuis 2005. Malgré les résultats et les ambitions manifestes des programmes à assurer le bien être et à promouvoir l’économie villageoise, on note des insuffisances liées notamment à leur délai d’exécution qui ne favorise pas l’appropriation du contexte sociale de mise en œuvre. La GIRE étant un processus, les efforts déployés méritent d’être soutenu à moyen terme de peur de voir émoussés les ardeurs des usagers. La structuration et l’organisation des usagers doit se poursuivre pour intégrer réellement les pisciculteurs et les femmes transformatrices de noix de palme dans le système de gestion de l’eau du forage. Elles doivent mettre davantage l’accent sur le suivi des activités et des comptes des GIE et asseoir des fonds de caisse pour les charges communes et la promotion du GIE. L’absence d’un arrêté portant création organisation et fonctionnement de l’OLE constitue une faiblesse qui se ressent dans sa volonté à faire valoir les contrats de session de terre entres les propriétaires terriens et des groupes d’usagers. Il pourrait également offrir des garanties ou conduire des plaidoyers pour le financement des activités génératrices de revenu dans une perspective d’extension, de diversification et d’amélioration des modes de production. La question foncière demeure un risque pour une bonne poursuite de l’initiative GIRE, qui dans son développement suscitera l’extension des activités et l’adhésion de nouveaux membres. Les terres étant à proximité des habitations, elles restent convoitées comme témoigne la récente vente d’une portion du périmètre maraicher. Il convient donc d’assurer la sécurisation des terres d’accompagnement de l’initiative autour du forage pour la gestion durable de la ressource eau. L’intensification des activités pourrait aussi affecter la qualité de l’eau et rendre plus vulnérable les écosystèmes. Il convient aussi de prendre en compte l’influence de la variabilité climatique en rapport avec les inondations pour que perdure la motivation et l’équité sociale autour de l’initiative. Le développement de la GIRE locale autour du forage de Tinou Hounsa mérite donc un suivi dans le temps sur l’état des ressources pour le succès durable de l’initiative

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Tableau 8 : La fenêtre SEPO de Tinou Hounsa Succès/forces

Echec/Faiblesses

‐ Prise de conscience de la population de Tinou Hounsa sur la valorisation multi-usages de l’eau

‐ Non démarrage des activités de pisciculture

‐ Prise en compte des avis et des souhaits des usagers de l'eau et de la population locale en vue d’améliorer la cohérence et la viabilité des schémas de gestion de l'eau.

‐ Difficultés de remboursement des crédits ;

‐ D’où l’apprentissage de la « gestion concertée » au niveau local qui met l’accent sur i) consultation, ii) participation, iii) concertation iv) négociation ‐ Aménagements de la tête du forage artésien ‐ Clôture du périmètre immédiat du forage artésien et prise en compte des règles d’assainissement ‐ Réalisation d’un mini réseau d’adduction d’eau potable à travers la mise en place de trois bornes fontaines et d’un point d’eau à la tête du forage artésien ‐ Identification du site de Tinou Hounsa comme site pilote pour l’application des règles de la gouvernance locale de l’eau ‐ Développement de partenariats fonctionnels sur le site ‐ Recrutement et mise à disposition d’animateurs (ASPPIP et PLE) pour l’accompagnement de proximité des GIE et des initiatives communautaires ‐ Effectivité des rencontres d’information et de sensibilisation des acteurs impliqués à divers niveaux en matière de gouvernance de l’eau au niveau du site

‐ Difficulté de payement de la redevance sur foncier conformément au contrat d’utilisation du foncier par les GIE ‐ Problèmes lié à la répartition des casiers de cultures (inégalité d’accès et de contrôle des ressources foncières) et aux prises de décisions ‐ Défaillance opérationnelle de l’OLE ‐ Mauvaise perception du fonctionnement de l’OLE selon les GIE ‐ Absence de dispositions pour la gestion de la transhumance ‐ Faible implication du PLE en particulier en matière de suivi-évaluation dans la mise en œuvre de l’initiative ‐ Faible organisation de la mécanisation de la filière riz ‐ Problème de transformation (décorticage) et de commercialisation du riz ‐ Faible moyen financier des femmes membres des GIE ‐ Faible capacité de maitrise et de gestion des ouvrages agricoles

‐ Création et organisation de la plateforme multiacteurs (OLE) ‐ Organisation et développement institutionnel des GIE ‐ Renforcement de capacité des GIE, associations locales et autorités locales ‐ Elaboration des plans d’action annuels pour le site ‐ Construction des ouvrages agricoles

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‐ inexistence de caisses de fonctionnement dans les GIE


‐ Suivi évaluation et reddition de compte ‐ Gestion concertée de l’eau ‐ intégration des femmes dans le bureau GIE ‐ Valorisation agricole du site (maraîchage, riziculture, maïs, fabrication de l’huile de palme) ‐ Acceptation du principe utilisateur payeur par les GIE ‐ Contractualisation d’un délégataire de gestion de l’AEP ‐ Disparition progressive de conflits ‐ Appui conseil des structures déconcentrées/ décentralisées et des partenaires techniques et financiers ‐ Disponibilité des organisations faîtières (CRR, CRM, URP) à accompagner les GIE de Tinou Hounsa ‐ Maitrise de l’eau à des fins économiques, ‐ Différents documents ou outils mise en place dans le cadre du fonctionnement et organisation des GIE et de l’OLE ‐ Statuts Règlement intérieur de l’organe local de l’eau ‐ Statuts et règlement intérieur des GIE (maraîchers, riziculteurs, pisciculteurs) ‐ organisations de transformation de noix de palme en huile rouge (en cours) ‐ Contrat de mise à disposition de terre ou domaine aux GIE y compris le mode de faire valoir ou condition d’emprunt ‐ Elaboration et vulgarisation de fiches techniques sur les itinéraires techniques, la vie associative, PHAST GIRE, Hygiène et assainissement Potentialités/opportunités

Obstacles/contraintes/menaces

‐ Disponibilité permanente de l’eau sur le site

‐ conflits fonciers

‐ Existence de la loi sur l’eau

‐ Dégradation passive de la qualité de l’eau

‐ Existence d’une feuille de route de mise application de la politique nationale de l’eau au niveau communal

‐ inondation partielle du site

‐ Existence d’initiatives locales de valorisation 33

‐ Difficulté d’accès aux intrants agricoles et à la main d’œuvre


économique et de gouvernance locale de l’eau du forage par les populations de Tinou Hounsa

‐ Problème liés à la durabilité des ouvrages de maitrise de l’eau

‐ Attraction de plusieurs partenaires agissant sur le site

‐ Influence de la politique dans les actions d’intervention

‐ Collaboration avec des partenaires techniques et financiers du secteur de l’eau et de l’assainissement

‐ Influence de la variabilité climatique en rapport avec les inondations

‐ Motivation de plusieurs projets/ programmes pour le site de Tinou (le HAADI de PROTOS, le PfWG, le PAGIREL/MYPI, le PPEA, le MYPII)

‐ Menaces des ravageurs

‐ Transfert de la maitrise et de la gestion d’ouvrage aux communes ‐ Forte implication des femmes dans les GIE

34


3.2 Acquis et défis de l’expérience Les acquis de l’expérience Les acquis généraux de la mise en œuvre de l’initiative de Tinou Hounsa peuvent se résumer comme suit : ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐

Les producteurs sont structurés et les GIE ont acquis des capacités de gestion, les GIE sont devenus des acteurs clés de certaines filières et des intermédiaires entre les acteurs des filières des services déconcentrés et les autorités publiques, Des facteurs de production et des compétences en matière de production sont améliorés, Création de valeur ajoutée dans la localité et l’arrondissement, L’augmentation des surfaces de production et de la fréquence de production grâce à la disponibilité en eau fournie par le forage artésien réhabilité La gestion de l’eau des forages artésiens basée sur une approche participative, impliquant les utilisateurs, les planificateurs et les décideurs politiques à tous les niveaux est prometteuse

Les bonnes solutions ou pratiques/démarches les plus ajustées « best fit » et les meilleures pratiques « best practice » à partager dans le cadre de cette expérience pilote de la GIRE Locale sont répertoriées ci après. ‐ ‐ ‐

‐ ‐ ‐ ‐

les présentes expériences apportent leurs contritions à la valorisation économique et agricole des sources d’eau persistantes selon l’approche GIRE locale. Le cadre institutionnel, juridique et réglementaire est adapté à l’approche de bonne gouvernance de l’eau à niveau local Une initiative GIRE de maîtrise de la tête des forages artésiens avec amélioration de la prise en compte du problème des à-coups des puits artésiens dans la conception des aménagements ou réhabilitation de la tête des forages La réalisation d’un mini réseau d’adduction d’eau potable à partir du forage artésien du Tinou, en vue d’améliorer l’accès à l’eau au population et le règlement de problèmes environnement et de risques sanitaires, Délégation de la gestion de l’eau potable voire de l’eau agricole à un délégataire indépendant choisi de façon concertée entre la communauté et la mairie Gestion participative des cas de contamination et des risques de pollution et de contamination de la nappe ou de réservoir destiné à l’alimentation en Eau potable L’interdépendance des différentes utilisations des ressources en eau est perçue L’acquisition d’expériences dans la gestion des crises dans la gouvernance de l'eau.

Les défis de l’expérience Parmi les défis à relever pour contribuer à la bonne marche de la GIRE locale, il est nécessaire de :

35


‐ ‐

‐ ‐

Améliorer à terme l’efficience de l'irrigation pour une économie d’eau au regard de la demande actuelle et future, en réduisant les pertes d’eau à partir des alternatives appropriées de concepts d’efficience économique comme l’efficience technique et l’efficience productive et d’équité sociale, Gérer de façon optimale et durable les ressources en eau disponibles dans la localité, Asseoir une efficacité du suivi de la gestion de l’initiative à tous les niveaux (GIE, exécutif, et OLE) aux fins d’assurer une meilleure évaluation des actions gage d’une adaptation dynamique et de la durabilité de la mise en œuvre de la GIRE locale, Œuvrer à la préservation de la ressource eau et de l’environnement en veillant à l’utilisation d’options adaptées et respectueuses de l’environnement, Fournir au bureau d’études un mandat clair et les suivre rigoureusement dans la mise en œuvre des études afin qu’ils fournissent des options beaucoup plus efficaces dans la mise en œuvre de la GIRE locale.

3.3 Suggestions pour le renforcement et la réorientation en vue de la consolidation de la mise en œuvre de l’expérience L’expérience pilote de mise en œuvre de la GIRE locale sur le site de Tinou-Hounsa a permis de tirer des leçons et des enseignements qui permettront d’optimiser les performances de ces initiatives et d’inspirer de nouvelles initiatives GIRE locale à mettre en place. Les principaux enseignements et leçons portent sur la promotion de la gouvernance locale et la valorisation économique de l’eau et sont vus à deux niveaux. Au niveau de l’adéquation objectifs/résultats attendus et activités : –

Le nombre et la diversité des objectifs et des résultats de plan d’action annuel ou plan de travail annuel d’une année à une autre vu que les financements ne viennent pas toujours d’un même projet mais de projets complémentaires disposant de ligne(s) pour l’accompagnement de la GIRE à l’échelle locale ou micro locale ne facilite pas les analyses et une synthèse adéquates de ces objectifs et résultats devront être fait par les TDR et faire l’objet d’échange à la séance de cadrage méthodologique ; La division/répartition des tâches doit être bien définie, documentée et comprise par tous les partenaires car la non maîtrise du rôle et des responsabilités qui incombent à un acteur peut inhiber l’atteinte des objectifs du projet ; Les activités confiées aux partenaires demandent un renforcement du dispositif d’encadrement à leur niveau sans alourdir la charge financière de ces derniers pour une pérennisation des résultats.

Au niveau de l’extension de l’application de la GIRE locale: –

La GIRE locale peut aider à atteindre les objectifs de gestion durable des ressources en eau et de l’environnement et contribuer à la promotion économique et au 36


développement durable. L’expérience de la GIRE locale dans la localité de Tinou Hounsa démontre qu’à travers l’implication et le dialogue de tous les acteurs, les approches concertées de gestion de l’AEP, la protection de la ressource, la valorisation multi usages de l’eau, il est possible d’atteindre ces objectifs.

Pour le bon fonctionnement de l’OLE DE Tinou Hounsa, il est souhaitable et plus pratique de mettre en place un bureau des GIE et du délégataire afin de permettre à une échelle plus petite le règlement de besoins ou problèmes courants et une cogestion des opérations, ce qui permettra de renforcer les performances organisationnelles et technico économiques et environnementales. Ce bureau des GIE/ Délégataires ou fermier sera sous le CD de l’OLE.

Il importe pour l’initiative GIRE locale de Tinou Hounsa que la commune Lokossa envisage une table ronde des partenaires de la commune afin d’inscrire dans ses documents de planification, le soutien et l’accompagnement de l’initiative Tinou Hounsa et l’extension des actions de GIRE locale similaires à d’autres localités et de mobiliser le financement nécessaire.

Organiser au cours de l’année 2013, le processus de electure/élaboration des documents d’appui à la mise en place de l’Organe Local de l’Eau et regard des limités actuelles de cette plate forme, et organiser les sessions de renforcement de capacité appropriées au profit des animateurs et tous les autres acteurs impliqués dans le processus de mise en place des OLE.

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Conclusion La mise en œuvre de l’expérience de GIRE locale autour du forage artésien de Tinou-Hounsa a permis de capitaliser une expérience de base dans l’appropriation par les différents acteurs et le développement de la stratégie de gestion durable et concertée de la ressource eau. L’initiative a impliqué aussi bien les usagers de l’eau, les services techniques des structures déconcentrées et décentralisées en charge de l’eau que les autorités communales, les associations faitières d’usagers et les partenaires techniques et financiers. L’implication des usagers passe par la structuration des usagers en organisations locales et leur organisation pour le suivi et l’évaluation des interventions et des activités. Des actions de mobilisation et de concertation entre les acteurs, la réhabilitation/réalisation de l’aménagement des têtes de forage et des points d’eau, des actions de renforcement de capacités et de valorisation économique de la ressource eau sont les grands axes ciblées par les interventions. A Tinou Hounsa, les interventions ont démarré en 2005 et se sont intensifiées à partir de 2008 pour une véritable mise en œuvre de la GIRE locale. La mise en œuvre de l’initiative Tinou Hounsa a permis d’étendre la fourniture d’eau potable aux populations, d’assainir les points d’eau et de promouvoir la valorisation économique de l’eau avec le renforcement de capacités et la mise en place de GIE pour la riziculture, le maraichage et la pisciculture. Dans une perspective de gestion locale et durable de la ressource eau, l’OLE a été mis en place mais son fonctionnement reste à dynamiser. Un délégataire est contracté pour la gestion de la ressource et le principe utilisateur payeur est en pratique pour la distribution de l’eau potable. Le système structurel de la promotion de la GIRE locale est en place. Il convient de le doter de pouvoir juridique, de régler la question de la sécurisation foncière et de dynamiser le suivi et l’évaluation des différentes structures du système à tous les niveaux pour assure la poursuite durable de la GIRE locale. Cette expérience de territorialisation de la GIRE locale a permis de mieux appréhender les difficultés de développement de la GIRE dans le contexte local de la région et constituent une fenêtre d’ouverture sur la complexité de développement des actions GIRE dans le pays. Loin d’être des engagements aventuriers, elles doivent être considérées comme des tests d’application de la stratégie en ce sens qu’elles renseignent sur des leviers importants dans la mise en œuvre du processus GIRE.

38


ANNEXES

39


Annexe 1 : Les membres de l’Organe Local de l’Eau de l’Initiative GIRE local de Tinou Hounsa N°

Structure

1

Mairie

2

Collectivité locale

3 4 5 6

DDEPN SHAB CeCPA SEau

7

Structure des usagers

8 9 10

11

Fermier ACEP Propriétaires terriens Structures faitières

Catégorie d’acteurs Membre du comité C.A. Chef Division Eau Hygiène et Assainissement de Base C.V. conseiller villageois CPEF_Lokossa/Koudo RHAB RCPA CCISES E/MC Président GIE_ Riz Président GIE_ Maraichage

Nom et Prénoms HOUEDANOU K. Vincent

Nombre 1

ZONOU Y. Natanaël

1

DEGBE C. Pièrre HESSOU Christophe ABONTCHI Léandre ADJIVEHOUN Richard BESSAN Codjo Sèvi HOUSSOU Juvénal HOUNDJO Michel

1 1 1 1 1 1 1

KENOU Ana

1

Président GIE_ pisciculture Membre Membre

DOSSOU Dodji DOSSOU Rigobert

1 1 1

Propriétaires terriens

VIAZO L.C. Michel

1

Président UCP Coordonnateur CRR-MC Chargé de Programme CRM-MC TOTAL

AKAKPO Victor ANAGO Emmanuel

1 1

AYANOU Tossou Hervé

1 17

Annexe 2 : Les membres du Comité directeur de l’Initiative GIRE local de Tinou Hounsa N°

Structure

Membre du Nom et Prénoms comité

Poste

Nombre

01

Collectivité locale

C.A.

HOUEDANOU K. Vincent

Président

01

C.V.

DEGBE C. Pièrre

Vice président

01

02

CeCPA

RCPA

BESSAN Codjo Sèvi

Secrétaire

01

03

Délégataire

Délégataire

DOSSOU Rigobert

Secrétaire adjoint

01

04

Structure usagers

Trésorier

01

des Représentant HOUNDJO Michel d’association

40


Annexe 3 : Liste des maraichers de Tinou Hounsa au titre de décembre 2011 (21 femmes et 09 hommes) N°

Nom et prénoms

Sexe

Poste

01

KENOU Ana

F

Présidente

02

VIAZO Comlan Michel

M

Secrétaire

03

AZONDEBAKIN Houndjénoukon

F

04

DOGOLI Sabine

F

05

KAKOUN Théodore

M

06

AGBLIKPE Mèhouhounsi

F

07

DANGNIHOUNDE Hounsiafa

F

Trésorier Responsable à la formation et à la communication Responsable à la commercialisation et à l’approvisionnement Responsable à l’organisation Chargé de la gestion des aménagements et des équipements

08

LAKOU Honorine

F

Membre

09

GUILLON Odette

F

Membre

10

MEDETINKPON Houkinmè

F

Membre

11

AMOUSSOU Josephine

F

Membre

12

DOSSOU Dodji

M

Membre

13

SOUROU Dansi, Epse DODJI

F

Membre

14

AGONHOUN Lokossi

F

Membre

15

DASSANOU Ablawa

F

Membre

16

HOUEDANOU Elisabeth

F

Membre

17

AYINOU Acclombessi

F

Membre

18

CODJO Elisabeth

F

Membre

19

HESSOU Christophe

M

Membre

20

VIAZO Victorine

F

Membre

21

YAWLI Marie

F

Membre

22

DEKPE Mahissi

F

Membre

23

VIAZO Elisabeth

F

Membre

24

SOSSOU Raoul

M

Membre

25

HOUEHO Koffi

M

Membre

26

AVA Théodore

M

Membre

27

HOUNOUAKOMAHOU Emile

M

Membre

28

AMEGNINOU T. Alain

M

Membre

29

VIAZO Houndékingnon

F

Membre

30

Mme Alain Amègninou

F

Membre

41


Annexe 4 : Liste des riziculteurs de Tinou Hounsa au titre de décembre 2011 (31 femmes et 01 homme) N°

Nom et prénoms

Sexe

Poste

01

HOUNDJO Michel

M

Président

02

TEKO Cécile

F

Vice Président

03

KOFFI Ayaba

F

Secrétaire

04

KOUESSI Yémalin

F

Trésorier

05

KLOKO Hadotindé

F

Chargé des opérations post récolte

06

VIAZO Elise

F

Membre

07

TOGBE Odette

F

Membre

08

ZOUNHON Houndébesso

F

Membre

09

HOUNDJO Dossi

F

Membre

10

DJOGBENOU Doé

F

Membre

11

AGBLIKPE Mèhouhounsi

F

Membre

12

TOGBE Mahouénou

F

Membre

13

MEDEHOME Atacou

F

Membre

14

KPADONOU Josephine

F

Membre

15

HESSOU Bodjo

F

Membre

16

AGBEKPE Agbassi

F

Membre

17

AHOLOU Tchotchoè

F

Membre

18

ASSOU Senoussi

F

Membre

19

AKOWE Houévi

F

Membre

20

MATOU Jacqueline

F

Membre

21

HOUNDESSIADAN Sidonie

F

Membre

22

AKOKPOHOUNDE Adjoa

F

Membre

23

HOUNDESSIADAN Sossi

F

Membre

24

DASSANOU Rose

F

Membre

42


25

KOUESSI Hounsiguè

F

Membre

26

KPANOU Marie

F

Membre

27

YOVO Houédanou

F

Membre

28

HOUEKOU Nonyimi

F

Membre

29

HOUESSA Agbonougbé

F

Membre

30

HOUNDJO Elisée

F

Membre

31

HOUNDJO Sabine

F

Membre

32

HOUNDJO Sogbo

F

Membre

43


Annexe 5 : Liste des pisciculteurs de Tinou Hounsa au titre de décembre 2011 (02 femmes et 13 hommes) N°

Nom et prénoms

Sexe

Poste

Contact

01

HESSOU Christophe

M

Responsable à la formation et à la communication

97 63 30 40

02

HOUNDJO Michel

M

Membre

97 63 97 77

03

VIAZO Cocouvi Michel

M

Membre

97 04 02 46

04

KOUNASSO Avinou

M

Chargé de la gestion des aménagements et équipements

05

HOUNDJO Anani

M

Membre

06

AKOUNGNON Anani

M

Responsable à l’organisation

07

ZOSSOUNGBO Alphonse

M

Secrétaire

08

KPADONOU Cocou

M

Membre

09

HOUNDJO D. Paulin

10

TOGBOU Alain

M

Membre

11

DOSSOU Dodji

M

Président

12

AVA Théodore

M

Responsable à la commercialisation et à l’approvisionnement

66 07 33 07

13

SOSSOU Raoul

M

Trésorier

97 63 03 13

14

DANGNIHOUNDE Hounsiafa

F

Membre

15

KENOU Ana

F

Membre

Membre

44


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