3 minute read

Lyon : une épicerie solidaire pour les personnes en situation de précarité

Next Article
Corinne Delamaire

Corinne Delamaire

Dans la quartier de la CroixRousse, à Lyon, une épicerie solidaire fait vivre un lieu qui promeut la mixité sociale, une pluralité d’approvisionnements et différents services. Effet de la crise, la clientèle a augmenté de 20 % en 2008.

L’association La Passerelle d’eau de Robec, née en 2001 d’une initiative d’habitants des pentes de la Croix-Rousse, à Lyon, a ouvert une épicerie solidaire en 2002. En 2004, devant l’affluence de personnes bénéficiaires (de 200 à 400 personnes aidées), la structure déménage dans un local plus grand. En 2005-2009, l’épicerie s’ouvre sur le quartier et sur d’autres publics afin de permettre l’accès de l’épicerie à des adhérents solidaires pour des produits issus du commerce équitable ; s’y greffe aussi une offre de fruits et légumes bio grâce à la création d’une association pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap), l’Amapentes, qui fait partie du projet solidaire de l’épicerie et renforce la mixité sociale.

Advertisement

Adhérents bénéficiaires ou solidaires

Dans la gamme de produits proposés dans l’épicerie, les produits issus du réseau caritatif classique (banque alimentaire, collecte, dons) ne sont vendus qu’aux adhérents bénéficiaires. Les autres produits issus du commerce équitable et de l’Amap peuvent être achetés par les adhérents bénéficiaires et les adhérents solidaires, à des tarifs adaptés.

Aujourd’hui, l’équipe salariée se compose : de deux emplois en contrat de droit commun. L’un sur la coordination, le développement et la gestion administrative, et l’autre sur le volet social ; de deux contrats Avenir, dont

l’un à 26 h et l’autre à 35 h sur la gestion de stock, l’approvisionnement, la tenue de caisse et la recherche de fournisseurs. Les bénévoles et notamment les adhérents bénéficiaires interviennent en soutien de cette équipe salariale.

Les missions

L’épicerie poursuit quatre objectifs : – mettre à disposition de ses adhérents une variété de produits alimentaires à prix réduit qu’ils choisissent librement, dans un souci de maintenir l’autonomie des personnes ; – préserver la dignité des personnes en maintenant la qualité de leur alimentation et en apportant une information sur la nutrition et l’équilibre alimentaire pour des budgets réduits ; – être un lieu de rencontre et d’échanges des savoirs et des expériences, rompant avec l’isolement et favorisant la création de lien social ; – créer une mixité sociale de la population autour d’un projet commun.

Parallèlement, l’adhésion a la charte du groupement des Épiceries sociales et solidaires de la Région Rhône-Alpes permet aux épiceries d’articuler leurs projets autour de principes communs : appuyer la personne dans la recherche de son autonomie ; proposer à la vente des produits alimentaires à prix réduits ou adaptés aux revenus, diversifiés, et renvoyant une image positive ; animer une action pédagogique sur des thèmes utiles à la gestion de la vie quotidienne ; développer des échanges entre bénéficiaires et en recherchant la mixité sociale ; contribuer à consolider le respect et l’estime de soi et des autres ; développer toutes les actions pour que les personnes retrouvent le goût et la capacité d’entreprendre.

Un public diversifié

En 2008, l’association a permis à 217 dossiers, soit 558 personnes dont 282 enfants, d’accéder à l’épicerie. La typologie sociale du porteur de dossier est majoritairement des personnes allocataires du RMI (30 %), des travailleurs pauvres (21 %), des allocataires Pôle Emploi (12 %) et des retraités (8 %). L’effet de la crise sur le public est une augmentation des catégories travailleurs pauvres, étudiants et retraités. Entre 2007 et 2008, le nombre de personnes accueillies a augmenté de 20 % (chiffre corroboré dans d’autres structures du réseau des épiceries solidaires de Rhône-Alpes).

Lieu de vie quotidien ouvert, ce projet est aussi un tremplin vers l’extérieur car il favorise la confiance en soi par l’investissement individuel et déve

This article is from: