Le vêtement romain

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Le vêtement romain Collection automne­hiver 2006

- LATINE LOQUERE -

­ par les latinistes de 5 ème B, D et E du Collège du Diois ­


‐ Préambule ‐ Dis moi comment tu t’habilles et je te dirai qui tu es. Après une exploration de la cuisine et des saveurs romaines*, c’est un voyage à travers la mode de l’Antiquité gréco‐romaine que vous proposent les cinquièmes latinistes du Collège du Diois. Pour créer ce livret, soixante élèves ont travaillé sur une douzaine d’exposés qui ont été compilés et mis en page par leur professeur. Dans ce livre, vous découvrirez les vêtements et accessoires de mode portés par les Romains et leur évolution au fil des siècles, des usages et des différentes classes sociales. Vous pourrez également admirer le savoir‐faire et le raffinement du peuple romain qui avait décidément plus d’un tour dans sa manche ! - LATINE LOQUERE -

R. Delord. * voir notre précédent livret : « Saveurs romaines au collège du Diois », 2004.


‐ SOMMAIRE ‐ M ode grecque … … … … … ........................................ p.4

VI. Costume et équipement du légionnaire …..… p.39

p.9

Table des matières .............................................. p.52 Schémas et patrons d’éléments de costume à réaliser soi­ même. ................................................................. p.53 Index des termes latins, grecs ou étrangers utilisés ...p.69

Histoire du vêtement romain ............................. I. • Le costume féminin ……........................... p.4 p.44 II.€ Le costume masculin …........................... p.5 I. Vêtements et classes sociales …………............ p.44 III. Les différentes étoffes ……………................... p.6 II. Le costume romain à travers les époques ….. p.47 IV. Coiffures et bijoux ……………......................... p.7 V. Les chaussures …………….............................. p.8 A NNEXE … … … … … .............................................. M ode romaine … … … … ......................................… .. p.51 I. € Mode homme : toges et tuniques ............. p.9 II. • Mode femme : des vêtements pour chaque - LATINE LOQUERE moment de la vie ……………........................... p.14 c a c a c a III. Bijoux ……………........................................ p.19 IV. Accessoires et soins de beauté .................. p.24 photo de groupe des 5 ème latinistes .......................... V. Chaussures …………….................................. p.31 p.70

citoyen, matrone, magistrat, empereur, général, ouvrier,

esclave


mode grecque Dès la Grèce Antique, on trouve différents types de vêtements simples et élégants que l'on soit riche ou pauvre, constitués par de longs morceaux de tissus superposés, le plus souvent sans couture. Le costume grec repose essentiellement sur le principe du drapé.

I) Le costume féminin : ­ Dans l’Antiquité grecque, broderies et passementeries multicolores font la richesse des costumes féminins. ­ L'habit primitif des femmes grecques s'appelle le peplos (voir fig.1 et 2) : c'est un grand rectangle d'étoffe drapé en laine épaisse de 2m20 par 2m60 qui couvrait la totalité du corps, fermé par des fibules (clips métalliques) ou broches au niveau des épaules (voir fig. 3 et 4), plus larges pour les femmes mariées. ­ Les femmes ont aussi une capuche qui leur remonte sur la tête et une ceinture qui permet de faire bouffer le tissu. (voir fig.5). - LATINE LOQUERE -

fig.1, 2 et 3 : le peplos

fig. 3 et 4 : les fermetures

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fig. 5 : capuche et ceinture 4


­ En guise de manteau, elles peuvent porter le chitôn (fig. 6 et7) ou l'himation (fig.8 et 9) drapé comme une grande écharpe.

fig. 6 et 7 le chitôn

II) Le costume masculin

fig. 8 : himation

9 : l’himation porté sur le peplos

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­ Il est simple et constitué par le drapé. ­ Le vêtement principal du costume masculin s'appelle l'exomide (voir fig.1). C’est un rectangle de laine épaisse et grossière, de petites dimensions qui sert de tunique la journée et de couverture la nuit. L’exomide est agrafé sur l'épaule gauche, laissant nue la main droite ainsi que le torse et serré à la taille par une ceinture ou porté en manteau court. ­ L’exomide est porté principalement par les travailleurs, les hommes du peuple et les guerriers. ­ Ce vêtement a évolué et a donné par la suite le chitôn (voir fig.1 et 2 p.6), habit primitif constitué d’une étoffe de lin de 1m de haut sur 1m80 de large et donc plus petit que l’exomide. ­ Pour s’en vêtir, on plie le tissu en deux dans le sens de la hauteur et les bords sont réunis par une couture. Une ceinture serrée à la taille permet de raccourcir la longueur et de faire bouffer le tissu. ­ Deux méthodes sont possibles : on peut le porter attaché à l'épaule droite : c’est la manière des esclaves et des gens du peuple ; ou suspendu aux deux épaules par deux épingles en bronze appelées fibules. ­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

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­ Un chitôn plus long existe pour les personnes de haut rang, pour les cérémonies, les musiciens ou encore les conducteurs de char. ­ L'himation (voir fig. 3 et 4) est le manteau civil formé d’un vaste rectangle de laine épaisse de 2m par 3m que l'on drapait autour du corps sans attaches fixes puisque le pli final se coinçait sous l’aisselle. Il pouvait se porter par­dessus le chitôn, ou seul à la mode spartiate pour montrer qu’on a la volonté de mener une vie simple. ­ Enfin, la chlamyde (voir fig. 5 et 6) est le manteau court et sans manche des soldats. Plus court et plus épais que l’himation, il est agrafé sur l’épaule.

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fig.1 : chitôn

fig.2 : chitôn et exomide

fig. 3 : himation sur le chitôn

fig.4 : himation et peplos

fig.5 et 6 : chlamyde

III) Les différents types d'étoffes A/ Les différents tissus: ­ La première étoffe est la laine qui sert plutôt à la fabrication des manteaux (himation, khlaine, chlamyde) et pour la tunique féminine (le péplos). ­ Le lin, apprécié pour sa finesse, sa transparence, sa légèreté est utilisé pour les tuniques des hommes et des femmes. Puis, arrivent de nouveaux tissus comme le coton d'Asie et la soie, introduits par les conquêtes d'Alexandre le Grand et surtout réservés aux classes aisées. ­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

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B/ Les différentes couleurs et décorations

1°­ les différentes couleurs ­ La laine de teintes allait du blanc à l'écru ou des teintes foncées du brun ou noir. ­ Le lin qui était transparent. ­ Le coton et la soie facilitent l'introduction d'un plus grand nombre de couleurs : or, safran, écarlate (rouge), pourpre, vert, bleu, noir. 2°­ les décorations ­ Les vêtements étaient décorés de galons, sur le modèle de la clef grecque. Les grecs appelaient ce dessin « Méandres » du nom d'un fleuve sinueux d'Asie Mineure (voir fig.1 et 2).

fig. 1

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fig. 2

IV) Coiffures et bijoux ­ A l’origine, hommes et femmes portaient des coiffures compliquées. A l'exception des esclaves, toutes les femmes grecques avaient les cheveux longs et portaient un bandeau. A la campagne, il convenait de se couvrir la tête. ­ Les chapeaux étaient aussi bien portés par les hommes que par les femmes. Les quatre principaux sont : – La tholia , un chapeau de paille féminin, rond avec le sommet en pointe, posé sur le voile (voir fig.1 p.8). – Le pilius , simple coiffe de feutre qui a la forme d'un œuf (fig.2 p.8). – Le pétasos , un chapeau rond et large avec de larges bords souples, en feutre ou en pailles maintenu par un cordon. Il sert à se protéger du soleil car seuls les esclaves ou les servantes sont bronzés (fig.2 p.8). – Le bonnet conique en cuir (fig.2 p.8). ­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

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fig. 1 : la tholia

fig. 2 : le pilius – le pétasos – le bonnet conique

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­ Les hommes comme les femmes riches portaient des bijoux. On a retrouvé des bijoux en or tels que des clips pour attacher les vêtements, des colliers à partir de ­450, des boucles d'oreilles, des anneaux et des bracelets en forme de serpent, des fibules en bronze pour maintenir les vêtements.

E) Les chaussures ­ Les Grecs marchaient la plupart du temps pieds nus ou ils utilisaient de simples sandales ou demi­bottes en cuir. Les femmes quant à elles, plus souvent à la maison qu’à l’époque romaine, n’avaient guère besoin de chaussures.

En conclusion, on peut dire que la civilisation grecque possédait déjà un grand nombre de vêtements aux emplois bien distincts. Ce sont ces éléments de costume grecs qui ont donné en modèle à la civilisation romaine de nombreux types de vêtements que nous allons découvrir ensemble.

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mode romaine I.€ RAYON HOMME : Toge et Tunique Introduction : les tissus ­ Le lin est l’une des matières les plus utilisées dans l’Antiquité, pour son toucher, son pouvoir d’absorption. Il est isolant et résistant aux lessives et à l’eau. Le chanvre est utilisé pour les vêtements de l’armée. Il a été importé par les Grecs. La laine est une matière rêche utilisée pour la confection des toges, des tuniques, des capes. ­ La toge et la tunique sont faites en laine filée à la main par les femmes à la maison ou en atelier (cf. Annexe p.53). fig.1 : un marchand d’étoffe romain

A) La tunique (du latin tunica )

présente une pièce à son client

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1°­ Description (voir fig.5) ­ Elle se compose de deux rectangles de 3 mètres de longueur environ. Elle est en laine blanche ou grisâtre. On pose un rectangle sur chaque épaule de façon que les deux extrémités pendent devant et derrière. On accroche les deux rectangles sur le buste et dans le dos à l’aide d’une broche. La tunique pend jusqu’aux pieds. Les hommes la remontent jusqu’aux genoux avec le cingulum , ceinture en cuir parfois richement ouvragée (voir fig.2, 3 et 4) tandis que les femmes la laissent pendre.

fig. 2 : cingulum sur la tunique

fig.3 : cingulum en or

fig.4 : cingulum de femme 1 er s. p.C.

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fig.5 : jeune garçon en tunique 9


2°­ Les différentes tuniques ­ Pour distinguer les familles romaines nobles, ou gens , on utilisait pour chacune une bande de couleur différente, que chaque membre de la maisonnée revêtait : le citoyen, sa femme, leurs enfants, leurs esclaves et leurs clients. ­ Les tuniques indiquaient également le rang social de la personne qui la portait. Les ouvriers et les esclaves portaient une tunique de laine grossière et sombre (voir fig.1). Les hommes de rang équestre étaient autorisés à porter une tunique avec des bandes étroites de couleur pourpre (fig.2). Enfin, la tunique des hommes de rang sénatorial comportait également des bandes de couleur pourpre mais plus larges (fig.3). ­ Jules César se singularisa en portant, aux manches de sa tunique, des franges dont la mode venait d’Asie.

- LATINE LOQUERE fig.1 : tunique de base fig.2 : tunique équestre fig.3 : tunique de sénateur (tunica) (tunica angusticlavia) (tunica laticlavia)

fig.4 et 5 : tunica seule et ceinturée

fig.6 : l’Etrurie en orange

B) La toge, toga (du latin tego qui signifie « couvrir ») 1°­ Evolution de la toge ­ Les premières toges sont originaires d’Etrurie, ancienne région d’Italie correspondant à la Toscane actuelle (fig.6). ­ Les femmes se sont mises à fabriquer de grandes étoffes de laine à la maison. Ces toges étaient rectangulaires et furent d’abord portées par les femmes. Elles mesuraient 5 à 6 mètres de long et 2 à 3 mètres de large.

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­ La toge étant très grande et volumineuse, les citoyens se faisaient aider de deux esclaves spécialisés pour la revêtir. Tertullien écrit même à son sujet : « Ce n’est pas un vêtement, c’est un fardeau. » ­ Progressivement les hommes et les enfants se mettent à porter la toge. C’est le vêtement de la ville, la marque du citoyen libre et en paix, interdit aux étrangers. ­ Vers ­200 la toge prend la forme d’un demi­cercle (voir fig.1). La toge recouvrait le corps très étroitement, seul le bras gauche et la main droite sortaient.

- LATINE LOQUERE fig.1 : la toge devient un demi­cercle

fig.2 : la toge fixée par une broche

fig.3 : toge vue de dos

fig.4 : le pallium

­ Vers ­130, le roi Caïus Gracchus éprouva le besoin de dégager le bras droit. Ainsi, un siècle plus tard, les deux bras sont ouverts. La toge n’est plus que fixée à la tunique que l’on porte en dessous avec une broche sur l’épaule droite (fig.2). ­ Au IIè siècle, les Romains des classes populaires abandonnèrent la grande toge dont les dimensions gênantes ne correspondaient plus aux besoins pratiques de la vie de tous les jours. On lui préféra des vêtements plus faciles à porter comme le pallium imité de l’himation grec (fig.4).

3°­ Le nom des parties de la toge (voir fig.1 p.12) ­ La toge se compose de trois grandes parties : –Le balteus (qui a donné le mot « baudrier ») est la partie de la toge qui sert la taille. – L’umbo est la partie qui retombe à droite au­dessus de tous les autres plis. ­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

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– Le sinus est le grand pli sur le genou qui va de devant à derrière. ­ Lors des cérémonies religieuses, on ramenait sur la tête l’arrière de la toge comme on peut le voir sur cette statue d’Auguste représenté en chef religieux, le pontifex maximus (voir fig.4). ­ Anecdote amusante concernant la toge, son extrémité, roulée sur la main gauche, tenait régulièrement lieu de protection dans les bagarres du forum.

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fig.3 : les parties de la toge

fig.4 : Auguste en

fig.5 : la toga

Pontifex Maximus

praetexta

fig.6 : Néron en toga pratexta portant la bulla

fig.7 et 8 : la toga picta du triomphateur

3°­ Les différents types de toges ­ La couleur de la toge avait un sens, elle marquait les différences d’âges et de statut : ­ Pour les simples citoyens et les tribuns, la toge était blanche ou grisâtre, sans ornement, c’est la toga virilis aussi appelée toga pura . ­ Quant à eux, les sénateurs, les magistrats et les enfants jusqu’à dix­sept ans portaient la toge prétexte, toga praetexta qui symbolise la protection. Elle était blanche, signe de la lumière d’Apollon, avec une bande pourpre sur la longueur qui signifiait le pouvoir (voir fig.5). ­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

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­ Tous les jeunes garçons nés citoyens devaient porter sur leur toge un collier d’or, la bulla , qu’ils quittaient à l’entrée dans l’âge adulte (voir le futur empereur Néron enfant de la fig.6). ­La toga candida , blanchie artificiellement était portée par les candidats aux charges politiques. ­ Il existait également des toges noires que les Romains revêtaient en période de deuil, la toga pulla , et des toges jaunes pour les augures qui prédisaient l’avenir. ­ Enfin, la toga picta , toge pourpre tissée de fil d’or était portée par les généraux victorieux lors des parades triomphales et fut adoptée plus tard par les empereurs (fig.7 et 8 p.12).

C) La paenula ­ En hiver hommes et femmes enfilaient un manteau de laine épaisse nommé paenula muni d’une capuche que l’on enfilait par la tête à travers une fente (voir fig.1 et 2), un vêtement comparable au poncho et qui se fermait à l’aide d’une grande boutonnière (fig. 3).

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fig.1 : la forme ovale de la paenula

fig.2 : le port classique de la paenula

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fig.3 : boutonnière de la paenula

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II.• RAYON FEMME : Des vêtements pour chaque moment de la vie Introduction ­ Bien que les femmes aient apparemment porté des toges dans les premiers temps de Rome, au milieu de la période de la République, les seules femmes qui portaient la toge étaient les prostituées. Contrairement aux hommes, les femmes avaient une façon de s’habiller qui symbolisait leur manque (ou perte) de respectabilité : la toge. Tandis que la toge était une marque d’honneur pour les hommes, c’était une marque de disgrâce pour les femmes. Les prostituées de la plus basse classe, celles qui parcouraient les rues, étaient contraintes de porter une toge unie faite de laine grossière pour annoncer leur profession. On pense également que les femmes convaincues d’adultère ont du être forcées à porter cette toge des prostituées comme une marque de honte.

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fig. Esclave aidant sa maîtresse à revêtir la palla par dessus la stola

A) A la maison ­ Comme en Grèce, le vêtement féminin traditionnel diffère peu du vêtement masculin. ­ La plupart des vêtements féminins étaient en laine blanche ou en lin, mais au fil du temps, les tissus variés, les broderies et teintures sont devenues chose courante. ­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

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­ Le vêtement de dessus était la tunique, composée de deux pièces de tissu cousues laissant des ouvertures pour la tête et les bras. Elle est resserrée à la taille par une ceinture (cingulum). Cette tunique est assez longue et peut descendre jusqu’à la cheville (tunica talaris ) ­ Les riches matrones portaient des tuniques teintes en pourpre. Cette couleur comportait jusqu’à treize nuances obtenues avec deux sortes de coquillages (voir fig.1) ­ Au fil des siècles, la tunique devient elle­même un vêtement de dessus qu’on enfile sur une autre tunique d’intérieur, la camisia . ­ Sur la tunique la femme porte une stola , une robe richement plissée, près du corps et serrée à la taille par une ceinture) parfois bordée de pourpre et brodée sur la partie inférieure. Cette stola est drapée autour des épaules, ramenée un peu au dessus de la taille et un pan est porté sur l’avant bras gauche (voir fig. 2 à 6).

fig.1 : le plus célèbre, le murex Phyllonotus brandaris. La coquille étant cassée au niveau de la glande hypobranchiale du mollusque, l'exposition de son contenu à la lumière déclenche le développement du pigment pourpre.

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fig.2 : femme en tunique stola et palla

fig.3 : impératrice Livia en stola

fig.4 : Médée fig.5 : jeunes romaines en stola la magicienne et palla en stola ­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

fig.6 : deux jeunes romaines en stola (fresque d’Herculanum)

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B) Pour sortir ­ Pour sortir, la femme drapait sur la stola une palla , sorte de très grand châle couvrant les épaules et descendant jusqu’à la taille. Quand elle était en public ou pour se protéger du soleil, la femme pouvait ramener un pan de la palla sur sa tête.

- LATINE LOQUERE fig.1 : palla sur la stola (colorisée en vert)

fig.2, 3, et 4 : détails d’une matrone en palla

fig.5 : couple marié fig.6 : à droite) mariée portant la palla couleur safran et le flammeum

­ Ces vêtements de dessus étaient souvent en coton, mais vers la fin de la République (­509 * ­27) vient la mode des vêtements en soie car elle se colore facilement avec toutes les teintures. On fabrique alors avec cette soie des tuniques si légères « qu’elles dévêtent plutôt qu’elles n’habillent » disaient les moralistes de l’époque.

3°­ Pour le mariage ­ Les filles s’habillaient en blanc jusqu’à leur mariage, ensuite elles s’habillaient avec des couleurs vives. ­ La veille du mariage, la fiancée revêt une tunique blanche, tissée de façon traditionnelle et maintenue par une ceinture de laine à noeud double. Elle coiffe ses cheveux en six tresses ramenées autour de la tête dans une résille rouge. Le matin du mariage elle s’entoure d’un manteau (palla) couleur safran et se couvre le haut du visage d’un voile orangé flamboyant, le flammeum sur lequel est posé une couronne de fleurs de marjolaine et ­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

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verveine, dans les premiers temps, puis de myrte et fleurs d’oranger. Elle chausse des sandales de même ton et s’entoure le cou d’un collier de métal (voir fig.5 et 6 p.16 et 1 p.17).

4°­ La lingerie ­ Les Romains connaissaient trois types de dessous, l’un commun aux hommes et aux femmes, les deux autres réservés à la gent féminine. ­ Equivalent de nos modernes slips ou culottes, les hommes et les femmes portent le subligar ou subligaculum , ou encore licinum , une sorte de pagne de lin noué à la taille, porté directement sous la tunique ou même sous la toge (voir fig.2).

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fig.1 : un mariage

fig. 2 : un subligaculum reconstitué

fig.3 : le mamillare

fig.4 : la tunica interior

fig.5 : bas de bikini

­ En guise de soutien gorge, la femme porte une écharpe de tissus ou de cuir souple roulée en un cordon long et partout de la même épaisseur serré sur la poitrine appelé mamillare ou strophium (fig.3). ­ Les Romains connaissaient également les caleçons mi­longs, portés sous la toge, qu’ils appelaient femoralia ou feminalia bien que les femmes ne semblent pas les avoir utilisées. L’empereur les portait en hiver, ils furent adoptés par les militaires à partir du IIè siècle et entrèrent dans le costume civil au Ier. ­ Enfin, lointain ancêtre de nos nuisettes, la tunica interior , tunique d’intérieur, descendait jusqu’au genou. On portait parfois par dessus le strophium pour maintenir la poitrine. Cette tunique n’était habituellement pas portée seule, même à la maison, excepté par les très jeunes filles (fig.4). ­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

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­ Ces dessous étaient également utilisés par les femmes romaines lors de leurs exercices physiques. Elles avaient, sans le savoir, inventé le maillot de bain deux pièces voir fig.5 p.17 : un ancien bas de « bikini » romain retrouvé en Angleterre. ­ On pourra observer les deux types de sous­vêtements romains principaux sur ces femmes athlètes, détail d’une mosaïque du 4 ème siècle, dont la première porte une branche de palmier qui siginifie qu’elle a remporté le concours.

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fig. : femmes athlètes portant le mamillare et un subligaculum très échancré pour l’époque (! Alerte à Romalibu !)

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fig. : femmes romaines observant un collier de perles

III.

RAYON BIJOUX

A) Bijoux et fonctions pratiques ­ Les hommes citoyens adultes furent les premiers à porter des bijoux mais dans un but pratique. Ainsi, les bagues avec sceau permettaient de marquer certains documents en faisant des impressions dans la cire (voir fig.1 et 2). ­ D’autres bagues possédaient des fonctions pratiques. Les bagues­ clefs permettaient d’ouvrir coffrets et coffres­forts (fig.3). ­ Les petites bagues en or gravées représentant un pénis servaient de porte­bonheur aux jeunes garçons qui les portaient (fig.4). ­ On a également retrouvé des broches en métaux précieux très ouvragées pour tenir les vêtements (fig.5) - LATINE LOQUERE -

fig.1 : bague avec sceau figurant un acteur tragique

fig.2 : bague avec sceau de son propriétaire M[arci] PILI PRIMIG[genii] GRANIANI

fig.3 : bague clef très élaborée

fig.4 : bagues porte­bonheur

fig.5 : broche en or finement ouvragée

fig.6 : bulla (reproduction)

­ On connaît la bulla portée par les jeunes garçons jusqu’à l’âge adulte et qui devait contenir des amulettes protectrices (voir fig.6). ­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

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B) Femmes et bijoux... ­ Si les bijoux étaient communs aux deux sexes : colliers, breloques, pendentifs, bracelets, bagues, anneaux de bras et de jambes, ce sont cependant surtout les femmes qui s’en paraient. Les femmes des hautes classes portaient de très nombreux bijoux et possédaient de véritables parures (voir fig.2, 3, 5 et 6). ­ Même les ceintures pouvaient être de véritables joyaux d’orfèvrerie (voir fig.3 en bas à droite et fig.4), et les romaines pouvaient également porter des filets à cheveux en fil d’or tissé (voir fig.7 à 9)

- LATINE LOQUERE fig.1, 2 et 3 : parures de bijoux romaines

fig.6 : femme portant ses bijoux sur un plateau

fig.4 : ceinture fig.5 : femme romaine ouvragée en or parée de bijoux

fig.7, 8 et 9 : filets à cheveux en fil d’or tissé ­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

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­ Fins joailliers, les Romains étaient capables d’utiliser des matériaux très variés : bronze, argent, or, pierres précieuses, perles, verre, cristal, ambre, etc. et de réaliser la plupart des types de bijoux que nous connaissons : – bracelets (armillae ) :

– colliers (monilia ) :

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– pendentifs :

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– bagues (annuli ) :

– boucles d’oreilles (inaures ) :

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­ D’autre part, les Romains maîtrisaient déjà parfaitement la technique du camée (voir fig.1 et 2), et réutilisaient souvent les pièces de monnaies en or dans leurs bijoux (fig.3, 4 et 5).

fig.1 et 2 : camées

fig.3, 4 et 5 : pièces d’or réutilisées en pendentif, bague et bracelet

fig.6 : anneau gravé

fig.7 : bracelet serpent gravé

­ De nombreux bijoux romains étaient gravés. L’annneau d’argent ci­dessus porte une inscription (avec les lettres à l’envers pour le tampon) où l’on peut lire : LIBERA VIVAS, « Puisses­tu vivre libre ! » (fig.6). ­ Récemment, on a retrouvé, près de Pompéi, le squelette d’une femme accompagné d’une grande quantité de bijoux en or dont un bracelet à la forme de - LATINE serpent LOQUERE gravé : DOM[I]NUS ANCILLAE SUAE, « Du maître à sa servante », preuve du cadeau fait par le maître à son esclave favorite (fig.7).

Anecdote ­ La perle semble avoir été, à toutes les époques, le bijou favori des Romains. L’historien Suétone rapporte que César a payé six millions de sesterces (près de 300 000 euros) pour une perle unique qu’il donna à Servilia, la mère de Marcus Brutus (un de ses futurs assassins !). Pline l’Ancien, quant à lui, nous raconte que Lollia Paulina, la femme de l’empereur Caligula possédait une parure de perles et émeraudes qui avait été évaluée à 40 millions de sesterces (près de 2 000 000 d’euros). fig.8 : femme romaine sortant un collier de perles de sa boîte à bijoux

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IV.

ACCESSOIRES ET SOINS DE BEAUTE

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fig. : portraits de femmes romaines de périodes et de provinces de l’empire différentes

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­ Dans l’Antiquité les riches femmes romaines aimaient se parer de bijoux mais également se faire belles en se maquillant, se parfumant et en se faisant coiffer. En un mot, elles aimaient prendre soin d’elles. Pour ce faire, elles disposaient de toute une panoplie d’accessoires et de produits cosmétiques dont certains sont les ancêtres de ceux utilisés aujourd’hui et dont d’autres peuvent nous surprendre. ­ Les femmes romaines riches sortaient toujours maquillées. Elles cherchaient à obtenir le teint le plus pâle possible à l’aide du fond de teint car elles ne voulaient pas ressembler aux esclaves auxquelles le travail agricole au soleil donnait un teint hâlé

A) Maquillages : Composants et contenants 1°­ Les composants ­ Pour se faire belles, les femmes de Rome utilisaient toutes sortes de produits naturels mais qui pourraient justifier le proverbe « il faut souffrir pour être belle ». – Fond de teint blanc : poudre d'escargots séchés mêlée de bouillie de fèves, ou poudre de craie ou de plomb – Fond de teint rosé ou rouge : dépôt de raisin du vin - LATINE LOQUERE – Rouge à lèvre : de l’ocre – Fard à paupières : cendre mélangée à du safran – Noir à sourcils : purée de mouches et œufs de fourmis – Crèmes pour la peau : masques d'argile, lait d'ânesse, miel mêlé d'abeilles mortes, caille de pigeon au vinaigre, huile de tortue, graisse de cygne. – Pâte dentifrice à base de cendres de rats, de miel et de racine de fig. : toilette d’une dame romaine fenouil, ou à base d'urine de jeune garçon et de poudre de pierre ponce. – Pommades : à la fiente d’oiseau pour lutter contre les boutons et les rougeurs ; à la fiente de crocodile... – Huiles à la fiente de veau, graine de lin, craie…

­ Telles sont les recettes fournies par les auteurs latins. Aujourd'hui encore, les produits cosmétiques contiennent souvent des ingrédients sans grand rapport avec la séduction féminine. ­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

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2°­ Les contenants ­ Les riches romaines possédaient bien sûr un coffret à maquillage parfois richement décoré dans lequel elles rangeaient tous leurs ustensiles : miroir, peignes, spatules... (voir fig.1). ­ Pour conserver leurs produits cosmétiques, et notamment le parfum, elles utilisaient des récipients dont certains étaient en verre soufflé parfois incrusté d’or, d’autres en onyx, une pierre précieuse noire avec des « veines » colorées, mais il existait bien d’autres variétés (fig.2 à 7). fig.1 : coffret de maquillage

- LATINE LOQUERE fig.2 à 6 : récipients à parfums et onguents

B) Les accessoires de beauté ­ Pour les cheveux il y avait les peignes en ivoire et en argent pour les femmes riches et des peignes en bois ou en os pour les pauvres. Certains peignes étaient gravés et portaient le nom de leur propriétaire. De petits peignes en argent et en ivoire servaient à rehausser la coiffure des dames.

fig.8 : peigne en bois

fig.9 : peigne en os

fig.10 peigne en ivoire

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fig.7 : jeune romaine versant du parfum dans un flacon 26


­ Mais les femmes disposaient de bien d’autres accessoires tels que les miroirs en argent ouvragés, les sacs à main, les parapluies, les ombrelles, les piques à cheveux en os, bois ou ivoire sculpté (un lot de 4 épingles à cheveux en os valait 4 deniers) (voir fig.1 à 7), ou encore les parasols et les éventails (fig.8 et 9).

fig.1 et 2 : miroirs en argent fig.3 : parapluie et fig.4 : sandales et sac à main peigne

fig.5 : sac à main et ombrelle

fig.6 et 7 : piques à cheveux sculptées

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fig.8 : dame romaine et sa servante qui la protège du soleil à l’aide d’unparasol

fig.9 : éventails romains

fig.10 : toilette d’une dame romaine : les nombreuses servantes lavent, habillent, coiffent et maquillent leur maîtresse

fig.11 : tabouret, parasol, fiole à pommade, aiguille et fuseau fig.12 : corbeille à ouvrage, fuseau, vase et bassinet, siège de toilette, étui, écrin ­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

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C) Coiffures 1°­ Une spécialité féminine ­ En dehors des empereurs qui initièrent quelques nouveautés capillaires (Néron et sa coiffure plus élaborée avec des boucles encadrant son visage et des pattes ajoutées plus tard ; ou encore Hadrien qui fut le premier à porter le bouc court) les hommes manquaient d’originalité en matière de coiffure et portaient souvent les cheveux courts ou complètement rasés. ­ Les femmes au contraire comptaient beaucoup sur les coiffures élaborées ­ plus que sur leur vêtement ­ pour varier leur apparence.

2°­ Histoire des modes capillaires romaines

fig.1 : esclave coiffant une jeune femme

er

­ Au début du I siècle, la tendance est à la raie au milieu et au chignon sur la nuque, avec des mèches torsadées entourant le visage. Dès les années 70, on passe aux coiffures en tour, avec parfois des perruques - LATINE LOQUEREbouclées complémentaires pour gagner de la hauteur (voir fig.1 et 2 p.29). ­ Ces perruques, réalisées à partir des cheveux d’esclaves sélectionnées, comptaient parfois jusqu’à six « étages » de cheveux. Elles étaient utilisées pour les grandes occasions, comme les mariages par exemple. ­ Au 2 ème siècle, chignon sur la nuque à nouveau, avec tresses enroulées autour de la tête, façon turban. Mais la plupart des femmes ne suit pas la vogue des coiffures tarabiscotées, qui exigent du temps et du personnel. Tresses et chignons simples sont très répandus, et finissent même par être à la mode. ­ Vers la fin de l’empire romain les femmes romaines commenceront à porter les nattes. ­ Un des styles de coiffure les plus célèbres fut porté par les femmes pendant la période des empereurs Flaviens de 69 à 138. C’est le style que l’auteur satirique Juvénal critique quand il décrit la femme qui paraît grande de devant mais est en fait petite vue de dos (fig.3 à 5 p.29) ­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

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­ Diffusée par les monnaies et autres portraits officiels, la coiffure des impératrices donne le ton aux élégantes de province comme par exemple la coiffure inhabituelle de Julia Domna (voir fig.6 et 7).

fig.1 et 2 : perruques fig.3, 4 et 5 : style flavien de face, de profil et de dos

fig.6 et 7 : coiffure de Julia Domna

­ Les femmes romaines connaissaient déjà le fer à friser, les filets à cheveux, les diadèmes, les barrettes et les peignes, ce qui leur permettait d’adopter des coiffures très différentes comme on peut le voir ci­dessous fig.1 à 6 - LATINE LOQUERE (voir aussi le tableau en Annexe p.61).

fig.1: diadème

fig.2 et 3 : coiffures chignon

fig.4, 5 et 6 : coiffures qui nécessitaient l’utilisation du fer à friser

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3°­ Les chapeaux ­ Les hommes des classes hautes n’avaient ordinairement pas de chapeau. Quand ils sortaient par mauvais temps, ils se protégeaient avec la capuche de la lacerna ou de la paenula ou dans le pire des cas avec un pan de leur toge. ­ Les hommes de rang inférieur, spécialement les ouvriers, qui étaient dehors toute la journée, portaient une coiffe de feutre conique appelée pilleus (voir fig.7).

fig.7 : le pilleus

fig.8, 9 et 10 : le petasus - LATINE LOQUERE

-

fig.10 : le causia

­ En dehors de la cité, c’est à dire quand ils voyageaient ou se trouvaient en province, même les hommes de hautes classes protégeaient leur tête, principalement du soleil, avec un chapeau de feutre à larges bords d’origine étrangère, le causia ou le petasus (fig.8 et 9). Ils étaient portés en ville par les personnes âgées et les pauvres, et par toutes les classes dans les théâtres. Dans les maisons, bien sûr, on gardait la tête découverte.

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V.

RAYON CHAUSSURES

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fig. : découvertes archéologiques de différents types de chaussures romaines antiques ­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

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A) La fabrication ­ La fabrication des chaussures est le travail du sutor , le cordonnier qui travaillait dans sa boutique, la taberna (voir fig.1)

1°­ Les matériaux utilisés ­ Pour les semelles et le dessus des chaussures on utilisait du cuir bovin, un cuir que l’on savait colorer dans différentes teintes (en rouge ou vert par exemple). ­ Le dessous des semelles était muni de petits clous, à la fois pour solidité de la chaussure et pour son adhérence (fig.3, 4 et 5). ­ On utilisait des lanières de cuir pour fabriquer les lacets et sur les chaussures les plus travaillées, on pouvait trouver des pierres précieuses décoratives. 2°­ Méthode de fabrication fig.1 : le sutor au travail ­ En général, la semelle, une épaisse plaque de cuir, était assemblée avec la partie - LATINE LOQUERE supérieure de la chaussure soit par une couture, soit retenue par de nombreux petits clous. ­ Le caligarius était le soldat exclusivement chargé de la fabrication des chaussures militaires, les caligae .

fig.2 : cuir découpé et cousu

fig.3 : lanières et semelle en cuir

fig.4 : clous à chaussures fig.5 : différents types de cloutages

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B) Les différents types de chaussures ­ Les Romains connaissaient et fabriquaient déjà plusieurs sortes de chaussures qui avaient des utilités différentes. Les chaussures les plus sophistiquées étaient réservées aux hommes. La solea et le calceus étaient les chaussures les plus fréquemment portées.

1°­ Sandales et chaussures basses ­ Les sandales sont l’une des deux grandes catégories de chaussures portées par les romains. ­ La solea était une chaussure d’abord réservée aux femmes. C’était une chaussure ouverte formée d’une simple semelle, parfois cloutée, en cuir ou en natte attachée au pied par une lanière entre les orteils (voir fig.1 à 4) ou avec quelques lanières de cuir liées autour de la cheville (voir fig.5, 6 et 7). Elle était portée avec une tunique lorsque cette dernière n’était pas recouverte d’un vêtement d’extérieur.

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fig.1 : pied d’une statue chaussé de solea

fig.5 : une solea vue de face et de profil

fig.2, 3 et 4 : trois modèles de soleae

fig.6 : solea montante

fig.7 : solea reconstituée

fig.8 : la baxa en papyrus

­ Il existait également une sandale encore plus légère souvent fabriquée en papyrus ou avec d’autres fibres végétales, la baxa (fig.8). ­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

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­ Habituellement, l’utilisation des sandales était limitée à la maison. Il n’était pas convenable pour un homme de sortir en sandales. ­ Les sandales étaient portées aux repas ; l’hôte et ses invités les portaient dans la salle à manger, mais dès qu’ils prenaient place sur les couches, des esclaves leur enlevaient leurs sandales et les gardaient jusqu’à la fin du repas. ­ On trouve en latin l’expression soleas poscere, « réclamer ses sandales » qui signifie « se préparer à partir ». ­ La carbatina était une sandale primitive romaine à courroies utilisée par les paysans. ­ Carbatina est le terme général pour désigner les chaussures faites d’une seule pièce avec semelles et empeignes (partie avant de la tige de la chaussure, du coup de pied à la pointe) découpées dans une seule pièce de cuir – certainement une pièce de peau de boeuf cru ­ (voir fig.1). Les bords étaient découpés en forme de boucles au travers desquelles un lacet passait pour maintenir empeigne et semelle ensemble (fig.2, 3, 4 et 5). - LATINE LOQUERE -

fig.1 : une pièce de cuir unique fig.2 et 3 : deux modèles de carbatina

fig.1 : mosaïque réclamant à la personne qui entre dans la maison avec ses sandales : BENE LAVA : « essuie­les bien »

fig.4 et 5 : une paire de carbatina reconstituée

­ Ce type de chaussure était parmi les chaussures les plus anciennes chez les peuples Grecs, Romains et Celtes. Il a continué à être porté au Moyen­Âge jusque vers 1000 av. J.­C. et l’était encore au XXè siècle chez certaines peuplades. ­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

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­ Le socus , semblable à la pantoufle, était une chaussure légère, en usage depuis les Grecs, qui couvrait complètement le pied, portée par les acteurs comiques. Un soccus plus fin et plus orné existait pour les femmes, le soccus muliebris. L’édit de Dioclétien liste quatre couleurs de soccus : violet, violet phénicien, blanc et doré.

fig.1 : le soccus

fig.2 : un soccus reconstitué

fig.3 : le soccus muliebris

fig.4 : les sandalia

­ Les femmes, quant à elles, portaient les sandalia qui leur étaient réservées. Il s’agissait en fait d’une sorte de mule sans talon qui recouvrait les orteils. - LATINE LOQUERE - cursoriae , simples sandales légères. ­ Enfin, pour les compétitions sportives, les coureurs portaient les

2°­ Les chaussures montantes : ­ Le calceus était une chaussure de ville souple en cuir qui couvrait le pied entier, contrairement à la sandale, et arrivait à la cheville. Elle était retenue par un bracelet et cousue ou lacée sur le centre avec des semelles intérieure et extérieure séparées. ­ Les calcei étaient les chaussures que l’on portait en général avec la toge en dehors de la maison, tandis que les sandales étaient portées avec la tunique à l’intérieur de la maison. Les esclaves n’avaient pas le droit de les porter. ­ Les hommes libres enfilaient donc une sorte de chaussure ou bottine montant jusqu’au mollet, fermée, à semelle épaisse, avec deux trous sur les côtés par lesquels on passait des lanières de cuir que l’on attachait autour de la jambe (fig.4 à 9 p.36).

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fig.4 à 9 : différents types de calcei

­ Le cothurnus est une bottine montant jusqu’au mollet et lacée sur le dessus. La semelle du cothurne ne suivait la forme du pied qu’approximativement de sorte que pied droit et pied gauche étaient interchangeables. ­ Le cothurnus comprenait une partie supérieure en cuir ou en tissu de couleur abondamment décorée dont on accordait la couleur avec celle de la toga et une semelle en bois très haute portée par les comédiens au théâtre pour se grandir (voir fig.1). ­ Le cothurne était porté par l’empereur, comme un attribut divin. D’autres hommes, en dehors des empereurs, le - LATINE LOQUERE portaient ce qui en revanche était considéré comme un geste insolent ou un signe de mollesse.

fig.1 : différents types de cothurnus

fig.2, 3, 4 et 5 : reconstitutions de caligae

­ Enfin, le pero était une bottine montant jusqu’au mollet et lacée en cuir naturel cru d’usage courant à la campagne. ­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

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3°­ Chaussures militaires ­ Les caligae sont les chaussures militaires des Romains. Il s’agit d’une sorte de calcei composée d’une épaisse semelle de cuir lourdement ferrée de clous pointus (fig.2). Elle était lacée très haut et ouverte à l’avant : le dessus était fait d’une pièce de cuir en lanières qui laissait les orteilles libres mais entourait la cheville et le pied dans un filet de cuir (fig.3, 4 et 5). ­ Ce sont les soldats et les paysans qui portaient ces demi­bottes robustes et bien ventilées. Les caligae étaient aussi importantes que l’armure car les légions gagnaient les guerres par des marches rapides aussi bien que par des combats. ­ Les caligae coûtaient 100 sesterces, une somme importante à l’époque. Un modèle de caligae pour femmes, similaire à celui des soldats mais sans les clous, les caligae muliebres, valait 60 sesterces ­ Les campagi , dérivés du pero (voir p.36) sont les chaussures des soldats, également appelées campagi militares. Ce sont des bottines militaires laissant le pied découvert. Dioclétien nous apprend qu’elle coûtaient 75 deniers ­ Les campagi imperiales sont des chaussures similaires à celles des soldats mais souvent garnies de fourrure et plus finement travaillées qui sont portées par les généraux. Celles en cuir pourpre et parfois ornées de pierres précieuses et de perles sont réservées aux empereurs (voir fig.1, 2, 3 et 4). - LATINE LOQUERE -

fig.1, 2, 3 et 4 : exemples de campagi imperiales

fig.5 et 6 : les crepidae

­ Les crepidae (du grec krepis, krepides) sont généralement évoquées comme des chaussures à lacets à semelle épaisse. Les crepidae sont en fait des demi­chaussures composées d’une semelle à laquelle était attachée une partie supérieure en cuir qui protégeait le talon et les côtés du pied. Elles étaient maintenues sur le cou­de­pied par des sangles ou des lanières de cuir lacées à travers des trous faits dans les pièces de côté (fig.5 et 6). ­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

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­ La crepida était notamment la chaussure portée par les chasseurs et par Dionysos.

C) Les différents utilisateurs ­ Les chaussures romaines différaient donc en fonction du statut social et de la richesse de ceux qui les portaient. ­ Magistrats et sénateurs, en public, portaient les calcei qui recouvraient tout le pied. Mais lorsqu’ils étaient chez eux, ils portaient des sandales comme la plupart des gens. ­ Les plus pauvres portaient de simples sandales en bois (voir fig.1), certains se recouvraient les pieds avec des chiffons pendant la saison froide et marchaient pieds nus le reste du temps ­ Les Romains sont même allés jusqu’à créer une terminologie spéciale pour les chaussures qui précise quels sont leurs utilisateurs : – les calcei senatorii ou calcei mullei : souliers fermés de couleur rouge qui ressemblent au calceus, portés par les empereurs, les magistrats et les enfants de - LATINE LOQUERE sénateurs. Il tire son nom du coquillage dont on extrait la pourpre rouge vif (voir fig.2). fig.2 : les calcei mullei – les caligae equestres pour les chevaliers romains – les calcei patricii pour les riches nobles romains fig.1 : un exemple de sandale en bois – les calcei muliebres ou calceoli : demi­bottes pour les femmes – les campagi imperiales réservés aux empereurs – les rusticanae, comme leur nom l’indique, étaient de simples sandales portées par les paysans

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VI.

RAYON : COSTUME ET EQUIPEMENT DU LEGIONNAIRE

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­ Dans l’armée romaine, chaque homme devait s’acheter ses propres vêtements et son propre équipement et l’entretenir avec soin car sa vie pouvait en dépendre.

A) Vêtements ­ Des vêtements de type civil furent employés par les légionnaires : la tunique portée assez ample pour ne pas géner les mouvements et éventuellement un épais manteau de laine, le sagum (voir fig.1 et 2) ou l’abolla (fig.3 et 4), vêtements proches de la paenula civile. Ils empruntèrent également la lacerna, petit manteau en grosse laine tombant jusqu’aux cuisses. ­ La toge utilisée en campagne pouvait jouer un rôle de protection : les soldats de Rome la ceignaient autour des reins, en la fixant assez solidement pour être portée à cheval.

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fig.1 et 2 : le sagum

fig.3 et 4 : l’abolla

fig.5 : les caligae

­ Les soldats portaient des sous­vêtements en coton. Dans les climats chauds, ils ne portaient pas de dessous ; ils les jugeaient d’ailleurs peu virils. Quant à eux, les soldats qui gardaient les frontières Nord de la Grande­Bretagne, une région très froide, portaient des caleçons en laine. Ainsi, les feminalia, sorte de caleçons mi­longs portés par Auguste, furent adoptés par les militaires avant de l’être par les civils.

B) Chaussures ­ Les légions romaines se servaient de fortes chaussures, les caligae, à semelles épaisses cloutées et à nombreuses lanières de cuir, montant sur la cheville mais découvrant les doigts de pied (fig.5). ­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

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C) Protections ­ Les jambières portées à l’époque impériale à l’imitation des cnémides grecques, faisaient partie de l’équipement d’honneur des centurions. ­ La cuirasse fut de types très divers. Elle était sous la République, formée soit de lanières de cuir superposées, soit de deux plaques d’airain séparées, soit encore d’un corselet de petites plaques superposées (lorica segmentata). Sous l’Empire elle était faite de deux larges plaques de métal couvrant la poitrine et de longues bandes d’acier couvrant les épaules et entourant la taille. La cotte de mailles portée par les hastati sous la République continua d’être utilisée sous l’Empire. ­ Le casque, d’abord de bronze, puis de fer, comportait une calotte lisse complétée d’un couvre­nuque, d’une visière fixe ou mobile et de couvre­joues dans quelques modèles. Les centurions et les autres officiers portaient un panache de plumes, plus ou moins somptueux de façon à ce que leurs hommes puissent les repérer plus facilement. - LATINE LOQUERE -

fig.1 et 2 : paires dejambières d’officiers fig.3 : la lorica segmentata fig.4 : cotte de maille de légionnaire fig.5 : casque d’officier richement décorées (vue de face et de dos) avec panache

D) Armes ­ Le soldat romain était équipé de deux types d’armes, l’une défensive, l’autre offensive. Le bouclier, scutum (voir fig.1 p.42), est un élément défensif mais il est bien à classer dans la catégorie des armes. Grâce à l’umbo , ­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

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sa bosse métallique en fer ou bronze (voir fig.2), destinée à protéger la main qui agrippait la poignée fixée à l'intérieur, le soldat pouvait également s'en servir pour percuter et déstabiliser son opposant.

fig.1 : le scutum

fig.2 : détail du scutum : l’umbo

fig.3 : pugio et gladius

fig.4 : pugio

- LATINE LOQUERE ­ L’arme principale du légionnaire était le glaive, gladius (fig.3), une épée courte de 70cm qui se portait à droite, suspendue à la ceinture ou à un baudrier.

­ Parce que les techniques de combats à cheval diffèrent de celles de l'infanterie, le cavalier avait besoin d'une arme plus longue pour frapper essentiellement de taille, c’est la spatha , qui mesurait environ 80cm. ­ Les plus riches soldats pouvaient s’offrir le luxe d’un poignard, pugio , souvent richement décoré, également porté à la ceinture (fig.3 et 4). ­ Autre arme emblématique du légionnaire romain, le pilum (fig.5). Avec son fer effilé terminé par une pointe pyramidale il était une arme de jet redoutable qui précédait le combat au corps à corps. Sa longueur totale était de 2,20m et la longueur du fer de 80cm. ­ Enfin, les soldats avaient comme signe distinctif le ceinturon en cuir souple avec boucle ou en cuir rigide avec plaques de métal,

fig.5 : détail d’un pilum : pointe métallique et début du bois

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le cingulum (voir fig.1) ; on pouvait y attacher un tablier de lanières de cuir. Les empereurs et les officiers supérieurs nouaient autour du corps une sorte d’écharpe comme insigne de commandement.

fig.1 : le cingulum militaire fig.2 et 3 : le barda du soldat romain fig.4 : le « cartable du soldat romain, le pera

­ Chaque soldat devait porter son barda composé de matériel et d’outils utiles à l’armée, comme la dolabra qui servait à la fois de hache et de pioche pour l'édification des retranchements (fig.5) ; de quelques vêtements, ustensiles de cuisine, comme leur gamelle, patera (fig.5), et leur gourde (fig.6), et de leur ration alimentaire pour plusieurs jours. - LATINE LOQUERE ­ Ils transportaient aussi quelques effets personnels dans un cartable de cuir, la pera (fig.3 et 4).

fig.4 : la dolabra

fig.5 : la patera

fig.6 : la gourde

­ Au final, vêtement et matériel compris, chaque légionnaire romain devait porter un équipement de plus de 40kg. ­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

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Histoire du vêtement romain I. Vêtements et classes sociales ­ Il y a quatre classes sociales sous l’empire romain : – les patriciens (sénateurs) – les honestiores (riches commerçants ou citoyens de l’ordre équestre) – les humiliores (fermiers, petits artisans) – les esclaves ­ Les couleurs de leurs vêtements variaient des couleurs sombres pour les esclaves jusqu’au blanc immaculé pour les sénateurs. - LATINE LOQUERE -

A) Les Patriciens ­ Dès le lever, le sénateur met un pagne en lin attaché sur le ventre passant par le haut de la cuisse et se fermant sur le bas du dos. ­ Il enfile ensuite une tunique. Celle­ci est blanche avec de larges bandes pourpres verticales partant des épaules. ­ Par­dessus il met une toge elle aussi blanche et pourpre. Symbole de dignité, son port est obligatoire pour tous les actes de la vie civile et religieuse. ­ Pour aller au Sénat, il chausse des sandales rouges dont les semelles sont cloutées.

B) Les honestiores ­ Le vêtement du chevalier est identique à celui du sénateur à l’exception de la toge qui est plus courte et dont les bandes pourpres sont deux à trois fois moins larges. ­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

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C) Les humiliores fig.1 à 6 : quelques exemples des différentes professions exercées par les humiliores)

fig.1 : ophtalmologiste

fig.2 : apothicaire fig.3 : fleuriste fig.4 : marchand de vin fig.5 : primeur fig.6 : boulanger

­ Le simple citoyen portait une tunique de lin plus courte qui descendait jusqu’aux genoux seulement de façon à ne pas géner leur travail souvent physique. Cette tunique était à manches courtes ou longues selon la saison. ­ Par­dessus, les humiliores revêtaient une toge également plus - LATINE LOQUERE - courte retenue par une ceinture attachée à la taille. ­ Quand il faisait froid, il portait un pantalon d’origine gauloise, la braie, bracca ou braga , et un manteau de laine attaché par une broche sur l’épaule droite. ­ Il peut avoir aux pieds des chaussures lacées au ras de la cheville, c’est généralement la carbatina (fig.8 et 9).

fig.7 : esclave gaulois portant la braie

fig.8 : restes d’une carbatina ­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

fig.9 : la carbatina lacée au ras de la cheville 45


D) Les esclaves ­ La tenue vestimentaire des esclaves dépendait de la puissance de leur mâitre. Les esclaves portaient en général une tunique marron ou noire tenue par une chaîne. ­ Leur vêtement était généralement très simple et plus court que celui des citoyens, de façon à ne pas les gêner dans les travaux manuels parfois physiques qu’ils avaient à accomplir (voir fig.1 et 2). ­ On remarquera deux choses sur les illustrations ci­dessous : d’une part, le fait que les esclaves ne portaient pas forcément de chaussures mais allaient souvent pieds nus (fig.1 et 2) ; d’autre part, l’habitude qu’avaient les Romains dans la peinture ou la sculpture, de représenter les esclaves plus petits que leurs maîtres, quitte à ne pas respecter le vraisemblable (fig.3).

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fig.1 : esclaves courts vêtus servant du vin fig.2 : esclaves préparant le repas fig.3 : trois esclaves et leurs maîtres

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II. Le costume romain à travers les époques

A) ­ 753 => ­ 509 : La Royauté ­ Les vêtements des peuples du Latium (la region de Rome) s’inspirent des Etrusques et de des Grecs installés dans le Sud de l’Italie. ­ Peu à peu, les femmes romaines se mettent à fabriquer des vêtements en laine. Le vêtement féminin ressemble au vêtement masculin.

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­ La tunique s’impose comme l’unique vêtement de jour et de nuit. Elle descend au niveau du genou pour les hommes et jusqu’à la cheville pour les femmes.

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B) ­ 509 => ­ 31 : la République 1°­ l’homme ­ L’homme porte comme vêtement de dessous un gilet de laine (subucula) et une tunique (tunica ou camisia) sorte de chemise faite de deux pans de tissus cousus. ­ Le vêtement de dessus est une sorte de chlamyde ronde qui évolua vers des formes d’ajustement comme la trabée puis la toge. ­ Vers la fin de la République, la toge s’allonge pour atteindre un diamètre de six mètres et nécessite l’aide de deux domestiques pour sa mise en place.

2°­ la femme

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­ La toge n’est plus que le vêtement des jeunes filles. Les femmes mariées portent la stola, robe à plis serrée à la taille. ­ Inspirée de la culture grecque et étrusque, elle confectionne des vêtements plus riches et plus majestueux. ­ Elle ajoute sur la stola un grand châle rectangulaire drapé, le pallium ou la palla. ­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

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C) ­ 31 => + 269 : le Haut Empire ­ La toge cesse d’être l’unique vêtement de ville. Seule l’élite continue à ne porter que la toge. Les Romains distinguent deux sortes de vêtements.

1°­ les indumenta (vêtements dans lesquels on entrait) ­ Ce sont des vêtements de dessous qu’on ne quittait que pour se coucher. ­ Le subligaculum ou licinum, pagne de lin noué à la taille par une ceinture. ­ La tunica, sorte de chemise faites de deux pans d’étoffe cousus ensemble.

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2°­ les amictus (vêtements dans lesquels on se drape, s’enveloppe) ­ La toge ­ la palla : long châle ­ La lacerna : pèlerine à capuchon ­ la paenula : épais manteau de laine parfois muni d’un capuchon

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D) 269 => 476 : Le Bas Empire ­ Pour la femme, la stola disparaît et la tunique richement brodée devient le vêtement de dessus. ­ Puis, sous l’influence des peuples étrangers, les vêtements ajustés remplacent peu à peu tous les drapés. ­ La toge jugée encombrante dans la vie de tous les jours est vite abandonnée. ­ Les notables et les nobles continuent à se draper dans la toge, mais sa dimension est réduite.

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­ Des pièces de vêtements étrangers sont ajoutés à la garde robe des romains. ­ Durant son règne, l’empereur Lucius Septimius Bassianus popularisa le port d’un manteau Gaulois qui lui valu le surnom moqueur de Caracalla.

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Annexes - LATINE LOQUERE -

­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

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Table des matières Fabrication et commerce des étoffes et vêtements ........................................................

p.53

Patrons d’un chitôn dorique grec .................................................................................

p.54

Patrons d’une tunica pour femme ................................................................................

p.55

Patrons d’un peplos pour femme .................................................................................

p.56

Patrons de la tunica romaine pour homme ....................................................................

p.57

Schémas explicatifs : Comment revêtir la toga ? ...........................................................

p.58

Patron d’une paenula romaine ....................................................................................

p.59

Patron d’une palla romaine pour femme .......................................................................

p.60

Les différents types de bijoux et de coiffures féminines romaines ..................................... p.61 - LATINE LOQUERE Les différents types de chaussures romaines ................................................................. p.62 Préparatifs pour la réalisation des chaussures ................................................................ p.63 Patrons de la carbatina ..............................................................................................

p.64

Patrons de la chaussure fermée : le calceus ..................................................................

p.65

Patrons de la chaussure militaire : les caligae ................................................................ p.66 Patrons de la lorica segmentata ................................................................................... p.68 Index des termes latins utilisés ...................................................................................

­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

p.69

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Fabrication et commerce des étoffes et vêtements

fig.1, 2, 3 et 4 : atelier de foulons (1 : foulage ; 2 : nettoyage ; 3 : essorage et pliage ; 4 : séchage)

- LATINE LOQUERE -

fig.4

fig.5 : atelier de tisserand

fig.6 et 7 : marchands d’étoffe

­ Au début de la République les femmes confectionnaient elles­mêmes les vêtements à la maison, mais à la fin de la République un véritable business s’était organisé autour du vêtement et le travail fut confié aux esclaves dans de véritables ateliers. ­ De nombreux métiers étaient liés au textile. La teinture et le nettoyage étaient effectués dans des ateliers de foulons, fullones , qui utilisaient comme détachant le sulfure et l’urine humaine (fig.1 à 4). Ensuite venait l’étape du filage et du tissage (fig.5). Les marchands d’étoffes etd evêtements pouvaient ensuite vendre les produits finis (fig. 6 et 7) ­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

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Patrons d’un chitôn dorique grec

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Patrons d’une tunica pour femme

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Patrons d’un peplos pour femme

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Patrons de la tunica romaine pour homme Tunique en T

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Schémas explicatifs : Comment revêtir la toga ? En quelques mots : La toge formait une ellipse. Avant de la draper, on la repliait dans le sens du grand axe, un peu au­dessous de celui­ci. Cela fait, on la jetait sur l’épaule gauche, au tiers de la longueur, de manière que le premier tiers retombât en avant du corps jusqu’à terre. On passe ensuite sous le bras droit la longueur en excès, on la ramène vers le haut et on la rejette sur l’épaule gauche, qui se trouve ainsi deux fois drapée. La pièce passée sous le bras et repliée de bas en haut est dite repli, sinus. Une fois drapé, on tire un peu en avant le premier tiers de la toge qu’on avait tout d’abord ajusté et qui maintenant se trouve sous le sinus ; on l’amène au dehors et par dessus le sinus, de manière à consolider l’ensemble de la draperie, et le pan de la pièce intérieure qui est ainsi tiré à l’extérieur est dit umbo ou nodus.

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Patrons d’une paenula romaine

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Patrons d’une palla romaine pour femme

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Les différent types de bijoux et de coiffures féminines romaines

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Les différents types de chaussures romaines

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fig.1 : stèle funéraire d’un cordonnier

fig.2 : tableau représentant les différents types de chaussures romaines antiques

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Préparatifs pour la réalisation des chaussures

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Matériel nécessaire : poinçon, cutter, poinçon rotatif, aiguilles, fil

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Patrons de la carbatina

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Patron de la chaussure fermée : le calceus

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Patrons de la chaussure militaire : les caligae

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Réalisation :

fig.1 : toujours réaliser un prototype en carton pour fig.2 : découper la pièce de cuir au cutter sur une ajuster aux dimensions exactes de vos pieds planche à découper ( !!! attention aux doigts !!!)

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fig.3 et 4 : percer et coudre le montant du talon avec du fil épais ou doublé ou de la corde fine ­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

fig.5 : percer les lanières et passer les lacets et éventuellement clouter les semelles 67


Patrons de la lorica segmentata

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Index des termes latins, grecs et étrangers utilisés et leurs n° de page : abolla 40 amictus 49 annuli 22 Apollon 12 armillae 21 Auguste 12 balteus 11 baxa 33 bracca / braga 45 bulla 12, 19 calceus 33, 35, 38, 65 calcei muliebres 38 calcei mullei 38 calcei patricii 38 calcei senatorii38 calceoli 38 caligae 32, 37, 40, 66 caligarius 32 Caligula 23 camisia 15, 48 campagus 37 campagi imperiales 37 campagi militares 37 Caracalla 50 carbatina 34, 45, 64 causia 30 César (Jules) 10, 23 chitôn 5, 6, 54 chlamyde 6,

cingulum 9, 43 lorica segmentata 41, 68 cnémides 41 mamillare 17, 18 cothurnus 36 Marcus Brutus 23 crepidae 37 Méandres 7 cursoriae 35 monilia 21 Dionysos 37 murex Phyllonotus Etrurie 10 brandaris 15 exomide 5, 6, N éron 13, 27, 28 feminalia 17, 40 paenula 13, 30, 40, 59 femoralia 17 palla 14, 15, 16, 48, 60 flammeum, 16 pallium 11, 48 Flaviens 28 patera 43 fullones 53 peplos 4, 5, 6, 56 gens 10 pera 43 - LATINE LOQUERE gladius 42 pero 36 Gracchus (Caïus) 11 pétasos 7 Hadrien 27 petasus 30 hastati 41 pilius 7 himation 5, 6, 11 pilleus 30 honestiores 44 pilum 42 humiliores 45 Pline l’ancien 23 inaures 22 poncho 13 indumenta 49 pontifex maximus 12 Julia Domna 29 pugio 42 Juvénal 28 rusticanae 38 khlaine 6 sagum 40 lacerna 30, 40 sandalia 35 licinum 17, 49 scutum 41, 42 Lollia Paulina 23 Servilia 23

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sinus 11 soccus 35 solea 33 spatha 42 stola 14, 15, 16, 48 strophium 17 subligaculum 17, 18, 49 subligar 17 subucula 48 Suétone 23 sutor 32 taberna 32 tego 10 Tertullien 10 tholia 7 toga 10, 58 toga candida 13 toga picta 12, 13 toga praetexta 12 toga pulla 13 toga pura 12 toga virilis 12 trabée 48 tunica 9, 40, 48, 55, 57 tunica interior 17 tunica talaris 15 umbo 11, 41, 42

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­ Les cinquièmes latinistes du collège du Diois (Année scolaire 2005­2006) ­

5 ème B : BERRANEM Narimane, BISHOP Michaël, BIZOUARD Mathilde, CARTRON Gwennael, CHAMBAT Ludivine, DIUDAT Mattéo, GARIN Natacha, LABAUME François, MARCEL Julie, MAUPLOT Lucine, MERLEVEDE Florentine, NAVAS Robin, ORBAN Matthias, REYNAUD Emma, ROBERT Corentin, SCHOTT Guillaume SERRE Numa ; 5 ème D : ARNAUD Laurine, BERTOUX Marius, BERTRAND Ludivine, BRUN Marine, CAYOL Zoé, CHAUVINC Justine, CHEVILLARD Christopher, COCQUEBERT Anaïs, COURTE Timéa, DAVID Elise, FLENET Salomé, GALLE Marie, GATTA Laëticia, GINET Marie, GRUART Marion, HAUN Lena, JEANNEL Esther, LANG Célia, LAUNAY Isabeau, LEVET Pauline, MARCE Gabrielle, PAPULI Lucien, PAYAN Charlène, PINTAUX Agathe, SCHAUTT Myrielle, TAUPIN Jordan, VIRET Elie 5 ème E : BAUDUIN Céline, CLERMONT Jessy, FINE Chloé, GREVIN Ana, HUET Adrien, LEFEBVRE Barbara, LEFRANC Loïc, LEGER Hugo, MAGNAN Camille, MARGIER Lolita, MARIN Florian, SEMPELS Jana, SOUCHAL Pauline, TEYSSIER Jeanne, TRUMPFS Mynoï, VIARD Josselin, VIGNON Amandine. ­ Le vêtement romain, collection automne­hiver 2006 ­

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