Team mia santa cruz 2013 coverage

Page 1




SPOT EN STOCK

Texte THOMAS DI LITTA Photos GUILLAUME COLIGNON

ASTON HILL ANGLETERRE

UN PAYS PLAT, UNE MÉTÉO POURRIE 300 JOURS PAR AN, UNE VILLE DE 8 MILLIONS D’HABITANTS ENCERCLÉE D’AUTOROUTES TENTACULAIRES ET DES FAYOTS TOUS LES MATINS AU PETIT DEJ’, SINCÈREMENT J’AI DU MAL À COMPRENDRE COMMENT LES ANGLAIS FONT POUR TENIR LE HAUT DU PAVÉ EN GROS VÉLO! LAS DE SE POSER LA QUESTION, ON EST ALLÉ À ASTON HILL, LE SPOT LE PLUS EMBLÉMATIQUE DE LA BANLIEUE LONDONIENNE POUR ESSAYER DE PERCER LEUR SECRET. ENJOY !

L’an passé, dans ces mêmes colonnes, on vous vantait les bienfaits des parks indoors, bien douillets pour venir à bout de la saison hivernal. Oubliez ce que l’on vous a dit. La solution pour ne pas perdre la boule, c’est la motivation. Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il grêle ou qu’il neige, il faut aller rouler, c'est la première leçon que nous avons apprise de nos amis d’outre-manche! Ils ne sont pas épargnés par dame nature, autant pour la météo que pour le dénivelé de leurs collines, et pourtant ils roulent toute l’année… alors là, les excuses ne tiennent plus ! Et une fois n’est pas coutume, c’est à nous d’aller jouer sur leurs platebandes pour s’imprégner de cet état d’esprit.

ANARCHY IN THE UK CAR Pour aller en Angleterre, il n’y a pas 36 solutions. Soit on opte pour un road trip en voiture, qui inclut la traversé de la

1 BIGBIKE#77

manche en ferry ou en Eurostar pour les plus fortunés, soit on y va en avion avec les compagnies low cost. On a choisi la seconde option. Facile, rapide, économique mais mieux vaut réserver une voiture de location en avance! A la descente de l’avion, on a eu la mauvaise surprise de se retrouvé sans disponibilité et donc sans moyen de transport. Heureusement, Greg Barker, notre contact sur place était là avec sa petite Ford Focus. « Tu crois que tout rentre dedans ? » Deux rideurs avec chacun leur sac à vélo plein à craquer et un photographe avec tout son matos ce n’est pas facile à caser… et pourtant, le flegme anglais aura le dernier mot ! Bien que passablement mal installé, Greg profite du trajet pour nous expliquer le topo : « Aston Hill est le plus gros spot autour de Londres. Il est situé sur une petite bute d’environ 200m de dénivelé et on y retrouve cinq descentes de

2 BIGBIKE#73


INFOS PRATIQUES

COMMENT Y ALLER ?

différents niveaux, un 4X et un circuit de XC. » Le XC on verra un autre jour, mais c’est surtout la dernière création des shapeurs du Bikepark qui nous a motivé à venir : Surface 2 Air, une sorte de mini A-Line. Greg confirme que la piste vaut le détour et vu qu’il a passé ces trois dernières années à Whistler, on le croit sur parole. « Par contre vous avez vraiment de la chance. Il a plu ces trois derniers jours et ils annoncent un superbe temps gris pour le weekend. » Météo 100% British au programme.

LONDON ASTON CALLING Quand on arrive sur place, on est direct dans l’ambiance : brouillard, bruine et une énorme marre de boue en guise de parking. Et pourtant bon nombre de rideurs sont déjà là prêt à rouler. « Faut juste pas avoir peur de se mouiller » me rétorque Greg. On enfile les K-ways et on s’attaque à la plus vieille trace du coin, The Black Run. Greg continue : « Le projet de « Bikepark » dans la forêt de Chiltern date de 1996 et dès le début, il a été soutenu par des personnalités locales telles que Rob Warner, himself ». Véritable légende de la DH et accessoirement commentateur bargeot des coupes du monde, Rob n’a pas seulement soutenu passivement le projet, c’est à lui que l’on doit le tracé du Black Run.

3 BIGBIKE#73

Malgré un départ un peu plat où l’on appuie pas mal sur les pédales, on s’extrait assez rapidement de la boue collante dès que l’on s’attaque à la partie raide de la piste. Oui vous avez bien lu : raide ! Contrairement à ce que l’on aurait tendance à penser, le faible dénivelé n’empêche pas la forte pente. On se retrouve donc à rouler dans du bon raidard truffé de sections de racines et de dévers. C’est très technique et sinueux, mais étonnement, la piste à un bon flow. Moi qui m’attendais à tourner sans vitesse autour des arbres sur un tracé qui optimise au maximum le dénivelé, je me suis mis le doigt dans l’œil. Ici, les appuis sont judicieusement placés pour conserver sa vitesse et avec quelques bunny tout s’enchaine à merveille. Les locaux ont également su faire preuve d’ingéniosité en construisant un petit pierrier artificiel pour étoffer le tout. Dans le même esprit, nous avons droit à la petite touche de piment avec le gap final et sa réception en dévers dans les racines, loin d'être facile à négocier quand c’est bien humide comme aujourd’hui. Bon c’est vrai, on ne va pas vous le cacher, c’est court, il faut à peine 1'27'' pour arriver en bas… Mais la Black Run s’avère être un outil très pratique pour qui veut progresser en DH, il y a tous les ingrédients techniques pour répéter ses gammes en vue des pistes alpines. Et pour se faire la caisse, c’est assez simple car la remonté se fait à l’an-

On vous conseille vivement d’y aller par avion avec une des compagnies low cost telles qu’Easy Jet ou Ryanair. Les prix sont à partir de 50€ l’aller depuis la majorité des villes françaises et un supplément de 50€ pour le vélo. C’est ce qui reste le plus intéressant financièrement.

LOCALISATION

Aston Hill Bikepark est situé au nord-est de Londres près de la ville de Buckland. Depuis Londres, il faut emprunter l’A41 et prendre la sortie Tring – Aston Clinton. Continuez en direction d’Aston Clinton puis Wendover. Le bikepark se situe à côté du golf club de Wendover Woods.

SHOP

Dees Cycle à Amersham, Cycle Care et Freewheelin’ Bikes à High Wycombe, Mountain Mania à Tring.

OÙ BOIRE UN VERRE?

Café in the Wood dans Wendover Woods mais aussi la micro-brasserie Tring Brewery à Tring

POUR ROULER

Forfait journée: 6£

PLUS D’INFOS:

http://www.rideastonhill.co.uk

VIDÉO :

http://www.youtube.com/watch?v=CPyLFTQo72E

cienne en poussant le vélo! Pendant la montée, Greg m’explique : « C’est assez marrant car 5 ans auparavant tout le monde roulait ici avec des gros vélos de DH et ponçaient la Black Run à longueur de journée. Maintenant avec l’évolution du matériel et la nouvelle tendance enduro, les gens préfèrent rouler avec des vélos plus petits, pédaler à la montée et varier leur run à la descente. C’est une approche carrément différente mais qui me parait plus logique pour un pays avec peu de relief comme le nôtre. » Pour varier les plaisirs, on enchaine donc avec les autres DH du spot. Plus faciles techniquement, elles sont du même acabit que la précédente. D’ailleurs la piste Root

plus aériennes, il se lâche et ride les step-up et les gaps à coup de No Foot Cancan et Tuck No Hander. Un vrai bonheur ! Le plus frappant, c’est que malgré la météo exécrable, le trail reste fluide à rouler, à aucun moment on se retrouve englué dans une marre de boue. Le secret ? Les shapeurs ont eu la bonne idée de mélanger de la terre rapportée et du sable pour le revêtement de la piste. Une fois bien tassée, la mixture ressemble à un genre de gore perméable qui évite la formation de flaques d’eau. La piste reste donc praticable dans toutes les conditions, bien vu dans un pays où l'on a plus l’habitude de patauger dans la gadoue. Comme vous l’aurez compris une fois en bas, on n’a

« IL Y A QUAND MÊME DES ENDROITS OÙ BEAUCOUP D'AMOUREUX DU BIKE SE RÉUNISSENT POUR SHAPER ET OÙ L'ON TROUVE DES BOSSES QUASI PARFAITES. » Canal, avec ses grands dévers en racines et ses sections en craie, accueille régulièrement des compétitions régionales. Tout comme le tracé de 4X qui était au programme de la série nationale.

ANOTHER ONE BITES THE DUST MUD On vous a gardé le meilleur pour la fin avec Surface 2 Air. Quand on a vu la vidéo sur le net avant de venir, on était sceptique : la question se posait de savoir si elle n’avait pas été tournée dans un gros bikepark du genre Whistler ou Are. Mais au bout de trois coups de pédales, on est forcé d’admettre qu’il n’y a pas erreur sur la marchandise. A peine lancé, on ne touche plus aux pédales et on enquille des enchainements de gros virages, de tables et de bumps. C’est large, le sol est dur et homogène et les sauts bien shapés. Tout pour se faire plaisir comme en station. Ici, les constructeurs n’ont pas lésiné sur les moyens : ils ont shapé la piste entièrement à la mini-pelle. Fortement inspirés par A-Line, ils ont mis au jour un trail progressif et abordable pour les rideurs de tout niveau. Par exemple, sur des difficultés comme les enchainements de marches ou les drops, des bumps sont judicieusement placés, ce qui laisse le choix de pomper l’obstacle pour conserver la vitesse ou de carrément tout sauter. Tibo Di Litta, avec ses bases de dirteur, n’en demandait pas tant : sur les parties

qu’une envie, c’est de remonter au plus vite et il ne manque que le télésiège pour se croire réellement en station. Difficile de venir outre-manche sans finir la journée au pub autour d’une pinte de bière, en prime cela nous permet de tirer un bilan de notre petite excursion en terre anglosaxonne (ah la bonne excuse!). Bon, c’est vrai, on n’a pas réellement percé le secret de la réussite des rideurs anglais, mais on a pu ramener quelques éléments dans notre besace. Avec leur motivation infaillible, ils n’hésitent pas à rouler par tout temps et toute l’année. Les shapeurs ne sont pas en reste non plus et ils sont capable de déplacer des montagnes en s’inspirant directement de ce qui se fait de mieux dans les bikeparks. Quand on voit la qualité des trails d’Aston Hill et son emplacement, on se met à rêver de voir fleurir ce genre de spot à l’ensemble de l’Hexagone. Après l’avènement des bikeparks en station, notre sport pourrait bien passer à la vitesse supérieure et s’ouvrir de nouvelles perspectives avec la mise en place de ces mini bikeparks de proximité. Situé en périphérie des grandes villes ou dans des régions moins montagneuses, le gros vélo pourrait toucher une population plus large et créer de nouvelles vocations. 4 BIGBIKE#73






12

EVASION

13

A travers les parcs de San Francisco

Ride au cœur de la ville

Habiter en pleine ville, sortir de chez soi pour une sortie VTT de plus de 30 km, cela vous semble impossible ? Eh non, pour les chanceux comme Youenn Colin qui habitent à San Francisco, c’est tout simplement un “daily ride” qu’il nous a fait découvrir ! Texte et photos : Nicolas Le Carré

Magazine VÉLO TOUT TERRAIN

Magazine VÉLO TOUT TERRAIN


14

Evasion : A travers les parcs de San Francisco

Lorsque Youenn Colin, un Breton expatrié à San Francisco depuis douze ans nous propose une petite virée à VTT chez lui, on ne peut décemment pas refuser. C’est le genre d’offre que l’on accueille les bras ouverts après avoir passé quatre jours à arpenter les allées du salon de la Sea Otter Classic à Monterey, en Californie. Cela fait quelques années que je retrouve Youenn tous les ans lors de mon périple californien. Ce designer a décidé de quitter la France avec sa petite famille pour vivre le “rêve américain”. Et aujourd’hui, il vit à San Francisco et bosse pour Ideo, une boîte de design qui a la cote.

Magazine VÉLO TOUT TERRAIN

Comme chaque année, Youenn nous retrouve à la Sea Otter pour participer à la grand-messe et retrouver les “copains” français qui ont fait le déplacement. S’en suit une soirée mémorable où l’on refait le monde durant laquelle Youenn nous parle d’un circuit VTT qu’il a l’habitude de faire et qui part de chez lui, en plein cœur de San Francisco. Du vrai VTT en pleine ville, c’est vraiment possible ? Visiblement, oui. En tout cas, cela suscite tellement notre curiosité que Youenn nous propose sans hésitation de nous guider durant une journée à travers les parcs de San Francisco. Une fois la Sea Otter terminée, on prend donc la direction de San Francisco, à un peu moins de deux heures de route de Monterey...

Bernal Heights, nous voilà C’est à Bernal Heights que notre “quartier général” est établi, vu que Youenn nous a gentiment proposé le gite. Une telle proposition ne se refuse pas. Et puis franchement, c’est toujours plus sympa de partager des moments en pleine immersion et de se sentir l’espace de quelques jours dans la peau d’un véritable Californien du nord. Youenn habite Bernal Heights, un quartier non loin de Mission, ce dernier étant devenu depuis quelques années le repère des “hipsters”. Le nom du quartier provient du parc qui offre une vue dominante avec la ville d’un côté, et le port de l’autre. Les derniers rayons de soleil nous poussent avec

mon acolyte Christophe Morera à sortir nos deux Santa Cruz Bronson que l’on a dégoté pour l’occasion. Ni une ni deux, on fonce au sommet du parc pour immortaliser l’instant sur fond de “golden light”. Beaucoup de photographes sont tombés amoureux de San Francisco car la région offre une luminosité que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. C’est particulièrement vrai ce soir, on sillonne les quelques pistes de ce parc qui me fait penser à un champignon en pleine ville, tant la vision procurée est inédite. Youenn nous rejoint finalement après une “légère” mésaventure qui lui est arrivée en rentrant chez lui. Un miroir d’un mètre lui est tout simplement tombé dessus ! Mais plus de peur que de mal, un Breton c’est solide, et il s’en tire avec quelques égratignures. Ouf.

Magazine VÉLO TOUT TERRAIN


16

Evasion : A travers les parcs de San Francisco

Une chose est sûre, il y a moyen d’avaler du dénivelé à San Francisco !

Pas sectaires...

La tournée des parcs

La lumière tombe, retour au bercail. La douche est de rigueur avant de se retrouver autour d’une bonne table “à la française”. Au menu ce soir, quiche et salade, le genre de bon petit plat qui fait du bien après dix jours passés à manger mexicain. On en profite pour parler bicyclette bien sûr. Youenn n’est pas du genre sectaire, il aime le vélo sous toutes ses formes, que ce soit en route, cyclo-cross, cross-country ou DH ! J’ai d’ailleurs l’impression que c’est la mentalité qui règne ici. On aime le vélo, point final. C’est d’ailleurs ce que Youenn affirme : « Je roule avec Mission Cycling qui est principalement un “road cycling social club”, pas très orienté compet’ ni VTT, mais on est nombreux à rouler sur toutes sortes de tailles de pneus, route, gravel, cyclocross, VTT, etc... » D’ailleurs, la plupart des amis ex-descendeurs de Youenn se sont mis à la route ces dernières années, sans arrêter le VTT pour autant. « Cela doit être l’âge », dit-il en riant. C’est sur ces bonnes paroles que nous partons vers un repos bien mérité, tandis que j’essaye de m’endormir sous le doux bercement des ronflements de mon compère de chambrée... Par souci de discrétion, je tairai son nom, mais les plus perspicaces auront bien évidemment deviné de qui il s’agit.

Habiter en pleine ville et partir de chez soi à vélo pour faire un peu plus de 30 km de VTT, cela peut paraître contradictoire. Et pourtant, Youenn va nous prouver aujourd’hui que c’est bel et bien possible. On part donc dans les rues de SF en direction de Glen Canyon Park, à une dizaine de minutes de chez le Breton. Et là, il y a de quoi être franchement surpris puisqu’on se retrouve à rouler en pleine nature, alors que l’on est en plein cœur de San Francisco. Glen Canyon Park, c’est le point de rendez-vous de nombreux “dog-keepers”. Vous savez, ces types qui se promènent avec une dizaine de chiens pendant que leurs maîtres sont en train de bosser ! Après avoir emprunté un sentier en forêt, on tombe sur un espace ouvert où l’on emprunte une voie bordant un pic rocailleux, le meilleur endroit de la ville pour s’adonner à l’escalade. Puis on prend les airs en remontant sur Diamond Heights, un quartier surplombant San Francisco. Une chose est sûre, il y a moyen d’avaler du dénivelé à SF ! Une fois sur Diamond Heights, nous sommes tout proche de Twin Peaks. Ces deux célèbres collines sont le deuxième point culminant de San Francisco. Et même s’il n’offre que peu d’intérêt en terme de parcours VTT, l’endroit vaut la peine d’y

Magazine VÉLO TOUT TERRAIN

monter pour la fantastique vue panoramique sur la ville et la baie. On remonte donc par Twin Peaks Boulevard avant de prendre un petit chemin qui offre le genre de vue scénique capable de rendre fou n’importe quel photographe. Notre périple se poursuit ensuite en passant sous l’impressionnante tour antenne Sutro Tower, qui du haut de ses 298 mètres domine tout San Francisco. Nous voici arrivés au point le plus sauvage de cette sortie, j’ai nommé la réserve ouverte de Mt Sutro, l’antre du Poison Oak. Le Poison Oak, c’est une petite plante a priori anodine qui foisonne en Californie du nord. Si vous avez le malheur de la toucher, vous verrez apparaître deux ou trois jours plus tard des petits boutons qui peuvent se répandre sur tout votre corps, qui suintent, purulent et démangent au point d’avoir envie de vous gratter jusqu’au sang ! Certaines personnes (comme moi !) y sont plus sensibles que d’autres, si bien que chaque année mon retour de Californie se sanctionne par des plaques sur les jambes et les bras. La réserve de Mt Sutro regorge de trails comme on les aime, qui sillonnent en plein cœur de ces fameux Redwoods gigantesques. Après trente minutes de bonheur à se “tirer la bourre” entre collègues sur Historic Trail, on retourne à la vie urbaine la


18

Evasion : A travers les parcs de San Francisco

Beaucoup de photographes sont tombés amoureux de San Francisco car la région offre une luminosité que l’on ne retrouve nulle part ailleurs !

If you’re going to San Francisco faim au ventre. Allez, on décide de se faire un petit retour aux sources à base de sandwich niçois et autre jambon-beurre à la Boulange, une chaîne qui perpétue la tradition française récemment rachetée par Starbucks. C’est vrai que San Francisco peut se valoir d’être la plus française des villes américaines, et on aime ça ! On repart par le fameux quartier de Haight Ashbury où l’on croise quelques freaks. Je verse ma larme en passant devant chez Amoeba, un ancien bowling reconverti en disquaire et où l’on peut trouver de véritables pépites en vinyles... Ça sera pour l’année prochaine ! C’est reparti pour la tournée des parcs, on sillonne le Golden Gate Park qui vaut le détour par le lot de personnages étranges et loufoques que l’on peut y croiser ! On quitte le Golden Gate pour prendre la direction du Presidio. En route, un arrêt s’impose au Bicycle Café, un troquet sympathique dédié au culte de la bicyclette !

Un final en apothéose Notre sortie se conclue par le Presidio, le poumon de San Francisco qui borde le mythique Golden Gate Bridge. Le compteur affiche un peu moins de 30 km, dont les deux tiers ont été effectués avec de la terre sur les crampons ! On décide d’emprunter un sentier qui longe la baie et nous offre en arrière plan le célèbre pont suspendu qui relie San Francisco à la péninsule de Marin County. On regarde Magazine VÉLO TOUT TERRAIN

l’heure et il va falloir prendre le chemin du retour sans traîner si on ne veut pas que notre avion décolle sans nous ! On décide d’un commun accord d’aller au plus court en se faisant une petite session dans les rues de San Francisco jusqu’à chez Youenn. Quatre heures plus tard, nous voici en train de survoler cette ville fascinante que nous avons découverte autrement... A l’année prochaine ! ■

Cette petite escapade à travers les parcs de San Francisco vous a probablement mis l’eau à la bouche... et ce n’est qu’une mise en bouche par rapport à tout ce qu’offre la région en terme de parcours pour le VTT. Car il faut bien rappeler que le VTT est né ici, de l’autre côté du Golden Gate Bridge, du côté du Mont Tamalpais. Combien ça coûte, me direzvous ? Si vous vous débrouillez bien, pas si cher que cela. J’ai dégoté un allerretour direct Paris-San Francisco par Air France pour à peine plus de 500 € ! Pour la location de voiture, le site Internet www.autoeurope.fr vous permet de louer un véhicule pour moins de 300 € les dix jours. Et pour l’hébergement, vous pouvez passer par le site www.airbnb.com pour une chambre chez l’habitant, ou bien trouver des hôtels sympas pour pas trop cher en fouinant la bonne affaire. Si vous souhaitez louer un bon VTT, on ne saura que trop vous conseiller d’aller faire un tour chez Pacific Bicycles (www.pacbikes.com) !







































92

93

Pilotage AMORTIR UNE BOSSE EN 3 MOUVEMENTS

2 Le manual A l’approche de l’appel, engagez un manual et veillez à ce que la roue avant ne dépasse pas le sommet de cet appel. Pour cela, dosez progressivement avec vos jambes en devinant la courbe régulière du saut. C’est une question d’habitude, seules la répétition et la persévérance vous feront progresser.

1 La technique Plusieurs techniques existent pour amortir une bosse. Celle décrite ici me plaît tout particulièrement. C’est un geste plaisant à faire, joli une fois bien maîtrisé et loin d’être inutile pour gagner du temps. Le mouvement se décompose en trois phases.

4 La sortie

Ce mois-ci, Kilian Bron, pilote du team MIA Santa Cruz, nous explique comment amortir une bosse, et ainsi gagner en vitesse, par des gestes techniques à la fois visuels et pratiques. Texte : Kilian Bron - Photos : Damien Rosso

Magazine VÉLO TOUT TERRAIN

Repositionnez-vous rapidement sur l’arrière du vélo et poussez sur vos jambes en venant chercher la réception. Vos bras se tendent également et vous accentuez davantage votre vitesse de sortie.

3 Reposer Si la consigne précédente a bien été respectée, vous devriez reposer naturellement la roue avant juste derrière la fin de l’appel. L’arrière se dérobe ensuite très vite. Inutile de freiner de l’avant, la vitesse accompagnée au retour naturel du saut vous enverra sur l’avant, comme en nose manual. Pour accentuer cette sensation et venir chercher la réception, regroupez vos jambes et plaquez l’avant du vélo au sol. Il faut trouver ce juste milieu qui permet de rouler toute la longueur du saut sur la roue avant.

Le conseil

5

Si la roue arrière n’atteint pas directement la réception, ce n’est pas un souci. A moins de casser le mouvement, vous gagnerez quand même en vitesse. Magazine VÉLO TOUT TERRAIN





t r i p

Autour de San Diego

28

29

Texte : Christophe Morera - Photos : Race Co.

Des burritos, des serpents à sonnette, des Santa Cruz et de la poussière... Ça se passe comme ça, une journée de riding type à San Diego ! Nous sommes en Californie, mais le Mexique n’est pas bien loin !


t r i p

T

out commence au détour d’une allée de l’Interbike, le salon qui a lieu du côté de Las Vegas. J’y vais chaque année pour le business, tester les nouveautés à Bootleg Canyon et re-

Désillusion, déception, je me sens comme une ado-

Meme sans guide, on trouvera le spot ou tout le monde roule a San Diego

lescente devant la fin de Titanic. Pour noyer notre déception, on décide d’aller boire quelques verres dans le quartier de Little Italy à San Diego. Et comme la nuit porte conseil, mon cerveau ne fait

trouver les “copains” de la grande famille du VTT.

qu’un tour et au réveil je décide de retourner chez

On a pris l’habitude avec “Nicoche le roi de la ba-

Bike Bling. Même sans guide, on trouvera le spot où

loche” (Nicolas Le Carré, rédac’ chef adjoint et pho-

tout le monde roule à San Diego, et grâce aux indi-

tographe du magazine) de réaliser un trip

cations de Kerry et Leo du shop, on part en direc-

riding/shooting après le salon, histoire de décom-

tion de Rancho Bernardo. L’entrée du spot n’est pas

presser et de découvrir de nouveaux endroits où

trop difficile à trouver, il s’agit d’une colline avec de

poser nos roues. Cette année, il a décidé de me

multiples pistes formant des boucles que l’on peut

faire faux bond sous prétexte d’être “jeune papa”.

enchaîner. Cela fait quelques minutes que l’on roule

Bon, ok... c’est une raison valable. Qu’à cela ne

et on tombe sur deux riders locaux. La discussion

tienne, j’ai quand même décidé de rentrer à la mai-

commence, en bon français on leur explique qu’on

son avec un spot à inscrire sur la “riding list”. Et

découvre l’endroit. Ils nous mettent en garde en

comme bien souvent tout se fait grâce à des ren-

nous prévenant que l’endroit où l’on se trouve pré-

contres, en l’occurrence Eric Carter que je retrouve

cisément est celui que les serpents à sonnette pré-

sur le stand Novatec. On tchatche entre vieux bris-

fèrent et qu’en cas de morsure, il faut prévenir le

cards et le Californien me propose finalement d’al-

911. Pourquoi le type me parle d’une Porsche ? Sur

ler rouler chez lui une fois l’Interbike bouclé, du

le coup, je fais le malin mais lorsqu’il m’affirme que

côté de San Diego.

le venin d’un tel serpent peut te tuer en moins

« Oui, bonjour les urgences. Mon coserpent A sonnette a l’embranchecelui qui est juste avant le virage a

pain vient de se faire piquer par un ment du pierrier numero 8, vous savez 90 degres...

30

31

Direction Temecula, une ville au nord de San Diego

d’une heure, je fais moins le malin car je serais in-

où se trouve l’office US de Novatec. Ce sera notre

capable de donner notre position exacte par télé-

QG pour les jours à venir. L’envie de rouler nous dé-

phone aux urgences. « Oui, bonjour les urgences.

mange. Ni une ni deux, on file avec Dorian Riou au

Mon copain vient de se faire piquer par un serpent

magasin Bike Bling à Escondido entre Temecula et

à sonnette à l’embranchement du pierrier numéro

San Diego où nous attendent nos fidèles destriers

8, vous savez celui qui est juste avant le virage à

pour ce trip, deux Santa Cruz Bronson en 27.5’’. On

90°. » Bref, du coup on décide de continuer à rouler

part faire nos premiers tours de roue en mode

avec les locaux, ce sera beaucoup plus sûr. Les

“mise en bouche” sur les pistes de El Cajon. Rien

pistes sont très poussiéreuses et truffées de pierre,

de bien difficile, c’est du “single” assez roulant et

la visibilité l’un derrière l’autre est vraiment réduite.

ludique qui nous conduit non loin de la presqu’île de Coronado où nous finissons par un cruising en front de mer en ambiance “Alerte à Malibu”, Pamela Anderson en moins. Après cette petite pause détente, on repart chez Bike Bling afin de préparer nos bikes pour le “roulage” du lendemain avec Eric Carter. C’est samedi soir, je me sens comme John Travolta jusqu’à 23h30, l’heure fatidique où mon téléphone sonne. A l’autre bout du fil, Eric Carter m’annonce purement et simplement qu’il annule le riding du lendemain matin.

Les gars de chez Bike Bling avaient raison, c’est bel et bien

LE spot de la region

En plus, j’ai pris l’option “Le Carrex” qui dit que “sans rien, tu es plus léger”. En clair, nous n’avons pas de quoi réparer en cas de crevaison. Au bout de 2h30 nous retournons à notre point de départ. Alors que nous étions seuls en arrivant, il y a désormais une vingtaine de voitures avec porte-vélos de stationnées. Les gars de chez Bike Bling avaient raison, c’est bel et bien LE spot de la région. Du coup, on décide de ne pas rentrer au magasin les mains vides. Fat tire et Blue Moon pour tout le monde !



SPOT EN STOCK Texte THOMAS DI LITTA Photos GUILLAUME LE GUILLOU

LE PLATEAU D’EMPARIS UN ÉCRIN EN OR AU CŒUR DE L'OISANS SITUÉ À QUELQUES ENCABLURES DE GRENOBLE, L’OISANS RECÈLE BIEN DES TRÉSORS CACHÉS, FACILEMENT ACCESSIBLES POURTANT SOUS PEINE DE S'Y ATTARDER UN PEU ET DE SORTIR DES SENTIERS BATTUS (DES STATIONS !). AU PREMIER ABORD, AVEC SES ÉNORMES BARRES ROCHEUSES, LA VALLÉE DE LA ROMANCHE PARAÎT PEU ACCUEILLANTE POUR LE VÉLO DE MONTAGNE MAIS IL SUFFIT DE PRENDRE UN PEU D’ALTITUDE POUR DÉCOUVRIR L’ÉCRIN DORÉ D’EMPARIS ET DE SES INNOMBRABLES SENTIERS.

10 BIGBIKE#83

11 BIGBIKE#83


L'an dernier, lors de notre passage à La Grave pour un Spot en Stock, Bruno Florit nous avait susurré à l’oreille qu’il restait encore bon nombre de merveilles à découvrir dans le coin. À l’opposé du téléphérique, il nous avait parlé d’un petit massif bien sauvage qui valait le coup de guidon, le plateau d’Emparis. « Il n'y a pas de remontée mécanique, là-bas ce sont de grands espaces et des paysages à couper le souffle. Ça devrait te plaire ! » m'avait-il dit à l'époque. D'ailleurs, ce spot était déjà bien connu dans le milieu du… XC Marathon ! En effet, c'est là-bas que l’Ultra Raid de La Meije est organisé chaque année. « Heu Bruno, je ne suis pas sûr qu’on joue dans la même cour, là ! » Je connaissais la philosophie du garçon et pour lui, pas question de mettre des étiquettes sur une pratique. Ce qui compte, c’est l’état d’esprit : « Tu sais, pour aller chercher des lignes freeride dans la montagne, tu es obligé de monter à un moment donné… » À moitié convaincu, je suis reparti en gardant cette idée dans un coin de ma tête. C’est que je suis fier de mes poils sur les mollets, moi ! Mais cette année, avec une fin de mois d'octobre plutôt clémente, mais des bike parks et autres bus postaux rentrés en hibernation, l’envie de rouler est encore bien présente et je repense à Bruno. Il n’y a rien à perdre à aller poser ses roues vers Emparis. Mais pour m’assurer de ne pas tomber seul dans une entourloupe, je demande à Tibo, mon frangin, de m’accompagner. Pur produit dirt et bike park, il sera le juge de paix. Héhéhé (rire sournois) !

À LA FORCE DU MOLLET Comme d’habitude, on retrouve les membres de l’AVAG (Association du Vélo Alternatif de La Grave) à la terrasse d’un café sous l’ombre de la Meije. Le village est un peu mort et peu de monde daigne s’arrêter une fois la remontée fermée, une erreur d'ailleurs car les couleurs rougeâtres et or de l’automne rendent la montagne encore plus belle. Nous avons droit au topo des Emparis, avec pour commencer les trois possibilités d'accéder au plateau. Deux en empruntant des pistes en terre depuis Mizoën et Besse et la dernière au départ du Chazelet, sur les hauteurs de La Grave. Comme le souligne Bruno, même si on peut y aller en voiture, le plaisir de tout faire en vélo est incomparable. On embrasse 12 BIGBIKE#83

pleinement cette ambiance montagne et on prend le temps d’apprécier la beauté des lieux. Dans une société où tout va trop vite, c’est un luxe. Sur ces belles paroles, on choisit l’option « à la force du mollet » pour coller avec le cadre. Depuis le Chazelet, on remonte la vallée du torrent du Ga. Une grosse piste en faux plat montant nous amène tranquillement en fond de vallée, rien de bien difficile même pour des gars qui détestent faire tourner les guiboles. Nous sommes entourés de montagnes rondes recouvertes d’alpage, tout est calme, posé et cette ambiance contraste fortement avec les pics acérés du massif de La Meije que l’on a dans le dos. L’endroit a des faux airs de Mongolie. D’ailleurs, c’est à peine surprenant de retrouver une yourte à côté du chalet de La Buffe, utilisée en pleine saison pour y casser la croûte et même y dormir. De là, on continue sur un sentier jusqu’au col des Trente Combes, les enduristes purs et durs pourront le faire en pédalant, les autres devront se résigner à pousser le vélo. Le supplice ne dure pas bien longtemps et nous avons relativement tôt fait d'arriver à 2455 mètres. Là, deux options se profilent : continuer jusqu’au sommet du pic du Mas de La Grave (qui culmine à 3027 mètres) ou redescendre sur l’autre versant en suivant la ligne de crête puis le ruisseau du Rif Blanc. C'est notre choix et nous suivons donc un petit sentier fluide, sans grande difficulté et un peu plat, qui nous emmène au cœur du plateau. On y est ! Bruno avait raison, ce n’était pas la mort de pédaler jusque-là et on va pouvoir enfin faire fumer les plaquettes !

CASCADE PÉTRIFIANTE Il y a trois itinéraires pour effectuer la descente : le plus connu et le plus roulé est le tracé qui redescend sur Besse par le GR 54. C'est ludique et roulant à souhait, tout s’enchaîne parfaitement sans grande difficulté. C’est un pur bonheur et d’après les locaux, il y a moyen de bien se lâcher… mais bon, faites attention aux randonneurs quand même, il ne faut pas oublier que l’on reste sur leur terrain de jeu. De notre côté, on opte pour le sentier de la Cascade Pétrifiante qui rejoint le lac du Chambon, tout en bas dans la vallée,

soit plus de 1200 mètres de dénivelé négatif. Comme c’est la marque de fabrique ici, la trace débute à travers les alpages avec un sentier smooth et fluide. Tibo en profite pour dénicher un rockdrop 100% naturel aux abords du chemin, il n’y a qu’à faire marcher son imagination pour trouver des lignes. Mais la balade dominicale ne dure pas longtemps, très vite le sentier se creuse dans la prairie et devient plus difficile. Le sol est jonché de pierres qui roulent, limitant donc le choix de ligne et formant de vrais pièges à dérailleur. Peu importe, il faut mettre en avant son bagage technique car cela n’est qu’un prélude au reste du parcours… On avale une crête qui plonge dans le décor puis la pente se met furieusement à incliner et le tracé se faufile entre les barres rocheuses pour un ride épique. Là, on est dans le même style que les skieurs en hiver avec leurs bonnes vieilles conversions et c’est à coups de Nose turn que l’on se faufile dans la descente. Inutile de vous rappeler qu’en cas de chute, les conséquences sont dramatiques. On finit par arriver en surplomb de la Cascade Pétrifiante, il y a vraiment du gaz mais le paysage est époustouflant ! Changement de face, changement de décor : on arrive sur la partie imperméable de la montagne, la lauze, une terre grise glissante qui se révèle plus douce sous les pneus. Le sentier s’éloigne doucement de la partie exposée et l'on se permet de rouler plus coulé et de plus lâcher les freins. On passe devant le refuge du Clot sans s’arrêter, c’est vrai qu’il y a la possibilité de se boire un petit coup mais la dernière partie demande toute notre attention. Ceux qui sont sujets au vertige ne vont pas aimer : il faut affronter un passage en balcon au-dessus du Chambon. Il n'y a rien de bien technique, tout roule mais c’est impressionnant. Une fois la traversée réalisée, deux variantes s’offrent à nous pour rejoindre le lac : la première tape directement dans la pente, formant des lacets avec des passages bien exposés où il est parfois raisonnable de descendre du vélo. L’autre continue tranquillement en balcon avant d’emprunter un ancien sentier moins marqué. Peu importent votre choix et vos préférences, les deux valent le détour et vous aurez de grandes chances d’avoir une banane jusqu’aux oreilles une fois en bas. C’est ce qui s’est passé pour nous. 13 BIGBIKE#83


DE L’OR SOUS LES PNEUS De retour sur le plateau, nous nous dirigeons vers le dernier itinéraire, qui rejoint le Chazelet. Il y a possibilité de le combiner avec l’itinéraire de montée et de faire un joli tour qui comblera les amoureux du vélo de montagne. C'est loin d'être difficile, il n’y a qu’à suivre la signalisation FFC pour s’y retrouver… mais il faut encore appuyer sur les pédales pour mériter son dû et atteindre le col de la Souche. Ça va, ce n’est pas la mer à boire, il y a seulement cent cinquante mètres de positif sur un petit single en pente douce, surtout que l’on est récompensé par un panorama magnifique. Les alpages jaune d’or servent de premier plan au glacier de la Meije et ses neiges éternelles. Envoûtant ! Du départ du col, on se lance sur un petit sentier bien sympa et pas trop raide qui propose de jolis mouvements de terrain. C'est super ludique, sans le moindre piège et avec une terre parfaite, le genre de mise en bouche au top. On traverse rapidement le premier vallon avant de rejoindre le haut du téléski du Chazelet. Là, on vous conseille de ne pas suivre les panneaux FFC qui vous font passer par le Clot Raffin mais de suivre le GR 50. Par contre, il faut jouer le jeu et bien rester sur le sentier principal délimité par des cailloux. Il y a beaucoup de traces qui partent un peu dans tous les sens, mais suivez bien le chemin et vous verrez que vous ne regretterez pas ce choix. Pour la petite histoire, je casse mon dérailleur dans la montée de la Souche et me retrouve obligé de rouler chainless jusqu’au 14 BIGBIKE#83

Chaz’, un détail gênant surtout sur des sentiers de randonnée qui ne sont pas étudiés pour le vélo. Mais il faut croire que les dieux du bike étaient avec nous : comme sur une pumptrack, la première partie est agrémentée de petits bumps entre lesquels on peut pomper. C’est fluide et ça donne le tempo, et même si le sol est plus minéral que le début, le sentier offre un rythme parfait. Les virages s’enchaînent facilement sans avoir besoin de lever la roue arrière, pas de problème pour reprendre de la vitesse et les difficultés se laissent bunny hoper sans se mettre en danger. Un vrai bonheur car on connaît certaines pistes de bike parks qui n’offrent pas autant de flow… Le pire dans l’histoire, c’est que l’on a droit à ce traitement de choc tout au long des six cents mètres de dénivelé négatif. C’est fou, nous ne pensions pas trouver un jour une telle fluidité dans la nature. Quand on arrive au Chazelet, on n'a qu’une envie, c'est de remonter. Pour ceux qui ne sont pas rassasiés, il y a d'ailleurs la possibilité de continuer jusqu’à La Grave. Reste en tout cas dans nos têtes le souvenir d'une sortie mémorable à bien des égards et s'il est difficile d'enchaîner les runs en milieu naturel, sans remontée, on peut aussi se dire que c'est ça qui en fait le charme et donne une furieuse envie de revenir. « Tu vois, nous disait Bruno, peu importe comment tu nommes ça, enduro, freeride ou vélo de montagne… Seul le plaisir de rouler demeure ! »

PRATIQUE Situation La Grave est située dans le département des Hautes-Alpes, au pied du col du Lautaret. À 1 h 20 de Grenoble et à 45 minutes de Briançon par la D1091. Cartes Le plateau d’Emparis est à cheval sur quatre cartes top 25 différentes avec des courbes de niveau calculées différemment: 3336ET, 3436ET, 3435ET et 3335ET. Pas facile de s’y retrouver mais sur le site de l’IGN, il y a la possibilité de repositionner votre fond plan comme vous le souhaitez: www.loisirs.ign.fr Shop Toujours pas de bike shop dans la région. Mais pour plus d’infos, Bruno Florit se fera un plaisir de tout vous expliquer. Ski Extreme France - Original La Grave, sur la RN 91, Place du Téléphérique, La Grave www.original-lagrave.com Boire, manger et dormir La yourte des Bergers, à côté du chalet de la Grande Buffe: www.layourtedesbergers.fr Le refuge des Clots: www.refugedesclots.com


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.