VERS UNE NOUVELLE OPTIQUE EDUCATIVE/ Place du Tiers Lieu dans la ville de Fès

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Vers une nouvelle optique éducative

Place du Tiers Lieu dans la ville de Fès

Présenté par : Rania Oufrid Encadré par : Maité Préaux UEMF-EMADU 2021-2022 1


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Vers une nouvelle optique éducative

Place du Tiers Lieu dans la ville de Fès

MEMOIRE D’ARCHITECURE

ECOLE EURO-MÉDITERRANÉENNE D’ARCHITECTURE, DE DESIGN ET D’URBANISME DE FES Présenté par : Rania Oufrid Encadré par : Maité Préaux Membres du jury: Mme Iman Benkirane Mr Rachid Bekkali Mme Soumaya Benaddia

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Le défi n’est pas d’apprendre, mais d’apprendre à apprendre.

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RANIA OUFRID UEMF/EMADU - Ecole Euro-Méditerranéenne d’Architecture de Design et d’Urbanisme de FES JUIN 2022

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REMERCIEMENT

Un grand merci à vous Mme Maité Préaux, vous avez dirigé mon travail avec beaucoup d’investissement, vous m’avez été de précieux conseils durant toute l’année et vous avez fait preuve de beaucoup de compréhensivité durant ce travail de mémoire. Merci à mes chers membres de Jury pour leurs chaleureuses appréciations. Merci à mes amis pour ces 6 années remplies de beaux souvenirs, merci à ceux d’entre vous qui m’ont été d’un soutien infaillible, je vous aime. Et finalement, merci à vous mes très chers parents, pour la confiance inébranlable que vous m’accordez tous les jours, merci pour votre soutien sans faille, merci pour l’éducation irréprochable que vous m’avez donnée, merci pour votre patience, merci pour votre bienveillance et merci pour votre intelligence.

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AVANT-PROPOS

C’est dans le cadre d’un Workshop effectué lors de mon année d’échange que j’ai eu l’occasion de m’ouvrir sur les principes de communautarisme et de pratiques collaboratives : : des complexes résidentiels comme les logements «Bonne Esperance» à Lausanne ou le Complexe résidentiel et commercial Coopérative Kalkbreite à Zurich, ou encore des pôles académiques comme celui de l’EPFL faisant l’éloge des espaces multi disciplinaires et médiateurs. Ceci m’a clairement conduit à vouloir comprendre ce qu’est une ville apprenante, comment elle fonctionne, et quelles sont ses adaptabilités faces aux nouvelles générations. Il semblerait que le « territoire apprenant » ou la « ville éducative » constituait l’« utopie » du XXIe siècle. La révolution industrielle a gardé de grands impacts sur le système d’apprentissage, qui est devenue utilitaire, basé sur la validité de l’information en premier lieu, plus que sur son processus d’acquisition, toute expression d’émotion et de créativité y était strictement réprimée. Il s’agirait aujourd’hui d’étendre la mission éducative, de la sortir hors de ses murs, dans une sorte de prolifération des formations à l’environnement urbain, dont le slogan serait lle désenclavement des savoirs. Si la ville a toujours été en quelque sorte un lieu privilégié de savoir, parler de « ville éducative » en renverse la conception. Autrement dit, si c’est dans le geste même d’apprendre que se construit une société de la connaissance, s’ouvrir à de nouvelles connaissances revient à acquérir de nouvelles compétences.

Savoir n’est plus apprendre quelque chose mais apprendre à apprendre.

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INTRODUCTION

A l’ère de la génération Y, Z et à l’aube de la génération Alpha, les modes d’apprentissage se doivent d’être des plus adaptés aux défis de demain. Et pour ce, il est aujourd’hui important de comprendre le comportement de l’apprenant au sein de son territoire et de cibler ses besoins et ses objectifs. Nous savons que le schéma de vie classique de chaque apprenant se résumait en 2 lieux: le premier étant la maison et le deuxième étant le lieu de travail. Mais ce schéma s’avère aujourd’hui défaillant face aux besoins pédagogiques actuels qui sont complètement brassés par l’essor technologique, par les mutations sociales et par l’esprit de communautarisme. Les espaces médiateurs deviennent le maillon manquant à la matrice de l’apprentissage pour supprimer la faille entre les lieux «sérieux» ou «officiels» et les lieux de vie habituels, et compléter la toile pédagogique. Au sein de la ville de Fès, cette faille marque son fossé de plus en plus, faisant croître chez l’apprenant le sentiment de frustration face au manque d’accompagnement pédagogique durant son cursus, et mettant la lumière sur un manque encore inexpliqué chez lui. Probablement à cause d ‘un environnement pédagogique encore très cloisonné et séparatiste, qui fonctionne à l’individualité disciplinaire. L’objectif serait donc de ramollir les barrières entre chaque pôle académique et de créer un lieu médiateur, unificateur et actif, donnant la possibilité aux loisirs , à la découverte, au sport, à l’art, aux études, à la recherche, à la culture et à l’échange: un troisième lieu. Une enquête menée auprès des apprenants de la ville de Fés a bien démontré leur envire à se regrouper, à mieux pratiquer leur ville et à mieux s’y intégrer, à travers des lieux de transmission de savoir, matériel ou immatériel, des lieux de loisirs équilibrés, pouvant aller en adéquation avec leurs besoins et leur développement. Ils ont aussi clairement constaté une incapacité à trouver le crochet entre vie académique et vie personnelle, comme si cela était impossible.

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Pour Ray Oldenburg1 : «Le caractère d’un tiers lieu est déterminé avant tout par sa clientèle régulière et est marqué par une humeur ludique, qui contraste avec l’engagement plus sérieux des gens dans d’autres sphères. Bien qu’il s’agisse d’un cadre radicalement différent de celui d’un foyer, le tiers lieu est remarquablement similaire à un bon foyer en ce qui concerne le confort psychologique et le soutien qu’il apporte... Ils sont le cœur de la vitalité sociale d’une communauté, la base de la démocratie...»

FIGURE 1 Schéma explicitant l’objectif du projet qui se présente comme un lien intermédiaire entre la lieu de vie et le lieu de travail Source : production personelle.

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Ray Oldenburg (né en 1932 ) est un sociologue urbain américain connu pour ses écrits sur l’importance des lieux de rassemblement publics informels pour une société civile fonctionnelle , la démocratie et l’engagement civique .

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PROBLEMATIQUE

Ayant vécu dans la ville de Fès, et grimpé sa structure académique depuis le début de mes études, j’ai fini par me rendre compte du potentiel culturel dont cette ville pourrait faire preuve, étant donné son titre de capitale spirituelle et scientifique, qui a déjà abrité la première université au monde, Al Quaraouiyine, et la première Medina au Maroc depuis déjà 11 siècles, j’ai compris que cette ville regorgeait d’un passif cultuel et culturel particulier. Aujourd’hui, Fès est devenue un pôle d’apprentissage de grande envergure, accueillant jusqu’à aujourd’hui un très grand nombre d’apprenants, mais son évolution ne suit plus le rythme de la poussée technologique qui se propage aujourd’hui dans le monde entier, par l’effet de la mondialisation. La ville se voit aujourd’hui souffrir d’un déséquilibre dans sa structure académique, un déséquilibre dont souffrent ses apprenants et sa qualité d’apprentissage à cause d’un système éducatif encore calqué sur des principes obsolètes inchangés. Les lycéens, les étudiants, les personnes fraichement diplômées, et toute personne cherchant à y acquérir un type d’apprentissage se sentent encore engloutie dans un sytème pédagogique ne consacrant pas d’importance réelle et palpable aux lieux et aux modes d’apprentissages hors de ceux inscrits dans le cercle formel :-Université - Campus - Lieu de vie. Et n’accordant donc que peu d’importance à la place de l’échange, du travail collaboratif, de la création, de l’innovation...etc. La structure pédogique est donc encore très peu flexible et encore inadaptée aux défis sociaux d’aujourd’hui et de demain. Et dans un monde baigné dans l’empreinte digitale, de nouveaux courants de travail voient aussi le jour, comme l’auto-entreprenariat, le travail indépendant, le télétravail (Remote Workers) , l’autoproduction, les Digital Nomads et plusieurs modes de travail collaboratifs appuyés par le développement des usagers du numérique, ou autres... Et ces courants ont bien besoin de s’affirmer dans la ville de Fès, qui, comme dit précèdemment, porte le signe du savoir.

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Fès se trouve dans un tournant favorable à la réussite de la transition numérique avec la mise en place d’un écosystème favorable à celle-ci. Cette nécessité s’est revélée plus accrue avec l’avènement de la crise sanitaire due au Corona Virus, qui a mis la lumière sur plusieurs failles au niveau de la structure sociale et urbanistique de la ville, et sur l’importance du contact humain et de l’échange pour le citoyen. Elle a aussi démontré l‘importance des outils de l’information et de la communication dans le monde du travail, des études, du loisir... Dans ce sens, comment définir le maillon manquant à la structure académique de la ville de Fès? Comment répondre, architecturalement, aux besoins de l’apprenant au sein de son territoire pour assurer sa socialisation, sa flexibilité, son intégration et son épanouissement dans la ville ? Comment établir un rapport d’équivalence entre la ville apprenante et l’apprenant ? Comment parvenir à créer une fabrique urbaine hybride et intelligente à travers un Tiers-lieu dans la ville de FÈS ? L’idée est donc de parvenir à concevoir un medium architectural à l’image d’un Flagship de création, d’innovation, d’échange d’idées, de liberté d’expression, de vivre ensemble et de promotion culturelle., qui accompagnerait la transition numérique et favoriserait la libre circulation des connaissances. Un lieu qui remplirait le vide entre la maison et le lieu de travail ou d’étude.

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QUESTIONNEMENTS

Avant toute chose, il faut pouvoir poser les bonnes questions face à la compréhension de cette problématique, pour cibler les pistes à étudier et guider la recherche des solutions adéquates au sujet. Dans ce mémoire, on va s’intéresser aux notions de réconciliation de la ville avec ses apprenants, au rôle de la médiation dans la ville, à l’importance du troisième lieu et au développement des apprenants au sein de leur ville. Ces questions vont se dérouler comme suit: -Qu’est-ce que l’environnement d’apprentissage ? Comment a-t-il évolué et quelle influence a-t-il eu sur l’éducation ? -Quels éléments prendre en compte pour comprendre de l’apprenant ? Sa jeunesse ? Son développement ? Ses besoins et sa socialisation ? - Quel impact ont eu les mutations sociales dans les systèmes d’apprentissages ? Comment faire adapter ceux-ci aux besoins actuels et aux défis de demain ? - Qu’est-ce qu’une ville apprenantes ? Quelles sont ses caractéristiques ? Quelles sont les nouvelles théories d’adaptabilités de la ville à ses citoyens ? -Quel est le comportement de l’apprenant dans sa ville ? -Comment parvenir à concevoir une ville apprenante adaptée aux nouvelles mutations ? -Comment construire architecturalement des espaces pouvant concilier l’apprentissage et l’apprenant au sein d’une même fabrique urbaine ? Quelle importance donner au troisième lieu ? - Quels sont les nouveaux modèles d’espaces d’accompagnement académique ? - Comment faire bon usage du potentiel culturel et scientifique de la ville de Fes pour la rendre résiliente face aux nouveaux défis pédagogiques ? -Comment parvenir à concevoir un medium architectural pouvant apporter des effets positifs sur les futures théories urbanistiques de la ville et son éventuel développement ?

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lieu de vie

lieu de TRAVAIL

vILLE TIERS LIEU lieu de TRAVAIL

lieu de vie

FIGURE 2

vILLE FIGURE 2

Schéma

explicitant

l’impacte

d’un project médiateur conciliant le lieu de travail et lieu de vie pour la pratique de la ville chez l’apprenant. Source : production personnelle.

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CADRAGE THEORIQUE

A p p r e n a n t : par le terme apprenant, nous désignons toute personnes en phase d’apprentissage, ce mot concerne en grande partie les jeunes, étant donné qu’ils passent quasiment tous par le système académique d’apprentissage: études secondaires-études universitaires- stage... cette catégorie sera prise en considération dans la compréhension de cette problématique, du fait qu’elle constitue toute nouvelle génération et que son développement est décisif face à l’évolution urbaine et sociale.

E s p a c e m é d i a t e u r : désigne toute espace pouvant jouer le rôle d’intermédiaire entre deux parties dans une fabrique urbaine, il est là pour trouver un accord et mettre en place un processus symbolique entre les individus et les espaces urbains. Ici, cette notion se présentera comme une piste dans la recherche de solutions face à cette problématique, en expliquant la nécessité de trouver un accord entre l’apprenant et son système d’apprentissage, et en mettant la lumière sur le besoin de s’adapter aux nouvelles mutations sociales.

M u t a t i o n s s o c i a l e s : Ceci renvoie aux modifications qui se produisent dans les structures et les comportements sociaux (changements dans la hiérarchie et la position sociale, dans les rôles et les comportements qui leur sont inhérents, dans les modèles d’organisation et les conditions de vie. Cette notion est très importante face à la compréhension de cette problématique car elle représente l’une des raisons qui justifient la nécessité d’équilibrer la structure académique dans la ville qui repose encore sur des principes anciens.

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E s p a c e h y b r i d e : est un espace qui évolue dans la richesse du mélange, de la complémentarité et de l’interdisciplinarité. Il repose sur les principes du vivre ensemble et du travail collaboratif. Il aspire à une société caractésée par une plus grande transversalité, où chacun peut trouver sa place, et contribuer à un objectif commun et assumer collégialement dans la promotion de l’intelligence collective, de la pacification des relations sociales et de la capacité d’adaptation. Concrètement ces espaces “facilitent” la vie, entre les experts et les applicatifs, les programmeurs et les utilisateurs, les jeunes et les vieux, les PME et les institutions et autres grands comptes. Avec moins de tension et plus d’interactions, les start-ups vont plus vite, les citoyens mieux pris en compte et là où il y avait conflit, la collaboration devient plus simple et évidente.

C l o i s o n n e m e n t a c a d é m i q u e : un phénomène de compartimentage des activités à l’intérieur d’une structure organisationnelle, à l’existence de compartiments étanches, isolés et mal articulés les uns par rapport aux autres. Il réfère au compartimentage d’une organisation elle-même par rapport à l’environnement dans lequel elle s’inscrit et à la tendance de celleci à orienter ses activités sans tenir compte des attentes de son milieu.

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. Travail d’enquête auprès des jeunes de la ville de Fès, entre 18 et 30 ans . Ciblage du problème . Recherche de données statistiques . Documentation

Analyse

.Comprendre les environnements pédagogiques .Comprendre les besoins et le développement des jeunes .Explorer la ville apprenante .Benchmarking .Analyser la ville de Fès, sa structure académique et démographique, son historique .Cibler le problème dans la ville .Chercher des solutions

Cibler le besoin Cibler le lieu d’intervention Cibler le projet architectural

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Enquête

Projet


METHODOLOGIE

Le phénomène de l’adaptation des environnements d’apprentissage aux nouvelles mutations sociales, à la transition numérique, représente un défi d’actualité pour la société d’aujourd’hui et pour le développement des territoires. Ainsi, nous aborderons par le biais de ce mémoire les possibilités d’apporter des réponses aux questionnements énoncés dans la problématique. Afin de cerner tous les aspects du sujet, nous commencerons dans un premier chapitre par établir une assise théorique, à travers une immersion dans l’environnement d’apprentissage, sa définition, son évolution, ses conséquences sur la qualité d’éducation. Nous adopterons l’exemple de l’évolution des pratiques professionnelles pour illustrer notre réflexion et ce, pour mieux comprendre l’étendue de ce phénomène. Toujours dans la même approche, nous nous intéresserons, dans la deuxième partie, à la ville berceau de l’éducation, nous allons évoquer les notions de ville apprenante et de ville 2.0 et comprendre le comportement des jeunes au sein de leur ville, et les nouvelles théories urbanistiques permettant d’aboutir à un urbanisme capable de répondre aux besoins d’une nouvelle génération et de façonner la ville de demain. Par la suite, nous irons à la découverte de tiers lieux aux quatre coins du monde, et de nouvelles formes d’espaces de travail collaboratif hybride à travers des propositions architecturales que nous analyserons pour essayer de mieux cerner la spatialité du tiers-lieu dans sa globalité. Dans la troisième partie, selon une approche in-situ, nous étudierons le tierslieu dans un contexte spécifique propre à Fès. Nous essayerons de mesurer l’étendue de cette notion de manière quantitative et qualitative. II s’agit de contextualiser le tiers-lieu, de faire le bilan de ce qui existe à Fès dans l’optique de mieux comprendre les besoins, ce qui va nous aider par la suite à appréhender le projet à travers une analyse prospective.

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SOMMAIRE

PARTIE 1 : L’environnement pédagogique des apprenants : un paramètre catalyseur de la structure académique

//Introduction I - L’ env ironnem e nt d’appre ntissage :

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- Dé f i ni ti o n d ’un e nviron nement d’appren t issage - Evol u t i o n d e s e nv i ro nne men t s s’apprent issage dans le temps - Inf l ue nc e d e l ’e nv ironn emen t su r l’éducat ion

28 32 38

I I - Les jeune s appre nants :

40

- Le ur jeu nesse - Pe ti t re tou r ver s l’histoire - Identi f i c a ti o n d e s p rofils-t ypes : qu elle impor t an ce ? - L e ur d é ve l o p p e me nt, leu r processu s de socialisat ion

42 48 56

III- Jeunes acteurs VS/ET Environnement d’apprentissage

60

- Ef f e t d ’in teropérabilité - Ef f e t de socialisat ion - Ef f e t d ’au ton omisat ion

60 62 66

//Conclu sion

20

40

70


PARTIE 2 : La ville berceau de l’éducation

//Introduction I- Ville

28

- La ville ? - La v ille appren an te ? - La ville 2.0 ?

28

II -Ville et je une s appre nants :

40

- Le ur c o mpor temen t dan s la ville - Le Placemakin g - Num ériqu e/Espace

40

I I I -La Ville be rce au de l’é ducation :

32 38

42 60 60

- A na to m ie et In st ru men t s - L E T ROIS IEME LIEU ( Exemples d’espaces de vie collabo rat ifs) - B ENC H MA R KS : S p é c ulat ion sur des espaces altern at ifs du t ravail

62 66 70

//Conclusion

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PARTIE 3 : Fès, vécue par les apprenants, pensée pour les apprenants

//Introduction I - F ès : u n cadre urbain à mettre à nive au pour le s appre nants - H i s to i re e t Es paces (médin a et ville n ou velle) - D o nné es st at ist iqu es - Enq uê te a up rè s des jeu nes appren an t s - As p e c ts d e disfon ct ion n emen t

142 144 144 146 148 155

I I - L a capitale s cientif ique e t spiritue lle : un patrim oine à co nse r ve r

156

-Fè s c i té d u pa tr i moin e matériel et immatériel :

156

- Con ci l i e r e ntre l a v i e d e s j eu n es appren an t s et la ville scien t i fiqu e

157

III : L ’a p p rentis s age non évolutif : é lé m e nt dé cle nche ur pour f avoris er la création d’un Tie r s lie u à Fè s - L i eu i de nti ta i re re c o nna i s s able à t raver s des mét h odes média t rices - Inc r us ta ti o n dan s le t issu urbain - S e ns i b i l isat ion cu lt urelle

158 158 160 162

164

//Conclusion

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//Introduction

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I - L ’ e n v i ro n n ement d’ apprentis s age :

28

-DÉFINITION D’UN ENVIRONNEMENT D’APPRENTISSAGE -EVOLUTION DES ENVIRONNEMENTS S’APPRENTISSAGE DANS LE TEMPS - INFLUENCE DE L’ENVIRONNEMENT SUR L’ÉDUCATION

28 32 38

I I - L e s j e u n es acteur s :

40

-LEUR JEUNESSE -PETIT RETOUR VERS L’HISTOIRE -IDENTIFICATION DES PROFILS-TYPES : QUELLE IMPORTANCE ? -LEUR DÉVELOPPEMENT, LEUR PROCESSUS DE SOCIALISATION III- Jeunes acteurs VS/ET Environnement d’apprentissage -EFFET D’INTEROPÉRABILITÉ -EFFET DE SOCIALISATION -EFFET D’AUTONOMISATION //Conclusion

40 42 48 56

60 60 62 66

70

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//Introduction Nous considérons que tout jeune est en apprentissage et que tout environnement d’apprentissage mérite lecture et étude. L’évolution du temps entraine celle de la technologie, des modes de vies, des systèmes d’évolution humaine et de toute science anthropologique. Ceci pointe la nécessité urgente d’adapter les environnements sociaux des jeunes selon leur propre évolution. Un système d’apprentissage ayant bien fonctionné un jour ne peut pas fonctionner toujours. C’est ce à quoi nous aspirerons à travers cette recherche. Dans un premier temps, il faut d’abord comprendre comment les environnements pédagogiques ont été définis, comment ils ont été expliqués, et à travers quels courants ont-ils évolué ? Dans quelle directive et dans quelle logique ? Ceci va nous permettre de bien comprendre les bases de la logique pédagogique et d’ajuster les objectifs de l’intervention.

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I- L’e nv i ronne m ent d ’apprentissage

:

1. ENVIRONNEMENT PÉDAGOGIQUE : CADRE THÉORIQUE

Il existe plusieurs environnements d’apprentissage. Manninen et al. (2007)2 définissent de tels environnements en utilisant cinq perspectives différentes, qui peuvent être utilisées pour contempler les différents éléments de l’environnement : Les espaces physiques, Les approches d’enseignement et d’apprentissage, Les aspects sociaux et collaboratifs soutenant l’apprentissage, Les technologies utilisées et les lieux d’apprentissage contextuels à l’extérieur du campus, Radclife (2008)3 définit un environnement d’apprentissage en utilisant le cadre pédagogique, spatial et technologique pour la conception et l’évaluation de tels environnements. Ce cadre met en évidence les liens entre les différents éléments d’un environnement d’apprentissage, qui sont utiles lorsque l’on considère les environnements d’apprentissage qui sont utilisés soit pour les individus (pièces individuelles) ou pour les réseaux (campus entier) (Radclife, 2008). Selon Beckers et al. (2015)4, les environnements d’apprentissage informels sont importants lorsqu’il s’agit de soutenir les individus et les petits groupes au profit de l’étude sociale ou individuelle activités dans les mondes réel et virtuel. Cela indique l’importance de fournir des environnements d’apprentissage à l’extérieur des salles de séminaire et des auditoriums. Comme l’indique Jamieson (2009), tous les campus devraient être considérés comme des centres d’apprentissage. Dans les sections qui suivent, les caractéristiques des milieux d’apprentissage sont examinées conformément aux définitions fournies par Radclife (2008) et Manninen et al. (2007). Les environnements d’apprentissage sont divisés en trois grands domaines (espace physique, TIC, pédagogie), couvrant ainsi les descriptions des environnements d’apprentissage fournies ci-dessus.

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2

Manninen, A. et al. (2007), Oppimista tukevat ympäristöt. Johdatus oppimisympäristöajatteluun, Opetushallitus, Helsinki 3

Anthropologue et ethnographe britannique. Il participe à la fondation de la tradition britannique de l’anthropo-

logie sociale en opposition à l’ancienne ethnologie évolutionniste


« La pédagogie est élargie par la technologie et rendue possible par l’espace, l’espace encourage la pédagogie et intègre la technologie, et la technologie améliore la pédagogie et étend l’espace. » Radclife (2008),

FIGURE 3 Schéma explicitant l’impacte de l’interaction entre l’espace, la pédagogie, et la technologie par rapport à l’apprenant. Source : production personnelle.

4

Sociologue américain et un des héritiers de la tradition de l’École de Chicago

29


Il a fallu plusieurs années avant que l’environnement soit au cœur des intérêts de perception. Plusieurs études ont démontré l’intérêts de l’espace d’apprentissage dans le volet pédagogique. C'est depuis peu que l’environnement est érigé en sujet d'examen dans le champ des sciences sociales.

L’étude de l’ensemble de ces systèmes d’apprentissage révèle ainsi différents cas de figure : -Un système ancré dans un contexte socio-culturel homogène en matière de rapport au temps, à l’espace, aux autres et aux savoirs (l’initiation rituelle javanaise) ; -Une forme de système intégré à une idéologie universaliste dans laquelle temps, espace et rapports sociaux sont décalés par rapport aux autres types d’activité sociale; -Un système moderne qui intègre positivement les rapports au temps, à l’espace, aux autres et aux savoirs ; -Un système moderne dans lequel les rapports au temps, à l’espace, aux autres et aux savoirs se présentent, comparativement au précédent, en termes de contrainte relative. Les structures éducatives qui affectent résolument l’avancement pensent prudemment à la diffusion utilitaire, consolident les espaces polyvalents et renforcent la capacité de chaque région à ajouter à l’apprentissage. La polyvalence et l’adaptabilité spatiale sont au cœur des structures éducatives contemporaines, car elles doivent rester conscientes des changements culturels, en travaillant avec l’exécution de diverses approches de présentation tout au long de leur espérance de vie. Les espaces éducatifs ont le potentiel d’avoir un impact positif sur le processus d’apprentissage et le sujet suscite constamment l’intérêt des psychologues, des experts pédagogiques et des architectes.

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FIGURE 4 : Schéma

explicatif

composantes définissent

un

des

quatre

principales

qui

environnement

pédagogique à savoir:l’espace, le temps, le savoir et les rapports sociaux. Source : production personnelle.

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2. ENVIRONNEMENT PÉDAGOGIQUE : ÉVOLUTION DES APPROCHES D’APPRENTISSAGE

LE BEHAVIORISME Début du 20e siècle

M. Mead 5 écrit ceci :

« Un à un, des aspects du comportement que nous avions coutume de considérer comme faisant invariablement partie de la nature humaine, se révélèrent être simplement des résultats du milieu » Le béhaviorisme est une approche systématique pour comprendre le comportement des humains et des autres animaux. Il suppose que le comportement est soit un réflexe évoqué par l’appariement de certains stimuli antécédents dans l’environnement, soit une conséquence de l’histoire de cet individu, y compris en particulier les contingences de renforcement et de punition , ainsi que l’ état de motivation actuel de l’individu et les stimuli de contrôle. Bien que les comportementalistes acceptent généralement le rôle important de l’hérédité dans la détermination du comportement, ils se concentrent principalement sur les événements environnementaux. Pour le Behaviorisme, l’homme se constitue par les réponses qu’il donne aux stimuli qui l’affectent. « Dans certains de ses livres », B.F. Skinner assure que la volonté peut être créée chez n’importe quel individu et pour n’importe quel type de conduite sociale en mettant simplement en place le type adéquat d’environnement social pour l’éducation

32

5

Mead M., anthropologue américaine, propos recueillis dans Mœurs et sexualité en Océanie, trad. franç. 1963, p. 299.


FIGURE 5 : Schéma

du

processus

d’ap-

prentissage du BEHAVIORISME qui s’appuie sur le renforcement positif pour enclancher le stimulus qui donne la réponse. La

construction

d’un

savoir

bien que personnelle s’effectue dans un cadre social. Les informations sont en lien avec le milieu social, le contexte et proviennent à la fois de ce que l’on pense et de ce que les autres apportent comme interactions. L’acquisition de connaissance dépend

du

contexte

pédago-

gique, c’est à dire de la situation

d’enseignement

et

d’apprentissage et des activités connexes. Source : production personnelle.

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LE COGNITIVISME Au cours du xx e siècle

La théorie cognitiviste s’est développée en réaction au béhaviorisme et a gagné en crédibilité dans les années 1950. Les cognitivistes se sont opposés aux comportementalistes parce qu’ils estimaient que les comportementalistes pensaient que l’apprentissage était simplement une réaction à un stimulus et ignoraient l’idée que la pensée joue un rôle important. Bien que de nombreux chercheurs aient contribué au développement de la théorie de l’apprentissage , les vues de Piaget ont eu un impact considérable. Sous l’impulsion des travaux de Piaget6 ont eu un impact considérable. Sous l’impulsion des travaux de Piaget, la connaissance est considérée comme des constructions mentales symboliques, ou schémas. Lorsque les schémas d’un apprenant sont modifiés, l’apprentissage a lieu. Alors que les neuroscientifiques continuent d’en découvrir davantage sur le fonctionnement du cerveau, les psychologues cognitifs et les éducateurs se préoccupent de la manière d’utiliser ces connaissances en classe. Modèle du Think-Process-Learn Le cognitivisme est une théorie de l’apprentissage qui se concentre sur la façon dont l’information est reçue, organisée, stockée et récupérée par l’esprit. Il utilise l’esprit comme processeur d’informations, comme un ordinateur. Par conséquent, le cognitivisme regarde au-delà du comportement observable, considérant l’apprentissage comme des processus mentaux internes. Dans cette optique, les apprenants sont activement impliqués dans la manière dont ils traitent l’information. La connaissance, la mémoire, la réflexion et la résolution de problèmes sont des domaines de développement.

6

34

né le 9 août 1896 à Neuchâtel en Suisse et mort le 16 septembre 1980 à Genève, est un biologiste, psychologue,

logicien et épistémologue suisse connu pour ses travaux en psychologie du développement et en épistémologie à travers ce qu’il a appelé l’épistémologie génétique (ou structuralisme génétique).


FIGURE 6 : Schéma

du

prentissage

processus du

d’ap-

COGNITIVISME

qui repose sur le processus du think-learn-process Source : production personnelle.

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LE SOCIO-CONSTRUCTIVISME Au cours du xx e siècle

La construction d'un savoir bien que personnelle s'effectue dans un cadre social. Les informations sont en lien avec le milieu social, le contexte et proviennent à la fois de ce que l'on pense et de ce que les autres apportent comme interactions. L’acquisition de connaissance dépend du contexte pédagogique, c’est-à-dire de la situation d’enseignement et d’apprentissage et des activités connexes.

Ce système repose sur l’idée d’adaptation de l’être avec ses connaissances préalables et celle à venir pour assurer un équilibrage juste de l’information, selon les données du milieu et des schémas antérieurs; pour aspirer ainsi à une modification desdits schéma via l’accommodation On parle donc d’un processus de destruction et de reconstruction des informations selon le milieu et en fonction des obstacles. Bruner et Vygotski7 sont deux penseurs influents du socio-constructivisme, qui défendent l’idée que le développement intellectuel de l‘être ne peut se concevoir sans les interactions sociales entre lui et son environnement.

Cette approche met d’avantage l’emphase sur l’importance de l’environnement social, et culturel dans l’apprentissage.

7

36

Jérôme Seymour Bruner , né en 1915, Psychologue cognitiviste américain. Il s’est orienté dès les années 50 pour une approche cognitiviste de la psychologie.Constructiviste. L. S. Vygotsky psychologue russe


Ancien équilibre

Confrontation avec les représentation déjà existante : état d’accommodation

Nouveau équilibre

FIGURE 7 : Schéma

du

processus

d’apprentissage

du

SO-

CIO-CONSTRUCTIVISME qui repose sur l’impact du passage de l’information chez l’individu en le faisant passer d’un ancien équilibre à un nouveau. Source : production personnelle.

FIGURE 8 : Schéma

démontrant

férents

environnements

entourent

l’individu

les et

difqui leur

positionnement l’un par rapport

à

l’autre

selon

le

SO-

CIO-CONSTRUCTIVISME. Source : production personnelle.

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3. INFLUENCE DE L’ENVIRONNEMENT SUR L’ÉDUCATION :

Les recherches sociologiques sur la manière d’apprendre ou sur la vie studieuse des apprenants s’intéressent souvent à deux types de variables et facteurs: les variables «externes» concernant l’origine sociale de l’apprenant, son parcours antérieur ou ses conditions de vie; les variables «internes» au contexte pédagogique et institutionnel de la filière d’études comme l’organisation pédagogique, les interactions ou encore l’expérience étudiante et son évaluation subjective du contexte pédagogique. Le degré d’« ascétisme» de chaque étudiant est très lié au contexte et à l’organisation de la filière d’études comme à l’évaluation subjective effectuée par chaque apprenant. Les apprenants tendent à vivre une socialisation « silencieuse » (Lahire, 2000)8, à géométrie variable, et une diversité notable de situations et de conditions d’études. Il s’agit d’intérioriser des souscultures disciplinaires constituées auxquels l’étudiant se socialisera par imprégnation dans son environnement humain, pédagogique, et intellectuel tout en construisant une nouvelle identité, en assimilant les normes et les valeurs du monde académique.

FIGURE 9 : Influence

de

l’environnement

sur

l’éducation Le personnage sur la figure 9 essaie de trouver une solution. Au moment de la cassure de la flèche d’éducation dû au changement de l’environnement, cette action pourrait entraîner une frustration et une démotivation et même une perte d’énergie pouvant se traduire par la suite par une perte de volonté. Source : Production personnelle.

38

8

Lahire, B. (2000). Conditions d’étude, manières d’étudier et pratiques culturelles. In C.

Grignon (Ed.), Les conditions de vie des étudiants (pp. 241-381). Paris: PuF


La question de l’environnement demeure un paramètre important dans la complétude de l’éducation. La qualité d’éducation garde une fluctuation subordonnée aux facteurs de socialisation, d’autonomisation et d’intégration dans le milieu, et suscite suivant le succès de ces données, l’augmentation du degré de motivation et d’implication de l’apprenant dans son domaine. Certes, les approches d’apprentissages ont pris plusieurs allures pas forcément propices à l’amélioration du cadre d’apprentissage auquel l’usager doit s’adapter. Cette volonté d’adaptation demeure un réflexe naturel chez tout apprenant, et représente en elle-même un moyen d’évaluation des environnements d’apprentissage et de réflexion sur les solutions d’amélioration. Aujourd’hui on sait avec certitude que le cadre de vie a un impact sur la qualité de l’éducation requise. L’environnement d’apprentissage est le socle sur lequel repose l’éducation, la fragilité de l’un entraîne la fragilité de l’autre, Dans un cadre plus concret, l’environnement d’apprentissage de l’apprenant regroupe plusieurs aspects et éléments : la situation du lieu d’apprentissage, le lieu de vie, le cadre social, les lieux de travails, le temps accordé aux loisirs, les lieux accordés aux loisirs, la communication apprenant-enseignant et apprenant-apprenant, la technologie, l’ouverture sur les cultures, le sentiment d’utilité sociale, le Mental Health, la facilité de déplacements, la facilité de voyages… etc

FIGURE 10: Les différents centres d’intérêt entourant la vie d’un apprenant au sein de sa ville. Source : Production personnelle.

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II - Le s j e u ne s apprenant s : 1- QUI EST LE JEUNE APPRENANT ?

EN LITERRATURE

. La jeunesse est considérée comme une période de transition de la dépendance de l’enfance à l’indépendance de l’âge adulte. C’est pourquoi, en tant que catégorie, la jeunesse est plus fluide que les autres groupes d’âge fixes. Pourtant, l’âge est la façon la plus simple de définir ce groupe, notamment en ce qui concerne l’éducation et l’emploi, car le terme «jeune» est souvent à une personne entre l’âge de la fin de l’enseignement obligatoire et la recherche leur premier emploi.

ONU . Période de la vie humaine comprise entre l’enfance et l’âge mûr.

EN SOCIOLOGIE

LAROUSSE

Dans les pays occidentaux, et plus largement dans les pays développés on utilise habituellement l’expression « jeune adulte » (young adults ou emerging adults, dans la littérature scientifique en anglais) pour désigner les 18-25 ans, voire les 18-30 ans. Cette catégorie est surtout basée sur des aspects sociologiques et est le reflet de l’allongement des études et du recul de l’âge du premier emploi stable, de celui de la mise en couple et de celui du premier enfant. Les jeunes adultes forment ainsi une tranche d’âge à la composition variée faite principalement d’étudiants, de jeunes parents, d’individus en recherche d’emploi vivant au domicile parental ainsi que de jeunes actifs concentrés sur le début de leur carrière professionnelle.

AU MAROC

INJEP-FRANCE

« … [La jeunesse] doit … être traitée comme une force de dynamisation du développement. Il est donc impératif de mettre au point une stratégie globale qui mettrait fin à la dispersion des prestations fournies actuellement à notre jeunesse, et d'adopter une politique intégrée qui associe, dans une synergie et une convergence, les différentes actions menées en faveur des jeunes ». Sa Majesté le Roi Mohamed VI, Discours à la Nation à l’occasion du 59ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, 20 août 2012

40


Le concept de « jeunesse » se réfère au stade de la vie entre l’enfance et l’âge adulte. La jeunesse est une période particulière de la vie qui ne signifie pas seulement une plus grande maturité biologique et psychologique, mais aussi le processus d’intégration de l’individu dans la communauté sociale. Pendant cette période, les jeunes sont appelés à développer les compétences et les capacités afin de prendre en charge des rôles sociaux dans toutes les sphères de l’activité humaine. En règle générale, ce processus dure jusqu’à ce qu’ils atteignent un niveau suffisant d’autonomie, de responsabilité sociale et d’indépendance. Le Haut-Commissariat au Plan montre que la transition à l’âge adulte n’est pas du tout complétée avant 24 ans. Au niveau national 87,5% des jeunes sont encore célibataires, 81 % vivent avec leurs parents, leur taux d‘inactivité est de 65% (le HCP considère comme inactive, toute personne qui n’est ni activement occupée, ni en chômage, et y compris les jeunes qui sont à l’école).

MINISTERE DE LA JEUNESSE ET SPORT- MAROC

FIGURE 11: Représentation de la jeunesse marocaine. Source : Site du ministère de la Jeunesse et Sport

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2- APPRENTISSAGE DES JEUNES : PETIT RETOUR VERS L’HISTOIRE

La notion d’enfance est apparue au 18e siècle. A la campagne et dans les milieux populaires, l’enfant doit déranger le moins possible la mère. Dès 12 ans, il travaille. Dans les familles bourgeoises, aristocrates ou princières, le garçon, dès l’âge de 7ans, passe dans les mains du père.

Du 17e au 21e S

Au 19e siècle, on trouve trois jeunesses, plutôt masculine, qui n’en sont pas au sens « catégorie sociale » : - La jeunesse bourgeoise qui reçoit un enseignement secondaire. - La jeunesse ouvrière qui suit les traces du père dans le travail. - La jeunesse traditionnelle (artisans et commerçants) qui suit une instruction primaire, Dans l’entre-deux-guerres apparaissent les premiers mouvements de jeunesse catholique qui se donnent comme mission d’encadrer la jeunesse ouvrière (1926 : JOC, Jeunesse Ouvrière Catholique). Il faut « éduquer ».

C’est sous le Front Populaire que la jeunesse et les loisirs deviennent une préoccupation de l’Etat.

FIGURE 12: Shéma de la fléche du temps représentant l’évolution des jeuns apprenants depuis le 21e siècle. Source :Production personnelle

42


1960

La notion de jeunesse en tant que catégorie sociale apparaît réellement dans les années 1950, après la deuxième guerre mondiale. En 1968, il existe certains critères définissant la fin de la jeunesse selon Olivier Galland, il appelle cela processus de socialisation, autrement dit, la jeunesse devient un objet d’étude à part entière, sur les bases de son accomplissement physiologique et psychologique. La jeunesse était donc une phase finie au moment de 4 critères : mariage, indépendance, départ du foyer, autonomie identitaire.

FIGURE 13: Shéma de l’image identitaire du jeune apprenant pendant les années 1980. Source :Production personnelle

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« La jeunesse n’est qu’un mot » 9 « L’âge une donnée biologique socialement manipulable et manipulée » (1)

En 1980, avec la diffusion généralisée de l’école, porteuse d’un idéal égalitaire, et la montée du chômage, la jeunesse devenait

1980

aussi cette phase de la vie qui se terminait (plus ou moins tristement) quand les aspirations du passé enfantin butaient sur le mur de la réalité adulte. Peu à peu, le pragmatisme contemporain des jeunes prit le pas sur le romantisme du siècle dernier. En outre, les adultes se mettent à avoir une vision ambivalente des jeunes, combinant l’espoir de régénération de la société avec la crainte de la perte du lien social. Ce fut donc « à mesure qu’elle se dessinait comme une période de la vie particulière » que la jeunesse devint « un enjeu idéologique et politique » et se distingua de l’enfance (par son début d’autonomie spécifique) ainsi que de l’âge adulte (par sa dépendance relative aux adultes), Les jeunes apprenants bénéficient d’un réseau social particulièrement étendu, et sont très investis dans leur réseau social et dans leur ville.

9

44

Bourdieu 1980


Voici quelques données statistiques sur leurs activités : En France: 63% d’entre eux reçoivent au moins une fois par mois des amis ou des relations chez eux, 35% fréquentent régulièrement un équipement sportif, 80% sont allés au moins une fois au cinéma dans l’année et 53% sont allés voir un spectacle, Ils sont très familiers des nouvelles technologies, 94% disposent d’un téléphone mobile 56% sont équipés d’un appareil photo numérique (+15%), près des trois quarts utilisent un ordinateur à leur domicile (+14%) et plus d’un sur deux sont connectés à Internet. Ils pensent, plus souvent que les autres générations, que la diffusion de l’informatique est une chose souhaitable (54%, contre 38%) et deux sur trois (67%, contre 47%) se disent attirés par les produits comportant une innovation technologique.

RAPPORT CREDOC10

Aujourd'hui

Au Maroc: Profil économique et social : - 68% des jeunes regardent la télévision et écoutent la radio de façon régulière, 30% utilisent internet (dont 70% pour écouter de la musique et regarder des films, 62% pour communiquer dans le cadre social, et 59% pour les recherches scientifiques. Profil culturel et moral -Les jeunes se réfèrent à leur patriotisme (98% disent être fier d’être marocain), à la famille (54%), à la religion (24,1%), au travail (10,4%), au progrès du pays (8.7%) et aux études (2,3%). -Mariage :2/3 des jeunes pensent que le mariage assure la stabilité familiale, alors 1/3 le conçoivent d’abord comme une valeur de référence religieuse. Loin des valeurs traditionnelles,39% des hommes disent participer aux tâches domestiques, et 30% défendent la préservation de la liberté individuelle. -Égalité des chances : Pour les jeunes, l’égalité des chances entre les 2 sexes est assurée à 81,4% pour la scolarisation et à 68% pour l’emploi. - Valeurs ou personnalité à laquelle s’identifient les jeunes : 63% des jeunes ne se réfèrent à aucune valeur ou personnalité. Pour les autres jeunes, 25% des jeunes se réfèrent à une personnalité ou une valeur relative à au domaine religieux, 25% à l’art et 25% au sport.

10

Le CRÉDOC, Centre de Recherche pour l'Étude et l'Observation des Conditions de Vie, est un organisme d'études et de recherche au service des acteurs de la vie économique et sociale. Enquête « Conditions de vie et aspirations des Français »

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c. Perception et réalités sociales: -56% des jeunes disent appartenir à la classe moyenne et 46% à la classe modeste. 57% des 18/24 ans pensent appartenir à la classe moyenne contre 49% des 35/44 ans. -Pour ce qui est des critères de l'ascension sociale,79% des jeunes parlent de l'ambition et du sérieux, 76% de l'éducation et 54% de l'appartenance à une famille aisée. Viennent ensuite le respect des droits de l'homme à 72% et la liberté d'expression à 62% Les inquiétudes des jeunes concernent la cherté de la vie à 84%, le chômage à 78% et la baisse des ressources à 78%. RAPPORT HCP11

On peut constater alors à travers cette analyse temporelle que la notion de jeunesse a connu plusieurs mutations, au niveau épistémologique comme au niveau sociologique et psychologique. Aujourd’hui les aspirations sont différentes et les objectifs sont plutôt subordonnés à l’évolution de la vie, les loisirs prennent une place importante dans les occupations des jeunes, la technologie aussi, la présence des ordinateurs et des téléphones devient chose indispensable, le jeu prend une nouvelle tournure, plutôt vouée au numérique. L’échange de même, se fait majoritairement sur les plateformes de réseaux sociaux. Les jeunes sont également très sensibles à la notion d’égalité des droits, à la notion de patriotisme, aux perceptions des classes sociales, et à la culture de leur pays. Ils sont très conscients de l’importance qu’ils doivent accorder à leur cadre de vie, d’autant plus qu’ils échangent beaucoup avec leurs pairs et prennent conscience de leurs besoins.

11

Haut Commissariat au Plan :Principal producteur de l’information statistique économique,

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démographique et sociale et chargé de l’établissement des comptes de la nation


FIGURE 14: Shéma synthétisant les besoins d’un environnement d’apprentissage adéquat aux attentes des jeunes apprenants.Source :Production personnelle

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3- PROFILS-TYPES DES JEUNES: ENTRE TRANSITION ET MUTATION ?

Aujourd’hui, on perçoit déjà les contrastes qui peuvent exister au sein d’une même génération Aujourd’hui, on perçoit déjà les contrastes qui peuvent exister au sein d’une même génération : ____________________Étudiants ____________________Entrés dans la vie active ____________________S’occupent de leur foyer ____________________Habitent chez leurs parents ____________________Ont quitté le domicile parental ____________________Ayant déjà eu des enfants ____________________ Diplômés du supérieur ____________________ Diplômés de niveau baccalauréat ____________________ Non-diplômés

Par conséquent, cette diversification de profils fait apparaître de nouvelles définitions sociologiques de la jeunesse, ou du moins entraine un élargissement de la définition du mot. Le jeune n’est désormais plus « qu’étudiant », et ses besoins ne se limitent plus à sa vie estudiantine, le jeune est aujourd’hui un « apprenant », et a donc forcément besoin de cadre favorable à son apprentissage, un cadre pas seulement urbain, mais aussi sociale, économique, culturel, psychologique… Les domaines d’apprentissage demeurent moult : science, lettre, musique, technologie, sport, art, économie, savoir-faire, influence publique… Ajoutons à cela que les générations actuelles connaissent de plus en plus de changements et de mutations en relation avec l’émergence du numérique qui a créé de nouveaux centres d’intérêt et de nouvelles aspirations sociales. Aujourd’hui on parle plutôt de digital natives, de classe créative ou de knowledge society.

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FIGURE 15: Représentation de la superposition du cadre d’apprentissage et du cadre de vie des apprenants au sein de leur territoire. La cadre de vie couve les apprenants et leur cadre d’apprentissage, son importance est cruciale. Source : Production personnelle

FIGURE 16: Nouvelle génération connectée, necessité de créer une environnement d’apprentissage dans les valeurs de l’échange et de la connectivité Source : IStock Source : ISTOCK

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- L’ère des Digital Natives :

Ces digital natives voient le monde horizontalement de manière égalitaire. Au lieu de diviser le monde en hiérarchies, ils traitent tout le monde sur un même pied d’égalité. Ils apprécient les avantages de partager des choses et des idées les uns avec les autres et, ce faisant, ils traversent les frontières. Ils sont guidés par des valeurs. Pour cette raison, beaucoup d'entre eux se méfient des institutions culturelles et sociales traditionnelles : mariage, religion, gouvernement.

Selon M. Prensky, l'une des conséquences les plus radicales de cet environnement riche en technologie est une modification hypothétique de la structure du cerveau qui fait que les jeunes pensent et traitent l'information d'une manière fondamentalement différente de celle des générations plus âgées. Il explique : "Les natifs du numérique sont habitués à recevoir des informations très rapidement. Ils aiment les traitements parallèles et les tâches multiples. Ils préfèrent que leurs graphiques précèdent leurs textes plutôt que l'inverse. Ils préfèrent l'accès aléatoire (comme l'hypertexte). Ils fonctionnent mieux lorsqu'ils sont en réseau. Ils apprécient la gratification instantanée et les récompenses fréquentes. Ils préfèrent les jeux au travail "sérieux".

50


FIGURE 17: CHOC GENERATIONEL Source : Site Web

12

12

https://allthingslearning.files.wordpress.com/2011/04/generation-wars-03.jpg

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- Acteurs de la KNOWLEDGE SOCIETY :

Le savoir et l'information ont un impact significatif sur la vie des gens. Le partage des connaissances et de l'information, notamment grâce aux technologies de l'information et de la communication (TIC), a le pouvoir de transformer les économies et les sociétés. L'UNESCO s'emploie à créer des sociétés du savoir inclusives et à autonomiser les communautés locales en améliorant l'accès, la préservation et le partage de l'information et des connaissances dans tous les domaines de l'UNESCO. Les sociétés du savoir doivent s'appuyer sur quatre piliers : la liberté d'expression ; l'accès universel à l'information et au savoir ; le respect de la diversité culturelle et linguistique ; et une éducation de qualité pour tous. UNESCO

Dans la société de la connaissance , la connaissance , et non la simple information, est l’atout le plus précieux. C’est ce qu’il y a dans la tête des gens ( savoir tacite ) et ce qui peut se matérialiser de manière tangible dans le monde physique, sous forme d’impression, ou d’échanges humains ( savoir explicite ). C’est le moteur de l’économie du nouveau millénaire.

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FIGURE 18: GENESE DE LA SOCIETE DE LA CONNAISSANCE Source : Site Web

13

Auteur: Peter Drucker

13

14

14

1969

jmgleblog.eklablog.com Professeur, consultant américain en management d’entreprise, auteur et théoricien.

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- LA CLASSE CREATIVE :

Le concept de 'classe créative' a été développé par Richard Florida qui désigne par là une population urbaine, mobile, qualifiée et connectée. Il a développé cette idée dans The Rise of the Creative Class (2002). Sa réflexion repose sur l'analyse d'indicateurs et sur leurs corrélations autour des "trois T" de la croissance économique : Talent, Tolérance et Technologie. Cette classe créative est attirée par certains lieux de vie privilégiés dont elle renforce encore l'attractivité. Ainsi se crée un cercle vertueux, le talent attirant le talent, mais aussi les entreprises, le capital et les services. R. Florida évalue la classe créative d'une ville à l'aide de cinq indices : de haute technologie (pourcentage d'exportation des biens et services liés à la haute technologie) ; d'innovation (nombre de brevets par habitant) ; de gays, comme représentatifs de la tolérance (pourcentage de ménages) ; de "bohémiens" (pourcentage d'artistes et de créateurs) ; de talent (pourcentage de la population ayant au moins le baccalauréat). Ces indices permettent de classer les villes étudiées Dans ce contexte, il y a eu l'apparition de nouveaux types de travailleurs tels que les «lone eagles » urbain, qui sont des aigles solitaires, les travailleurs indépendants, les télé- travailleurs, les freelancers avec une nouvelle organisation de travail comme le crowdsourcing ? ou le cloud computing ? Ces créatifs indépendants ont tous un point commun: la flexibilité, ils peuvent vivre et travailler n'importe où grâce à l'utilisation des TIC (technologies de l'information et de la communication) mais paradoxalement, ils sont majoritairement concentrés dans les villes créatives

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FIGURE 19: Affiche du livre THE RISE OF THE CREATIVE CLASS 15 Auteur: Richard Florida

15

Richard Florida, The Rise of the Creative Class, Revisited, New York, Basic Books, 2012, 484 p.

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4- LEURS BESOINS, LEUR DÉVELOPPEMENT

FIGURE 20: Comparatif de la représentation hiérarchique des besoins de l’individu selon Maslow par rapport à la vision des générations actuelles qui fonctionnent plutôt en concomitance. Source : Production personnelle.

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Le besoin signifie la nécessité, pour un individu, de répondre à ses états physiologiques et psychologiques. Ils sont innés et propres à chacun. Chaque individu apprend à les satisfaire pour assurer sa survie. Maslow 16 hiérarchise ces besoins en une pyramide, appelée la Pyramide de Maslow. Il y explique que chacune des motivations de l’individu est initiée par la nécessité de répondre à au moins un de ses besoins fondamentaux, cité sur la figure 20. Mais loin de toute hiérarchisation, l’ensemble des points mentionnés dans la pyramide résume les critères d’équilibre psychologique dont le jeune à besoin pour pouvoir aboutir à ses aspirations et créer sa propre identité, Pour ce qui est du développement du jeune, il se présente en 4 aspects: le développement cognitif, physique, mental et émotionnel,

Développement cognitif (développement cérébral, capacités de raisonnement) : lui permettant de développer ses connaissances, ses capacités de raisonnement, son apprentissage, comprendre la structure socio-politique dans laquelle il vi s’ouvrir à sa culture et pouvoir prendre des décisions en faveur de son développement, et de construire ses propres réflexions.

Développement émotionnel : (ressenti, autorégulation des émotions, empathie) : lui

permettant d’estimer la valeur de chaque

chose, chaque événement, de mesurer la valeur du risque, de s’ouvrir à de nouvelles expériences, de connaitre leurs points forts et leur vulnérabilités, de pouvoir relativiser, trouver l’équilibre entre les pensées négatives et positives, et à donner un sens aux événements qui se produisent

Développement social (identité, relations avec les pairs, les partenaires amoureux et la famille) : qui définit sa capacité à vivre en société, à établir des relations et à s’intégrer au sein de son milieu, à se faire leur conception du soi, à établir leur groupe d’appartenance et découvrir leur individualité.

Développement physique (activité physique, croissance et développement physique, image corporelle et nutrition) : leur permettant de comprendre leur corps, à connaitre ses besoins et à s’adapter à leur capacités physiques.

16

Psychologue américain humaniste, considéré comme le père de l’approche humaniste en psychologie, il est

né en 1907 et mort en 1970

57


Il va sans dire que le développement de ces jeunes, et en vue de leurs différences, n’a pas forcément de limite temporelle déterminée, leurs environnements et leurs expériences vécues, leurs défis et leurs choix comptent beaucoup à la détermination de l’échéance de leur jeunesse. Pour mieux appréhender leur développement (cognitif, physique, mental et émotionnel), il convient de prendre en compte la notion du soi, qu’il faut accorder à chaque individu pour garder la nature propre à chacun. Chaque individu évolue de manière interdépendante et interreliée entre tous ses domaines d’apprentissage et ses cadres de vies. C’est-à-dire que chacune de ses évolutions dans un domaine donné se répercute sur ses domaines connexes. Le développement sain de l’esprit, du corps et de l’intelligence est subordonné à l’équilibre et à l’interconnexion.

L'éducation et la socialisation façonnent le corps (les perceptions sensorielles et les mouvements du corps) et les émotions (le ressenti et l'expression de ses émotions). Bien que ces derniers semblent appartenir à chacun et libres de toute commande, ils sont influencés par le monde qui nous entoure, par le groupe d'appartenance, qui sans le vouloir, communique des valeurs, une gestuelle, une façon de s'exprimer (corporellement et émotionnellement) auquel le jeune intègre son caractère et son histoire propre.

« L'individu habite son corps selon les orientations sociales et culturelles qui le traversent, mais il les rejoue à sa manière, selon son tempérament et son histoire personnelle»

17

L’identité des jeunes se développe depuis l’enfance, et évolue, se façonne jusqu’à l’âge adulte, elle concerne le côté spirituel, sexuel et son sentiment d’appartenance sociale. Tous ces aspects se fusionnent pour former sa personnalité, et forger sa capacité à vivre en société et à se sociabiliser avec autrui, indépendamment du cadre familial, c’est là ou se manifeste la première forme d’autonomisation. On parle à cette phase de remise en question, d’exploration de la personnalité des autres, d’adaptation, et de SOCIALISATION.

17

58

(Le Breton, 2004a, p. 48)

cairn.info/revue-psychotropes-2008-2-page-9.htm#no10


FIGURE 21: Schéma démontrant la concomitance des appartenances sociales des jeunes apprenants malgré la différences des trajectoires. Source : Production personnelle. Source : Production personnelle.

Plusieurs trajectoires, une seule appartenance sociale

FIGURE 22: Chaque domaine d’apprentissage se developpe chez l’individu en intersection avec ses autres domaines d’apprentissage,, notion importance dans la vision d’un bon environnement d’apprentissage. Source : Production personnelle.

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I I I - A ppre na nt VS/ET Enviro nnement d ’ap p re ns ti s s a ge

1- EFFET D’INTÉROPÉRABILITÉ : Compatibilité des équipements, des procédures ou des organisations permettant à plusieurs systèmes, forces armées ou organismes d'agir ensemble.18 LAROUSSE

L’interopérabilité est « la compatibilité des équipements et des procédures permettant à plusieurs systèmes ou organismes d’agir et de communiquer ensemble. La base de l’interopérabilité est souvent des normes ou des standards » AFNIC19

L’interopérabilité est définie de manière informelle comme l’échange d’informations significatives entre les systèmes pendant l’exécution. Afin de fournir une théorie de l’interopérabilité, il est important de définir d’abord ce qui est en train d’interopérer. C’est-à-dire de s’assurer qu’il s’agit de système capable d’échanger, d’interpréter et de présenter des données partagées afin que chacun soit compris par l’autre. Dans notre cas, nous sommes en train d’étudier la capacité d’interopérabilité entre les données sociologiques et les acteurs de la société. Deux éléments ne peuvent fonctionner l’un sans l’autre, et dont chaque partie puise l’information de l’autre pour pouvoir progresser. Deux parties ayant besoin de fonctionner en compatibilité afin d’agir ensemble L’environnement d’apprentissage est constitué d’apprenants, et ne peut se construire qu’en usant de leurs données et vice versa, Ces données peuvent être relative aux intérêts de l’apprenant, à ses motivations, à son adaptabilité par rapport aux changements sociaux et aux évolutions des cadres de vie, aux conditions de vie, à la sécurité, aux droits et aux devoirs…

18

Karima Bourquard, A Coat Dans Pratiques et Organisation des Soins 2009/4 (Vol. 40), pages 283 à 296

19

Association française pour le nommage internet en coopération

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Sur cette même lignée, les données dont l’apprenant doit rendre compte par rapport à son environnement sont relatifs à la connaissance de ses devoirs, des critères de préservation d’un cadre d’apprentissage sain, des principes de la résilience socio-urbaine, du respect, de l’adaptation, du civisme… L’interopérabilité dans la sphère de l’apprentissage, se fait de telle sorte à ce que chaque apprenant puisse avoir un champ libre d’échange avec l’autre, et retrouver sa place dans son cadre de vie, que chacun puisse aussi trouver les moyens nécessaire à son évolution dépendamment de ses choix et de ses motivations, et que les domaines d’apprentissage puissent trouver un point de compatibilité sociale et urbaine, en ayant les structures académiques, sociales, architecturales et urbaines nécessaires à la vie de leurs usagers,

FIGURE 23: Schéma qui illustre en principe comment les composantes de la société peuvent inter opérer entre elles, de telles sorte à ce l’une puisse répondre au besoin de l’autre et que cette réponse soit communicable entre tous les autres éléments Source : Production personnelle.

Un individu peut vouloir se ressourcer dans un parc qui luimême a besoin d’une accessibilité facile qui elle-même a besoin d’une infrastructure urbaine adéquate….etc et toutes ces données doivent être interopérables afin d’agir ensemble.

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2- EFFET DE SOCIALISATION

La socialisation désigne le double mouvement par lequel une société se dote d'acteurs capables d'assurer son intégration, d'individus et de sujets, susceptibles de produire une action autonome. D'emblée, la socialisation est définie par une tension placée au centre de divers débats sociologiques mobilisant à la fois des représentations de l'acteur et des représentations du système social.

20

La socialisation du jeune se fait d’abord à travers sa prise de choix, son envie de s’approfondir et de correspondre à un rôle, à des valeurs, des croyances et des objectifs, pour construire son idée du soi, son auto-efficacité, ses compétences, ses capacités à résoudre des problèmes et à atteindre des objectifs. Cette socialisation ne prend pas une trajectoire invariable, mais plutôt une trajectoire capable d’osciller selon les phases d’âge, elle peut se voir à la baisse au niveau de l’adolescence et repartir à la hausse au milieu de la jeunesse. Cette même évolution accompagne le degré d’estime de soi, ouvre la porte sur les possibilités d’exploration, d’apprentissage et d’épanouissement, et parviens une identité subjectivement cohérente et plausible.

Mais cette socialisation, pour être accomplie, a besoin de réciprocité, on parlera alors de socialisation réciproque, celle-ci se montre non plus comme une action de la société vers les jeunes, mais bien comme un aller-retour entre société et jeunes puis jeunes et société. Cette réciprocité dans la socialisation permet aux jeunes de prendre place dans le jeu social.

20

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François DUBET Danilo MARTUCCELLI

Théories de la socialisation et définitions sociologiques de l’école R. Franç. Socio XXXVII 1996-511-535


FIGURE 24: SOCIALISATION PROQUE

RECI-

Source : Production personnelle.

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Du conflit à la négociation, les sociétés et les jeunes ajusteront continuellement leur façon de travailler et la façon dont ils s'utilisent les uns les autres. Dès lors, l'équilibre sera sans cesse remis en question et positionné grâce à la force de chacun. La société et les jeunes doivent se développer mutuellement. L'échange permettra aux jeunes de s'établir au sein des collectifs qu'ils reconnaissent, sans oublier leurs particularités et identités, tandis que l'institution continuera d'évoluer dans le positionnement et l'adaptation de ses politiques envers les jeunes. Ainsi, ces échanges établis entre les deux parties stimulent l'évolution de chacun afin qu'ils puissent toujours s'inscrire dans la socialisation réciproque.

Par conséquent, il est nécessaire de pouvoir remettre en question les normes sociales et comprendre ces propres valeurs afin de transcender ce que ces "entrepreneurs éthiques" guidés par les normes imposent. Pour pouvoir obtenir un choix, il est nécessaire de pouvoir accéder à toutes les possibilités. Mais il faut aussi avoir la liberté suffisante pour s’exprimer. Afin de développer une inscription citoyenne passant du conflit à la négociation, du visible à l’invisible pour finalement prendre une place choisie d’acteur dans la cité. Cette étape de « prendre place » reste décisive face au développement du jeune, vu qu’elle lui permet de s’installer dans son milieu et de savoir ce qui relève de son choix et de ses attributions, et de se sentir intégré, complet, dans son cadre de vie.

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FIGURE 25: Roue des principes de socialisation du jeune apprenant. Source : Production personnelle.

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3- EFFET D’AUTONOMISATION

« L’autonomie relève de catégories subjectives. Elle renvoie à l’idée que l’individu se donne lui-même ses propres règles ; elle est considérée comme une perception positive de soi, vers laquelle l’individu tend ; c’est donc une catégorie de l’identité, qui implique que l’individu doit participer plus à l’élaboration de ce monde, de l’univers dans lequel il vit. » 21

L’espace de vie (urbain et social)) est un point de ressource pour les jeunes sur le plan socio-culturel, économiques ou politiques. Il est considéré comme un espace d’apprentissage et de développement complétant le processus d’apprentissage formel. Mais au-delà de ses dimensions physique, sociale et économique, l’espace urbain revêt d’une dimension éducative dans le processus d’apprentissage. Une grande partie de l’autonomisation de l’individu se forge à partir de l’univers dans lequel il vit. A travers ses capacités à être inclusif, intégratif, communicatif, résilient, participatif et accompagnateur, on notera alors qu’il doit : -Accompagner le développement de l’individu -Présenter des facilités de vie en société -Aider à l’insertion sociale -Être participatif dans les décisions politique, sociétales, urbaines -Intégrer cette tranche d’âge dans la structure institutionnelle -Considérer leur capacité à apporter de nouvelles idées pour résoudre les problèmes -Introduire à de nouveaux rôles sociaux.

21

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Chaland K., « Pour un usage sociologique de la double généalogie philosophique de l’individualisme », in Singly de F., Être soi d’un âge à l’autre. Famille individualisation, L’Harmattan, coll. « Logiques sociales », Paris, 2001, tome 2, pp. 31-43.


FIGURE 26: 6 Piliers principaux du principe d’autonomisation Source : Production personnelle.

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Comment ? En faisant intervenir plusieurs volets socio-économiques, politiques ou urbanistique à ce schéma d’autonomisation, à savoir par exemple: Sur le plan urbanistique: -Structure académiques à chaque domaine d’apprentissage -Favorisation des moyens de transports nécessaires et des infrastructures adéquates facilitant l’accessibilité urbaine. -Mesures prises face à la sécurité sociale. Sur le plan politique : -Faires participer les jeunes aux décisions institutionnelles, les intégrer dans les parlements et leur fournir les informations nécessaires face au développement de leur ville. -Coopérer avec des organisations partenaires en ce qui concerne l’élaboration de politiques nationales relatives à la jeunesse, en veillant à ce que les jeunes eux-mêmes participent activement au processus. Sur le plan socio-économique: -Fournir les aides sociales nécessaires à la vie des jeunes: aide aux logements, auprès des établissements bancaires, auprès des services de transports en commun, accès au forum… -Mettre en place des ateliers de développement des capacités pour doter les jeunes des compétences dont ils ont besoin pour devenir des citoyens du monde actifs. -Évaluer les plates-formes numériques pour la jeunesse et encourager la participation civique à travers les médias sociaux. -Organiser des événements mondiaux et régionaux pour promouvoir la participation du jeune public à la lutte contre la radicalisation. Sur le plan relationnel: -Donner le droit à la communication favorable, à la négociation, et à l’expression de sentiments, -L’importance de l’échange intergénérationnel face à la résolution des problèmes et au développement de soi -Importance de la coopération, au travail de groupe, au co-working…

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//Conclusion

A travers cette analyse profonde sur l’apprenant, son caractère de jeunesse, son histoire et son développement, ses besoins et sa façon de réagir dans son environnement d’apprentissage, nous avons assimilé l’importance que celui-ci a eu sur son éducation, sur sa socialisation et son intégration dans son milieu. D’autant plus que de nouvelles formes de classes sociales sont apparues à l’heure de la mutation numérique, comme les Digital Natives, la Classe Créative et la Knowledge Society, où l’on découvre de nouvelles formes de metiers plutôt ouvertes sur la mondialisation. Nous constatons que l’environnement pédagogique du jeune apprenant joue un rôle moteur de l’éducation collective et participe fortement à la structuration de la personnalité de l’apprenant à travers les critères de socialisation, d’autonomisation et d’interopérabilité. De cette façon, il est primordial de calquer les normes d’un environnement pédagogique sain sur la ville actuelle, afin de parvenir à une ville berceau de l’éducation, ce que nous allons voir dans cette deuxième partie.

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//Introduction I- Ville

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- L A V IL L E ? - L A V IL L E A PPR ENA NT E ? - L A V IL L E 2 . 0 ?

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I I - V i l l e e t jeunes apprenants :

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- L EUR CO MPORT EMENT DANS L A VILLE - L E P L ACEMAKING - L E NU M ÉR IQUE : OUT IL D E T RANSFO RMATIO N DE L’ESPACCE

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I I I - L a V i l l e berceau de l’ éducation :

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- A NATO M I E E T INS T R UME NT S - L E T ROIS IEME LIEU ( Exe mp l e s d’espaces de vie collaborat ifs) - B ENC HM AR KS : S p é c ul a ti o n s ur des espaces altern at ifs du t ravail

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84 86

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//Conclusion

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//Introduction

A travers cette partie, nous allons parcourir la ville 2.0 et la ville apprenante et comprendre leurs modalités de fonctionnements afin de mieux cerner les manquements de la ville d’aujourd’hui. Ceci nous permettra de nous ouvrir sur de nouvelles théories sociologiques permettant d’aboutir à une ville favorable à l’éducation, à savoir Le Place Making par exemple, et comment appliquer cette notion au niveau urbain. Enfin, nous allons comprendre l’importance de l’échange au sein d’une société éducative, les nouvelles formes d’espace de travail collatif et hybride répondant à la ville 2.0 et nous allons faire une spéculation sur les alternatives du travail, à savoir les nouveaux mediums architecturaux et les espaces de transition, le Tiers Lieu et son importance au sein de la ville.

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I - La vi lle

1- LA VILLE ?

Agglomération relativement importante et dont les habitants ont des activités professionnelles diversifiées. LAROUSSE

On retient de cette définition que la ville se décline sur trois aspects principaux : urbain, démographique, économique. Le plan sociologique reste absent du fait que son importance relève de l’expérimentation de la vie selon les 3 piliers précédents. Si l’on se contente de ces 3 piliers on pourra dire que la ville est :

Sur le plan urbain : Une composition de séquences urbaines, une succession d’espaces qui caractérisés par la hauteur, la largeur, la profondeur, parfois un certain tracé et une inclinaison, façonnés par la lumière, l'eau, le terrain, des bâtiments, des haies ou des murs et qui se développent de manière à créer une scénographie urbaine

Sur le plan démographique : Un système vivant, ne pouvant exister sans ses habitats, ses habitants, qui génèrent le besoin d’espaces, qui développent leurs propres espaces, et qui se conditionnent par leurs propres besoins..

Sur le plan économique : Un système actif, juxtaposant les entreprises et la population, et ayant des activités commerciales, industrielles, politiques, intellectuelles, culturelles…qui peuvent définissent son efficacité, sa richesse ou son importance par rapport à d’autres systèmes urbains. FIGURE 27

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Pour Karl Marx 22, la ville est:

« un cadre bâti, exprimant la socialisation croissante de la production et des échanges » 23

Ce philosophe met bien le bien sur le volet sociologique et sur les échanges dans sa définition de la ville, où les activités humaines sont étudiées comme des comportements rationnels d'individus, avec les finalités utilitaires qu'imposent les contingences de la survie et de l'ambition, qui met en évidence une spatialisation de la segmentation sociale dans lesquelles les différentes catégories de population et d'activités correspondent à des types particuliers de quartiers (quartier universitaire, quartier des théâtres, quartiers commerçant, quartier d'artisans, etc. dans chacun desquels il y a des manœuvres et des directeurs, des riches et des pauvres), et qui se meut dans le sens de leurs motivations et de leurs besoins à l’exemple d’une ville « apprenante ».

FIGURE 27: Schématisation de la structuration de la ville selon les 3 plans, urbain, démographique et économique. Source : Production personnelle.

22

(1818-1883) philosophe, historien, sociologue, économiste, journaliste, théoricien de la

révolution4, socialiste et communiste prussien. 23

Bouvier-Ajam, Ibarrola et Pasquarelli, p. 704

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2- LA VILLE APPRENANTE ?

Une ville apprenante développe l’apprentissage tout au long de la vie pour tous.

L’UNESCO définit la ville apprenante comme étant celle qui : - mobilise efficacement ses ressources dans tous les secteurs afin de promouvoir un apprentissage inclusif de l’éducation de base à l’enseignement supérieur, - ravive l’apprentissage au sein des familles et des communautés, facilite l’apprentissage pour l’emploi et au travail, - étend l’usage des techniques modernes d’apprentissage, renforce la qualité et l’excellence dans l’apprentissage - favorise une culture de l’apprentissage tout au long de la vie. Ce faisant, la ville favorise l’autonomisation individuelle et la cohésion sociale, le développement économique et la prospérité culturelle ainsi que le développement durable.

UNESCO

« L’idée d’apprendre la vie durant est fortement ancrée dans toutes les cultures. Mais elle revêt aujourd’hui une importance croissante dans un monde en rapide mutation, où les normes sociales, économiques et politiques sont constamment redéfinies. Des études montrent que les apprenants permanents – des citoyens qui acquièrent de nouveaux savoirs, compétences et comportements dans une grande variété de contextes – sont plus à même de s’adapter aux changements qui interviennent dans leurs environnements. L’apprentissage tout au long de la vie et la société apprenante sont par conséquent décisifs pour l’autonomisation des citoyens et la transition vers des sociétés pérennes. » UNESCO

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FIGURE 28: Puzzle constitutif de la ville apprenante. Source : Production personnelle.sur base d’illustration IStock.

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2- LA VILLE 2.0 ?

Il s’agit plutôt d’une ville où le citoyen devient coconcepteur et génère une nouvelle citoyenneté urbaine. Grâce aux TIC (Technologie de l’information et de la communication), internet et le web 2,0, les citadins ont acquis de nouvelles compétences qui leur permettent d’innover en matière de services à travers de nouvelle pratiques sociales. Il y a une transformation du mode traditionnel au mode coconcepteur. La dimension du numérique prend grandement place dans l’explication de la ville 2,0,, en appelant à l’adaptation de l’espace urbain en tant qu’espace hybride entre dimension physique et la dimension numérique dans la fabrique de l’urbanisme. Pour ce faire, la collecte des données des citadins est chose obligatoire afin de cibler leurs besoins et de s’adapter à leurs changements.

La ville 2.0 est donc une ville qui est faite pour ses acteurs, par ses acteurs et en la faveur de ses acteurs. Elle est apprenante, créative, réactive, et consistante.

La ville abrite le premier lieu (maison), le 2eme lieu (le travail) le tiers lieu dans un système socio-urbain compatible et actif. La ville 2,0, quant à elle, crée un mécanisme interactif, interconnectée et évolutif entre ces trois lieux qui fera que le développement de l’un engendrera celui de l’autre dans une sphère composée d’acteurs coopératifs et intégrés et de structures compatibles avec leurs besoins et leurs objectifs, tant au niveau social, architectural, administratif, juridique, économique ou autres…

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FIGURE 29: Representation de la ville 2.0 où la dimension de l’interconnectivité; et de l’innovation sont au service de sa durabilité et sa résilience. Source : Production personnelle

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I I - Vi lle e t j e u nes acteurs

1- COMPORTEMENT DES JEUNES APPRENANTS AU SEIN DE LEUR TERRITOIRE :

Pour comprendre ce point, il faut évoquer la notion de l’identité du jeune et son rapport avec son territoire, est-ce que cette identité est né indépendamment de son milieu ? Quelle influence le milieu exerce-t-il sur cette identité ? Sont-ils complémentaires ? Comment peuvent-ils coopérer pour améliorer la vie dans l’espace public ? L’identification des jeunes s’opère à travers un simplexe spatio-temporel dont les pôles sont indissociables et s’appuie sur la double appartenance réciproque entre eux et leur ville. Leur rapport à la ville se doit d’être bilatéral. Mais ce qui entrave parfois la réactivité de la ville face à leur besoin est l’effet de groupe, qui ralentit ou empêche sa systématisation en vue de leur différence : ils appartiennent à plusieurs sphères et communautés en même temps, leur identification est multiple, et la priorité est souvent donné à une facette plus qu’à une autre selon les circonstances, les besoins et les enjeux, Leur comportement au sein de la ville s’explique alors selon plusieurs critères relatifs à leur appartenance sociale, familiale, cultuelle…et est une interprétation implicite de leurs besoins. Aujourd’hui, avec la révolution numérique et la mutation sociale, la vie des jeunes est grandement impactée, ils ont plus besoin de s’ouvrir sur les nouvelles cultures, élargir leurs cercles sociaux et correspondre aux normes universelles.

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Néanmoins, le sentiment d’appartenance est ce qui les anime le plus dans leur activité au sein de la ville. Comme c’est un sentiment qui a été alimenté par des pratiques et des habitudes depuis un très jeune âge, il suscite finalement un attachement presque inévitable à leur ville. Cependant le mécanisme du schéma classique de la vie d’un jeune qui passe de phase d’apprentissage à la phase de travail est de plus en plus remis en question. Peut-il être fait autrement ? Ont-ils découvert toutes les formes d’apprentissages ? Ont-ils pris connaissance de tous les domaines d’apprentissages ? Savent-ils vraiment ce qu’ils veulent faire ? Ont-ils beaucoup ou pas assez de temps d’y réfléchir ? Quel rôle social serait le plus opportun pour eux? Toutes ces questions se traduisent par des besoins comme la sociabilité, le recherche de soi, l’échange avec autrui, l’instruction, le divertissement, le découverte, la recherche de la sécurité, le courage, la peur… et qui se manifestent par des comportements comme la satisfaction ou l’indignation, la suffisance ou l’insuffisance, l’obéissance ou l’insubordination, l’envie de changement, l’envie de s’ouvrir sur de nouveaux mondes et de comprendre les autres mentalités… La territorialisation ne recouvre pas forcément toutes les formes d’identification et on se trouve parfois devant des revendications identitaires difficiles à territorialiser Et dans cette ère complètement submergée par le numérique, l’aspiration devient de plus en plus atteignable et suscite avec elle davantage d’envie de changements… La ville dont ils aspirent alors est à l’image d’un système urbain très réactif, et qui déchiffre leur comportement de telle sorte à leur donner la réponse la plus adéquate.

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2- THEORIE DU PLACEMAKING

La théorie du placemaking explique le rapport de l’individu à son territoire par l’idée de création de lieux concentrée sur la transformation des espaces publics dans le but de renforcer les liens entre les individus et leurs lieux. Cette notion insiste fortement sur l’importance des besoins, des aspirations, des désirs et des visions appuyées sur la participation communautaire. Les jeunes utilisent les espaces publics autant que n’importe qui d’autre, sinon plus. Et pourtant, ils ne sont pas inclus dans le processus de Placemaking et finissent par « flâner » dans d’autres espaces. Certaines communautés désapprouvent le vagabondage, qui peut créer une image négative des jeunes et ne fait que contribuer à la stigmatisation qui les entoure, en particulier ceux qui sont à risque. En s’engageant activement dans des espaces adaptés aux jeunes, les jeunes peuvent sentir qu’ils s’investissent dans leur communauté et ils peuvent développer un fort sentiment d’appartenance à ces lieux. Les parcs et les espaces publics sont souvent construits en pensant aux petits enfants et aux adultes, en mettant l’accent sur les terrains de jeux pour les enfants et les bancs pour les adultes qui les surveillent. Alternativement, certains espaces publics sont tout simplement dépourvus d’activités ou de commodités propices aux pique-niques ou peut-être au ballon, mais n’offrant pas grand-chose d’autre aux jeunes. N’ayant rien à faire après l’école, ils traînent dans les gares, les centres commerciaux et les parcs locaux.

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FIGURE 30: Représentation graphique du principe de Placemaking qui se base sur le travail collaboratif et l’échange social entre les apprenants. Source : IStock

FIGURE 31: Le diagramme de lieu, un outil pour aider les gens à juger n’importe quel lieu, bon ou mauvais. Avec l’aimable auto-

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risation de PPS Source : Production personnelle

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Project for Public Spaces (PPS), une organisation qui promeut les initiatives de création de lieux dans différents pays du monde, a commencé à utiliser le terme dans les années 1990

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3- - LE NUM É R I QUE: OUTIL DE TRAN SFO RMATIO N DE

L ’E SPACC E

La notion de l’espace est inévitablement liée à celle de l’apprentissage et se voit toujours dépendente des nouveaux changements sociologiques. Aujourd’hui, les mutations s’opérent intégralement par le numérique, le virtuel, INTERNET. Ces changements, autant urgents qu’impactants, se définissent par une nécessité de délocaliser l’espace de travail, et engendrer de nouveaux phénomènes : un environnement proche de celui d’un bureau, avec toutes les aménitès qui l’accompagnent, comme la possibilité de tisser des liens sociaux avec d’autres utilisateurs, la possibilité de collaborer naturellement et de ne pas limiter à un seul espace. Les cafés ont été et sont toujours des exemples d’espaces solliciités par les apprenants, pour leur capacité à fournir des conditions de travail flexibles et adpatables : réseau internet, espace reposant, absence de contraintes temporelles, échange... et leur diversité et leur multitude. D’ailleurs , l’exemple de Mcdonalds et Starbucks en font des arguments aujourd’hui. Mais ils demeurent encore des formes d’espaces non conventinonel avec tous type de pratique d’apprentissage. Le virtuel veut que la notion de l’espace ne soit plus reliée à un lieu spécifique, fermé, encadré, mais plutôt à une fabrique éclatée, flexible et praticable partout dans la ville, tout simplement parce que le numérique fait aujourd’hui partie intégrante de la vie de l’usager de l’espace, et du jeune en premier lieu. La recherche se numérise et l’information devient atteignable partout, elle ne se limite plus à la bibiliothèque. Si l’information est accessible partout, l’espace devrait être favorable à son atteinte, partout. On peut dire que la numérisation de l’information entraine obligatoirement la délocalisation du travail et il devient nécessaire de factoriser cette donnée dans les villes de demain,

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Source : Production personnelle

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I I I - VI LLE B E RCEAU DE L’EDUCATION

1-ANATOMIE ET INSTRUMENTS

"Les villes ont la capacité de fournir quelque chose à tout le monde, uniquement parce que, et seulement quand, elles sont créées par tout le monde." 25

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Jane Jacobs, «La mort et la vie des grandes villes américaines» 1961


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- LA PlACE PUBLIQUE :

Il existe des critères spécifiques pour déterminer l'espace public. D'une manière générale, un espace public est un lieu accessible au public à tout moment de la journée, tel que des parcs, des plages, des places, des routes, des trottoirs, etc. Ces espaces remplissent tous des fonctions différentes et peuvent facilement être vus dans l'espace à terme. Pourtant, avec l'effort des communautés, ils peuvent être transformés en espaces vivants et créatifs qui rassemblent les gens. . La réappropriation des jeunes de l'espace public réintroduit une vision nouvelle, ou plutôt oubliée, créant l'évènement. Ces expériences physiques laissent place à la manifestation du corps par leur visibilité et leur sonorité provocatrices. Elles traduisent l'état d'esprit d'une partie de la jeunesse et son mode de vie : Les jeunes cherchent des espaces à eux, veulent être vus, et veulent des espaces en ville. La ville est, dans le même temps, l’espace de l’information et de la parole : ce qui engage l’existence même de la ville comme champ de la rencontre de l’autre, c’est l’activité par laquelle se met en œuvre le travail du signe et de l’information. Cette dimension de la ville qui fonde l’urbanité sur l’articulation de l’échange, du langage et de l’information, fait de l’espace urbain un espace de médiation. Il s’agit, d’abord, d’un espace de lisibilité : dans l’espace urbain, les discours, les représentations et les informations circulent, s’échangent, font l’objet de reconnaissances et d’appropriations qui fondent leur interprétation

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FIGURE 32: Représentation imagée de l’importance de la place publique dans la pratique de l’espace et de l’echange humain. Source : Production personnelle basée sur inspiration IStock

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L’éducation ou l’apprentissage formel permet au jeune l’intégration dans les systèmes socio-culturels et économiques facilitant le développement de nos sociétés, et se fait dans des espaces physiques définis, délimités. Elle inculque à « l’apprenti » des valeurs conformistes et rigides sur la structure des relations sociales, l’utilisation de l’espace urbain et y contraint les jeunes, sans laisser place à l’exploration de l’espace urbain en fonction de leurs propres pratiques et envies.

Il n’y a qu’à travers cet échange, et à travers la liberté d’agir, de communiquer, de s’exprimer, d’être eux-mêmes, de s’affirmer, de se défendre, de se sentir responsable, que peut se compléter le processus d’apprentissage du jeune. Par conséquent, il ne faut pas seulement et simplement intervenir sur la planification urbaine, mais plutôt convier les jeunes à s’y produire et profiter du potentiel « éducatif » de l’espace urbain à travers l’intégration socio-culturelle du Spacemaking. L’espace urbain/public est donc un espace d’apprentissage informel étroitement lié au processus d’apprentissage à l’école.

La jeunesse devrait être plutôt considérée comme une ressource inouïe, une véritable richesse, une force et des talents à valoriser. L’espace urbain est considéré comme un espace d’apprentissage et de développement (corporel, cognitif, affectif et socio-culturel) complétant le processus d’apprentissage. Au-delà de ses dimensions physique, sociale et économique, l'espace urbain revêt d'une dimension éducative et culturelle qu'est celle qui s'intègre dans le processus d'apprentissage.

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FIGURE 33: Importance de la place publique dans la formulation des principes de la vile de l’humain, à travers l’échange, la synergie, la connectivité. Impact direct sur les lieux de vie : Logement, institution, travail. Source : Production personnelle

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L’EXEMPLE DE FACTORY MERIDA :

Factoria est un exemple d’espace réservé aux jeunes, situé en Espagne, il s’agit d’une installation construite à cet effet qui ressemble plus à un terrain de jeu pour les jeunes qu’autre chose. L’espace est construit à partir de matériaux recyclés par le cabinet d’architectes Selgas Cano et comprend les éléments suivants : Murs de graffitis pour ateliers d’art urbain A l’abri de la pluie et de la chaleur Rampes, bols et rails pour skate et bmx Un mur d’escalade Une scène pour la performance Éclairage partout Aménagements pour le funambulisme «Skatepark, Espace concert, Internet haut débit, Modding, Tuning, Modélisme, Graffiti, Art urbain, Théâtre de rue, funambule, Activités cirque, Art vidéo, Musique électronique, Acrobatie, Arts de la scène, Manga, Parkour, Art audiovisuel, Danse contemporaine, Danse Funk et Hip Hop, Ballroom et MACC (manifestations artistiques corporelles contemporaines) sont toutes des activités qui composent le programme collectif Factory et nous continuerons à proposer ces activités dans le nouveau projet Factory Merida»26 Il s’agit d’une installation unique. L’espace public extérieur attire les jeunes pour des activités informelles, mais crée des opportunités de prendre des risques de manière constructive. Les activités de plein air peuvent être risquées, mais pour les jeunes, demander de l’aide peut également représenter un risque énorme.

26

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Archdaily, Mouvement des jeunes de l’usine de Merida / Selgascano


FIGURES 34: La Factoria Joven, ou «Youth Factory» à Mérida, en Espagne, offre un espace unique pour les activités physiques comme le skateboard et l’escalade ainsi que des installations intérieures pour des ateliers et des conseils | Photo par Iwan Baan Source : Arch Daily

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- L’ESPACE D’APPRENTISSAGE :

L'influence de l'espace physique sur l'activité humaine a été étudiée tant du point de vue psychologique que physique. Le domaine de la psychologie environnementale explore des sujets tels que l'attachement à un lieu, le confort psychologique avec l'espace, et les effets de l'espace sur la motivation et l'inspiration. Ceux qui étudient l'espace d'un point de vue physique s'intéressent aux effets de la lumière, de la température et de la proximité physique sur l'activité. A partir de la littérature appliquée aux espaces d'apprentissage dans l'enseignement supérieur, nous pouvons extrapoler certains modèles généraux. Strange and Banning ont souligné la manière dont les aspects physiques d'un espace de travail transmettent des messages non verbaux - accueillants ou décourageants, valorisants ou irrespectueux - de manière encore plus puissante que les autres l'estime. Ils ont cité des recherches qui établissent un lien entre l'attrait physique et l'éclairage d'un espace et la motivation et l'exécution des tâches des personnes présentes dans l'espace. Graetz et Goliber ont résumé les recherches qui établissent un lien entre l'éclairage et l'éveil psychologique, entre les espaces surchauffés et l'hostilité, Scott-Webber a passé en revue les recherches sur la façon dont l'espace nous fait sentir et l'a relié à la création, la communication et l'application des connaissances… en faisant valoir que la configuration de l'espace exerce une forte influence sur les activités.

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FIGURE 35: Compositions des critères à prendre en considération dans un espace d’apprentissage. Source : Production personnelle.

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Les espaces qui sont en harmonie avec la théorie de l'apprentissage et les besoins des jeunes reflètent plusieurs éléments : La flexibilité: Un groupe d'apprenants doit pouvoir passer de l'écoute d'un seul orateur, au travail en groupe, ou au travail indépendant. Bien que des lieux spécialisés pour chaque type d'activité (l'amphithéâtre, le laboratoire et la bibliothèque) peuvent convenir à chaque type de travail, le flux d'activités est souvent immédiat. Il est plus judicieux de construire des espaces capables d'être reconfigurés rapidement pour soutenir différents types d'activités - tables et chaises mobiles par exemple. Le confort: L'inconfort est un facteur de distraction important pour l'apprentissage. Il faut prévoir des surfaces pour écrire et supporter des ordinateurs, des livres et d'autres matériels. Penser à l’importance d’imbrication de l’extérieur et de l’intérieur, à l’équilibre de l’éclairage naturel et artificiel, la sonorisation et à la canalisation du bruit extérieur… Stimulation sensorielle: Les environnements antiseptiques composés de rectangles blancs avec des plafonniers et des sols carrelés insipides créent une ambiance peu propice à pour les occupants de ces espaces. Les êtres humains aspirent à la couleur, à un éclairage naturel et adapté à la tâche, et à des formes de pièces intéressantes. La génération actuelle, sensible aux émissions télévisées sur la rénovation de la maison et aux exemples d'espaces stimulants dans les cafés et les clubs qu'ils fréquentent, semblent particulièrement sensibles à l'ambiance. Soutien technologique: La génération actuelle s’attend à une utilisation transparente de la technologie. Avec l’évolution de la technologie, des appareils plus petits voyageront probablement avec les utilisateurs qui s’attendront à des environnements sans fil, à la capacité de se mettre en réseau avec d’autres appareils et véhicules d’affichage, ainsi qu’un accès à l’électricité, et des espaces avec des capacités plug-and-play plus flexibles.

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FIGURE 36: Nordic Health Lab / Arcgency Laboratoire vivant, batiment flexible, dynamique, tactile et spacieux, sytème durable.et qui s’adapte à une culture agile, capable de s’adapter aux changements. Source : Archdaily

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La décentration: En mettant l’accent sur les principes du socioconstructivisme, les espaces doivent véhiculer le co-apprentissage et la co-construction des connaissances. Pour l’architecture, cela implique de considérer l’ensemble du lieu de travail ou d’étude comme un espace d’apprentissage plutôt que de mettre l’accent sur les salles de classes. Il s’agit de fournir des lieux omniprésents pour la discussion et l’étude. Le collaboratoire: Un Co-laboratoire, tel que défini par William Wulf en 1989, est un « Centre sans murs, dans lequel les chercheurs du pays peuvent effectuer leurs recherches sans égard à l’emplacement physique, interagir avec des collègues, accéder à l’instrumentation, partager des données et des ressources informatiques, et accéder l’information dans les bibliothèques numériques » (Wulf, 1989). De plus en plus, les bibliothèques reconnaissent le besoin d’espaces de travail qui permettent l’interaction entre les individus. Le mobilier, l’affichage des ordinateurs et l’aménagement de l’espace favorisent le travail en groupe. Living-Learning Spaces: penser à la vocation émotionnelle des espace d’apprentissage en plus de leur vocation académique, penser en l’occurrence à la modularité, à la flexibilité et à l’approvisionnement technologique et intellectuel des espaces. Fournir les commodités nécessaires au bon déroulement de l’apprentissage, l’’échange, la lecture, le repos, le sport, la culture, l’art, la mobilité…

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FIGURE 37: UMEA School of architecture. Création d’un cadre d’apprentissage dynamique, ouvert et favorable à l’inspiration et à l’innovation.. Adapté au domaine d’apprentissage qui s’y présente.. Architectes: Henning Larsen Architectes Source : Archdaily

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- L’INTERSTICE :

Ces lieux par lesquels ces jeunes passent dans la ville ou dans des espaces bâtis et qui ne sont jamais considérés comme identifiables, qui se limitent parfois à des lieux de passage ou de liaison et qui prennent parfois des destinées de délabrement, d’oubli ou d’indifférence. Il faut dire que ce sont les lieux les plus importants d'un bâtiment, appelés aussi « les interstices ». Espaces intermédiaires - escaliers, couloirs, transitions, porches, vestibules, ces interstices déterminent si quelque chose est un simple bâtiment ou une architecture. L'attention particulière accordée à ces espaces rehausse la conception et philosophie globale d'un lieu de vie. La question de ce qu’ils peuvent apporter comme valeur ajoutée à la ville apprenante est légitime. Ces interstices restent les espaces les plus fréquentés par leurs usagers, ils sont toujours vécus de la même manière, et sont alors très favorables à la rencontre, à l’échange ou plutôt pour marquer une pause, un changement physique ou bien psychologique,. Certaines universités utilisent leurs escaliers, leur hall d’entrée ou leurs couloirs comme des espaces de détente et de paroles. D’autres les utilisent comme espaces de transmission de messages, de sensibilisation ou d’exposition… Les apprenants sont très ouverts à l’acculturation ou la théâtralisation des espaces, et sont réceptifs aux messages transmis par la société, qu’ils soient matériels ou immatériels. La ville apprenante se doit donc d’être une ville ouverte à l’éveil de ses jeunes, jalonnée par des espaces de transition de valeur, car chaque trottoir, chaque escalier ou chaque entrée de bâtiment est un lieu de transmission, et il faut donc en profiter pour favoriser l’attention et l’implication de l’individu au sein de son espace. Plusieurs villes utilisent parfois leur passage piéton, ou leurs limites de trottoirs pour transmettre des messages de paix, de solidarité ou d’entraide…, ou leurs façades les plus populaires comme support d’exposition photographique ou filmographique culturelle, afin de mettre tous les acteurs sur un même piédestal et de leur octroyer le droit à l’information universelle et à l’éveil.

27

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René Roussillon, « Espaces et pratiques institutionnelles. Le débarras et l’in-

terstice » 28

Mozart


ou l ai ice v tra latr e de égu du n e u lie ur r susp . » n n e l o u i t 7 a t 2 s -il a v l e t s» s e e L e n u ce vé ? ution te q i t s it r ri et t e p c s t n L’in pace ice i é de 25 « es erst bilit un l’int cida é de l’ind à

« La musique n'est p notes, as da mais d ns les a n s les deu le silen x » 28 ce ent re 103 Pinterest;com


FIGURE 38:

Campus Roskild, Danemark Source : Archdaily

FIGURE 39:

Jåttå Vocational School, Norway Source : Archello

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FIGURE 40: « THE PASSENGER MONS

»

« Le Passager » symbolise le flux de personnes et leur évolution culturelle occupant la rue de Nimy depuis son origine au XIIIe siècle. Fonctionnant comme l'entrée principale vers la Grand Place de Mons. Quinze s'est donné pour mission de transformer les villes en musées à ciel ouvert Source: rtbf.be rtbf.be/article/le-passenger-d-arne-quinze-est-de-retour-a-mons-9110540

FIGURE 41: REDBALL À BORDEAUX Le « RedBall Project » est une oeuvre d’art pensée par Kurt Perschke Elle apparait et disparaît au sein de la ville dans laquelle elle se trouve une invitation au jeu, où le spectateur doit suivre sa trace dans la ville et même dans le monde entier. Source: Histoiredelartai2. wordpress.com histoiredelartai2.wordpress.com/2017/11/28/le-redball-project-un-voyage-a-travers-les-villes/

FIGURE 42: MEDINA OF FEZ Rue multicolores, garnie par des œuvres artistiques marocaines. Un réinterprétation des interstices dont le but est d’inviter le visiteur, de déclencher une émotion et rappeler le caractère culturel de la ville. Source: kevinandmanda.com .kevinandamanda.com/fez-morocco/

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- LE MOUVEMENT :

Le mouvement fait partie de toute chose, mouvement de l’air, de l’objet, de l’idée, de l’humain, du temps… Dans la ville apprenante, cette notion prend une importance capitale. L’apprentissage lui-même est une activité mouvante, dont l’élan dépend des outils mis à disposition. Ici on parlera du mouvement plutôt physique, qui se reflète dans les moyens de transports, l’intelligence des articulation architecturale et urbaine, et la facilité d’accès au lieu d’information.

FIGURE 43: Les moyens de transports font partie des critère d’évaluation de la qualité d’une ville apprenante; Celle ci se doit de faciliter l’accès à ses usagers afin de permettre un accès facile à l’information également et donc un déroulement efficace des événements. Source : Production person-

Efficacité du mouvement selon le moyen de transports :

Lieu non favorable à la circulation

Lieu contenant un seul outil de circulation

nelle.

Lieucontenant plusieurs outils de circulation

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Efficacité du mouvement selon l’articulation urbaine ou architecturale::

Articulation

non

ré-

fléchie

Articulation

réfléchie

mais pas intelligente

Articulation intelligente, car attribue un annexe au point B, qui est plus

FIGURE 44: L’articulation des outils (réseaux routier, piéton...) permettant le mouvement dans un milieu urbain permet de déterminer son efficacité et sa durabilité. Cette notion est à prendre en considération dans la ville apprenante car l’accessibilité intelligente contribue à son intelligence. Source : Production personnelle.

proche

Efficacité du mouvement selon la facilité d’accès à l’information :

Mouvement inefficace: l’infrastructure se trouve à la marge du milieu de vie

Mouvement

assez

efficace: le milieu contient au moins une infrastructure

Mouvement très efficace: le milieu contient plusieurs infrastructures, l’information est diffuse.

FIGURE 45: La mise en place des plateformes et des infrastructures nécessaires à la communication de l’information est importante dans la programmation de la ville apprenante. Elle s'appuie évidemment sur la volonté de prendre en compte les besoins des apprenants à l'échelle de la ville et de faire entrer en synergie plusieurs pôles programmatiques, mais aussi de donner un rayonnement à l'échelle de la ville qui pourrait contribuer à désenclaver les lieux d’information spatialement tout en réactivant une connectivité sociale. Source : Production personnelle.

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2- LE TROISIEME LIEU:

Les 4 caractéristiques cités précédemment, résument l’objet d’une ville berceau de l’éducation. Mais alors cette ville a bien besoin d’être soutenue, maintenue et assurée par un support, un socle qui sera composé de 3 piliers, à l’image du concept de trépied, et qui sont le premier lieu, le deuxième lieu et le troisième lieu. Le 1er lieu : la maison, le plus important de tous : environnement régulier où l’individu grandit, aura un plus grand effet sur son développement tout au long de sa vie, de l’enfance jusqu’à la vieillesse. Le 2ème lieu : le travail, cadre de travail qui arrive à l’âge adulte en général et occupera une grande partie de sa vie, réduit l’individu à un seul rôle productif, favorise la compétition et motive les gens à s’élever au-dessus de leurs semblables. Fournit les moyens de vivre, améliore la qualité de vie matérielle et structure des heures interminables pour une majorité qui ne peut pas s’organiser par eux même. Mais alors qu’est-ce que ces troisièmes lieux ?

«The third place is a generic designation for a great variety of public places that host the regular, voluntary informal, and happily anticipated gatherings of individuals beyond the realms of home and work »

29

108

29

Ray Oldenburg, The great good place, Da Capo Press, 1989, 3840.


1er lieu

2eme lieu

1er lieu

2eme lieu 3eme lieu

FIGURE 46: Comme pour le trepied, le 3eme lieu constitue le 3eme pied qui permet de tenir en equilibre. Source : Production personnelle.

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Le sociologue américain Ray Oldenburg, dans son livre The great good place (1989), définit le tiers lieu comme étant un lieu hybride, qui n'est ni la maison ni le travail. Agissant comme le noyau des paramètres de la vie publique, il désigne une variété de lieux publics, de rassemblement volontaire, informel et anticipé, ayant leurs habitués. Le classement de ces trois lieux correspond au degré de dépendance individuelle à leur égard. L’individu a besoin d'un logement même s’il ne travaille pas, et travaille souvent plus d'heures qu’il n'en passe avec des amis et des voisins. Même en termes de temps, l’individu passe plus de temps à la maison qu'au travail, et au travail plus que dans le tiers lieu. Avant l’industrialisation, le travail se faisait à la maison, parce le 1er et le 2eme lieu représentait une même entité. L’industrialisation a séparé la sphère privée et publique, le lieu de travail s’est donc détaché du lieu de vie et est devenu complétement séparé même en termes de distance, et par conséquent loin de l’esprit de la vie de famille. Le tiers-lieu s’est présenté comme une solution du contre le stress, et l'aliénation Son importance varie selon le contexte culturel et l'ère historique. Dans les civilisations grecques et romaines, la valeur du public et du citoyen devait être affirmé par l'architecture des villes, et ce en présentant des lieux de rassemblement pour les citoyens, comme le forum, l'agora, les colisées, les théâtres et les amphithéâtres… qui étaient de grandes structures gratuits et ouverts aux citoyens. Plusieurs exemples de lieux de socialisations se sont présentés par la suite dans certains pays comme: le « Victorian gin » au Royaume-Uni, l'« arabian coffee shop » au Maghreb, la « le giubbe Rosse» en Italie ou encore les « salons, cafés, clubs littéraires » de la vie intellectuelle française ,

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FIGURE 47: Les 7 caratéristiques d ‘un tiers lieu. Source : Production personnelle.

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Aujourd’hui, le tiers lieu prend toujours une très grande importance dans la vie de l’individu, aussi implicite ou non manifestée soit elle, elle reste toujours située dans son besoin de se réfugier, se défouler ou juste changer d’espace, il est encore plus en prolifération dans les villes qui sont en expansion géographique et qui urbanistique, et se présente sous plusieurs exemples :café, espaces de coworking, espaces publics… Ray Oldenburg a conféré 7 caractéristiques au troisième lieu dans le second chapitre de son livre: Un terrain neutre, Le tiers lieu se trouve dans un terrain neutre , sans valeur spécifique, il peut accueillir tout le monde sans condition et apporter à chacun le même sentiment d’appartenance et de confort. Un égalisateur : un lieu qui ne fait pas de différence entre les différents statuts sociaux inclusif, où les gens sont le même pied d’égalité. Lieu de conversation: son objectif principal est l’échange, l’interaction, la sociabilisation, le bien être. Accessible: un lieu dont l’accès est ouvert et facile à tous et dont les services sont à la portée de tous les usagers Lieu d’habitués : sa vraie valeur se dessine par le comportement de ses usagers, car ce sont eux qui déterminent de socialisation et d’égalisation par la façon dont ils y agissent, c’est un lieu fait par ses habitués pour ses futurs habitués. Un profil bas: un lieu qui ne cherche pas à avoir une distinction particulière. Ludique: comme il n’a ni valeur hiérarchique, ni distinction particulière, ni pression reliée au travail, il se présente comme un environnement de tranquillité, un lieu chaleureux et au service de tout le monde.

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FIGURE 48: Le Tiers Lieu, un objet socio-spatial pouvant à la fois exprimer l’idée d’émergence porté par une minorité tout comme celle de transition, avec les communautés. Source : Prima Terra : conception Alexis Durand Jeanson, graphisme Sonia Woelfhttps://www.prima-terra.fr/2019/10/tiers-lieux-de-lobjet-emergences-lobjet.html

flin et Mathilde Cota

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Les Fablabs, les Living Lab, les Media Lab, Makerspaces et Hackerspaces… sont tous des espaces qui s’adressent plus aux personnes intéressées par la création, le design, l’architecture, ou alors le numérique, le multimédia... Ils détiennent des machines spécifiques permettant l’expérimentation et l’élaboration d’objets ou de programmes informatiques/médiatiques. Ces lieux associatifs s’apparentent à des micro-usines de prototypes en passant par toutes les phases : conception, fabrication, marketing, conceptualisation. Les échanges et conversations (généralement réservés aux espaces tels que la cafétéria ou le restaurant) sont au cœur de la démarche.

LE COWORKING SPACE L’espace de co-working est un espace de travail partagé, porté par une communauté d’utilisateurs généralement nomades pouvant louer des espaces disposant de tous les services de confort et d’ergonomie (bibliothèque, café, pc portables, prises…) et qui leur donnent la possibilité de nouer des synergies avec les coworkers. C’est l’un des plus grands exemples de tiers lieu. Il est privilégié pour son environnement convivial et son caractère de « open space » sans pression hiérarchique. L’essor du coworking est donc l’une des manifestations les plus innovantes et technologiques pour la génération Y, qui prône la communauté, la collaboration et la recherche d’environnement stimulant, et qui est épris de mobilité et d’autonomie

FIGURE 49: Espace coworking

LA

RUCHE Paris

Source: .webmanagercenter.com/

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LE FAB LAB

Les laboratoires de fabrication (Fab Labs) sont des ateliers accessibles au public qui proposent des technologies de fabrication numérique et des outils électroniques à tout le monde. Les Fab Labs perpétuent une tradition de lieux de bricolage (DIY) avec des technologies pour bricoler et inventer. Ils sont à l'origine de ce que l'on appelle aujourd'hui le "Maker Movement". Les Fab Labs ont joué un rôle déterminant dans la promotion de l'impression 3D, car c'est là que les imprimantes 3D étaient accessibles au public.

FIGURE 50: E Fez Art Lab, Maroc (Laboratoires d’artistes) Source: Facebook/ Fez Art Lab

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LE LIVING LAB

Le living lab ou « laboratoire vivant » est un concept créé pour soutenir les processus de développement de technologies de l’information et de la communication (TIC) centrées sur l’utilisateur. Un living lab se définit à la fois comme un environnement et une approche. Cette démarche accompagne un processus d’innovation propice à l’élaboration des scénarios d’usage en appartement-laboratoire et aux expérimentations en conditions réelles dans l’habitat quotidien. La démarche consiste à impliquer des usagers dans la conception de futurs outils technologiques et de services. Le but du living lab est d’orienter ladite technologie vers la simplicité de mise en œuvre et d’utilisabilité, en pensant l’interaction homme-machine dans son environnement et son contexte d’usage

FIGURE 51: Principes et caractéristique du Living Lab

Source: Inspiré de la représentation de Kris Steen dans esearchgate.net/

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Chacun dans ces espaces est invité à venir avec ses idées pour les mettre en pratique, et peut demander de l'aide à une personne plus compétente sur la question. Certains lieux ont mis en place des concepts pour favoriser l'esprit de communauté tels que : des concierges qui gèrent l'organisation du lieu, des activités, des conférences.. Les tiers-lieux invitent au bricolage, comme mode de compréhension et de production basé sur l'expérimentation. Il s'agit de ne plus être un consommateur passif mais de rejoindre les rangs de producteurs. Produire dans des lieux ou l'espace, les outils, l'expérience et le savoir sont partagés, en collaborant et pour collaborer. Le « faire », c'est apprendre par la pratique (Learning by Doing), en vue d'une émancipation (Do It Yourself) qui favorise l'autonomisation (Empowerment). De nouveaux outils (imprimantes 3D, dé- coupeuses lasers ... présents dans les Fablabs), offrent une nouvelle forme de bricolage, un bricolage collectif et interconnecté, le bricolage à l'ère numérique.

FIGURE 52: Exemple d’espace de Tiers Lieu implanté en pleine rue de Washington, Navy Yard

Source: com

PhillyVoice.

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Pour résumer, on peut dire que les tiers-lieux se caractérisent de la manière suivante: Collaboratif: espace de rencontres et d'interactions sociales, de collaboration, de pratique du « vivre ensemble », qui aide à la création de projets et d’innovations Interactif : Lieu favorables aux rencontres et à de potentiels partenariats professionnels, et qui permettent de développer le réseau social et économique de leurs usagers. Culturel : C’est un lieu de confluence culturelle, intergénérationnel, qui ouvrent les portes vers de nouveaux domaines et de nouveaux domaines d’apprentissage, et permettent le partage du savoir culturel. Créatif/Innovant : Une «fabrique d'innovation», le tiers-lieu est basé sur le travail, l'échange, l'innovation et la créativité qui peuvent aboutir à des projets ou des créations concrètes, source de richesse financière. Dynamique/Evolutif : Le tiers-lieu peut se présenter comme un centre de ressources pour la ville et les usagers, une source dynamique pour le développement du territoire.

FIGURE 53: Exemple d’espace de Tiers Lieu implanté en pleine rue de Washington, Navy Yard

Source: Production personnelle

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3-BENCHMARKS :

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MODELE DE LA MEDINA DE FÈS: Un réseau urbain auto-suffisant ?

RIVERSIDE MAIN LIBRARY / JOHNSON FAVARO

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121 ssuu.com/dida-unifi/docs/le_signe_de_la_medine-web


MODELE DE LA MEDINA DE FÈS: Un réseau urbain auto-suffisant ?

Modèle d’une ville fusionelle: Modèle d’une ville fusionnelle :

Fès El Bali, fondé en 798 et 808 par les Idrissides, est un modèle urbain reflétant les principes d’une ville homogène et auto-suffisante, Modèle de ville compacte où tout est proche et disponible, où la densité d’équipements, de services, de commerces, d’artisans est grande et où le riche comme le pauvre peuvent trouver ce qu’ils cherchent. Elle a longtemps représenté l’exemple d’une ville à plusieurs vitesses, par la multitude de ses services, et par le réseau d’accès très connecté qu’elle offrait aux habitants. Cette ville a été pensée dans un mécanisme durable dont le but est de promouvoir son développement automatiquement au fil du temps. Malgré le fait que le mode de vie interne pouvait paraitre trop intégratif, la Medina demeure un système ingénieux de développement durable. La qualité d’éducation y est emblématique, du fait qu’elle s’insérait dans un écosystème concentré, composé de lieux de culte, lieux académiques, logements, espace de rencontre, maillage piéton connecté... ce qui permettait la création d’une énergie accélérée au sein de la ville et automatiquement propagée sur les autres volets socio-économiques, à l’image de plusieurs vagues qui se heurtent en créant encore plus d’impact. L’idée de créer une accessibilité exclusivement piétonne contribue fortement à l’efficacité de cet écosystème, car cela permet de canaliser l’énergie du mouvement des habitants et d’homogénéiser le mode de vie interne de telle sorte à donner une même chance à tout le monde et de mettre les gens dans les mêmes conditions. Ceci permet de promouvoir l’échange social-économique et socio-culturel, et de propager l’information entre tous. Un simple exemple peut s’illustrer dans la place Seffarine dans laquelle on retrouve des activités d’artisanat, et qui se trouve près de l’université Quarawiyine, emblème de culture et de science, tout dans un quartier entouré d’habitations, lié par un maillage piéton.

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Quartiers connectées, massifs, fabrique de voisinage

Réseau éducatif fusionnel, complémentaire, accessible, connecté.

Réseau d’accessibilité pietonne connectée, parcours piéton praticable, LIANT COMPACT.

FIGURE 54: Schéma explicant l’idée de compacité de la fabrique de la Medina de Fez.

Source: Source sonnelle

per-

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La particularité de la Medina réside dans sa composition et multi disciplinaire hermétique. Elle a constitué un noyau culturel massif et partagé entre tous ses habitants. Entre Medersa, Places publiques, Mosquées, Souk, Lieux de culte, Musées, Commerces, Foundouks, Artisanats (tannerie, orfèvrerie, tapisserie, sculpture, peinture,...) ainsi que l’Université al Karaouiyine et la place Jnane Sbil, tout dans une architecture identitaire composée majoritairement de matériaux fabriqués sur place, la médina revêt une identité de ville autosuffisante, qui promeut l’échange et l’apprentissage, et qui donne l’accès à l’information à tous. Sans oublier ces artères piétonnes distribuées de telle sortes à organiser la circulation Toute la Medina est chargée de symboles, de messages, de traditions et de traces du passé. C’est une ville conservatrice de son patrimoine, qui s’intéresse énormément à la transmission. En termes d’environnement d’apprentissage, nous pouvons dire que l’apprenant vivant à la médina apprenait tous les jours à travers son parcours de la ville qui était à chaque fois jalonné par un savoir-faire. Un musée à ciel ouvert, interactif, vivant, communicatif et qui développe tous les jours à travers l’évolution de ses visiteurs. Le savoir y était concentré, propagé et accessible. La religion a également joué un grand rôle dans la constitution de la Medina, et ceci se voyait même au niveau des architecture (arcs, calligraphie...) allant en harmonie avec l’apprentissage religieux qui se fait au sein des Mosquées et des Medersas, l’apprentissage de cette matière se faisait même à travers son lieu, une façon d’harmoniser et de compléter le tableau éducatif dans lequel l’apprenant est inséré.

124


125


La ville est constituée par deux répertoires de formes articulées pour composer la totalité du plan urbain : les espaces pleins ou fermés (les maisons, les mosquées, etc.) et les espaces vides (les différentes ruelles). Des grandes voies principales quasi rectilignes où tout le monde pouvait circuler, mais sans vraiment rentrer, en passant par les rues secondaires donnant accès aux quartiers, aux petites impasses familiales privées qui isolent et protègent les maisons des regards des étrangers, il existe un réseau hiérarchique de voies qui donne au plan urbain sa forme particulière. Ce réseau hiérarchisé définit la médina comme un lieu ouvert à l'échange, un lieu où l'on entre, un intérieur. Mais cet intérieur limité par l'enceinte, se fermait la nuit par les portes de la ville, formées en chicane, et se transformait en dispositif de fermeture et d'exclusion, d'imposition et de taxation, de contrôle et de sélection. Ainsi, l'espace de circulation pouvait se transformer également, selon les moments et les conditions, en espace fermé. En effet, c'est le degré d'ouverture ou d'accessibilité et le degré de fermeture et d'exclusion qui définissaient l'importance des voies dans cette ville. Ce réseau de pénétration est centripète. Sa centralité ne se reflète pas directement sur le lieu : elle est plutôt fonctionnelle. Il existe des lieux privilégiés qui commandent et organisent le plan urbain de Fès et la hiérarchie des parcours : la mosquée, le souk, les portes de la cité et la ville royale de Fès Jdid. Le réseau de ruelles de la médina présente trois catégories de voies : les artères principales, les ruelles secondaires et les impasses. Les artères principales : lieux d'échanges et de rencontres Les principales voies sont celles qui font la jonction du centre spirituel et économique d'où se ramifient les rues et ruelles secondaires pénétrant dans les quartiers résidentiels, avec les portes principales du rempart. Ce centre est composé d'un ensemble extraordinairement puissant : la Karawiyyine, foyer de rayonnement intellectuel et cœur spirituel, l'éminent sanctuaire de Moulay Idris, le saint patron de la ville, la Kissariya et toute la masse des souks mitoyens. Cette masse compacte constitue le pôle de gravitation et de convergence de l'interaction sociale. Lieu d'échange, de culture et de prière, il est l'expression de l'unité de la ville. Il attire et centralise les flux de capitaux et d'informations, les métabolise et les distribue dans le corps de la cité.

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FIGURE 55: Réseau éducatif de la médina

Source: Source personelle

FIGURE 56: Schéma du métabolisme de la Medina de Fez: chaque noyau inflige son impact sur l’autre en finissant par créer un grand noyau interconnecté

Source:

Source

per-

sonnelle

FIGURE 57: L’échange dans la ville permet d’améliorer la qualit de vie ce qui permet de promouvoir l’éducation, qui elle même fait appel à l’échange.

Source: Source sonnelle

per-

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2-MÉDIATHÈQUE TROISIÈME LIEU À THIONVILLE

128


129


2-MÉDIATHÈQUE TROISIÈME LIEU À THIONVILLE

La médiathèque de Thionville représente un emblème de travail et d’échange dans la ville. C’est un lieu qui accueillant et ouvert à tous, donnant aux apprenants la facilité d’accès à l’information et à la rencontre. Son articulation architecturale renvoie à l’envie de créer des espaces ouverts, sans barrières, communicatif et diversifiés. Les espaces de travail collaboratif sont conçus de manière à créer une ambiance favorable à l’échange et la concentration. Ses façades ouvertes permettent de donner l’allusion d’être à l’extérieur tout en étant à l’intérieur, une façon de faciliter la pratique de la ville et de démontrer que celle peut s’adapter aux besoins de ses habitants. Les formes adoptées sont organiques, ce qui assure l’idée d’un espace en même temps sérieux et ludique. Plusieurs espaces extérieurs sont aussi aux services des usagers de ce bâtiment.

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FIGURE 58: Shemas du plan intérieur

Source: Dominique Coulon et associés.

131


Situation du bâtiment en plein centre de la ville, faisant de lui un noyau central d’apprentissage ludique et d’innovation. C’est un lieu visible et FIGURE 59: Documents techniquees

Source:

communiquant avec le monde extérieur.

Dominique

Coulon et associés.

Les formes organiques du bâtiment rappellent

Transparence

l’esprit ludique et polyvalent de l’espace. Il bénéficie d’un patio et de façades majoritairement ouvertes, permettant l’accès de la lumière pour favoriser la transparence et la perméabilité avec l’extérieur. Ses façades sont traversées par un ruban de verre laissant percevoir l’univers contenu dans le programme, donnant le sentiment d’ouverture sur le monde extérieur. Patio central

132


L’articulation des espaces intérieurs se fait de telle sorte à créer des bulles diversifiées dont chacune présente une activité différente : loisir, lecture, informatique...

Les façades sont faites à la manière d’un ruban qui entoure tout le bâtiment et qui crée par sa présence les vides, les pleins, les formes... Ce bâtiment bénéficie d’une rampe jardin qui le parcours en long, donnant la chance de parcourir la forme de ruban et d’en faire un espace en mouvement, actif.

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FIGUREs 60: Ambiance interieurs et exterieurs

Source: Dominique Coulon et associés

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3- LA MAISON DES FEMMES D’OULED MERZOUG

Ouled Merzoug est un petit village situé dans la province de Ouarzazate, au Maroc. Ses habitants prennent des initiatives pour que ce contexte rural devienne un modèle contemporain durable. Ils ont construit leurs bâtiments éducatifs avec des matériaux locaux, dans une conception bioclimatique. L’école maternelle d’Ouled Merzoug a été réalisé avec BC architects & studies et le soutien de la fondation Goodplanet Dans cette partie très rurale du Maroc, le rôle de la femme est d’une importance capitale pour assurer la survie de la famille. Renforcer l’autonomie des femmes pour assurer un avenir durable est donc l’objectif de l’association des femmes d’Ouled Merzoug. La maison des femmes leur permet d’organiser des cours d’alphabétisation, d’échanger leurs expériences, de gagner une confiance en elles et de développer davantage leur artisanat local. Aussi, elles peuvent transmettre cette éducation et ces valeurs à leurs enfants. Cette Maison des femmes est conçue grâce aux échanges permanents entre la communauté et des étudiants participant au programme post-diplôme « Building Beyond Borders » de la faculté d’art et d’architecture d’Uhasselt. Dans cette collaboration, tous ont investi leurs temps et leurs efforts dans des techniques de construction durable et écologique, utilisant des ressources locales. Les étudiants ont eu l’opportunité de concevoir et construire un projet avec la communauté locale, par une expérience d’immersion très instructive. Environ 350 femmes vivent dans ce village. “L’Association des femmes d’Ouled Merzoug” assure l’organisation de cette Maison : Une Maison pour les femmes, gouvernée par des femmes.

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FIGURES 61: Plan est image exterieure

Source: archdaily

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Ce bâtiment répond au besoin d’intégrer les femmes de Ouled Merzoug et de leur offrir un espace éducatif qui répond à leur attente et leur savoir-faire. Il s’agit également d’un espace d’échange et d’apprentissage constitué d’ateliers de travail. L’ingéniosité de cet exemple réside dans le fait d’avoir consacré un bâtiment flexible et hybride aux femmes de ce Douar, tout en s’intégrant dans leur milieu et en respectant leurs attentes. Il s’agit d’une architecture purement bioclimatique à l’image du mode de construction de cette région, et qui se dilue complètement dans son espace. Elle offre un contact direct avec l’extérieur, et se présente comme un lieu logique et légitime à la vie éducative de ces femmes. On peut la considérer comme une forme d’espace Tiers Lieu, car elle répond à un besoin dans la flexibilité et la liberté des choix, et a pour but de promouvoir l’apprentissage à une certaine catégorie de personnes, tout en leur laissant le libre accès à l’extérieur et sans contraintes temporelles. C’est un lieu encourageant, qui assiste cette catégorie d’apprenants dans la réalisation de leurs travaux.

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FIGURES 54: Espaces intérieurs.

Source: archdaily

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//Conclusion

Sur cette deuxième partie, nous avons compris com- ment la ville apprenante se constitue, à travers les espaces qu’elle procure : la facilité du mouvement, ses interstices, son identité... Nous avons parcouru plusieurs exemples d’espaces de travail collaboratifs qui peuvent accompagner la structure académique de telle sorte à pouvoir créer une narration urbaine logique et homogène. Le tiers lieu se présente dans la ville apprenante comme un espace indispensable à son équilibre. Il permet de définir une jauge éducative convenable aux apprenants, en leur offrant la possibilité de découvrir, d’apprendre, d’in- nover, dans les principes de l’échange et de la rencontre. Ce sont des critères très importants à l’accomplissement d’un environnement d’apprentissage abouti, surtout à l’ère du numérique, où l’information devient accessible à tous et où l’aspiration à un monde adaptable devient de la plus haute importance.

140


141


142


//Introduction I - F è s : u n c ad re urbain à mettre à nive au pour le s appre nants - H is toi re et Es pa c e s ( mé d i na e t v i lle n ou velle) - Do n n ées st a ti s ti q ue s - En qu ête a u prè s d e s j e une s a p p ren an t s - A s p ect s de di s f o nc ti o nne me nt

146 146 148 154 157

I I - L a c ap i tal e s cientif ique et s pi ritue lle : un patrim oine à co n s er ve r

160

- Fè s ci té du pa tr i mo i ne ma té r i e l et immatériel :

160

- C o n ci l i er en t re l a v i e d e s j e une s appren an t s et la ville scien t i fiq ue

161

III : L ’a p p re n t i s s age non évolutif : é lé m e nt dé cle nche ur pour fa vo ri s e r l a c réation d’ un Tier s lie u à Fè s - L ie u i den ti ta i re re c o nna i s s a b l e à t raver s des mét h odes média t r ic es - Inc r u sta ti on d a ns l e ti s s u ur ba i n - Se n si bi l i sa t i on c ul ture l l e

162 162 164 166

//Conclusion

143


//Introduction

A travers cette partie, nous allons comprendre l’environnement urbain et social de la ville de Fès, à travers des données statistiques et des analyses historiques pouvant donner une idée sur l’évolution de cette ville et la nature de l’emblème du savoir afin de nous permettre de comprendre ses dysfonctionnements et de mener une réflexion sur les solutions possibles. Nous allons également avoir recours aux techniques de médiation urbaine qui permettront de concilier l’apprenant avec son environnement d’apprentissage et mettre en évidence l’importance du tiers lieu, pour préserver la continuité narrative de son système académique.

144


145


I - FE S : U N C A DRE URBAIN À MET TRE À N IVE AU PO U R LES AP P RENANTS

1- HISTOIRE ET ESPACES : DE LA MEDINA À LA VILLE NOUVELLE

Le passage de la médina à la ville nouvelle marque une vraie rupture dans la logique urbaine et sociologique de la ville. On assiste à un décloisonnement complet de la ville et à un véritable étalement urbain qui déstabilise l’identité première de la Medina. Voici des schémas qui expliquent les étapes du passage de la Medina à la ville nouvelle à travers une ligne temporelle.

809

Le fils et successeur d'Idriss Ier, Idriss II (803-828), créa sur la rive gauche de l'oued Fès un pôle administratif comprenant le palais royal et une

895

mosquée, le tout entouré de murailles + création de noyaux urbains. Fondation de la célèbre moquée Quaraouiyine

devenant

rapide-

ment un des plus hauts lieux d’enseignement spirituel et culturel de tout le monde musulman

1300-50

FIGURES 62: Cartes du developpemnt de la ville de FES. Source: SDAU

146

Un des principaux centres du monde islamique: Médersas (centres d'enseignement coranique) accueillant des étudiants venus de tout le monde musulman. La médersa el Attarin, considérée comme le chef-d'œuvre de l'art mérinide de Fès, les médersas Es-Seffarin ou Bou Inania,,,,


1912

1950-70

Protectorat

-Extension du périmètre urbain. -Indépendance -Apparition des 1er noyaux d’habitat spontané érigés dans les vergers extra-muros, c’est la naissance des Jnanates.

1990

-Période d’intensification de la modernisation de l’arsenal juridique en matière d’aménagement du territoire et d’urbanisme. -Elaboration des outils de planification et développement urbain et de la mise en place d’administrations et de services publics chargés de l’urbanisation. -Intégration des quartiers périphériques : Zouagha et Bensouda , Hajjaj et Sahrij Gnaoua qui seront intégrée dans la ville : 8000ha.

2004

Les années 2000 marquent un grand tournant dans le développement de la ville de Fès. Le tissu urbain de la ville moderne s’est largement densifié au cours de cette période.

La ville connait un véritable étalement urbain au niveau des périphéries, rupture directe avec la Medina et début d’un système urbain dispersé. De nouveaux problèmes se créent comme ceux de la mixité sociale ce qui engendrera une vraie distorsion au niveau de la planification urbaine de la ville. L’apprentissage prend une allure séparatiste, l’échange entre les établissements devient difficile à établir.

147


2- DONNEES STATISTIQUES DATE DE CRÉATION DE CERTAINS ÉTABLISSEMENT D’ENSEIGNEMENT :

1914

Création du Lycée Moulay Driss a Fez sous le nom de « Lycée Musulman Marocain »

1974

Création des OFPPT

1975

Création de l’institution Sidi Mohamed Ben Abdellah Faculté de droit Faculté des sciences

DHAR EL MEHRAZ

Faculté des Sciences Juridiques Economique et Sociales Faculté des Sciences et Techniques Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Ecole Supérieure de Technologie Faculté de Médecine et de Pharmacie Ecole Nationale des Sciences Appliquées Ecole Nationale de Commerce et de Gestion Cité d’innovation et transfert technologique Faculté de droit musulman Centre de la Formation Continue (CFCC)

148

1999

Création de la faculté de Médecine de Fez

2015

Création de l’Université Euromed de Fez

FEZ SAISS


La ville nouvelle de Fès a connu la création de plusieurs pôles académiques à partir de 1914, offrant une multitude

VILLE NOUVELLE

de disciplines et de domaines d’apprentissage. Mais la structure de ses pôles a été faite dans un esprit de cloisonnement et désenclavement académique, les apprenants sont monopolisés par leur espaces éducatif et l’esprit d’échange avec les autres pôles devient de moins en moins présent. On assite alors à une clanisation académique qui perturbe l’identité historique construite au sein de la Medina, et à partir de laquelle la ville a été considérée comme un emblème de la culture et du savoir. B u l l e académique

FIGURES 63: Passage d’un système académique compact à un système dispersé dans la ville nouvelle.

MEDINA

Source: production personelle.

149


115 000 apprenants 750 lycéens

FIGURES 64: Distribution des pôles et établissement dans la ville de Fes

A l’échelle de l’ensemble de la ville, y compris la médina, l’enseignement compte quelque 140 écoles primaires [2000 classes], 50 collèges [1080 salles] et une trentaine de lycées [750 salles]. La ville abrite plusieurs universités : Université Sidi Med Ben Abdal-

Source:

lah [103 000 étudiants], Al Qaraouiyine, l’Université Euro-méditerranéenne et plusieurs centres de formation professionnelle [12 200 élèves dont 35 % assurés par le secteur privé].30

production

personnelle.

Maison de jeunes

FIGURES 65:

Terrains de foot

Structure des équipe-

Pistes d’athlétisme

ments de loisir.

Piscines

Source: production personnelle.

La ville compte 11 terrains de foot, 3 pistes d’athlétisme, 10 piscines, 11 maisons de jeunes.

30

150

Données extraites du SDAU


Espaces culturels Espaces publics

FIGURES 66:

La ville de Fès ne compte que 3 grands principaux parcs publics qui sont : Parc de l’Amérique Latine, la forêt Ain Chkef et Jnan Sbil et quelques petits espaces mal exploités et très peu d’espaces culturels. On constate alors un manque en espaces verts et d’espaces

Distribution de la structure culturelle et des espaces publics dans la ville

de loisirs. Source:

production

personnelle.

On constate par ces trois dernières cartes que la ville de Fès connait un potentiel en termes de structures académiques, et donc une structure démographique majoritairement jeunes, en phase d’apprentissage, mais qu’elle souffre d’un déséquilibre considérable en matière d’espaces verts, espaces ludiques, et espaces culturels. Elle compte que quelques terrains de foot et quelques maisons de jeunes. Son environnement d’apprentissage est encore inabouti. Mais sa structure démographique est complètement adaptée à un futur plan de ville apprenante, d’autant plus que son histoire manifeste un grand intérêt à la culture et à la science. On note alors : - un déséquilibre entre les différents types d’équipements (déficit en équipements de sport, loisir, espace vert et encadrement social) ; un déficit en équipements structurants et de niveau métropolitain (parc urbain, Palais des congrès bibliothèque, Parc d’exposition, stade international, musée, théâtres… etc.

151


FIGURE 67: Carte des flux de déplacement entre zones dans la ville de Fes

Source:

production

personnelle sur base des données du SDAU

Les déplacements au sein de la ville se font majoritairement au niveau de la zone d’Agdal qui comprend le centre économique de la ville de Fès. Les déplacements des apprenants se résument pratiquement à des allers-retours de leur lieu d’apprentissage à leur lieu de vie. Selon les données du SDAU l’arrondissement d’Agdal connait le plus d’habitations modernes, les régions Mérinides, Zouagha, Saiss, représentent les périphéries résidentielles. Nous pouvons en constater que les déplacements se font de manière plus fréquente au niveau de la zone d’Agdal, dans laquelle se trouve la majorité des activités socio-économiques. Les établissements académiques de la ville de Fès se situent de manière dispersée dans tous les arrondissements périphériques.

152


FIGURE 68: Pyramide des âges de la Région Fès- Meknès en 2014

Source:

Haut

Com-

missariat au plan

FIGURE 69: Pyramide des âges de la Région Fès- Meknès en 2030

Source: Haut Comissariat au plan

La pyramide des âges de la ville de Fès de 2014 démontre que sa structure démographique se compose en grande partie de la catégorie d’âge entre 20 et 35 ans atteignant le chiffre de 200 000. La pyramide de 2030, qui illustre à quoi correspondraient les mutations que subiraient les tranches d’âge, démontre également l’importance de cette même catégorie dans la ville, car elle demeure parmi les tranches les plus nombreuses. C’est la tranche d’âge la plus représentative des personnes en phase d’apprentissage, et elle constitue un maillon important du développement de la ville vue qu’elle constitue les nouvelles générations de décideurs, d’où l’importance de leur consacrer les meilleures conditions d’apprentissage.

153


3- ENQUÊTE AUPRÈS DES JEUNES APPRENANTS DE FEZ : Une enquête31 a été menée auprès d’un certain nombre de jeunes apprenants dans la ville de Fès, les résultats sont les suivants :

Diagramme des âges : La majorité des jeunes de Fès ayant fait l’objet de l’enquête se situent dans la tranche d’âge allant de 18 à 25 ans

Type d’établissements auxquels ils appartiennent

Nature de leurs domaines d’apprentissage La nature des disciplines est diversifiée.

31

154

Enquête menée via Google Forms auprès de 40 jeunes apprenants, les diagrammes des résultats ont été générés par Google Forms.


Leur activités para-universitaires: Les arts, loisirs, sport, sciences ressortent en majorité dans leur centre d’intérêt

Réponses à l’envie de partager leurs connaissances avec d’autres types de disciplines. 94.1% sont l’échange.

favorable

à

Réponses aux choix de type d’établissements avec qui ils aimeraient partager leurs idées. 87.9% ne donnent pas d’importance à ce critère

155


Réponses au sentiment de manque en établissement para-universitaire dans la ville. 81.8 ressentent ce manque.

Evaluation de leur environnement pédagogique La plupart le jugent comme moyen

Excellent

Médiocre

Réponse au choix des quartiers les plus opportuns à la création d’une structure para-pédagogique Agdal est celui qui ressort le plus.

156


4- ASPECTS ET DISFONCTIONNEMENT

Du fait du désenclavement académique et des mutations sociales qu’a connu la ville de Fès, l’environnement pédagogique d’apprentissage connait de réels dysfonctionnements, car il se révèle finalement non évolutif et non adapté aux besoins de la société, qui aspire à un monde intégré dans la nouvelle ère du numérique et intéressés par les nouvelles façons de voir et de traiter les choses. Nous avons compris au préalable à travers ce mémoire que les modes d’apprentissage ont toujours connu des changements au fil du temps et à travers plusieurs courants comme le Behaviorisme ou le Socio constructivisme, et qui ont eux-mêmes été créés dans la vision de s’adapter aux nouveaux besoins de chaque période. Fès, en plus de son besoin crucial en lieu accompagnateur des structures académiques, elle revêt un titre sacré de capitale scientifique ce qui met l’accent sur la nécessité urgente de cibler ses dysfonctionnements pédagogiques. Ceux-ci peuvent se résumer à : Une structure viaire encore non avantageuse pour les apprenants qui, dans la plupart se déplacent à pied, Un système académique encore calqué sur des principes obsolètes s’intéressant plus sur le résultat que sur le processus, Une structure sociale hétérogène L’absence de lieu médiateur dans la ville pouvant faciliter l’accès aux in- formation et encourager le travail collaboratif, l’innovation et les nouvelles sciences de manière autonome et flexible, -Le manque de pratique d’accompagnement aux nouveaux apprenants -Peu d’importance à la santé mentale des apprenants et à leur accompagnement psychologique. -Conflit entre les établissements publics et les établissements privés

FIGURE 70: Schéma du creux entre la maison et le lieu d’apprentissage qui handicape la continuité de la structure académique de Fes

Source: production personnelle

157


158


159


II-LA CAPITALE SC I ENT IF IQU E ET SP I R I T U EL LE : UN PATRIMOIN E À C ONSERV ER

1 - CO NC ILI E R ENTRE L A VIE DES JEUN ES APPREN AN TS E T L A VI L L E S C I E N TIF I QUE

FIGURE 71 : Carte de la dégradation de l’impact de la qualité éducative de la ville depuis la Medina jusqu’à la ville nouvelle.

Source: production personnelle

La conciliation de la vie des jeunes apprenants avec la ville se ferait d’abord avec l’idée de promouvoir l’échange entre les différents pôles d’enseignement. Nous parlerons alors du concept de médiation urbaine dont le but est de créer un point intermédiaire entre plusieurs parties distinctes. Dans le cas de Fès, après avoir compris que l’impact socio-culturel commençait à se dégrader depuis le passage de la Medina à la

FIGURE 72 : Carte du besoin en connectivité des structure académiques et culturelles dans la ville pour parvenir à un environnement apprenant favorable.

Source: production personnelle

FIGURE 73 : Interprétation du besoin de connectivité par la mise en place d’une structure médiatrice au sein de la ville pouvant accompagner tous les autres établissements.

Source: production personnelle

160

ville nouvelle, on peut constater que le besoin auquel il faut remédier est celui de la connectivité des structures académiques et culturelles au sein de la ville à travers un système d’échange entre les établissements, qui permettrait de flouter les barrières entre chaque discipline et d’ouvrir les portes à chacun et d’échanger ses idées avec l’autre. Pour ce faire, l’importance de mettre en place une structure médiatrice au sein de la ville se révèle, cette structure se doit d’être placée dans un point stratégique dans la ville, accessible facilement, à l’intersection de la majorité des arrondissements de la ville et pouvant amorcer les notions de l’échange, de la rencontre, du travail collaboratif, de l’innovation... afin d’en faire d’instaurer des principes durables et de pousser la création à d’avantages de projets médiateurs au sein de la ville.


2- T I E RS L I E U COM M E OUTI L DE MISE A N IVE AU URBAIN

Au niveau de la ville, le Tiers Lieu devient un concept très important et décisif de son évolution. Qualifié comme porteur des qualités de médiation et de conciliation entre les autres lieux courants : la maison et le travail, et de création d’un sens commun et d’une vision commune au territoire de vie des usagers généralement. Nous rappelons que le troisième lieu est défini par Ray Oldenburg32 comme « Des lieux qui ne relèvent ni du domicile, ni du travail. Des lieux hybrides qui se situent entre l’espace public et l’espace privé, contribuant ainsi au développement économique et à l’activation des ressources locales ». Il se présente comme une alternative intelligente à certaines appellations des fonctions de l’espace : bibliothèque, médiathèque, parc urbain, lieu de loisir, pôle culturel, plateforme multimodale, qui ont toujours été créé dans la séparation et l’individualité. Le tiers lieu, en revanche, peut se présenter comme un projet médiateur, qui se focalise sur la nature intermédiaire, conjointe et enchevêtrée des programmes afin de réaliser la conciliation. Ce tiers lieu, quoique son action apparaisse ponctuelle dans son contexte urbain, a forcément un impact sur l’ensemble du territoire et de l’environnement urbain qui l’accueille, ce qui en fait indéniablement un réel outil de mise à niveau urbaine. Nous avons vu à la deuxième partie de ce mémoire que les instruments d’une ville apprenante se présentent dans : l’espace public, l’espace d’apprentissage, les interstices et le mouvement. Un tiers lieu dans la ville de Fès se doit donc d’être une réponse spatiale regroupant tous ces critères pour assurer sa fonction médiatrice., d’où la nécessité d’intervenir dans un domaine d’action favorable à l’application de ces principes.

LIEU TIERS LIEU

FIGURE 74:

D’AP- Place du Tiers Lieu dans PRENTISSAGE le schéma de vie de l’apprenant par rapport à son lieu d’apprentissage

Source: production personnelle

APPRENANT

32

Ray Oldenburg sociologue américain, dans un ouvrage paru en 1989, « The Great, Good Place »

161


III - L’A PPRE N T ISSAG E NON ÉVOLUTIF : ÉL É M E NT D É C LE NCH EUR P OUR FAVORISER L A CRÉ AT IO N D’UN TIERS LIEU À FÈS

1 - LIE U I DE NTI TA IRE RECO N N AISSABLE À TRAVERS DES M ÉTH ODES M É DI ATRICES Après avoir défini le tiers lieu comme outil de mise à niveau urbaine au sein de la ville de Fès, il est nécessaire de savoir comment intégrer celui-ci dans un contexte urbain adéquat et ce en suivant des méthodes médiatrices intelligentes et efficaces avec un enchainement logique qui facilite la lecture du conflit et de l’intervention Ces méthodes peuvent se résumer en 5 étapes principales 1-Identifier : Identifier les besoins des deux parties concernées : apprenants et lieu d’apprentissage, pour contextualiser les points faibles et mener une réflexion sur les directives à suivre pour une meilleure connectivité. 2-Comprendre Il s’agit ensuite de comprendre en profondeur la source du problème à travers une analyse exhaustive du comportement des jeunes apprenants au sein de la ville de Fès, et de l’évolutivité du système pédagogique pour parvenir à cibler le sujet et le lieu d’intervention. Ici en l’occurrence, nous avons compris à travers les données et les analyses que les jeunes apprenants ne se sentent pas intégrés totalement dans la structure pédagogique de leur ville, estimant que les conditions ne sont pas favorables à l’échange, à la rencontre, au travail collaboratif et flexible et à l’innovation. Quant à l’environnement, il ne suit pas les dernières tournures de l’ère du numérique et est encore très rigide et fermé, donc non favorable à l’autonomisation et la socialisation du jeune apprenant. 3- Rechercher les possibilités A travers l’enquête menée auprès des apprenants et les données analytiques précitées, les possibilités qui se présentent dans la favorisation de l’échange, du travail collaboratif, du loisir, de l’art, de la science et des nouveaux cadres d’apprentissages (FabLab, Cowork space, Media lab, Art Lab...). 4-Trouver un accord: En trouvant les options les plus favorables à l’évolution des deux parties, apprenants et environnement d’apprentissage, et qui se présentent primordialement dans la recherche d’un lieu libre, accessible par tous et à tous, pouvant servir de Flagship de la ville. 5-Interpréter: La figure 66 représente une interprétation urbaine de la localisation la plus propice à la création d’un tiers lieu dans la ville. La suite de l’interprétation se fera au fur et à mesure à travers l’établissement du programme.

162


FIGURE 75: La médiation doit se faire entre le lieu de vie du jeune apprenant et son lieu d’apprentissage. Source: production personnelle.

FIGURE 76: Etapes synthétisants la méthode médiatrice. Source: production personnelle.

FIGURE 77: Interprétation du lieu d’intervention propice à l’intervention à travers les étapes de la médiation.

Source: production personnelle

163


2 -I NC RUSTATI ON DAN S LE TIS SU URBAIN

L’incrustation dans le site d’intervention s’est faite à tra- vers la recherche d’un épicentre entre les pôles d’apprentissages principaux dans la ville de Fès, pour parvenir à un site conciliant entre les plus grands arrondissements de la ville, à savoir Zouagha, Saiss, Agdal, et sur la voie principale d’entrée de la ville, au niveau du rond-point Ain Sman autour duquel se distribuent les principales artères distributrices de la ville, Av. Bahnini, Av. Mohamed El Fassi et Boulevard Mohamed VI, il sera desservi par tous les réseaux de transports. C’est l’un des points de desserte et de flux principaux de la ville. Ce contexte urbain se présenterai comme un accueil à nouveau Flagship urbain, symbolisant le savoir dans sa nouvelle forme et promouvant les principes d’échange et de réconciliation

FIGURE 78: Représentation du site d’intervention comme l’un des nœuds urbains principaux de la ville.

Source: production personnelle

SITE D’INTERVENTION

164


Principaux

pôles

d’ap-

prentissagepôle

FIGURES 79: Cartes du repérage du domaine d’intervention adéquat à la médiation urbaine dans la ville de Fez par rapports aux princpaux pôles d’appentissages.

Source: production personnelle sur base des cartes du SDAU

Principaux pôles prentissagepôle

d’ap-

165


3 -SE NSI BILI SATIO N CULTURELLE

C’est quoi ? L’idée est de favoriser la promotion de la culture de la ville en créant un axe médiateur entre le projet et la Medina de Fès, dans lequel nous retrouverons des formes d’espaces interstitiels relevant de l’esprit artistique et culturel de la Medina ou de l’esprit de travail collaboratif et d’innovation du projet. Ces espaces pourront se matérialiser en lieu libre d’exposition culturelle, locaux de Coworking amovibles, espaces de loisirs ou de sports, espaces innovateurs... Le but est de promouvoir l’échange entre la Medina, noyau du patrimoine matériel et immatériel de la ville, et le projet médiateur qui sera symbole des nouvelles façons d’apprendre et d’évolutivité culturelle.

FIGURE 80: Carte représentant l’idée de connecter le projet à la médina

Source:

production

personnelle

FIGURE 81: Carte de l’axe reliant leprojet à la Medina et qui sera le sujet de la sensibilisation culturelle.

Source: production personnelle

166


FIGURE 82: Schéma de l’idée de la sensibilisation culturelle entre le projet et la Medina

Source:

production

personnelle

FIGURE 72: Interprétation sur la crte de Fes de l’idée de sensibilisation culturelle.

Source: production 167 personelle sur base de la carte Open Street Map


//Conclusion

La particularité d’un tier lieu réside dans le fait qu’il traite tous les aspects qui constituent une vie en équilibre, pour les apprenants et pour les habitants de façon générale. L’approche qui a contribué à comprendre l’importance du tiers lieu a révélé plusieurs disfonctionnements au sein de la ville de Fès, notamment entre la médina et la ville nouvelle, qui prônait l’éducation et a fini par se séparer de cette approche au fur et à mesure de son extension, ce flashback s’est avéré révélateur de plusieurs sens de réflexion vis à vis de l’apprenant et de son environnement d’apprentissage. Nous avons compris dans cette partie que la ville de Fès est un contexte très propice à la création d’un Tiers Lieu.

168


169


170


PROJET 171


I- INSE RTION DAN S LE SI T E

La site se situe dans une centralité par rapport aux entrées de ville et à ses principaux axes structurants. Il est aussi situé à l’intersection des réseaux d’autobus et des principaux arrondissements de la ville de Fès, Agdal quiconstitue un hyper centre de l’agglomération, Saiss et Zougha. Il est facile d’accès, piéton et routier, parce qu’il est au croisement de 3 axes principaux menant aux différentes extrémités de la ville. Ajoutons ceci au fait qu’il constitue un épicentre pour les différentes structures académiques de la ville (figure 73/partie 3). Toutes ces données en font un site complétement opportun à la création d’un équipement accompagnateur aux différentes structures académiques, et capable de renforcer l’identité de la ville à travers sa mise en place au niveau d’une des entrées les plus importantes, et parce qu’ils se situe au niveau d’une centralité attrayante dans la ville. Il permettra également de décentraliser les flux de mouvement au niveau du secteur d’Agdal et de les redistribuer de façon à créer le juste équilibre dans l’accomplissement des activités estudiantines. L’importance de cette situation réside dans le fait de créer une résonance dans l’agglomération et de se présenter comme Flagship des nouvelles formes et pratique du savoir.

172


FIGURE 83: Structuration des réseaux de transport dans la vile. Réseau d’autobus

Source:

production

personnelle sur base Ligne ferroviaire

de carte du SDAU

Situation du site

BEN DEBBAB

Axes principaux

Périmètre patrimonial

FIGURE 84: Carte du developpement urbain de la ville.

AGDAL

Entrée de ville

BENSOUDA SAADA

ZOUAGHA

MONTFLEURI

ALMASSIRA

AIN CHKEF OOULED TAYEB

Aéroport

Source: production personnelle sur base de carte du SDAU

Hypercentre de l’agglomération

Situation du site

FIGURE 85: Impact de la centralité de la zone d’intervention dans l’ensemble de la ville.

Source: production personnelle sur base de carte du SDAU

Situation du site

173


Intérprétaion de l’idée de sensibilisation culturelle au niveau de la ville :

L’idée de la sensibilisation urbaine citée à la page 166 se traduira par une application des différents critères et instruments d’une ville berceau de l’éducation, que nous avons vu à la partie 2 page 88. Ici nous allons montrer des exemples de sensibilisation à travers la mise en place d’interstices dans la ville, dans des ruelles piétonnes, des station de bus ou juste des espaces tampons. L’intention est d’intervenir dans l’axe qui relie le projet à la Medina, qui démarre à l’avenue Mahmoud El Alqqad et continue sur l’avenue Allal Ben Abdellah, et de faire bon usage des espaces entre deux et des espaces qui passent inapérçus pour injecter soit, des ateliers de création à l’image du prototype des bulles explicité précedemment, servant d’atelier de création pour les artisans de la medina ou les apprentis, ou d’espaces de co-work pour les étudiants... ou encore des espace d’activité de type skate park, ou des expositions d’oeuvres crées par les artisans de la Medina. L’idée ici est de promouvoir l’échange entre le pôle interdisciplinaire d’apprentissage et la Medina qui est l’essence premier du savoir dans la ville.

Utiliser la ville pour mettre en valeur la ville

Medina

Atelier de création

Espace co-work externe

Skate-park

Espace d’exposition Le projet Tiers Lieu

174


Matérialisation de 3 types d’espaces interstitiels

Exemple d’exposition d’oeuvres artisanales produites à la Medina et afficher au niveau de l’axe de

175


II- GÉ N È SE DU PROJ ET

1 - CH OI X DU SITE

Le choix du site d’intervention s’est porté les 5 terrains entourants le rond point AIN SMEN, qui est d’une superficie d’environ 5000m2 et qui constitue l’un des carrefours giratoires les plus structurants de la ville vu qu’il déverse vers les plus grands axes de la ville, à savoir l’avenue Hassan 2, l’avenue Abou Houraira et l’avenue Mohamed Bahnini prolongée par l’avenue Allal Ben Abdellah. Il se présente à l’une des entrées principales de la ville, celle de la route A2, et constitue un repère dans l’agglomération. Il représente l’un des point les plus actifs de la ville au niveau de la circulation routière mais aussi piétonne, en vue des espaces publics qui l’entourent et qui sont toujours fréquentés par les citoyens. L’accessibilité à ces terrains est donc facile et pratique, Ils disposent, de ce fait, d’un potentiel urbain favorable à la création d’un pôle structurant et repérable à Fès.

Avenue Hassan 2 AvenueAllal Ben Abdellah

Avenue Mohamed Bahnini

Avenue Abou Houraira

Entrée de la ville de Fès, à partir de la route A2

176


FIGURE 86: Maillage piéton autour du site d’intervention

Source:

production

personnelle sur base de carte OpenStreet Map

FIGURE 87: Structure carrossable autour du site d’intervention

Source: production personnelle sur base de carte OpenStreet Map

FIGURE 88: Figure de la chaîne d’impact du site dans toute la ville au vu de sa situation stratégique.

production personnelle sur base de carte OpenStreet Map Source

:

177


2 - E N RÉ A LITÉ

178


179


II- GÉ N È SE DU PROJ ET

1 :

1-FavoriserCr l’accessibilité douce autour du rond point Ain Smen et faciliter et sécuriser l’accès pieton vers les espaces urbains qui l’entourent.

Alléger

Rassembler

Divertir

Connecter

2-Création d’un anneau de 10m de largeur reservé à l’accessibilité douce qui sera suspendu. Il permettra d’alleger les flux piétons, de connecter les zones autours, de rassembler et de divertir.

3-Choix des terrains d’intervention. Les deux terrains sur bas du schéma accueilleront la grande partie du projet. Les autres sont des espaces urbains verts existants et accueilleront de nouvelles formes de mobilier urbain.

180


Mobilier urbain Bulles d’apprentissage

Point d’accroche Logements partagés (pour apprenants Parc public/Jeux/Loisirs

Médiathèque / Bibliothèque

4-Intentions: Insérer Adapter Suivre les l’existant Créer une impression Divertir Créer le mouvement

Bulles d’apprentissage

Rapprocher Créer un nouvel environnement

5-L’accès à la couronne se fera par des rampes. Cette couronne donnera accès également vers le rond à travers un élargissement

6-Toutes ces intentions géréreront les interstices urbains au niveaux de la zone d’intervention. Ils donneront lieu à une nouvelle interprétation des usagers de cet espace.

181


2 :

2530m2

Rampe d’accès

7416m2

Mobilier urbain

955m2

Mobilier urbain et éléments de connexion avec le pôle Mobilier urbain

11ha

Couronne

5174m2

Logements + Parc urbain Rampe d’accès

182

Pôle de pratique d’apprentissage


3 :

Travail et création Espaces de travail Ateliers numérique Médiathèque Ateliers de formation Dépôt Salle de travail Sanitaires

Administration Bureaux (secrétariat, comptabilité, direction…) Bureau directeur Salle de réunion Locaux techniques Parkings

Espace détente/ Cafeteria

Partage/ Echange Auditorium Espaces coworking Fab labs Media labs ART LAB Forum de rencontre et de partage

Loisirs et Sports Espace de loisirs et paysagers Skate-park Mobilier urbain diversifié, Parc ludique Espaces de jeux

Espace d’exposition Sanitaires

183


I II-PROPOSITION ARCHIT EC T U R A LE

P L A N M A SSE :

184


N

185


Echange, mouvement, balade Espace vert, divertissement

Espace public, divertissement

Logements partagés, communautaires

Pratique cyclable

Apprentissage, travail, collaboration, loisirs

+3,8

+4,5

+5,9

-Entrées aux bâtiments à partir de l’anneau vers les niveaux R+1 -Fluctuation de la hauteur de l’anneau

186


Cage d’escalier + ascenseur vers rond point

Mobilier urbain en jeu de volume

Elargissement pour créer un espace public et permettre l’accès vers le rond point en escaliers.

Agencement de la couronne

Schéma de circulation

Espaces de socialisation

187


RDC Médiathèque

188


N

Parvis

Espace détente extérieur

Patios

Exposition

Traversant

Ceinture verte Scène

Entrées principales Accessibilité piétonne Accessibilité carrossable

Bulles de travail / d’innovation

189


R+1 Médiathèque

Fléxibilité des espaces intérieurs

190


N

R+2 Médiathèque

191


RDC Logements/,Parc public

R+1

R+2

R+1

192

RDC Logements/,Parc public


N

RDC des logements: Espace de travail, de jeu, de prière, de sport

Skate-park Entrées Espace vert diversifié Espace minéral ludique: mobiliers urbains diversifié, bulles d’apprentissage, jeux créatifs Limite boisée

Accès carrossable Accès piéton Poches de parking Accès principal au logements

193


194


195


Typologie des bulle: 1-Ouverte, publique.

2-Fermée, privée

Le premier prototype est celui de la bulle ouverte et publique, elle sera placée dans les espaces publics qui entourent le site et représentera un exemple de lieu d’apprentissage symbolique du projet pouvant se reproduire dans l’ensemble de la ville, elle est ouverte à tous et présente un espace intérieur de regroupement et d’échange, elle est d’une ossature légère en bois pour faciliter sa reproduction. Le deuxième prototype est celui de la bulle fermée, privée. Celle-ci n’existe qu’au sein de l’espace urbain du pôle de pratiques pluridisciplinaires d’apprentissage. Sa superficie est variable et son intérieur aussi, elle peut servir d’espace de Coworking, d’atelier, de laboratoire ou autres. Son ossature est en bois également et est fermée par mur rideau. Elle fait aussi guise de rappel de l’esprit général et se veut un exemple clair de flexibilité spatiale et de nouveauté en pratique du savoir.

196


Typologies du mobilier urbain:

1

2

Le mobilier urbain est conçu de façon à suivre l’esprit de la morphologie de base. Il sera modelé de plusieurs façons pour permettre un usage diversifié, on retrouvera: 1-Des volumes circulaires inclinés pour s’assoir où s’allonger, l’un en face de l’autre pour créer l’échange. 2-Des volumes circulaires de différentes hauteurs imbriquées les uns aux autres et ayant un multi usage. 3-Des petits volumes dynamiques, également circulaires également à placer dans les espaces de jeux. 4- Des zones de repos et d’échange, semi fermées grâce au jeu de colonnes, pour offrir l’intimité et la sécurité.

3

4

197


élements de structure:

Colonnes blanches en acier

Faux plafond

Mur rideau

Plans de structure

Poteaux

Murs porteurs

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Structure haubanée

Tirants

Poteaux

199


Coupe A-A’

200


A

A’

201


Coupe B-B’

202


203


Coupe C-C’

Façade nord -pôle principal-

204


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Façade Sud

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Façade Est

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Les intentions escomptées dans le projet Tiers Lieu se résument en 6 caractéristiques: -Repérable: par sa situation stratégique en entrée de ville et le maillage piéton et carrossable dont il est desservi. -Vécu: Par sa viabilité, son dynamisme, son impact vis à vis de l’usager, sa réponse aux besoins des apprenants. -Intégré: Par sa morphologie, sa transparence, son articulation architecturale dans le site choisi -Ouvert: Accueillant, accessible, proposant diverses disciplines à tout type d’apprentissage. -Evolutif: adaptable aux différentes situations par sa flexibilité architecturale et sa disponibilité à tout type d’événement académique. -Interactif: avec ses usagers en trouvant des réponses aux différents besoins et en réagissant aux changements de temporalités.

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Repérable Vécu Intégré

Tiers Lieu

Ouvert

Evolutif

Interactif

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CONCLUSION GÉNÉRALE

La ville est notre foyer à tous, apprenants, employés, étudiants… Elle est tout un territoire qui doit combler les besoins de ses usagers. Par mon sujet de thèse, j’ai voulu mettre en exergue l’importance de l’éducation dans la ville d’aujourd’hui, en ciblant ses défaillances et son inadaptation face à son accroissement et à son évolution. J’ai compris alors que ce volet est un paramètre des plus déterminants dans la pratique urbaine et sociale et que pour un avenir meilleur, les apprenants devraient être placés en premier lieu dans l’étude de la programmation urbaine. À Fès plus précisément, la ville spirituelle et culturelle, la ville du savoir et de l’échange, la nécessité de la faire évoluer dans le sens d’une fabrique du savoir et de l’esprit du commun se révèle accrue, surtout lorsqu’on sait qu’elle comprend un grand nombre d’équipements universitaires, de facultés et de lycées, mais qu’elle souffre d’une structure académique encore obsolète. Nous allons donc comprendre l’importance du lieu de travail dans le prisme de la ville 2.0, la ville apprenante et développer l’idée à travers l’établissement d’un Tiers Lieu qui donnera place à l’échange informel, à la connectivité et à la flexibilité, dans un esprit de bulles informatives se distribuant dans toute la ville et prenant origine dans un équipement structurant positionné dans l’un des lieux les plus stratégiques de l’agglomération et le plus adéquat à la révélation de son image de marque: l’entrée de la ville de Fès sur la route A2.

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BIBLIOGRAPHIE:

Ouvrages et articles -Manninen, A. et al. (2007), Oppimista tukevat ympäristöt. Johdatus oppimisympäristöajatteluun, Opetushallitus, Helsinki -Mead M., anthropologue américaine, propos recueillis dans Mœurs et sexualité en Océanie, trad. franç. 1963, p. 29 - Lahire, B. (2000). Conditions d’étude, manières d’étudier et pratiques culturelles. In C. Grignon (Ed.), Les conditions de vie des étudiants (pp. 241-381). Paris: PuF - Richard Florida, The Rise of the Creative Class, Revisited, New York, Basic Books, 2012, 484 p. - Le Breton, 2004a, p. 48 - Dans Pratiques et Organisation des Soins 2009/4 (Vol. 40), pages 283 à 296 -Théories de la socialisation et définitions sociologiques de l’école R. Franç. Socio XXXVII 1996-511-535 - Chaland K., « Pour un usage sociologique de la double généalogie philosophique de l’individualisme », in Singly de F., Être soi d’un âge à l’autre. Famille individualisation, -L’Harmattan, coll. « Logiques sociales », Paris, 2001, tome 2, pp. 31-43. - (1818-1883) philosophe, historien, sociologue, économiste, journaliste, théoricien de la révolution 4, socialiste et communiste prussien. -Bouvier-Ajam, Ibarrola et Pasquarelli, p. 704 - Jane Jacobs, «La mort et la vie des grandes villes américaines» 1961 - René Roussillon, « Espaces et pratiques institutionnelles. Le débarras et l’interstice » - Ray Oldenburg, The great good place, Da Capo Press, 1989, 3840. - Olivier Galland Sociologie de la jeunesse 2011 Armand Colin - Le CRÉDOC, Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie, est un organisme d’études et de recherche au service des acteurs de la vie économique et sociale. Enquête « Conditions de vie et aspirations des Français »

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-Haut Commissariat au Plan :Principal producteur de l’information statistique économique, démographique et sociale et chargé de l’établissement des comptes de la nation -Association française pour le nommage internet en coopération François DUBET Danilo MARTUCCELLI -DEVELOPMENT NEEDS YOUTH, european youth forum, 3e édition, 2010 Thèses / mémoires / recherches -Elin anne gaelle, « Tiers-lieux : nouveau modèle de travail et d’aménagement territorial», Université Libre de Bruxelles, La Cambre Horta, 2015. -Zeineb Jaziri, « Le Tiers Lieu 2.0, une alternative pour le modèle de l’innovation et du travail d’aujourd’hui» Ecole polythecnique privée Ibn Khaldoun, 2020 -Virginie Sabin, «Cohabitation intergénérationelle, une dynamiqe urbaine pour un quartier délaissé», ENSA Montpellier 2017 -Denis Cristol, Territoires Apprenants, 2019 -Étienne Kirsche, «Vers une architecture des Tiers Lieux ?» ENSAPVS, 2018 -Abdessamad Farazdag, «Les interstices urbains, Lieux de nouveaux possibles», ENSA Grenoble 2018 -Francesca Privitera, Mohamed Metalsi, Le signe de la Medina, la morphologie urbaine selon Roerto Berardi, UEMA EMADU, Università degli studi Firenze, DIDA Webographie :

https://www.cairn.info/ https://books.openedition.org/ https://www.archdaily.com https://journals.openedition.org/ https://coop.tierslieux.net/ http://gamosse.free.fr/socio-construct/Rp70110.htm https://coulon-architecte.fr https://www.nonfiction.fr/ jmgleblog.eklablog.com https://allthingslearning.files.wordpress.com/ Unesco.org

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TA B L E D E S F I G U R E S : FIGURE 1 Schéma explicitant l’objectif du projet qui se présente comme un lien intermédiaire entre la lieu de vie et le lieu de travail Source : production personelle. FIGURE 2 Schéma explicitant l’impacte d’un project médiateur conciliant le lieu de travail et lieu de vie pour la pratique de la ville chez l’apprenant. Source : production personnelle. FIGURE 3 Schéma explicitant l’impacte de l’interaction entre l’espace, la pédagogie, et la technologie par rapport à l’apprenant. Source : production personnelle. FIGURE 4 : Schéma explicatif des quatre composantes principales qui définissent un environnement pédagogique à savoir: l’espace, le temps, le savoir et les rapports sociaux. Source : production personnelle. FIGURE 5 : Schéma du processus d’apprentissage du BEHAVIORISME Source : production personnelle. FIGURE 6 : Schéma du processus d’apprentissage du COGNITIVISME qui repose sur le processus du think-learn-process Source : production personnelle. FIGURE 7 : Schéma du processus d’apprentissage du SOCIO-CONSTRUCTIVISME qui repose sur l’impact du passage de l’information chez l’individu en le faisant passer d’un ancien équilibre à un nouveau. Source : production personnelle. FIGURE 8 : Schéma démontrant les différents environnements qui entourent l’individu et leur positionnement l’un par rapport à l’autre selon le SOCIO-CONSTRUCTIVISME. Source : production personnelle. FIGURE 9 : Schéma de l’influence de l’environnement sur l’éducation Source : Production personnelle. FIGURE 10: Les differents centres d’intérêt entourant la vie d’un apprenant au sein de sa ville. Source : Production personnelle. FIGURE 11: Représentation de la jeunesse marocaine. Source : Site du ministère de la Jeunesse et Sport

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FIGURE 12: Shéma de la fléche du temps représentant l’évolution des jeuns apprenants depuis le 21e siècle. Source :Production personnelle FIGURE 13: Shéma de l’image identitaire du jeune apprenant pendant les années 1980. Source :Production personnelle FIGURE 14: Shéma synthétisant les besoins d’un environnement d’apprentissage adéquat aux attentes des jeunes apprenants.Source : production personelle. FIGURE 15: Représentation de la superposition du cadre d’apprentissage et du cadre de vie des apprenants au sein de leur territoire. La cadre de vie couve les apprenants et leur cadre d’apprentissage, son importance est cruciale. Source : Production personnelle FIGURE 16: Nouvelle génération connectée, necessité de créer une environnement d’apprentissage dans les valeurs de l’échange et de la connectivité Source : IStock FIGURE 17: CHOC GENERATIONEL Source : Site Web FIGURE 18: GENESE DE LA SOCIETE DE LA CONNAISSANCE Source : Site Web Auteur: Peter Drucker 1969 FIGURE 19: Affiche du livre THE RISE OF THE CREATIVE CLASS Auteur: Richard Florida FIGURE 20: Comparatif de la représentation hiérarchique des besoins de l’individu selon Maslow par rapport à la vision des générations actuelles qui fonctionnent plutôt en concomitance. Source : Production personnelle. FIGURE 21: Schéma démontrant la concomitance des appartenances sociales des jeunes apprenants malgré la différences des trajectoires. Source : Production personnelle.


FIGURE 22: Chaque domaine d’apprentissage se developpe chez l’individu en intersection avec ses autres domaines d’apprentissage,, notion importance dans la vision d’un bon environnement d’apprentissage. Source : Production personnelle. FIGURE 23: Schéma qui illustre en principe comment les composantes de la société peuvent inter opérer entre elles, de telles sorte à ce l’une puisse répondre au besoin de l’autre et que cette réponse soit communicable entre tous les autres éléments Source : Production personnelle. FIGURE 24: SOCIALISATION RECIPROQUE Source : Production personnelle. FIGURE 25: Roue des principes de socialisation du jeune apprenant. Source : Production personnelle. FIGURE 26: 6 Piliers principaux du principe d’autonomisation Source : Production personnelle. FIGURE 27: Schématisation de la structuration de la ville selon les 3 plans, urbain, démographique et économique. Source : Production personnelle. FIGURE 28: Puzzle constitutif de la ville apprenante. Source : Production personnelle sur base d’illustration IStock. FIGURE 29: Représentation de la ville 2.0 où la dimension de l’interconnectivité; et de l’innovation sont au service de sa durabilité et sa résilience. Source : Production personnelle FIGURE 30: Représentation graphique du principe de Placemaking qui se base sur le travail collaboratif et l’échange social entre les apprenants. Source : IStock FIGURE 31: Le diagramme de lieu, un outil pour aider les gens à juger n’importe quel lieu, bon ou mauvais. Avec l’aimable autorisation de PPS 22 Source : Production personnelle

FIGURE 32: Représentation imagée de l’importance de la place publique dans la pratique de l’espace et de l’echange humain. Source : Production personnelle basée sur inspiration IStock FIGURE 33: Importance de la place publique dans la formulation des principes de la vile de l’humain, à travers l’échange, la synergie, la connectivité. Impact direct sur les lieux de vie : Logement, institution, travail. Source : Production personnelle FIGURES 34: La Factoria Joven, ou «Youth Factory» à Mérida, en Espagne, offre un espace unique pour les activités physiques comme le skateboard et l’escalade ainsi que des installations intérieures pour des ateliers et des conseils | Photo par Iwan Baan Source : Arch Daily FIGURE 35: Compositions des critères à prendre en considération dans un espace d’apprentissage. Source : Production personnelle. FIGURE 36: Nordic Health Lab / Arcgency Laboratoire vivant, batiment flexible, dynamique, tactile et spacieux, sytème durable.et qui s’adapte à une culture agile, capable de s’adapter aux changements. Source : Archdaily FIGURE 37: UMEA School of architecture. Création d’un cadre d’apprentissage dynamique, ouvert et favorable à l’inspiration et à l’innovation.. Adapté au domaine d’apprentissage qui s’y présente.. Architectes: Henning Larsen Architectes Source : Archdaily FIGURE 38: Campus Roskild, Danemark Source : Archdaily FIGURE 39: Jåttå Vocational School, Norway Source : Archello

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FIGURE 40: « The passenger » Mons Source: rtbf.be FIGURE 41: RedBall à Bordeaux Le « RedBall Project » est une oeuvre d’art pensée par Kurt Perschke Source: Histoiredelartai2.wordpress.com FIGURE 42: MEDINA OF FEZ Rue multicolores, garnie par des œuvres artistiques marocaines. Un réinterprétation des interstices dont le but est d’inviter le visiteur, de déclencher une émotion et rappeler le caractère culturel de la ville. Source: kevinandmanda.com FIGURE 43: Les moyens de transports font partie des critère d’évaluation de la qualité d’une ville apprenante; Celle ci se doit de faciliter l’accès à ses usagers afin de permettre un accès facile à l’information également et donc un déroulement efficace des événements. Source : Production personnelle. FIGURE 44: L’articulation des outils (réseaux routier, piéton...) permettant le mouvement dans un milieu urbain permet de déterminer son efficacité et sa durabilité. intelligente contribue à son intelligence. Source : Production personnelle. FIGURE 45: La mise en place des plateformes et des infrastructures nécessaires à la communication de l’information est importante dans la programmation de la ville apprenante. tout en réactivant une connectivité sociale. Source : Production personnelle. FIGURE 46: Comme pour le trepied, le 3eme lieu constitue le 3eme pied qui permet de tenir en equilibre. Source : Production personelle. FIGURE 47: Les 7 caratéristiques d ‘un tiers lieu. Source : Production personnelle. FIGURE 48: Le Tiers Lieu, un objet socio-spatial pouvant à la fois exprimer l’idée d’émergence porté par une minorité tout comme celle de transition, avec les communautés. Source : Prima Terra : conception Alexis Durand Jeanson graphisme Sonia Woelfflin et Mathilde Cota FIGURE 49: Espace coworking LA RUCHE Paris Source: .webmanagercenter.com/

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FIGURE 50: E Fez Art Lab, Maroc (Laboratoires d’artistes) Source: Facebook/ Fez Art Lab FIGURE 51: Principes et caractéristique du Living Lab Source: Inspiré de la représentation de Kris Steen dans esearchgate.net/ FIGURE 52: Exemple d’espace de Tiers Lieu implanté en pleine rue de Washington, Navy Yard Source: PhillyVoice.com FIGURE 53: Exemple d’espace de Tiers Lieu implanté en pleine rue de Washington, Navy Yard Source: Production personnelle FIGURE 54: Schéma explicant l’idée de compacité de la fabrique de la Medina de Fez. Source: Source personnelle FIGURE 55: Réseau éducatif de la médina Source: Source personnelle FIGURE 56: Sch»ma du métabolisme de la Medina de Fez: chaque noyau inflige son impact sur l’autre en finissant par créer un grand noyau interconnecté Source: Source personnelle FIGURE 57: L’échange dans la ville permet d’améliorer la qualit de vie ce qui permet de promouvoir l’éducation, qui elle même fait appel à l’échange. Source: Source personnelle FIGURE 58: Shemas du plan intérieur Source: Dominique Coulon et associés. FIGURE 59: Documents techniquees Source: Dominique Coulon et associés. FIGUREs 60: Ambiance interieurs et exterieurs Source: Dominique Coulon et associés FIGURES 61: Plan est image exterieure Source: archdaily FIGURES 62: Cartes du developpemnt de la ville de FES. Source: SDAU FIGURES 63: Passage d’un système académique compact à un système dispersé dans la ville nouvelle. Source: production personnelle.


FIGURES 64: Distribution des pôles et établissement dans la ville de Fes Source: production personnelle. FIGURES 65: Structure des équipements de loisir. Source: production personnelle. FIGURES 66: Distribution de la structure culturelle et des espaces publics dans la ville Source: production personnelle. FIGURE 67: Carte des flux de déplacement entre zones dans la ville de Fes Source: production personnelle sur base des données du SDAU FIGURE 68: Pyramide des âges de la Région Fès- Meknès en 2014 Source: Haut Commissariat au plan FIGURE 69: Pyramide des âges de la Région Fès- Meknès en 2030 Source: Haut Commissariat au plan FIGURE 70: Schéma du creux entre la maison et le lieu d’apprentissage qui handicape la continuité de la structure académique de Fes Source: production personnelle FIGURE 71 : Carte de la dégradation de l’impact de la qualité éducative de la ville depuis la Medina jusqu’à la ville nouvelle. Source: production personnelle FIGURE 72 : Carte du besoin en connectivité des structure académiques et cullturelles dans la ville pour parvenir à un environnement apprenant favorable. Source: production personnelle FIGURE 73 : Interprétation du besoin de connectivité par la mise en place d’une structure médiatrice au sein de la ville pouvant accompager tous les autres établissements. Source: production personnelle FIGURE 74: Place du Tiers Lieu dans le schéma de vie de l’apprenant par rapport à son lieu d’apprentissage Source: production personnelle FIGURE 75: La médiation doit se faire entre le llei de vie du jeune apprenant et son lieu d’apprentissage. Source: production personnelle. FIGURE 76: Etapes synthétisants la méthode médiatrice. Source: production personnelle.

FIGURE 77: Interprétation du lieu d’intervention propice à l’intervention à travers les étapes de la médiation. Source: production personnelle FIGURE 78: Représentation du site d’intervention ciomme l’un des noeuds urbains princpaux de la ville. Source: production personnelle FIGURES 79: Cartes du repérage du domaine d’intervention adéquat à la médiation urbaine dans la ville de Fez par rapports aux princpaux pôles d’appentissages. Source: production personnelle sur base des cartes du SDAU FIGURE 80: Carte représentant l’idée de connecter le projet à la médina Source: production personnelle FIGURE 81: Carte de l’axe reliant le projet à la Medina et qui sera le sujet de la sensibilisation culturelle. Source: production personnelle FIGURE 82: Schéma de l’idée de la sensibilisation culturelle entre le projet et la Medina Source: production personnelle FIGURE 83: Structuration des réseaux de transport dans la vile.

Source: production personnelle sur base de carte du SDAU FIGURE 84: Carte du developpement urbain de la ville.

Source: production personnelle sur base de carte du SDAU FIGURE 86: Maillage piéton autour du site d’intervention

Source: production personnelle sur base de carte OpenStreet Map FIGURE 85: Impact de la centralité de la zone d’intervention dans l’ensemble de la ville.

Source: production personnelle sur base de carte du SDAU FIGURE 87: Structure carrossable autour du site d’intervention

Source: production personnelle sur base de carte OpenStreet Map FIGURE 88: Figure de la chaîne d’impact du site dans toute la ville au vu de sa situation stratégique. Source : production personnelle sur base de carte

OpenStreet Map

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RANIA OUFRID UEMF/EMADU - Ecole Euro-Méditerranéenne d’Architecture de Design et d’Urbanisme de FÈS JUIN 2022

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RANIA OUFRID UEMF/EMADU - Ecole Euro-Méditerranéenne d’Architecture de Design et d’Urbanisme de FÈS JUIN 2022

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