Dimanche 22 fevrier 2015
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« CHEZ FRED » S
LIEU INCONTOURNABLE ET D’EXCELLENTE FACTURE
itué à l’Avenue de l’Indépendance à Roches -Brunes vis-à-vis de l’école du gouvernement, le coin resto précité est très évocateur pour les connaisseurs. En effet, ceux friands d’une gastronomie de niveau très appréciable se tournent depuis longtemps vers ce snack. Il est spécialisé en cuisine chinoise de qualité et s’est graduellement bâti une solide réputation. Est-il étonnant qu’une chaîne de télévision allemande, la DW TV ait choisi récemment de couvrir « Chez FRED » dans le cadre de son émission valorisant et sélectionnant une brochette de snacks dans chaque coin du monde ?
Pour qui a goûté aux mille et un délices de cette cuisine exquise, cela ne s’apparente guère aux fruits du hasard. Il répond à un travail de longue haleine orchestré par un trio complémentaire, dynamique, quasiment perfectionniste. Tout ceci culmine vers un service de haute volée sans cesse amélioré. Fred Gungadoo est le benjamin d’une famille issue de Vacoas. Son talent culinaire il le doit en partie à son patrimoine familial. Ce métis compte entre autres des assises et des racines chinoises bien ancrées au fond de lui au même titre que les siens. C’est ainsi que lui et d’autres membres de sa tribu dont sa sœur Annick sont conviés à maintes reprises à l’occasion des fêtes pour préparer la table de leurs hôtes. Ces derniers, vu leur savoir-faire, en sont de plus en plus preneurs car ils s’aperçoivent qu’ils ont frappé à la bonne porte. Fonceur de nature, ce battant dans l’âme qu’est Fred ne lésine pas après un arrêt prématuré de ses études en Form III. Il opte pour le domaine gastronomique et se fait la main dans un giron assez côté et prisé de l’époque. Il s’agit du coin Ah Youn ou encore le snack Ding Dong. Âgé à peine de dix-huit ans mais ayant déjà affermi ses connaissances et pratiques, Fred se lance.
L’Homme-orchestre L’aventure ne sera pas sans difficultés mais notre interlocuteur est tenace et tient bon. Il loue le local actuel qui sera rénové au fil du temps au prix de certains sacrifices. Sa sœur Annick qui a des allures d’entité siamoise en parfaite
osmose avec le benjamin, l’épaule à sa demande. Leur formidable complicité les aide à relever les défis qui se présentent. Ce maniaque de l’ordre, du rangement et du travail bien fait qu’est Fred Gungadoo ne veut pas, et tel est toujours le cas, recruter de cuisinier. Il est l’homme-orchestre, celui qui s’approvisionne quotidiennement en légumes frais, viandes et tous les ingrédients requis pour le bon fonctionnement de la cuisine. Tout ce qui est proposé dans son « coin resto » hormis les boulettes de poisson sont des produits faits maison. Notre interlocuteur délègue certaines tâches à un personnel de faction mais les plus grosses, c’est lui qui s’en acquitte. Il est aidé de sa sœur qui reste sur place et veille à la bonne marche des opérations au snack lors des sorties quotidiennes du frère. Ce qui caractérise cette dernière c’est la touche conviviale, l’esprit familial qu’elle apporte. Volubile, accueillante et attentive aux moindres détails, elle se rappelle les préférences ou hantises de ses clients.
Le client est roi Par exemple, le fait qu’untel n’aime pas trop d’échalotes ou qu’un autre affectionne le bouillon ne lui échappe guère même après une longue absence du client des lieux. Elle sait mettre à l’aise ses hôtes et anticipe très souvent leurs attentes. Du collégien en passant par le haut cadre ou encore le maçon de passage, chaque client est traité indistinctement comme un roi. Pour reprendre la formule consacrée de José Chan, leur acolyte qui complète merveilleusement cette
équipe bien soudée, le bonjour, le merci sont de mise et la courtoisie vivement encouragée. Malgré un investissement de départ, l’aide précieuse de José qui est venue renforcer et élargir les perspectives, il n’a pas été évident de pouvoir démarrer et maintenir le snack du bon pied dès le départ vu les charges et les contraintes qui y sont rattachées. Ceci étant dit, valeur du jour les clients affluent et viennent de loin, parfois directement de l’aéroport comme ces Mauriciens résidant en Australie. Ces derniers s’arrêtent en cours de route « Chez Fred» pour déguster un croustillant « Wan-tan », goûter son fameux « Moonkiaw » où il excelle ou encore déguster son « chasive» et d’autres innombrables délices qu’ils proposent. La plupart des clients viennent en dehors du cercle de RochesBrunes quoiqu’ils en comptent pas mal. Ceux-ci viennent d’Ebène, de Curepipe, d’Albion et d’autres régions de l’île. Par ailleurs, comme susmentionné, Fred est le seul à s’activer au fourneau. Pointilleux et soucieux du travail bien fait et bien qu’acceptant de se
a actualitÉs
a affaire à un vieux ou jeune porc ou si celui-ci a été abattu depuis longtemps. Pour revenir à Fred, soulignons qu’un des compliments qu’on lui fait souvent et incluant ceux d’un musicien qui a écumé bien des restaurants de l’île , c’est que son mine frit a le goût fumé des mines chinois d’antan. « Chez FRED» a su si bien partager et embraser cette étincelle d’une passion pour la cuisine soignée de très bonne qualité qu’il a su fidéliser une clientèle qui ne cesse de croître. Le seul hic est que Fred et sa bande auraient souhaité un coin plus spacieux, par exemple pour accueillir des gens pour une fête quelconque, un anniversaire ou autre évènement spécial. Quoiqu’il en soit, leur vœu est que cela ne se passe pas en dehors de Roches-
remettre en cause, il n’aime pas déplaire à sa clientèle. Son autre compagnon et bras droit José, de son côté, apporte la touche cantonnaise peutêtre plus raffinée et sortant de l’ordinaire. De plus, c’est ce chevronné cuisinier quasiment un cordon bleu qui prépare les saucisses chinoises, s’occupe souvent de ce qui a trait à la charcuterie, farcit et rembourre le poisson à la demande de quelques clients ayant découvert des facettes jusqu’ici insoupçonnables de son talent de cuisinier. José affine ainsi les menus cantonnais qu’il maîtrise parfaitement. Encore plus méticuleux et maniaque que Fred, ce vieux briscard de la cuisine sait infailliblement reconnaître s’il
Brunes. Leur visibilité et leur empreinte sont si marquantes en ces lieux qu’on ne souhaite pas les voir changer de localité. Pour peu qu’ils ne s’arrêtent pas en si bon chemin après quatorze années de brillants et loyaux services, nous leur souhaitons bon vent et d’aller de l’avant pour le bonheur des petits comme les plus grands. Rappelons que « Chez FRED » est opérationnel sauf les dimanches de 11h30 à 21h00. Les jours fériés (excluant les samedis fériés qui s’accommodent à l’horaire d’usage) « Chez FRED» ouvre boutique jusqu’à 15 heures. Indiscutablement ceux qui ne connaissent pas encore doivent s’imposer un petit détour. n
FRANCOIS RAYNAL