" Congo, le Renouveau"

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Supplément à La Libre Belgique et La Dernière Heure - Les Sports - Ne peut-être vendu séparément - Juillet 2013

RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO,

LE RENOUVEAU

Dossier réalisé par


Sommaire

DE 2 à 3 EDITO DE 4 à 11 POLITIQUE DE 12 à 41 ÉCONOMIE DE 42 à 47 SPORTS ET CULTURE

Un nouveau départ

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EDITO

a République démocratique du Congo est-elle enfin repartie sur de bons rails ? Depuis des décennies, cet Etat, outrageu-

sement riche, a semblé rater tous les rendezvous que lui fixait l’histoire. Comme une série noire qui ne prendrait jamais fin. Au début du XXIe siècle, le pays semblait même voué à une longue, une interminable, descente aux enfers. La guerre déchirait tout le territoire, devenu un terrain de jeu pour la plupart de ses voisins. Aujourd’hui, près de dix ans plus tard, le pays est réunifié, la paix pratiquement revenue partout et, surtout, il y a ce frémissement, né de la crise que connaît l’Occident mais aussi de cette volonté d’une nation de vivre et plus seulement de survivre. Le pays se redresse et des initiatives, privées comme publiques, se développent qui annoncent un renouveau du Congo. Touchmédia

Dossier réalisé par Touchmedia Editeur responsable Kristel Rijckaert 44/4B, Handelskaii, 1000 Bruxelles Tel. : +32 28885147 e-mail: info@touch-media.eu website: http://www.touch-media.biz Merci à MM. Michael Sakombi et Jacques Tshilembe pour leur collaboration


Henri Mova, Ambassadeur de la RDC à Bruxelles

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POLITIQUE

enri Mova est ambassadeur de la République démocratique du Congo en Belgique depuis quatre ans. Après des débuts assez tendus suite à de nouvelles tensions entre Kinshasa et Bruxelles, l’ancien ministre des Communications mais aussi de l’Information avoue qu’il a vécu quasiment une lune de miel entre les deux pays. “Il est évident que si vous regardez un rien dans le rétroviseur, vous constatez qu’en quatre ans l’évolution est positive. Très positive, même. Ceci est notamment lié aux doutes que créé l’Europe. Pendant quelques années, la Belgique a été grisée par le succès de l’Europe et elle a perdu un peu le lien avec le Congo. Aujourd’hui, cette crise européenne joue en faveur d’un rapprochement entre nos deux pays”, constate l’ambassadeur qui a multiplié les ouvertures en direction des investisseurs belges mais aussi de la diaspora congolaise pas toujours très tendre – doux euphémisme – avec le pouvoir en place.

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“Une évolution positive au Congo et avec la Belgique” Le petit rapprochement entre les deux capitales fait les affaires du diplomate. “Au congo, on n’aime pas ces périodes de tensions avec nos oncles belges. Chaque fois que la Belgique s’est éloignée du pays on a connu une période de malheur. Pas que vous provoquiez ce malheur mais parce que nous perdons, dans ces périodes, le pays qui est notre bouche sur la scène internationale. Aujourd’hui encore, on a parfois du mal à se faire entendre et on compte alors sur la Belgique qui, s’il le faut, peut encore aller chercher le soutien de la France. Aujourd’hui, la Belgique, comme les autres Etats européens, s’est rendue compte que l’Europe n’était pas un rempart inexpugnable contre toutes les crises. Et quand il faut regarder vers d’autres cieux, les Belges pensent naturellement au Congo. C’est bien, parce que chez nous, il y a de la place pour tout le monde. Mais la Belgique d’aujourd’hui n’a plus nécessairement les outils pour jouer les premiers rôles. Toutes vos grandes entreprises ont été vendues. Vous disposez d’un bon tissu de PME mais ces structures n’ont pas nécessairement les moyens pour s’installer en RDC.” Cette nouvelle donne évidente empêche-t-elle tout retour des entreprises belges en République démocratique du Congo ? “Pas nécessairement, mais elle nécessite qu’on fasse évoluer les règles du jeu tant en Belgique qu’au Congo. Il faut une volonté politique supérieure du côté belge. En cause ? L’opinion de la majorité des Belges qui s’interrogent toujours sur les raisons de défendre notre pays. Pour beaucoup, quand un politicien parle en bien du Congo, c’est qu’il y a anguille sous roche. Et ça ne concerne pas que les politiciens. Un investisseur belge qui arrive au Congo est un héros, parce qu’il est parti d’un milieu hostile. La cause congolaise nécessite du militantisme. En parallèle, je dois être honnête et reconnaître que, du côté congolais, il faut augmenter notre capacité d’accueil. Mais vous, les Belges, vous savez que si vous venez au Congo, vous serez mieux accueillis. Tout n’a pas toujours été irréprochable de notre côté, loin de là, mais aujourd’hui, il faut que nous passions à la vitesse supérieure si on veut conserver des liens sous peine de rater complètement le train qui commence à se mettre en route. ” Une image qui évoque le frémissemnt de reprise que l’on sent aujourd’hui en République démocratique du Congo. Comment expliquer ce nouveau dé-

sé ouvrir o a n o , i u h ’ «Aujourd gard là e r e l r e t r o p les yeux et mal» e r i a f t u e p a où ç

Le club du Tout Puissant Mazembe République Démocratique du Congo, le renouveau part pour un pays qui semblait tellement ancré dans la misère ? “Je pense qu’il faut d’abord considérer cela comme une sorte de loi naturelle. Après une menace de disparition, tous les pays du monde se lancent dans une voie du ‘plus jamais ça’. Evidemment, il y a une singularité congolaise, notre pays dispose d’un réel potentiel.” Un potentiel qui a toujours existé ! “C’est vrai, mais il a souvent été l’objet de trop de convoitises qui rentrent en contradiction avec une volonté réelle d’une evolution positive pour le peuple. Cétait le cas depuis plus de 100 ans. Aujourd’hui, on a osé ouvrir les yeux et porter le regard là où ça peut faire mal. Du coup, le gouvernement congolais, en fait, les derniers gouvernements congolais qui se sont succédé, ont mis un terme à ces agissements qui faisaient en sorte que nos richesses nationales allaient enrichir d’autres peuples. Les autres ne sont pas responsables de tous les maux qui frappent notre pays. Il fallait aussi des complicités internes. Il a fallu de la patience et de l’intelligence pour mettre un terme à ces comportements qui nous appauvrissaient et qui portaient en eux les germes de toutes les guerres qui ont dévasté notre pays.” Et l’ambassadeur de mettre en avant le rôle joué par les différents rouages de l’Etat, de la présidence à l’Assemblée nationale en passant par le gouvernement. “Il a falllu beaucoup de volonté politique pour s’attaquer à ces réseaux installés depuis longtemps. Il a aussi fallu prendre des lois qui étaient souvent impopulaires. Dans une démocratie, oser prendre ce genre de décision, c’est courageux parce que les élus savent qu’ils vont devoir se représenter devant leurs électeurs.” Un jeu démocratique qui semble prendre ses marques en RDC. “On va de première en première à ce niveau. C’est ainsi que c’est la première fois que le pays connaît deux mandats successifs sans qu’il y ait de conflits. Maintenant que nous nous dirigeons vers le troisième scrutin, c’est très important parce que les élus, quels que soient leurs niveaux, savent qu’ils vont devoir rendre des comptes, ils savent aussi qu’ils ont intérêt à respecter les lois s’ils veulent pouvoir se représenter au suffrage. Et ça vaut pour l’ensemble du pays. Avant, le pouvoir était à Kinshasa et rien qu’à Kinshasa. Aujourd’hui, les provinces ont acquis de plus en plus de compétences. Les gouverneurs et leurs ministres doivent donc répondre de leurs actes devant le parlement provincial, donc devant leurs électeurs. Ces attelages ont vu apparaître des acteurs qui, jusqu’ici, étaient dans l’ombre, appartenaient à la société civile. Tout cela participe du renouveau du Congo. Parce que si le gouvernement veut pouvoir présenter un bilan, il faut que cela marche.” Une sorte de cercle vertueux qui annoncerait des temps meilleurs pour le pays et l’installation d’un système démocratique appelé à perdurer... toujours sous l’oeil attentif de la communauté internationale mais aussi, et peut-être surtout, des pays de la sous région de l’Afrique australe.

“Apprendre à communiquer”

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i la situation économqiue de la RDC se redresse progressivement, l’image de marque du pays peine, elle, à suivre la même tangente. “C’est vrai, il faut que nous travaillons à l’amélioration de notre image. Chez nous, la communication, ce n’a jamais été un poste important. Dans un budget, c’est toujours celui qui trinque. Au final, pourtant, c’est nous qui trinquons. On ignore trop souvent la réalité du monde. On se retrouve dans un certain lumumbisme, on ne tient pas assez compte des rapports de force sur la scène mondiale. C’est une attitude qui nous a déjà coûté cher, très cher, trop cher dans la crise à l’est. Quand vous regardez la communication des Rwandais, vous vous rendez compte de ce qu’il y a moyen de faire. Mais nous ne sommes toujours pas parvenus à nous inscrire dans cette voie”, conclut, fataliste, l’ambassadeur.

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enri Mova est un diplomate converti sur le tard. Malgré un passage par l’ambassade du Congo en Russie, l’homme qui peut donc se targuer d’avoir deux postes de calibre à son actif, n’est pas encore complètemet polissé lorsqu’il s’agit d’évoquer la guerre à l’Est. “Ecoutez, pendant des années, on ne nous a pas écouté. Quand nous osions remettre en cause certains propos de notre voisin rwandais, on était imméditament placé au ban de la société. Aujourd’hui, la donne a rdicalement changé. Le président rwandais ne peut plus utiliser le génocide comme fonds de commerce. Nous, nous commençons à être entendus. Le Congo a payé de son sang le génocide rwandais. Nous avons payé de notre sang pour que le Rwanda soit calme.” Les Nations unies ont envoyé un message fort en donnant un mandat offensif pour qu’on puisse garantir la paix au Congo. “Trop, cest trop”, enchaîne Henri Mova.”Si les Etats-Unis peuvent négocier avec les talibans, il faut aussi que ces mêmes acteurs puissent accepter que le Congo puisse s’asseoir à la même table que les Rwandais. Aujourd’hui, vingt ans après le génocide, les Rwandais réclament toujours la tête de certains génocidaires. On peut le compendre et ce sont de toutes façons des crimes imprescriptibles. Heureusement. Mais, dans le même temps personne ne parle de certains généraux génocidaires rentrés au pays et qui ont même retrouvé une place dans l’armée. Le Rwanda entretient cette chasse aux génocidaires parce que cela lui permet d’entretenir l’argument du pays menacé par des hommes installés au Congo, ce qui peut justifier toutes les guerres. Nous, nous disons que si ce sont ces potentiels génocidaires - ou plus certainement leurs descendants – qui suscitent toutes ces guerres, qu’on nous donne les moyens de les chasser définitivement”.

“Le Congo a payé de son sang le génocide rwandais”

Aujourd’hui, le vent a tourné parce que les pays de la Sadec (communauté économique des pays d’Afrique australe) ont sifflé la fin de la récréation. Le centre de gravité a été déplacé en Afrique centrale. “Les Rwandais l’ont immédiatement compris. Ils savent désormais que s’ils veulent attaquer le Congo, ils devront aussi passer sur le corps de Sud-Africains ou de Tanzaniens”, explique encore l’ambassadeur. L’argument n’est pas qu’économique mais il est certain qu’avec une population de près de 70 millions d’habitants, le Congo représente un marché qui suscite des intérêts voire des convoitises. La Sadec est aussi la région d’Afrique qui présente les meilleurs chiffres de croissance. Des chiffres de croissance qui ne devraient que s’améliorer si la sous-région pouvait gommer certaines disparités entre les Etats et, surtout, relancer le grand malade de la région : le Congo, porteur de tous les espoirs au vu de ses potentialités en sous-sol, en eau ou en énergie. “Il faut donc désormais empêcher les dérangeurs de sévir”, suggère l’ambasasdeur Mova qui illustre ses propos d’un exemple concret venu tout droit d’Afrique du Sud. “Regardez la société de téléphonie mobile Vodacom. Quand elle est arrivée au Congo, elle tablait sur 1 million d’utilisateurs. Aujourd’hui, la même société a atteint le chiffre des 7 millions en RDC. C’est quand même plus simple et moins onéreux pour un Sudafricain de chercher vers le marché africain. Qui plus est, un Congo stable et bien assis peut jouer en Afrique centrale, le rôlé du Nigéria plus au nord ou de l’Afrique du sud, plus au sud. On aurait pu éviter la stuation qui s’est installée en République centrafricaine. Dans ce contexte, le Rwanda ne fait pas le poids. Mais, médiatiquement, il peut encore tenter de s’accrocher à un strapontin qui n’est plus le sien... du moins pendant un certain temps.”


République Démocratique Démocratique du du Congo, Congo, le le renouveau renouveau République

Aubin Minaku, Président de l’Assemblée nationale

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POLITIQUE

ubin Minaku, diplômé en droit international public, s’est assis au perchoir de l’Assemblée nationale congolaise, en avril 2012. Après près de dix années passées dans la magistrature, l’homme a intégré le monde politique et a fait ses armes, à partir de 1998, comme conseiller dans différents ministères. Aujourd’hui, 15 ans plus tard, il est devenu une des clés essentielles de la majorité du président Kabila. Une majorité hétéroclite qui ne facilite pas son quotidien de président de l’Assemblée nationale. Depuis la fin du mois de juin dernier, Aubin Minaku est sur le devant de la scène en République démocratique du Congo. C’est à lui et au président du Sénat, l’éternel Léon Kengo Wa Dondo (opposition), que reviendra la coprésidence des consultations nationales convoquées par le président Kabila.

Le Congo est une jeune démocratie, son président, sur base de l’article 69 de notre Constitution, est le garant de l’unité nationale. Face aux menaces récurrentes venues de l’Est, il a jugé opportun de convoquer ces consultations dans un but de dialogue entre toutes les sensibilités de la nation. Il y a une vraie volonté d’ouverture. Aujourd’hui, quelles que soient les critiques, il y a des institutions sorties des urnes qui fonctionnent. Il y a une série de garde-fous qui ont été placés autour de ces consultations pour éviter que ça ne devienne un grand déballage public. Ce sera aussi notre rôle, au président du Sénat et à moi-même, de faire en sorte que ce travail aboutisse sur des réflexions concrètes dans un

aussi dans celui des affaires, notamment avec notre adhésion à l’Ohada.” La situation dans l’Est, sur la frontière rwandaise, reste inévitablement dans tous les esprits. “La diplomatie parlementaire a bien joué son rôle ces derniers mois, personne ne peut le nier. La situation dans l’Est est ainsi beaucoup mieux comprise, notamment sur la scène interna-

rochons p p a r s u o n s « Nou avançons s u o N . r u o j du vers l’aube »

c’est pour cela que je parle d’un frémissement. Nous devons faire mieux et nous nous y attelons. Les consultations, en raffermissant l’unité nationale, vont nous aider à progresser mieux et plus vite. Vous savez, nous étions dans un gouffre, un gouffre très profond. A tel point que les avancées ne sont pas toujours perceptibles. Quand vous êtes dans une nuit noire, sans lune, sans la moindre petite lueur, vous ne voyez pas la différence entre 1 et 3 heures du matin, pourtant, aujourd’hui, il est indéniable que nous nous rapprochons du jour. Nous avançons vers l’aube.”

“Un vrai

frémissement”

“Ce n’est ni une Conférence nationale souveraine-bis, ni un dialogue intercongolais”, prévient tout de suite Aubin Minaku. “Mobutu avait été contraint d’organiser la Conférence nationale alors que ces consultations nationales sont une décision positive du Président Kabila. Le débat sur la double nationalité a souvent été un sujet tabou en République démocratqiue du Congo. Aujourd’hui, Aubin Minaku, le président de l’Assemblée nationale ne fait pas mystère de son intention de relancer ce débat. “La double nationalité, pour moi, ce sera mon empreinte avant la fin de la législature. Il faut asseoir cette double nationalité. Pour y parvenir, nous devons notamment maîtriser nos services d’état civil dans tout le pays. Le

Double nationalité monde a changé. La RDC doit aussi avancer vers le chemin de l’ouverture. Beaucoup de parlementaires de l’Est sont très réticents. Mais ne doivent-ils pas d’abord chercher ce qui est bon pour l’Etat, pour l’ensemble de la nation et pas pour leur petit précarré. Le moment est venu d’avancer sereinement sur ce dossier.”

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esprit de travail serein. Il y a aussi l’accord cadre d’Addis-Abeba qui est une réelle opportunité pour permettre de mettre fin aux guerres incessantes dans l’est du pays. Sur ce point, nous avons désormais le soutien de la communauté internationale.” Ces consultations seront décentralisées. Deux états généraux se tiendront à Kinshasa, deux à Lubumbashi et un à Kisangani. “Pour éviter toute forme de cacophonie et permettre un travail serein, à la fin de ces états généraux, seuls les bureaux s’exprimeront et transmettront leurs recommandations au Président. Celui-ci pourra alors annoncer les grandes lignes de ces travaux à travers le Congrès. Connaissant un peu l’état d’esprit du président Kabila, je sais qu’il y aura des décisions suffisamment fortes qui en sortiront. La RDC est encore une jeune démocratie et, qui plus est, une jeune démocratie en période post-conflit. Ces concertations vont nous aider à progresser vers plus d’unité.” Aubin Minaku, au terme de la session parlementaire, insiste aussi pour souligner le travail effectué au sein de son assemblée. “Aujourd’hui, grâce au travail parlementaire, notre pays dispose de lois bien faites qui, si elles sont correctement mises en oeuvre, doivent notamment permettre d’organiser correctement notre armée. Je ne suis pas un belliciste mais c’est un point de passage fondamental pour une jeune république comme la nôtre. On dispose aussi, désormais, de bonnes bases législatives dans le domaine de la justice mais

tionale. Le rôle du Rwanda a été bien mis en évidence. Aujourd’hui, il n’est plus aussi facile pour Kigali d’utiliser le fonds de commerce du génocide pour tout justifier.” Mais le président de l’Assemblée nationale tient aussi à souligner ce qu’il appelle le “vrai frémissement” perceptible dans toutes les régions du pays. “Regardez les infrastrutures, il y a un vrai mieux général et même un boum à Kinshasa. Quand vous allez à l’intérieur du pays, vous voyez que des cantonniers ont repris le travail, que les routes et dessertes revivent. Il y a aussi la reprise du côté du rail ou des voies navigables. Ce n’est pas parfait,

Et de souligner le retour des initiatives privées qui refleurissent çà et là. “Elles avaient complètement disparu dans la nuit congolaise. Aujourd’hui, l’Etat est en train de recréer le cadre qui permet aux initiatives privées de s’exprimer librement. Je suis d’un naturel optimiste et tous ces signaux ne font que m’encourager. Je le répète, je vais suffisamment sur le terrain pour ne pas vivre dans une bulle artificielle. Je sais donc parfaitement bien que le chemin sera encore long et semé d’embuches mais nous avons repris le sens de la marche en avant et nous ferons tout pour ne plus être stoppés.”

“Le respect A du droit”

vant l’annonce de ces consultations à la veille de la fête nationale du 30 juin, Aubin Minaku avait déjà fait la une de l’actualité en République démocratique du Congo. En cause: l’expulsion de l’Assemblée nationale de 5 élus lors de la dernière séance plénière, le 15 juin. Exit les Félix Tshisekedi, Eugène Diomi Ndongala, Antipas Mbusa Nyamuisi, Claude Iringa et Jean Maweja pour absence prolongée et non justifiée. “Le début de la repise en main par le clan Kabila”, expliquaient plusieurs députés, même dans les rangs de la majorité élargie. Pour eux, pas de doute, en excluant ces élus, la majorité présidentielle a voulu montrer que c’est elle qui tire les ficelles du jeu et “que ceux qui ne veulent pas accepter ces règles risquent de passer à la trappe”, explique un député de l’opposition. Pour un autre, “le président démontre ainsi qu’il peut faire ce qu’il veut au Parlement. Cette démonstration de force ouvre grand la porte de la révision de la Constitution et donc la piste qui mène vers un troisième mandat, aujourd’hui inconstitutionnel, pour Joseph Kabila”. Et tous ces députés qui refusent la décision de leur cénacle de pointer du doigt le système du deux poids deux mesures qui règne entre l’Assemblée nationale et le Sénat. “Regardez Kengo, le président du Sénat, il vit très bien avec un siège dédié à Jean-Pierre Bemba alors que celui-ci, toujours emprisonné à la Cour pénale internationale, n’est jamais entré dans son hémicycle. Mais évidemment, Kengo et Bemba ne sont pas du PPRD, le parti de Kabila”.

Assis dans son bureau, Aubin Minaku, le diplômé en droit, aujourd’hui roué aux attaques politiques, ne se démonte pas. “Je suis un légaliste et c’est un constat objectif que personne ne peut critiquer qui a abouti à ces exclusions. Le règlement d’ordre intérieur de l’Assemblée prévoit qu’en cas d’absence injustifiée pendant plus d’un quart des séances, les députés indélicats peuvent être invalidés. Entre 2006 et 2011, lors de la précédente législature, nous avions mis beaucoup d’eau dans notre vin, notamment, vis-à-vis des élus de l’UDPS. Nous ne pouvons continuer à tolérer que des élus soient payés pour ne rien faire, même pas acte de présence. C’est un manque de respect total pour les institutions et, au-delà, pour tous les Congolais. Et, je le répète, il ne s’agit pas de flinguer ceux que vous pourriez ne pas aimer. Il s’agit d’appliquer, simplement, un règlement d’ordre intérieur”, ponctue Aubin Minaku qui laisse la responsabilité de la gestion du Sénat, au patron de cette haute assemblée. “Quant à ceux qui veulent tenter de voir dans cette stricte application des règles, un premier pas vers un hypothétique avenir, je les laisse à leur fantasme. Moi, je veux que l’institution que je dirige travaille et face avancée démocratiquement le pays vers des lendemains plus sereins tout en demeurant strictement dans le cadre légal. Le reste, ce ne sont que des palabres stériles”, conclut le président de l’Assemblée nationale.


Moïse Katumbi, Gouverneur du Katanga

République Démocratique du Congo, le renouveau

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POLITIQUE

oïse Katumbi, le supergouverneur du Katanga, a de la suite dans les idées. Depuis des mois, il affirme sur tous les tons qu’il ne briguera pas un nouveau baïl à la tête de sa province. Deux ans, maintenant qu’il prolonge son mandat faute d’élection mais quand le scrutin sera enfin organisé, promis, juré, il ne sera pas candidat à sa succession. “J’ai fait mon petit temps”, sourit-il, pas peu fier de rappeler que la population de sa province a lancé une pétition pour lui demander de changer d’avis. “Quand j’ai annoncé ma décision de ne pas briguer un autre mandat, spontanément, les Katangais ont lancé une pétition qui a recueilli 2,8 millions de signatures en un mois.” Mais, malgré cet appel du pied, l’homme d’affaires veut retourner à ses premières amours, le business. “C’était plus simple alors. Je n’avais qu’à faire tourner mes sociétés et à convaincre les banquiers de me suivre. Je n’ai jamais été en retard pour mes remboursements, je n’ai jamais fait faillite. On pourrait presque dire que je me suis égaré en politique, même si je ne le regrette pas du tout. Quand les élections arriveront, je serai candidat au parlement pour défendre les intérêts des Katangais mais je ne serai plus gouverneur. De toute façon, la Constitution ne me l’y autorise pas, je suis rentré de facto dans mon second mandat, et je compte bien respecter la Constitution.” Et le gouverneur de rappeler une fois encore, comme un leitmotiv : “je n’ai pas d’ambition politique. Je passerai la main très, très facilement et mon successeur trouvera une situation bien plus confortable que celle qui prévalait quand je suis arrivé.” S’il est indéniable que la province se porte beaucoup mieux financièrement, de nouvelles tensions sont apparues, emmenées par des groupes qui n’hésitent plus à faire le coup de feu et à réclamer la sécession du Katanga : les fameux kata katanga. Une situation qui inquiète nombre de Katangais, au point que Moïse Katumbi s’est senti obligé de réunir le parlement provincial à quelques jours de la fête nationale du 30 juin pour appeler “au calme, à la sérénité.” “C’est un mouvement incompréhensible”, explique le gouverneur. “Tout est parti de l’évasion de la prison de Kasapa du chef de guerre Maï-Maï Gédéon Kyungu Mutanga en septembre 2011.” Une action musclée qui a abouti à l’évasion de 967 détenus. “Je voudrais revenir un instant sur les circonstances de cette libération-évasion. La prison de la Kasapa est située à proximité d’un camp militaire et de celui de la police nationale. Malgré l’insistance du ministre de l’Intérieur qui les pressait d’intervenir rapidement, ces

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hostilités”, raconte le gouverneur. “Je m’étais rendu personnellement à Mitwaba un mois avant cet accord. C’était un gros travail des chefs coutumiers et des représentants du ministère de l’Intéreur katangais. Des centaines de jeunes s’étaient regroupé à Mupanga, une localité à 38 kilomètres de Mitwaba. Ils étaient prêts à la reddition... avant de se rétracter au dernier moment sous la pression de certains irréductibles.” Le gouverneur fulmine en se remémorant ces événements. D’autres négociations ont, depuis, échoué au dernier moment, comme en octobre 2012, date à laquelle le mouvement Kata Katanga (Katanga indépendant) est apparu publiquement pour la première fois. “Ces mouvements ne cherchent que le désordre. En mars dernier, avec certaines complicités, une fois de plus, ces milices MaïMaï ont progressé facilement sur le terrain, Elles sont même entrées à Lubumbashi le 23 mars. Avant de pénétrer dans notre capitale, ces bandits avaient semé la désolation et la mort dans les localités de Bunkeya, Lukafu,

Kyembe, Tondolo, Kasomeno et Kinsevere. Ils y ont multiplié les viols, les mutilations, pillages et incendies. Le bilan est catastrophique : de nombreux morts et une fois encore, c’est la population qui trinque avec plus de 4000.000 déplacés. C’est inacceptable. Ces gens ont voulu remettre le couvert à la fin du mois de juin en s’en prenant une fois de plus à la prison de la Kasapa. Mais cette fois, policiers et militaires ont déjoué l’action. Ces gens disent représenter les Katangais et dans le même temps, ils tuent leurs frères et leurs sœurs. Ces gens disent être représentatifs des Katangais, ils sont entrés dans Lubumbashi. Mais s’ils étaient aussi forts et populaires qu’ils le disent, ils auraient pu prendre la province. Ces gens sont des fauteurs de troubles qui n’ont d’autres ambitions que de nuire. Nous, au Katanga et dans tout le pays, on a d’abord et surtout besoin de paix. Le Katanga est et restera dans le Congo et nous avons besoin de cette unité nationale pour que le pays reprenne pleinement le chemin de la croissance...”, explique encore le gouverneur Katumbi.

“La précipitation est mauvaise conseillère”

“Je ne prolongerai pas !” forces ont pris tout leur temps ce qui a permis cette évasion spectaculaire, tant par la forme que par le nombre”, explique le gouverneur, qui n’hésitera pas à réitérer cette explication lors de son passage devant les parlementaires katangais, allant même jusqu’à rappeler, lors de cette audition publique et télévisée, que : “ironie du sort, Monsieur Kyungu Mutanga Gédéon atteindra avec beaucoup de complicités et sans difficultés le territoire de Mitwaba, situé, quand même à 460 kilomètres de Lubumbashi”. Trois mois après son évasion, Gédéon reprendra les armes poussant des milliers de Congolais à fuire face à ces exactions. “Ce n’est pas un affrontement Katumbi – Gédéon. Ce personnage avait été arrêté avant

que je ne devienne gouverneur. Ce qui me surprend, c’est le deux poids deux mesures qu’on découvre dans de telles situations. Notre Constitution est pourtant claire. L’armée et la police dépendent du national. Quand il y a des inciviques à l’est, c’est le problème de l’Etat. Quand il y a des mouvements de ce genre au Katanga, on dit que c’est à la province d’agir. Nous, ici, on peut appuyer avec nos moyens et nous le faisons, mais un gouverneur ne peut donner des instructions à un général. Cette milice est là pour nuire à l’image de marque du pays. Nous avons noué le dialogue, comme le demande le chef de l’Etat, pour mettre fin aux hostilités et pour pacifier la province. Avec nos moyens limités, nous avons mobilisé la Monusco et certaines ONG internationales pour venir en aide aux déplacés qui étaient estimés à quelque 16.000 personnes. Nous avons mené plusieurs actions conjointes avec ces organisations pour sensibilier la population à se démarquer des seigneurs de guerre. En juillet 2012, des pourparlers avec les miliciens Maï-Maï avaient abouti à un accord. Ils avaient accepté de déposer les armes et de mettre ainsi fin aux

La République démocratique du Congo planche sur un découpage du pays, objectif passer de 11 à 26 provinces. Un projet diversément apprécié selon les interlocuteurs. Ainsi, si le président du Parlement Aubin Minaku veut voir aboutir cette réforme dans les prochains mois, le gouverneur Katumbi, lui, est plus... réservé. “Le premier souci”, explique le gouverneur du Katanga, province qui serait découpée en quatre entités : le Haut-Lomami, le Haut-katanga, le Lualaba et le Tanganika, “c’est l’incompréhension qui entoure cette réforme pour la plupart de nos concitoyens. Ainsi, si vous projetez ce découpage chez vous, en Belgique, vous auriez un niveau d’incompréhension qui ferait penser à un Flamand habitant en Wallonie, qu’il va devoir tout abandonner dans sa province d’accueil et être contraint de rentrer en Flandre. Economiquement, aujourd’hui, les 11 provinces ne parviennent déjà pas toutes à être viables. Imaginez la situation à 26. Cela ferait aussi 26 gouverneurs et 260 ministres provinciaux. Des frais suppélementaires, l’obligation de bâtir des infrastructures pour les nouveaux parlements, les nouvelles cours de justice et j’en passe. Ceux qui vous liront vont conclure que Katumbi ne veut pas de ce découpage. Je leur réponds que je n’en veux pas pour le moment. Nous ne devons pas nous précipiter. Il faut que cette véritable révolution soit bien préparée pour en tirer les dividendes. Regardez l’ancien Grand Kivu. Mobutu l’a découpé à la va-vite au milieu des années 80, donnant naissance au Nord-Kivu, Sud-Kivu et au Maniema. Où se trouve la principale instabilité aujourd’hui ? Là-bas, c’est simplement le désastre, je ne veux pas que cela s’étende à tout le pays. Ici, dans ce qui devrait devenir le HautKatanga, on peut sereinement envisager l’avenir. Mais le futur Haut-Lomami n’a pas les moyens de subvenir à ses besoins. Aujourd’hui, ses recettes s’élèvent à 57.000 dollars par an. Comment voulez-vous que cette province devienne indépendante. Il faut donc préparer cette réforme capitale, il faut investir dans la réhabilitation des futures provinces. C’est un passage nécessaire et obligé avant de procéder au découapge si on ne veut pas répéter les erreurs du passé.”

Devant son parlement provincial, Moïse Katumbi a lancé un appel à l’unité des Katangais et de tous les Congolais. “Rien ne justifie le climat malsain qui règne dans la province actuellement. Aussi, je demande à nos frères égarés qui ont pris les armes ainsi qu’à leurs complices de cesser les hostilités.” C’est que ces affrontements auront des implications néfastes sur la province dans les prochains mois. “Je dois vous avouer qu’à cause des agissements des Kata Katanga, la campagne agricole a été hypothéquée cette année. Les agriculteurs n’ont pas pu récolter assez de maïs et le stock disponible est clairement insuffisant pour répondre aux besoins de la population. Il faut donc s’attendre à des pénuries graves de cette denrée dans les mois à venir.” Et de poursuivre sur le même ton : “Des milliers d’enfants ne vont plus à l’école. Des hommes, des femmes et des enfants meurent sans soins médicaux et des localités entières sont vidées de leur population. Ceux qui ont les moyens de fuir vivent dans des conditions infrahumaines. Ce bilan n’est pas reluisant et n’honore aucun fils du Katanga.”


Evariste Boshab, Secretaire général du PPRD

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inshasa. Commune de la Gombe. Avenue Batetela. Les drapeaux bleus du PPRD, le parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie, de Joseph Kabila sont plaqués, immobiles, aux multiples mats. Pas un gramme de vent. Dans la cour de la propriété, le va-et-vient est incessant. A l’intérieur de la demeure, la salle d’attente est piquée de messages envoyés par les “partis politiques amis”. Du “Hasta la victoria siempre” assorti de la tête de Castro, en passant par les mots d’encouragement du PS belge ou de son homologue serbe. “Nous sommes socialistes”, lâche Robert, sympathisant du

a question de la révision de la Constitution fait débat en République démocratique du Congo. “Cette question choque parce que certains y voient des arrières pensées dans le chef du pouvoir en place”, reconnaît Evariste Boshab. “Mais une Constitution doit évoluer. La Constitution actuelle, celle du 18 février 2006, est une constitution issue de la transition. Pendant cette transition nous avons connu un drôle d’attelage, le fameux 1 + 4. Le malheur, c’est que les acteurs de cette transition ont voulu la prolonger à travers la Constitution. Aujourd’hui, logiquement et heureusement, les choses ont changé et un toilettage s’impose. Mais on parle bien de révision, pas d’un coup d’Etat déguisé. En d’autres mots, pour que cette révision puisse avoir lieu, il faut une majorité à l’Assemblée nationale et au Sénat. Le PPRD ne peut donc, seul, imposer sa vision. Dans mon ouvrage, si vous prenez la peine de le lire, vous constaterez qu’il n’est jamais question de revoir l’article 220 qui aborde la question des mandats.” A la page 292 de son ouvrage qui fait polémique, Evariste Boshab écrit : “La Constitution de la transition du 5 avril 2003 et celle du 18 février 2006 sont marquées par l’ampleur du conflit qui a contribué à la déconstruction de l’Etat et à la dévalorisation des normes constitutionnelles. C’est donc un accord de paix qui se préoccupe fort peu des questions de forme; l’essentiel étant d’exprimer la convergence des belligérants sur certains points et aussi, parfois, leurs réserves, s’exprimant contre les principes constitutionnels. Faudrait-il déplorer ce déficit en qualité de l’écriture constitutionnelle ? Si ces imperfections peuvent contribuer au renforcement de la paix, pourquoi ne pas les préférer à une Constitution parfaite, qui reste toutefois incapable de faire taire le bruit des canons. Peut-on alors considérer que les Constitutions post-conflits n’ont pas vocation à perdurer ? Une fois que la paix est acquise et

que les anciens belligérants sont privés des moyens d’établir de nouveaux maquis, soit par des retouches successives, soit par une sorte de table rase, naîtront de nouvelles Constitutions, qui tiendront compte des circonstances et adapteront les Constitutions post-conflits à une paix plus durable dans un Etat de droit.” L’avocat Boshab n’a rien oublié de ses plaidoyers et ouvre donc, quoi qu’il en dise, la porte à une large révision de l’actuelle Constitution... par “retouches successives” ou par une “sorte de table rase” pour reprendre ses mots.

POLITIQUE

“La constitution doit évoluer”

L’art de la provocation au sommet

parti du président Kabila “depuis son premier jour. Après les années de Mobutisme, Kabila a ouvert une nouvelle ère. Je suis socialiste et je me devais de m’inscrire dans ce parti.” Le socialisme congolais n’a pas nécessairement les mêmes couleurs que celui du vieux continent. “Nos réalités ne sont pas tout à fait les mêmes”, sourit Evariste Boshab, le bouillant secrétaire général du PPRD qui martèle son attachement aux valeurs de gauche. En ce début de journée, le centre de Kinshasa est privé d’électricité, “comme d’habitude” avait lâché Monsieur Numbi, taximan. Au siège du PPRD, ces soucis d’alimentation irritent le secrétaire général qui pointe un doigt accusateur vers la Snel, la société nationale d’électricité. “C’est une catastrophe. Aujourd’hui, le PPRD n’est pas d’accord avec le monopole de la SNEL. Quand il n’y a pas de concurrence, il n’y a pas d’émulation”. Un discours qui peut surprendre dans la bouche du patron du PPRD. “Pas du tout, répond Evariste Boshab. Ce n’est pas parce qu’on est socialistes qu’on est pour le monopole de l’Etat. Ce qu’il faut, c’est que l’Etat ne cède pas tout le pouvoir aux privés. Si on privatise complètement l’électri-

ns plus a x i d e d s u l “P nce à e m m o c n o , tard tête.” redresser la

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Le club du Tout Puissant Mazembe République Démocratique du Congo, le renouveau

cité, par exemple, les producteurs vont répercuter le prix réel aux consommateurs et la plupart des Congolais seront alors incapables de payer. C’est inacceptable. Comme il est inacceptable de laisser le monopole de la production entre les mains d’une société publique qui est exsangue. Nous avons besoin des investisseurs privés, d’une meilleure rationnalisation dans de nombreux secteurs.” Quand on lui fait remarquer que son discours ne colle pas vraiment avec l’image du Lider Maximo qui trône dans la salle d’attente, Boshab est hilare. “Il y a la philosophie et il y a le pragmatisme nécessaire et même vital pour relancer un pays qui était au fond du gouffre. On ne se renie pas mais on refuse de s’enfermer dans de l’idéologisme qui ne donnera jamais à manger aux Congolais. Le pays ne peut redémarrer avec des discours politiques, aussi beaux soient-ils. L’économie

et la politique doivent marcher de paire. Aujourd’hui, chez nous, il y a des tas de besoins primaires qui doivent encore être satisfaits. Souvenez-vous de la situation dans laquelle se trouvait le pays quand nous sommes arrivés en 2001. Tout était détruit. Le pays était dans une situation catastrophique. Depuis, il a fallu reconstruire avec les moyens du bord. Chaque étape ressemblait à une goutte d’eau dans la mer. Je me souviens ainsi qu’il y a dix ans, il fallait faire la file pendant trois jours pour obtenir dix litres de carburant. L’inflation était galopante, les infrastructures inexistantes, la nature avait repris ses droits et quand il y avait quelque chose, cela remontait à l’époque de la colonisation. Il a fallu tout recommencer de 0. Plus de dix ans plus tard, on commence à redresser la tête. L’Etat travaille, ses institutions fonctionnent. Ce n’est pas parfait ? Ce ne l’est nulle part mais les signaux et surtout les actes actuels sont plus qu’encourageants.” Suffisamment encourageants pour tenter de prolonger coûte que coûte le système en place aujourd’hui, notamment en permettant au président Kabila de modifier la Constitution pour pouvoir prolonger son bail à la tête de l’Etat ? Evariste Boshab est au centre d’une polémique sur ce sujet à la suite de la parution d’un ouvrage intitulé: “Entre la révision de la Constitution et l’inanition de la nation”, édité chez Larcier. Pour nombre d’observateurs de la vie politique congolaise, il ne fait guère de doute que le livre est un des premiers signes envoyés par le clan présidentiel pour préparer le terrain à une révision de la Constitution qui ouvrirait la possibilité pour le président de quémander un nouveau mandat. “Cet ouvrage, mon 5e, est issu de quatre années de recherches en droit constitutionnel”, explique Evariste Boshab. “Je concède volontiers que je suis un polémiste. Pour moi, un ouvrage, c’est une idée. Elle n’est pas nécessairement partagée par tout le monde. Aujourd’hui, j’ai essuyé des tas de critiques mais je vois très bien que ceux qui en parlent n’ont pas lu l’ouvrage. Ils se contentent du titre, même dans la majorité. Je

ne vais pas répliquer. J’attends qu’on produise une somme de travail égale à la mienne avant de réagir. Cela va contraindre les critiques à travailler”, sourit-il, pas peu fier de ce nouveau missile qui, une fois encore, n’améliorera pas sa cote de popularité. Le secrétaire général du PPRD annonce la sortie d’un prochain ouvrage qui ne va pas calmer ses détracteurs : “Mythe et fantasmes de l’Etat africain post-colonial : les élections”. Une remise en cause du passage par les urnes sur le continent ? Il faudra attendre la sortie de l’ouvrage dans quelques mois pour en savoir plus. Et ce n’est pas tout, Boshab annonce encore la publication d’une autre recherche qui prendra la forme d’un plaidoyer en faveur du scrutin majoritaire en lieu et place du système à la proportionnelle d’actualité en RDC. “Dans un pays où il n’y a plus de débat, il y a une sorte de sclérose. Je reconnais que ce dernier travail est une oeuvre politique. Mais je reste objectif et je démontre que ce système qui veut garantir la présence de tous n’est pas taillé pour un pays comme le nôtre, dans la situation qui est la sienne actuellement. La proportionnelle handicape la formation d’un gouvernement. Regardez la Belgique qui est entrée dans le livre des records avec près de 600 jours sans exécutif. Mais à Bruxelles, on a pu continuer à travailler, notamment grâce à une administration séculaire. C’est impensable chez nous. Notre administration n’est pas encore assez assise. Si vous êtes en Belgique, ce n’est pas grave parce que l’essentiel a été fait et il ne reste plus qu’à gérer. La coalition au pouvoir chez nous, ce sont près de 17 partis, comment voulez-vous donner un cap avec un tel attelage ? Ici, on a besoin que l’Etat s’affirme d’avantage par son gouvernement.”


Fridolin Kasweshi,Ministre des Infrastructures

F

lieux sans oublier le côté sécuritaire de ce travail. De meilleures routes, cela signifie aussi un meilleur contrôle de notre territoire”, explique le ministre. “Nous avons défini un réseau prioritaire de 30.000 km et un réseau ultra-prioritaire de 17.000 km. Pour parvenir à nos fins, comme l’Etat n’a pas le moyen de tout financer sur son budget, nous avons

“Le défi du XXIe siècle” trois types de financements. Le premier, c’est le trésor public, nous avons ensuite une intervention des bailleurs de fonds internationaux en bilatéral ou en multilatéral et, enfin, des partenariats public-privé. Ici, il s’agit essentiellement de concessions pour certains tronçons jugés rentables. Les investisseurs privés se paient ensuite via un péage et assurent aussi la gestion de l’axe routier”, poursuit M. Kasweshi. Les chiffres avancés démontrent à souhait l’étendue de la tâche. En 2006, sur les 59.000 kilomètres gérés directement par le ministère des infrastructures, 4,5% étaient considérés comme étant en “bon état”. Fin 2011, le chiffre atteignait les 15% et montait même à 20% un an plus tard. Dans ce contexte, la Route Nationale 1, est l’axe privilégié. La N1 doit relier à terme le port de Matadi, dans le Bas-Congo, à Lubumbashi, la capitale du Katanga, “Aujourd’hui, sur cet axe qui passe par 6 provinces, nous sommes arrivés à la frontière entre le Bandundu et le Kasaï occidental”, explique le chef de cabinet du ministre. “Pour arriver jusqu’à Tshikapa, nous disposons de fonds européens et de la Banque africaine de développement (BAD). L’objectif final est de relier

Une explication qui justifie pleinement le discours du ministre Kasweshi qui a dans sa compétence, notamment, la gestion des routes d’intérêt général et des routes structurantes. “Ce réseau représente 159.000 kilomètres de routes nationales et provinciales”, explique-t-on dans son ministère. Sur ces 159.000 kilomètres, le ministre des infrastructures en gère directement 59.000. “Nos objectifs, c’est de relier entre eux les grands centres économiques, les grands chefsRépublique Démocratique du Congo

ETAT DU RESEAU ROUTIER D'INTERET GENERAL DE LA RDC (58 129 KM : RÉSEAU NOMINAL)

Ministère de l'Aménagement du Territoire, Urbanisme, Habitat, Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction Cellule Infrastructures ICAINE CENTRAFR REPUBLIQUE

(31 DECEMBRE 2012. SOURCES : OFFICE DES ROUTES) SOUDAN

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ECONOMIE

ridolin Kasweshi ne chôme pas. Sa carte de visite explique en grande partie cette activité débordante. Le ministre Kasweshi, un des plus anciens ministres en place en RDC, a dans ses compétences l’Aménagement du territoire, l’urbanisme, l’habitat, les infrastructures, les travaux publics et la reconstruction. Un ensemble cohérent pour autant de défis majeurs dans un pays en pleine reconstruction. Tous les aspects du ministère sont cruciaux pour le pays. Mais s’il fallait ressortir un élément du lot, ce serait incontestablement la reconstruction du réseau routier. Un eneju majeur dans ce pays où, le manque d’investissements et les conflits ont mis à mal des milliers de kilomètres de voiries pourtant cruciales pour toute l’économie. “Comment motiver un agriculteur à produire s’il sait que sa production ne sortira pas de son exploitation faute de voies praticales”, explique le représentant d’une coopérative du Bandundu qui, aujourd’hui, a retrouvé le sourire avec la réfection de la Nationale 1 qui a remis Kinshasa à moins de six heures de son exploitation. “il y a encore deux bonnes années, c’était impossible d’envisager de commercialiser nos produits dans la capitale”, se souvient-il. “Il fallait plus d’une semaine pour faire le trajet. Du coup, une bonne partie de nos terrains ont été rendus à la nature. Aujourd’hui, nous avons recommencé à exploiter pratiquement nos 120 hectares et nous envisageons de nous étendre. La demande est là. Elle a toujurs été là. Ce qui a changé, c’est le retour d’une route en bon état. C’est déterminant”,

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République Démocratique Démocratique du du Congo, Congo, le le renouveau renouveau République

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Echelle : 1:7 589 230

²

Réalisation : Unité SIG de la Cellule Infrastructures, (février 2013) Sources : OR 31/12/2012, CI et RGC

Un milliard de Congolais

B Lubumbashi, soit 3.300 km, mais pour y parvenir, nous avons encore besoin de trouver d’autres partenaires. Mais nous sommes optimistes, dans 3 à 5 ans, nous disposerons d’une ossature qui permettra de relier tous les chefs-lieux du pays.” Mais la RDC le sait trop bien, il ne suffit pas de construire, il faut aussi entretenir ces tronçons synonymes de reprise de la vie économique. C’est notamment pour répondre à ce besoin qu’a été créé le Foner (le fonds national d’entretien routier). Un organisme qui a mobilisé de septembre 2009 à novembre 2012, des recettes de l’ordre de 235 millions de dollars dont 98% proviennent de la redevance sur les carburants terrestres et 2% des droits de péages sur le réseau non concédé. Avec ces ressources, le Foner a financé les projets et travaux d’entretien routier à hauteur de près de 207 millions de dollars. “C’est un outil essentiel mais pas suffisant. Il faut une appropriation des axes routiers par les populations locales”, poursuit-on au ministère. “Ce n’est pas un væu pieu, les populations locales comprennent qu’elles ont besoin de bonnes routes pour développer leur business. Si nous avons des axes prioritaires, nous avons aussi mis à la disposition de chaque province des entreprises privées qui vont faire de l’asphaltage. Toutes les provinces, même les plus petites, disposent désormais de ce service. Aujourd’hui, la plupart de ces sociétés privées sont étrangères. Nous n’avons pas le choix. Ce sont des appels d’offre publics et la plupart des entreprises congolaises n’ont pas les moyens d’y souscrire. Mais, là aussi, on voit que les choses sont en train de changer avec la renaissance de Safricas.” Chaque année, la RDC investit entre 300 et 400 millions de dollars dans ses infrastructures. Un investissemnt crucial qui doit participer à la relance économique de ce géant du continent africain qui a une belle carte à jouer tant les routes actuelles sont encombrées. Le projet de port en eau profonde de Banana, dans le Bas-Congo est aussi un élément essentiel du futur de ce pays quand on voit l’engorgement des ports de Dar es Salam (Tanzanie), Mombasa (Kénya) ou même Pointe Noire (Congo Brazzaville). Les études progressent; les candidats à la construction jouent des coudes pour trouver une place dans ce projet pharaonique qui devrait d’ailleurs s’accompagner d’un autre travail d’art, le pont qui doit relier Kinshasa à Brazzaville. La position centrale de la RDC l’a rend incontournable pour le développement d’un continent inévitablement appelé à se développer.

eaucoup de Congolais parlent aujourd’hui d’un pays semblable à un train à deux vitesses. Dans le premier attelage, la première classe, on retrouverait Kinshasa et le sud-Katanga, Le reste du territoire, à l’exception de la route qui va de Matadi à Kinshasa, serait relégué en seconde classe. “Toutes les provinces ont des axes prioritaires”, répond le ministre Kasweshi, qui reconnaît toutefois que la capitale a profité de quelques privilèges. “Kinshasa est notre capitale et donc aussi notre vitrine. En plus, il y a eu des événements (comme le sommet de la Francophonie en octobre 2012) qui nous ont obligé à faire des efforts plus rapides pour Kinshasa.” La capitale de la RDC connaît aujourd’hui une urbanisation galopante. Plus de dix millions de Congolais vivent désormais dans cette ville province et toutes les études statistiques sont d’accord sur un point : cette urbanisation n’est pas prête de se terminer. Selon ces études internationales, la population de Kinshasa double tous les 15 ans. Il faut donc s’attendre à ce la ville accueille près de 25 millions de Congolais en 2030 et 50 millions avant 2050. Les mêmes études, portées au niveau de l’ensemble du pays, annoncent que la République démocratique du Congo sera le pays le plus peuplé du continent africain à l’aube de 2100, avec une population qui devrait avoisiner le milliard. Au niveau de l’ensemble du pays, la population double en effet tous les 20 ans. Partant du chiffre de 65 millions de Congolais en 2015, ce qui est déjà en déça de la vérité, le pays devrait ainsi compter 130 millions d’individus en 2035, 260 millions en 2055, 520 millions en 2075 et donc plus d’un milliard de Congolais à l’aube du prochain centenaire. Un développement démographique qui n’ira pas sans poser de solides défis à l’ensemble du pays. En mai dernier, de passage devant le Sénat, le ministre Kasweshi a été interpellé sur certains désagréments rencontrés dans le centre de Kinshasa en période de pluie. Le boulevard du 30 juin, flambant neuf, n’étant pas épargné par ces soucis. En guise de réponse, le ministre avait déjà pointé l’urbanisation galopante de la capitale qui “fait que le réseau d’assainissement du boulevard du 30 juin ainsi que d’autres avenues de Kinshasa est devenu inadapté. Il faut aussi expliquer que des constructions anarchiques ont bouché une grande partie du réseau d’égout.” Du coup, après avoir résolu le problème de circulation lié à l’état et à la largeur du boulevard, le ministère s’est attelé à planifier la construction de nouveaux canivaux et l’élargissement des conduites existantes. Le travail ne manque pas dans la capitale et l’évolution démographique ne devrait pas faciliter la tâche des services du ministre Kasweshi dans les prochaines années.


Fridolin Kasweshi,Ministre des Infrastructures

L

ECONOMIE

a problĂŠmatique de l’entretien des routes n’est pas une question uniquement congolaise. Dans le monde entier, les mĂŞmes interrogations. Comment un Etat peut-il entretenir ses axes routiers pour qu’ils permettent la libre circulation des personnes et des biens et gĂŠnèrent, par la mĂŞme occasion, des revenus supplĂŠmentaires ? Les responsables des fonds d’entretien routiers des pays de l’Afrique centrale ĂŠtaient rĂŠunis dĂŠbut de ce mois de juillet Ă Kinshasa pour ĂŠchanger leurs expĂŠriences et tenter

de trouver de nouvelles pistes de rentrĂŠes financières. L’occasion pour Fridolin Kasweshi, ministre de l’AmĂŠnagement du territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat, de l’Infrastructures, des Travaux publics et de la Reconstruction de replonger dans les livres d’histoire pour aller rechercher une phrase de l’explorateur d’Henry Morton Stanley, vieille de plus de

120 ans, et pourtant toujours d’actualitĂŠ, qui disait que sans chemin de fer le Congo ne valait pas un penny. Si Stanley mettait en avant le rail, c’est bien ĂŠvidemment parce qu’il s’agissait du principal moyen de locomotion de l’Êpoque. Aux yeux du ministre Kasweshi, nul doute que l’explorateur soulignait ainsi l’importance que revĂŞtaient les principales infrastructures de transport. Aujourd’hui, rien n’a changĂŠ, sans route, sans rail, un pays se meurt, aucun dĂŠveloppement ĂŠconomique n’est envisageable. Or, le coĂťt de construction et, surtout, d’entretien de ces axes reprĂŠsente un budget colossal pour un Etat. Le constat est identique dans les autres pays reprĂŠsentĂŠs Ă Kinshasa : Burundi, Congo-Brazzaville, Gabon, Cameroun et Tchad . Fridolin Kasweshi a ĂŠvoquĂŠ les dĂŠfis Ă relever par les pays africains en vue d’amĂŠliorer le rĂŠseau routier. Il a ainsi soulignĂŠ que “les routes Ă pĂŠage qui reprĂŠsentent 1 % du rĂŠseau classifiĂŠ de l’Afrique subsaharienne, dont la plupart en Afrique du Sud, obtiennent moins de 1,6 milliard de dollars d’engagement d’investissement. Ce qui est bien en-deçà des besoins de cette rĂŠgion du continentâ€?. Dans son explication, le ministre Kasweshi a encore

indiquĂŠ que moins de 10% du rĂŠseau routier de cette rĂŠgion attire au moins 15.000 vĂŠhicules par jour, qui est le minimum pour rentabiliser les concessions. Quant au prĂŠlèvement des taxes sur les carburants terrestres, principale source de rentrĂŠes pour les Fonds d’entretien des routes, il a indiquĂŠ que bien qu’il s’agisse d’un mĂŠcanisme très utilisĂŠ pour le financement de la maintenance des routes, leur niveau et leur utilitĂŠ vont du coĂťt symbolique et insignifiant de 0,3 dollar Ă 0,16 dollar au litre. “En raison des fraudes et d’autres faiblesses managĂŠriales, de nombreux pays n’arrivent pas Ă prĂŠlever ces taxesâ€?, a-t-il rĂŠvĂŠlĂŠ Pour le ministre Kasweshi, ce constat doit interpeler tout le monde face au rĂ´le capital que doivent jouer les fonds d’entretien routier pour non seulement maintenir, mais aussi ĂŠtendre l’ensemble du rĂŠseau routier, “facteur incontestable de croissance ĂŠconomiqueâ€?. Les dĂŠpenses en entretien des routes “reprĂŠsentent aujourd’hui presque 2 % du PIB contre 1 % dans les pays industrialisĂŠs et 2 Ă 3 % dans les ĂŠconomies ĂŠmergentes Ă croissance rapideâ€?, a encore chiffrĂŠ le ministre. Aujourd’hui, il est ĂŠvident que la plupart des Etats du continent africain n’ont pas les moyens d’investir de telles sommes dans les travaux ou prĂŠfèrent les aiguiller vers des secteurs plus prioritaires Ă court terme. Pourtant, on l’a vu, les routes sont incontournables pour l’Êconomie d’un Etat, ce qui explique donc la volontĂŠ des responsables politiques en charge de cette matière en Afrique centrale de dĂŠvelopper encore les pistes de rentrĂŠes financières indĂŠpendantes du budget de l’Etat pour leurs fonds d’entretien. Un dĂŠfi, un de plus, pour le ministre Kasweshi.

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TOUJOURS un Grand Hôtel pour un Grand pays! La RÊpublique dÊmocratique du Congo ce grand, riche et beau pays au cœur de l’Afrique a son grand hôtel, avec une appellation bien contrôlÊe. SituÊ au centre ville, dans le quartier rÊsidentiel et diplomatique de Kinshasa la capitale, le Grand Hôtel Kinshasa, autrefois Hôtel Intercontinental, a accompagnÊ toute l’histoire prestigieuse de la RDC. Un pays qui reprÊsente une destination de rêve

pour les bonnes affaires, comme en tĂŠmoignent les ĂŠnormes potentialitĂŠs en ressources naturelles, notamment minières, d’hydrocarbures, forestières, ĂŠnergĂŠtiques, agricoles et, halieutiques, hydriques,‌ La Tour et le Bâtiment Principal de l’HĂ´tel offrent, Ă partir de ses chamEUHV XQH YXH PDJQL½TXH QRQ VHXOHPHQW VXU OH PDMHVWXHX[ žHXYH &RQJR mais aussi sur la ville de Kinshasa.

DES ACQUITS

INEGALABLES

Quel challenge d’être ÂŤ le Grand HĂ´tel Kinshasa Âť, un ĂŠtablissement qui a acquis ses lettres de noblesse dans l’Êvolution de l’histoire rĂŠcente du pays depuis 1971.En plus d’être un site de haute sĂŠcuritĂŠ, c’est un hĂ´tel expĂŠrimentĂŠ et aguerri dans l’art de OÂľK{WHOOHULH QRQ SDU VLPSOH DI½UPDtion, mais par sa longue expĂŠrience. Ce n’est alors pas pour rien, que la renommĂŠe du Grand HĂ´tel Kinshasa est internationale, que sa clientèle se compte dans le monde entier -les grands de ce monde sont passĂŠs et continuent d’y sĂŠjourner-, il bĂŠnʽFLH GH OD FRQ½DQFH GHV SHUVRQQHV averties.

LEADER A JAMAIS Conscient de sa position de leader, le Grand HĂ´tel Kinshasa tient Ă maintenir Ă jamais cette position prestigieuse, en mettant en Ĺ“uvre toutes les nombreuses ressources Ă sa disposition.

Pour cela, face Ă certaines exigences du marchĂŠ, ÂŤ le Grand HĂ´tel Kinshasa Âť a entrepris des travaux de rĂŠnovation, notamment dans une première ĂŠtape le Bâtiment Principal et les Cabanas, transformĂŠs en grands chantiers, et dont l‘inauguration est prĂŠvue en automne 2013. Ces travaux sont majestueusement H[pFXWpV SDU OD ½UPH LWDOLHQQH &RQsonni, mondialement reconnue dans l’art de la rĂŠnovation hĂ´telière.

UN GRAND SITE INTEGRE ÂŤ Le Grand HĂ´tel Kinshasa Âť n’est pas simplement un ÂŤhĂŠbergeurÂť, mais aussi un centre d’affaires incontournable, un lieu des rencontres multiples (culturelles-politiquessociales-ĂŠconomiques), un temple de grands ĂŠvĂŠnements, un centre sportif multidisciplinaire, une galerie marchande, etc. Ses salons mythiques et espaces Ă ciels ouverts, ses multiples installations sportives aux normes, ses magasins modernes et chics, ses parkings spacieux et son casino comme nulle part ailleurs, tĂŠmoignent de tout cela Ă cĂ´tĂŠ de ses chambres, suites et restaurants modernes. Sans oublier que les nuits les plus chaudes et les plus ÂŤ class Âť, c’est Ă ÂŤ ILevel Âť, la plus grande discothèque de Kinshasa. Plusieurs packages d’offres promotionnelles de diffĂŠrents standings sont toujours d’actualitĂŠ. Plusieurs packages d’offres promotionnelles de diffĂŠrents standings sont toujours d’actualitĂŠ. Car la raison d’être du ÂŤ Grand HĂ´tel Kinshasa Âť est d’être toujours non seulement le meilleur, mais surtout le plus grand ĂŠtablissement hĂ´telier dans ce grand pays qu’est la RĂŠpublique dĂŠmocratique du Congo.


Moïse Katumbi, Gouverneur du Katanga

République Démocratique Démocratique du du Congo, Congo, le le renouveau renouveau République

ECONOMIE

dans certaines zones du pays. Arguant aussi du fait que ce non respect ne poussait pas les provinces à améliorer leurs résultats. Aujourd’hui, l’homme se veut pus conciliant. Plus politique, peut-être, quoi qu’il dise de ses ambitions. “S’il n’y avait pas la guerre, le président Kabila aurait appliqué la loi et le Katanga aurait récupéré ses 40%. Aujourd’hui, si nous demandons l’application stricte de la loi, il n’y aurait plus de vie en RDC. Les Katangais ont toujours eu l’habitude de partager. Dans ce pays, toutes les provinces sont riches et elles émergeront grâce à l’argent du Katanga.” Un discours aux accents très nationaux...

“Il y a de la place pour tous les investisseurs”

M 16

oïse Katumbi aspire à retourner aux affaires. Là où il a fait fortune. “Gouverneur, ce n’est pas un métier, c’est une fonction, rien de plus”, sourit-il, content de son effet. “Vous allez et vous devez passer. C’est inscrit en lettres d’or dans la Constitution. Et je vais évidemment respecter ce texte. Mais je ne vais pas partir en laissant les caisses vides, bien au contraire. Depuis que je suis arrivé à la tête de la province, en 2007, tous les voyants sont passés largement dans le vert et les nuages ne semblent pas pointer à l’horizon.” Le bilan est déjà prêt, comme si le gouverneur avait hâte de partir. “Pas du tout. Je ne fuirai pas, je resterai jusqu’à l’élection de mon successeur et je continuerai à travailler jusqu’au bout pour la province et donc pour le pays. Mais je ne veux pas m’enfoncer dans ce

siège de gouverneur”, explique-t-il dans son petit bureau du gouvernorat de Lubumbashi d’où il planche déjà sur “l’après-mine”. “Aujourd’hui, nous sommes devenus le premier contributeur du pays et de loin. Quand je suis arrivé au poste de gouverneur, le Katanga occupait la troisième position dans ce hit-parade. Un an plus tard, nous avions déjà atteint la première place.” Pour y parvenir, il a fallu améliorer les infrastructures régionales mais aussi mieux contrôler ce qui était perçu. En d’autres termes, notamment, lutter contre la corruption. “Un exemple parlant? En 2007, il y avait déjà beaucoup de recettes mais aussi beaucoup de corruption. En cinq années, nous avons ainsi fait passer les recettes du

Trésor public du Katanga de 100 millions à 1,5 milliard de dollars. C’est un progrès considérabe mais dont nous ne tirons pratiquement aucun bénéfice.” Moïse Katumbi fait ainsi clairement allusion aux promesses non tenues par Kinshasa. L’Etat central est en effet censé redistribuer 40% de leurs recettes aux provinces. Le gouverneur du Katanga a souvent soulevé ce manque de respect de Kinshasa et n’entend pas baisser les bras même si le discours s’est fait moins, beaucoup moins, acerbe. Il y a quelques mois, le boss du Katanga repoussait d’un revers de la main l’explication qui voulait que l’Etat central ne pouvait redistribuer cette manne à cause de la situation de guerre qui prévaut

ui ont osé q s r e i n i m s Le u début a e r iv u s s u no ent pas ne le regrett

Si le Katanga a retrouvé le sourire, c’est évidemment grâce aux richesses inestimables de son sous-sol. Les entreprises minières jouent des coudes pour dénicher un lopin de terre à exploiter sur la ceinture de cuivre qui court de Lubumbashi à Kolwezi en passant par Likasi. “Aujourd’hui, ça apparaît comme une évidence. Mais quand nous sommes arrivés au pouvoir, la province était surtout riche de ses potentialités. Les investisseurs se faisaient tirer les oreilles pour venir avec leurs dollars chez nous. Nous avons donc dû commencer par les rassurer, les sécuriser. Ensuite, nous avons exigé qu’ils s’occupent de la paix sociale dans leurs entreprises mais aussi qu’ils investissent dans la terre. Ces derniers points ne sont réalistes que si vous mettez ces investisseurs dans de bonnes conditions. C’est un win-win. Les miniers qui ont osé nous suivre au début ne le regrettent pas. Vous connaissez beaucoup de business à travers le monde où on peut récupérer un investissement de 3 milliards de dollars en 5 ans. Au Katanga, c’est le cas. Grâce aux miniers, nous avons améliorer l’état des routes, ce qui a permis d’augmenter le trafic et donc les rentrées douanières et de péages.” Et c’est vrai que les 200 kilomètres asphaltés de la route nationale 1 (RN1) qui relie Likasi, Lubumbashi et Kasumbalesa sont largement occupés par les miniers, comme les 180 km de la RN 39 entre Likasi et Lubumbashi. Deux voies largement “sponsorisées” par les péages. Malgré les millions qu’ils génèrent, les miniers ne parviennent pas à faire l’unanimité. “Je ne vais pas m’ériger en avocat des miniers, certains en profiteraient encore pour me suspecter de collusion. Mais personne ne peut nier qu’aujourd’hui, le redressement du Katanga est essentiellement dû à ce secteur. C’est incontestable, comme il est incontestable qu’ils ont un effet général sur l’ensemble de la province, avec des impacts différents, et comme il est encore incontestable que cette manne minière doit nous pousser à préparer l’après-mines. Il y a de la place pour tout le monde ici et dans de très nombreux secteurs. Je veux que les investisseurs du monde entier le comprennent, qu’ils viennent d’Asie, d’Amérique ou d’Europe et là, évidemment, je pense aux Belges avec qui nous avons beaucoup de choses en commun.”

S’il y a des fermiers qui ne gagnent pas d’argent chez vous, qu’ils viennent ! Quand ils s’installeront, ils ne paieront pas de taxes.” L’appel du gouverneur Katumbi peut séduire. “J’entends souvent qu’en Europe, on souffre de surproduction, que les denrées sont détruites, que des fermiers qui travaillent ne parviennent plus à s’en sortir. Moi, je leur dit, si vous voulez travailler, si vous n’avez pas peur d’un nouveau départ, venez, nous avons un bout de chemin à faire ensemble et des terres qui ne demandent qu’à vous accueillir”. Katumbi, parfois taxé de populisme, retombe-t-il dans ses travers ? “Pas du tout, c’est un win-win que je propose. Nous devons parvenir à produire plus. Les miniers que nous avons obligés à investir dans au moins 500 hectares ont joué le jeu. Ils ont souvent compris qu’il ne s’agissait pas d’une punition et qu’ils pouvaient même en tirer un certain bénéfice, ce qui explique qu’ils soient parfois passés bien au-delà des 500 hectares que nous leur demandions. Tant mieux, mais ce n’est pas encore assez.” Et le gouverneur de demander aussi la relance de la recherche agricole complètement à l’arrêt. “Il faut relancer l’Institut national d’études et de recherches agronomiques (INERA), En effet, on a constaté que nous avions des rendements inférieurs à ceux de la Zambie. En cause, une dégénérescence des produits qui, parfois, nous amène à produire 4 fois moins à l’héctare au regard de ce qui se fait en Zambie. Avec de tels rapports, nous ne pouvons pas être compétitifs. Nous allons aussi lancer de grandes coopératives agricoles. Il faut réunir ces petits exploitants qui, s’ils demeurent tous dans leur coin, ne parviendront pas à décoller. L’agriculture est devenue une priorité et nous allons tout faire pour retrouver notre rang.”

“Vos fermiers sont les bienvenus”


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Christian Mwando, Ministre des Finances du Katanga

C

ÉCONOMIE

hristian Mwando est un homme de chiffres. L’idéal pour un ministre des Finances, de l’Economie et du Commerce du Katanga. Dans sa province, l’homme s’est forgé une réputation d’intégrité et de bonne gestion. Depuis son installation à la tête de ce ministère, l’embellie est soutenue, “avec une petite exception en 2010, quand les prix des matières premières ont connu un certain fléchissement”, explique-til dans son petit bureau de l’avenue Mwepu en plein centre de Lubumbashi. “Cette croissance des rentrées s’explique par une conjonction d’éléments même si le boum minier est clairement au coeur de cette nouvelle vitalité. Ces cinq dernières années, la production minière est passée de 300.000 tonnes à 1,5 million de tonnes. Cela a inévitablement un effet d’entraînement sur les recettes perçues notamment aux péages routiers ou sur certaines taxes locales.” Mais quand on regarde l’évolution des chiffres des rentrées de la province, force est de constater qu’au-delà de l’augmentation due à une production minière en hausse constante, la perception des taxes sem-

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ble aussi avoir été beaucoup plus efficace. “Nous nous sommes attelés, avec le gouverneur Katumbi, à un meilleur encadrement des recettes. Nous avons ainsi mis au point la Direction des recettes du Katanga. Cet organe s’occupe de canaliser toutes les recettes

“Il faut déjà préparer

l’après-mines” de la province. Il permet donc une meilleure gestion, plus d’efficacité. Quatre cents agents travaillent pour ce service. Leut but? Suivre de près toutes les recettes du Katanga. Ils perçoivent un salaire appréciable et même

perception tant pour la province du Katanga que pour l’Etat central. Pourtant, malgré cette apparente bonne collaboration entre la province et l’Etat central, tout est loin d’être au beau fixe, surtout pour une province comme le Katanga qui ramène à elle seule plus de 50% des rentrées de l’Etat. “La loi prévoit que nous devrions percevoir 40% de ce que la province fait rentrer dans les caisses de l’Etat. Mais ça, c’est la théorie”, grimace le ministre. “Dans la réalité, l’année dernière, la rétrocession s’est élévée en tout et pour tout à 6%. C’est peu. C’est très peu”. Exprimée en dollars, cette différence est encore plus brutale. Le Katanga pouvait prétendre à 300 millions de dollars revenus de Kinshasa. Dans les faits, moins de 35 millions sont rentrés dans les caisses de la province. “On peut passer son temps à se plaindre ou à tendre la main mais ça ne rapporte pas baucoup”, continue le ministre. “Avant la rétrocession de l’Etat central représentait 80% du budget de la province. Les taxes purement provinciales ne ramenaient donc que 20% de ce budget. Aujourd’hui, c’est l’exact inverse, la province génère 80% de ses revenus.”

endant des années, le dollar a pratiquement été la vraie monnaie de la République démocratique du Congo tant l’instabilité politique et financière du pays poussaient à craindre ce franc congolais qui semblait voguer, jour après jour, vers des abysses sans fins. “Aujourd’hui, les temps ont changé”, explique le ministre Mwando. “Depuis 5 ans, la stabilité est perceptible sur tous les plans. Le franc congolais doit donc retrouver la place qui est la sienne mais si la dédollarisation de notre économie nationale est une volonté, il ne faut pas se précipiter tête baissée au risque de provoquer de nouvelles catastrophes. Nous n’en sommes donc pas encore au stade de la contrainte, l’Etat a seulement imposé que les commerçants affichent leurs prix en francs congolais mais les transactions peuvent encore s’effectuer en dollars ou dans une autre devise étrangère.”

Aujourd’hui, la RDC en est donc à la première étape de cet éloignement du billet vert. “Pendant longtemps, la plus grosse coupure en billets congolais, c’était le billet de 500 francs, soit approximativement un demi-dollar. Si vous vouliez vous offrir un bon restaurant, il fallait partir avec une valise. Et si vous vouliez investir, vous ne pouviez même pas penser au franc congolais. Il a donc fallu produire des coupures à valeur faciale plus élevée (1.000, 5.000 et même 10.000 francs congolais) mais on n’en a pas produit en grande quantité pour éviter une nouvelle inflation. Progressivement, l’Etat va percevoir ses taxes et ses impôts en devises locales, les marchés publics se passeront aussi en franc congolais, de quoi faire venir progressivement tous les acteurs économiques vers notre monnaie nationale.” Pas de calendrier précis mais une volonté d’en finir avec cette petite humiliation quotidienne.

Dédollarisation progressive

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des primes au rendement, ce qui est motivant et porte ses fruits pour la province.”. Mais l’homme, toujours avec la collaboration de l’incontournable gouverneur, a aussi mis sur pied un service antifraude qui a permis d’améliorer la rentabilité des services de

ements s s i t s e v n i s e D es dans les rout tes et les desser nga pour le Kata

Pour parvenir à ce renversement de chiffres, pas de miracle, il a fallu créer de nouvelles taxes provinciales dont les plus rentables visent le secteur minier, comme cette “taxe sur la voirie” de 60 dollars à la tonne qui frappe tous les transporteurs. “Le charroi des camions a un impact important sur l’état des routes. C’est un secteur essentiel, nous le savons très bien, mais c’est aussi un secteur qui coûte cher à la province. Qui plus est, nous n’avons pas pris de décision unilatérale. Le postulat de base était très simple. Il y a quelques années, la tonne de cuivre s’échangeait à 4.000 dollars. Aujourd’hui, cette même tonne oscille entre 7 et 8.000 dollars. La marge est énorme. Armés de ces chiffres et de ce constat, nous nous sommes mis à table avec les miniers et nous sommes arrivés à un accord sur la somme de 60 dollars la tonne.” Mais le ministre insiste aussi sur le fait qu’il n’y a pas que les miniers qui versent leur dîme. Et de pointer du doigt le secteur immobilier en pleine expansion dans toute la province. “Rassurez-vous, je ne vais pas dresser un inventaire exhaustif des taxes provinciales mais j’épinglerai quand même les taxes en matière de construction. Les permis de bâtir sont une source importante de revenus, de même que la taxe sur les véhicules ou l’impôt sur les revenus locatifs”, explique le ministre. Des montants que la province investit surtout aujourd’hui dans les routes et les dessertes. “Il faut prévoir l’après-mines”, explique Christian Mwando. Les gisements semblent pourtant garantis pour au moins une bonne vingtaine d’années si pas plus. “Les chiffres ne sont pas alarmistes, en effet”, poursuit le ministre, “mais nous voulons miser sur le secteur agricole qui est potentiellement un gros pourvoyeur d’emplois. C’est pourquoi, aujourd’hui, déjà, 60% du budget de la province passe dans la construction ou la réfection de voiries ou de dessertes agricoles. C’est un investissement obligatoire. Comment voulez-vous que les agriculteurs s’échinent à produire s’ils savent que leur récolte ne pourra pas sortir de leur ferme. Nous payons même pour refaire des axes qui appartiennent pourtant à l’Etat central. Une fois de plus, ça part

du même constat, si ces routes ne permettent pas une bonne circulation, tous les efforts des agriculteurs et de la province, en amont, ne servent à rien. Je ne vous cache pas que je ne suis pas toujours d’accord avec le gouverneur sur ce dernier point. Je voudrais que l’Etat fasse plus.” Dans ce secteur agricole qui bénéficie de toutes les attentions, la province planifie la création de grandes coopératives qui permettront de financer l’industrie agricole, notamment pour l’achat des intrants et du matériel. “De ce côté, nous avons reçu des moyens supplémentaires pour acheter des graines et de l’engrais. C’est un pas mais ce n’est pa suffisant. Il faut une politique nationale claire. Travailler dans l’agriculture, c’est travailler à perte. Regardez la Zambie, à côté de chez nous, l’agriculture est largement sub-

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sidiée. L’agriculteur congolais ne peut donc rivaliser. Moi, je prône l’instauration de taxes modulables. Elles seraient applicables en période de récoltes, histoire de freiner les importations. On exonérerait ensuite les biens visés par ces taxes, lorsque le besoin s’en ferait sentir. Ce mécanisme peut être d’application via des taxes locales.” Et le ministre d’égrainer encore sa volonté de relancer des filières aujourd’hui à l’arrêt. En tête, la filière de l’huile de palme, qui fut très présente dans le nord de la province, suivie par le coton, “un secteur très difficile mais porteur d’emplois et qui a existé au Katanga jusqu’en 2006”, explique encore le ministre. Le défi est de taille mais la province du Katanga, qui vit des heures chaudes aujourd’hui et qui voit son nord s’appauvrir face à un sud étincelant, doit pousser dans cette direction pour gommer, ne fût-ce qu’en partie, les disparités porteuses de tensions.

uand le nouvel exécutif provincial s’est installé en 2007 au Katanga, une de ses premières mesures a été d’interdire la sortie des matières premières brutes du territoire. Un véritable uppercut pour de nombreuses sociétés minières qui ne faisaient que prélever le minerais brut en RDC et le sortait du pays sous cette forme. Un pillage auquel le gouverneur Katumbi a mis fin. “C’était une décision qu’il fallait prendre pour la survie de notre province. On savait que les miniers ne pouvaient traiter toute la matière première chez nous du jour au lendemain. Nous leur avions donc laissé deux ans pour développer les infrastructures nécessaires à cette révolution. Aujourd’hui, on engrange les fruits mais on est bien en deça de ce qu’on est en droit d’espérer. Et pourquoi ? Parce que nous avons été trahis par l’électricité. La Société nationale d’électricité (SNEL) est incapable d’assurer l’approvisionement électrique nécessaire aux miniers pour qu’ils transforment leurs minerais au Katanga. Aujourd’hui, beaucoup de sociétés minières ont annulé une partie de leur développement chez nous faute d’électricité.” Le bras de fer est engagé avec la SNEL. La société publique a besoin de fonds, tout de suite, pour remettre en état les centrales électriques du pays. Les miniers veulent bien participer à la réfection des centrales mais pas en sortant du cash pour la SNEL. Eux, ils veulent participer à la réfection de ces centrales et récupérer cet investissment en étant dispensés de payer leur fourniture électrique pendant un certain temps. “Ce sont deux logiques qui s’affrontent. Moi, et je ne suis pas le seul dans le gouvernement du Katanga, je suis partisan de la privatisation de l’électricité. Aujourd’hui, la SNEL vit un dilemme : servir les grosses industries ou la population ? C’est un choix éminemment politique. Le genre de choix qu’il faut faire en début de mandat parce que cela ne va pas vous rendre très populaire dans un premier temps. Après, par contre, vous en retirerez les dividendes. Je suis donc pour que l’électricité aille en grande partie vers les grosses industries. Elles vont payer cette énergie qu’elles reçoivent. Leur production va croître, leurs revenus aussi et elles feront rentrer plus d’argent dans les caisses du fournisseur d’électricité qui disposera alors des moyens pour financer le développement de nouvelles sources de production. En tentant de satisfaire un peu tout le monde, on ne satisfait personne et, surtout, on ne se donne pas les moyens d’envisager un futur meilleur.”

On a été trahis par l’électricité


Ahmed Kalej, Administrateur - Délégué Général de la Gecamines

République Démocratique Démocratique du du Congo, Congo, le le renouveau renouveau République fonds y afférents seront débloqués sous peu de temps. - La modernisation des laminoirs et câbleries. Elle consiste à acquérir une ligne de fabrication de fils machine par coulée continue et une ligne de fabrication semi-continue des profilés par extrusion.

réconciliation de comptes, la Gécamines a pu récupérer entre 250 et 300 millions de dollars de ces arrangements croisés entre entreprises. Dans le cadre de la réduction des effectifs, il est prévu 15,7 millions de dollars dans le budget 2013. La réduction des effectifs au niveau

ECONOMIE

« Un avenir prometteur »

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onsieur Ahmed Kalej, vous êtes l’Administrateur-délégué général de la Gecamines, dès votre prise de fonction il y a près de trois ans, vous avez présenté un plan de développement stratégique très ambitieux pour remettre la Gécamines dans le giron des opérateurs autonomes. Quels sont les résultats atteints à ce jour ? « Avant de présenter les résultats atteints, nous devons relever le fait que nous sommes partis d’un diagnostic. Ce dernier s’est résumé en 4 points. Il s’agit du retard dans le programme de prospection et de découverture, du vieillissement de l’outil de production (usines et ateliers d’appui à la production), de l’endettement excessif et d’un effectif pléthorique et vieillissant. Suite à ce diagnostic, 6 axes avaient été mis sur pied pour y remédier. · La reprise du programme de recherche et de prospection géologiques, · La réhabilitation et modernisation des unités de production, · La valorisation des activités non minières par la création des centres de profit, · L’amélioration de la gestion des partenariats, · La restructuration du passif, · La réduction et le rajeunissement des effectifs. Au jour d’aujourd’hui la mise en œuvre de ces 6 axes stratégiques a produit des résultats palpables. En rapport avec le premier axe qui

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concerne la reprise du programme de recherche et de prospection géologiques : après 20 ans d’arrêt, la prospection au Groupe centre (Likasi) et au Groupe Ouest (Kolwezi) a repris. Ces travaux de prospection ont confirmé d’importantes et riches ressources géologiques évaluées à plus de 800.000 tonnes de cuivre. Le deuxième axe a concerné la réhabilitation et la modernisation des unités de production et a eu pour résultat concret l’augmentation de la capacité de production. Nous avons ainsi dépassé notre objectif de 35.000 tonnes en 2012, pour atteindre exactement 36.452 tonnes de cuivre. Nous avons entrepris des projets qui, à maturité, viendront encore davantage accroître la production pour atteindre notre objectif 2013 de 50.000 tonnes de cuivre. Ces projets se présentent de la manière suivante: - A Kamfundwa, l’implantation d’un module de concentration gravimétrique de 300 tonnes sèches/heure de capacité pour la production de 20t/h de concentré à ±18% de cuivre au HMS et 10 t/h de concentré à ± 13% aux spirales dont les travaux de génie civil sont en cours et la mise en service est prévue pour le mois de septembre 2013. - L’implantation d’une nouvelle usine à acide à Shituru ������ d’une capacité de 500 tonnes par jour. Les travaux de terrassement avaient déjà débuté mais ont été stoppés momentanément pour permettre d’abord de finaliser le projet d’une nouvelle usine à Kambove. - La construction d’une centrale thermique d’une capacité de 500 MW à Luena à base de charbon. L’étude de faisabilité a démarré et les

Plusieurs offres sont en étude. - La modernisation de l’atelier central de Panda� par le montage d’une chaîne de moulage et de fusion en fonderie. La fabrication de matériel est terminée et la livraison est en cours. - La construction d’un nouveau complexe hydrométallurgique au Groupe Ouest à Kolwezi avec une capacité de production annuelle de 35.000 tonnes de cuivre et 1.200 tonnes de cobalt. L’étude est en cours de finalisation afin de permettre la levée des fonds. Le troisième axe concernant la valorisation des activités non minières par la création des centres de profit a lui aussi obtenu des résultats qui se traduisent par l’augmentation de la production de charbon (plus du double en 2012) suite à l’achat des engins pour l’exploitation du charbon; démarrage de la production de moellon, gravier et sable à la Pierraille de Katonto; augmentation de la production et amélioration de la qualité des produits de l’atelier central de Panda. Le quatrième axe sur l’amélioration de la gestion des partenariats a vu l’acquisition à 100% par Gécamines de la Compagnie Minière du Sud Katanga, l’acquisition à 100% des gisements de Deziwa et Ecaille C dans Somidec, l’acquisition de 20% des parts sociales de la raffinerie de Kokkola en Finlande, l’acquisition de 10% supplémentaires du Groupement de Terril de Lubumbashi portant les parts de Gécamines à 30%. L’acquisition de 100 % de Kalumines est en cours de finalisation et le gisement de Mutoshi est en cours d’acquisition. Le cinquième axe porte sur la restructuration du passif. Dans le cadre de la réduction et du rajeunissement des effectifs : en 2012, 222 agents sont sortis de la Gécamines. » Votre plan vise aussi l’apurement d’un passif de près d’1,6 milliard de dollars, une diminution de moitié des effectifs de vos agents, où en êtes-vous dans cette équation humaine et financière? « En ce qui concerne l’apurement du passif de 1,5 milliard de dollars américains, depuis la transformation de GCM en société commerciale en 2010, un décret du Premier Ministre a décidé de la reprise d’une partie du passif par l’Etat congolais. Ce passif est qualifié de nonassurable. A ce stade, le gouvernement Congolais a donc repris près de 600 millions de dollars de passif non assurable au profit de la Gécamines. En dehors de ce fait, il convient également de signaler des arrangements entre entreprises du portefeuille de l’Etat. A travers une

requis implique des moyens financiers de l’ordre de 160 millions de dollars que GCM cherche à obtenir. Rappelons toutefois qu’en 2012, 222 agents sont sortis de la Gécamines. » Comment allez-vous combler ceux que certains appellent le «déficit en compétences humaines» de la Gécamines ? «Il existe en ce moment une inadéquation entre le niveau actuel de la production de l’entreprise et celui de ses effectifs. Suite à cela la Gécamines a conçu un plan de réduction de ses effectifs en se basant sur la modernisation des unités de production et les nouvelles technologies (qui impliquent une réduction de la main d’œuvre). Aussi, pour arriver à réduire de manière efficace et efficiente ses effectifs, la Gécamines doit réunir des ressources financières conséquentes pour le financement du plan social qui y est lié. Elle organise son personnel à tous les


Ahmed Kalej, Administrateur - Délégué Général de la Gecamines

niveaux: les départs en retraite sont effectués pour les agents Gécamines répondant selon le code du travail. La retraite légale se situe à 65 ans pour les hommes et à 60 ans pour les femmes. Des nouveaux agents jeunes sont embauchés et pour leur intégration professionnelle, la Gécamines développe des actions intenses de formation. »

ECONOMIE

Vous avez hérité de plus de 30 joint-ventures de la gestion antérieure mais votre nouvelle stratégie consiste à développer les capacités de production propres à la Gécamines. Comment gérez-vous cela et envisagez-vous une « revisitation » de ces contrats ? « L’entreprise a conclu à ce jour 31 jointventures (25 miniers, 2 en amodiation et 4 non miniers) dont 11 sont passées en phase de production. Effectivement, notre nouvelle stratégie consiste à être notre propre opérateur minier, nous avons un plan stratégique et dynamique qui nous permet d’avoir une vision claire de l’objectif que nous voulons atteindre, soit produire 100.000 tonnes de cuivre à l’horizon 2015. Nous n’envisageons pas une revisitation de contrats mais, cela étant dit, les contrats passés entre la Gécamines et ses partenaires peuvent être audités à l’initiative d’une des parties. Les clauses de contrat permettent à chacune des parties de diligenter un audit technico-économique qui n’est pas une revisitation des contrats. C’est ainsi que nous avons, en septembre 2012, lancé des audits afin d’examiner ensemble avec nos partenaires ce qui n’a pas marché et ce que nous devrions faire pour respecter nos contrats passés. »

Récemment, la Gécamines a pris le contrôle total de Kalumines en rachetant les parts d’African Rainbow Minerals (ARM) et Vale et en septembre passé, vous avez aussi racheté 60% de la Compagnie minière du Sud-Katanga du groupe belge George Forrest International. Quelle stratégie sous-tend ces rachats d’actifs ? « GCM est en cours d’acquisition de 100% de Kalumines et détient à ce jour 100% de CMSK. Et ce ne sont pas ses seu-

fonds vautours FG Hemisphere qui a son siège à Delaware, aux Etats-Unis d’Amérique. Pouvez-vous nous éclairer sur cette affaire ? « GCM a été victime d’attaques de fonds vautours. A la base, une entreprise publique sœur avait contracté une dette garantie par l’Etat congolais. A défaut du paiement de cette dernière, les fonds vautours avaient saisi les fonds appartenant à la Gécamines parce qu’ils avaient considéré la Gécamines comme un organe de l’Etat. Or, Gécamines est une entreprise commerciale dotée d’une personnalité distincte de celle de l’Etat. Cet argument de la défense a permis à Gécamines d’obtenir

duire Objectif: pro cuivre à 100.000T de 15 l’horizon 20

A la lecture de votre plan, la certification de nouveaux gisements est la clé de voûte de votre stratégie. Pouvez-vous nous expliquer le but de cette démarche et ses attentes ? Avez-vous trouvé de nouveaux gisements ? « Effectivement, comme je l’ai toujours souligné, l’exploration doit toujours précéder l’exploitation. Une fois que ces gisements sont certifiés, cela nous permettra outre de garantir l’alimentation de nos unités de production, de lever des fonds auprès des institutions financières comme le font les autres entreprises minières. GCM est un réservoir de

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gisements. Sa concession s’étend sur plus de 7000 km² et des réserves, avec un énorme potentiel. »

République Démocratique Démocratique du du Congo, Congo, le le renouveau renouveau République

les acquisitions. On peut y ajouter SOMIDEC avec ses gisements de Deziwa et Ecaille C acquis à 100%, la raffinerie de Kokkola en Finlande dont GCM a acquis 20% des parts sociales, le Groupement du Terril de Lubumbashi avec 30% des parts appartenant à Gécamines. Ce sont des acquisitions stratégiques avec des gisements connus qui permettront à GCM avec la modernisation et la réhabilitation de son outil de production, d’accroître significativement sa production. » Vous avez gagné deux procès en septembre 2013 contre les

jours eu une position très claire et n’a jamais caché la moindre information. Je vous invite à consulter notre site, vous y trouverez un affidavit qui explicite clairement cette affaire et justifie son déroulement heureux. » Comment la Gécamines compte-t-elle faire face au déficit énergétique du Katanga évalué à 170 mégawatts pour se développer ? « Pour faire face à ce problème de déficit énergétique, Gécamines avec son charbonnage de Luena cherche à construire une centrale thermique de 500 MW qui non seulement couvrira ses besoins en énergie mais pourra aussi venir en aide aux autres entreprises minières. L’étude de faisabilité a été déjà lancée. » La Gécamines cherche-t-elle à diversifier ses activités ? «La Gécamines a pour activité principale les mines mais elle dispose aussi des unités industrielles de soutien à la production des métaux qui constituaient des centres de coût auparavant. Dans le cadre du Plan Stratégique de Développement, il a été retenu la valorisation de ses activités non minières par la création des centres de profit qui non seulement devraient servir la Gécamines mais pourraient profiter à toutes les entreprises minières de l’hinterland minier. Et cela permettra à Gécamines de générer ainsi des revenus additionnels. »

gain de cause devant le comité judiciaire du Privy Council britannique. La Gécamines a donc récupéré des sommes importantes qui ont servi à financer une partie de la réalisation de son plan d’action. » Le Fonds Monétaire International avait suspendu son programme économique avec la RDC suite à une opacité dans un contrat de la Gécamines. La situation semble s’être débloquée récemment. Quelle est votre position dans ce dossier ? « Il y a eu beaucoup de malentendus à ce sujet. La Gécamines a tou-

Qu’est-ce qui a changé depuis la transformation des statuts de la Gécamines faisant d’elle, une société de droit privé ? « La Gécamines est désormais dotée d’un mode de gestion de type privé avec ses organes statutaires. Elle a l’obligation de résultat. » Prévoyez-vous une entrée en bourse de la Gécamines un jour ? «Pourquoi pas une fois que l’entreprise sera stable avec une profitabilité certaine.» Comment voyez-vous la Gécamines dans 10 ans ? «Glorieuse!!!»


La Trust Merchant Bank, une banque en mouvement Aux côtés de nos Clients, partout en RDC La Trust Merchant Bank est aujourd’hui la seule banque du pays au service de la nation toute entière, avec le plus vaste réseau d’agences, le seul à couvrir toutes les provinces de cet immense pays qu’est le Congo. Dans un pays faiblement bancarisé, nous fidélisons plus de Clients que toute autre banque.

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dans le strict respect des normes d’éthique et de gouvernance, la TMB contribue pleinement au développement économique de la RDC.

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Nous sommes également présents à Bruxelles via notre Bureau de représentation.

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Lubumbashi Kasumbalesa


République Démocratique du Congo, le renouveau

Forum economique Congolais dans l’Union européenne

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e FECUE, pour Forum économique Congolais de l’Union européenne, s’est confortablement installé, en trois ans, dans le paysage des rendez-vous incontournables pour tous ceux qui s’intéressent à la vie politique, à l’économie ou qui seraient tentés par un investissement en République démocratique du Congo. Cette fin juin, pendant deux jours, le FECUE a réuni plus de 700 personnes pour débattre, discuter, interroger les autorités congolaises. “Si je devais souligner un événement marquant de ce rendez-vous, ce serait sans conteste la présence ministérielle congolaise”, explique Henri Mova, l’ambassadeur de la République démocratique du Congo en Belgique, initiateur du concept. “La pre-

mances, dévoiler les opportunités d’affaires clairement identifiées par le gouvernement en combinaison avec une présentation des réformes économiques ainsi que leur impact sur le climat des affaires et, in fine, assurer des interventions de hautniveau entre responsables politiques de RDC et d’Europe, milieu des affaires et société civile”. Tant du côté politique que diplomatique ou même dans le monde des affaires, le bilan de ce troisième Forum est amplement positif. “Les échanges ont été ouverts et constructifs”, explique un homme d’affaires

ECONOMIE

“Un dialogue pour tous les amis du Congo”

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mière année, nous avions pu compter sur la présence d’un seul ministre, Olivier Kamitatu qui avait le portefeuille du Plan. Cette année, pour notre troisième forum, nous avons pu compter sur le patronnage du Premier ministre et sur la présence effective de cinq ministres lors des deux journées. Cela démontre clairement que le message est passé à Kinshasa et que ce rendez-vous est pris au sérieux”, poursuit Henri Mova. Pour ce trosième rendez-vous, le menu était, une fois encore, bien chargé. “Il s’agit d’un moment d’ouverture. Un moment où l’on peut présenter l’état des lieux de la politique économique en RDC et en faire mieux connaître les perfor-

belge habitué de ce rendez-vous. “On a abordé de très nombreux sujets. Quelles sont les perspectives à court et moyen termes? Quels sont les domaines les plus impactés par les progrès économiques? C’est en fait comme un moment de débat général. C’est un rendez-vous que je vois s’ancrer dans le paysage de nos deux pays”, poursuit l’ambassadeur, “Et je ne dis pas cela parce que je l’ai lancé mais parce qu’il a une vraie utilité. Ce n’est pas tous les jours qu’un investisseur, une femme ou un homme issu de la diaspora peut s’adresser directement à un ministre de chez nous. Les questions sont parfois terriblement précises et viennent d’expériences personnelles. Le Fecue est donc un moment important qui m’apparaît de plus en plus comme un sommet qui succède à de très nombreuses initiatives qui se déroulent tout au long de l’année, comme la journée de l’incitation au business, la journée des femmes entrepreneurs, les rencontres entre professionnels de secteurs. Ce sont des journées de synthèse.” Cette fois, quatre ministres congolais avaient fait le déplacement. On retrouvait ainsi le ministre du Plan M. Célestin Vunabandi Kanyamihigo, représentant du Premier Ministre, le ministre de l’Economie et Commerce M. Jean-Paul Nemoyato, le ministre de l’Industrie, Petites et Moyennes Entreprises, M. Rémy Musungayi Bampale, le ministre délégué des Finances M. Patrice Kitebi Mvul et le ministre belge de la Coopération au Développement, M. Jean-Pascal Labille. Ce FECUE 2013 avait été structuré en trois axes: les récentes performances de l’économie congolaise et les reformes entreprises, les opportunités d’affaires et le dynamisme des investissements en RDC et, enfin, le rôle de la diaspora congolaise dans la reconstruction du pays. Célestin Vunabandi Kanyamihigo, ministre congolais du Plan a été clair. Pour lui et pour l’ensemble du gouvernement congolais, la volonté est claire. Un moment comme le FECUE est une vitrine exceptionnelle pour la RDC qui cherche à attirer les investissements européens et à travailler avec la diaspora. Parmi les arguments mis en avant pour séduire investisseurs et membres de la diaspora désireux de franchir le pas, le ministre a énuméré les 60 millions de Congolais qui sont autant de consommateurs en puissance et la place centrale

du pays dans l’Afrique centrale qui offre un public cible de plus de 250 millions de personnes. Tous les représentants de l’exécutif congolais ont aussi mis en évidence, devant l’assemblée ou en plus petit comité, les importantes réserves de minerais, de terres arables, des fleuves et rivières ainsi qu’un potentiel hydroélectrique de 100 mille MW. La RDC dispose aussi de la moitié de la forêt tropicale africaine et d’une population dont la moitié est jeune, entre 15 et 35 ans. Autant de données qui placent potentiellement la RDC sur la liste très restreinte des Eldorado. Pourtant, souvent, les investisseurs rechignent ou hésitent. En cause, une certaine mauvaise réputation du Congo et de l’Afrique en générale. “Investir, c’est prendre un risque. Investir en Afrique et plus particulièrement au Congo, c’est, au minimum, doubler ce risque”, interpelait, à la pause-café, une dame d’origine congolaise qui aimerait rentrer au pays avec ses petites réserves. Objectif, créer une petite société de services pour elles et ses deux fils diplômés en mécanique. “Mais pas question de me jeter dans la gueule du loup. Je veux rentrer. Je sais que ce ne sera pas évident tous les jours mais nous sommes déterminés, à condition qu’on nous laisse faire. On veut bien payer le juste prix mais pas commencer à être contraints de payer des dessus de table tous les deux jours.»

les tracasseries, etc). Le représentant du Premier ministre a par ailleurs annoncé que les ONG et Asbl peuvent s’adresser à ses services pour bénéficier de certaines facilités (importation, facilités douanières, etc.). “Les ONG sont utilies, c’est une évidence”, explique pour sa part l’ambassadeur Mova. “Mais on a trop de jeunes Congolais qui perdent leur énergie dans la constitution de ces structures. Je les pousse, et je ne suis pas seul, à entreprendre, à se lancer dans le vrai business. On ne va pas relancer le Congo avec des ONG. Je préfère que ces jeunes se lancent pleinement dans le business, qu’ils gagnent de l’argent, qu’ils créent des em-

l’on ù o t n e m o m Un t des a t é ’ l r e t n e s é peut pr litique o p a l e d x u e li en RDC économique

Un discours assez commun et un appel pressant aux politiques. Les émissaires du gouvernement congolais n’ont pas esquivé les questions, mettant en exergue la batterie des lois promulguées et les réformes engagées (comme l’adhésion à l’OHADA, la création d’un guichet unique de création des entreprises en trois jours, la lutte contre

plois. Ce srait beaucoup plus positif pour tout le monde.” Le ministre M. Kitebi a indiqué, pour sa part que le gouvernement congolais compte construire et réhabiliter mille écoles à travers le pays (100 millions de dollars), construire et équiper des centres de santé et des hôpitaux (80 millions dollars) et 14.000 km de routes. Le ministre a fait remarquer que le budget alloué à l’enseignement est passé de moins 2 % à 14 % et que le montant de 100 millions de dollars dégagés pour l’école vise aussi à ramener dans le système éducatif une bonne partie de 3 à 4 millions d’enfants qui en sont actuellement exclus. La diaspora a aussi fait entendre sa voix. Une fois encore, elle a mis en avant son désir de voir avancer le dossier de la double nationalité. Elle a aussi demandé la mise en place des mesures incitatives pour le retour de la diaspora, la création d’une agence de promotion des investissements de la diaspora pour la diaspora et promouvoir les transferts bancaires et la mise en place d’un régime fiscal spécial pour la femme entrepreneur. “Tous ces débats ne sont pas que des échanges momentanés”, explique encore l’ambassadeur Mova. “Les discussions que nous avons à Bruxelles ont déjà abouti à des adaptations de loi au Congo. Je pense notamment à l’article 16 de la loi agricole qui interdisait aux investisseurs étrangers d’être majoritaires dans une exploitation agricole. Ce sont des hommes d’affaires belges qui ont soulevé la question. Le FECUE mais aussi les autres rendez-vous que nous organisons ici à Bruxelles peuvent vraiment avoir un effet sur la législation au Congo. On ne va pas règler toutes les questions lors de forums comme le FECUE mais en quelques heures, on peut avoir un vrai impact. Faire passer des vrais messages. Plus on va s’inscrire dans la durée, plus ce qui se dira ici aura un impact là-bas. J’en suis certain”, conclut l’ambassadeur.


République Démocratique du Congo, le renouveau

Groupe Forrest International

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ECONOMIE

ue de chemin parcouru ! Le Groupe Forrest International (GFI) se prépare à souffler ses cent bougies et malgré cet âge respectable, il fait montre d’une activité débordante et d’un esprit d’ouverture tourné sans cesse vers de nouveaux horizons. C’est en 1922, que Malta Forrest senior créa sa première société à Kolwezi, dans la province du Katanga. Une première entreprise centrée sur le transport. Depuis, si la base du Groupe Forrest est restée fidèle à son fief d’origine, elle n’a cessé de s’étendre et de se diversifier, au point de devenir l’un des principaux employeurs et investisseurs privés en République démocratique du Congo. Groupe de sociétés et de participations inscrit dans un cadre familial, la direction du Groupe Forrest International s’articule autour de son Président, George Arthur Forrest, et de son CEO, Malta David Forrest, la troisième génération.

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Les sociétés du Groupe donnent de l’emploi à 8000 personnes et sont actives dans le secteur minier, l’énergie, le ciment, les BTP et le génie civil, l’agroalimentaire, l’aviation, le trading et la santé. Aujourd’hui, le Groupe Forrest International a opté pour une politique de consolidation dans ses secteurs d’activité traditionnels mais a aussi décidé de mettre résolument le cap sur de nouveaux horizons comme l’agro-alimentaire ou l’énergie, deux secteurs qui répondent à des besoins de plus en plus criants, non seulement en RDC mais aussi sur tout le continent africain. Evidemment, le nom des Forrest est intimement lié au monde des mines. Le Groupe s’est forgé une solide réputation, unique en Afrique centrale, dans l’exploitation des carrières à ciel ouvert. Aujourd’hui, si le Groupe

GFI, une énergie toujours renouvelée

s’est retiré du la Compagnie minière du Sud Katanga (CMSK), elle poursuit activement sa collaboration de sous-traitance pour la société Kamoto Copper Company (KCC). GFI utilise ici les plus gros engins miniers sur chantiers d’Afrique. De véritables monstres capables de charger plus de 200 tonnes. Impressionnant. Le Groupe conserve toujours ses activités métallurgiques dans la Société du terril de Lubumbashi (STL) dont la capacité de production dépasse les 5.000 tonnes de cobalt par an, soit 1/15e de la production mondiale. La STL produit aussi près de 3.000 tonnes de cuivre et plus de 20.000 tonnes d’oxyde de zinc. A l’ombre des mines et des terrils, il suffit de se promener aux quatre coins de la République Démocratique du Congo pour se rendre compte aussi du poids des « petits hommes jaunes » du GFI, omniprésents sur les chantiers de construction ou de réfection des routes, des chantiers de construction ou de réfection d’immeubles, etc,. Par ailleurs, le groupe maintient aussi le cap avec sa compagnie aérienne Korongo. Un partenariat avec SN Brussels Airlines. Une compagnie régionale qui a bouleversé tout le paysage aérien de la RDC. En effet, Korongo présente les mêmes exigences sécuritaires, techniques ou d’accueil que les compagnies issues de l’Union européenne, de quoi bousculer les autres compagnies

régionales peu regardantes jusqu’ici sur bien des aspects. Tout en restant bien ancré dans ces business « historiques » ou « traditionnels », le Groupe Forrest International s’est lancé sur de nouveaux marchés prometteurs et qui répondent à des besoins vitaux, non seulement en RDC mais aussi dans toute l’Afrique. Il se développe ainsi dans le domaine agro-alimentaire notamment avec son élevage bovin. Le Groupe compte aujourd’hui pas moins de 34.000 têtes de bétails (les Grelka, pour Grand élevage du Katongola), pour une production d’une viande 100% bio. Objectif avoué : 40.000 têtes. Par ailleurs, GFI s’est lancé récemment dans la culture de la canne à sucre. « Un produit qui est importé à 100% au Katanga », explique un conseiller du Groupe. Ces deux nouvelles branches visent essentiellement un marché local en constante progression dans un pays à la démographie galopante et où la malnutrition est un des principaux fléaux. « Il s’agit aussi de tendre vers l’autonomie alimentaire du pays par le développement de projets positifs », ajoutet-on du côté de GFI. Autre nouveau domaine de prédilection du groupe : l’énergie, en particulier hydroélectrique et donc durable. Ici, comme pour l’agro-alimentaire, il s’agit d’un secteur en constante progression et qui tend à répondre à des besoins sans cesse plus élevés. Une nouvelle société a été créée dans ce domaine: Congo Energy. En partenariat avec Tractebel, cette société du Groupe Forrest International réhabilite d’ores et déjà les infrastructures de centrales hydroélectriques congolaises, ainsi que la ligne à haute tension reliant Inga à Kolwezi, l’une des plus longues du monde. Le développement de ce secteur est une priorité pour tout le continent. Comme le Groupe l’a fait dans les mines en RDC, en prenant l’initiative de relancer par des partenariats public-privé l’activité minière lorsqu’elle était à l’arrêt (à partir du début des années 90), le Groupe contribue aujourd’hui activement à la relance de l’énergie en RDC. La méthode est la même : être un moteur de la relance, notamment en nouant des partenariats avec de grandes sociétés occidentales (d’où la présence de Tractebel dans le projet FRIPT) et en menant de grands projets, nécessaires, apportant en République

Démocratique du Congo une plus-value technologique et de l’expertise technique. A titre privé, la famille Forrest est actionnaire majoritaire de la Banque Commerciale du Congo (BCDC), l’une des principales banques commerciales du pays, banque congolaise de référence pour les opérateurs et les institutions internationales. La gestion de la BCDC est cependant complètement indépendante de celle de GFI. La banque n’est d’ailleurs pas intégrée dans le holding. George Arthur Forrest, président du Groupe, a pris la décision qu’aucun membre de la famille ni lui-même ne siègent au Conseil d’Administration de la BCDC, intégralement composé de professionnels des domaines financiers et bancaires. Enfin, GFI poursuit sur sa lancée dans le domaine social, notamment via ses deux fondations. La Fondation Rachel Forrest a pour vocation de développer et coordonner des projets au bénéfice des populations locales, en RDC, dans des secteurs allant de l’enseignement à la santé, en passant par les infrastructures, la culture et l’environnement. De 2008 à 2012, plus de 11 millions de dollars ont été consacrés à des projets dans l’enseignement (+/- 5.000 élèves congolais bénéficient d’un enseignement de qualité et gratuit grâce à la Fondation Rachel Forrest qui accorde aussi des bourses universitaires pour des doctorants de l’UNILU, etc.), la santé (construction et don d’infrastructures, par exemple maternités, mais également dons de médi-

caments de qualité à des centres de santé, lutte contre le HIV, etc.), les infrastructures (accès à l’eau potable, signalisation routière, etc.), la culture (art contemporain et culture par l’ASBL Dialogues), l’environnement (soutien à des projets de sensibilisation à la biodiversité congolaise) et le sport (professionnel, comme le TP Mazembe, ou sport amateur). La Fondation George Arthur Forrest, elle, est axée sur la promotion d’initiatives en faveur, d’une part, de la sécurité juridique et judiciaire des investissements privés, et d’autre part, de l’éthique des investissements privés en Afrique. La Fondation s’inscrit également dans des partenariats à moyen terme avec des structures sociales, humanitaires ou encore médicales. L’exemple le plus marquant concerne l’Hôpital Panzi, à Bukavu, du Docteur Mukwege. La Fondation y soutient le développement de la laparoscopie, un partenariat avec le service du Professeur GuyBernard Cadière, de l’Hôpital Saint-Pierre, de Bruxelles, pour les opérations des femmes victimes de violences sexuelles dans l’Est du pays. La Fondation George Arthur Forrest soutient encore les projets de la Fondation Reine Paola, l’initiative Viva Africa de Sant’Egidio (qui vient en aide à des orphelins, enfants de la rue, enfants handicapés, prisonniers, personnes âgées, etc.) ou Move With Africa (envoi de classes d’étudiants du secondaire de la Communauté WallonieBruxelles en Afrique en collaboration avec La Libre Belgique), etc.


Préfarails, des rails dans la capitale

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ECONOMIE

e Boulevard du 30 juin, principal artère de la capitale congolaise accueille, depuis le début de ce mois de juillet, une cohorte de bus résolument modernes. Trois cents engins ont ainsi fait leur apparition. Un premier grand projet lancé pour tenter de faciliter le quotidien des Kinois et qui doit aussi fluidifier le trafic en constante progression dans cette ville, véritable mégapole de plus de 11 millions d’habitants. “Kinshasa, c’est une ville dans aquelle il y a plus d’habitants que dans toute la Belgique”, explique Papa Fidèle, chauffeur de taxi depuis plus de 30 ans. “Avant l’élargissemnt du boulevard, on pouvait perdre des heures entières sur cet axe. Du coup, tout le monde essayait de l’éviter. Résultat, les embouteillages se déplaçaient dans toutes les rues voisines, encore plus petites, encore en plus mauvais état.” “Ces 300 bus, c’est bien, mais ce n’est qu’une goutte d’eau dans une ville qui devrait compter des milliers de véhicules de ce type”, constate Firmin, alias Mister Rumba, un musicien qui fait les beaux jours de certains bars du centre-ville. “Nous aurons rapidement besoin de plus de bus et pourquoi pas, comme à Bruxelles, ville que je connais bien pour y avoir vécu près de dix ans, un tram kinois?” Un appel lancé comme un défi qui pourrait rapidement être relevé par les autorités congolaise et kinoise qui mettent la dernière main au contrat qui va réunir une PME de Soignies, une banque chinoise et une des plus grandes sociétés de construction du monde, elle aussi chinoise. “Ce contrat, c’est déjà neuf ans de travail et d’investissements”, explique Stéphane Dirven, directeur développement de Préfarail, société implantée à Soignies. Spécialité de l’entreprise : le rail, ou plutôt “l’emballage des rails” du tram ou de tout autre engin qui utilise le rail. Le “système de la voie noyée”, comme le disent les cartes de visite des patrons de Préfarails. L’invention de cette société wallonne consiste à “déposer le rail” dans une enveloppe faite de caoutchouc produit à partir de pneus recyclés. Chaque année, ce sont ainsi des millions de pneus qui sont recyclés par cette société qui peut ainsi se targuer d’avoir

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une influence certaine sur l’environnement, sans compter que ce système de pose de rails propose de limiter les pollutions sonores (jusqu’à 20 décibels) et les vibrations. Aussi simple que génial. En général, notamment pour les chantiers en Belgique ou en France, les rails sont ainsi glissés dans le caoutchouc à l’usine de Soignies où travaillent plus de 80 personnes. Le béton, le caoutchouc, les rails et même, éventuellement, les pavés sont préparés sur d’énormes plaques “préfabriquées” qui ne

République Démocratique du Congo, le renouveau mes par des grues encore plus démesurées pour être déposé ensuite directement sur le site des travaux. “Le gain de temps est énorme pour les entreprises qui peuvent réduire le temps de pose des rails. Autre avantage, on creuse moins profondément et, en fonction des besoins, les gaines techniques peuvent aussi être prévues sur les plaques.” En Belgique, la Stib, société de transports bruxelloise, est le principal client de l’entreprise sonégienne. aujourd’hui, Préfarails sort largement des

Un tram belge à Kinshasa comportent par contre plus de traverses. Poids d’une telle plaque de 18 mètres de long ? “Quarante tonnes, à quelques kilos près”, poursuit le directeur développement. Le tout est embarqué sur des camions énor-

frontières belges avec des réalisations en France, Allemagne, Autriche, Portugal, Espagne, Grèce mais aussi au Maroc ou encore en Tunisie et des projets aux quatre coins du monde. Mais le nouveau grand défi, c’est le tram de Kinshasa. “Une aventure qui nous a déjà coûté plus d’un million et demi de dollars en études”, poursuit notre hôte, “sans compter les billets d’avion,

les heures, etc. Mais aujourd’hui, tous ceux qui nous prenaient pour de doux rêveurs ou des fous nous regardent avec d’autres yeux.” Et pour cause, depuis quelques semaines, le projet a pris corps avec la signature d’un protocole d’accord entre les “ptits” belges et le géant chinois Sinohydro, entreprise du top 50 mondial dans la construction et l’hydroélectrique. “L’investissement est de 676 millions de dollars”, explique Joseph Rode, le directeur général de Préfarails. “L’État congolais ne pouvait pas supporter cet investissement. Les banques de chez nous ne nous ont pas suivies, la banque chinoise Exim Bank a été séduite par le projet et le concept”, enchaîne Stéphane Dirven. Évidemment, pour nouer ce contrat, il fallait désormais un partenaire chinois pour nos amis belges et c’est donc Sinohydro qui sera le partenaire de Préfarails. “Logiquement, on posera la première pierre de notre usine fin de cette année et le premier tram devrait rouler pour 2016”, poursuit encore Stéphane Dirven. 2016, année de la prochaine présidentielle. Le tram serait une réalisation majeure pour un président sortant qui aime se présenter comme un bâtisseur. Un autre gage de garantie pour nos Wallons. Mais évidemment, pour ce chantier à plus de 6.500 kilomètres, pas question de construire les rails en Belgique et de les transporter sur place. “Nous allons construire une usine sur place et noustravaillerons essentiellement avec de la main d’oeuvre locale”, explique

encore Stéphane Dirven. Il en ira de même pour les conducteurs de ces trams qui seront tous des Congolais qui devraient pouvoir bénéficier d’une formation bruxelloise. Le ministre des transports congolais était de passage le mois dernier à Bruxelles pour s’entretenir avec les responsables de la Stib qui devraient être les partenaires de cette formation. Et “pas question de ramener à Kinshasa des machines d’occasion et de vieux stocks bradés venant de je ne sais où”, lance encore Joseph Rode, cautionné par le hochement de tête de Stéphane Dirven. Les deux patrons de Préfarails savent ce qu’ils veulent et savent aussi qu’à travers ce premier grand projet subsaharien, c’est tout un continent en pleine mutation qui les regarde. “Le projet de la Stik, la Société de transport interurbain de Kinshasa, prévoit un premier tronçon de 28 kilomètres de voies. Tout est tracé sur plan et il y aura près de trente stations. Pas question d’aller chercher des véhicules d’occase, pas question de se contenter de piquer quelques poteaux pour les stations. Tout sera neuf, tout sera high-tech et beau”, poursuit M. Dirven. Objectif : 250.000 usagers payants par jour. “Dans la première phase, il y aura 50 locomotives. Mais il est évident que c’est un projet global qui doit aller beaucoup plus loin. On doit penser à l’horizon de 30 ans. C’est un projet à 800 kilomètres de voies (400 kilomètres de doubles voies). Regardez Bruxelles : vous êtes sur 240 kilomètres de doubles voies pour une ville qui est beaucoup plus petite que Kinshasa et qui compte une population au moins dix fois moins importante. Là-bas, à Kin, vous avez une mégalopole de 12 ou 14 millions de personnes avec des problèmes de mobilité, mais aussi de pollution. Le tram est une réponse évidente et notre système de voies noyées est apparu comme

une évidence pour les décideurs locaux. Dans 10- 15 ans, on sera sur 350 locomotives et des millions de personnes transportées.” Évidemment, les Kinois ne disposent pas d’un pouvoir d’achat identique à celui des Bruxellois. “C’est vrai, mais regardez ce qu’ils dépensent aujourd’hui dans les moyens de transport aussi dangereux que polluants. Le prix du billet sera de 1,4 dollar, il sera valide toute la journée. Il pourra donc éventuellement être utilisé par plusieurs personnes mais pas simultanément, évidemment. Je ne pense donc pas que le prix sera un frein.” Le prêt qui serait consenti prévoit un remboursement sur 30 ans mais le capital, lui, n’est remboursable qu’à partir de la 9e année. “Cela veut donc dire que nous avons 8 ans devant nous. Les trois premières années seront des années d’investissements pendant la construction du dépôt et des premiers axes. À partir de la 3e année, nous serons en exploitation. L’État congolais a demandé que Prefarails soit associé à la gestion durant toute la durée du prêt. Une sorte de garantie supplémentaire pour les deux parties”, explique encore le directeur développement qui a prévu de s’installer à Kin pendant 5 ans. “Il faut reconnaître que ce type de montage est utopiste en Europe, voire même aux Etats-Unis. Mais si vous regardez des sociétés de transport en commun dans des environnements semblables, vous constatez que c’est tout à fait faisable”, poursuit Joseph Rode, le DG. “Il ne faut donc pas comparer la situation avec Paris ou Bruxelles mais bien avec des villes comme Manille ou Kualalumpur. Ici, les trams sont bien garnis pendant les heures de pointe, soit, au maximum, deux fois trois heures par jour. Là-bas, c’est bondé toute la journée. L’équation est donc différente, les seuils de rentabilité aussi.” Un pari un peu fou prend forme.

ent est de m e s s i t s e v n i “L’ ollars” d e d s n o i l l i 676 m ode, R h p e s o J e u expliq énéral g r u e t c e r i d e l de Préfarails


Rawbank, une banque à taille humaine

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onsieur l’Administrateur-Délégué, depuis quand existe la RAWBANK et qui en sont les dirigeants et princi-

ECONOMIE

paux actionnaires ? RAWBANK a ouvert ses portes Le 2 mai 2002. Le conseil d’administration est l’organe collégial qui dispose des pouvoirs les plus étendus pour la gestion de la banque, l’élaboration de sa stratégie financière, organisationnelle et commerciale, et donc la réalisation de son objet social. Il est composé de : Président : Mazhar Rawji Vice-président : Musthaque Rawji Administrateur : Thierry Taeymans, administrateur délégué, président du comité de direction Administrateurs indépendants (par ordre alphabétique): Alain Boucher, membre du comité d’audit, ancien banquier exerçant comme consultant indépendant auprès de banques africaines; Michel Decuypere, président du comité d’audit, ancien banquier actif en RDC et au Rwanda; Lambert Djunga Shango, avocat à Kinshasa, expert, entre autres, dans les matières bancaires, les contrats commerciaux, la fiscalité des entreprises et la protection des marques; Robert Joncheray, membre du comité d’audit, administrateur de sociétés, ancien banquier actif entre autres au Niger, en Côte d’Ivoire, au Cameroun, au Kenya et en RDC; Michel Notebaert, directeur commer-

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République Démocratique du Congo, le renouveau

cial et vice-président du comité de direction de RAWBANK jusqu’à fin mars 2013. Le comité de direction est l’organe exécutif placé sous la responsabilité de l’administrateur délégué et président du comité de direction, entouré d’un vice-président et de six membres. Président : Thierry Taeymans, administrateur délégué; Vice-président : Olivier Duterme, directeur commercial; Membres : Nadeem Akhtar, risk manager; Christian Kamanzi, directeur des moyens; Arvind Kumar, chief technology officer;

Boma), une en Province Orientale (Kisangani) et nous sommes aussi présents à l’Est avec des agences à Goma, Beni, Bukavu, Bunia, Butembo et Kindu. Pour ce qui est de l’international, nous avons un bureau de représentation à Bruxelles et nous disposons aussi d’un réseau de banquiers correspondants aux quatre coins du monde, des Etats-Unis à la Chine, en passant par l’Afrique du Sud et l’Europe (Bruxelles, Paris, Francfort, Londres, Zurich ou la Turquie).” En près de dix ans, la RAWBANK s’est hissée dans le haut des banques congo-

Rawbank : la succes story Jean-Pierre Mutuale, secrétaire général; Balaji Prabakar, directeur financier; Mustafa Rawji, secrétaire général adjoint. Combien d’agences compte la Rawbank en RDC ? Quid de l’étranger ? “Nous disposons de 12 agences à Kinshasa. Dans le Katanga, nous sommes présents à Lubumbashi (trois agences), Fungurume, Kakanda, Kasumbalesa, Kolwesi et Likasi. Nous avons encore trois agences dans le BasCongo (Matadi, Moanda,

laises, déclaré banque de l’année en 2010 en RDC par le magazine « The Banker », une publication du Financial Times de Londres et figure dans le prestigieux top 200 des banques africaines de Jeune Afrique. Quelle est la recette de ce succès ? « La recette de ce succès se résume en trois points essentiels : la volonté des actionnaires de renforcer les moyens d’actions de la banque, le professionnalisme du conseil d’administration qui veille au respect des règles de bonne gouvernance, et la dynamique d’innovation et de croissance commerciale ininterrompue qui place RAWBANK au premier rang des banques en RDC. »

e Le programm , une Lady’s First ui innovation q séduit !

En 2010, vous avez lancé le programme Lady’s First. Quel est son but et quels en sont les résultats probants à ce jour ? « En 2010, RAWBANK innovait en Afrique centrale en lançant ce programme. Objectif : améliorer, par la formation, la capacité de gestion des femmes commerçantes et chefs de petites entreprises et, partant, leur habilité à présenter des demandes de financement acceptables par la banque. En moins de trois ans, 1054 comptes ont été ouverts à des femmes entrepreneurs, nombre qui croît régulièrement. Fait marquant de fin 2012 : plusieurs PME gérées par des femmes ayant rejoint en 2010 ou 2011 le programme Lady’s First sont passées dans le segment des clients Corporate de la banque. Ceci confirme le succès de notre démarche qui incite cette clientèle à croître dans le secteur formel de l’économie. A cet effet, nous mettons à leur service l’assistance et le conseil juridique proposés par la banque sous l’appellation RAWCONSEIL. En 2012, 262 femmes ont bénéficié de

formations organisées par RAWBANK dans plusieurs villes. Ces formations de quatre jours comportaient quatre modules : - le développement d’un plan d’affaires; - l’accès aux services bancaires ; - l’élaboration d’un plan marketing ; - le contrôle et la maîtrise des coûts. Dans le même temps, la banque a mis au point un nouveau produit d’épargne-crédit : le CRÉDIT AVANTAGE. Au terme d’une épargne de six mois comprise entre 1000 et 5000 dollars par mois, la femme entrepreneur peut obtenir un crédit d’un montant deux fois supérieur à l’épargne constituée (maximum 60 000 dollars). L’épargne reste en garantie du crédit jusqu’au terme de son remboursement. Mais RAWBANK va plus loin. Nous proposons, en effet, à nos clientes un espace dédié Lady’s First, au deuxième étage de l’agence La Couronne à Kinshasa. Cet espace, unique en RDC, met à la disposition des clientes des bureaux d’accueil et des salles de réunions, ainsi qu’un coin réservé aux enfants. Elles y sont accueillies par des chargés de clientèle spécifiquement formés au programme Lady’s First. Un accueil personnalisé est également organisé dans les autres villes où la banque est présente. La réputation du programme Lady’s First dépasse les frontières de la RDC. Nous avons été approchés par Cartier dans le cadre des Cartier Women’s Initiative Awards, une compétition internationale qui vise à identifier, soutenir et encourager des projets développés par des femmes entrepreneurs. La compétition porte sur l’analyse des business plans élaborés. Pour l’édition 2013, les organisateurs nous ont demandé d’identi-

Le 7 juin dernier, la Rawbank a fait souffler un petit air de Principauté de Monaco sur le superbe Théâtre de verdure de Kinshasa. En effet, ce jour-là, la princesse Caroline de Monaco était l’invitée de marque de la Rawbank pour le premier Festival de Printemps des arts de MonteCarlo. Une invitée exceptionnelle pour une première mondiale. C’était en effet la première fois que ce festival s’éloignait de son rocher. fier une vingtaine de femmes entrepreneurs congolaises susceptibles d’être nominées aux Awards. C’est une belle reconnaissance de notre travail sur le terrain. » Au travers de la Fondation Rawji, quels sont les projets sociaux et culturels auxquels contribue la RAWBANK ? « Institution d’utilité publique, apolitique, non gouvernementale et non confessionnelle, la fondation RAWJI a officiellement vu le jour le 4 décembre 2004 à Kinshasa dans le cadre de la loi n°004/2001 du 20 juillet 2001 relative aux associations sans but lucratif et aux établissements d’utilité publique. A travers la Fondation Rawji, les projets sociaux auxquels contribue la RAWBANK sont entre autres : - l’octroi des bourses d’études aux étudiants, - la création des écoles, hôpitaux, centres récréatifs, hospices pour les vieillards.

En 2007, la Fondation RAWJI a reçu le diplôme de mérite de l’Université congolaise en signe de reconnaissance pour les multiples actions qu’elle a entreprises en faveur des universités congolaises entre 2003 et 2006. » Monsieur l’Administrateur-Délégué, quels sont les défis futurs de la Rawbank et comment la voyez-vous dans le futur ? « Dans un contexte de concurrence devenue exacerbée, l’accent sera mis plus que jamais sur le développement commercial, sur la qualité du service en quête de l’excellence, sur la formation du personnel, sur l’innovation et la créativité, sur la proximité du client et la performance du réseau, sur le bon fonctionnement des processus organisationnels, sur la maîtrise des risques ainsi que sur la rentabilité de l’activité, source de développement et de pérennité. »


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Rencontre avec Antoine Ghonda

marché dans les villages du coin”, confesse Paul Odin Bondo, fils du Bandundu associé à Antoine Ghonda et qui ne cache pas sa détermination à aller implanter le même type d’établissement dans sa province natale. “Nous prenons le temps de choisir les plus beaux légumes, nous donnons ainsi l’envie aux vendeurs de faire attention à la qualité de leur produit”. “Nous sommes donc aussi devenus une vitrine pour ces petits exploitants”, enchaîne Antoine Ghonda, ancien ministre des Affaires étrangères et ambassadeur itinérant du chef de l’Etat congolais, bien heureux de pouvoir aussi s’arrêter quelques jours dans son home sweet home. “Les gens, ici, récoltent un miel exceptionnel. Nous le mettons évidemment sur nos tables et nos visiteurs ont commencé à y prendre goût. Désormais, en quittant la ferme de Mbuela, il est fréquent qu’ils s’arrêtent sur le bord de la route pour en acheter quelques pots. Nos voisins l’ont bien compris et le miel est en train de devenir une vraie source de rentrées financières.”

Au fil des semaines, je me rends compte que la ferme de Mbuela a un effet d’entraînement. Je vois que des voisins viennent s’installer. Regardez, là-haut, sur la colline, c’est un Kinois qui est revenu dans le coin. Nous participons donc à notre façon à la relance d’une région. Si d’autres suivent notre exemple, nous pouvons espérer qu’il redeviendra possible de faire le tour du pays dans d’excellentes conditions et qu’il ne s’agira plus seulement d’histoires nostalgiques remontant au temps des colonies. Nous pouvons le faire. Cette ferme en est la preuve”, conclut Antoine Ghonda, bien décidé à développer encore la production agricole de sa ferme et à étudier les possibilités d’exporter cette production vers d’autres marchés régionaux. “D’ici, vous êtes, si la route était bonne, à deux bonnes heures de l’Angola et à trois ou quatre jours de Port Elizabeth en Afrique du Sud. Aujourd’hui, si vous voulez commercer avec l’Afique du Sud, il faut passer par des camions qui remontent vers Lubumbashi et, de là, des avions qui décollent sur Kinshasa. Evidemment, quand le bien arrive à Kinshasa, le prix s’est envolé sans que cela profite aux Congolais. Si nous parvenons à relancer la production dans la région, la réfection de la route aura un sens économique et on pourra mettre fin à cette vraie gabegie. Sans oublier aussi que le port de Matadi n’est pas bien loin. La plupart des cargos qui déchargent leurs containers repartent, le plus souvent, les soutes vides. Un de nos objectifs est de les remplir. Nous avons des premiers contacts pour exporter de la papaye vers l’Asie. Voilà un fruit qui m’intéresse beaucoup. En effet, huit mois après avoir été plantés, les papayers portent déjà des fruits. C’est l’idéal. J’investis ainsi dans des produits qui rapportent rapidement. Il en va de même pour le cheptel. J’ai commencé avec quatre porcs, il y en a 60 maintenant. J’ai aussi des tilapias et des chèvres. Ca nous permet de consommer des produits locaux dans la ferme et de contrôler au mieux la qualité de ce que nous offrons à nos convives.” Pour l’anecdote, la ferme héberge en son sein, le meilleur cuistot ès-chèvres de Kinshasa. “Il est très réputé dans la capitale. Je suis allé le trouver et je lui ai proposé de venir voir la ferme. Il a immédiatement été sous le charme. J’ai mis une cuisine à sa disposition. Il est indépendant et fait ses achats sur les marchés locaux. C’est une forme de contrat de confiance entre nous et les producteurs de la région.” Sous peu, la ferme devrait s’agrandir pour avoisiner les 600 hectares. “On donne déjà du travail à plus de 150 personnes, demain ce chiffre sera encore bien plus élevé. C’est un coin du Bas-Congo qui doit se remettre à vivre pleinement”, sourit Antoine Ghonda, en écoutant les airs fredonnés par la jeune chanteuse de l’orchestre mis sur pied pour agrémenter les week-ends à la ferme. Un vrai coin de paradis s’est installé ici..

ECONOMIE

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e paradis existe ! Il est planté à deux petites heures de Kinshasa, à un jet de pierre de la N1, la voie express qui relie le port de Matadi à la capitale. Ici, on est sur le territoire de Madimba, à l’ombre du jardin botanique de Kisantu, lieu magique créé en 1900 par le frère jésuite Justin Gillet. Plus de 25 hectares de promenades à la découvertes de plus de 3.000 espèces de plantes vivantes. Une oasis de calme exceptionnel qu’il fallait jusqu’ici trop souvent visiter au pas de course, faute de pouvoir disposer d’un endroit où déposer ces bagages dans la région. Aujourd’hui, ce constat appartient au passé grâce à la ferme de Mbuela. Un endroit simplement magique. Comme si la modernité, le raffinement et le délassement s’étaient donnés rendezvous dans un seul et même endroit. La ferme de Mbuela, ce sont 80 hectares couverts de vergers, de champs mais aussi piqué de bâtiments tout confort offrant dix chambres (20 sont en construction) et une suite, un restaurant gastronomique, une piscine, un mini-golf, un jeu d’échecs géant et, bientôt, un centre de bien-être. Sans oublier, pour la partie plus sportive ou aventureuse, des quads, des vélos électriques et toute une série d’activités pour les plus jeunes (château gonflable). Le maître des lieux, grand amateur de bandes dessinées, a dû se

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souvenir d’une case de Tintin au pays de l’or noir lorsqu’il s’est mis en tête de créer cet endroit qui a tout du mirage pour Dupont-Dupond. Antoine Ghonda, le maître des lieux, a commencé à bâtir son rêve au début de 2010. “Je suis parti d’un postulat tout simple : le tourisme peut être un outil pour le développement d’une région. Jusqu’ici, les

Agritourisme au Bas-Congo gens ne faisaient que passer soit en allant ou en revenant de Matadi, soit en visitant le jardin botanique. Mais il n’y avait pas moyen de poser ses bagages. Aujourd’hui, je veux que les gens sachent qu’ils peuvent venir, qu’ils seront bien accueillis, qu’ils disposeront de services haut de gamme. Je veux les dorloter pour leur donner l’envie de revenir.” Grâce à ce lodge, les habitants de la région disposent aussi d’un petit marché supplémentaire pour leurs produits. “Nous faisons le

Mais si la vitrine touristico-gastronomique est séduisante, la ferme de Mbuela est d’abord et avant tout une... ferme. “Nous avons des milliers d’arbres fruitiers. Nous avons ainsi des citronniers, mandariniers, orangers, manguiers, papayers, mangoustaniers ou des ananas et même des pommiers plantés il y a trente ans par mon père”, poursuit Antoine Ghonda. “Nous avons aussi planté 4.000 à 5.000 palmiers et nous pensons installer une petite usine de transformation pour produire de l’huile de palme. Les habitants du coin me connaissent, ils ont regardé attentivement ce que je faisais. Aujourd’hui, ils commencent à comprendre qu’ils peuvent faire autre chose que de brûler les arbres pour en faire du makala (charbon de bois). Ils ont ainsi planté de l’eucalyptus qui est un bois superbe que les abeilles adorent, ce qui donne ce miel exceptionnel.” L’ex-ministre se souvient aujourd’hui de sa précédente campagne électorale.“Les gens me demandaient pourquoi je ne venais pas avec des t-shirt comme les autres. Moi, je préférais investir, car il s’agit d’investissement, dans les puits d’eau ou même dans une télévision locale. Je voulais faire du durable. Ça a pris du temps mais aujourd’hui, les gens comprennent. La télévision locale a ainsi créé une vraie émulation entre les écoles. Il y a aujourd’hui des concours scolaires qui poussent les jeunes à travailler, à améliorer leur culture générale. Grâce à la ferme de Mbuela, nous attirons aussi de plus en plus de jeunes Kinois. L’école belge s’est déjà inscrite pour des visites lors de la prochaine année scolaire. A deux heures de Kinshasa, les élèves peuvent venir à la découverte d’un monde qui n’a rien à voir avec celui de la capitale.


Le club du Fiore-Yogo, Francisca Tout Puissant avocate Mazembe en droit des affaires

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hada ! Les cinq lettres reviennent dans la bouche de la plupart de nos interlocuteurs congolais. L’Ohada apparaît comme la nouvelle garantie tout-terrain pour les investisseurs en RDC. Info ou intox ? Rencontre avec Francisca Fiore-Yogo avocate au Barreau de Bruxelles et spécialiste du droit de l’Ohada.

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Le Droit Ohada c’est donc une forme d’arbitrage en cas de litige? “Pas exactement, mais il encourage l’arbitrage en cas de litiges commerciaux. C’est par exemple la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage (CCJA) qui a la compétence du contrôle de l’arbitrage. Une solution

cassation sans renvoi du dossier devant une autre juridiction. Ses arrêts sont assimilés – sans aucune procédure particulière nécessaire - aux décisions rendues par les juridictions des Etats membres. Ils ont autorité de chose jugée et force exécutoire comme si c’était un arrêt national pour chacun des pays de la zone Ohada. Dans sa fonction arbitrale, comme la CCJA n’a pas le monopole de l’arbitrage il revient aux parties de préciser dans leur contrat le mode d’arbitrage choisi. Dans cette procédure arbitrale, les contractants peuvent par exemple décider de soumettre tout litige qui naîtrait de l’exécution de leur convention à la procédure de l’arbitrage organisée par la CCJA même si une instance est toujours engagée devant une autre juridiction, en première instance ou en degré d’appel. Quelles sont les garanties dont dipose un investisseur ? “Personnellement, je pense que le système retenu par l’Ohada est une partie de la solution pour apaiser le climat des affaires dans cette zone et pour redonner confiance aux opérateurs économiques. Deux exemples me viennent à l’esprit. Tout d’abord, en matière des sûretés, la récente réforme législative de l’Ohada a adopté un régime plus moderne et mieux adapté aux besoins du monde financier et bancaire. Le législateur communautaire a voulu faciliter l’accès aux diverses formes de financement en faveur des entreprises et notamment des PME. Ce nouveau régime étend et rend plus efficace l’application des sûretés tout en protégeant les intérêts du débiteur ou du constituant de la sûreté. Ensuite, les mécanismes de recouvrement des créances et procédures d’exécution au profit des créanciers mis en oeuvre par l’Ohada en sont une autre preuve. Prenons le cas de la RDC. Avant l’Ohada, le Congo disposait d’un arsenal juridique datant surtout de l’époque coloniale. Grâce à l’Ohada le Congo dispose dorénavant, comme tous les autres pays membres, de procédures simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution dont les dispositions sont largement inspirées du droit français actuel et offre en cette matière des outils plus modernes adaptés aux conditions économiques mondiales.”

“La révolution Ohada” innovante qui s’écarte du modèle d’autres juridictions suprêmes. Cette compétence est plus qu’utile sur un continent où la justice privée se substitue parfois à la justice d’Etat.”

Faut-il épuiser toutes les voies de recours au niveau national avant de se présenter devant les instances de l’Ohada ? “Cela dépend de la procédure à laquelle vous faites allusion. La procédure en Droit Ohada est assez complexe mais pas compliquée. C’est la même juridiction qui est compétente pour la procédure judiciaire et pour la procédure arbitrale. Il s’agit de la CCJA. Dans sa fonction judiciaire contentieuse, la CCJA est juge de cassation à la place du juge national. Elle ne peut donc être saisie qu’après que les juges nationaux aient statué en première instance et en appel. La CCJA rend ensuite sa décision comme le ferait un troisième degré de juridiction, même si elle ne l’est pas au sens propre, et termine le litige. Contrairement aux arrêts des Cours de cassation classiques, la CCJA se prononce sur la forme et sur le fond des affaires qui lui sont soumises. Son pouvoir de cassation est en fait un pouvoir de révision puisqu’ il s’agit d’une

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Imaginons que je sois un investisseur belge, que faire pour pouvoir bénéficier rapidement de l’ohada? “Rien. Le droit Ohada est un droit supranational, d’applicabilité directe et obligatoire sur l’ensemble de la zone Ohada.”

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a province du Bandundu, à un jet de pierre de Kinshasa, a perdu de son lustre. L’ancien grenier agricole du pays a vu, au fil des ans et des crises successives, ses terres désertées par les majors internationales. Du coup, aujourd’hui, la province, complètement privée d’électricité (à l’exception de la ville de Bandundu), lutte simplement pour survivre. Faute d’investisseurs, le Kwilu se meurt. La plupart des usines qui ont fait la renommée de la région sont dévastées, les routes laissées à l’abandon. Ici, la nature a pleinement repris ses droits. “Dans les années 70, la RDCongo occupait, après la Malaisie, la deuxième position mondiale dans la production d’huile de palme”, explique Olivier Kamitatu, député, ancien ministre du Plan et ancien président de l’Assemblée nationale, revenu sur ses terres pour relever un défi majeur. “Dans la province du Bandundu, dans les chefs-lieux de territoires de Masi Manimba, Bulungu, Bagata, Gungu et Idiofa, plus de 56 usines avaient été implantées. Quand les crises successives ont fini par briser la détermination des investisseurs, c’est toute une gigantesque région qui a sombré.” Le constat est sombre mais pas question de

baisser les bras. L’homme politique a trouvé son petit coin de paradis à Mikwi. Mille hectares d’une palmeraie vieillissante mais au potentiel réel. Des études sont menées, des partenaires recherchés, des négociations entamées. Au bout de quelques mois, la société SOPLANCO est portée sur les fonds baptismaux. Dès l’annonce d’une possible reprise, c’est toute une région qui se remet à espérer, tandis que les investisseurs parcourent le monde pour mieux appréhender leur nouveau défi et recherher les outils adéquats pour la relance de l’activité. Le projet SOPLANCO à Mikwi est devenu le symbole de l’espoir d’une reprise d’activités du secteur huilier dans le Kwilu. Olivier Kamitatu, associé à Rik Herbots, un industriel belge présent au Congo à travers la société de forage SOFOCO, ont décidé l’an dernier de créer la Société des Plantations au Congo, SOPLANCO, et de s’investir pleinement dans le rachat de l’ex-CKE-Mikwi, bijou de l’ancien Domaine de la Bakali. Actuellement, la production de la vieille

La palme de l’espoir

plantation de Mikwi de 1.000 hectares combinée aux achats aux coupeurs est de 30 tonnes/mois, soit 1000 litres/jour. SOPLANCO emploie déjà 90 agents et finance les achats de fruits auprès de 400 coupeurs répartis dans un rayon d’une trentaine de kms autour de l’usine. Près de 6.000 personnes vivent dans les 4 camps de travailleurs au sein de la plantation dont la toute grande majorité - comme dans tous les villages congolais - sont de jeunes enfants. Outre le rachat de la plantation à la succession Pirmez du Domaine de la Bakali, SOPLANCO a investi dans la réhabilitation de l’outil de production et a procédé à l’acquisition de trois gros camions dont une camion-citerne qui évacue les huiles vers Kinshasa. Actuellement, la création d’une pépinière de palmiers-nains en vue du remplacement des arbres, l’achat d’une unité d’huile palmiste et d’une savonnerie sont en discussion. D’ici décembre, ces nouvelles unités de production - palmiste et savon - pourraient être opérationnelles. Le 24 juin dernier, toute une région s’était donnée rendez-vous à Mikwi pour l’inauguration officielle du site. Gouverneur en tête, toutes les huiles locales avaient fait le déplacement pour célébrer comme il se doit la relance de cette entreprise qui est appelée à se développer. “Notre objectif ? Arriver à renouveler les 1.000 hectares de palmiers et investir das le palmiste et la savonnerie”, explique encore Olivier Kamitatu.

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Pouvez-vous définir en quelques lignes ce qu’est l’Ohada : “L’Ohada signifie Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires. C’est une organisation internationale instituée par un Traité conclu en 1993 et entré en vigueur en juillet 1995 (mais il n’est devenu effectif en RDC que le 12 septembre 2012). Son objectif : améliorer la sécurité juridique et judiciaire en Afrique et ceci par l’adoption d’un droit des affaires uniforme dans les 17 pays de la zone Ohada. Pour la RDC, il s’agit-là d’une véritable “révolution” certains parlent même d’un big bang juridique car la création de cette grande zone commerciale régie par les mêmes règles de droit permet non seulement l’application immédiate d’un droit des affaires unique et identique pour les pays signataires concernés, mais également de faciliter la constitution des entreprises supranationales et les investissements régionaux ou internationaux. Le Traité Ohada prévoit non seulement un droit uniformisé dans différents domaines du droit des affaires, mais il vulgarise aussi l’arbitrage. Pour ce faire, il crée une nouvelle conception de l’Arbitrage qui ne doit plus être perçu comme une défiance au magistrat.”

Olivier Kamitatu, Palmeraie de Mikwi

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Sese Bomboko, jeune entrepreneur en pleine forêt équatoriale

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Prochain objectif, l’exportation de la production. “Nous sommes en négociations très avancées avec la Chine. Ici, on a clairement dépassé le stade des pourparlers. On avance aussi avec l’Irlande du Nord et on a des touches, mais c’est un début, avec la Belgique. L’objectif est toujours de travailler un maximum la matière brute au pays. Mais nous pouvons aussi exporter le bois scié, soit un produit semi-fini. L’idée est vraiment d’amener le plus de valeur ajoutée sur place.” Aujourd’hui, la société emploie directement 80 personnes. “Soixante-cinq en Equateur (abatteurs, prospecteurs, scieurs, etc.) et quinze à Kinshasa. A l’intérieur du pays, on prend évidemment en charge les salaires mais aussi tous les soins de santé.” Un engagement social qui ne s’arrête pas là. La sprl Bisso Parquet a aussi relancé une ONG sur le territoire de Bolomba. Objectif, cette fois, construire une école. “Pour relancer ce bout de territoire, il faut relancer une activité économique mais aussi faire du social. Avec l’attelage sprl – ONG, on a pu aller frapper à la porte du fonds social de l’Etat. Pour pouvoir bénéficier de cette aide, il faut que la populatuion locale amène 10% du prix de la constrcution. Nous avons fourni le bois de charpente et les briques du bâtiment, ce qui représentait ce montant. Le fonds social a pris le reste à sa charge et une école est sortie de terre. Une première petite pierre”, conclut Sese Bomboko qui espère encore pouvoir rénover les dispensaires laissés à l’abandon pendant de longues années. “On ne part pas de rien, les bâtiments existent mais ils sont terriblement délabrés.” Pas de quoi freiner l’ardeur et la détermination du diplômé de l’Université Saint-Louis de Bruxelles.

Back to the roots

En 2011, la première commande tombe pour des lambris à livrer à Kinshasa. “Pour transporter le bois, on a réfectionné un bateau à travers une deuxième sprl. On utilise donc le fleuve Congo pour ramener notre production à Kinshasa.” Mais pas question de transporter les immenses grumes que l’on voit souvent dériver sur le fleuve. L’idée est de transformer directement le tronc d’arbre en planches. “On a déniché une scierie portative en Australie”, explique encore Sese Bomboko. “Elle nous permet de scier le tronc en planches dès que l’arbre est abattu. Pour communiqer avec nos hommes sur le terrain, on a aussi dû trouver une société de phonie parce qu’il n’y a pas de GSM dans la brousse. On peut ainsi commander l’essence que l’on veut et le nombre de planches dont on aura besoin. Cela permet

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aussi de n’abattre que ce qui est vraiment nécessaire. C’est donc un système respectueux de la nature.” Les essences les plus communes sont l’afromosia, l’iroko, le padouk ou le sapelli, mais la liste est longue, très longue. “Nous fabriquons des lambris, des planchers mais nous confectionnons aussi des meubles ou même des cuisines. Nous avons un service de montage qui place à domicile à Kinshasa.”

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rédéric et Laurent Mwashirwa sont deux frangins. Vingt-huit et 31 ans. Un long passé en Belgique, des études en sciences-po, tourisme et marketing. Des premières expériences professionnelles dans l’hôtelerie, les services et les jus de fruits. Un début de carrière sympa mais une énorme envie enfouie dans un coin de la tête. Un jour, revenir au Congo pour tenter une autre aventure. Lors d’un de leur passage en RDC, ils se rendent compte que les produits nationaux sont largement absents des magasins, restaurants et hôtels. Côté jus de fruits, l’absence est encore plus criante. On est proche du zéro absolu. Incroyable et inacceptable pour un pays qui regorge de fruits. “La comparaison avec les autres pays de la région accentue encore le malaise. Du Rwanda au Kénya, en passant par la Tanzanie ou le Burundi, tous mettent en valeur leur production nationale. Non seulement, ils cultivent les fruits, mais ils les transforment et les commercialisent”, expliquent les deux frères qui se sont lancé le pari de faire au moins aussi bien. “On veut

sait que le produit est bon. Que la démarche est 100% bio. Les fruits ici poussent sans le moindre produit chimique. Lors de la fabrication des jus, nous n’ajoutons absolument rien et ça permet de limiter les importations. Donc, c’est du Congolais et du vert 100%. Notre recette est très basique : d’excellents fruits, des conditions d’hygiène maximale basée sur les standards les plus exigeants. On ajoute juste un peu d’eau et, parfois, un peu de sucre pour adoucir, quand il le faut. Sans oublier quelques petites astuces que nous conservons jalousement”, s’amusent les deux patrons. Aujourd’hui, le produit s’installe chaque jour un peu plus sur le marché kinois. “On sait qu’avec notre petite bouteille en plasti-

que nous puissions faire diminuer certains coûts. Nous y travaillons.” Les frangins se coupent en quatre pour faire connaître leurs produits et ils n’ont même pas hésité à coller leurs frimousses sur leurs bouteilles. “Jambo est un nom qui sonne bien. Tout le monde le connaît et il fait allusion à nos racines swahilies. Le logo, il s’est imposé assez facilement. Ici, personne ne nous connaît. On voulait que les consommateurs sachent que derrières ces bouteilles de fruits frais il y avait de jeunes congolais. Comme on ne peut quand même pas être absolument partout, on s’est dit que c’était peutêtre une bonne idée de se caricaturer sur les étiquettes.” Nul doute que ce logo aussi audacieux qu’original participe au succès de la marque qui se décline déjà aujourd’hui en une multitude de couleurs synonymes d’une multitude de goûts. “Le maracuja ou fruit de la passion est notre best-seller. Mais le mangoustan, l’ananas ou le bon vieux jus d’oranges marchent aussi très bien.” Les frères Mwashirwa ont aussi envie de véhiculer certaines valeurs. “Le bio s’est imposé naturellement. Mais nous avons aussi envie de nous inscrire dans une relation durabe et de confiance avec les agriculteurs. Nous voulons ainsi participer à notre façon, avec les moyens qui sont les nôtres et un produit que nous pouvons essayer de maîtriser de A à Z, à la relance économique de ce pays. Oui, c’est possible de réussir ici. Nous n’y sommes pas encore mais on a le sentiment qu’en continuant à travailler dur et sérieusement on va y arriver.”

“Consommer local” faire des jus de fruits frais avec des produits 100% congolais et sans le moindre additif”. L’expérience belge d’un des frères va aider à lancer le mouvement. Mais il faut tout inventer. Trouver un lieu de production, des fruits, une marque et un réseau de distribution. La liste est longue mais les deux frères ne renoncent pas et viennent poser leurs bagades à Kinshasa. Un appartement servira de local de production. Les fruits seront achetés sur les petits marchés, tandis que le produit fini, dans sa petite bouteille, sera commercialisé quasiment en faisant du porte-à-porte dans un premier temps. Ce sont d’ailleurs les frères Mwashira eux-mêmes qui s’occupent des livraisons. “On n’a pas de grands moyens mais on y croit parce qu’on

que à 500 francs, c’est encore un peu cher pour le mettre à la portée de tous les Congolais. Mais pour l’instant, avec les coûts que nous avons, nous ne pouvons pas baisser nos prix. Nous ne désespérons pas d’y arriver mais il faudrait alors

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ux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. La phrase de Pierre Corneille va comme un gant à Sese Bomboko, jeune trentenaire devenu patron de Sprl active dans la province de l’Equateur, à 300 kilomètres de Mbandaka. “Mon père est originaire du village de Boleke, depuis des années, il y possède une vaste concession sur laquelle il produisait du café, du caoutchouc et du bois”, explique le jeune homme, rentré au pays mi-2011, après un cursus scolaire en Belgique. “Ensemble, on cherchait une activité qui pouvait transformer la matière première en produit fini ou semi-fini. A force de recherches, on s’est lancé, déjà en 2008, sur la piste de la menuiserie. J’étais aidé autant par l’expérience et la détermination de mon père et de ma mère que par la connaissance dans le domaine du bois de mon beau-père. Il fallait trouver comment on pouvait travailler au milieu de cette forêt où l’essentielle de l’activité avait été interrompue il y a une vingtaine d’années. Autant dire que la nature avait pleinement repris ses droits”, poursuit-il.

Jambo, jus de fruits naturels

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Albert Kasongo, Directeur de l’OCC teur de la sécurité de l’environnement du travail, de la métrologie légale, de l’industrie et des travaux de génie.” “La liste est longue” avait prévenu M. Kasongo, qui poursuit son énumération en ajoutant le très stratégique contrôle et certification de la production industrielle nationale. Evidemment les contrôles effectués par l’OCC portent sur des éléments divers. Il y a ainsi aussi bien des contrôles de qualité, ceux-si s’effectuent soit au lieu de production (au cours de fa-

et/ ou au débarquement des marchandises et produits exportés. “C’est sur base de ces contrôles que l’Etat congolais peut taxer marchandises et produits”, explique M. Kasongo qui explique encore que son office, véritable gendarme de l’activité économique sur l’ensemble du pays, effectue encore des contrôles de prix ou, encore, des contrôles de conformité des marchandises.” “Vous l’avez compris, continue le patron de l’OCC, toutes ces activités visent à lutter contre la fraude, à garantir la protection de la santé de la population, l’atténuation des effets de l’inflation importée, sans oublier que nous sommes aussi un vrai gage de garantie pour les opérateurs économiques”. Les principaux postes frontières de la République démocratique du Congo connaissent une hausse soutenue des revenus liés aux exportations. Dans cette optique, un des prochains objectifs essentiels de l’OCC est la reconnaissance de tous ses laboratoires. “Les laboratoires d’analyses des produits miniers, ceux de microbiologie ou les labos agroalimentaires sont vitaux pour notre économie”, poursuit M. Kasongo. “Quand nos laboratoires seront reconnus internationalement, nous pourrons travailler sur les mêmes bases standards que tous les autres laboratoires du monde. Nos produits deviendront alors beaucoup plus compétitifs. Aujourd’hui, nos produits miniers sortent évidemment déjà de nos frontières. Mais la certification internationale donnera encore plus de valeur à ces produits made in Congo”. Evidemment, au vu des richesses du sous-sol, ce sont les produits miniers qui ramènent le plus d’argent. Mais, aujourd’hui, la RDC veut diversifier son offre à l’international et travaille ainsi beaucoup sur l’agriculture. “Tout le monde sait que notre soussol finira un jour par s’épuiser. Les minerais que nous retirons du sous-sol ne repoussent pas. Les produits agricoles, eux, sont appelés à revenir saison après saison. Ce qui nous pousse à miser sur l’agriculture qui doit nous amener à l’autosuffisance mais aussi à gonfler nos exportations. Aujourd’hui, le port de Matadi voit entrer des containers de produits que nous produirons dans un avenir proche.” Le Congo a retrouvé le goût du business, l’OCC a et aura un rôle crucial à jouer pour faciliter cette explosion d’un géant qui ne demande qu’à retrouver sa place sur la scène internationale.

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“Assurer l’avenir du pays”

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lbert Kasongo est le patron de l’Office congolais de contrôle (OCC), l’entreprise au service du développement économique, de la protection des consommateurs et de l’environnement en RDC. La création de l’OCC est l’aboutissement de 60 ans d’expérience, dont le point de départ se situe en 1949, au moment où l’État congolais instaura un programme de vérification des marchandises avant embarquement. En soixante ans, cet organisme devenu OCC, va s’intégrer aux institutions, étendre ses compétences et développer ses métiers, et enfin, devenir le leader sur son marché. “C’est un organisme crucial tant pour le consommateur congolais que pour l’économie nationale”, explique Albert Kasongo. “L’OCC, ce sont déjà 3422 collaborateurs, 9 directions provinciales et 22 agences, implantées sur l’ensemble du pays”. Les missions de l’OCC sont multiples. “Pour l’Etat congolais, notre client institutionnel, nous assurons aussi bien le contrôle de qualité, de quantité, de conformité et de prix de toutes les marchandises et produits à l’importation comme à l’exportation, mais nous prenons aussi en charge les analyses physico-chimiques et microbiologiques des produits ou encore le contrôle technique sur les appareils de production, dans le sec-

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brication avant et/ ou à la sortie de l’usine), soit au niveau de ses propres laboratoires. Mais l’OCC peut aussi mener des contrôles de quantité. Une fois encore, ceux-ci peuvent être exécutés soit au niveau de la production, soit au niveau de l’embarquement

République Démocratique du Congo, le renouveau


Le club du Tout Puissant Mazembe

République Démocratique Démocratique du du Congo, Congo, le le renouveau renouveau République

Moïse Katumbi:

“rendez-vous

dans 5 ans”

C

SPORTS

hapeau blanc vissé sur la tête, Moïse Katumbi, fait, ce dimanche-là, une entrée discrète dans l’enceinte du stade du Tout Puissant Mazembe Englebert, situé sur Kamalondo, une des cités historiques de Lubumbashi. Son club. Son stade flambant neuf avec un gazon synthétique de dernière génération. Mazembe, c’est l’équipe phare de la République démocratique du Congo. L’une des meilleures équipes du continent africain, victorieuse en 2009 et 2010 de la Ligue des Champions de la Confédération africaine de football (CAF), finaliste de la coupe du Monde des Clubs en 2010, seulement battu par l’AC Milan. Ce dimanche, sous un soleil léger, tous les Lushois n’ont d’yeux que pour le derby entre le Tout Puissant Mazembe et le FC St-Eloi Lupopo, les deux frères ennemis de la capitale du Katanga. Le stade, ultra-moderne, est copieusement garni. “Il contient 20.000 places assises”, explique, fièrement, Fofo Konzi, le vice-président du club, assis dans un des “box” qui garnissent l’un des côtés du stade. De vrais loges business louées pour 5 ans par quelques grosses entreprises locales. “C’est un match sous haute tension... pour nos adversaires, parce qu’ils savent qu’ils vont perdre”, explique, hilare, un supporter de

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Mazembe tout de noir et de blanc vêtu, les couleurs de son club. “Ils essayent de nous déstabiliser parce qu’ils savent qu’ils vont être battus”, s’amuse son voisin de droite, couvert de jaune et de bleu des pieds à la tête, pour supporter son Lupopo. “Ils ont les millions injectés par le gouverneur Katumbi mais nous, à Lupopo, on va leur démontrer qu’on est plus forts même sans cet argent”. Et de défier son ami en sortant un billet de

a KFA, c’est l’espoir du patron de Mazembe. Une acadmie de football inspiré de ce qui se fait dans la crème des crèmes des clubs de foot comme le FC Barcelone ou Arsenal. “Nous disposons, rien que sur Lubumbashi, d’un réservoir exceptionnel”, explique Moïse Katumbi. La KFA, pour Katumbi Football Academy, a ouvert ses portes en janvier 2012. Les rênes de cette école de football mais aussi de vie ont été placées entre les mains de Régis Laguesse, ancien footballeur français qui a travaillé longtemps en Côte d’Ivoire en compagnie de Jean-Marc Guillou, l’homme qui avait amené une armée de joueurs ivoiriens voici quelques années à Beveren. Copa Boubacar ou Yaya Touré (compagnon de club de Vincent Kompany à Manchester City) ne sont que deux noms parmi tant d’autres.

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100 dollars pour un pari. Un geste de défi qui se terminera par une franche rigolade, quelques fausses invectives et une tape dans les mains. Le match se soldera finalement par la victoire des Corbeaux de Mazembe sur les Cheminots de Lupopo (1-0), avec un but inscrit sur penalty. Pas franchement brillant de la part des stars du TP Mazembe. “Ce qui compte, dans un match comme celui-là, c’est la victoire”, reconnaît le président-gouverneur Moïse Katumbi. D’autant que le TP Mazembe a repris la tête du championnat devant le rival de toujours, le Vita Club de Kinshasa. “Ce match, c’est un peu comme un Anderlecht-Bruges ou Anderlecht-Standard de Liège chez vous”, sourit Moïse Katumbi. “La tension est réelle, c’est vraiment dans la tête que ça se passe. On a raté une multitude d’occasions qu’on ne loupe jamais autrement. De l’autre côté, les adversaires nous ont vraiment malmenés pendant un bon quart d’heure. On retiendra donc le résultat”, sourit-il. Si Moïse Katumbi martèle à qui veut l’entendre qu’il n’a aucune ambition politique, côté foot, par contre, c’est autre chose. Cette année, pas mal de joueurs venus d’autres pays africains sont venus gonfler l’effectif de Mazembe. “C’est parce que la relève n’était pas encore tout à fait prête”, explique celui que tout le monde appelle ici par son prénom. “En même temps, c’est aussi un signal envoyé aux Congolais. Ils voient aujourd’hui que Mazembe peut séduire des grands joueurs d’autres pays africains et pourquoi pas, demain d’Amérique latine ou d’Europe?” Les premiers essais dans ce sens n’ont pas été très concluants. “C’est vrai que nous avons transféré un Brésilien, Julio Santos, la saison dernière. Ce ne fut pas une réussite, malheureusement. C’était un bon joueur mais pas meilleur que ce que nous avons. C’est un petit échec mais cela ne signifie pas que nous avons fermé les portes du Brésil ou d’ailleurs. Nous sommes même en pourparlers avec des Belges et des joueurs d’autres pays européens.” Le président n’en dira pas plus. Mais

Moïse Katumbi, lui, rêve de remporter la Coupe du monde des Clubs champions avec une équipe largement composée d’éléments sortis de son académie. “Les jeunes ne sont pas encore tout à fait prêts”, explique le président de Mazembe, “mais ils vont bientôt émerger. Ils jouent déjà en première division et ils sont même 4e du championnat.” Le vivier est exceptionnel, Les 18 joueurs de l’équipe des 16-17 ans de la KAF ont été sélectionnés parmi 6.000 prétendants. “Tous ces candidats venaient de Lubumbashi. On voudrait que les autres clubs puissent suivre ce mouvement et que chacun puise dans son vivier local. Le Congo du foot va vous surprendre. Cette génération qui arrive est fabuleuse”, termine le président et le premier supporter de son club.

Comme Le Barça ou Arsenal

“Un bon partenariat avec Anderlecht”

le reconnais. Quand le nouveau stade a été construit, nous avons loué les dix box pour 5 ans. 2.500 dollars par mois, soit 25.000 dolA Lubumbashi, les maillots du TP Mazemlars. Aujourd’hui, on sait que ça vaut plus be sont omniprésents dans la rue, un sucmais on ne va pas revoir les contrats. Quand cès populaire qui ne raples spectateurs viennent dans porte pas beaucoup d’argent ces loges, c’est 500 dollars dans l’escarcelle du club. “La par personne, soit 6.000 dolgrande majorité de ces maillars par box. Non, vraiment, depuis 1966 lots sont des contrefaçons. Ce on aurait pu gagner beaucoup 12 Titres nationaux succès populaire de Mazembe plus d’argent.” 5 Coupes nationales vous pouvez le trouver dans Le club est d’ailleurs défici2 Coupe d’Afrique des pas mal de pays de la région”, taire. Le budget du TPM osclubs champions (1967 continue Moïse Katumbi qui, cille autour des 10 millions de et 1968) pour nous prouver ses dires, dollars en cas de qualification compose un numéro de télé1 Coupe des Vainqueurs pour la ligue des champions. phone. “C’est un ami en ZamIl retombe de 50% si le club de coupe (1980) bie, je le mets sur haut-parne se qualifie pas. “La Ligue 2 Coupes de la Ligue leur”. “Quels sont les maillots des champions nous coûte des Champions de la de football que l’on retrouve le beaucoup d’argent en salaires CAF plus chez toi?”, lance-t-il à son et en primes. Mais je veux es(Nouvelle formule interlocuteur. “TP Mazembe”, sayer d’y être chaque année. répond en anglais la voix de Je veux être champion chaque depuis 2009) – 2009 et l’autre côté de la frontière année. Je veux aussi aller le 2010 toute proche. plus loin possible sur le conti2 Supers Coupes de la nent et même au niveau monCAF 2009 et 2010 “OK, c’est un manque à gagdial. Jusqu’ici, on n’a rien gag1 Finaliste du Mondial ner mais ça rapporte un peu né mais c’est pour bientôt. J’ai des Clubs Fifa en 2010 d’argent aux vendeurs, je ne foi dans cette nouvelle vague vais pas leur faire la guerre. Le qui arrive. Je vous donne renbusiness plan n’est pas le même ici qu’en Eudez-vous dans 5 ans, ici, à Lubumbashi avec rope. Vous savez combien nous rapporte un le trophée de la Coupe du monde des clubs”, sponsor maillot ? 30.000 dollars par an. Une lance-t-il. paille. Les loges, nous avons fait une bêtise, je Rendez-vous est pris ! Mazembe veut surtout croire dans son vivier local. (Voir encadré)

LE PALMARÈS

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e TP Mazembe et son président connaissent bien le foot belge. Et pour cause, Un des tout premiers matchs des Corbeaux lushois sur le continent européen s’est déroulé à Charleroi mais aussi et surtout, parce le premier club de RDC a signé à l’aube de la saison 2011 un partenariat avec le Sporting d’Anderlecht. “C’est un bon partenariat. Pas du tout un partenariat financier, d’ailleurs. Si Anderlecht a besoin d’un joueur et que nous disposons de ce qu’il recherche on pourrait très aisément le prêter au club bruxellois”, explique Moïse Katumbi. Quand on parle joueur congolais à Anderlecht, on pense immédiatement à Dieumerci Mbokani. Un ex sociétaire du club de Lubumbashi. “Il a signé à Kiev pour 12,5 millions d’euros, Anderlecht doit être content. C’est une belle plus-value pour le club bruxellois.” En 2012, deux autres éléments de Mazembe ont débarqué chez les Mauves: Patou Kabangu et Bedi Mbenza. Six mois et puis s’en vont. “Ils sont arrivés en plein championnat, ce n’était pas facile pour eux. Ca ne pas pris, ils voulaient tenter leur chance, ils sont revenus au club. Mais d’autres échanges se feront”, rassure le boss. Bedi Mbenza, reparti, cette fois sous le soleil de Tunisie, était de passage à Lubumbashi pour le derby contre Lupopo. L’occasion de saluer les supporters et de recevoir une belle ovation.


CULTURE

Eric de Lamotte et le Festival de musique de Goma

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e contraste entre la richesse du Kivu et la précarité dans laquelle vivent ses habitants depuis plus de 20 ans est choquant ! Cette région, qui devrait être un véritable paradis, est détruite depuis trop longtemps par des guerres, des problèmes interethniques et par le pillage systématique de ses richesses par des intérêts nationaux et internationaux. Les populations villageoises sont massacrées, les enfants sont recrutés comme soldats, le viol des femmes et les tortures sexuelles sont une arme de guerre, l’environnement est saccagé, les ressources naturelles pillées sans aucun bénéfice pour les populations locales ou pour l’Etat. Les victimes de cette crise veulent devenir les acteurs de la paix pour la région, les jeunes, les femmes veulent s’engager pour devenir les bâtisseurs d’un avenir à la mesure de leurs ambitions et d’un rêve de grandeur et de paix. La population congolaise a soif de paix et a à cœur de voir s’établir un état visant à promouvoir l’intérêt commun et le bien-être de tous. C’est par la culture et grâce au Foyer Culturel de Goma que nous voulons promouvoir la paix et la réconciliation par l’organisation d’un grand festival international de musique qui sera aussi l’occasion de focaliser via la culture l’intérêt international sur la région. Ce festival est donc un moyen de rassembler par la culture et d’essayer de réveiller les consciences nationales et internationales pour que les choses changent pour mettre en œuvre une politique visionnaire en faveur d’un développement durable visant le bien-être de toute une population”. Cet appel est signé Eric de Lamotte, ex-banquier

République Démocratique Démocratique du du Congo, Congo, le le renouveau renouveau République

Amani, un festival pour la paix belge ayant travaillé trois ans à Goma avant de revenir en Belgique en 1990. Depuis, l’homme a toujours conservé des liens étroits avec cette région. Des envies de faire bouger les choses, de refuser la fatalité qui s’est abattue sur ce Kivu victime de tous les maux. En 1994, quelques mois après le génocide rwandais, il lance une première asbl, En avant les enfants. “Tout est parti de témoignages d’habitants de la région qui nous disaient qu’il y avait de nombreux enfants abandonnés, qu’il y avait des personnes qui les prenaient en charge mais qu’elles manquaient cruellement de moyens. On a donc commencé à lever des fonds pour leur venir en aide.” D’autres projets suivront

comme la création d’un atelier de broderie pour permettre aux femmes d’avoir des revenus ou encore un projet de soutien aux petits producteurs de café. “Vous savez, dans les années 90, le Kivu produisait chaque année 35.000 tonnes de café. L’année dernière, officiellement, la production était à 0. Les guerres sont passées par là, les exploitations ont été dévastées et ce qui est encore produit sort clandestinement par le Rwanda. Ici, nous avons créé une pépinière qui doit permettre de régénérer les plants de café et de relancer la culture.” Eric de Lamotte, qui a attendu jusqu’en 2005 pour retourner personnellement au Kivu, ne savait pas encore ce qui l’attendait. A force de rencontres et de discussions, une idée fait son chemin. Pourquoi ne pas organiser un festival de musique pour la paix. “Il s’agit aussi de transmettre une autre image de la région. Aujourd’hui, quand on parle de cette région, c’est toujours pour évoquer la

guerre, le viol des femmes, le M23, les MaïMaï ou les FDLR. C’est une réalité mais ce n’est pas la seule. On voulait lancer un autre message. Je ne connais rien à la culture, rien à la musique mais je trouvais que c’était la bonne idée.” Du coup, avec des jeunes Congolais mais aussi des Rwandais, il se lance dans l’aventure. en 2008, un premier petit festival local voit le jour. L’idée séduit mais il faudra du temps pour passer à la vitesse supérieure et créer Amani, le festival qui se déroulera du 30 août au ler septembre dans le grand stade le Goma. Eric de Lamotte va convaincre les sponsors, locaux et internationaux, de le suivre. Les artistes suivront. Quatre chanteurs internationaux répondent à l’appel : Youssouha, Fredy Masamba, Pitcho Womba Konga et Lexxus Legal, sans oublier une panoplie de groupes locaux sélectionnés sur base d’un concours organisé chaque semaine à Goma. 170 groupes vont se succéder. Trois seront finalement retenus. “Nous aurons aussi des groupes folkloriques de la région, la grande région”, sourit Eic de Lamotte qu parle de groupes venant de la RDC, du Rwanda et du Burundi. Convaincu que le bruit des tambours peut étouffer celui des fusils, le banquier devenu promoteur de festival à sa grande surprise, veut croire que ce rendez-vous musical peut offrir une vitrine exceptionnelle à cette région, qu’il peut amener sa petite pierre à un processus de paix réclamé à cor et à cri par une population civile plongée dans des

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Long terme

guerres successives de puis et nous organiserons en plus de 20 ans. marge des concerts, des Les organisateurs de ce “L’engouement est réel. On ateliers avec des ONG qui attend 40.000 spectateurs porteront sur la bonne festival Amani ne cachent en trois jours. Ce sont plus pas leur ambition. Ce premier gouvernance, la paix,... de 450 bénévoles qui vont Nous en profiterons aussi festival devra en appeler se retrousser les manches. pour lancer une pétition d’autres. “Evidemment, Même la Monusco va apporpour la paix et la réconorganiser un rendez-vous ter son soutien pour assurer ciliation. Nous espérons comme celui-ci, dans la sécurité à l’extéreur de que tous les festivaliers l’enceinte du festival”. cette région, n’est pas une la signeront. De nouveau, A force de remuer ciel et sinécure. Mais ce n’est pas nous ne sommes pas duterre, de lancer des appels pes, ce ne sont pas 40.000 impossible non plus, nous à la mobilisation; Eric de signatures sur un bout de en sommes la preuve et les papier qui vont faire taire Lamotte est même parvenu sponsors qui ont accepté à être reçu par la première les armes du jour au lende nous suivre sont la dame du Congo. “Elle a été demain. Mais ça doit parséduite par le projet et nous démonstration que nous ne ticiper à un mouvement allons pouvoir bénéficier de sommes pas qu’une poignée de fond qui doit montrer son patronnage. C’est un joli d’illuminés”, explique Eric de l’aspiration à la paix de coup de pouce.” toute une population Lamotte. “Il est évident que massée de part et d’autre Et comme si cela ne suffinous voulons inscrire ce sait pas, l’organisateur s’est de la frontière”. rendez-vous dans la durée. Le coût de la place : 1 mis en tête de traverser la frontière pour organiser dollar. “Nous ne voulions Nous avons déjà des idées une journée de ce festival pas le faire gratuitement. pour le prochain rendezà Kigali, au Rwanda. “Le 30, Un dollar, ce n’est pas rien vous, notamment sur les quatre tête d’affiches se dans cette région mais ce l’endroit où nous pourrions n’est pas infaisable loin produiront dans un grand planter notre scène.” stade de Kigali. C’est vraide là. Nous ne cherchons ment la cerise sur le gâteau. pas à faire du bénéfice, On ne va pas résoudre tous les problèmes de c’est le message et le symbole qui comptent. la région en trois jours. Mais on peut faire Si nous dégageons du bénéfice, nous l’invesévoluer les mentalités. Faire voir cette région tirons directement dans la petite maison des fabuleuse sous un autre prisme. Nous allons jeunes de Goma d’où tout est parti”, conclu en faire un festival respectueux de la nature Eric de Lamotte.

ric de Lamotte, le promoteur inattendu du festival Imani qui entend faire bouger deux pays les 30, 31 août et le 1er septembre prochains, est un amateur inconditionnel de cette région. “Pourtant, je n’ai aucun lien historique avec elle. Je l’ai découverte par hasard, pour le travail. Trois ans comme banquier et puis s’en va. Mais que de souvenirs. Que d’images imprimées à jamais.” A tel point que notre banquier s’est aussi lancé dans le tourisme pour tenter de faire découvrir une région exceptionnellement belle. “Evidemment, ces dernières années, c’est nettement plus difficile. La fermeture du parc des Virunga est aussi un sale coup pour le tourisme. Mais même dans ce contexte actuel, il est

tout à fait possible de voyager. Evidemment, on ne part pas dans les Kivus comme on irait à Vichy. Mais je dirais que ça vaut pour de très nombreuses régions dans le monde où il est quand même préférable de bien préparer son voyage. En fait, dès qu’on sort des sentiers battus, il est primordial de bien se préparer. Ca permet aussi de commencer à voyager avant de partir”, sourit Eric de Lamotte, qui veut promouvoir un tourisme responsable qui se propose d’allier la visite de sites exceptionnels à la découverte de la réalité socio-économique et à la rencontre des habitants de la région par la visite de projets humanitaires et de développement socio-économique.

Kivu Travel : “le tourisme est possible”


La cuisine congolaise

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République Démocratique Démocratique du du Congo, Congo, le le renouveau renouveau République

CULTURES

’art de la cuisine en République démocratique du Congo? Tout un programme dans ce pays aux allures de continent avec ces 2,3 millions de km2, ces 400 ethnies et des diiférences de climat qui justifient une culture alimentaire naturellement différente. Le plus complexe, donc, quand on parle table au Congo, c’est de savoir par quel bout commencer. Peut-être les “Gandas”, les “maquis” des ouest-africains. Des restaus/bistrots/barbecue posés à même les trottoirs et même parfois carrément assis dans les petites rues. Comme ils ne répondent à aucune norme, l’administration de Kinshasa à décidé de s’y attaquer, dans certains quartiers du moins. Pourtant, c’est là que les gens de la rue se font plaisir, qu’ils mangent le Congo au figuré et que l’ambiance se fait. En matière de spécialités, la chèvre s’impose. Elle est rôtie au grill, découpée de façon très différente de ce que l’on peut faire chez nous, savoureuse et accompagnée de chikwangue ou kwanga. Lors de votre séjour à Kinshasa la chikwangue du plateau de Bateke est considérée comme ce qu’il y a de meilleur. Mais qu’est ce que la chikwangue ? Il s’agit d’un genre de pain de manioc roui, cuit à l’eau et moulé dans une feuille de bananier. C’est un peu l’équivalent de la pomme de terre ou du pain en terme d’accompagnement de la viande. En matière d’accompagnement, le lituma est un autre incontournable congolais. Il s’agit d’une “pâte” de bananes plantains pilées que l’on cuit à l’eau bouillante et dont on fait des boulettes. Une spécialité de la Province orientale (Kisangani) qui accompagne parfaitement le liboké, un plat de poisson (mais pas seulement, toutes les viandes peuvent aussi se plier à cette recette), soit du capitaine, soit du tilapia, qui se mijote en un peu moins d’une heure. Une petite recette ? Pour commencer, écaillez le poisson, tronçonnez le en gros morceaux. Placez les pièces obtenues dans une casserole profonde. Ajoutez-y des épices et des légumes, de l’oignon, de la tomate et des piments sans oublier le kokoliko, la poudre de courge. C’est ce qui donne toute la saveur du plat. Saisissez le tout rapidemment. Ensuite, prenez des feuilles de bananier, faites une papillote avec le contenu de la casserole, n’oubliez pas le jus de cuisson. Posez sur le grill et laissez cuire entre une demi-heure et trois quart d’heures. Aujourd’hui, dans les villes surtout, le papier aluminium semble supplanter les feuilles de bananier et le four électrique ou le gaz rem-

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place progressivement la braise (makala). Deux changements qui modifient la saveur ou le goût du plat. Malgré ce vent de modernisme, le Congolais est largement attaché à ses feuilles de bananier qu’il utilise comme assiettes dans lesquelles sont présentés les mets et aussi comme marmites dans lesquelles ils sont cuits. Une autre spécialité du pays est le biteku-teku qui se nomme amarante en français. On ne résiste pas à vous confier une recette : mettre le poisson fumé à cuire dans de l’eau 10-15 minutes, jusqu’à ce qu’il ramollisse et se défasse facilement. Laver les feuilles à grande eau, puis les hacher finement en les maintenant en bouquet serré. (on peut aussi le faire au mixer, mais elles vont devenir grises alors...). Les faire cuire dans de l’eau à mi-hauteur une bonne demi-heure. Pendant ce temps, démonter le poisson et enlever la peau. Ajouter la chair dans la casserole de biteku-teku.

Tous “chèvres” de la cuisine congolaise Pour la préparation de la sauce: mettre de l’huile à chauffer dans une poêle, y jeter l’oignon émincé et le faire revenir un moment. Ajouter une boîte de tomates, le concentré et écraser le tout en purée. Ajouter le cube Maggi (une star de la publicité dans tout le continent subsaharien) le sel, le poivre, la muscade. Laisser “confire” à feu moyen. Ajouter cette sauce au biteku-teku cuit et laisser mijoter encore un bon quart d’heure. On peut ajouter un piment sur la sauce 5-10 minutes avant la fin de cuisson, pour parfumer. Attention qu’il ne se perce pas !. si vous ne trouviez pas d’amarante sur nos étals, vous pouvez utiliser des épinards, mais ce n’est pas la même chose au niveau de l’amertume. L’accompagnement de ce plat pourrait être du fufu de manioc. Il s’agit en fait de farine de manioc cuite dans de l’eau bouillante et mise en forme de boule ensuite. On peut l’assaisonner un peu comme on le souhaite. Ajoutez dans votre panier gourmand, le malangwa (pangasius) un poisson qui se travaille en liboke, le simbiliki (le porc-épic) qui ressemble d’ailleurs un peu à du porc, surtout après quelques verres de Primus, Simba ou Tembo. Si vous êtes du genre aventurier, n’hésitez pas à déguster les fourmis ou les chenilles. Cela peut paraître peu ragoûtant comme ça à première vue, mais ce n’est pas plus terrible qu’un escargot ou une paire de cuisses de grenouille. De plus, les nutritionnistes semblent recommander ces produits car ils sont riches en nutriments et protéines. Ce sont aussi des sources alimentaires d’avenir car très nombreuses et ne causant pas de problème quand à leur développement d’un point de vue écologique.

Enfin, impossible de parler de la cuisine congolaise sans donner une recette de moambe de poulet, recette qui, à elle seule, évoque le Congo. Le saka saka qui l’accompagne est en fait le nom local que l’on donne aux feuilles supérieures du plan de manioc. Vous pouvez aussi l’accompagner de rondelles de bananes plantain frites (makemba). C’est parti : préparez 3/4 de litre de bouillon de poule. Dans une grande casserole, faites fondre du beurre et de l’huile d’arachide. Faites-y dorer les morceaux de poulet. Retirez-les de la casserole pour y faire blondir les oignons. Ensuite, remettez le poulet dans la casserole, mélangez, salez, poivrez et saupoudrez de quelques pincées de pili-pili. Versez le bouillon en remuant, ajoutez la boîte de moambe en remuant encore, puis l’ail, le thym et le laurier. Diminuez la flamme et faites réduire jusqu’à obtention d’une sauce liée. Laissez mijoter une bonne heure. Surveillez bien : cette sauce s’accroche très vite au fond de la casserole. Rectifiez l’assaisonnement. Pour élaborer la sauce piquante, délayez dans le jus de cuisson un peu de pili-pili, un peu à la manière de la harissa pour le couscous.

Et pour accompagner tout ça ? Bien entendu, une Primus, en bouteille de septante-deux centilitres. Si vous voulez montrer que vous avez un peu plus de moyens, n’hésitez pas à commander une Mutzig, en vingt-cinq centilitres, c’est un peu plus cher. Vous pouvez aussi vous diriger vers une Turbo King, une bière d’homme, costaude, une vraie quoi. Vous trouverez aussi au grè de vos pérégrinations congolaises, de la Skol, de la Doppel ou de la Mutzig. Ceux qui préfèrent ne pas passer par une petite (ou grande, 72 centilitres, quand même) mousse, se dirigeront vers le sucré comme le Djino ou, plus moderne, le jus frais Jambo . Et si vous aimez les alcools, ne manquez pas le premier rhum local, élaboré par la compagnie sucrière de Kwilu-Ngongo, qui appartient à la famille Lippens, dans la province du Bas-Congo. Nom de ce breuvage: le Kwilu, du nom de cette rivière superbe qui arrose le Bandundu. Un rhum très marqué par la canne au parfum boisé. Bref, voilà un tout petit aperçu des nombreuses spécialités congolaises un pays où l’on pratique l’art de vivre et de se faire plaisir entre amis au quotidien autour d’une bonne bière et de quelques trucs à grignoter sans se pousser du col, un pays où le mot convivialité prend tout son sens !



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