Rapport annuel
activitĂŠs internationales
2010
2010
2010 a été une année particulièrement dramatique, marquée par les désastres humains lors de catastrophes naturelles majeures survenues en divers points du globe. Nous avons tous encore en mémoire les images fortes d’Haïti et du Pakistan ; et alors qu’un an après le tremblement de terre, un million de personnes vivent encore sous des bâches de plastique à Port-au-Prince, nous ne pouvons oublier nombre de catastrophes moins médiatisées mais qui ont aussi eu des répercussions dramatiques sur les populations, du Sud principalement. L’impact de ces catastrophes, notamment dues aux changements climatiques, ne réside pas dans la magnitude des séismes par exemple, mais tient directement des conséquences de l’extrême pauvreté et du sous-développement dans lequel résident ces populations. Elles se révèlent bien souvent démunies face aux inondations, glissements de terrains, sécheresses,… entraînant mouvements de populations, insécurité alimentaire, paupérisation.
“Il
se confirme que nous ferons de plus en plus face à de telles situations dramatiques économiquement, socialement et humainement.” La Croix-Rouge dans le cadre de son mandat visant à "prévenir et alléger la souffrance des personnes les plus vulnérables" travaille sans relâche à la mise en place d’outils de coordination et d’expertise dans la réponse immédiate aux besoins mais également dans le cadre d’une préparation toujours plus efficace à ces catastrophes. La Croix-Rouge de Belgique participe activement à cette dynamique du Mouvement international. Aussi, avons – nous voulu, cette année particulièrement, vous donner une information détaillée sur les enjeux humains et les interventions de la Croix-Rouge avant, pendant et après les catastrophes. Par ailleurs, le renforcement à long terme de nos partenaires fait aussi partie de notre engagement quotidien au travers de multiples projets principalement en Afrique. Il s’oriente en priorité sur la réduction des risques de catastrophes, la santé communautaire et notamment la nutrition, et la protection de l’enfance. Dans les pays du Sud, mais également en Belgique, la Croix-Rouge de Belgique poursuit ses efforts de sensibilisation au droit international humanitaire auprès des publics spécialisés et des plus jeunes. Cet engagement n’est possible qu’avec le soutien actif de tous nos partenaires, bailleurs de fonds, maisons Croix-Rouge, et nos nombreux sympathisants que nous remercions vivement pour leur confiance. Porté par le dynamisme de notre Mouvement et votre soutien actif, nous poursuivrons ensemble cette démarche de solidarité internationale auprès des personnes les plus vulnérables.
Danielle Mallinus - Vankerckhove / Présidente Communautaire
©
crb
02 Table des matières
03 05 06 07
i.
la croix-rouge
ii.
le partenariat
iii.
cartographie de nos actions
iv.
les nouveautés de 2010
1. Interventions lors des catastrophe 2010, une année marquée par les désastres Catastrophes 2010 Le Mouvement Croix-Rouge se mobilise Le rôle de la Croix-Rouge de Belgique dans la gestion des catastrophes Zoom sur Haïti et le Pakistan
27
2. Ouverture du projet nutrition au Mali
3. Journalistes et acteurs humanitaires : nouveaux publics visés par la Croix-Rouge de Belgique dans la diffusion du droit international humanitaire
v.
©
ficr
34 37 39 39 40
autres projets toujours en cours en 2010 1. Belgique 2. Burkina Faso 3. Burundi 4. Indonésie 5. Liban 6. RDC 7. Roumanie 8. Rwanda
vi.
comptes
vii.
partenaires
viii.
contacts
ix.
acronymes
x.
remerciements
03 I. La Croix-Rouge de Belgique La Croix-Rouge de Belgique (CRB) est une des 186 Sociétés nationales membres du Mouvement international de la Croix-Rouge et du CroissantRouge. La Croix-Rouge est reconnue par le gouvernement belge comme société de secours volontaire, autonome et auxiliaire des pouvoirs publics. Fin 2009, la Croix-Rouge de Belgique-Communauté francophone a adopté sa charte1 . Axée sur ses Principes et valeurs, la Charte est un document qui engage tous les acteurs de la Croix-Rouge, volontaires et salariés. Les sept Principes y sont réaffirmés et sont complétés des valeurs qui les sous-tendent. Ces valeurs sont bien entendu
largement inspirées des travaux de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sur la question. La Charte énonce également les missions de la Croix-Rouge et ses domaines d’action. Des règles de bonne gouvernance, largement partagées par toute organisation citoyenne, sont également énoncées et modèlent son action. Enfin, un code éthique dessine le cadre qu’il convient à chaque membre de la Croix-Rouge de respecter.
La Croix-Rouge de Belgique, suivant son plan stratégique 2009-20122 , a défini 4 domaines d’action :
9 500 2
9 500 volontaires et 1 100 salariés assurent la force de la CroixRouge de Belgique-Communauté
francophone. Ces personnes accomplissent des tâches humanitaires conformément aux Principes du Mouvement à différents niveaux: international, national, provincial et local. Le département international (DI) de la Croix-Rouge de Belgique est une ASBL juridiquement indépendante mais fonctionnellement et opérationnellement intégrée au sein de la Croix-Rouge. Le département international travaille toujours en étroite collaboration avec les autres composantes du Mouvement, qu’il s’agisse d’actions d’urgence, de coopération au développement ou de diffusion des Principes et valeurs humanitaires.
4 domaines d’action
volontaires 1
La Protection de la Santé: protection de la vie et de la santé de chacun sans aucune discrimination; Les Actions de Solidarité: amélioration des conditions d’existence des personnes vulnérables; La Sensibilisation Humanitaire : promotion du respect des Principes humanitaires, de la nondiscrimination et de la tolérance; Les Interventions en cas de catastrophes : prévention et diminution des souffrances des victimes de catastrophes.
Téléchargeable à l’adresse suivante : www.croix-rouge.be Plan stratégique téléchargeable au lien suivant : www.strategie2012.be
1 100 salariés
04 Le mouvement Le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge est le plus important mouvement humanitaire mondial. Il se compose : Du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ;
De la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) ;
De 186 Sociétés nationales (SN) de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge réparties dans le monde.
Etats liés aux Conventions de Genève de 1949 Soutien à l’action humanitaire du Mouvement de la Croix-Rouge
Le Mouvement International de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge 3 composantes au service de l’humanité
Comité international de la Croix-Rouge * Est le gardien du droit international humanitaire. * Protège et apporte l’assistance humanitaire aux prisionniers, blessés, malades et civils victimes de conflits.
Contexte d’intervention
Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (1864)
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (1919)
* Diffusent le droit international humanitaire. * Organisent des secours et autres aides aux victimes. * Travaillent à la prévention des maladies et au développement de la santé.
* Soutient et encourage l’action humanitaire des Sociétés nationales. * Promeut des valeurs humanitaires. * Intervient en cas de catastrophes naturelles. * Prépare aux catastrophes naturelles, technologiques. * Apporte assitance aux personnes.
Contexte d’intervention
Conflit armé
Paix
Soutien international en cas de conflit armé
(catastrophes autres que conflits armés) Soutien international en cas de catastrophe naturelle
05 II. Le partenariat
Avec une Société nationale de la Croix-Rouge dans la quasi-totalité des pays et avec une force vive de 100 millions de volontaires, le Mouvement Croix-Rouge constitue un réseau solide de secours à l’échelle mondiale. Cet engouement pour le volontariat est une preuve irréfutable que les messages véhiculés par la Croix-Rouge touchent aux valeurs universelles.
nationales partenaires bénéficient de son appui soit ponctuel, soit à plus long terme. L’aide peut être orientée vers les besoin de la population aussi bien que sur la stratégie et les domaines d’action du partenaire.
C’est dans une démarche solidaire que les différentes composantes du Mouvement Croix-Rouge se complètent dans leur mission d’aide aux personnes les plus vulnérables, tant d’un point de vue local que national ou international. Des échangent et des renforcements mutuels existent entre Sociétés nationales et permettent un échange d’expertise et de moyens permettant une meilleure efficacité aussi bien dans la réponse aux catastrophe que dans les actions de développement.
Plus que cela, elle se fait fort de répondre aux besoins des partenaires du Sud en termes de capacités de gestion, souvent même en alliance et complémentarité avec d’autres Sociétés nationales du Nord.
La Croix-Rouge de Belgique joue une part active dans cette action participative. En effet, elle est un moteur de développement de certaines Sociétés nationales partenaires. A leur demande, ces Sociétés
Ceux-ci lui permettront, à terme, une autonomie partielle ou totale dans la gestion opérationnelle et financière des programmes.
© CRB, Indonésie, sensibilisation des élèves aux risques des catastrophes, 2010.
Concrètement, le personnel sur le terrain renforce le partenaire en l’accompagnant et en le formant à différents outils.
06 III. Cartographie de nos actions
1 10 6
4
7
8
2
9
1
Belgique
Droit international humanitaire Diffusion des normes humanitaires
2
Burkina Faso Nutrition Enfance Urgence méningite Urgence inondations
3
5
4 Haïti Urgence
Indonésie
11
5
9
République démocratique du Congo
Prévention catastrophes
6
7
Mali Nutrition Prévention catastrophes
8
Santé Transfusion Droit international humanitaire Enfance
Liban
Diffusion des normes humanitaires Transfusion Santé communautaire
Burundi
Prévention catastrophes Enfance Diffusion des normes humanitaires
3
Pakistan Urgence
10
Roumanie
Diffusion des normes humanitaires
11
Rwanda Enfance Actions solidarité
07 IV. Les nouveautés 2010 1. Interventions lors de catastrophes a.
2010, une année marquée par les désastres
20 millions de sinistrés
L’année 2010 s’est péniblement frayé un chemin entre inondations, tsunamis, tremblements de terre et autres catastrophes naturelles. Selon une étude réalisée par le Centre de recherche sur l’épidémiologie des Catastrophes (CRED) pour l’ONU3, ces catastrophes ont entraîné la mort de plus de 296 000 personnes au total. Le tristement célèbre séisme d’Haïti est à lui seul responsable de la mort de plus de 220 000 victimes. Il est suivi dans ce sombre palmarès par la vague de chaleur qui s’est abattue en Russie, provoquant le décès de plus de 55 000 personnes. Les inondations du Pakistan sont, quant à elles, responsables de près de 2 000 morts et de 20 millions de sinistrés. Les catastrophes naturelles qui se sont produites cette année dans le monde ont été les plus meurtrières de ces deux dernières décennies et ont coûté 80 milliards d’euros de dommages. Qu’elles soient naturelles ou d’origine humaine, les catastrophes arrivent de plus en plus souvent et leurs impacts sur terre sont dramatiques, que ce soit en termes de coûts humains ou en termes économiques. Des mois, voire des années après une catastrophe, certains pays tentent toujours de se relever.
Les facteurs les plus souvent mis en exergue pour justifier l’augmentation des désastres naturels ou l’étendue de leurs effets sont la dégradation environnementale, les changements climatiques, la croissance démographique (en particulier la croissance urbaine non planifiée) et les résultats négatifs de la mondialisation économique. Par ailleurs, les catastrophes sont intimement liées à la pauvreté. Elles peuvent balayer des décennies de développement en quelques heures, ce qui arrive rarement dans des pays plus riches.
Les personnes démunies des pays en voie de développement sont particulièrement vulnérables aux calamités en raison de leur lieu de vie.
raides, des terres occupées et des bidonvilles fortement peuplés.
Les études montrent que ces personnes sont davantage susceptibles d’habiter des régions dangereuses, comme des plaines inondables, des berges de rivières, des pentes
"La vulnérabilité n’est pas synonyme de revenu insuffisant mais, sans revenu suffisant, il est difficile d’accéder à un logement sûr, avec un bon approvisionnement en eau et
Selon l’UN’s Bureau for Crisis Prevention and Recovery, près de 75% de la population mondiale vit dans des zones qui ont été touchées entre 1980 et 2000 au moins une fois par un tremblement de terre, un cyclone, une inondation ou une sécheresse.
3
Voir "Disasters in numbers" sur le site du CRED : http://www.cred.be
4
R apport sur les catastrophes dans le monde 2010. Résumé, Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
5
Le Monde. Bilan planète. Les temps forts et les acteurs de l’année, hors-série, Monde SA, Paris, 2010
6
A n international network of public, private, non-gouvernmental and academic organisations dedicated to reducing the impact of disasters in developing countries
un système d’assainissement, à des soins de santé, à l’éducation et de se relever après une catastrophe."4 Didier J. Cherpitel, précédent Secrétaire général de la Fédération internationale de la Coirx-Rouge et du CroissantRouge relatait, dans le Rapport sur les catastrophes dans le monde de 2002: "Les désastres sont les premières et les plus importantes menaces pour le développement, et spécifiquement pour le développement des personnes les plus pauvres et les plus marginalisées."
© American Red Cross, Talia Frenkel, Haïti, le jeune Jean Wilfred dans une rue de Port-au-Prince, 2010
Les causes
© RKV, Pakistan, 2010
08
Les conséquences Les catastrophes ont souvent des conséquences dramatiques à tous niveaux : pour l’économie du pays, pour les communautés affectées, et pour les familles d’un point de vue matériel mais aussi psychologique. Chaque désastre peut engendrer des vies détruites, des moyens d’existence dévastés, des infrastructures démolies, des moyens de télécommunication anéantis, des axes routiers impraticables, etc. Pêcheurs, commerçants ou cultivateurs ne perdent pas uniquement leur maison et leurs facilités locales lors d’une catastrophe.
Ils perdent leurs outils, leurs biens, leurs clients, leur environnement et tous leurs moyens de survie. Les programmes de réparation prennent le relais des secours qui ont suivi immédiatement la catastrophe. Il s’agit d’assister ceux qui ont tout perdu dans la catastrophe, de les aider à reconstruire leur maison, leur vie. Mais retrouver une situation d’avant catastrophe ne suffit pas. Il faut également renforcer leur capacité à faire face à de potentielles catastrophes.
Les solutions Le Monde, dans un numéro spécial sur le bilan de la planète 2010, relève que les conséquences humaines de ces "aléas naturels" peuvent être améliorées. En effet, si nous ne pouvons avoir prise sur les caprices de la nature, y faire face relève d’une préparation qui incombe à l’Homme. Le problème vient du fait que "95% des victimes vivent dans les pays les plus pauvres, là où les politiques de prévention font défaut et les habitations sont vulnérables."5
De meilleures prévisions météorologiques et les systèmes d’alertes précoces sont partiellement responsables de la diminution du nombre de morts suite à des catastrophes naturelles. Néanmoins, la clé pour mitiger les pertes humaines réside dans la préparation et la sensibilisation des communautés à la réduction des risques de catastrophes. Etant donné que les catastrophes naturelles touchent plus fortement les personnes
démunies, mettre en place des programmes de réhabilitation est aussi un moyen efficace de réduire la pauvreté, selon les rapports du Consortium ProVention.6 L’aide à la réhabilitation peut non seulement restaurer la stabilité économique qui existait préalablement à la catastrophe, mais cette aide peut également améliorer des systèmes qui étaient souvent non durables. De plus en plus, les agences de développement, les banques et
les gouvernements constatent la possibilité d’offrir des alternatives plus durables et plus organisées lorsqu’elles implémentent des programmes de reconstruction au sein des communautés.
09 En quoi le changement climatique affecte-t-il le monde? Nous devons nous attendre à une augmentation des températures de 0.2° par décennie, selon différents scénarios élaborés par l’Intergovernmental Panel for Climate Change (IPCC)7 . L’augmentation de la température a déjà commencé à affecter les Hommes et leur environnement et continuera à le faire. Voici un aperçu de la manière dont ces effets se font sentir : - événements climatiques extrêmes : ouragans, sécheresses, inondations, tsunami, pluies diluviennes. Exemple d’impact : sécheresse en Afrique conduisant à des conflits pour l’accès à l’eau, augmentation des inondations en Asie lors des périodes de moussons détruisant les cultures et conduisant à des problèmes de famine; - augmentation du niveau de la mer : réchauffement de l’eau marine, fonte des glaciers, fontes des icebergs. Exemple d’impact : engloutissement de terre par la mer, salinisation des deltas, érosion des sols, risques d’inondation; - problèmes de santé : provoquent malnutrition, diarrhées et malaria suite à la sécheresse, au réchauffement des eaux, ... .8 Tremblements de terre, inondations, vagues de chaleur et vagues de froid, glissements de terrain et tempêtes font partie des 373 catastrophes naturelles enregistrées en 2010 par le CRED (Center for research on the epidemiology of disasters).
Types de catastrophes dans le monde en 2010 9 315 séismes
11% 9%
268 épidémies 4%
120 crues subites 777 inondations 51 sécurité alimentaire
27% 2%
1 vague de chaleur
0%
1 invasion d’insectes
0%
70 mouvements de terrain
2% 5%
142 tempêtes locales 100 déplacements de population 8 avalanches de neige 28 marées de tempête 133 catastrophes techniques
3% 0% 1% 5%
331 cyclones tropicaux 26 tsunamis
12% 1%
77 feux en milieux urbains
3%
96 éruptions
3%
99 troubles civils
3%
57 vagues de froid
2%
19 urgences complexes
1%
45 sécheresse
2%
7 autres
2% © FICR, Haïti, maisons détruites par le tremblement de terre dans le quartier
de Canape Vert à Port-au-Prince, 2010. 7
http://www.ipcc.ch/ ; 8 http://www.afrik.com/article14977.html ; 9 Statistiques du DMIS
10 b. Catastrophes
2010
Janvier
Juillet
• Le 12, un séisme de magnitude 7 à Haïti suivi de 25 répliques violentes. 220 000 morts et 1,3 million de sinistrés.
• La Chine souffre d’une sécheresse, la pire qu’a connue le pays depuis cinquante ans touche 9,6 millions de personnes dans les provinces du Yunnan et du Guangxi. • Le 27, un séisme de magnitude 8,8 frappe le Chili laissant 800 morts et 500 000 logements détruits.
• Le 16, une importante marée noire envahit la mer Jaune au nord-est de la Chine. • Le 26, la Russie connaît une vague de chaleur qui provoquera la mort de près de 56 000 personnes et des feux de forêt provoquant la mort de 54 personnes. • Le 31, des pluies torrentielles s’abattent sur la Chine affectant 40 millions de personnes sur 3/4 du territoire. • Le 31, le Pakistan est également victime de pluies torrentielles meurtrières. Près de 2 000 personnes ont péri et 20 millions de personnes ont été affectées.
Mars
Août
• Le 22, une vague de chaleur dans l’Est de l’Inde a fait 3 morts. • Le 28, des inondations dans le centre du Kenya ont causé 7 morts.
• Le 5, 33 mineurs restent bloqués dans une mine d’or au Chili suite à un éboulement.
Avril
Septembre
• Le 2, une explosion se produit dans une mine chinoise faisant 38 morts. • Les 5 et 6, des pluies diluviennes s’abattent sur l’Etat de Rio de Janeiro au Brésil. Environ 150 personnes y ont laissé la vie. • Le 14, un séisme d’une magnitude de 6,9 fait 2 000 morts, 200 disparus et 12 000 blessés en Chine. • Le 14, le volcan islandais Eyjafjöll crache dans le ciel un nuage de poussières qui a paralysé le trafic aérien pendant plusieurs jours. • Le 20, une explosion d’une plate-forme pétrolière provoque l’une des pires marées noires aux USA. Le puits responsable ne sera entièrement colmaté que 5 mois plus tard. • Le 23, 10 millions de personnes sont concernées par la crise alimentaire qui touche la bande du Sahel.
• Le 5, l’Australie connaît des pluies diluviennes. Des centaines de personnes sont évacuées.
Février
Mai • Le 24, la tempête tropicale Agatha fait 306 morts en Amérique Centrale. • Des inondations, tornade et averses de grêle dans le sud de la Chine: 102 morts.
Juin • Des inondations et glissements de terrain ont provoqué la mort de 65 personnes et ont affecté plus de 6 000 personnes au Myanmar.
Octobre • Le 5, un flux de boue toxique se déverse dans le Danube en Hongrie. La coulée a fait 9 morts et détruit l’écosystème sur son passage. • Le 19, 59 morts sont recensés au Vietnam, victimes des inondations. • Le 22, l’épidémie de choléra se déclare en Haïti. • Le 25, un séisme de magnitude 7,7 déclenche un tsunami en Indonésie. Il fait 154 morts et 400 disparus. Le volcan Merapi entre en éruption le jour suivant et tue 38 personnes.
Novembre • Un feu de forêt se déclare dans les montagnes de Carmel en Israël. Cet incendie a causé 42 morts et a provoqué le déplacement de 15 000 personnes.
Décembre • Le 18, les inondations qui affectent la Colombie ont laissé 281 morts et ont touché 2 125 880 personnes.
11 c. Le mouvement
Croix-Rouge se mobilise
Chaque composante du Mouvement Croix-Rouge joue un rôle dans la gestion des catastrophes. Celle qui se trouve au premier plan est la Société nationale qui coordonne les secours sur le territoire qu’elle couvre. Néanmoins, si elle se trouve confrontée à des problèmes d’ordre technique, financier ou humain, elle peut solliciter une assistance de la Fédération (FICR).
La FICR a comme préoccupation première la réduction des risques engendrés par les catastrophes. Son approche vise à analyser et gérer les causes des catastrophes notamment par une réduction de l’exposition aux risques ; réduire la vulnérabilité des personnes et des biens ; promouvoir une gestion rationnelle des terres et de l’environnement et améliorer la préparation aux événements indésirables.
La FICR a comme préoccupation première la réduction les risques engendrés par les catastrophes. Pour ce faire, la FICR agit selon trois axes :
Prévention
Préparation
Mitigation
Ensemble des activités et des mesures mises en place pour connaître le risque (étude sur les aléas, la vulnérabilité des zones) et développer une cul ture de l’étude des risques au sein de la population, de la société civile et des autorités locales, notamment au moyen de campagnes de sensibilisation et de projets éducationnels.
Ensemble des dispositions garantissant que les systèmes, les procédures et les ressources nécessaires pour faire face à une catastrophe qui sont en place pour venir rapidement en aide aux personnes touchées, en utilisant dans toute la mesure du possible des mécanismes existants (formation, sensibilisation, plans d’urgence, système d’alerte précoce…).
Mesures pour réduire les effets des catastrophes. Ces actions, entreprises avant et/ou après une catastrophe, sont habituellement de petite envergure, simples et peu coûteuses. Il s’agit par exemple de construire des routes d’évacuation avec de vieux pneus ou encore de creuser des canaux pour diriger les flux d’eau lors de pluies abondantes.
Ces trois axes ont pour public cible les communautés elles-mêmes. La méthode vise à aider les communautés à s’auto-organiser pour prévenir et mieux gérer les conséquences des catastrophes. Dès lors, elles-sont outillées pour détecter leur propre capacité de réponse, se renforcer de l’intérieur et mettre au point les systèmes d’organisation et de réponse. Dans cette approche, les communautés sont notamment formées et capables de fournir l’éducation sanitaire, les premiers soins et le traitement de base pour la plupart des accidents et urgences sanitaires. En cas de catastrophe, la FICR, sur demande de la Société nationale concernée, assurera alors un rôle de coordination en lançant des appels à l’aide au niveau international auprès des Sociétés nationales. Pour ce faire, la FICR a besoin d’établir une évaluation immédiate des besoins sur place et de mettre en place une coordination des différents acteurs sur le terrain. C’est le rôle des FACT.
© CICR, M. Kokic, Haïti, des habitants du quartier de Martissant, à Port-au-Prince,
se servent d’une canalisation endommagée pour prendre une douche, 2010.
12 FACT (Field Assistant and Coordination Team) La FACT est une équipe composée de spécialistes issus des différentes Sociétés nationales. Elle établit un rapport d’évaluation, formule un plan d’action et recommande l’intervention de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge la plus appropriée. C’est elle qui sera à l’origine d’un appel à l’aide international auprès des Sociétés nationales et autres donateurs et qui coordonnera les actions. Les équipes FACT sont déployées dans un délai de 12 à 24 heures et prêtes à intervenir dans le monde entier, pendant une période de deux à quatre semaines. L’équipe FACT peut solliciter l’aide des ERU (Emergency Response Units) et en supervise le déploiement. Elle demande si nécessaire l’envoi de ressources humaines ou matérielles supplémentaires.
ERU (Emergency Response Units)
Les ERU sont des équipes spécialisées dont les membres sont prêts à partir dans les 48h sur le terrain en cas d’urgence. Ces unités ont été créées par la FICR pour accroître la rapidité de mobilisation en cas de catastrophe. Soit elles viennent en renfort, soit elles pallient une absence de délégués de la Croix-Rouge dans certains endroits. Il en existe 7 types : soins de santé de base, logistique, approvisionnement en eau et assainissement, hôpitaux de secours, télécommunications, camp de base et aide d’urgence (ERU Relief). Chaque membre part pour une durée d’un mois maximum et peut être relayé. Une ERU sera présente sur le terrain pour une durée maximum de 4 mois. Enfin, il existe un autre type d’aide d’urgence qui relève davantage de l’aspect financier. En cas d’urgence, des fonds doivent être dégagés immédiatement afin de venir en aide aux victimes. C’est le rôle du DREF.
DREF (Disaster Relief Emergency Fund) Le DREF est un fonds créé par la FICR dont l’argent n’est affecté à aucun programme spécifique. Ce fonds est disponible pour des Société nationales qui répondent à une urgence. La somme allouée permet de débuter les premières opérations post catastrophe à petite échelle. L’autorisation et l’envoi des fonds se font en 24h. Le DREF est donc une composante vitale dans le système de réponse aux désastres de la FICR et il est une aide essentielle aux Sociétés nationales qui doivent faire face aux caprices de la nature. La somme investie est en réalité un prêt remboursé une fois qu’un fonds plus important a été constitué suite à un appel international. Ce fonds est notamment essentiel pour les crises les moins visibles. En effet, derrière les feux des projecteurs se déroulent régulièrement des catastrophes partout dans le monde. La Croix-Rouge soutient également ces crises oubliées, noyées dans le flux de l’information et ignorées par le public.
© FICR, Haïti, 2010.
13 Réponse aux urgences mondiales par la FICR et les Sociétés nationales en 2010 10
2 1
7
4 3 384
445
13
68
8
5
6
10
5
97
23
1. Notified Events : Total de tous les événements notifiés au moins par un rapport de terrain du DMIS 2. National Societies in the Operations : Sociétés nationales directement impliquées et mentionnées dans le texte 3. Federation Delegation involved […] : Chaque fois qu’une délégation, une zone ou un délégué est mentionné 4. RDRT : Nombre d’équipes 5. FACT : Nombre d’équipes 6. ERU : Nombre d’équipes pour un premier déploiement 7. DREF : Nombre d’opérations pour lesquelles le DREF a été alloué 8. International appeals : Uniquement les appels d’urgence
© FICR, Jakob Dall, Haïti, reconstruction avec les kits d’habitation
© American Red Cross, Talia Frenkel, Haïti, à Port-au-Prince, la Croix-Rouge colombienne
dans le camp de Jacobad, 2010.
décharge des biens de première urgence pour 6 000 familles, 2010.
10
http://www.secure.ifrc.org/DMISII/Pages/03_Response/0320_statistics.aspx
14 d. Le rôle de la
Croix-Rouge de Belgique dans la gestion des catastrophes
La Croix-Rouge (CRB) joue également un rôle dans la réponse aux catastrophes mondiales. Pour ce faire, elle agit de trois manières :
Prévention - préparation aux catastrophes La méthodologie de la CRB en matière de préparation aux catastrophes consiste en un travail à deux niveaux : • Elle forme et renforce des Sociétés nationales partenaires dans la gestion des catastrophes. Cela se traduit par un accompagnement dans le développement de procédures d’intervention en cas de catastrophes et de plans de contingence, dans la gestion et la mobilisation de leur réseau de volontaires, et dans l’acquisition de compétences techniques nécessaires pour venir en aide aux populations affectées. La CRB travaille ainsi de concert avec les Sociétés nationales du Burundi, d’Indonésie et du Mali. • Elle accompagne les communautés ciblées par le projet dans l’identification des risques auxquels elles pourraient être confrontées. Elle leur donne des compétences et du matériel pour pouvoir agir efficacement en cas de catastrophe et soutient leurs efforts de réduction des risques. Ces activités dans les communautés sont menées par les volontaires Croix-Rouge formés dans le cadre du projet.
Action - en cas de catastrophe La Croix-Rouge de Belgique a répondu en 2010 aux appels à l’aide lancés par la FICR au niveau international à travers l’envoi ou le financement de matériel et de biens de première nécessité en Haïti, au Pakistan et au Burundi. Elle participe également activement aux opérations sur le terrain par le déploiement de son équipe d’intervention d’urgence : BeNeLux ERU Relief. La Croix-Rouge de Belgique, en association avec les CR hollandaise, luxembourgeoise et son partenaire Croix-Rouge de la communauté flamande, dispose en effet d’une ERU composée de volontaires issus des différentes communautés. Cette ERU est spécialisée dans la mise en place et la gestion de processus de distribution d’aide humanitaire à grande échelle. Durant l’année 2010, elle a été déployée en Haïti et au Pakistan.
Réparation - l’après catastrophe Quand une certaine stabilité est retrouvée au sein de la région, la Croix-Rouge de Belgique peut soutenir la Société nationale par des programmes de reconstruction et de réhabilitation de maisons et d’infrastructures socio sanitaires. Des programmes de reconstruction se sont finalisés début 2010 au Pérou suite au tremblement de terre de 2008. Un nouveau programme conséquent a aussi été initialisé en 2010 en Haïti.
© CICR, M. Kokic, Haïti, moment de douche dans le quartier de Martissant grâce à une canalisation cassée, 2010.
15 e.
Zoom sur Haïti et le Pakistan
Le 12 janvier 2010 à 16h53,
Haïti
était victime d’un tremblement de terre de magnitude 7,3 sur l’échelle de Richter. Cette catastrophe a littéralement détruit le pays et fragilisé davantage la population haïtienne déjà fortement précarisée. Un mois après la secousse et ses multiples
répliques, on comptait déjà plus de 200 000 décès et des millions de sans-abris. Outre ce désastre, les Haïtiens ont dû faire face à la saison des pluies, aux ouragans et à une épidémie de choléra. Pour la Croix-Rouge, cela a eu pour conséquence un déploiement humanitaire sans précédent. © CRB, Haïti, boutique Loto effondrée, 2010.
Au total, la Croix-Rouge a pu distribuer des tonnes de nourriture, des tentes, des moustiquaires, des couvertures, des tablettes pour purifier l’eau mais aussi de l’eau potable, des kits d’hygiène, des sets pour bébés, des ustensiles de cuisine, des vaccins et soins médicaux, … La Croix-Rouge de Belgique a pris une part active dans cette mobilisation générale. Son intervention a pris 2 formes : • l ’envoi de matériel de première urgence : 18 000 bâches, 14 000 000 de pastilles pour purifier l’eau, 14 tentes dispensaires, des kits d’hygiène et des kits de cuisine pour 12 500 familles, des tentes familiales,… • l’envoi de l’ERU BeNeLux pour soutenir la Croix-Rouge haïtienne dans la distribution massive des biens de première nécessité. Au total, 6 équipes de l’ERU BeNeLux se sont relayées sur place durant 4 mois. Laurent Mikolajczak a fait partie de la première équipe d’urgence dépêchée en Haïti pour une mission de 3 semaines.
kits de cuisine
kits d’hygiène
pour 12.500 familles
14.000.000
14 tentes dispensaires
pastilles pour purifier l’eau
18.000 bâches
16
© CRB, H aïti ,
équipe
ERU, 2010.
Témoignages de Laurent Mikolajczak J’ai été averti le lendemain de la catastrophe que la Croix-Rouge de Belgique envoyait une ERU Relief. Le samedi 16 janvier, j’étais dans l’avion avec les autres membres de l’équipe. En raison de l’inaccessibilité de l’aéroport de Port-au Prince, nous avons atterri à Saint-Domingue. Nous avons ensuite rejoint la capitale haïtienne par minibus.
Etapes préalables à cette distribution: délimiter un périmètre de sécurité et demander aux personnes de se positionner. Les volontaires de la Croix-Rouge haïtienne nous ont bien aidés dans un cas comme dans l’autre. Nous avons aussi fait appel à des travailleurs journaliers pour accélérer la distribution.
Une fois arrivés sur place, nous avons travaillé conjointement avec l’ERU Relief américaine. Les deux ERU réunies comptaient 10 personnes au total. La première étape consistait à identifier les besoins de la population répartie dans les camps de fortune (+/- 2 500 personnes par camp). Ensuite, nous avons procédé aux distributions de biens de première nécessité : abris composés d’une bâche, de corde et de madriers, couvertures, moustiquaires, jerrycans, seaux, sets de cuisine et d’hygiène.
Nous avons dû résoudre pas mal de problèmes logistiques avant de débuter réellement notre travail. L’encombrement et le mauvais état des routes et des camions ont aussi compliqué un peu les choses, tout trajet prenait beaucoup plus de temps. Les distributions se sont, par ailleurs, passées dans le calme et la dignité, sans le soutien de forces armées. Je pense que la présence des volontaires de la Croix-Rouge haïtienne a rassuré la population, ce qui a contribué au bon déroulement des distributions. Propos recueillis par Anne-Marie Huygens
17
La CRB a clos son intervention d’urgence le 15 mai au retour des derniers délégués ERU. La phase post urgence a ensuite été enclenchée. Près de 30 Sociétés nationales Croix-Rouge et Croissant-Rouge, dont la CRB, se sont réunies à New York les 6 et 7 mai 2010 afin d’établir un plan d’action. Celui-ci établit une réponse basée sur 3 grands piliers concomitants: • Soutenir la population haïtienne dans ses besoins immédiats (eau potable, abris, soins de santé, etc.) et dans sa reconstruction; • Implémenter dans les camps des mécanismes de préparation et de prévention destinés à limiter au maximum les conséquences de la saison des pluies et des ouragans; • Poursuivre le soutien à la Croix-Rouge haïtienne pour améliorer les conditions d’existence des personnes vulnérables, maintenant et dans le futur.
Etant donné que les besoins de réhabilitation des infrastructures publiques et des abris étaient énormes, la CRB a décidé de se mobiliser dans ce domaine. Elle dispose en effet d’une grande expérience dans le secteur de la reconstruction que ce soit de maisons individuelles (Maroc, Sri Lanka post-tsunami, Pakistan, Pérou, …) ou de centres de santé (Maroc, Pérou, Liban, …). Une action de reconstruction d’abris temporaires a donc été réalisée en partenariat avec la Croix-Rouge haïtienne. La CRB a également soutenu la construction d’un hôpital à Gressier, commune de 70 000 habitants à proximité de Port-au-Prince.
Haïti
Bailleurs de fonds
Urgence • E RU : 6 équipes composées de plus de 25 délégués BeNeLux dont 6 membres de la CRB ; • Distribution de biens de première nécessité : 18 000 bâches, 14 000 000 de pastilles pour purifier l’eau, 14 tentes dispensaires, kits d’hygiène et kits de cuisine pour 12 500 familles.
Gouvernement belge
Reconstruction • démarrage d’un plan de reconstruction de 600 maisons ; • reconstruction d’un centre de santé + équipement.
© © © ©
FICR, Jakob Dall, Set de cuisine, 2010. FICR, Jakob Dall, produits non-alimentaires, 2010. FICR, Jakob Dall, kit de construction d’abris, 2010. CRB, Haïti, abri constitué grâce au matériel et kit de construction, 2010.
Dons du public
Gouvernement belge WBI Dons du public
18 Pakistan
En juillet 2010, le a connu sa pire catastrophe naturelle depuis un siècle. Des pluies torrentielles causant des inondations ont touché 20 millions de personnes, dont 8 millions nécessitant une aide humanitaire directe. 70% du territoire a été sinistré. 1 744 471 maisons ont été endommagées. Routes, ponts, champs et infrastructures publiques ont également été détruits. Cette catastrophe a rapidement mobilisé l’ensemble du Mouvement. La CRB a participé à l’aide d’urgence de deux manières : • En soutenant financièrement l’appel d’urgence de la FICR; • En envoyant son équipe ERU Relief (Emergency Response Unit) conjointement avec ses partenaires du Benelux.
La première équipe s’est envolée mi-août pour une durée de 4 semaines. De retour le 17 septembre, l’équipe de 4 membres a été relayée par un second shift, et ainsi de suite pour une durée de 4 mois. Les premières semaines sur le terrain ont été particulièrement difficiles pour l’équipe ERU: problèmes d’accès aux populations, large superficie à couvrir, insécurité, complications en approvisionnement de kits d’urgence, en période de Ramadan (ce qui a limité la disponibilité de certaines ressources locales). L’opération s’est terminée mi-décembre.
Pakistan
Bailleurs de fonds
Urgence • E RU ; • Distribution de biens de 1ère nécessité en collaboration avec différentes composantes du Mouvement : 199 989 familles ont reçu une aide d’urgence : kits d’hygiène, soins de santé, ... .
Dons du public
© FICR, Patrick Füller, Pakistan, photo de l’un des districts de la province Khyber Paktunkwa, l’une des plus affectées par les inondations, 2010.
19
© CRB, H aïti , L aurent V an E eckhout
de la
CRB, 2010.
Laurent Van Eeckhout de la Croix-Rouge de Belgique "Les besoins de la population sont énormes. Les familles font de plus en plus appel à nous pour de la nourriture. Sur place, on constate que ce besoin est de plus en plus pressant. Les champs sont dévastés et les récoltes anéanties. Les maigres stocks de nourriture qui étaient encore disponibles
11
http://fr.wfp.org/content/alerta-%C3%A0-la-malnutrition-aigu%C3%AB-au-mali
ont été rapidement épuisés. L’état des routes rend la recherche de nourriture encore plus difficile. En effet, de par l’étendue des dégâts, peu de personnes des zones sinistrées ont pu faire appel à leur famille pour les aider car beaucoup d’entre elles sont également touchées ou inaccessibles."
20 2. Ouverture d’un projet Mali Protéger la vie et la santé est une manière d’enrayer les crises humanitaires. Dans ce secteur, la Croix-Rouge est un partenaire essentiel.
Les actions de santé et d’assistance aux personnes menées par les Croix-Rouge partenaires de la Croix-Rouge de Belgique sont diversifiées et répondent aux besoins des populations. Parmi ces besoins, la lutte contre la malnutrition est l’un des défis les plus importants. Depuis plusieurs années, l’accent est mis sur le développement de projets de santé à base communautaire. Contexte En 2005 le Mali, pays sahélien de l’Afrique de l’Ouest, enclavé entre 7 pays, a fait face à une crise alimentaire qui a touché toute la zone du Sahel de par la prolongation de la sécheresse et de l’invasion des zones cultivables par des criquets. La malnutrition a sévit alors de manière drastique au niveau des populations les plus pauvres. Malgré de nombreux moyens déployés par le ministère de la Santé malien avec l’aide d’organismes internationaux pour prendre en charge les cas de malnutrition aiguë, la situation demeure toute aussi alarmante. Une enquête conjointe CSA/PAM/UNICEF/HKI menée de juillet 2007 à mars 2009 montrait qu’au Mali, 13,3% des enfants de moins de 5 ans souffrent toujours de malnutrition aiguë dont plus de 3% sous la forme sévère. Cela signifie que plus de 75 000 enfants requièrent une prise en charge d’urgence dans ce pays.
L’insécurité alimentaire est un problème régulier dans le pays à cause des aléas climatiques (sécheresse, inondations), de la faible capacité de réponse, du niveau de pauvreté, et de la crise récente de la hausse des prix des denrées alimentaires.
Ces facteurs empêchent les ménages d’accéder aux aliments en quantité et en qualité suffisantes. Par ailleurs, d’après les prévisions des "systèmes d’alerte précoce" mis en place dans les pays de la zone sahélienne, une crise alimentaire du même type que celle de 2005 était à craindre dans le courant de l’année 2010. L’inquiétude avait été confirmée par la décision de l’UNICEF et du PAM de mettre en place au Mali une série de programmes visant la prévention et la prise en charge de la malnutrition aiguë des enfants, des femmes enceintes, des femmes allaitantes et des personnes vivant avec le VIH/SIDA. 11 C’est dans ce contexte que la Croix-Rouge malienne en partenariat avec la Croix-Rouge de Belgique, a mis en œuvre en décembre 2009 dans la région de Ségou, un projet pour assister les autorités sanitaires dans la gestion de la malnutrition. Elle y implémente le Protocole National de prise en charge de la malnutrition aiguë (en particulier la malnutrition sévère) dans les structures de santé de référence, tout en renforçant les capacités à prendre en charge un nombre plus important de malnutris si la situation s’aggravait.
Au Mali, 5000 enfants requièrent une prise en charge d’urgence. 13,3% des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aigüe.
21 Pourquoi la région du Ségou ? La région de Ségou a été choisie car c’est l’une des 6 régions prioritaires du pays en matière de lutte contre la malnutrition : • Le niveau de malnutrition y est un des plus élevés : 14,6 % des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aiguë modérée et 5% de malnutrition aiguë sévère; • Le taux de mortalité infanto-juvénile est le plus élevé du pays : 26,2%12; • Les partenaires d’accompagnement pour la prise en charge de la malnutrition y sont presque inexistants et l’insuffisance des ressources humaines du ministère de la Santé ne permet pas aux acteurs locaux d’effectuer un dépistage et une prise en charge efficace des cas de malnutrition. Le problème se pose également dans les centres de santé communautaire. La région est un terrain bien connu par la Croix-Rouge malienne qui y est présente depuis plus de 10 ans et dispose d’un réseau de volontaires solide (lutte contre les mutilations génitales féminines, eau et assainissement principalement.) Le cercle de Barouéli a été ciblé dans la région en concertation avec la Direction régionale de la Santé car c’était le district sanitaire le plus vulnérable et le plus en retard dans l’implémentation des activités de gestion de la malnutrition. Il en résultait que seulement 4,2% des cas de malnutrition étaient dépistés. Pour ceux pris en charge à peine 4% étaient guéris.
La malnutrition est l’expression d’un déséquilibre entre les besoins et les apports nutritionnels. Ce déséquilibre peut être causé par un excès (obésité, diabète,...), une insuffisance (émaciation, retard de croissance,…) ou un défaut d’utilisation par le corps des aliments consommés. La malnutrition aiguë (qui se développe rapidement) est un des indicateurs de situation de crise car cet état mène rapidement au décès de l’enfant si aucune assistance n’est fournie à temps et peut laisser des séquelles irréversibles sur son développement physique et intellectuel. Elle peut également être chronique (plus lente). Cette forme de malnutrition est plus difficile à déceler et ses conséquences sont irréversibles. Les causes de la malnutrition peuvent être : • Directes : déséquilibre alimentaire, insuffisance alimentaire, pathologies (maladies diarrhéiques, infections respiratoires aiguë, paludisme…). • Indirectes : facteurs socioculturels tels que les tabous, le manque d’affection, le manque d’accès à l’éducation, la pauvreté, le manque de nourriture ou encore les causes sociales telles que les conflits.
12
EDS (Enquête Démographique de Santé) IV, 2006.
13
Période entre le moment où la population a terminé ses réserves de nourriture et entre la nouvelle récolte.
© FICR, Niger, Ramatou Inoussa et son fils malnutri Ismaël au centre de santé de Taza, 2010.
Malnutrition
22
Les conséquences sont d’ordre :
Physique (atteinte des organes internes, vulnérabilité aux
Psychologique (retard du développement psychomoteur,
Dans le monde, la moitié de la mortalité des enfants de moins de 5 ans est liée au facteur de la dénutrition. La malnutrition fait entre 2 et 5 millions de morts chaque année. 178 millions d’enfants sont malnutris dont 20 millions sont affectés par la forme la plus sévère de malnutrition.
178 millions d’enfants sont malnutris. La malnutrition fait entre 2 et 5 millions de morts chaque année.
La détection de la malnutrition se fait au moyen d’un ruban appelé MUAC (middle up arm circonference). Ce ruban se place autour du bras de l’enfant et indique par la mesure de sa circonférence si on a affaire à un cas de malnutrition. Un autre moyen de détecter un cas de malnutrition est d’observer si l’enfant souffre d’œdèmes symétriques aux pieds. Enfin, le personnel médical détecte les cas de malnutrition en se basant sur le ratio poids, âge et taille et autres signes cliniques du patient.
infections, retard de croissance, diminution ou absence de production lactée chez la femme allaitante,…)
déprime, apathie,…)
Actions de la Croix-Rouge de Belgique et de la Croix-Rouge malienne Le programme se divise en 3 projets : • c uratif : il s’agit de la prise en charge urgente médicale et nutritionnelle des cas de malnutrition aiguë qui sont en danger. Durant les premiers mois, alors que la période de soudure13 s’annonçait difficile la méthodologie d’intervention a été principalement urgentiste : tournées de sensibilisation et dépistage massif dans les villages par des équipes mobiles, complétées par un encadrement intensif rapproché du personnel sanitaire dans les structures de santé de base ; • préventif et axé sur la communication pour le changement de comportement : il s’agit de mobiliser les communautés autour de la thématique nutrition pour induire en elles des changements dans leurs pratiques néfastes à la santé (comme le fait de substituer précocement le lait maternel par des aliments inadaptés) et pour qu’elles dépistent de manière précoce les cas de malnutrition. Ces pratiques néfastes peuvent découler de croyances ancrées dans la communauté ; • renforcement de la communauté pour faire face à l’insécurité alimentaire : il s’agit d’identifier avec les communautés les causes intrinsèques de la malnutrition et de développer les mécanismes de lutte adéquats (accès à l’eau, fonds communautaires, champs collectifs, etc.) Cette stratégie, rendue possible aussi par l’implication de nombreux volontaires de la Croix-Rouge, permet aux communautés d’être à la fois bénéficiaires et autonomes face à leurs problèmes de santé, tout en améliorant les compétences du personnel de santé de référence et en renforçant le système de santé dans la zone d’intervention pour pouvoir faire face aux situations de crises récurrentes. Résultat Alors que pour l’année 2009 seulement 250 enfants avaient été détectés comme malnutris dans le cercle de Barouéli, l’intervention du projet en 2010 a permis d’en détecter plus de 6 000 cas, sur les deux tiers des aires d’intervention. Le projet a permis ainsi la prise en charge de 2 143 enfants souffrant de malnutrition sévère et 4 762 souffrant de malnutrition modérée ; près de 60% d’entre eux ont pu être guéris.
L’augmentation spectaculaire des cas dépistés combinée à la formation continue du personnel de santé a permis aux autorités sanitaires de prendre conscience de l’envergure du problème de la malnutrition dans le cercle dont elles ont la charge et de renforcer la qualité des prestations fournies puisqu’on passe d’un taux de guérison de 4% à plus de 60% ! En quelques mois, plus de 80% des enfants malnutris ont pu être détectés et pris en charge à temps.
Cheick Hamalla Kouma, volontaire CRM à Dotembougou. " J’ai décidé de m’investir dans ce projet car il répond à nos valeurs sociétales de solidarité en apportant l’aide à ceux qui en ont le plus besoin."
Dr. Traore S. Théophane, Chef de projet. " Ce projet a permis de sauver des vies humaines et de donner un visage à la malnutrition. La malnutrition n’étant pas perçue comme une pathologie, mais plus comme une manifestation extérieure (mauvais sort, etc.) ou comme la conséquence d’une maladie."
Mariam Coulibaly, mère d’une bénéficiaire résidente à Somo. " Grâce à ce projet, mon enfant a pu être sauvé, car en arrivant à l’Ureni (Unité du centre de santé de référence) d’éducation je n’ai pas pensé une seconde que mon enfant retournerait vivant tellement il était fatigué... "
Par ailleurs, la Croix-Rouge de Belgique mène également un programme de prévention des catastrophes au Mali.
Mali Nutrition Lutte contre la malnutrition à base communautaire : • un bâtiment d’hospitalisation spécialisé dans la prise en charge de la malnutrition construit et équipé; • 15 unités spécialisées ont été crées et rattachées aux Centres de Santé Communautaire et entièrement équipées de matériel médical; • 6 773 enfants de moins de 5 ans et 144 femmes enceintes et allaitantes pris en charge depuis mars 2010; alors qu’en 2009 le district n’enregistrait que 250 cas de prise en charge et le taux de détection de la malnutrition aiguë globale était de 4,5%; • 600 relais communautaires et volontaires CR formés au dépistage et à la mobilisation communautaire. 22 agents de la Croix-Rouge malienne et 45 agents de santé des 23 aires de santé ont été formés à la prise en charge de la malnutrition aiguë. Prévention des catastrophes Renforcement des capacités d’intervention de la CR malienne en cas de catastrophes : • Achat et distribution d’équipements d’intervention aux équipes d’intervention de la CRM; • Travaux préparatoires pour la construction de 3 entrepôts en province et pour la réhabilitation de l’entrepôt central à Bamako.
Bailleurs de fonds
DG - ECHO Croix-Rouge luxembourgeoise Gouvernement belge
Gouvernement belge
Photo 1 : © CRB, Mali, Naziha El Moussaoui de la Croix-Rouge de Belgique sensibilise un groupe de mère à la détection et la guérison de la malnutrition, 2010; Photo 2 : © CRB, RDC, un homme nourrit son enfant à l’hôpital de Kalembe Lembe, 2002; Photo 3 : © CRB, Mali, un enfant se nourrit de Plumpy nut, aliment thérapeutique fabriqué à base de pâte d’arachide, 2010; Photo 4 : © CRB, Burkina Faso, plante d’arachide, 2010.
23
24 3. Nouveaux publics visés par la Croix-Rouge de Belgique dans la diffusion du droit international humanitaire
Contexte L’histoire du Mouvement international de la Croix-Rouge et du CroissantRouge est intimement liée à celle du droit international humanitaire moderne. En effet, le Mouvement est né en 1863 avec la création du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) afin de se préoccuper des conséquences néfastes des conflits armés. Le CICR apporte ainsi secours et assistance aux victimes. Les fondateurs de la Croix-Rouge dont Henry Dunant, ont encouragé des Etats à signer la Convention de Genève de 1864 pour l’amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne. Cette première convention a marqué le début du développement, avec l’appui constant du Mouvement, de toute une série d’autres conventions
de droit international humanitaire dont les quatre Conventions de Genève du 12 août 1949 et les deux Protocoles additionnels du 8 juin 1977 en vigueur aujourd’hui. Depuis 1864, les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge se développent et jouent également aujourd’hui un rôle important dans la promotion, la diffusion et l’application du DIH au niveau de leurs autorités. Le Mouvement a donc toujours été associé aux discussions avec les Etats lors de conférences diplomatiques pour élaborer les conventions de droit international humanitaire. Ainsi, le mandat du Mouvement consiste à prévenir et alléger les souffrances des personnes victimes notamment des conflits armés et de promouvoir le respect et le développement du droit international humanitaire.
Le droit international humanitaire (DIH) Appelé aussi "droit des conflits armés", le DIH est l’ensemble des règles qui, en temps de guerre, visent, d’une part, à protéger les personnes qui ne participent pas ou ne participent plus aux hostilités (blessés, malades, prisonniers de guerre, population civile, personnel sanitaire et religieux,…) et, d’autre part, à limiter les méthodes et moyens de faire la guerre.
La Croix-Rouge de Belgique et le droit international humanitaire En tant que Société nationale, la Croix-Rouge de Belgique a donc pour mandat de diffuser le DIH (droit international humanitaire), ainsi que les Principes fondamentaux et valeurs du Mouvement. Pour ce faire, elle aide les autorités belges à faire connaître le DIH. Elle collabore aussi avec celles-ci pour le faire respecter. Cette diffusion du DIH et des Principes du Mouvement se fait au travers d’activités auprès des publics spécialisés (étudiants des universités, militaires, agents diplomatiques et consulaires, journalistes, humanitaires), des acteurs de l’éducation, des mouvements de jeunesse ainsi que du grand public. La diffusion du DIH auprès des publics concernés par sa mise en œuvre permet de les conscientiser aux conséquences humanitaires des conflits armés et de les inciter à mieux faire respecter les règles du DIH. Par ailleurs, la diffusion et la promotion du DIH et des Principes du Mouvement à des publics variés (enfants et adultes) participent au développement d’un comportement humain et responsable.
Les acteurs humanitaires et les journalistes comme nouveau public cible Au regard de l’actualité internationale, la protection des journalistes et des acteurs humanitaires sur le terrain, en situation de conflit armé en particulier, reste une question extrêmement préoccupante, malgré l’existence de règles visant au respect de leur intégrité et au-delà, de leur profession. Enlèvements, attaques, traitements inhumains ou dégradants, tortures, arrestations et détentions arbitraires, tels sont les actes dont font trop souvent l’objet ces différents acteurs. C’est la raison pour laquelle lors de la 30è Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (2007), les Etats parties aux Conventions de Genève de 1949 et les représentants des différentes composantes du Mouvement international de la Croix-Rouge et du CroissantRouge ont réaffirmé l’obligation des parties à un conflit armé d’accorder aux travailleurs humanitaires un accès rapide et sans encombre aux populations civiles dans le besoin, de respecter et de protéger ces acteurs conformément au droit international humanitaire.14 14
R ésolution 3 "Réaffirmation et mise en oeuvre du droit international humanitaire - Préserver la vie et la dignité humaine dans les conflits armés", 30è Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Genève, 26-30 novembre 2007.
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Les journalistes ne sont pas non plus épargnés face à ces actes de violence. L’enlèvement par un groupe armé de deux journalistes de France 3 en Afghanistan en décembre 2009 en constitue un des nombreux exemples15. Selon Reporters Sans Frontières, en décembre 2010,
44 journalistes ont été tués et 149 emprisonnés durant l’année 2010.16
Une réunion spéciale sur la sécurité des médias et le droit international humanitaire dans le reportage de guerre, organisée par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en novembre 2007, a soulevé la situation alarmante des conditions de sécurité des journalistes lors de conflits armés et d’autres situations de violence.17 Ces acteurs agissent donc souvent dans des situations de conflit armé mais ne bénéficient pas toujours de la protection qui
leur est pourtant conférée par le droit international humanitaire. Par ailleurs, ils sont souvent les premiers à être les témoins des violations graves du droit international humanitaire, en particulier à l’égard des populations civiles (attaques contre des villages, actes de torture, traitements inhumains ou dégradants, déplacements forcés de populations, actes de violence sexuelle,…). Parce que actuellement, ils ne sont pas suffisamment, voire pas du tout, formés à ces règles et principes
humanitaires, la Croix-Rouge de Belgique a pris l’initiative de créer un outil qui serait à la fois une source et un partage d’expériences.
© CICR, SCHAEFFER Benoit, IRAK BAGDAD, les journalistes tentent de se démarquer en collant des signes sur leur voiture.
Un recueil de témoignages Afin de mieux comprendre les différents facteurs qui expliquent la situation des acteurs de terrain, la Croix-Rouge de Belgique a proposé d’élaborer un recueil de témoignages de journalistes et acteurs humanitaires issus de différents médias et organisations. Cet ouvrage, destiné aux journalistes et acteurs humanitaires eux-mêmes, poursuit deux objectifs : 1. Relater des situations qui ont été vécues par ces acteurs et la manière dont le droit international humanitaire a été appliqué concrètement ; 2. Aboutir in fine à des recommandations sur la manière concrète dont la protection des acteurs de terrain peut être renforcée sur le théâtre des conflits armés en répondant à leurs besoins.
15
Hervé Ghesquières et Stéphane Taponier ont été enlevés le 29 décembre 2009 dans l’est de l’Afghanistan. Voyez : Reporters Sans Frontières, "Appel de soutien à
nos confrères de France 3 enlevés en Afghanistan", Communiqué du 12 avril 2010. Au 18 avril 2011, ils sont toujours détenus. 16
Chiffres extraits du site Internet de Reporters Sans Frontières : http://fr.rsf.org/ (consulté le 6 décembre 2010).
17
Rapport de la réunion spéciale sur la sécurité des médias et le DIH dans le reportage de guerre, Genève, 26 novembre 2007, publié par le CICR le 18 décembre 2007.
26
Philippe Gruson responsable opérationnel pour les urgences à la Croix-Rouge de Belgique et ancien délégué du CICR Avant de commencer à la Croix-Rouge, aviez-vous déjà entendu parler du DIH ? Absolument jamais. J’avais entendu parler des droits de l’homme, ce qui n’est pas la même chose. J’avais entendu parler des Conventions de Genève, notamment dans les films, mais sans savoir trop ce que c’était ! Quels sont les problèmes que vous avez pu rencontrer sur le terrain, par rapport à l’accès aux victimes, à la cohabitation avec les autres organisations humanitaires et les autres acteurs ? Concernant l’accès aux victimes, on devait parfois faire attention aux gens qui avaient fui une zone et à qui on allait rendre visite, pour des raisons de sécurité. Ces personnes déplacées pouvaient être stigmatisées et notre présence pouvait attirer l’attention de certains acteurs du conflit sur elles. Un autre problème est que dans les conflits non internationaux, où précisément les armées ne sont pas forcément identifiées avec des uniformes, tout le monde peut être tout et n’importe quoi. Il n’y a pratiquement plus de conflits internationaux à l’heure actuelle. C’est donc dans les conflits non internationaux qu’il est difficile d’identifier les groupes armés et leur statut et de gérer l’assistance et la protection des victimes. Au niveau des personnes détenues, certains acteurs ne nous laissaient pas l’accès en arguant que ces personnes étaient détenues très loin et que cela aurait pris des jours pour y arriver.
Concernant le CICR, il y a parfois eu des moments de tension, des incidents de sécurité, tels qu’un délégué retenu pendant 48 heures ou des menaces. Je crois qu’il y a des problèmes spécifiques à chaque contexte et au moment où on s’y trouve. Par exemple, dans le nord de l’Afghanistan en 2003, on faisait peu de protection de la population civile parce que ce n’était pas vraiment nécessaire. Dans les prisons que j’ai visitées, je n’ai pas vu un seul prisonnier politique mais seulement des voleurs de chèvres. D’après les quelques missions que j’ai faites mais aussi d’après ce que j’entends dans les médias, j’ai l’impression qu’une guerre parfaite où toutes les règles du DIH seront respectées, n’est pas prête à se produire pour demain ! Avez-vous rencontré des obstacles par rapport à votre propre sécurité ? Oui, dans des moments de tensions, insuffisants pour que j’aie peur pour ma vie mais suffisants pour que ce soit qualifié comme des incidents de sécurité. On s’est un jour fait arrêter par des personnes armées qui sont sorties des fourrés sur une petite route perdue. Elles nous ont menacés avec leurs armes et nous ont reproché de travailler pour leurs ennemis. Mais elles ne nous ont finalement pas touchés. On n’a pas trop compris leur action. Malgré cette accusation de transporter du matériel pour les autres, on a bien senti qu’elles savaient à qui elles avaient affaire. La Croix-Rouge est bien connue en Colombie. Mais quand on sait de quoi ces personnes sont capables, finalement, elles ont été extrêmement respectueuses. recueil de témoignages
27 V. Autres projets toujours en cours en 2010 1. Belgique Outres ces nouveautés, la Croix-Rouge de Belgique continue à mener de nombreux projets lancés bien avant 2010. Conformément à son mandat, la Croix-Rouge de Belgique est chargée de promouvoir le développement et la diffusion du droit international humanitaire auprès de l’ensemble de la population, et de contribuer à sa mise en œuvre en Belgique. Ce faisant, elle agit en tant qu’auxiliaire des pouvoirs publics. Dans cette optique, la Croix-Rouge de Belgique organise différentes activités et conçoit des outils adaptés à différents publics :
formations, séminaires, évènements, périodiques électroniques. Sont ainsi régulièrement sensibilisés au DIH : les étudiants des universités; les forces armées belges; les avocats et magistrats; les agents diplomatiques et consulaires. Pour les publics non spécialisés, à savoir les acteurs de l’éducation (enseignants, éducateurs), les mouvements de jeunesse et le grand public, la CRB mène un projet de diffusion des normes humanitaires, c’est-à-dire de diffusion des Principes et valeurs contenus dans les règles du DIH et découlant des Principes du Mouvement.
Belgique
Bailleurs de fonds
Diffusion du droit international humanitaire • 550 acteurs humanitaires formés via la formation de la CTB ; • Le soutien aux autorités académiques dans la diffusion des règles et principes humanitaires s’est poursuivi et renforcé à l’ULG, l’ULB, l’UCL, l’HENAM et les FUNDP. Diffusion des normes humanitaires • 12 hautes écoles pédagogiques ont soutenu les actions de sensibilisation ; • 339 enseignants ont été sensibilisés aux règles et principes humanitaires ; • 60 animateurs des Mouvements de jeunesse ont bénéficié d’une formation à l’outil Raid Cross. • Au total 8.501 jeunes ont été sensibilisés au sein de structures éducatives formelles et non formelles à travers 71 actions de sensibilisation et la participation active à 23 évènements.
Gouvernement belge WBI
Gouvernement belge UE
2. Burkina Faso Le Burkina Faso est l’un des pays les plus pauvres de la planète : près de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté. L’aridité des sols, l’absence de façade maritime et la rareté des ressources naturelles propres au pays expliquent en partie cette situation de pauvreté. L’effondrement des cours mondiaux du coton - sa principale production agricole - n’a fait qu’aggraver une situation déjà fragile. Les enfants burkinabés sont les premières victimes de la pauvreté et de la précarité. Près de la moitié de la population est âgée de moins de 15 ans. Exode rural, errance, mendicité, mais également malnutrition sont le lot quotidien de très nombreux enfants burkinabés, filles comme garçons. Les mouvements migratoires internes et externes (le
Burkina Faso est contigu à 6 pays) renforcent ces phénomènes. Plus de la moitié des enfants n’a pas accès à l’enseignement de base. Ces enfants entrent dans une économie de la "débrouille", seule issue pour survivre dans de telles conditions. Les enfants et la santé constituent donc une priorité dans ce pays. C’est la raison pour laquelle la CRB mène, en collaboration avec la Croix-Rouge burkinabé, des programmes de lutte contre la malnutrition et d’aide à l’enfance. La méthodologie se veut participative. Les communautés, d’abord prises comme public cible de sensibilisation, deviennent ensuite actrices dans le dépistage et la prise en charge des cas de malnutrition ou dans la protection de l’enfance.
28
Burkina Faso Nutrition Lutte contre la malnutrition à base communautaire: • 35 000 enfants et 11 500 femmes malnutris pris en charge, entre 89 et 92% d’entre eux ont pu être sauvés (entre juillet 2007 et décembre 2010) ; • Dans les zones ciblées, on constate une baisse de la prévalence de la malnutrition aiguë sévère de 8% à 1,7% et de la malnutrition aiguë modérée de 18% à 15 %, signe que les conseils prodigués dans les sensibilisations communautaires commencent à être intégrés par les populations.
Bailleurs de fonds
UE Gouvernement belge
Urgence épidémies (rougeole/méningite)
Croix-Rouge luxembourgeoise
Urgence inondations
Croix-Rouge luxembourgeoise
Enfance 144 groupements de femmes ont été soutenus en activités génératrices de revenus en vue de mettre en place des petites activités de protection de l’enfance (sensibilisation, achats scolaires,…) Parmi ces groupements, 60 sont entièrement autonomes et 64 seront encore soutenus en 2011 (conseils techniques). Prévention et réinsertion des enfants des rues Accueil au centre d’accueil, d’écoute et de réinsertion sociale : 151 enfants accueillis parmi lesquels 85 réinsérés ans leur famille ou en institution ; 1 300 enfants ont bénéficié d’actions de prévention (création de cantine, achat de bancs,…) ; 40 campagnes de sensibilisation sur la protection des droits de l’enfant ont été réalisées dans les villages ciblés.
© CRB, Burkina Faso, enfants réinsérés, 2010.
UE FAO Gouvernement belge Maison Croix-Rouge MalmédyWaimes Maison Croix-Rouge Amel Comité provincial de Namur Maison Croix-Rouge Namur Rive Droite Maison Croix-Rouge Mettet Fosse-la-ville Maison Croix-Rouge Mehaigne Maison Croix-Rouge Floreffe
29 3. Burundi Situé dans la région des Grands Lacs en Afrique de l’Est, le Burundi est un pays de 8 millions d’habitants qui a énormément souffert d’une guerre civile qui a duré près de 11 ans, et a isolé le pays pendant de nombreuses années. Le Burundi a, en outre, subi les conséquences déstabilisatrices du génocide rwandais, sous la forme de l’afflux massif des réfugiés. Bien qu’un accord de cessez-le-feu ait été signé en septembre 2006, le pays reste confronté à une instabilité politique. La population vit dans la crainte de nouveaux affrontements.
Par ailleurs, le Burundi est confronté de manière chronique à différents types de catastrophes naturelles (sécheresses, crises alimentaires et disettes, inondations, secousses sismiques). Ces catastrophes ont des conséquences humanitaires dévastatrices pour la population burundaise (destruction des habitations et des infrastructures publiques) mais également pour l’économie du pays. Celle-ci est en effet basée à 90% sur l’agriculture et souffre dès lors des ravages causés à l’environnement par les catastrophes.
Pour cette raison, la CRB soutient la Croix-Rouge burundaise dans son programme de prévention et réponse aux catastrophes.
Burundi
Bailleurs de fonds
Prévention catastrophes Formation d’équipes de secours de la Croix-Rouge du Burundi. Grâce à ce projet, la CR du Burundi dispose de : • 120 nouveaux volontaires capables de répondre aux catastrophes ; • 400 personnes formées aux premiers secours ; • 12 plans d’action communautaires mis en œuvre pour réduire les risques de catastrophes.
Gouvernement belge
Enfance • 72 groupements formés spontanément et actifs (systèmes d’entraide, activités génératrices de revenus) ; Gouvernement belge • 150 volontaires formés sur le suivi et l’encadrement des activités des groupements ; • 435 enfants scolarisés ; • 37 enfants en formation professionnelle. Diffusion des normes humanitaires • 1500 volontaires de 23 unités collinaires ont été sensibilisés aux normes humanitaires ; • 390 enfants ont reçu les messages humanitaires par leurs pairs ; • 125 jeunes ont établi des plans d’action pour 2011.
Gouvernement belge
4. Indonésie Située sur la ceinture de feu du Pacifique (zone volcanique et point de rencontre de quatre plaques tectoniques), l’Indonésie est particulièrement exposée aux risques de catastrophes naturelles. Ce pays enregistre une moyenne de 2,75 catastrophes naturelles par jour ! Ces catastrophes accroissent la vulnérabilité de la population en même temps qu’elles constituent un frein important au développement économique du pays et de ses multiples provinces. Six ans après le tsunami, la plupart de ces organisations ont terminé leurs actions d’urgence et les dernières se retirent peu à peu. Toutefois, la population indonésienne continue d’être victime de catastrophes naturelles quotidiennes qui ne sont pas médiatisées.
La Croix-Rouge de Belgique, après avoir clos ses programmes de reconstruction, participe au renforcement des capacités des communautés locales en préparation et gestion des catastrophes. Ce programme de "Renforcement des capacités de la Croix-Rouge indonésienne en préparation et gestion des catastrophes" a débuté en 2008, pour une durée de 3 ans et a été initié en partenariat avec la Croix-Rouge indonésienne (PMI)
30
Indonésie
Bailleurs de fonds
Prévention des catastrophes Formation d’équipes de secours de la Croix-Rouge indonésienne. Sur 2008-2010, formation de : • Formation de 910 volontaires au sein de 91 équipes communautaires ; • Sensibilisation de 300 professeurs et 5 000 élèves dans 57 écoles ; • 4 000 familles sensibilisées aux gestes qui sauvent à l’aide de matériel d’information, éducation et communication ; • Formation de 2 brigades d’urgence.
Gouvernement belge
© CRB, Indonésie, Poster de prévention des catastrophes distribué aux villageois, 2009.
© CRB, Burundi, des volontaires jouent au jeu Raid Cross pour découvrir les
normes humanitaires, 2008.
5. Liban Le Liban est un pays de près de 4 millions d’habitants au sein duquel 18 communautés religieuses distinctes cohabitent. De par l’instabilité locale et régionale, le Liban est exposé de façon régulière, et ce, depuis plusieurs décennies, à des conflits armés et des déplacements internes de populations. Les principaux défis de ce pays pour les années à venir sont d’assurer la stabilité et la paix dans les communautés libanaises, les camps palestiniens et la région (Israël, Syrie, Iran). Il est estimé qu’environ 340 000 réfugiés palestiniens vivent de façon permanente au Liban. La moitié d’entre eux habitent les 12 camps officiels installés dans la région. L’autre moitié se concentre dans des camps improvisés (recensés au nombre de 56).
Qu’ils soient officiels ou non, ces camps font face à une surpopulation aiguë. Les réfugiés palestiniens ont peu accès aux droits de base. Ils ne peuvent pas être propriétaires d’un bien ni entreprendre des travaux dans leur maison. Ils n’ont accès ni aux systèmes scolaires, ni aux soins de santé ni aux services sociaux libanais. Les taux de déscolarisation sont élevés et le taux de chômage est estimé de 40% à 60%. Les droits politiques leur sont en outre refusés. La Croix-Rouge de Belgique (CRB) est présente au Liban depuis mars 2007. Elle met en place différents projets en collaboration avec la CroixRouge libanaise et le Croissant-Rouge palestinien (branche libanaise): santé communautaire dans les camps palestiniens, transfusion sanguine, diffusion des normes humanitaires.
31
Liban Transfusion • Réhabilitation du laboratoire de 5 hôpitaux ; • Equipement des 5 laboratoires ; • Formation en transfusion du personnel médical des 5 hôpitaux ; • Promotion du don de sang volontaire. Santé communautaire • Réhabilitation et équipement d’un centre de santé communautaire avec notamment l’aménagement d’une ludothèque ; • Sensibilisation et formation des communautés ; • Promotion du projet auprès du grand public. Diffusion des normes humanitaires • Formation de l’équipe de projet ; • Développement d’un kit de sensibilisation adapté au contexte libanais ; • Formation de 600 volontaires issus de 29 centres de jeunesse ; • Sensibilisation de 43 000 jeunes depuis 2009.
Bailleurs de fonds Gouvernement belge Maison Croix-Rouge MalmédyWaimes
RK-Vlaanderen Maison Croix-Rouge MalmédyWaimes
Gouvernement belge
6. République Démocratique du Congo (RDC) La République démocratique du Congo est l’un des pays les plus pauvres du monde et un très grand nombre de personnes vit dans des conditions de grande précarité, laquelle affecte les enfants en particulier. Pour répondre aux besoins de la population, la CRB travaille avec la CRRDC depuis 1995 sur de nombreux projets de développement social. En 2010, la CRB a soutenu son homologue congolais dans les domaines de la santé et de la transfusion, du droit international humanitaire et de la protection de l’enfance.
© CRB, RDC, aile de l’hôpital de Kalembe Lembe, 2005.
32
RDC
Bailleurs de fonds
Santé Appui de l’hôpital pédiatrique de Kalembe Lembe : • 15 003 consultations ; • 204 interventions chirurgicales ; • 1 215 entrées en soins intensifs ; • 52 460 examens de laboratoire ; Grâce à la caisse d’indigence, 251 enfants ont été pris en charge.
CR luxembourgeoise Ville de Bruxelles Maison Croix-Rouge Welkenraedt-Dolhain Maison Croix-Rouge Docteur Lagnaux
Transfusion Renforcement du programme national de transfusion sanguine : • Mise en route de la banque de sang de Kalembe Lembe ; • Plus de 3 400 donneurs bénévoles ont été fidélisés ; • 100 personnes formées sur la sécurité transfusionnelle.
Gouvernement belge
Enfance Prévention et réinsertion des enfants des rues : • 346 enfants en rupture familiale ont reçu une aide parmi lesquels 65 ont été soutenu dans leur réinsertion scolaire et professionnelle ; • 28 filles dont 8 filles enceintes vivant dans la rue ont été soutenues par le projet. Diffusion des normes humanitaires • 3 240 volontaires formés en 2010 aux principes de base du DIH ; • 6 915 personnes ont été sensibilisées par ces volontaires lors d’activités diverses ; • 338 écoles sont mènent des activités de diffusion des normes humanitaires ; • Plus de 100 000 élèves ont été sensibilisés aux normes humanitaires.
Gouvernement belge Maison Croix-Rouge Amel Maison Croix-Rouge MalmédyWaimes Maison Croix-Rouge Stavelot
Gouvernement belge WBI
7. Roumanie La Roumanie est membre de l’Union européenne depuis janvier 2007. C’est le 7e pays le plus peuplé de l’Union européenne et le 9e par sa superficie. Un sondage effectué en 2008(1) montrait que la jeunesse roumaine manque de perspective internationale et s’enferme dans ses réalités quotidiennes (famille, hobbies, amis) plutôt que de s’intéresser à la participation citoyenne. Elle n’a pas toujours les réflexes suffisants pour analyser les relations interdépendantes entre les pays du Nord
et du Sud. Les autorités publiques ont également besoin de soutien pour assumer leur mission d’éducation de la jeunesse. La CroixRouge roumaine a souhaité mettre en place des activités de diffusion des normes humanitaires. La CRB s’est associée à elle en renforçant ses capacités de diffusion par la formation et la création d’outils pédagogiques pertinents. Le projet s’est déroulé avec les 6 filiales CR de Bucarest. Le projet a débuté en janvier 2009 et s’est clos en décembre 2010.
33
Roumanie
Bailleurs de fonds
Diffusion des normes humanitaires Renforcement des capacités des enfants vulnérables au sein de leur communauté : • 3 266 jeunes ont été sensibilisés ; • 93 enseignants ont été formés ; • 8 animateurs ont été formés ; • 1 centre de documentation sur le droit international humanitaire a été créé.
UE
8. Rwanda Pays le plus densément peuplé d’Afrique avec 9 millions d’habitants, le Rwanda a souffert et souffre encore des séquelles de la guerre, d’un génocide et d’une propagation du Sida dégradant ainsi le niveau de vie des ménages. Le Rwanda demeure un pays pauvre et essentiellement rural. On estime que 60% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Au pays des mille collines, les enfants sont les plus affectés par l’état de pauvreté actuel. La guerre a laissé derrière elle de nombreux orphelins.
Le manque d’accès à l’eau force de nombreux jeunes à parcourir quotidiennement des kilomètres pour aller puiser cette ressource vitale. Le manque de nourriture adéquate provoque des carences nutritionnelles graves et l’hygiène se dégrade suite au manque d’eau potable. Les coûts liés à la scolarité empêchent nombre de ces enfants de s’investir dans ce domaine. La rue devient pour certains le dernier lieu de survie possible. La protection de l’enfance vulnérable continue à être un grand défi dans tout le pays.
Rwanda Enfance Renforcement des capacités des enfants vulnérables au sein de leur communauté : • 5 400 enfants ont accès aux soins de santé depuis 2008 ; • 1 118 enfants ont bénéficié d’un encadrement scolaire ou professionnel et ont bénéficié de matériel ; • 750 enfants membres de 32 associations ayant pour but de les sortir de l’isolement ; • 180 volontaires formés aux thématiques liées à l’enfance, les traumas et les premiers secours ; • 2 900 personnes ont participé aux sensibilisations communautaires notamment sur les droits de l’enfant. Actions de solidarité Soutien de deux villages modèles : sensibilisation de 2 000 ménages en hygiène, nutrition et prévention des maladies transmissibles, accès à l’eau et constructions de latrines familiales, développement d’activités génératrices de revenus pour 200 femmes, lutte contre l’érosion des sols.
Bailleurs de fonds
Gouvernement belge Dons du public
UE Croix-Rouge italienne WBI
34 VI. Les comptes 1. Nos activités par région Le volume des activités internationales de la Croix-Rouge de Belgique est en hausse de 21% entre 2009 et 2010. La tendance sur les 5 dernières années est à la croissance. Le dernier pic d’activité plus élevé remonte à 10 ans en 2000. Les activités menées en Haïti (ERU, abris temporaires, centre de santé) et l’ouverture du projet de nutrition au Mali expliquent en grande partie la hausse des activités entre 2009 et 2010. Nous notons une diminution de 35% des activités en RDC avec la fin des projets "enfants soldats". L’Afrique concentre toujours 50% des activités internationales de la Croix-Rouge de Belgique. En Amérique du Sud, le projet de reconstruction débuté en 2008 au Pérou suite au tremblement de terre a pris fin.
10.000.000 9.000.000 8.000.000
7.000.000 6.000.000 5.000.000
4.000.000
En Belgique, les activités de droit international humanitaire et de diffusion des normes humanitaires sont en légère hausse (+12%) en 2010. Ces activités ont essaimé en Europe en partenariat avec la Croix-Rouge roumaine.
3.000.000 2.000.000
1.000.000
0 2005
Dépenses totales par région Belgique
2006
2007
2008
2008
2009
2010
211.877
257.097
289.541
48.687
114.923
Europe MENA (Moyen-Orient)
800.577
208.210
667.056
Amérique
271.732
1.055.778
1.745.267
Asie/Pacifique
1.760.074
882.349
751.550
Afrique
4.676.451
4.247.893
4.732.736
Supports
862.320
894.256
885.021
8.583.031
7.594.270
9.186.093
TOTAL
2009
2010
35 2. Focus sur les projets de santé
Les projets de santé représentent 32% des activités de la Croix-Rouge de Belgique en 2010 : • 60% des projets de santé, dans lesquels la CRB s’investit énormément, ont trait à la santé communautaire et à la nutrition. La réalisation de ces projets est facilitée par le fait qu’elle ne nécessite pas de connaissances pointues. Ainsi, la Croix-Rouge peut s’appuyer sur l’une de ses forces: ses volontaires ; • 40% des projets de santé correspondent à des projets plus techniques : la transfusion sanguine et la gestion hospitalière.
10.000.000
Urgence / Rehab Santé Principes/valeurs Prévention catastrophes Enfance Supports
9.000.000 8.000.000
7.000.000 6.000.000 5.000.000
4.000.000
3.000.000 2.000.000
1.000.000
0 2005
2006
2007
2008
2009
2010
Plusieurs nouveaux projets ont démarré en 2010: • Au Mali : un projet de santé communautaire en réponse aux situations de malnutrition et d’insécurité alimentaire et un programme de réduction des risques de catastrophes ; • Au Burundi : un projet en protection de l’enfance; • Au Rwanda : un projet élaboré spécifiquement autour des objectifs du millénaire (expérience pilote Villages modèles). Nous sommes intervenus à plusieurs reprises dans des situations d’urgence / réhabilitation : • En Haïti : déploiement de l’ERU, envoi de biens de premières nécessités, construction d’un centre de santé et d’abris transitionnels ; • Au Pakistan : déploiement de l’ERU pour la distribution de biens de premières nécessités suite aux inondations ; • Au Vietnam : soutien de la CR vietnamienne suite au typhon Ketsana ; • Au Burkina Faso : inondations et épidémies de méningite. Par ailleurs, la CRB a aussi décidé de renforcer le DREF (Disaster Relief Emergency Fund) de la FICR en facilitant l’appui financier du gouvernement belge.
36 3. Nos partenaires financiers On constate toujours une grande diversité des partenaires financiers avec une croissance des financements du gouvernement belge (55% des sources de financement en 2010) tant au niveau du développement que de l’urgence. Nous travaillons au niveau multilatéral avec l’Unicef et le PAM (Programme Alimentaire mondial). Nous sommes financés au niveau européen par EuropeAid - le programme de coopération extérieure de la commission européenne - et ECHO, l’office d’aide humanitaire de la Commission européenne.
DGCD PA WBI
L’apport des Maisons Croix-Rouge est en augmentation de 18% entre 2009 et 2010 pour atteindre 116.000 € en 2010. Il s’agit d’un montant pertinent, qui a un bel effet de levier pour le financement des projets et qui renforce le lien entre les Maisons Croix-Rouge et les activités internationales.
© CRB, Rwanda, enfants des rues, 2009.
25% 2% 21%
UE Multilatéral
Les partenariats financiers et opérationnels avec d’autres Sociétés nationales du Mouvement Croix-Rouge représentent actuellement 8% de notre financement. Cela correspond à des financements de la Croix-Rouge luxembourgeoise, de la Croix-Rouge italienne et de la Croix-Rouge du Lichtenstein.
30%
DGCD autres
0% 8%
Mouvement CR CRB - MCR Fonds propres
1% 13%
37 VII. Partenaires Faut-il encore le rappeler ? L’action de la Croix-Rouge n’est possible qu’à condition que l’effort soit collectif. Sans nos partenaires, nous n’aurions pu atteindre les résultats obtenus en 2010.
Pour cela, nous souhaitons les remercier pour l’aide précieuse qu’ils ont pu apporter. MERCI à nos partenaires financiers qui rendent possible la réalisation de nos actions : le gouvernement belge, l’Union européenne (Echo, Europaid), le fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Wallonie-Bruxelles International (WBI), la ville de Bruxelles, la banque européenne d’investissement, le fonds des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), le Pooled Fund, … MERCI aux Maisons Croix-Rouge qui ont décidé de participer au soutien d’actions internationales de la Croix-Rouge de Belgique. Nous remercions le Comité provincial de Namur et les Maisons Croix-Rouge Amel, Floreffe, Mehaigne, Mettet Fosse-la-ville, Namur Rive Droite, Stavelot, Welkenraedt-Dolhain, et particulièrement la Maison Croix-Rouge de Malmedy-Waimes pour leur dynamisme. Grâce à elles, des enfants des rues réintègrent leur famille, les conditions de santé sont améliorées dans les camps et hôpitaux, des enfants sont scolarisés, etc. MERCI à nos partenaires opérationnels qui appuient chacun avec leurs spécificités différents projets menés par la CRB que ce soit en Belgique ou à l’étranger : la Commission belge interministérielle de droit humanitaire, les universités belges, les ONG membres du Réseau d’action international sur les armes légères, les autorités locales des pays d’intervention, le Programme Alimentaire Mondial (PAM), la Délégation WallonieBruxelles, et beaucoup d’autres associations et entreprises locales.
MERCI à tous pour cet élan de générosité qui permet d’aider des
38
MERCI aux parrains et marraines qui soutiennent au travers de la Croix-Rouge de Belgique, des actions en faveur des enfants : enfants des rues, enfants sortis des forces et groupes armés, enfants indigents, etc. Leur participation permet d’améliorer la vie quotidienne de tous ces enfants. MERCI aux sympathisants qui mettent leur pierre à l’édifice en effectuant des dons à destination des projets internationaux de la Croix-Rouge de Belgique. Grâce à vous, des projets qui ne bénéficient pas d’aide extérieure peuvent ainsi être développés et d’autres programmes n’étant pas totalement couverts par les bailleurs de fonds peuvent être soutenus. MERCI aux différents membres du Mouvement Croix-Rouge (FICR, CICR, Sociétés nationales du Sud et du Nord) avec qui nous travaillons au quotidien pour améliorer les conditions de vie des personnes les plus vulnérables. Jour après jour, nous avons les preuves, au vu de nos résultats, que notre travail est essentiel. MERCI à tous les volontaires qui consacrent de leur temps dans les bureaux ou sur le terrain et de leur cœur à l’Autre, qui qu’il soit, d’où qu’il vienne. L’âme de la Croix-Rouge, c’est vous ! MERCI aux membres de nos équipes, sur le terrain et au siège qui mettent leur savoir et leur savoir-faire et leur savoir-être au profit des actions nationales et internationales. Ils sont les bases de la conception et de la réalisation des nombreux projets menés.
centaines de milliers de personnes à un moment fragile de leur vie.
© CRB, Burundi, femmes burundaises dansant après avoir travaillé dans les champs, 2008.
39 VIII. Contacts Croix-Rouge de Belgique-Communauté francophone Activités internationales ASBL Rue de Stalle 96 1180 Bruxelles Tél : +32 (0)2 371 34 13 Fax : +32 (0)2 346 12 48 www.croix-rouge.be departement.international@redcross-fr.be Si vous souhaitez vous engager à nos côtés pour un monde plus solidaire, devenez volontaires ou soutenez nos actions via un don au numéro de compte suivant : 000-0000016-16 en spécifiant "Projets - Actions internationales"
IX. Acronymes
CICR CR CRB CRED
Comité international de la Croix-Rouge Croix-Rouge Croix-Rouge de Belgique Center for research on the epidemiology of disasters
CSA
Comité de la sécurité alimentaire mondiale
CTB
Coopération technique belge
DGD DI DIH DMIS DNH
Direction Générale du Développement Département international Droit international humanitaire Disaster management information system Diffusion des normes humanitaires
DREF
Disaster relief emergency fund
ECHO
Service d’Aide Humanitaire de la Commission Européenne
ERU FACT
Emergency Response Units Field assistant and coordination team
FAO
Food and agriculture organization
FICR
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
HKI
Helen Keller international
IPCC
Intergovernmental Panel for climate change
ONG
Organisation Non Gouvernementale
PAM
Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies
RDC
République démocratique du Congo
RKV
Rode Kruis-Vlaanderen
SN SPF UE UNICEF WBI
Société nationale Service Public Fédéral Union Européenne Fonds des Nations Unies pour l’Enfance Wallonie-Bruxelles International
40 X. Remerciements Nous remercions : Le Conseil d’administration : Mme Danielle MALLINUS-VANKERCKHOVE, Présidente Mme Christine DELCOURT M. Jean-Pierre BOULANGER Mme Marianne ALTUZARRA-PERO Mme Michèle QUINET-LE DOCTE Mme Régine VRANCKS M. Marc VAN CAUWENBERGE Prof. Danièle SONDAG-THULL, Directrice Générale Anne-Marie Huygens, Fabienne Damsin et Julien Collet du département communication. Pierre Hublet et toute l’équipe du département international. Conception graphique : Marie Crosset, http://mariemariedesign.blogspot.com Coordination publication : Nadia Dumont Editeur Responsable : D. Sondag-Thull, Rue de Stalle 96, B-1180 Bruxelles
© CRB, Haïti, 2010.
Editeur Responsable : D. Sondag-Thull, Rue de Stalle 96, B-1180 Bruxelles
© Photo au dos : CRB, Haïti, un homme passe devant un mur de peintures, 2010.
lors du tremblement de terre du 12 janvier 2010.
© Photo couverture : American Red Cross, Talia Frenkel, Haïti, Sheila Gabriel, jeune volontaire haïtienne, rend visite à une jeune fille blessée