Banco 118 actions afrique

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Mai 2018 · No. 118 · CHF 7

Le magazine suisse de l’asset management

Afrique

Marchés actions

Gare aux faux amis

Une émergence en cours

10

Caisses de pensions

minutes avec

La facilité est révolue

Marçal Decoppet

2e pilier

Actions

GAFA, les technos aux pieds d’argile?

Doit-il construire l’économie?

Finance durable: Le paradoxe suisse • BlackRock lâche (un peu) les armes • Le 2e pilier accuse le coup au premier trimestre • Le Valais est le nouvel eldorado des cryptomonnaies


Sommaire Les rubriques Quoi de neuf?

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News Classes d’actifs

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Les obligations émergentes résistent Focus: afrique

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Emergence en cours People

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Emergence en cours

Dessine-moi un mouton

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Si elle part de loin, la croissance des pays d’Afrique ne se dément pas. Plusieurs régions et secteurs tirent leur épingle du jeu.

La barre fatidique des 3% a été franchie par le rendement du 10 ans américain fin avril. La panique que cela a provoqué laisse songeur.

Qui va où? La chronique de Morningbull

Dessine-moi un mouton Fund corner

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Le marché suisse des fonds Marchés actions

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Les rubriques de nos partenaires

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Gare aux faux amis Marchés obligataires

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Détente momentanée sur les taux Agora

Fund Corner

24

Le tableau de bord des fonds de placement disponibles à la vente en Suisse

Le 2e pilier doit-il construire l’économie? Prévoyance

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ETF Corner

Le tableau de bord des ETF européens

News Rendez-vous avec les caisses

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La facilité est révolue ETF Corner

32

Tableau de bord Sur le vif

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Marçal Decoppet Dossier Actions

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28

Gare aux faux amis

La facilité est révolue

La volatilité a fait son grand retour en début d’année sur les marchés actions. Gare à l’idée d’investir dans les secteurs peu cycliques.

Atteindre ses objectifs de rendement est devenu difficile pour les caisses, mais pas impossible. Elles doivent sortir de leur zone de confort.

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Mai 2018 · BANCO

34 36

News

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Les dividendes en dépit des taux

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GAFA, les technos aux pieds d’argile?

Petites, mais pas trop

Hedge Funds Corner

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Le baromètre des stratégies Net & (moins) net

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Les échos décalés de la finance sur le web


42 GAFA, les technos aux pieds d’argile? Les récents déboires de Apple, Snapchat, Tesla et Facebook ont mis en évidence les failles qui peuvent faire trébucher en Bourse ces colosses technologiques. Il est bien sûr frappant de constater qu’une entreprise comme Facebook n’a perdu que très peu d’utilisateurs suite au scandale de Cambridge Analytica. Mais les GAFA sont-ils vraiment à toute épreuve, notamment face aux pressions réglementaires et fiscales grandissantes? Et y a-t-il des prétendants sérieux pour les remplacer en tant que moteur des marchés? Six experts en débattent.

En couverture 10 minutes avec Marçal Decoppet: BANCO pose trois questions (f)utiles au gérant de la Fondation de prévoyance des Paroisses et Institutions Catholiques. A lire en page 33. Photo de couverture: Daniel Balmat

BANCO, le magazine suisse de l’asset management N° 118 · Mai 2018· Lancé en 1996 · Rédactrice en Chef Indira C. Tasan · Responsable d’édition Chloé Banerjee-Din · rédacteurs Selim R. Chanderli, Guillaume A. Clément, Thierry Pache · PRODUCTION Johanna Massuyeau · Business coordinator Maxime Bezençon · GRAPHIC DESIGN Hendra Irwanto · international advertising Guillaume Bertrand · CEO Franciska Meyer · éditeur Selim R. Chanderli · Forward Group, Rue des Terreaux 10, 1003 Lausanne, Suisse · Tél. (+41) 21 623 33 00 · banco@banco.ch · www.banco.ch Note: certains articles peuvent avoir été écrits plusieurs semaines avant parution. BANCO ne peut garantir l’exactitude de toutes les informations. © Forward 2018. Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.

Focus sur les actions Si les actions continuent de performer, elles ne sont pas à l’abri des revers, des survalorisations ou encore de l’impact de l’évolution des taux.

A

près la correction de février, les marchés actions ont encore joué à se faire peur en ce début d’année. Avec les déboires de Facebook, Snapchat et Apple, la belle solidité des géants technologiques, véritables moteurs de la Bourse, a montré qu’elle pouvait se craqueler. Faut-il se préparer à leur chute? Six experts livrent leur analyse en page 42. Dans un contexte qui reste néanmoins nettement haussier, les grandes capitalisations peuvent aussi détourner les investisseurs du fait de leurs valorisations. Les petites et moyennes valeurs offrent une alternative, mais tout est question de dosage (à lire en page 36). Bonne lecture!

Guillaume Bertrand International Advertising

Maxime Bezençon Business Coordinator

BANCO · Mai 2018

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News

L’arroseur arrosé La “guerre commerciale” de Donald Trump ne se déroule vraisemblablement pas comme prévu. Après avoir secoué les marchés en imposant de nouvelles taxes douanières sur l’acier et l’aluminium – qui affectent moins la Chine que d’autres pays, comme la Corée –, le Président américain a annoncé sa volonté de réduire de USD 100 mias son déficit commercial annuel avec l’Empire du Milieu (USD 375 mias en 2017) grâce à de nouvelles mesures protectionnistes. Sauf que Xi Jinping a répliqué avec des barrières équivalentes et profite de ce conflit pour accroître son influence dans le reste du monde. Une étude de Pictet AM relève, par exemple, que le Brésil et l’Argentine seraient ravis d’exporter davantage de soja vers la Chine, en lieu et place des Etats-Unis. Une hypothétique volte-face du Président américain sur le Traité transpacifique ne semble, par ailleurs, pas enthousiasmer les pays asiatiques. Pas de chance, Donald.

états-Unis vs. Chine

Yield de course

Tout va bien

Front commun

Deutsche AM lance le Xtrackers USD iBoxx Corporate Bond Yield Plus. Cet ETF cible environ 1’400 obligations d’entreprises libellées en dollar et affichant les rendements les plus élevés de la catégorie investment grade. Les titres dont la notation a été rétrogradée entrent aussi en ligne de compte, si leur notation est au minimum BB-. Le but de cet ETF est de tirer profit de titres à la fois plus rémunérateurs que les dettes les mieux notées et moins risqués que les obligations à haut rendement.

Un panel de 162 analystes sondés par Fidelity* se déclare plutôt confiant cette année. L’indice mesurant leur sentiment face à la conjoncture mondiale atteint 6.6, de même vis-à-vis des Etats-Unis, en raison notamment de la hausse des dividendes. Les analystes ont aussi un avis positif sur l’Europe, l’Asie et l’Amérique latine. Même les craintes sur le Brexit s’estompent: seuls 9% des sondés anticipent un fort impact négatif de la sortie du RoyaumeUni de l’Union européenne.

Credit Suisse et Carmignac font équipe pour lancer l’Emerging Markets Multi-Asset, un fonds multi-actifs ciblant les marchés émergents. Notre géant national s’occupe de l’allocation stratégique et tactique du véhicule, tandis que la société de gestion française se charge de sélectionner les titres et les couvertures, tout en gérant les devises. Cette alliance vise à dégager des rendements tout en maîtrisant les risques inhérents à cet univers d’investissement (devises, taux, solvabilité, …).

Deutsche AM

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Fidelity

* Analyst Survey 2018

Credit Suisse & Carmignac


CHOOSE CONSISTENCY

Plus de détails sur syzassetmanagement.com Cette publicité a été publiée en Suisse par SYZ Asset Management (Switzerland) Limited (« SAM Suisse »), une société de gestion basée en Suisse. La société SAM Suisse fournit à des clients institutionnels des services de gestion discrétionnaire de placements individuels ou collectifs. Elle représente et distribue les Fonds OYSTER en Suisse. OYSTER SICAV (« Fonds OYSTER ») est une société d’investissement à capital variable et à compartiments multiples établie et réglementée au Luxembourg. Elle est gérée par SYZ Asset Management (Luxembourg) SA. Le présent document est réservé aux investisseurs professionnels. Les investissements dans des compartiments des Fonds OYSTER induisent des risques, qui sont décrits plus en détail dans le prospectus. Le prospectus, le document d’information clé pour l’investisseur et les statuts d’OYSTER actuellement en vigueur, ainsi que les rapports annuels et semestriels des Fonds OYSTER, peuvent être obtenus sur le site Internet www.syzassetmanagement.com, auprès des bureaux d’OYSTER au 11-13 Boulevard de la Foire, L-1528 Luxembourg ou auprès des agents et représentants indiqués sur le site Internet dans les pays où les Fonds OYSTER sont immatriculés. Les informations et données contenues dans la présente publicité ne constituent en aucun cas une offre ou une recommandation d’achat ou de vente des actions des Fonds OYSTER, ni ne constituent en aucune manière la prestation d’un conseil d’investissement en relation avec lesdites actions. Coordonnées du représentant en Suisse : SYZ Asset Management (Suisse) SA, Rue François-Diday 6, 1204 Genève, Suisse. Coordonnées de l’agent payeur en Suisse : Banque SYZ SA, Quai des Bergues 1, 1201 Genève, Suisse.


News

Le paradoxe helvétique Difficile de savoir si notre pays mérite des lauriers ou un bonnet d’âne en matière d’investissement socialement responsable. D’une part, Genève vient de battre Londres, Shanghai et Paris et a été désignée pour accueillir le siège mondial de la FC4S (Financial Centres for Sustainability), une organisation de coopération entre une vingtaine de places financières visant à développer la finance éthique. D’autre part, la Banque Nationale Suisse ne semble absolument pas pressée de “verdir” ses portefeuilles d’actifs. Selon une étude de l’association Les Artisans de la Transition, la politique de placements actuelle de notre banque centrale conduirait à un réchauffement de la planète de 4 à 5 degrés! Face à un Conseil fédéral peu intéressé par le sujet, la conseillère nationale verte vaudoise Adèle Thorens a annoncé son intention de lancer une initiative populaire qui contraindrait notre institution monétaire à revoir sa copie… de manière durable.

Finance durable

Un label bienvenu

Comme des pros

Lâchez les armes!

Dix ans après avoir inventé le label MSI 20000, MSI va enfin le commercialiser à l’international. Dans un premier temps, l’ONG genevoise va proposer à des entreprises de 45 pays de faire évaluer leur profil financier selon des critères plus étendus que ceux des agences de notation de crédit ou des auditeurs comptables (bilan, rentabilité opérationnelle, risques…). Ensuite, des organismes agréés (SGS, Dekra…) leur fourniront une certification financière. Un futur standard pour les gérants d’actifs?

Exit SaxoTrader, voici SaxoTraderPRO. Saxo Bank remplace sa plateforme historique pour les traders actifs et les clients institutionnels par une version améliorée. Cette dernière comporte notamment un espace de travail personnalisable et un vaste éventail de fonctionnalités: alertes de marges, stop losses, fermeture de positions multiples… Le spécialiste de la fintech continue, par ailleurs, de proposer sa plateforme SaxoTraderGO à un public de traders plus large et d’investisseurs particuliers.

Après de nouvelles tueries aux Etats-Unis, BlackRock a décidé de lancer deux nouveaux ETF excluant les fabricants et les distributeurs d’armes à feu. Ces fonds mettront au ban des sociétés comme Wal-Mart ou Dick’s Sporting Goods. Le géant de l’asset management va aussi sortir de certains de ses produits existants “éthiques” les sociétés générant plus de 5% de leur chiffre d’affaires (ou plus de USD 20 mios) grâce à la vente d’armes. Des initiatives lancées à la demande de clients, précise BlackRock.

MSI

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Saxo Bank

BlackRock


Notre terrain : les fonds de placement

Depuis 1970, GÉRIFONDS propose une structure indépendante pour la création, la direction et l’administration de fonds de placement en Suisse et au Luxembourg www.gerifonds.ch www.gerifonds.lu +41 21 321 32 00


Classe d’actifs: Emprunts émergents

Les obligations émergentes résistent Malgré les risques de guerre commerciale entre les EtatsUnis et la Chine et les sanctions contre la Russie, les marchés obligataires émergents gardent leur attrait.

L

es marchés obligataires mondiaux, en particulier les marchés émergents, ont récemment traversé une période agitée. Mars a été difficile en raison de divers bouleversements sur la scène géopolitique. Les écarts de rendement de l’indice Emerging Markets Bond Global Diversified ont augmenté de 19 points de base (et de 38 depuis fin janvier). Malgré cela, les obligations émergentes ont affiché une performance légèrement positive au cours du mois, grâce à la vigueur des bons du Trésor.

Guerre en sourdine L’imposition de taxes douanières sur l’acier et l’aluminium par l’administration Trump a compté parmi les événements importants. Sans surprise, le marché a mal réagi, d’autant que les prix

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du minerai de fer, mais aussi des métaux industriels et du charbon, ont perdu du terrain. Néanmoins, les commentaires du Président chinois Xi Jinping sur l’abaissement des barrières commerciales début avril ont été bien accueillis, et même Donald Trump s’est montré conciliant, à travers ses commentaires sur Twitter. En dépit de ce début de détente, le risque de guerre commerciale subsiste. Ce que cache toute cette agitation, c’est que les échanges commerciaux continuent d’augmenter au niveau global. Une guerre commerciale aurait sans doute pour effet de ralentir la croissance et de peser sur le sentiment des marchés, mais de tels conflits ont rarement un impact majeur sur le PIB. Cela serait bien sûr défavorable, mais sans grand risque d’entraîner un revirement de la croissance mondiale.


Luc D’hooge Head of Emerging Markets Fixed Income Vontobel

Dans le contexte actuel, les marchés émergents sont intéressants, d’autant plus que leurs perspectives de croissance se sont améliorées.

Sanctions puis rebond En mars également, Vladimir Poutine a été réélu pour un nouveau mandat de six ans, alors même que les relations entre la Russie et l’Occident n’ont jamais été aussi tendues depuis la guerre froide. Début avril, l’administration américaine a d’ailleurs imposé de nouvelles sanctions contre le pays, entraînant une vague de vente d’actifs russes. Les sanctions précédentes interdisaient aux entités américaines de participer au marché primaire des actions et de la dette des entreprises russes. Cette fois-ci, les acteurs américains ne peuvent faire affaire avec Rusal (et les autres entités sanctionnées), mais sont en plus tenus de liquider l’ensemble de leurs positions au 7 mai 2018. Comme c’est souvent le cas sur les marchés émergents lorsqu’un risque

politique se concrétise, nombre d’investisseurs cherchent immédiatement à se protéger et leur réaction entraîne une envolée des prix. C’est ce qui s’est produit à mesure que les marchés digéraient la nouvelle. Les investisseurs craignent que les sanctions qui visent Rusal ne soient imposées à d’autres sociétés. Cela étant dit, s’il y a initialement eu de fortes fluctuations de prix, un rebond se manifeste déjà.

Belles opportunités Lorsque les investisseurs sont inquiets, les prix tombent, et février a vu émerger des opportunités au sein des nouvelles émissions. Celles-ci créent désormais des décotes intéressantes (par exemple les émissions libellées en euros au Sénégal et en Côte d’Ivoire). Du côté des notations, la Turquie

a été rétrogradée à Ba2 par Moody’s, tandis que l’Afrique du Sud a conservé sa note Baa3 et a vu ses perspectives changées de négatives à stables, entraînant un nouveau durcissement du rand. Les spreads actuels d’environ 305 points de base offrent un carry trade attrayant et laissent le rendement sur l’indice à son plus haut niveau sur les 12 derniers mois. Dans ces conditions, les marchés émergents sont intéressants, d’autant plus que leurs perspectives de croissance sont meilleures aujourd’hui qu’elles ne l’étaient ces dernières années, même si les menaces qui pèsent sur cette dynamique, surtout liées au protectionnisme grandissant, ont augmenté. De surcroît, une réaction inattendue de la Fed face à la politique budgétaire américaine pourrait aussi renforcer la volatilité.

BANCO · Mai 2018

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Focus: Afrique

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Pandora Omaset Gestionnaire pour les portefeuilles d’actions africaines, Emerging Markets and Asia Pacific Equities, J.P. Morgan Asset Management

Emergence en cours Si elle part de loin, la croissance des pays d’Afrique ne se dément pas. Plusieurs pays et secteurs tirent en particulier leur épingle du jeu.

C

es dix dernières années, la majorité des pays d’Afrique ont largement axé leurs efforts sur l’amélioration de la communication financière, l’élaboration de bonnes pratiques de gouvernance et l’adoption de standards opérationnels internationaux. Au Nigeria, par exemple, les sociétés ont amélioré leur reporting en communiquant davantage d’informations trimestrielles. Le Kenya a révisé sa loi sur les marchés financiers, la Capital Markets Act, afin de placer la bonne gouvernance au cœur des pratiques de toutes les sociétés cotées. Depuis peu, cette loi permet éga-

lement aux places boursières d’autoriser les ventes à découvert pour doper la liquidité du marché kenyan. L’Afrique du Sud a mis en place des mesures visant à encourager les investissements étrangers, notamment en simplifiant la législation fiscale et en améliorant la réglementation de la concurrence et la protection de la propriété intellectuelle. Le Maroc attire plus d’investissements étrangers grâce à ses projets d’infrastructure: pour que les investisseurs en actions puissent participer à ce développement, une société publique de gestion d’infrastructures portuaires vient par exemple d’être lancée en Bourse.

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Focus: Afrique

L’Afrique regorge d’opportunités d’investissement intéressantes, en particulier dans les secteurs de la consommation et de la finance.

D’un point de vue sectoriel, l’industrie financière s’est largement développée au fil des ans et enregistre une croissance rentable grâce à l’innovation. C’est ainsi que l’Afrique est devenue le leader mondial des paiements mobiles, ce qui signifie qu’un plus grand nombre de processus bancaires se numérisent et permettent de réduire le coût des opérations, tout en améliorant l’inclusion financière. Cette croissance rentable est appelée à se poursuivre – à des rythmes différents en fonction des pays –, car le nombre de produits financiers proposés par habitant demeure assez faible, même si les ratios de fonds propres des banques sont élevés.

La force du Kenya S’il est vrai que des pays comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, la Tanzanie et l’Ethiopie affichent des taux de croissance encourageants, de l’ordre d’au moins 7 %, les PIB partent de très loin. En conséquence, le thème d’investissement en actions de ces pays reste intéressant, mais il est susceptible d’avancer lentement. La croissance la plus régulière s’observe au Kenya, un marché auquel les investisseurs peuvent désormais

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s’exposer. Le Kenya dispose d’une croissance économique robuste depuis cinq ans, alimentée par des secteurs variés comme l’agriculture, la production manufacturière, l’immobilier, les transports et le commerce de détail, pour n’en citer que quelques-uns. L’engagement des pouvoirs publics dans des projets d’infrastructure, comme la liaison ferroviaire entre Nairobi et Mombasa, ou l’augmentation de la capacité de production d’énergie, sont des éléments positifs. La capacité installée de production d’énergie dans le pays est en hausse grâce à des centrales exploitant des sources alternatives, comme l’énergie éolienne ou la géothermie. Le Kenya est ainsi devenu le premier producteur d’énergie géothermique en Afrique et le septième producteur au monde. Le pays réalise également de grandes avancées en matière de gouvernance d’entreprise et de communication financière.

Des atouts et des risques L’Afrique regorge d’opportunités d’investissement intéressantes, en particulier dans les secteurs de la consommation et de la finance. Le continent possède un profil démographique

unique avec une population jeune et en plein boom (près de 1.2 milliard d’habitants, dont plus de la moitié sont âgés de moins de 24 ans), qui constitue un moteur important de croissance à long terme. A plus court terme, l’urbanisation rapide et l’essor de la consommation de masse et bon marché sont des thèmes qui méritent l’attention des investisseurs. L’Afrique utilise également le progrès technologique, et la pénétration accrue d’Internet va forcément aider les entreprises à développer des modèles économiques au-delà des formats traditionnels. Quelle que soit leur taille, les entreprises dotées de bons modèles économiques en bénéficieront. En ce qui concerne l’investissement, les risques existent toujours. Par exemple, les pays africains qui sont importateurs nets des matières premières sont assez sensibles à l’évolution de leurs prix. Le continent est également confronté à des foyers d’instabilité politique qui peuvent avoir des conséquences à la fois sur les entreprises et sur les marchés.



People

Membres de la Direction Chief Operating Officer

Marcel Vogt Schroders Switzerland

Schroders Switzerland recrute Marcel Vogt en qualité de Chief Operating Officer. Ses missions consisteront notamment à accompagner le développement de la gamme d’Insurance-linked securities de la société de gestion. Depuis 2014, Marcel Vogt était Senior Project Manager for Fund Investment Projects chez Credit Suisse. Auparavant, il a occupé plusieurs postes au sein de Man, dont ceux de Project and Business Change Manager et de Global Head of Product Operations.

Director Business Development

Maya Moors Maya Moors rejoint Danske Bank AM, à Francfort en tant que Director Business Development, un rôle dans lequel elle se consacrera exclusivement au développement de la clientèle suisse. Depuis 2016, elle était Head Wholesale & Fund Distribution au sein de la Banque Cantonale Vaudoise. Durant ses plus de 20 ans de carrière, cette diplômée de l’Université de St-Gall a exercé plusieurs fonctions chez Connexion Capital, MFS IM, Julius Baer ou encore Lombard Odier. Danske Bank AM

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Claudia Emele Albert Steiner Avadis Prévoyance

Claudia Emele et Albert Steiner rejoignent la direction d’Avadis Prévoyance, respectivement comme Responsable des Placements Financiers et Responsable de la Gestion des Caisses de Pensions. Tous deux disposent de près de 20 ans d’expérience dans la finance (banques, asssurances…). Claudia Emele a notamment exercé comme Managing Director chez Ortec Finance (Switzerland), tandis qu’Albert Steiner a été Responsable du Conseil à la Clientèle et membre de la Direction chez Kessler & Co.

Senior ETF Specialist & Senior Sales Executive

Christophe Collet & Ramon Vogt Vanguard Vanguard nomme Christophe Collet Senior ETF Specialist pour la Suisse et Ramon Vogt Senior Sales Executive, également pour notre pays. Christophe Collet était auparavant Responsable de la Distribution des ETF auprès des family offices et des gérants d’actifs externes en Romandie. Il avait précédemment exercé chez Amundi. Ramon Vogt a, quant à lui, occupé plusieurs postes durant ses 16 années chez Credit Suisse, dont dernièrement celui de Head of Structured Asset Solutions Coverage.


Who’s who... and where? Dans une industrie en mouvement, suivez vos interlocuteurs à la trace dans le grand jeu des chaises musicales.

Chief Executive Officer

Stéphane Chrétien Quilvest (Switzerland)

Stéphane Chrétien succède à Philippe Monti au poste de Chief Executive Officer de Quilvest (Switzerland). Depuis 2011, il était Président du Directoire de Quilvest Banque Privée et membre du Comité Exécutif de Quilvest Wealth Management. Auparavant, Stéphane Chrétien a participé à la création, en 2006, de la Compagnie de Banque Privée au Luxembourg (devenue CBP Quilvest). Il a aussi occupé plusieurs postes à la Société Générale.

Spécialiste Ventes SPDR ETF en Suisse Romande

Florence Goniche SSGA Florence Goniche est nommée Spécialiste Ventes pour les ETF SPDR en Suisse romande chez State Street Global Advisors. Auparavant, elle était Spécialiste des Ventes de Produits Dérivés et d’Obligations Convertibles pour les clients de la zone EMEA chez Tradition, la branche de courtage de Compagnie Financière Tradition. Florence Goniche avait précédemment occupé plusieurs postes chez Barclays Bank et BNP Paribas.

Qui

va où?

Chief Executive Officer

Christian Sewing Deutsche Bank Exit John Cryan, welcome Christian Sewing! Le premier a été évincé du poste de Chief Executive Officer de Deutsche Bank au profit du second. A noter que, pour la première fois depuis 16 ans, le groupe, en difficulté financière depuis plusieurs années, n’est plus dirigé par un représentant de la banque d’investissement. Christian Sewing a rejoint Deutsche Bank en 1989 comme apprenti, puis a gravi les échelons, occupant successivement des postes tels que Head of Group Audit, Chief Credit Officer ou encore Deputy Chief Risk Officer. Il a exercé à Francfort, Londres, Singapour, Tokyo et Toronto. Depuis 2015, il était en charge de la banque privée et commerciale du groupe.

Fondateur et CEO

Thierry Ralet Phenix Consulting & AM La retraite, très peu pour lui. Après avoir quitté en décembre 2017 son poste de Head of Alternative Investments chez Nestlé Capital Management – le fonds de corporate venture du groupe veveysan, qui a connu une importante restructuration – Thierry Ralet vient de fonder sa propre entreprise. Nommée Phenix Consulting and Asset Management, cette société de conseil et de gestion d’actifs est basée à Zoug et se concentrera sur la gestion alternative. Au cours de sa carrière, Thierry Ralet a notamment été Directeur Financier de Nestlé Capital Management, Trésorier de la caisse de pensions du géant de l’agroalimentaire, et a exercé diverses fonctions chez Tradition Securities and Futures et IBM.

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La chronique de Morningbull

Des un La barre fatidique des 3% a été franchie par le rendement du 10 ans américain fin avril. La panique que cela a provoqué laisse songeur.

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Mai 2018 · BANCO

J’

écris cette chronique animalière au matin du 25 avril 2018. Pour ceux qui ne s’en rappellent pas et qui auraient une mémoire de poisson rouge, le 25 avril, c’est le lendemain du jour où le rendement du 10 ans US est passé à 3%. Ça vous revient? Vous savez, c’est le jour où l’état d’urgence a été déclaré, le jour où les rats ont envahi les villes, le jour où la fin du monde a officiellement commencé. Tout ça parce que le rendement du 10 ans a passé la barre fatidique des 3%. Je ne sais pas ce qu’ont fait les marchés depuis. Pas grand-chose, je suppose, mais ce qui est bien plus intéressant que cela, c’est le comportement


Thomas Veillet Fondateur du site Investir.ch

sine-moi mouton grégaire que nous, les humains, sommes capables de développer sans analyser quoi que ce soit, sans regarder plus loin que le bout de notre clavier Bloomberg. Juste parce que “les autres ils font, alors je fais aussi”. Il est vrai qu’il est tout de même plus agréable d’avoir l’air con en groupe qu’intelligent tout seul, puisqu’il n’y a que des idiots qui vous observent, tel un troupeau de bovidés qui regardent passer le même train encore et encore en espérant que cette fois, ça sera différent.

Une vraie fixation Nous sommes donc obsédés par ce fameux niveau des 3%. Et pourquoi? Rappelez-le moi? Ah oui, parce que si les rendements montent, c’est que l’inflation galope tel Tornado, le cheval de Zorro, et que si l’inflation galope, on sait que ça va mal se finir. On sait que la Fed va inévitablement trop monter les taux, qu’elle ne va pas freiner l’économie, mais la faire caler. On s’imagine que lorsque tout cela arrivera, ce sera la récession. Les gens descendront dans la rue pour piquer le job des mendiants et devront réapprendre à dire “s’il vous plaît” pour quelques piécettes. J’en

conviens, envisagé sous cet angle, ce passage des 3% peut donner envie de sauter par la fenêtre plutôt que de vendre les bijoux de grand-maman pour acheter le marché.

A 2.99%, tout va bien Ceci étant dit, regardons les statistiques. Ce n’est pas moi qui les invente, ce sont des statistiques qui sont mises bout à bout dans des bureaux tout ternes par des petits bonhommes tout gris à peu près aussi bourrés d’humour qu’un conseiller d’Etat qui n’est pas réélu pour un second mandat. Ces statistiques nous disent que depuis 1962, à chaque période de hausse des taux, les indices boursiers sont montés plus haut. 100% du temps. Pas deux fois sur trois. A chaque fois que les taux sont montés, la Bourse aussi. Mais peu importe ce que disent les statistiques, nous, les professionnels de la finance, nous savons mieux que les autres. Alors, lorsque que le 10 ans US passe les 3% de rendement, on panique et on vend tout. Sûrement parce que, cette fois, c’est différent. Pourtant, là aussi, selon les statistiques compilées par Sir Templeton, chaque fois

Les statistiques nous disent que, depuis 1962, à chaque période de hausse des taux, les indices boursiers sont montés plus haut.

que l’on dit que “cette fois, c’est différent”, ça ne l’est pas. C’est juste la même chose que la dernière fois. Mais peu importe, il faut croire que l’on aime se faire mousser à chaque voyage. Puis surtout, ce n’est pas que les 3% nous ont pris par surprise – au contraire. Celui qui me dit qu’il n’avait pas vu venir la chose, il faudra qu’il m’explique où il était ces derniers mois. Toujours est-il que nous avons visiblement un “truc” avec les chiffres ronds. Ce n’est pas la première fois que l’on s’excite dans ce genre de situation. Cependant, dans le cas spécifique des 3% sur le 10 ans, il y a tout de même quelque chose qui me fait mourir de rire. Les 3% c’est un peu comme une date de péremption. Le 30 avril à minuit, vous pouvez manger votre boîte de thon, mais si vous mangez la même boîte le 1er mai à 1 heure du matin, vous risquez de mourir d’une intoxication alimentaire. Le 3% c’est pareil. A 2.99% tout va bien, mais à 3%, la récession est à nos portes, la fin du monde approche. Il ne manquerait plus qu’un ancien banquier soit à la tête de la France et que le Président américain sorte d’une émission de téléréalité. Vous imaginez?

BANCO · Mai 2018

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Fund corner

Le marché suisse des fonds En un coup d’œil, l’évolution des fonds de placement disponibles à la vente en Suisse en mars 2018.

L’évolution des actifs sous gestion Au 31.03.2018

1 an avant

Parts Parts Parts AuM mios AuM mios AuM mios de de de CHF CHF CHF marché marché marché

3 ans avant AuM mios CHF

5 ans avant

Parts de marché

AuM mios CHF

Parts de marché

Actions

459'507 41.52%

461'046 41.85%

405'977 41.79%

368'537 40.87%

277'969

Obligations

346'636

31.32%

342'555 31.09%

302'000 31.09%

283'101 31.40%

228'333 31.09%

Fonds mixtes

132'322 11.96%

132'178 12.00%

113'102 11.64%

113'182

12.55%

89'368

12.17%

Instr. Du marché monétaire Immobilier

89'738 32'752

8.11% 2.96%

87'760 32'929

37.84%

7.97%

74'383

7.66%

62'965

6.98%

67'486

9.19%

2.99%

33'257

3.42%

29'776

3.30%

21'943

2.99%

Matières premières

23'334

2.11%

23'007

2.09%

21'455

2.21%

18'972

2.10%

33'585

4.57%

Alternatif

19'323

1.75%

19'345

1.76%

18'187

1.87%

22'281

2.47%

12'561

1.71%

3'010

0.27%

2'928

0.27%

3'023

0.31%

2'906

0.32%

3'295

0.45%

Autres

Total

1’106'622

1’101'748

901'720

734'540

Domiciliation

Afflux nets estimés

Actifs sous gestion & parts de marché

Au 31.03.2018

Classes d’actifs

971'383

Sur 1 mois, en mios CHF

Sur 3 mois,

en mios CHF

Domicile

Au 31.03.2018 AuM en mios CHF

Parts de marché

Actions

843.2

7'243.8

Suisse

527'536

47.67%

Fonds mixtes

646.2

3'369.6

Luxembourg

406'128

36.70%

Matières premières

69.8

341.3

Irelande

117'425

10.61%

Immobilier

-0.1

-0.1

Alternatif

-6.1

-268.3

Autres

-8.8

-37.1

Instr. Du marché monétaire

-374.7

-1'996.3

Obligations

-500.3

5'604.3

Total

669.2

14'257.2

18

Mai 2018 · BANCO

France

26'408

2.39%

Royaume-Uni

11'563

1.04%

Allemagne

10'609

0.96%

5'268

0.48%

372

0.03%

Pays-Bas

338

0.03%

Autriche

305

0.03%

Liechtenstein Norvège

Source: www.swissfunddata.ch

Classes d'actifs

1 mois avant

AuM (Assets under Management): actifs sous gestion


Morningstar is Research Healthcare September 2014

Page 1 of 7

Morningstar Global Fund Report | Print Date: 03 March, 2015

Henderson Horizon Fund - Pan European Equity Fund A2 EUR Acc

LU0138821268 New Prescription for Diagnostic Labs: Headwinds Ease and Moats Open Doors to New Opportunities

Our Dx Pick: LabCorp Over Quest Diagnostics

21

Spotlight on Sonic Healthcare

23

Healthcare Outlook

23

Focus Lists

25

Calendar

26

Coverage Lists Debbie S. Wang Senior Analyst, Devices + 1 312 384-3937 debbie.wang@morningstar.com

Equity Style Map

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

Performance 28/02/15

2015

15K

Elements of Competitive Strength Company

LabCorp Quest Diagnostics Sonic Healthcare

Price ($) Fair Value ($)

Price/FV (%) Moat

102.96

127.00

0.81 Narrow

61.49

65.00

0.95 Narrow

AUD 17.57 AUD 18.00

0.98 Narrow

Europe &

0.0%

Positive Stable Stable

100.0%

5K

Damien Conover, CFA Director, Pharmaceuticals + 1 312 696-6052 damien.conover@morningstar.com

79 24.81 -4.30 -6.79

34 13.27 1.65 2.18

20 -7.65 3.35 0.43

33 19.40 1.59 2.10

10 25.17 5.55 5.34

36 6.38 1.09 -0.46

49 14.23 % 0.32 -0.42

Morningstar Rating

Quartile Rank in Category Percentile Rank in Category Total Return EUR +/- Category +/- Index

Process Equity Style Box Asset Allocation Stock Bond

11/01

Total Named Managers Slight Disadvantage

Slight Advantage

1

Strong Advantage

36 44 20

35 48 17

27 56 17

26 42 32

29 43 28

20 59 21

24 52 24

35 46 19

40 42 18

2.02

2.03

2.03

2.03

3.55

1.99

2.56

Daniel Vaughan Fund Analyst Morningstar Analyst Rating Morningstar Pillars Process | Page 2-3

„ ∞ Positive ∞ Positive

Performance | Page 4

∞ Positive ¶ Neutral

People | Page 5 Parent | Page 6

¶ Neutral

Price | Page 7

Morningstar Analyst Rating Morningstar evaluates mutual funds based on five key pillars, which its analysts believe lead to funds that are more likely to outperform over the long term on a risk-adjusted basis. Analyst Rating Spectrum

Œ

Ret % 9.31 6.72 7.16

Cash

Other

Equity Supersectors

Tim Stevenson

Analyst View

Sector Research

7 -32.54 10.75 11.11

People

The fund is run by an experienced manager who invests with conviction.

Source: Morningstar

51 2.80 1.41 0.10

7 7 7 7 7 4 4 4 7 4 7

0.0%

Value EUR 24,715 19,363 20,191

Full Manager Change Partial Manager Change

QQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQ QQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQ QQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQ QQQQQQQQ QQ

55 17.43 -0.30 -2.18

Analytics Investment

Asia &

Africa IT Investment Australia Moat Trend Americas Cost Structure

Strong Disadvantage

15 28.01 3.41 1.92

Growth of 10,000 Annualized Fund Category Index

10K

& ( ( & ) * & * & * *

Equity Region Exposure

Morningstar Rating

QQQQ

LUX/EUR

25K 20K

Major Diagnostic Reference Labs

Morningstar Analyst Rating

Domicile/ Currency

New changes on the horizon spurred by health care reform are creating substantial changes in the diagnostic lab market and squeezing reimbursement. We think the largest labs with narrow economic moats, including LabCorp LH, Quest Diagnostics DGX, and Sonic Healthcare SHL, are best-positioned to take advantage of the new opportunities. Based largely on cost and scale advantages, we project these labs should outpace market growth through 2020. From a valuation Deep competitor Value Blend Growth High and strategic perspective, we believe LabCorp represents the best to benefit from this Value Growth evolving landscape.

Key:

Chris Kallos, CFA Analyst, Healthcare + 61 2 9276 4428 chris.kallos@morningstar.com

Inception Date

30/11/01

Small Micro

18

Current Yield %

0.00

Mid

New Rx: Low-Cost Structure to Survive the Unrelenting Reimbursement Squeeze

Total Assets

3,749.99 Mil EUR

Large

Key Takeaways

3

Category Index

MSCI Europe NR EUR

Giant

2

Morningstar Category

Europe Large-Cap Blend Equity

´

Á

19 Feb, 2015 | Our conviction in Henderson Horizon Pan European Equities remains strong. Tim Stevenson has run this fund since its inception in 2001. Stevenson’s work at Henderson dates back ever further to 1986 and he has been involved with European equities since 1983. We value highly the manager’s long experience in the industry and deep knowledge of European equity markets. We also believe his ongoing work here has provided continuity for investors that is often difficult to come by. The European equities team at Henderson experienced some turnover early in 2013, including the departure of this fund’s comanager, Bill Stormont. However, Stevenson enjoys the continued support of a number of talented European equity managers at the firm whom he uses as sounding boards and five more junior analysts, although the manager continues to rely heavily upon his own research. The departure of Richard Pease will have little impact on Stevenson, and there may be some benefit from Simon Rowe working more closely with the team.

36 36 28

— — —

m Cyclical w Sensitive x Defensive

1.88

1.88

Price TER/OGC

The manager’s investment style has remained highly consistent. He aims to identify good-quality companies trading at reasonable valuations and with strong long-term growth potential. The investment process is primarily bottom-up and the manager defines his approach as pragmatic but growth-oriented. Stevenson has managed to amass an attractive risk/return profile as manager of this fund. Over his tenure (to the end of Jan 2015), the fund has strongly outperformed the FTSE World Europe Index and Morningstar Category average on an annualised basis, with below-average volatility. The manager has also protected investors’ capital better than most during particularly difficult years such as 2008 and 2011. This fund ranks amongst our highest-conviction picks as a result of its longstanding manager, and a sound investment approach that has been consistently executed. Stevenson’s pragmatic growth-orientated approach has delivered a very favourable risk/return outcome. The fund retains a Silver rating.

©2015 Morningstar, Inc. All rights reserved. The information, data, analyses, and opinions contained herein (1) include the confidential and proprietary information of Morningstar, Inc., (2) may not be copied or redistributed, (3) do not constitute investment advice offered by Morningstar, Inc., (4) are provided solely for informational purposes and therefore are not an offer to buy or sell a security, and (5) are not warranted to be correct, complete or accurate. Morningstar, Inc. shall not be responsible for any trading decisions, damages, or other losses resulting from, or related to, this information, data, analyses or opinions or their use. Analyst Ratings are subjective in nature and should not be used as the sole basis for investment decisions. Analyst Ratings are based on Morningstar current expectations about future events; therefore involves unknown risks and uncertain-ties that may cause Morningstar expectations not to occur or to differ significantly from what was expected. Morningstar does not represent its Analyst Ratings to be guarantees nor should they be viewed as an assessment of a fund or the fund underlying securities creditworthiness.

ß

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®

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Our analysts speak candidly about the strengths and weaknesses of investments. But they all use consistent methodologies, taking the long view and focusing on the fundamentals. Our emphasis on analysing a company’s competitive advantages, or economic moats, is the foundation of our equity research methodology. Manager research analysts examine the five key areas of a strategy—people, parent, process, performance, and price.

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Marchés actions

Gare aux fau C

les secteurs cycliques et défensifs à la peine 105

100

90 STOXX Europe 600 Utilities

STOXX Europe 600 Banks

MSCI Europe Minimum Volatility

85

STOXX Europe 600 Consumer Discretionary

STOXX Europe 600 Basic Resources

STOXX Europe 600 Consumer Staples

80 30.01.18

20

06.02.18

Mai 2018 · BANCO

13.02.18

20.02.18

27.02.18

06.03.18

13.03.18 20.03.18

27.03.18

03.04.18

10.04.18

Source: Bloomberg, STOXX, au 11 avril 2018.

95

es dernières semaines, les investisseurs ont expérimenté ce qu’ils avaient apparemment oublié: les marchés actions sont volatils par nature. Du temps de l’euphorie, le pari sur les actions semblait gagnant. Grâce au put des Banques centrales, il paraissait assez peu risqué pour ceux qui cherchaient désespérément de la performance avec l’érosion des rendements des obligations. Pour atténuer, au moins partiellement, cette poussée de volatilité dans leurs portefeuilles, les investisseurs se basent aujourd’hui sur certaines hypothèses largement soutenues par des experts


Tatjana Xenia Puhan Head Multi Asset & Equity, Swiss Life Asset Managers, Third-Party Asset Management

x amis Conseils douteux Cela semble très logique, mais ce n’est pas toujours le cas. Depuis fin janvier, les secteurs peu cycliques en Europe, comme le secteur financier ou des produits de base, ont beaucoup souffert. Certains secteurs considérés défensifs, comme les produits de consommation de base, ont eux aussi montré une certaine volatilité (voir graphique “Les secteurs cycliques et défensifs à la peine”). A contrario, un secteur de consommation considéré cyclique (“consumer discretionary”) s’est plutôt bien comporté, alors qu’un secteur très défensif (celui des services publics, “utilities”) a subi un choc plus important au début de cette période plus chahutée. Le graphique montre aussi l’évolution d’un portefeuille d’actions construit selon l’approche minimum variance. Une telle approche se focalise sur la transformation des informations dans la matrice variance-covariance comme l’indicateur de risque le plus direct possible et en temps réel. Le résultat est beaucoup plus fiable en termes de réduction de volatilité et d’amélioration des pertes.

Priorité au contrôle du risque Beaucoup d’investisseurs croient fermement que les titres qui versent un dividende élevé vont mieux se comporter en phase de baisse. Le problème avec une telle hypothèse est qu’en investissant dans de tels titres, on néglige certains secteurs et on diminue ainsi le potentiel de diversification. De plus, on investit avec l’hypothèse que lorsqu’une entreprise verse un dividende élevé, cela signifie automatiquement que son titre est moins risqué. Malheureusement, le monde n’est pas si simple. Par exemple, durant la dernière crise financière, les titres du secteur financier sont ceux qui ont souffert le plus, et ce sont traditionnellement ceux qui

délivrent de hauts dividendes. Par rapport à des stratégies axées sur les dividendes élevés et sur la performance du marché, la stratégie minimum variance montre sa supériorité (voir graphique “La stratégie de volatilité minimale au-dessus du panier”). En conclusion, on peut constater que pour l’investisseur, sauf s’il veut gagner un coupon élevé en raison, par exemple, des avantages fiscaux dont il peut profiter dans le cadre d’un contrat d’assurance vie, il est plus prudent de ne pas se reposer sur des hypothèses qui peuvent conduire à investir dans de faux amis, mais plutôt d’investir dans un portefeuille qui contrôle le risque des marchés actions de manière systématique et directe.

stratégie de volatilité minimale au-dessus du panier 300

MSCI World Minimum Volatility

250

MSCI World High Dividend MSCI World

200 150 100 50 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

BANCO · Mai 2018

21

Source: Bloomberg, MSCI, au 11 avril 2018

autoproclamés. Un exemple est la recommandation d’investir dans des secteurs moins cycliques. L’idée sous-jacente est qu’un secteur moins cyclique sera moins affecté par une baisse du marché, surtout si cette dernière est liée à un ralentissement économique.

La volatilité a fait son grand retour en début d’année sur les marchés actions. Mais l’idée d’investir dans les secteurs peu cycliques n’est pas aussi bonne qu’il n’y paraît.


Marchés obligataires

Détente momentanée L

a saga des tarifs douaniers lancée par Donald Trump a créé un environnement plus volatil générant un sentiment de marché plus fragile. Si cette tendance ne remet pas immédiatement en cause les perspectives de croissance, l’impact sur le sentiment des investisseurs a poussé certains à reprendre plus de risques en duration et à alléger le risque crédit.

L’heure de la détente Alors que la Fed a relevé son taux directeur de 0.25% comme attendu, les rendements des bons du Trésor américain

22

Mai 2018 · BANCO

à 10 ans ont fini par se stabiliser et se détendre en mars. Ils ont progressivement atteint 2.72% le 2 avril dernier, alors que la dynamique des actions du secteur technologique plongeait sur fond de menaces réglementaires impactant les FAANG (Facebook, Apple, Amazon, Netflix, et Google). Résultat: une baisse de plus de 20 points de base par rapport aux niveaux du 21 mars (2.94%). A la suite des élections italiennes, les obligations équivalentes européennes ont quant à elles suivi une trajectoire de détente plus constante. Le 10 ans allemand est ainsi passé de 0.69% le 6 mars à 0.49% fin

mars. Le discours modéré de Mario Draghi lors de la réunion de la BCE de mars et un niveau d’émission plus faible côté souverain ont soutenu ce mouvement.

Emergents mieux lotis Les indices manufacturiers restent ancrés en mode expansion, mais leur tendance se retourne graduellement, ce qui impacte négativement les indices de surprises économiques, tout particulièrement ceux des pays de la zone euro. Les pays émergents sont mieux lotis et profitent du rebond spectaculaire des chiffres venant de Chine (rebond technique après


Antoine Lesné Head of SPDR ETF Strategy & Research EMEA State Street Global Advisors

sur les taux

Au 6 avril 2018, en USD mios 3’000

YTD

2’000

1 mois

1’000

Source: State Street, Bloomberg Finance L.P. au 6 avril 2018.

-1’000 -2’000

EMU Debt Corporate

US Inv. Grade Corp

US High Yield Corp

UK Debt Aggregate

UK Debt Corporate

EMU Low Duration Credit

EMU Debt Aggregate

UK Debt Government

Global

-3’000 Emerging markets

Dans cet environnement, le dollar est demeuré plus stable après la faiblesse qu’il affichait en début d’année. Les investisseurs ont continué à plébisciter la dette émergente en devise locale, en particulier pour leur rendement réel et le portage. Néanmoins, les sorties sur la poche crédit témoignent d’un position-

Enfin, si une position plus neutre vis-à-vis des obligations peut être adoptée en ce moment, nous suggérons une certaine prudence quant à l’effet potentiel du flux d’émissions d’obligations du Trésor américain sur les rendements dans les semaines à venir. Les obligations souveraines en euro sont potentiellement plus protégées de ce côté pendant cette période. Nous anticipons également un aplatissement de la courbe américaine.

Flux ETF obligataires cotés en Europe

EMU Debt Government

Préférence au risque action

nement plus prudent, alors que les actifs risqués tendent à sous-performer, mais sont potentiellement synonymes d’une entame de dernière partie du cycle de croissance. Durant cette période, les investisseurs préfèrent le risque action, une protection contre la remontée des taux, en favorisant des maturités plus courtes et en diminuant la position crédit. Les entreprises ont en effet tendance à augmenter leur levier financier lorsque le cycle économique culmine.

US Government

le nouvel an chinois). Quant aux salaires horaires américains, après la surprise de février, ils sont restés plus modérés en mars et avril, à 2.7%, repoussant légèrement le risque de dérapage de l’inflation salariale. La Fed ne s’est pas montrée trop agressive et les marchés anticipent un total de trois hausses de taux pour 2018 tandis qu’aucune n’est annoncée en zone euro. Quant à la Banque d’Angleterre, elle prépare le marché à une hausse des taux pour mai ou août de cette année. Les écarts de crédit des indices à haut rendement ont continué à augmenter de près 0.15% pour le compartiment dollar et de 0.30% pour la poche euro. Quant aux crédits de bonne qualité en euro ou dollar, le flux d’émissions récent a pesé, conduisant les investisseurs à demander quelques concessions aux émetteurs. En hausse de plus de 0.1% sur la période, les écarts de crédit se situent désormais près de 0.95% en euro et de 1.1% en dollar.

Une position plus neutre sur les obligations est à recommander, ainsi qu’une prudence accrue sur l’évolution prochaine des rendements.

BANCO · Mai 2018

23


Agora

Le 2e pilier

doit-il construire l’économie ? Les institutions de prévoyance ont-elles un rôle important à jouer en tant qu’investisseurs dans l’économie suisse? Trois grands acteurs de la prévoyance donnent leur point de vue.

C

omment, face à la manne que représentent les avoirs de la prévoyance professionnelle, ne pas s’interroger sur le rôle des caisses de pensions dans la construction de l’économie? Pour le savoir, BANCO a interrogé trois acteurs majeurs de la prévoyance en Suisse romande. Le sentiment qui se dégage de leurs réponses reflète sans doute assez fidélement la réalité du terrain. Bilan: les caisses investissent bel et bien dans l’économie locale, mais pas à n’importe quelles conditions. Ainsi, chaque futur retraité sera ravi d’apprendre que les caisses n’accordent pas leur soutien à n’importe quel projet: le rendement potentiel est une condition sine qua non; aucun traitement de faveur n’est accordé sous prétexte qu’il s’agit de l’économie locale. Autre indication: les domaines d’intervention des acteurs du 2e pilier dans l’économie suisse ne suivent aucun schéma officiel et concerté. A chaque caisse d’opérer ses choix parmi l’univers des investissements possibles. Et cet univers est vaste. Si la première idée qui vient à l’esprit est le private equity, les placements possibles vont bien au-delà, avec par exemple l’immobilier direct et les prêts hypothécaires, les prêts aux collectivités et les infrastructures. Voilà qui tombe plutôt bien pour l’économie locale, étant donné que ces types de placements ont tous actuellement le vent en poupe.

24

Mai 2018 · BANCO

A chaque caisse d’opérer ses choix parmi l’univers des investissements possibles.


Philippe Doffey Directeur général / Retraites Populaires

Notre stratégie de placement vise une grande diversification permettant une meilleure maîtrise des risques. Les placements dans le 2e pilier poursuivent avant tout l’objectif de tenir les engagements à long terme. Retraites Populaires a pour politique, à rendement/risque égal, de privilégier les investissements dans l’économie locale. En termes de gouvernance, les fonds lui sont confiés à titre fiduciaire. Ainsi, au travers des investissements dans l’économie locale, Retraites Populaires et les caisses de pensions que nous gérons investissent une part essentielle des actifs dans l’immobilier direct et les prêts hypothécaires (25 à 30% des actifs). Dans la recherche d’alternatives d’investissements, plusieurs projets ont été concrétisés, entre autres, l’Hôtel des Patients, un bâtiment au Biopôle, la participation au financement du campus de l’Ecole Hôtelière de Lausanne, etc., afin de soutenir le dynamisme du canton.

Pierre Zumwald Directeur général / Rentes Genevoises

A la question formellement posée la réponse est NON! Par contre à la question du rôle important des institutions de prévoyance, la réponse est très clairement OUI! La notion d’économie doit toutefois être vue d’une manière large et intégrer l’ensemble des véhicules d’investissement qui peuvent y contribuer. Si le private equity est souvent mis en avant, il ne faut pas oublier l’immobilier, les infrastructures, les prêts aux collectivités, etc. Ceci étant dit, le rapport risque/rendement doit rester au centre des décisions d’investissement, de même que la viabilité du projet financé. Si le rôle du 2e pilier semble essentiel, il doit toutefois s’inscrire dans un cadre tel qu’il puisse se déployer dans des conditions de marché claires et saines, et au juste prix. La mise à disposition de plateformes favorisant ces mises en relations est un chemin à suivre si l’on veut renforcer ce rôle.

Valérie Lemaigre & Albert Gallegos Economiste en chef et Cheffe de l’Investment Office / BCGE & Chef du Conseil Patrimonial et prévoyance, BCGE

1’026 milliards de francs. C’est le montant impressionnant des avoirs des particuliers liés aux droits sur les assurances et caisses de pensions en 2016. Autrement dit, une fois et demie la création de richesse annuelle de la Suisse ou encore 1.4 fois les réserves de la BNS. C’est dire combien les caisses de pensions sont une source appréciable de financement de l’activité économique, puisqu’elles gérent pas moins de CHF 827 mias de ces avoirs. Près de 6% de la capitalisation boursière suisse et plus de 30% de la dette privée et publique en franc seraient détenus par le portefeuille de prévoyance. Et c’est sans compter le financement de l’immobilier, les participations directes dans les entreprises non cotées, les créances et les prêts hypothécaires. Par ailleurs, la gestion de plus en plus institutionnalisée, cherchant un rendement à ce capital, s’avère un socle d’activité et de professionnalisme de plus en plus important pour les entités d’asset management. Le 2e pilier est une brique de l’économie suisse. Pourtant, celle-ci n’est-elle pas un peu lourde pour le franc notamment, sachant que l’épargne prévoyance annuelle a augmenté de près de 30% depuis 2011?

BANCO · Mai 2018

25


Prévoyance

+13% d’encours

Caisses de pensions Selon une étude* de Willis Towers Watson, les encours des caisses de pension des 22 plus gros marchés de la prévoyance (EtatsUnis, Royaume-Uni, Japon, Suisse…) ont crû de 13.1% en 2017 (un record en 20 ans), à USD 41’355 mias. Cette hausse est notamment due aux excellentes performances des marchés: le rendement d’un portefeuille type (60% d’actions, 40% d’obligations) s’est élevé à 16.4% l’an dernier. Elle a aussi été portée par le dynamisme des plans de retraite sur lesquels les salariés ont une forte influence. De plus en plus plébiscités, leurs encours devraient, selon Willis Towers Watson, dépasser d’ici deux ans ceux des plans davantage contrôlés par les employeurs. Globalement, la fortune gérée par les caisses de pensions des 22 pays analysés représente en moyenne 67% du PIB. La Suisse se situe largement au-dessus, avec 133%. * Thinking Ahead Institute’s Global Pension Assets Study 2017

Fini le tout compris Axa Coup de tonnerre dans la prévoyance! Axa a décidé de ne plus proposer d’assurance complète LPP à partir de 2019, jugeant que cette activité n’est plus assez rentable. L’assureur français va convertir ces produits en de nouvelles solutions semi-autonomes, moins chères. Après le retrait d’Axa, seules cinq institutions proposeront encore, a priori, des assurances complètes en Suisse: Swiss Life, Allianz Suisse, Bâloise, Helvetia et Pax. Si le syndicat Travail.Suisse s’est insurgé de la volonté d’Axa de maximiser ses bénéfices, il reconnaît que les solutions “tout compris” sont, de fait, de moins en moins plébiscitées, au profit des plans plus flexibles.

Le 2e pilier accuse le coup Swisscanto Les caisses de pensions suisses ont bouclé le premier trimestre sur une performance négative de -1,67% imputable à toutes les classes d’actifs, selon le dernier moniteur trimestriel de Swisscanto. Une grande partie des réserves de fluctuation constituées en 2017 a ainsi été anéantie par la correction de février. Néanmoins, et malgré la baisse, les caisses de droit privé conservent un taux de couverture pondéré en fonction de la fortune de 111.1% (en repli de 2.7% sur le 1er trimestre), tandis que celui des institutions de prévoyance de droit public en capitalisation totale a fléchi à 104.1% (en repli de 2.6%).

26

Mai 2018 · BANCO


Swiss Hedge Funds Awards

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Rendez-vous avec les caisses

La facilité Atteindre les objectifs de rendement est devenu particulièrement difficile pour les caisses de pensions, mais pas impossible. Elles doivent sortir de leur zone de confort.

I

l y a encore quelques années, pour atteindre le rendement dont elles avaient besoin, les caisses de pensions devaient déployer moins d’efforts qu’aujourd’hui. Cette situation plutôt confortable les a amenées à négliger certaines classes d’actifs et stratégies d’investissement, plus gourmandes en ressources. Les Conseils de fondation ont aussi pris le parti – tout-à-fait sage – de ne pas investir dans des actifs trop complexes ou qu’ils ne connaissaient pas assez bien.

Crainte entretenue S’engager hors des sentiers battus n’était en outre pas encouragé par le système tel qu’il est conçu aujourd’hui encore. Cela est dû à la structure asymétrique de récompense qui est à l’œuvre dans la prévoyance suisse. D’abord, ceux qui prennent les décisions au sein des caisses de pensions ne sont le plus souvent pas des professionnels de la finance. Ensuite, ils ne reçoivent aucun laurier en cas de succès, mais peuvent faire face à de gros ennuis

28

Mai 2018 · BANCO

si quelque chose se passe mal. N’oublions pas que la responsabilité de chaque membre de Conseil de fondation est engagée avec sa propre fortune privée. Conséquence: j’ai vu plusieurs fois des prestataires se servir de cet état de fait pour susciter un sentiment de crainte chez ces preneurs de décisions et les guider dans une certaine direction. Bien sûr, certains actifs ont aussi été négligés en raison des contre-performances qu’ils ont affichées dans les années 2000, notamment le private equity et les hedge funds. Il n’en fait pas moins sens, aujourd’hui, de recommencer à investir davantage de temps et d’efforts pour comprendre des classes d’actifs et des approches d’investissement plus complexes. Plutôt que de s’accommoder passivement d’une réglementation qui ne cesse d’enfler, il serait bon de prendre exemple sur le monde de l’entreprise. Cela reviendrait à se demander d’abord d’où peut venir l’argent, pour ensuite décider où concentrer ses efforts et de quelle manière s’organiser.


Philippe Luethy Consultant indépendant

est révolue Pour les caisses de pensions, il est devenu difficile de générer suffisamment de rendement aujourd’hui. Mais ce n’est pas impossible. C’est pour cette raison qu’il faut redécouvrir les classes d’actifs qui ont été laissées de côté ou qui sont encore peu explorées. Toute la question est de savoir lesquelles doivent être réactivées au sein de l’allocation stratégique du portefeuille. Pour répondre à cette question, il faut aussi entreprendre de s’intéresser aux solutions qui existent en dehors de Suisse.

Sortir des sentiers battus Sans laisser de côté les grandes capitalisations et les actifs classiques, il ne faut pas s’y limiter exclusivement. Ajouter des petites capitalisations au portefeuille peut par exemple avoir des effets positifs. Dans le domaine des titres à revenu fixe, il vaut la peine de sélectionner des placements qui font sens plutôt que se contenter de suivre les grands indices, autrement dit

réduire la part des titres à faible rendement et forte sensibilité aux taux et se tourner davantage vers les mortgage-backed securities (MBS) et les asset-backed securities (ABS) européens. Sachant que certains segments des grandes classes d’actifs sont moins performants, privilégier la gestion active permet d’éviter les positions indésirables, ce que ne permet pas une approche passive. Et oui, il existe bel et bien des gérants actifs performants sur le long terme. Les trouver demande simplement un peu de temps et d’efforts. Diversifier les sources de risque implique d’investir également dans des actifs non cotés ou dans des placements dont la performance ne provient pas seulement des actions et des obligations. A ce titre, les primes d’illiquidité sont notamment intéressantes, par exemple dans le domaine du private equity, de la dette privée, des infrastructures, de l’immobilier privé international ou encore des classes d’actifs telles que les insurance-linked securities (ILS).

BANCO · Mai 2018

29


LES OBLIGATIONS D’ENTREPRISES

offrent toujours un

Les investisseurs institutionnels se demandent où trouver des produits à revenu fixe qui génèrent des rendements positifs. Une chose est sûre: ils n’ont pas disparu et, si l’on sait à quoi être attentif, les risques sont tout à fait gérables. Les experts de Fisch Asset Management vous proposent différentes pistes.

L

Marchés émergents: plus d’opportunités pour un même risque

a roue continue de tourner. Après la dette souveraine, ce sont les obligations d’entreprises de grande qualité qui n’ont offert aux investisseurs que du risque et aucun rendement. Pourtant, il existe encore des classes d’actifs capables d’offrir un revenu intéressant dans un contexte de progression modérée des taux. Il s’agit par exemple de certaines obligations d’entreprises émergentes notées investment grade et/ou appartenant à la catégorie spéculative. Après couverture du taux de change dollar/franc suisse, les obligations à haut rendement internationales se situent elles aussi très nettement en territoire positif. Dans ces deux secteurs, les risques sont gérables.

FISCH Bond EM Corporates Defensive Fund

Deux facteurs devraient soutenir les marchés du crédit: une conjoncture économique mondiale qui reste dynamique et des taux de défaut historiquement bas. Les taux d’intérêt devraient s’inscrire en légère hausse, mais le revenu courant et le repli des primes de risque (spreads) devraient atténuer cette pression. Ces quinze dernières années, les obligations d’entreprises émergentes en devise forte n’ont affiché un rendement total négatif qu’à deux reprises, alors que, dans le même temps, les primes se sont renchéries sept fois. Ces titres affichent par ailleurs des rendements plus élevés que leurs homologues des pays développés,

FISCH Bond FISCH Bond EM Corporates Global Corporates Opportunistic Fund Fund

FISCH Bond Global High Yield Fund

Yield to Worst *

4,2%

5,0%

4,2%

5,6%

Prime de risque (bps)

167

244

184

354

A-

BBB-

BBB+

BB-

ø Note

Données au 31/03/2018; toutes les stratégies sont en devise forte

* calculé dans la devise de référence

Avertissement concernant les risques: Le présent article est à visée informative uniquement et ne s’adresse qu’aux investisseurs institutionnels. Il ne constitue ni une offre, ni une recommandation, ni une proposition d’achat de produits financiers. La présente documentation est à vocation commerciale et ne constitue pas une analyse financière. Elle n’a pas été élaborée conformément aux dispositions réglementaires visant à promouvoir l’indépendance des analyses financières et n’est soumise à aucune interdiction prohibant l’exécution de transactions avant la diffusion des analyses financières. Les performances passées ne préjugent pas des résultats futurs. Les données de performance ne tiennent pas compte des frais et des commissions liés à l’émission et au rachat des parts. L’investissement dans des produits financiers comporte des risques. Le capital investi peut être perdu dans sa totalité. Les obligations à rendement plus élevé (catégorie spéculative) sont assorties d’un risque de défaut supérieur à la moyenne et présentent un risque plus important que les titres de meilleure qualité (catégorie investment grade). Lorsque l’émetteur des obligations a son siège social ou exerce la majeure partie

30 2

· BANCO Octobre 2017 · BANCO Mai 2018


BANCO Publirédactionnel

rendement attractif pour un risque comparable. A fin mars, le rendement à l’échéance de la classe d’actifs frôlait les 5% (voir tableau). Haut rendement: la sélection des titres est déterminante Au sein des obligations à haut rendement, les gérants de portefeuille de Fisch privilégient les pays industrialisés. Le rendement offert par les marchés émergents n’est en effet pas suffisant au regard des risques spécifiques de ces titres. Tous segments confondus, le resserrement des spreads rend la sélection de titres encore plus déterminante. L’approche habituelle, qui consiste à comparer les niveaux absolus des spreads dans le temps, doit dès lors être remise en cause. En effet, contrairement à la situation d’il y a dix ans environ, les obligations d’entreprises affichent en moyenne

une meilleure qualité de crédit et une échéance moins longue, à un même niveau de spreads. Aujourd’hui, les stratégies en obligations d’entreprises représentent environ 41% de l’encours sous gestion de Fisch Asset Management. Toutes les classes que nous gérons bénéficient de notre longue expérience dans l’analyse de crédit et de la sélection de titres, mise en œuvre au sein de stratégies à vocation généralement défensive. Le tableau ci-dessous détaille les rendements que visent actuellement les différents mandats. Les investisseurs qui ont besoin de rendements plus élevés ont donc tout intérêt à sortir des sentiers battus pour profiter des opportunités mondiales. Outre le rendement, le fait d’investir dans les marchés émergents et les titres à haut rendement offre une source de diversification accrue pour les portefeuilles et constitue donc, à cet égard, un complément pertinent. n

Vos interlocuteurs

Mauro Gerli

+41 44 284 24 96 mauro.gerli@fam.ch

Stefan Stucki

+41 44 284 24 11 stefan.stucki@fam.ch

Hanspeter Diem Fisch Asset Management AG, Bellerive 241, Postfach, CH-8034 Zurich, www.fam.ch

+41 44 284 24 39 hanspeter.diem@fam.ch

de son activité dans des pays émergents, les risques politiques, sociaux et économiques, et notamment le risque d’un contrôle des capitaux ou d’autres restrictions, sont plus élevés. L’émetteur peut donc se trouver dans l’impossibilité de payer les coupons ou de rembourser l’obligation. Par ailleurs, il est possible que le niveau de supervision et les capacités opérationnelles soient moins élevés que dans les pays industrialisés. Pour plus d’informations sur les risques propres à un investissement, veuillez consulter la documentation du fonds. Le document d’information clé pour l’investisseur (DICI), le prospectus ainsi que les rapports annuels et semestriels sont disponibles gratuitement auprès de la société de gestion et du représentant et service de paiement en Suisse (RBC Investor Services Bank S.A., succursale de Zurich, Badenerstrasse 567, 8048 Zurich), auprès du service de paiement et de l’agent d’information en Allemagne (Marcard, Stein & Co AG, Ballindamm 36, 20095 Hambourg), auprès du service de paiement et représentant en Autriche (Vorarlberger Landes- und Hypothekenbank Aktiengesellschaft, Hypo-Passage 1, 6900 Bregenz) ou sur Internet, à l’adresse www.fundinfo.com.

· Mai2018 2018 BANCO· Mai BANCO

3 31


Deborah Fuhr

ETF Corner

Managing Partner, ETFGI

Tableau de bord Marché européen des ETP Au 31 mars 2018

AuM (Assets under Management): actifs sous gestion • YTD (Year To Date): depuis le début de l’année

Nb d’ETFs / ETPs

Actions 388 Revenus fixes 378 Matières premières 25 Actifs 4 Alternatifs 70 Devises 12 Mixtes 192 A levier 68 Inversés 74 A levier inversés 2’302 Total

1’091

Avec USD 1.46 mias, les ETF et ETP cotés sur les bourses européennes ont enregistré au mois de mars leur plus faible collecte en près de trois ans.

a

u cours du mois de mars 2018, les ETF et les ETP cotés sur les Bourses européennes ont enregistré des afflux nets de capitaux à hauteur de USD 1.46 mia. Il s’agit de la plus faible collecte depuis juin 2015, où les afflux nets s’étaient élevés à 882.99 mios. Ce résultat est également inférieur de 87.13% par rapport aux capitaux nets recueillis par les ETF et ETP européens en mars de l’année dernière. Malgré tout, les afflux de capitaux nets enregistrés par les fonds indiciels cotés européens restent

32

Mai 2018 · BANCO

AuM mars 2018

Parts de marché

(en USD mio)

(en %)

Afflux nets Afflux nets mar. 2018 YTD 2018 (en USD mio)

(en USD mio)

554’793

67.2%

1’534

22’646

186’452

22.6%

-380

3’459

62’443

7.6%

-43

1’236

9’139

1.1%

138

280

110

0.0%

9

-2

295

0.0%

38

-8

851

0.1%

16

72

3’827

0.5%

3

-156

4’438

0.5%

279

291

3’408

0.4%

-132

-415

825’756

100.0%

1’462

27’404

Source: www.ETFGI.com, avec des données provenant de promoteurs d’ETF/ETP, de Bourses, de déclarations réglementaires, de Thomson Reuters/Lipper, de Bloomberg et de sources officielles et données calculées par ETFGI.

positifs pour le 42e mois consécutif. Depuis le début de l’année 2018 jusqu’à fin mars, leur collecte nette s’est hissée à 27.4 mias, soit un montant inférieur à celui atteint sur la même période l’an dernier. Les ETF et ETP exposés aux marchés actions ont enregistré des afflux de capitaux à hauteur de USD 1.53 mia au cours du mois de mars (22.65 mias YTD, soit un peu plus que les 21.23 mias collectés sur la même période l’an dernier). Les produits offrant une exposition aux obligations ont, quant à eux, enregistré des sorties nettes de capitaux de l’ordre de USD 380.48

mios. YTD, le segment affiche toutefois des flux positifs, avec une collecte nette de 3.46 mias, ce qui reste néanmoins en dessous du montant de 7.82 mias collecté sur la même période l’an dernier. A la fin du mois de mars, l’industrie européenne des ETF et ETP comptait 2’302 ETF pour 7’515 cotations, par 65 promoteurs sur 26 places boursières dans 22 pays. Les actifs sous gestion totaux se montaient à USD 825.76 mias. La majorité des afflux nets sont revenus à 20 ETF, qui ont collecté à eux seuls USD 14.02 mias depuis le début de l’année.


Y’a pas que la finance dans la vie!

Sur le vif

BANCO va à la rencontre de ceux qui font l’industrie de l’asset management en Suisse et leur pose trois questions... (f)utiles!

photo © Daniel Balmat

10 minutes avec Marçal Decoppet BANCO devise sur le sens de la vie avec le nouveau gérant de la Fondation de prévoyance des Paroisses et Institutions Catholiques. Parcours Depuis juillet 2017, Marçal Decoppet assure la gestion de la Fondation de prévoyance des Paroisses et Institutions Catholiques, qui compte une cinquantaine d’affiliés et pèse près 176 millions de francs. Précédemment, il dirigeait depuis 2010 la Collective de Prévoyance Copré, dont la fortune a plus que triplé sous son mandat. Détenteur du diplôme fédéral d’expert en assurances sociales, Marçal Decoppet a débuté sa carrière auprès de La Suisse Assurances, avant de rejoindre Edipresse, dont il a géré la Fondation de prévoyance plusieurs années. Il a également dirigé le département prévoyance de la Fédération des Entreprises Romandes à Genève, ainsi que la CIEPP entre 2007 et 2009.

1

Après quel lièvre courez-vous en ce moment ? Ayant récem-

Je me replonge dans des actes de gestion qui me rappellent mes débuts. C’est passionnant, chronophage et instructif.

ment repris une petite caisse de pensions, je fais dans l’artisanat, je touche à tout et je me replonge dans des actes de gestion qui me rappellent mes débuts. C’est passionnant, chronophage et instructif, et me permettra de mettre à profit mes connaissances des grosses structures pour accélérer la professionnalisation de tous les secteurs. Je dégage aussi plus de temps pour retrouver un équilibre privé en faisant des activités avec mes proches.

2

Qu’est-ce qui vous changerait la vie ? Avoir

plus de temps pour moi et pour les autres afin de progresser sur le chemin de la vie, pouvoir prendre du recul, ne pas être dans l’immédiateté et la réactivité et devenir plus proactif en cultivant des projets pour l’avenir. Je souhaite aussi essayer de mieux comprendre la psychologie humaine afin d’entretenir des relations harmonieuses, découvrir les causes des situations conflictuelles, et pouvoir, surtout, après négociation, les résoudre.

3

Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été dans la prévoyance professionnelle? Ebéniste.

J’aurais aimé travailler le bois, échanger avec les clients, réaliser leurs souhaits et voir le fruit de mon travail utilisé pendant de nombreuses années. C’est parfois le problème du secteur tertiaire: on ne voit pas toujours le rendu final. Faire comprendre le rôle du 2e pilier dans la politique sociale est un défi, mais partager mes connaissances est un point commun entre mon travail actuel et l’ébéniste que j’aurais pu être.

BANCO · Mai 2018

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Dossier Actions Les 100 (toujours) plus grandes Grandes entreprises Selon PwC, la capitalisation boursière des 100 plus grandes entreprises mondiales a été plus que multipliée par deux depuis 2009. Au 31 mars 2017, elles pesaient à elles seules USD 17’438 mias. Les sociétés américaines sont à l’origine de 63% de cette valorisation, suivies – de loin – par les européennes (17%), puis les chinoises et hongkongaises (12%). Avec USD 655 mias de capitalisation, la Suisse se classe au 4e rang, grâce à Nestlé, Roche et Novartis. En termes de secteurs, la technologie (Apple, Alphabet, Microsoft…) se taille sans surprise la part du lion, avec 12 entreprises représentant USD 3’582 mias, juste devant la finance, où 21 sociétés valent collectivement USD 3’532 mias.

Concentration maximale Fonds actifs Pénalisés depuis des années par l’essor de la gestion passive et par leurs difficultés à délivrer des performances nettement supérieures à leurs benchmarks, les gérants de fonds actifs tentent de se réinventer. Selon une étude du cabinet Inalytics, basée sur l’analyse de 191 portefeuilles d’actions, ils tendent à réduire drastiquement leur nombre de positions. En moyenne, leur allocation est passée d’environ 150 titres à une petite soixantaine, entre 2009 et 2017. Les gérants comptent ainsi se distancer des indices en prenant davantage de paris ciblés, plus risqués, mais aussi potentiellement plus rémunérateurs.

Qui l’emporte vraiment? L’adage est bien connu: les placements en actions sont plus rémunérateurs que les produits “cash” non risqués. Ou pas… Dans une étude récente*, l’économiste Hendrik Bessembinder a comparé la performance des actions américaines avec celle des bons du Trésor depuis 1926. Conclusion: les actions sortent vainqueurs de ce match uniquement grâce à la surperformance de 4% des entreprises. Mieux valait donc avoir investi dans ces titres-là. Par ailleurs, à peine 42.6% des actions examinées sont parvenues à dégager un rendement similaire à celui des produits d’épargne sans risque à long terme. Certes, les actions conservent des avantages spécifiques (dividendes, plans de rachats d’actions…), mais les “treasuries” semblent finalement très bien se défendre en termes de rendements à long terme… Actions vs. T-BOnds

* Do Stocks Outperform Treasury Bills?, Journal of Financial Economics

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Mai 2018 · BANCO



Dossier Actions

Petites, mais pas Risquées, mais potentiellement performantes, les petites capitalisations bénéficient d’une association bien pensée avec des moyennes valeurs au sein du portefeuille.

A

près plusieurs années consécutives de hausse, et suite à un premier trimestre difficile, les valorisations des actions américaines restent sous haute surveillance. Dans cet environnement boursier complexe, les petites et moyennes capitalisations comportent des avantages pour les investisseurs en quête de valorisations attrayantes et d’un solide potentiel de rendement. En 2016, celles-ci ont enregistré de moins bonnes performances que les grandes valeurs et se négocient désormais à un prix plus intéressant. A la fin du mois de mars, le Russell 2000 affichait en effet une décote de 8% par rapport aux indices équivalents dans le domaine des grandes capitalisations – sur la base d’une mesure composite de la valorisation. Dans une certaine mesure, ces valorisations traduisent les inquiétudes des investisseurs vis-à-vis des petites valeurs. Quel impact la manne fiscale issue des réformes menées par le Président Trump aura-t-elle sur le résultat net de ces entreprises? Les bénéfices des plus cycliques d’entre elles seront-ils durables? Si cette perplexité est justifiée, le contexte actuel est également propice aux approches bottom-up – basées sur des recherches de fond – dont l’objectif est d’exploiter les qualités que les petites capitalisations ont démontré depuis plusieurs décennies.

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Mai 2018 · BANCO


James MacGregor Chief Investment Officer, US Small and Mid Cap Value Equities AllianceBernstein

trop Combinaison gagnante Nos recherches montrent qu’entre 1945 et septembre 2017, les petites valeurs ont surperformé les grandes capitalisations de 150 points de base – non sans afficher une plus grande volatilité. Dans la conjoncture actuelle, précisément marquée par un retour de la volatilité, il fait particulièrement sens de combiner des petites et des moyennes capitalisations au sein d’un portefeuille. Ces actions, dont l’indice de référence est le Russell 2500, offrent une exposition aux risques et rendements élevés qui caractérisent les petites capitalisations, tout en apportant la stabilité qui caractérise les entreprises moyennes. Depuis 30 ans, le Russell 2500 l’emporte sur les indices d’actions

à petite ou grande capitalisation, tout en affichant une plus faible volatilité. Il démontre donc les qualités de ses actions sous-jacentes, parmi lesquelles une capacité à générer une bonne rentabilité, sans que cela ne pèse trop lourdement sur la croissance.

Avantage aux fins analystes Les analystes sont en général peu nombreux à travailler sur les petites entreprises. De ce fait, celles-ci sont souvent moins bien comprises par les investisseurs et rarement négociées à leur juste valeur. En moyenne, sept analystes travaillent sur chacune des actions composant l’indice Russell 2500, soit deux fois moins que sur les grandes capitalisations

Comparatif des fondamentaux des actions Russell 2000

Russell 2500

Nombre d’actions

2’010

499

Entreprises rentables

69.8%

90.6%

Rendement des fonds propres

6.4%

10.2%

Marge d’exploitation médiane

8.7%

13.3%

Croissance prévisionnelle à long terme

13.0%

10.0%

Données au 30 juin 2017 (date de la dernière reconstitution des indices Russell)

Source: FactSet, Russell Investments et AllianceBernstein (AB)

Les bénéfices de l’alliage small & mid caps

du Russell 1000. Les estimations de bénéfices sont donc bien plus disparates et les gérants actifs qui mènent leurs propres recherches sur les actions small & mid caps – et qui visent juste – ont donc des gains intéressants à réaliser. Le fait que ce marché soit un terrain de recherche peu pratiqué par les analystes explique en partie les bonnes performances du quartile supérieur des gérants actifs spécialisés dans ces type d’actions. Sur la période de 10 ans qui s’est terminée au mois de septembre 2017, ces derniers ont battu leur indice de référence de 50 points de base, faisant mieux que leurs homologues spécialisés dans les grandes capitalisations. L’univers des petites et moyennes valeurs est d’autant plus risqué qu’il est peu étudié et que l’on observe, en conséquence, une forte dispersion des estimations de bénéfices. Les plus fins analystes en tireront probablement des profits conséquents, mais les autres courront davantage de risques. L’avenir nous réserve sans doute une baisse des rendements et une intensification des incertitudes. Dans ce contexte, les small & mid caps US devraient devenir une composante importante d’une allocation en actions. Elles pourraient en effet permettre aux investisseurs de capter le potentiel de rendement des petites valeurs, tout en atténuant le risque inhérent à ce segment.

BANCO · Mai 2018

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SHAREDTHINKING Les marchés peuvent surprendre: soyez prêt à vous adapter

On peut être submergé par l’information: analysez les données rigoureusement

Les fonds passifs peuvent être déséquilibrés: évitez le risque de concentration

LA LEÇON D'HUMILITÉ DU MARCHÉ Dr Ian Heslop, responsable des actions mondiales, explique que le marché nous apprend à faire preuve d’humilité. Les bonnes nouvelles peuvent être mauvaises pour les marchés Emplois non agricoles aux Etats-Unis, variation mensuelle: ( ) en hausse ( ) en baisse Indice S&P 500

Janvier 2017

Mars 2018

Les données économiques positives ( ) des Etats-Unis ont été loin de bénéficier aux actions au début de février 2018.

Source: Bloomberg, Département du Travail des Etats-Unis, au 8 mars 2018.

L

es marchés donnent aux investisseurs une leçon d’humilité. On découvre, après en avoir fait la triste expérience, que nombre des axiomes auxquels on se référait dans les premières années de sa carrière d’investisseur ne sont en fait pas si solides qu’on le croyait. Prenons par exemple l’hypothèse que les économies fortes favorisent la hausse des prix des actions. Début février, après une période prolongée de calme et de hausse des marchés, les bonnes nouvelles données sur l’économie américaine se sont révélées loin d’être bonnes pour les actions (cf. graphique ci-dessus). Interprétées comme inflationnistes et susceptibles de forcer un rythme plus rapide de relèvement des taux d’intérêt, les

DOMINIK ISSLER

@

bonnes données ont entraîné une mauvaise chute des actions. L’histoire est jonchée d’exemples de réactions surprenantes du marché. Ceux-ci incluent le référendum en faveur du Brexit au Royaume-Uni en juin 2016 et l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis en novembre 2016: des événements aussi indésirables qu’inattendus pour beaucoup, qui ont cependant suscité dans les deux cas une réaction favorable des marchés. Comme l’a dit le grand physicien Niels Bohr: «Les prévisions sont très difficiles, surtout pour l’avenir». La gestion passive n’est pas la terre promise. Le scepticisme quant à la capacité des gérants actifs à prévoir

dominik.issler@omglobalinvestors.com

Veuillez noter que les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur des investissements et les revenus qu’ils produisent peuvent fluctuer à la hausse comme à la baisse, et les investisseurs peuvent perdre la totalité de leur investissement initial. Les variations des taux de change peuvent faire augmenter ou diminuer la valeur des investissements réalisés dans d’autres devises. Le présent document est publié par Old Mutual Global Investors (UK) Limited. Old Mutual Global Investors est l’appellation commerciale d’Old Mutual Global Investors (UK) Limited et d’Old Mutual Investment Management Limited. Old Mutual Global Investors (UK) Limited, Millennium Bridge House, 2 Lambeth Hill, London EC4P 4WR. Sociétés agréées et réglementées par la Financial Conduct Authority. Membre de l’IA. Nous vous conseillons de faire preuve de prudence par rapport à l’offre. Si vous avez des doutes à propos du contenu de ce document, il vous est recommandé de demander conseil à des professionnels indépendants. La présente communication est uniquement informative et ne constitue pas une promotion financière (au sens du Financial Services and Markets Act 2000) ni un autre conseil financier, professionnel ou d’investissement, de quelque façon que ce soit. Aucun élément de ce document ne constitue une recommandation adaptée ou appropriée à la situation personnelle de son destinataire ni ne s’apparente à une recommandation personnelle, quelle qu’elle soit. Il est distribué uniquement à titre


Dr Ian Heslop Responsable des actions mondiales

Ian gère une gamme de hedge funds, de fonds de détail et de mandats distincts, y compris des fonds neutres au marché et adoptant des positions longues. Ian a plus de 20 ans d’expérience dans l’investissement et l’équipe a remporté de nombreux prix pour ses

fonds. Il est titulaire d’une maîtrise en chimie de l’Université d’Oxford et d’un doctorat en chimie médicinale de l’Université d’Édimbourg. Il est membre de la Society of Investment Professionals.

Un index déséquilibré Nasdaq Composite par capitalisation boursière (USD)

10 titres représentent pas moins de

et ab Al ph

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le

37,5 %

Excès d'information. Un autre problème rencontré par les gérants actifs traditionnels est de savoir comment faire face au déluge d'informations disponibles sur des milliers de titres. La plupart du temps, ils ont recours à un processus de filtrage, qui consiste à ignorer les vastes pans de leur univers d'investissement qui ne satisfont pas à un critère d'investissement donné – parfois assez simpliste.

de sa capitalisation boursière

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Microsoft Faceboo k

Au lieu de filtrer, nous essayons d'augmenter nos opportunités en analysant chaque action de notre univers d'investissement.

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Inte Cis l C co Pe omc ps as iC t o

Univers entièrement modélisé

Source: Bloomberg, au 6 mars 2018.

l’évolution des marchés a conduit de plus en plus d’investisseurs à se tourner vers la gestion passive. La désillusion par rapport à la gestion active traditionnelle est compréhensible, étant donné la performance inférieure à l’indice de référence de nombreux fonds actifs américains. Cependant, la gestion passive n’est pas pour autant la terre promise. L’insistance dogmatique sur l’hypothèse de l’efficience du marché (qui prétend que les prix reflètent toujours parfaitement toutes les informations disponibles – dans ce cas, pourquoi même essayer de battre l’indice?) est de plus en plus insoutenable. Très en vogue, le champ d’études de la finance comportementale accumule les preuves contre elle. Affichant

in

OLD MUTUAL GLOBAL INVESTORS

des comportements tels que le comportement grégaire et la prise de risques, les investisseurs font assujettis à des biais tels que la généralisation et la formulation. La conséquence est claire: dans le monde réel, les prix sont loin d’être rationnels. Les observateurs perspicaces de la nature humaine en avaient conscience avant que la théorie n’apparaisse. En pratique, la gestion passive peut exposer les investisseurs à la concentration des actions et aux biais. L’indice Nasdaq Composite compte plus de 2 500 titres. Cela signifie-t-il qu’il est bien diversifié? Ses 10 plus grandes valeurs représentent 37,5% de sa capitalisation boursière: déséquilibré, peu diversifié.

@OMGI

informatif, ne constitue pas une publicité et ne doit pas être interprété comme une sollicitation ou une offre d’achat ou de vente de titres ou d’instruments financiers connexes dans quelque juridiction que ce soit. Aucune représentation ou garantie, expresse ou implicite, n’est fournie en ce qui concerne l’exactitude, l’exhaustivité ou la fiabilité des informations contenues dans le présent document, qui ne vise pas à fournir un relevé ou un résumé complet des titres, marchés ou événements mentionnés dans le document. Les opinions exprimées dans le présent document sont susceptibles d’être modifiées sans préavis et peuvent différer de, ou contredire des, opinions exprimées par d’autres domaines ou groupes d’activités d’Old Mutual Global Investors résultant de l’utilisation d’hypothèses et de critères différents. Ce document s’adresse uniquement aux professionnels de l’investissement et ne devrait pas être utilisé par des investisseurs privés. OMGI 04/18/0023

Objectivité rigoureuse

Notre approche consiste à utiliser un processus d’investissement diversifié, granulaire, efficace et adaptatif, que nous affinons et améliorons en permanence. Nous croyons en une exposition hétérogène sur l’ensemble des secteurs, des titres et des styles. Selon nous, il est essentiel d’actualiser quotidiennement la thèse d’investissement de chaque titre, et nous avons ainsi élaboré une plateforme robuste capable de traiter de gros volumes de données. Il n’y a pas de solution miracle, seulement une amélioration progressive et durement gagnée. Nous estimons qu’il est important de savoir réagir aux.

OMGLOBALINVESTORS.COM


Dossier Actions

Les dividendes en Comment la remontée des taux affecte-t-elle les stratégies axées sur les actions à haut dividendes? Il y a plus d’un scénario possible, mais la confiance est de mise.

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Mai 2018 · BANCO

E

n cas de hausse des taux, l’on peut légitimement s’interroger sur l’avenir des performances des fonds à hauts dividendes. Avant d’aborder cette question, il est néanmoins utile de revenir sur trois notions fondamentales. D’abord, le dividende est en quelque sorte l’instrument de communication de l’entreprise. Si la part du résultat versé sous forme de dividende est constante, alors la masse de ce dernier croit avec le résultat. En revanche, si le résultat net baisse, l’entreprise peut choisir d’augmenter son taux de distribution pour maintenir le montant du dividende. Deuxième notion importante: un taux de dividende se limite à un ratio dividende divisé par un prix. Un taux de dividende est élevé, soit parce que le dividende est effectivement important, soit parce que le prix est faible. Enfin, pour un actionnaire minoritaire, le prix d’une action peut se définir comme l’actualisation des dividendes futurs. Ce prix est donc fonction, d’une part, de l’évolution de la chronique de dividendes (le prix s’apprécie lorsque les dividendes futurs augmentent), mais aussi du taux d’actualisation de cette série. Si le taux d’actualisation augmente, du fait notamment de la hausse des taux et de la prime de risque demandée par l’investisseur, le prix de l’action sera plus faible. Inversement, si

le taux d’actualisation diminue, le prix de l’action sera plus élevé.

Deux hypothèses En réalité, analyser quel sera l’impact de la hausse des taux sur les actions à haut dividende revient à prédire quel taux de croissance, celui des dividendes ou celui des taux d’actualisation, sera le plus important. Ou encore, pour quelles raisons les taux vont-ils monter et quels en seront les impacts sur les résultats des entreprises. Deux hypothèses peuvent être explorées. La première est que la croissance accélère, générant une faible inflation. Les résultats nominaux des entreprises augmentent et avec eux les dividendes distribués. Simultanément, une politique de normalisation correctement anticipée par les investisseurs et contrôlée par la BCE fera augmenter modérément les taux. Dans ce contexte, la hausse des dividendes l’emportera sur la hausse des taux d’actualisation, la stratégie continuera de surperformer. Le deuxième scénario possible est celui de la stagflation. La croissance stagne, voire ralentit, mais l’inflation repart. Les dividendes se stabilisent, voire diminuent, et les taux d’actualisation remontent. Nous sommes alors dans une mauvaise configuration pour la stratégie à haut dividendes, qui se retrouve prise en ciseau. Dans ce cas de


Eric Labbé CFA, Gérant actions européennes CPR AM

dépit des taux figure, il conviendra de se concentrer sur les modèles d’affaires défensifs, à savoir sur des entreprises dont les revenus sont indexés sur l’inflation, ce qui est le cas de beaucoup de métiers de concession (concessions aéroportuaires, par exemple), ou sur des entreprises ayant un solide pouvoir de fixation des prix. L’analyse de l’activité propre à chaque entreprise et l’utilisation des filtres de qualité bilancielle permettent d’orienter positivement la sélection de titres.

Frontière physique A long terme, le succès de la stratégie va dépendre de la “frontière physique”, où le taux de rendement des actions à hauts dividendes est égal aux taux

de rendement des indices obligataires investment grade. En effet, à notation et rendement identiques, l’investisseur rationnel préférera l’actif ayant la plus faible volatilité. Le taux de rendement des indices investment grade est aujourd’hui à 0.90% après avoir connu un plus bas à 0.54%. Nous sommes donc encore très loin des rendements à plus de 5% qu’il est possible de dégager sur les actions à hauts dividendes ayant une notation équivalente. Enfin, l’hypothèse privilégiée est celle d’une remontée graduelle des taux pour cause de croissance légèrement inflationniste, ce qui devrait permettre d’être confiant sur la continuité des flux de dividendes.

evolution des taux etat 10 ans et du rendement en zone Euro 10 8 6

0 -2 -4

Taux dividendes MSCI EMU Taux Etat 10 ans Allemagne Taux Etat - Taux de dividendes

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Source: CPR AM et Datastream - fin mars 2018.

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Dossier Actions

GAFA, les technos aux Après avoir longtemps été la coqueluche des investisseurs, les poids lourds technologiques

L

es récents déboires d’Apple, Snapchat, Tesla et Facebook ont mis en évidence les failles technologiques, opérationnelles et réputationelles de ces colosses – immédiatement sanctionnées

en Bourse. Si chaque entreprise fait face à des ennuis différents, c’est bel et bien le cœur de leurs activités qui a été touché à chaque fois. Sur ce point, il est bien sûr frappant de constater qu’une entreprise comme Facebook n’a perdu que très

Daniel L. Pellet Analyste Média, Technologie, Télécommunications

Les GAFA font face à un environnement difficile constitué d’éléments politiques (fiscalité de ces géants) et réglementaires (protection des données, scandale Facebook). Leur modèle économique repose en partie sur le big data et sur les revenus de la publicité (Facebook et Google engloutissent la plus grande partie du gâteau publicitaire numérique mondial). Le nerf de la guerre se trouve dans les données personnelles des utilisateurs. La prise de conscience du manque de protection des données se fait progressivement: en Europe, le Règlement Général Européen sur la Protection des Données (RGPD) entrera en vigueur en mai 2018. Une plus grande surveillance réglementaire et une fiscalité plus lourde vont certes peser sur la croissance des affaires des GAFA. Toutefois, ils n’ont pour l’heure pas de réels concurrents et l’on voit mal les annonceurs se passer totalement d’un accès à la masse des utilisateurs de ces géants. L’impact nous semble donc devoir être limité.

C’est le cœur de leurs activités qui a été touché à chaque fois.

peu d’utilisateurs suite au scandale de Cambridge Analytica. Reste qu’il est permis de douter de la fidélité absolue de la clientèle à long terme – cette capacité de résilience n’attendant peut-être qu’une alternative offerte par un concurrent

JacquesAurélien Marcireau Gérant du fonds Edmond de Rothschild Fund Big Data

Bordier & Cie

Les GAFA n’ont pas de réels concurrents et l’on voit mal les annonceurs se détourner des utilisateurs de ces géants.

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Mai 2018 · BANCO

Tentons une analogie entre la technologie et la mythologie: il faudrait davantage parler de talon d’Achille que de pieds d’argile. Les faiblesses mises en exergue ces dernières semaines ne doivent pas masquer l’extrême robustesse des modèles d’activité respectifs des géants technologiques. Il existe une ligne de démarcation invisible entre ces leaders américains. D’un côté, Facebook, Google, Microsoft ou encore Apple génèrent une trésorerie nettement positive et peuvent affronter un environnement difficile. Inversement, Tesla, Amazon ou encore Uber misent tout sur la vélocité de leur expansion, quitte à avoir une génération de cash négative. Dans l’adversité, la première catégorie d’acteurs fera preuve d’une capacité à résister nettement plus élevée. En attendant, il n’y a pas vraiment de nouvel enfant terrible pour remplacer ceux de l’Internet. A cet égard, le secteur de la santé reste à de nombreux égards le vivier le plus prometteur selon nous. EDRAM

Il n’y a pas vraiment de nouvel enfant terrible pour remplacer ceux de l’Internet.


pieds d’argile? commencent à leur donner des sueurs froides. pour s’effriter. Les GAFA sont-ils vraiment à toute épreuve? D’autant que, parallèlement à cela, les géants du numérique font face à une pression réglementaire et fiscale grandissante. Si les vélléités de l’UE sur ce plan-là semblent avoir

été momentanément freinées par les menaces du Président américain de taxer lourdement l’acier et l’aluminium européens, on ne peut s’empêcher de s’inquiéter de la fragilité de ces entreprises et de leur modèle d’affaires.

On ne peut que s’inquiéter de la fragilité de leur modèle d’affaires.

D’où une question subsidiaire: s’il fallait les remplacer en tant que moteurs des marchés, y aurait-il des prétendants sérieux? Nous avons partagé nos interrogations avec un pannel de six experts. Voici leurs réponses.

Sylvie Sejournet

Sundeep Gantori

Gérante du fonds Pictet-Digital

Economiste, Chief Investment Officer Wealth Management

Les technologies ont traversé une période difficile. Le scandale de Cambridge Analytica a fait la une. Avec l’entrée en vigueur, en mai, de la directive européenne sur la protection des données personnelles, l’ensemble du groupe de publicité en ligne est sous pression. Deux accidents impliquant les véhicules autonomes de Tesla et d’Uber n’ont pas amélioré le sentiment des investisseurs. Enfin, Donald Trump s’en est pris directement à Amazon dans une série de tweets critiquant ses pratiques fiscales et son utilisation de la poste américaine. Malgré tout, le secteur des technologies a terminé le trimestre en hausse de plus de 3%, faisant mieux que les actions mondiales, en retrait de près de 2%. Et il bénéficie encore d’un environnement de forte croissance. En effet, les opportunités commerciales de transformation numérique (estimées à USD 2’200 mias en 2019) devraient continuer de se développer, les produits et services devenant plus conviviaux, moins onéreux, plus efficaces et mieux dotés en fonctionnalités liées à l’intelligence artificielle.

Comme c’est souvent le cas, les manchettes initiales des journaux sont souvent plus alarmantes que le résultat final. Les inquiétudes qui touchent le secteur des technologies devraient bientôt s’estomper et l’ont devrait voir s’affirmer ses solides perspectives de croissance, dans le domaine du cloud, de l’e-commerce, de la publicité en ligne et de la cybersécurité. Parmi les opportunités du secteur, les sociétés de logiciels d’entreprises attirent toujours une forte demande. Outre les investissements pour accroître les gains de productivité, l’adoption du cloud computing devrait être un facteur déterminant, soutenant les prévisions de solide développement de la branche. Même si certains vents contraires ont soufflé sur le secteur des technologies, tout n’est pas négatif, car ses fondamentaux restent très sains. Outre la forte croissance du domaine des logiciels informatiques, on peut miser, à plus long terme, sur l’intelligence artificielle.

Pictet Asset Management

Le secteur des technologies a terminé le trimestre en hausse de plus de 3%, faisant mieux que les actions mondiales.

UBS

Outre la croissance du domaine des logiciels informatiques, on peut miser, à plus long terme, sur l’intelligence artificielle.

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Dossier Actions

GAFA, les technos aux pieds d’argile? (suite) Uwe Neumann

Co-head of Global Thematic Group

IS&P Equity Research, IT and Telecom Sector

Mirabaud Securities

Le récent revers des géants technologiques n’a – à notre avis – rien d’inhabituel. Ces huit dernières années, nous avons eu périodiquement une correction de l’ordre de 15 à 25%. Ces entreprises bénéficient toujours de la croissance structurelle de technologies clés qui perturbent les modèles traditionnels: intelligence artificielle, réalité virtuelle augmentée, cloud computing, etc. En raison de la numérisation, une croissance de 1% du PIB équivaut approximativement à une hausse de 2% des investissements en technologies de l’information. Les questions réglementaires et fiscales abordées dans les médias sont à notre avis gérables et ne sont pas vraiment nouvelles. Néanmoins, les défis à cet égard ont un peu augmenté et pourraient conduire à une pause temporaire de la tendance haussière. Pendant cette pause, les investisseurs pourraient trouver des sociétés de logiciels, de jeux ou d’équipements semiconducteurs plus attrayants.

Une grande partie de l’avantage compétitif des géants du numérique résidait dans la personnalisation à grande échelle de leurs services. Cela changera avec l’entrée en vigueur du Règlement Général Européen sur la Protection des Données (RGPD) le 25 mai prochain. Compte tenu des risques accrus liés à la protection de la vie privée, un certain nombre d’entreprises technologiques à forte capitalisation pourraient se trouver confrontées à des obstacles importants. En effet, les médias sociaux reposent avant tout sur la confiance. Or, Facebook – notamment – a eu des manquements en la matière et devrait être affecté par l’évolution des politiques de protection de la vie privée liant les plateformes et leurs utilisateurs finaux. Du fait de la diminution des données disponibles, les campagnes publicitaires seront moins ciblées et les services moins “sur mesure”. Le recours à la plateforme sera donc probablement amoindri, ce qui limitera la capacité à augmenter le tarif publicitaire.

Credit Suisse

Avec la numérisation, une croissance de 1% du PIB équivaut à une hausse de 2% des investissements en technologies IT.

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Neil Campling

Mai 2018 · BANCO

Facebook devrait être affecté par l’évolution des politiques de protection de la vie privée.


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Hedge Funds Corner

Le baromètre des

stratégies

positifs à fin janvier, il va de nouveau falloir pédaler pour être en mesure de réclamer des commissions de performance. Côté performances year-todate, il faut pourtant reconnaître que les hedge funds s’en sortent plutôt honorablement – pour l’instant du moins. Hormis les CTA et les long/short Japon (respectivement à -2.8% et -1.9%), les performances sont soit positives, soit très légèrement négatives. La chance de se faire apprécier pour leurs vertus de décorrélation est à portée de main des gérants de hedge funds. On leur souhaite de parvenir à relever le défi?

USD 3.215 trillions d’AuM Après avoir augmenté de près de USD 10 mias en 2017, les actifs sous gestion de l’industrie des hedge funds ont enregistré des entrées nettes de USD 1.1 mia au 1er trimestre (T) 2018, atteignant ainsi un total global de USD 3.215 trillions. Il s’agit du 4e T d’afflux positifs, la dernière sortie nette datant du 1er T 2017.

Source: HFR Global Hedge Fund Industry Report

A

u mois de mars, la tendance baissière des grands indices d’actions s’est confirmée. Et les hedge funds leur ont fort malheureusement emboîté le pas! Bien que dans une moindre mesure par rapport aux indices long only, l’ensemble des indices de stratégies a ainsi perdu des plumes, à l’exception des Fixed Income Asset Backed et des Equity Market Neutral, qui ont toutes deux terminé le mois à 0.4%. Evidemment, les high watermarks en ont pris pour leur grade: alors qu’ils étaient encore

FW =Fund Weighted, FoHF = Fund of Hedge Funds, RV = Relative Value, ED = Event Driven, EH = Equity Hedge, L/S = Long/Short, EM = Emerging Markets

2016 returns 2017 returns 10

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2018 04

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01

Performance 02

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YTD

-12M -24M

HWM

MSCI World TR Gross, USD S & P 500 TR BarCap Global Aggregate TR, USD Thomson Reuters/Jefferies CRB

HFRI Relative Value (Total) HFRI RV: CB Arbitrage HFRI RV: Fixed Income Corporate HFRI RV: Fixed Income Asset Backed HFRI Event Driven (Total) HFRI ED: Distressed/Restructuring HFRI ED: Merger Arbitrage HFRI Equity Hedge (Total) HFRI EH: Quantitative Directional HFRI Equity Market Neutral Eurekahedge L/S North America Eurekahedge L/S Europe Eurekahedge L/S Japan Eurekahedge L/S Asia ex-Japan HFRI Macro (Total) Newedge CTA HFRI Emerging Markets (Total) HFRI EM: Asia ex-Japan Comment lire le tableau: sur chaque ligne, le code couleur indique les meilleures et les pires performances d’un indice sur les 24 derniers YTD: année en cours jusqu’à la date des données mois. Le but est de souligner l’ampleur des performances, ainsi que la corrélation de performances extrêmes. Pour les colonnes «YTD», «12M» HWM: high watermark (performance nécessaire à recouvrer la VNI au-dessus et «24M» (12 et 24 derniers mois), le code couleur est appliqué verticalement, afin d’illustrer les performances entre l’ensemble des indices. de laquelle une commission de performance peut être prélevée)

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Mai 2018 · BANCO

Source: Ineichen Research and Management AG www.ineichen-rm.com

HFRI FW Composite HFRI FoHF Composite HFRI RV Multi Strategy


Net & (moins) Net

La fausse bonne idée Cryptomonnaies Et dire que Long Island Iced Tea et Kodak pensaient tenir la solution miracle pour reconquérir les investisseurs: capitaliser sur l’engouement pour les cryptomonnaies (BANCO n°115). Il y a à peine quelques mois, le producteur de boissons se renommait Long Blockchain et le spécialiste photo annonçait la création de sa propre devise virtuelle. Conséquence: leurs cours de Bourse s’étaient envolés de, respectivement, 300% et 125%. Mais l’euphorie est vite retombée. Tardant à émettre son fameux “coin”, Kodak a vu sa capitalisation retomber à son niveau de l’automne 2017, et celle de Long Blockchain s’est tellement réduite que la société ne pèse plus assez lourd pour remplir les critères de cotation du Nasdaq, dont il va donc être exclu.

Obésité risquée Géants technologiques Les récents déboires de Facebook ont, une nouvelle fois, mis en lumière les valorisations stratosphériques des géants de l’Internet. Selon AllianceBernstein, à fin février, l’entreprise de Mark Zuckerberg, Alphabet (maison-mère de Google) et Apple pesaient à elles trois USD 2’050 mias en Bourse. Autrement dit, leur valorisation dépassait les USD 1’830 mias des 40 entreprises du CAC 40 en France, et les USD 1’410 mias des 30 sociétés du DAX en Allemagne. Cette concentration de valeur est telle que chaque mouvement de 1% de l’action Apple fait bouger pas moins de USD 9 mias sur les marchés. De quoi se demander si les géants technologiques ne méritent pas, à l’instar des grandes banques, le label “too big to fail”.

Eldorado valaisan Jusqu’à la fin du XIXe siècle, les chercheurs d’or se ruaient à Gondo dans l’espoir de faire fortune en extrayant du métal jaune de ses mines. Aujourd’hui, le minuscule village valaisan attire de nouveaux chasseurs de trésors: les mineurs de cryptomonnaies. La société Alpine Mining y a en effet installé ses serveurs afin de valider en continu des transactions en devises virtuelles. Un choix qui s’explique par les caractéristiques de la région: l’électricité y est très bon marché et le climat d’altitude est favorable au refroidissement des machines. L’initiative semble bel et bien en passe de revitaliser la commune d’une cinquantaine d’habitants: une dizaine d’autres entreprises souhaiteraient désormais s’y installer. Blockchain

BANCO · Mai 2018

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