PFE-R.Lapostolle

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UN ESPACE POUR LA CONCEPTION ET LA COMMUNICATION DU GRAND PARIS

PLATEFORME(S)



PROJET DE FIN D’ÉTUDES ENCADRÉ PAR JEAN MAGERAND, CLAIRE BAILLY ET CHRIS YOUNÈS, PRÉSENTÉ LE 9.07.2013. OBTENU AVEC MENTION RECHERCHE ET FÉLICITATIONS DU JURY.



LES OBJECTIFS

La réalité augmentée Le Grand Paris Les Enjeux

LE SITE

Situation Rapport aux enjeux

GENESE DU PROJET

Référence du flocon Développement du projet

PLATEFORMES PHYSIQUES

Description générale Le programme

PLATEFORMES VIRTUELLES

Organisation du réseau Parcours d’un projet

VISITE DU PROJET

Salle de conférence Espace public expérimental Promenade plantée Café/Restaurant Passage Salle d’immersion Plateforme Coupes Vue extérieure


LES OBJECTIFS

Ce projet est la mise en application des recherches réalisées dans mon mémoire et lors de mon parcours recherche. La complémentarité du travail théorique de mémoire et du travail pratique de projet était une de mes premières volontés. Le mémoire réalisé depuis le semestre 8 m’a permis de comprendre les enjeux et les termes du projet pour ensuite en définir les bases théoriques. L’objet de mon travail de mémoire était l’architecture de l’ère numérique et plus précisément quelle architecture peut émerger du phénomène de réalité augmentée. L’analyse des nouveaux comportements entrainés par l’émergence des technologies numériques m’a permis de faire ressortir les enjeux et les grandes notions que cette révolution implique. La relation entre virtuel et réel illustre le fait que ce virtuel fait partie de notre réalité d’aujourd’hui. De cette relation entre virtuel et réel naît le concept de réalité augmentée. C’est selon moi cette part de l’ère numérique qui doit faire l’objet d’une théorisation architecturale. C’est ici que l’architecture a un rôle à jouer, puisque la réalité augmentée ne peut exister que par des interfaces entre réalité physique et réalité virtuelle. L’architecture doit créer ces interfaces mais aussi les intégrer dans un triptyque les unissant à la réalité physique et à la réalité virtuelle, pour créer une nouvelle pensée de l’espace de l’ère numérique. Jusqu’à aujourd’hui la fabrication de la réalité augmentée est cantonnée à des objets rapportés qui souffrent toujours de l’inadaptabilité des lieux dans lesquels ils sont. Les outils utilisés aujourd’hui pour réaliser cette interface par la grande majorité des utilisateurs comme les claviers ou les écrans restent une limite au développement de la réalité augmentée. C’est par l’architecture que cette interface doit prendre forme.

RÉALITÉ PHYSIQUE

RÉALITÉ VIRTUELLE

UN ESPACE D’EXPRESSION POUR L’ARCHITECTURE


En utilisant ces éléments j’ai décidé d’utiliser comme prétexte l’un des projets les plus importants en France actuellement, le Grand Paris. Le rayonnement et l’ampleur du projet me permettent de réaliser un projet manifeste sur les nouvelles façons d’appréhender l’architecture. La réalisation d’un lieu dédié à la conception et la communication des projets du Grand Paris a pour but de mettre en lumière les projets réalisés et d’impliquer les habitants dans leur création. Mais l’exposition ne doit pas se limiter au projet comme objet fini, le processus de création du projet doit faire l’objet de la même visibilité. Ma volonté était alors de réaliser un projet où je puisse intégrer le plus grand nombre de sujets évoqués dans mon mémoire. Parmi les plus importants, la création d’un triptyque de réalité augmentée en concevant un programme intégrant un projet d’architecture physique et un espace de réalité virtuelle m’obligeant à créer une architecture permettant la meilleure interface entre ces deux espaces. L’autre objectif est de pouvoir utiliser la double possibilité qu’engendre la création d’un réseau, en intégrant un réseau participatif et un réseau de présentation. Le réseau participatif permettrait d’impliquer les habitants dans la conception du projet. Le réseau de présentation permettrait de présenter le projet en utilisant les éléments de la réalité augmentée. Ce projet est donc un espace de conception et de communication autour du Grand Paris. La partie de conception met en place des ateliers physiques et numériques reliés autour d’une des plateformes du réseau virtuel. Les projets présentés sous forme d’exposition font partie d’une autre plateforme. Cet espace envisage de développer les projets à l’aide d’une plateforme de participation puis de les présenter au public dans le même lieu afin d’exposer autant le projet que son processus. En réalisant ce projet, j’ai pu constater l’importance de considérer chaque niveau de l’architecture de la réalité augmentée. INTERFACE

ESPACE VIRTUEL TRIPTYQUE DE LA RÉALITÉ AUGMENTÉE

ESPACE PHYSIQUE


M

M

RER

LE SITE


Le projet se situe au Sud-Ouest de Paris à la limite entre le XVe et le XVIe arrondissement sur l’Île aux Cygnes. Cette île divise la Seine en deux parties quasiment égales entre la Tour Eiffel et la Maison de Radio France. Le site est desservi par deux ponts à chacune de ses extrémités, le pont de Bir-Hakeim au Nord et le pont de Grenelle au Sud. L’île est initialement une digue créée en 1827 comme un élément du port fluvial de Grenelle. Elle a été réaménagée en promenade plantée en 1878. L’aménagement est assez sommaire, deux rangées d’arbres et quelques bancs. En 1937 elle accueille déjà un projet architectural lors de l’exposition spécialisée, le pavillon de la France d’Outre mer. L’île possède aussi d’autres points spécifiques. Elle accueille à son extrémité Sud-Ouest une réplique de la Statue de la Liberté de New-York réalisée par Frédéric-Auguste Bartholdi. Initialement implantée sur la Place des Etats-Unis elle a ensuite été déplacée sur la pointe Nord-Est de l’île avant d’être finalement installée à son emplacement d’aujourd’hui en 1937. L’île est également traversée par un troisième pont, le pont Rouelle supportant la ligne C du RER. De par sa proximité avec certains des plus importants sites touristiques de la ville, la volonté d’exposer au grand jour les projets du Grand Paris semble remplie. L’île est visible depuis les deux berges de la Seine à proximité et depuis les étages de la Tour Eiffel. Son exposition est donc idéale. Sa morphologie particulière oblige également à penser l’espace en termes de circulation et de déambulation. L’île longue de 890 mètres, large de 11 mètres et accessible uniquement par ses extrémités implique la réflexion sur un espace public dédié à la circulation. De plus cette morphologie et ces accès créent deux niveaux de lecture du site bien distincts, de très loin et de l’intérieur. Ce travail sur l’espace public est essentiel dans le projet, tant dans sa dimension architecturale qu’au niveau du réseau (l’espace public du virtuel). Le projet doit donc avant tout se comporter comme un espace de déambulation, dans la longueur.


NOYAU DE CONDENSATION

CONDITIONS MILIEU 1

CRISTAUX 5 FORMES

CONDITIONS MILIEU 2

GENESE DU PROJET : LE FLOCON

VAPEUR D’EAU

Air froid et humide OBJET 1

OBJET 2

ASSEMBLAGE FINAL

FLOCON

Air chaud et humide Air chaud et sec

L’exemple du flocon choisi pour ce projet ne doit pas être considéré comme une influence formelle. J’ai utilisé le flocon comme référence de processus de création. J’ai choisi d’analyser le déroulement de la formation, de la cristallisation d’un flocon pour pouvoir réutiliser ce processus dans le développement de mon projet. Le flocon se forme à partir de trois éléments présents dans les nuages. Ces trois éléments se cristallisent pour former 5 types de bases possibles. Ces 5 bases tombent ensuite vers le sol. Lors de leur chute, elles passent par 3 milieux différents qui entrainent à chacun d’eux des assemblages et des divisions pour former le flocon final.

Le choix d’un élément naturel à la géométrie très marquée peut parfois être un écueil si il est copié littéralement. J’ai donc choisi de limiter mon étude géométrique du flocon pour en tirer un élément essentiel. Lors de leurs assemblages les cristaux répondent toujours au même processus. Les cristaux plus fins s’amassent toujours autour des cristaux plus gros. Ces assemblages se réalisent selon une seule règle : les éléments s’unissent par un angle de 60°. J’ai choisi de respecter cette règle d’assemblage avec mes éléments de programme.

60°

60°


ARCHITECTURE

PROJETS

(RÉALITÉ PHYSIQUE)

(RÉALITÉ VIRTUELLE)

INTERFACE

N IPA TIO TIC PA R

IPA TIO TIC PA R

ATELIERS

ATELIERS

ENSEMBLE PHYSIQUE

ENSEMBLE VIRTUEL

GREFFAGE AU SITE

RÉORGANISATION SELON LA GÉOMETRIE DU FLOCON

N

RÉSEAU

TIO TA EN ÉS PR

ESPACE PUBLIC

N

TIO TA EN ÉS PR

N

ATELIERS PARTICIPATION PRÉSENTATION ESPACE PUBLIC RÉSEAU

J’ai donc utilisé le même processus génératif pour mon projet. Les trois éléments de départ sont les éléments du triptyque de réalité augmentée présenté dans mon mémoire : l’architecture (la réalité physique), les projets conçus et présentés (la réalité virtuelle) et l’interface. L’association de ces trois éléments donne les principaux éléments de programme. Ces éléments de programme sont ensuite assemblés selon deux ensembles : un ensemble physique (aggloméré autour de l’espace public) et un ensemble virtuel (aggloméré autour du réseau). Ces ensembles sont finalement greffés au site puis réorganisés selon les règles géométriques du flocon.


PLATEFORMES PHYSIQUES

ELEVATION 1/5000째

PLAN MASSE 1/5000째


N

Le projet se développe comme une série de plateformes déployées aux limites de la promenade piétonne. Les plateformes créent différents niveaux puis croisent le site par des éléments ponctuels qui créent des passages couverts. Entre la bordure de la promenade et la limite intérieure de chaque plateforme sont disposés des murs. Ces murs semblent être le support des plateformes, mais leur lecture est plus complexe et différente selon que le visiteur se trouve à l’extérieur ou à l’intérieur du projet, mettant ainsi en valeur la double lecture du site. Ils sont aussi des façades médias où sont projetées des images sur leur face dirigée vers la Seine.


PLATEFORMES PHYSIQUES

PRÉSENTATION

PARTICIPATION

ATELIERS

ANNEXES

ESPACES PUBLICS


Les espaces de présentation sont disposés sur les plateformes. Ce sont des salles fermées recouvertes d’écrans diffusant de la même manière des projets au public. Une table est placée au centre de la pièce pour permettre d’accéder au réseau et de choisir le projet présenté. De plus petits dispositifs sont disséminés le long de la promenade, des boxhead. Ces boites individuelles permettent également de visiter virtuellement un projet. Les visiteurs entrent leur tête à l’intérieur de ce cube et les rotations de leur tête dirigent la visite et les points de vue transmis sur les écrans. D’autres espaces, des passages, sont des espaces de présentation tapissés d’écrans situés aux points de rencontre avec les plateformes et la promenade plantée.

Les mêmes dispositifs sont utilisés pour les espaces de participation qui présentent des projets en cours d’élaboration. Le but de ces espaces est de présenter les projets avant leur achèvement pour susciter des réactions du public (qui peut ensuite déposer des idées et des remarques sur la plateforme internet ou participer aux workshops).

Les ateliers accueillant les workshops sont disposés sur les plateformes le long du site. Ils permettent aux architectes d’organiser des rencontres et des travaux en équipes mais aussi de gérer l’ensemble du site et du réseau.

Des annexes ont pour de proposer une diversification du programme comme une salle de conférence, un restaurant ou un embarcadère pour les péniches.

L’espace public continue à structurer le projet comme il le fait sur le site aujourd’hui. La promenade est divisée en deux éléments : les plateformes et la promenade plantée.


PLATEFORMES VIRTUELLES

ATELIERS ATELIERS VIRTUELS SITE INTERNET

PRESENTATION

BOXHEAD

PASSAGES

PARTICIPATION

IMMERSION

BOXHEAD

IMMERSION

L’ensemble du réseau est géré par les ateliers. Le réseau se divise en trois plateformes à travers lesquelles les projets sont accessibles selon leur état d’avancement. Les ateliers organisent la conception des projets tant dans la réalité physique que sur des plateformes virtuelles. Les ateliers diffusent aussi les projets sur les plateformes de participation et de présentation selon leur avancement.


PREMIÈRE CONCEPTION

ATELIERS

ATELIERS VIRTUELS

PARTICIPATION IMMERSION

RÉACTIONS

BOXHEAD

DEUXIÈME CONCEPTION

SITE INTERNET

ATELIERS

PRESENTATION

IMMERSION

BOXHEAD

PASSAGES

Pour mieux comprendre l’organisation du réseau, nous pouvons étudier le parcours d’un projet à l’intérieur du réseau lors de sa conception. Le projet est tout d’abord étudié dans les ateliers pour arriver à l’établissement de pré-requis indispensable et une première conception. Cette première esquisse est ensuite diffusée dans les espaces de participation pour une première présentation au public qui peut ensuite réagir sur internet ou participer aux workshops. Les réactions réunies servent alors à la conception du projet final qui se veut être la synthèse des réactions recueillies. Le projet terminé est alors diffusé dans les espaces de présentation avant sa réalisation.


VISISTE DU PROJET PLAN MASSE 1/2500째



SALLE DE CONFERENCE

PLAN 1/200° BUREAUX

SALLE DE CONFÉRENCE

ENTREE

LOCAL TECHNIQUE


La salle de conférence se situe à l’extrémité Sud-Ouest du site. Elle permet de fermer la géométrie de l’ensemble du projet. Elle est accessible par le pont de Grenelle et par une passerelle émergeant des plateformes et arrivant à son toit. Cette salle de conférence permet d’accueillir des présentations officielles de projets ou de grands workshops. Elle peut aussi servir d’espace de conférence pour d’autres évènements que ceux liés au Grand Paris.


ESPACE PUBLIC EXPERIMENTAL


La sous-face de la salle de conférence s’installe dans le prolongement de la sous-face du pont de Grenelle. L’espace ainsi généré est alors utilisé comme espace public expérimental. Lorsqu’un projet d’espace public est conçu, un échantillon de celui-ci peut être réalisé dans cet espace. Le reste du projet est diffusé sur des écrans installés sur les murs et le plafond. Ce dispositif permet aux habitants de venir expérimenter le futur espace public avant sa réalisation.


PROMENADE PLANTEE


La morphologie de la promenade plantée actuelle est conservée. Le visiteur peut observer à cet endroit la composition du mur qui semble supporter les plateformes. En réalité ce mur est un élément très léger, en résille servant de support de la façade média vers la Seine et d’accueil pour les boxhead du côté de la promenade. Ce jeu de deux niveaux de lecture permet de dévoiller l’ensemble du projet au visiteur lors de son parcours.


PLAN 1/200째

CAFE / RESTAURANT


Ce projet ne devait pas phagocyter l’île aux cygnes telle qu’elle est aujourd’hui mais devait l’utiliser. Pour cela certaines parties du programme permettent de venir sur le site sans forcément vouloir visiter les projets. Le café/restaurant représente cette volonté.


passage Lorsque les plateformes croisent le site, elles créent des passages à l’intérieur desquels sont proposés des dispositifs de présentation de projets. Ce passage réutilise un passage existant formé par le croisement de l’île et de la ligne du RER C.



salle d’immersion

PLAN 1/200°

Les salles d’immersion sont des salles entièrement recouvertes d’écrans. Grâce à la table reliée au réseau le visiteur peut choisir le projet projeté face à lui. Les écrans fonctionnent comme des hologrammes ce qui permet la justesse de la perspective où que se trouve le visiteur dans la pièce.



ATELIERS PLAN 1/200째


Les ateliers sont des espaces relativement sommaires. Les architectes peuvent se réunir par petits groupes pour travailler sur les projets en cours. L’attention à été portée à la relation entre ces ateliers et la promenade sur les plateformes. L’objectif étant d’exposer le processus de création autant que l’objet créé, les ateliers sont visibles depuis les plateformes. Une des faces de la pièce est entièrement vitrée et permet aux passants d’observer la genèse des futurs projets et de s’y intéresser.


plateforme


On voit sur cette image l’autre face du mur présenté plus haut. Les images sont projetées sur la résille grâce à un système de LED renfermées dans des tubes. Ce système permet de jouer avec les deux niveaux de lecture proposés par le site. De loin l’image semble nette alors que depuis les plateformes c’est en réalité un système très fin, proche d’un dispositif d’éclairage. La relation entre ce mur et la plateforme permet de venir créer des espaces d’intériorité au niveau des salles accessibles depuis la plateforme.


coupes COUPE A-A

Ces coupes permettent de comprendre la relation entre le mur et les plateformes. Depuis les quais, le mur semble être le support des plateformes. En réalité les deux éléments sont indépendants. Les plateformes sont supportées par des PRS alors que la résille formant le mur n’est tenue que par un système de billette. La compréhension de ce système se fait lorsque le visiteur entre sur le site.


COUPE B-B

A

B

A

B


vue exterieure


On observe sur cette dernière image le second niveau de lecture : celui depuis l’extérieur du site. Le mur semble supporter les plateformes. Ces plateformes bénéficient de l’effet visuel créé par le contre-jour de la façade média pour donner un sentiment de flottaison.


RĂŠmi Lapostolle lapo.archi@gmail.com 06.43.56.15.44


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