Orientation après 3ème

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Jeudi 15 février 2018

ORIENTATION

Après la

ème 3

DU COLLÈGE AU LYCÉE

pour une transition en douceur

LES CLÉS POUR RÉUSSIR la classe de seconde

BAC PRO, APPRENTISSAGE...

LES SUPPLÉMENTS DU RÉPUBLICAIN LORRAIN • E57

Des voies à explorer


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Sommaire Pages 2 et 3 Comment les collèges préparent l’avenir u Pages 4 et 5 La vie dans les lycées u Pages 6 à 9 Bac Pro, de la théorie au concret u Pages 10 à 11 Apprendre autrement u Page 12 Les vertus de l’apprentissage u Page 14 Suivre une voie artistique u Page 15 L’insertion des élèves handicapés u

Bientôt le nouveau lycée

À

quoi ressemblera le lycée à la rentrée 2018, celui que s’apprêtent à fréquenter les collégiens qui achèvent leur troisième ? La question est sur tou­ tes les lèvres des parents d’élèves, y compris de ceux qui ne sont pas encore directement concernés cette année. Car les modifications annon­ cées au fil de l’eau, puis à l’issue du rapport de Pierre Mathiot, éminent universitaire, chargé de faire des propositions au ministre de l’Éduca­ tion nationale, Jean­Michel Blan­ duer, laissent entrevoir des change­ ments importants : on retiendra surtout que le parcours s’effectuera plus « à la carte » que corserté dans une filière, au moins en lycée géné­ ral, que le bac se comptera deux fois moins d’épreuves que le bac actuel. Mais compte tenu du calendrier, la nouvelle classe de seconde devrait ressembler à l’ancienne. Histoire d’éviter une révolution détruisant tous les repères déjà amorcés. Une transition en douceur. Pour mieux prendre ses marques et abor­ der sereinement le nouveau par­ cours lycéen en première.

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Du collège au lycée, le temps des questions Finir ses années « collège » pour entamer ses années « lycée ». L’étape est importante. Cette dernière doit être bien préparée.

H

ervé Dufossé, principal au Collège Barbot, proche du centre­ville de Metz, met d’emblée les points sur les i : « L’orientation se prépare dès la sixième ! Il faut déjà se poser des questions. Pourquoi, par exemple, est­ce que je fais de l’allemand plutôt que de l’espagnol ? ». Mais comme il le précise, « tout se précipite en troi­ sième ». Que de choix important pour des adolescents âgés entre 14 et 15 ans : poursuivre en lycée général ? Emprunter une filière profession­ nelle ? Certes, mais dans quelle bran­ che ?

 Eviter les choix

par défaut

Pour Hervé Dufossé, principal du collège Barbot à Metz, il est primordial que « l’élève soit acteur de son orientation ». Photo RL

Le principal a un credo, « donner de l’ambition aux élèves ». Il veut éviter aussi que ces derniers fassent des choix par défaut. Tout est mis en place pour consolider cette période charnière du parcours scolaire : stage d’observation obligatoire, ren­ dez­vous avec un conseiller d’orien­ tation, immersion dans des lycées, journées portes ouvertes, rencontre avec les parents… L’accession à la vie lycéenne n’est pas l’unique enjeu. « Nous formons de futurs citoyens, insiste le principal, s’exprimer correctement à l’écrit et à l’oral est primordial : dans le monde

du travail, partout… ». L’année de troisième est centrée sur ces enjeux. Le stage obligatoire en entreprise est ainsi évalué par les professeurs, prio­ ritairement sur la politesse, la bonne tenue, la ponctualité… Et l’esprit criti­ que de l’élève. Etre capable d’expri­ mer son opinion. De l’argumenter. « L’élève doit être acteur de son orientation », c’est bien le mantra d’Hervé Dufossé. Celle­ci ne se fait donc pas dans l’urgence. Il faut la préparer. « Cela prend du temps, au moins six mois » poursuit ce dernier. L’élève y réfléchit dès le second tri­

« Donner de l’ambition à nos élèves »

Ph.R.

Directeur de la publication L’Est Républicain, Le Républicain Lorrain et Vosges Matin : Christophe Mahieu. Ce numéro a été réalisé par les rédactions, les services commerciaux et l’atelier graphique de l’Est Républicain, du Républicain Lorrain et de Vosges Matin.

mestre. Et si son dossier est faible, des aides sont mises en place. Au collège Barbot, une action SOS Bre­ vet est opérationnelle ainsi que de l’aide au travail personnel. Les outils existent. Ils sont efficaces à la seule condition que les élèves aient la pleine conscience de leur utilité. Hervé Dufossé le répète : « Le passage au lycée est une étape importante ». L’élève doit le com­ prendre et s’y préparer sans appré­ hension en mettant toutes les chan­ ces de son côté. Cela s’appelle… grandir.

« L’orientation se prépare depuis la sixième mais la troi­ sième est le moment décisif » décrypte Hervé Dufossé, princi­ pal au Collège Barbot, au cen­ tre­ville de Metz. « Il faut don­ ner de l’ambition à nos élèves, qu’il soit acteur de son orienta­ tion pour lui donner du sens. Et tout le corps professoral est là pour l’y aider ». Journées portes ouvertes, stage d’observation ou encore rencontres avec les professionnels... : tous les moyens sont bons pour envisager l’avenir. Photo ER


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En 3e, l’heure du choix !

Les élèves doivent remplir un feuillet vert tout au long de l’année, ils y notent leurs aptitudes et les formations qui leur conviendraient.

En classe de 3e, les élèves doivent décider vers quelle voie se tourner. Les équipes scolaires jouent un rôle d’accompagnement.

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l y a les vocations les plus classi­ ques : pompier, vétérinaire ou sage­femme et celles qui sortent un peu de l’ordinaire comme parachutiste. Au collège, les élèves s’interrogent sur leur futur métier et la formation à suivre après le brevet. Ce sujet est abordé dès la 5e au col­ lège Jacques Gruber de Colombey­ les­Belles (54) qui regroupe des élè­ ves de 25 communes rurales alentours. Dans la classe des 3eD,

l’ambiance est au questionnement. « Les élèves ont jusqu’au dernier con­ seil de classe pour faire un choix, mais même après ça, ils peuvent encore changer d’avis », explique Lau­ rianne Renauld, leur professeur prin­ cipale.

lycée général et technologique ordi­ naire, dans un lycée professionnel ou en apprentissage. « Je veux aller à l’école des Pupilles de l’air à Greno­ ble », ajoute­t­elle fièrement. Pour les aider à faire un choix, toute l’équipe scolaire est mise à contribu­ tion. Les élèves répondent à un ques­ tionnaire sur le site de l’Onisep, des rendez­vous sont organisés avec la psychologue de l’Education nationale (anciennement conseillère d’orienta­ tion) et les parents. Les élèves qui le souhaitent peuvent aussi passer une journée ou une demi­journée en immersion dans certains lycées pro­ fessionnels. Enfin, les professeurs principaux, explique les différentes options des lycées environnants.

 En immersion Cela laisse le temps de la réflexion aux six élèves qui ne savent pas du tout vers quelle voie se tourner. D’autres, au contraire, sont ferme­ ment décidés. Comme Chloé, qui sou­ haite devenir parachutiste. « C’est quelque chose que je veux faire depuis toute petite », l’année pro­ chaine, contrairement à ses camara­ des, elle ne se rendra pas dans un

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Photo M.D.

« Ils ont aussi un stage d’une semaine. Cela leur permet de confor­ ter, ou pas, leur choix », détaille la p r i n c i p a l e d e l ’é t a b l i s s e m e n t , Évelyne Thomas. Ce stage, la plupart des élèves ont hâte d’y participer, en particulier ceux qui ont obtenu une convention dans une entreprise en lien avec ce qu’ils souhaitent faire plus tard. « Aucun élève ne sort du collège sans solution », précise la principale. Pour arriver à ce résultat, une journée est également organisée pour les élèves des classes de 5e et de 4e afin que les partenaires de l’école et des profes­ sionnels viennent expliquer leur métier et le parcours pour y parvenir.

Maya DIAB


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L’adaptation naturelle à la vie lycéenne La rentrée au lycée est source de stress. Au lycée Schuman de Metz, l’équipe de direction donne les clés d’une transition en douceur.

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ax Ringenbach, proviseur du lycée Schuman de Metz se veut d’emblée rassu­ rant : « Le lycée est une vraie continuité avec le collège ». Du moins de point de vue des études. Car il y a deux défis à relever durant cette année charnière de seconde : la méthode de travail et l’orientation. « Il ne faut pas oublier que cette classe est avant tout une classe d’orientation », poursuit­il. Et ce point est à la source des inquiétudes des familles. Des enseignements d’explo­ ration sont mis en place pour permettre une découverte de nouvelles matières, d’appuyer le projet de l’élève. De l’en détourner le cas échéant si ce projet est fragile ou non adapté aux compétences de l’enfant. « Mais cela ne conditionne absolument pas la suite de son par­ cours ! » insiste Matthieu Filior, le provi­ seur­adjoint. « L’inquiétude concerne aussi le nouvel environnement. L’élève arrive dans un endroit où tout est grand. Il y a plus de monde dans les classes. Ils redoutent de ne pas s’intégrer », recon­ naît Max Ringenbach. Avant d’ajouter en souriant « mais l’adaptation est généra­ lement très rapide ».

 Créer une dynamique A la rentrée prochaine, l’équipe de direc­ tion va développer un nouveau concept : le speed studying. Le principe est sim­ ple : chaque binôme a trois minutes pour se poser des questions et apprendre à se connaître avant de constituer d’autres duos. Le but est de créer une dynamique

Proviseur à Metz, Max Ringenbach rappelle que la seconde est « avant tout une classe d’orientation. »

de groupe intéressante. Une idée empruntée à la journée d’intégration des BTS. Mais la rentrée a ses rituels. Le proviseur et les conseillers principaux d’éducation (CPE) font le tour des classes pour rappeler les règles de vie élémentai­ res : portables interdits, devoirs obliga­ toires, respect, ponctualité… « Même si les élèves connaissent déjà toutes ces règles, cela ne fait cependant pas de mal de les rappeler régulièrement », com­ mente le proviseur, qui sait mieux que personne combien l’éducation est fon­ dée sur la répétition. De l’accompagnement personnalisé est

proposé au fil de l’année scolaire pour acquérir les compétences transversales : aide à la prise de note, méthodologie de la dissertation… Mais aussi des activités plus ludiques comme, par exemple, le théâtre, idéal pour acquérir de la con­ fiance en soi et vaincre sa timidité. Des heures de vie de classes pour préparer l’orientation de l’élève sont également programmées dont des rencontres avec les psychologues de l’éducation et des entretiens avec les parents, acteurs incontournables. L’année sera donc bien chargée. Autant intellectuellement qu’émotionnellement.

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Photo RL

Un débarquement en terre... connue Le néo­lycéen de débarque pas en terre inconnue. Des journées portes ouvertes leur sont destinées. Par ailleurs, les administrations des collèges et des lycées sont en lien afin de mieux connaître le profil des élèves. Cela consiste en des échanges de bulletins scolaires et des rencontres entre enseignants.


Interview

«

Les parents ont un impact très fort sur leur enfant. Ils doivent trouver le juste milieu »

lycéen. Mais il est encore très encadré. Dans la prise des cours notamment. La quasi­totalité des profes­ seurs écrivent ou dictent encore leur cours. » Avez­vous des conseils particuliers à donner pour le travail à la maison ? « S’organiser ! Il n’y a pas plus de devoirs au lycée mais ils sont plus denses. L’élève doit donc apprendre à s’organiser et à ne pas faire ses devoirs la veille pour le lendemain. Ensuite, je conseille toujours de commen­ cer ses devoirs dès l’arrivée à la maison. Après un bon goûter, c’est très important. L’élève reste dans la dynamique. Il lui est plus facile de se remotiver. Surtout pas de procrastination ! (rires) » Cindy Pawlak, professeure au lycée Schuman à Metz. Photo RL Quel est le rôle des parents ? « Absolument primordial ! Ils ont un impact très fort sur leur enfant qui n’est ni indépendant ni autonome. Les parents doivent donc s’intéresser aux devoirs de l’élève, d’une manière générale à sa journée. Lui poser des questions. Ou regarder sur le cahier de texte numérique. Mais bien sûr, sans aller jusqu’à faire les exercices à sa place ou faire son sac tous les soirs. Il faut trouver le juste milieu. Et surtout ne pas hésiter à Cindy Pawlak, professeure de lettres et professeure principale au Lycée Schuman prendre rendez­vous avec les professeurs. »

« La seconde pour apprendre à apprendre » à Metz, délivre quelques clés pour réussir la classe de seconde.

C

Une baisse de moyenne de notes est­elle irrévocable entre les classes de troisième et de seconde ? Cindy Pawlak : « Irrévocable non. Mais habituelle oui. Il faut garder à l’esprit que ce n’est pas grave et surtout normal. » A quoi est­elle due ? « La différence d’attentes et de méthodologie entre la troisième et la seconde. Au collège, les professeurs attendent beaucoup d’apprentissage par cœur tandis qu’au lycée, il s’agit plus d’application et d’esprit critique. Les élèves peuvent avoir des difficultés à s’adapter, d’où la baisse de moyenne. En général, il

faut un trimestre pour s’habituer complètement aux nouvelles demandes ». Existe­t­il un fossé entre le collège et le lycée ? « Non. Il n’y a pas de différence de niveau mais d’attente plutôt. Un élève avec un bon niveau au collège le garde au lycée. De plus, les fondamentaux sont repris dans chaque matière pendant le premier trimestre. La seule matière qui évolue très rapide­ ment est le français. Nous faisons tout de suite des exercices préparatoires à l’épreuve de baccalauréat. » Et l’autonomie de l’élève ? « Nous demandons évidemment plus d’autonomie au

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Comment définiriez­vous le rôle du lycée ? « Il est de faire progresser l’élève vers l’autonomie et le travail. Le but premier est surtout qu’ils puissent aller dans l’orientation de leur choix et pas par défaut. Au contraire, les plus stressés d’entre eux doivent se laisser le temps d’apprendre. L’adaptation n’est pas toujours facile et peut prendre du temps. La seconde est une classe de détermination. Des choix sont à faire pour la future orientation de l’élève. Il faut qu’il puisse les faire et ne pas s’en voir imposer. D’où l’importance du travail et de l’autonomie En seconde, il faut apprendre à apprendre. L’adaptation prend un peu de temps, souvent un trimestre. »


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Du bac pro au BTS : susciter et accompagner Amener les titulaires du bac pro vers les BTS : l’ambition du plan jeunesse demeure. Premier bilan en Franche­Comté.

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a liaison bac pro ­ BTS est en progression, mais il faut accompagner la dynamique pour la faire prospérer. C’est le premier constat établi par Maurice Dvorsak, CSAIO (chef du service aca­ démique de l’information et de l’orientation) au sein de l’académie de Besançon : « Le ministère de l’Edu­ cation nationale a lancé une expéri­ mentation pour l’année 2016­2017. Le but final est d’amener les bacheliers de la voie professionnelle à poursui­ vre en BTS. C’est l’une des mesures du plan interministériel sur la jeunesse, dont la philosophie est l’accompa­ gnement des jeunes des milieux défavorisés. La majorité des élèves concernés est dans ce cas. »

 « Donner la main

au conseil de classe en Terminale » Maurice Dvorsak place cette expéri­ mentation dans la lignée du « conti­ nuum bac­3 bac + 3 » dont la finalité était de donner un objectif le plus tôt possible : « En fonction du pré­bac, vous avez des possibilités dans le post­bac. Mais les bacheliers pro et techno réussissent très peu en licence. Pour la dernière promotion évaluée, nous recensons 6,9 % de bacheliers pros inscrits à l’université qui accèdent à la licence. C’est très peu, d’où cette expérimentation dont l’idée est de donner la main au conseil de classe en Terminale : il

doit donner un avis sur la poursuite ou non des études à l’université. » Une démarche qui conforte le recto­ rat franc­comtois, déjà engagé dans l’amélioration de la liaison bac pro­ BTS comme le rappelle le CSAIO : « Dans le cadre de la loi sur l’ensei­ gnement supérieur et la recherche de 2014, nous avons mis en place un groupe de pilotage académique avec deux inspecteurs et des enseignants de lycées professionnels et de BTS chargés de travailler sur le lien. Nous menons des observations sur les éta­ blissements concernés. Cela nous a permis d’élaborer un vademecum qui nous sert de référence depuis que l’expérimentation a été lancée. »

 « Le plus difficile,

c’est l’accompagnement » « Notre objectif commun est de faire entrer les jeunes en BTS, mais sur­ tout de les accompagner », poursuit Maurice Dvorsak, « mon rôle est de mettre en place des procédures mais le plus difficile, c’est l’accompagne­ ment. » Le mode opératoire est en tout cas tracé depuis un an : à partir d’une procédure d’observation rigou­ reuse concernant tous les BTS de l’académie, les inspecteurs dressent un bilan qualitatif précis. Il est encore trop tôt pour en tirer un enseignement détaillé, mais Maurice Dvorsak affiche un optimisme maî­ trisé : « Le premier retour est plutôt positif, avec une augmentation de 4 % des candidats présents et suivis pour l’ensemble de la Bourgogne Franche­Comté. Il y en a plus qu’avant, mais la tendance reste d’aller chercher du travail le plus rapidement possible. »

Amener les titulaires du Bac pro à poursuivre en BTS.

Photo d’archives ER

Entrer dans le supérieur après le Bac pro : un guide Rentrée 2018 de l’ONISEP­Besançon Le site bisontin de l’Onisep Bourgogne Franche­Comté (office national d’information sur les enseignements et les professions) vient de publier un guide Rentrée 2018 consacré à la filière bac pro­BTS. Le document parle de l’expérimentation menée en Bourgogne Franche­Comté, donne la liste des formations potentielles par domaine et explore toutes les filières d’études possibles, notamment la formation en alternance. Distribué gratuitement aux élèves des classes de Terminale bac pro de l’académie de Besançon, le guide aborde aussi les aspects pratiques de la vie étudiante et les démarches pour trouver un emploi. Contact : http://www.onisep.fr/Pres­de­chez­vous/ Bourgogne­Franche­Comte/Besancon/Publications/Guides­d­orientation

François ZIMMER

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Bac pro « Métiers de la mode » : l’atout emploi Dans les Vosges, le bac pro « Métiers de la mode et du vêtement » permet la complémentarité entre industriel et artistique.

L

e textile connaît une nouvelle vigueur ces dernières années. Grâce au Made in France ! Lequel a insufflé une dynami­ que rafraîchissante dans ce secteur froufroutant qui fait toujours rêver les amateurs de belles étoffes et de fashion week. Une bonne nouvelle pour toutes celles et ceux qui souhai­ tent embrasser une carrière dans le domaine. D’autant que les enseignants du lycée Emile­Gallé de Capavenir­Thaon le confirment, la filière bac pro « Métiers de la mode et du vêtement (MMV) » recrute. Ouvert sur dossier, ce bac pro­ fessionnel permet de travailler direc­ tement ou de poursuivre en BTS MMV au lycée Mendès­France d’Epinal à proximité dans un deuxième temps. Alors en quoi consiste cette forma­ tion ? Les quatre enseignantes qui accueillent 20 élèves dans chaque niveau, répartis en petit groupe de 10 jeunes, s’attachent principalement à leur inculquer des bases. A savoir : apprendre à faire le prototype, le patron et le dossier technique d’un produit.

 Réalisation

d’un prototype complet « Nous travaillons généralement sur un vêtement personnel femme ou enfant à réaliser de bout en bout. C’est très formateur pour les jeunes qui savent ensuite gérer la fabrication d’un vêtement de A à Z » note Karine

La section « Métiers de la mode et du vêtement » forme à la conception textile et ouvre de nombreuses opportunités d’emploi. Photo Eric THIEBAUT

Germain, l’une des professeures. « Nos élèves apprennent aussi à coudre et à faire des retouches. » Mais attention, les disciplines de base, maths, fran­ çais, langues ne sont pas négligées. Quant à la technologie, elle est omni­ présente. Sans oublier les arts appli­ qués pour la partie créative de la for­ mation. Car il s’agit bien de dessiner ses propres figurines et ses modèles de base avant de se lancer dans le processus de réalisation insistent les responsables. Qui comptent sur les périodes de stage, à savoir 18 semai­ nes sur 3 ans, pour plonger leurs étu­

diants dans le concret et le monde du travail. L’Opéra de Nancy pour les costumes de théâtre, des entreprises de confection de vêtements (Bragard), de lingerie (Alcée) accueillent souvent les candidats… Les étudiants de ce lycée ont égale­ ment créé une mini­entreprise « Et mille et unes zidées » pour se frotter aux réalités économiques grandeur nature, en créant des trousses et des accessoires. Un Bac complet qui allie compétences techniques et artisti­ ques au service de la création textile.

Sabine LESUR

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Olympiades des métiers et portes ouvertes Le lycée Emile­Gallé de Capavenir­ Thaon ouvrira ses portes au public les 13 et 14 avril pour accueillir le public et présenter ses différentes sections. En même temps, se dérouleront les Olympiades des métiers du Grand Est, sections mode et du social. Lycée Emile Gallé de Capavenir­Vosges à Thaon (88).


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Services domotisés à Baume-les-Dames Le lycée Jouffroy­D’Abbans de Baume­les­Dames (25) vient d’ouvrir un bac pro de soins à domicile très connecté.

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ls sont douze, dix filles et deux gar­ çons, immergés dans la salle d’ergo­ soins, déjà investis de leur future mission. « La posture profession­ nelle s’affirme très vite », explique leur formatrice Ghislaine Cretin, « il faut développer une fibre humaine et éthi­ que lorsqu’on travaille avec des person­ nes âgées ou des enfants, se tenir cor­ rectement et se montrer responsable. » Autant de qualités pour préparer le bac professionnel « Accompagnement, soins et services à la personne » ouvert cette année avec une demi­division en seconde ASSP. « Nous sommes dans un secteur rural » commente Audrey Benoit­Gonin, provi­ seur du lycée Jouffroy­d’Abbans, « et cette formation était indispensable pour répondre aux besoins exprimés par

l’hôpital central, l’espace seniors et l’association départementale des mai­ sons rurales de Baume­les­Dames, dont l’objectif est d’éviter ou de retarder l’entrée en structure. Nous proposons donc une option ‘à domicile’ avec maî­ trise de la domotique, ce qui nous diffé­ rencie des autres établissements du Doubs. »

 « Brancher Skype pour voir

les petits­enfants » « On forme les aidants des aidés », ajoute Fabrice Favero, directeur délégué aux formations, « ce n’est pas seulement faire le ménage et à manger, mais lever, laver, parler, s’occuper des papiers admi­ nistratifs et échanger avec la famille. » Des tâches qui vont de pair avec la domotique rendant la vie plus simple, plus sûre et plus autonome : les futurs bacheliers seront capables de vérifier la prise de médicaments et la bonne ali­ mentation grâce à un semainier et à un réfrigérateur connectés. Des fonctions prévues au sein de la maison domotisée en cours de création au sein de l’établis­

Apprendre les gestes professionnels pour pouvoir aider autrui.

sement. Les douze « pionniers » vont visiter des appartements domotisés à Montbéliard et Besançon, de même que le salon « services d’aide à la personne » en novembre à Paris. « Nos élèves, tous secouristes, doivent également être capables de reformater un ordinateur, de remettre en marche la Livebox, de brancher Skype pour voir les petits­en­

Photo F.Z.

fants », complète Audrey Benoit­Gonin. Sur 35 heures de cours hebdomadaires, 20 sont d’ordre pratique, avec 22 semai­ nes de stages sur trois ans. Une forma­ tion exigeante pour un métier qui l’est tout autant.

François ZIMMER Contact : www.lycee­jouffroydab­ bans.com


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Apprendre autrement en MFR Les Maisons familiales rurales (MFR) répondent au besoin d’ancrage dans le concret de certains élèves. Zoom sur celle de Bras­sur­Meuse.

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a première Maison familiale rurale (MFR) a vu le jour en 1935. Aujourd’hui, il en existe plus de 430 en France. Et ces écoles privées, sous statut associatif, qui prônent la péda­ gogie de l’alternance, se sont implan­ tées sur tous les continents : « Si l’on dure depuis si longtemps, c’est bien que l’on répond à un besoin », résume Emmanuel Martin. Il est le directeur de la MFR de Bras­sur­Meuse (55) qui accueille 114 élèves de la seconde à la terminale dans deux bacs profession­ nels : le bac « Services aux personnes et aux territoires » et le bac « Con­ duite et gestion des exploitations agricoles ». Les diplômes délivrés par les MFR, dépendant du ministère de l’Agricul­ ture (NDLR : quelques MFR dispen­ sent des formations de l’Education

En Lorraine et en Franche­Comté La région Grand Est abrite 17 Maisons familiales rurales dont 11 en Lorraine : 5 sont meusiennes, 6 vosgiennes. La région Bourgogne Franche­Comté compte 30 MFR dont 17 en Franche­Comté qui proposent plus d’une trentaine de formations (mfr­franche­comte.net).

nationale) sont les mêmes que dans l’enseignement classique. La manière d’apprendre en revanche est tout autre, ce qui fait leur spécificité. La pédagogie prônée repose en effet sur un va­et­vient permanent entre temps en entreprises et temps en cours : « 42 semaines en stage, 38 à l’école sur un cycle bac pro, c’est­à­ dire 1ère et terminale », détaille Emma­ nuel Martin, « 16 semaines d’école, 24 de stage en seconde ». Des stages travaillés en amont et toujours suivis d’un retour d’expérience en commun. En cours, « on s’appuie sur les stages pour dégager la théorie », poursuit Claire, formatrice. Les adolescents qui choisissent d’entrer en MFR « ont besoin de con­ cret, de faire pour apprendre », expli­ que le directeur : « Réussir autrement est notre slogan ». Romain, autre for­ mateur, appuie le propos : « Ce sont des élèves plus portés vers l’action. Du coup, ils se sentent valo­ risés quand cela marche bien pour eux en stage et ils se battent pour avoir des résultats scolaires […] Ce qui motive nos élèves, c’est la connexion avec la vraie vie. Ils retrouvent ainsi confiance en eux ».

 Une école de vie aussi

Devant, le directeur de la MFR de Bras­sur­Meuse, Emmanuel Martin avec de haut en bas : Natan, Alexis, la présidente de l’association et Alexis. Photo ER

Dans les groupes classes de petite taille (entre 16 et 20 élèves), les élèves font face à des formateurs qui ont la particularité de les accompagner éga­ lement dans tout leur quotidien : « Nous sommes présents du matin jusqu’en fin de journée et même à tour de rôle jusqu’à 22 h, heure de l’internat (qui concerne la quasi­tota­ lité des élèves en MFR) », explique Romain. « Nous encadrons les repas et tous les services assurés par les

élèves eux­mêmes : plonge, service à table, ménage dans les couloirs, toi­ lettes etc. » La MFR est aussi une école de vie, celle des responsabilités, de l’autonomie. Chaque jeune a également un tuteur (un des formateurs) chargé de suivre sa scolarité en lien avec les maîtres de stage et les familles (très impli­ quées dans la vie de l’établissement)

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pour un enseignement personnalisé. « Cette proximité avec les élèves nous permet de mieux cerner les besoins de chacun et de s’y adapter », note Claudine, formatrice. 70 % des jeunes bacheliers optent pour une poursuite d’études, BTS notamment (lire page suivante)

Marie­Hélène VERNIER mfr­grandest.fr


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« J’avais besoin de concret » A Bras­sur­Meuse, des élèves de la Maison familiale rurale témoignent de leurs parcours.

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18 ans, Anaïs en 1ère bac pro « Services aux personnes et aux territoires » à Bras­sur­ Meuse, est catégorique : « La Maison familiale rurale, cela a tout changé pour moi. Si j’étais restée au collège, je ne sais même pas si j’aurais obtenu mon brevet ». Anaïs découvre l’univers des MFR en classe de 4e : « Je n’aimais pas trop l’école. Du coup, le principe de l’alternance me plaisait bien. J’avais besoin de concret ». La jeune fille intègre d’abord la MFR de Damvillers (Meuse) où elle décroche un CAP. Aujourd’hui, elle vise le bacca­ lauréat qui lui permettra de préparer le concours d’auxiliaire puéricultrice : « Au fil des stages, j’ai découvert le travail auprès des personnes âgées puis celui auprès des jeunes enfants. Cela m’a permis de faire un choix en connaissance de cause ».

 L’expérience Erasmus + Dans le même établissement qu’Anaïs, Alexis, 18 ans, Alexis, 17 ans et Natan, 18 ans sont tous trois en terminale professionnelle « Conduite et gestion des exploitations agricoles ». Ils sont entrés respectivement en MFR (Mai­ sons familiales rurales) en classe de seconde, de 3e et de 4e. L’un ne suppor­ tait pas « d’être assis en classe toute la journée », l’autre avait du mal à trou­ ver du sens à un enseignement trop éloigné du terrain à son goût, le troi­ sième était « au bord du décrochage ». Aujourd’hui, les trois jeunes gens

Anaïs, 18 ans, en première Bac pro « Services aux personnes et aux territoires » : « C’est l’alternance qui m’a plu ». Photo ER

disent avoir changé, « gagné en matu­ rité » grâce à l’expérience profession­ nelle acquise, mais pas seulement : « Participer à la vie quotidienne de la MFR nous a aussi appris le respect, le sens des responsabilités… » Au premier trimestre, les trois élèves ont quitté la Lorraine pour un stage de trois semaines en immersion totale sur des exploitations agricoles belges. Dans le cadre d’Erasmus +. Partis non sans quelques « réticences », ils avouent « la chance » qui leur a été offerte de « découvrir d’autres maniè­ res de travailler », mais aussi le plaisir

de partager leur savoir­faire avec les agriculteurs qui les ont accueillis. « De nous enrichir au niveau culture géné­ rale également. On s’est aussi prouvé qu’on pouvait s’adapter, se débrouiller pour un tas de petites choses du quoti­ dien. En fait, au bout des trois semai­ nes, on n’avait plus envie de rentrer », expliquent les trois garçons. Une expé­ rience qu’ils pourront valoriser sur leurs futurs CV. Eux qui hier doutaient d’eux ont tous aujourd’hui un projet de poursuite d’études.

Marie­Hélène VERNIER

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De la 4e à la licence pro Agriculture, agroéquipement, métiers du bois, des services à la personne, aménagement paysager, viticulture, métiers de l’hôtellerie­restauration… Les MFR (Maisons familiales rurales) proposent sur le territoire 350 qualifications dans 18 secteurs professionnels. Elles forment de la 4e à la licence, voire plus dans certains établissements.


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L’expérience pour trouver du travail Du bac pro au diplôme d’ingénieur, l’apprentissage est une voie de formation valorisante pour les élèves qui s’y engagent.

«J’

ai choisi l’apprentis­ sage pour avoir de la culture grâce à l ’é c o l e t o u t e n acquérant de l’expé­ rience en entreprise », explique Gabriel Lorrain, 17 ans. Au pôle de formation des industries technolo­ giques, situé à Malzéville, il étudie en bac Pro Métiers de l’électricité et de ses environnements connectés. Pourtant, rien ne l’y destinait. « J’ai étudié à Pixéricourt pour être maraî­ cher, mais finalement ça ne m’a pas plu ». Depuis, il a trouvé sa voie et effec­ tue son alternance dans une petite entreprise à Chenicourt (54). « C’est juste moi et mon patron. Ce que je vois en cours, je le pratique en entre­ prise. Et comme on est seulement tous les deux, il a le temps de me montrer, de m’expliquer ».

 « On me considère

comme un vrai salarié » Le jeune homme apprécie aussi la composition des classes qui bras­ sent des apprentis de tous horizons. « La maturité est plus présente que dans une filière traditionnelle. Il y a des gens de mon âge et d’autres qui ont 30 ans ». Gabriel Lorrain a pour objectif de poursuivre ses études par un BTS. C’est aussi le choix qu’a fait Morgan Jannot, 22 ans, actuelle­ ment en première année de BTS Assistance technique d’ingénieur, à

Gabriel Lorrain, 17 ans, est apprenti en bac pro. Il prévoit de poursuivre ses études en BTS.

la suite d’un bac pro. Il voit plusieurs avantages à devenir apprenti : « Je pense qu’un employeur est plus attiré par l’expérience et grâce à mes revenus, j’ai pu me payer une voiture pour effectuer mes trajets. Avant ça, je devais m’arranger ». Morgan Jannot est apprenti dans une grande entreprise à Commercy. « Le service où je travaille vient d’être créé, donc j’ai parfois dû mon­ trer à mon chef comment les choses fonctionnaient », sourit­il, appré­ ciant cette autonomie. « On me con­ sidère comme un vrai salarié et on

me confie les mêmes tâches qu’aux autres. C’est valorisant de savoir qu’on est une valeur ajoutée pour l’entreprise ». Après l’obtention de son BTS, il souhaite poursuivre ses études et hésite encore entre une licence professionnelle ou un diplôme d’ingénieur. Il a d’ailleurs un conseil à tous ceux qui souhai­ tent se lancer dans l’apprentissage : « Il faut de la motivation et savoir ce qu’on veut car l’apprentissage est une filière de recrutement pour les entreprises ».

Maya DIAB

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Photo Pierre MATHIS

L’apprentissage, comment ça marche ? L’apprentissage permet d’accéder à de nombreux métiers très variés : de l’alimentation au commerce, en passant par l’électricité, le secteur automobile ou encore le tourisme. L’apprenti alterne entre semaines de cours et semaines de travail en entreprise. Il est rémunéré selon une grille qui tient compte de l’âge et du degré d’études.



ORIENTATION

Après la 3ème

S’accomplir dans une voie artistique Le bac techno Sciences et technologies du design et des arts appliqués, STD2A, s’adresse aux créatifs… Et aux bosseurs !

D

ilettant et partisan du moindre effort, passe ton chemin. S’accomplir dans la voie artistique, cela se tra­ vaille ! Pour intégrer une seconde en bac technologique Sciences et tech­ nologies du design et des arts appli­ qués ­ alias STD2A ­ il faudra monter patte blanche. Très exigeante la filière est sélective et s’intègre sur recrute­ ment académique. À Nancy et Metz, respectivement 30 places au lycée Loritz, 30 autres au lycée de la Com­ munication et autant au lycée privé d’Algrange. « Pour 300 à 400 dossiers de candidature en moyenne par lycée », explique Cécile Bastien, artiste céramiste et professeure d’arts appliqués au lycée Loritz de Nancy. Une excellente moyenne générale en troisième est, a minima, requise pour pouvoir intégrer la STD2A et de bon­ nes notes ne suffiront pas. « Nous sommes très soucieux des appréciations sur les bulletins. Elles sont lues ! Nous sommes en quête d’élèves motivés et curieux », souli­ gne l’enseignante qui ajoute « aimer dessiner, bricoler, réfléchir et beau­ coup travailler » sont les qualités de base requises ici.

 On y fait quoi ? Au programme un apprentissage très actif des univers du design et des métiers d’art à travers l’histoire des arts, techniques et civilisations, la démarche créative à travers un projet

Les élèves de terminale STD2A du lycée Loritz à Nancy, dans leur atelier de dessin.

 Et après, quelles études ?

personnel sur l’année, la pratique du dessin technique et assisté par ordi­ nateur, une heure de design ensei­ gnée en langue vivante 1, des prati­ ques plastiques, de la technologie… Avec seulement deux enseignants en classe de seconde et beaucoup de travail en groupes de quinze élèves, il règne dans ces classes un esprit de groupe très fort « nos élèves sont pas­ sionnés, très engagés et nous avons une relation très proche des élèves. C’est un plaisir pour nous d’enseigner dans des classes aussi passionnan­ tes », souligne Cécile Bastien.

Le bac STD2A permet d’accéder à des formations dans les domaines de l’architecture d’intérieur, du design graphique, design textile et d’objet… Comme le BTS d’arts appliqués ; le Diplôme des Métiers d’Art (DMA) ; les écoles d’art dépendant du ministère de la Culture (Arts Décoratifs, Écoles d’Architecture, Beaux­Arts…) ou encore les universités d’arts plasti­ ques, arts du spectacle, histoire de l’art.

Stéphanie SCHMITT

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Photo S. S.

Où se former en Franche­Comté ? Au lycée public Pasteur à Besançon, journées portes ouvertes le 10 mars de 9 à 16 heures. Tél. 03 81 81 22 89 www.lyc­pasteur.ac­besancon.fr Au lycée privé Pasteur Mont­ Roland à Dole, journées portes ouvertes le 24 mars de 9 à 13 heures. Tél. 03 84 79 66 00, www.pasteurmontroland.com


ORIENTATION

Après la 3ème

Handicap : « Dans une dynamique de parcours » Les progrès en matière de scolarisation des élèves handicapés sont énormes. Zoom sur l’académie de Nancy­Metz.

S’

il reste encore beaucoup à faire, les progrès depuis la loi de 2005 instaurant un droit à la scolarisation pour tout jeune en situation de handicap, sont indé­ niables. Dans le second degré qui accueille dans l’académie de Nancy­Metz près de 90 000 lycéens, les élèves en situa­ tion de handicap représentent 2,5 % des effectifs, soit un taux légèrement supé­ rieur au taux national (2,3 %). Des chiffres en hausse régulière depuis 2006 (+ 320 %, collégiens et lycéens confondus), qui sont le fruit d’une « politique inclusive forte », souligne Frédéric Bolle, conseiller techni­ que académique. Comme dans toutes les académies, les lycéens en situation de handicap sont soit accueillis dans des classes ordinaires tout en bénéficiant d’adaptations spécifi­ ques, matérielles, humaines (auxiliaire de vie) ou pédagogiques. Soit, au regard de leurs difficultés particulières, dans des Unités d’inclusion scolaire (ULIS) : 22 ULIS en Lorraine contre 7 en 2010. Un espace où les jeunes reçoivent un enseignement spécialisé en petits groupes tout en ayant des temps d’inclusion dans les classes ordinaires. « La première année en ULIS, explique Frédéric Bolle, est un sas qui a pour objectif d’accompagner le jeune dans la construction de son projet profes­ sionnel […] L’accès à l’insertion sur le mar­ ché du travail des jeunes gens handicapés demeure une difficulté importante. L’objectif de l’académie est de poursuivre ce travail d’accompagnement. Pendant le parcours en ULIS, nous travaillons avec

les MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), sur l’obtention de la reconnaissance de travailleur handi­ capé pour ces jeunes afin de favoriser leur embauche. Nous sommes bien dans une dynamique de parcours ».

 Des dispositifs spécifiques A ces dispositifs, l’académie de Nancy­ Metz en ajoute qui lui sont propres et innovants. Le dispositif collège­lycée à l’hôpital, porté par l’association Escobam, permet d’éviter les ruptures dans la scola­ risation des jeunes gens hospitalisés : 7 enseignants mis à disposition par l’Edu­ cation nationale exercent à mi­temps au CHRU de Nancy. A Phalsbourg en Moselle, un dispositif porté par la cité scolaire Erckman­Chatrian et un centre de santé mentale permet d’accueillir des jeunes de la 4e à la terminale souffrant de troubles psychologiques ou de pathologies psy­ chiatriques. Une trentaine d’élèves y sont scolarisés tout en bénéficiant de soins. La Lorraine compte aussi la plus ancienne structure inclusive de France pour les élèves non voyants ou mal voyants : le SAEDV (Structure d’accompagnement des élèves déficients visuels) hébergé à la cité scolaire Georges de la Tour à Laxou : les élèves suivent les cours en classes ordi­ naires et bénéficient d’un accompagne­ ment pédagogique. 250 jeunes y ont été accueillis depuis 1966 et la plupart ont poursuivi dans le supérieur. Le pôle PASS au lycée Varoquaux de Tomblaine (54) accueille lui les jeunes gens sourds ou mal entendants. Enfin, l’EREA de Flavigny (54) draine 220 enfants de tout le Grand E s t , e n s i t u a t i o n d e h a n d i c a p moteur. Un établissement médico­so­ cial dépendant de l’Education nationale.

Marie­Hélène VERNIER

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Dans l’académie de Nancy­Metz qui accueille près de 90 000 lycéens, les élèves en situation de handicap représentent 2,5 % des effectifs. Photo d’archives A. MARCHI

Les dispositifs externalisés en hausse en Franche­Comté Dans l’académie de Besançon, les lycéens en situation de handicap représentent 1 % (en augmentation régulière) des effectifs (42 944 lycéens). La Franche­Comté, fait observer le rectorat de Besançon, « se distingue par « le pourcentage élevé d’élèves des unités d’enseignement d’établissements médico­sociaux actuellement scolarisés dans un dispositif externalisé en école, collège ou lycée : 45 dispositifs en 2017 contre 28 en 2015. » La Franche­Comté compte également un nombre important d’ULIS (Unités localisées pour l’inclusion scolaire) en collège et lycée professionnel : « A la rentrée 2016, 58,9 % des élèves en situation de handicap en CAP étaient scolarisés en ULIS ».



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