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MATÉRIAUX 29 & 30 JUIN 2017

NANCY

START UP

MATERIAUX

SCIENTIFIQUE CHALLENGE

FORUM RECYCLER


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ÉDITO Le Forum Mondial des Matériaux, grand rendez-vous portant des réflexions utiles pour optimiser la contribution des matériaux à la réussite de la transition écologique, constituera à nouveau un moment privilégié d’échanges, de regards et d’expériences entre de grands chefs d’entreprises associant d’éminents chercheurs. Pour la troisième année consécutive, je suis ravi, avec mes amis Philippe Varin, Victoire de Margerie et tous les partenaires mobilisés, de souhaiter la bienvenue et un agréable séjour à toutes les personnalités présentes. Je tiens à leur dire combien nous sommes sensibles à leur engagement sur la durée car celui-ci honore la Métropole du Grand Nancy et conforte notre légitimité historique et actuelle. Il contribue au rayonnement et à l’attractivité de notre territoire, de ses pépites et de ses talents. Je me réjouis plus particulièrement que ce grand rendez-vous accorde, cette année, une place de choix à l’expression de territoires engagés dans des démarches volontaristes fortes. Et, avec mon ami Laurent Hénart, Maire de Nancy, je salue la présence de Madame Tri Rismaharini, Maire de Surabaya en Indonésie. Par conséquent, c’est avec un immense plaisir renouvelé que je vous rencontrerai les 29 & 30 juin, pour ce Davos des matériaux dans la ville du Grand Nancy, dans un esprit d’innovation et d’intelligence collective !

André Rossinot Président de la Métropole du Grand Nancy Ancien ministre André Rossinot,President de la métropole fu Grand Nancy . Photo Alexandre MARCHI

Tri Rismaharini, Maire de Surabaya, Indonesia

Tri Rismaharini. Après Emmanuel Macron en 2016, Tri Rismaharini, Maire de Surabaya, la deuxième plus grande ville d’Indonésie, sera l’invitée du Forum mondial des matériaux. Avant sa venue, elle nous a adressé ce message : Tri Rismaharini « Avec l’augmentation de la population à travers le monde, il nous faut absolument nous orienter vers un développement respectueux de l’environnement, comme nous avons commencé à le faire à Surabaya. La croissance économique ne doit pas endommager l’environnement parce que nous devons garantir la vie des générations futures. Je me réjouis à l’idée de venir partager nos connaissance de façon fructueuse et instructive, ce mois-ci, sur ce problème mondial, dans le cadre du Forum Mondial des Matériaux » TT102 - V0


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Philippe Varin : « Enfin des indicateurs pour les experts des matériaux »

: « Nous présenterons un ensemble d’indicateurs universels en mesure de surveiller efficacement le découplage de la croissance économique et l’utilisation des matériaux tout en créant de la valeur pour tous les acteurs », indique Philippe Varin. Photo Alexandre MARCHI

La 3e édition du forum mondial des matériaux s‘ouvre ce jeudi à Nancy. Philippe Varin, actuel PDG d’Areva et président de cet événement qui rassemble les meilleurs experts mondiaux du secteur, en dévoile les enjeux et les conquêtes.

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ans le domaine des matériaux, il existe un nombre incommensurable d’indicateurs. « Des centaines mais aucun n’est réellement reconnu universellement », avance Philippe Varin, actuel PDG d’Areva et président du Forum mondial des TT103 - V0

matériaux, enraciné en Lorraine et dont la troisième édition se déroule ces 29 et 30 juin place Stanislas à Nancy. Devant 25 PDG de grands groupes internationaux, mais aussi 250 personnalités dont des universitaires, des experts, des dirigeants d’entreprises, des hommes politiques et des maires de grandes villes, les principaux acteurs de ce Davos des matériaux présenteront « un ensemble d’indicateurs universels en mesure de surveiller efficacement le découplage de la croissance économique et l’utilisation des matériaux tout en créant

de la valeur pour tous les acteurs », indique Philippe Varin. Dix indicateurs, nés d’une longue réflexion sur les normes et les standards, valables pour toutes les industries, telle est donc l’une des grandes conquêtes initiée par le Forum mondial des matériaux.

La conception pour la légèreté et le recyclage The event will also be an opportunity for « the world’s leading experts in the field to update us on the trends heralding the materials of the future », continues Mr Varin.

Le rendez-vous sera aussi l’occasion « de la mise à jour annuelle sur les tendances des matériaux futurs, partagée par les meilleurs experts mondiaux du secteur », souligne encore Philippe Varin. Une démonstration de certaines solutions pratiques est également au programme. Elles passent par « la conception pour la légèreté et le recyclage (plutôt que la légèreté ou le recyclage), soutenir le développement de l’économie circulaire grâce à une analyse de cycle de vie appropriée et de nouveaux services de mobilité pour développer des solutions de matériaux dura-

bles », insiste l’équipe d’organisation. À travers ce forum, elle entend « encourager l’intelligence collective et développer des solutions concrètes tout en rassemblant des personnes avec des perspectives différentes ». C’est dans cet esprit qu’après avoir invité Emmanuel Macron en 2016, le nouveau président de la République française, elle a souhaité convier le maire d’une des plus grandes villes émergentes, l’Indonésienne Tri Rismaharini, première magistrate de Surabaya qui compte plus de 3,1 millions d’habitants.

Alexandre POPLAVSKY


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À Jean-Lamour les matériaux du futur se créent On ne sait pas quels seront les matériaux dans 10-15 ans, mais on sait qu’ils seront à la fois polymèresmétaux-organiques. Créés, atome par atome de la main de l’Homme. Et c’est au Tube, à l’Institut Jean Lamour à Nancy qu’ils se façonnent et s‘interprètent.

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mpressionnant. Non. Plus que ça. Fascinant ! En ces lieux où s’enchevêtrent des fils par centaines, où sortent des dizaines de tubes d’incroyables cuves en cuivre ou aluminium, où sont branchés des appareils de la plus haute sophistication qui manient ultravide et hélium liquide, se façonnent les matériaux de demain. Atome par atome, couche par couche. Bienvenue dans un laboratoire du XXIe siècle unique au monde. Un bâtiment flambant neuf au cœur de Nancy, estampillé Université de Lorraine construit – ou presque – autour du Tube. Soixante-dix mètres : 40 mètres pour la recherche

fondamentale, 30 mètres réservés au transfert technologique vers les entreprises. Le Tube, celui dont tout le milieu de la recherche matériaux parle avec délectation depuis le lancement des travaux, n’est finalement qu’un vecteur. Le moyen de connecter des équipements entre eux, de faire se déplacer, sous ultravide, à l’abri de la moindre micro-poussière, les nanomatériaux chargés de rejoindre leurs «maisons» expérimentales. « Car l’intérêt d’avoir un tube aussi long, c’est d’y connecter un maximum d’équipements », explique Stéphane Mangin, enseignant-chercheur au département Physique de la matière et des matériaux (P2M), pierre angulaire de cette installation hors norme. À chaque équipement, sa spécialité. Là, les oxydes. Une équipe analyse l’arrangement des atomes. « La largeur des raies et la distance entre elles permet-

tent de comprendre les propriétés de la matière », décrypte Stéphane Mangin. « Les oxydes, c’est une nouvelle classe de matériaux avec des propriétés nouvelles grâce à l’oxygène contenu à l’intérieur. » Ailleurs, ce sont des propriétés magnétiques qui vont être étudiées. Ou encore des capteurs organiques. À moins, qu’un nouvel agencement d’atomes de carbone donne naissance à un nouveau matériau. Certains chercheurs sont incroyablement doués pour ça. Stéphane Andrieux est surnommé le magicien de l’atome. Un peu apprentis sorciers, un peu maîtres du futur, les chercheurs de l’IJL, du CNRS et tous les laboratoires associés participent à une aventure essentielle. Car la course aux matériaux ne fait que commencer. « Si on ne fait rien, dans dix ans, nous connaîtrons des pénuries », n’hésite pas à affirmer Stéphane Mangin. « Nous tra-

vaillons donc sur des solutions d’allégement et de recyclage pour utiliser le moins de matière possible. » Pour alléger, il faut comprendre, savoir associer les matériaux et leur donner le plus de propriétés possibles. « Les fameux alliages. On sait allier les métaux ou les molécules chimiques. Demain, on pourra allier les familles entre elles. » C’est en travaillant à l’échelle manométrique – 100 000 fois plus petit qu’un

cheveu – qu’on peut parvenir à accoucher ces propriétés nouvelles. Après, l’industrie s’emparera ou pas des découvertes du Tube. « Souvent les gens qui font des découvertes sont loin de connaître leurs applications. » D’où l’importance du Forum mondial des matériaux, vitrine mondiale, où se croisent les chercheurs et industriels, s’exposent innovation en matière et s’échangent.

Laurence SCHMITT

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mètres. Pour l’heure, le Tube de l’Institut JeanLamour est unique au monde. Mais plus pour très longtemps. « Les Chinois, qui se lancent à fond dans la recherche, explique Stéphane Mangin, construisent un équipement doté de quatre tubes de cent mètres, connectés en transversale. En fait, la longueur ne donne que le nombre de connexions possible. »

Le Tube de l’Institut Jean-Lamour permet aux chercheurs de travailler à l’échelle de l’atome, d’analyser ce qui n’a jamais été compris et de travailler sur des matériaux agencés de la main même de l’Homme. Photo Alexandre MARCHI TT104 - V0


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Haute distinction pour Stéphane Mangin Membre du comité d’organisation du Forum Mondial des Matériaux, le professeur de l’Université de Lorraine et chercheur à l’Institut Jean-Lamour a été nommé membre senior de l’Institut Universitaire de France (IUF).

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e Nancéien Stéphane Mangin, professeur à l’Université de Lorraine et chercheur à l’Institut Jean Lamour, vient d’être nommé membre « senior » de l’Institut Universitaire de France (IUF) dont la mission est le développement de la recherche de haut niveau dans les universités françaises. « Cette distinction récompense la qualité scientifique de son activité universitaire et vise à lui apporter un soutien supplémentaire en termes de ressources et de temps libéré au profit de ses travaux de recherche », fait savoir l’université de Lorraine. Le physicien de la matière condensée, âgé de 45 ans, est un des grands espoirs de la recherche en France. Toujours disponible pour expliquer et vulgariser les travaux de l’équipe « Nanomagnétisme et électronique de spin » qu’il dirige à l’Institut Jean-Lamour de Nancy, il est également au sein de ce laboratoire, le responsable scientifique d’un équipement de classe internationale dédié à l’analyse sous ultravide de nanomatériaux : le tube DAUM (dépôt et analyse sous ultravide de nanomatériaux).

115 publications Stéphane Magin s’est démené pendant de nombreuses années pour la création de ce laboratoire qui a donc débouché sur la construction d’un tube de 70 m de long, dont 40 m consacrés à la recherche et qui se trouve sous l’ISL (lire page précédente). Cet équipement permet d’étudier la matière à une échelle très petite, celle de l’atome. « Au départ nous étions deux à porter le projet. Danièle Pierre et moi-même. Il a fallu convaincre et nous y sommes parvenus. Aujourd’hui, le tube n’a pas de mystère pour elle », dit-il. Elle en est désormais la responsable du Centre de Compétences Dépôt et Analyse sous ultravide de nanomatériaux (DAUM). « Stéphane Mangin est l’auteur de 115 publications dans des revues à comité de lecture, dont une dans « Science » en 2014. Ses collaborateurs du Laboratoire International Associé « LIA Nanoelectronics » et lui-même y ont déTT105 - V0

: Stéphane Mangin sera officiellement intronisé à l’IUF lors d’une cérémonie d’installation le 23 octobre prochain à la Sorbonne. Photo Alexandre MARCHI montré, pour la première fois, qu’un faisceau laser peut être utilisé pour contrôler de nombreux matériaux magnétiques, avec notamment pour conséquence potentielle l’augmentation de la vitesse de stockage sur média magnétique (disque dur ou mémoire MRAM) », rappelle l’uni-

versité de Lorraine. Membre du conseil scientifique de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), il a par ailleurs été invité à donner une présentation dans 60 conférences internationales et a participé à l’organisation de 20 congrès ou

colloques internationaux. Il sera officiellement intronisé à l’IUF lors d’une cérémonie d’installation le 23 octobre prochain à la Sorbonne. Lors du précédent Forum mondial, Stéphane Mangin avait tenu a souligné l’importance de ce rendez-vous pour sa région : « La te-

nue du Davos des matériaux à Nancy consacre son savoir-faire. Le concept de vallée des matériaux a un sens, le Sillon des matériaux est en construction. On peut estimer à plus de 1.000 personnes engagées dans la recherche sur les matériaux en Lorraine ».

A.P.


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MATÉRIAUX Entreprises françaises présentes au WMF : AREVA, Président Philippe Varin, Président du WMF • RONDOL-INDUSTRIES, (France-Strasbourg et Angleterre), présidée par Victoire de Margerie, machines pour fabrication de polymères : extrudeuses, usinage pour la santé,… SAINT-GOBAIN SOLVAY SUEZ/ENGIE AIRBUS ARKEMA • IMERYS, 16 000 salariés, minéraux pour les industries. • BLUE-SOLUTIONS (groupe Bolloré), batteries, bornes de recharge, bus électriques. • ECOTITANIUM (Ariège) : Fabrication de titane à façon pour l’aérospatial. • Special CHEM (Paris). Plus de 500 000 formulations, produits chimiques et matériaux avec composition, consultables par les entreprises qui le souhaitent. Arthur D Little (Paris). Compagnie mondiale spécialisée dans l’implantation de nouvelles solutions technologiques dans les industries : opportunités, coûts, sous-traitance ou acquisitions,…

Entreprises étrangères PME Pure Technologies (Canada) : technologies de surveillance des installations sensibles : pipe line, réseaux d’eau, ponts,… •Consumer Physics (Israel, Tel Aviv). Capteurs moléculaires pour scanner portable détectant allergènes, OGM et autres matières dans les aliments. • CRU Group (Angleterre). Intelligence économique pour métaux, engrais, etc. • Gränges (Suède). Leader mondial des solutions aluminium, climatisations, automobiles, outils de jardinage dont STIHL, etc. • Concorde BQ Medium (Norvège) : un site de production en France, à Albi, aluminium pour l’industrie (BTP, climatiseur, cables de batterie), outils médicaux, etc. •Hexcel (USA) : 6 000 salariés, matériaux composites : fibre carbone pour l’aérospatial et aéronautique, renforts adhésifs, matériaux spéciaux pour le BTP, etc. • Smiths Group (Angleterre). 22 000 salariés : matériaux pour la santé (aiguilles à péridurale, matériaux de sécurité en santé), la détection, les télécommunications dont les antennes de télécommunications.

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D’ici peu, nous créerons des matériaux 4D Questions à Samuel Kenzari, du centre de compétences Matériaux et procédés additifs à l’IJL (CNRS)

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es procédés de fabrication additive révolutionnent-ils réellement le monde des matériaux ? La fabrication additive est un terrain de jeu extraordinaire pour créer de l’innovation. J’aime donner l’exemple de la PME Cini à Tomblaine. Nous avons développé pour eux un matériau composite métal/polymère qui permet l’allégement des pièces aéronautique et automobile. Grâce à la fabrication additive, cette PME a divisé par deux, son temps de fabrication, a créé de la valeur ajoutée et peut tenir tête aux multinationales A part les nouveaux alliages ou polymères quelles sont les évolutions du moment ? Nous avons un brevet en cours de dépôt avec la SAT de Paris-Saclay sur les matériaux actifs. Ce que nous appelons les matériaux 4D. Des objets capables d’évoluer dans leur forme ou de développer une action, comme une prothèse médicale délivrant un médicament ou modifiant sa forme, un objet qui restituerait de l’énergie, etc. Un jour, peut-être, pourronsnous imprimer en une fois une télécommande TV avec ses différentes matières et composants. Pour ces objets, il s’agit de créer à

Samuel Kenzari : « La fabrication additive est un terrain de jeu extraordinaire pour créer de l’innovation». la fois le matériau, le logiciel et la machine pour l’imprimer directement Un travail en réseau donc ? Oui, et l’écosystème lorrain est très puissant dans ce domaine. On travaille avec l’Inria et le Loria pour l’informatique, les laboratoires LEM3 pour le développement de matériaux métallique ou LRGP pour les procédés, etc. Nous sommes tous complémentaires.

Le rôle du Centre de compétences, créé en juillet 2015, étant justement de coordonner toutes ces compétences et les amener à travailler ensemble Le but n’est-il pas de faire du transfert technologique ? Exactement. Et c’est ce que nous faisons. Notre centre est autonome grâce aux brevets déposés et partenariats industriels. Nous travaillons sur quelque chose de très

complexe et nous nous attachons à le simplifier au possible afin que les acteurs industriels y trouvent un intérêt. L’innovation, c’est l’exploitation d’une nouveauté par l’industriel. L’innovation n’est rien sans industrialisation. N’est-ce pas l’exemple de Cini ? Effectivement. Le premier brevet de fabrication additive a été déposé en 1984 à Nancy ! La découverte des quasi cristaux remonte aussi à cette date et s’est faite à Nancy. Il a fallu attendre 35 ans pour l’utiliser. PAQc, le matériau mis au point pour Cini, est issu de ces découvertes. La fabrication additive va nous permettre de réutiliser nos découvertes. Mais pour cela, il faut des machines spéciales ? L’Institut Jean-Lamour va ouvrir fin 2017-début 2018 une plateforme d’élaboration additive – PEA –. On pourra se servir de machines existantes et développer des technologies nous permettant de développer de nouveaux matériaux dans la gamme industrielle Quels types de nouveaux matériaux ? 80 % des demandes en fabrication additive concernent les polymères. Mais le métal ne va faire que croître. La plateforme comportera d’ailleurs une branche métallique 3D.

Recueillis par Laurence SCHMITT

« On confond ressources et réserves » Rencontre avec : Anne-Sylvie André-Mayer, directrice adjointe GéoRessources, professeur en métallogénie

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emain, pourra-t-on se passer d’extraction minière ? Non. Je n’y crois pas. On aura toujours besoin de minéraux et matériaux standards. Par exemple, quand on pense aux éoliennes, on pense terres rares, mais on oublie les tonnes de granulats nécessaires pour la base du socle. Nous visualisons deux grandes familles de matériaux : les roches et granulats d’une part et les matériaux en lien avec les alliages. N’y a-t-il pas risque de pénurie sur ces différents éléments métal-

liques ? On confond souvent ressources et réserves. La ressource, c’est ce qui est à disposition en milieu naturel. La réserve, c’est ce qui est économiquement exploitable. Or, les réserves fluctuent avec le temps selon les techniques, la rentabilité, l’environnement et l’acceptabilité sociétale. Il n’y a pas de pénurie sur les métaux tels que le cuivre, le zinc, l’argent ou le nickel. En 1984, on annonçait une pénurie de cuivre. Aujourd’hui, on annonce des réserves jusqu’en 2040. Qu’est-ce qui a changé ? Les techniques d’extraction. On est capable d’extraire de très faible teneur. L’or, par exemple. Il y a vingt ans, il fallait une teneur minimum

Anne-Sylvie André-Mayer.

de 10gr par tonne. Aujourd’hui, 0,5gr suffit pour être rentable. Il y a aussi tous les sous-élements, comme le germanium dans les mines de zinc ou le scandium dans les mines

de nickel, etc. Pour autant, les industriels cherchent à réduire la quantité de matériaux utilisée. Ils utilisent surtout des alliages de plus en plus complexes. Il y a vingt ans, une voiture contenait 4 ou 5 métaux différents. Aujourd’hui, c’est une soixantaine. C’est la question du recyclage qui est en jeu et les industriels s’emparent de ce défi. Que pensez-vous de l’exploitation de minéraux sur astéroïdes ? Ils sont effectivement très riches d’éléments très chers. Mais lorsqu’on sera capable d’exploiter un astéroïde, on sera peut-être en mesure d’extraire ces éléments dans le noyau de la Terre.

Recueillis par L.S. TT106 - V0


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MATÉRIAUX L’intelligence des objets

Maxime Picat, directeur Europe du groupe PSA, présentera les enjeux de l’ayoti (internet of things) à travers cet objet particulier qu’est le véhicule. Ce sont d’abord des flux de communication qui transitent et qui renseignent au-delà du conducteur, le constructeur et les pouvoirs publics. Dans ce domaine, PSA est en pointe « avec 1 million de véhicules connectés ». Parmi les applications, il y a « le véhicule intelligent qui communique avec les infrastructures ». Mais cette intelligence des objets « permet aussi d’observer les comportements d’usage ». On peut ainsi savoir combien de fois un automobiliste ferme ou ouvre ses portes dans une vie ou encore prévenir des communes que dans certains carrefours, il y a eu tel nombre de freinages d’urgence afin de pouvoir réaliser des travaux de sécurisation.

NANCY

Une ouverture sur les start-up Pour la première fois, le Forum mondial des matériaux organise un « start-up challenge ». Sur les 35 sociétés nominées, 14 sont retenues pour la finale. Le professeur Victoire de Margerie les présente.

Maxime Picat,directeur Europe de PSA.

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nnée après année, le Forum mondial des matériaux ne cesse de prendre de l’envergure. « Lors de la première édition, nous avons eu la chance de compter parmi nous 6 PDG de grands groupes internationaux et une centaine d’invités. L’année dernière, nous sommes passés à 10 PDG et 150 invités. Cette année, ils seront 25 grands patrons et 250 experts et universitaires », explique le professeur Victoire de Margerie, vice-présidente du Davos des matériaux. Pour cette troisième édition, il y aura pour la première fois des startup. Sur les trente-cinq nominées, douze devaient être sélectionnées pour le titre du premier challenge leur étant dédié. « Le plan initial était en effet de nommer 12 candidats et de donner à chacun d’eux un « colis » gratuit comprenant un kiosque à WMF à Nancy les 29 et 30 juin ainsi qu’une couverture complète des frais d’inscription, d’hébergement et de transport pour son PDG. En raison de la qualité des applications, le jury a décidé de

sélectionner et d’en nommer 14 au lieu de 12. Le gagnant du prix sera sélectionné parmi les nominés et annoncé à Nancy en juin », éclaire Victoire de Margerie. Cette ouverture sur les start-up était une évolution naturelle. D’ailleurs, la toute première du Forum Mondial des matériaux « est celle qui a permis la création de ce rendez-vous. Elle se composait initialement que de trois personnes : Philippe Varin, André Rossinot (le président du Grand Nancy) et moi-même », lâche-t-elle, dans un large sourire. Elle raconte que tout a commencé quand elle était encore au conseil d’administration de Matéralia, le pôle de compétitivité des Matériaux en Lorraine. « À cette époque, j’ai rencontré André Rossinot. Il s’interrogeait sur comment relancer le territoire après la désindustrialisation. Il a pris son temps. Avec intelligence, il a investi dans la recherche, à l’image de l’Institut Jean Lamour. Il a fait venir aussi de grandes entreprises. Je lui ai donc proposé de faire un Davos des matériaux. Il a été un peu dubitatif. Même réaction de Philippe Varin quand je l’ai contacté. Mais ils ont vite adhéré et permis à notre petite start-up de créer ce Forum d’une dimension mondiale », confie Victoire de Margerie.

Alexandre POPLAVSKY

Victoire de Margerie, vice-présidente du Forum. Photo Alexandre MARCHI

Les 14 start-up nominées 3D MATTER (Brooklyn, New York)

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olutions pour optimiser la fabrication 3D grâce à un logiciel qui offre des données étendues, impartiales et comparables sur plus de 70 matériaux d’impression 3D concernant leur performance, leur qualité visuelle et leur facilité de traitement.

AEROSINT (Liège, Belgique) Technique de frittage au laser qui ne supprime aucun matériau de départ et donc rendre cette technologie SLS vraiment abordable pour le traitement de haute performance des polymères coûteux.

CARBIOS (Clermont-Ferrand, France) Solutions pour la valorisation des plastiques grâce à 2 processus : 1. incorporer des enzymes au cœur des plastiques pour programmer l’autodestruction (films, sacs). 2. recyclage enzymatique des déchets plastiques en régénérant le polymère vierge initial (ex : PET TT107 - V0

comprenant le PET opaque).

CITRINE (Redwood City, Californie) Techniques d’intelligence artificielle et prédictive, qui permettent une accélération 2-5x du processus de développement de matériaux pour les alliages, les semi-conducteurs, les composites, les polymères, l’impression 3D, etc.

CYCLADEX Carson City, Nevada) Processus vert (sans cyanure de sodium) pour l’isolement de l’or du cuivre et de l’argent, qui est 50 % moins cher en matières premières et 35 % moins en Capex par rapport au procédé au cyanure de sodium.

GENES’INK (Aix-en-Provence, France) Vers des appareils légers, flexibles et connectés grâce à des encres qui permettent d’imprimer sur des matériaux fragiles, minces ou souples, tout en bénéficiant de pro-

priétés de conductivité élevée.

KEEY (Mulhouse, France) Valorisation de haute valeur des déchets de construction et de démolition contenant de la silice pour la construction et la rénovation d’immeubles écoénergétiques.

NANO3D (Corvallis, Oregon) Technologie de placage à faible coût et évolutive qui répond aux exigences les plus exigeantes des industries électroniques et chimiques en termes d’interconnexion de densité (HDI), de poids de Cu et de consommation d’énergie.

POLNOX (Lowell, Massachussetts) Utiliser des ressources renouvelables pour développer des inhibiteurs de corrosion macromoléculaires innovants et respectueux de l’environnement applicables à de multiples secteurs industriels : lubrifiants, biolubrifiants, peintures et revêtements, etc.

PRIMO 1D (Grenoble, France) Industrialise une solution pour incorporer des puces électroniques dans un fil, permettant une intégration transparente dans les matériaux textiles et plastiques et un tout en un périphérique invisible avec des applications dans le suivi des actifs, antivol, l’authentification, le contrôle de la production, la précision de l’inventaire…

SARATOGA (Berkeley, Californie) Processus d’électrolyse révolutionnaire pour la fabrication de nanotubes de carbone de haute pureté pour moins de 5 $ par kg 100 fois moins cher que le prix actuel - avec de solides avantages pour les batteries au lithium ionique, ce qui les rend plus rapides, plus durable et avec des performances de sécurité améliorées.

SEPION (Berkeley, Californie) Piles au lithium ionique à plus longue durée (gamme de 600 km) à un prix équitable grâce à une

nouvelle technologie de membrane qui ne permet pas plus de croisement d’ions indésirables à travers le séparateur de batterie.

VAPORSENS (Salt Lake City, Utah) Matériaux de nanofibres organiques qui agissent comme capteurs chimiques capables de détecter des traces (parties par trillion) de produits chimiques dans des designs légers et fonctionnels grâce à leur grande surface et à la porosité des films lorsqu’ils sont déposés sur des électrodes microfabriquées.

WOODOO (Paris, France) Développe une technologie en bois translucide qui rend le matériau composite résultant trois fois plus performant mécaniquement que le bois indigène, imperméable à l’eau, ignifuge et translucide avec des applications dans des éléments intérieurs pour le luxe, l’automobile, le bâtiment et les industries aéronautiques.


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La place Stanislas N

ancy, résidence temporaire de l’ancien roi de Pologne, Stanislas Leszczynski, devenu duc de Lorraine, est paradoxalement l’exemple le plus ancien et le plus typique d’une capitale moderne où un monarque éclairé se montre soucieux d’utilité publique. La place Stanislas porte l’image lumineuse de Nancy à travers le monde entier. Sans oublier ses deux voisines, la place de la Carrière et la place d’Alliance, inscrites également au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’UNESCO depuis 1983. Stanislas et son architecte Emmanuel HÉRÉ ont choisi un lieu idéalement situé entre ville vieille et ville neuve. La place a été construite de mars 1752 à novembre 1755 ce qui fut extrêmement rapide pour l’époque. Au centre de cette place royale, s’élevait une statue de bronze représentant Louis XV, œuvre des sculpteurs Barthélémy GUIBAL et PaulLouis CYFFLÉ. Cette statue fut

fondue à la Révolution et c’est en 1831 qu’on érigea la nouvelle statue représentant Stanislas. Tout autour de la place, les grilles de Jean LAMOUR qui unissent les bâtiments les uns aux autres, par leur forme et leurs décors témoignent, avec les fontaines d’Amphitrite et de Neptune réalisées par Barthélémy GUIBAL, de l’art rocaille. Emmanuel HÉRÉ construisit des pavillons de même ordonnance classique, rythmés par le jeu d’un ordre colossal. Au sud, la grande façade de l’Hôtel de Ville qui s’orne des armes de Stanislas et du blason de la Ville de Nancy. A l’est, le Grand Hôtel (pavillon Alliot) et l’Opéra de NancyLorraine (pavillon des fermes) et à l’ouest le pavillon Jacquet et le Musée des Beaux-Arts. Au nord, Emmanuel HÉRÉ conçut des «basses faces» limitées au seul premier niveau des autres pavillons, pour raison de défense militaire. En 2005, à l’issue de deux ans de

La place Stanislas, plus de 250 ans d’histoire. Photo Patrice SAUCOURT travaux et aujourd’hui totalement piétonne, la place retrouve sa splendeur d’origine, dotée d’un pavement clair avec deux diagonales de

pavés noirs. Les grilles sont restaurées, ainsi que les éléments décoratifs et les bâtiments qui la bordent. Aujourd’hui la place Stanislas est

considérée comme la plus belle place royale d’Europe et une des plus belle places au monde, la 4è - selon Lonelyplanet.

-Chaque soir d’été, une création monumentale métamorphose les façades de la célèbre place Stanislas. Un rendez-vous merveilleux avec l’histoire de la capitale des Ducs de Lorraine ! Photo Patrice SAUCOURT TT108 - V0


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Les festivités de la Saint-Nicolas

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ans l’Est de la France, en hiver, les deux moments forts sont le marché de Noël de Strasbourg et les Fêtes de Saint-Nicolas à Nancy ! Fête traditionnelle lorraine, c’est à Nancy que la Saint-Nicolas est fêtée avec le plus de faste et de gaîté. Officiellement le 6 décembre, la fête de Saint-Nicolas mérite bien plusieurs jours de festivités et se déroule en général le premier week-end de décembre : journées de liesse populaire, de défilés, de musique, de chars, de bonbons, chaque année autour d’un thème différent tiré d’une page d’histoire de la Lorraine.Au coeur des Fêtes de Saint-Nicolas, le week-end de Saint-Nicolas est

un moment emblématique et magique avec trois jours de programmations gratuites et ouvertes à tous dans la ville. Cette période de festivités offre aussi la découverte du marché de Noël avec ses nombreux chalets Un week-end évènement les 2 et 3 décembre 2017, sur une thématique 2017 consacrée à la Belgique. 36 jours de fête du 24 novembre au 31 décembre 2017. Comme de nombreuses villes de l’Est, en France et en Allemagne, Nancy propose son marché de Noël qui participe largement à l’ambiance magique particulière des fêtes de Noël des pays septentrionaux. Il est installé sur la magnifique place Charles III,

Plus de 60 échoppes regorgent d’idées cadeaux, de surprises et de gourmandises de saison. Photo Patrice SAUCOURT

ête traditionnelle lorraine, c’est à Nancy que la Saint-Nicolas est fêtée avec le plus de faste et de gaîté. Photo Alexandre MARCHI

D’autres événements « Le Livre sur la Place » Le Livre sur la Place est le premier grand salon national de la rentrée littéraire en France. Il accueille, sur la Place de la Carrière, 550 auteurs et 170 000 visiteurs. Expositions, cafés littéraires, rencontres, dédicaces, émissions de radio. Trois jours d’énergie intense autour du livre sous toutes ses formes. Du 8 au 10 septembre. « Rendez vous Place Stanislas »

Inscrite depuis 1983 au patrimoine mondial de l’UNESCO, la place Stanislas se pare chaque soir d’une scénographie à base d’images monumentales à la hauteur d’une des plus belles places d’Europe. Chaque été, la Place Stanislas est l’écrin d’un extraordinaire spectacle de vidéo projection. Cet événement populaire rassemble un public nombreux autour d’une création imaginée par la société Spectaculaires – Allumeurs d’ima-

ges. Nancy Jazz Pulsations Le festival investira toute la ville du 11 au 21 octobre avec la promesse de soirées exceptionnelles et des rendez-vous comme la Pépinière en Fête ou le Nancy Jazz Poursuite, les Apéros Jazz sans oublier le jeune public avec les Magic Kids et les concerts en région. Autant de têtes d’affiches de renommée internationale que de découvertes multiples. « Le livre sur la place ». Photo Alexandre MARCHI

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29 & 30 JUIN 2017

NANCY

ARTEM, une réalité unique en Europe S itué sur d’anciens terrains militaires non loin du quartier emblématique de l’Ecole de Nancy, ARTEM regroupe 3 grandes écoles françaises implantées à Nancy autour du concept « Art, Technologies et Management » : L’Ecole nationale des Mines, L’ICN Business School L’Ecole Nationale d’Art. Ces écoles ont été rejointes par l’Institut d’Administration des Entreprises, un centre d’art contemporain et l’Institut Jean Lamour, centre de recherche sur les matériaux. Ce regroupement d’unités d’enseignement supérieur est issu de l’esprit de l’Ecole de Nancy associant l’art, la technologie et le design.

opération universitaire d’envergure Cette opération universitaire d’envergure qui réunit près de 5 000 étudiants et 1 400 enseignants et chercheurs est logée dans un édifice à sa dimension : une création architecturale originale composée d’un bâtiment de 300 mètres de longueur, doté d’une ossature métallique et surmonté d’une verrière multicolore. La disposition de nombreuses artères végétales sous cette verrière, honore la flore lorraine, élément essentiel d’inspiration des artistes de l’Ecole de Nancy.

ARTEM regroupe trois grandes écoles françaises implantées à Nancy autour du concept « Art, Technologies et Management ». Photo Fred MARVAUX

LORnTECH

Artem, une création architecturale originale composée d’un bâtiment de 300 mètres de longueur, doté d’une ossature métallique et surmonté d’une verrière multicolore. Photo Fred MARVAUX

Ce label LOR N TECH correspond à la démarche des quatre villes du Sillon lorrain, à laquelle s ’ a s s o c i e n t S a r r e b r u ck e t Luxembourg-ville. Il vise non seulement à créer des emplois à partir des entreprises du numérique en Lorraine mais aussi à décrocher le label « French Tech ». La filière numérique lorraine compte 10 000 emplois et 2 000 entreprises liées à ce secteur, mais aussi près de 80 logiciels déposés par l’Université de Lorraine et une centaine de laboratoires publics ou privés. Lor’N’Tech affiche des objectifs ambitieux : doublement du nombre d’emplois liés au numérique au cours des 10 prochaines années, augmentation de 15 % du nombre d’étudiants dans cette filière, création d’un label « Tech Responsable » et l’organisation annuelle d’une manifestation d’envergure internationale.

LORnTECH , c’est 10.000 emplois en Lorraine et 2.000 entreprises. Photo Alexandre MARCHI TT110 - V0


FORUM MONDIAL

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29 & 30 JUIN 2017

NANCY

Nancy et l’Art nouveau : un duo gagnant ! A l’approche du XXème siècle, un profond renouveau des formes marque les arts décoratifs européens. A Nancy, “ l’Art Nouveau ” connaît un développement exceptionnel et la capitale lorraine joue un grand rôle au sein de ce mouvement artistique. L’art fait alors alliance avec l’industrie et les arts mineurs (verrerie, céramique, ferronnerie, vitrail, ébénisterie, …) s’imposent avec force dans le quotidien. La nature est partout vivante, splendide et colorée.

« L’Art pour tous » Les artistes lorrains souhaitent valoriser les arts mineurs pour assouplir la frontière rigide qui les sépare des arts majeurs (architecture, peinture, sculpture). Leur attention se fixe sur l’ameublement, l’orfèvrerie ou encore les objets de décoration. Ils placent “l’Art dans tout”, tout en revendiquant “l’Art pour tous ”, c’est-à-dire éditer et diffuser des objets d’art à un grand nombre d’exemplaires.

Des créateurs influents Emile Gallé (1846-1904) connait un réel succès à Paris en 1884, puis lors de l’Exposition Universelle de 1889. Il jouera un rôle influent de précurseur et donne une impulsion décisive à l’Art Nouveau notamment par la création de l’Ecole de Nancy en 1901. En effet, Emile Gallé a fait des émules parmi les artistes et les jeunes industriels de Nancy notamment dans le mobilier avec les ébénistes Louis Majorelle et Eugène Vallin. Ce dernier traduit les concepts de l’Art Nouveau dans un style très personnel. Jacques Gruber (18701936) quant à lui se consacre au vitrail civil à partir de 1903, qui connaitra une réelle renaissance. Enfin Victor Prouvé (1856-1943), peintre - sculpteur et père du designer Jean Prouvé, collabora très tôt aux travaux de Gallé en réalisant des projets de décor pour la céramique, la verrerie et des dessins à l’origine de marqueteries de bois et cuirs.

Fleuron de l’architecture art nouveau à Nancy, la Villa Majorelle présente une architecture tout à fait étonnante. Photo Patrice SAUCOURT

Daum et Nancy, deux noms indissociables

La chambre de commerce et d’industrie de Meurthe-et-Moselle un bâtiment Art nouveau élaboré par les plus grands noms de l’École de Nancy. Photo Alexandre MARCHI TT111 - V0

Ces noms évoquent l’épopée d’une des plus grandes cristalleries françaises, créée à la fin du XIXème siècle, et dont la notoriété est liée au mouvement de l’Ecole de Nancy, fondée dans les années 1900 par les frères Antonin et Auguste Daum Longévité et créativité sont les caractéristiques de la maison familiale qui a su, au fil du temps, faire évoluer sa production, notamment de la pâte de verre à la pâte de cristal, technique redécouverte par Amalric Walter chez DAUM et qui a contribué largement à faire rayonner sa renommée. Riche de plus de 600 pièces, la collection Daum du Musée des Beaux-Arts de Nancy est considérée, aussi bien par la communauté scientifique que par le public, comme la collection de référence. A côté de la création de pièces exceptionnelles, toujours dans la manufacture historique à Nancy , l’amélioration de la qualité de la production courante et le développement des services de table constituent aujourd’hui encore les points forts de l’entreprise. > Lien utile : www.daum.fr

Les ateliers des frères Daum ont formé quelques-uns des grands noms de l’Art nouveau. Photo Alexandre MARCHI > A noter que la Ville de Nancy est membre du Réseau Art Nouveau Network, premier réseau

européen de coopération, sauvegarde et valorisation de l’Art Nouveau. www.artnouveau-net.eu.


2017 PROGRAM PLENARY WELCOME 29 JUNE 8h30 - 9h00 WELCOME ADDRESS 1 Laurent HENART Mayor of Nancy WELCOME ADDRESS 2 Philippe VARIN Chairman World Materials Forum

10h45 - 11h15 PLENARY SESSION 2 29 JUNE 11h15 - 13h00 WHICK KPIS FOR MORE GROWTH AND MORE VALUE CREATION WITH LESS MATERIALS ? Shunichi MIYANAGA CEO Mitsubishi Heavy Industries (Japan) - Co Chair Jean-Pierre CLAMADIEU CEO Solvay (Belgium) - Co Chair Nicole LECCA Senior Vice President, Materials & Parts Procurement, Airbus (France/Germany) Johan MENCKEL CEO Granges (Sweden) Vincent BAMBERGER MD Arthur D Little (France) MODERATOR : Prof. Victoire de MARGERIE, Vice-Chairman World Materials Forum

16h00 - 16h30 PLENARY SESSION 4 29 JUNE 16h30 - 17h00 WORLD MATERIALS FORUM SCIENTIFIC PRESENTATION 2017 Tri RISMAHARINI Mayor of Surabaya (Indonesia)

20h00 GALA DINER & WELCOME ADDRESS by André ROSSINOT Chairman of Nancy Eurometropole PLENARY SPEECH by Daniel CALLEJA-CRESPO, Director General DG Environment (EEC)

PLENARY SESSION 1 29 JUNE 9h00 - 10h45 UPDATE ON WORLD STATUS AND TRENDS FOR CRITICAL RAW MATERIALS Robert FRIEDLAND Chairman Ivanhoe Mining (Canada) - Co Chair Gilles MICHEL CEO Imerys (France) - Co Chair Franck BEKEART Senior Partner McKinsey (Belgium) Pierre TOULHOAT CEO BRGM (France) David TRAFFORD CEO CRU Consulting (UK) MODERATOR : Dr Patrice CHRISTMAN, member of World Materials Forum Steering Committee

13h00 - 14h15 PLENARY SESSION 3 29 JUNE 14h15 - 16h00 FROM LIGHTWEIGHTING OR RECYCLING TO LIGHTWEIGHTING AND RECYCLING Thierry LE HÉNAFF CEO Arkema (France) - Co Chair Egil HOGNA CEO SAPA (Norway) - Co Chair Denis HUGELMANN CEO Ecotitanium (France) Prof. Sunan DING Suzhou Institute (China) Andreas REISSNER CCO Pyral (Germany) Brett SCHNEIDER Senior Vice President Business Development Hexcel (USA) MODERATOR : Prof. Stéphane MANGIN, member of World Materials Forum Steering Committee

PLENARY SESSION 5 29 JUNE 17h00 - 18h45 FROM OWNERSHIP TO MOBILITY SERVICES FOR BETTER MATERIALS EFFICIENCY Patrick KOLLER CEO Faurecia (France) - Co Chair Christophe CABARRY CEO SpecialChem (France) - Co Chair Jonathan GOODMAN Senior Vice President Corporate Communications Volvo (Sweden) Prof. Vijay GURBAXANI University of California, Irvine (USA) Prof. Sung HA Hanyang University (Korea) Didier MARGINEDES CEO, Blue Solutions (France) MODERATOR : Philippe BIDEAU, member of World Materials Forum Steering Committee

21h30 (before dessert) AWARDS CEREMONY FOR WMF START UP CHALLENGE by Prof. Victoire de Margerie, Vice Chairman, World Materials Forum

PLENARY SESSION 6 30 JUNE 8h30 - 10h15

10h15 -10h45 PLENARY SESSION 7 30 JUNE 10h45 - 11h15 WORLD MATERIALS FORUM SOCIETAL PRESENTATION 2017 Prof. Reinhold DAUSKARDT Stanford University (USA)

CLOSING REMARKS 30 JUNE 14h30 Philippe VARIN Chairman World Materials Forum

IOT & DATA ANALYTICS FOR NEW MATERIALS SOLUTIONS Andy Reynolds SMITH CEO Smiths Group (UK) - Co Chair Binh Truong GIA Chairman FPT (Vietnam) - Co Chair Prof. Margarethe WIERSEMA University of California Irvine (USA) Maxime PICAT EVP PSA Group (France) Jack ELLIOTT CEO Puretech (Canada) Damian GOLDRING CTO Consumer Physics (Israel) MODERATOR : Tolga EGRILMEZER, CCO Rio Tinto (Australia)

PLENARY SESSION 8 30 JUNE 11h15 - 13h00 STANDARDISATION OF LCAS FOR SUSTAINABLE MATERIALS Pierre-André de CHALENDAR CEO Saint Gobain (France) - Co Chair Jean-Louis CHAUSSADE CEO Suez (France) - Co Chair Vincent LAFLECHE Chairman European Committee for Standardization (Belgium) Dr Karen HANGHOJ CEO EIT Raw Materials (Germany) Prof. Arnold TUKKER Leiden University (NL) Prof. Bruno OBERLE Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (Switzerland) MODERATOR : Mostafa ABOULFARAJ, member of World Materials Forum Steering Committee

Textes et crédits photos : L’Est Républicain - Le Républicain Lorrain - Métropole du Grand Nancy et Office de Tourisme de Nancy TT112 - V0


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