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R57 | VENDREDI 6 AVRIL 2018 | SUPPLÉMENT DU RÉPUBLICAIN LORRAIN

MAI 68

LES RAISONS DE LA COLÈRE

NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT - COMMISSIONS PARITAIRES NOS 65244, 50986 ET 0319C 86338



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LE SOMMAIRE 4 DE VOUS À NOUS Vos questions, votre jeu, vos photos

8 GRAND ANGLE Mai 68 a commencé en 67

14 REPORTAGE Liverdun (54) abrite l’unique site de production de cannes blanches

15 CULTURE Lire, écouter et voir en région et ailleurs

24 VOYAGE Gourmandises et traditions à Canet-en-Roussillon

28 RÉTRO

16 IDÉES DE SORTIES

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31 DÉTENTE 3 pages de jeux

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12 REPORTAGE ' (& ) * ) ! ) #

26 GASTRONOMIE 1 & & / / ' Rue Théophraste-Renaudot / Houdemont / 54185 Heillecourt CEDEX / Tél. 03.83.59.09.15 / lemaginteractif@ervmedia.fr / ISSN 2430-7750 Le Mag est un hebdomadaire diffusé chaque dimanche avec L'Est Républicain, Vosges Matin et Le Républicain Lorrain Directeur de la publication : Christophe MAHIEU Responsable du service magazine Jean-Marc TOUSSAINT Création graphique Martine WINGER (contact : lemaginteractif@ervmedia.fr) PUBLICITÉ Équipe rédactionnelle Florence LÉVY, Valérie SUSSET, Bruno SUSSET MEUSE 03.29.88.38.12 lerpublicitever@estrepublicain.fr Jean-Charles VERGUET et Éric DAVIATTE VOSGES 03.29.82.91.10 lerpubliciteepi@vosgesmatin.fr Rédaction en Moselle Bernard MAILLARD MEURTHE-ET-MOSELLE 03.83.59.08.39 lerdirpub@estrepublicain.fr (Tél : 03.87.34.17.89) lrlmagazine@republicain-lorrain.fr MOSELLE 03.87.34.17.20 lrlpublicite@republicain-lorrain.fr


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De vous Ă nous /

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RÉPONSE DU 1ER AVRIL

CES ANIMAUX QUE L’ON N’OUBLIE PAS ÂŤ Pourquoi nos animaux n’ont-ils pas eux aussi droit au respect dans la mort ? Je pense qu’ils ont leur place dans un cimetière. En existe-t-il un quelque part ? Âť J.-C. B., Metz (57)

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LES GAGNANTS DU 25 MARS , & - ' ' '. / 0 1 2 !0 3 - 4 2 5 & ) 6 7 / % 89 " * * : 0 ; " ! & ! "

Il existe plusieurs cimetières animaliers en France ; le plus ancien date du XIXe siècle. En effet, une loi du 21 juin 1898 autorisant l’enfouissement des animaux morts a fait naĂŽtre ce que l’on peut considĂŠrer comme la plus ancienne nĂŠcropole zoologique du monde. SituĂŠe Ă Asnières, dans les Hauts-de-Seine, elle a ĂŠtĂŠ crĂŠĂŠe en 1899 grâce Ă la mobilisation de quelques personnalitĂŠs, entre autres l’Êcrivain Edmond Rostand, le poète Sully Prudhomme et le pianiste Camille Saint-SaĂŤns. Tous soutenaient la logique du respect contre celle de l’Êquarrissage jusqu’alors imposĂŠ par le Conseil d’hygiène de la Seine. L’auteur Georges Harmois et la directrice du journal fĂŠministe ÂŤ La Fronde Âť, Marguerite Durand, ont fondĂŠ, cette annĂŠe-lĂ , la SociĂŠtĂŠ française anonyme du cimetière pour chiens et chats. Un cimetière s’Êtablit sur une parcelle ĂŠtroite et tout en longueur en bordure de Seine, sur l’ancienne ĂŽle des Ravageurs. L’architecte parisien Eugène Petit conçut le portail d’entrĂŠe dans le style Art nouveau et le plan du cimetière. Des milliers d’animaux seront inhumĂŠs dans ce cimetière. On peut dĂŠcouvrir aujourd’hui encore de jolies ĂŠpitaphes encensant le fidèle compagnon. Chiens et chats cĂ´toient lapins, chevaux, tortues, poules, poissons, rongeurs, moutons, singes‌ La direction a

ĂŠrigĂŠ des monuments, mettant Ă l’honneur des ÂŤ hĂŠros Âť, comme le chien Barry (1800 – 1814). Cet ĂŠpagneul des Alpes, ayant appartenu aux moines de l’hospice du Grand Saint-Bernard, a sauvĂŠ la vie de nombreux pèlerins. Un monument Ă la gloire des chiens policiers a ĂŠtĂŠ ĂŠlevĂŠ en 1912. La statue d’un petit chien de pierre rappelle que MĂŠmère, nĂŠe en 1914, fut la courageuse compagne d’un rĂŠgiment de chasseurs Ă pied. D’autres, vedettes de films ou de thÊâtre, ont un espace rĂŠservĂŠ tel Rintintin, hĂŠros de films d’aventures produits entre 1923 et 1932 par la Warner. En 1987, la sociĂŠtĂŠ propriĂŠtaire dĂŠcida de fermer le cimetière. SensibilisĂŠe, la ville d’Asnières le racheta. Le 27 juin de la mĂŞme annĂŠe, le site fut classĂŠ Ă l’inventaire des monuments historiques du fait de son ÂŤ intĂŠrĂŞt Ă la fois pittoresque, artistique, historique et lĂŠgendaire Âť. La ville, devenue propriĂŠtaire en 1989, le gère depuis 1997. En 2001, l’entrĂŠe du cimetière a ĂŠtĂŠ rĂŠnovĂŠe et un nouvel amĂŠnagement paysager en fait un charmant lieu de promenade, apprĂŠciĂŠ des touristes et des amis des bĂŞtes. L’inhumation d’un animal peut encore y ĂŞtre envisagĂŠe. La plus petite des sĂŠpultures coĂťte près de 1.000 â‚Ź, si l’on prend en compte le coĂťt annuel de concession, les frais d’inhumation et le monument funĂŠraire.


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 Quelle est la durÊe de validitÊ d’un permis de construire ? Peut-on Êchelonner les travaux sur plusieurs annÊes ?  N. D., Nancy (54)

ÂŤ Je viens d’emmĂŠnager et les amis me demandent de ÂŤ pendre la crĂŠmaillère Âť. D’oĂš vient cette expression ? Âť M.-J. G., Besançon (25)

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 Titulaire du titre de reconnaissance de la Nation pour les combats menÊs en AlgÊrie, ai-je Êgalement droit à une mÊdaille ?  R. L., Maizières-lès-Metz (57)

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! " # $ " % & ' ( ) & & Textes : Martine Conge Envoyez vos questions sur lemagcourrierservice@ervmedia.fr, ou par courrier à l’adresse : Le Mag, Courrier service, 57777 Metz Cedex 9, nous y rÊpondons.

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LADY SCHNAPS

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NÉE EN 1989, LA SPINALIENNE CONNUE SOUS LE PSEUDONYME DE LADY SCHNAPS A TROUVÉ DANS LA PHOTOGRAPHIE LE MOYEN DE CANALISER SON « TROP-PLEIN DE CRÉATIVITÉ ». CE QU’ELLE CHERCHE AVANT TOUT, DANS LES LIEUX ABANDONNÉS ET LES COINS DE NATURE QU’ELLE INVESTIT AVEC SES MODÈLES, C’EST, FÛT-CE AU PRIX DE MILLIERS DE KILOMÈTRES EN EUROPE, « TOUT SIMPLEMENT UN BEL ARRIÈRE-PLAN ». CAR A CONTRARIO DE NOMBREUX AUTRES ADEPTES DE L’URBEX CULTIVANT SURTOUT LA PERFORMANCE, ELLE ENTEND CÉLÉBRER LE VIVANT ET EN PARTICULIER LE CORPS DES FEMMES. « JE VEUX SORTIR DES CLICHÉS ET EMMENER LES GENS DANS MON PROPRE UNIVERS. » UNIVERS BIEN SINGULIER QUI COMMENCE À TROUVER UNE RECONNAISSANCE À L’INTERNATIONAL. FRED JIMENEZ


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PHOTOS ER / BERNARD FAILLE

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MAI 68 A COMMENCÉ EN 67 APRĂˆS LA PÉRIODE EUPHORIQUE DES TRENTE GLORIEUSES, LA FRANCE CONNAĂŽT UNE DÉTÉRIORATION DE SA SITUATION ÉCONOMIQUE, UNE MONTÉE DU CHĂ”MAGE ET UNE BAISSE DES SALAIRES. DES OUVRIERS, NOTAMMENT EN FRANCHE-COMTÉ (RHODIACÉTA) ET EN LORRAINE (SIDÉRURGIE), VONT FAIRE GRĂˆVE ET OCCUPER LEURS USINES. PAR JÉRĂ”ME ESTRADA

PHOTO ER / CLAUDE BARDOT

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ai 1968 aurait pu n’être qu’un mois banal, perdu dans le cycle immuable du renouvellement des saisons. Ce fut au contraire un printemps de folie. Comment expliquer cette explosion d’exaspĂŠration, de colère, d’excès, d’incomprĂŠhension ? Mai 68, c’est d’abord l’histoire d’une France conservatrice, craquant de partout, trop cadenassĂŠe pour digĂŠrer facilement la pilule (loi Neuwirth de dĂŠcembre 1967), les minijupes et les monokinis, les films de Godard et les tourne-disques Teppaz, les yĂŠyĂŠs et les Beatles. C’est la convulsion d’une France ÂŤ pas vraiment malheureuse, ni vraiment prospère Âť, ĂŠcrit le 15 mars 1968 Pierre Viansson-PontĂŠ dans un ĂŠditorial prophĂŠtique paru dans Le Monde (ÂŤ Quand la France s’ennuie Âť), dans laquelle l’ardeur et l’imagination sont aussi nĂŠcessaires que le bien-ĂŞtre et l’expansion. Sous le couvercle hermĂŠtiquement fermĂŠ, la pression montait depuis des annĂŠes. FigĂŠe, engoncĂŠe dans le costume ĂŠtriquĂŠ des convenances et des traditions, la sociĂŠtĂŠ bruissait d’aspirations nouvelles. Parallèlement, le monde ancien, hĂŠritier d’un siècle moribond, se craquelait de toute part. De grèves en manifestations, le peuple s’Êloignait de De Gaulle. Car il ne faut pas l’oublier : Mai 68 s’inscrit dans une conjoncture de remobilisation de la classe ouvrière. Saint-Nazaire, mines de fer en Lorraine, Guadeloupe, Le Mans, Caen, Redon, de 1963 au dĂŠbut 1968, de nombreuses grèves ont eu lieu un peu partout en France. L’une des plus emblĂŠmatiques est celle des RhodiacĂŠta, leader en France dans le domaine du fil synthĂŠtique. Le mouvement commence le 25 fĂŠvrier 1967, Ă Besançon (3.000 salariĂŠs), pour manifester contre la dĂŠcision de la direction de compter les jours chĂ´mĂŠs comme jours de congĂŠ et le plan de licenciement. Cette


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Grand angle /

PHOTO FRANCIS REINOSO

mesure serait imposĂŠe par une rĂŠduction de la production, consĂŠquence de l’ouverture du MarchĂŠ commun. Rapidement, la grogne gagne les autres usines de la sociĂŠtĂŠ, Ă Lyon-Vaise, Ă PĂŠage-de-Roussillon, VĂŠnissieux et Saint-Fons. L’occupation des locaux entraĂŽne un fort mouvement de solidaritĂŠ local, notamment avec un comitĂŠ universitaire de soutien, mais aussi au niveau national, impliquant des personnalitĂŠs du monde de la culture. La mobilisation sur place des travailleurs permet le dĂŠveloppement d’une vĂŠritable effervescence. Alors que la revendication initiale portait sur le refus du chĂ´mage partiel, l’accord prĂŠvoit des augmentations de salaires. Mais il est refusĂŠ par une partie des ouvriers qui dressent une barricade devant leur usine de Besançon. Les gendarmes mobiles interviennent. La reprise est votĂŠe Ă une courte majoritĂŠ. MalgrĂŠ ce rĂŠsultat mitigĂŠ, la grève de la Rhodia constitue une expĂŠrience fondamentale des luttes prĂŠcĂŠdant 1968. Le 5 mars de cette annĂŠe-lĂ , l’ORTF diffuse ÂŤ Ă€ bientĂ´t j’espère Âť, documentaire de Chris Marker sur cette ĂŠpreuve. La RhodiacĂŠta n’est pas la seule sociĂŠtĂŠ franc-comtoise touchĂŠe par un mouvement avant mai 68. La rĂŠgion est secouĂŠe par de multiples conflits. Des dĂŠbrayages ont lieu dĂŠbut janvier chez Lip oĂš a ĂŠtĂŠ annoncĂŠ le licenciement d’une cinquantaine de personnes, dont une dizaine pour insuffisance de rendement. Le mĂŠcontentement gagne ensuite les tĂŠlĂŠphonistes, les cadres, Kelton. La CGT et la CFDT mĂŠtallurgie et

horlogerie rĂŠclament des nĂŠgociations sur les salaires, la durĂŠe du travail, la sĂŠcuritĂŠ de l’emploi, les droits syndicaux et une prime de vacances. Preuve de la grogne gĂŠnĂŠrale, le 9 avril, L’Est RĂŠpublicain titre en page Besançon : ÂŤ Les coiffeurs feront-ils grève pour que la coupe passe de 3,45 Ă 4 francs ? Âť.

LA LORRAINE INDUSTRIELLE PARALYSÉE La Lorraine n’est pas ĂŠpargnĂŠe. En mars et avril 1967, des affrontements ont paralysĂŠ la rĂŠgion. Les mineurs d’abord, puis les sidĂŠrurgistes s’Êtaient mis en grève gĂŠnĂŠrale suite Ă des licenciements. DĂŠbut mai 1968, un accord historique est signĂŠ par la CGT locale, prĂŠvoyant une rĂŠduction du temps de travail qui passe de 48 à ‌ 42 heures. Cela explique pourquoi les ouvriers du fer ne rejoindront pas immĂŠdiatement le mouvement des ĂŠtudiants nĂŠ entre Nanterre et la Sorbonne avant de gagner toute la France. Si une première grande manifestation, le 11 mai Ă Forbach, exprime dĂŠjĂ cette crainte latente de ÂŤ tout le bassin Âť face aux rĂŠductions des effectifs, il faudra attendre le 19 mai pour que la CGT et la CFDT, Ă l’unisson des consignes de Paris, dĂŠcident de lancer un mot d’ordre de grève gĂŠnĂŠrale avec occupation dans les mines et les hauts fourneaux. La Lorraine industrielle sera alors totalement paralysĂŠe, du nord au sud. Un

mouvement qui touche tous les secteurs d’activitĂŠ. MĂŞme l’usine d’embouteillage de ContrexĂŠville dans les Vosges (1.700 salariĂŠs) se met en grève illimitĂŠe, une première depuis sa crĂŠation en 1956. Deux ĂŠtudiants parisiens, dont le futur historien Pierre Vidal-Naquet, s’y ĂŠtaient fait embaucher pour rĂŠveiller la conscience syndicale. Le 21 mai, 5.000 grĂŠvistes dĂŠfilent Ă Bar-leDuc ; les 24 et 29, ils sont autant dans les rues d’Épinal et de Metz, mais cinq fois plus Ă Nancy. La Franche-ComtĂŠ n’est pas ĂŠpargnĂŠe par le raz-de-marĂŠe venu de Paris. Dans le Doubs, au plus fort des ĂŠvĂŠnements, 100.000 travailleurs, ouvriers, employĂŠs, professeurs ĂŠtaient en grève. La Haute-SaĂ´ne, plus rurale, est moins concernĂŠe. De toute façon, la fin n’est pas loin. L’euphorie retombĂŠe, l’usure a fait son Ĺ“uvre. Si les accords de Grenelle (27 mai) ont du mal Ă passer, les ouvriers reprennent peu Ă peu le chemin de leurs usines. Les derniers bastions tombent entre le 7 et le 10 juin : Rhodia, les Compteurs, Bull, Alstom. Personne ne prĂŠvoyait alors l’explosion qui allait se produire dans la nuit du 10 au 11 Ă Sochaux. Seize heures durant, autour de l’usine Peugeot, une bataille rangĂŠe opposera manifestants et forces de l’ordre. Bilan : 2 morts et 150 blessĂŠs. La journĂŠe la plus sanglante des ĂŠvĂŠnements.


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LE FILM CHOC DE CHRIS MARKER

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6 /  Il y a 50 ans, Mai 68. TÊmoignages, photos et documents inÊdits de nos rÊgions , hors-sÊrie de L’Est RÊpublicain, Le RÊpublicain Lorrain et Vosges Matin, 200 pages, grand format, 19,90 ₏. En vente chez votre marchand de journaux et sur les boutiques en ligne des trois sites de vos quotidiens.

our la première fois depuis 1936, et un an avant les ĂŠvĂŠnements de mai 68, des ouvriers de Rhodia dĂŠcident d’occuper leurs usines. Cette grève n’est pas une simple rĂŠponse Ă une diminution de salaires, au chĂ´mage‌ Elle est beaucoup plus que cela : elle porte en elle une critique globale du temps et des consĂŠquences du travail sur leurs vies, sur leurs loisirs, sur l’accès Ă la culture pour tous. De cette grève, Ă la tĂŠlĂŠvision ou Ă la radio, on n’a presque rien vu, rien entendu. Ă€ l’Êpoque, Ă l’ORTF, toute effervescence ĂŠtudiante ou ouvrière n’est pas bonne Ă voir ou Ă entendre. L’information est encadrĂŠe, surveillĂŠe et orchestrĂŠe. Les mobilisations et les revendications se dĂŠroulent hors champ. La trace de cette lutte, mis Ă part les livres et les tĂŠmoignages postĂŠrieurs, c’est un cinĂŠaste connu pour son engagement militant qui nous l’a donnĂŠe, Chris Marker. SollicitĂŠ par Pol Cèbe, ouvrier et bibliothĂŠcaire Ă l’usine bisontine de la RhodiacĂŠta, il devait projeter ses films susceptibles d’ouvrir ÂŤ la culture jusque-lĂ dĂŠtenue par la bourgeoisie Âť au milieu ouvrier. Le rĂŞve dĂŠpassa rapidement la rĂŠalitĂŠ, car, sur place, c’est sa camĂŠra que dĂŠgaina le rĂŠalisateur, formant au passage nombre d’ouvriers aux techniques du septième art. L’Êquipe constituĂŠe pour tĂŠmoigner de ces ĂŠvĂŠnements prit le nom de ÂŤ Groupe Medvekine de Besançon Âť, en hommage au rĂŠalisateur soviĂŠtique Alexandre Medvekine. Ainsi est nĂŠ ÂŤ Ă€ bientĂ´t j’espère Âť, considĂŠrĂŠ comme le film fondateur de ce groupe mythique.

De façon exceptionnelle et inattendue, ce film est diffusĂŠ Ă la tĂŠlĂŠvision, en mars 1968, un an après les ĂŠvĂŠnements de la Rhodia. Pour la première fois, la classe ouvrière, celle-lĂ mĂŞme que les observateurs de l’Êpoque dĂŠcrivent comme diminuĂŠe, silencieuse, acquise dĂŠsormais Ă la sociĂŠtĂŠ de consommation, parle. De la vie au quotidien, du travail de nuit, de la pression patronale. De l’impact du travail sur les corps et les esprits, mais aussi sur la famille. De la fatigue, l’Êpuisement‌ Cette vie dite moderne, les ouvriers n’en veulent pas, tout comme ils refusent de mesurer le bonheur Ă l’aune des salaires. Après les ĂŠvĂŠnements de Mai 68, c’est Ă Sochaux que se forma un second groupe. ÂŤ 11 juin 68 Âť relate la tragique journĂŠe qui s’acheva par deux morts et des dizaines de blessĂŠs Ă Sochaux-MontbĂŠliard. Bien sĂťr, ces deux films et les nombreux autres relatifs Ă la pĂŠriode 67-74 en Franche-ComtĂŠ, - facilement accessibles sur YouTube - restent empreints d’une touche d’amateurisme qui en fait aussi leur valeur. On y devine les maigres moyens dont disposaient les ouvriers cinĂŠastes ; le son n’y est pas toujours facilement audible. Toutefois, les tĂŠmoignages, puissants, permettent de comprendre tout ce qui se jouait en ces annĂŠes-lĂ : le ras-le-bol de la soumission au patronat, l’esclavage de la chaĂŽne, l’usure des corps, l’Êpuisement moral, la montĂŠe de la libĂŠration des femmes, l’importance de l’engagement syndical‌ Toute l’utopie prolĂŠtaire du moment, celle oĂš la rĂŠvolte et le rĂŞve d’un avenir meilleur sont devenus rĂŠalitĂŠ.


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Reportage /

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LA FIĂˆVRE DES NIGHT-CLUBS

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ĂŠgende de l’illustration, le peintre alsacien Tomi Ungerer dĂŠbarqua Ă New York en 1956 avec 60 dollars en poche. Dans cette ville, creuset de tous les possibles, son talent explose dans les grands magazines amĂŠricains. On le retrouve aussi la nuit dans les premiers clubs branchĂŠs oĂš les musiciens sont mis au rencart au profit de dĂŠmoniaques alchimistes qui triturent une musique hypnotique. Les ancĂŞtres des DJ’s sont dĂŠjĂ aux manettes. Nous sommes en 1969, les Allemands de Kraftwerk dĂŠbarquent aux platines, suivis de leur compatriote Giorgio Moroder, dĂŠcouvreur de Donna Summer. Ungerer hante les coulisses de l’Electric Circus, une boĂŽte de nuit dont il illustre les affiches. DĂŠjĂ , l’esthĂŠtique prime et les premiers sorciers de la lumière dĂŠcoupent des motifs abstraits sur des tissus ou du papier kraft, avant de les faire tournoyer Ă la main devant un rĂŠflecteur, affichant sur les murs des projections surrĂŠalistes. Ces pionniers de la fièvre du samedi soir constituent l’entrĂŠe en matière de l’exposition dĂŠdiĂŠe par le musĂŠe Vitra Ă ces dĂŠcennies enivrantes oĂš toute une gĂŠnĂŠration va se trĂŠmousser sur les pistes, les fameux ÂŤ dancefloors Âť. Tout commence en douceur par le prĂŠ-disco avec Barry White, The Stylistics, puis le disco, la housemusic et enfin pour prolonger le vertige electro, la techno. Mais en matière de fiesta, la musique ne fait pas tout. Cette culture night-club se rĂŠvèle un chaudron bouillonnant, un melting-pot crĂŠatif inĂŠdit oĂš s’entre-

AUX LISIĂˆRES DES ANNÉES 60, LES BALS MONTÉS DE CAMPAGNE PASSENT DE MODE. PLACE Ă€ L’EFFERVESCENCE DE LA FOLIE GLAMOUR DU DISCO. AUX TROIS FRONTIĂˆRES, PRĂˆS DE MULHOUSE, LE MUSÉE VITRA REVIENT DE FAÇON MAGISTRALE SUR LA ÂŤ FIĂˆVRE DU SAMEDI SOIR Âť. UNE PÉRIODE D’UNE CRÉATIVITÉ INÉGALÉE. PAR ALAIN DUSART mĂŞlent des graffeurs, des designers, des stylistes, des performeurs ou des architectes. Ă€ une ĂŠpoque oĂš la sociĂŠtĂŠ vĂŠnère des artistes acadĂŠmiques, peintres ou sculpteurs, ĂŠmergent de ces antres interlopes de nouvelles icĂ´nes Ă qui les mĂŠdias, ĂŠmoustillĂŠs par l’effervescence transgressive, vouent un culte aujourd’hui banalisĂŠ.

LES PREMIERS LASERS TOURBILLONNANTS BALISENT LA BANDE-SON DE CETTE CAVALCADE VOLUPTUEUSE DES TRENTE GLORIEUSES Cette exposition donne Ă comprendre la folie de ces annĂŠes charnières avant l’Êmergence du sida. Ces temples de la nuit attirent des fĂŞtards venus de tous horizons : traders, business men, prolos, transgenres, notables, routards de la pĂŠriode prĂŠ-low cost‌ Tous communient dans un esprit de mĂŠlanges, social, ethnique, sexuel. Les corps ruisselants, Ă demi-nus, en tenue de chantier, en vrai-faux gĂŠnĂŠral Tapioca ou en stringsmoking, ondulent, se frĂ´lent et parfois s’emmĂŞlent en foulant du talon aiguille les tabous et les convenances policĂŠes. Les rythmes frĂŠnĂŠtiques, les premiers lasers tourbillonnants balisent la bande-son de cette cavalcade voluptueuse des Trente Glorieuses. L’architecte français François Dallegret sauta dans un paquebot pour New York au dĂŠbut des annĂŠes 60. Il incarne très bien cette frĂŠnĂŠsie des annĂŠes drugstore lorsque, en 1964, il

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amĂŠnage le bien nommĂŠ club ÂŤ Le Drug Âť pour un‌ pharmacien de MontrĂŠal. Tables stalactites, tubes disco incandescents. On y vend du LSD et de l’acide. Ă€ New York, le cĂŠlèbre Studio 54 aimante l’Êlite de la nouba. Ses crĂŠateurs poussent le concept plus loin en ouvrant le Paradise Garage. Ă€ Manchester, l’Haçienda propulse la musique ĂŠlectronique sur le podium, avec l’ecstasy en embuscade. Les raveurs peuvent mĂŞme s’Êquiper de baskets griffĂŠes au nom du club. Ă€ Beyrouth, le B018 se pose en ÂŤ lieu de survie nocturne Âť, comme un mausolĂŠe semi-enterrĂŠ de l’insouciance libanaise tant de fois terrassĂŠe mais toujours renaissante. Le commissaire de l’exposition n’a pas nĂŠgligĂŠ la prĂŠsentation des diffĂŠ-


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rents modèles de spots, d’ancĂŞtres bois-bakĂŠlite des boĂŽtes Ă musique digitales et autres synthĂŠtiseurs. Reste une dĂŠception. Les textes ĂŠclairent le visiteur seulement en anglais et en allemand. Enfin, au-delĂ d’un pauvre dĂŠpliant alibi, l’impasse est ĂŠvidente sur la double ĂŠpopĂŠe parisienne du Palace, dĂŠcorĂŠ par GĂŠrard Garouste, et des Bains Douches designĂŠs par Philippe Starck. PĂŠchĂŠ d’orgueil ou omission coupable‌ / ÂŤ Night Fever, Designing Club Culture de 1960 Ă nos jours Âť, Vitra design Musem Ă Weil am Rhein (Allemagne). Jusqu’au 9 septembre. Tous les jours de 10 h Ă 18 h, 11 â‚Ź .

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Reportage /

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UNE CANNE POUR VOIR L’INVISIBLE L’UNIQUE SITE DE PRODUCTION DE CANNES BLANCHES EN FRANCE EST INSTALLÉ Ă€ LIVERDUN (54). ET CE SONT DES MALVOYANTS QUI FABRIQUENT CES ORTHĂˆSES. PAR JEAN-MARC TOUSSAINT

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ne impulsion Ă droite, puis une Ă gauche, au rythme de la marche. La canne blanche balaie l’espace et ÂŤ offre une vision idĂŠale Âť. La boule fixĂŠe Ă son extrĂŠmitĂŠ roule en silence. Cela ÂŤ libère l’oreille qui devient nettement plus disponible Âť, explique un malvoyant. Cette orthèse est fabriquĂŠe Ă Liverdun dans un atelier de l’Esat du Haut des Vannes (un ĂŠtablissement d’aide par le travail). Et ce sont des dĂŠficients visuels qui fabriquent ces cannes pour leurs semblables ! L’atelier, qui fonctionne avec six personnes, est la seule unitĂŠ de production de cannes blanches implantĂŠe en France. ÂŤ Tous les ans, environ 4.000 cannes sortent de nos ateliers. Elles sont commercialisĂŠes principalement en France, en Allemagne et en Italie Âť, explique Jean-Paul Mourot, le responsable de cette unitĂŠ Ă l’histoire singulière. Pour bien la comprendre, il faut remonter aux guerres de CorĂŠe et du Vietnam. Des centaines de GI’s rentrent au pays, les yeux brĂťlĂŠs par le napalm. L’US Army dĂŠveloppe alors une canne fine, longue et pliante, pour faciliter la locomotion de ces invalides de guerre. Les Canadiens se mettent aussi Ă en fabriquer. La canne blanche, inventĂŠe en Europe après la Grande Guerre, devient alors une affaire nord-amĂŠricaine. Si bien qu’à l’Êpoque, les malvoyants français n’ont d’autres choix que

d’importer leur ÂŤ outil de locomotion Âť. En 1993, la FAV (Fondation pour les aveugles et dĂŠficients visuels) de Nancy initie un projet de partenariat avec un fabriquant quĂŠbĂŠcois pour favoriser la production de cannes en France. Un guide de mĂŠthodes est alors rĂŠalisĂŠ pour qu’elles puissent ĂŞtre fabriquĂŠes par des personnes malvoyantes. Le projet prend forme Ă Liverdun. Un quart de siècle plus tard, l’entreprise canadienne a disparu. Mais pas l’unitĂŠ de production lorraine. Mieux, cette dernière a considĂŠrablement fait ĂŠvoluer le produit. ÂŤ On a toujours beaucoup ĂŠcoutĂŠ les utilisateurs, les ĂŠducateurs spĂŠcialisĂŠs, les ergonomes. Les amĂŠliorations ont ĂŠtĂŠ constantes Âť, souligne Jean-Paul Mourot. L’atelier lorrain a ainsi adaptĂŠ la poignĂŠe coudĂŠe d’un club de golf

Ă la canne blanche, ÂŤ ce qui permet une cassure plus naturelle du poignet Âť. Elle l’a dotĂŠe d’un bouchon vissant qui permet dĂŠsormais de changer l’Êlastique intĂŠrieur des cannes pliantes. Elle a conçu une boule plus grosse pour ĂŠviter qu’elle ne se coince dans les grilles des bouches d’Êgout, en lui adjoignant un ressort amovible pour amortir les chocs. Depuis peu, l’Esat du Haut des Vannes dĂŠveloppe une canne tĂŠlescopique et pliante, appelĂŠe Caneflex, adaptable Ă la taille de chacun. ÂŤ Ce qui permet de s’adapter au terrain, d’avoir une canne plus courte dans la foule, mais aussi aux enfants et aux ados de faire grandir leur canne en mĂŞme temps qu’eux Âť, explique Jean-Paul Mourot.

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18-19 DÉCRYPT’ART  Georges de La Tour et l’Ênigme de la Femme à la puce  visible au musÊe des beaux-arts de Nancy jusqu’au 2 septembre

Š FRANCESCA MANTOVANI

En rĂŠgions 16-17 LES SORTIES DE LA SEMAINE

/

CULTURE Grand Est

SOMMAIRE

ROMAN Galerie de portraits en Sardaigne signĂŠe MichaĂŤl Uras

3 QUESTIONS À‌ Š KEDISTAN

Denis Milos, crĂŠateur du festival Traverses

Plus loin 20-21

BD Herzl, l’homme qui a rêvÊ IsraÍl

22 MUSIQUE Un si beau violoncelle‌

Bientôt à l’affiche

FESTIVAL

LES LETTRES EN LIBERTÉS PLACÉ SOUS LE SIGNE DES LIBERTÉS, LE FESTIVAL  LE LIVRE À METZ  RÉUNIT LE WEEK-END PROCHAIN PLUS DE DEUX CENTS AUTEURS. PAR MARIE RENAUD

C’ ARENA Pour fĂŞter la sortie du nouvel album ÂŤ Double Vision Âť et les 20 ans de leur album culte ÂŤ The Visitor Âť, le groupe nĂŠ de l’union artistique du batteur Mick Pointer (ex-Marillion) et du claviĂŠriste Clive Nolan (Pendragon) sera Ă Pagney-derrièreBarine (54) le 13 mai au Paulette Pub Rock. Ouverture des portes Ă 19 h 30.

est toujours le premier ĂŠvĂŠnement littĂŠraire de l’annĂŠe dans le Grand Est. Le festival ÂŤ Le Livre Ă Metz-LittĂŠrature & Journalisme Âť s’apprĂŞte Ă vivre, le week-end prochain, sa trente et unième ĂŠdition, ouverte plus que jamais non seulement sur la culture contemporaine, mais aussi sur les grands enjeux sociĂŠtaux du moment. C’est parce qu’il nous concerne au quotidien, explique Aline Brunwasser, la prĂŠsidente de l’association organisatrice, que le thème ÂŤ LibertĂŠs Âť a ĂŠtĂŠ choisi pour associer les auteurs, les Ĺ“uvres, le public et les artistes conviĂŠs pour trois jours Ă Metz. Un fil rouge qui justifie le choix des deux grands invitĂŠs d’honneur de la manifestation, la Turque Asli Erdogan et l’Italien Erri De Luca. La première incarne de façon terriblement concrète Ă la fois la rĂŠpression contre les intellectuels en Turquie et la rĂŠsistance Ă l’autoritĂŠ aveugle et Ă la rĂŠaction. Asli Erdogan, dont on vient tout juste de dĂŠcouvrir la version française de son premier roman, ÂŤ L’Homme coquillage Âť (Actes Sud), paye au prix de l’exil ses combats pour les minoritĂŠs et pour les libertĂŠs des femmes, qui lui ont valu de recevoir en janvier le prix Simone de Beauvoir.

Erri De Luca, quant Ă lui, est depuis longtemps reconnu comme une figure majeure de la littĂŠrature italienne et europĂŠenne. CuriositĂŠ, solidaritĂŠ, gĂŠnĂŠrositĂŠ marquent son Ĺ“uvre. Engagement aussi. Son dernier roman, ÂŤ La nature exposĂŠe Âť (Gallimard), ĂŠvoque avec une infinie tendresse le drame des migrants et le courage tranquille de ceux qui les accueillent. Autour d’eux, quelque deux cents auteurs sont attendus sur la place de la RĂŠpublique, Ă Metz, pour un immense forum que conclura Marie Modiano, qui allie poĂŠsie et musique. Et avant cela, d’innombrables rencontres, avec Daniel Picouly, RaphaĂŤl Glucksmann, Christian Bobin, Irène Frain, Philippe Claudel‌ Et cetera ! Sans oublier deux grands de la littĂŠrature jeunesse, Thierry Dedieu et Gipi. Cet arĂŠopage ne doit pourtant pas intimider quiconque. Le festival ÂŤ Le Livre Ă Metz Âť n’a pas son pareil pour mettre Ă l’aise le visiteur, en lui proposant pendant trois jours un agenda de rencontres et d’activitĂŠs aussi riche que variĂŠ. Pour s’immerger dans le monde des lettres‌ en toute libertĂŠ(s). / Du 13 au 15 avril, place de la RĂŠpublique Ă Metz (57). EntrĂŠe libre. www.lelivreametz.com


16

Culture /

LES SORTIES DE LA SEMAINE

1 / DANSE LA FRESQUE O O

© F. DARMIGNY

2 / HUMOUR GASPARD PROUST O O

3 / EXPOSITION ART. ARGENT. MUSÉE.

© JEAN-CLAUDE CARBONNE

O O

© KUNSTMUSEUM BASEL

1/ DANSE

2/ HUMOUR

3/ EXPOSITION

LA FRESQUE

GASPARD PROUST

ART. ARGENT. MUSÉE.

La création imaginée en 2016 par le célèbre chorégraphe Angelin Preljocaj s’inspire d’un conte chinois intitulé « La peinture sur le mur ». Portée par une scénographie envoûtante de Constance Guisset, « La Fresque ou l’extraordinaire aventure » transporte en poésie avec une élégance que les images fortes n’estompent pas. C’est une danse physique, mais ici rien ne pèse. Un ballet dépouillé, des vidéos comme des mondes flottants, la musique de Nicolas Godin inspirée du chant du vent et de l’Orient, les costumes d’Azzedine Alaïa, les lumières d’Éric Soyer… Entre rêve et réalité, Preljocaj renoue avec la fluidité, et les dix danseurs sont dans un engagement de tous les instants. À découvrir en famille dès 10 ans. / Thaon-les-Vosges (88) le 10 avril à 20 h 30 au théâtre de la Rotonde. Tél. 03.29.65.98.58.

Il est né en Slovénie, a vécu douze ans en Algérie, a été banquier en Suisse, parle cinq langues… Le moins que l’on puisse dire est que l’itinéraire singulier de Gaspard Proust a visiblement de quoi nourrir une belle créativité. On l’a vu au cinéma, au théâtre, à la télévision, mais c’est avec son deuxième « seul en scène » qu’il est actuellement en tournée. Après « Gaspard Proust tapine », le voici donc dans « Nouveau spectacle ». Toujours aussi méchamment drôle, l’humoriste continue de dézinguer à tout va. / Metz (57) le 10 avril à 20 h à l’Arsenal. Colmar (68) le 18 avril à 20 h à la halle aux vins. Ludres (54) le 19 avril à 20 h à l’espace Chaudeau. Tinqueux (51) le 20 avril à 20 h au K. Troyes (10) le 17 mai à 20 h 30 au théâtre de Champagne.

Avec l’exposition « Art. Argent. Musée. 50 ans de PicassoStory », le Kunstmuseum Basel célèbre comme il se doit les 50 ans de la première présentation au public des sept œuvres de Picasso lui appartenant. Les débats suscités en 1967-1968 à l’occasion de leur acquisition ont soulevé des questions… toujours d’actualité aujourd’hui. « Quel type d’art peut entrer au musée ? » En se penchant sur les différents acteurs, dont l’action collective a permis une levée de fonds citoyenne, mais aussi sur les coulisses de la collection du musée à l’époque et aujourd’hui, en faisant se croiser les voix, l’exposition imaginée autour des œuvres de Picasso crée d’intéressantes passerelles vers des problématiques actuelles. / Bâle (Suisse) jusqu’au 12 août au Kunstmuseum. www.kunstmuseumbasel.ch


Grand Est 17

4 / FESTIVAL RING O O

© DR

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6 / COMÉDIE LE JOURNAL DE MA FILLE O O

pour

5 / CONCERT HER

TOUTES

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sur www.estrepublicain.fr .fr www.vosgesmatin.fr www.republicain-lorrain.fr n.fr

4/ FESTIVAL

5/ CONCERT

6/ COMÉDIE

RING

HER

LE JOURNAL DE MA FILLE

Pour sa sixième édition, le très inventif festival théâtral RING, initié par le CDN Nancy-Lorraine, pousse encore plus loin son objectif : surprendre, étonner et transporter dans un ailleurs imaginaire. Pendant neuf jours, l’innovation et la recherche numériques prouveront leur capacité à s’immiscer dans les créations d’aujourd’hui pour mieux interroger la transformation digitale du monde. Et le théâtre démontrera son talent inné pour s’emparer des révolutions techniques. Vidéo, décors virtuels, musique électronique ou applications sur smartphone entrent en scène. Spectacles, installations, moments d’invention, performances, afters… tout sera connecté pour mieux se débrancher ! / Nancy (54) du 12 au 20 avril. www.theatre-manufacture.fr

Programmé au cœur de FOK#2, le festival indépendant créé par l’association nancéienne Off Kultur, le groupe Her ouvrira forcément son concert par son hymne pop soul « We Choose », premier titre extrait de son premier album. C’est avec une intensité particulière qu’aujourd’hui encore les chœurs de Simon Carpentier, ayant succombé à un cancer en août dernier, résonnent partout où Her se produit. Car toute cette aventure musicale est bien née de l’amitié entre le jeune Français et le franco-allemand Victor Solf. Qui a choisi de rendre hommage à son complice en partant en tournée. / Nancy (54) le 13 avril à L’Autre Canal. Strasbourg (67) le 14 avril à l’espace culturel Django-Reinhardt.

Lire en douce le journal intime de sa fille adolescente n’est pas sans risque… Mis en scène par Jean-Luc Moreau, Anne Jacquemin et Philippe Caroit interprètent les rôles de Magali et Simon, parents fraîchement séparés imaginés par la jeune auteure Coralie Miller, metteuse en scène et co-adaptatrice en 2017 des « Monologues du Vagin », dont l’écriture est aujourd’hui à découvrir dans « Le journal de ma fille ». En réalisant soudain qu’elle n’est pas du tout là où ils le croyaient, le couple va se plonger dans l’intimité de sa fille… mais dans la sienne aussi. Cette comédie, qui est aussi la première pièce de théâtre signée par la fille de Gérard Miller, aborde avec humour et finesse bien des problématiques d’aujourd’hui. / Ludres (54) le 13 avril à 20 h à l’espace Chaudeau. Tél. 03.83.19.15.15.


18

Culture /

DÉCRYPT’ART

C’est un peu la Joconde du musĂŠe lorrain Ă Nancy ! Lequel vient de fermer ses portes pour cinq ans, travaux d’extension et de rĂŠnovation obligent. Comme il aurait ĂŠtĂŠ inconcevable de priver les NancĂŠiens de leur cĂŠlèbre ÂŤ Femme Ă la puce Âť, acquise en 1955 et dont l’attribution au peintre lorrain n’a depuis cette annĂŠe-lĂ jamais ĂŠtĂŠ remise en cause, une exposition-dossier s’est installĂŠe au musĂŠe des beaux-arts. OĂš le chef-d’œuvre non signĂŠ de Georges de La Tour (1593-1652) s’entoure encore mieux de tout son mystère. Car qui est donc cette femme enturbannĂŠe Ă la nuditĂŠ très attĂŠnuĂŠe ? On a un temps pensĂŠ Ă une Madeleine pĂŠnitente, mais aussi, en considĂŠrant son ventre rebondi, Ă Agar, la servante enceinte d’Abraham. Ă€ moins qu’il ne s’agisse d’une jeune fille qui aurait ĂŠtĂŠ recueillie Ă Nancy par l’Ordre du Refuge‌ Le petit bracelet en perles de jais indique toutefois, autant que son allure, qu’il s’agit d’une servante. Mais alors quel sujet le ÂŤ maĂŽtre des nuits Âť a-t-il ici voulu traiter en peignant, avec tout le soin qu’on lui connaĂŽt pour le traitement du clair-obscur, cette scène de genre, assortie d’une dimension aussi recueillie et austère ? Si l’on peut distinguer la puce entre les doigts, et mĂŞme une autre plus bas sur le ventre, que peut donc bien reprĂŠsenter l’ombre juste en dessous des mains ? Y dĂŠceler un chapelet aurait tout changĂŠ ! Mais non‌ Aucun ĂŠlĂŠment sacrĂŠ ne permet d’affirmer avec certitude que le sujet de la ÂŤ Femme Ă la puce Âť est religieux. Il n’empĂŞche que devant cette composition simple et efficace, estimĂŠe ĂŞtre datĂŠe de la dernière pĂŠriode de crĂŠation

Š PIERRE MIGNOT

du maĂŽtre, on ne peut que plonger dans le triangle central formĂŠ par la bougie, le regard et le geste de la femme‌ en mĂŞme temps que dans une intimitĂŠ vibrante de spiritualitĂŠ. De lĂ Ă imaginer que Georges de La Tour a voulu symboliser sa volontĂŠ de s’arracher du pĂŠchĂŠ, il n’y a qu’un pas. Mais une seule chose est sĂťre : ce tableau a l’Êtrange beautĂŠ n’a pas fini de poser des questions ! ValĂŠrie SUSSET / L’exposition ÂŤ Georges de La Tour et l’Ênigme de la ‘’Femme Ă la puce’’ Âť est visible au musĂŠe des beaux-arts de Nancy jusqu’au 2 septembre. Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 10 h Ă 18 h. FermĂŠ les 1er mai et 14 juillet.

L’auteur de la semaine ! " # $ % & ' ! !

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I

ls sont venus, ils sont tous là ‌ Elle va mourir, la Nonna. Cette toute petite vieille dame usĂŠe, ÂŤ dont les obsèques sont prĂŞtes Âť, ne parle plus, garde le regard fixe, ÂŤ ça va mal Âť, a dit le docteur. Son petit-fils, Giacomo, dĂŠbarque donc en urgence de Marseille. Il y vit depuis le jour de ses 20 ans, il en a 35 maintenant. La Sardaigne aurait pu l’engloutir, ÂŤ la maison ĂŠtait l’Île, l’Île ĂŠtait la maison Âť. Solitaire volontaire, Giacomo retrouve sa chambre d’enfant, une mère qui se veut ÂŤ femme fidèle parfaite Âť mais envahissante, un père sensible mais taiseux, et tout le village vient Ă lui, laissant les souvenirs remonter Ă la surface. Un Ă un, comme sur une scène de thÊâtre, les personnages entrent et sortent, entremĂŞlant passĂŠ et prĂŠsent, laissant le narrateur lever le voile sur un ĂŠpisode douloureux dont il ne se remet pas. Il y a lĂ Fabrizio, l’ami d’enfance souffrant d’une maladie de peau, ÂŤ qui semble avoir 60 ans Âť, Manuella, l’Êpicière, ÂŤ la femme fatale, le soleil du village Âť, le Dr Ignazio, ÂŤ presque un vrai mĂŠdecin Âť,


Grand Est 19

ROMAN

L’ÎLE ÉTAIT LA MAISON MICHAĂ‹L URAS, PROF DE FRANÇAIS DANS LE DOUBS, SORT SON QUATRIĂˆME ROMAN. UNE HISTOIRE DE RACINES, EN SARDAIGNE, D’OĂ™ IL TIRE SES ORIGINES. UNE GALERIE DE PORTRAITS, SURTOUT. PAR KARINE FRELIN

QUESTIONS À

Le festival Traverses, Ă la rencontre des thÊâtres d’Êcoles europĂŠennes, dont la 22e ĂŠdition se tiendra Ă Nancy du 12 au 20 avril, a ĂŠtĂŠ crĂŠĂŠ par le metteur en scène et directeur artistique du thÊâtre universitaire de Lorraine.

1/ Comment est nĂŠ le festival Traverses en 1997 ? Le mur de Berlin ĂŠtait tombĂŠ huit ans avant, on ĂŠtait dans une formidable dynamique de dĂŠcloisonnement. Il me semblait indispensable d’offrir aux ĂŠtudiants de pouvoir explorer les pratiques thÊâtrales, et leur ĂŠvolution, dans toute l’Europe. Ayant moi-mĂŞme ĂŠtĂŠ formĂŠ en Pologne, auprès de Grotowski, qui Ă l’Êpoque n’Êtait pas connu en France (hormis Ă Nancy grâce au festival mondial du thÊâtre), je suis tout naturellement restĂŠ en contact avec les ĂŠcoles des pays de l’Est. Et une annĂŠe sur deux nous avons travaillĂŠ en partenariat avec le CDN de Nancy-Lorraine, d’abord avec le festival Passages, puis avec RING.

2/ Qu‘allons-nous dĂŠcouvrir cette annĂŠe ? Nous recevrons notamment la prestigieuse AcadĂŠmie de thÊâtre Alexandre Zelwerowicz de Varsovie pour un spectacle de danse très original, avec musique ĂŠlectronique et projections vidĂŠo, Ă ne pas manquer le 18 avril Ă 20 h 30 Ă l’amphithÊâtre DĂŠlĂŠage du campus Lettres. Mais les deux spectacles du collectif parisien M.A.T.E., les 19 et 20 avril, vont ĂŠgalement transporter le public oĂš il n’a vraiment pas l’habitude d’aller !

PHOTO FRANCIS REINOSO

3/ Beaucoup de nouvelles technologies ?

LE MYSTĂˆRE DES DOMUS DE JANAS Mais alors que Giacomo croit passer en coup de vent sur l’Île, la Nonna ne meurt pas. Elle n’en a d’ailleurs jamais eu l’intention. Ă€ l’hĂ´pital, elle joue la comĂŠdie, son petit-fils pour complice. Un secret : ÂŤ J’arrĂŞterai de faire la morte quand plus personne ne viendra me voir Âť, assure-t-elle. Mais les secrets

ne font pas long feu dans une ĂŽle. Les seuls mystères rĂŠsident dans les Domus de Janas, les maisons des fĂŠes qui couvrent la Sardaigne, construites Ă mĂŞme la roche. Un peu comme cette ÂŤ Maison Ă droite de celle de ma grand-mère Âť mais qui, dans la vie de Giacomo, ne fait pas revenir les petits ĂŞtres perdus. Pour aimer la Sardaigne, il faut sans doute s’en ĂŠloigner. Giacomo l’a fait. MichaĂŤl Uras, ÂŤ grandi Âť en Franche-ComtĂŠ, vivant et enseignant dans le pays de MontbĂŠliard, y revient, lui, rĂŠgulièrement en famille. Parce qu’il avoue la vivre sur place, il sait dĂŠpeindre la douce torpeur qui s’est emparĂŠe de ce village aux mille couleurs. OĂš, derrière la lĂŠgèretĂŠ garantie par le vent et le soleil, les existences se crispent vite : dans une ĂŽle, on est toujours au bord du monde. / Éditions PrĂŠludes, 320 pages, 15,80 â‚Ź .

Nous nous inscrivons en effet cette annĂŠe dans la thĂŠmatique du festival RING, Ă savoir la façon dont le numĂŠrique s’immisce aujourd’hui dans les crĂŠations thÊâtrales. Dans ÂŤ Connected Âť par exemple, les spectateurs seront invitĂŠs Ă tĂŠlĂŠcharger une application sur leur tĂŠlĂŠphone avant d’entrer dans la salle, afin de pouvoir participer Ă un spectacle comme il n’en a jamais vu ! ValĂŠrie SUSSET

Š CLÉMENT MARTIN

Gavino, l’oncle imbĂŠcile‌ Et puis le Capitaine, un vieux militaire ressemblant ÂŤ Ă Fidel Castro au crĂŠpuscule de son existence Âť, qui faisait peur au petit Giacomo. Son heure de gloire s’est estompĂŠe quand, croyant lui donner une stature auprès des jeunes, le maire de la commune lui avait imposĂŠ de les accompagner, ÂŤ chaque jeudi des vacances scolaires Ă la plage Âť. Or, le Capitaine avait une peur bleue de l’eau‌ Trente ans après, il invite le jeune homme Ă l’apprivoiser, lui, Giacomo, qui est en train de traduire en italien une nouvelle version des aventures du capitaine Achab dans le ÂŤ Moby Dick Âť d’Herman Melville.


20

Culture /

BD

ON A VU EN LUI MOÏSE THEODOR HERZL EST L’HOMME QUI A RÊVÉ ISRAËL AVANT L’HEURE. UN REMARQUABLE OUVRAGE LE CONFRONTE À ILIA, L’ENFANT JUIF ERRANT, VICTIME DES POGROMS. PAR LYSIANE GANOUSSE

I

sraël, c’est lui. C’est à lui qu’on en doit la naissance. Le propos est radical mais pas mensonger pour autant. Theodor Herzl est le premier à avoir véritablement œuvré pour la création d’un état juif. Ce qui s’est un peu oublié aujourd’hui. Voilà de quoi y remédier : un livre. Un album BD, un roman graphique, peu importe le terme, disons simplement qu’il s’agit d’un excellent bouquin. Et on pourrait s’en tenir là tant l’excellence s’impose d’évidence et qu’à gloser on pourrait un peu l’affaiblir. Remontons néanmoins le cours des décennies jusqu’à la fin du XIXe siècle, époque où il ne faisait pas bon être juif. Déjà… Encore… Nous faisons la connaissance d’Ilia Brodsky en 1882, jeune victime des pogroms en Russie qui répandirent alors des dizaines de milliers de miséreux sur les routes. Ilia est orphelin, n’a qu’une grande sœur sur laquelle s’appuyer, Olga, son ancrage en ce bas monde. En quittant sa terre natale, Ilia entre dans la grande famille des déracinés. On le suit à Vienne, où lui est donnée l’occasion de croiser fortuitement un jeune

dandy nommé Herzl. Ni l’un ni l’autre ne savaient alors que Theodor deviendrait l’ardent défenseur d’un rêve : donner au peuple juif errant un État, une nation. Ce qui lui valut parfois de passer pour un Moïse moderne.

UN COMBAT QUI L’ÉPUISA À MORT Ilia faisait partie de la plèbe, des enfants de tous les ghettos qui pratiquent un yiddish qu’Herzl, le lettré, le fin bourgeois, tient pour un simple jargon. Pourtant, c’est par le récit parallèle de ces deux itinéraires, de ces deux judéités, que s’ébauche le portrait de Theodor Herzl. L’homme qui prit fait et cause pour les parias sans en être un lui-même, parias même dont il avait honte. Ilia a fini par atterrir à Londres où il s’est fait sa place d’intellectuel à son tour, sans partager le rêve d’Herzl. Le grand homme néanmoins l’intriguait jusqu’à l’obsession. « Pourquoi ? », s’interroge-t-il. Pourquoi ce combat où Theodor s’épuisa à mort, alors que la vie l’avait placé du

côté des nantis, des préservés de l’infernal exode ? Ilia est pure invention de Camille de Toledo, scénariste qui nous livre là le fruit de cinq ans de travail, nourri en 350 pages d’une profonde et très personnelle réflexion. Ce qui fait d’ailleurs de ce livre un grand œuvre. D’autant que la contribution graphique y est éblouissante. Là encore un inconnu de la BD, en la personne d’Alexander Pavlenko. Il développe ici un fascinant théâtre d’ombres, ou plutôt un théâtre DES ombres. Les noirs profonds en aplats sur fonds d’ocre, le relief moucheté des êtres et des choses, ou encore les cadrages au couteau avivent les tourments, et participent de l’irrépressible mélancolie dégagée par l’ouvrage. Depuis 1948, le rêve d’Herzl a pris corps, a pris terre. Et porte le nom d’Israël. S’y reconnaîtrait-il lui-même ? Rien n’est moins sûr. Les rêves ont une fâcheuse tendance à s’échapper dès lors qu’on revient à la réalité… / « Herzl, une histoire européenne », par Camille de Toledo et Alexander Pavlenko, chez Denoël Graphic ; 25,90 €.


Livres 21

Ă€ lire aussi

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# ) $ / $ * & 5 / Tome 1 (ÂŤ Es Shahid Âť), chez Rue de Sèvres ; 15 â‚Ź.

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Jeunesse ' * ' ! + , ' * ' 7 7 , : ;

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Š MAXIME REYCHMAN

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Roman

L’ÉVEIL D’UNE CONSCIENCE Eugenia a 28 ans quand on fait sa connaissance en 1945, alors que Mihail Sebastian vient de mourir. 28 ans quand elle prend la plume pour raconter cette foisonnante histoire. Mais elle a 18 ans quand naĂŽt sa conscience. Elle a 18 ans quand son instinct et son intelligence la poussent soudain Ă prendre la dĂŠfense de cet ĂŠcrivain juif envers et contre tous, Ă la lumière de sa professeur de lettres Ă l’universitĂŠ de Jassy. On est en 1935. Son propre père l’a pourtant prĂŠvenue : ÂŤ Tu sais parfaitement qu’il y a un problème juif en Roumanie, toute la question est donc de savoir si on renonce Ă notre avenir ou si on dĂŠcide de se battre Âť. En pleine montĂŠe d’antisĂŠmitisme, alors que bientĂ´t le pogrom de Jassy verra en quatre jours 13.600 Roumains se faire assassiner par leurs propres voisins au prĂŠtexte

qu’ils sont juifs, Eugenia choisit l’humanitÊ. Et c’est bien parce que, depuis  L’hiver des hommes , Lionel Duroy a l’obsession de comprendre l’origine du mal en observant les bourreaux dÊplier leur pensÊe, qu’il signe aujourd’hui ce bouleversant portrait d’une femme libre. Mêlant personnages rÊels et imaginaires sur fond historique soigneusement documentÊ. Et rÊsonnant effroyablement avec  ce qui se passe actuellement dans le dÊlitement de l’Europe , alerte l’Êcrivain. Qui a de bonnes raisons de s’inquiÊter du retour de l’inhumanitÊ, notamment face au drame des migrants :  On dirait qu’on a tout oubliÊ‌ 

ValÊrie SUSSET /  Eugenia , de Lionel Duroy. 487 pages. 21 ₏. Éd. Julliard.

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Culture /

Musique 22

UN SI BEAU VIOLONCELLE‌

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OPHÉLIE GAILLARD A ENREGISTRÉ RICHARD STRAUSS. AVEC L’INSTRUMENT QUI A DÉFRAYÉ LA CHRONIQUE EN FÉVRIER DERNIER. PAR FRÉDÉRIC MENU

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uand, Ă la mi-juillet 2017, OphĂŠlie Gaillard commençait Ă Prague l’enregistrement de son disque consacrĂŠ Ă Richard Strauss, la musicienne ĂŠtait loin de se douter qu’exactement six mois plus tard, on lui volerait son violoncelle en pleine rue et que les feux de l’actualitĂŠ seraient braquĂŠs sur sa mĂŠsaventure. On peut aujourd’hui parler de ÂŤ mĂŠsaventure Âť car tout s’est miraculeusement bien terminĂŠ. Le prĂŠcieux Goffriller de 1737, prĂŞtĂŠ depuis des annĂŠes par le CIC, dĂŠrobĂŠ sous la menace d’un couteau le jeudi 15 fĂŠvrier au soir Ă Pantin, ĂŠtait retrouvĂŠ intact, avec un archet de 1825 dĂť Ă Jean Pierre Marie Persoit, dès le samedi matin dans une voiture au bas de chez OphĂŠlie Gaillard. L’appel ÂŤ Ă l’aide Âť d’OphĂŠlie sur les rĂŠseaux sociaux avait ĂŠtĂŠ largement relayĂŠ. Qui est-il l’espiègle et repentant coupable de ce larcin ĂŠphĂŠmère ? Mystère et boule de colophane‌ Mais voilĂ que vient donc de

paraĂŽtre chez ApartĂŠ le CD Strauss ÂŤ Don Quixote & cello works Âť. DĂŠjĂ , une chose est claire : il eĂťt ĂŠtĂŠ vraiment dĂŠsastreux que ce somptueux instrument disparĂťt pour toujours ! Richard Strauss (pour mĂŠmoire, rien Ă voir avec les valseurs viennois ni les jeans amĂŠricains‌) ? OphĂŠlie Gaillard prend le taureau par les cornes et ĂŠnonce clairement le problème que pose le compositeur allemand, notamment dans un texte qu’elle a signĂŠ dans le livret qui accompagne le CD : ÂŤ Comment ĂŞtre Ă la fois littĂŠralement amoureuse de cette musique aux richesses harmoniques et mĂŠlodiques inouĂŻes, fascinĂŠe par un raffinement d’Êcriture tout simplement miraculeux, et en mĂŞme temps demeurer très rĂŠservĂŠe par rapport Ă ce petit homme qui dĂŠcidĂŠment ne force pas mon admiration ? Âť Autrement dit, un grand gĂŠnie (1,82 m, vĂŠrification faite) aux sympathies notoires pour les nazis. OphĂŠlie Gaillard a choisi d’enregistrer, avec l’orchestre

symphonique national tchèque dirigĂŠ par le jeune chef français Julien Masmondet, un chef-d’œuvre de la littĂŠrature pour violoncelle, ÂŤ Don Quichotte Variations fantastiques sur un thème Ă caractère chevaleresque Âť, un long poème symphonique composĂŠ par Richard Strauss en 1897 Ă l’âge de 23 ans. C’est une grande rĂŠussite qui vient rajeunir (et fĂŠminiser) une discographie oĂš d’indĂŠtrĂ´nables aĂŽnĂŠs se sont si brillamment illustrĂŠs : Feuermann, Fournier, Tortelier, Rostropovitch‌ Mais quelle maturitĂŠ, notre OphĂŠlie nationale. En apĂŠritif, le disque propose, de Strauss bien sĂťr, la ÂŤ Sonate pour violoncelle et piano en fa majeur, op.6 Âť et la ÂŤ Romance en fa majeur pour violoncelle et orchestre op.13 Âť. Le dessert, lui, est lĂ pour ĂŠlever la voix, celle de Beatrice Uria-Monzon (mezzo-soprano) qui nous gratifie de ÂŤ Morgen Âť, un des quatre Lieder arrangĂŠ par Strauss pour voix, violoncelle et piano. Le Lied se termine fort Ă propos par ces mots : ÂŤ Et sur nous tombera le silence muet du bonheur ‌

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Jeux vidéo /

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À L’OMBRE DES GÉANTS LE REMAKE DU MAGNIFIQUE « SHADOW OF THE COLOSSUS », DE FUMITO UEDA, DÉMONTRE QUE LE JEU VIDÉO, LORSQU’IL EST BIEN PENSÉ, CONFINE À UN ART TOTAL JAMAIS VRAIMENT VAINCU PAR LE POIDS DES ANNÉES. SES COLOSSES TOUCHENT DU DOIGT L’IMMORTALITÉ. PAR NICOLAS BLANCHARD

L

a créature se dresse, immense, pacifique, au beau milieu de la plaine qui s’étend à perte de vue. Nuages pesants, les terres sont mornes, les cieux sont gris. Le jeune homme dégaine son épée et s’en va conquérir ce qu’il est venu chercher. Bientôt, le sacrifice est consommé. Le « monstre » s’écroule dans un soupir, tandis que s’impose la mélancolie. Une sensation étrange, mêlée de regrets et de culpabilité, aussi. Cette mélancolie, c’est la marque de fabrique de Fumito Ueda. Elle l’a toujours été, depuis « Ico », volet initiateur, initiatique, qui fut le premier de son incroyable triptyque appelé à porter haut les couleurs du jeu vidéo. Apparu en France en 2006, « Shadow of the Colossus », sa deuxième création, postulait, sans rien dire, que le jeu était avant tout expérience et ressenti. Il envoyait un jeune héros meurtri dans les étendues désertées d’un bout du monde jamais identifié, pour tenter de rendre vie à un amour défunt, par l’intercession d’un sortilège dont il n’est pas dit qu’il ne serait pas malédiction ou fatalité. L’histoire, c’était celle d’un

choix, d’un égoïsme, de la décision de tuer pour rendre la vie. C’était celle des conséquences, du poids à porter, des actes qu’il faudrait bien finir par assumer. Ce qui fit de l’œuvre d’Ueda un jalon de l’histoire du jeu vidéo, c’est sa propension à interroger les codes du genre, à oser l’errance et le vide là où tant d’autres leur préféraient l’opulence et l’excès. Seize colosses, pas un de plus, seize morts à digérer. Le génie du développeur japonais tient à subordonner la jouabilité à ses idées. On s’y accroche à la touche R1 comme on s’agrippe au pelage des géants que l’on est venu terrasser. On martèle frénétiquement les boutons pour décocher des coups d’épée, avant de comprendre, d’une pression prolongée, le poids de l’acte que l’on est en train de cautionner. Là est la magie de ce monde oublié, gigantesque, illuminé brièvement par ceux qui deviendront le prix du sang, sous le vernis de quêtes dont on saisit, inconsciemment, qu’elles nous placent face à des choix moraux de plus en plus perturbants. Douze ans plus tard, ce ne sont évidemment pas les

nouvelles « features » (optionnelles) de gameplay apportées par Bluepoint Games, le studio chargé du remake, qui font la pertinence de cette proposition surgie du passé. Sublimé par de nouvelles textures très respectueuses du modèle original et une animation qui a considérablement gagné en fluidité, soutenu par des choix de gameplay et de level design, dont la pertinence reste incontestée malgré les années, ce « Shadow of the Colossus » parvient surtout à délivrer, enfin, l’expérience du titre telle qu’Ueda l’avait sans doute rêvée, avant de se heurter aux limites d’une PS2 datée et dépassée. Dans le sillage de « The Last Guardian », sorti sur PS4 l’an dernier, voici donc une nouvelle œuvre du maître ; réinventée, transfigurée, au point de faire sens et de justifier son opportune renaissance, sans arrière-pensée aucune, dans une industrie dont il faut bien regretter le peu d’entrain à faire émerger les nouveaux concepts et les bonnes idées. Disons-le donc : il y a là, dans les errances de ce vénérable ancien, tout un monde qui reste à explorer…


Voyage / Š CHĂ‚TEAU L’ESPARROU

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Š OFFICE DU TOURISME / JEAN GIRALT

S

a plage de sable fin, gigantesque avec ses 9 km de long, reste l’atout majeur de la ville. Ici, pas de serviettes les unes sur les autres. Les adeptes du transat bĂŠnĂŠficient de toute la place nĂŠcessaire. Ils y trouvent mĂŞme, en pĂŠriode estivale, une bibliothèque gratuite et ses 150 rĂŠfĂŠrences, installĂŠe sur le sable. Chiliennes aux couleurs du soleil, pergola tout en roseau et un bon livre face Ă la mer. Il y aurait donc un paradis sur terre‌ Les plus sportifs peuvent quant Ă eux profiter des diffĂŠrentes installations longeant la promenade. CĂ´tĂŠ plaisirs de la mer, Canet-en-Roussillon regorge d’ingĂŠniositĂŠ. Son port moderne, vĂŠritable pĂ´le nautique, abrite notamment le quai des vieux grĂŠements aux coques burinĂŠes par les embruns et aux voiles tannĂŠes par le soleil. Il y a aussi celui dĂŠdiĂŠ aux loisirs avec location de bateaux, croisières, planche Ă voile, pĂŞche en mer, baptĂŞmes de jet ski ou encore de paddle. L’ÊtĂŠ est sportif sur les plages de Canet-en-Roussillon : yoga, fitness, zumba ou aquagym, les cours collectifs ravissent ceux qui n’aiment pas transpirer en solo. Pour les branchĂŠs culture, le patrimoine de Canet offre

un ĂŠventail de visites : les ruelles de la vieille ville, l’Êglise gothique Saint-Jacques et ses six chapelles latĂŠrales, le château vicomtal et son ĂŠglise romane du XIe siècle se dĂŠcouvrent Ă pied, dans la fraĂŽcheur d’une matinĂŠe estivale. La galerie des Hospices, anciennes ĂŠcuries reconverties en caves viticoles, abrite quant Ă elle dĂŠsormais, tout au long de l’annĂŠe, expositions de peintures, sculptures ou photographies.

GORGÉ DE SOLEIL, RICHE DE SPÉCIALITÉS, LE PAYS CATALAN RÉVEILLE LES PALAIS Un peu plus loin, l’Êtang de Canet, classĂŠ Natura 2000, permet de s’Êchapper de l’agitation de la station balnĂŠaire. Avec plus de 250 espèces, l’Êtang se rĂŠvèle ĂŞtre un site d’observation unique. Au bord de la lagune, les cabanes en bois d’un village de pĂŞcheurs d’un autre temps invitent au repos. Les amoureux de la nature ont trouvĂŠ leur refuge, mais ils peuvent aussi aller se perdre dans les mĂŠandres de l’arboretum Mas Roussillon, de l’autre cĂ´tĂŠ de la ville. D’une surface de onze hectares,

ce lieu d’exception accueille un vĂŠritable conservatoire de plantes rares. Oliviers, ginkgo, grenadiers, cactus, goyaviers, acacias africains, eucalyptus se dĂŠcouvrent au dĂŠtour des allĂŠes ensoleillĂŠes‌ En fonction des saisons, l’arboretum offre ĂŠgalement aux visiteurs de cueillir soi-mĂŞme ses fruits et lĂŠgumes. Ă€ dĂŠcouvrir le nez au vent et les papilles en alerte‌ Papilles ? Vous avez parlĂŠ plaisirs de la bouche ? GorgĂŠ de soleil, riche de spĂŠcialitĂŠs, le pays catalan rĂŠveille les palais. Le marchĂŠ journalier de Canet est l’illustration mĂŞme des richesses d’une terre gĂŠnĂŠreuse et gourmande. Et des plagistes aux bars tapas en passant par les restaurants gastronomiques, chacun trouve une table Ă son goĂťt et Ă son budget. Dans les verres, rouges, blancs et rosĂŠs sont au menu des dĂŠgustations. Caneten-Roussillon, c’est un ocĂŠan de vignes Ă deux pas de la mer. De nombreux vignobles s’Êtendent sur des terres balayĂŠes pas le vent et gorgĂŠes de soleil. Visites, dĂŠgustation, soirĂŠes Ă thèmes, le vin se dĂŠcouvre sous toutes ses formes. Qui a dit que le Sud n’offrait que les plaisirs de la mer ?


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CANET-EN-ROUSSILLON À CHACUN SES PLAISIRS VILLE TOURISTIQUE, TERRE DE GOURMANDISES ET DE TRADITIONS, LÀ OÙ LA MÉDITERRANÉE A RENDEZ-VOUS AVEC LES PYRÉNÉES, CANET-EN-ROUSSILLON INVITE AU VOYAGE. ET PAS UNIQUEMENT DURANT L’ÉTÉ. PAR CHRISTEL ZIMMERMANN

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PRATIQUE

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Gastronomie /

DANPATJUK SOUPE SUCRÉE AUX HARICOTS ROUGES POUR 4 Ă€ 6 PERSONNES Rincer les haricots et les mettre dans une casserole avec 2 litres d’eau. Porter Ă ĂŠbullition Ă feu moyen-vif. Baisser sur feu moyen et laisser mijoter 1 Ă 2 heures jusqu’à ce que les haricots soient tendres et commencent Ă se dĂŠsagrĂŠger. Ajouter la cassonade et ½ cuil. Ă cafĂŠ de sel. Il doit rester assez d’eau de cuisson pour obtenir une soupe de haricots. Pour prĂŠparer les mochis, mĂŠlanger la farine de riz gluant, 2 cuil. Ă cafĂŠ de cassonade, le reste de sel et 60 ml d’eau chaude dans un petit bol. PĂŠtrir la pâte pendant 10 min jusqu’à ce qu’elle soit souple, puis l’envelopper dans du film alimentaire et laisser reposer 15 min. PrĂŠlever 2 cm de pâte et rouler ce morceau pour former une boulette. RĂŠpĂŠter l’opĂŠration jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de pâte. Faire chauffer le beurre Ă feu moyen dans une petite poĂŞle. Y placer les mochis, en les espaçant. Couvrir, baisser le feu et faire cuire 2 Ă 3 min Ă feu doux jusqu’à ce que les mochis soient beaux et dorĂŠs. Les retourner et continuer pour qu’ils soient dorĂŠs de tous cĂ´tĂŠs. Avec une cuillère, verser de la soupe dans des bols et ajouter des mochis frits sur le dessus. Servi Servir ce dessert chaud.

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/ Mercurey Clos du Paradis, 19,90 â‚Ź

/ La FĂŠe MĂŠlusine 32 â‚Ź

/  Pain zÊro dÊchet , Êditions Rue de l’Échiquier, 13,90 ₏


27 LE MAGASIN AUX VIVRES 5, avenue Ney, 57000 Metz. TĂŠl. 03.87.17.17.17.

LE RESTAURANT EN PRIVÉ CHRISTOPHE DUFOSSÉ, LE CHEF ÉTOILÉ DU  MAGASIN AUX VIVRES  À METZ (57), OUVRE LA SALLE À MANGER DU CHEF. UN ENDROIT EXCLUSIF POUR UNE CUISINE PERSONNALISÉE.

Š LISA LINDER

PAR JEAN-CHARLES VERGUET

D

e nombreux restaurants disposent de salons privĂŠs oĂš l’on peut dĂŽner en toute discrĂŠtion. Quelques restaurants proposent la table du chef, une table ouverte sur la cuisine oĂš l’on voit la rĂŠalisation des plats. Mais, la salle Ă manger du chef par Christophe DufossĂŠ, c’est encore autre chose. L’intimitĂŠ est au rendez-vous et aussi le travail de cuisinier en direct, mais avec un caractère exclusif liĂŠ Ă l’Êquipe dĂŠdiĂŠe et au choix des produits. C’est le client qui compose son menu. Avec des plats totalement diffĂŠrents de ceux qu’auront les autres convives dans la salle classique le mĂŞme jour ! ÉtoilĂŠ depuis une vingtaine d’annĂŠes, chef patron du ÂŤ Magasin aux Vivres Âť au centre de Metz depuis treize ans, le cuisinier Christophe DufossĂŠ avait envie d’innover. Non pas que sa cuisine puisse sembler tomber dans la routine, loin de lĂ , mais il voulait apporter un univers gastronomique diffĂŠrent. La salle du restaurant vient d’être rĂŠnovĂŠe dans un style ĂŠpurĂŠ, avec des tables en bois sans nappage, en nombre plus rĂŠduit donc plus espacĂŠes, les chambres vont suivre, la dynamique ĂŠtait lancĂŠe‌ Christophe DufossĂŠ a rĂŠflĂŠchi Ă ce projet pendant un an et demi avec ses ĂŠquipes. Il bouscule les codes avec grand plaisir. Il se met au service des clients dès la rĂŠservation. ÂŤ Il n’y a pas de menu Âť, explique le chef. ÂŤ On donne une liste de 25 produits et les clients doivent en choisir 12. La liste change tous les mois. Avec leur choix, je rĂŠalise un menu dĂŠgustation en huit services. Il y a de tout : des coquillages, des poissons, des viandes, des fruits, des lĂŠgumes‌ Mais rien ne dit Ă quel moment les ingrĂŠdients vont apparaĂŽtre, si c’est en entrĂŠe ou en dessert ! Âť La salle Ă manger

privative accueille de 4 Ă 10 personnes. La rĂŠservation doit intervenir au minimum 48 heures Ă l’avance. La cuisine et les choix ne sont pas les seules originalitĂŠs. La dĂŠcoration de cette salle exclusive est inattendue. Des parties supĂŠrieures de barriques peintes en noir occupent tout un mur. Les fauteuils sont rouges, la table est recouverte d’une nappe en cuir gris perle avec de larges franges. Un meuble de bois recèle des livres et une tablette qui permet d’Êcouter de la musique. ÂŤ Ce sont des livres de cuisine et de vin, des livres que j’ai Ă la maison Âť, souligne le chef. ÂŤ Chacun pourra choisir l’ambiance musicale. Au centre de la grande table, il y a un plateau tournant sur lequel seront posĂŠs le pain, l’huile, le beurre‌ Le dressage des plats sera achevĂŠ devant les convives, des cuissons seront effectuĂŠes dans la salle Ă manger. MĂŞme pour le dessert ! CĂ´tĂŠ boissons, le sommelier propose une prĂŠ-sĂŠlection de vins. Mais si des gens veulent accompagner leur repas par du thĂŠ, il n’y aura pas de problème. Âť L’accueil est aussi diffĂŠrent de ce qui se passe gĂŠnĂŠralement au restaurant. Le chef sera souvent lĂ pour participer Ă l’apĂŠritif, il prĂŠcisera le menu et fera visiter les cuisines si les clients le demandent. ÂŤ Les gens vont ainsi pouvoir recevoir leurs amis, leur famille ou leurs relations d’affaires comme ils le feraient chez eux, mais avec une prestation d’ÊtoilĂŠ. J’aime mon mĂŠtier, ce n’est pas que la cuisine, c’est aussi l’Êchange, le partage, la vraie convivialitĂŠ. Et j’aime bâtir, construire Ă l’intĂŠrieur d’un patrimoine. Le groupe va prendre une nouvelle identitĂŠ en juin. Nous aurons, dans d’autres locaux, une ĂŠpicerie fine et un service traiteur sur 3.000 m2. C’est une dynamique collective. Âť Une dynamique partagĂŠe grâce Ă cette belle idĂŠe de salle Ă manger.


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D’ À

Rétro /

aujourd’hui LE QUAI DES BONS ENFANTS EST SITUÉ SUR LA RIVE GAUCHE DE LA MOSELLE À ÉPINAL. IL A TOUJOURS CONNU UNE ACTIVITÉ COMMERCIALE ANIMÉE. AUTREFOIS, LES VOYAGEURS QUI NE POUVAIENT ENTRER DANS LA VILLE TROUVAIENT LÀ DE QUOI SE LOGER.

PHOTO JEAN-CHARLES OLÉ

LA ROLLS DES AMPLIS À TUBES

M McIntosh est à la hi-fi ce que Harley Da Davidson est à la moto. Une marque de légende. Son appareil le plus co convoité de tous est l’ampli à tubes MC275. Imaginée, dessinée M et assemblée à la main dans son usine du Maryland, cette splendide Écouter l’un des premiers albumss électronique au look noir et chromé, él de Catherine Ribeiro + Alpes, c’est l’assurancee pl plantée sur un châssis en acier (la bête de grimper au sommet de l’underground françaiss pè pèse 25 kilos !), est apparue des années 70. Il n’y a rien de commun n sur le marché au tout début des années su dans le chant puissant et intense de cette figuree 60 60. Increvable et d’une musicalité de la chanson contestataire, ni dans la musiquee inc elle constitue free rock élaborée par l’expérimentateur Pascal Moullet. « Paix », incomparable, leur quatrième album sorti en 1972, est sans doute le plus réussi et le plus le fantasme d’un bon nombre d’audiophiles. Dans sa version originale accessible. À découvrir sur YouTube. Paru chez Philips, le vinyle original bien sûr, dont la cote avoisine les 5.000 euros. Au début des années 90, se négocie autour de 25-30 euros sur le site spécialisé Discogs. McIntosh a sorti une édition commémorative modernisée, elle aussi recherchée. À l’inverse de la dernière réédition de 2012, made in China.

SUR LES CIMES DE L’UNDERGROUND FRANÇAIS


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Le commandant Durette en AmĂŠrique

Une nouvelle bataille de Verdun va donner la victoire Ă nos troupes C’est une nouvelle bataille de Verdun qui commence et qui, certainement, aura la mĂŞme issue. Les ĂŠvĂŠnements, en effet, entraĂŽnent Hindenburg. Toute conclusion indĂŠcise du grand choc qu’il a dĂŠchaĂŽnĂŠ ĂŠquivaudrait Ă une dĂŠfaite, car elle serait la preuve de l’impuissance de l’Allemagne Ă l’heure oĂš elle a atteint son maximum de puissance. Aussi, l’Êtat-major impĂŠrial engagera-t-il tous ses moyens sur notre front. DĂŠjĂ , des troupes bulgares et autrichiennes y sont engagĂŠes. C’est donc que les forces allemandes ĂŠtaient insuffisantes et c’est encore la reconnaissance incontestable de la ÂŤ solidaritĂŠ Âť de notre rĂŠsistance. En certains points, nos divisions ont eu raison de forces trois fois supĂŠrieures. Ces masses d’effectifs donnant la mesure de la violence de l’effort que nos soldats ont eu Ă supporter. Cependant, on signale que sur plusieurs points, l’ennemi fait en grande hâte des travaux de retranchement, non plus seulement sur la ligne de feu, mais en deuxième ligne. Avec notre ĂŠcrasante supĂŠrioritĂŠ d’aviation, l’avenir est Ă nous. D’autre part, par un contact permanent, le gĂŠnĂŠral Foch, le marĂŠchal Douglas Haig et le gĂŠnĂŠral PĂŠtain affirment leur communautĂŠ de vues. Les troupes amĂŠricaines combattront aux cĂ´tĂŠs des hĂŠroĂŻques soldats français, qui, fraternellement unis aux fils de la Grande-Bretagne, viennent d’infliger aux troupes impĂŠriales l’Êchec le plus sanglant de la guerre.

Combats contre les Turcs Une sanglante lutte a ÊclatÊ dans les rÊgions de Batoum, de Kars et d’Ardahan, oÚ les ArmÊniens et les GÊorgiens ont formÊ une nombreuse armÊe pour dÊfendre le pays contre les Turcs qui, en vertu du traitÊ de Brest, ont commencÊ l’occupation militaire. Les troupes gÊorgiennes se sont emparÊes de la plupart des navires de guerre russe du port de Batoum, qui avaient tentÊ de prendre le large. Toute la population de la GÊorgie a ÊtÊ mobilisÊe. De violents combats sont signalÊs dÊjà dans la rÊgion de Batoum.

Une femme brĂťlĂŠe vive Mme Thouvignon, âgĂŠe d’une soixantaine d’annĂŠes, s’Êtait, par crainte des avions, rĂŠfugiĂŠe dans une maisonnette d’un jardin de Ligny-enBarrois, appartenant Ă une personne de cette ville. Ne la voyant pas revenir le lendemain, les propriĂŠtaires du petit immeuble s’y rendirent et trouvèrent la maisonnette entièrement brĂťlĂŠe et le cadavre de Mme Thouvignon complètement carbonisĂŠ. On suppose que cette pauvre femme a mis accidentellement le feu Ă ses vĂŞtements et qu’elle ne put parvenir Ă l’Êteindre.

Voyageuse bloquĂŠe dans une voiture entraĂŽnĂŠe par un cheval emballĂŠ Lundi soir, après l’arrivĂŠe du train de Paris, Ă Champigneulles, plusieurs voyageurs prenaient une voiture pour les ramener Ă Nancy. En cours de route, un peu avant d’arriver Ă MaxĂŠville, le cheval s’emballait, et il ne pouvait ĂŞtre maĂŽtrisĂŠ, malgrĂŠ les efforts du cocher, M. LĂŠonard. Les voyageurs, pris de peur, sautèrent hors de la voiture, le conducteur tomba sur la chaussĂŠe, oĂš les roues lui passèrent sur le corps. Un des voyageurs, M. Sylvain K‌, demeurant rue Lionnois, venait avertir la police. Il dĂŠclarait qu’une voyageuse, une dame anglaise, avait dĂť rester dans la voiture. Cette dernière revenait peu après dans un hĂ´tel de Nancy. Elle avait perdu une valise et une bourse contenant 925 francs. Vers une heure du matin, l’Êquipage rentrait Ă la remise de M. LĂŠonard, rue François-de-Neufchâteau : le cheval ĂŠtait indemne, la voiture lĂŠgèrement endommagĂŠe. Le cocher, après l’accident, avait pu regagner clopin-clopant son domicile. Mardi matin, un militaire du service automobile, venait rapporter la bourse avec son contenu, qu’il avait trouvĂŠe Ă MaxĂŠville. Mais, on a perdu toute trace de la valise de la voyageuse.

Nous venons de recevoir d’AmĂŠrique de bonnes nouvelles d’un officier supĂŠrieur lorrain, le chef d’escadron Durette, originaire de Pont-Ă -Mousson, et qui, Ă la mobilisation, ĂŠtait capitaine instructeur a u 8 e d ’ a r t i l l e r i e , Ă Na n c y . L e commandant Durette, dont la croix de guerre est ornĂŠe de deux palmes et de deux ĂŠtoiles, est en effet directeur d’une ĂŠcole d’artillerie, Ă Fort Sill, dans l’Oklahoma. Il a manifestĂŠ, une fois de plus, ses rares qualitĂŠs d’entrain et sa science professionnelle renforcĂŠe par une prĂŠcieuse expĂŠrience acquise sur les champs de bataille du front ouest. Le commandant Durette a merveilleusement rĂŠussi dans son cours aux officiers amĂŠricains et l’adjudant gĂŠnĂŠral de l’armĂŠe des États-Unis, Austen A. Parker, a tenu sur l’ordre du ministre de la Guerre, Ă lui adresser un particulier hommage de reconnaissance, ainsi qu’à ses dĂŠvouĂŠs collaborateurs. Le commandant Durette a ĂŠtĂŠ citĂŠ Ă l’ordre des missions militaires. Cet officier ĂŠtait, avant la guerre, très rĂŠpandu dans les milieux nancĂŠiens qui avaient compris la haute nĂŠcessitĂŠ de la prĂŠparation et de l’entraĂŽnement militaire. Tous les vĹ“ux des nombreux amis du commandant Durette l’accompagnent en AmĂŠrique, oĂš il continue la grande ÂŤ mission Âť des La Fayette et des Rochambeau.

Accident mortel à Épinal M. Gustave-Joseph B., âgĂŠ de 43 ans, sous-chef de manĹ“uvres Ă la gare d’Épinal, domiciliĂŠ faubourg d’Ambrail, procĂŠdait Ă des manĹ“uvres, lorsque, par suite d’un faux pas, il tomba sur les rails et eu les deux jambes broyĂŠes par un train en marche. TransportĂŠ aussitĂ´t Ă l’hĂ´pital Saint-Maurice, le malheureux est mort en y arrivant. M. B. ĂŠtait mariĂŠ et père de quatre enfants.

Explosion d’une grenade Samedi, Ă Pompey, vers 6 heures du matin, les nombreux ouvriers et ouvrières qui se rendaient Ă leur travail entendirent une explosion vers l’usine et crurent un moment Ă un commencement de bombardement. Heureusement, rien de ce cĂ´tĂŠ-lĂ , mais malheureusement, cette explosion matinale ĂŠtait due Ă une grenade manipulĂŠe par le jeune Bernard C., 15 ans, demeurant chez ses parents, Ă Pompey. L’imprudent a reçu un grand nombre de projectiles sur diffĂŠrentes parties du corps, dont quelques-uns lui ont occasionnĂŠ de sĂŠrieuses blessures. Cependant, aucune d’elles ne met sa vie en danger, sauf complications. Il a ĂŠtĂŠ admis d’urgence dans un hĂ´pital. Comment ce jeune garçon s’est-il procurĂŠ cette grenade ? C’est ce que l’enquĂŞte ouverte par la gendarmerie fera connaĂŽtre.


Généalogie /

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MERGEY SOUMIS PAR MME CLAUDINE QUQU DE PULLIGNY (54)

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Par Jean-Louis Beaucarnot

Gérard Renet DICHAMP

LIÉGEOIS SOUMIS PAR M. JOËL LIÈGEOIS D’AMÉLIE-LES-BAINS (66)

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écrire à : Le Mag, La Clé des Noms, rue Théophraste-Renaudot, 54185 Heillecourt cedex ou par mail : lemaginteractif@ervmedia.fr. Réponses publiées dans la rubrique ci-dessus. Délais de publication relativement longs, en raison de l’abondance des demandes.

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Jeux /

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Jeux / 2

Erreur de casting SIMPLES SECRETS SIMPLES SECRETS

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LA CITÉ DES ANGES LA CITÉ DES ANGES 1

Un intrus s’est glissé dans le casting de chacun de ces films.

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SIMPLES SECRETS

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a. Meryl Streep b. Diane Keaton c. Robert de Niro d. Gwyneth Paltrow

SIMPLES SECRETS 3

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IZNOGOUD 3 IZNOGOUD UNE BLONDE a. Christian Clavier ENYoun CAVALE b. Michaël c. Jacques Villeret 3 d. Kad Merad

a. Nicole Kidman b. Sharon Stone c. Billy Connolly d. Ian Holm

UNE BLONDE Ex æquo EN CAVALE Échangez deux chiffres de la colonne « a » contre deux chiffres de la colonne « b » pour obtenir le même résultat de chaque côté.

a. Julia Roberts b. Nicolas Cage c. Meg Ryan d. Dennis Franz

ÉQUAJEUX Retrouvez les nombres 1, 2 et 3 à l’aide des indices suivants. Attention, chaque nombre est composé de 3 chiffres. Le nombre 1 est un multiple de 5 et le total de ses 3 chiffres est égal à 6. Le nombre 2 est égal à la moitié du nombre 1. Le nombre 3 est égal au double du nombre 1. Un indice : le total des chiffres de la colonne A est égal à 10.

4 IZNOGOUD

MÉLANIE LAURENT

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Sudoku À vous de remplir la grille suivante en respectant ces quelques règles : les chiffres vont de 1 à 9 et n’apparaissent qu’une seule fois par ligne, colonne et carré.

JUDE LAW

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CATERINA MURINO

LA CITÉ DES ANGES 4

UNE BLONDE UNE BLONDE EN CAVALE EN CAVALE

Attribuez à chaque star les quatre titres de films dans lesquels elles furent les vedettes.

LA CITÉ DES ANGES

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A vous de les démasquer !

Coin ciné

© EPP.

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Equinoxe

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Insaisissables

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L’Amour aux trousses

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Beginners

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Comme les 5 doigts de la main

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Et soudain, tout le monde me manque

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Ciao Stefano

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Anna Karenine

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Les Adoptés

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Contagion

Comme dit le proverbe...

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Remettez dans l’ordre les morceaux de phrase suivants pour découvrir un proverbe bien connu !

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TEET

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DFEU

LEENG

PETI

GRAN RE

END NCEL


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Horizontalement 1. Personne très rusée. Un des précurseurs de la science-fiction. 2. Barbes des épis de certaines graminées. Sport. 3. Que l’on ne peut admettre. Comme un hiver peu rigoureux. 4. Base de lancement. Collection de plantes. Coule à Lyon. Est dans la note. 5. Refuge. Talent. Soudard. Se dit d’une femme qui charme par ses qualités. 6. Final d’un ballet classique. Fille de Cadmos. Rejoint. L’ami de la gaieté. 7. Outil à mâchoires mobiles. Mont grec. Des gens. 8. Simple question. Qui est donc sur son déclin. Hâbleur. D’une courtoisie aimable. 9. Écrivain américain. Sans embarras. Compositeur français. 10. Maître des Vents. Rivière de Roumanie. Espèce de chamois. Issue. 11. Donne le ton. Plaisante. Courbe fermée et allongée. Sans agrément. 12. Tendance à s’emporter. Mis dans d’insurmontables difficultés. 13. Possesseurs. Petit couteau. Avance. 14. Ville d’Italie. Chiron en est un célèbre. Grande frayeur qui paralyse. 15. Espèce de masse. Fils de Noé. Grande voie. Temps de la géochronologie. Perspicacité. 16. Modèle de beauté. Lettre grecque. Parcours. 17. Marteau de carrier. Plantes à fleurs roses. Redevance féodale. 18. Plein de ruse. Sorte de cornemuse. Vêtement des Romains. 19. Onomatopée. Beaux jours. Un des abattis. Ce que reçoit une mortaise. 20. Sa suite est sans fin. Étendue. On la dit humaine. Tout d’un coup. 21. Nom de rois de Perse. Blanc d’Espagne. Considérer à part. 22. Acte législatif de l’Ancien Régime. Direction. Personnel. Oto-rhino. Compositeur français. 23. On en tire du salpêtre. Le néréis en est un exemple. Exprime une volonté précoce. 24. Petit lien. Gouffre du causse Méjean. Sert à interpeller. Pratique d’arboriculture. 25. Réussir à sortir d’une situation difficile. Bien gardé. 26. Agrandi. Appel. Dans le nom du massif dont fait partie le Taunus. 27. Compagnon de Mahomet. Saint. Naturelle. Ville du Japon. Ville du Pérou. 28. Actrice, surnommée « la Divine ». Levée. Bikini en est un. Mousseux d’Italie. 29. Plantes à fleurs pourpres. Monnaie de la Chine. Danseuse. Vieux mot. 30. Tenue à l’écart. La chose est impossible.

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Verticalement 1. Chose sur laquelle on ne peut revenir. Projets chimériques. 2. Hésitante. Se dit d’un gris. Nouvelle. Sert à préparer la polenta. 3. Ver marin. Bande de papier peint. Différer. Badine. Portions du globe. 4. Période de la vie. Opéra de Donizetti. Sur l’estuaire de la Somme. Fait sortir. Est très cultivé. 5. Sert à percer des trous. Souplesse vive. On le dit réfléchi. Figure. Ce qu’est un problème qui est resté une énigme. 6. Trop libre. Manque de chic. Terrain divisé en parcelles. Article étranger. 7. Île russe. Se soumettre sans répliquer. Marque de pianos. Risque. 8. Cinéaste français. Du vent. Demande de secours.

Ancien conjoint. Le lut en est un. 9. Celui d’Arlequin est multicolore. L’argent. Poème de Boileau. Ville de Belgique. Particule. « Brave des braves », il fut fusillé. 10. Pronom. Gai. L’Elbourz en fait partie. Ville du Japon. Roue à gorge. Ouvrier agricole. 11. Défait complètement. Ville du Japon. Qui offre des nuances comparables à celles de l’opale. Fruit d’une rosacée. N’a pas souvent les pieds sur terre. 12. Article. Qui résulte d’un choix. S’arrêter volontairement de respirer. 13. Qui en parle ne perd pas sa salive. Argile rouge ou jaune. Montagne de Thessalie Rosacée. Corde du violon. Ce qu’elle dut ruminer ! 14. Aptitude spéciale. Risque. Préfixe. Pièce de literie.

Discipline spirituelle et corporelle. 15. Accablée de chagrin. Grande grive. Espèce de bouclier. Vieux mot. Qui est répété plusieurs fois. 16. Symbole de force. Abri sur une embarcation. Ville de Bretagne. Contrée d’Asie Mineure. Cri d’admiration. Sort d’une caisse. 17. Est une esclave, a écrit Boileau. Femme fatale. Fricative. Petit organe charnu. Gendre du Prophète. 18. Bière blonde. Marque de mépris. Homme d’État portugais. Discuter. Ancienne province de France. 19. Refus. Maréchal allemand. Plante des forêts de montagne. 20. Butée. A coup sûr. Normand.


Jeux /

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/ Mots croisés

la

Solutions du 1er avril 2018 1

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VITICULTURE : LES PIONNIERS DE LA BIODYNAMIE / Solutions des jeux

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Comme dit le proverbe PETITE ÉTINCELLE ENGENDRE GRAND FEU.

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1. GWYNETH PALTROW 2. JULIA ROBERTS 3. NICOLE KIDMAN 4. CHRISTIAN CLAVIER

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Coin ciné CATERINA MURINO : A, D, F, I. JUDE LAW : C, G, J, L. MÉLANIE LAURENT : B, E, H, K.

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