Jeudi 28 janvier 2016
Orientation après le Bac...
• université • apprentissage • alternance • les métiers qui recrutent
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Fac ou pas fac ?
est le dilemme habituel dans les familles. Faut-il mieux opter après le Bac pour une filière sÊlective de deux ans, bien encadrÊe, en attendant de mÝrir son projet ? Ou carrÊment se jeter dans l’ocÊan des amphis parfois bondÊs, oÚ l’autonomie est reine mais qui, comme la langue d’Esope, peut se rÊvÊler la meilleure ou la pire des voies ? Comment concilier l’envie d’un parcours post-Bac qui Êveille sur le monde sans c o n d u i r e nÊcessairement à un emploi assurÊ, et la perspective d’insertion rÊaliste et pragmatique ? Comment saisir sa chance sans s’obliger à mettre des œillères mais sans s’engouffrer dans une impasse, tout en se donnant le temps du droit à l’erreur, de la rÊorientation positive ? Les opportunitÊs ne s’imposent pas toujours d’elles-mêmes. Mais il est en revanche difficile
d’ignorer celles qui s’affichent, comme les recrutements dans l’Education nationale, les mÊtiers de la sÊcuritÊ au sens large, ces derniers faisant l’objet d’un dossier dÊveloppÊ dans notre supplÊment Orientation. Il reste moins de deux mois aux futurs bacheliers et à leurs parents pour rÊflÊchir, Êchanger, coucher les vœux sur le site Admission PostBac (APB). Avant d’embrayer vers le baccalaurÊat, marchepied qui r e s t e indispensable pour accÊder à l’enseignement supÊrieur. Sans nÊgliger des voies originales et exigeantes, moins connues, mais qui ouvrent de n o u v e a u x horizons. Hors des sentiers battus. L’alternance est une voie qui gagne du terrain. Elle mÊrite vraiment d’être explorÊe.
➤ Page 3 Le site APB : le jeune Paul Russe s’apprête à formuler ses vœux ➤ Page 4 La facultÊ : pour rÊussir, on y entre avec un projet
avec ses BTS tertiaires • Le BTS Agricole en Franche-ComtÊ ➤ Page 10 à 15 : Les mÊtiers de la sÊcuritÊ qui recrutent
➤ Page 6 L’offre d’apprentissage dans l’enseignement supÊrieur ➤ Page 7 Etudes de santÊ : une première annÊe commune ➤ Page 8 et 9 Que faire après le Bac pro ? • L’exemple du lycÊe Chopin à Nancy
• Dans les coulisses de la police technique et scientifique • Gendarme : un mÊtier polyvalent • Du côtÊ du recrutement dans l’armÊe • Comment devenir sapeur-pompier • Zoom sur la licence pro sÊcuritÊ en Alsace
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Les dates à retenir Jusqu’au 20 mars (jusqu’à 18 h) : formulation des vœux par les Êlèves. Vœux qu’il est possible de modifier jusqu’au 31 mai (minuit). 2 avril : date limite pour confirmer ses vœux sur internet et date limite pour l’envoi des dossiers pa Du 8 juin (14 h) au 13 juin (14 h) : première phase d’admission. Du 23 juin (14 h) au 28 juin (14 h) : deuxième phase d’admission. Du 14 juillet (14 h) au 19 juillet (14 h) : troisième phase d’admission. Du 24 juin (à 14 h) au 9 septembre (minuit) : procÊdure complÊmentaire de saisie des vœux si vous n’avez eu aucune proposition d’admission.
Paul Russe, aidÊ par son père, va saisir ses vœux d’orientation sur le site internet APB. Photo Pascal BROCARD
Alors que le site Admission Post-Bac (APB) vient de s’ouvrir, Paul Russe a dÊjà quelques idÊes pour ses vœux d’orientation qu’il va formuler sur cette plateforme.
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e site Admission Post-Bac (APB) n’a plus de secret pour Paul Russe, originaire de Marange (Moselle).  Une fois que nous connaissons les dates, ce n’est pas compliquÊ , assure cet Êlève de terminale, très dÊcidÊ.  Nous avons eu une rÊunion avec le professeur principal dÊbut novembre au cours de laquelle il nous a expliquÊ le fonctionnement de cette plateforme , prÊcise Fabienne Russe, la maman. A cette occasion, les lycÊens et leur famille ont reçu le guide Onisep qui recense les Êcoles et les diffÊrentes filières proposÊes en Lorraine.  C’est dans ce guide que j’ai trouvÊ mon orientation , confie Paul.  J’aimerais m’inscrire à la facultÊ de sciences du campus Bridoux à Metz jusqu’à la licence. Je
suivrai ensuite un master pour devenir professeur de physique-chimie.  Cet attrait pour le domaine scientifique est nÊ l’an dernier, au contact de son enseignant de première.  Paul souhaitait être entomologiste. Depuis tout petit. Et puis il s’est rendu compte que c’Êtait davantage une passion qu’un projet professionnel , souligne son père, JeanMarie Russe.  On voit bien que ça lui plaÎt de partager ses connaissances avec les autres. Quand il se lance dans des explications, il se lève , observe la mère. Si le lycÊen a discutÊ avec une conseillère d’orientation, c’est davantage l’Êchange avec des personnes ayant l’expÊrience de cette filière qui l’a confortÊ dans son choix d’Êtudes.  J’ai
notamment discutÊ avec un Êlève de Master 1 qui Êtait en stage dans mon lycÊe. Il m’a expliquÊ que l’on pouvait passer en même temps le Capes et l’agrÊgation , raconte Paul.
➤ EncouragÊ par ses parents Même si Paul sait qu’il y a beaucoup de places à la facultÊ oÚ il veut Êtudier et donc qu’il a toutes les chances de voir ce premier vœu exaucÊ, il devra lors de l’inscription sur le site APB enregistrer d’autres vœux.  On nous a conseillÊ de ne pas hÊsiter à mettre une grande liste d’Êcoles.  Son deuxième choix : la facultÊ de sciences à Vandœuvre-lèsNancy.  Les autres formations dans le même domaine sont un peu plus loin , note-t-il. Ce qui ne pose pas de pro-
blème à ses parents qui ont dÊjà prÊvu tous les cas de figure.  S’il est à Bridoux, ça sera plus simple. Il pourra valider ses heures de conduite accompagnÊe avant de passer son permis, souligne Jean-Marie Russe. S’il est pris à Vandœuvre ou plus loin, nous lui laisserons prendre une chambre sur place. 
A.-L. N.
En vidÊo, l’interview de Laurence Naert, directrice de l’orientation au rectorat Nancy-Metz
Portes ouvertes sur les campus, forums, entretiens dans les services d’orientation‌ de nombreuses possibilitÊs sont offertes aux jeunes pour travailler leur projet d’Êtudes supÊrieures bien en amont des choix dÊfinitifs. STAPS (Sciences et techniques des activitÊs physiques et sportives), Droit et PACES (première annÊe commune aux Êtudes de santÊ) restent les trois filières oÚ les effectifs sont les plus importants. Certaines disciplines souffrent d’une vision erronÊe. Il est important de se renseigner sur le contenu des formations à l’universitÊ et sur les compÊtences requises.
Prendre son temps pour se renseigner sur le contenu des formations. Photo d’archives Ludovic LAUDE
Avoir les capacitÊs, la motivation et une vision d’avenir sont les clÊs de la rÊussite à l’universitÊ. Avant toute chose, il convient de viser des Êtudes en adÊquation avec le baccalaurÊat obtenu.
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e diplôme est un garant de l’emploi, toutes les Êtudes le montrent , rappelle Pierre Mutzenhardt, prÊsident de l’UniversitÊ de Lorraine qui compte 55.000 Êtudiants. BTS, DUT, licences, licences pro, masters, classes prÊparatoires aux grandes Êcoles, Êcoles d’ingÊnieurs‌ le baccalaurÊat ouvre de nombreuses portes dans l’enseignement supÊrieur. Face à ce large panel, il convient de ne pas se perdre et l’important rÊside avant tout dans la bonne adÊquation entre le Bac obtenu et les Êtudes visÊes. Si la question ne se pose pas dans les filières sÊlectives, l’absence de sÊlection à l’entrÊe en facultÊ peut en revanche devenir rapidement problÊmatique
pour les nouveaux bacheliers. Aujourd’hui, 50 % de ceux qui s’y inscrivent ne passent pas le cap de la première annÊe. Pourtant, le baccalaurÊat, premier grade de l’enseignement supÊrieur, signifie a priori que  la rÊussite est possible , fait observer Pierre Mutzenhardt.
➤ Des choix ÊclairÊs Quelles sont alors les causes de ce taux d’Êchec ? L’absentÊisme ; le manque de motivation ; le choix par dÊfaut‌ Les clÊs de la rÊussite ?  Le lycÊen doit avoir dès le dÊbut de ses Êtudes l’idÊe du secteur vers lequel il entend se diriger , conseille le prÊsident de l’UniversitÊ de Lorraine. Pour cela, l’orientation se construit très en amont. Dès la 3e et l’entrÊe
au lycÊe. En gardant toujours à l’esprit tête du collÊgium des Êcoles d’ingÊque tous les Bacs ne sont pas adaptÊs nieurs de l’UniversitÊ de Lorraine (11 aux mêmes poursuites d’Êtudes. Chaque Êcoles, 6.000 Êtudiants, 1.800 diplômÊs annÊe par exemple, des lycÊens de Bac par an),  toutes les Êtudes, quelles professionnel tentent leur chance en qu’elles soient, demandent du travail, facultÊ pour laquelle ils ne sont pas de l’Ênergie, et une grande implication . Marie-HÊlène VERNIER armÊs. Si leur motivation n’est pas à remettre en cause, d’autres voies s’ouvrent à eux pour atteindre leur objectif : BTS et licence pro, voire BTS et certaines classes prÊpa spÊcifiques. Faire le choix de la facultÊ, c’est faire le choix d’un parcours de  spÊcialisation progressive , note Pierre Mutzenhardt. Un parcours aujourd’hui semÊ de nombreuses passerelles permettant des rÊorientations, parfois sans perte de bÊnÊfi- En vidÊo, les interviews de Pierre Mutzenhardt, prÊsident de l’UniversitÊ de Lorraine, d’Yves ces. Granjon, directeur du collÊguim des Êcoles Comme le rappelle Yves Granjon, à la d’ingÊnieurs de l’UniversitÊ de Lorraine et des tÊmoignages d’Êtudiants
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Ils prÊparent les mêmes diplômes par la voie de l’apprentissage que dans le système classique  licence professionnelle de gestion de la production en restauration collective et une formation d’ingÊnieur en biomÊdical.
Un apprentissage de l’autonomie
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 Notre tâche est d’abord de motiver les prescripteurs, enseignants, parents, Êtudiants. De les rassurer. Ils prÊparent les mêmes diplômes par la voie de l’apprentissage que dans le système classique, avec les mêmes compÊtences, la même reconnaissance. Les Êtudiants-apprentis bÊnÊficient en plus d’une connaissance de l’entreprise. Ils savent appliquer leurs connaissances thÊoriques et prouvent leur capacitÊ d’adaptation. Comme ils sont rÊmunÊrÊs, c’est aussi un apprentissage de l’autonomie , explique David Markezic, directeur du CFA-Sup de l’UniversitÊ de Franche-ComtÊ. Il sait que du côtÊ des entreprises il reste des freins à lever.  Les grosses entreprises sont convaincues. Les petites et moyennes entreprises et les très petites entreprises qui ne le sont pas encore, hÊsitent le plus souvent devant la complexitÊ des dossiers à monter. Mais nous travaillons à les simplifier. . Six mois après leur sortie, on constate que les titulaires d’un DUT par apprentissage sont par exemple, 70 % à poursuivre leurs Êtudes, 10 % ont signÊ un CDI, un CDD ou travaillent par intÊrim. Pour les titulaires par l’UniversitÊ et le Cnam de Franche-ComtÊ d’une d’une licence pro, d’autres chiffres : 37 % sont en CDI, part, et les entreprises d’autre part. Au catalogue 14 % en CDD, 14 % cherchent un emploi. Enfin à l’issue trente-cinq diplômes : dans le tertiaire (gestion, comp- d’un master, 64 % ont un CDI, 20 % sont en CDD, 4 % tabilitÊ, finances, ressources humaines‌), dans poursuivent au-delà et 12 % cherchent un emploi l’industrie (de la conception à la production, la main- (chiffres CFA-Sup fÊvrier 2015). Et le gouvernement a tenance, les transports), dans l’informatique, et clairement annoncÊ sa volontÊ de dÊvelopper encore même, c’est une spÊcificitÊ comtoise, un master de l’apprentissage. Catherine CHAILLET gÊologie. A la rentrÊe, l’offre s’Êlargira avec une
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Le CFA-Sup de Franche-ComtÊ, nÊ en 2009 de la volontÊ du Conseil rÊgional de fÊdÊrer et dÊvelopper l’offre d’apprentissage des filières post-Bac, est à la fois hors murs et multi-sites (Besançon, Belfort, MontbÊliard et Vesoul). Il est une interface entre les futurs apprentis, les entreprises, les Êtablissements de formation supÊrieure et les partenaires institutionnels. En l’occurrence, la formation des 480 Êtudiants est co-assurÊe
Effectifs : 2.000 Êtudiants sont inscrits en PACES à la facultÊ de mÊdecine de Nancy, près de 900 à l’UFR santÊ de Besançon. RÊussite : 99 % des Êtudiants rÊussissant en première annÊe commune des Êtudes de santÊ sont titulaires d’un Bac S. Suivi : selon une enquête de l’Observatoire de la formation et de la vie Êtudiante de l’UniversitÊ de Franche-ComtÊ, portant sur une cohorte d’Êtudiants nouveaux inscrits en PACES en 20102011, 22 % ont rÊussi leur concours et sont passÊs en 2e annÊe, 55 % ont redoublÊ, 19 % se sont rÊorientÊs dont 61 % à l’UniversitÊ de Franche-ComtÊ.
En PACES, le premier concours arrive avant les vacances de NoĂŤl.
Photo d’archives Pierre MATHIS
Etape incontournable pour les jeunes gens souhaitant devenir mÊdecins, pharmaciens, dentistes ou sages-femmes, la PACES offre aujourd’hui de nombreuses possibilitÊs de rÊorientation.
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edoutÊe de tous, car extrêmement sÊlective en raison des numerus clausus, la première annÊe commune aux Êtudes de santÊ (PACES) est l’Êtape incontournable pour tous les jeunes gens qui souhaitent devenir mÊdecins, pharmaciens, dentistes ou sages-femmes. Selon les universitÊs, et par convention, la PACES permet de prÊparer aux concours d’accès à d’autres filières : c’est le cas à l’UniversitÊ de Lorraine pour les jeunes gens souhaitant se diriger vers des carrières de kinÊsithÊrapeute, ergothÊrapeute, manipulateur-radio ou encore psychomotricien. Parce que le premier concours de la PACES arrive dès avant NoÍl, les responsables de cette première annÊe commune aux Êtudes de santÊ insistent
toujours sur un impÊratif : mieux vaut ne jamais prendre le moindre retard dans son travail, et ce dès le premier jour.  En effet, à l’issue de ce premier concours de dÊcembre, les 15 % des Êtudiants les moins bien classÊs sont d’ores et dÊjà priÊs de se rÊorienter , explique Marc Braun, doyen de la facultÊ de mÊdecine de Nancy. Le concours de fin d’annÊe signe la seconde Êtape sÊlective : tous ceux qui ne sont pas admis aux concours qu’ils briguaient (les Êtudiants peuvent en viser un ou plusieurs) et ne doublent pas, doivent se rÊinterroger sur leur avenir.
➤ Pour mieux rebondir Afin d’anticiper et d’aider les Êtudiants à mieux rebondir, les offres de rÊorientation se dÊveloppent :  Ils ont la possi-
bilitÊ de valider une première annÊe de licence quand ils ont obtenu 10 de moyenne à la PACES , souligne le doyen Braun. Pour cela, la facultÊ de mÊdecine de Nancy par exemple a mis en place des UE Licence, une trentaine d’heures en plus du tronc commun PACES, dans diverses filières : Sciences, Droit, STAPS, informatique, Sciences cognitives humaines et sociales et Sciences de l’ingÊnieur : dans ce dernier cas, l’Êtudiant qui valide son module, a 10 de moyenne à la PACES, fera une annÊe de classe prÊpa au lieu de deux et pourra intÊgrer une Êcole d’ingÊnieur de Lorraine. Passer du lycÊe à la PACES exige un changement de rythme important. Ces Êtudes demandent d’être solide mentalement, de ne jamais perdre sa motiva-
tion, et de ne jamais se dÊvaloriser en cas d’Êchec :  La capacitÊ de travail, l’acquisition de connaissances scientifiques et le rythme que vous vous serez imposÊs sur l’ensemble de l’annÊe sont des atouts prÊcieux dans tous les cas de changements d’orientation , rappelle l’UFR santÊ de l’UniversitÊ de FrancheComtÊ à ses Êtudiants de PACES.
Marie-HÊlène VERNIER En vidÊo, l’interview de Marc Braun, doyen de la facultÊ de mÊdecine et des tÊmoignages d’Êtudiants en première annÊe de santÊ
A propos du BTS Le lycÊe Chopin accueille 13 % de bacheliers professionnels dans ses BTS tertiaires. En France, la plupart des bacheliers professionnels entrent directement dans la vie active, un quart accède à un BTS ou BTS agricole.
Photo Yvan GAUDEFROY
Les Êtudiants de BTS NRC du lycÊe Chopin avec leur professeur d’Êconomie-gestion.
Le lycĂŠe FrĂŠdĂŠric-Chopin Ă Nancy a construit toute une stratĂŠgie pour donner aux bacheliers professionnels intĂŠgrant un de ses BTS tertiaires toutes les clĂŠs de la rĂŠussite.
A
u lycÊe Chopin à Nancy, tout un dispositif a ÊtÊ mis en place pour faciliter l’intÊgration des titulaires de Bac pro dans ses BTS tertiaires. Admis sur dossier, les candidats sont sÊlectionnÊs sur des critères portant sur les bulletins scolaires de première et terminale mais aussi sur l’absentÊisme et le comportement. En raison de la spÊcificitÊ de leur formation plus pratique dans le secondaire, le passage des Bac pro vers un enseignement plus conceptuel peut constituer une difficultÊ que l’Êquipe du lycÊe Chopin a apprÊhendÊe avec succès puisque  les pourcentages moyens de rÊussite des bacheliers professionnels au BTS ne diffèrent guère de ceux des Êlèves qui viennent d’autres Bacs. Mais cela
requiert un travail de fond , fait observer Denis Gallot, directeur des enseignements technologiques dans l’Êtablissement. Notons au passage que le taux de rÊussite aux BTS y est de 88,5 %, soit 15 à 20 points au-dessus de la moyenne acadÊmique.
➤ Accompagner et  donner
les outils de la rĂŠussite Âť Quel est ce travail de fond ? En tout premier lieu, les ĂŠquipes pĂŠdagogiques ont mis en exergue des matières dans lesquelles les titulaires du baccalaurĂŠat professionnel ont besoin d’un accompagnement. Par exemple en langue pour le BTS assistant manager, en droit, ĂŠconomie ou encore en français. ÂŤ Tous les ĂŠtudiants de BTS sont en effet soumis Ă
des Êpreuves exigeant capacitÊs de synthèse, de rÊdaction , explique Marilyn Risse, professeur d’Êconomie-gestion en BTS NRC (NÊgociation et relation client).  Il s’agit de donner à ces bacheliers professionnels les outils de la rÊussite, de les rassurer.  Cet accompagnement fonctionne durant les six premiers mois de la formation, à raison de trois heures par semaine :  L’outil est essentiel , poursuit l’enseignante. L’objectif est que chacun puisse, dans ces classes aux profils hÊtÊrogènes (Bac pro, Bac technologique, Bac gÊnÊral revenu d’une annÊe de fac‌), suivre leur parcours dans les meilleures conditions.  Il arrive que des bacheliers pro surpassent, au cours de ce temps d’accompagnement, des STMG (Sciences et technologies du
management et de la gestion). Du coup, ces derniers, pour être au même niveau, intègrent aussi ces heures de soutien , note Manuelle Feugier, proviseur adjoint en charge de l’enseignement supÊrieur. Dans le domaine tertiaire, les chefs d’entreprise sont de plus en plus demandeurs d’un complÊment de formation post-Bac pro.
Marie-HÊlène VERNIER En vidÊo, l’interview de GÊrald Zavattiero, proviseur de lycÊe Chopin à Nancy
Quelques points de repères sur les BTS Agricoles L’enseignement agricole public (qui relève du ministère de l’Agriculture) est le deuxième dispositif Êducatif en France, après l’Education nationale. Le taux de rÊussite en BTSA, en 2015 en Franche-ComtÊ, toutes filières confondues, est de 81 %. Le taux d’insertion professionnelle après l’obtention du BTSA frôle les 80 %.
Les mÊtiers agricoles d’aujourd’hui, très techniques, nÊcessitent une formation supÊrieure. Photo d’archives J.-L. CORNET
Le BTSA se prÊpare après un baccalaurÊat gÊnÊral, suivant les options prises au lycÊe, ou après un Bac pro. Son objectif : l’insertion professionnelle.
L’
image du paysan d’antan persiste dans tous les esprits lorsqu’on parle d’exploitation agricole. C’est bien mal connaĂŽtre un mĂŠtier devenu aujourd’hui très technique et exigeant. Les bacheliers qui choisissent le BTS “productions animales et vĂŠgĂŠtalesâ€? ou “conduite et gestion des entreprises agricolesâ€? se prĂŠparent un avenir comparable Ă celui d’un directeur de sociĂŠtĂŠ.
➤ BTS moins courus
mais recruteurs Les places à prendre sont nombreuses puisque la main-d’œuvre familiale se rarÊfie. L’emploi salariÊ s’y dÊveloppe. NÊanmoins, la crise du lait et de la
viande encourage peu les Êtudiants à suivre cette filière, à moins de se retrouver Êleveur dans un rÊseau du type AOP, pour le lait à comtÊ notamment. Cependant, les choix de carrière restent multiples. Près d’une vingtaine de BTSA sont proposÊs sur l’ensemble des lycÊes et autres Êtablissements agricoles francs-comtois, en formation initiale ou par apprentissage en alternance. Le BTS agroalimentaire, par exemple, dispensÊ dans les Ecoles nationales d’industrie laitière (Enil) de Mamirolle (25) et de Poligny (39), entre autres, forme a des mÊtiers liÊs à la fabrication, mais aussi à la qualitÊ, la logistique, l’achat et le commerce.  Là encore, on peut considÊrer que ce
BTS fait partie des “mal aimĂŠsâ€? Âť, regrette Hubert Martin, chef du Service rĂŠgional de la formation et du dĂŠveloppement (SRFD) Ă la Direction rĂŠgionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forĂŞt (Draaf) Ă Besançon. ÂŤ Les ĂŠtudiants rattachent ce mĂŠtier Ă l’image qu’ils se font de l’industrie. Ils y voient un environnement contraignant, peu propice Ă l’aĂŠration des poumons et fragile ĂŠconomiquement face Ă la concurrence mondiale. Pourtant, ce secteur offre de nombreux emplois pĂŠrennes. Âť Il reste tout de mĂŞme des BTSA qui attirent plus que d’autres. D’après Hubert Martin, cela concerne surtout le BTS gestion et protection de la nature. Vaste secteur d’activitĂŠ,
il comprend les amÊnagements paysagers de l’espace rural, la protection de la nature, la gestion de l’eau et des dÊchets.  Le point commun à tous ces mÊtiers est qu’ils se dÊroulent à l’extÊrieur. Ils sont gÊnÊrateurs de belles carrières. 
Paul-Henri PIOTROWSKY
En vidÊo, le tÊmoignage d’un Êtudiant ex Bac pro en filière agricole
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Nous sommes comme des chiens de chasse qui pistent des indices Âť Technicien
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de police technique et scientifique
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Photos, prÊlèvements, analyses, identification‌  Nous sommes comme des chiens de chasse qui pistent des indices.  Quand Eric Lombart Êvoque son mÊtier, son regard s’allume d’une flamme passionnÊe. Technicien de police technique et scientifique (PTS) depuis 2005 après avoir suivi une formation à l’Institut national de police scientifique à Écully (Rhône), alias les  experts  qui font les beaux jours des sÊries tÊlÊ policières, il est appelÊ sur des scènes de dÊlinquance ou de crime pour trouver les ÊlÊments qui permettront la manifestation de vÊritÊ dans une enquête. Un mÊtier prenant qui exige  de la curiositÊ, beaucoup de rigueur et de la disponibilitÊ . Car quand Eric Lombart prend son service au Groupe enquête criminalistique (GEC) de Metz, il sait rarement de quoi sera faite sa
journÊe.  À Metz, je travaille principalement sur des scènes de petite et moyenne dÊlinquance. Vols de voitures, effractions, cambriolages‌  Mais cet expert chevronnÊ, se rappelle avoir, dans sa carrière, travaillÊ sur quelques  belles affaires criminelles et de terrorisme , dans le sud-ouest de la France.
Rigueur et sang-froid
Petite dĂŠlinquance ou terrorisme, la passion est la mĂŞme. ÂŤ Il n’y a pas de routine dans ce mĂŠtier. Pas de protocole type non plus. Chaque scène est diffĂŠrente. Âť Et c’est justement sur ces “scènesâ€? que commence le travail de police scientifique. ÂŤ Notre rĂ´le est de figer une scène. Nous sommes les yeux de l’enquĂŞteur et de la justice. Il y a une part importante de photographies. Il faut s’adapter Ă la scène. C’est une dĂŠcouverte
complète Ă chaque fois, de la vue gĂŠnĂŠrale au parAccès ticulier. Prises de mesuDiplĂ´me niveau III res, poses de cavaliers, (Bac + 2) sur concours relevĂŠs de cotes‌ Âť Après Statut l’observation, ce sont les Fonction publique prĂŠlèvements. Essentiels Ressources au bon dĂŠroulement www.policed’une enquĂŞte. Empreinnationale.interieur. tes, traces papillaires, gouv.fr ou au 0800.22 0800 (appel gratuit) prĂŠlèvements biologiques‌ Âť L’arsenal de travail est variĂŠ et ne cesse d’Êvoluer avec les nouvelles technologies. Le mĂŠtier, s’il exige une grande rigueur et un bon sens de l’observation, requiert aussi du sang-froid. ÂŤ Nous sommes parfois confrontĂŠs Ă la mort, Ă des ĂŠvĂŠnements traumatisants. Et mĂŞme amenĂŠs Ă rĂŠaliser les photos d’autopsies pratiquĂŠes par des mĂŠdecins lĂŠgistes, oĂš la encore, nous sommes les yeux de la justice. Âť Les techniciens de PTS, s’ils sont fonctionnaires au sein de dĂŠpartements policiers, ne sont pour autant pas policiers, ne portent pas d’uniforme et ne sont pas armĂŠs, mais subissent les mĂŞmes contraintes d’horaires (gardes, travail de nuit‌) et de dĂŠplacements. Ils ĂŠvoluent sous la direction d’un officier de police judiciaire dans des secteurs aussi variĂŠs que l’identification judiciaire, la biologie, l’informatique, la gĂŠologie, la balistique ou encore la toxicologie. Pour le capitaine Lombart, ÂŤ le sel du mĂŠtier, rĂŠside dans cette montĂŠe d’adrĂŠnaline quand on sait qu’on a trouvĂŠ “LAâ€? trace qui va permettre Ă l’enquĂŞteur de rĂŠsoudre l’enquĂŞte Âť.
StĂŠphanie SCHMITT
S’INSCRIRE Pour les concours, sur www.lagendarmerierecrute.fr SE RENSEIGNER Dans les brigades, les gendarmes sont toujours prêts à Êvoquer leur mÊtier.
 Etre gendarme adjoint volontaire permet d’avoir un pied dans la maison , prÊcise le chef Fabrice Cuenat. Photo Lionel VADAM
Pour intÊgrer la gendarmerie,  les parcours sont moins rectilignes qu’avant , explique le chef Fabrice Cuenat, rÊfÊrent sÝretÊ, aussi en charge du recrutement des gendarmes adjoints volontaires à Belfort.
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Gendarme est un terme gÊnÊrique tellement vaste‌  Les parcours sont moins rectilignes qu’avant , remarque le chef Fabrice Cuenat, rÊfÊrent sÝretÊ, Êgalement en charge du recrutement des gendarmes adjoints volontaires (GAV) au Groupement de gendarmerie du Territoire de Belfort. Certains de ses nouveaux collègues ont d’ailleurs des profils multiples : le patron du Peloton motorisÊ, le lieutenant Patrice Barrière, a d’abord connu les opÊrations extÊrieures, dont l’Afghanistan, avant de se passionner pour la moto et d’opter pour la sÊcuritÊ routière. Le gendarme Cindy Klein, affectÊe au Groupement à Belfort, licence de droit en poche, Êtait responsable du service après-vente dans une joaillerie-horlo-
gerie avant de rÊaliser son rêve‌ Porter l’uniforme ne va plus de soimême s’il reste un engagement. Mais  autrefois, on rentrait dans la gendarmerie pour la vie . Aujourd’hui,  je prÊfère annoncer la couleur aux candidats : il leur faudra une Ênorme qualitÊ, de la disponibilitÊ , indique Fabrice Cuenat. Tous les adolescents n’y sont pas prêts, même si le costume hÊroïque endossÊ par les hommes du GIGN a pu, un jour de 2015, les faire rêver. Un gendarme plus ordinaire est en permanence  au contact de la population , raconte le capitaine Philippe Bomann, affectÊ depuis dÊcembre 2014 à Belfort.  Nous sommes en thÊâtre d’opÊrations intÊrieures toute l’annÊe et nous sommes engagÊs au
quotidien, sur tout type d’intervention urgente .
➤ Avec le bac, sous-officier Selon qu’on est bachelier ou non, deux moyens principaux permettent d’intÊgrer la gendarmerie : en passant un concours externe de sous-officier pour les titulaires d’un Bac gÊnÊral ou technologique, ou en devenant GAV.  Il est toujours prÊfÊrable d’avoir une formation prÊalable , conseille Fabrice Cuenat même si les GAV  peuvent accÊder au concours de sous-officier en interne, au bout de deux ans . Le nombre de postes varie selon les annÊes, proposÊ par le ministère de l’IntÊrieur. Et la formation prÊalable permet, si le mÊtier ne correspond pas à l’image qu’on s’en fait, de ne pas se
retrouver sans rien en rompant son contrat.  Mieux vaut donc, en amont, qu’ils aient conscience de ce qui les attend.  Ce qui les attend : une grande polyvalence, même si on mène une carrière standard en brigade,  oÚ l’on voit dÊjà ÊnormÊment de choses, ce qui reste une plus-value pour une reconversion , remarque Philippe Bomann. La gendarmerie permet aussi de se spÊcialiser en obtenant des certificats en interne ou en arrivant dÊjà formÊ : motard, maÎtre-chien, gendarme de montagne, de l’air ou maritime, technicien en identification criminelle, etc. Ou simple  gendarme dÊpartemental , qui va  assurer le quotidien . Ce qui est dÊjà un travail colossal.
Karine FRELIN
Photo Pascal BROCARD
Le commandant François-Gabriel Schmitt, chef du Cirfa de Metz, secondÊ par des recruteurs de la Marine et de l’armÊe de l’air.
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Quels sont les besoins actuels de l’armÊe en matière de recrutement ?  Dans la Marine, nous comptons recruter plus de 3.000 personnes en 2016, plus de 2.300 dans l’armÊe de l’air et enfin plus de 10.000 pour l’armÊe de terre. Il y a donc de la place.  A quel niveau d’Êtude peut-on intÊgrer l’armÊe ?  A tous les niveaux ! C’est le grand avantage de l’armÊe, tout le monde a sa chance à condition d’être motivÊ. Tout dÊpend du type de carrière que vous envisagez, et si vous souhaitez devenir militaire de carrière ou sous contrat. Il existe Êgalement la possibi-
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Avec un simple Bac en poche, un jeune peut devenir pilote de chasse sous contrat Âť
litÊ d’être rÊserviste. Les voies d’accès sont très nombreuses : vous pouvez faire une prÊpa scientifique après un Bac S avant d’intÊgrer l’Êcole navale ou Saint-Cyr par exemple, ou alors entrer dans l’armÊe après avoir obtenu un master et être ainsi recrutÊ en fonction de votre spÊcialitÊ. Ensuite, que ce soit dans l’armÊe de terre, de l’air ou dans la Marine, les formations et les promotions en interne sont très nombreuses. Un officier sur deux et un ancien sous-officier. Nous jouons un vÊritable rôle d’escalier social par l’effort et le travail.  Même avec un simple Bac, on peut donc avoir un
avenir dans l’armÊe ?  Mais bien sÝr ! Et il existe des parcours que les gens n’imaginent même pas. Avec un simple Bac en poche, un jeune peut par exemple devenir pilote de chasse sous contrat. Il suffit de retirer un dossier, avant d’être convoquÊ pour quatre jours de tests au centre de sÊlection à Tours. Ceux qui rÊpondent à tous les critères suivent ensuite une formation de deux ans et demi. Et nous avons, en plus, de gros besoins en pilotes, il s’agit d’une très belle opportunitÊ. Evidemment, ce n’est quand même pas fait pour tout le monde, il faut rÊpondre à de nombreux critères avant d’arriver au bout. Mais c’est possible.  Dans quels secteurs recrutez-vous en prioritÊ ?  Dans l’infanterie ÊnormÊment pour l’armÊe de terre, on a besoin de pilotes d’hÊlicoptère, de personnes dans le domaine de l’informatique. La Marine recherche beaucoup de compÊtences dans l’Ênergie nuclÊaire, l’aÊronautique et recrute de nombreux marins-pompiers de la flotte. Dans l’armÊe de l’air c’est la même chose, il y a une grosse offre au niveau de l’informatique, de la protection de la sÊcuritÊ et d’autres secteurs encore en plus des pilotes.  Quelles sont les principales qualitÊs requises pour s’engager dans l’armÊe ?  La motivation, la curiositÊ, l’esprit d’Êquipe, la soliditÊ, l’envie d’avancer, le goÝt de l’effort et puis pour les officiers et sous-officiers bien sÝr des capacitÊs de direction des opÊrations, de leadership. 
François PRADAYROL Pour toute information, se rendre au Cirfa de Metz, 15 avenue Robert-Schuman. ✆ TĂŠl. 03.87.15.58.17.
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Il n’y a pas une garde qui se ressemble  cription sur la liste d’aptitude au terme des Êpreuves de sÊlection (tests physiques, culture gÊnÊrale et entretien) en dÊcembre 2004, suivie de son recrutement au printemps suivant par le SDIS des Vosges. Quatre mois de formation et la voici affectÊe à Saint-DiÊ d’abord, puis à Vittel et enfin à Remiremont depuis l’automne dernier, oÚ elle s’est spÊcialisÊe, entre autres, dans la formation en secourisme. C’est justement l’objet de la manœuvre ce matin-là , comme il en est organisÊ chaque jour entre deux sÊances de sport, les tâches administratives, l’entretien des locaux et du matÊriel. De quoi bien occuper les gardes de 12 ou 24 heures d’affilÊe, ponctuÊes par les sorties en intervention.  C’est là qu’on a la sensation d’être utile, d’aider vraiment les gens , confie Emilie, qui ne risque pas d’être gagnÊe par la routine.  Il n’y a pas une garde qui se ressemble !  Et quand elle retrouve sa maison, c’est dans le regard de ses deux enfants de 3 et 5 ans qu’elle lit leur fiertÊ d’avoir une maman qui exerce un mÊtier vraiment pas comme les autres !
A savoir
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Officiers ou nonofficiers, la rÊussite au concours et l’inscription sur la liste d’aptitude (valable trois ans) qui en dÊcoule ne suffit pas. Il appartient ensuite aux laurÊats de rechercher un poste dans un Service dÊpartemental d’incendie et de secours (SDIS). www.pompiers.fr
B
Branle-bas de combat dans le vestiaire ! Surpantalon et veste ignifugÊe, cagoule, casque, ceinturon, Emilie Dos Santos est prête à partir en intervention. Titulaire du permis poids lourds, c’est elle qui, au volant du camion, quitte toutes sirènes hurlantes et gyrophare tournant, le centre de secours de Remiremont (88), tandis qu’à bord terminent de s’Êquiper ses collègues. Caporal-chef, la jeune trentenaire est une des trois femmes sapeurs-pompiers professionnels du dÊpartement des Vosges. Originaire de Dompaire, elle a grandi dans le milieu.  Dans la famille, il y a beaucoup de pompiers volontaires , raconte
Emilie qui, tout naturellement, a dĂŠcidĂŠ de s’engager dans le volontariat Ă l’âge de 16 ans. ÂŤ J’ignorais encore si j’allais en faire mon mĂŠtier, mais j’Êtais dĂŠjĂ attirĂŠe par la diversitĂŠ et la complexitĂŠ des missions, l’esprit d’Êquipe‌ Âť Bac en poche, elle dĂŠcide de poursuivre son parcours par un DUT “hygiène, sĂŠcuritĂŠ, environnementâ€?, puis une licence qualitĂŠ. Un cursus qui la destinait tout droit Ă une carrière d’officier des sapeurs-pompiers. Elle a prĂŠfĂŠrĂŠ pourtant se prĂŠsenter au concours des hommes du rang. ÂŤ Parce que je voulais d’abord faire mes armes sur le terrain. Âť C’est Ă Avignon qu’elle dĂŠcroche son ins-
Bruno SUSSET En vidĂŠo, le tĂŠmoignage du caporalchef Emilie Dos Santos du centre de secours de Remiremont
Le recrutement de la LP Aqsee est alsacien, lorrain et franc-comtois, essentiellement après un DUT, avec une admission sur dossier de candidature et la signature d’un contrat d’apprentissage avec une entreprise d’accueil. Taux de rĂŠussite : 89,3 % pour les quatre ans passĂŠs. Cette filière technique est assez fĂŠminisĂŠe, pour un tiers de la promotion actuelle. Contact : IUT de Colmar, dĂŠpartement HSE, 34 rue du Grillenbreit, BP 50 568, ✆ tĂŠl. 03.89.20.54.96, lpsbp.iutcolmar@uha.fr
Moment fort de l’annÊe : la crÊation d’une salle de crise, un jeu de rôle avec des professionnels. Photo DR
La licence professionnelle en alternance  sÊcuritÊ des biens et des personnes , à Bac + 3, à Colmar, ouvre des portes vers tout type d’entreprise. Car le mÊtier devient partout indispensable.
L’
intitulĂŠ paraĂŽt roboratif : ÂŤ licence pro sĂŠcuritĂŠ des biens et des personnes option assistant qualitĂŠ sĂŠcuritĂŠ environnement dans l’entreprise Âť. “Aqseeâ€? est pourtant une ĂŠvidence dans tout milieu professionnel car chaque entreprise doit dĂŠsormais prendre en compte un certain nombre de normes internationales : Iso 9.001 pour la qualitĂŠ des organisations, 14.001 pour le management environnemental, 18.001 pour la santĂŠ et la sĂŠcuritĂŠ au travail, 22.000 pour la sĂŠcuritĂŠ alimentaire, 50.001 sur le management ĂŠnergĂŠtique‌ A Colmar, l’IUT compte un dĂŠpartement HSE (Hygiène, sĂŠcuritĂŠ environnement) et l’une des plus anciennes licences pro datant de 2002. En quatorze ans d’existence, ÂŤ nous avons aujourd’hui 100 %
d’alternants , indique François Collas, son responsable. Une spÊcificitÊ alors que la licence n’avait ouvert qu’avec un ou deux apprentis.  Cet inversement de proportion est liÊ à la demande des milieux professionnels  qui contribuent à former de futurs coordinateurs, prÊventeurs, consultants, officiers sapeurs-pompiers, cadres dans les collectivitÊs. Issus de Bac + 2, DUT, BTS ou L2 ou en formation continue, les Êtudiants ont presque l’embarras du choix de l’entreprise d’accueil :  En 2014-2015, pour trente apprentis, j’ai eu plus de soixante offres , remarque François Collas.  Chaque annÊe, nous accueillons de nouvelles entreprises, très grosses comme PSA jusqu’au petit cabinet en conseil et formation.  Une culture haut-
rhinoise : l’UniversitÊ de Haute-Alsace fait partie du top 5 français en taux d’apprentis et d’alternants.
➤ 50 % poursuivent en M1 A raison de trois semaines à l’IUT et cinq en entreprise, rÊmunÊrÊs, ceux-ci sont rapidement intÊgrÊs, malgrÊ un bÊmol :  Le statut de l’apprenti Êtant typiquement français, il reste des difficultÊs à accÊder à l’international , alors que les frontières allemande et suisse ne sont qu’à quelques encablures. Sur le fond, 80 % des cours sont dispensÊs par des professionnels et  leur contenu est ciblÊ sur le management intÊgrÊ. Nous fonctionnons en pÊdagogie de projet , l’annÊe commençant par un mois en entreprise.  Le jeune est dÊjà dans le bain et l’enseignant peut baser
son cours sur du vÊcu.  Cette annÊe de licence pro ne permet pas de buller :  Ils ont 450 h de cours, qu’ils prÊparent pendant qu’ils travaillent. A l’IUT, ils ne chôment pas puisqu’ils sont ÊvaluÊs par projets et par le contrôle continu.  François Collas constate une Êvolution sur la poursuite d’Êtudes : en quatre ans, la proportion est passÊe de 6 à 50 %, en Master 1, encore possible dans le grand Est. Mais quand l’entreprise embauche, la LP suffit :  Le gros de nos effectifs travaille aujourd’hui dans le secteur industriel, mais il a aussi intÊgrÊ des cabinets conseil ou crÊÊ des entreprises. Un module y est d’ailleurs consacrÊ, en fin d’annÊe, oÚ nos locaux servent de cas d’Êcole. Le but recherchÊ, c’est la dÊbrouille. 
Karine FRELIN