∞ ¥ 05
Novembre 2010 dossier.
maintien dans l’emploi
Attention populations en danger !
l e j o u r n a l d u f o n d s d ’ a s s u r a n c e f o r m at i o n d e s s e c t e u r s d e l a c u lt u r e , d e l a c o m m u n i c at i o n e t d e s l o i s i r s s p e c t a c l e v i v a n t, c i n é m a , a u d i o v i s u e l , é d i t i o n p h o n o g r a p h i q u e , p u b l i c i t é , d i s t r i b u t i o n d i r e c t e , l o i s i r s
sommaire¥05 Actualités
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À la Une • Décret Opca : vers une concentration D’une branche à l’autre • Un nouvel accord et tout s’éclaire Décisions • Des financements contre la précarité • Nouveau plan de formation de branche des loisirs : des précisions • Plafonds de prises en charge 2011 Innovation • Un nouveau métier ? un nouveau cursus !
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éditorial
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Dossier
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Se former pour garder sa place • La formation, outil d’ajustement des compétences • Prendre goût à la formation
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Régions
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Bretagne • 1 331 entreprises à accompagner • Aux petits soins du spectacle vivant • Interview : Tatiana Lecourtois 16 Tour de France • Des Adec ad hoc 17 Pratique
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• La période de professionnalisation Deux suppléments sont joints à ce numéro : dépliant VAE et 12 pages “Alternez” pour 16 630 destinataires professionnels du spectacle vivant. Directrice de la publication Christiane Bruère-Dawson Comité de rédaction Marc André, Béatrice de Fournoux, Kris Ludhor, Valérie Schaekowiez Éditeur Atelier Chévara etc.
Se saisir des nouvelles règles du jeu Le décret relatif aux Opca est paru le 24 septembre dernier, près d’un an après la loi. Le nombre d’organismes collecteurs va être réduit à une quinzaine, les frais de gestion vont être plus finement encadrés, parallèlement à la fixation d’objectifs négociés avec l’État, et la mutualisation des fonds devra favoriser les petites entreprises. L’ensemble devra être pleinement opérationnel le 1er janvier 2012. À partir de ce moment, les désirs d’accès égalitaire à la formation, ciment de cette réforme, devront devenir réalité. La cause doit être portée par une énergie collective : les Opca devront régulièrement démontrer leur habileté à orienter les financements au plus juste, et les entreprises, petites et grandes, devront comprendre que les fonds de la formation, en tout cas leur partie mutualisée, ne sont plus seulement au service de leur compétitivité immédiate, mais aussi au service d’une certaine égalité d’accès. La réforme de 2004 avait créé des outils pour développer cette démarche dans l’entreprise (DIF et périodes de professionnalisation), celle de 2009 devrait permettre de la concrétiser à une échelle plus large.
Dépôt légal Nov. 2010 – N° ISSN en cours
Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, maintien dans l’emploi et employabilité, sont donc les maîtres mots de cette réforme, et leur résonance dépasse celle de la crise. Sur ces sujets, l’appel à projets du FUP en 2009 avait déjà fait couler de l’encre sur le journal de l’Afdas et, plus récemment, nous annoncions ceux du FPSPP. Nous y revenons cette fois avec un dossier dédié, pour que, d’un état embryonnaire (400 salariés requalifiés d’ici à fin 2010), cette tendance se développe, tout en conservant nos précieuses identités de branche. Développons-la, avant qu’une nouvelle redistribution des cartes ne voit le jour !
Afdas 66 rue Stendhal
Christiane Bruère-Dawson, directrice générale de l’Afdas
www.atelier-chevara.com Gérant : Mathieu Chévara Direction artistique : Yoan De Roeck Réalisation graphique : Laurianne Mariette Rédaction : Maylis Gaillard, Catherine Damour. Photos : Emmanuel Pierrot Illustrations : Sandrine Martin Impression Édips Tirage 32 000 exemplaires
CS 32016 - 75990 Paris Cedex 20 tél. : 01 44 78 39 39 – www.afdas.com 2 • novembre 2 0 1 0 • afdas # 0 5
actualitésà la une
r é f o r m e d e l a f o r m at i o n p r o f e s s i o n n e l l e
Décret Opca, vers une concentration l e d é c r e t r e l at i f aux o pc a a é t é pu b l i é au j o u r n a l o f f i c i e l l e 2 4 se pt e m b r e 2 0 1 0. le te x te , t r è s atte n d u pa r l ’ a f da s e t l e s o pc a e n général, détermine leurs co n d it i o n s d ’ e x i s t e n c e .
Le texte précise les conditions d’agrément des organismes collecteurs en portant notamment le seuil minimal de collecte à 100 millions d’euros. D’ici au 1er janvier 2012, l’ensemble des collecteurs devront obtenir le renouvellement de leur agrément auprès des services de l’État.
Performance et proximité Le décret prévoit que l’obtention de l’agrément sera subordonnée à la prise en compte notamment de la capacité financière et des performances de gestion, de la mise en œuvre d’une comptabilité analytique, de l’estimation des frais d’information et de gestion, de la cohérence du champ
d’intervention professionnel, de la capacité à assurer une représentation au niveau territorial, de l’aptitude à assurer des services de proximité à destination des très petites, petites et moyennes entreprises.
p u b l i c at i o n
Le bilan d’activité Afdas 2009
L’Afdas répond présent L’Afdas a collecté plus de 160 millions d’euros en 2009, et a géré un montant global de subventions (FSE, État, Régions) de 9,8 millions d’euros, subventions utilisées pour soutenir les politiques de formation dans les secteurs du champ de l’Afdas. Les 33 conseillers Afdas ont réalisé près de 23 000 entretiens en face à face en 2009, dans les huit implantations régionales ou au cours des nombreuses permanences d’information organisées dans le réseau Pôle emploi. Autant d’éléments qui devraient permettre à l’Afdas de “passer le cap” de 2012, avec la garantie de conserver son identité “culture, communication et loisirs”.
zoom Disponible sur www.afdas.com/ employeurs ou sur demande en envoyant vos coordonnées à communication@ afdas.com
L’année 2009 a été marquée par l’annonce de la réforme, la création du FPSPP, la signature de l’Accord national de développement des emplois et des compétences (Adec) dans le spectacle vivant, le développement des actions en faveur des salariés dont l’emploi est fragilisé, l’accélération des mutations numériques dans le cinéma… autant de sujets qui impactent l’activité de l’Afdas. Le bilan 2009* regroupe des données synthétiques par branche professionnelle, et 23 pages de données détaillées par régions sur l’accès à la formation.
afdas #05 • novembre 2010 • 3
actualitésd’une branche à l’autre
audiovisuel
Un nouvel accord, et tout s’éclaire… le sec te u r de l ’ au d i ovi su e l a signé le 22 juin un n o u ve l acco r d d e b r a n ch e q u i co m pi l e e n u n se u l d o c u m e nt to ut e s l e s m e s u r e s ac t é e s c e s dernières années. les pa rt e n a i r e s s o c i aux e n o nt profité pour introduire les n o u ve aut é s d e l a r é f o r m e .
zoom Lors de l’enchaînement de plusieurs CDD, c’est l’Opca de la dernière entreprise qui finance le DIF lorsque le salarié fait valoir ses droits.
Accords, avenants, prorogations, extensions... pour les DRH et autres personnes en charge des ressources humaines, pas toujours facile de s’y retrouver, surtout dans une période où l’actualité de la formation bat son plein. À l’occasion de la nouvelle loi de novembre 2009, qui modifie et apporte un certain nombre de règles pour la mise en œuvre de la formation professionnelle (lire Afdas#03), la branche de l’audiovisuel a décidé de tout remettre à plat, et de compiler en un seul accord toutes les mesures conclues depuis mai 2004, soit une douzaine de textes ! À la clé, une meilleure lisibilité des règles à appliquer pour les
4 • novembre 2 0 1 0 • afdas # 0 5
entreprises de la branche. L’exercice, outre l’intégration des accords intervenus ces dernières années, a également offert l’occasion aux partenaires sociaux d’ouvrir des négociations pour adapter les nouvelles dispositions de la loi à leurs spécificités, dont certaines ne peuvent être appliquées que dans le cadre d’un accord de branche : en particulier, le financement par l’Opca des diagnostics (adéquation emploi / formation, GPEC...) auprès des TPE et des PME.
Accès amélioré pour le DIF-CDD Point clé du nouvel accord, l’amélioration du droit au DIF et de sa portabilité pour les CDD* de droit commun : dès trois mois de travail consécutifs ou non dans une entreprise (au lieu de “quatre mois au cours des douze derniers mois” prévus dans la loi), un salarié en CDD pourra faire valoir ses droits et “emporter” ses heures acquises. Autre mesure, les personnes en CDD travaillant à 80 % acquièrent désormais les mêmes
droits que les temps pleins (soit 21 h de DIF /an).
Règles assouplies pour le contrat de pro Autre dispositif gagnant, le contrat de professionnalisation, qui voit ses règles assouplies pour les formations de plus de 400 h. Ce type de contrat peut désormais être conclu lorsque la qualification du nouvel embauché ne correspond pas au référentiel de compétences prévue dans la définition conventionnelle du poste, élargissant de fait les publics cibles. En outre, les accords autorisent les contrats de professionnalisation de 450 h sur deux ans et 50 % du temps du contrat peuvent être consacrés à la formation. Le 9 juillet 2010, le secteur des loisirs a emboîté le pas de celui de l’audiovisuel en signant également un nouveau texte (lire Afdas#04). Les autres branches travaillent elles aussi d’arrachepied à la rédaction d’un tel accord unique, afin de se saisir au mieux de la nouvelle réforme de la formation professionnelle.
À lire
À lire
À lire Pour consulter le rapport d’opportunité sur le CQP animateur radio : www.observatoire-av.fr
spec tac le vivant
VAE, on y va !
spec tac le vivant
Employeurs, alternez donc ! c o n t e x t e Les contrats de professionnalisation et d’apprentissage sont peu développés dans le secteur du spectacle vivant. Pourtant l’offre de formation existe, se développe. L’accord-cadre (Adec) signé en 2009 par la branche et par l’État, préconisait la création d’outils de promotion de ces dispositifs. L’Afdas et l’APDS* sont étroitement impliqués dans cette mission. Ainsi est né “Alternez !”. o b j e c t i f Convaincre les employeurs d’embaucher en alternance. Cinq reportages ont été réalisés, autour de jeunes professionnels embauchés en alternance, sur des postes variés (technique, artistique, administratif), et dans des structures très différentes (Opéra-théâtre, Scène nationale, théâtre municipal...).
Un journal* grand format édité à 22 000 exemplaires ainsi qu’un site Internet www.alternance-spectacle.fr, qui présente les cing reportages en vidéo, un moteur de recherche d’organismes et CFA proposant des parcours de formation en alternance dans vos métiers et des informations synthétiques sur les contrats de pro et d’apprentissage. r é s u lt at
Dans la lignée de la promotion des dispositifs de formation en alternance (ci-contre), les partenaires de l’Adec souhaitent développer l’accès aux parcours de validation des acquis de l’expérience auprès des professionnels du spectacle vivant, comme outil de prévention des aléas économiques et personnels. Là aussi, le dispositif gagnerait à être connu : seules 60 VAE ont été enregistrées dans le secteur en 2009 (permanents et intermittents). contexte
zoom Organisme collecteur et répartiteur de la taxe d’apprentissage.
zoom “Alternez !” a été diffusé conjointement à l’Afdas#05 pour les entreprises de la branche du spectacle vivant.
audiovisuel
CQP Animateur radio, c’est fait Le 1er juillet 2010, la CPNEF-AV a officiellement décidé la création du Certificat de qualification professionnelle “Animateur radio”. Cette création fait suite à l’enquête exhaustive menée auprès des professionnels et des entreprises du secteur en 2008 (lire Afdas#02), et au référentiel de formation qui a été rédigé en suivant, courant 2009. contexte
o b j e c t i f Il s’agit de réaliser, en lien avec la Conférence des directeurs de services universitaires de formation continue (FCU), un dispositif expérimental, à l’échelle nationale, de mise en place de la VAE sur des certifications relevant de l’Enseignement supérieur.
o b j e c t i f La professionnalisation, la progression de la qualification et l’organisation de l’accès à ce métier (plus de 2 500 salariés) en tenant compte de la diversité des formats de radios, de l’évolution du métier avec le numérique conjuguée aux nouveaux modes de consommation, de l’expérience pratique, des talents artistiques…
r é s u lt a t Quatre licences et masters en administration et gestion culturelle, et en direction artistique de projets culturels, délivrés par les universités de HauteAlsace et Montpellier III, ont été retenus. Une action de promotion a été adressée conjointement à ce journal pour les entreprises du spectacle vivant. Les partenaires de l’opération comptent sur les employeurs pour relayer l’information.
r é s u lt a t Le CQP Animateur radio est désormais inscrit au registre national des certifications professionnelles (RNCP). Il tient compte de toutes les conditions d’exercice du métier et est accessible par contrat de professionnalisation, période de professionnalisation ou VAE. La sélection des organismes de formation par la CPNEF-AV est en cours. L’agrément portera sur un an, puis sur trois ans.
afdas #05 • novembre 2010 • 5
actualitésdécisions
Des financements contre la précarité j o u r n a l i s t e s pi g i s t e s, s a i s o n n i e r s, d e m a n d e u r s d ’ e m plo i d e plu s d e 45 a n s …
L’Afdas a obtenu un financement du FPSPP pour développer l’accès au “CIF CDD”, en particulier auprès des salariés saisonniers du secteur des loisirs, des journalistes pigistes, et des demandeurs d’emploi de plus de 45 ans, bénéficiaires de CDD dans les secteurs de la culture, de la communication et des loisirs. L’opération vise à permettre aux bénéficiaires d’acquérir une qualification validée par une certification pour mieux sécuriser leur parcours professionnel, d’élargir et de diversifier leurs compétences vers des domaines professionnels connexes à leur métier, ou de préparer une reconversion professionnelle vers d’autres secteurs d’activités plus porteurs en termes d’emplois.
Conditions à remplir
zoom Plateforme conseil Tél. : 01 44 78 38 45
Pour en bénéficier, les conditions habituelles de financement du CIF CDD doivent être remplies : avoir travaillé 24 mois, consécutifs ou non au cours des 5 dernières années, quelle qu’ait été la nature des contrats successifs, dont 4 mois, consécutifs ou non, au cours des 12 derniers mois, en tant que salarié sous CDD ou journaliste pigiste de l’audiovisuel. Les intéressés peuvent dès maintenant prendre rendez-vous avec un conseiller Afdas* pour valider les conditions de recevabilité, identifier les motivations et objectifs de formation, et débuter une recherche d’organisme. Les demandes qui portent sur les formations diplômante peuvent bénéficier d’un traitement accéléré (sans passage par une commission d’étude). Ce financement du FPSPP abonde les ressources dont dispose l’Afdas pour le financement des CIF, et per-
6 • novembre 2 0 1 0 • afdas # 0 5
mettra d’accepter plus de demandes. À titre indicatif, en 2009, l’Afdas a pu financer 235 CIF émanant d’ex-bénéficiaires de CDD dans les secteurs de la culture, de la communication et des loisirs. La durée moyenne de formation en CIF CDD est d’environ 753 heures pour un coût moyen de 19 000 euros.
Pour les + de 45 ans L’Afdas a par ailleurs répondu à un autre appel à projets du FPSPP, concernant le CIF CDI. Ce projet concerne exclusivement les personnes de plus de 45 ans, et les femmes ayant un bas niveau de qualification (V ou inférieur). La réponse du FPSPP devrait être prononcée avant la fin de l’année.
Nouveau plan de formation de branche des loisirs : des précisions d é c i s i o n d u co n se i l d e g e s t i o n d e s lo i s i r s
Le conseil de gestion des loisirs a précisé les modalités d’utilisation de la nouvelle contribution de 0,10 %, décidée en juillet par accord de branche (lire Afdas#04, p.4). Ce nouveau budget sera utilisé pour, d’une part, financer les DIF non prioritaires (ce qui conduira les employeurs à accepter plus de demandes) et d’autre part, pour le remboursement des salaires et charges dans le cadre des périodes de professionnalisation non diplômantes. Les périodes de professionnalisation pourront donc être mobilisées beaucoup plus facilement, permettant aux salariés d’accéder à des parcours de formation solides et adaptés à leur projet. Les employeurs seront encouragés par l’Afdas à promouvoir ces nouvelles solutions auprès de leurs salariés, notamment les plus fragilisés.
info Les plafonds de prise en charge sont déterminés par les conseils de gestion paritaires des différentes branches. Ils sont susceptibles de modifications en cours d’année, en fonction des ressources disponibles.
Plafonds de prises en charge 2011 Branche professionnelle
DIF prioritaires et périodes de professionnalisation (hors formations diplômantes et CQP)
Plan de formation de branche
Audiovisuel
85 %
130 %
de la contribution “professionnalisation” (1) + 2 000 €
de la contribution “plan de formation de branche” (1) + 2 500 €
De 1 100 à 3 150 €, selon la masse salariale (2)
Édition phonographique
Idem audiovisuel
Pas de plan de formation de branche
De 950 à 2 750 €, selon la masse salariale (2)
Spectacle vivant
120 %
130 %
de la contribution “professionnalisation” (1) + 1 500 €
de la contribution “plan de formation de branche” (1) + 1 500 €
150 %
200 %
de la contribution “professionnalisation” (1) + 3 500 €
de la contribution “plan de formation de branche” (1) + 4 000 €
Distribution de films
Exploitation cinématographique
Publicité et distribution directe
Loisirs
Plan de formation des entreprises de moins de 10 salariés
De 1 200 à 3 600 €, selon la masse salariale (2)
De 850 à 2 150 €, selon la masse salariale (2)
150 % de la contribution “plan de formation de branche” (1) + 4 000 €
De 850 à 2 150 €, selon la masse salariale (2)
de la contribution “professionnalisation” (1) + 3 000 €
Pas de plan de formation de branche
De 1 200 à 3 600 €, selon la masse salariale (2)
80 %
130 %
de la contribution “professionnalisation” (1) + 3 500 €
de la contribution “plan de formation de branche” (3)
Idem distribution de films
100 %
De 950 à 2 750 €, selon la masse salariale (2)
(1) Contribution 2011 au titre des salaires versés en 2010. Voir détail sur www.afdas.com/employeurs, rubrique “taux de contribution” (2) Plafond inchangé par rapport à 2010. Voir détail sur www.afdas.com/employeurs, rubrique “plan de formation des entreprises” (3) Un plan de formation de branche a été créé par le Conseil de gestion des loisirs du 22 octobre 2010 (Lire article en page de gauche).
afdas #05 • novembre 2010 • 7
actualitésinnovation
Glossaire
AACC Association des AgencesConseils en Communication
PLV Publicité sur le Lieu de Vente
publicité
Un nouveau métier ? Un nouveau cursus ! l a f o r m at i o n d e “ m a n ag e r d e pr oj e t s g r a ph i q u e s m u lt i - c a n a l” , e n co nt r at d e pr o f e s s i o n n a l i s at i o n , acc u e i ll e r a s a pr e m i è r e pr o m ot i o n l e 2 9 n o ve m b r e .
zoom Mise en réseau des médias. À ne pas confondre avec le multimédia qui concentre le son, le texte et la vidéo sur un seul support.
Ce programme a vu le jour grâce à la volonté de grandes agences de conseil en communication, membres de la délégation production publicitaire de l’AACC, en partenariat avec Gobelins, l’École de l’Image. Développer les compétences des collaborateurs dans le domaine du management de projets cross-média*, particulièrement centrées sur l’accompagnement des clients, tel est l’objectif des acteurs du secteur, qui ont à cœur de proposer un outil de formation pertinent en lien avec les métiers émergents. « Nous souhaitons offrir une solution globale à nos clients », indique Dominique Burnel, directeur qualité environnement chez Gutenberg Networks, à l’initiative de l’opération. L’essor du Web, de la téléphonie mobile, de la pro-
8 • novembre 2 0 1 0 • afdas # 0 5
duction TV et radio, de la PLV dynamique ou encore des applications interactives ont considérablement modifié l’orientation des entreprises historiquement dédiées aux produits imprimés. « Ce contrat de professionnalisation inédit propose une expertise particulièrement adaptée à une demande d’optimisation de la production publicitaire. »
Vingt jeunes recrutés en alternance Le cursus rémunéré, d’un an en alternance, s’adresse à de jeunes diplômés bac + 2/3, spécialisés en marketing, vente, commerce ou gestion. Il vise à former des professionnels capables d’occuper des postes à responsabilité dans le management de la relation client, dans la conduite de projet et la production de communication multi-canal. « Gobelins est au carrefour de tous les métiers de l’image, technologies et compétences liées à l’évolution et à la convergence des médias », précise Sylvie Mollet, ingénieur d’affaires au sein du département
“entreprises formation continue” de l’école. « Nous avons conçu cette formation professionnelle sur mesure au cours d’échanges approfondis avec les partenaires. » Dans ce cadre, vingt salariés vont être recrutés en CDD. Dix d’entre eux seront affectés chez Gutenberg Networks et les dix autres seront répartis dans six autres entreprises, membres de l’AACC. « Ce modèle de partenariat avec Gobelins recueille une large adhésion », reconnaît Dominique Burnel.
Un CQP de branche 600 heures, divisées en 3 modules, et 6 mois de stage en entreprise constituent le programme pédagogique, qui s’achève par un examen final, sésame pour obtenir le Certificat de qualification professionnel porté par la branche de la publicité. Le coût pédagogique et les salaires et charges sont pris en charge par l’Afdas sur les fonds de la professionnalisation. Ce nouveau parcours, qualifiant et professionnalisant possède l’avantage de déboucher sur un emploi assuré...
dossier
p.10
p.12
La formation, outil d’ajustement des compétences
Prendre goût à la formation
Se former pour garder sa place
ma i nt i e n dans l ’ e m plo i
Les entreprises doivent veiller au niveau des compétences de leurs salariés, particulièrement confrontés à l’évolution des métiers dans nos branches. Les personnes les plus touchées sont celles qui s’avèrent déjà fragilisées dans leur emploi, du fait de leur qualification inadaptée. La formation professionnelle, avec l’appui du FPSPP, peut apporter des réponses efficaces.
afdas #05 • novembre 2010 • 9
dossier
À lire La période de professionnalisation en pratique (lire p.18-19).
q ua l i f i c at i o n o u r e q ua l i f i c at i o n d e s s a l a r i é s
La formation, outil d’ajustement des compétence rester en piste. Il s’agit alors de développer les savoir-faire en cohérence avec les besoins du marché ou en favorisant une mobilité vers d’autres métiers ou d’autres secteurs d’activité.
Qualifier ou requalifier
Reportage photo : © E. Pierrot
Comment s’adapter à l’évolution technologique des métiers ? Comment aider une TPE à muscler son offre dans un contexte fortement concurrentiel ? Comment redonner du souffle à une activité ? Comment renforcer les compétences de ses salariés pour sécuriser leur parcours ? Autant de questions que se posent un grand nombre d’adhérents de l’Afdas aujourd’hui plus que jamais, crise oblige. La formation professionnelle n’a certes pas réponse à tout, mais elle est capable d’apporter des réponses pour anticiper les risques de rupture d’activité et donner aux salariés les plus fragilisés – ceux dotés de bas niveaux de qualification et ceux dont les compétences sont devenues obsolètes – les moyens de
10 • novembre 2 0 1 0 • afdas # 0 5
Parmi le riche éventail des formations possibles, il existe des actions et des dispositifs particulièrement adaptés à la qualification ou à la requalification des salariés. Les branches professionnelles se montrent attentives à ce sujet sensible et font alors en sorte de privilégier certains thèmes ou dispositifs de formation en essayant d’optimiser les budgets auxquels les entreprises ont accès. Dans ce cadre, en complément des actions accessibles via le plan de formation des entreprises, les actions définies comme prioritaires par les branches offrent d’autres opportunités de financements, grâce aux fonds mutualisés. C’est le cas des DIF prioritaires ou des périodes de professionnalisation. Ce dernier dispositif, alternant périodes de travail et temps de formation, est particulièrement bien adapté au maintien des salariés dans l’emploi. Mais ce n’est pas tout. Le FPSPP, Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels, mis en place par la nouvelle loi de novembre 2009, ouvre une nouvelle porte d’accès à certains budgets (lire Afdas#03) pour les salariés les plus exposés à la perte de leur emploi.
Sécuriser les parcours Le FPSPP a, sur ce chapitre, pris le relais du FUP (Fonds unique de péréquation), auquel l’Afdas a déjà fait appel (lire le reportage pages suivantes). Des partenariats peuvent, de plus, venir abonder certains projets : Fonds social européen, Conseils régionaux. Une ingénierie financière à laquelle l’Afdas est rom-
es pue. Le FPSPP fonctionne en mode “projets”, développé autour de priorités définies par l’État et les partenaires sociaux. Une dizaine d’appels à projets ont été ainsi lancés depuis le printemps 2010.
Des thématiques prioritaires L’Afdas a répondu présent sur plusieurs thématiques, dont celle de la qualification et de la requalification des salariés. « Pour répondre de manière pertinente à ces appels à projets, nous nous sommes basés sur le travail collaboratif mené avec les représentants des branches professionnelles. Cela a permis de fixer des objectifs de professionnalisation », explique Valérie Schaekowiez, directrice du développement des compétences et du marketing à l’Afdas. Préserver une employabilité est un enjeu d’autant plus fort que les secteurs couverts par l’Afdas sont traversés par d’importantes mutations technologiques qui conduisent, inévitablement, au déclin d’un certain nombre de métiers, tandis que d’autres besoins de compétences émergent. Le projet por-
té par l’Afdas concerne l’ensemble de ses secteurs d’activités, excepté celui des loisirs, qui affiche des résultats économiques stables. Il s’articule autour de 4 thématiques : les nouvelles technologies (numérique, web...), la sécurité (SSIAP...) et la conduite de marchandises (permis véhicules spécifiques), la relation avec le public (accueil, billeterie...) et le transfert de compétences vers d’autres métiers.
400 personnes bientôt (re)qualifiées « D’ici à fin 2010, 400 salariés issus de l’ensemble de nos branches pourront, grâce à ce programme, bénéficier d’une action de formation d’une durée moyenne de 60 h », précise Valérie Schaekowiez. Pour mettre en œuvre ce projet, les conseillers Afdas contactent les adhérents dont les besoins collent aux thématiques du FPSPP et les accompagnent dans la construction de leur projet formation. Les entreprises intéressées, sont, de leur côté, vivement incitées à se manifester. Ces actions sont à lancer avant le 31 décembre 2010*, il est encore temps d’en bénéficier.
Exemple
Mode d’emploi
Le cinéma aquitain aidé dans le passage au numérique
Bénéficier du FPSPP
Le 28 juin 2010, les élus aquitains ont adopté un plan de reconversion à la projection numérique des salles de cinéma indépendantes et de proximité, co-construit avec les professionnels du secteur et l’agence ECLA. Dans la 3e région française pour son nombre de salles art et essai, le Conseil régional a en effet jugé indispensable de soutenir ces établissements face au passage au numérique, qui représente un lourd investissement pour les exploitants indépendants. Après une expérimentation pionnière en 2009 (6 salles-test), le plan favorisera un passage au numérique équitable et équilibré de l’ensemble des salles. En parallèle, un programme de formation est mis en place à destination des directeurs d’établissements et des projectionnistes.
zoom D’autres projets FPSPP verront le jour en 2011. Les salariés peu qualifiés resteront des publics ciblés en priorité.
• Pour bénéficier des fonds complémentaires du FPSPP, l’employeur doit justifier que le salarié concerné est en risque de perte d’employabilité, ou que l’entreprise, la branche professionnelle, ou le territoire géographique, sont confrontés à des difficultés économiques. • Dans tous les cas, les publics concernés doivent être des salariés en CDI, avec un niveau initial IV ou inférieur (Bac, CAP…). Certains salariés de niveau III pourront être admis sur demande motivée. • Lorsque les conditions sont réunies, l’employeur contacte l’Afdas pour valider cette recevabilité et permettre la prise en charge financière de l’action. La participation du FPSPP permettra dans de nombreux cas de financer l’intégralité de la formation.
afdas #05 • novembre 2010 • 11
dossier
r e po rtage
Prendre goût à la formation a ppo rt e r d e s co m p é t e n c e s d e ba se e t fa i r e é m e r g e r de s pr oj e t s pr o fe ss i o n n e l s, tel est l’objectif de cap co m p é t e n c e s, u n d i s po s it i f d é ve lo pp é pa r l e g r o u pe d ’ a f f i ch ag e pu b l i c ita i r e c l e a r ch a n n e l po u r 2 1 9 d e se s s a l a r i é s .
zoom Plan d’urgence destiné à la sécurisation des parcours professionnels, lire Afdas#02.
Entrepôt Clear Channel, Wissous (91). Les mains s’activent autour du papier : attraper, déplier, marier, rouler, étiqueter, fagoter, classer, stocker... Les gestes se répètent, au rythme des “2/7” en vigueur dans cette partie de l’atelier. Le travail de ces petites fourmis s’exposent ensuite en “4 par 3” en plein air, dans le métro (Paris, Lille, Lyon...) ou dans des supports déroulants le long des voies rapides et à proximité des centres commerciaux... C’est ici que sont préparées chaque année 1 350 000 affiches, pour être envoyées vers quelques 200 points à travers toute la France. « Les affiches de 2, 4, 8 ou 12 m2 arrivent en provenance des imprimeries en plusieurs morceaux, à nous de les préparer pour leur destination finale. Chaque semaine, nous préparons l’affichage de la semaine suivante », explique Jean-Yves Courtois, directeur de production et responsable des deux plateformes de Clear Channel, Wissous et Nîmes.
12 • novembre 2 0 1 0 • afdas # 0 5
Les salariés de l’entrepôt Clear Channel préparent 1 350 000 affiches par an.
219 personnes embarquées dans la formation Ils sont une soixantaine à travailler ici, et tous, exceptés le directeur et un autre responsable, ont suivi le cursus “Cap Compétences”. Une opération d’envergure, dont ont bénéficié 219 personnes. Le financement* a été assuré par l’Afdas via les fonds de la professionnalisation et l’appel à projets État-FUP d’avril 2009 (lire Afdas#02). C’est à cette période que les premiers échanges ont eu lieu entre l’Afdas, Clear
Channel et le Greta, pour mettre sur pied le dispositif. « Il cible les compétences de base, transversales et communes à l’ensemble des métiers, venant en complément des actions de formation “métiers” inscrites au plan de formation. Le dispositif participe au projet global de l’entreprise,“Inventons demain”, qui comprend un chantier RH&Compétences, s’appuyant sur une démarche de GPEC qui vise à anticiper les évolutions de nos métiers, à adapter les compétences de nos collaborateurs et veiller à leur employabilité », explique Martine
Les “fagots” sont expédiés vers 200 points dans toute la France.
Bouquin, responsable formation. Trois types de publics ont été identifiés, répartis sur tout le territoire : les “afficheurs déroulants”; les assistantes de 45 ans et plus ; les opérateurs des plateformes de Nîmes et Wissous.
Trois temps de formation Le cursus a commencé par des entretiens individuels (3 h) avec un formateur du Greta (déc. 2009 – janv. 2010), s’est poursuivi par un tronc commun de 42 h (fév.juin) destiné à “révéler les compétences et à prendre conscience
Les affiches seront ensuite collées ou placées dans des supports déroulants.
de sa valeur”, et s’est achevé par des modules complémentaires de 17,5 h : français, anglais, informatique (jusque fin sept.). « Au début, les collaborateurs avaient peur d’être jugés et se demandaient pourquoi diable on leur demandait de mettre à plat leurs compétences. En outre, sans diplôme ou titulaires d’un CAP ou d’un BEP, ils n’avaient pas confiance en eux et ne voyaient pas pourquoi on leur portait attention..., commente le directeur, mais au cours des semaines, leur comportement a évolué ». « Nous positionnons le collaborateur comme
acteur de son parcours, nous lui demandons de réfléchir sur son évolution, il est questionné, poussé dans ses retranchements, cela peut désorienter », ajoute Martine Bouquin. Le dispositif va faire l’objet d’une évaluation précise, mais les résultats sont déjà appréciables. « L’objectif était avant tout de mettre les personnes dans une position d’évolution, d’adaptation, de créer un déclic ». Un résultat constaté par Jean-Yves Courtois : « depuis, j’ai eu plusieurs demandes de formation, dont un CIF et un DIF ». La formation est en marche.
afdas #05 • novembre 2010 • 13
régionsbretagne
1 331 entreprises à accompagner CÔTES-D'ARMOR
195 500 FINISTÈRE
Saint-Brieuc
320
ILLE-ET-VILAINE
531
1 500
2 300
Quimper
Rennes
MORBIHAN
288 800 Vannes
Chiffres 2009 pour la Bretagne par branches (hors IDS)
Nombre d’entreprises cotisantes Nombre de salariés estimé Nombre de salariés formés Taux d’accès à la formation Taux accès national
647 1 400 309 22 % 26 %
Légende 180 400 148 37 % 38 %
60 400 192 48 % 31 %
210 1 800 919 51 % 29 %
234 1 000 238 24 % 19 %
Spectacle vivant (S) - Audiovisuel (A) - Cinéma (C) - Publicité et distribution directe (P D) - Loisirs (L) Les taux présentés ici sont des minimums, car certaines entreprises de 10 salariés et plus choisissent de gérer elles-mêmes leur budget “plan de formation”. Les pourcentages indiqués ici ne peuvent en tenir compte. Source : Afdas
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Nombre d’entreprises Nombre de salariés estimé (hors intermittents)
Taux d’accès à la formation De 10 à 25 % De 25 à 40 % 40 % et plus
Breizh Web Drac Bretagne www.bretagne.culture.gouv.fr Spectacle vivant en Bretagne www.spectacle-vivant-bretagne.fr Bretagne en scène www.bretagneenscenes.com
accord régional
Aux petits soins du spectacle vivant l ’ acco r d - c a d r e r é g i o n a l e d e c ( e n ga- g e m e nt d e d é ve lo ppe m e nt d e l ’ e m plo i e t d e s co m p é t e n c e s ) d u s pe c tac l e v i va nt e n b r e tag n e a é t é co n c lu e n f é v r i e r 2 0 1 0 e nt r e l ’ é tat, l ’ a f da s e t l e s pa rt e n a i r e s s o c i aux . d é c l i n a i s o n d e l ’ a d e c n at i o n a l s i g n é e n m a r s 2 0 0 9 , l ’ acco r d co u rt sur la période 2010-2012.
Le spectacle vivant en Bretagne compte 647 structures : des entreprises et une majorité d’associations, 96 % d’entre elles étant des TPE, souvent de moins de cinq salariés. « La Région est réputée pour la grande vitalité du secteur du spectacle vivant. De nombreuses compagnies de théâtre et d’importants festivals génèrent des retombées économiques non négligeables en proposant une offre de qualité, innovante et diversifiée », explique Tatiana Lecourtois, responsable de la délégation Ouest de l’Afdas.
Des besoins multiples et variés Les acteurs de cette branche professionnelle sont pourtant confrontés à un contexte social difficile d’une part, et d’autre part, à un déséquilibre structurel entre la demande et l’offre d’emploi. Dès lors, En bref
Adec ou Edec ? Un Edec (engagement de développement de l’emploi et des compétences) comprend un volet “prospection” et un volet “déploiement de l’action”, appelé Adec (actions de développement de l’emploi et des compétences).
les besoins en formation sont multiples et variés. Ils concernent aussi bien le domaine administratif (gestion, vente de spectacles, communication…), que la sécurité, la technique ou encore les métiers artistiques (perfectionnement aux techniques, réorientation et reconversion). L’ Edec* a été conclu pour tenter d’y répondre.
zoom Signataires pour l’État : Direccte Bretagne et Drac Bretagne. Représentant des partenaires sociaux : CPNEF-SV
Une offre inter-régionale Les objectifs ont été déclinés selon trois axes. Ils ont pour but d’optimiser les pratiques d’emploi, d’adapter, développer les compétences des salariés et concourir à la construction des parcours professionnels ainsi que de développer une politique de prévention pour préserver la santé et la sécurité au travail. Dans cette perspective, l’axe 2 de l’accord régional, mis en place par l’Afdas et les partenaires locaux, propose une offre inter-régionale avec les Pays-de-la-Loire. « Cette décision est justifiée par la proximité des deux métropoles, Rennes et Nantes. Elle permet d’optimiser les budgets et de proposer une offre élargie », précise Tatiana Lecourtois.
Sept parcours “métiers” L’opération vise à apporter un meilleur accompagnement, et une prise en charge ajustée des projets en vue de favoriser l’accès à la formation qualifiante des salariés permanents et intermittents mais également de promouvoir l’égalité face à la formation. Sept parcours de formation modulaires “métiers”, ont été mis en place ainsi qu’un bilan de compétences professionnel spécifique au spectacle vivant. Stages consultables sur www.stages.afdas.com
afdas #05 • novembre 2010 • 15
régionsbretagne
interview
« Une action tournée vers les petites structures » tat i a n a l e co u rto i s, r e s po n s a b l e d e l a d é l é gat i o n o u e s t d e l ’ a f da s .
Quelles sont les caractéristiques des secteurs des loisirs, de l’audiovisuel, de la publicité et du cinéma en Bretagne ? On dénombre 1 331 entreprises bretonnes adhérentes à l’Afdas en 2009, composées à 95 % de très petites entreprises. Cela nécessite un accompagnement particulier. Nous faisons ainsi un réel effort vers les petites structures. 1 260 d’entre elles comptent moins de 10 salariés et 71 réunissent 10 salariés et plus. 171 entreprises ont fait l’objet l’an passé d’un accompagnement personnalisé par la délégation Ouest de l’Afdas, et 65 % d’entre elles sont des TPE. Quels sont les besoins en formation qui se démarquent ? Les formations les plus demandées sont en lien avec les fonctions administratives et commerciales mais aussi les évolutions technologiques avec, par exemple, le passage au numérique des salles d’exploitation cinématographique et des radios ou le développement du Web dans la publicité. La demande concerne également les langues, toutes branches confondues. L’accueil des publics (spectacle, cinéma, loisirs), les formations à la sécurité et les formations certifiantes font partie des besoins identifiés. Quels sont les points faibles et les points forts de ces secteurs ? L’audiovisuel est assez dynamique dans la région avec plusieurs festivals de films (notamment documentaires) et un réseau de télévision et de radios locales très impliquées. Dans le domaine de la pu-
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Tatiana Lecourtois
© E. Pierrot
blicité, la taille souvent réduite des structures les rend plus vulnérables face à la crise économique. Quelle action-phare souhaiteriez-vous mentionner ? Au niveau national, l’Afdas a engagé un accompagnement renforcé des entreprises tournées vers la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). Depuis un an, le changement est notable. Cela signifie des rendez-vous approfondis (et ce service est gratuit) avec les adhérents, lors desquels nous examinons l’environnement économique et la stratégie globale de l’entreprise. La formation devient un outil au service de la réalisation des projets de l’entreprise .
d é l é g at i o n s régionales afdas
Centre
L’Afdas diffuse une offre de stages pour les professionnels du spectacle vivant et de l’audiovisuel (salariés permanents et intermittents). Le financement de ces stages est assuré par l’Afdas, avec le soutien de la région Centre, des ministères de la Culture et de l’Emploi. Programmes détaillés et inscriptions : www.stages.afdas.com Afdas Paris, tél. : 01 44 78 39 39
tour de france
Des Adec ad hoc à l ’ i m ag e d e l a b r e tag n e , les déclinaisons de l’adec n at i o n a l pr e n n e nt f o r m e
ment entre les salariés et l’égalité hommes / femmes.
se lo n l e s pr i o r it é s lo c a l e s .
Des accords élargis au cinéma et à l’audiovisuel
En Poitou-Charentes, « l’accordcadre régional de coopération pour l’emploi et la formation dans les métiers du spectacle vivant et de l’audiovisuel », a été signé fin 2009. Selon Béatrice de Fournoux, de la délégation sud-ouest de l’Afdas, « les premiers comités techniques de suivi sont effectifs depuis le début de l’année 2010 et les premières actions de formation ont démarré fin octobre » (lire ci-contre). En PACA, l’Adec régional couvre la période 2010-2012. La priorité est donnée aux TPE-PME et les actions s’adressent en priorité aux salariés les plus fragiles et/ou en situation de changement professionnel. Même type de dispositif sur trois ans dans le Nord-Pasde-Calais, avec une priorité aux actions bénéficiant aux jeunes actifs, ainsi qu’à celles visant à encourager l’égalité de traite-
Le Languedoc-Roussillon a signé le 17 septembre dernier, un « accord-cadre pluriannuel d’actions de développement de l’emploi et des compétences pour le spectacle vivant, le cinéma et l’audiovisuel ». La spécificité de cet accord est la participation du CMB, Médecine et Santé au Travail. L’Aquitaine a prévu de mener à bien les discussions d’ici à la fin de l’année. L’accord portera sur le spectacle vivant et l’audiovisuel. « L’Aquitaine dispose depuis dix ans d’un accord tripartite sur la formation tant au niveau des entreprises que des intermittents. Il reste en vigueur jusqu’à la signature du nouvel accord-cadre. » Enfin*, en Bourgogne, FrancheComté et Rhône-Alpes, ainsi qu’en Alsace et en Lorraine, si aucun accord n’a été conclu pour le moment, les démarches sont bien engagées.
da n s l e s aut r e s r é g i o n s,
Sud-Ouest
zoom Pour être informé de l’avancée des accords en région : www.cpnefsv.com
Le plan d’action régional PoitouCharentes pour les branches du spectacle vivant et de l’audiovisuel a été lancé et la mise en place des premières actions s’effectue d’octobre à décembre : 7 thèmes de formation, 21 stages, dans les domaines techniques, administratifs et artistiques. Programmes détaillés et inscriptions : www.stages.afdas.com Afdas Bordeaux, tél. : 05 56 48 91 80
Ouest
Deux matinales sur le sujet de la “démarche compétences” co-animées par l’Afdas et l’Aract vont être organisées en Pays-de-laLoire : le 22 novembre à Angers, le 06 décembre à Nantes. Afdas Rennes, tél. : 02 23 21 12 60
afdas #05 • novembre 2010 • 17
La période de professionnalisation
é . Diagnostic
& .
Le salarié en poste n’a pas ou plus les bonnes compétences
Constat Le métier est en évolution
è . Choix de la qualification À quel métier référencé correspondent les compétences à acquérir ?
! . Engagement Un organisme de formation est choisi, le programme est défini, avec l’appui d’un conseiller Afdas si nécessaire.
ç . Formation Le salarié suit la formation. L’Afdas la finance.
Recourir à la période de pro l a p é r i o d e d e pr o f e s s i o n n a l i s at i o n e s t u n d i s po s it i f à pr i v i l é g i e r po u r l e m a i nt i e n da n s l ’ e m plo i d e s s a l a r i é s f r ag i l i s é s e t l e d é ve lo ppe m e nt d e l e u r s co m p é t e n c e s . l ’ a f da s pr o po se d e v o u s acco m pag n e r da n s l a m i se e n pl ac e d e pa r co u r s pr o f e s s i o n n a l i s a nt s .
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La formation professionnelle continue peut, par des actions de formation de courte durée, apporter de nouveaux savoirs ou savoirfaire, mais lorsqu’il s’agit de faire évoluer des compétences en profondeur dans un objectif de qualification ou de requalification, des formations plus conséquentes doivent être mobilisées. Le dispositif “période de professionnalisation” a été créé spécialement pour répondre à ce type
de situation, et pour favoriser le maintien dans l’emploi de certaines catégories de salariés en CDI (personnes de 45 ans ou plus, salariés dont la qualification est insuffisante au regard de l’évolution des technologies…). Les accords conclus dans les différentes branches professionnelles ont permis d’élargir sensiblement les publics concernés. À cela s’ajoutent les opérations lancées par le FPSPP (lire dossier p. 9) qui sont
’ . Bilan Le salarié fait le point (par exemple via un bilan de compétence, 24 h réparties sur plusieurs semaines).
“ . Entretien employeur / salarié Quelle stratégie de formation pour se maintenir dans l’emploi ?
( . Orientation Selon le bilan, on liste les compétences à acquérir.
§a . Action longue Formation de fond : période de professionnalisation.
§b . Action courte Actions de formation financées sur le DIF et/ou le PF.
&. . à Emploi Le salarié obtient sa nouvelle qualification. Il garde son poste, ou il est plus armé pour trouver un nouvel emploi.
concentrées sur les publics de bas niveau de qualification.
En pratique La période de professionnalisation peut être mise en œuvre à l’initiative du salarié ou de l’employeur. Dans tous les cas, la prise en charge des frais pédagogiques est assurée par les fonds mutualisés gérés par l’Afdas et n’affecte pas le plan de formation des entreprises. Les actions de formation
se déroulent, en principe, pendant le temps de travail, mais, là encore, des aménagements sont possibles : à l’initiative du salarié, par exemple, une partie peut se dérouler hors temps de travail (et les heures de DIF peuvent être utilisées en complément). La rémunération du salarié est maintenue pendant la formation, et remboursée par l’Afdas lorsqu’il s’agit de formations diplômantes. Les partenaires sociaux des loisirs
sont allés plus loin en permettant la prise en charge des salaires et charge pour les formations non diplômantes (lire article p.6). L’assouplissement et le développement des périodes de professionnalisation est une tendance qui se confirme depuis la loi de 2004 qui les avait créées. Si un besoin se fait sentir, qu’une formation précise soit identifiée ou non, le plus simple reste de contacter un conseiller Afdas.
afdas #05 • novembre 2010 • 19
Pratique Les délégations Afdas Siège social
Sud-Est
Île-de-France, Centre, Champagne-Ardenne
PACA, LanguedocRoussillon, Corse
66 rue Stendhal CS 32016 - 75990 Paris Cedex 20 Tél. : 01 44 78 39 39 Fax : 01 44 78 39 40
40 boulevard de Dunkerque – BP 71663 13566 Marseille cedex 02 Tél. : 04 91 99 41 98 Fax : 04 91 91 23 08 marseille@afdas.com
Conseillers employeurs Tél. : 01 44 78 36 71 paris@afdas.com
Département salariés (BC, CIF, VAE) Tél. : 01 44 78 38 45 Fax : 01 44 78 39 61 cif@afdas.com
Bureau Montpellier Immeuble Le Genesis Parc Eureka – 97 rue de Freyr 34000 Montpellier Tél. : 04 91 99 44 83 Fax : 04 67 15 81 45 montpellier@afdas.com
Les OPMQ Observatoire des métiers de la publicité
Réunion
www.observatoire-av.fr
ARGFP Centre d’Affaires de la Mare 5 rue André Lardy Bâtiment C La Turbine 97438 Sainte-Marie Tél. : 02 62 90 23 45 Fax : 02 62 41 35 32 fontaine.s@argfp.org
Ouest
Département intermittents du spectacle Tél. : 01 44 78 38 44 ids@afdas.com
Bretagne, Pays-de-la-Loire, Basse-Normandie
Tél. : 01 44 78 38 38 collecte@afdas.com
227 rue de Châteaugiron 35000 Rennes Tél. : 02 23 21 12 60 Fax : 02 23 21 12 61 rennes@afdas.com
Centre-Est
Nord
Rhône-Alpes, Auvergne, Bourgogne, Franche-Comté
Nord-Pas-de-Calais, Haute-Normandie, Picardie
8 quai Saint-Vincent 69001 Lyon Tél. : 04 72 00 23 00 Fax : 04 72 00 22 71 lyon@afdas.com
87 rue Nationale 59000 Lille Tél. : 03 20 17 16 80 Fax : 03 20 17 16 81 lille@afdas.com
Unité collecte
Sud-Ouest
Est
Aquitaine, Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes, Limousin
Alsace, Lorraine
6 cours de Tournon 33000 Bordeaux Tél. : 05 56 48 91 80 Fax : 05 56 48 91 81 bordeaux@afdas.com
42 rue Jean-Frédéric Oberlin 67000 Strasbourg Tél. : 03 88 23 94 70 Fax : 03 88 23 05 88 strasbourg@afdas.com
www.afdas.com
Sites des observatoires
Les organismes ci-dessous assurent par délégation l’information et la gestion des dossiers Afdas. Les ressortissants des départements et territoires d’Outre-Mer non cités doivent s’adresser au siège social de l’Afdas.
prospectifs des métiers et des qualifications
www.metiers-publicite.fr
Observatoire des métiers de l’audiovisuel
Observatoire des métiers du spectacle vivant www.cpnefsv.org
L’APDS
Guadeloupe
Organisme collecteur
OPCALIA Guadeloupe Immeuble Bravo BP 2393 – Jarry 97188 Guadeloupe Cedex Tél. : 05 90 60 18 27 Fax : 05 90 60 18 31 lydie.bon@opcaliaguadeloupe.com
et répartiteur de la taxe
Martinique
OPCALIA Martinique Centre d’Affaires de la Martinique Z.I. Californie 2 Bât.A – Entrée Coralie 97232 Le Lamentin Tél. : 05 96 42 49 40 Fax : 05 96 50 54 54 miguelle.sivatte@opcaliamartinique.com
d’apprentissage
www.apds.fr Tél. : 01 44 78 38 52 collecte@apds.fr
Plateforme conseil Industries techniques de l’audiovisuel Informations pour les salariés et les employeurs tél. : 01 44 78 34 09