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4.2. « 12h Project » - collaboration Argentine - Corée - Allemagne
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Paz Begué (Argentine) parle de son expérience avec « 12H Project », un projet international de danse composé d’artistes émergents provenant d’Argentine, de la Corée du Sud et d’Allemagne :
« Nous avons entamé la préproduction de « Proyecto 12H » (« 12H Project ») en 2014 (le nom du projet est tiré du décalage d’horaire entre l’Argentine et la Corée du Sud). Nous nous attendions à ce que le processus créatif soit influencé par chacun des contextes culturels, mais les difficultés ont surgi bien avant le début du travail artistique sur le terrain, c’est-à-dire lorsque nous avons commencé à chercher des financements. »
Parmi les premiers défis, l’étendue géographique du financement disponible :
« Nous avons rapidement découvert, d’une part, que les possibilités de financement en Europe et en Asie pour les coproductions internationales sont ouvertes aux pays d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Europe et d’Asie, mais aucune d’entre elles ne se concentre sur l’Amérique latine. D’autre part, les programmes de financement en Amérique latine tels que Iberescena ne soutiennent pas des projets intercontinentaux comme celui qu’on préparait. De plus, les possibilités de coopération sont généralement bilatérales et ne couvrent donc pas des projets comme celui-ci qui impliquent trois pays. »
Un autre problème s’est posé concernant le montant du financement et les couts couverts dans les différents pays :
« En Corée et en Allemagne, les politiques culturelles pour les arts du spectacle comprennent l’allocation de fonds importants et la mise en place de programmes de résidence (notamment la mise à disposition d’espaces de recherche, de lieux de répétition pour des journées entières ou des demies journées, de logements et souvent même le versement d’un cachet pour les artistes durant la période de résidence), ainsi que le financement des déplacements, des aides pour la distribution, etc. En Argentine, au contraire, les projets artistiques sont souvent gérés de manière indépendante. En effet, si vous obtenez un financement pour un projet dans le domaine des arts du spectacle, il ne couvre qu’une petite partie des couts de production réels et des ressources nécessaires. Les politiques culturelles, les fonds et les programmes de soutien ne sont pas aussi développés qu’en Europe ou en Asie. »
En dépit des nombreuses lettres de soutien écrites par des universités, des artistes, le Centre culturel coréen en Argentine, et même de la déclaration d’intérêt culturel déposée par le ministre
« 12H project » de Paz Begué/Verdever (© Daniel Barth)
de la Culture argentin, les demandes de financement formulées auprès d’instances nationales et de programmes de résidence ont été rejetées dans les trois pays. « La Corée du Sud a répondu à notre demande en confirmant qu’elle pourrait nous soutenir, mais uniquement si les deux autres pays contribuaient en parts égales au financement, ce qui n’était tout simplement pas possible dans le cas de l’Argentine. »
Ces difficultés en matière de financement ont retardé le projet et ont finalement conduit à une modification de son format :
« À la suite de cette expérience, nous avons décidé de changer le format du projet et former d’abord une trilogie, en montant un spectacle différent dans chaque pays. Nous espérons ainsi parvenir à résoudre les problèmes de coproduction dans ces contextes totalement distincts. »