2 - Les guides SantĂŠ au travail du CMB
Sommaire Préface
Chapitre 1 - « Être le premier acteur
de ma santé » I- Données personnelles
5
11
I - Définition de la santé
12
II - « Qui suis-je ? » Quelques éléments d’identité
13
III - « Mes débuts ! » Apprentissages
15
IV - « Ma carrière » Parcours et environnement professionnels
16
V - Aide-mémoire destiné à préparer une visite médicale ou paramédicale
25
1 - Mes thérapeutes 2 - Mon histoire médicale 3 - Les soucis de santé rencontrés
Chapitre 2 - « Mon instrument,
c’est moi ! » Le corps en jeu
25 26 29
33
I - La personne
34
II - Cartographie et fonctions du corps humain
34
III - « Au cœur de mon art » Le corps dans l’espace : mouvements et perceptions 36 1 - Le système musculo-squelettique 2 - La peau 3 - Cognition et équilibration
Chapitre 3 - « Cirque = risque » La santé en piste
I - Risques de l’art et risques du métier
36 41 42
47 48 48
1 - Risques liés à l’activité de l’artiste de cirque 2 - Risques liés à l’environnement de travail 3 - Pénibilité au travail
49 54 59
1 - Minimisation des problèmes de santé 2 - Dégradation des qualités physiques de l’artiste 3 - Fatigue 4 - Douleur 5 - Problèmes cutanés 6 - Problèmes musculaires 7 - Pathologies d’hyper sollicitation de l’appareil locomoteur 8 - Pathologies du rachis 9 - Traumatismes 10 - Pathologies liées à l’environnement du travail
préserver sa santé au cirque ?
60 60 61 62 62 63 65 67 71 72 74
77
I - Trouver mon équilibre dans le déséquilibre
78
II - À qui s’adresser ?
78
1 - La relation artiste et thérapeute 2 - L’artiste de cirque et la santé au travail 3 - Les propositions des médecins des arts du cirque
III - L’artiste : premier rôle !
Chapitre 5 - L’artiste de cirque à travers les âges
78 79 86 88
97
I - Le jeune artiste
98
II - L’artiste en devenir
99
1 - Les qualités de base 2 - Le développement de ces qualités
II - Risques liés à l’activité professionnelle
III - Problèmes de santé : quelques incidents et accidents
Chapitre 4 - « Je suis le premier acteur de ma santé » II- Comment
III - L’artiste en fin de carrière
99 100 102
Chapitre 6 - Environnement social 105 I - Quelques règles juridiques à connaître 1 - La présomption légale de salariat des artistes 2 - Le bulletin de salaire 3 - Les conventions ou accords collectifs 4 - La prévention des risques professionnels
106 106 106 107 107
II - Les principales institutions sociales du spectacle 108 1 - La formation initiale et continue dans le cirque 2 - L’AFDAS 3 - AUDIENS 4 - Le Guso 5 - Le Fonds de professionnalisation et de solidarité
Chapitre 7 - « Pour aller plus loin »
108 111 114 115 115
Quelques ouvrages et sites de références 117 I - Références citées dans le guide
118
II - En savoir plus : documentation en ligne et ouvrages
120
1 - Documentation en ligne 2 - Ouvrages
120 122
Les guides Santé au travail du CMB - 3
4 - Les guides SantĂŠ au travail du CMB
PREFACE Colette Chardon / Philippe Goudard Traditionnel, nouveau ou contemporain, en numéros, programmes ou pièces, le cirque présente actuellement des genres aussi variés que ses formes ou les espaces qu’il occupe : scènes, pistes, espaces publics… Dans notre XXIe siècle, le mot « cirque » évoque aussi bien l’arrivée périodique du chapiteau d’un grand cirque dans notre ville, qu’un jeune artiste jonglant sur la place d’un festival d’ « arts de la rue », un loisir pour enfants, le numéro d’un programme télévisé de variétés , les performances quasi surnaturelles d’acrobates asiatiques ou ukrainiens ou les danses acrobatiques africaines ou latino-américaines… L’impression de vertige que procure cette énumération rappelle qu’au cirque, la question du déséquilibre est centrale et que le mot est synonyme de désordre. À moins qu’il ne s’agisse d’un ordre échappant à l’entendement immédiat ? L’art du cirque est en perpétuel mouvement. Ses artistes, qui semblent n’être jamais installés, jouent avec le déséquilibre et l’impermanence pour créer des formes multiples où co-existent tradition et innovation et dont les genres et courants rendent compte de la variété des esthétiques du cirque actuel. Arts du cirque : le cirque au pluriel Le mot cirque désigne à la fois une architecture stable ou mobile, une entreprise et un art. Le pluriel « arts du cirque » est à présent préféré, et désigne indifféremment le programme d’un cirque traditionnel en tournée, des spectacles mono-disciplinaires comme ceux des trapézistes des Arts Sauts ou du jongleur Jérôme Thomas, un art performance conjuguant arts plastiques, vidéo, disciplines du cirque et danse contemporaine, le Cirque à l’ancienne d’Alexis Gruss ou celui, associé à Disney productions, des Québécois du Cirque du Soleil. Ou encore les spectacles des pionniers de la « théâtralisation » du cirque, comme le Cirque Plume aussi bien que les œuvres inclassables, mais réunissant les mêmes disciplines, qu’un James Thierrée présente sur les scènes des théâtres par exemple. Quatre grandes familles On regroupe les nombreuses disciplines du cirque en quatre grandes familles selon les compétences qu’elles requièrent : acrobatie sous toutes ses formes (aérienne, au sol, sur objets, à cheval, contorsion, fil, équilibre, statique, dynamique ou en propulsion…) ; jonglage et manipulations d’objets (balles, massues, diabolo, boîtes, autres objets, prestidigitation, illusion,…) ; dressage (équestre, animaux exotiques, domestiques…) ; clown et jeu burlesque. Ces spécialités et disciplines se combinent à l’infini. Aujourd’hui, elles sont souvent autonomes, affranchies du cirque : un jongleur, un clown, une acrobate ou une voltigeuse à cheval travaillent indifféremment au théâtre, au music-hall, au cinéma, à la télévision, au cabaret ou sur la place publique. Et même, parfois, pourquoi pas au cirque !
Les guides Santé au travail du CMB - 5
Métiers et pratiques professionnelles Le cirque fascine. Ses spectacles, ses métiers risqués, ses conditions précaires, captivent étonnamment spectateurs et artistes, qui s’exposent au danger pour faire rêver le spectateur. Les métiers du cirque sont nombreux : artistiques, techniques, d’enseignement. Et les modalités d’exercice variées : dans le secteur professionnel du spectacle, aussi bien que dans celui du loisir, en troupe ou en soliste, en tant qu’entrepreneur, ou comme salarié. Le cirque rencontre un succès planétaire et suscite un vif intérêt chez les amateurs et professionnels de toutes générations et cultures. Mais que sait-on des réalités de ses pratiques ? Qui sait ce qui advient entre le moment où l’artiste s’élance dans une carrière exigeante et risquée et où celle-ci s’arrête ? Questions économiques et sociales Aujourd’hui dans le monde co-existent l’économie privée du cirque fondée sur les recettes de billetterie et celle où le soutien financier des collectivités apporte un complément aux recettes propres parfois décisif pour la pérennité de l’entreprise. On ne connaît avec précision ni la population ni le bassin d’emploi du cirque en France, ce qui rend impossible la définition d’objectifs raisonnables pour les formations d’artistes et l’exploitation des spectacles. Le nombre des pratiquants d’activités de cirque de loisir n’a cessé d’augmenter en France depuis vingt ans. On les compte aujourd’hui par centaine de milliers. Mais les conditions et les conséquences de ces pratiques sont mal connues. C’est donc dans un paysage esthétique, économique et éducatif du cirque profondément modifié en France depuis une quarantaine d’années, que ses différentes pratiques méritent aujourd’hui d’être considérées selon le contexte dans lequel elles s’exercent : métiers, formations ou loisirs. Car si l’activité peut se révéler florissante pour quelques uns, beaucoup de professionnels du secteur connaissent la précarité et en toute première ligne, les artistes. Leur vie d’enthousiasme et de passion est en effet souvent assombrie par les dégâts irrémédiables que génèrent des performances accomplies dans un contexte très particulier d’exercice du métier et dans une indifférence quasi générale. Si le cirque fascine des publics divers et curieux, si l’on s’y préoccupe aujourd’hui d’enseignement ou de politiques culturelles, rares sont les actions en faveur du quotidien ou du devenir d’artistes sans qui, pourtant, rien de ce qui concerne les arts du cirque n’existerait. Que serait le cirque sans eux ? Comment mieux se préoccuper de leurs pratiques et leurs conditions de travail pour les remercier d’offrir leurs existences à nos rêves ? Des rencontres avec de nombreux collègues artistes, médecins et chercheurs lors de conférences ou colloques internationaux et du croisement de différents travaux entrepris depuis plusieurs dizaines d’années, est née la possibilité qu’existe aujourd’hui une approche préventive des pratiques au cirque.
6 - Les guides Santé au travail du CMB
Questions juridiques et sanitaires et sociales L’artiste de cirque est un créateur, un auteur et ses droits sont réglementés en France par le code de la propriété intellectuelle qui lui garantit le principe d’un juste revenu du droit d’exploitation de ses œuvres par les producteurs de spectacles ou ceux issus de leurs captations. Il est aussi un salarié ou un entrepreneur dont l’activité est encadrée par le code du travail, ainsi qu’un professionnel dont la carrière évolue en lui donnant accès aux formations initiales et permanentes, par la valorisation des acquis de l’expérience professionnelle. Elle lui garantit, pour peu qu’il s’en préoccupe, des diplômes et une possibilité de reclassement lors de l’interruption d’une carrière, qui, comme c’est le cas pour les disciplines acrobatiques, survient très tôt. En spectacle, les artistes accomplissent des exploits comparables aux performances physiques des athlètes de haut niveau, mais aussi, en dehors des spectacles, des efforts pénibles, eux aussi à l’origine d’usure physique. En effet, l’exercice professionnel implique un mode de vie particulier, comportant de multiples astreintes qui augmentent encore les risques sanitaires et sociaux de la pratique elle-même. Dans le contexte de carrières aux contours socio-économiques imprécis, la santé des artistes conditionne d’une façon cruciale leurs parcours professionnels. Dans un métier qui consiste à s’exposer aux risques, comment limiter cette astreinte et en prévenir les conséquences ? Ce Guide de santé des artistes du cirque tente d’apporter quelques réponses à ces questions, en s’appuyant sur des données synthétiques et actualisées. Elles sont issues de résultats de plusieurs recherches, études et enquêtes, couvrant une période allant de 1988 à 2010, sur les pratiques professionnelles au cirque, sur la santé et la sécurité au travail dans le spectacle vivant, notamment en France, Italie, et Canada, avec l’objectif d’identifier les paramètres qui peuvent agir sur leur apparition, leur traitement et leur prévention. Il ne s’agit pas d’une somme médicale, mais d’un guide entièrement centré sur la prévention que nous avons voulu le plus pragmatique et clair possible.
Les guides Santé au travail du CMB - 7
L’ADEC du spectacle vivant Ce guide s’inscrit enfin dans la démarche de l’axe 4 de l’accord cadre national ADEC(1) que le CMB a signé le 10 mars 2009(2). L’objectif général de l’ADEC est « de lutter efficacement en faveur du maintien et du développement de l’emploi et des compétences ». L’axe 4 quant à lui a pour objectif général « le développement d’une politique de prévention pour préserver la santé et la sécurité des salariés ». Bien entendu, les artistes du cirque font partie des priorités définies dans cet accord car ils sont confrontés, d’une part, à des problématiques d’usure physique et, d’autre part, à la quasi absence de prévention des risques compte tenu des spécificités de l’emploi intermittent (multiplicité d’employeurs, durée de contrat très courte, notamment). En effet, ce type d’emploi ne permet pas de bénéficier pleinement de la prévention primaire qui, en agissant en amont, c’est-à-dire avant la survenue du dommage (l’accident, la pathologie, l’infirmité), vise le maintien dans l’emploi, la prévention du handicap physique ou social, et participe à la démarche de sécurisation des parcours professionnels. Ce guide s’adresse donc en tout premier lieu aux salariés. C’est un document qui, en laissant à l’artiste de cirque le soin de mentionner, par écrit, un certain nombre d’informations sur sa santé et son parcours professionnel ou de formation, est une aide à la réflexion et à la prise de recul tant sur sa santé que sur sa vie professionnelle. Cet outil a également pour objectif d’assurer une traçabilité des problèmes rencontrés au cours de la carrière qui peut aider un médecin à mieux comprendre son patient. Il est bien entendu que ce guide n’exonère pas les employeurs de leurs obligations notamment en matière de prévention des risques professionnels pour lesquels ils ont une obligation de résultat (voir le chapitre relatif au juridique). Il a été écrit par plusieurs personnes qui se sont engagées dans cette aventure avec passion. Le respect des sensibilités et des disciplines de chacune a été la règle d’or. Que toutes ces personnes en soient chaleureusement remerciées. Merci également aux nombreuses personnes avec lesquelles des échanges ont pu avoir lieu et qui ont apporté à un moment ou à un autre un éclairage, un appui, un conseil… Bonne lecture Colette Chardon, directrice générale du CMB Dr Philipe Goudard, médecin et chercheur en arts du spectacle, coordinateur du groupe de travail de ce guide (1) ADEC : Actions de développement de l’emploi et des compétences dans le spectacle vivant. (2) Sont également signataires : la Délégation Générale à l’Emploi et à la Formation Professionnelle, la DMDTS (Ministère de la Culture et de la Communication), la DGT (Direction Générale du Travail), la CPNEFSV (Commission Paritaire Nationale Emploi-Formation du Spectacle Vivant), l’ANACT, l’AFDAS et AUDIENS. Pour consulter l’accord ADEC et connaître le détail des actions : www.cpnefsv.org
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Contributeurs de cet ouvrage collectif Dr Bénédicte Laumond, médecin du travail du CMB Kristel Le Roux, conseillère en prévention des risques professionnels – IPRP au CMB Pauline Thierry, ergonome psychologue - IPRP au CMB Gaëlle Even, chargée de communication du CMB Colette Chardon, directrice générale du CMB Dr Philippe Goudard, médecin et enseignant chercheur en arts du spectacle, coordinateur du groupe de travail de ce guide Dr Denys Barrault, médecin du sport
Remerciements Le CMB tient à remercier tout particulièrement l’Académie Fratellini et sa directrice Valérie Fratellini, l’ESAC et son directeur Gérard Fasoli ainsi que les artistes de cirque pour leur accueil et leur disponibilité.
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Les informations et conseils proposés dans ce guide s’inscrivent dans une logique de prévention primaire. Ils ne peuvent en aucun cas se substituer à la consultation d’un médecin généraliste, spécialiste ou tout autre professionnel de santé, pour l’établissement d’un diagnostic précis et la prescription d’un traitement adapté ou de tout autre conseil recueilli auprès d’un professionnel de santé.
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Chapitre 1
« Être le premier acteur de ma santé » I.
Données personnelles
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I- Définition de la santé Le dictionnaire : SANTÉ : [sãte] n. f. 1° État de l’être vivant lorsque le fonctionnement de tous ses organes est régulier et harmonieux. 2° Fonctionnement d’un organisme (bon ou mauvais). 3° État de bien-être dans une société. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) : La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. Cette définition, du préambule de 1946 à la Constitution de l’OMS, n’a pas été modifiée depuis 1946. Elle implique que tous les besoins fondamentaux de la personne soient satisfaits, qu’ils soient affectifs, sanitaires, nutritionnels, sociaux ou culturels. La notion de santé est donc une question d’équilibre et de déséquilibre entre différents facteurs bénéfiques et néfastes, sur lesquels ce guide s’est fixé comme objectif d’apporter quelques éléments d’informations dans le domaine spécifique des pratiques professionnelles des arts du cirque.
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II- « Qui suis-je ? » quelques éléments d’identité
Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Téléphone portable : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Prénom (s) : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . E-mail : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Pseudonyme : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . N° de Sécurité Sociale : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Date de naissance : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Groupe sanguin : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Lieu de naissance : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Téléphone domicile : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Coordonnées de la (des) personne(s) à prévenir en cas d’accident (nom / prénom / téléphone /e-mail) :
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Taille : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Poids : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Mois/Année
14 - Les guides Santé au travail du CMB
Poids
Observations
III- « Mes débuts ! » apprentissages Année
Où ?(1)
Spécialisation(2)
Objectif(3)
(1) Écoles, centres d’animation ou de loisirs, etc (2) Acrobatie, jonglage, dressage, clown, danse, musique, autres…. (3) À but professionnel (P) ou en amateur (A)
Les guides Santé au travail du CMB - 15
IV- « Ma carrière » parcours et environnement professionnels Année d’entrée dans la vie professionnelle :
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Disciplines les plus pratiquées depuis cette date Quelle spécialités ? (numérotez les disciplines de la plus pratiquée à la moins pratiquée : 1 : la plus pratiquée, 10 : la moins pratiquée) équilibres : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . à cheval . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . fil : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . dynamique : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . aérienne : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . contorsion : . . . . . . . . . . . . . . . Acrobatie sol : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . propulsion : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . autres : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . statique : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . sur objets : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
balles : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . boîtes : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . illusion : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Jonglage/ manipulations d’objets
massues : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . autres objets : . . . . . . . . . . . . . . . . . . autres : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . diabolo : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . prestidigitation : . . . . . . . . . . . . . . . .
équestre : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . domestiques : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Dressage animaux exotiques : . . . . . . . . . . . . . . . autres : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
clown : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Clown, jeu burlesque
burlesque : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . autres : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...................................................................................................
Autres disciplines
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16 - Les guides Santé au travail du CMB
Conditions d’exercice (cocher la case appropriée et/ou compléter) Salarié permanent du spectacle
K
Salarié intermittent du spectacle
K
Entrepreneur
K
Au sein d’une compagnie ou une troupe
K
En soliste
K
En groupe (trapèze volant par exemple)
K
Nombre de jours de représentations et/ou tournés : par an :
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Lieux de pratique : France
K
Europe
K
Autres pays ou continents :
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Salles
K
Chapiteau
K
Rue
K
Événementiel
K
Parc d’attraction
K
Autres :
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Nombre d’heures moyen de pratique quotidienne : Répétitions :
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Représentations :
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Montage, voyage :
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Gestion, administration, etc :
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Les guides Santé au travail du CMB - 17
Employeurs principaux : Spectacle vivant
K
Cinéma, production audiovisuelle
K
Animation socio-culturelle
K
Enseignement, éducation artistique et culturelle
K
Autre(s), préciser :
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Autres activités professionnelles(1) : ........................................................................................................ ........................................................................................................ ........................................................................................................ ........................................................................................................
Autres activités physiques(2) : Activité
Fréquence
(1) Dans le secteur du cirque (enseignement par ex.) ou en dehors. (2) Sports, yoga, autres…
18 - Les guides Santé au travail du CMB
Formation continue (formations suivies parallèlement à l’activité professionnelle) : Année
Organisme de formation
Type de formation
Observations
Les guides Santé au travail du CMB - 19
Remarques : ........................................................................................................................
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Les guides SantĂŠ au travail du CMB - 23
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24 - Les guides SantĂŠ au travail du CMB
V- Aide-mémoire destiné à préparer une visite médicale ou paramédicale 1- Mes thérapeutes
Coordonnées de mon médecin traitant, référent sécurité sociale : ..............................................................................................................................
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Coordonnées de mon Service de Santé au Travail (médecin du travail) : ..............................................................................................................................
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Coordonnées de mes médecins spécialistes (orthopédiste, gynécologue, rhumatologue, ophtalmologiste, cardiologue, nutritionniste, etc.) : ..............................................................................................................................
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Les guides Santé au travail du CMB - 25
Coordonnées de mes autres thérapeutes ou auxiliaires médicaux (kinésithérapeute, infirmière, sage-femme, podologue, diététicien, ostéopathe…) : ..............................................................................................................................
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2- Mon histoire médicale Antécédents familiaux(1) :
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Antécédents médicaux(2) : ..............................................................................................................................
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(1) Notez les maladies ou événements médicaux qui ont touché les membres de votre famille (interventions chirurgicales, maladie héréditaire, obésité, hypertension, diabète, cancer…). (2)Notez ici vos propres maladies ou interventions chirurgicales antérieures.
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Allergies(1) : ..............................................................................................................................
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Vaccins : Type de vaccin
Année
Rappel à faire en
(1) Alimentaires, médicamenteuses ou autres (notez les allergènes en cause).
Les guides Santé au travail du CMB - 27
Les visites chez le médecin ou un spécialiste : Date
Spécialité
28 - Les guides Santé au travail du CMB
Compte-rendu succint de la visite
3- Les soucis de santé rencontrés Soucis physiques ou psychosociaux Date
(douleurs, fatigue, traumatisme, stress, souffrances, psychologiques, violence, harcèlement au travail, etc.)
Incidences sur la pratique professionnelle
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Remarques : ........................................................................................................................
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32 - Les guides SantĂŠ au travail du CMB
Chapitre 2
« Mon instrument, c’est moi ! »
Le corps en jeu
Les guides Santé au travail du CMB - 33
I- La personne On a coutume de parler du corps de l’artiste comme d’un outil alors que dans les faits « nous n’avons pas un corps, mais nous sommes un corps » (Barberet, 2004). C’est bien tout l’être de l’artiste de cirque qui est engagé dans son art, sa pratique, sa carrière, sa vie professionnelle, intime et sociale. C’est lui qui bouge, crée, travaille, rencontre. L’instrument de l’artiste de cirque est sa personne même. Un instrument de haute précision. Fragile. Qu’il faut connaître pour s’entretenir, se protéger. Un instrument qui est lui-même, vivant… et unique.
II- Cartographie et fonctions du corps humain Effectivement, l’artiste de cirque s’exprime avec son corps, et même avec tout son corps. Il est dans son corps et il l’anime. Pour l’animer à bon escient, il a besoin de connaître sa morphologie, sa physiologie, ses qualités et ses limites. Sans cette connaissance, il risque de ne pas savoir l’écouter ni l’analyser. Avoir des sensations ne suffit pas à connaître son corps. Il faut pouvoir lier ses sensations à la réalité fonctionnelle de l’organisme. Il faut donc apprendre à connaître plus précisément les grands principes physiologiques communs à toute l’espèce humaine. Il faut aussi connaître ses spécificités personnelles et ses limites. C’est pourquoi nous avons résumé ici quelques connaissances utiles à découvrir ou se remémorer. Les cellules sont les unités vitales les plus petites du corps humain. Elles sont 75 à 100 billions appartenant à plus de 100 types différents.
Un tissu est un ensemble de cellules semblables. Chaque tissu a une fonction.
Un organe est un ensemble de tissus apparentés, adaptés à des tâches spécifiques. Le mot «organe» évoque des structures comme le cœur, le foie ou l’estomac. Mais un œil, un bras, une jambe ou un os peuvent aussi être considérés comme des organes.
Un système est un regroupement d’organes servant une même fonction (système musculaire, nerveux, circulatoire, digestif, visuel, auditif…).
Viennent ensuite les appareils, groupes d’organes dissemblables mais responsables d’une série de fonctions intimement liées : appareil musculo-squelettique, uro-génital, respiratoire, cardio-vasculaire, cognitif…
Le corps humain qui comprend plusieurs appareils interdépendants, est cependant une unité. Ainsi tout incident survenant au sein d’un des appareils a des répercussions sur les autres et sur la personne.
34 - Les guides Santé au travail du CMB
Le corps humain système nerveux
appareil respiratoire
appareil endocrinien
appareil circulatoire
appareil urinaire
appareil digestif
Appareil musculosquelettique appareil genital
le squelette
appareil musculaire
Les guides SantĂŠ au travail du CMB - 35
III- « Au cœur de mon art » Le corps dans l’espace : mouvements et perceptions 1- Le système musculo-squelettique
Le système musculo-squelettique ou locomoteur, est formé d’un ensemble d’organes (os, articulations, muscles) qui permet à l’homme de tenir debout dans l’espace et de se mouvoir.
A- Les os L’os est une substance vivante qui soutient le corps d’un vertébré et forme une enveloppe protectrice autour d’organes délicats, tel le cerveau ou les poumons. À l’âge adulte, le squelette est composé de 206 os (200 os + 6 osselets de l'oreille). Le système squelettique est constitué :
du squelette axial (os de la tête, colonne vertébrale, os du thorax et du bassin)
et,
Os spongieux avec moelle rouge, lieu de l'hématopoïse.
Os compact (ou complet). Fonction : soutien et métabolisme minéral.
du squelette appendiculaire (os des membres supérieurs et inférieurs).
L’os est composé de 45 % d’eau, 20 % de matière organique (essentiellement du collagène(1)) et de 35 % de sels minéraux (calcium).
Les fibres de collagène permettent la résistance de l'os aux efforts de tension et de flexion.
Les cristaux minéraux permettent une bonne résistance à la compression.
Toute perturbation au niveau des apports ou de l’assimilation de ces éléments (collagène, minéraux) a des conséquences importantes sur la constitution des os.
Canal médullaire avec moelle jaune, très riche en graisses.
Périoste : membrane fibreuse et très résistante, intervient dans l'ostéosynthèse.
Comme tout tissu vivant, l’os se renouvelle continuellement.
(1) Le collagène, présent chez l’être humain et tous les organismes vivants, est une protéine de consistance fibreuse (peu élastique) constituant une trame (tissu conjonctif). Il entre dans la composition de nombreux tissus permettant leur cohésion : tissu osseux, revêtements cutanés ou sous-cutanés notamment.
36 - Les guides Santé au travail du CMB
On y trouve deux types de cellules : les ostéoblastes qui construisent l’os, et les ostéoclastes qui, au contraire, détruisent l’os. Normalement les deux activités s’équilibrent et sont contrôlées par plusieurs hormones. La mœlle de l’os produit des cellules sanguines (globules rouges et plaquettes). Elle joue ainsi un rôle important dans le système immunitaire. Pour rester sain, l’os a besoin de vitamine D pour fixer le calcium et de soleil. La croissance de l’os est contrôlée par des facteurs hormonaux et environnementaux. Le rachis La colonne vertébrale est la principale structure de support du squelette humain. La colonne vertébrale, ou rachis, est constituée d’un empilement de 33 vertèbres dont 24 sont séparées par des disques.
Rachis cervical (7 vertèbres)
Rachis dorsal (12 vertèbres)
Rachis lombaire (5 vertèbres)
Sacrum (5 vertèbres soudées formant le bassin) Coccyx (4 vertèbres soudées)
Les guides Santé au travail du CMB - 37
B- Les articulations Les articulations relient les os entre eux, permettant aux muscles de mobiliser le squelette selon de nombreuses positions. La forme des os, le degré de tension des ligaments et la musculature qui les entoure déterminent l’ampleur et la diversité du mouvement. Selon le degré de mobilité d’une articulation, on distingue :
les articulations mobiles (diarthroses) : articulation dotée d’un cartilage articulaire, d’une cavité articulaire, d’une capsule articulaire (ex. : articulation du genou ou du coude) ; les articulations semi-mobiles (amphiarthroses) : articulation dotée d’un cartilage articulaire sans cavité articulaire (ex. : articulation des vertèbres ou du poignet) ; les articulations fixes (synarthroses) : articulations sans mobilité et sans cartilage articulaire (ex. : la plupart des os du crâne). Ces articulations présentent différentes structures qui assurent un rôle spécifique : Cartilage articulaire
os
la capsule articulaire, comprenant la membrane synoviale, assure la protection de la cavité articulaire. Cette membrane sécrète un liquide : la synovie. L’arthrite est une inflammation de la membrane synoviale ;
le cartilage articulaire et la synovie assurent le déplacement des surfaces articulaires et l'amortissement des pressions exercées sur ces articulations. Le cartilage détruit aboutit à l'arthrose.
Capsule articulaire
Membrane synoviale Liquide synoviale
os
les structures d'adaptation des surfaces articulaires (bourrelet articulaire, ménisque, disque) sont fibro-cartilagineuses. Elles permettent aux os de s’ajuster l’un à l’autre, facilitent le mouvement et jouent un rôle d’amortisseur.
les ligaments et les tendons musculaires péri-articulaires sont des structures de maintien qui s'opposent à la dislocation de l’articulation. Les élongations (lésions bénignes et très douloureuses) et les déchirures ligamentaires (lésions importantes du ligament avec troubles fonctionnels, douleur exquise et ecchymose) sont responsables des entorses.
38 - Les guides Santé au travail du CMB
Les articulations sont soumises à des contraintes variées :
pressions surtout sur la colonne vertébrale et les membres inférieurs ;
tractions surtout au niveau des membres supérieurs, elles éloignent les surfaces articulaires ;
torsions fréquentes au niveau de la colonne vertébrale et des membres.
Pour chaque articulation une amplitude articulaire normale est définie.
C- Les muscles Les muscles servent à la fois au maintien de la posture verticale et à l’exécution des mouvements. Il existe trois sortes de muscles :
les muscles squelettiques constitués de fibres musculaires striées. Ils impriment aux os leurs mouvements sous l'influence de la volonté. Ces muscles représentent environ 43% du poids du corps. À partir de 25 ans, la diminution de la masse musculaire est progressive et continue. Cette réduction est fonction de l'activité physique ;
les muscles lisses constitués de cellules, non striées. Ils échappent à l'influence de la volonté et sont localisés dans les viscères, les vaisseaux et la peau ;
les muscles mixtes : ce sont des muscles striés, indépendants de l'influence de la volonté (muscle cardiaque).
Le corps humain compte environ 640 muscles. Les muscles striés présentent des formes variées que l’on peut ramener à trois catégories :
les muscles longs en fuseau (prédominants au niveau des membres) : ce sont des muscles fusiformes dont la longueur est prédominante. Leur corps est renflé et ils sont terminés par des cordons durs et blancs : les tendons qui les fixent aux os. Certains muscles portent à l’une de leurs extrémités 2, 3 ou 4 tendons : biceps, triceps… Ils sont destinés à la dynamique ;
les muscles larges et plats : ils sont plats, en lame ou en ruban. Étalés en éventail, mais sans tendon, ils s’insèrent sur les os par une lame tendineuse appelée aponévrose d’insertion. Ils forment les parois des grandes cavités du corps : le grand pectoral, le diaphragme. Ils ont un rôle de stabilisation ;
les muscles courts : ils sont circulaires, délimitant une ouverture. On a comme exemple de muscles courts les muscles orbiculaires (orbiculaire des lèvres). Ils sont souvent voués à la statique.
Les guides Santé au travail du CMB - 39
On distingue deux principaux types de fibres musculaires.
Les fibres à contraction lente : ces fibres sont de faible puissance mais de forte endurance. Elles sont adaptées aux efforts aérobies et sollicitent le système cardio-vasculaire.
Les fibres « lentes » sont toujours sollicitées les premières.
Les fibres à contraction rapide : ces fibres sont de forte puissance mais de faible endurance. Elles sont adaptées aux efforts anaérobies. Les fibres « rapides » sont uniquement sollicitées dans les efforts importants, pour des durées courtes.
Plus généralement, la vitesse sollicite les fibres « rapides », l'endurance sollicite les fibres « lentes » et la force sollicite l'ensemble des fibres (Sport & Performance, 2010). Le pourcentage de fibres « rapides », utilisées par les voltigeurs, les porteurs et de fibres « lentes », utilisées dans les activités d'endurance comme le jonglage, est fixé génétiquement. Mais l'entraînement va la modifier selon qu’il est endurance ou résistance. C’est pourquoi, les artistes de cirque adaptent leur type d’entraînement à leur spécialité dominante : en endurance pour le jongleur, en résistance pour le voltigeur et les deux pour le porteur.
Le fonctionnement du muscle Lors de la contraction, les protéines des fibres musculaires s’engrainent les unes aux autres. Le muscle apparaît raccourci et plus volumineux. Les réactions chimiques qui se produisent lors de la contraction musculaire produisent du gaz carbonique (CO2), de l’acide lactique, de l’eau, de la chaleur, qui sont transportés par le sang veineux, puis éliminés par l’organisme. Lors de l’inspiration, l’apport d’oxygène va permettre la régénération de la fibre musculaire. Lors de l’effort, le sang est dérivé vers les muscles pour apporter l’oxygène nécessaire. Après l’effort, si les muscles restent gorgés de sang, ils peuvent être douloureux et produire des courbatures (cf. au Chapitre 3 le paragraphe Problèmes musculaires).
Les fascias Le mot « fascia » est issu du latin et signifie bandelette, tissu. Les fascias sont des tissus, riches en fibres, qui enveloppent toutes les structures du corps (muscles et groupes musculaires, os, artères, organes, glandes…), formant un réseau qui supporte et relie entre elles ces structures. Ils sont constitués en grande partie de collagène. Cette interaction entre les différentes structures du corps explique qu’un traumatisme subi à un endroit du corps ait des répercus-
40 - Les guides Santé au travail du CMB
sions à d’autres endroits. Par exemple : une entorse de la cheville peut entraîner une restriction de mobilité du haut du thorax, du même côté ou de l’épaule opposée. Lorsque les fascias perdent leur viscosité, les différents muscles ou parties de muscles n’arrivent plus à glisser les uns sur les autres. Ces problèmes peuvent surgir à la suite de mauvaises habitudes posturales ou de traumatismes, physiques ou physiologiques, ou encore du vieillissement.
2- La peau
La peau est plus qu’une enveloppe corporelle. Elle met en relation le corps et son environnement, grâce à de multiples récepteurs du toucher, de la pression, de la douleur, de la chaleur, du froid, et par sa riche vascularisation, les glandes sudoripares et la pilosité. La peau recouvre la majeure partie de la surface du corps. Sa superficie est d'environ 1,8 m² sur 1 à 2 mm d'épaisseur chez un adulte jeune et pèse environ 2 700 g. Sa température est comprise entre 32°C à 36°C. Son élasticité très importante, diminue avec l'âge. Elle est composée :
de l’épiderme : 0,04 à 0,4 mm d'épaisseur,
du derme : 0,5 à 2,5 mm d'épaisseur.
la cornée le pore l'épiderme
le derme
La peau a des fonctions variées :
fonction sensorielle : riche en récepteurs tactiles, thermiques et algiques ;
fonction protectrice contre les agressions extérieures ;
fonction d'absorption d'eau et de gaz ;
fonction métabolique en participant à la synthèse de vitamines (A, B ,C ,D) ;
fonction thermorégulatrice et épuratrice.
Les guides Santé au travail du CMB - 41
La peau participe à la régulation thermique du corps par le biais de la transpiration (environ 500 à 700 g d’eau par jour). Lorsque la température s’élève ou que l’on s’adonne à une activité physique intense, comme les disciplines du cirque, la transpiration apparaît. Les sécrétions aqueuses arrivent à la surface de la peau par les millions de pores, en gouttes visibles avant de ruisseler. Lorsque la sueur ne s’évapore pas aussi vite qu’elle se forme, son effet rafraîchissant disparaît. En outre, une transpiration excessive épuise la réserve de sels vitaux de l’organisme. Et puisque transpirer donne soif, elle incite à boire de grandes quantités d’eau qui diluent encore davantage les réserves de sels minéraux.
3- Cognition et équilibration A- Le système cognitif
Le système cognitif est un système complexe de traitement de l'information permettant d'acquérir, conserver, utiliser et transmettre des connaissances. Les neurosciences, branche de la médecine et de la biologie qui s’intéresse au fonctionnement du système nerveux, ont contribué au développement des sciences cognitives, qui elles-mêmes forment un champ interdisciplinaire très vaste. Elles ont pour objectif l’étude et la compréhension des mécanismes de la pensée humaine, animale ou artificielle et plus généralement, des systèmes complexes de traitement de l’information dans les domaines des perceptions, de l’intelligence, du langage, et même de la conscience. Le système nerveux, les organes de la perception et de l’équilibration et les systèmes d’adaptation posturale participent donc au fonctionnement du système cognitif.
B- Le système nerveux Trois entités concourent au fonctionnement du système nerveux : les systèmes nerveux central, périphérique et autonome. Le système nerveux central Il est responsable de l’émission des influx nerveux moteurs et de l’analyse des données sensitives. Il comprend l’encéphale dans la cavité crânienne et la moelle épinière dans le canal vertébral. Le système nerveux périphérique Il transmet les influx nerveux qui circulent des récepteurs vers les centres nerveux ou des récepteurs vers les organes périphériques.
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Il est constitué :
des nerfs crâniens et spinaux qui sortent de l’encéphale et de la moelle épinière. Ils sont moteurs, sensitifs, ou mixtes (moteur et sensitif à la fois) ;
de ganglions.
Une lésion d'un nerf moteur se traduit par une paralysie ou parésie (paralysie partielle) des capacités motrices. Une lésion d'un nerf sensitif se traduit par des douleurs, une perte totale (anesthésie) ou partielle (paresthésie) de la sensibilité. Le système nerveux autonome Les nerfs végétatifs et ganglions végétatifs forment les systèmes sympathique et parasympathique(1), responsables de la régulation et de la coordination des fonctions vitales de l’organisme.
(1) Le système nerveux sympathique correspond à la mise en état d’alerte de l’organisme et à la préparation à l’activité physique et intellectuelle. Le système nerveux parasympathique entraîne des réponses opposées (antagonistes) au système nerveux sympathique.
Les guides Santé au travail du CMB - 43
Le système nerveux Cerveau
Cervelet
Plexus brachial
Cordon medullaire
Nerf musculocutané Nerfs intercostaux Nerf radial Nerf médian
Moelle épinière
Plexus lombaire
Nerf sous-costal
Plexus sacré
Nerfs
Nerf pudendal
Nerf ulnaire
Nerf fémoral Nerf sciatique Nerf péronier commun (ou sciatique poplité externe)
Nerf saphène Nerf tibial Branche musculaire du nerf fémoral
Nerf péronier profond Nerf péronier superficiel
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Les nerfs sont spécialisés, ce qui veut dire qu’un seul nerf ne fait pas tout et que des catégories précises de nerfs accomplissent des fonctions spécifiques. L’une de ces catégories est importante car elle nous renseigne sur ce qui nuit à l’organisme, réagit à la douleur (voir chapitre 3, paragraphe consacré à la douleur).
C- L’équilibration humaine La fonction d’équilibration requiert le traitement central d’informations vestibulaires (de l’oreille interne), visuelles, proprioceptives (musculaires, tendineuses, articulaires) et extéroceptives (cutanées). Ces afférences, sensorielles convergent vers les noyaux vestibulaires du tronc cérébral, qui les intègrent et permettent l’organisation de réponses réflexes motrices se traduisant par des mouvements compensatoires des yeux (réflexe vestibulo-oculaire) et du corps (réflexe vestibulo-spinal), visant à stabiliser le regard et la posture. Cette réponse motrice doit être adaptée aux conditions environnementales et à la tâche à réaliser (Perrin, 2004). L’équilibration fait appel à des mécanismes inconscients accompagnés de perceptions conscientes qui renseignent en permanence l’individu sur la position de sa tête dans l’espace, sur la position des différentes autres parties du corps et sur les accélérations auxquelles son organisme est soumis. L’homme debout peut être représenté par un pendule inversé :
le système vestibulaire de l’oreille interne régule la position de la tête sur le cou et les accélérations des mouvements de la tête dans l’espace lors des grands déplacements ;
le système visuel maintient l’horizontalité du regard en fonction du contexte ;
les pieds en constituent la base : le système podal régule les oscillations autour d’un axe de gravité virtuel, par une activité musculaire intense à faible degré d’amplitude ;
la peau contient des capteurs sensoriels sensibles à la pression et à l’étirement ;
le cervelet joue un rôle important dans la régulation du mouvement et la coordination musculaire.
La posture est donc une activité dynamique entre stabilité et instabilité : il s’agit d’adapter les réponses posturales en fonction des forces appliquées au corps par les lois physiques, comme celle de la gravité, sur deux axes principaux vertical et horizontal. Le contrôle de l’équilibre est un des aspects particuliers du contrôle postural qui est particulièrement développé chez l’homme, en raison de l’instabilité naturelle de la position bipodale. À partir de cette position debout érigée, les réactions au déséquilibre sont complexes et s’opposent à la tendance naturelle de la chute. Des troubles fonctionnels de la posture et de l’équilibre sont incompatibles avec des performances physiques optimales. Leur prévention ou traitement sont essentiels.
Les guides Santé au travail du CMB - 45
D- Les postures et figures Les postures et figures sont les éléments du langage propre aux arts du cirque (Goudard 1999, 2005). Elles constituent un répertoire d’actions qui sont autant de signes à la disposition des artistes et des spectateurs, car connus des uns et des autres comme invariants posturaux. L’enchaînement des postures et des figures, constitue, dans toutes les disciplines du cirque, un véritable alphabet. « Dans un parallèle avec le langage parlé, on assimilerait empiriquement le mouvement à un son ; la figure, qui module le mouvement et lui confère un sens, à une voyelle ; la posture, qui sert d’appui à la figure, à une consonne. L’enchaînement des postures et figures forme ainsi des suites gestuelles assimilables à des mots et des phrases, dont l’assemblage en numéro, programme ou spectacle, pourrait équivaloir à un texte, au sens étymologique d’un « tissage » d’actions physiques. Pour le différencier d’un texte littéraire, il est préférable d’utiliser les mots de « canevas » ou « scénario », ou encore les termes d’« écriture scénique », « au sens où l’utilisèrent Bob Wilson ou Tadeusz Kantor » (Goudard, 2010).
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Chapitre 3
« Cirque = risque »
La santé en piste
Les guides Santé au travail du CMB - 47
I- Risques de l’art et risques du métier Le cirque est un art. C’est l’art de vaincre le déséquilibre : « L’artiste de cirque quitte un état stable (statique ou dynamique) pour se placer volontairement en situation de déséquilibre, qu’il résout par une figure ou une posture, puis il revient à l’état stable » (Goudard, Perrin, Boura, 1989). Le talent et la virtuosité de l’artiste résident dans sa capacité à s’écarter le plus possible de l’état stable pour faire apparaître postures et figures. Pour cela, il s’éloigne des référents (matériels : objets, agrès, animaux ; ou cognitifs : posturaux, spatiaux ou comportementaux) par les actions les plus habiles, les plus complexes ou les plus dangereuses, jusqu’à risquer sa vie. Mais le cirque est aussi un métier. Aussi, les approches socio-économiques montrent le grand nombre de risques auxquels les artistes s’exposent : précarité, impermanence, horaires changeants, fréquence de travail, tâches extra artistiques, arrêt précoce de la pratique (Goudard, 1989, 1992, 2005, 2010 ; INRS, 2009 ; IRSST ; 2008). Pourtant, ces conditions n’entament pas la très grande motivation d’artistes courageux et passionnés face à ces conditions de travail très rudes où les risques économiques et sociaux sont importants. Enfin, le risque au cirque est une esthétique. En suivant la piste du risque, une nouvelle approche du cirque est possible qui dépasse la seule notion de risque lié aux performances. La notion de risque peut être étendue à celles d’impermanence, d’instabilité et de déséquilibre, qui concernent aussi bien au cirque les formes artistiques et économiques, le processus de composition, les risques physiques et sociaux induits, ou la vie quotidienne des artistes. Se fondant sur ces modalités d’existence et d’expression, où l’artiste s’expose en permanence au déséquilibre, on peut affirmer l’existence d’une esthétique du risque au cirque (Goudard, 2001, 2005, 2010). Dans ces conditions, l’accident est possible à tout moment. Il n’est pas nécessairement locomoteur. Il est de gravité variée. La performance en est souvent l’origine, mais également la pratique professionnelle au quotidien, par les multiples astreintes qu’elle exige. L’objectif de la prévention des risques professionnels est pour l’artiste d’éviter ou retarder l’apparition de dommages pour sa santé. Il est donc utile de connaître les risques et les problèmes de santé les plus fréquemment rencontrés et les plus spécifiques aux pratiques professionnelles du secteur d’activité afin de permettre à l’artiste d’adapter sa pratique.
II- Risques liés à l’activité professionnelle Comme on l’a vu précédemment le cirque est pluriel, il regroupe de nombreuses disciplines et des conditions d’exercice particulièrement variées : secteur professionnel du spectacle, loisir, en troupe ou en soliste, en tant qu’entrepreneur ou comme salarié. Il est donc impossible de lister l’ensemble des risques professionnels auxquels sont exposés les artistes du cirque. Il y a autant de risques que de situations. Il serait encore moins réaliste de donner ou d’imposer des conseils de prévention. En revanche, on peut attirer l’attention sur les principaux risques rencontrés dans les métiers du spectacle vivant et en particulier au cirque, et proposer quelques conseils de prévention. Le professionnel lui-même est ensuite le mieux placé pour les adapter et les intégrer à sa pratique.
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1- Risques liés à l’activité de l’artiste de cirque A- Risque lié à l’activité physique
Comme évoqué au chapitre 2 « Le corps en jeu », le corps occupe une place centrale dans l’activité de l’artiste de cirque. Il le modèle, le met en scène au travers de postures et de figures qui expriment l’essence même de son art. Le corps est ainsi fortement sollicité et soumis à de nombreuses contraintes : exercices explosifs ou postures prolongées, flexion, extension, torsions, etc. Au fil des spectacles et des entraînements, des lésions apparaissent lorsque les os, les articulations, les muscles sont sollicités de manière répétée, intensive et extrême. Des troubles appelés troubles musculo-squelettiques (TMS) peuvent ainsi apparaître et dégrader les capacités de l’artiste (voir dans ce chapitre, la partie « les problèmes de santé) s’il n’adopte pas quelques bons réflexes. Risques liés au port de charge (objet ou personnes) L’artiste de cirque est souvent amené à porter des charges lors du montage d’un chapiteau, de la mise en place d’agrès mais aussi durant une activité (réalisation de portés...). Ces différentes activités comportent des risques d’apparition de problèmes au niveau rachidien lorsqu’elles sont réalisées dans des mauvaises postures, d’autant plus si les mouvements sont répétés et que la cadence est élevée. Les mauvaises postures (vers l’avant – en flexion –, vers l’arrière – en extension –, en inclinaison latérale et en rotation) lors du port et du déplacement de charge ou lors de la réception d’un partenaire (acrobatie) produisent une déformation des disques intervertébraux due à une mauvaise répartition de la force de compression. Les efforts anormaux imposés aux disques intervertébraux provoquent leur détérioration. Des fragments de disque se déplacent alors vers l’arrière dans l’espace épidural (espace situé autour de la membrane protégeant la moelle épinière) déclenchant ainsi une hernie discale. Lorsque cette hernie comprime ou irrite un nerf sensitif situé à proximité, elle entraîne un phénomène douloureux : la sciatique. Il est donc préférable de porter une charge en étant debout, le dos droit. La pression est ainsi répartie de façon homogène entre les vertèbres et absorbée par les disques intervertébraux.
Dos droit : position centrale du noyau Noyau
Noyau
Nerf sensitif Nerf sensitif
Flexion : fortement sollicité, le noyau se déplace vers le nerf sensitif
Disques Disques intervertébraux intervertébraux
VertèbresVertèbres
Les guides Santé au travail du CMB - 49
Conseils de prévention
Utiliser lorsque c’est possible les outils ou méthodes d’aide à la manutention (port à plusieurs, chariots, diables, etc.) lors du montage d’un chapiteau ou lors de la mise en place d’agrès.
- vous tenir éloigné de la charge lors de sa prise ou sa dépose (imposer une inclinaison dorsale) ;
Comme vous le feriez pour porter un partenaire, garder toujours le dos droit lorsque vous portez une charge. Pour ce faire, utilisez les jambes en les fléchissant pour la prise d’objet et relevez-vous à la force des jambes.
- soulever la charge en tournant, (torsion de la colonne) ;
Éviter autant que possible de : - joindre les pieds ou les écarter exagérément pour aller chercher une charge à terre (effort au niveau du dos) ;
- fléchir exagérément les jambes (plus d’efforts, difficultés pour se redresser),
- fléchir les bras lorsque vous portez une charge (multiplie par 15 le poids de la charge). (Consultez les dépliants « port de charge » et « port de charges atypiques » sur www.cmb-santé.fr, rubrique Espace pratique / page Prévention pratique).
Risque lié au montage Lors du montage et du démontage de chapiteau ou lorsque l’artiste de cirque installe ses agrès, il est exposé à plusieurs risques :
chute de plain-pied ;
chute de hauteur ;
risque de chute d’objet (chute d’agrès ou d’éléments scéniques, etc.) ;
risques liés la manutention (voir paragraphe ci-dessus) ;
risque lié aux intempéries (voir paragraphe risque climatique).
Le risque de chute de plain-pied intervient lorsque le sol est en mauvais état, est rendu glissant par des intempéries ou des liquides, lorsque la circulation est rendue difficile par la présence de matériel au sol, etc. Des chaussures inadaptées (trop lisses par exemple) ou un mauvais éclairage peuvent également être des facteurs de chute.
Conseils de prévention
Dégager les espaces de circulation et maintenir l'ordre matériel : définir un emplacement pour chaque chose.
Nettoyer immédiatement les déversements et signaler les endroits humides ou glissants.
Porter des chaussures adaptées (chaussures de sécurité à bouts renforcés, à semelles antidérapantes…).
50 - Les guides Santé au travail du CMB
Au-delà, de la pratique de son art (trapèze, acrobatie) l’artiste de cirque est confronté à un risque de chutes de hauteur et de chutes d’objets. Ces risques interviennent dans les phases de montage et démontage de chapiteaux ou de décors, lorsqu’il se déplace en hauteur ou lorsqu’il utilise certains équipements comme des échelles (INRS, 2010).
Conseils de prévention
Bien sûr , lorsqu’on travaille dans des salles ou lieux équipés, il existe des équipements de protection collective (EPC) dont l’utilisation est alors privilégiée. Mais parfois, ces équipements ne sont pas utilisables au cirque (où accrocher un EPC avant que le chapiteau soit monté ?).
Les EPI contre les chutes sont composés :
Utiliser alors les équipements de protection individuelle (EPI) si des EPC ne peuvent être mis en œuvre : harnais anti-chute, baudriers, longes, cordes, présence d’une tierce personne, etc.
Vérifier régulièrement les EPI.
Suivre une formation à l’utilisation des EPI.
Éviter autant que possible l’utilisation d’échelles en particulier pour des travaux de longue durée ou répétitifs.
- d’un harnais, - d’un mécanisme de sécurité pour atténuer les effets de la chute, - d’un système de liaison (longe) et, - d’un point d’ancrage.
Après chaque montage et avant la première ouverture au public de la salle de spectacle ou du chapiteau (agrès compris), une attestation de bon montage doit être établie par la personne responsable du montage ou des organismes de contrôle certifiés.
B- Risque routier Que ce soit pour une seule date ou en tournée, les artistes de cirque sont fréquemment amenés à prendre la route dans le cadre de leur activité. Le risque routier recouvre plusieurs aspects :
dommages corporels en cas d’accident de la route ; apparition de douleurs au niveau de la colonne vertébrale ;
fatigue visuelle ;
stress lié à la conduite.
Certains comportements individuels (tabagisme, alimentation non équilibrée, consommation de médicaments ou de drogues, utilisation du téléphone portable…) ainsi que la fatigue ou le manque de sommeil sont des facteurs d’accidents.
Conseils de prévention
Préparer son déplacement avant le départ (choix des itinéraires, appréciation des distances à parcourir, etc.) est une pratique évidente qu’il n’est pas nécessaire de rappeler aux professionnels de la tournée que sont les artistes de cirque, contrairement à d’autres professionnels.
Faire des pauses : 10 à 20 minutes au moins toutes les 2 h (toutes les heures en cas de conduite de nuit).
Faire si possible une sieste d’une vingtaine de minutes en cas de fatigue.
Respecter le code de la route.
Faire contrôler sa vue régulièrement.
Lire l’emballage avant toute prise de médicament.
S’arrêter pour téléphoner.
S’alimenter sainement : manger léger et ne pas consommer d’alcool lorsque l’on conduit. Les guides Santé au travail du CMB - 51
C- Risque lié aux horaires de travail atypiques Les horaires de travail fluctuants, les amplitudes horaires parfois conséquentes auxquelles succèdent des périodes d’activité plus réduites sont le quotidien des artistes du cirque. Au-delà du temps passé en spectacle, le temps de travail comprend également les entraînements et répétitions, le montage et démontage des installations ainsi que le temps éventuel passé sur la route entre deux lieux de représentations. Les horaires de travail influent sur l’horloge biologique aux côtés d’autres facteurs externes dont les variations de la lumière ou les rythmes de la vie sociale (Perrin, Goudard, 1993). Située dans le cerveau et en lien avec d’autres organes, l’horloge biologique est un ensemble de Conseils de prévention mécanismes neurologiques et endocriniens, qui Essayer de dormir au moins 7 heures par régule les fonctions de l’organisme sur un cycle jour, compléter avec une sieste pour évid’environ 24h (périodes de sommeil, température, ter la dette de sommeil. Profiter des pésecrétions hormonales, rythme cardiaque, etc.). riodes sans spectacle pour garder des Les horaires atypiques de travail peuvent donc horaires de lever fixes. provoquer une perturbation des rythmes bioPour bien dormir la journée : se protéger logiques favorisant l’apparition de : du bruit, et de la lumière du jour, afin de recréer le plus possible les conditions de troubles du sommeil (difficulté à s’endormir, la nuit. sommeil non réparateur) ;
fatigue chronique (dette de sommeil) ;
baisse de la vigilance et des capacités cognitives ;
stress, anxiété, irritabilité ;
troubles digestifs ;
troubles cardio-vasculaires.
52 - Les guides Santé au travail du CMB
Adapter les prises alimentaires (horaires et contenus) aux spécificités de la pratique.
Éviter la consommation excessive d’excitants (café, sodas, etc.) ou de médicaments modifiant la vigilance.
D- Risque lié à l’utilisation du maquillage Lors des représentations, l’esthétisme de rigueur exige souvent l’utilisation de maquillage. Toutefois, cette utilisation prolongée entraîne souvent des réactions allergiques de la peau et cela sans qu’elle ait une sensibilité particulière. Des irritations de la peau, des sensations de brûlure, des rougeurs ou des éruptions cutanées sont les signes d’une réaction au maquillage ainsi que des phénomènes tels que les yeux qui piquent ou qui pleurent.
Conseils de prévention
Préférer les gammes labélisées « peau sensible » qui limiteront les réactions indésirables.
Se référer aux étiquettes des produits afin d’identifier les agents irritants et désséchants (l’alcool, l’argile, la silice, les acides de fruit, le rétinol, les parfums de synthèse et les colorants chimiques, mais aussi les conservateurs : parabens).
Pour les fonds de teint, opter pour les poudres minérales généralement dépourvues d’agents qui agressent la peau contrairement aux autres fonds de teint. En dehors des périodes de représentation, limiter l’exposition de la peau aux substances, afin de minimiser la désagrégation de la barrière cutanée, et les risques d’allergies. Préférer l’utilisation de récipient à pompe
limitant le transfert de bactéries des mains au produit.
Conserver les produits dans un endroit sec (éviter les salles d’eau), à l’abri de la poussière, à des températures de conservation tempérées.
Reboucher les produits.
Tailler régulièrement les crayons de maquillage pour les protèger des bactéries, de la poussière et de l’humidité.
Nettoyer les pinceaux régulièrement à l’eau tiède et au savon et les conserver dans un endroit à l’abri de la poussière et de l’humidité.
Respecter les dates de péremption indiquées sur les emballages. Ces délais dépassés, les principes actifs s’oxydent, la formule est moins stable et peut entraîner des intolérances.
Les guides Santé au travail du CMB - 53
E- Risque lié aux équipements de travail : les brûlures Les causes de brûlures peuvent être nombreuses. Elles peuvent être d’origine chimique, causées par des frottements répétés (cordages des trapèzes, tissus, longes…) ou directement par les flammes (cracheur de feu, jongleur avec des objets enflammés…) (cf. dans ce chapitre, paragraphe brûlure dans « Problèmes de santé » ). Elles atteignent le plus souvent les mains et les pieds des artistes évoluant dans presque toutes les disciplines des arts du cirque, entre autres : trapèze, tissu aérien, fil souple, jonglage, mat chinois…
Conseils de prévention
Utiliser de préférence des matériaux en fibres naturelles comme le coton.
Utiliser des protections adaptées lorsqu’elles sont compatibles avec les mouvements requis pour diminuer les frottements (« maniques », chaussures spéciales, guêtres en cuir au trapèze par exemple).
Lors de la conception des costumes, intégrer les textiles adéquats et protéger ou dégager au contraire les parties en contact avec les agrès, selon les spécificités des figures. Éviter les lacets et rubans qui peuvent se dénouer.
En cas de manipulation du feu ou de produits inflammables :
Porter des vêtements ignifugés/ininflammables. À défaut, porter des vêtements en coton qui s’enflamment moins facilement que les vêtements en matière synthétique.
Prévoir une personne prête à intervenir en cas d’accident avec une couverture ignifugée (anti-feu) à proximité ainsi qu’un extincteur (pour éteindre les feux de liquide d’hydrocarbure ou de paraffine, utilisez un extincteur de type B de préférence à mousse).
Délimiter et matérialiser un périmètre de sécurité.
Isoler les produits dangereux.
2- Risques liés à l’environnement de travail A- Risque lié au sol
Le rapport au sol est très important dans la pratique des arts du cirque. Il permet au corps de s’équilibrer et de se stabiliser et joue ainsi un rôle primordial lors des réceptions et des changements d’appui. Il est également important dans le soutènement et la fixation des agrès. Plus le sol est dur, moins les impacts au sol sont amortis par celui-ci et plus les contraintes mécaniques sont importantes et absorbées par les articulations du corps (cheville, genou, hanche, rachis). La répétition de mouvements traumatiques (réceptions de saut, changement brusque d’appui, etc.) ajoutée à un mauvais amorti avec le sol (sol trop dur, pratique pieds nus, etc.) provoque à terme des traumatismes articulaires importants nécessitant l’arrêt de toutes pratiques physiques contraignantes.
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Conseils de prévention
Agir en premier sur le sol : recouvrir le sol de tapis amortissant lors des entraînements et représentations lorsque cela est possible, choisir des revêtements élastiques qui annulent les déformations provoquées par d´importantes contraintes et redonnent l’énergie et une dynamique à l’artiste grâce à leurs propriétés élastiques.
Pour choisir un sol adapté aux pratiques, il est bon de : - se reporter aux normes ergonomiques européennes qui définissent la résistance, l’épaisseur et les types matériaux des sols pour le spectacle en fonction des activités réalisées… ( NF EN 1969 ; XP CEN/TS 15122, etc.) ; - se référer à l’activité réalisée afin de déterminer l´élasticité du sol nécessaire. Les cri-
tères les plus importants sont l’absorption de chocs et l’adhérence du sol.
S’il n’est pas possible d’agir sur le sol, le port de chaussures adaptées et/ou l’utilisation de semelles pourra permettre de réduire l’impact des pieds avec n’importe quels types de sol (bitume, herbes, sables…).
Néanmoins il est important de noter que le port de chaussures ou chaussons va diminuer la proprioception de l’artiste et va de ce fait être source de contrainte dans la pratique de son activité. Il est donc plus intéressant quand c’est possible, d’agir directement sur le sol. Il existe des spécialistes de la chaussure de spectacle qui pourront concevoir des chaussures adaptées très spécifiquement à la pratique de l’artiste.
B- Risque lié à l’éclairage Être sous les feux des projecteurs est le quotidien des artistes de cirque. Lorsqu’ils règlent l’intensité, la direction et le chromatisme des projecteurs ou lorsqu’ils sont en plein air, les professionnels se préoccupent prioritairement des éclairages ou de la place du soleil afin de les prendre en considération. Car la lumière, potentielle source d’éblouissement, peut de ce fait perturber fortement leur activité et leurs performances. On ne ressent pas forcément l’éblouissement dans le sens où il ne crée pas d’inconfort visuel, car l’œil s’ajuste en permanence. Pourtant cette action va provoquer une fatigue visuelle qui sera source de gêne dans la réalisation de l’activité. Un éblouissement imprévu peut en effet être tellement important que pendant un temps plus ou moins long, la vision de l’environnement n’est plus possible, c’est le phénomène d’aveuglement. Il est nécessaire d’être particulièrement attentif à ce type d’éblouissement car outre la gêne dans la réalisation de la performance, il persite un certain temps avant que l’œil ne s’adapte. Il peut ainsi être source de danger imminent (chute, etc.).
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Conseils de prévention
Échanger avec l’éclairagiste en charge des représentations pour lui expliquer vos besoins en termes de champ visuel (direction des regards, visibilité de l’objet, visibilité du fond,…). Attention certaines longueurs d’ondes de lumière (couleurs) perturbent l’appréciation des distances (trapèze volant, acrobatie en propulsion). Pour les jongleurs, en général, il est préférable que l’éclairage vienne du bas. Les
animaux sont souvent effrayés par des zones d’ombres qui leur sont inconnues…
Supprimer ou déplacer autant que possible les diverses surfaces réfléchissantes qui peuvent causer une gêne lors de l’activité. En plein air, prendre en compte les surfaces réfléchissantes qui entourent l’espace de représentation (les immeubles vitrés, les lacs, la neige, un ciel couvert)… Si vous ne changez pas de place, le soleil, oui !
C- Risques climatiques Lors du travail en salle, sous un chapiteau et en extérieur ou pendant les phases de montage/démontage des installations, l’artiste de cirque est souvent exposé à des variations climatiques (chaleur, froid, humidité...). Ces conditions peuvent perturber les mécanismes de régulation du corps et avoir des conséquences sur la pratique de l’activité. Travail dans des ambiances chaudes Soumis à de fortes chaleurs, le corps utilise des mécanismes de thermorégulation afin de maintenir la température du corps à 37°C.
Conseils de prévention
Limiter ou éviter autant que possible les exercices physiques prolongés en cas de fortes chaleurs (> 28 °C), réaliser des pauses fréquentes. Adapter l’organisation de l’activité et réserver les efforts physiques importants à des périodes de la journée moins chaudes.
S’hydrater régulièrement (toutes les 10 à 20 minutes) surtout lors de la pratique d’activité physique.
Privilégier le port de vêtements légers et clairs permettant l’évacuation de la transpiration pour venir en aide aux mécanismes de régulation.
Permettre le passage de courant d’air, pour rafraîchir l’ambiance thermique et permettre aux phénomènes de sudation de fonctionner pleinement.
Éviter de consommer de l’alcool et de manger trop lourd.
Plusieurs mécanismes entrent alors en jeu :
l’augmentation du débit sanguin périphérique pour favoriser la perte de chaleur cutanée grâce à la dilatation des vaisseaux cutanés ;
la transpiration, qui évacue de l’eau chaude, participe au refroidissement de la peau ;
le réflexe comportemental de se refroidir, se dévétir, boire…
Les effets de la chaleur peuvent diminuer la qualité et la quantité du travail exécuté. Ils sont dûs aux modifications physiologiques (forte sudation, mains moites…) et également aux modifications psychologiques (pertes d’attention, déterioration de la réactivité, augmentation des erreurs, baisse de la précision). Mais ils peuvent être plus graves si les mécanismes de régulation du corps sont dépassés (coup de soleil, crampes de chaleur, épuisement thermique ou coup de chaleur potentiellement létal).
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Travail dans des ambiances froides Le travail dans une ambiance froide peut être ressenti comme gênant dès 15°C. En dessous de 5°C, il existe un risque réel pour la santé qui nécessite une vigilance quant à l’exposition. Néanmoins la vitesse de l’air et l’humidité de l’air sont des facteurs qui vont également entrer en considération dans le ressenti de la température. La pratique d’une activité physique va permettre la production de chaleur. Toutefois, face à une perte thermique supérieure à la normale, le corps va mettre en place des mécanismes de thermorégulation afin de maintenir la température du corps à 37°C :
réaction comportementale, (se couvrir, pour se réchauffer, se mettre à l’abri du froid, se rapprocher des sources de chaleur, consommer des boissons chaudes…) ; mécanismes physiologiques (chair de poule, frissons, vasoconstriction voire ralentissement du débit du sang pour conserver la chaleur à l’intérieur du corps).
Si les mécanismes mis en jeu ne permettent pas à l’organisme de rétablir le niveau thermique du corps, un certain nombre de conséquences plus ou moins graves peuvent se produire : douleurs, troubles musculo-squelettiques, hypothermie, engelures, gelures, etc…
Conseils de prévention
Se couvrir avant et après l’effort et privilégier des vêtements thermorégulateurs adaptés à l’activité physique.
Éviter une exposition prolongée, réaliser des pauses fréquentes pour se rapprocher de sources de chaleur.
Boire des boissons chaudes.
Dans des conditions d’exercice en ambiance chaude et en ambiance froide, les enfants vont être plus sensibles que les adultes. Il faut donc être plus particulièrement vigilant à cette population.
Les guides Santé au travail du CMB - 57
D- Son et risque auditif Lors de représentations ou de répétitions, l’audition de l’artiste de cirque est très sollicitée par des bruits ponctuels très élevés (chute d’un objet…) mais également sur de longues périodes notamment par l’exposition à des sources sonores. L’organe de l’audition, l’oreille, est un appareil complexe et fragile.
le pavillon
le marteau
le nerf
le tympan
le canal auditif
la cochlée
l'étrier
l'oreille interne
l'oreille moyenne
l'enclume
l'oreille externe
La perception du son se fait par un mécanisme subtil. Les vibrations du son traversent l'oreille interne et stimulent les cellules ciliées (récepteurs de l’oreille interne). Elles transmettent ensuite des impulsions électriques via le nerf auditif vers le cortex auditif du cerveau qui les traduit en son. L’exposition importante au bruit entraîne la destruction irréversible des cellules ciliées de l’oreille interne et donc l’altération de l’audition. Il existe différents niveaux d’atteintes :
la fatigue auditive : se traduit par une dégradation de l’audition accompagnée de sifflements ou de bourdonnements (acouphènes) donnant une sensation d’écouter avec du coton dans les oreilles ;
58 - Les guides Santé au travail du CMB
la surdité : est provoquée par la destruction irréversible des cellules ciliées de l’oreille interne. Elle peut être une atteinte instantanée, due à un traumatisme, ou progressive passant par plusieurs stades.
Ces atteintes auditives peuvent avoir des conséquences sur l’activité de l’artiste (difficulté de concentration, fatigue, risque d’accident renforcé…), sur sa santé (anxiété, maux de tête…) mais également sur sa vie sociale.
Conseils de prévention
Se réserver des périodes de calme pour laisser ses oreilles se reposer.
Limiter la durée d’exposition au son.
Éviter si possible à la fin de la journée de travail les environnements bruyants, le port d’écouteurs de MP3, de s’exposer à des sources sonores (radio, télévision, téléphone…) de façon ininterrompue.
Adopter une bonne gestion sonore afin de préserver son auditition (baisser le volume
sonore lors des répétitions, discussion avec la personne en charge du son pour les réglages…). Le port de bouchons d’oreille n’est recommandé lors d’un travail à proximité d’une source sonore qu’à condition de ne pas vous mettre en danger. En effet, ils ne doivent pas vous isoler dangereusement des bruits d’alerte (rupture de haubans, modification sonore dans le fonctionnement d’un agrès, cris d’animaux, informations verbales de partenaires…).
3- Pénibilité au travail
La « pénibilité » dans le cadre professionnel renvoie à différentes caractéristiques liées au travail (Nicot, Roux, 2008). Ces caractéristiques peuvent être considérées sous trois axes principaux.
La pénibilité relève des contraintes en rapport avec l’activité de travail réalisée par les artistes.
Parmi ces contraintes les plus souvent rencontrées, on peut citer l’exposition au bruit, aux agents physiques et chimiques, le port de charges ou encore le travail répétitif et physique. Sur le long terme, ces contraintes peuvent engendrer des atteintes et des maladies professionnelles de type surdité, troubles musculo-squelettiques, etc.
La pénibilité peut être liée à une problématique de santé.
Ces problématiques de santé peuvent être ou non d’origine professionnelle. Lorsqu’elles sont associées aux exigences du travail la réalisation de certaines tâches devient difficile et pénible. Le travail, non adapté à ces problématiques de santé, devient alors source de pénibilité voire d’aggravation de la santé.
La notion de pénibilité est le ressenti des artistes vis-à-vis de l’organisation et des conditions de travail.
Certains artistes ne ressentent pas leur activité de travail comme pénible bien que le contenu de celleci soit reconnue comme pénible et inversement. On peut mettre en lien ce ressenti avec le changement d’objectifs brusques, le manque de reconnaissance, le sentiment d’isolement, ou encore les déplacements fréquents. Ces éléments de l’organisation du travail deviennent alors source de pénibilité dans le travail.
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De la pénibilité résulte une usure. Cette usure est mesurable et observable grâce à des indicateurs de type maladies professionnelles, accidents du travail, déclaration d’incapacité, etc. La prise en compte de cette pénibilité au travail doit donc permettre de prévenir l’usure.
III- Problèmes de santé : quelques incidents et accidents 1- Minimisation des problèmes de santé
Contrairement à d’autres métiers plus « traditionnels », qui considèrent que le risque n’existe pas pour un « bon professionnel », l’artiste de cirque a conscience des risques d’accidents inhérents à son activité et a également une bonne perception de sa condition physique. L’artiste poussé par sa passion, par le plaisir que lui procure la pratique de son métier et de son art, cherche à continuer malgré les problèmes de santé. Il ne s’agit donc pas ici d’un déni du risque du métier mais plus souvent d’une dénégation de la gravité de l’accident. Si certains artistes expliquent qu’ils utilisent des techniques compensatoires pour poursuivre leur activité, nombreux sont ceux qui attendent la douleur ultime, paralysante pour aller consulter un médecin et surtout avant d’arrêter leur activité, le temps de se reposer, de se réparer. De plus, l’artiste a tendance à ne pas vouloir ou pouvoir parler d’un problème de santé de peur de perdre son travail (concurrence, attitude des collègues ou de l’employeur). Les paragraphes suivants s’appliquent à décrypter les différents problèmes de santé que peut rencontrer l’artiste de cirque afin de lui permettre de détecter les problèmes et d’agir en conséquence pour ne pas les aggraver. Néanmoins, les informations et conseils proposés dans ce guide s’inscrivent dans une logique de prévention primaire. Ils ne peuvent en aucun cas se substituer à la consultation d’un médecin généraliste, spécialiste ou tout autre professionnel de santé, pour l’établissement d’un diagnostic précis et la prescription d’un traitement adapté ou de tout autre conseil recueilli auprès d’un professionnel de santé.
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2- Dégradation des qualités physiques de l’artiste
Afin que son corps s’exprime et joue de mieux en mieux, l’artiste doit développer ses qualités personnelles, sa musculature, sa souplesse, sa coordination gestuelle, son équilibration, son endurance. Mais de nombreuses circonstances peuvent altérer ces qualités et s’opposer aux effets de l’entraînement. Par exemple, la condition physique peut être diminuée par plusieurs facteurs.
A- Situations qui altèrent le transport de l’oxygène
Inspirer de l’air appauvri en oxygène, comme en altitude.
Respirer de l’air vicié par de l’oxyde de carbone (chauffage défectueux) empêche l’oxygène inspiré d’être transporté par les globules rouges sanguins.
Le tabagisme ou une bronchite provoquent une sécrétion bronchique qui rend plus difficile le passage de l’oxygène de l’air pulmonaire vers le sang.
Saigner lors d’une plaie ou de règles abondantes, diminue le nombre de globules rouges circulant dans le sang et transportant l’oxygène.
Absorber de la nicotine ou de la caféine a un effet sur le diamètre des bronches ou des vaisseaux, et gêne l’apport d’oxygène vers les muscles.
B- Atteintes du foie Beaucoup de substances ingérées sont toxiques pour l’organisme humain, et sont modifiées par le foie avant d’être expulsées par voie biliaire et digestive. C’est le cas pour l’alcool ou les colles. Lorsque le foie devient saturé, il se cirrhose. Mais auparavant, toute atteinte du foie provoque une grande fatigue, incompatible avec la pratique de l’acrobatie ou de tout effort.
C- Altération de la vigilance ou du comportement Très nombreuses sont les substances exogènes qui altèrent la vigilance ou le comportement. C’est le cas pour l’alcool, le cannabis, les drogues, et beaucoup de médicaments. Ces substances sont bien entendu incompatibles avec la pratique acrobatique où la vigilance est nécessaire. Plus l’acrobatie est difficile, plus elle est réalisée en hauteur, plus elle demande de minutie, plus la vigilance doit être respectée. Il en va de même pour l’enseignement de ces disciplines.
D- Infections Une hygiène insuffisante favorise les infections cutanées, sexuelles ou bronchiques. Or toute infection fatigue le corps et diminue la condition physique. Il est donc important de soigner sa peau, ses ongles, ses cheveux. Notamment, l’artiste fait attention à ses pieds. En marchant pied nus, il risque d’attraper beaucoup de microbes ou de champignons, sans compter les plaies ou piqûres par les rugosités du sol. Souvent, l’acrobate évolue nu-pied sur les surfaces d’entraînement. L’artiste ne se promènerait jamais pieds nus sur les trottoirs d’une ville car il a conscience que le risque infectieux serait trop important et lourd de conséquences (tuberculose, microbes et parasites, liés aux crachats humains et déjections animales…). Il en va de même avec les sols de travail ou de répétition : il faut bien nettoyer et respecter ces surfaces. Les guides Santé au travail du CMB - 61
3- Fatigue
La fatigue est un état résultant du fonctionnement excessif de l’organisme qui se traduit par une diminution des forces et de l’activité, généralement accompagnée de sensations caractéristiques décrites comme lassitude, épuisement, surmenage… Il existe différentes formes de fatigue :
la fatigue musculaire se définissant comme la diminution de la performance musculaire, en relation avec l’intensité, la durée de l’exercice et le mode de contraction du muscle ;
la fatigue nerveuse qui survient après une tâche mentale ou psychosensorielle et se traduit par une baisse des performances cognitives ;
la fatigue écologique correspondant à l’état résultant de l’interférence entre les rythmes biologiques et sociaux ;
la fatigue organique liée à une pathologie organique le plus souvent endocrinienne, neuro-musculaire, hépatique, infectieuse ;
la fatigue subjective liée à une sensation perçue par le sujet.
La fatigue peut être générale ou spécifique, objective ou subjective : elle est difficilement quantifiable et reste à l’appréciation du sujet concerné. La subjectivité du ressenti de la fatigue nécessite un examen et un dialogue avec le médecin. Le médecin peut évaluer son degré grâce à un interrogatoire, un examen clinique et des examens complémentaires. C’est l’analyse de l’ensemble des paramètres propres à la personne et au contexte dans lequel elle pratique son activité que l’on peut envisager d’accompagner un symptôme de fatigue sur la durée.
4- Douleur
L’artiste de cirque, qui soumet son corps à des contraintes physiques fortes, a une relation tout à fait particulière à la douleur : elle est une compagne familière qu’il apprend à respecter ou qu’il doit ignorer pour continuer à exercer son art. L’effort intensif engendre une douleur générale au niveau des muscles, du rythme cardiaque, de la ventilation, de l’élévation de la chaleur corporelle, des articulations. Mais ces douleurs se calment à l’arrêt de l’effort et tout se normalise sans lésion organique.
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L’artiste de cirque peut ressentir la douleur lors :
des étirements réalisés soi-même. Ces douleurs se calment à l’arrêt des étirements ;
d’efforts inhabituels. Il s’agit d’une douleur au niveau musculaire (courbatures). Une position délicate et maintenue longtemps peut fatiguer un muscle au point de provoquer une crampe ;
de la répétition des impulsions (bascule, tremplin, réceptions au sol). La douleur siège habituellement au niveau des zones qui subissent ou amortissent les percussions sur des surfaces dures provoquant des TMS, des périostites, des fractures de fatigue, des névralgies… Penser à : Il ne faut pas oublier que la douleur est un signal d’alarme qu’il convient de prendre au sérieux. Les causes de douleur sont multiples, allant d’algie banale ne nécessitant aucun traitement, à la douleur d’un traumatisme sévère qu’il faut traiter. Il faut en rechercher l’origine,
quelle soit physique ou psychique. Or il est parfois difficile d’apprécier à chaud la gravité d’un traumatisme, et l’avis d’un traumatologue peut être bénéfique.
5- Problèmes cutanés
La peau est un organe de protection contre tous les agents extérieurs, infectieux ou toxiques. Il faut la respecter et l’entretenir. Elle est mécaniquement malmenée par le travail acrobatique réalisé pieds nus, par les frottements sur les agrès, et par divers agents coupants, acérés, piquants, rugueux, compressifs, rencontrés dans la vie domestique, professionnelle ou artistique. Elle est aussi malmenée par le froid, par le chaud intense, par des produits chimiques, par des colles, par le grimage, par le rasage, par l’épilation, par les tatouages, par les piercings.
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Parmi les nombreuses lésions cutanées observées, il y a :
des infections ;
des boutons ;
des abcès ;
des éruptions ;
parfois des lésions parasitaires : gales, poux, etc.
Certaines lésions peuvent se disséminer sur le corps, d’autres peuvent être contagieuses à d’autres personnes. Il faut les traiter de façon adaptée et préserver son hygiène corporelle. Penser à :
laver son corps fréquemment, notamment après chaque sudation abondante ;
changer de vêtements après chaque effort ;
laver régulièrement vêtements et costumes ;
changer souvent de chaussures ;
préférer des chaussures souples et aérées ;
entretenir ses phanères (ongles et che-
veux) : ongles coupés ras pour éviter l’amas d’agents infectieux sous les ongles et pour ne pas blesser. Le choix des savons et shampoings est important. Plus les lavages sont fréquents, plus les produits doivent être doux, conçus pour peau fragile. La peau a aussi besoin de crèmes hydratantes, surtout pour le visage, les mains et les pieds.
A- Brûlures On distingue plusieurs types de brûlures :
les brûlures du premier degré caractérisées par une simple rougeur (érythème) sans décollement de la peau ;
les brûlures du deuxième degré caractérisées par un décollement de la peau par une collection de sérosité (liquide lymphatique) dans l'épiderme, sans atteindre le derme. Ce sont les phlyctènes ou ampoules, ou cloques ;
les brûlures du troisième degré caractérisées par une destruction de la peau (derme et épiderme).
Pour une brûlure bénigne (1er et 2e degré), on peut : 1. appliquer une compresse d'eau froide ou immerger la partie brûlée dans l’eau froide (pas de glace qui peut être agent de gelure) ; 2. désinfecter localement avec un antiseptique liquide (chlorexhidine par exemple) ; 3. rincer au sérum physiologique ; 4. les cloques de plus de 2 cm sont mises à plat et évacuées ;
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5. appliquer ensuite une pommade protectrice cutanée ; 6. pour les cloques, une pommade antiseptique ou anti-bactérienne peut être nécessaire. Changer le pansement fréquemment. Toute brûlure non bénigne est une urgence médicale ; il faut consulter immédiatement. La peau est capitale pour un artiste de cirque (sensations, contacts, esthétique..). Il ne faut pas hésiter à consulter un médecin dans tous les cas même apparemment bénins.
B- Callosités ou hyperkératose Les callosités sont présentes chez la plupart des artistes de cirque aux mains et pieds. Et même sur d’autres parties du corps servant de zones d’appuis. Sous l'effet répété de frottements avec les agrès, le tissu graisseux, servant d'amortisseur, est écrasé entre l'os et l'agent externe. La peau réagit en s'épaississant : l'hyperkératose.
C- Ecchymoses Les contusions sur un agrès peuvent être douloureuses et laisser des ecchymoses cutanées ou des hématomes. Les ecchymoses sont des collections sanguines sous-cutanées provoquées par rupture de petites artérioles ou veinules sous l'effet un choc même minime. Lorsque ces collections sanguines sont plus profondes, on parle d'hématome.
Penser à :
pour les ecchymoses, appliquer des pommades à base d'arnica ;
pour les hématomes, appliquer du froid ou faire des pansements imbibés d’eau fraîche et maintenus par une bande.
6- Problèmes musculaires
Le muscle est un organe capital pour l’artiste de cirque. De son intégrité dépend non seulement la santé mais l’avenir professionnel. Dans tous les cas de lésion musculaire, un médecin doit être consulté. Un échauffement insuffisant, le changement de sol, le changement de type d’effort, l’augmentation de l’intensité ou de la durée de l’effort, le défaut d’apport nutritionnel, le défaut d’apport d’oxygène, le défaut d’hydratation suffisante favorisent l’apparition des problèmes musculaires. Presque toutes les disciplines des arts du cirque sont source de problèmes musculaires surtout dans les périodes d’entraînement ou de recherche de nouvelles figures. Si la douleur est bien localisée sur un muscle et si elle survient après un traumatisme ou des contraintes excessives, il faut réaliser quelques examens, comme une échographie ou une IRM pour rechercher une lésion. Le diagnostic lésionnel oriente le traitement.
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Dans l’incertitude ou le doute, un muscle lésé ne supporte pas le massage, la chaleur, l’étirement ou le travail. Selon la gravité de l'atteinte musculaire, on distingue 5 stades de lésions musculaires : 1. Courbature : lésion microscopique touchant les fibres musculaires striées. Les courbatures sont dues à des exercices musculaires réalisés pour la 1ère fois ou après un arrêt prolongé. Elles peuvent aussi survenir après des exercices musculaires inhabituels en durée, intensité et mode de contraction. Elles se résolvent spontanément dans les 24 à 48 heures après la fin de l’exercice. Leur disparition peut demander une semaine. Elles entraînent également une diminution de la capacité fonctionnelle musculaire qui peut nécessiter 3 semaines pour disparaître. 2. Contracture : lésion microscopique, irréversible, touchant les fibres musculaires sans atteinte du tissu conjonctif. La douleur survient à distance de l’effort mais n’empêche pas la poursuite de l’exercice physique. Une contracture est la conséquence d'une activité exagérée du muscle. Celui-ci ne retrouve pas sa détente spontanée après l'exercice physique. Elle se résout spontanément. 3. Élongation : atteinte irréversible d’un nombre restreint de fibres musculaires s’accompagnant de l’atteinte mineure du tissu conjonctif de soutien sans hématome intra-musculaire. Penser à : La douleur est brutale et préférentiellement proappliquer du froid sur la zone lésée. Si voquée lors de la mise en tension passive du musvous utilisez de la glace, interposez un cle. Elle survient lorsque le muscle a été au-delà linge entre la peau et le sac de glaçons ; de ses possibilités d'étirement. La reprise de l’actiphysiothérapie hors massage. vité se fait après quelques jours de repos. La guérison intervient en 4 à 7 jours.
4. Claquage : atteinte plus brutale et plus importante que l’élongation avec un hématome intra-musculaire localisé. La douleur en coup de poignard oblige à l’arrêt immédiat de l’activité. La marche est impossible quand le claquage survient au membre inférieur. Un hématome apparaît plus ou moins tardivement en fonction de la profondeur de la lésion. Toute douleur musculaire qui persisterait plus de 8 jours doit faire suspecter un claquage. 5. Déchirure ou rupture musculaire : les fibres musculaires sont lésées provoquant une impotence, un hématome et un œdème musculaire. En cas de claquages et déchirures (pendant 3 à 4 jours) le médecin vous conseillera de :
mettre obligatoirement le muscle au repos pendant 24 à 48 heures ;
appliquer du froid sur la zone lésée ;
traiter la douleur par des anti-douleurs en évitant les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ;
maintenir le membre par un bandage un peu compressif.
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et d’éviter de :
masser la zone lésée ;
appliquer de la chaleur sur le muscle blessé ;
mobiliser précocement ;
utiliser de l’aspirine.
Retour à l’entraînement après la lésion :
mobilisation guidée par un kinésithérapeute ;
établir un programme de retour à l’entraînement progressif et adapté.
6. Autres causes de lésions musculaires Si les douleurs musculaires sont fréquentes ou chroniques, survenant en dehors des efforts physiques, il faut rechercher une autre cause comme une souffrance du foie, une spasmophilie, un manque de calcium ou d’eau, un trouble veineux, ou la prise de certains médicaments prescrits pour réduire le cholestérol.
7- Pathologies d’hyper sollicitation de l’appareil locomoteur
Ces lésions de fatigue surviennent chez les sujets en pleine santé qui pratiquent une activité qui nécessite une charge d’entraînement très importante pouvant aller jusqu’à plus de 6 h par jour. Elles résultent d’une erreur d’entraînement dans la qualité (aspect répétitif) ou la quantité (augmentation brutale du rythme et de l’intensité), d’un geste technique mal réalisé ou d’un matériel mal adapté.
A- Au niveau de l’os Fracture de fatigue La fracture de fatigue est une fissure de l’os provoquée par des contraintes intenses et répétées, localisées sur le même os. Elle se traduit par une douleur osseuse localisée le plus souvent aux membres inférieurs : rotule, tibia, péroné, métatarse, et au rachis lombaire. La douleur apparaît progressivement accompagnée d'un œdème plus ou moins important. Ce type de fracture est plus fréquent dans les disciplines où les chocs sont répétés sur l’agrès comme le mat chinois, sur les sols durs lors de la sortie d’agrès comme par exemple le trampoline, ou le fil tendu. La surcharge de certaines zones de contraintes par le poids du corps comme les disciplines d’équilibre main à main, peuvent également provoquer des fractures de fatigue. Penser à : Les exercices en hyper extension et rotation sont varier sa gestuelle ; responsables de fractures de fatigue au niveau du utiliser des agrès adaptés à son poids ; rachis. La fissure osseuse ne se voit pas sur les radiographies, mais apparaît sur une scintigraphie se reposer en cas d’apparition de douleur osseuse. Le principal traitement est la mise au osseuse tenace. repos prolongé.
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B- Au niveau des articulations Une articulation est un espace situé entre deux os. Elle comprend les surfaces osseuses couvertes de cartilage et un espace clos circonscrit par une synoviale qui est un tissu souple, actif, capable de secréter le liquide synovial. (cf. Chapitre 2 « Le Corps en jeu, IV »- le corps dans l’espace). Il existe plusieurs types de lésion articulaires : Lésions cartilagineuses Toutes les articulations comprennent des surfaces osseuses couvertes de cartilage. Celui-ci peut souffrir des contraintes exercées par la gestuelle acrobatique ou par les traumatismes violents. Il peut s’agir de lésions (micro-fractures) localisées sur les points d’impact. L’articulation devient alors douloureuse et enflammée lorsque les impacts se répètent. Les lésions articulaires rencontrées chez les artistes du cirque :
le genou : les ménisques peuvent être malmenés par des chutes, des sauts, des courses, des pivots, des accroupissements. Ils peuvent alors se fissurer et se fracturer, provoquant une gêne articulaire et une inflammation synoviale ;
l’épaule : les lésions se situent au niveau du bourrelet glénoïdien. Comme les ménisques du genou, il peut se fissurer et se fracturer. Cela provoque une douleur handicapante et peut donner une épaule instable qui ne permet plus le travail au trapèze ou au portique ;
la hanche a aussi un bourrelet qui peut se léser et qui peut être gênant dans les grands écarts, dans les rotations appuyées, dans la danse.
Ces lésions articulaires sont plus ou moins gênantes et douloureuses. Elles peuvent être responsables de blocages articulaires. Hernie discale Le disque intervertébral joue un rôle d'amortisseur et de répartiteur des contraintes de la colonne vertébrale. Situé entre chaque vertèbre, il est constitué de cartilage de nature fibreuse entourant un noyau central (nucleus). Si un traumatisme lèse les structures qui contiennent le disque, celui-ci va migrer vers l’arrière entraînant le déplacement du noyau (nucleus) vers les nerfs qui émergent de la moelle épinière. Ce phénomène crée une hernie discale. L’hernie discale est très souvent asymptomatique mais elle peut être responsable de douleurs intenses du rachis par irritation ou compression des nerfs (cf. dans ce chapitre « Les pathologies du rachis »).
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Arthrose L’arthrose est une dégénérescence progressive du cartilage. Cette usure est plus ou moins profonde, diminuant l’épaisseur du cartilage avant d’atteindre l’os et le déformer. Celle-ci est inéluctable avec l’âge, mais elle est particulièrement précoce en cas d’hérédité personnelle et en cas de contraintes répétées pendant plusieurs années. En effet, l’activité physique intense prolongée (plus de 20 h cumulées par semaine) favorise l’arthrose des membres inférieurs : genoux, hanche, cheville. L’acrobate de cirque est donc particulièrement concerné par l’arthrose précoce des articulations fréquemment sollicitées.
Penser à :
amortir les chocs lors des sorties d’agrès (tapis) ;
soigner les traumatismes sans les négliger et respecter les délais de cicatrisation et de guérison.
Ostéochondrose Cette affection touche les cartilages de conjugaison et articulaire. Parmi ces affections, les plus connues sont la « maladie d’Osgood Schlatter » (au niveau du tibia, sous le genou) et la « maladie de Scheuerman » (au niveau des vertèbres dorsolombaires). Elles touchent l’adolescent.
Penser à :
bien gérer l’intensité de l’entraînement et la répétition des exercices provoquant des traumatismes pendant les périodes de croissance du jeune artiste et de l’artiste en formation ;
varier les exercices pour l’enfant et l’adolescent.
Elles sont liées à :
des tractions des tendons trop importantes au niveau des zones fragiles ou ;
des chocs violents ou répétés sur les cartilages.
C- Au niveau des muscles Crampes La crampe est une contraction brutale, intense, paroxystique, involontaire, douloureuse et transitoire d’un muscle. C’est la réponse de l’organisme à divers facteurs :
mauvais positionnement du muscle ;
pratique inhabituellement intense et maintenue ;
fatigue musculaire ;
défaut nutritionnel, surtout dans le caractère bilatéral des crampes (insuffisance de magnésium ou d’eau) ;
hydratation insuffisante ;
alimentation déséquilibrée ;
trouble circulatoire veineux ;
surmenage.
Penser à :
étirer le membre (étirement excentrique) le plus vite possible après l’apparition de la crampe ;
mettre le membre au repos, masser ;
se réhydrater ;
si la crampe apparaît au repos, consulter un médecin.
Les crampes apparaissent pendant et après l’effort. Les guides Santé au travail du CMB - 69
Le syndrome de loge Il se traduit par une augmentation de pression intra-musculaire lors de l'exercice physique. Ceci a pour conséquence une augmentation de volume musculaire dans la loge inextensible (membrane aponévrotique qui enveloppe chaque groupe musculaire) et donc un œdème musculaire à l’effort. La douleur est semblable à une crampe ou une contracture et évolue sur plusieurs semaines. Elle disparaît à l’arrêt de l’effort mais elle revient aussitôt que l'on sollicite le muscle à nouveau. Sous la peau, on peut alors palper la loge tendue et tuméfiée. Parfois même, ce syndrome entraîne des phénomènes de paralysie et une disparition de la sensibilité. Il faut consulter un médecin car le traitement peut être chirurgical.
D- Au niveau des tendons Les lésions au niveau des tendons sont très fréquentes dans toutes les disciplines des arts du cirque. En effet, la pratique des arts du cirque expose particulièrement aux troubles musculosquelettiques (TMS) de par :
la répétitivité des mouvements ;
la force importante des contraintes appliquées ;
les mouvements et les postures extrêmes sollicitant notamment la zone articulaire ;
le maintien des postures ;
l’insuffisance des temps de récupération entre les sollicitations ;
le stress ;
les ambiances physiques dans lesquelles l’activité est exercée (trop froides, trop chaudes).
Tendinite La tendinite est une inflammation d’un tendon lorsqu’il est sollicité de façon excessive. La douleur se situe alors sur un tendon, et augmente lors de la mise en tension et lors de l’étirement de ce tendon. Le tendon qui est enflammé sans se rompre, peut progressivement se détériorer et perdre son homogénéité et son élasticité. La tendinite devient chronique et très handicapante. Les 4 stades de la tendinite :
stade 1 : douleur après l’activité physique cédant au repos ;
stade 2 : douleur accentuée par l’activité, incomplètement soulagée par le repos ;
stade 3 : douleur permanente, réveillant la nuit ;
stade 4 : rupture du tendon.
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La tendinite de la coiffe des rotateurs au niveau de l’épaule est fréquente dans les disciplines où l’artiste évolue suspendu par le membre supérieur. Plusieurs tendons passent en effet dans l’épaule. Penser à : Ils interviennent pour lever le bras, pour porter en l’air, pour lancer un objet, pour se suspendre, pour arrêter l’activité responsable de la tendigrimper, pour rattraper un voltigeur. Ces tendons nite et consulter un médecin ; peuvent être douloureux par irritation. Ils peuvent après traitement, étirer le tendon fragile aussi se rompre donnant un handicap évident. et reprendre progressivement ;
Certains tendons peuvent devenir douloureux suite à certains antibiotiques, notamment les quinolones qui sont prescrits contre une infection urinaire, prostatique ou respiratoire. Les tendons souffrent aussi lors de la prise de corticoïdes ou après des infiltrations répétées.
éviter la récidive en modifiant le geste, si possible ;
varier les exercices et éviter les longues répétitions gestuelles.
8- Pathologies du rachis
L’irritation d’un nerf lors de la dégradation d’un disque vertébral peut être l’un des facteurs déclenchant de pathologies du rachis. Ce conflit provoque des douleurs, des fourmillements, voire une paralysie, dans tout le territoire innervé par le nerf irrité. Cervicalgies communes (rachis cervical) Il s’agit de douleurs situées au niveau de la nuque. Elles peuvent être liées à l’arthrose (« usure » des zones articulaires) ou à un trouble fonctionnel musculo-ligamentaire. Névralgie cervico-brachiale (rachis cervical) La névralgie cervico-brachiale est communément appelée « sciatique du cou » ou « sciatique du bras ». Il s’agit d’une compression ou une irritation d’un nerf du cou qui se prolonge le long du bras. Les douleurs provoquées par la névralgie cervico-brachiale concernent le cou, la clavicule, le haut du dos, l’épaule, le bras et jusqu’à la main. Elle peut être causée par l’arthrose ou une hernie discale mais elles peuvent également être symptomatiques d’affections inflammatoires, infectieuses, tumorales. Dorsalgies (rachis dorsal) Il s’agit de douleurs ressenties au niveau des vertèbres dorsales. Elles peuvent traduire une souffrance des vertèbres de cette zone ou une souffrance viscérale ou pleuro-pulmonaire. Lombalgies (rachis lombaire) Douleur ressentie dans le bas du dos, au niveau du rachis lombaire et la région sacro-iliaque. On distingue les lombalgies communes (lumbago, lombalgies chroniques) et les lombalgies symptomatiques révélatrices d’affections inflammatoires, infectieuses, tumorales.
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Lombo-radiculalgies des membres inférieurs Douleurs provoquées lorsqu’un disque intervertébral lombaire bas vient irriter ou comprimer les racines du nerf sciatique ou du nerf crural. La cruralgie affecte le devant de la cuisse. La sciatique est une douleur qui part des lombes et qui irradie jusqu’aux orteils. La forme grave provoque une paralysie qui empêche de relever le pied. Les formes habituelles donnent une douleur ou des fourmillements dans le pied qui sont augmentées en levant le membre inférieur en avant. La souplesse est toujours diminuée et gênante. Dans tous les cas, il faut consulter un médecin.
9- Traumatismes
Un traumatisme est un ensemble de lésions locales provoquées par l’action violente d’un agent extérieur (physique et/ou psychique) et des troubles qui en résultent. C’est un choc direct ou indirect allant perturber l’organisation fonctionnelle et physiologique d’une région musculaire, fibreuse ou osseuse.
A- Entorse Une entorse est une atteinte ligamentaire qui se caractérise par un étirement ou une déchirure des ligaments lors des mouvements de flexion, extension ou rotation de l’articulation au-delà de son amplitude maximale. Une entorse est dite bénigne lorsque le ligament traumatisé n’est pas rompu. Elle est grave si le ligament est rompu. Attention, en présence des symptômes suivants, consulter un médecin le plus rapidement possible car il s’agit probablement d’une entorse grave :
perception d’un craquement qui évoque une rupture ligamentaire et peut être un arrachement osseux ;
douleur intense, avec difficulté à bouger l’articulation ;
apparition d’un œdème, un hématome ;
impotence fonctionnelle majeure.
Les délais de guérison sont de l’ordre de 1 mois pour un ligament latéral de cheville ou pour des doigts, de 2 mois pour un ligament médial du genou ou pour une acromio-claviculaire d’épaule. Dans les entorses graves avec rupture ligamentaire comme une rupture du ligament croisé antérieur du genou ou une rupture du ligament latéral de cheville, une intervention chirurgicale est nécessaire suivie d’une longue rééducation. Cela veut dire qu’une telle entorse entraîne un arrêt acrobatique d’un an.
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Penser à :
bien échauffer les articulations avant l’activité physique ;
reconnaître les signes de fatigue musculaire et de baisse de vigilance ;
utiliser un équipement approprié (notamment surfaces de réception ou sols adaptés et en bon état, (cf. chapitre 3 « la santé en piste », paragraphe risques liés au sol) ;
éviter les obstacles posés sur les surfaces de réception.
B- Luxation Une luxation est une perte de contact totale des surfaces articulaires d’une articulation suite à un traumatisme associé à une déchirure des ligaments. Les os ne sont plus maintenus au niveau d’une articulation et se déboitent entraînant un risque de lésion des vaisseaux et des nerfs. Les symptômes d’une luxation :
douleur intense et impotence fonctionnelle totale ;
déformation plus ou moins importante au regard de l’articulation.
La luxation peut se réduire spontanément, c’est souvent le cas pour les rotules, sinon elle nécessite l’intervention de spécialistes (radiologue et anesthésiste). Après la réduction, il faut respecter les délais de cicatrisation, de l’ordre de deux mois, et rééduquer.
C- Fracture Une fracture est une lésion osseuse. Elle fait suite à un accident violent soit :
après un choc direct sur l’os à l’endroit de la fracture ;
après une torsion importante à distance du foyer de la fracture.
Penser à :
consulter un médecin le plus rapidement possible ;
aller aux urgences pour avoir des radiographies et une immobilisation ; certaines fractures nécessitent une intervention chirurgicale.
Les symptômes d’une fracture :
douleur localisée ;
impotence fonctionnelle majeure ;
déformation ;
hématome le jour ou le lendemain.
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10- Pathologies liées à l'environnement du travail A- Contact avec les animaux
Beaucoup d’artistes de cirque s’expriment avec des animaux. Ils sont quotidiennement en contact avec eux et peuvent attraper des maladies transmises par les animaux (les zoonoses). Chaque espèce animale a ses maladies spécifiques et certaines sont transmissibles à l’espèce humaine, par le contact, par la salive, par les griffes, par les excréments. Les animaux sont bien sûr suivis par un vétérinaire qui les traite et les vaccine. Mais les artistes ont aussi des précautions à prendre par des protections vestimentaires, des vaccins ou par des choix de jeu scénique et de comportement. Les artistes qui s’expriment sans animaux, sont aussi vulnérables lorsqu’ils les rencontrent dans les coulisses ou lorsqu’ils évoluent sur les arènes souillées. Le thème des zoonoses sera développé sur le site internet du CMB www.cmb-sante.fr, rubrique espace pratique.
B- Coup de chaleur Dans certains cas, il peut s’agir d’une urgence vitale. Lors des chaleurs importantes, l’organisme s’adapte pour garder sa température interne constante en dilatant les vaisseaux et par phénomène de transpiration. Lorsque ces 2 mécanismes sont dépassés la température corporelle augmente. Les principaux symptômes du coup de chaleur (INRS, 2009) :
signes généraux : céphalée, étourdissements, atonie ou fatigue ;
signes cutanés : peau sèche et chaude ;
signes neurosensoriels : désorientation, agitation ou confusion, hallucinations, perte de conscience, ou baisse de la vigilance et automatisation gestuelle sans attention.
C- Troubles psychosomatiques Des situations angoissantes ou stressantes peuvent favoriser l’apparition de problèmes tels que :
Certaines maladies cutanées, comme le psoriasis : le psoriasis n’est pas une maladie contagieuse, mais elle évolue par poussées et donne des plaques rouges plus ou moins nombreuses. Il faut la traiter pour atténuer la rougeur des plaques, pour améliorer l’esthétique, et aussi pour éviter les douleurs articulaires qui constituent l’une des complications de cette maladie. Par conséquent, l’artiste de cirque, atteint de psoriasis, devra s’orienter vers des disciplines peu contraignantes pour le rachis et les articulations.
L’asthme qui est déclenché par divers facteurs dont l’angoisse.
Une colite qui peut être d’abord fonctionnelle, puis évoluer vers une inflammation chronique.
Des troubles du sommeil et de la vigilance.
Bref, tous ces troubles méritent d’être traités, avec un double traitement, celui de l’angoisse et celui des manifestations handicapantes.
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Stress au travail Le stress fait partie des risques psycho sociaux. Cette catégorie de risques inclut également les violences externes, les violences internes dont le harcèlement moral mais aussi le sentiment de mal-être au travail (INRS, 2008). On parle de stress au travail quand une personne ressent un déséquilibre entre ce qu’on lui demande de faire dans le cadre professionnel et les ressources dont elle dispose pour y répondre. Les principaux symptômes dus à un état de stress chronique (INRS, 2008) :
Symptômes physiques
Douleurs (coliques, maux de tête, douleurs musculaires, articulaires, etc.), troubles du sommeil, de l’appétit et de la digestion, sueurs inhabituelles…
Symptômes émotionnels
Sensibilité et nervosité accrues, crises de larmes ou de nerfs, angoisse, excitation, tristesse…
Symptômes intellectuels
Difficultés de concentration, erreurs, oublis, difficultés à prendre des initiatives…
Symptômes comportementaux
Modification des conduites alimentaires, comportements violents et agressifs, isolement social (repli sur soi, difficultés à coopérer), consommation de produits calmants ou excitants (café, tabac, alcool, somnifères, anxiolytiques…).
Les guides Santé au travail du CMB - 75
D- Addictions L’addiction se caractérise par la dépendance, c’est-à-dire l’impossibilité répétée de contrôler un comportement et la poursuite de ce comportement en dépit de la connaissance des conséquences négatives. Il existe des conduites addictives avec produits (alcool, tabac, drogues ou substances psychoactives) ou sans produit (addiction au travail notamment) (INRS, 2008). Principaux produits pouvant conduire à des addictions Type de substance
Nom ou famille
Pincipaux effets et risques
Tabac
Substances autorisées
Alcool (éthanol)
Médicaments (anxiolytiques, somnifères, anti-dépresseurs…)
Substances illicites
Autres drogues (cocaïne, opiacés, ecstasy…)
Diminution de vigilance et des réflexes Ebriété, perte de contrôle avec passages à l’acte violents, accidents du travail et de la route Coma éthylique en cas d’absorption massive A long terme, cirrhose du foie, cancer de l’œsophage et atteintes d’autres organes (notamment le système nerveux central et périphérique)
Variables suivant la classe médicamenteuse (somnolence, modification du comportement, troubles de la mémoire, troubles des capacités motrices…)
Cannabis
Cancers du poumon, de la vessie, de l’appareil digestif et de la sphère ORL Bronchite chronique Asthme Pathologies cardiovasculaires
Etat ébrieux (altérations de la vigilance, excitation) Modifications de l’humeur Troubles des perceptions (vue, ouïe…) Hallucinations visuelles, auditives et corporelles Effet cancérogène avéré (voies aéro-digestives supérieures et appareil respiratoire) Troubles psychiatriques
Variables suivant les produits (hallucinations, troubles psychiatriques, accidents cardiaques, violence, baisse de la vigilance, troubles respiratoires, infections virales ou/et bactériennes…)
Extrait du dossier web INRS « Addictions et travail ».
La durée et l’intensité des effets varient suivant les produits, la quantité consommée et la régularité de la consommation. L’exposition professionnelle à certains produits chimiques comme les solvants peut avoir des effets proches de ceux provoqués par l’alcool.
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Chapitre 4
« Je suis le premier acteur de ma santé » II.
Comment préserver sa santé au cirque ?
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I- Trouver mon équilibre dans le déséquilibre L’art de l’artiste de cirque consiste à se placer volontairement en état de déséquilibre pour réaliser sa performance ou son spectacle, et les métiers du spectacle vivant sont incertains. Comment alors trouver son équilibre dans ce déséquilibre choisi ? La première attitude est certainement celle qui consiste à être le premier acteur de cette délicate alchimie. Les artistes connaissent en experts leurs possibilités par l’expérience acquise au quotidien et au cours du long travail effectué pour parvenir aux résultats et aux compétences requises. Ils peuvent donc faire beaucoup par une attention portée à certains domaines sur lesquels ils peuvent eux-mêmes agir. Mais ils peuvent aussi être aidés par des professionnels de la santé, si ceux-ci sont bien avertis des réalités de leurs pratiques artistiques. Il est donc important de savoir où les rencontrer.
II- À qui s’adresser ? Depuis plus de vingt années en France et dans le monde, des praticiens et des chercheurs en médecine travaillent aux spécificités thérapeutiques et préventives des questions de santé des artistes de cirque en formation ou en exercice. La Société Française de Médecine du Cirque (Goudard, Barrault, Perrin, Boura, 1992), les médecins du Centre National des Arts du Cirque en France, les médecins des activités physiques et le réseau des spécialistes de la « Performing arts medicine » œuvrent en ce sens.
1- La relation artiste et thérapeute
La relation entre patient et thérapeute est l’élément essentiel de l’approche des problèmes de santé d’un artiste de cirque. Les artistes sont anxieux de perdre leur capacité de travail et attendent un résultat thérapeutique rapide. Ils ont une très grande connaissance de leur corps et de leur personne, mais ne l’expriment pas dans des termes médicaux. Le médecin doit donc écouter et traduire pour lui-même. Cela demande sensibilité, délicatesse, attention, sens du dialogue et de l’écoute. Il doit aller voir l’artiste travailler ou regarder une vidéo de son spectacle. Il doit connaître le contexte d’exercice des métiers du cirque (Goudard, Barrault, 2009). Lors du colloque Performing arts medicine d’Agrigento en 2008, l’approche des artistes a été décrite avec sensibilité. « Le performer demande de l’aide au médecin non seulement pour sa santé, mais aussi pour sa profession, son futur artistique, ses choix esthétiques. Le médecin l’observera et l’écoutera, en dépassant la logique diagnostique commune qui relie les données anamnestiques aux examens cliniques et complémentaires, et il se demandera : qui est-il ? que fait-il ? comment vit-il ? » (Da Fussi, 2008). Un diagnostic précis est l’étape primordiale de la prise en charge thérapeutique d’un artiste de cirque. Cette étape peut être contrariée par une mauvaise connaissance du contexte d’exercice ou un positionnement plus idéologique que médical. Plus qu’ailleurs au cirque, il n’est pas concevable d’engager un traitement sans une approche diagnostique précise et rapide.
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Toutes les approches thérapeutiques, y compris les médecines dites alternatives, peuvent être utilisées avec profit pour venir en aide aux artistes de cirque. L’adaptation des méthodes thérapeutiques est souvent nécessaire. La rééducation et la réadaptation tiennent en effet une place essentielle dans la thérapeutique et la reprise du travail. Médecins et kinésithérapeutes doivent avoir conscience que les artistes qu’ils soignent sont eux aussi des « experts du corps » et des travailleurs exigeants. Il faut parfois leur proposer d’aménager leur travail et les inciter à mieux écouter une douleur qu’ils ont tendance à minimiser pour exercer leur art et à repousser les limites du supportable pour le plaisir du spectateur. Pour que la rééducation et la réadaptation soient au plus proche des réalités du cirque, il est souvent utile d’amener des agrès de cirque en salle de kinésithérapie. Lors de la reprise du travail, il est nécessaire que l’artiste de cirque tienne compte de la pathologie concernée et des délais physiologiques de cicatrisation. C’est au thérapeute d’être le plus clair possible afin que l’artiste puisse aménager son programme et adapter ses prestations. Il faut que l’artiste puisse reprendre dans les meilleures conditions de sécurité et en évitant les récidives de pathologies.
2- L’artiste de cirque et la santé au travail
A- CMB : notre métier, la prévention des risques professionnels Au-delà de la visite médicale individuelle, les services de santé au travail ont une mission d’intérêt général : prévenir les risques professionnels et préserver la santé des salariés. Pour mener à bien cet objectif, les services de santé au travail ont développé des équipes pluridisciplinaires constituées de médecins du travail mais aussi d’infirmières du travail et d’intervenants en prévention des risques professionnels – IPRP (ergonomes, hygiénistes du travail, métrologues, psychologues, ingénieurs sécurité, toxicologues, assistants sociaux, secouristes…). Dorénavant, la prévention primaire est privilégiée par rapport à la prévention secondaire et tertiaire qui prévalait en médecine du travail(1).
(1) Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la prévention primaire vise les facteurs de risques en agissant sur le milieu du travail et sur le facteur humain. La prévention secondaire vise la surveillance du milieu du travail et de la santé des salariés. La prévention tertiaire minimise les conséquences des atteintes à la santé du fait du travail en agissant sur le travail : reclassement, mutation, organisation des secours… ou sur l’homme : soins d’urgences ou infirmiers.
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Une compétence nationale pour le suivi des intermittents du spectacle Le CMB est, depuis 1958, le service de santé au travail des intermittents du spectacle. Un accord interbranches signé en juin 2009 avec les partenaires sociaux lui a donné compétence nationale pour le suivi de leur santé au travail. Cet accord prévoit notamment la création de L’Observatoire de Santé au Travail des Artistes et Techniciens du Spectacle – LOBSTATS – dont la mission sera double :
Assurer la veille épidémiologique(1) des salariés intermittents : cette veille sera alimentée par les médecins du travail du CMB qui founiront des statistiques sanitaires portant sur les accidents du travail, maladies professionnelles ou à caractère professionnel, indicateurs de santé physiologiques et psychosociaux.
Centraliser les informations utiles dans le domaine de l’évaluation et de la maîtrise du risque.
Suivi des intermittents du spectacle en 2009 En 2009, 42 484 salariés intermittents du spectacle ont été reçus en visite médicale au CMB en (Îlede-France) ou par les partenaires du CMB en région.
Répartition des visites effectuées
16 442
••
Ile-de-France Île-de-France Région Région
26 042
(1) L’épidémiologie est l’étude des rapports existants entre les maladies ou tout autre phénomène biologique, et divers facteurs : mode de vie, milieu ambiant ou social, particularités individuelles, susceptibles d’exercer une influence sur leur fréquence, leur distribution, leur évolution.
80 - Les guides Santé au travail du CMB
Répartition par filières des intermittents du spectacle reçus en 2009 Filières
Nombres
Mise en scène, réalisation, régie
6 385
Son
2 982
Image
3 528
Éclairage
2 550
Décor, accessoire, plateau, machinerie
4 940
Costume, habillage
1 130
Coiffure, maquillage
897
Montage image/son
1 567
Production
3 280
Artistes de la musique
4 702
Artistes de la danse
1 619
Artistes de l’art dramatique
7 361
Artistes du cirque et des arts visuels Autres Total
647 896 42 484
B- Le rôle du médecin du travail L’article L 4622-3 du Code du travail définit ainsi la mission du médecin du travail « le rôle du médecin du travail est exclusivement préventif. Il consiste à éviter toute altération de la santé des travailleurs du fait de leur travail, notamment en surveillant leurs conditions d’hygiène au travail, les risques de contagion et leur état de santé ». L’article R 4623-15 du Code du travail indique, quant à lui, que « le médecin du travail agit dans l’intérêt exclusif de la santé et de la sécurité des salariés dont il assure la surveillance médicale ». Les médecins du travail exercent leur mission au sein de services de santé au travail. Les médecins du travail appliquent le code de déontologie médicale et notamment les articles 50 et 95 de ce Code : Article 50 du Code du travail Le médecin doit, sans céder à aucune demande abusive, faciliter l’obtention par le patient des avantages sociaux auxquels son état lui donne droit…
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Article 95 du Code du travail En aucune circonstance, le médecin ne peut accepter de limitation à son indépendance dans son exercice médical de la part de l’organisme qui l’emploie. Il doit toujours agir, en priorité, dans l’intérêt de la santé publique et dans l’intérêt des personnes et de leur sécurité… Par ailleurs, l’article 1111-4 du Code de la santé publique dispose que toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qu’il lui fournit, les décisions concernant sa santé. Le médecin doit respecter la volonté de la personne après l’avoir informée des conséquences de ses choix. La relation médicale : échange et confiance Conformément au Code de la déontologie médicale et à celui de la Santé Publique, l’ensemble des informations recueillies par le médecin du travail auprès de l’artiste dont il assure le suivi sont protégées par le secret médical. Cette obligation est générale et absolue. Seule la fiche statuant sur l’aptitude ou non de l’artiste à un métier est communicable à l’employeur. Ce dernier ne peut en aucun cas obtenir le dossier médical de l’artiste.
C- L’entretien médical entre le médecin du travail et l’artiste du cirque Comme on l’a vu le médecin a un rôle exclusivement préventif. Un artiste(1) peut être examiné par le médecin du travail dans le cadre : Des visites médicales obligatoires :
visites médicales d’embauche ;
visites médicales périodiques ;
visites médicales de reprise.
(1) Étant entendu que pour les intermittents du spectacle, il arrive bien souvent que la personne vue par le médecin du travail soit entre deux contrats.
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De visites médicales facultatives :
visites médicales de pré reprise demandées par exemple par le salarié ou le médecin traitant ;
visites médicales demandées par l’employeur ;
visites médicales demandées par le salarié.
Lorqu’il reçoit un artiste de cirque, le médecin du travail va :
rechercher des facteurs de fatigue ;
rechercher différents symptômes ;
procéder à un examen clinique ;
vérifier les vaccinations ;
donner ou non un avis d’aptitude (voir paragraphe ci-après).
1. La recherche des facteurs de fatigue
ancienneté de la pratique du cirque, y compris apprentissage ;
répétitions : durée, récupération, topographie des lieux et notamment état du sol…
représentations : échauffement, durée, lieux, conditions de travail ;
problèmes alimentaires : mauvaise alimentation qui peut être en rapport avec le manque de temps, le manque d’argent ou bien avec le suivi d’un régime ;
problèmes de sommeil : décalages horaires lors des voyages…
2. La recherche de différents symptômes
douleurs ;
aménorrhée(1) : relativement courante chez la femme artiste, les causes peuvent en être nombreuses : allaitement, arrivée de la ménopause, arrêt d’un moyen contraceptif, pratique exigeante, stress ou choc psychologique, comportement alimentaire pathologique, perte de poids rapide, obésité, prise de certains médicaments, maladies chroniques ou endocriniennes, ablation chirurgicale de l’utérus ou des ovaires ;
fuite urinaire, particulièrement chez les femmes, favorisée par l’hyperlaxité, les grands sauts ou le grand écart… ;
évaluation du stress ;
traumatisme récent ou ancien (entorse, tendinite, fracture…).
3. Examen clinique Lors de la visite médicale, l’examen clinique permet de vérifier que la santé mentale et physique de l’artiste est compatible avec la pratique des arts du cirque. Cet examen permet de détecter des pathologies qui peuvent être à un stade précoce et qui peuvent s’aggraver par la pratique intense des arts du cirque ainsi que d’éventuelles contre indications à la pratique du cirque.
(1) L’aménorrhée est l’absence de menstruation chez une femme en âge de procréer. Le mot « aménorrhée » provient du grec « a » pour privation, « mên » pour mois et « rhein » pour couler.
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Il porte essentiellement sur la qualité des fonctions cardio-vasculaires, respiratoires, locomotrices, sensorielles, mentales et cutanées. Le poids oriente, notamment, vers une pathologie ou un trouble alimentaire. L’estimation de la masse grasse complète l’information donnée par le poids et la taille. Par l’examen de la structure osseuse et articulaire, le médecin va rechercher :
une douleur, notamment musculo-squelettique non signalée lors de la recherche des symptômes ; recherche de TMS, arthrose ;
une instabilité articulaire, qui peut être source de douleurs, mais être également à l’origine de luxations ou d’entorses ;
toutes les articulations sont examinées, en particulier les articulations portantes afin de rechercher une anomalie ;
des affections morphologiques avec déformation de type scoliose, dont la pratique des arts du cirque peut accélérer l’évolution, déformation du pied…
L’examen de la peau est attentif, à la recherche de pathologies infectieuses et contagieuses. N’oublions pas que la peau est un élément important de l’esthétique de l’artiste. L’examen de la vue est important pour rechercher un trouble de l’acuité visuelle, de la vision des couleurs et des contrastes. Un audiogramme permet de repérer des troubles auditifs qui pourraient être provoqués par des traumatismes sonores. Il est bien entendu que cette « checklist » médicale n’est pas exhaustive. Chaque visite médicale conserve son caractère spécifique et le médecin du travail va, par exemple, adapter son examen médical aux sollicitations propres à la spécialité de l’artiste de cirque, à son âge, son sexe, ses objectifs. Enfin la visite médicale est un moment privilégié pour donner des conseils de prévention.
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D- Les conclusions du médecin du travail A l’issue de la visite médicale, le médecin du travail va délivrer un avis d’aptitude ou d’inaptitude à exercer le métier d’artiste de cirque. Le contenu de l’avis d’aptitude peut comporter :
des réserves sous forme d’aménagement du poste de travail ou de restriction à l’exécution de certaines tâches ;
la nécessité d’un nouvel examen médical ;
la nécessité d’examens complémentaires.
Il existe deux types d’inaptitudes :
l’inaptitude partielle : permet l’exercice d’une profession sous réserve de respecter certaines conditions ;
l’inaptitude totale et définitive : peut interdire l’exercice d’une profession particulière, mais peut également interdire l’exercice de tout emploi.
Le médecin du travail peut prescrire tout examen complémentaire qui lui semble nécessaire :
à la détermination de l’aptitude médicale à l’exercice du métier, et notamment au dépistage des affections comportant une contre-indication à l’exercice du métier ;
au dépistage des maladies à caractère professionnel et des maladies professionnelles ;
au dépistage des maladies contagieuses.
Les examens complémentaires sont soit à la charge de l’employeur, soit à la charge du service de santé au travail. Le médecin du travail choisit l’organisme chargé de réaliser les examens complémentaires. Exemples d’examens complémentaires prescrits :
audiogramme ;
visiotest ;
électrocardiogramme, test d’effort ;
examens de sang et d’urine ;
radiographies…
Par ailleurs, en cas de pathologies dépistées et observées, quelle qu’en soit la cause, le médecin du travail oriente l’artiste vers son médecin traitant (il n’est en effet plus possible d’orienter vers des spécialistes, à l’exception des ophtalmologues, gynécologues, psychiatres). Le médecin du travail pourra également orienter le salarié vers :
le service social de l’entreprise ou un service social extérieur à l’entreprise ;
la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH) ;
l’hôpital, les urgences ;
consultations de pathologies professionnelles ;
…
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3- Les propositions des médecins des arts du cirque
Voici résumées les préconisations approuvées par la communauté médicale internationale des médecins des arts et ceux dont la pratique est dédiée au cirque (Société Française de Médecine du Cirque, médecins des activités physiques, médecins du Centre National des Arts du Cirque en France et spécialistes de la « Performing arts medicine ») lors des récents colloques d’Aspen aux USA et Agrigento en Italie en 2008 et 2009, en matière d’attitude préventive dans les domaines des arts du cirque (Goudard, 2010). Respects des contre-indications à la pratique. Parmi elles, figurent les antécédents médicochirurgicaux de l’appareil locomoteur, qui devraient représenter une contre-indication absolue à l’entrée en formation, un âge de début trop tardif, le manque de motivation. Elles sont absolues ou relatives, selon l’objectif ou la spécialité pratiquée. Le médecin averti des métiers du cirque pourra conseiller l’artiste sur sa ré-orientation. Prévention des accidents. Respect des procédures spécifiques de sécurité : utilisation de longes, filets, tapis, limitations des expositions aux agents physiques, prévention des addictions modifiant la vigilance chez les pratiquants et enseignants. Prévention des blessures. Par la programmation de l’entraînement, l’adaptation des matériels aux organismes, les qualités techniques des gestes, la formation des formateurs. Prévention du stress. Par des tests simples d’adaptation cardiovasculaire à l’effort (Astrand, Ryhming, 1954 ; Goudard, 1989), on peut surveiller l’apparition du « mauvais stress » et prévenir l’apparition de la fatigue, du surentraînement, des pathologies inflammatoires, de la baisse des défenses immunitaires et de la vigilance. Prévention de la pénibilité et de l’usure par l’amélioration des conditions de travail. Par les artistes : préparation physique, récupération, hygiène, acceptation de la baisse des performances avec l’âge. Par les employeurs : respect des directives en santé et sécurité au travail. Par les institutions, les législateurs : application des obligations de déclarations des maladies en lien avec l’activité professionnelle, qui pourrait aboutir à la reconnaissance et à l’inscription au tableau des maladies professionnelles de certaines affections liées aux activités artistiques. Par les chercheurs : évolution des matériaux utilisés, diversification des méthodes d’entraînement et des disciplines pratiquées, des thérapeutiques. Formation des artistes. Compte tenu des incertitudes et des rigueurs des métiers, et de nombreuses études concordantes (Goudard, 1989 ; Forette, 1998 ; Fougères, Goudard, 2003 ; Vinet, 2004 ; Tucker, Floch, 2008 ; David-Gibert, Guy, Sagot-Duvauroux, 2006), la limitation du nombre de jeunes en formation apparaît aujourd’hui indispensable. Ainsi que – et fut-ce au prix de – la limitation des centres de formations et du nombre de formateurs. Le recrutement de professionnels expérimentés en cirque parmi les formateurs pourrait pallier un manque d’expérience du métier chez certains enseignants et mieux préparer les plus jeunes aux réalités professionnelles. Un début plus précoce de l’orientation professionnelle par des sections « cirque études », et une double certification professionnelle garantirait une formation de meilleure qualité et l’avenir des jeunes artistes.
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L’information et la formation des professionnels du secteur. En santé et sécurité au travail, physiologie des activités physiques et sportives, hygiène, problèmes juridiques et du travail, qui doivent être plus systématiques. La formation et l’information des professionnels de santé. Par des cursus de formation, séminaires, publications spécifiques au cirque. Par la mise au point d’une approche médicale adaptée : examen clinique codifié, visites systématiques et périodiques. La coordination et la collaboration artiste-employeur-médecin au moment de la conception même des spectacles ont donné d’excellents résultats dans la prévention des blessures (Barrault, 2004). Création de filières spécifiques de soins. La création de tels réseaux conduisant les artistes vers les thérapeutes avertis des questions du cirque est limitée en France par les règles ordinales, notamment. Ces réseaux sont pourtant spontanément organisés à un niveau international par les artistes et les thérapeutes, mais sans soutien institutionnel. Utiliser les réseaux de la Médecine des arts et généraliser un protocole de conduites à tenir, spécifiques aux artistes du cirque devraient améliorer l’efficacité des soins dont ils ont besoin. Développement de la recherche scientifique. Par des programmes de recherches spécifiques appliquées au cirque dans de nombreuses disciplines : médecine, santé publique, économie, sociologie, droit, technologies nouvelles, sciences de l’éducation, arts du spectacle. Accompagnement de la fin d’exercice professionnel. Reconnaissance de maladies professionnelles liées à l’exercice des métiers cirque. Soutien à la reconversion. Prise en charge des artistes par des services sociaux spécifiques. Des structures existent, mais les artistes en sont mal informés, et les personnels de ces services, malheureusement souvent ignorants des réalités des métiers artistiques, s’en trouvent désarmés et inefficaces. Rompre l’isolement des artistes. Les institutions et organes représentatifs, comme les syndicats, peuvent être plus actifs au sujet des conditions de vie et de travail des artistes en ne traitant pas seulement que des aspects de politique culturelle. La réglementation et les contrôles vétérinaires sont strictement respectés aujourd’hui au cirque en faveur des animaux. Les contrôles sur les conditions de travail des humains sont-ils aussi systématiques ? Et sinon pourquoi ?
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III- L’artiste : premier rôle ! L’artiste de cirque qui a l’habitude de tenir le premier rôle en public, peut aussi être aux premières loges pour s’occuper de sa santé ! Il est le mieux placé et le plus à même d’agir pour la préservation de ses possibilités artistiques et professionnelles sur de nombreux paramètres. Ce mini-lexique vous propose quelques conseils afin de préserver une bonne hygiène de vie. Bien entendu en cas de doute, il est vivement recommandé de faire un appel à votre médecin généraliste ou à un spécialiste.
A, comme… Alimentation Dis-moi ce que tu manges et je te dirais si tu vas être performant ! Une alimentation variée et équilibrée ou diététiquement saine (ce qui revient au même) est avant tout consacrée au respect et au maintien en bonne santé de l’individu et, qui dit bonne santé, dit meilleure tolérance à l’effort. Pour l’artiste du cirque, il existe au moins trois raisons pour « soigner son assiette » :
P, comme prévention : un organisme qui est convenablement nourri est plus fort face à la menace infectieuse. Les anticorps sont souvent stimulés selon les aliments que nous absorbons.
E, comme énergie : les différents aliments permettent d’apporter au corps les combustibles dont il a besoin au cours de l’effort physique.
R, comme récupération : l’alimentation lègère, hydrique et riche en aliments glucidiques facilite la récupération des efforts physiques.
Si manger de tout en petites quantités est une nécessité, toute la difficulté réside, au contraire, à consommer les justes quantités. Il serait donc tentant de donner des notions quantitatives en termes de calories. C’est impossible à faire…et ce n’est pas sérieux. Ces notions sont propres à chacun. Elles sont liées à différents paramètres : sexe, âge, morphologie, discipline artistique, objectif, etc. Elles ne peuvent être définies qu’après une enquête alimentaire approfondie chez le médecin, idéalement un spécialiste : le diététicien ou le nutritionniste.
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Pâtes, riz, pain, etc. Sucre, sodas, pâtisseries, etc. Œufs, viandes et poissons Matières grasses d'origine animale Matières grasses d'origine végétale Produits laitiers Légumes Fruits Eau Alcool
Le bateau alimentaire de référence (Afssa)
L’équilibre alimentaire consiste en un apport harmonieux d’aliments issus de 7 groupes ou familles d’aliments : La famille féculents et céréales : les pâtes, le pain, le riz, la semoule, le blé, le maïs, le seigle, l’avoine, etc. Les féculents apportent essentiellement des glucides complexes, source d’énergie à diffusion lente. Conseil nutrition Les féculents et les céréales sont primordiaux pour soutenir l’entraînement, les répétitions et les représentations. Ils forment le principal carburant de l’effort, le glycogène.
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La famille fruits et légumes : les fruits et légumes sont indispensables pour couvrir quotidiennement l’apport vitaminique, minéral et en fibres. Ils doivent être présents à toutes les prises alimentaires, soit 6 à 7 parts répartis entre les fruits et les légumes cuits ou crus, de préférence pris entre les repas pour les fruits.
Conseil nutrition Les fruits et légumes sont les premiers fournisseurs de vitamine C lorsqu’ils sont mangés crus. Ils facilitent la digestion et le transit intestinal lorsqu’ils sont mangés cuits.
1 part = 100 à 150 g de fruit = 1 pomme = 2 abricots = 3 mandarines. La famille produits laitiers : les yaourts, le lait et les fromages (principales sources). Riches en protéines, calcium, vitamine A, D et zinc. Ils doivent être présents à tous les repas et collations si besoin. Soit, environ, 3 à 4 parts quotidiennes. 1 part = 1 yaourt = 30 g de fromage = 125 g de fromage blanc. Conseil nutrition Les yaourts et le fromage blanc 0 % et 20 % outre, une richesse non négligeable en caséine sont intéressants pour les artistes qui veulent li- qui est un acide aminé efficace dans la reconsmiter leurs apports en matière grasse et favori- truction musculaire, à consommer au dîner pour ser une bonne digestion. Le fromage blanc a, en favoriser la reconstruction hormonale nocturne. La famille viande, poisson et œuf : cette famille apporte principalement des protéines et doit être présente en alternance à chaque repas. Les artistes végétariens (exclusion de viande) peuvent néanmoins, par le jeu des combinaisons alimentaires, retrouver des taux d’acides aminés(1) intéressants, mais sont en contrepartie plus exposés à des risques d’anémie ferriprive (carence en fer) et en vitamines B12. Équivalence protéique : 28 g de protéines = 100 g de viande = 100 g de poisson = 4 œufs = 600 ml de lait = 5 yaourts.
Conseil nutrition Les viandes (notamment le foie et le boudin) sont des aliments très riches en bon fer assimilable. Incontournables pour une bonne prise de masse musculaire car « presque » idéalement équilibrées en acides aminés essentiels. Attention néanmoins aux excès (+ de 2g/kg/jour) car les viandes rouges génèrent également de forts taux de déchets métaboliques, comme l’acide urique qui peut provoquer des ennuis rénaux et articulaires.
(1) Unité de structure de base constituant un peptide dont la réunion forme une protéine, également appelée amino-acide. Le peptide est une liaison appelée éthylique destinée à former une chaîne.
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La famille sucre et produits sucrés : le sucre raffiné a peu d’intérêt sur le plan nutritionnel et peut au contraire être préjudiciable à la santé de l’homme (obésité, diabète, carie, etc). Bien ancré dans nos habitudes alimentaires, il est là avant tout pour flatter nos papilles gustatives. Son caractère chaud et doux donne à ce produits un caractère de convivialité dans les repas et un refuge face au stress. La raison nous impose d’en limiter la consommation hebdomadaire à 2 ou 3 parts. Conseil nutrition De part leur fort index glycémique, les produits énergétiques du commerce permettent un apport d’énergie rapidement disponible aux muscles en activité. Cependant, ils sont à utiliser avec discernement et dans le seul but de main-
tenir une glycémie constante afin de retarder le plus possible l’utilisation du glycogène hépatique et musculaire, mais aussi de compenser rapidement la déperdition glycogénique post effort en vue d’une prochaine stimulation.
La famille boissons (voir également le paragraphe hydratation ci-après) : l’eau est essentielle à l’organisme. Si la qualité de votre eau courante n’est pas satisfaisante, il existe en France une multitude d’eaux minérales qui vous apporteront, à des taux intéressants, de précieux éléments : lisez les étiquettes et alterner les différentes eaux pour satisfaire les besoins en minéraux(1) de votre corps. Ils sont indispensables aux artistes, notamment dans les phases de récupération et en vue d’un effort physique intense. Il est toutefois conseillé de ne pas boire trop d’eau lorsque certaines conditions sont réunies : inactivité, climat tempéré, insuffisance rénale grave. Pour savoir si un individu est suffisamment hydraté, il doit émettre des urines claires. Les autres catégories de boissons (café, sodas, jus de fruits, etc.) doivent être consommées avec modération. Bien entendu, l’alcool n’est pas conseillé. La famille corps gras : le beurre, les huiles végétales, les margarines. Il faut un apport à chaque repas principal : 1 part le matin (20 g de beurre), ½ part le midi (10 g d’huile), ½ part le soir (10 g d’huile). L’huile idéale n’existe pas ! Seules comptent la variété et l’alternance de denrées riches en oméga 3 et oméga 6 pour un apport suffisant en acides gras essentiels (AGE). Un mélange homogène d’huile de colza, olive, tournesol et noix (4 cuillerées à café par jour) à consommer en assaisonnement, associé à 2 à 3 portions hebdomadaires de poissons gras issus des mers froides comme le saumon, le flétan, le cabillaud, le hareng, les sardines, le maquereau, assure l’individu d’une bonne couverture en acides gras indispensables.
Conseil nutrition Il est nécessaire d’être vigilants vis-à-vis des graisses « cachées ». En effet, beaucoup de produits cachent en leur sein de la matière grasse : pâtisseries, viandes grasses, sucreries, chocolat, fromages gras, etc.
(1) Minéraux : calcium, sodium, phosphore, fer, magnésium, zinc…. Entrent dans la structure de nombreux éléments (os, globules rouges…) et jouent un rôle fonctionnel important et varié (contraction musculaire, répartition de l’eau dans les cellules de l’organisme).
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E, comme… Échauffement L’échauffement est souvent négligé, voire oublié (manque de temps, pas l’envie, on n’en voit pas l’utilité…) ou bien encore, il ne peut être effectué, faute de conditions matérielles, notamment pour le faire. Ce réveil musculaire est pourtant indispensable à la bonne pratique des disciplines artistiques. Il permet de préparer les muscles et les articulations à l’effort par :
l’élévation de la température des muscles profonds ;
la préparation des articulations, en activant leur lubrification.
Il permet les performances physiques et diminue les risques de pathologies locomotrices comme les tendinites, les claquages musculaires, les entorses et les douleurs articulaires.
En moyenne, il doit durer une vingtaine de minutes. Il est prolongé s’il fait froid, si l’artiste est stressé, si la performance à réaliser est difficile.
Un échauffement structuré et progressif va permettre de s’occuper de chaque groupe musculaire et de ne pas en oublier. Il doit être composé de mobilisation articulaire, d’activation cardiovasculaire, de travail musculaire. Les pommades chauffantes n’agissent qu’en surface et ne remplacent pas un échauffement. Il en est de même de la superposition des lainages. Étirement L’étirement musculo-tendineux n’intervient ni dans la préparation à l’effort, ni dans la récupération. Il est cependant utile pour améliorer la souplesse et pour atténuer la tension musculaire. Il est recommandé de ne pas le faire à froid, ni en passif. Un étirement bien conduit est donc actif, c’est-à-dire réalisé par l’artiste lui-même. Il n’est pas brutal, il est à la limite de la douleur. Il est plus facilement réalisé après l’effort lorsque le corps est chaud. Il existe deux types d’étirement :
Le streching balistique qui consiste à effectuer des mouvements répétitifs (les effets ressorts, sautillements, contorsions). Cette technique est à éviter car les secousses ainsi que la répétitivité du mouvement exercé peuvent être trop violentes et entraîner des lésions musculaires ou tendineuses.
Le stretching statique consiste en un étirement progressif pendant 15 ou 20 secondes. Cette action permet au muscle de se relâcher et au tendon de s’étirer un peu.
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Comme lors de l’échauffement, l’étirement doit être progressif et non douloureux.
H, comme… Hydratation L’eau est de loin le composant le plus répandu de l’organisme, puisqu’elle constitue de 45 à 75 % du poids corporel d’un individu, selon son âge et son sexe. L’eau permet le transport des nutriments (glucides, lipides, protides, vitamines, oxygène…) et les échanges entre les divers secteurs du corps. Elle donne la consistance des cellules et des tissus. Elle constitue tous les liquides circulants du corps, comme le sang, l’urine, la sueur, le liquide méningé. Les mouvements de l’eau sont régulés par les hormones, ce qui pemet une constance dans la quantité et la répartition de l’eau dans le corps. On perd environ 2,5 à 3 litres d’eau par jour, en fonction de son activité et du climat environnant. Cette perte est couverte par les aliments et les boissons. Performance physique et hydratation L’effort entraîne une sudation qui fait perdre de l’eau et donc du poids. Pour un artiste de 70 kg, une perte d’un litre à un litre et demi de sueur réduit sa capacité physique d’environ 10 à 20 %. L’eau contenue dans la sueur est richement minéralisée en sodium, potassium et calcium. Or ces minéraux jouent un rôle déterminant dans la contraction musculaire et dans les fonctions rénales, intestinales et neurologiques. S’il y a déshydratation, apparaissent la fatigue, les crampes, une baisse de la viConseil gilance et une réduction de la performance. C’est Il est recommandé de boire avant d’avoir pourquoi toute perte hydrique doit être compensoif et par petites gorgées. sée au plus vite par la boisson d’eau.
R, comme… Récupération Après les entraînements ou les représentations, il faut penser à récupérer le travail réalisé par les muscles. Ceux-ci ont besoin de se détendre mécaniquement, de restaurer leur teneur en glycogène, de retrouver leur vascularisation de repos. Ce repos après l’effort permet de reconstituer les stocks d’énergie, de rééquilibrer le système hormonal, indispensable à la croissance et à la réparation musculaire. Le repos permet également de renforcer le système cardiovasculaire. Par ailleurs, le repos va permettre une bonne assimilation des gestes techniques car il permet une bonne relaxation cérébrale pendant laquelle les informations de la journée sont répétées et apprises.
Les techniques de récupération sont nombreuses et complémentaires :
repos physique accompagné d’un repos mental dans le calme ;
massage de l’ensemble des muscles actifs facilite le drainage et la détente ;
hydratation par des boissons d’eau un peu sucrée et par le bain ou la douche chaude prolongée. L’environnement chaud détend le tonus musculaire ;
relaxation, permet une bonne récupération par la respiration.
Voir également le paragrahe « Sommeil » ci-après.
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Respiration La respiration s’effectue spontanément pendant l’effort. Elle ne limite pas l’effort dans la mesure où la fréquence respiratoire maximale n’est jamais atteinte lorsque l’effort est au maximum. Cependant, elle est momentanément interrompue pour les efforts de force, d’impulsion, de rotation, de récepConseil tion. Une séquence acrobatique est habituellement réalisée en respiration bloquée. Après l’effort, Entretenir ses abdominaux. la respiration redevient spontanée. L’expression orale, chantée ou parlée, est essentiellement réalisée en expirant. Or La fréquence respiratoire et la fréquence cardiaque les muscles modulateurs de l’expiration sont très liées. Elles augmentent toutes les deux à sont abdominaux. Cela lui est aussi nél’effort. Mais lorsque la fréquence cardiaque est cessaire pour souffler dans un instrument très rapide après l’effort, elle peut être rapidement musical ou pour pratiquer des techniques ralentie par une respiration volontairement ample de concentration mentale ou de détente et calme ou même arrêtée en apnée. Cela consticar la plupart sont basées sur le contrôle tue une manière de récupérer plus rapidement. Le de l’expiration. freinage est d’autant plus rapide que l’artiste est habitué à un entraînement régulier en endurance.
S, comme… Sommeil Le sommeil est une activité essentielle pour le corps. Il permet la restauration de l’énergie et le repos mental. Au cours du sommeil, l’activité cérébrale évolue par cycles d’environ 90 minutes comprenant plusieurs phases : Une phase de sommeil calme à ondes lentes d’une durée de 60 à 75 minutes comportant 4 stades :
stade 1 : endormissement ;
stade 2 : sommeil léger ;
stade 3 : sommeil profond (sommeil établi) ;
stade 4 : sommeil très profond (sommeil lent profond).
Une phase de sommeil paradoxal, plus courte, où l’activité cérébrale est plus intense : cette période s’accompagne de mouvements oculaires rapides provoqués par les ondes du cerveau, en rapport, selon la plupart des auteurs, avec les rêves. Le sommeil paradoxal dure en moyenne 15 à 20 minutes. Une phase de sommeil intermédiaire, brève, avec des micro-réveils débouchant sur un nouveau cycle ou, à la fin de la nuit, sur le réveil complet.
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La durée des périodes de sommeil paradoxal avec rêves, s’allonge progressivement au cours de la nuit. Ainsi, la première partie de la nuit voit prédominer le sommeil lent, profond, physiquement réparateur, tandis que la seconde partie est plus favorable à la récupération psychique et nerveuse. Le sommeil est reconstituant si les cycles se succèdent harmonieusement, étant entendu qu’il n’y a pas de règle absolue concernant le nombre de cycles nécessaires à une bonne récupération : certaines personnes se sentent bien avec 3 cycles par nuit, pour d’autres, il en faudra 6 ou 7. Le sommeil est un état indispensable qui permet de récupérer de bonnes conditions physiques et psychiques pour entamer une nouvelle journée. La nuit, le corps se restaure, il se défend contre les infections, il fabrique des hormones. La peau ne se régénère que la nuit. Bref, le corps est loin de rester inactif. Le manque de sommeil provoque maux de tête, nervosité, instabilité émotionnelle, baisse de la force musculaire, manque de concentration. L’effet réparateur de la sieste Le début d’après-midi correspond au début d’un cycle de sommeil. Une micro-sieste de 15 minutes est très réparatrice. Mais attention, la sieste ne doit pas durer plus de 20 minutes et elle ne doit pas être faite trop tard dans la journée afin de ne pas dérégler l’horloge biologique, ce qui entraînerait une impression de fatigue jusqu’au soir. Conseil pour bien dormir
Créer un environnement favorable au sommeil : aérer la chambre avant de se coucher, température idéale de 18°C, s’isoler du bruit, de la lumière extérieure, de la lumière domestique produite par les appareils en veille (portable, télévision, chaîne Hi-Fi, ordinateur…), éviter le stress avant d’aller se coucher. Préserver les rituels avant de dormir car ils sont bénéfiques à l’endormissement, éviter d’en changer même si l’heure de coucher varie. Au réveil, s’exposer immédiatement à la lumière dans toute la mesure du possible : lumière naturelle en été, lumière artificielle en hiver. Il ne faut pas rester dans le noir.
avant le coucher car cela augmente la température corporelle et ne favorise pas l’endormissement.
Éviter les repas trop riches en protéines le soir, manger léger.
Consommer de préférence les glucides le soir ainsi que des boissons sucrées : tisane, lait chaud car ils favorisent l’endormissement.
En cas de difficulté à s’endormir (le temps maximal pour s’endormir est de 20 minutes) se lever et lire (par exemple).
En cas de nuit blanche (répétitions, réglages lumière, ou fête !!…), pas de panique, la nuit suivante est réparatrice, mais il faut ne pas en abuser.
Éviter de prendre un bain chaud prolongé
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V, comme… Vaccinations L’artiste de cirque a besoin d’une bonne immunité aux agents infectieux. Il évolue en public, le plus souvent en ville. Il voyage. Il rencontre beaucoup de personnes et des animaux. Il a donc besoin d’être à jour de ses vaccinations, en particulier contre :
la tuberculose qui est une maladie urbaine en pleine recrudescence ;
le tétanos qui est notamment transmis par les plaies sur métal rouillé ou souillées par le crottin ou les selles des animaux ;
la coqueluche qui est une maladie infantile véhiculée par les adultes ;
l’hépatite B qui est transmise par le sang, la salive et le sperme ;
la grippe qui décime les jeunes publics au cours de l’automne et de l’hiver. Cette vaccination est fortement recommandée aux personnes atteintes d’affections broncho-pulmonaires chroniques Conseil comme l’asthme, de diabète, du VIH ; Il est recommandé d’avoir ses vaccinale cas échéant, les maladies transmises au tions inscrites sur une carte, rangée dans contact des animaux (zoonoses telles que la rage, son portefeuille afin de la présenter à tout la leptospirose, etc.) ; médecin en cas d’urgence ou en cas de d’autres maladies en fonction des pays traversés. déplacement.
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Chapitre 5
« L’artiste de cirque à travers les âges »
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I- Le jeune artiste En France, le Code du travail interdit le travail des mineurs de moins de seize ans. L’emploi d’un enfant du spectacle constitue donc une dérogation au droit du travail soumise à une autorisation individuelle préalable délivrée par l'autorité administrative (voir chapitre 6 - Environnement social). On ne saurait donc parler de « jeune artiste » si l’on s’en tient à la notion d’artiste professionnel. Les formations professionnelles aux arts du cirque en France débutent d’ailleurs après 18 ans , sauf dans certains cas particuliers (16 ans). Cependant dans le monde et notre pays se développent des pratiques de loisirs de arts du cirque avec un succès considérable (300 000 pratiquants et 700 écoles ou lieux de pratique de cirque de loisir en France en 2008 – Chiffres Fédération Française des Écoles de Cirque), et certains pratiquent ces activités à un rythme soutenu, dans l’espoir d’un accès aux formations professionnelles le moment venu. Au plan sanitaire les jeunes pratiquants doivent faire l’objet des mêmes attentions que tout pratiquant d’activités physiques du même âge : certificats de non contre-indication à la pratique de telle ou telle activité (établis par un médecin généraliste ou des activités physiques averti du type d’activité), précautions en périodes de croissance, etc. Au plan social, on garantira l’avenir du jeune candidat à une formation professionnelle aux arts du cirque en lui assurant une formation à un autre métier en parallèle à sa formation artistique (études, apprentissages) et en évitant les formations non diplômantes.
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II- L’artiste en devenir 1- Les qualités de base
Un jeune qui envisage la profession d’artiste de cirque, doit avoir un minimum de qualités physiques, sans lesquelles il sera vite limité. C’est en réalisant depuis une vingtaine d’années, les visites médicales préalables à l’admission à l’École supérieure des arts du cirque de Chalons en Champagne, et en suivant ensuite les étudiants au cours de leur formation et les artistes au cours de leur carrière, que nous avons pu établir le minimum indispensable des qualités physiques de l’artiste du cirque acrobatique. La morphologie de l’artiste de cirque n’est pas standardisée. Mais elle peut intervenir sur le choix d’une discipline acrobatique. La taille a peu d’importance. L’essentiel est d’avoir un poids en rapport avec la taille. La masse grasse idéale se situe de 8 à 15% pour un garçon de 20 ans, et de 20 à 27% pour une fille du même âge. Le surpoids est un handicap pour progresser en acrobatie. Le rachis, étudié debout, doit être droit et indolore. Une scoliose de plus de 15° ne permet pas la pratique du trapèze ni des portés. Elle constitue en outre une disgrâce inesthétique. Le rachis doit être souple. Et surtout, il doit être indemne de toute inflammation ou de séquelle de dystrophie de croissance. Les os doivent être solides pour absorber la charge de travail acrobatique. Des fractures mal consolidées peuvent constituer un handicap. Les articulations doivent être souples et indolores. Les articulations portantes comme celles des genoux, des chevilles, des gros orteils, des épaules doivent être stables. Le trapèze ou le portique ne sont pas réalisables avec une épaule luxante. Une rupture ligamentaire du pivot central du genou doit être réparée pour réaliser tous les exercices d’appui, de pivot, d’impulsion, de réception. Certaines anomalies constitutionnelles de rotule limitent la répétition des sauts, des réceptions acrobatiques, des courses, des danses. La musculature d’un artiste de cirque n’est pas nécessairement développée en volume. Mais elle est tonique pour toutes les chaînes posturales, en particulier au niveau des dorso-lombaires et des abdominaux. Puis, elle se développe en fonction de la discipline acrobatique pratiquée. Le muscle cardiaque doit être parfait pour adapter correctement la circulation sanguine aux exigences des efforts physiques. Le rythme cardiaque d’un artiste de cirque est relativement calme au repos, de l’ordre de 50 à 60 par minute. Mais le médecin s’intéresse surtout à la régularité du rythme cardiaque et à l’absence de souffle à l’auscultation des orifices cardiaques. Cette normalité permet à l’artiste de réaliser des efforts intenses ou soutenus. Un électrocardiogramme est un examen simple qui permet d’objectiver et
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de localiser une éventuelle anomalie de rythme. Si l’artiste présente des malaises à l’effort ou si le médecin doute de son auscultation, il est fortement conseillé de demander avis auprès d’un cardiologue qui fera une échocardiographie et une épreuve d’effort. Bien entendu, la circulation sanguine ne se limite pas au cœur. Il faut aussi s’intéresser aux artères et aux veines. C’est pourquoi, la pression artérielle doit être dans les normes (130-170 en moyenne) au repos. Une hypertension artérielle (> à 140-190) constitue un danger pour le cerveau lors des efforts intenses ou lorsque l’effort se réalise tête en bas, comme pour les portés au portique. Quant aux veines, la présence de varices peut donner une fatigue précoce et une impression de jambes lourdes, lors des piétinements. Le cœur et les vaisseaux permettent au sang de transporter l’oxygène vers les muscles actifs, et de récupérer le dioxyde de carbone produit. Ce dernier est évacué lors de son passage respiratoire. L’artiste qui réalise des efforts physiques répétés et soutenus, a besoin d’avoir une bonne qualité respiratoire, c’est-à-dire une bonne ventilation et de bons échanges gazeux avec l’air environnant. Par un examen simple spirographique, il est facile de mesurer les volumes et les débits mobilisés lors de la ventilation. L’asthme ne constitue pas une contre-indication à une belle carrière d’artiste, mais des précautions individuelles sont à prendre. La vue et l’audition sont aussi deux qualités de base pour l’artiste de cirque. Il a besoin d’une bonne acuité auditive. Cela peut l’aider pour chanter, pour jouer d’un instrument ou pour s’exprimer sur une musique d’accompagnement. Cette acuité auditive peut facilement être appréhendée et objectivée. L’artiste de cirque a aussi besoin d’une bonne vue pour évoluer en groupe sur une scène ou pour réaliser des figures acrobatiques dans des grands espaces. En plus de l’acuité visuelle, il est facile de tester la vision des contrastes et des couleurs. Il est plus difficile d’apprécier la résistance à l’éblouissement des projecteurs.
2- Le développement de ces qualités
Pour devenir artiste de cirque professionnel, le jeune a besoin d’un bon capital de qualités élémentaires comme précisé précédemment. Si celles-ci s’avèrent modestes, il aura rapidement des difficultés pour progresser ou même pour maintenir son niveau. Il lui faut donc développer ses qualités. Bien entendu, la répétition des mêmes contraintes sur un même agrès, permet au corps de s’adapter progressivement. Ceci s’observe pour la musculature, pour la précision gestuelle, pour l’apprivoisement des grands espaces ou des grandes hauteurs. Lors des prestations en duo, l’artiste peut aussi s’adapter à son partenaire, aux qualités physiques et au comportement de l’autre. L’adaptation réciproque d’un duo d’acrobates permet de progresser en qualités physiques et artistiques.
A- Le développement de la musculature Le développement de la musculature par la musculation est un excellent complément à condition qu’il s’inscrive après un bilan initial des qualités et des insuffisances locomotrices, et après avoir défini les objectifs musculaires nécessaires pour optimiser la pratique d’une discipline acrobatique. La musculation d’un acrobate se compose habituellement d’exercices répétés contre des résistances modérées.
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Le travail ne concerne jamais un muscle isolé, mais davantage un couple antagoniste de muscles ou une chaîne de muscles. C’est ainsi que peuvent s’améliorer les muscles posturaux, en particulier pour le maintien de positions peu stables. Et toute figure acrobatique fait appel à un ensemble de muscles qu’il faut coordonner avec précision.
B- L’importance de la relation artiste-pédagogue L’acquisition d’une figure acrobatique se déroule progressivement au cours éducatifs bien connus des pédagogues. Ainsi, l’acrobate doit avoir bien acquis la réalisation d’une figure simple, avant de la compliquer. Éventuellement, l’acrobate peut utiliser des agrès à complexité progressive. Mais, lorsque les figures deviennent difficiles, la progression nécessite un climat de totale confiance de l’artiste en son pédagogue. Ce climat ne s’instaure que progressivement et sous-entend une relation stable entre l’entraîné et l’entraîneur. L’acrobate de très haut niveau ne s’exprime que s’il a bien développé ses qualités de base et s’il a eu la chance de rencontrer un pédagogue de grande qualité. La rupture de la confiance réciproque entre l’artiste et son entraîneur provoque habituellement la perte de la figure acrobatique de haut niveau et l’arrêt de la progression acrobatique. (Barrault 1984). Dans l’apprentissage des arts du cirque, la charge de travail de l’artiste peut être objectivée et calculée. Cela permet de suivre la progression de l’artiste, ce qui peut être utile à l’artiste lui-même et à ses pédagogues. En augmentant la charge de travail, l’artiste progresse. Mais en augmentant les contraintes physiques et psychiques, l’artiste se met en danger et risque de se blesser. Le risque est moindre si les qualités de base sont bonnes, si les infections sont évitées, si le psychisme est entreprenant (Goudard 1989).
C- Le développement de la condition physique La condition physique générale mérite aussi d’être développée. Cette condition est directement liée aux possibilités du corps de transporter l’oxygène de l’air ambiant vers les muscles actifs. Plus l’artiste demande à ses muscles de travailler longtemps, fréquemment ou intensément, plus il lui faut apporter de l’oxygène aux muscles. Cet oxygène permet au glucose de se dégrader en dioxyde de carbone et de fournir de l’énergie qui permet l’engrainement des myofibrilles musculaires, c’est-à-dire la contraction musculaire. Pour développer ce transport de l’oxygène, l’artiste n’a qu’une solution, c’est de placer régulièrement et fréquemment son corps en situation d’exercices non maximaux mais prolongés. Les exercices en endurance sont particulièrement conseillés, comme le footing, la randonnée cycliste, le roller, le ski. Des séjours en altitude permettent également la fixation d’une capacité accrue d’oxygène dans le sang. Cette endurance peut aussi être obtenue par un travail d’intensité variable, comme des séances d’acrobatie comprenant des efforts variables entrecoupés de longs moments de récupération.
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III- L’artiste en fin de carrière Parler d’artiste sénior serait inadapté au cirque, car les fins de carrière, au sens de la pratique quotidienne d’une discipline à l’entraînement, en répétition ou en représentation, surviennent parfois à un âge où l’on est encore jeune. Comme cela est le cas dans d’autres arts du spectacle vivant (danse, mime, sports spectacles), on est donc parfois un « ancien » artiste plus tôt que dans d’autres métiers. Les carrières des artistes de cirque s’arrêtent à des âges variables. Tôt pour les acrobates entre 35 et 45 ans selon la spécialité ; plus tard pour les jongleurs et parfois très tard chez les clowns. S’il est difficile d’aborder globalement la condition de l’artiste dans la période d’arrêt de sa discipline, on remarquera qu’elle est souvent malheureusement dominée par des problèmes socio-économiques liés à la précarité de métiers incertains du spectacle. C’est donc ce domaine qui va surtout préoccuper les artistes et toutes les aides des services de santés et sociaux sont alors requises. L’artiste appréciera les rares professionnels de ces domaines avertis des spécificités de son statut social et de sa carrière artistique. On peut cependant résumer une attitude générale, et quelques conseils de bon sens que les artistes se sont forgés avec l’expérience de la vie artistique et du travail corporel. Au cours de notre vie, nous subissons les contraintes liées au temps et au vieillissement. La peau, les muscles, les tendons, les os et notre système physiologique se transforment et perdent leurs capacités pour devenir moins performants qu’à 20 ans. La capacité d’adaptation physique, psychique et émotionnelle à ce phénomène est une garantie d’une bonne incorporation des changements liés à l’âge. La carrière d’un artiste de cirque peut donc ne pas s’arrêter brutalement, mais se négocier, par exemple, en étant plus mesuré dans l’effort à fournir et, surtout, en acceptant de considérer que le temps de récupération soit plus long. Dans les faits, pour les artistes qui peuvent pratiquer à cet âge, arrivé autour de 45 ans, les efforts doivent être moins intenses. Les transformations hormonales sont importantes et bouleversantes chez la femme. Même si la plupart des femmes cessent leurs menstruations autour de 50 ans, la ménopause peut survenir à n’importe quel moment entre 41 et 59 ans. L’irrégularité et la diminution des cycles accompagnées des bouffées de chaleur sont très inconfortables. La conséquence la plus pénalisante reste l’ostéoporose(1).
(1) L’ostéoporose est une maladie diffuse du squelette, caractérisée par une diminution de la résistance osseuse conduisant à une augmentation du risque de la fracture.
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Une diminution de la masse musculaire, une hydratation réduite vont fragiliser les membranes, les tendons et les ligaments. Il s’ensuit une perte de la souplesse et de la performance articulaire. Chez l’homme, le déclin hormonal est à la fois partiel, progressif et inconstant. On ne peut nier que certains symptômes comme la diminution de la masse musculaire, l’augmentation de la graisse abdominale, la réduction de la masse osseuse, les troubles de la libido et les bouffées de chaleur peuvent impliquer une baisse de production de la testostérone chez certains hommes. L’hydratation des tissus diminue avec les années, car plus les tissus vieillissent, plus ils se déshydratent, l’eau étant remplacée par de la graisse. Comme on l’a vu, la perte d’un litre à un litre et demi de sueur pour un artiste de 70 kg réduit la capacité physique d’environ 20 %. Ces proportions rapportées au sujet « mûr » augmentent les risques encourus. Les portés, les sauts ne doivent plus être systématiques. Les réceptions au sol sont plus traumatisantes sur des éléments ostéo-tendineux vieillissants. Si les tendons sont résistants, ils sont moins élastiques que chez les sujets jeunes et leur rupture plus fréquente. La résistance du tendon diminue. Répétons-le : il est possible de poursuivre certaines pratiques du cirque jusqu’à un âge relativement avancé, mais la mesure s’impose. En revanche, l’artiste profite, en retour, d’une maturité artistique accomplie et suffisamment satisfaisante pour s’investir dans d’autres activités artistiques (direction de création, administration, enseignement…).
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Chapitre 6
Environnement social
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I- Quelques règles juridiques à connaître
1- La présomption légale(1) de salariat des artistes
L’article L 7121-3 reconnaît la présomption de salariat au bénéfice des artistes interprètes : « Tout contrat par lequel une personne physique ou morale s’assure, moyennant rémunération, le concours d’un artiste du spectacle en vue de sa production, est présumé être un contrat de travail dès lors que l’artiste n’exerce pas l’activité qui fait l’objet de ce contrat dans des conditions impliquant son inscription au registre du commerce. » Être salarié donne lieu à un certain nombre de droits : contrat de travail, convention collective, formation professionnelle, protection sociale : sécurité sociale, congés payés, prévoyance, retraite… Le travail des enfants dans le spectacle L’embauche de mineurs de moins de 16 ans dans le spectacle doit faire l’objet d’une demande d’autorisation préalable par l’employeur auprès de l’autorité administrative- Art l.7124-1 du Code du travail. Cette obligation concerne les enfants engagés ou produits notamment dans :
une entreprise de spectacle, sédentaire ou itinérante ; une entreprise de cinéma, de radiophonie, de télévision ou d’enregistrement.
Lors de l’instruction du dossier, une commission spécialisée doit apprécier si compte-tenu de son âge, de son obligation scolaire, de son état de santé et des conditions d’emploi, l’enfant est en mesure d’assurer le travail qui lui est proposé (Art. R. 7124-5).
Un examen médical pris en charge par l’employeur doit être réalisé par un pédiatre ou un médecin généraliste, sauf pour les demandes d’autorisation déposées en Île-de-France, où ce sont les médecins du travail du pôle enfant du CMB qui effectuent cet examen (Art. R7124-6). Il s’agit d’un examen spécifique distinct de la visite médicale d’embauche applicable à tout salarié. Un arrêté du 14 avril 2009 définit le contenu de l’examen médical préalable à l’emploi d’un enfant de moins de 16 ans dans le spectacle. Dans son article 8, il évoque un référentiel pour l’examen médical établi en collaboration avec les médecins du CMB. En savoir plus : consultez le site du CMB, www.cmb-sante.fr , rubrique employeurs spectacle / suivi de vos salariés.
2- Le bulletin de salaire
Tout paiement de rémunération oblige l’employeur à délivrer un bulletin de paie. Cette règle vaut quel que soit le montant de la somme allouée. Les mentions devant figurer sur le bulletin ou y être annexées sont déterminées par l’article R 3243-1 du Code du travail. Le bulletin de salaire doit faire apparaître distinctement la période et le nombre d’heures payées au taux normal et les heures payées à un taux majoré, quelle que soit la cause de cette majoration.
(1) Présomption légale : elle porte sur l’existence d’un lien de subordination juridique entre l’artiste et la personne physique ou morale qui l’a engagé.
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L’article R 3243-1 du Code du travail indique que pour les rémunérations qui ne sont pas établies sur la durée du travail, la nature de la base de calcul du salaire doit être indiquée. C’est le cas des cachets. La mention d’heures ne doit donc pas apparaître sur un bulletin de paie d’un artiste payé au cachet pour ses activités artistiques. Si tel était le cas, l’artiste se verrait privé d’un certain nombre de droits que ce soit au niveau du régime de l’assurance chômage, mais également au niveau de la sécurité sociale : un cachet = 16 heures pour la sécurité sociale ou bien encore la formation professionnelle. Le bulletin de paie peut aider à faire valoir ses droits : il convient de le garder sans limitation de durée.
3- Les conventions ou accords collectifs
Pour connaître les règles applicables en droit du travail en général, et au contrat de travail en particulier, il faut se reporter au Code du travail mais également à la convention ou à l’accord collectif dont l’entreprise relève. Pour savoir si telle convention ou tel accord s’applique, il faut vérifier :
Son champ d’application(1) ;
L’existence d’une obligation pour l’entreprise d’appliquer les dispositions conventionnelles.
Un contrat de travail peut contenir des dispositions plus favorables pour le salarié que l’accord ou la convention applicable à l’entreprise. Dans ce cas, le contrat de travail prime. La convention collective adapte le code du travail à un secteur donné. L’accord ne porte quant à lui que sur certains thèmes. C’est ainsi que, dans le spectacle, il existe de nombreux accords concernant la formation professionnelle, la prévoyance, le suivi de santé au travail des intermittents du spectacle… En savoir plus : conventions collectives nationales consultables sur www.legifrance.fr
4- La prévention des risques professionnels
L’employeur est tenu d’une obligation de sécurité de résultat en matière de protection de la santé et de la sécurité des salariés dans l’entreprise (article L 4121-1 du Code du travail). En vertu de l’article L 4121-2 du Code du travail, l’employeur doit respecter 9 principes généraux de prévention suivants : 1. éviter les risques ; 2. évaluer les risques qui ne peuvent pas être évités ; 3. combattre les risques à la source ; 4. adapter le travail à l’homme, en particulier en ce qui concerne le choix des équipements de travail ; 5. tenir compte de l’état de l’évolution de la technique ; 6. remplacer ce qui est dangereux par ce qui n’est pas dangereux ou par ce qui est moins dangereux ;
(1) Le champ d’application d’une convention ou d’un accord collectif est défini par rapport à l’activité principale des employeurs.
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7. planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent, la technique, l’organisation du travail, les conditions de travail, les relations sociales et l’influence des facteurs ambiants, notamment les risques liés au harcèlement moral ; 8. prendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures de protection individuelle ; 9. donner les instructions appropriées aux travailleurs. Le CMB peut accompagner l’employeur dans sa démarche de prévention des risques professionnels en mettant à sa disposition le savoir-faire de son équipe pluridisciplinaire (cf. Chapitre 4, partie « L’artiste de cirque et la santé au travail »).
II- Les principales institutions sociales du spectacle 1- La formation initiale et continue dans le cirque
L’offre de formation professionnelle initiale des artistes interprètes des arts du cirque s’est développée ces dernières années. La plupart de ces formations sont proposées par des établissements reconnus et sont dites « certifiantes » car elles conduisent à des diplômes. Le ministère de la Culture travaille actuellement à la création d’un Diplôme National Supérieur Professionnel (DNSP) d’artiste de cirque en harmonie avec les diplômes déjà existants pour les autres catégories d’artistes : comédiens, musiciens et danseurs. Parallèlement à ces formations de longue durée, deux à trois ans en moyenne, il existe une offre de stages d’approfondissement et de perfectionnement aux techniques du cirque. S’agissant des activités d’enseignement, il existe depuis peu un Diplôme d’Etat (DE) de professeur de cirque créé par le ministère de la Culture. Ce DE est uniquement accessible sur épreuves.
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Diplômes et domaines de compétences relatifs aux arts du cirque en France en 2010 (spécifiques et non spécifiques), Goudard, Vitali, Etienne, Meley-Othoniel, in Goudard, Le cirque entre l’élan et la chute, Éditions Espaces 34, 2010. Niveaux académiques
Diplômes
Organismes de formation
Organismes validant la formation
Les artistes de cirque ont des compétences riches et variées, acquises grâce à la pratique et l'expérience professionnelle. Ils ont la possibilité d'obtenir plusieurs des diplômes universitaires ci-dessous grâce à la Validation des Acquis de l'Expérience (VAE – depuis 2002) ou d'intégrer une de ces formations, universitaires ou non, grâce à la Validation des Acquis Professionnels (VAP – depuis 1985, puis 1992). Les organismes habilités à délivrer chaque diplôme sont chargés d'instruire et valider leurs demandes.
Modalités de formations
Pratique et expérience professionnelle des métiers du cirque et validation des acquis
Domaines de compétences
Métiers du cirque : pratiques artistiques, techniques et de transmission
Doctorat
Doctorat et Arts du spectacle D'autres doctorats peuvent concerner le cirque : Sciences et techniques des acti- Universités vités physiques et sportives, Sciences de l'éducation, Histoire, Politiques culturelles…
Niveau I
Master recherche Arts du spectacle et dans d'autres domaines qui peuvent concerner le cirque (cf. doctorats) Masters professionnels (Arts du spectacle, direction de projets culturels, gestion et production de spectacle…)
Universités Ministère chargé de avec ou sans supéstages en entre- l'enseignement rieur et de la recherche prises
Licence - 2 ans ou 1 ou 2 ans après validation des acquis professionnels
Arts, recherche, administration et techniques dans les métiers du spectacle, de l'enseignement, des activités physiques…
Diplôme National Supérieur Professionnel d'artiste de cirque (DNSP)* (en préparation)
Écoles supérieures de cirque, Ministère chargé de la en lien avec culture l'université
3 années
Métier d'artiste de cirque
Niveau II
Licence (Arts du spectacle) Licences professionnelles (Arts du spectacle, Administration, gestion et développe- Universités ment culturel, avec stages en activités physiques entreprise artistiques…) Licence professionnelle de clown (en instance Université de Lyon 2 / La Cascade)
Ministère chargé de Master + thèse d'uni- Recherche et l'enseignement supé- versité (3 ans mini- enseignement rieur et de la recherche mum) supérieur
Licence : 3 ans après Bac Ministère chargé de l'enseignement supérieur
Licence professionnelle : 1 an après Bac + 2 ou validation des acquis professionnels
Arts, administration culturelle, techniques de production de spectacles, animation culturelle ou sociale…
NB : depuis le processus de Bologne en 2010, les niveaux II (Licence), I (Master) et Doctorat permettent des équivalences internationales (LMD) en Europe et favorisent la reconnaissance des diplômes et qualifications européens dans d’autres pays du monde. Ce tableau répertorie un certain nombre de formations mais il n’est pas exhaustif. * L’obtention d’un DNSP s’effectue conjointement avec une licence universitaire.
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Niveaux académiques
Diplômes
Organismes de formation
Organismes validant la formation
Modalités de formations
Domaines de compétences
Diplôme des Métiers Écoles supéd'Arts option cirque rieures de cirque (Écoles natio(DMA) nales supéSpécifique rieures du CNAC de la filière et l'ACAC des métiers d'arts Fratellini)
Ministère chargé de l'enseignement supérieur, en lien avec le Ministère chargé de la culture
Bac (ou équivalent) +concours d'entrée + 2 années
Diplôme d'État (DE) Organisme de professeur de formation de cirque
Ministère chargé de la culture
Examen national sur épreuve après Enseignement validation des acquis professionnel et formation supérieur du cirque diplômante
Métiers d'artistes de cirque (interprète)
Niveau III
NB : Le niveau III (Bac + 2) ne fait plus partie du LMD depuis le processus de Bologne. Seul le niveau II (Bac + 3, Licence) peut être pris en considération pour des équivalences dans d'autres pays du monde.
Niveau IV
Sans niveau car non inscrit au Registre National des Certifications Professionnelles (RNCP)
Baccalauréat (Bac) littéraire (L3) option cirque (Châtellerault)
Lycée en lien avec une école de cirque
Ministère chargé de l'éducation nationale
à entamer 3 années d'enseigne- Aptitude une formation ment secondaire post-baccalauréat
Brevet Artistique des Techniques de Cirque (BATC)
École de cirque de Rosny-sousBois
Ministère chargé de l'éducation nationale en lien avec le ministère chargé de la culture
2 années après concours d'entrée
Aptitude professionnelle aux arts du cirque
Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l'Éducation Populaire et du Sport (BPJEPS) option cirque
Centre de formation et stage en entreprise
Ministère chargé de la Jeunesse et des sports
Sur une année, alternance 650 h en entreprise et 650 h en centre de formation
Encadrement d'animation dans le secteur du cirque de loisir
Brevet d'Initiateur aux Arts du Cirque (BIAC)
Brevet d'Initiateur Spécialisé aux Arts du Cirque (BISAC) en cirque adapté, acrobatie aérienne, jonglage, équilibrisme…
35 heures théoriques Interventions Fédération Française des Écoles de Cirque et 1 à 2 semaines de dans le secteur pratique du cirque de loisir
Spécifique au cirque Non spécifique au cirque (Arts et techniques du spectacle, autres domaines relatifs).
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Enfin la Fédération Française des Écoles de Cirque a créé un diplôme fédéral spécifique, le Brevet d’Initiation aux Arts du Cirque (BIAC). Il existe par ailleurs un Brevet d’Initiateur Spécialisé en Arts du Cirque (BISAC). La validation des acquis de l’expérience (VAE) peut permettre à l’artiste de cirque de faire valoir son expérience en acquérant tout ou partie d’un diplôme ou d’une certification de qualification inscrite au Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP). Cette validation n’est pas automatique, il faut passer devant un jury qui valide ou non tout ou partie du diplôme ou de la qualification envisagée. Pour une VAE, l’Afdas (cf. paragraphe ci-dessous) peut prendre en charge, pour une durée maximale de 24 heures :
les frais relatifs à l’accompagnement pour la préparation de la VAE ;
les frais relatifs au passage devant le jury ;
les frais d’inscription universitaire.
Pour en savoir plus : www.afdas.com
2- L’Afdas : Fonds d’assurance formation des secteurs de la culture, de la communication et des loisirs
Les intermittents du spectacle ont des droits à formation, au même titre que tous les salariés qui relèvent du « régime général ». Ces droits se traduisent par des financements de stages de perfectionnement ou de formations de plus longue durée (pour obtenir une qualification professionnelle, se reconvertir).
L'Afdas est l'organisme agréé par l'État pour gérer les contributions obligatoires des employeurs d’intermittents en matière de formation professionnelle et répondre aux demandes de financement des entreprises, salariés et intermittents du spectacle, dans le respect des règles de gestion fixées par les représentants d'employeurs et de salariés. Les services de l'Afdas :
information sur les droits à formation ;
conseil dans la recherche d'une formation spécifique ;
gestion des demandes de financement, et règlement des formations aux organismes ;
gestion des contributions obligatoires des entreprises, recherche de financements complémentaires auprès de partenaires institutionnels (État, Conseils régionaux, Fonds sociaux européens, …).
Qui peut bénéficier des financements Afdas ?
les employeurs et salariés (CDI ou CDD) qui relèvent du spectacle vivant ;
les intermittents du spectacle.
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Les employeurs sont à l'initiative de la plupart des départs en formation des salariés, mais ces derniers peuvent également en être à l'initiative en utilisant leur capital droit individuel à la formation (DIF), pour suivre un bilan de compétences, bénéficier d'une validation des acquis de l'expérience (VAE), ou pour les congés individuels de formation (CIF)(1). Tous ces droits sont également ouverts aux intermittents, mais pour ceux-ci, en l'absence d'employeur fixe, c'est l'Afdas qui est le seul interlocuteur. Principales modalités d'accès à la formation pour les intermittents du spectacle : Comment bénéficier du financement d'un stage de perfectionnement (courte durée) ? Les artistes de cirque peuvent bénéficier de financements Afdas sous réserve de remplir les conditions suivantes :
justifier d’une ancienneté professionnelle de 2 ans minimum ;
avoir cumulé au moins 48 cachets au cours des 24 derniers mois ;
respecter un délai de carence entre deux financements Afdas (variable selon le type de stage et sa durée).
Les personnes qui ne remplissent pas les conditions de volume d'activité sur les 24 derniers mois peuvent également bénéficier d'un financement si elles peuvent justifier de 72 cachets sur 3 ans, ou 96 cachets sur 4 ans, ou 120 cachets sur 5 ans. Comment bénéficier du financement d'un CIF (formations de plus longue durée, entre 120 heures et 1 200 heures) ? Les artistes de cirque peuvent bénéficier de financements Afdas dans le cadre du CIF sous réserve de remplir les conditions suivantes :
justifier d'une ancienneté professionnelle de 2 ans ;
avoir cumulé au moins 220 cachets sur les 2 à 5 dernières années, dont 60 cachets sur les 24 derniers mois ou 30 cachets sur les 12 derniers mois ;
respecter un délai de carence entre deux financements Afdas (variable selon le type de stage et sa durée).
En cas de difficulté, quelles sont les possibilités de financement d’un projet de reconversion ? L'Afdas dispose de ressources complémentaires pour la reconversion professionnelle des artistes de cirque en difficulté. Ces ressources sont mises à disposition par le ministère de la Culture et de la Communication au travers du Fonds de Professionnalisation des Artistes et Techniciens du spectacle (voir ci-après le paragraphe Le Fonds de professionnalisation et de solidarité).
(1) Actions pouvant s’étaler sur 120 à 1 200 heures.
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Pour bénéficier d'un accompagnement dans votre projet de reconversion :
contactez un conseiller Afdas au 01 44 78 38 39, ou au 01 44 78 38 45 ;
rendez-vous dans l'un des points d'accueil de l'Afdas.
Comment faire le point sur ses compétences et définir un projet de formation ? Avant de demander un financement, surtout pour une formation de longue durée, il est important que l’artiste de cirque définisse bien son besoin. Des bilans de compétences spécifiques au spectacle vivant ont été mis en place en Île-de-France en 2010, avec des prestataires spécialisés. Les bilans de compétences permettent de faire le point sur son expérience, ses aspirations, ses difficultés, et mettre en place un projet de formation bien défini. Ils durent au total 24 heures et sont entièrement financés par l'Afdas. La formule spécifique au secteur du spectacle pourrait se développer ultérieurement, mais d'autres organismes non spécialisés peuvent également accompagner les artistes. Comment trouver une formation ? Tous les stages peuvent être pris en charge par l'Afdas dès lors qu'ils sont dispensés par un organisme de formation professionnelle. Le choix est souvent très vaste. Pour aider les artistes à s’y retrouver, l'Afdas met régulièrement à jour des listes de stages "conventionnés", dont le programme et le coût ont été préalablement étudiés. Mais cette sélection n'est pas restrictive, les artistes peuvent également se faire aider individuellement en contactant leur délégation Afdas. Dans certaines régions, l'Afdas a conclu des partenariats avec les conseils régionaux, et mis en place une offre de stages adaptée. Ces opérations ponctuelles sont accessibles sur une plateforme dédiée de réservation : www.stages.afdas.com. Les artistes peuvent également se rendre directement dans une délégation Afdas (Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Rennes, Lille, Strasbourg), ou dans l'une des 200 permanences d'informations organisées dans le réseau Pôle emploi. En savoir plus : www.afdas.com/intermittents
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3- Audiens : Groupe de protection sociale pour l’audiovisuel, la communication, la presse et le spectacle
Audiens est le groupe de protection sociale des professionnels de l’audiovisuel, de la communication, de la presse et du spectacle.
Il accompagne au quotidien les employeurs, les créateurs d’entreprise, les salariés permanents et intermittents, les journalistes, les pigistes, les demandeurs d’emploi, les retraités et leur famille, tout au long de la vie. Les métiers d’Audiens La retraite complémentaire Audiens met son savoir-faire en matière de gestion de la retraite complémentaire au service des secteurs de la culture et de la communication dont les salariés ont souvent des parcours spécifiques. L’assurance de personnes Le Groupe Audiens propose en matière de prévoyance et de santé des garanties sur mesure, collectives et individuelles, pour ses publics. L’action sociale et la prévention Pour un groupe de protection sociale, la solidarité et la prévention sont une raison d’être. Aider et accompagner ceux qui en ont besoin face aux accidents de la vie, en situation de rupture, mettre en œuvre des actions de prévention dédiées aux professionnels du spectacle et de la presse ainsi qu’aux retraités constituent les missions de l’action sociale. Le médical Audiens dispose d’un centre de santé performant, au cœur de Paris. Doté d’un pôle d’expertises médicales complet de plus de 100 professionnels de santé, le centre est aussi l’outil opérationnel permettant de mettre en œuvre la politique de prévention du groupe. Les services aux professions Audiens prend en charge, pour le compte de la profession, la gestion d’un nombre croissant de prestations : recouvrement de cotisation, gestion du Fonds de professionnalisation et de solidarité des artistes et techniciens du spectacle (cf. paragraphe 5 ci-après), opérateur en gestion sociale… Cette spécificité lui confère la dimension d’un véritable groupe de services. Des garanties santé et prévoyance dédiées aux intermittents du spectacle Les organisations d’employeurs et les syndicats ont mis en place avec le Groupe Audiens un accord proposant aux artistes et techniciens du spectacle et de l’audiovisuel des garanties prévoyance et santé. Ils bénéficient d’une couverture santé complète pour un coût raisonnable. Une partie de la cotisation peut être prise en charge par le Fonds collectif du spectacle pour la santé. En cas de décès ou d’invalidité permanente, les intermittents sont protégés. Le Groupe Audiens verse aux bénéficiaires un capital et/ou une rente éducation pour les enfants. En savoir plus : www.audiens.org
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4- Le Guso : dispositif simplifié pour l’emploi de salariés du spectacle vivant
Le Guso n’est pas une institution sociale à proprement dite, mais il joue un rôle important dans le spectacle vivant. Il permet en effet aux employeurs pour qui le spectacle vivant (production, diffusion ou exploitation d’une salle de spectacle vivant) n’est pas leur activité principale de s’acquitter, de l’ensemble des cotisations sociales (sécurité sociale, retraite, prévoyance, formation professionnelle, congés payés, médecine du travail…) auprès d’un guichet unique, et ce, sans limitation du nombre de représentations organisées. Depuis le 1er janvier 2004, ce dispositif de simplification des démarches administratives et réglementaires est devenu obligatoire. En savoir plus : www.guso.fr
5- Le Fonds de professionnalisation et de solidarité
Le Fonds de professionnalisation et de solidarité assure un accompagnement social à finalité professionnelle des artistes et techniciens fragilisés, relevant des annexes VIII et X de l’assurance chômage ou ayant épuisé leurs droits à l’indemnisation de l’assurance chômage. L’objectif est de sécuriser leur parcours professionnel et de favoriser leur retour à l’emploi en :
assurant un soutien financier aux artistes et techniciens dans le cadre d’un complément d’indemnisation ou d’allocations spécifiques pour ceux qui arrivent au terme de leurs droits à l’assurance chômage ;
favorisant le retour à l’emploi par un diagnostic de la situation de l’artiste ou du technicien en difficulté puis par l’élaboration des actions d’aide et de soutien.
L’État a désigné le Groupe Audiens en tant que gestionnaire des actions de soutiens professionnels. L’Afdas, le Pôle Emploi Spectacle et le CMB sont partenaires associés. En savoir plus : www.artistesettechniciensduspectacle.pro
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Chapitre 7
« Pour aller plus loin »
Quelques ouvrages et sites de références
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II- En savoir plus : documentation en ligne et ouvrages 1- Documentation en ligne
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CULTURES France - www.culturesfrance.com/ FÉDÉRATION FRANÇAISE DES ÉCOLES DE CIRQUE (FFEC) - www.ffec.asso.fr FÉDÉRATION EUROPÉENNE DES ÉCOLES DE CIRQUE (FEDEC) - www.fedec.eu FÉDÉRATION FRANÇAISE DE GYMNASTIQUE (FFG) - www.ffgym.com/ GONON (A.) (dirigé par) Les chiffres clés des arts de la rue et des arts du cirque 2010, juillet 2010. www.horslesmurs.fr/Generalites.html HORS LES MURS (HLM) - www.horslesmurs.fr/ HORS LES MURS - Médiathèque numérique des arts de la rue et des arts du cirque de l’Association www.rueetcirque.fr/ INSTITUT NATIONAL DE PRÉVENTION ET D’ÉDUCATION POUR LA SANTÉ (INPES) - Brochure « Bien dormir, mieux vivre » - www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1215.pdf INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SÉCURITÉ (INRS) pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, Paris - www.inrs.fr INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SÉCURITÉ (INRS), 2009 - Dossier web « Travailler par de fortes chaleurs en été » - http://www.inrs.fr/inrs-pub/inrs01.nsf/IntranetObject-accesParReference/ INRS-FR/$FILE/fset.html INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SÉCURITÉ (INRS),, 2009 - Dossier web « Travail au froid » http://www.inrs.fr/inrs-pub/inrs01.nsf/IntranetObject-accesParReference/INRS-FR/$FILE/fset.html INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SÉCURITÉ (INRS), - Doc N° 103 « Le bruit au travail en 2003 : une nuisance qui touche trois salariés sur dix » INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SÉCURITÉ (INRS), - Dépliant « Moins fort le bruit » http://www.inrs.fr/INRSPUB/inrs01.nsf/inrs01_catalog_view_view/3E93EB760D01E1F4C125730D004D D991/$FILE/visu.html?OpenElement INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SÉCURITÉ (INRS), 2007 - Dossier web « Travail en hauteur. Réglementation » - http://www.inrs.fr/inrs-pub/inrs01.nsf/IntranetObject-accesParReference/ INRS-FR/$FILE/fset.html INSERM - Dossier d’information « Sommeil » - http://www.inserm.fr/thematiques/neurosciencessciences-cognitives-neurologie-psychiatrie/dossiers-d-information/sommeil INSTITUT DE RECHERCHE ROBERT SAUVÉ EN SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL (IRSST), organisme de recherche scientifique, Montréal - www.irsst.qc.ca/ LEDOUX, (E.), (dirigé par), Les risques du métier dans le domaine des arts de la scène - Une étude exploratoire, Études et recherches / Rapport R-555, Montréal, IRSST, 2008, 94 p. - http://www.irsst.qc.ca/ fr/_publicationirsst_100364.html
Les guides Santé au travail du CMB - 121
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2- Ouvrages
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