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4 CONCLUSION
[145] L’année blanche visait à l’origine un double objectif : garantir les droit sociaux et les revenus des intermittents du spectacle et accompagner la reprise progressive de l’emploi. Si le premier objectif a été atteint au cours de l’année 2020 et du premier semestre 2021 et apporté une bonne protection de leurs revenus aux intermittents bénéficiaires, les restrictions sanitaires qui ont affecté une grande partie de l’activité culturelle ont en partie compromis la réalisation du second. Malgré l’incertitude qui demeure sur la date et l’ampleur de la reprise, la mission estime que ce double objectif doit rester l’enjeu central de la sortie de l’année blanche. [146] Les scénarios élaborés par la mission dessinent ce que pourrait être l’évolution de l’activité pendant l’année 2021 et postulent implicitement un retour progressif à la normale dans le courant de l’année 2022. Ces évolutions sont globales et masquent inévitablement des disparités plus ou moins fortes selon les secteurs autant que dans chacun d’entre eux. Ces scénarios ne se veulent pas une prévision mais une simple aide à la prise de décision en articulant le passé avec le futur, la période de crise sanitaire avec celle postcrise que laisse espérer une large vaccination. Le revenu des intermittents du spectacle repose en effet sur deux piliers : l’indemnisation qui découle des droits générés par l’activité passée et le salaire de leur activité. Si pendant la crise, l’indemnisation a permis d’amortir la baisse de la partie salaire, les perspectives de reprise devraient redonner un rôle moteur au salaire. Le niveau de l’emploi dans les prochains mois en constituera la clé.
[147] Au-delà des mesures de sauvegarde des structures de spectacles, le Gouvernement a pris des mesures de grande ampleur pour faciliter et amplifier autant que possible cette reprise dans les différents secteurs d’activité, notamment ceux dont la production va se trouver freinée par le maintien de certaines restrictions sanitaires (jauges) ou par le stock de créations (films et spectacles) produites pendant la crise mais non diffusées à ce jour. Cependant, ces mesures ne sont pas, par elles-mêmes, de nature à lever l’incertitude actuelle quant à la réalité et l’ampleur de la reprise. Elles ne pourront atteindre leur objectif d’amplifier la reprise de l’emploi, que si les conditions sanitaires permettent la réouverture des lieux de spectacle dans des conditions viables et ne se dégradent pas à nouveau à l’automne. Parmi les scénarios, la mission n’a pas retenu l’hypothèse d’une reprise qui pourrait être avortée. Si elle estime sa probabilité faible, elle n’écarte pas la nécessité de procéder le moment venu à de nouveaux ajustements.