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La france de La désobéissance
à se montrer. Elle a de multiples visages, de nombreux contours, des formes encore imprécises. Mais elle est là. Et les nouveaux Désobéissants attendent patiemment, au bord de la route, ceux qui – pensentils – finiront inéluctablement par basculer. « L’important ce n’est pas de faire le point, c’est de tracer la ligne », répète souvent Thomas, le jeune professeur de philosophie qui aime à citer Deleuze.
France dans la dignité. » A Lyon, un prêtre et la maire PS du Ier arrondissement ont, très officiellement, reconnu avoir caché des sans-papiers. Huit maires de la région parisienne ont, eux, écrit au ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale, Brice Hortefeux, pour affirmer leur refus catégorique de se soumettre aux pressions exercées en vue d’accroître les expulsions. La désobéissance civile n’hésite plus
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YRetour à Paris, sous la pluie. Une jeune et jolie actrice évoque le « puzzle » de sa vie : « Je cherche, j’ai des doutes, mais je ne veux surtout pas passer mon petit bout de vie en spectatrice passive sans rien explorer. » Sa famille est de droite « avec domestiques et vacances au ski tous les ans ». Elle vient de suivre le stage des Désobéissants.
« - Pourquoi ?
- Je ne peux que parler de moi, de cette envie de confronter mes révoltes à celles des autres. Je ne veux pas entrer dans un parti. Je n’y crois plus, trop de luttes de pouvoir et peu d’efficacité. J’appartiens à une génération très individualiste. »
Indifférente à la pluie ruisselante, elle poursuit : « L’injustice du monde est là, devant nous. Comment accepter cette société ? La richesse qui s’étale, les travailleurs jetables. Il y a une colère souterraine face à ces abus. Et les gens qui ne militent pas se révèlent, finalement, les plus radicaux. »
Elle, des combats, elle en a plein. Et dit les assumer : intermittents, Françafrique, sans-papiers... En avril dernier, elle a occupé trois jours durant le siège de l’Unedic à Paris pour « protester contre la manipulation des chiffres du chômage ». Une action programmée et planifiée, comme une opération commando avec repérage assidu de la ronde des vigiles…
Dans le théâtre du monde réel, qui donc serait son modèle ? Sans la moindre hésitation, la réponse fuse : « Antigone, bien sûr. La révolte jusqu’au bout, au nom d’une loi intérieure. Plus forte que les évidences qu’on nous impose. » XXI
Certaines personnes ayant manifesté le désir de ne pas apparaître sous leur vrai nom, les prénoms ont été modifiés.