Onirismes
avec choi xo oa n g,
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numéro cinq — mois de septembre & octobre deux mille douze — l’œuvre est ouverte
croyable!
L’Institut Néerlandais vous remercie pour votre précieux soutien : vos 3500 signatures ont été remises à Sa Majesté la Reine des Pays-Bas. Nous continuons notre programmation culturelle riche et diverse, rendez-vous sur notre site-web pour les événements de la rentrée et les dernières actualités concernant nos actions pour sauver l’IN ! www.institutneerlandais.com
entrevoir Un cadrage au tiers nous fait voir — Pat Perry
d’hiéroglyphes
successivement
entrailles Une photo passée au crible
Sigmund Freud,
des rêves
bas
vingt-cinq
trente-six
trente-deux
trente
vingt-six
où nous trouver La liste des points de diffusion
— Chevalvert
trente-huit
trente-sept entremets Une page à découper, c’est cadeau
à ce numéro
L’auto-promo des artistes ayant participé
entremetteuses
entrecôtes Nos pages agenda
— Pierrick Naud / Ulrika Kestere
une histoire se crée
entre-deux Entre une image et une autre,
de Lotte Reininger
— Les Aventures du prince Ahmed
d’une originale bande-son
entrelacements La bande-film accompagnée
— José Miguel Valdivieso / Jean Cocteau
carte blanche à un illustrateur
entracte Autour d’une citation choisie,
— Geir Moseid
vingt-quatre
— Choi Xooang vs. Caspar David Friedrich
une œuvre classique
L’Interprétation
dix
six
seize entremêler Une création contemporaine rencontre
les choses autrement
— Jean-Michel Alberola
pensées du rêve. »
la langue des
traduits dans
doivent être
dont les signes
sous forme
— Le Palais idéal du facteur Cheval entretien Une personnalité se dévoile
nous est donné
apparaissent.
Le contenu du rêve
quatre
Le temps pour la création de s’installer
entre-temps
dès qu’elles nous
immédiate
rêve d’une manière
les pensées du
« Nous comprenons
75017 Paris
de Noémie Thomas
& Maxime Fittes assistés
Patrick Paleta
Chevalvert
Design graphique
Céline Torrent
Anna Ska, Jack Tone,
Catherine Minot,
Lassus, Aurélie Laurent,
nº issn : 2118-450x
Pouchet, 75017 Paris
Siège social : 62 rue
Société éditrice
est ouverte
ENTRE — l’œuvre
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06 06 63 63 33
62 rue Pouchet, Lapointe, Priscille de
de Forges, Thomas
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ENTRE — l’œuvre
(100 % recyclé)
Papier : Cyclus 90 gr.
52200 Langres
zi Les Franchises
rue de l’Étoile-de-Langres
de Champagne
Imprimerie
Impression
typographiques)
par le Bureau des affaires
et Gilles Poplin, édité
par Jean-Baptiste Levée
et en Synthese (dessiné
par la fonderie b+p)
par Ian Party, édité
en Romain BP (dessiné
Le texte est composé
Bastien Cheval, Camille
Fitzgerald Berthon,
Rédaction
Catherine Minot
Secrétaire de rédaction
Aurélie Laurent
en chef adjointe
Rédactrice
Thomas Lapointe
Rédacteur en chef
Anna Serwanska
de la publication
Directrice
Benamou (Paris)
courtesy Galerie Albert
The Ackward-Age (Girl),
Choi Xooang,
En couverture
septembre — octobre 2012
Périodique gratuit
Onirismes numéro cinq
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Nous sommes en 1879 lorsque, au cours de l’une de ses tournées, Ferdinand Cheval, facteur de la Drôme, percute la pierre qui deviendra la première de son « Palais idéal » et qu’il achèvera trente-trois ans plus tard. Comme modelée dans l’irréel, la construction lithique devient château lyrique, vaisseau d’un envol immobile vers un rêve de poète. À l’occasion du centenaire du Palais idéal du facteur Cheval, Marie-José Georges, directrice des lieux, retrace la naissance d’une œuvre d’art inspirée et inspirante.
entre-temps
Du lithique au lyrique : les rêveries d’un facteur solitaire re
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© Coll. Palais idéal, Hidehiko Nagaishi
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bas
entre-temps — le temps pour la création de s’installer
d’être enterré comme il l’aurait souhaité
la pierre, le rêve s’est réveillé. C’est de
encore aujourd’hui, de dérouter les comprend vraiment comment « ça tient » !
de 12 mètres de haut, élaboré sans aucun
Ferdinand Cheval a bâti son palais comme
le tout agencé sur des échafaudages
nombre de très grands artistes (Picasso, d’autres encore. Par ailleurs, on établit de Gaudi, alors que, bien sûr, les deux
exotiques… Il a ensuite racheté le terrain
se lancer dans la façade ouest. Lui qui
considéraient Cheval comme un fou,
de création automatique. Je pense qu’il
poétique chez Ferdinand Cheval… ’ C’est
mosquée. L’exécution du palais s’achève
page cinq — revue entre — numéro cinq — mois de septembre & octobre deux mille douze
où naît sa fille. Plus tard, il construira
construction de son palais débute l’année
et sans doute n’est-ce pas un hasard si la
sa seconde femme lors d’une tournée
la pierre, à 40 ans, il est veuf. Il rencontre
de défier la mort. Lorsqu’il achoppe sur
témoigne d’une véritable ambition
Il me semble que toute cette œuvre
nord en 1912.
par ’ la Genèse d’Adam et Eve ’ sur la façade
d’Alger, un château du Moyen Âge et une
a dit l’écrivain émile Roux-Parassac. »
de l’art, c’est du rêve, c’est de l’énergie ’,
y a en effet quelque chose d’extrêmement
voyait dans cette entreprise un modèle
hindou, un chalet suisse, la maison carrée
juxtaposant sur cette façade un temple
ont salué en lui un précurseur. Breton
les écrivains, en particulier les surréalistes,
une vision hyper-universaliste du monde,
de l’époque, a littéralement mis en œuvre
Si les gens du voisinage de l’époque
magazines sur les grandes découvertes
par des cartes postales et par les premiers
hommes ne se connaissaient pas du tout.
souvent un rapprochement avec les œuvres
Niki de Saint Phalle…) et en inspire
n’avait jamais voyagé, simplement inspiré
de son voisin trois fois son prix pour
trois géants, des tas de petites maisons
par André Malraux en 1969, a inspiré bon
façade est, comportant un temple égyptien,
qui ont abouti, vingt ans plus tard, à la
d’art brut, classé monument historique
Il est frappant de voir que cet exemple
de fortune !
de cesse de se prolonger en excroissances
pierres. Puis cette première grotte n’a eu
d’escargots, d’huîtres et de différentes
mâchefer, restes de poêles à charbon,
’ La source de la vie ’, faite de coquillages,
Il a commencé par façonner une fontaine,
de ses tournées et charriées à la brouette,
improbables : pierres trouvées au cours
et de broc, avec des matériaux parfois
aux lois de l’équilibre. Tout est fait de bric
Défi à la mort, l’édifice est aussi un défi
architectes de métier. Personne ne
la nature qu’il côtoyait quotidiennement…
est venue de ses tournées de facteur, de
ou de sculpteur. Toute son inspiration
sans la moindre formation d’architecte
un enfant fabrique un château de sable,
plan, de façon totalement spontanée.
Cette construction ne laisse pas,
dans son château.
la construction d’un château féerique
’ la pierre d’achoppement ’ qu’est partie
d’Hauterives, la loi ne lui permettant pas
lui-même son propre tombeau au cimetière
dans ses rêves… Quand il a buté sur
Marie-José Georges : « Il avait ce palais
© Coll. Palais idéal, Hidehiko Nagaishi
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Jean-Michel Alberola, qui se refuse habituellement aux interviews, accepte la rencontre avec ENTRE. Mais, attention, ne pas croire qu’il va pour autant nous donner toutes les clés pour décrypter son œuvre. Malgré l’aspect énigmatique de cette dernière, il répète qu’il n’y a pas de messages précis à y chercher. C’est un jeu à deux, entre l’œuvre et celui qui la perçoit. Et c’est un tout qui prend sens dans les connexions qui naissent d’une pièce à une autre. Une œuvre puzzle, rhizomique. Il nous intrigue. On veut comprendre. On insiste donc et il accepte de semer quelques cailloux qui pourraient dessiner des pistes ou plutôt servir à en ouvrir de nouvelles… en nous.
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entretien
« Le seul truc que je fais, c’est établir des connexions »
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Jean-Michel Alberola, La Chambre des instructions, Palais de Tokyo, photographie : André Morin
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haut
bas
entretien — une personnalité se dévoile
page sept — revue entre — numéro cinq — mois de septembre & octobre deux mille douze
Mais qu’est-ce que regarder vraiment ? C’est une sorte d’héritage historique ?
femme préhistorique décident de dire
alors ce ne serait pas penser ?
la conscience claire, est-ce que regarder
Pour regarder avec acuité, il faut avoir
JMA Oui, on peut dire ça, puisqu’il n’y a,
ce que l’on refuse du nouveau. C’est un
rien de nouveau. Le seul truc que je fais,
exemple entre la littérature, les mathéma-
chinoise… On se retrouve face aux mêmes
connexion avec Fernand Léger, Vélasquez
c’est tout.
des connexions, plus vous êtes juste,
fonctionne comme ça, plus vous faites
et Einstein ou Eisenstein. Le cerveau
dans vos toiles…
On retrouve ces connexions figurées
de capturer le message ?
retrace ce cheminement pour essayer
attendez de celui qui regarde qu’il
a mené jusque-là. Est-ce que vous
du cheminement intérieur qui vous
des sortes d’ellipses, très éloignées
Finalement, vous transposez
pour provoquer quelque chose.
Vous le dites pour bousculer,
c’est tout. Après je m’en fiche.
tard ou je n’en sais rien. Je dis la phrase,
si ça ne bouscule pas… ça marchera plus
JMA Si ça bouscule, c’est que ça marche,
AS
donné et toujours des généralités.
seulement quelque chose à un moment
JMA Je n’envoie pas de messages. Je dis
AS
rien de séparé, mais les sociétés séparent.
comme un rhizome généralisé. Il n’y a
la fin de l’adolescence, je vois le monde
moment donné. De toute façon, depuis
morceaux, que je relie entre eux à un
éléments de la connexion. Je fais des
les tickets de métro. Tout ça, ce sont des
les films, ce que j’écris, les dessins sur
c’est-à-dire les néons, les sculptures,
Il y a tout ce qui va autour des peintures,
nécessaire. Tout est comme ça, tout, tout.
c’est un bien comme une contradiction
la conscience claire. Mais en même temps,
qu’une partie d’Internet, sont l’ennemi de
claire. On peut dire que la télévision,
possède, mais dont peu ont la conscience
grand-chose, c’est ce que tout le monde
« ça ». Mais en même temps ce n’est pas
donné, à Paris, en France, je matérialise
cerveau de n’importe qui. À un moment
C’est l’image de mon cerveau, c’est le
tous les éléments sont reliés entre eux.
JMA Si on ne parle que des peintures,
AS
Cependant la phrase renvoie à…
Vous suggérez quelque chose ?
Pour produire une narration ?
échappe quelque part.
de l’intuition et qui donc nous
quelque chose qui se crée de l’ordre
qui rencontrent les formes il y a
Toutefois, dans le jeu des mots
au processus du rêve.
les idées et les images renvoie
fondée sur un jeu d’association entre
de correspondances symboliques,
Cette figuration de connexions,
la pensée lorsqu’elle flotte, d’un espace
le rêve éveillé, c’est la forme que prend
tout le temps, c’est un rêve éveillé, mais
JMA Ce n’est pas le rêve. Ou alors je rêve
AS
JMA Oui. Les deux.
qui regarde.)
Les deux. (L’artiste et celui
JMA Qui fait le jeu ? AS
AS
de ce qui est.
ou je ne sais pas quoi, mais en fait je pars
On pense que je suis complètement allumé
la littéralité. Je suis toujours très concret.
Après c’est à vous. Ce qui m’intéresse, c’est
devant les yeux. C’est une équivalence.
mais qui ressemble au monde qui est
monde qui est le mien, celui que je perçois
JMA Non, pour produire un monde. Un
AS
l’addition des détails.
fais que ça. Je compte simplement sur
JMA Je ne fais que des détails, je ne
AS
Le reste, c’est votre problème.
C’est chacun son truc, j’ai fait mon boulot.
message, c’est un chemin qui est possible.
le Petit Poucet. Les cailloux, ce n’est pas un
phrases, ce sont des cailloux. C’est comme
ramassais, fabriquais des cailloux. Les
a permis cette phrase. C’est comme si je
AS
JMA … Elle renvoie à un système qui
« je n’envoie pas de messages. je dis seulement quelque chose à un moment donné. »
pensée, puisque chaque pensée vient
ne vient que de la forme que prend chaque
le formuler que d’autres. La différence
le monde. Certains arrivent à mieux
peut prendre Malevitch et faire une
à la terre. La même pensée pour tout
du jour et de la nuit, de rapport au ciel,
qui font des connexions. Quelqu’un
Les artistes sont simplement des individus
tiques, la peinture, l’astrophysique etc.
c’est établir d’autres connexions, par
mais aussi de gestion du temps, de gestion
position, d’entendement avec les autres
problèmes à gérer. Des problèmes de
pensée bantoue est la même que la pensée
après tout le monde. Je ne fais absolument
est la même que la pensée occidentale et la
archétypes flottants. La pensée chinoise
va-et-vient, il n’y a pas de coupure. Je viens
cient collectif et inversement. Ce sont des
ce que l’on jette du nouveau. Ou encore,
conscients collectifs formulent l’incons-
ment de formulations. Disons que les
savoir ce que l’on garde de l’ancien et
la forme des sociétés change. Il faut juste
collectif, c’est identique. Il s’agit unique-
L’inconscient collectif, le conscient
au fond, pas de progrès. Malgré tout,
intéresse, c’est la substance des choses ?
archétypes, à l’inconscient collectif…
dites ça, vous faites référence aux
Le fond reste inchangé, ce qui vous
AS
et les pouvoirs perdurent.
Ce qui n’est pas le cas puisque les États
dans une saine et régulière anarchie.
De toute façon, si ça avait changé on vivrait
mais ils disent toujours la même chose.
les rapports entre les individus changent,
sont les mêmes. Aujourd’hui avec Internet,
changent tout le temps, mais les questions
magique, la pensée de l’art etc. Ces formes
la pensée de groupe, sociale, la pensée
tout ça. C’est la pensée de la technique,
d’après vous. Est-ce que, quand vous
des idées qui peuvent venir de très loin,
Penser, c’est aussi manipuler des idées,
JMA Tout ça, c’est ensemble.
AS
une extension de la vision latérale.
JMA C’est surtout penser large… Comme
AS
générale…
les proches, les circulations. La fluidité
JMA Regarder tout : les lointains,
aux ensembles, aux flux… ?
l’histoire. Le premier homme, la première
C’est s’intéresser aux détails,
AS
par manque de temps…
temporelle en deçà des événements de
que nous ne savons pas le faire, sans doute
JMA Non, plutôt une continuité
AS
pied d’un arbre.
dans une ville et les gens qui y passent.
comme un champignon qui apparaît au
du même lointain et qu’elle n’est pas
vraiment », par exemple une place,
Vous dites que vous aimez « regarder
JMA C’est regarder vraiment. Peut-être
AS
Jean-Michel Alberola, Fin des opérations (fin de l’autobiographie), 2011 © courtesy Galerie Daniel Templon (Paris), photographie : B.Huet / Tutti
haut
bas
entretien — une personnalité se dévoile
page neuf — revue entre — numéro cinq — mois de septembre & octobre deux mille douze
de Beckett. On va dire que Beckett a la ce que je fais, c’est soit pour faire des livres,
sépare-t-on le rêve du réel ? C’est pareil,
pense du monde. À un moment, il y a « ça »,
correspondent bien à cette idée. Le Palais rapport entre les couleurs, les formes, les
vaste. Mais parce que nous sommes dans
des phrases veut dire quelque chose.
C’est un prolongement…
Vous opérez un détachement.
AS
n’existe pas. Parfois il faut beaucoup de intérêt, j’ai mis cinq ans à le faire. J’avais la
pas le Sagittaire du tout, c’est un groupe-
dessinent des territoires à un moment
Finalement j’ai réalisé une sorte d’objet, qui beaucoup d’empathie. C’est une petite
pour moi est dérisoire, mais qui transporte
« je ne fais que des détails »
moment donné, si vous reculez un peu,
une espèce de clarté, qui apparaît, car à un
donner et puis comment j’allais le faire…
absolument rien de fixe, c’est simplement
même. Vous voyez à quel point il n’y a
phrase mais il a fallu trouver la forme à lui
temps pour concevoir une œuvre. Sans
JMA Oh, mais c’est plus que ça. Ça
donné. Le jour d’après, ça ne sera plus le
ment d’étoiles… Mes agencements
C’est le Sagittaire, on le dit, mais ce n’est
du tout. C’est juste ici et maintenant.
écrit nulle part. C’est quand même gonflé.
la constellation du Sagittaire. Mais c’est
les faire, mais après ça ne m’intéresse pas
ça ce n’est pas grand-chose. J’aime bien
On passe du Rien au Sans intérêt.
regardez huit étoiles et vous dites que c’est
et ça ». Comme des constellations. Vous
AS
JMA Il y a toujours la pensée que tout
Et puis, à un moment donné, pour une
expo, je dis « tiens, ça, ça va avec ça et ça
à la Fondation Cartier en 1994, au dernier
le mot « rien », une vanité que j’ai réalisée néon qui s’intitule Sans intérêt.
lorsque vous construisez vos mondes.
Un peu comme ce que vous faites
du premier, le crâne qui est écrit avec
néons que j’ai faits depuis dix-huit ans,
une rétrospective intégrale de tous les
Et ensuite au Frac Picardie est présentée
JMA Je construis des parties, des détails.
AS
la chose dans une autre forme.
JMA C’est une autre fois, on redit
AS
C’est une autre forme, mais c’est déjà là.
proposition qui est là-bas. La succession
prend la réalité à l’intérieur de nos nuits.
c’est simplement une autre forme que
leur place dans les images. C’est une
textes, la façon dont ces textes sont écrits,
de Tokyo et ses onze murs peints, avec le
pense que ça n’a pas lieu. L’espace du rêve,
un monde qui est très intellectualisé, on
d’un boulanger par exemple peut être très
JMA En ce moment, deux expos
La pensée humaine est très riche, la pensée
tales, affectives, politiques, sociales…
Par exemple ?
AS
voilà. Pas plus, pas moins.
induisent certaines connexions, sentimen-
qui viennent. Ces pensées adjacentes
Je joue. C’est juste par rapport à ce que je
Il y a tout le temps des pensées adjacentes
quand il fait une chose, y soit à 100 %.
soit pour mettre en rapport des éléments…
conscience claire. J’ai l’impression que tout
tout ça ! Il n’existe pas d’être humain qui,
comme la fumée de cigarette. Pourquoi
La conscience claire fait face à la pièce
j’en sais rien. La pensée, c’est exactement
de penser à quelque chose d’autre, mais
est lié. À l’expo de néons au Frac Picardie,
une sorte d’état des lieux apparaît et tout
en train de vous parler, vous êtes en train
à un autre. Peut-être que lorsque je suis
pensée obsessionnelle…
vit alors en vous telle une petite
pour concevoir une œuvre, l’idée
Il vous faut parfois cinq ans
Cela se fait progressivement, donc…
sans bouger. »
de la République par exemple, ou ailleurs,
debout et regarder ce qui se passe place
… Peut-être aussi rester une demi-heure
lecture de ce texte).
tourner un film là-bas à partir de la
en polonais de ce livre puisque je vais
que j’ai fait faire la première traduction
de La Boétie ! Ça suffit ! (J’ajouterai
Conseils pour « regarder vraiment »
« Lire le Discours de la servitude volontaire
pas après les formes.
façon, je ne suis pas pressé, je ne cours
lentement. Mais je m’en fous de toute
d’autres idées qui viennent bien plus
ça m’est apparu d’un coup. Et puis, il y a
Ça c’est une idée que j’ai eue il y a dix ans,
est un grand livre sur la plus-value…
symbolique. Et comme Le Capital de Marx
C’est vraiment une plus-value absolue,
avec 35 euros, je vais gagner 20 000 euros.
lesquelles il y a marqué « 10 euros ». Donc
page, et après je vends les 2 000 pages sur
les dos, j’imprime « 10 euros » sur chaque
les sept volumes 35 euros, je massicote
je prends Le Capital de Marx, j’achète
comme une apparition. Par exemple,
AS
JMA Non quelquefois, c’est d’un coup,
« je ne cours pas après les formes »
trouver une forme qui soit belle ou juste.
pas de quoi », disait Beckett. Il faut juste
un objet, et puis ça se vend, ou pas. « Y a
on est là comme ça dans nos trucs, on fait
va avec… Mais pour moi, c’est dérisoire,
parce que ça a un prix et tout le reste qui
C’est une activité très sérieuse et luxueuse,
rien. Mais je vais augmenter la chose.
R-I-E-N, et le nommer, ce n’est déjà pas
C’est comme le néon. Je peux écrire Rien
il faut que ça prenne un autre degré.
sur le mur mais ça ne m’intéresse pas,
forme cela va prendre. Je pourrais l’écrire
« le local a la parole », je me demande quelle
comme ça. Par exemple, quand je dis
que je vais le faire comme ça et puis après
comment ça pourrait être… Je me dis
pense de temps en temps, je me demande
JMA Plutôt une petite pensée têtue. J’y
AS
néons qui s’éclairent entre eux, c’est tout.
très peu d’éclairage zénithal, ce sont les
d’autres pas. Tous les néons sont là, il y a
Il y a des néons qui sont très complexes,
La pauvreté est une idée neuve en Europe.
La question du pouvoir est la seule réponse,
il y a tous les autres : La conscience claire,
très lointain de ce que je fais, ça va. Après
De toute façon, comme j’ai un sentiment
trouve une idée comme ça tous les dix ans.
ne peut pas me coincer là-dessus. Mais je
néon, c’est rouge, le caillou est parfait, on
crâne est formé avec le mot « rien », c’est en
un caillou, il y a l’idée de vanité absolue, le
ment c’est sans intérêt. Le crâne Rien, c’est
petite boîte à roulettes noires, effective-
voit un petit animal. Sans intérêt, c’est une
chose, c’est exactement pareil lorsque l’on
peut-être ?
bas
entrevoir — un cadrage au tiers nous fait voir les choses autrement
spéculations ?
Toutes en muettes
existent
que ces contrées
Penses-tu vraiment
les rêveries.
dont tu cernes
De pays virtuels
scruter les zones
Dans ton coin pour
longues-vues
armée de
Partir en vadrouille
les raccourcis
les prendre,
Ah ça tu aimes
un vis-à-vis
la dentellière et paf
La perle,
en cut-up
où tout finit
de ces graphistes
ry À la manière
s : pat per
Un comic strip
in ess
Que veux-tu
·d
ma pauvre fille ?
: ja ck
ne
Dehors dedans entrevoir
texte
to
bas
page onze — revue entre — numéro cinq — mois de septembre & octobre deux mille douze
de mode.
un peu passé
Quoique peut-être
Enfin !
Un mot !
de ma méthode
Prêt à penser dis-tu
que je m’en aille
Mieux vaut encore
la littérature
Fini les débats,
que vaille
panorama vaille
Le droit au
façon haute couture
Parée de chienlit
d’avoir raison
Madame se doit
le règne du non-dit
bien entendu c’est
Tu ne diras rien
compris ?
que je n’ai rien
Diras-tu encore
à ta planète ?
Quelle carte mène
tant de solutions ?
Quel visage cache
Pat Perry
entrevoir — un cadrage au tiers nous fait voir les choses autrement
de réutiliser.
de réparer ou
même tenter
remplacer sans
temps à tout
Nous passons notre
particulièrement.
que j’apprécie tout
ce sont des lieux
c’est parce que
dessiner ces lieux,
Si j’ai choisi de
tourne désormais.
mon travail se
quoi j’aimerais que
exemple de ce vers
sont un bon
Ces deux dessins
bien trouvés.
à un lieu sont assez
d’intégration
autour de l’idée
le questionnement
contemplation et
Le ton de la
d’un autre monde.
éloignés, voire
endroits très
comme des
les deux dessins
lieux figurés dans
à dépeindre ces
du rédacteur tend
l’interprétation
la façon dont
très intéressante
Je trouve vraiment
nous répond…
haut
page treize — revue entre — numéro cinq — mois de septembre & octobre deux mille douze
choses que j’aime.
et de dessiner les
travers ces détritus
heureux d’errer à
merci, je suis
de beauté. Non
de moins en moins
de confort mais
avec de plus en plus
où nous vivrons
sur une voie
nous conduisent
priorités faussées
du produit et les
Le fétichisme
toujours plus.
de consommer
dans le but
de fréquenter
sommes obligés
que nous
sans caractère
commerçantes
que ces rues
dessinés plutôt
ceux que j’ai
endroit comme
vivre dans un
à tout moment
Je préférerais
nous avons.
intéressants que
bâtiments
les anciens
de nous approprier
immeubles, au lieu
de nouveaux
maisons,
de nouvelles
Nous construisons
haut
Outlived I & II Š Pat Perry
haut
bas
entrevoir — un cadrage au tiers nous fait voir les choses autrement
haut
bas
page quinze — revue entre — numéro cinq — mois de septembre & octobre deux mille douze
friedrich pa r
th
o
m
ca
o lap s a
inte · texte s : ca m
Mais à quoi peuvent donc bien songer les personnages des toiles de Caspar David Friedrich ? Aux confins de l’univers, entre ciel, terre et mer, que peuvent-ils bien imaginer dans leurs rêveuses méditations ? Les créatures, difformes, inquiétantes, comme tout droit sorties d’un cauchemar, de Choi Xooang, peut-être…
entremêler
Songe d’une nuit d’été
choi xooang v s.
vid da
le ges for
ar sp
il
de
entremêler — une création contemporaine rencontre une œuvre classique
LES ERRANTES
le pays aimé. Solidaires, elles se tiennent
vent sur les blés mûrs, de reconnaître enfin
creux de leurs paumes, d’onduler avec le
vignes, de sentir frémir les collines au
de se piquer les doigts sur les rangs de
fatigué. Elles sont tendues de mains avides
séparent comme celles d’un grand oiseau
autour du vide, qui se cherchent et se
parcourir le ciel, ces deux ailes assemblées
Ils sont bien peu nombreux à les avoir vues
fonction des situations. »
élément qui varie en
objet stable, mais un
« Le corps n’est pas un
à trop manquer. Choi Xooang
se promener les âmes à qui la terre vient
forêts. C’est ainsi que, parfois, viennent
des vallées et à sentir la fraîcheur des
qui cherchent ensemble à retrouver la ligne
et s’empoignent, ces mains orphelines
haut
bas
page dix-sept — revue entre — numéro cinq — mois de septembre & octobre deux mille douze
la culmination
de la tristesse ou de la laideur. »
forcément, dans ses recoins cachés,
« Quelque chose de beau possède
Choi Xooang
égal : « va…ni…té… » lui révèlent les yeux las.
Dans un duel de prunelles, il scrute son
plus grand que les grandeurs de ce monde.
se redresser, plus haut que les hauteurs,
il respire, enfin, il domine, enfin, il peut
Enfin, il plante sa canne au sommet, enfin,
à jamais dans le creux du rocher glacial.
son sang, a prié et maudit, a failli s’endormir
perdu dans les éboulis, a hurlé pour raviver
Il a gravi seul un mont d’orgueil, s’est cru
rompu sont de douloureuses réalités.
Non, ses jambes courbatues et son dos
perdu dans le marbre tuméfié. Rêve-t-il ?
à deviner ce que signifie ce regard étrange
fouillent en vain l’air blanchi et se fatiguent
Dans une tempête silencieuse, ses yeux
haut
bas
entremêler — une création contemporaine rencontre une œuvre classique
hérédité récessive
et d’animaux. »
toutes sortes de plantes
ma mère me dessinait
« Dans ma jeunesse,
un lent naufrage. Choi Xooang
des coups de tabac mais la vieillesse est
sans délicatesse ni tapage. La vie triomphe
À la fin de l’histoire, l’aîné fatigué s’en ira,
finissent les vieilles carènes du récit.
au corps poli, elles qui seules savent où
Du creux des vagues jaillissent des sirènes
du remous des flots ou d’un dernier port.
cinglent toutes voiles dehors à la recherche
esquifs, des barques et des vaisseaux qui
dans les contes de l’aïeul apparaissent des
vos jeux et soyez attentifs, car voici que
les arches. À l’heure de la veillée, calmez
de la jetée, quand la lune brille et frappe
et l’on accueille le patriarche, au bout
À l’heure de la veillée, on réunit la famille
haut
bas
page dix-neuf — revue entre — numéro cinq — mois de septembre & octobre deux mille douze
UNIS SONT-ILS
de dessiner. »
j’avais pris l’habitude
tion autour de moi,
et peu importe l’agita-
« Où que je me trouve
qui vous enferme ? Choi Xooang
fond. Et vous, oserez-vous briser le cercle
au bord du gouffre pour en contempler le
frères, mais je ne crains pas de m’arrêter
— L’ermite n’a pas voix au chapitre, mes
unité, elle nous maintient.
— Tu deviens blessant. Ne juge pas notre
de caractères discordants.
plus sûrement qu’une ronde hétéroclite
— Elle est mon alliée et m’accompagne
vies ? La solitude ne t’effraie donc point ?
croître que dans le bruit et la confusion des
N’es-tu pas comme tes semblables, à ne
— Drôle de spécimen que voici, les amis !
me pardonner si je vous ai troublés.
de calme pour ma méditation ; veuillez
— Me voici sans prétention à la recherche
ainsi t’inviter à la réunion ?
— Qui es-tu donc, moinillon, pour oser
haut
bas
entremêler — une création contemporaine rencontre une œuvre classique
à genoux
tant le rêve que la réalité elle-même. »
« La source de mon travail n’est pas
Choi Xooang
comme le crépuscule est beau ce soir !
— Mon ami, ne te retourne pas. Vois
me demandes-tu cela ?
avant de ravir les âmes. Mais pourquoi
que sa seule grâce est de s’agenouiller
hommes pleins de force. On dit enfin
immenses empoignent à coup sûr des
d’avoir trop vécu. On dit que ses mains
et décharnée comme une vieille fatiguée
les vers qui peuplent nos cimetières
Elle est pâle comme son nom, nue comme
et qu’elle ne donne aucun motif à sa venue.
compte ni de l’âge ni des supplications
aveugle, sourde et muette, qu’elle ne tient
— Rien de plus que toi : je sais qu’elle est
— Mon ami, que sais-tu de la mort ?
haut
bas
page vingt et un — revue entre — numéro cinq — mois de septembre & octobre deux mille douze
Dans ma
bas
entremêler — une création contemporaine rencontre une œuvre classique
design en deux dimensions, de la sculpture.
de la peinture à l’huile, de l’aquarelle, du
j’ai pu expérimenter la technique du dessin,
Quand je suis entré en lycée artistique,
moment qu’il y ait un crayon et du papier.
importe l’agitation autour de moi, du
de dessiner, où que je me trouve et peu
à ces souvenirs, j’avais pris l’habitude
ma mère. Probablement parce que grâce
les plus heureux dans ma relation avec
toujours plus foi dans
Parallèlement, j’avais
la sculpture.
commencé à travailler
j’ai tout naturellement
année. À partir de là,
d’élèves en dernière
à un atelier de sculpture
l’opportunité d’assister
10
en tant qu’individu. Pendant mes années
le fait que seul l’art pouvait me parfaire
haut
souviens de ces moments comme parmi
et d’animaux. Je me
sortes de plantes
me dessinait toutes
ou à l’école, ma mère
famille était au travail
jeunesse, quand ma
CX
artiste ?
te
in J’ai eu un jour par hasard
la
votre désir d’être
s
09
om a
po
en
tr
et
i
hoi xooang cc ·p
TL Comment est né
haut
eillis
par th
01 Caspar David Friedrich, Les âges de la vie, vers 1835, Museum den Bildenden Künste, Leipzig. 02 Choi Xooang, Islet of Asperger, Type 8, courtesy galerie Albert Benamou, Paris. 03 Caspar David Friedrich, Riesengebirge, vers 1830 – 1835, Alte Nationalgalerie, Berlin. 04 Choi Xooang, The Wing, courtesy galerie Albert Benamou, Paris.
05 Caspar David Friedrich, Paysage au crépuscule avec deux hommes, vers 1830 – 1835, musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg. 06 Choi Xooang, Islet of Asperger, Type 6, courtesy galerie Albert Benamou, Paris. 07 Caspar David Friedrich, Moine au bord de la mer, 1808 – 1810, Alte Nationalgalerie, Berlin.
08 Choi Xooang, The Noise, courtesy Cais Gallery, Séoul. 09 Caspar David Friedrich, Voyageur contemplant une mer de nuages, 1818, Kunsthalle, Hambourg. 10 Choi Xooang, Islet of Asperger, Type 4, courtesy Cais Gallery, Séoul.
Entre l’hyperréalisme de sa facture et l’onirisme virant parfois au cauchemardesque de son univers, le travail du jeune artiste coréen Choi Xooang nous fait basculer d’un monde à l’autre en un battement de cils.
entremêler
« Seul l’art pouvait me parfaire en tant qu’individu » cu
Choi Xooang, Dreamer Red, courtesy galerie Albert Benamou
re
bas
os
en
e av
ro p
haut
bas
07
Pourquoi une telle thématique ?
Nos contemporains tentent de
qu’on possède.
Une société idéale et stable serait
et de leur abus ?
considérant
quand il est catégorisé par un statut social
ou de la laideur. Quelque chose de noble
01
qui peut être modifié par la situation dans
objet stable, mais un élément variable
Dans mes œuvres, le corps n’est pas un
en scène cet objet physique qu’est le corps.
substitution de situations réalistes mettant
Mon travail est un processus de 06
mation,
dans mon travail aient l’air si faibles et
05
si fragiles.
page vingt-trois — revue entre — numéro cinq — mois de septembre & octobre deux mille douze haut
bas
haut
bas
dans mes œuvres.
Tout artiste travaillant avec une
de bien des façons.
CX
passion et une foi infinie peut m’inspirer
me pousse à exprimer une telle ambiguïté
bas
TL Quels artistes vous inspirent ?
haut
et de pur a forcément des aspects cruels ou
mon travail.
que je veux continuer à questionner dans
et dans leur relation avec la société,
avec leurs fragilités et leurs faiblesses,
individus,
Ce sont ces
humaine.
leur dignité
respecter
sans même
et de consom-
08
bas
répugnants. C’est sans doute la raison qui
de production est liée au fait que les personnages nus
simples unités
personnalité… ! J’imagine que cette idée
ou quelque chose de naturel dans sa
comme de
menacent les êtres humains en les
et non plus par une préférence individuelle
être fragile
et non pas aliéné. Mais la plupart des pays
sont-ils une source d’inspiration ?
dans ses recoins cachés, de la tristesse
quel point un
développés (et pas seulement la Corée)
échappées d’un rêve. Vos rêves
toute chose possède de multiples facettes. individu peut
un endroit où chaque individu est respecté
CX
rain, la question des droits humains
communiquer, l’isolement contempo-
de l’individualisme, la difficulté de
(en Corée ou ailleurs), la montée
souhaitez-vous évoquer notre société
incapables de parler ou de voir,
TL En représentant des personnages
Quelque chose de beau possède forcément,
TL Vos sculptures nous font penser
CX
02
à des êtres ou des créatures comme
bas
Imaginez à
haut
que je fais cela volontairement. Je crois que
artiste se sont renforcés !
même les biens
Il serait tout aussi ambigu de dire
CX
de malaise…
passant, mon ambition et mon désir d’être
de convictions absolues. Mais le temps
où l’on vit ou
passer d’un état de fascination à celui
suivies, les lieux
écoles que l’on a
temps, de remarques épanouissantes et
un sentiment ambivalent qui les font
force qu’elles créent chez le spectateur
lesquelles on travaille, les
elle-même.
03
les nations auxquelles on appartient,
tout définir ou de tout catégoriser selon
CX
évoque la vulnérabilité de l’être humain.
constante nudité de vos personnages
du syndrome d’Asperger. Même la
les cancéreux, d’autres s’inspirent
de personnages chauves évoquent
le thème de la maladie : des sculptures
TL Votre travail semble très influencé par
TL La plupart de vos œuvres ont une telle
bas
les sociétés dans
haut
que la réalité
tant le rêve
n’est donc pas
mon travail
04
bas
incalculable de critiques, et en même
à me battre et lutter face à un nombre
bas
à l’université, j’ai dû passer un bon moment
haut
La source de
environnement.
fonction de leur
changent en
plupart des gens
la réalité, la
trouve. Dans
laquelle il se
haut haut
traumatisme du peintre qui a retrouvé Sa chemise de nuit flottait au-dessus de
inversion du corps – la tête est à droite du
1 qui, totalement défait, masque le visage.
une interprétation personnelle. Par de questions que de réponses.
baignoire est cassé, à peine, mais quand J’aime tout particulièrement le fait
plus sombre, entretenant ce récit ouvert
entrailles — une photo passée au crible
mais également d’où il vient culturellement,
étrangeté », notion pour laquelle cette
simplement se repose-t-il ?
et que tout le monde meurt, j’ai pensé que
corps pâle et fin. La relation évidente avec
dans ce sens, mais il n’est pas si important
Ce voile particulier a aussi un lien avec
pour moi qu’il choisisse ce chemin narratif.
la peinture de Marat guide le spectateur
une photographie ouverte intéressante.
cela pouvait être un bon début pour créer
Comme la plupart des gens se lavent
Est-il mort ou vivant ? Est-il triste ou
dissonance cognitive est un trait majeur.
à travers ce voile qui couvre le visage et ce
donc instauré un dialogue avec la mortalité
autour de la notion d’« inquiétante
pour moi que cela aille aussi au-delà. J’ai
l’acte de se laver. Mais c’était important
dans la narration. J’ai construit cette série
émotions, ne sachant pas où se poser
elle va et vient sans cesse entre différentes
l’auteur de ce texte, dans la façon dont
Cette dualité semble avoir atteint
sexuellement, économiquement.
événement du quotidien, en l’occurrence
tout à créer une narration basée sur un
Avec cette image, je cherchais avant
geir moseid nous répond…
main posée sur un gant de crin 5.
fait ou de son état physique et mental,
délaisse dans sa salle de bains vétuste, a la
incognito, sans visage, qui s’en va et nous
au débat, non seulement au sujet de ce qu’il
au sol, près de sa main droite. Le mort blanc,
et tranquille, a en réalité une arrière-trame
billet à lui adressé. Un couteau se trouve
Marat tient dans sa main gauche un
à première vue, semble immaculé, propre
afin de complexifier l’histoire. Ce qui,
détails sales, c’était important pour moi
que vous ayez pointé du doigt les petits
base de la paroi de la baignoire également.
fenêtre est surligné de brunissures 4. La
À l’arrière-plan, le coin gauche de la
de sang sur la gorge.
même. La bande rouge du linge 3, un filet
conséquent, on repart souvent avec plus
Geir Moseid, From the series Plucked (Lying figure 2)
2
5
3 1
4
e :
que forme la tête avec le rebord de la
sa propre banque d’images, afin d’y trouver
De l’abandon ultime, peut-être. L’angle
– Marat réapparaît –, de la langueur.
sa propre histoire, ses propres souvenirs,
Ce qui force le spectateur à plonger dans
ouverte, sans lecture ou réponse préétablie.
d’une blancheur livide, celle de la maladie
Le corps est blanc maintenant,
rosé 2.
de construire un travail narratif à fin
Dans la plupart de mes travaux, je tente
n’a cessé de répéter ce motif dans ses toiles.
son visage, raison pour laquelle Magritte
sa mère noyée après s’être suicidée.
entrailles
D’un blanc pâle hi
persiste sur le coude gauche, légèrement
qu’il y paraissait, une trace de mousse
n’est pas aussi blanche, aussi impeccable
Puis Marat s’éloigne, la salle de bains
cadre et non à gauche – et chute du turban
de Magritte, tableau faisant écho au propre
t no mi
peut aussi y voir une référence aux Amants
i
assassiné. Modifications manifestes :
ap
ne
photogr
er
aux questions de temps et de mort. On
· texte : cat seid h
s’amuse à pasticher David et son Marat
mo
pour ce gars, dans sa salle de bains, qui
ir
celui du Christ, qui nous mène à nouveau
ge
Éclat de rire, tout d’abord. Et empathie
haut
bas
cita ti o
n
:
an ct co
eau · illust
ra ti o
iguel valdivie so
ém
os
: j
n
bas
entracte — carte blanche à un illustrateur
« Nous sommes le rêve d’un dormeur qui dort si profondément qu’il ne sait pas qu’il nous rêve. »
je
Frénésie entracte
haut
entrelacements — une bande-film accompagnée d’une originale bande-son
délicate semblait dessiner une étrange
La fuite d’un jeune chamois ajoutait
ta nudité et ta chevelure de feu. Les
cithare accompagnaient ton entrée dans
C’est alors que s’offrit à ma vue
le spectacle de deux grands oiseaux
l’eau du lac. En te voyant ainsi faire corps
frissons tandis que les accords d’une
cymbalettes tintaient à m’en donner des
caressant les ondes du lac.
des arbres, accompagnées d’un violon
alto. Depuis ma cachette, je contemplais
presque filtrées par le feuillage ciselé
une harpe égrener des notes éparses,
flamboyante, tel le motif chaleureux d’un
mélodie. Et tu m’apparus. Superbe et
En fermant les yeux, je pouvais entendre
à la grâce qui se détachait de ce tableau.
formait un écrin invitant à la rêverie.
à ta recherche. Dans l’épaisse végétation,
cuivres retentirent dans ta fuite ; je partis
qui te rendait plus belle que jamais. Les
tressaillirent et révélèrent ta fragilité,
À mon apparition, les motifs de cordes
te chercher dans une note tremblante.
pas tes effets, les naïades vinrent
plumes, j’attendis ta venue. Ne trouvant
Après avoir dissimulé ta parure de
que nous étions faits l’un pour l’autre.
n’était plus qu’harmonie et je sus alors
rythmique feutrée au spectacle. Tout
avec la nature, mon cœur offrit une
d
émergèrent deux naïades dont la gestuelle
dans les airs. De ces créatures volantes
bas
encerclé par ces arbres aux lignes fines
autant de staccatos de flûte déployés
ein ig
er · tex
t e :b
as
t : haut
au plumage rayonnant de couleurs comme
m
er
à nous.
De nouvelles musiques allaient s’offrir
vers une destination inconnue.
je t’emportai sur ma monture qui s’envola
bras. Dans une complainte de cuivres,
Ton corps gracile tomba dans mes
dernières notes s’évanouir tout doucement.
clairière où l’alto se mit à frémir et laissa ses
m’évoquais. Nous arrivâmes dans cette
dévoilant ici et là les sonorités que tu
timbales. Les motifs s’entrechoquaient,
les arpèges de violons et l’obsession des
je t’entendais te frayer un chemin parmi
entrelacements
Nuit diurne es
quiétude. La surface cristalline du lac
ch
ur
Il régnait en ce lieu inconnu une douce
n
med (19 2 6 e ah )· fi l in c
ie
pr
l eva
u
tt lo
les avent
haut
bas
page vingt sept — revue entre — numéro cinq — mois de septembre & octobre deux mille douze
haut
bas
entrelacements — une bande-film accompagnÊe d’une originale bande-son
haut
bas
page vingt-neuf — revue entre — numéro cinq — mois de septembre & octobre deux mille douze
&u
lrika kestere
·t
ex
de forges
ille
am : c haut
bas
entre-deux — entre une image et une autre, une histoire se crée
quand ses deux
augures vers le ciel.
nuage a henni, rien des
menace. Elle danse.
d’étonnant, la pluie
Il était une fois… Un jeu
au
détache, s’invente.
Elle se découpe, se prêter
se
les deux noirs pu
pas
sol gris, elle lâchera
pieds quitteront le n’a
santé,
le vide sera total, de
réactions.
ic k raisons
Elle danse. Quand
mine sur le papier.
à grands traits de
l’herbe agacée,
le crissement de
de son cœur et
des
pour
Kestere,
Ulrika
Hélas,
perçoit le galop
elle est autre. Elle
se connaît plus,
l’ailleurs. Elle ne
mieux rejoindre
yeux fermés pour
en l’air, elle danse les
en terre, un autre
de neuf. Un pied
espérer le remplir
Faire le vide pour
entre-deux
Au loin s’en vont les nuages ud na
Ulrika Kestere, The Girl with the 7 Horses, courtesy de l’artiste
rr
te
pie
Pierrick Naud, Les messagers, 2011, courtesy la galerie Particulière (Paris), collection privée
haut
bas
page trente et un — revue entre — numéro cinq — mois de septembre & octobre deux mille douze
Oiseaux, allez dire à
Et desserrons l’étau.
Brisons la glace
Peuple dansant sur un air faux
pour obéir à ses lois.
le rêve se meurt
l’infini du ciel qu’ici
noires colombes. Et nous…
Ainsi va la vie là
perdu dans le vol des
le silence, le regard
doucement dans
Ils s’affaissent
sabots s’estompe.
le martèlement des
court sur la prairie,
Le vent souffle
Et là
Ainsi va la vie ici
Ainsi
répond…
nous
Naud
Pierrick
crinière herbue.
mains dans la
le souvenir de ses
rien, pas même
pas. Elle ne gardera
la forêt mange ses
revenir : derrière,
Elle ne pourra pas
une fois, une seule.
plus vite. Il était
ses rêves. Plus loin,
comme on cravache
battre la campagne
têtu, elle s’épuise à
à présent. L’amble
cheveux verts,
on y foule des
rien, un caillou plat ;
Ici, avant, il n’y avait
des meubles en toute tranquillité. Dans
les Parisiens profitent ainsi des multiples
stages mais aussi dépôt-vente ou biblio-
sur la scène tel le monstre protéiforme macabre, de l’absurde au sublime… Dans
la plus large puisqu’il y est question de
d’engouement pour les livres de cuisine…
À ne manquer sous aucun prétexte ! FB
dans le cadre du Festival d’automne.
pièce de Maxime Gorki, Les Estivants,
La compagnie présente cette saison une
avait été exemplaire il y a quelques années.
Le Chemin solitaire d’Arthur Schnitzler
devient le comédien… À ce titre,
de la fiction mais à l’inverse le personnage
le comédien ne devient pas le personnage
propose un changement de paradigme :
Dans ses choix d’interprétation, tg STAN
– absence d’un metteur en scène attitré.
fondé sur une démarche collective
haut
bas
30 octobre – 17 novembre
Par Fitzgerald Berthon, Bastien Cheval, Priscille de Lassus, Thomas Lapointe, Catherine Minot, Anna Ska, Jack Tone, Céline Torrent
6 – 18 décembre
Théâtre national de Chaillot, Paris 16E
www.letablisienne.com
L’Établisienne 88 boulevard Picpus, Paris 12E
Octopus de Philippe Découflé
thèque pour nourrir l’inspiration… PDL
possibilités du lieu : établis, outils, conseils,
une paisible atmosphère provinciale,
Jusqu’au 30 septembre
haut
Musée du Quai Branly, Paris 7E
bas
les estivants par tg Stan
Les séductions du palais, cuisiner et manger en Chine
CT
incongrus juchés sur des talons aiguilles…
toiles depuis les étoiles ou encore gnous
arachnides tissant leurs phosphorescentes
des danseurs explosent en métamorphoses :
entre vidéos et effets spéciaux, les corps
un kaléidoscope de lumière et de musique,
que suggère son nom, du burlesque au
haut
Théâtre de la Bastille, Paris 11E
© musée du Quai Branly
CM
évidemment, mais aussi de diététique ou
annonce et revendique un désir de théâtre
pour « Stop Thinking About Name »,
mets, de vaisselle et de manières de table
nom en soi est programmatique. STAN,
du palais entendues dans leur acception
d’ouvrir des perspectives inédites. Leur
règles, de changer le processus de travail,
de 150 objets évoquent ces Séductions
au cinéma : une envie d’établir de nouvelles
les uns que les autres, l’opus se déploie
ai
elle a été au théâtre ce que le Dogme95 fut
comme aux amateurs un espace pour créer
tableaux chorégraphiques plus improbables
avant l’instauration de la première dynastie locale, jusqu’à l’orée du xxe siècle. Plus
vr
entrecôtes — nos pages agenda
nt mieux en
événement. Dès la fin des années 1980,
le théâtre de Chaillot fin 2012. En huit
L’idée ? Proposer aux professionnels
en Chine, de 7000 ans avant J.-C., soit bien
Chacun de ses passages à Paris est un
de formes, de couleurs et de sons déjantés
la longue histoire des pratiques culinaires
bas
em e
et innovantes. Le tg STAN est de celles-là.
l’ancien atelier d’un plombier-couvreur.
Discrètement, l’Établisienne se niche dans
Octopus, dernier spectaculaire artefact
le Quai Branly nous invite à parcourir
à des compagnies toujours plus énergiques
Pour cette fort appétissante exposition, de Philippe Decouflé, revient saturer
danse
Pour les bricoleurs occasionnels lieu
bas
ll
La Belgique a le chic pour donner jour
exposition
Tentaculaire substance
haut
te
Théâtre
Hao chi ma ?
t
Stop Thinking About Name
entrecôtes
c’ es
de papier originaux et s’installe sur son
un bout de carton. Les passants lui lancent
lui poser des questions. Des discussions
naissent des doigts d’Antoine, le jeune
d’Auxerre. Et, pour ce qui est des fruits son producteur de l’Yonne sur le marché comme le filet mignon de porc, ou à sa
l’architecte a conservé la grande cheminée rouge dans laquelle il a installé, sur toute qui, de son immense verrière, offre une
retenons que les deux meilleurs : la mère
adolescent boutonneux dans Les Beaux
de maison close au bord de la faillite de
intelligent et plein de fraîcheur ! TL
en fleur. Jolie idée saugrenue pour un film
bas
Vane Day Bar
haut
page trente-trois — revue entre — numéro cinq — mois de septembre & octobre deux mille douze
30 avenue Pasteur, Montreuil
Dépaysement. TL
homme qui semble venu d’un autre temps.
s’engagent et des poèmes spontanés
des regards curieux, s’arrêtent parfois pour
tabouret pliant. « Poète public », annonce
Poète public rue Rambuteau, Paris 3E
Devant le MK2 Beaubourg
peux plu s
bas
Camille redouble
3-15 quai Panhard-et-Levassor, Paris 13E
de Seine
d’architecture Paris-Val
École nationale supérieure
AS
lac des Settons qui lui attrape les poissons.
morvanaise. C’est un ami pêcheur sur le
de la sandre sauvage, une spécialité
de septembre à avril. Et bientôt au menu,
spécialité : la tête de veau, qu’il cuisine
de Toucy. On goûtera aux plats mijotés,
et légumes, il s’approvisionne auprès de
un peu plus au nord, en Bourgogne, près
j’en
haut
en salle depuis le 12 septembre
vue spectaculaire sur la Seine. TL
la longueur de l’édifice, la bibliothèque,
bas
dépressive comme ceux de l’adolescente
qui endosse les habits de la quarantenaire
15 ans. Et c’est Noémie Lvovsky elle-même
à l’hôpital et a retrouvé ses
un coma éthylique plus tard, elle se réveille
ratée, célibataire et alcoolique. Une fête et
pas peur). Camille est devenue une actrice
1990 (Oublie-moi, Petites, La vie ne me fait
dans ses premiers films dans les années
personnage alter ego qu’elle s’était forgé
Camille redouble, où elle retrouve le
Alors on court voir son nouveau film,
l’oublier, est aussi réalisatrice et scénariste.
Lvovsky, et on a un peu tendance à
de Bertrand Bonello. Mais Noémie
L’Apollonide, souvenirs de la maison close
Gosses de Riad Sattouf, et la tenancière
un rien intrusive dans l’intimité de son et l’impressionnante halle de brique
bâtiment moderne et coloré de sept étages,
des seconds rôles toujours brillants. Ne
première génération, sort ses petits bouts
Le vin, il se le procure chez des viticulteurs
Paris-Val de Seine. Aux côtés d’un nouveau
Dès lors, on n’a cessé de la voir dans
petites boucheries du village de Blismes.
de Beaubourg, y pose sa machine à écrire
nationale supérieure d’architecture
haut
te sor
de carrière tardif dans les années 2000.
vieille table de camping qu’il plante à côté
viande et la charcuterie, il se rend dans les
a conçu les nouveaux locaux de l’École
qu’actrice d’abord, depuis son début
Sitôt les beaux jours revenus, il sort sa
bas
je
fournisseurs dans le Morvan. Pour la
Trois fois par mois, Pascal visite ses
ue
usine d’air comprimé que Frédéric Borel
q
est une femme passionnante. En tant
C’est à partir du bâtiment d’une ancienne
bar
La poésie fait le trottoir croisé dans la rue
On le dit trop peu, mais Noémie Lvovsky
Noémie Lvovsky, École d’architecture Du vrai, mon amour cinéma avec vue vu en passant du rustique
haut
, fa ut
Théâtre
MUSIQUE
LIVRE
MUSIQUE
Où l’on saluera hors dancefloor la douce
composent Hot Chip aux côtés de beats
attention sur les petits riens qui pourtant
vocales, complexité et perfectionnisme en définitive, ne retenir que trois mots :
spectacle ouverte dans les années ayant
servir d’entrepôt. « C’est un lieu qui se
entrecôtes — nos pages agenda
Müller Machines
Maison de la Poésie, Paris 3E
4 octobre – 4 novembre
Gallery 66, Howl
3 – 28 octobre
Chronicle Books, 12 €
Kate Pocrass
sautillants bien évidemment sans fin. JT
mélancolie mélodiste des machinistes qui
In Our Heads, exige une réécoute urgente
In Our Heads Domino Records
,à
TL
le grand poème d’Allen Ginsberg, Howl.
qui sera aussi l’occasion de (re)découvrir
textes d’Heiner Müller. Nouvelle saison
qui ouvrira la saison prochaine avec trois
Side Walks, a Journal for Exploring Your City
haut
Philippe Caubère ou Denis Lavant,
Helplessness Blues
haut
Leur dernier album, toujours disponible
plaisir fou. TL
veulent dire beaucoup. Et à y prendre un
cachés autour de vous, à porter votre
bas
l’aventure : Jacques Bonnaffé, Anne Alvaro,
délice, ivresse et poésie. TL
des arrangements instrumentaux. Pour,
Pureté et harmonie des compositions
bas
de grands comédiens accompagnent
sur le contemporain. ». Depuis des années,
programmation, essentiellement articulée
ces textes que je choisis pour composer la
écrivent la poésie de notre temps. Ce sont
Aujourd’hui, des poètes du monde entier
spectacles dont elle est la partition.
que la poésie pouvait donner lieu à des
théâtre de poésie. « Il s’est inventé ici l’idée
ans par cet amoureux des mots : faire un
remarquable ». L’idée défendue depuis six
guitare sèche, une salle qui a une acoustique
Guerre, son directeur. C’est une bonne
prête bien à dire la poésie, explique Claude
suivi la Révolution française avant de
1995 dans le théâtre Molière, salle de
Stills & Nash, Paul Simon, Bob Dylan,
et intégrale à l’approche de l’automne.
votre quotidien, à observer les petits détails
Neil Young, j’en passe et des meilleurs.
création de poésie, est installée depuis
aujourd’hui scène conventionnée en vous invite à poser un regard différent sur
carnet d’exploration de sa propre ville, qui
héritiers de… (les noms fusent) : Crosby,
et éditeur Pierre Seghers, la structure,
le dernier album du band anglais, intitulé
tout l’été dans les meilleurs festivals / clubs,
Pocrass, la créatrice d’un merveilleux petit
bas
anquille
à oublier. Créée en 1983 par le poète
, tr
indépendante américaine et brillants
vertes. C’est en tout cas l’idée de Kate
de Fleet Foxes, nouveau chantre de la folk
er
haut
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de la poésie défend avec ferveur cette part
de la création littéraire que l’on a tendance
ne nous laissent aucun répit. Joué / samplé
Hot Chip : Extended Mix Les Mondrian de la musique électronique
loin pour faire de merveilleuses décou-
Réexplorer son quotidien Il n’est parfois pas nécessaire d’aller bien
à quoi ressemblent les cinq compères
Folk’n Foxes Une belle bande de bardes barbus. Voilà
Voilà presque vingt ans que la Maison
La Maison de la Poésie
à feuilleter
éc o
de l’artiste Bruno Klomfar, des architectures Klaus Kada, Hans Hollein ou Gustav Peichl champêtres. Le vendredi 21 septembre
l’occasion idéale d’engager la discussion
professeur de mathématiques, qui, à 30 ans, désire que sa copine l’accompagne dans une belle histoire d’amour magnifiée par du réalisateur film après film – mise en
se rattraper et de découvrir ce monument sa communauté de manchots empereurs questionnements existentiels du premier en scène pour mieux déconstruire le du monde touchée par la grâce des plus
blanc piqué de milliers d’aiguilles. L’œuvre
la réalisation est celle qui revient le plus.
page trente-cinq — revue entre — numéro cinq — mois de septembre & octobre deux mille douze
30 000 aiguilles furent piquées. Un travail
finit-elle par lâcher. Le geste qui fait
AS
tombée, ou plutôt, envolée au bon moment.
est en préparation. Une intuition donc,
Les galeristes la repèrent. Une exposition
s’arrêtent, discutent, s’interrogent.
chose que de la peinture. Les visiteurs
la première fois qu’elle présente autre
toiles vers le spectateur. Au salon, c’est
été là. Jadis des clous jaillissaient de ses
dans le textile, les aiguilles ont toujours
la bonneterie où la famille entière évolua
native de l’Aube, ancienne capitale de
se consacrer au piquetage. Pour cette
la peinture, son travail « officiel », pour
artistique. Une intuition, celle de quitter
est temps », symbolise son cheminement
« Quelque chose dans le vent me dit qu’il
empruntée à une chanson d’Arthur H,
Avec le recul, elle s’aperçoit que la phrase
il s’agit d’une réhabilitation de l’inutile. »
l’œuvre. « Dans la répétition du même,
de longue haleine, « de plusieurs mois », grands Pixar. BC
blockbuster familial et déployer une vision
Concert pavilion, grounds of Grafenegg Castle, architects : the nextENTERprise © Bruno Klomfar
scène langoureuse, férocité des dialogues, musiques entêtantes… TL
sur le sujet en France. JT
à 18 heures, une table ronde pourrait être
qui prennent place dans divers cadres
contemporaines signées Steven Holl,
le style visuel qui est la marque de fabrique
opus et perfectionne son art de la mise
particulier avec l’œuvre. » Entre 20 000 et
de Xavier Dolan Toujours en salle
happy feet 2 En DVD, chez Warner Home Video
Laurence Anyways
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se déroule hors du temps, dans le rapport
sa transformation. Loin des clichés,
adeptes de la danse, Miller reprend les
Mais le temps ne compte pas. Ce temps-là
Laurence Anyways, ou l’histoire d’un se rend compte qu’il est une femme et
voilà désormais en dvd, l’occasion de mésestimé. Partant d’une base légère avec
d’une fourmi. « La question du temps de
hachures délicates. Sur châssis, un tissu
présente un ensemble de photographies
des Blancs-Manteaux. L’exposition
de « jeune surdoué du cinéma » par la terre entière (et il y a de quoi), refait des siennes.
tion-somme de George Miller, a été le
Planant. Un nuage vague aux ondulations
la Basse-Autriche est à l’honneur rue
grand perdant de l’année 2011. Mais le
Chantre de la décentralisation culturelle,
pattes. Xavier Dolan, découvert à Cannes
légères capte la lumière, la fait scintiller par
en raison de mauvais chiffres sur le sol
du Salon des réalités nouvelles 2012 en 2009 et immédiatement qualifié
cinéma
Le changement en allemand exposition
américain, Happy Feet 2, le film d’anima-
dvd
À l’origine de soi Vingt-trois ans et trois films dans les
prix
Empereurs en piste Sous-vendu par les distributeurs français
Prix ENTRE
Sandrine Mathieu
Quelle architecture
Jusqu’au 24 septembre
11 rue des Blancs-Manteaux, Paris 4E
Galerie d’architecture
pour la culture ?
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Coll. Palais idéal, Emmanuel Georges
www.patperry.net
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Pat Perry
Geir Moseid, Cabinet
Jean-Michel Alberola
haut
entremetteuses — l’auto-promo des artistes ayant participé à ce numéro José Miguel Valdivieso
www.jmvaldivieso.com
José Miguel Valdivieso
entremetteuses
Les pages de ce numéro réalisées par Chevalvert
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www.chevalvert.fr
multimédia.
la création typographique et la création
Buellet, respectivement spécialisés dans
graphistes, Patrick Paleta et Stéphane
graphique et multimédia composé de deux
ChevalVert
Chevalvert est un atelier de conception
www.pierricknaud.com
du dessin ». Découvrez son univers sur :
aime à se définir comme un « laborantin
Pierrick Naud
Représenté par la Galerie Particulière (16 rue du Perche, Paris 3e), Pierrick Naud
bas
www.ulrikakestere.com
Pierrick Naud
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Ulrika Kestere
6 octobre au Frac Picardie, à Amiens.
et d’œuvres sur papier, se poursuit jusqu’au
ses néons accompagnés de dessins muraux
« Éclairage en groupe », la rétrospective de
haut
www.geirmoseid.com
Ulrika Kestere
bas
et les relations humaines. À découvrir sur :
l’aliénation urbaine, la ségrégation sociale
norvégien explore la dualité du foyer,
Avec sa série Plucked, le photographe
Geir Moseid
ou collectives.
ment ses œuvres lors d’expositions solo
Albert Benamou qui présente régulière-
par la Cais Gallery et à Paris par la galerie
Choi Xooang
bas
L’artiste coréen est représenté en Corée
haut
vagabond, rendez-vous sur :
Jean-Michel Alberola, Frac Picardie, André Morin 2012
bas
Pour découvrir le travail de cet artiste
Choi Xooang, The One, courtesy galerie Albert Benamou, Paris
bas
Pat Perry
www.facteurcheval.com
de La Poste à Paris.
de l’Art brut à Lausanne, l’autre au Musée
sont prévues cet automne, l’une au musée
pour clore l’anniversaire, deux expositions
artistes invités tout au long de l’année. Et
fête son centenaire. Au programme, divers
En 2012, le Palais idéal du facteur Cheval
du Facteur Cheval
Le Palais Idéal
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evalvert
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entremets
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entremets — une page à découper, c’est cadeau
où nous trouver — la liste des points de diffusion
La médiathèque du musée du Quai-Branly paris 7e
Galerie Claudine Papillon paris 3e Galerie Laurent Godin paris 3e Galerie Olivier Robert paris 3e Galerie Patricia Dorfmann paris 3e Galerie Emmanuel Perrotin paris 3e Galerie Polaris paris 3e Semiose galerie paris 3e Kogan gallery paris 3e Galerie Dohyang Lee paris 3e Galerie du jour – agnès b. paris 4e Galerie Nathalie Obadia paris 4e Galerie Jérôme de Noirmont paris 8e
La Maison Rouge paris 12e
La Maison européenne
de la photographie paris 4e
Le pavillon de l’Arsenal paris 4e
Le Collège des Bernardins paris 5e
Le Point éphémère paris 10e
La Maison des métallos paris 11e
Bétonsalon paris 12e
Les Ateliers de Paris paris 12e
Mains d’œuvres Saint Ouen 93
Galerie Voskel paris 11e Galerie Air de Paris paris 12e La Maison Revue Noire paris 14e Galerie Camera Obscura paris 14e
Finlandais paris 5e
Néerlandais paris 7e
La Maison de
l’Amérique latine paris 7e
Le cinéma d’art et essai Méliès Montreuil 93 Le Forum des images paris 1er
Fondation YSL / Pierre Berger paris 16e
Fondation Cartier-Bresson paris 14e
Fondation Ricard paris 8e
Fondation Calouste Gulbenkian paris 7e
Fondation EDF paris 7e
La Cinémathèque française paris 12e
Cinémas
pour l’art contemporain paris 14e
Fondation Cartier
Galerie Jeune Création paris 18e
Galerie Wallworks paris 10e
Suédois paris 3e
Fondations
Galerie VU paris 9e
Suisse paris 3e
centres culturels
d’Art moderne paris 16e
Galerie Bertrand Grimont paris 3e
Le BAL paris 18e
LISAA paris 6e
IESA paris 1er
La Fémis paris 18e
des Beaux-Arts paris 6e
L’école et la galerie
Écoles
OFR librairie paris 3e
Le Merle moqueur au 104 paris 19e
Le Merle moqueur paris 20e
Marguerite-Audoux paris 3e
La bibliothèque
La librairie du musée
Librairies et médiathèques
Les Instants Chavirés Montreuil 93
Petit Bain paris 12e
Le Nouveau Casino paris 11e
Le Café Caché du 104 paris 19e
Le Café de la danse paris 11e
L’Atelier du Plateau paris 19e
La Bellevilloise paris 20e
Le Majestic paris 16e
Le Bel-Ami paris 6e
Le 7th paris 18e
Hôtel d’amour paris 9e
Le Lotti paris 1er
Le Meurice paris 1er
La Maroquinerie paris 20e
Galerie Anne Barrault paris 3e
La Gaîté Lyrique paris 3e
Da Rosa paris 6e
Le Murat paris 16e Bogato paris 14e
Salles de spectacle La Flèche d’or paris 20e
Galerie Dominique Fiat paris 3e
Le MAC-VAL Vitry sur Seine 94
Le Grand Véfour paris 1er
Le bar du Marché Montreuil 93
Galerie Alain Gutharc paris 3e
Galerie Odile Ouizeman paris 3e
Le musée Carnavalet paris 3e
Le Théâtre de la Cité paris 14e
Le café de Flore paris 6e
Lieux d’exposition
Galerie LJ paris 3e
Le musée Gustave-Moreau paris 9e
Le Théâtre du Châtelet paris 1er
et restaurants
Hôtels, brasseries
La Machine du Moulin-Rouge paris 18e
Galerie Daniel Templon paris 3e
Le musée Zadkine paris 6e
Le Théâtre de la Ville paris 4e
Le Lucernaire paris 6e
Théâtres
Galerie Tsumori Chisato paris 3e
Galerie Gabriel & Gabriel paris 3e
Le Jeu de paume paris 8e
Galeries Galerie Yvon Lambert paris 3e
Le Palais de Tokyo paris 16e
Musées
Liste des points de diffusion à Paris et petite couronne
où nous trouver
page dix — revue entre — numéro cinq — mois de septembre & octobre deux mille douze