Guide pratique pour les architectes et professionnels de la construction
À propos de Reynaers Aluminium
« Notre ambition est d’augmenter la valeur des bâtiments et d’améliorer l’environnement de vie et de travail des populations partout dans le monde. »
Reynaers Aluminium – une division de Reynaers Group – se veut un spécialiste de premier plan en matière de développement, distribution et vente de solutions architecturales novatrices et durables à base d’aluminium. Son offre consiste en un vaste éventail de châssis de portes et fenêtres, de murs-rideaux, de systèmes coulissants et de vérandas. Outre cet assortiment standard diversifié, Reynaers développe des solutions sur mesure, en fonction des souhaits ou des exigences spécifiques du client ou du projet.
Fondée en 1965, Reynaers Group emploie aujourd’hui plus de 2 800 personnes dans plus de 40 pays et exporte ses produits dans plus de 70 pays sur les cinq continents.
Son chiffre d’affaires s’élevait à 638 millions d’euros en 2021.
L’entreprise doit également son succès à l’étroite collaboration avec 5 000 fabricants, architectes et développeurs de projets partenaires dans le monde entier. Une collaboration unique dont s’inspire également notre slogan : Together for better.
Notre siège, le Reynaers Campus, est un lieu de partage de savoir et d’expérience avec des architectes, des fabricants, des entrepreneurs et d’autres partenaires du secteur de la construction. C’est également ici que nous leur faisons découvrir de nouvelles technologies. Le Reynars Campus abrite un Technology, Training & Automation Centre, mais aussi un Experience Centre où chacun peut explorer les bâtiments de demain dans notre espace de réalité virtuelle Avalon.
WiCO : Window of Circular Opportunity
Diverses études montrent que, de toutes les industries, la construction est l’une de celle qui exerce l’impact le plus important sur l’environnement et le climat de notre planète. Cet impact élevé s’accompagne d’une certaine responsabilité – ou, à nos yeux, d’une opportunité. L’industrie du bâtiment est le secteur idéal pour prêter une attention particulière aux méthodes et aux produits bénéfiques pour l’environnement. Le concept de circularité occupe une place centrale dans ce contexte.
La circularité, tant au niveau des activités que des produits, est aujourd’hui omniprésente dans la littérature spécialisée, les salons professionnels et les séminaires. Tout le monde en a entendu parler et d’aucuns se sont déjà fait une opinion claire sur le sujet. Il reste néanmoins encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’atteindre l’utilisation à grande échelle de produits circulaires dans les projets de construction. Si la définition du terme « circularité » fait elle-même partie du débat actuel, chacun admet désormais que sa portée va au-delà du simple recyclage.
Depuis des décennies, Reynaers Aluminium place l’innovation et la durabilité au cœur de sa mission et de ses valeurs, et la circularité en fait partie. Nous informons nos partenaires et nos consommateurs de la manière dont nous développons des produits durables de haute qualité jour après jour.
Le présent guide s’inscrit dans le cadre du projet de recherche « Window of Circular Opportunity », en abrégé WiCO. WiCO est axé sur la mise à disposition de directives et de solutions de menuiserie apportant une valeur ajoutée aux bâtiments circulaires. Il s’agit d’un projet ambitieux né d’une collaboration avec le VITO (Vlaams Instelling voor Technologisch Onderzoek) et la VUB (Vrije Universiteit Brussel), avec le soutien de Vlaanderen Circulair, le pôle en faveur de l’économie circulaire en Flandre. Les prémices de WiCO ont vu le jour en 2019, lors de la signature par Reynaers Aluminium du Green Deal sur la construction circulaire.
L’objectif de ce guide est de fournir aux architectes, aux menuisiers et aux maîtres d’ouvrage des conseils pratiques sur la manière d’utiliser nos produits pour les projets de construction circulaire.
Vision de la circularité au sein de notre secteur
Reynaers Aluminium entend se présenter comme une entreprise qui embrasse la circularité sous toutes ses facettes, et dans tous ses départements. Nous contribuons à la durabilité du bâtiment en proposant des solutions efficaces qui répondent aux attentes et garantissent la qualité de vie des utilisateurs d’aujourd’hui et de demain. Tout au long du cycle de vie de nos produits, naturellement. L’attention portée à la circularité est l’une des nombreuses façons dont nous ajoutons de la valeur aux projets de construction.
Les différents aspects de la circularité sont largement commentés dans la littérature. Aussi, dans le présent guide, nous aimerions nous intéresser à ce qu’ils peuvent signifier pour nos produits en aluminium. Selon nous, le plus grand potentiel de nos produits réside dans la conservation de leur valeur, plus particulièrement pour les raisons suivantes :
• Longue durée de vie – l’aluminium est un matériau durable et de qualité, en raison notamment d’un traitement de surface durable
• Adaptabilité – tout composant en aluminium peut être facilement remplacé
• Démontabilité – les composants des systèmes en aluminium sont faciles à démonter en vue de la réutilisation ou du recyclage
• Recyclage – l’aluminium est recyclable à l’infini, sans décyclage
Dans ce guide, nous avons décidé de répartir nos observations selon plusieurs niveaux, à savoir le niveau du matériau, le niveau du projet et le niveau du produit. Pour chacun d’entre eux, nous discutons des possibilités circulaires identifiées, ou de l’amélioration des pratiques existantes. Nous commencerons donc par la base : le matériau.
La circularité au niveau du matériau
Soucieux de minimiser notre impact environnemental dans tous les aspects du processus de production, nous devons adopter une logique aussi large et pertinente que possible. Pour illustrer cette approche nuancée, intéressons-nous de plus près à notre matériau le plus couramment utilisé l’aluminium. Qu’est-ce qui le rend si intéressant à utiliser dans les produits circulaires ?
• Qualité – l’aluminium allie longévité, légèreté et résistance pour un minimum d’entretien
• Taux de recyclage élevé – plus de 90 % de l’aluminium en provenance des bâtiments est recyclé (source : European Aluminium, Circular Aluminium Action Plan 2020)
• Excellente conservation de la valeur – l’aluminium conserve une valeur intrinsèque élevée tout au long de la durée de vie de l’élément
• Impact environnemental limité de l’aluminium recyclé – la consommation d’énergie dans la production d’aluminium recyclé est réduite d’un facteur 20 par rapport à celle requise pour la production d’aluminium primaire standard
Ce dernier point est peut-être moins évident, et mérite quelques explications supplémentaires.
Aluminium recyclé versus aluminium bas carbone
À l’échelle mondiale de la construction, 36 % (moyenne du marché européen 2019) de la production concerne de l’aluminium recyclé (source : International Aluminium Institute – année de référence 2019). Le marché peut miser au maximum sur les matériaux recyclés en garantissant la pureté de la mitraille, entre autres. L’offre en matériaux recyclés demeure cependant insuffisante pour répondre à la demande du marché.
Dans le segment de la menuiserie en aluminium, la fabrication à base de matériaux recyclés est devenue la norme et de nombreux fournisseurs de systèmes sont confrontés à la surenchère pour l’aluminium recyclé. Au travers de notre politique d’achat, notre ambition est de trouver le bon équilibre entre les matériaux recyclés (notre « fair share ») et l’aluminium primaire bas carbone. L’aluminium bas carbone est un matériau primaire dont la production repose sur l’utilisation des énergies renouvelables (principalement des centrales hydroélectriques).
Nous examinons l’offre en aluminium recyclé sur le marché avant d’acheter notre matériau de manière responsable.
Comment réduire notre empreinte CO2 en tant qu’entreprise ? En maintenant le bon équilibre entre l’aluminium recyclé et l’aluminium bas carbone, comme illustré dans le graphique ci-dessous.
Nous devons insister ici sur l’importance d’une logique solide. Prévoir des pourcentages élevés de matériaux recyclés dans certains produits n’aura aucune incidence sur la quantité totale du contenu recyclé dans la chaîne, précisément en raison de sa disponibilité limitée. Aussi, chercher à utiliser une quantité maximale d’aluminium recyclé pour un projet en particulier ne fera qu’en augmenter le prix, sans aucun impact à l’échelle globale du secteur.
Il est vrai cependant que nos solutions ne se composent pas uniquement d’aluminium. Un système standard comportera également les composants suivants :
Composition d’un système de fenêtre standard
Fenêtre (par m2) Fenêtre
thermique
et autres
Tableau 1.1 – Source : EPD MasterLine 8 et ConceptPatio 130
Comme vous pouvez le constater, après l’aluminium, le verre représente la part la plus importante. Cependant, en notre qualité d’entreprise de transformation de l’aluminium, nous n’avons aucune prise sur la circularité du vitrage dans nos systèmes. Pour le reste, la part moyenne des autres composants est pratiquement négligeable par rapport à l’aluminium. C’est pourquoi nous ne nous attardons pas sur le verre et les autres composants de manière trop approfondie dans ce guide WiCO. Retenez simplement que lorsque nos systèmes renferment une proportion importante de ces matériaux, nous optons délibérément pour l’usage intensif de matériaux recyclés.
La circularité va au-delà du recyclage. Dans ce guide, nous voulons montrer qu’il existe d’autres scénarios possibles, en soulignant à la fois les avantages et les obstacles à la transformation circulaire. Nous allons discuter de la circularité au niveau du bâtiment et du produit à l’aide de quelques exemples pratiques. Nous nous pencherons ensuite sur l’avenir que nous envisageons pour la circularité dans le secteur de la construction.
La circularité au niveau du matériau
Les principaux matériaux en menuiserie sont l’aluminium et le verre. L’aluminium présente l’avantage d’avoir un taux de recyclage élevé en fin de vie. C’est la raison pour laquelle Reynaers
Aluminium veille à acheter une « fair share » ou « quantité raisonnable » d’aluminium recyclé. Le contenu recyclé ou recycled content réduit considérablement l’impact environnemental du matériau, mais sa disponibilité est limitée. Cependant, la grande longévité de l’aluminium signifie qu’il faut beaucoup de temps pour que
le matériau utilisé dans la construction revienne en début de cycle. Il n’est donc pas forcément judicieux de viser une quantité maximale d’aluminium recyclé dans un seul et même projet. Afin de limiter quand même l’impact sur l’environnement, nous achetons aussi de l’aluminium bas carbone, dont la production repose sur les énergies renouvelables. Nous mettons ainsi en œuvre un matériau dont le taux de carbone incorporé ou embodied carbon reste bien inférieur à la moyenne européenne.
La circularité au niveau du bâtiment
Construction circulaire et construction durable peuvent aller de pair – un concept n’exclut pas l’autre. Divers certificats reconnus au niveau international sont aujourd’hui délivrés pour attester de la durabilité d’un bâtiment, tels que les célèbres labels BREEAM ou LEED. Les labels de valeur, qui indiquent quels aspects circulaires ont été respectés dans le cadre de la construction durable, sont quant à eux beaucoup moins fréquents. C’est pourquoi il est utile d’examiner à un niveau micro – donc par projet – comment la circularité est appliquée en pratique et quels en sont les avantages.
Nous allons maintenant commenter les différents aspects de la circularité au niveau du bâtiment à l’aide de plusieurs exemples
de projets intéressants. Nous expliquons en détail certains concepts clés et discutons des possibilités circulaires pour chaque projet, avant de montrer pourquoi Reynaers Aluminium est un partenaire idéal pour la construction durable.
La circularité renvoie au prolongement de la durée de vie, à la réutilisation et au recyclage des éléments de construction, afin de maintenir le cycle des matériaux complètement fermé. Le nombre de projets dans lesquels le principe de circularité a été intégré dès la conception et respecté jusqu’à la réception est encore assez limité. Nous avons sélectionné trois projets belges pour lesquels la circularité a été à la base de l’obtention d’un résultat durable.
• ’t Centrum – le premier immeuble de bureaux circulaire de Flandre (Westerlo)
• Victoria Regina – rénovation multifonctionnelle d’un immeuble de grande hauteur (Bruxelles)
• Circular Retrofit Lab – un ensemble de logements d’étudiants transformé en Living Lab pour la VUB (Bruxelles)
La normalisation, la modularité et la compatibilité permettent de combiner et de réutiliser à l’infini les éléments de construction. Grâce aux formes et dimensions standardisées des composants, il est toujours possible de trouver rapidement des pièces (de rechange), tandis que les réparations s’en trouvent facilitées.
Cas pratique : ‘t Centrum
‘t Centrum est un immeuble de bureaux durable érigé à Westerlo à la demande de Kamp C, le centre provincial pour le développement durable et l'innovation.
Conçu par West Architectuur, le bâtiment est totalement démontable et pourrait même être remonté à un autre endroit le cas échéant. Pour la réalisation de l’enveloppe, le choix s’est porté sur des systèmes
ConceptWall 50 de Reynaers Aluminium –une solution de façade aussi facile à poser qu’à démonter. Le projet idéal pour découvrir le monde des appels d’offres circulaires et des techniques de construction à l’avenant.
Une caractéristique unique à ce projet est qu’il a débuté par une procédure d’appel d’offres circulaire, dans laquelle les critères de performance étaient formulés sur la base d’un budget de construction fixe.Les parties intéressées pouvaient soumettre leur proposition et démontrer la nature circulaire de leur projet sur la base de calculs de performance. Après un processus d’évaluation intensif, le choix s’est porté sur le consortium réunissant l’entrepreneur Beneens et le bureau d’architectes West Architectuur.
Points d’attention lors de ce projet
• Préparer un marché circulaire jusque dans les moindres détails
• Garantir la démontabilité des éléments
• Proposer un dimensionnement standard
La démontabilité comme atout
S’il y a bien une exigence de performance sur laquelle Kamp C a insisté, c’est celle du caractère démontable du bâtiment. La conception de ‘t Centrum permet en effet un démontage complet du bâtiment pour le remonter ailleurs, en pleine conformité avec les règles de la construction circulaire. Une radier en CLT, aux dimensions fixes de cinq mètres sur cinq, forme la base de la conception.
Pour garantir un peu plus la démontabilité du bâtiment, les architectes ont choisi d’utiliser le système de façade CW 50 de Reynaers Aluminium. Cette solution consiste en des raccordements secs (montage à l’aide de vis et étanchéité en EPDM), qui peuvent être démontés et réutilisés à loisir. ConceptWall 50 permet en outre de changer les éléments de remplissage en fonction de l’utilisation du bâtiment : remplacer le vitrage, le panneau ou l’ouvrant peut se faire sans le moindre problème.
Compatibilité
Les éléments de construction compatibles sont des matériaux qui peuvent être échangés et combinés à nouveau.
Façade-as-a-service
Il était stipulé dans l’appel d’offres qu’au moins 50 % du bâtiment devait être proposé selon le concept « as-a-service ». Toutefois, appliquer un tel concept à une façade pendant plus de 20 ans réclame des coûts de maintenance, entre autres. Notre traitement de surface de qualité, associé à une maintenance périodique, permet de relever le défi. Les excellentes valeurs thermiques de nos systèmes de façade couvrent par ailleurs les coûts énergétiques de ce service – un attribut décisif pour la nature circulaire du projet.
Démontabilité
La démontabilité d’un bâtiment indique dans quelle mesure ses composants peuvent être démontés sans perte de valeur. La circularité au niveau du
Critères circulaires dans les textes des cahiers des charges
Vous l’aurez compris : la procédure d’appel d’offres du projet ‘t Centrum est sortie de l’ordinaire. Le projet est source d’une grande inspiration, en matière de menuiserie également. Vous trouverez ci-dessous un aperçu des critères que le concepteur pourrait reprendre dans de futurs cahiers de charges :
Performances thermiques
Pour rendre un bâtiment « future-proof » au possible, nous pouvons viser des performances thermiques 10 % supérieures aux exigences PEB actuelles. Isoler correctement vous aide à réduire considérablement votre consommation d’énergie, ce qui est bon pour la planète et pour votre portefeuille.
Performances acoustiques
Les nuisances sonores actuelles et futures ne sont jamais à exclure. Aussi, afin de préserver la valeur du bâtiment, les architectes peuvent déterminer les performances acoustiques des composants de l’enveloppe dès les premières esquisses, en tenant compte des éventuels changements de fonction futurs
• Fenêtres : Rw + Ctr = 42 dB
• Fenêtres coulissantes : Rw + Ctr = 40 dB
• Portes : Rw + Ctr = 38 dB
En l’absence d’un cadre juridique concluant pour la propriété d’une façade en location, le financement de la façade de 't Centrum posait question. Et quelle est par ailleurs la valeur de cette façade une fois dissociée du bâtiment ?
L’ajuster aux dimensions d’un autre bâtiment n’aura en effet rien d’évident.
« Il s’agit ici à nos yeux d’un projet pilote.
Pour rendre le concept du ‘façade-as-aservice’ évolutif, les autorités devront modifier le cadre juridique. »
– Joeri Beenens
(CEO Beneens Bouw en Interieur)
Solution utilisée : Reynaers Aluminium ConceptWall 50 - Alu on Wood
Avec des exigences aussi élevées, le raccordement au bâtiment mérite aussi la plus grande attention. La largeur des joints doit rester limitée, tandis que les joints euxmêmes doivent avoir une masse suffisante. Il peut s’avérer avantageux ici de travailler avec un précadre (voir raccordement au bâtiment démontable, page 25). Flexibilité de la menuiserie
La flexibilité des profilés en aluminium autorise de multiples interventions circulaires. La menuiserie étant adaptable, il est facile de remplacer les éléments de remplissage, ouvrants et fixes, ou d’augmenter encore la valeur d’isolation du projet.
Le bâtiment comme dépôt de matériaux
Optez pour une menuiserie réutilisable, démontable et recyclable. Le choix de la normalisation au niveau du dimensionnement pourra également constituer une plus-value.
Un plan de démontage
La rapidité et l’efficacité du démontage sont elles aussi extrêmement importantes pour permettre la réutilisation et la démolition sélective. Plus loin dans ce document, nous parlons de « l’indice de démontabilité », un concept grâce auquel nous mesurons la facilité de démontage.
Le passeport du matériau ou du produit
Un passeport pour les matériaux ou les composants, afin de faciliter l’entretien et l’urban mining. Le secteur de la construction est encore à la recherche d’une solution globale à cet égard. Nous développerons notre vision plus loin dans ce guide (page 32).
La déclaration environnementale de produit (EPD – Environmental Product Declaration) L’EPD indique l’impact environnemental d’un produit de manière transparente, objective et vérifiée en externe. L’EPD est basée sur l’analyse du cycle de vie (ACV), qui évalue l’impact environnemental d’un produit depuis l’extraction des matériaux jusqu’au produit fini, l’installation, l’utilisation et enfin la fin de vie. L’EPD est une déclaration volontaire ; elle ne porte pas de jugement sur la qualité d’un produit, ni sur sa supériorité environnementale par rapport à d’autres alternatives.
Fiches de données de circularité des produits (Product Circularity Data Sheet ou PCDS) Ces fiches fournissent aux consommateurs et aux professionnels du secteur de la construction un aperçu fiable et normalisé au niveau international des aspects de circularité d’un matériau ou d’un produit déterminé. Elles couvrent les éléments suivants composition, entretien/maintenance, démontage et réutilisation. Reynaers Aluminium utilise les données PCDS pour aider ses clients et partenaires à poser des choix responsables.
Plus d’informations sur reynaers.be/circulariteit-bestekteksten
Cas pratique : Victoria Regina
Avec ses 24 étages et sa vue sur le Jardin botanique de Bruxelles, la tour Victoria Regina fait partie intégrante du paysage urbain. Inauguré en 1974, le bâtiment nécessitait une profonde rénovation. Le bureau d’architecture 51N4E, en charge du projet, s’est tourné vers nous en quête d’une solution appropriée.
Points d’attention lors de ce projet
• Une réutilisation raisonnée des matériaux
• Un bâtiment multifonctionnel paré pour l’avenir
Dès leurs premiers coups de crayon, les architectes ont décidé de respecter le principe voulant que « The most sustainable building is the one that is not demolished. » Rénover plutôt que démolir, donc. La structure verticale en béton d’origine a été conservée, tandis que le bâtiment a acquis un caractère multifonctionnel, grâce à une transformation du modèle d’origine. Il abrite désormais sous un même toit un hôtel, des espaces de bureaux modernes et un centre de coworking tendance. Le changement se voulait efficace dès la conception.
Construire pour le changement
Un bâtiment « orienté changement » contient des espaces de qualité à la fois accessibles et polyvalents. Grâce à un tel aménagement, le bâtiment ne tombe jamais en désuétude et ne nécessite pas de rénovations coûteuses. La durée de vie de l’immeuble et de ses composants est ainsi prolongée.
Dans la construction circulaire, un équilibre doit toujours être recherché entre les intérêts et les attentes des différentes parties impliquées : le travail en équipe selon les principes de la construction circulaire apporte une réelle valeur ajoutée, car il permet d’atteindre cet équilibre entre les coûts, les délais de réalisation et les possibilités. En consultation avec notre équipe de projet, l’équipe en charge de la rénovation de la tour Victoria Regina a finalement opté pour une solution Reynaers Aluminium adaptée, alliant une consommation minimale en ressources et des matériaux à l’épreuve du temps.
D’autres solutions existaient bien sûr, et au cours du projet, un certain nombre d’autres idées circulaires ont été étudiées, pour finalement ne pas être retenues pour diverses raisons.
Une façade à cassettes, par exemple, aurait permis de remplacer les éléments fixes de la façade par de nouveaux systèmes d’ouverture.
L’immeuble aurait alors pu accueillir des logements privés, grâce à cette liberté ajoutée.
L’équipe en charge du projet ne jugeait cependant pas cette solution idéale, étant donné le coût plus élevé des matériaux par rapport à une façade à ossature ne comportant que des parties fixes.
Raison pour laquelle 51N4E a ensuite proposé de conserver les panneaux de l’ancienne façade. Ici aussi cependant, un examen plus approfondi de cette solution a montré que le processus (décaper les panneaux avant de les repeindre) n’était pas assez respectueux de l’environnement. Les entreprises spécialisées capables d’entreprendre des travaux d’une telle ampleur sont par ailleurs peu nombreuses.
Un autre défi qui s’est présenté dès la phase de conception était la faible hauteur de plafond. Dans cette optique, il conviendrait que les architectes et concepteurs revoient les normes en matière de hauteur de plafond pour combiner nos techniques d’avenir à un apport de lumière optimal. Une rénovation durable est en effet plus facile à envisager dans un bâtiment présentant une hauteur de plafond confortable. L’immeuble ainsi rénové combinera alors trois qualités durabilité, habitabilité et clarté.
Solution utilisée : Système de façade modulaire Reynaers Aluminium (solution de projet).
Image 2.5 : coupe horizontale de la façade du projet Victoria ReginaCas pratique : Circular Retrofit Lab (Campus de la VUB)
Dans le cadre du projet BAMB (Buildings as Material Banks), un ensemble de logements d’étudiants de la VUB a été transformé en un Living Lab, soit un laboratoire témoin des techniques de construction circulaire. Les éléments interchangeables de l’enveloppe des bâtiments, composée des systèmes de façade Reynaers Aluminium ConceptWall 50, répondent parfaitement aux besoins des utilisateurs.
Points d’attention lors de ce projet
• Construire pour le changement
• Favoriser l’interchangeabilité
Selon le concept du Retrofit Lab, l’espace du bâtiment change de fonction après une période de six mois, afin de démontrer tous les bénéfices de la construction circulaire. Salle de séminaire, espace de bureaux ou studio pour les visiteurs de la VUB : les possibilités sont nombreuses. L’adaptabilité de la structure du bâtiment est ici cruciale. Les éléments de façade interchangeables ConceptWall 50 permettent une rénovation facile, esthétique et fonctionnelle en phase d’utilisation.
L’enveloppe du bâtiment acquiert alors un caractère modulable permanent, grâce auquel il devient possible d’échanger des
éléments fixes contre des éléments ouvrants. L’enveloppe non transparente de la façade latérale peut être partiellement ou totalement démontée. Les éléments avec panneaux opaques, vitrages fixes et fenêtres ouvrantes ont été montés et parachevés comme un ensemble facile à manipuler. Les mêmes ouvertures ont été utilisées partout, de sorte que les éléments peuvent être interchangés à tout moment. Il est donc possible de réorganiser à loisir l’emplacement des portes, des fenêtres et des éléments fixes. Solution utilisée : Reynaers Aluminium
ConceptWall 50 - Alu on Wood
Praticabilité
Les composants utilisés sont faciles à manipuler et à déplacer. Ils facilitent les modifications du bâtiment et augmentent la faisabilité des opérations de récupération et de transport en fin de vie. Sur le plan financier, il devient alors plus avantageux de les réutiliser – par rapport à un remplacement coûteux.
La circularité peut être poursuivie de différentes manières dans les projets, à savoir en se concentrant sur la démontabilité, la réutilisation des matériaux, la normalisation, une conception à l’épreuve du changement… Toute la complexité de la notion de circularité découle de cette multitude de solutions, et c’est la raison pour laquelle il sera toujours judicieux de former une équipe de projet. La recherche de solutions circulaires n’en sera que plus intéressante. D’autres défis attendent encore notre secteur, notamment en ce qui concerne l’optimisation des possibilités de réutilisation des matériaux.
Reprenons l’exemple de la tour Victoria Regina : quand l’idée de réutiliser les panneaux de façade
a été soulevée, nous avons constaté qu’il n’était pas possible de trouver un partenaire capable d’entreprendre un travail de réfection durable à cette échelle. Concernant la réutilisation de menuiseries en aluminium, il est important que les performances thermiques des profilés répondent aux attentes actuelles. Le concept du « façade-as-a-service » se heurte aussi souvent à des limites quant à son financement.
Quoi qu’il en soit, les exemples susmentionnés montrent qu’il est possible de construire de manière orientée vers le changement – déjà avec les systèmes de menuiserie actuels.
Image 2.8 : © VUB Architectural Engineering. Photos Simone Valerio, Kaderstudio Image 2.9 : coupes diverses de la façade du Circular Retrofit Lab © VUB Architectural Engineering. Photos Simone Valerio, Kaderstudio ConclusionsLa circularité au niveau du produit
Comme nous l’avons évoqué plus haut, le secteur de l’aluminium doit s’efforcer de limiter son impact sur l’environnement, et ce, à plusieurs niveaux. Chaque bâtiment, et par conséquent chaque produit de construction, doit afficher une empreinte écologique aussi faible que possible, en tenant compte du fait macroscopique de la disponibilité. En tant que créateur de systèmes, nous (Reynaers Aluminium et ses fournisseurs) avons avons une incidence considérable sur les produits que nous concevons nous-mêmes. Nous pouvons aussi orienter dans une certaine mesure les processus de production de nos fournisseurs et de nos clients.
L’aluminium, un métal durable
Le choix du matériau est une première étape importante. En tant que composant principal de nos produits, l’aluminium affiche le plus grand potentiel de réduction de notre impact environnemental. C’est un matériau qui se prête idéalement au recyclage, par exemple. Rappelons aussi les principes de notre politique d’approvisionnement, qui s’oriente sur des achats équitables et durables en aluminium recyclé et bas carbone. À cet égard, il est important de savoir que la production d’aluminium recyclé n’utilise que 5 % de l’énergie nécessaire à la production d’aluminium primaire.
Utilisation optimale du matériau Un deuxième aspect important concerne l’optimisation de l’emploi du matériau et le choix de composants durables lors du développement de nos systèmes. Dans le contexte de la circularité, nous pensons ici au caractère remplaçable des composants sensibles à l’usure et aux moyens d’adapter le choix du matériau à la fonction du système, entre autres.
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Isolation élevée, faible consommation Un troisième pilier important est l’optimisation des performances thermiques de nos systèmes, grâce à laquelle nous pouvons réduire la consommation d’énergie dans les bâtiments. Nous recherchons et développons des solutions sur des sujets tels que la ventilation et la conception thermique pour que nos systèmes soient prêts à répondre aux exigences et réglementations de demain.
Nous regardons au-delà de notre propre produit Quatrièmement, nous réfléchissons aussi à la relation entre nos produits et le bâtiment dans lequel ils sont placés. Les éléments de construction forment en effet généralement un tout. Fort de ce constat, Reynaers Aluminium doit regarder au-delà des limites de son propre produit. C’est pourquoi nous présentons aussi dans ce guide un concept de nouveau raccordement au bâtiment qui répond aux besoins de nos partenaires et du consommateur (voir ci-dessous).
Placer la barre plus haut Enfin, nous voulons placer la barre plus haut en nous concentrant encore plus sur les aspects circulaires dans le secteur de la construction, et plus particulièrement sur le plan de la menuiserie. Nous sommes pour cela partis du scan de circularité réalisé par le VITO dans le cadre du projet WiCO.
Scan de circularité de produits Reynaers Aluminium
Au début du projet WiCO, l’institut de recherche indépendant VITO a passé sous la loupe un certain nombre de produits Reynaers Aluminium. Le scan de circularité est une évaluation qualitative de la circularité à différents niveaux d’échelle, à l’échelon du matériau, du sous-élément et de l’élément. Les étapes de production et d’assemblage, les propriétés des matériaux et des éléments ainsi que les différents raccordements sont cartographiés pour fournir une base à cette évaluation.
L’évaluation s’est intéressée à notre série MasterLine 8 (portes et fenêtres), à notre murrideau ConceptWall 50 et à notre système coulissant MasterPatio. Elle a permis de retirer les constats suivants.
• Taux de recyclage élevé – plus de 90 % de tout l’aluminium utilisé est recyclé (source : European Aluminium, Circular Aluminium Action Plan 2020)
• Remplacement aisé du vitrage – à l’aide de parcloses ou de cadres de serrage
• Modularité et interchangeabilité des composants – surtout pour les murs-rideaux
• Longue durée de vie des composants – jusqu’à 60 ans pour la menuiserie en aluminium (source : Michael Stacey, 20141) et également pour une habitation moyenne en Flandre (Vlaanderen Circulair).
Nos produits actuels comportent donc déjà plusieurs aspects circulaires en leur état actuel.
faibles de l’aluminium en termes de circularité
• Réutilisation limitée – réintroduire des profilés usagés dans le cycle en tant que composants de nouvelles fenêtres est particulièrement difficile. Cela demande des opérations et de la logistique supplémentaires, sans oublier les contraintes liées aux dimensions. Décaper les profilés démontés est par ailleurs une tâche aussi longue que polluante
• Séparation des matériaux – les assemblages angulaires pressés et collés ne peuvent pas être traités sélectivement pour le recyclage
• Séparation des éléments – il est difficile de démonter la totalité des fenêtres sans les endommager
Image 3.2 mur-rideau ConceptWall 50 Image 3.1 : fenêtres/portes MasterLine 8 Image 3.3 : fenêtre coulissante MasterPatio D’après l’étude Aluminium and Durability - Towards Sustainable Cities, Michael Stacey, Cwningen Press, novembre 2014.Comment mesurer le potentiel de la circularité ?
En tant que fournisseur de systèmes, nous continuerons à miser sur nos atouts tout en cherchant à remédier autant que possible à nos points faibles. À court terme, nous aimerions surtout améliorer le caractère démontable de la menuiserie. Renforcer la démontabilité des composants, tels que les assemblages angulaires, nécessite un long travail de recherche auquel se consacre notre département R&D. S’il n’est pas vraiment bon pour l’environnement de décaper et de repeindre des profilés individuels, rafraîchir des éléments installés est en soi possible (voir ci-dessous).
Le « Re-use Potential Diagram » (aussi appelé « modèle Butterfly ») nous permet d’analyser le potentiel circulaire de nos produits. Afin de minimiser le flux de déchets en fin de vie, nous appliquons un système de cascade dans lequel la refabrication et la remise à neuf priment sur le recyclage. De cette manière, le scan de circularité permet d'identifier les possibilités qui existent pour nos systèmes, ainsi que notre marge d’amélioration.
Conception circulaire via des systèmes existants adaptables
Reynaers Aluminium applique déjà de nombreuses techniques circulaires à sa gamme de produits actuelle. Nous garantissons ainsi à nos clients et partenaires la longévité et le caractère écologiquement responsable de nos systèmes. Dans les paragraphes suivants, nous allons présenter comment la circularité est intégrée dans le design de nos fenêtres, portes, fenêtres coulissantes et façades actuelles.
Fenêtres, portes et fenêtres coulissantes
La menuiserie en aluminium possède de manière intrinsèque plusieurs propriétés intéressantes qui rendent l’adaptabilité possible. Dans le cas des produits résidentiels – les fenêtres, les portes et les fenêtres coulissantes –, nous pouvons très facilement remplacer des composants tels que le verre, les joints, les serrures et les charnières par de nouvelles pièces. Le fabricant peut alors ajuster les performances du système en fonction des attentes de l’utilisateur (par exemple en augmentant le niveau d’isolation) sans avoir à remplacer tous les composants. Une autre solution serait de transformer un châssis fixe en fenêtre ouvrante. L’opération est en fait déjà réalisable, mais demande encore trop d’efforts aujourd’hui pour faire partie des possibilités standard.
Remplacer le verre Une fois le joint retiré, il est possible de déclipser la parclose pour installer facilement un vitrage de meilleure qualité. Il suffira alors de prévoir une nouvelle parclose et de tirer un nouveau joint, tous deux adaptés à l’épaisseur du nouveau vitrage.
Ajouter un élément ouvrant
Adapter les types d’ouverture figure aussi parmi les possibilités. Par exemple transformer un châssis fixe en fenêtre ouvrante, via le retrait du vitrage et quelques autres modifications.
Améliorer l’isolation thermique
L’isolation thermique de nos systèmes actuels peut être améliorée par la pose de joints supplémentaires et de meilleure qualité. Bien entendu, il est nécessaire de retirer le vitrage pour accéder au joint installé sous ce dernier. On profitera donc généralement de l’opération pour poser un verre plus performant également.
Remplacer les charnières et la quincaillerie Mortaise universelle : les charnières et la quincaillerie sont enfoncées ou emprisonnées dans des mortaises de dimensions standard, et peuvent donc être remplacées. Étant donné leurs dimensions standard, les mortaises peuvent aussi recevoir des pièces d’autres fabricants, ce qui multiplie encore les possibilités.
Image 3.4 : Re-use Potential Diagram, ©EPEA BVFaçades
Les systèmes de murs-rideaux et de façades à éléments Reynaers Aluminium renferment encore plus de qualités circulaires que notre offre en systèmes résidentiels. Parcourons ensemble quelques-unes de leurs caractéristiques durables.
Murs-rideaux
Remplacer le vitrage
Dans les systèmes de murs-rideaux
ConceptWall 50 et ConceptWall 60 par exemple, tant l’ancrage que le montage du système se font à l’aide d’assemblages à vis réversibles. Le vitrage est emprisonné dans le montant de serrage, qui est ensuite parachevé via un profilé de recouvrement durable et esthétique. L’ensemble du système est par ailleurs entièrement démontable, ce qui facilite le recyclage ou le remplacement.
Ajouter un ouvrant Un démontage simple permet aux installateurs de remplacer rapidement le vitrage ou de changer le profilé de recouvremen lors de projets de rénovation. Il est aussi possible d’ajouter de nouveaux éléments ouvrants (vers l’intérieur ou l’extérieur) comme une fenêtre à l’italienne, une fenêtre à ouverture parallèle ou une porte. Le caractère sobre et uniforme de la façade est préservé, tandis que les possibilités d’ouverture augmentent le confort et facilitent la vie des visiteurs et des occupants.
Vitrage clamé structurel pour un rendu plus subtil La technique d’encollage du verre (dans l’ouvrant justement) permet d’atténuer l’impact visuel indissociable à l’ajout d’éléments ouvrants. De cette manière, l’aspect extérieur ne devient pas surchargé visuellement.
3.10 coupe horizontale du système de mur-rideau
ConceptWall 50 à fenêtre ouvrant vers l’intérieur
Certains bâtiments peuvent changer de fonction au fil des ans. Nos systèmes de façade permettent de tenir compte de cette réalité dès la phase de conception. Ainsi, tout système pourra facilement être adapté pour prolonger la durée de vie d’un projet. Prenons la transformation d’une tour de bureaux en immeuble résidentiel par exemple : il est important de prévoir suffisamment d’éléments ouvrants. Une conception réfléchie et orientée vers l’avenir, où le dimensionnement standard des menuiseries permet l’interchangeabilité, doit ainsi rendre le quotidien des futurs occupants plus facile et sans souci.
Façades à éléments
Ajouter un élément ouvrant
Un autre type de façade est la façade à éléments, où les éléments fixes et ouvrants sont constitués de cassettes individuelles. Visuellement, il n’y a pas de différence entre les deux types, et en cas de réaffectation, les cassettes fixes peuvent facilement être remplacées par des éléments ouvrants, qui seront généralement des fenêtres à ouverture parallèle ou à l’italienne. Il est aussi possible d’intégrer des éléments s’ouvrant vers l’extérieur, bien entendu.
clamé structurel. Sans élément ouvrant (gauche et droite) ou avec (milieu)
Remplacer un élément complet La façade à éléments favorise aussi le caractère démontable et remplaçable du panneau de verre en cas d’encollage structurel. Le cas échéant, il sera préférable de procéder aux encollages dans l’environnement contrôlé de l’atelier et non sur le chantier, pour des raisons de sécurité. Un remplacement signifie que toute la cassette et le vitrage doivent être démontés. Bien que cette solution se révèle plus coûteuse (aussi en termes de matériau), elle apporte une plus grande flexibilité qui prolonge la durée de vie et augmente la durabilité de la façade – et donc de l’intégralité du projet.
En conclusion, nous pouvons affirmer que nos produits actuels répondent déjà à plusieurs exigences circulaires : une longue durée de vie, une adaptabilité selon les attentes de l’utilisateur, et le démontage (surtout pour les façades).
Image 3.9 coupe horizontale du système de mur-rideau ConceptWall 50 à vitrage fixe Image Image 3.11 coupe horizontale du système de mur-rideau ConceptWall 50 à fenêtre ouvrant vers l’extérieur avec vitrage clamé structurelLa circularité tout au long du cycle de vie du produit
Nous avons examiné dans le détail le rôle des systèmes existants dans le processus de construction circulaire. Intéressons-nous maintenant à la circularité tout au long du cycle de vie du produit.
La circularité joue un rôle déterminant lors de la phase de conception, mais aussi pendant l’utilisation et en fin de vie. Sur la base de ces différentes phases, nous discutons des possibilités circulaires concrètes que l’architecte et/ou le maître d’ouvrage peuvent appliquer à la menuiserie.
1
Phase de conception
L’important lors de la phase de conception est de réfléchir à un raccordement au bâtiment adapté, qui permettra de démonter ou remplacer des éléments en toute simplicité. Nous tenons également compte de l’indice de démontabilité, une méthode objective de mesure de la facilité de séparation des produits et de leurs composants. Nous nous intéressons enfin au passeport du produit, un autre élément crucial de la transition vers une industrie de la construction plus circulaire.
2
Phase d’utilisation
Nettoyer, lubrifier et régler correctement les produits pendant la phase d’utilisation aidera à atteindre la durée de vie prévue. Généralement repris dans les manuels d’utilisation ou d’entretien, ces gestes ordinaires sont pourtant souvent négligés.
D’autres tactiques plus radicales (en termes de temps et d’argent) pourront se traduire par un dépassement de la durée de vie standard du produit. En fonction de la situation et des exigences du projet, on pourra recourir à la remise à neuf, la peinture sans démontage ou le remplacement des éléments de façade pour prolonger la durée de vie des produits pendant de nombreuses années et éviter un remplacement complet. Des concepts tels que la détermination de la valeur résiduelle, la valeur de recyclage et la valeur de réutilisation jouent ici un rôle crucial.
3
Phase de fin de vie
Lorsqu’il n’existe plus la possibilité de préserver le produit, celui-ci doit être démantelé et traité de manière responsable. Dans cette phase de fin de vie, les questions à se poser concerneront la démolition, le tri des déchets et le recyclage
Image 3.13 : Phase de conception Image 3.14 : Remise à neuf via une peinture sans démontage des éléments. © Resporepair Image 3.15 : tri des déchets de démolition en aluminium pour le processus de recyclageLa circularité pendant la phase de conception
La construction circulaire commence dès la phase de conception d’un projet, en prêtant attention au montage et au démontage de la menuiserie par le biais par exemple de raccordements au bâtiment détachables, qui contribueront au degré d’adaptabilité du projet. Le choix des matériaux est important lui aussi : il faut tenir compte de la situation actuelle, mais aussi de l’évolution future, et cela peut se faire à l’aide d’un passeport du matériau ou du produit, par exemple. Nous allons nous intéresser de plus près à ces principes et outils dans ce chapitre.
Raccordement au bâtiment standard
Dans le cadre de notre initiative WiCO, nous souhaitons notamment simplifier la séparation des éléments, une ambition rendue possible par l’adaptation des raccordements au bâtiment de Reynaers Aluminium. En Belgique, la plupart des entrepreneurs et des menuisiers travaillent actuellement avec un raccordement standard pour les châssis. Les principaux composants d’un tel système sont illustrés ci-dessous.
1. Seuil en plaque + étanchéité
2. Profilé dormant
3. Rejet d’eau
4. Ancrage
5. Mousse PUR ou autre matériau d’isolation flexible
6. Film
7. Remplissage finition intérieure
8. Finition intérieure
Cependant, les solutions standard s’accompagnent aussi de plusieurs inconvénients. En raison du caractère peu démontable de ce système, vous pouvez difficilement retirer la menuiserie de l’enveloppe du bâtiment sans endommager la finition intérieure. Vous devrez aussi prévoir un remplissage des embrasures avant de pouvoir installer la finition intérieure.
Le concept de Reyaers Aluminium : un raccordement au bâtiment démontable Face à cette réalité, Reynaers Aluminium a développé un concept pour un nouveau raccordement au bâtiment démontable. Un système novateur qui peut être démonté sans réellement endommager la finition intérieure et l’enveloppe thermique du bâtiment. Les éléments sont plus larges que ceux d’un raccordement au bâtiment standard, ce qui a un effet sur le transport. Cependant, l’installation est facilitée par l’intégration d’un support pour la finition intérieure. Les tolérances de montage sur la finition intérieure ont également été prises en compte.
1. Seuil en plaque
2. Profilé dormant
3. Rejet d’eau
4. Joint
5. Cadre de montage
6. Bande gonflante (ou tout autre matériau d’isolation)
7. Cale d’ajustement
8. Film
9. Profilé de finition en L
Un avantage du raccordement au bâtiment standard est que chaque professionnel connaît et utilise cette méthode traditionnelle. Le montage universel à l’aide d’ancrages à visser permet par ailleurs de combiner les systèmes.
Vous trouverez de plus amples informations sur ce concept et les recherches connexes aux pages suivantes.
Image 3.17 : raccordement au bâtiment standardLe concept de Reyaers Aluminium : un raccordement au bâtiment démontable
Notre concept du nouveau raccordement au bâtiment démontable peut être utilisé dans diverses constructions, telles qu’une ossature en bois, une façade ETICS, un mur creux traditionnel et plus encore. Mais qu’en est-il exactement du montage et du démontage d’un tel système ? Voyons cela étape par étape.
Raccord de l’élément avec le cadre de montage Un joint est tout d’abord posé tout autour de la menuiserie. Il assure l’étanchéité de l’élément, et permet de ménager entre le système et le cadre de montage l’espace nécessaire pour l’installation ultérieure de la finition intérieure (un principe breveté par Reynaers Aluminium). Le cadre de montage est ensuite vissé contre la menuiserie.
Installation de l’ensemble avec un joint expansif Le monteur sur chantier applique un joint expansif autour du cadre de montage et place l’ensemble dans l’ouverture de la fenêtre. Le cadre de montage est ensuite ancré au gros œuvre à l’aide de cales d’ajustement et d’une fixation par vis. Un film est posé à l’intérieur ; il s’étend du cadre de montage jusqu’au mur intérieur.
Pose du profilé de finition L’étape suivante consiste à installer la finition intérieure. Il s’agit généralement d’un profilé de finition en « L » venant se glisser sous la menuiserie. D’autres options existent, par exemple une finition en plâtre ou en bois. Un joint creux sera idéalement prévu afin de ne pas avoir à endommager le plafonnage au moment de démonter la menuiserie.
Il est aussi possible de plafonner directement sur le cadre de montage, mais un démontage sans dommage devient alors exclu. Nul besoin d’encore utiliser de la mousse PUR ou de remplir les embrasures. Une fois la menuiserie posée, tout est prêt pour la finition. Idéal pour les châssis de fenêtres, notre raccordement au bâtiment démontable conviendra aussi très bien aux châssis de portes et de portes coulissantes.
Raccordements au bâtiment : une comparaison
Afin de démontrer toute la pertinence de notre concept démontable, nous vous proposons une comparaison avec une solution standard, d’une part, et un système à mi-chemin avec une finition en plafonnage, d’autre part. Vous trouverez ci-dessous une comparaison entre ces trois méthodes à diverses étapes de la construction.
Démontage
Concept de raccordement au bâtiment démontable avec profilé de finition
1. Retirer le profilé de finition en L (réutilisable)
2. Enlever la parclose et le vitrage
3. Dévisser le châssis
Concept de raccordement au bâtiment démontable avec plafonnage
1. Décaper le plafonnage (non réutilisable)
2. Enlever la parclose et le vitrage
3. Dévisser le châssis
Raccordement au bâtiment standard avec plafonnage
1. Décaper le plafonnage (non réutilisable)
2. Enlever la parclose et le vitrage
3. Découper le film d’étanchéité et retirer le remplissage des embrasures (non réutilisable)
4. Enlever le châssis : détacher les ferrures et découper la mousse PUR (non réutilisable)
Le raccordement au bâtiment démontable permet un démontage facile et la réutilisation de tous les composants en aluminium. Les deux autres options nécessitent plus de temps et ne permettent qu’une réutilisation partielle. Le constat est donc clair : notre nouveau concept est une solution de construction circulaire idéale pour tout projet de nouvelle construction ou de rénovation.
Remontage
La procédure de remontage suivra l’ordre inverse. Pour les deuxième et troisième options, les matériaux endommagés lors du démontage devront être remplacés.
Concept de raccordement au bâtiment démontable avec profilé de finition
1. Installer le châssis à l’aide de vis
2. Monter le vitrage et la parclose
3. Poser le profilé de finition en L
Concept de raccordement au bâtiment démontable avec plafonnage
1. Installer le châssis à l’aide de vis
2. Monter le vitrage et la parclose
3. Plafonner (à nouveau)
Raccordement au bâtiment standard avec plafonnage
1. Installer le châssis à l’aide de ferrures et de mousse PUR (nouvelle)
2. Remplir les embrasures (nouveau matériau) et placer un film (nouveau)
3. Monter le vitrage et la parclose
4. Plafonner (à nouveau)
Vous l’aurez compris lors du remontage de notre concept de raccordement au bâtiment démontable, vous pouvez parfaitement réutiliser tous les composants. Cette solution novatrice permet également de réutiliser l’ensemble du raccordement au bâtiment lors d’une rénovation. Dans le cas du raccordement standard et circulaire avec remplissage, des difficultés se posent quant à la réutilisation de la finition intérieure, de l’enveloppe thermique et des matériaux de fixation de la menuiserie.
Évaluation des raccordements au bâtiment à l’aide de la détermination de la valeur résiduelle et du coût de construction
Nous pouvons aussi comparer les différents raccordements au bâtiment sur la base des calculs de la valeur résiduelle et du prix, ce qui nous permet d’observer un glissement manifeste des coûts. Le cadre de montage du nouveau raccordement au bâtiment augmente le prix de la menuiserie, mais ce surcoût est compensé par une finition intérieure plus rapide, moins coûteuse et plus simple.
En collaboration avec le bureau d’étude néerlandais Alba Concepts, nous avons procédé à un calcul de la valeur résiduelle pour le scénario de réutilisation. Dans le cas d’un raccordement standard, il sera question d’une perte de valeur, en raison de la somme de travail à fournir et des risques d’endommagement de la menuiserie. Un constat qui ajoute encore du poids à la pertinence d’une solution pouvant être recyclée. (Voir les explications sur le calcul de la valeur résiduelle en page 30).
Calcul de la valeur résiduelle après 30 ans
Par rapport aux coûts matériels initiaux
Par rapport aux coûts de construction totaux initiaux
Concept de raccordement au bâtiment démontable avec profilé de finition
Concept de raccordement au bâtiment démontable avec plafonnage
Raccordement au bâtiment standard avec plafonnage
Tableau 3.1 calcul de la valeur résiduelle après 30 ans pour les 3 méthodes
Coûts de construction totaux (dimensions de l’ouverture : 1 230 x 1 480 mm)
La valeur négative indique une perte de valeur. Un taux de - 16 % signifie que la valeur de la ferraille est annulée par les coûts de main-d’œuvre impliqués dans la démolition, la séparation et le recyclage des matériaux, la réutilisation n’étant pas une option ici.
Nous pouvons retirer de cette comparaison qu’un raccordement au bâtiment standard conduira à un recyclage plus rapide, tandis que le concept de raccordement démontable de Reynaers Aluminium facilitera le scénario de réutilisation. La démontabilité et les valeurs résiduelles pratiques ont toute leur importance sur le plan de la circularité.
Toutefois, la juste comparaison du caractère circulaire de différents systèmes nécessite des données. C’est ici qu’entrent en jeu les notions d’indice de démontabilité et de calcul de la valeur résiduelle. Les paragraphes suivants sont consacrés à ces deux concepts cruciaux.
Indice de démontabilité
Qu’est-ce exactement que la démontabilité ?
Le bureau d’études néerlandais Alba Concepts propose la définition suivante :
« La démontabilité d’un bâtiment ou d’un élément indique dans quelle mesure ses composants peuvent être démontés à toutes les échelles, sans compromettre la fonction de l’objet ou des objets environnants, pour ainsi en préserver la valeur existante. »
Plus un bâtiment est démontable, plus il est facile de récupérer des produits et des systèmes,
et plus cela devient évident. C’est pourquoi la démontabilité est un concept crucial dans une économie circulaire du bâtiment. Pour calculer cet indice, il convient d’analyser les raccordements au niveau du produit ainsi que la méthode d’installation. Le type de jonction, l’accessibilité, les percées éventuelles et l’imbrication sont autant de facteurs qui entrent en compte. Vous calculez pour chaque composant un score de 0,1 à 1, où 1 signifie totalement démontable et 0,1 totalement indémontable.
La formule exacte pour le calcul de l’indice de démontabilité d’un produit ou élément (IDpn) est la suivante :
Où :
• Type de jonction (TJ) – par exemple un raccordement à sec (1,0), un raccord boulonné (0,8) ou un scellement chimique (0,1)
• Accessibilité de la jonction (AJ) – un score de 1,0 indique qu’il est possible d’accéder facilement au composant en question, sans manipulations supplémentaires. Un composant inaccessible (par exemple à cause de dégâts irréparables au produit ou de la présence d’autres éléments) recevra un score de 0,1.
• Percées (P) – par exemple les câbles électriques qui passent au travers d’un produit. L’absence de percée obtiendra le meilleur score (1,0), tandis que l’intégration complète de produits et d’éléments en plusieurs couches se traduira par le moins bon score (0,1).
• Fermeture des contours (FC) – soit la finition qui fait obstacle à l’enlèvement de l’élément. Un score de 1,0 révèle l’absence de toute difficulté.
Pour plus d’informations à ce sujet, nous renvoyons à l’annexe à ce guide (page 50).
Calcul de la valeur résiduelle
Les valeurs résiduelles sont un deuxième aspect à considérer lors de l’évaluation de la circularité relative des systèmes, outre leur indice de démontabilité. Calculer une valeur résiduelle se fait sur la base de deux scénarios : le scénario pour la valeur de réutilisation et le scénario pour la valeur de recyclage
La valeur de réutilisation indique dans quelle mesure le produit en question pourra trouver une nouvelle vie – voir à ce sujet
la définition du terme « re-use » par Ellen McArthur (source : ellenmacarthurfoundation. org/circular-economy-diagram).
Cette valeur est définie comme suit : Valeur de réutilisation = VAP
Légende :
• Valeur d’achat du produit (VAP) – soit le coût d’achat brut du produit
• Potentiel de réutilisation (PR) – la part de matériau qui ne peut être récupérée et est donc perdue
• Diminution de la qualité (DQ) – l’impact de l’usure et de l’utilisation du produit sur sa valeur. Coûts de démontage (CD) – les coûts associés au démontage sélectif du produit
• Coûts de révision (CR) – les frais à prévoir pour valider la réutilisation du produit
• Coûts de transport (CT) – les coûts logistiques, basés sur un kilométrage moyen et sur la masse et le volume du produit
• Coûts de stockage (CS) – les coûts associés au stockage temporaire des produits à réutiliser, avant leur réintégration dans l’ouvrage
La valeur de recyclage considère le produit à l’état de matière première et est calculée comme suit :
Valeur de recyclage = VAm – PRC – FD
FT – CS
Légende :
• Valeur d’achat du matériau (VAm) – le coût estimé de la matière première
• Potentiel de recyclage (PRC) – le pourcentage de matériau qui peut être récupéré pour recyclage
• Frais de démolition (FD) – estimation des frais de démolition de l’ouvrage
• Frais de transformation (FT) – les frais associés à la transformation et au recyclage des produits
• Coûts de transport (CT) – les coûts logistiques, basés sur un kilométrage moyen et sur la masse et le volume de la matière première
• Coûts de stockage (CS) – les coûts associés au stockage temporaire des matières premières recyclées, avant leur réintégration dans le processus de production
À un moment donné dans le temps, la valeur de recyclage dépasse la valeur de réutilisation (voir le point de basculement au Graphique 3.1). Plus ce basculement est tardif, plus le produit est circulaire.
La réutilisation est en effet un scénario plus intéressant, avec un impact environnemental moindre et une durée de vie nettement plus longue que le recyclage. Un rapide examen de la formule révèle qu’il est préférable, lors de la conception, de viser une perte de qualité minimale et des coûts de démontage aussi bas possibles. Tous ces coûts sont estimés sur la base de chiffres de référence que le bureau d’études d’Alba Concepts a déterminés avec des experts en coûts. Ils sont documentés dans les normes néerlandaises d’évaluation financière. 1
Valeur du produit/matériau
Durée de vie [en années]
Conception circulaire – le passeport du produit
Nous avons déjà montré dans ce chapitre comment il était possible d’apprécier la circularité des systèmes et des bâtiments à l’aide d’un raccordement repensé au bâtiment, de l’indice de démontabilité et des calculs des valeurs résiduelles. Un autre outil pertinent est le passeport du produit.
Un passeport du produit est un document qui contient des informations sur les matériaux et composants qui entrent dans la fabrication d’un système. Compilez tous les passeports du produit de l’ensemble des systèmes d’un même projet et vous obtenez le passeport du bâtiment. Ce document est au moins aussi important que le premier cité, car les raccordements au niveau des éléments et du bâtiment déterminent les possibilités circulaires en phase de fin de vie (il répertorie par exemple les raccordements qui permettent ou non un démontage sans dommage).
Les informations seront idéalement à la fois quantitatives – performances environnementales, etc. – et qualitatives, comme les directives de démontage. Le passeport devra aussi contenir des informations sur les différentes phases de vie des matériaux, des éléments de construction et du bâtiment lui-même. Les utilisateurs, les concepteurs et les autres parties prenantes pourront alors réfléchir à comment installer, entretenir ou démonter le matériau à chaque étape de sa vie.
Pour Reynaers Aluminium, le passeport du produit doit au moins contenir les données suivantes :
• Système appliqué
• Dimensions
• Code couleur
• Liste d’article
• Vitrage ou élément de remplissage –avec le type, les dimensions et le poids
• Poids et volume du matériau
• Performances énergétiques et environnementales
• Exécutant
• Date de fabrication et de montage
• Instructions d’entretien
• Plan de démontage
Pourquoi utiliser un passeport du produit ?
Nous partageons plusieurs exemples qui démontrent la nécessité d’un passeport du produit.
Dans le cas d’un raccordement au bâtiment démontable, il est important que chaque intervenant au sein de la chaîne soit conscient de cette valeur ajoutée. Grâce aux renseignements détaillés du passeport du produit, les installateurs, utilisateurs et démolisseurs connaissent toutes les informations utiles. Lors d’une rénovation, par exemple, les exécutants sauront qu’une méthode non standard doit être utilisée pour retirer la fenêtre de manière simple et sans dommage. Le passeport du produit peut également permettre une réutilisation en phase de fin de vie (voir ci-dessous). Sur ce plan, les données techniques peuvent se révéler un indicateur essentiel, comme la valeur U : la fenêtre répond-elle encore aux exigences thermiques de base actuelles ?
À l’aide de passeports reprenant les différents matériaux et quantités, vous pouvez compiler ces informations dans le passeport du bâtiment (à l’échelle du bâtiment, donc). Le passeport du bâtiment vous sera quant à lui fort utile pour dresser un inventaire de démolition et un plan de suivi de la démolition. Les flux de déchets pourront alors être identifiés de manière plus systématique ou précise, tandis que la collecte se fera de manière plus sélective le cas échéant. Toutefois, l’élaboration d’un passeport du produit nécessite beaucoup de données et n’est donc pas toujours réaliste dans la pratique. L’absence d’un processus standardisé rend son adoption généralisée très difficile.
Si davantage de clarté et d’harmonisation devaient apparaître au sein du secteur de la construction dans les prochaines années, il n’existe pas encore de directives sectorielles ni de passeport unifié. Reynaers Aluminium souhaite y travailler avec ses partenaires à l’avenir.
La circularité pendant la phase de conception
Un aspect important à prendre en compte lors de la conception d’une menuiserie circulaire est donc la démontabilité. Il est en effet possible de concevoir une menuiserie qui pourra être démontée le plus efficacement possible pour faciliter les scénarios de réutilisation et conserver une plus grande valeur résiduelle. Si nos systèmes sont déjà démontables en partie,
le raccordement au bâtiment reste un défi majeur. C’est pourquoi Reynaers Aluminium a développé un concept de raccordement au bâtiment démontable. Les différents intervenants doivent bien sûr être informés de la méthode de démontage la plus efficace – à l’aide, idéalement, d’un passeport du produit.
La circularité pendant la phase d’utilisation
Quittons maintenant la phase de conception pour nous intéresser à la circularité pendant l’utilisation. Tout architecte rêve de construire un projet qui puisse offrir à ses utilisateurs un environnement de vie, de travail ou d’habitation sûr, génération après génération. D’un point de vue circulaire, il est donc essentiel de garantir la qualité de chaque élément de construction, afin d’optimiser la longévité de l’ensemble. Plusieurs stratégies peuvent alors être appliquées pendant la phase d’utilisation d’un bâtiment – nous allons les commenter dans les lignes qui suivent.
Durée de vie et prolongation de la durée de vie
L’un des objectifs de la construction circulaire consiste à prolonger autant que possible la durée de vie des éléments de construction utilisés. Le produit doit continuer à répondre aux attentes de l’utilisateur, tant sur le plan esthétique qu’au niveau de ses performances. À cet égard, il sera fondamental de respecter les dimensions et poids maximaux des éléments ouvrants, tels que spécifiés par le fournisseur pour chaque système.
Un autre paramètre déterminant de la durée de vie d’un produit est son entretien. Nettoyez les fenêtres avec des produits neutres et respectez toujours les instructions du fournisseur du système (vous pouvez télécharger notre brochure d’entretien sur www.reynaers.be/ onderhoud). Du réglage de la quincaillerie au contrôle des joints en passant par le nettoyage des trous de drainage : votre constructeur vous informera sur les bons gestes à adopter.
Tandis qu’un entretien régulier garantit que votre produit atteint sa durée de vie prévue, l’objectif de la prolongation de la durée de vie est de donner une seconde vie aux produits. Pensez à une rénovation. C’est généralement à ce moment précis du cycle de vie d’un bâtiment que la décision de remplacer les menuiseries est prise. Les raisons peuvent être diverses : dimensions qui ne sont plus les mêmes, incompatibilité du système existant avec les nouveaux types de vitrage, etc.
Sans oublier les performances thermiques des menuiseries, qui accusent elles aussi l’âge du bâtiment. Heureusement, les performances thermiques des systèmes en aluminium se sont considérablement améliorées au fil des ans. Offrant une isolation parfaite, les systèmes actuels sont généralement conçus de manière à pouvoir recevoir un double ou un triple vitrage et à garantir une bonne étanchéité à l’air.
Si le remplacement complet des éléments reste une option, il existe aussi des techniques pour prolonger la longévité de vos systèmes actuels. En voici quelquesunes pour la menuiserie en aluminium :
• Remettre à neuf – remplacer le vitrage, les accessoires et les joints
• Repeindre in situ – rafraîchir les éléments à l’aide d’une nouvelle couche de peinture
• Remplacer partiellement la façade–installer de nouveaux éléments aux endroits nécessaires uniquement
Remplacer une façade en partie et non en totalité est naturellement très avantageux en matière de temps et de coûts. Discutons plus en détail des deux autres solutions, à savoir la remise à neuf ou la peinture sans démontage.
Remettre la menuiserie à neuf
La remise à neuf consiste à ajouter de nouveaux composants – tels que de nouvelles vitres, de nouveaux accessoires ou joints – aux éléments existants afin de donner une seconde jeunesse à la menuiserie.Parmi les pièces remplaçables figurent par exemple les charnières, qui, après une utilisation fréquente, présentent des performances réduites en raison de l’usure mécanique.
Causes de l’usure des composants
• Menuiserie qui reste longtemps dans la même position
• Rayons UV
• Entretien insuffisant ou inexistant
Exemples de remise à neuf
Remplacer les joints
Des joints impeccables sont importants pour l’étanchéité à l’air et à l’eau du système, ainsi que pour les performances acoustiques de la menuiserie. S’ils ne sont pas remplacés à temps, vous risquez à long terme des infiltrations d’eau, du bruit et des performances thermiques insuffisantes.
• Grandes variations de température
• Fréquence d’utilisation élevée
• Mauvaise utilisation des parties ouvrantes
Remplacer des pièces de quincaillerie Il peut s’avérer nécessaire de remplacer certains accessoires plus tôt que prévu, surtout si la fréquence d’utilisation est nettement supérieure aux fréquences de test. Pour les fenêtres (coulissantes), la fréquence de test est de 20 000 cycles ; pour les portes, elle varie de 50 000 à 1 000 000 de cycles (voir le tableau ci-dessous).
Résistance à l’ouverture et à la fermeture répétées selon EN 12 400
Tableau 3.2 : résistance à l’ouverture et à la fermeture répétées selon EN 12 400
Choisir les bons matériaux peut limiter – voire exclure – la nécessité d’une remise à neuf par la suite. Par exemple le choix d’accessoires correspondant à l’utilisation.
Outre une ouverture/fermeture facile, il faudra aussi vérifier au moment de la remise à neuf si la menuiserie répond toujours à d’autres exigences, comme les performances thermiques. Un projet pratique nous a permis d’évaluer l’impact de ces interventions sur les performances.
Projet Mariahof à Louvain
L’un des bâtiments du monastère du Mariahof à Louvain nécessitait de toute urgence une rénovation de ses châssis. Le constructeur a proposé de remplacer uniquement les vitrages, les joints et les accessoires aux endroits où la menuiserie était encore en bon état. Les autres éléments, principalement les portes d’entrée, seraient quant à eux totalement remplacés. Le maître d’ouvrage a validé cette proposition qui permettait aux résidents de rester dans le bâtiment et limitait grandement la gêne occasionnée. Grâce à cette méthode, aucun travail de finition intérieure n’a dû être prévu.
Points d’attention lors de ce projet
• Occupation du bâtiment pendant la rénovation
• Préservation de la finition intérieure
• Grande amélioration de l’étanchéité à l’air et de l’acoustique
Pour calculer l’impact de cette intervention sur les performances du bâtiment, un « blowerdoor test » ou test d’infiltrométrie a été réalisé avant et après les travaux. Comme vous pouvez le voir sur les photos ci-dessous, le test de fumée réalisé sur l’une des fenêtres à démonter a révélé la présence manifeste de fuites. Dans le cadre des travaux de rénovation, la quincaillerie et l’étanchéité acoustique des fenêtres ont été remplacées. Les éléments ont été équipés d’un verre à isolation thermique avant de recevoir un nouveau joint en silicone.
Les valeurs mesurées avant et après la rénovation affichent une amélioration significative. La mesure de dépression montre une amélioration moyenne de 68 %, tandis que la mesure de surpression indique une amélioration de 42 %. Les débits de fuite mesurés après la rénovation sont plus ou moins identiques en dépression et en surpression, ce qui constitue une réelle amélioration par rapport à la situation d’origine. Un aperçu des résultats observés figure ci-dessous :
Pertes d’air avant et après la rénovation
Le verre ou d’autres éléments de remplissage peuvent toujours être facilement remplacés ou modifiés, tout comme la peinture, les joints et, dans certains systèmes, l’isolation (au moyen de joints spéciaux et de mousses). La quincaillerie peut elle aussi être remplacée en tout ou en partie. En fait, quelle que soit la remise à niveau envisagée, la base du projet de rénovation doit toujours être de qualité suffisante – il s’agit en effet d’un élément sur lequel vous ne pourrez pas intervenir.
Nous pouvons conclure qu’une remise à neuf de la menuiserie n’est possible que si vous tenez compte des points d’attention susmentionnés. Les systèmes modernes se prêtent mieux à une remise à neuf dans une phase ultérieure de leur vie. Concernant les châssis plus anciens, l’épaisseur maximale du verre et la valeur Uf limitée peuvent compromettre les possibilités de rénovation et de remise à neuf.
Vérifiez la qualité et la compatibilité de l’élément de base
Après la réalisation de ce projet, nous pouvons formuler plusieurs points d’attention à étudier avant d’envisager la remise à neuf de la menuiserie d’un bâtiment :
• Vérifiez la disponibilité des pièces de rechange ou trouvez des alternatives compatibles avec les profilés d’origine
• Voyez si les profilés répondent encore aux attentes thermiques pour éviter le risque de condensation, entre autres
• Contrôlez le bon état des éléments, par exemple la présence de déformations, l’état des onglets dans les profilés angulaires, etc.
• Assurez-vous que le type de vitrage prévu s’incorpore dans les profilés existants
Image 3.29 : test de fuméeRepeindre la menuiserie in situ
Les profilés de fenêtres en aluminium sont toujours finis avec une couche de laque et/ou d’anodisation. Ce traitement de surface, de même que le design de la menuiserie, a une grande influence sur l’apparence du bâtiment.
Or, il se peut qu’après un certain temps, celle-ci ne réponde plus aux attentes de l’utilisateur. Le cas échéant, vous pouvez proposer d’appliquer un nouveau traitement de surface à la menuiserie – ce faisant, vous ne serez pas dans l’obligation de remplacer toute la menuiserie. Repeindre vos châssis vous permettra de leur donner une seconde vie sans les démonter ou les désassembler. Dans les lignes qui suivent, nous illustrons le déroulement de ce processus de peinture en commentant un projet de Resporepair, expert en réparations et rénovations. Voici comment ils procèdent :
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Préparation pour la couche d’apprêt La surface de travail est tout d’abord nettoyée, poncée et dégraissée en profondeur afin d’assurer une adhérence optimale de l’apprêt. Les zones qui ne doivent pas être peintes sont soigneusement masquées.
Passage de l’apprêt et préparation pour la couche de finition Une fois l’apprêt passé, la zone de travail peut être éventuellement chauffée pour favoriser le séchage de la peinture. Elle est ensuite à nouveau poncée et dégraissée pour garantir l’adhérence de la couche de finition.
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En option : correspondance des couleurs Si la couleur de la menuiserie à traiter doit correspondre à une autre, une détermination définitive de la teinte est réalisée sur place. À cet effet, le spécialiste utilise des échantillons ou un scanner.
Peinture et séchage Toute la zone est alors peinte dans la couleur retenue. La peinture doit être suffisamment sèche avant de pouvoir retirer la bande adhésive et le papier de masquage. Les châssis sont comme neufs !
Il existe aujourd’hui de nombreuses entreprises spécialisées à qui confier un tel projet. Aussi, le choix de la nouvelle peinture l’emporte souvent sur le remplacement total des éléments. Les entreprises spécialisées offrent en outre toutes les garanties nécessaires pour que le propriétaire puisse à nouveau profiter l’esprit tranquille d’une menuiserie en aluminium parfaitement rénovée.
Attention à la température et à l’humidité
• Les travaux plus importants auront idéalement lieu entre mars et octobre, lorsque la température extérieure ne dépasse pas ou ne descend pas en dessous de 30 et 10° Celsius, respectivement. Il est possible de réaliser de petites réparations à des températures plus froides, à condition de réchauffer les profilés au préalable. Si le thermomètre grimpe de trop, vous pouvez ajouter d’autres diluants à la peinture pour ralentir son temps de séchage. Évitez toutefois l’exposition directe au soleil pour les couleurs plus sombres.
• Ne peignez jamais par temps pluvieux ou brumeux. L’humidité ambiante est alors beaucoup trop élevée pour permettre un séchage à cœur de la peinture.
Image 3.34 : pulvérisation manuelle des surfaces à traiter. © Resporepair Image 3.33 : Séchage de la peinture. © Resporepair Image 3.32 : Protection des zones qui ne doivent pas être peintes. © ResporepairRemplacer les façades en partie
Nous avons vu qu’il était possible de remplacer (remettre à neuf) certains composants d’éléments en aluminium et de repeindre les châssis sans les démonter. Une troisième option consiste à remplacer la façade en partie Il s’agit encore une fois d’une technique circulaire visant à prolonger la durée de vie du bâtiment. Mais en quoi consiste cette méthode exactement ?
Afin de mesurer l’impact et la plus-value du remplacement partiel des façades, nous avons lancé un projet en collaboration avec l’institut de recherche indépendant VITO. Trois scénarios ont été étudiés pour le remplacement d’une aile de l’immeuble de bureaux Reynaers Aluminium à Duffel. L’ACV et le CCV ont été systématiquement déterminés et comparés. Les résultats de cette comparaison vous permettent de faire un choix réfléchi pour votre projet de rénovation.
Projet du Campus Reynaers à Duffel
Une analyse du cycle de vie (ACV) a été réalisée pour déterminer l’impact environnemental d’une sélection de solutions de façade. Au travers de celle-ci, nous avons quantifié le profil environnemental depuis l’extraction des matières premières jusqu’au traitement final des déchets et/ou le recyclage. Les résultats d’une ACV peuvent être utilisés pendant la phase de conception pour minimiser l’impact environnemental, mais aussi pour comparer différentes idées ou différents scénarios. Dans cette étude, ce dernier aspect est utilisé pour comparer trois scénarios de remplacement possibles. Dans chacun des trois cas, nous
partons d’une construction de façade identique sur une période totale de 60 ans. Il est systématiquement décidé de remplacer totalement ou partiellement la façade après 30 ans, par exemple pour répondre aux attentes du nouvel utilisateur. Dans le premier cas, nous avons remplacé l’ensemble de la façade par une nouvelle, avec une disposition repensée. Dans le deuxième cas, seule une partie de la façade a été remplacée par un aménagement modifié. Dans le troisième cas enfin, seuls les vitrages, isolateurs, joints et accessoires ont été remplacés, tandis que le design est resté inchangé.
Cas 1 : remplacement total et nouvelle disposition
Soit l’intervention la plus poussée. Fonctionnalité et apparence en adéquation avec les attentes du nouvel utilisateur.
Cas 2 : maintien partiel et nouvelle disposition
Compromis permettant de conserver une fonctionnalité et une apparence en adéquation avec les attentes du nouvel utilisateur.
Cas 3 : remplacement du vitrage, des joints et de la quincaillerie
Ces adaptations sont les moins intrusives. L’objectif est de conserver les matériaux et le design. Il est possible que certaines attentes du nouvel utilisateur ne puissent pas être respectées.
Image 3.36 vue frontale de la façade du cas 1 Image 3.37 : coupe horizontale de la façade du cas 1 Image 3.38 vue frontale de la façade du cas 2 Image 3.39 :coupe horizontale de la façade du cas 2 Image 3.40 : vue frontale de la façade du cas 3 Image 3.41 coupe horizontale de la façade du cas 3Explications à propos de la comparaison des différents cas
Le graphique 3.2 montre les résultats et la comparaison des trois scénarios par module principal (modules du cycle de vie selon la norme EN 15 804). Les résultats sont exprimés en coûts environnementaux par façade. Pour le cas 1, le résultat est déterminé par l’impact de la façade d’origine et de la rénovation complète après 30 ans. Dans les cas 2 et 3, le choix d’une solution plus circulaire se traduit par une diminution drastique de l’impact environnemental, à raison respectivement de 33 et 42 %.
européenne EN 15 804) façade, et peuvent potentiellement offrir les mêmes performances et la même apparence que la première solution évoquée.
L’écart entre les coûts environnementaux est entièrement dû à la quantité de matériaux remplacés (module B5). Il est donc particulièrement judicieux, dans le cas d’une rénovation, de conserver autant que possible les matériaux existants. Une rénovation limitée – c’est-à-dire une modification de la disposition –est également envisageable, comme illustrée dans le cas numéro 2.
L’impact environnemental sera alors légèrement supérieur à celui du cas 3, comme le montre clairement l’analyse/le coût du cycle de vie (CCV, calcul basé sur le coût matériel et les coûts de main-d’œuvre pour toute la durée du cycle de vie). Jusqu’à la 30e année (soit l’année de la rénovation), les courbes sont identiques pour chaque cas, de même que le coût total. C’est dans le premier cas de figure que la rénovation est la plus coûteuse, ce qui est logique étant donné le remplacement complet de la façade.
Les cas 2 et 3 sont donc de meilleurs choix financièrement parlant, à condition que la façade à rénover continue de répondre aux attentes de l’utilisateur en termes d’étanchéité thermique, à l’eau et à l’air.
Calcul de la valeur résiduelle après 60 ans
Scénarios % de la valeur résiduelle par rapport à l’investissement
Cas 1 – Remplacement total de la façade après 30 ans 40 % – valeur de réutilisation de la nouvelle façade + valeur de recyclage de l’ancienne façade
Cas 2 – Remplacement partiel de la façade après 30 ans 10 % – valeur de recyclage
Cas 3 – Maintien de la façade avec remise à neuf après 30 ans 12 % – valeur de recyclage
Tableau 3.4 calcul de la valeur résiduelle d’une façade pour les cas 1 à 3
La circularité au niveau du produit – Phase d’utilisation
La menuiserie circulaire conservera autant que faire se peut sa valeur tout au long de sa durée de vie. La démontabilité constitue ici un critère important, car elle suppose la réutilisation.
Déjà fortement présente dans les systèmes de façade, la démontabilité peut aussi s’appliquer aux châssis, par le biais d’un raccordement au bâtiment repensé – comme nous avons pu le voir précédemment. Des indicateurs tels que la valeur résiduelle et l’indice de démontabilité permettent par ailleurs de quantifier plus facilement le caractère démontable d’un ouvrage.
À condition de veiller à son entretien et d’exploiter les possibilités de remise à neuf, la menuiserie affiche une très longue durée de vie. Si vous optez pour la remise à neuf, n’oubliez pas de vérifier que les performances thermiques sont toujours acceptables, d’une part, et qu’il n’est pas question de dommages sérieux susceptibles de compromettre l’étanchéité à l’air, au vent ou à l’eau, d’autre part.
Graphique 3.2 coûts environnementaux par phase de vie pour les cas 1 à 3 (*source normeLa circularité en fin de vie
Le cycle de vie des systèmes en aluminium prend fin lorsqu’ils ne peuvent plus être réutilisés ou remis à neuf. Les éléments sont démolis, les matériaux sont triés et le recyclage peut commencer. Le processus est toutefois moins évident qu’il n’y paraît. Comment se déroule la phase de fin de vie des produits en pratique ? Que rapporte-t-elle ? Et comment éviter le « décyclage », c’est-à-dire la perte de valeur du matériau recyclé ?
Démolition
Chaque année en Flandre, 15 millions de tonnes ou 8,3 millions de m3 de déchets de construction et de démolition sont produits (source : Vlaanderen Circulair). Ces déchets sont constitués à plus de 90 % de matériaux pierreux. Dans la pratique, ces flux de déchets ne sont démolis sélectivement par les entreprises spécialisées que lorsque les fractions pures rapportent plus que les gravats mélangés. La démolition sélective nécessite plus d’espace et de temps que le traitement non sélectif, ce qui entraîne des coûts plus élevés. En outre, la réutilisation des produits de construction est encore aujourd’hui une activité de niche. Le projet de recherche « Proeftuin Circulair Bouw » de Vlaanderen Circulair a étudié comment s’opérait en pratique l’urban mining – c’est-à-dire l’extraction de matières premières de chantiers urbains – pour différents flux de matériaux.
• Dans le cas d’une démolition sélective minimale, soit la pratique standard, on distinguera quatre flux : les déchets résiduels mélangés, le bois B, la terre et les pierres, et les gravats mélangés.
• S’y ajoutent en cas de démolition sélective poussée les flux suivants : plaques de plâtre, plastiques durs, roofing (bitume) et déchets de verre.
L’échelle du chantier peut avoir une forte influence sur les coûts d’évacuation et de traitement –et ces coûts influencent à leur tour les choix effectués en matière de démolition sélective.
Les différents flux de matériaux – notamment les châssis en PVC et en aluminium – sont souvent évacués séparément, avant la démolition totale d’un bâtiment. Les déchets de verre plat finissent toutefois souvent en grande partie dans les débris mixtes (environ 73 % des déchets de verre plat post-consommation), ce qui compromet un recyclage de haute qualité. La distance jusqu’à l’entreprise de traitement du verre la plus proche est par ailleurs souvent plus grande que la distance jusqu’à l’entreprise de traitement des débris. Aussi, en raison des coûts de transport supplémentaires, cette étape du processus de démolition est souvent négligée.
Généralement, les démolisseurs cassent le verre plat des bâtiments avant de retirer la menuiserie en aluminium à l’aide d’une pince. Séparer soigneusement le verre de l’aluminium coûte beaucoup plus cher que la valeur absolue de la ferraille et n’est donc pas intéressant sur le plan économique. Le recyclage efficace du verre plat fait actuellement l’objet d’études, mais il faut savoir que tout type de contamination constitue un obstacle. C’est pourquoi la démolition sélective du verre plat à grande échelle n’est pas encore une réalité.
Certains démolisseurs séparent soigneusement les caoutchoucs d’étanchéité et autres composants similaires de l’aluminium des profilés de fenêtres, conscients que le prix qu’ils obtiendront pour l’aluminium dépend de la pureté des déchets. Les avantages économiques de la démolition sélective n’en sont que plus importants, surtout pour les grands chantiers. Dans la pratique cependant, il n’est pas rare de constater que l’ensemble de la menuiserie se retrouve dans le même conteneur.
Après la démolition sélective ou non des matériaux de construction, l’usine de recyclage entame la transformation des déchets. La première étape est le tri manuel. Les cadres de fenêtres en aluminium sont séparés des autres déchets d’aluminium, car ils présentent un alliage de meilleure qualité que les tôles, par exemple.
L’aluminium passe ensuite dans un broyeur, une grande machine à tambour qui coupe le matériau en plus petits morceaux. Cette étape peut avoir lieu soit au dépôt de ferraille, soit à la fonderie. Les fonderies utilisent souvent une partie des déchets (par exemple la fraction plastique) comme combustible pendant le processus de fusion. Au contraire du procédé au sein des entreprises de recyclage, aucune distinction n’est faite entre les profilés laqués ou bruts.
Broyage en petits morceaux Pendant le processus de broyage, les joints et autres matériaux à haut pouvoir calorifique – soit les déchets qui dégagent beaucoup d’énergie pendant la combustion – sont séparés. 1
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Séparation de la fraction ferreuse Le fer est extrait de la fraction métallique à l’aide d’un aimant.
Séparation des non-ferreux Il s’agit ensuite de continuer à séparer les fractions non ferreuses, à l’aide de diverses techniques dont la flottation. Différentes fractions sont séparées dans un liquide, en fonction de leur densité. La matière plastique résiduelle est également évacuée à ce stade du processus
Ces différentes étapes permettent la séparation d’environ 30 fractions d’aluminium différentes, pour ensuite utiliser les bons alliages pour l’extrusion et éviter le décyclage. Afin de maintenir l’impact environnemental aussi bas que possible, les alliages d’extrusion ne peuvent pas être décyclés en alliages de coulée (soit des alliages avec de plus grandes quantités d’éléments d’alliage tels que le silicium, le cuivre et le zinc).
Un tel processus ne sera toutefois entrepris que s’il est suffisamment intéressant, sur le plan économique, de faire cette distinction lors du tri.
L’aluminium extrait des déchets de démolition contient également beaucoup de résidus de zinc, provenant des pièces de quincaillerie et des angles de coulée qui maintiennent les profilés d’extrusion ensemble. Pour obtenir un alliage d’extrusion pur (6060), il est important d’éliminer le zinc de la fraction, ce qui ne peut être fait que par spectroscopie. Assez coûteuse, cette étape est souvent négligée.
Elle ne sera réalisée que si le prix du marché pour la forme matérielle plus pure le justifie.
Image 3.43 déchets d’aluminium triés grossièrementRecyclage
Après le processus de tri, les fractions sont vendues à des fonderies, principalement en Europe, mais aussi à l’étranger. Ces entreprises revalorisent les fractions en ajoutant, par exemple, un alliage primaire pur – un alliage de la série 1000 contenant au minimum 99 % de l’élément chimique aluminium – à la ferraille afin d’obtenir à nouveau un alliage d’extrusion de haute qualité (6060 ou 6063). La quantité de matériau primaire pur à ajouter dépendra de la pureté de l’aluminium recyclé. De nouvelles billettes (cylindres d’aluminium servant de matériau de base pour l’extrusion) sont fabriquées avant d’être renvoyées à l’entreprise d’extrusion, qui en fera de tout nouveaux profilés de fenêtre.
Cycle
ALUMINIUM WINDOW RECYCLING
Eddy current ejection
Air ejection
Les fonderies peuvent également fournir le matériau de base à la fabrication des pièces de fonderie. La ferraille utilisée ici sera moins pure, ce qui pourra entraîner un décyclage.
La demande en aluminium est si importante à l’heure actuelle que presque tous les déchets d’aluminium sont recyclés. Ainsi, 99 % de l’aluminium est récupéré en fin de vie (source : étude de l’Université technologique de Delft « Collection of aluminium from buildings in Europe »), et 91 % du matériau retourne dans le circuit via les entreprises de démolition, de recyclage et de fonte. Ces quantités sont hélas loin d’être suffisantes pour répondre à la demande mondiale en aluminium, et la production d’aluminium primaire reste nécessaire.
Matériau entrant – après le processus de démolition, l’aluminium pur et les cadres de fenêtres sont conservés séparément.
Cadres déchiquetés – l’aluminium est déchiqueté dans une broyeuse. Les déchets contiennent d’autres fractions que l’aluminium, qui doivent être éliminées.
Fraction plastique – les autres pièces en plastique sont elles aussi éliminées : pièces d’isolateurs et de joints, etc.
Cadres sciés – les cadres de fenêtres sont sciés en pièces de taille moyenne.
Fraction non ferreuse – un aimant permet d’extraire les composants ferreux, tandis que les fractions plastiques sont éliminées par soufflage.
Fraction d’aluminium – les couches de revêtement de l’aluminium restant sont décapées. Le matériau est alors prêt à être refondu en nouvelles billettes.
La circularité au niveau du produit – Fin de vie
L’aluminium est recyclé à grande échelle. Si divers processus industriels garantissent l’efficacité de ce recyclage, le décyclage du matériau demeure possible. Pour les entreprises de transformation de la ferraille en effet, il est parfois plus intéressant sur le plan financier de livrer des fractions moins pures, qui seront réservées
d’autres applications comme les pièces de
fonderie en aluminium. Ces alliages présentent alors une plus grande teneur en cuivre, zinc, fer et silicium. En raison de la hausse du prix de l’aluminium primaire, la demande en fractions de ferraille pures augmente, ce qui pousse le secteur à investir dans des solutions de tri hautement efficaces. La qualité matérielle des profilés qui reviennent dans le cycle est alors garantie.
Conclusion
L’objectif principal de ce guide est de faire découvrir aux architectes et autres parties impliquées dans le processus de construction tout le potentiel de circularité des menuiseries en aluminium. Ce guide aborde la circularité sous toutes ses facettes, au niveau des matériaux, des projets et des produits. Le « caractère circulaire » de tout bâtiment ou produit est devenu un facteur déterminant – notamment au sein de notre secteur de l’aluminium. Ce matériau simple à mettre en œuvre connaît une demande élevée, ce qui ne fait qu’accroître l’importance de la circularité à toutes les étapes de son cycle de vie.
Nous avons voulu à travers ce guide mettre en évidence les différentes possibilités qui existaient – soit le potentiel de la menuiserie en aluminium en termes de circularité, avec ses avantages et inconvénients. Il revient à l’architecte de faire des propositions en fonction des attentes du client et des possibilités du projet de rénovation, en s’appuyant éventuellement sur les informations exposées ici.
Actuellement, l’industrie de l’aluminium propose de nombreuses possibilités en matière de circularité. Pensez au concept de nouveau raccordement au bâtiment de Reynaers Aluminium, qui rend possible un démontage facile de la menuiserie. L’indice de démontabilité et le calcul de la valeur résiduelle des produits peuvent faciliter un choix réfléchi des matériaux et des systèmes. Nous constatons cependant qu’il reste du chemin à parcourir à ce niveau. Si la (sensibilisation à) la mentalité circulaire gagne du terrain dans les entreprises du secteur de la construction, il ne s’agit encore trop souvent que d’initiatives individuelles, dont l’application est limitée.
Les idées formulées sont nombreuses, et un grand travail d’harmonisation s’impose à nos yeux. La normalisation des techniques circulaires, comme le passeport produit, peut inciter davantage d’entreprises à intégrer la circularité dans leurs activités quotidiennes.
Rassembler les idées dans une base de données centrale ou créer un hub (en ligne) autour de la construction circulaire peut également offrir une solution et augmenter le soutien.
L’absence de cadre juridique pour certains nouveaux concepts circulaires – par exemple le « façade-as-a-service », vu dans notre projet 't Centrum – représente encore souvent un obstacle. Divers stimulants, comme un cadre législatif ou la faiblesse du coût des matériaux, peuvent faire en sorte que les initiatives individuelles se propagent plus rapidement à l’échelle du secteur.
Mais dans l’état actuel des choses, c’est le retour sur investissement limité de la construction circulaire qui reste la principale pierre d’achoppement aux yeux de nombreuses entreprises. Réutiliser les matériaux et séparer proprement les éléments de construction lors de la rénovation prend du temps, et a donc des implications économiques. La recherche et le stockage nécessitent également des ressources, et la manière dont ces coûts sont répartis manque parfois de transparence.
L’introduction de nouvelles méthodes suppose en outre souvent un changement de mentalité au sein d’une industrie. Le secteur de la construction est-il prêt à adopter de nouvelles solutions telles que les raccordements au bâtiment démontables ? Et quel rôle jouent les autres acteurs du processus de construction dans la modernisation et l’optimisation circulaire du secteur ?
C’est pourquoi ce guide se profile avant tout comme un fil rouge à suivre parmi les diverses possibilités de la construction circulaire. L’expérience nous a appris que l’application correcte et à large échelle de toute innovation lors de la phase d’exécution nécessitait une accumulation suffisante de connaissances au préalable. Afin de savoir exactement comment la circularité fait son chemin au sein de notre secteur, et dans quelle mesure, nous discutons régulièrement avec les principaux intéressés. Chaque jour voit son lot de nouveaux développements et de nouvelles initiatives, et ce n’est que par un dialogue ouvert que nous pouvons offrir à ces idées une chance équitable de se concrétiser.
Pour son propre fonctionnement, Reynaers Aluminium considère également la circularité comme un concept clé dans une optique d’avenir. Bien que l’aluminium soit facile à recycler, à peine la moitié des matériaux proposés dans notre industrie sont de qualité recyclée. Nous avons pour ambition de mieux comprendre le cycle de vie de l’aluminium, afin de pouvoir l’optimiser. Comment transformer l’aluminium de manière responsable afin que l’impact environnemental de nos produits reste faible ? Et quelles seraient les nouvelles façons de prolonger la durée de vie de nos profilés ? Autant de questions passionnantes, avec des réponses à l’avenant.
Remerciements
Nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de ce guide. Ce projet n’aurait en effet pas pu voir le jour sans l’apport précieux de nos partenaires. Nous remercions le VITO de nous avoir apporté son regard scientifique. Nous témoignons aussi de notre gratitude envers le département d’ingénierie architecturale de la Vrije Universiteit Brussel pour son expertise et la collaboration fructueuse lors du projet pratique Circular Retrofit Lab. Leur contribution au cours de l’étude a également été inestimable. Nous remercions enfin l’OVAM et Vlaanderen Circulair pour le soutien financier.
Outre ces partenaires publics et officiels, nous avons travaillé en étroite collaboration avec certains professionnels du secteur de la construction lui-même. Nous adressons ici tous nos remerciements aux architectes, constructeurs, entreprises de démolition et fournisseurs pour leur aide professionnelle. Vous pouvez retrouver toutes ces parties sur le site web du projet (windowsforcircularbuildings.com). Enfin, nous vous remercions vous, lecteurs et lectrices, de vous joindre à nous pour discuter du monde de la construction circulaire et explorer ses possibilités infinies.
Annexes
Outils circulaires
L’intégration de la circularité dans le secteur de la construction ne pouvant plus attendre, de nombreux outils ont déjà été développés pour aider les parties prenantes à s’orienter sur la conception circulaire des bâtiments et éléments de bâtiment. Deux grandes catégories peuvent être distinguées ici, à savoir les outils de conception et les outils d’évaluation.
Les outils de conception fournissent des directives de conception, tandis que les outils d’évaluation aident à comparer différents choix de conception. S’il est vrai que le secteur doit encore se familiariser à l’application d’une telle évaluation de la circularité – chaque outil reposant sur des indicateurs différents –, il vaut la peine d’apprendre à mieux connaître et utiliser ces outils dès à présent.
Outils de conception
Les outils de conception développés pour le secteur (belge) de la construction sont les suivants :
• La brochure « Bouwen voor een circulaire economie » (VUB Architectural Engineering) comprend des stratégies, qualités et concepts de conception sur lesquels les concepteurs et maîtres d’ouvrage peuvent s’appuyer pour poser des choix réfléchis en matière de conception. Un exemple pratique est donné et des actions ciblées sont proposées pour chaque qualité de conception.
• Le « Bouwcatalogus veranderingsgericht bouwen » (VIBE) s’intéresse tout particulièrement à la pratique et fournit des informations supplémentaires sur la construction orientée vers le changement, afin d’accélérer la transition vers des ouvrages démontables.
• Le « CE Kompas » (Vlaanderen Circulair) est une liste de contrôle contenant des étapes concrètes pour les différentes phases de vie des produits. Le but de ces mesures est de « boucler la boucle (matérielle) ».
Plus d’informations
Parmi les outils de conception internationaux, citons :
• L’ouvrage « The Circular Design Guide » (Ellen MacArthur Foundation), un guide qui accompagne les utilisateurs dans l’application de méthodes circulaires lors de la conception, en fonction des connaissances de base. Un plan par étapes ou atelier est prévu pour chaque méthode.
• Le « The Sustainability Guide » (programme Interreg Baltic Sea Region de l’UE), qui se veut un guide complet de l’écodesign et de l’économie circulaire. Il offre aux entreprises, aux concepteurs et aux chercheurs de l’enseignement supérieur à la fois de l’inspiration et des outils pour s’orienter vers des méthodes durables. Modèles commerciaux circulaires, principes de l’éco-design et projets avant-gardistes en économie circulaire sont autant de thématiques abordées.
Une liste de tous les outils de conception figure sur la page : reynaers.be/circulariteit-ontwerptools
Outils d’évaluation
Le « GRO » (« croissance » en norvégien, GRO : Op weg naar toekomstgerichte bouwprojecten | Vlaanderen.be) est un manuel développé par l’agence Facilitair Bedrijf, une organisation qui soutient les pouvoirs publics et administrations locales en Flandre en matière de services facilitaires. Il aborde divers thèmes de durabilité, dont la circularité. Le GRO vise l’adoption d’un processus de conception intégré pour créer des bâtiments orientés vers l’avenir. Ses principes peuvent être appliqués à des bâtiments de différentes fonctions (bureaux, logements) et de toutes tailles.
Le GRO mise résolument sur la sensibilisation des parties prenantes pour qu’elles considèrent l’ensemble du cycle de vie des bâtiments et intègrent ce faisant des principes circulaires dès la conception. Il évalue différents critères répartis dans trois catégories : People, Planet et Profit. La liste complète des critères de l’édition 2020 figure dans le guide GRO. Les critères ne sont pas pondérés entre eux, mais affichés dans des graphiques en toile d’araignée (voir le Graphique 5.1 à la page suivante). Cette représentation graphique vous permet de visualiser en un clin d’œil le score de la conception sur les différents critères. Il n’existe pas de critères spécifiques à la menuiserie, mais plusieurs facteurs seront influencés par le choix des profilés. Nous les avons repris au Tableau 5.1 de la page suivante.
Catégorie Critère Aspect
People Acoustique Isolation acoustique de la façade, diffusion sonore (VLAREM)
Confort thermique Valeur U, choix du vitrage, ventilation de nuit
Qualité de l’air intérieur Parties ouvrantes, grilles
Confort visuel
Valeur patrimoniale
Pénétration de la lumière du jour, éblouissement, apparence, couleur du verre, ensoleillement direct
Choix de la menuiserie en fonction des considérations patrimoniales
Conception socialement sûre Contrôle social, wayfinding, attractivité, transparence
Planet Performances énergétiques
Préservation des matières premières
Performances de la menuiserie extérieure (valeur U, valeur g, etc.), étanchéité à l’air (exécution)
Inventaire des matériaux présents sur le site (potentiel de réutilisation/recyclage)
Choix du matériau (TOTEM) Partie d’un calcul TOTEM
Profit Facilité d’entretien
Accessibilité des surfaces vitrées, remplacement de la menuiserie, choix du matériau pour le cadre, quincaillerie adaptée à l’usage
Conception favorisant le nettoyage Choix du matériau pour le cadre, nombre réduit de subdivisions, nettoyage des vitrages
Conception circulaire et orientée vers l’avenir
Modularité, pénétration large de la lumière du jour, normalisation, potentiel de réutilisation, potentiel de recyclage
Outre le GRO, d’autres outils d’évaluation sont utilisés dans le secteur de la construction :
• « Level(s) » (Commission européenne) est un cadre d’évaluation qui fournit un langage commun pour les performances des bâtiments en matière de durabilité – principalement par le biais d’indicateurs de base pour la durabilité. Il fournit une approche solide pour mesurer et soutenir les améliorations de la conception jusqu’à la fin de vie.
• « C-Calc » (Cenergie) mesure la circularité des bâtiments en fonction de l’utilisation des matériaux, du degré d’adaptabilité du bâtiment et du processus de construction.
• « The Building Circularity Index » (Alba Concepts)
Plus d’informations
Une liste de tous les outils d’évaluation figure sur la page : reynaers.be/circulariteit-evaluatietools
Tableau 5.1 critères GRO applicables à la menuiserie (version 2020)Indice de démontabilité (Alba Concepts)
Le calcul de l’indice de démontabilité d’un produit s’effectue comme suit :
Les quatre facteurs de démontabilité sont d’abord évalués à l’aide de valeurs catégorielles fixes. Ces valeurs reçoivent des scores allant de 1,00 (aucun empêchement au démontage) à 0,10
1. Type de jonction (TJ)
(empêchement total au démontage).
Les objets sont assemblés les uns aux autres par différents types de raccordements. Les raccordements de type sec, à éléments ajoutés et directs ou intégraux assureront une plus grande démontabilité que des scellements chimiques souples ou non.
Les scores des différents types de jonction (TJ) sont affichés dans le tableau ci-dessous.
À éléments ajoutés Boulonnée À ressort
Avec raccords d’angle À vis
Raccordements avec éléments de jonction ajoutés
Type de jonction (TJ)
Accessibilité de la jonction (AJ)
2. Accessibilité de la jonction (AJ)
Pouvez-vous accéder (physiquement) aux éléments de jonction ? Dans quelle mesure cette intervention endommage-t-elle les objets environnants ? La réponse à ces questions détermine le score du facteur « accessibilité de la jonction » (AJ).
de la jonction (AJ)
Accessible moyennant quelques interventions qui provoquent des dégâts parfaitement réparables
Accessible moyennant quelques interventions qui provoquent des dégâts en partie réparables (plus de 20 % de la valeur)
Non accessible – endommagement définitif du produit ou des produits environnants 0,10
Fermeture des contours (FC)
Colle
3. Percées (P)
Un bâtiment contient des percées lorsque des produits ou des éléments se traversent ou sont même intégrés les uns aux autres. Le démontage d’un produit ou élément en fin de vie vous demandera alors un peu plus de temps. Si la longévité des produits concernés varie fortement, vous devrez en remplacer certains dans l’intervalle, tandis que d’autres, situés à proximité, devront être préservés.
Percées (P)
Pas de percées – répartition modulaire des produits ou éléments en plusieurs couches
5.24
4. Fermeture des contours (FC)
Il s’agit ici d’évaluer la manière dont les produits sont placés dans une composition, ouverte ou fermée. Comme son nom l’indique, ce facteur porte sur les contours physiques du produit ou de l’élément. On parlera de « fermeture des contours » lorsque le produit en question est « emprisonné » par les éléments qui l’entourent.
Fermeture des contours (FC)
Ouverte, aucun empêchement au retrait (temporaire) du produit ou de l’élément
Chevauchement, empêchement partiel au retrait (temporaire) du
5.25
Indice de démontabilité
La formule exacte pour le calcul de l’indice de démontabilité d’un produit ou élément est la suivante :
Où
• IDpn = l’indice de démontabilité d’un produit ou élément n
• TJn = le type de jonction d’un produit ou élément n
• AJn = l’accessibilité de la jonction d’un produit ou élément n
• Pn = les percées d’un produit ou élément n
• FCn = la fermeture des contours d’un produit ou élément n
L’indice de démontabilité est un score à un point qui indique dans quelle mesure un produit ou un élément spécifique d’un bâtiment est démontable. Les plans de détails sont une excellente source pour apprécier le caractère démontable de produits spécifiques. Une représentation schématique des relations permettra de voir quels produits sont reliés les uns aux autres, pour ainsi déterminer l’indice de démontabilité d’éléments individuels. Notez ici que la méthode de mesure se limite aux produits et aux éléments : on ne calculera généralement pas la démontabilité des matériaux d’étanchéité ou de fixation.
Plus d’informations
Pour plus d’informations sur cette méthode, nous vous invitons à consulter la page : reynaers.be/circulariteit-meetmethode
Explication de la méthode de calcul de la valeur résiduelle
En ce qui concerne la valeur résiduelle financière, une distinction peut être faite entre la valeur de réutilisation et la valeur de recyclage. La valeur résiduelle financière de l’archétype à réutiliser (valeur de réutilisation) est supérieure à la valeur résiduelle financière des éléments et produits à recycler ou à décycler (valeur de recyclage). Cependant, pour pouvoir capitaliser la valeur de réutilisation d’un produit, celui-ci devra avoir été assemblé de manière réversible.
Valeur de réutilisation
La valeur de réutilisation d’un produit est déterminée selon les étapes suivantes.
Le point de départ de la valeur de réutilisation est le prix d’achat des archétypes, tel qu’il est inclus dans un budget ouvert. Ce budget comprend les coûts directs de construction des archétypes, qui sont ensuite ventilés en coûts de matériel et de montage. Le prix d’achat est déterminé en fonction de la composante matérielle uniquement. Le prix d’achat de tous les archétypes, sous-produits et éléments est fourni par Reynaers Aluminium.
Le potentiel de réutilisation de l’archétype est ensuite déterminé. Cette valeur indique quel pourcentage de l’archétype peut être réutilisé en fin de vie. Nous formulons ensuite une hypothèse quant au degré de dégradation ou de perte de qualité au fil des ans de l’archétype. Un pourcentage de la valeur d’achat est utilisé pour tenir compte de la perte de qualité dans la valeur de réutilisation de l’archétype. Comme cette perte de qualité dépend de l’âge de l’archétype, la valeur de réutilisation des produits et des éléments de l’archétype a été calculée à 30 et 60 ans. La perte de qualité et le potentiel de réutilisation ont été déterminés à l’aide des valeurs de référence d’Alba Concepts et en collaboration avec des experts en coûts.
Nous pouvons alors calculer les coûts pour le démontage de l’archétype. Les heures nécessaires au démontage sont estimées en collaboration avec des experts en coûts et en fonction de l’indice de démontabilité calculé. Le temps de démontage correspond au temps entre le début du démontage et la mise sur palette. Nous le multiplions par un tarif horaire moyen pour obtenir les coûts totaux de démontage (main-d’œuvre). Les coûts de démontage (matériel) sont eux aussi calculés.
En raison de la perte de qualité, il est souvent nécessaire de faire contrôler et réparer l’archétype. Les coûts de révision y afférents sont déterminés en pourcentage de la perte de qualité. Plus celle-ci est grande, plus les coûts de révision seront élevés. Ils sont calculés à l’aide des valeurs de référence d’Alba Concepts et en collaboration avec des experts en coûts.
Afin de réutiliser l’archétype (et ses éléments), il faut aussi prévoir les coûts de transport de l’archétype vers le lieu de stockage. Les coûts de transport sont donc déterminés sur la base d’un kilométrage moyen et des coûts de transport par m³ ou kg/tonne. Ici aussi, les valeurs de référence d’Alba Concepts sont utilisées.
Viennent en dernier lieu les coûts associés au stockage temporaire de l’archétype. Ils sont déterminés selon les coûts de stockage moyens par kilogramme et la durée moyenne de stockage. Encore une fois, les valeurs de référence d’Alba Concepts servent à leur calcul.
Les étapes qui précèdent donnent la formule de calcul suivante :
La formule ci-dessus ne tient pas compte de l’évolution des prix due aux effets du temps (indexation). La valeur de réutilisation s’entend hors TVA.
Valeur de recyclage
La valeur de recyclage ou valeur matérielle représente le scénario de recyclage. Dans la hiérarchie du bâtiment, de l’élément, du produit, du matériau et de la matière première, ce scénario se concentre sur les deux derniers échelons. À ce titre, le recyclage peut être considéré comme le niveau le plus bas de la circularité. Un garde-corps en acier sera fondu en vue de récupérer le matériau, un banc en plastique sera broyé… les exemples sont nombreux.
La valeur de recyclage d’un produit est déterminée selon les étapes suivantes.
Le point de départ de la valeur de recyclage est le prix de la matière première de l’élément ou du produit, tel qu’il est inclus dans un budget ouvert. Seule la matière première de l’élément ou du produit de l’archétype est prise en compte pour la détermination du prix d’achat. Les prix des matières premières sont basés sur le London Metal Exchange ou sur les données d’institutions de négoce de matières premières comparables (niveau de prix juin 2021).
Le potentiel de recyclage du produit ou de l’élément est ensuite déterminé. Cette valeur indique le pourcentage de matériau qui peut être récupéré pour recyclage. Le potentiel de recyclage est calculé à l’aide des valeurs de référence d’Alba Concepts et en collaboration avec des experts en coûts.
Viennent ensuite les coûts liés à l’enlèvement du produit et/ou de l’élément des archétypes. Les heures nécessaires à la démolition sont estimées en collaboration avec des experts en coûts, pour chaque matériau de construction. Nous multiplions le résultat par un tarif horaire moyen pour obtenir les coûts totaux de démolition (main-d’œuvre). Les coûts matériels de démolition sont eux aussi calculés.
Nous devons ensuite calculer les frais de transformation, c’est-à-dire les coûts liés à la transformation et au recyclage effectifs des produits et éléments. Ces frais sont calculés à l’aide des valeurs de référence d’Alba Concepts et en collaboration avec des experts en coûts.
Dans le cas du recyclage d’un produit, il convient également de tenir compte des coûts liés au transport vers le lieu de stockage. Les coûts de transport sont donc déterminés sur la base d’un kilométrage moyen et des coûts de transport par m³ ou kg/tonne. Ici aussi, les valeurs de référence d’Alba Concepts sont utilisées.
Viennent en dernier lieu les coûts associés au stockage temporaire de l’élément ou du produit. Ils sont déterminés selon les coûts de stockage moyens par m³ et la durée moyenne de stockage. Les valeurs de référence d’Alba Concepts servent à leur calcul.
Les étapes qui précèdent donnent la formule de calcul suivante :
de recyclage = VAP – PRC – FD – FT – CS
La formule ci-dessus ne tient pas compte de l’évolution des prix due aux effets du temps (indexation). La valeur de recyclage s’entend hors TVA.
Vous trouverez de plus amples informations sur la méthode et sur la détermination des différents coûts dans le document « Normering financiële waardebepaling » établi par Alba Concepts (www.albaconcepts.nl) pour le compte de la Koninklijke Metaalunie et de la FME, en collaboration avec le ministère néerlandais des Affaires économiques et du Climat.
Engagement pour l’environnement de Reynaers Aluminium
Reynaers Aluminium est consciente du rôle essentiel joué par les entreprises dans la protection de l’environnement. C’est la raison pour laquelle nous sommes constamment à la recherche de nouvelles façons de devenir plus « verts » et que nous nous positionnons comme pionniers dans le domaine des économies d’énergie et des produits durables. Cette approche s’applique dès le choix du matériau que nous utilisons pour nos profilés : l’aluminium. Durable au possible et recyclable à 100 %, ce matériau jouit depuis longtemps d’une solide réputation de métal respectueux de l’environnement. Sa résistance remarquable, ses propriétés anticorrosion et sa facilité d’entretien en font le matériau de construction par excellence pour une industrie qui recherche constamment des alternatives plus légères, plus solides, plus durables et plus écologiques. Son caractère durable a déjà été confirmé par le certificat C2C (Cradle to Cradle) pour un certain nombre de solutions avancées de fenêtres, portes et façades.
Dans les grandes lignes, cette certification garantit :
• qu’aucun matériau nocif n’est utilisé ;
• que la fabrication de nos systèmes se veut raisonnable quant à la consommation de matières premières, d’énergie et d’eau ;
• que nos systèmes peuvent être facilement recyclés.
Les systèmes certifiés C2C offrent ainsi la garantie qu’ils permettent de construire de manière écologique, selon un principe de boucle fermée.
La durabilité ne se limite toutefois pas à l’utilisation des matériaux : Reynaers Aluminium prête aussi une grande attention à l’efficacité énergétique. Grâce à nos investissements continus dans la recherche et le développement, nous avons obtenu pour nos systèmes les labels Certified Component de Passive House etMinergie (un label suisse). Ces solutions à haut
rendement énergétique peuvent être utilisées dans des maisons basse énergie ou passives, et contribuent ainsi à un environnement durable, d’où l’intérêt pour les architectes de travailler avec de tels systèmes certifiés. Les principes de ces certificats correspondent de près aux critères BREEAM (Building Research Establishment Environmental Assessment Method) et LEED (Leadership in Energy and Environmental Design), deux labels de notoriété internationale qui évaluent les niveaux de durabilité des bâtiments. Ils démontrent que plusieurs questions environnementales ont été prises en compte lors de la construction du bâtiment, entre autres les besoins énergétiques du bâtiment, le recyclage des matériaux, l’utilisation de l’eau, le confort des occupants, l’utilisation de sources d’énergie renouvelables, l’emplacement du bâtiment, etc. La durabilité est aujourd’hui une priorité, en témoigne l’intérêt croissant pour ces certificats. Il faut repenser notre façon de construire, et Reynaers Aluminium entend y contribuer par ses produits novateurs, sa recherche continue et le partage ouvert des connaissances.
La transformation verte de nos produits n’est pas notre seul objectif à cet égard ; nous voulons également nous rendre aussi durables que possible en tant qu’entreprise Ces 20 dernières années, nous avons toujours fait figure de pionnier avec des initiatives telles que l’application à grande échelle de panneaux solaires sur nos toits et un programme de soutien aux déplacements à vélo entre le domicile et le lieu de travail. Aujourd’hui, nous pensons qu’il est temps d’aller un peu plus loin –raison pour laquelle nous avons décidé en 2021 de réduire drastiquement notre empreinte CO2 d’ici à 2030. Comme d’autres entreprises dans le monde, nous nous appuyons sur la méthode scientifique de l’initiative Science Based Targets pour diviser par deux nos émissions d’ici 2030, afin de diminuer nettement les effets du changement climatique (et notre empreinte CO2) en un laps de temps réduit.
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T +32 (0)15 30 88 10 info@reynaers.be www.reynaers.be