F303 Médicaments

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Vivre avec le rhumatisme

MĂŠdicaments


t les l de dos e a m le , e s stéoporo s rhumatis s affection hrose, l’o le rt t a n l’ o , s te s x e ri u a oll L’arth e 200 table parties m iste près d mes des x s e ti il les os a t, m u n u to o rh s. En iculati s, rt te a n e s u le q , é s fr o d lus affecter le males les p tisme peut a m u rh e L cliniques. ies molles. si que sur ou les part smales, ain ti a m u rh s ction xiliaires sur les affe moyens au s n o le ti , a s n rm o ti fo in des articula ser à la Pour toute protection vous adres la à , s ts a n p e z m e a it s les médic ntion, n’hé tés de préve ili ib s s o p s et le atisme tisme.ch e le rhum ues-rhuma tr ig n .l o w c w e w s , h Ligue suis eumaliga.c 0, info@rh 0 0 4 7 8 4 Tél. 044


Sommaire

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Introduction

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Les antalgiques Des antidouleurs simples sans action anti-inflammatoire

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Les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) Des antidouleurs avec action anti-inflammatoire, mais sans les effets de la cortisone

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Les corticoïdes

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Les traitements de fond Arthrite et autres maladies inflammatoires

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Les traitements de fond de synthèse Les traitements de fond d’origine biotechnologique (biothérapies) Les traitements de fond : tableau récapitulatif

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Auto-injection de médicaments

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Les médicaments contre l’arthrose Chondroprotecteurs ou médicaments protégeant le cartilage

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Les médicaments contre l’ostéoporose

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Liste des principaux médicaments disponibles en Suisse

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La Ligue suisse contre le rhumatisme

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Bibliographie

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Adresses utiles

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Introduction

Pour traiter les maladies rhumatismales, il existe une multitude de médicaments reposant sur des mécanismes d’action variés. Voici un aperçu des médicaments actuellement utilisés contre le rhumatisme. Il est évident que l’énumération de tous les médicaments disponibles en Suisse dépasserait le cadre de ce fascicule. Pour cette raison, nous nous limiterons aux chefs de file de chaque famille de médicaments, qui seront décrits plus en détail dans les chapitres suivants.

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Du bon usage des ­médicaments Les médicaments utilisés pour traiter les maladies rhumatismales nécessitent une prescription médicale. Une bonne communication entre vous, le patient, et votre médecin est primordiale. Il est donc conseillé de respecter les règles suivantes : ■■ Informer le médecin de toute prise médicamenteuse

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(y compris les préparations de médecine alternative). Communiquer au médecin les maladies connues et surtout les éventuelles réactions allergiques aux médicaments. Respecter strictement le protocole de la prise médicamenteuse prescrit par le médecin. En cas de prise de plusieurs médicaments, une carte de posologie est utile. Informer le médecin de tout effet secondaire consécutif aux médicaments absorbés. Par ailleurs, les notices médicamenteuses décrivent quelques effets secondaires possibles. Il est conseillé de ne jamais arrêter un médicament de sa propre initiative. Les conséquences peuvent en être très dangereuses, notamment lorsqu’il s’agit de préparations antirhumatismales à base de cortisone. Certains médicaments antirhumatismaux (par exemple, les traitements de fond) ont un délai


d’action pouvant aller jusqu’à trois mois. ■■ Ne jamais laisser de médicaments à la portée des enfants ! ■■ Demander l’avis du médecin en cas d’incertitudes ou de problèmes. Il faut savoir que tout médicament peut présenter des effets secondaires indésirables. Les plus importants sont décrits dans la

médicaments “ Les antirhumatismaux doivent être ­prescrits par un médecin.


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INTRODUCTION

notice du médicament. En respectant les règles simples susmen­ tionnées, on évite cependant de nombreux problèmes liés aux médicaments antirhumatismaux. En outre, il est important d’établir une relation de confiance avec son médecin afin de pouvoir lui parler, en cas de doute, sur la médication prescrite.

bonne colla­ “ Une boration avec votre médecin est importante.


Les antalgiques Des antidouleurs simples sans action anti-inflammatoire

Définition des ­antalgiques Dafalgan®, Panadol®, Tylenol® Les antalgiques calment la douleur, sans influencer le processus inflammatoire. Ainsi, ces médicaments sont souvent indiqués pour traiter les maladies rhumatismales qui ne déclenchent pas de processus inflammatoire (par exemple, la fibromyalgie) ou dans lesquelles la composante inflammatoire est secondaire (par exemple, l’arthrose sans élément inflammatoire).

antalgiques cal“ Les ment la douleur.  ” On distingue deux groupes d’an­ talgiques : ceux à base d’opiacés (les stupéfiants comme la morphine) dénommés « antalgiques majeurs ». Les autres, qui ne contiennent aucun stupéfiant du groupe des opiacés, sont appelés « antalgiques mineurs ». Ils sont donc moins puissants. Les antalgiques mineurs les plus connus sont les préparations contenant du paracétamol, comme

ou Novalgin® (qui contient le principe actif métamizole), dont certaines sont disponibles sans ordonnance. Parmi les antalgiques majeurs les plus connus, on trouve notamment Durogesic®, Fortalgesic®, MST® Continus®, Oxycontin®, Palladon®, Pethidin®, Targin®, Tramal®, Transtec® et Valoron®, pour n’en citer que quelques-uns (voir index). Il existe également de nombreux médicaments combinant paracétamol et codéine (famille des opiacés) ou paracétamol et tramadol. Cette combinaison de médicaments est indiquée dans les cas de douleurs plus importantes et ne génère que peu d’effets secondaires. Le CoDafalgan®, le Treuphadol plus® et le Zaldiar® sont tous trois des représentants de ce groupe, qui comprend d’autres médicaments (voir index).

Quand et comment les antalgiques sont-ils utilisés ? Les antalgiques ont un effet contre la douleur sous toutes ses formes.

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L E S A N TA L G I Q U E S

Les maladies rhumatismales étant très souvent accompagnées de douleurs, les antalgiques sont fréquemment prescrits. Particulièrement en cas de maladie rhumatismale non inflammatoire, ils con­ stituent souvent le premier choix en raison de leur bonne tolérance lors de maux de dos, de maladies rhumatismales des parties molles (épicondylite, tendinites), de fibromyalgie, de douleurs musculaires et d’arthrose légère. Ils sont également indiqués pour traiter les douleurs dentaires, les maux de tête, les douleurs postopératoires ou liées à certaines maladies cancéreuses, et de nombreux états douloureux. Les antalgiques n’ont pas d’effet anti-inflammatoire. Toutefois, ils peuvent être associés à des médicaments anti-inflammatoires (cf. médicaments à base de cortisone, médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens, traitements de fond) si ceux-ci ne se révèlent pas assez efficaces sur la douleur pour traiter des maladies

rhumatismales inflammatoires (par exemple, polyarthrite rhumatoïde ou maladie de Bechterew).

cas de maladie “ Enrhumatismale non inflammatoire, les antalgiques constituent le premier choix.

Lors de douleurs de faible intensité, les préparations contenant du paracétamol sont efficaces (par exemple, Dafalgan®, Panadol®, Treuphadol®, Tylenol®, Zolben®). Les douleurs de moyenne intensité sont souvent traitées par une combinaison médicamenteuse contenant à la fois du paracétamol et de la codéine ou du paracétamol et du tramadol (par exemple, Co-Dafalgan®, Codol®, Treuphadol plus®, Zaldiar®). Les opiacés comme Durogesic®, Fortalgesic®, MST® Continus®, Oxycontin®, Palladon®, Pethidin®, Targin®, Tramal®, Transtec®,


L E S A N TA L G I Q U E S

Valoron®, etc. sont prescrits en cas de douleurs importantes. Les antalgiques sont disponibles sous forme de comprimés, de suppositoires et d’injections.

Les effets secondaires Les antalgiques mineurs (en particulier, les préparations contenant du paracétamol) sont généralement bien tolérés. Les réactions allergiques sont extrêmement rares et n’ont que très peu d’effets secondaires sur le tube digestif (contrairement aux antiinflammatoires non stéroïdiens, décrits au chapitre suivant). ■■ Des atteintes hépatiques pouvant aller jusqu’à l’insuffisance hépatique peuvent survenir avec l’ingestion de quantités importantes d’antalgiques mineurs (à partir de 4 grammes par jour). Une surdose survient généralement sans que le patient ne s’en aperçoive lorsqu’il prend, outre son traitement, des

médicaments contre le refroidissement contenant du paracé­ tamol (par exemple Neocitran®). Informez votre médecin ou le pharmacien de tous les médicaments que vous prenez. Une carte de posologie peut être très utile dans ce cas. ■■ Les opiacés déclenchent parfois constipation, vertiges, nausées, fatigue et, à doses très élevées, troubles respiratoires présentant un risque mortel. Pris conformément à la prescription dans le cadre d’un traitement ciblé dont la durée est clairement établie, ils n’entraînent que rarement une dépendance (addiction). L’arrêt brutal d’un traitement de longue durée peut cependant occasionner un « état de manque » physique. ➔➔ A savoir : les opiacés entraînent parfois une somnolence et peuvent ainsi diminuer les facultés de vigilance des conducteurs ou lors de certaines activités professionnelles. Si cela vous concerne, discutez-en avec votre médecin.

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Les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) Des antidouleurs avec action anti-inflammatoire, mais sans les effets de la cortisone

Définition des AINS Les AINS bloquent les cyclo-oxygénases (COX), des enzymes per­ mettant la production des prostaglandines (groupe d’hormones tissulaires), qui jouent un rôle important lors des états inflammatoires. Les prostaglandines ont également les propriétés suivantes : ■■ Elles protègent la muqueuse gastrique ■■ Elles sont impliquées dans le processus de la coagulation sanguine (agrégation des plaquettes sanguines ; plaquettes sanguines = thrombocytes) ■■ Elles favorisent la vascularisation sanguine rénale Pour le traitement aux AINS, il est important de distinguer les deux formes d’enzymes : l’enzyme cyclo-oxygénase 1 (COX-1) produit les prostaglandines (le groupe d’hormones tissulaires) qui ont un effet protecteur sur l’estomac et l’intestin et assurent la fonction des plaquettes sanguines. L’enzyme

cyclo-oxygénase 2 (COX-2), elle, produit les prostaglandines qui sont impliquées dans les réactions inflammatoires.

AINS inhibent “ Les les inflammations.  ” Par l’inhibition simultanée des enzymes de forme COX-1 et COX-2, les AINS traditionnels peuvent entraîner des effets secondaires indésirables du fait de la fonction de la prostaglandine citée ci-dessus (effet protecteur sur l’estomac et l’intestin, fonction des plaquettes sanguines, rôle dans les réactions inflammatoires). Ces effets secondaires se manifestent principalement au niveau de la muqueuse de l’estomac (ulcères gastro-intestinaux, hémorragies). Une augmentation de la tendance hémorragique peut survenir suite à la diminution du processus de la coagulation sanguine. De plus, des troubles vasculaires rénaux se traduisant par


LES AINS

une rétention d’eau dans les tissus (surtout dans les jambes), une hypertension artérielle et, plus rarement, une insuffisance rénale peuvent également être observés. Les AINS inhibiteurs sélectifs de la COX-2 sont sur le marché depuis 1999. Ces médicaments agissent en inhibant de manière ciblée les réactions inflammatoires et exercent moins d’effets négatifs sur le tube digestif et les plaquettes sanguines. Les inhibiteurs COX-2 bloquent les prostaglandines en rapport avec l’inflammation et respectent le circuit des « bonnes » prostaglandines. Mais les AINS augmentent également le risque d’affections cardio-vasculaires (infarctus du myocarde, attaques cérébrales). C’est pourquoi les inhibiteurs COX-2 Bextra® et Vioxx® ont été retirés du marché en 2004. Encore disponibles sur le marché, Arcoxia® et Celebrex® doivent être utilisés avec précaution.

Quand et comment les AINS sont-ils utilisés ? L’éventail des indications des AINS est étendu. Ils représentent les médicaments les plus fréquemment prescrits dans le monde. En rhumatologie, on utilise leurs propriétés suivantes : atténuer l’inflammation et calmer les douleurs de toutes les maladies inflammatoires. Les maladies types sont les a­ffections suivantes : toute forme d’arthrite, notamment la polyarthrite rhumatoïde (polyarthrite chronique), la maladie de Bechterew, les tendinites, l’inflammation des bourses et d’autres parties molles, ainsi que l’arthrose en poussée congestive. Ces médicaments sont également utilisés pour apaiser les douleurs non inflammatoires, par exemple quand l’efficacité des antalgiques traditionnels est insuffisante. Ils sont également indiqués en postopératoire (par exemple, prothèse de hanche, stomatologie), car, en plus de calmer la douleur, ils diminuent les œdèmes dans les régions enflammées.

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LES AINS

Les effets secondaires ■■ Non spécifiques et bénins, sont digestifs : nausées, ballonnements, douleurs abdominales, diarrhée, constipation ■■ Spécifiques (et potentiellement dangereux) au niveau digestif : ulcères gastro-duodénaux, hémorragies digestives ■■ Risque hémorragique augmenté ■■ Pathologies rénales et hépatiques ■■ Hypertension artérielle ■■ Risque accru d’infarctus du myocarde et d’attaque cérébrale ■■ Rétention d’eau (surtout au niveau des jambes) ■■ Réactions allergiques ■■ Vertiges et problèmes de concentration (rarement) ➔➔ A savoir : ■■ Les effets secondaires gastrointestinaux (ulcères et hémorragies) peuvent être atténués par la prise des inhibiteurs sélectifs de la COX-2 Arcoxia® et Celebrex®. Certains protecteurs gastriques, comme, entre autres, Agopton®, Antra®, Cytotec®, Nexium ®, Pantozol ®, Pariet®,

Zantic® et Zurcal®, peuvent également prévenir ces effets secondaires. ■■ Les inhibiteurs des COX-2 n’influencent pas la coagulation sanguine. Les patients qui prennent de l’aspirine ou d’autres médicaments qui inhibent l’action des plaquettes sanguines doivent continuer en parallèle l’absorption de ceux-ci. ■■ En cas de prise d’aspirine à titre préventif contre les attaques cérébrales et les infarctus du myocarde, le patient ne doit pas prendre simultanément de l’ibuprofène. Les autres AINS non sélectifs doivent être ingérés au moins deux heures avant l’aspirine afin de ne pas contrecarrer l’effet de cette dernière. ■■ Les inhibiteurs sélectifs de la COX-2 et certains AINS conventionnels, par exemple le diclofénac, augmentent le risque d’attaque cérébrale et d’infarctus du myocarde. Ils doivent donc être prescrits avec précaution et, dans la mesure du possible, pendant une durée limitée.


■■ Le patient ne doit pas prendre plusieurs AINS à la fois. ■■ Les inhibiteurs de la COX-2 sont également susceptibles d’entraîner des troubles rénaux, car les enzymes de forme COX-1 et COX-2 jouent un rôle important dans l’irrigation rénale. ■■ Les facteurs de risque rendant le terrain propice aux effets secondaires sont : un âge supérieur à 65 ans, un traitement

de longue durée, une maladie cardio-vasculaire concomitante, une prise simultanée de cor­ ticoïdes ou de plusieurs AINS.


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Les corticoïdes

Définition des corticoïdes La cortisone est une hormone de notre corps qui est indispensable. Elle est synthétisée par les glandes surrénales. Substance naturelle, la cortisone a une multitude de propriétés. Elle gère certaines phases du métabolisme des lipides, des protéines et des minéraux. Elle règle de nombreux processus essentiels du système immunitaire, elle est surtout indispensable à l’organisation des défenses du corps contre certaines agressions extérieures. C’est pour cette raison que la cortisone est également appelée « l’hormone du stress ».

cortisone agit “ Lale plus rapidement contre les inflammations.

De par leur efficacité et leur rapidité d’action, la cortisone naturelle présente dans le corps et les corticoïdes de synthèse (par exemple, Calcort®, Prednison®, Spiricort®

et Lodotra®), également appelés glucocorticoïdes, sont utilisés en cas de risque vital (crise d’asthme sévère, graves maladies rhumatoimmunologiques comme la vascularite ou le lupus érythé­ mateux disséminé). En raison de leurs effets secondaires potentiels, les corticoïdes sont l’objet de multiples préjugés. Ces derniers se réfèrent au temps où ces médicaments étaient utilisés à hautes doses et à long terme, sans remise en question ni modulation. Utilisés de manière critique et à doses minimales efficaces, ils sont indiqués, voire indispensables, dans le traitement d’un grand nombre de maladies rhumatismales.

Quand et comment les corticoïdes sont-ils utilisés ? Les corticoïdes sont utilisés en cas de maladies rhumatismales inflammatoires quand l’efficacité des AINS traditionnels est insuffisante (antidouleurs avec action antiinflammatoire, mais sans les effets


LES CORTICOÏDES

de la cortisone). Ceci est surtout le cas lors de maladies comme la poly­arthrite rhumatoïde (polyarthrite chronique), l’arthrite psoriasique, l’arthrite réactive, l’arthrose en poussée congestive grave, le lupus érythémateux disséminé et d’autres collagénoses (maladies inflammatoires du tissu conjonctif). Ils sont administrés en cure courte jusqu’à ce que les traitements de fond (voir plus loin dans le texte), qui sont davantage indiqués à long terme, agissent suffisamment. Les poussées inflammatoires importantes en sont une autre indication. En cas de polymyalgia rheumatica (rhumatisme inflammatoire accompagné de vives douleurs au niveau des épaules et des hanches), les corticoïdes sont extrêmement efficaces. Ils sont souvent indispensables en cas de graves maladies immunologiques atteignant les vaisseaux sanguins (vascularites), le cœur, les reins ou le système nerveux. Toutes ces maladies sont traitées par des corticoïdes, quotidienne-

ment et en général le matin, en une dose, sous forme de comprimés (rarement sous forme de perfusion). Si ces médicaments sont utilisés à long terme, une dose inférieure à 7,5 mg de prednisone est souhaitable, ce qui permet de réduire les effets secondaires de manière importante. Le Lodotra®, une préparation à base de cortisone, doit être pris vers 22 h. Du fait de la libération retardée de la prednisone, son effet est maximal le lendemain matin, au moment de la journée où l’activité inflammatoire est au plus haut. La dose de cortisone peut ainsi être souvent réduite. Une autre utilisation fréquente de la cortisone est le traitement des inflammations localisées (par exemple, arthrose en poussée congestive d’une articulation, arthrite d’une ou de quelques articulations, tendinites, inflammations des bourses séreuses). Dans ces cas, le médicament est administré de manière locale, en injection (infiltration) dans l’articulation ou les

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parties molles concernées (bourses séreuses, insertions musculaires, gaines tendineuses). Cette forme d’administration n’entraîne que rarement des effets secondaires généraux. Si elles sont répétées, les infiltrations de cortisone peuvent néanmoins affaiblir le tissu con­ jonctif et entraîner une rupture des tendons et des ligaments, en particulier dans les régions fortement sollicitées telles que les pieds.

➔➔ Attention : la cortisone ne doit jamais être injectée directement dans les tendons, car il existe un risque de rupture.

infiltrations de “ Les cortisone dans les articulations doivent être limitées à quatre par an.


LES CORTICOÏDES

Les effets secondaires En général, les effets secondaires décrits ci-dessous surviennent surtout dans les cas où les corticoïdes sont pris à long terme (plus de trois mois) à des doses supérieures à 7,5 mg de prednisone par jour. ■■ Augmentation de l’appétit et par conséquent prise de poids (particulièrement au niveau du visage et du tronc) ■■ Rétention d’eau dans les tissus (surtout dans les jambes) ■■ Risque infectieux ■■ Acné ■■ Hyperglycémie, diabète ■■ Hypertension artérielle ■■ Tension oculaire élevée ■■ Opacification du cristallin (cataracte) ■■ Peau plus fine et fragile (sécheresse, irritations locales) ■■ Fragilité osseuse (ostéoporose). Pour prévenir l’ostéoporose en cas de traitement de longue durée à base de cortisone, les compléments suivants sont efficaces : activité physique, calcium,

vitamine D, traitement hormonal substitutif chez les femmes en postménopause, éventuellement certains médicaments spécifiques comme Aclasta®, Actonel®, Bonviva®, Evista®, Fosamax®, Forsteo® ou Prolia® (voir également chapitre « Les médicaments contre l’ostéoporose »). ■■ Rupture des tendons et des ligaments ➔➔ A savoir : ■■ Toute modification des doses de cortisone nécessite l’accord du médecin. ■■ Le traitement par corticoïdes, prescrits sur plusieurs semaines, ne doit pas être arrêté brutalement du jour au lendemain. Une diminution des doses ou l’arrêt du traitement se font en accord avec le médecin traitant. ■■ En général, les corticoïdes sont pris une fois par jour, le matin. Il est conseillé de ne pas changer ce protocole de sa propre initiative.

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Les traitements de fond Destinés aux arthrites et autres maladies inflammatoires

Définition des traitements de fond Les traitements de fond bloquent le processus inflammatoire. Ils sont utilisés pour traiter les maladies inflammatoires secondaires à un trouble immunitaire (c’est-à-dire causée par le système immunitaire), par exemple la polyarthrite rhumatoïde (polyarthrite chronique), le lupus érythémateux disséminé ou les vascularites (inflammations des vaisseaux sanguins). En freinant l’évolution de la maladie, les traitements de fond permettent d’éviter des lésions structurelles causées par la maladie. Souvent, grâce à ces médicaments, l’évolution de la maladie peut même être stoppée. Lors d’une polyarthrite rhumatoïde, par exemple, ils permettent, de réduire la douleur et de diminuer, voire d’éviter, la survenue d’une lésion articulaire, en inhibant l’inflammation. Les traitements de fond comprennent des substances très variées sur le plan pharma­

cologique. Ils n’ont pas tous été développés afin de traiter les maladies rhumatismales inflammatoires, loin de là. Cette action a été identifiée assez fortuitement pour les traitements de fond les plus anciens, qui sont, par la suite, devenus des piliers des principaux éléments du traitement. Ainsi, contrairement aux médicaments antirhumatismaux traitant les symptômes, tels que les antalgiques et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), les traitements de fond ont une incidence sur l’évolution de la maladie. Leur effet anti-inflammatoire ressemble à celui des corticoïdes, mais ils sont mieux tolérés que ces derniers. L’inconvénient d’une majorité de ces traitements de fond réside dans le fait que leur délai d’action est souvent de plusieurs semaines, voire de quelques mois. Administrés de manière ciblée, ils peuvent diminuer la nécessité d’avoir recours aux corticoïdes. Souvent, la prescription de ces derniers peut même être évitée.


LES TRAITEMENTS DE FOND

Quand et comment les traitements de fond sontils utilisés ? En général, on se sert d’un traitement de fond quand l’aspect inflammatoire de la maladie a atteint un degré qui fait craindre des lésions structurelles et, surtout, articulaires, dues à l’inflammation ou quand la prise de corticoïdes à long terme (exerçant des effets secondaires) doit être évitée.

Classification des traitements de fond On trouve, d’une part, les traitements de fond de synthèse conventionnels comme Arava®, CellCept®, Endoxan®, Imurek®, Methotrexate, Plaquenil®, Salazopyrin® et Sandimmun®, qui agissent sur le métabolisme cellulaire. Les traitements de fond de synthèse incluent depuis peu une nouvelle classe de sub­ stances, par exemple Otezla® et Xeljanz®, qui agissent de manière ciblée sur le processus inflammatoire en inhibant certaines protéines spécifiques à l’intérieur des cellules.

traitements “ Les de fond enrayent souvent la maladie.

D’autre part, il existe des traitements de fond d’origine biotechnologique, appelés biothérapies, dont Actemra®, Cimzia®, Cosentyx®, Enbrel®, Humira®, MabThera®, Orencia®, Remicade®, Simponi® et Stelara® (plus d’informations à partir de la page 27). Les biothérapies agissent sur le processus inflammatoire de manière ciblée, par exemple en neutralisant les protéines qui transmettent les signaux de l’inflammation ou en se dirigeant contre certaines cellules inflammatoires.

Les traitements de fond de synthèse Le Metoject®, le Methrexx® (méthotrexate) Sa très bonne efficacité, son ex­cellente tolérance et son utilisation fréquente font actuellement du

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LES TRAITEMENTS DE FOND

méthotrexate le traitement de fond de référence. A l’origine uniquement administré pour soigner certains cancers, le méthotrexate est utilisé, en rhumatologie, à des doses beaucoup plus faibles. Ainsi, les effets secondaires rencontrés lors des traitements de cancers sont faibles. Le métho­ trexate est un traitement de fond de synthèse. Il ne s’agit donc pas d’un traitement de fond d’origine biotechnologique. Au début du traitement, le méthotrexate est en général administré une fois par semaine en injection sous-cutanée ou intramusculaire. Le médicament peut également être pris une fois par semaine sous forme de comprimés (tous les com-

primés en une fois ; ils ne doivent en aucun cas être répartis sur plusieurs jours !). L’inconvénient de ce mode d’administration est qu’une partie de cette dose n’est pas absorbée par l’organisme à travers la barrière intestinale. L’effet peut par conséquent être amoindri et la dose prescrite doit être adaptée en cas de remplacement des injections par les comprimés. Pour une tolérance maximale, il est préférable d’associer le médicament à l’acide folique (Acidum folicum® ou Folvite®). Comme, dans de rares cas, le méthotrexate cause des troubles de l’hématopoïèse et de la fonction hépatique, des contrôles réguliers à l’aide d’examens sanguins sont indispensables. Les effets secondaires les plus fréquents sont les suivants : malaise consécutif à l’injection ou à la prise des comprimés et légère chute de cheveux (passant généralement inaperçue). L’inflammation pulmonaire provoquée par le méthotrexate est rarissime. Néanmoins, l’apparition d’une toux, d’une difficulté à


LES TRAITEMENTS DE FOND

respirer ou d’une fièvre impose une consultation médicale en urgence. Dès l’arrêt du méthotrexate, cette inflammation disparaît toujours sans laisser de séquelles. Le délai d’action du méthotrexate est de six à huit semaines. En attendant son action, on peut avoir recours à des préparations à base de cortisone. Souvent, le méthotrexate permet d’arrêter l’évolution de la maladie et d’éviter la prise d’autres médicaments. A l’instar des autres traitements de fond, il n’est efficace que pendant la période où il est administré. Ainsi, ses effets bénéfiques ne vont pas au-delà de la période d’absorption. Il peut cependant être pris à long terme sans perdre de son efficacité. Des contrôles réguliers permettent généralement d’éviter toute complication. Certains patients suivent ce traitement durant de nombreuses années. ➔➔ Attention : Le méthotrexate peut engendrer des malformations congénitales. C’est pourquoi les

femmes qui souhaitent un enfant doivent arrêter le médicament au moins trois mois avant d’envisager une grossesse. Les contre-indications sont les suivantes : grossesse, allaitement, maladies rénales ou hépatiques graves, alcoolisme. L’Arava® et autres génériques (léflunomide) Le léflunomide est également un traitement de fond de synthèse. Comparable au méthotrexate, il est surtout indiqué en cas d’arthrite. La posologie recommandée est d’un comprimé par jour. Le léflunomide est bien toléré. Les effets secondaires, quand ils surviennent, entraînent en particulier une augmentation de la fréquence des selles et une faible chute de cheveux (passant généralement inaperçue). Comme le léflunomide provoque, dans de rares cas, des troubles de l’hématopoïèse et de la fonction hépatique, la surveillance du traitement nécessite également des bilans sanguins réguliers.

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LES TRAITEMENTS DE FOND

L’effet du léflunomide est comparable à celui du méthotrexate, mais il commence à agir au plus tôt au bout de quatre à six semaines. Quant à l’administration à long terme et aux précautions à prendre, le léflunomide n’est guère différent du méthotrexate (voir page 19 à 21). ➔➔ Attention : Le traitement doit être arrêté au moins six mois avant une grossesse désirée. La longue demi-vie de ce médicament impose éventuellement une procédure de « lavage » particulière.

La Salazopyrin® EN (sulfasalazine) La Salazopyrin® EN est également un traitement de fond de synthèse, qui est utilisé en cas d’arthrite ou d’atteintes inflammatoires du tube digestif. Elle est administrée sous forme de comprimés (plusieurs comprimés par jour). Cette dose pouvant occasionnellement provoquer des nausées et des céphalées en début du traitement, il est conseillé de commencer ce dernier par une faible dose et de l’augmenter au fur et à mesure. Un traitement par Sala­ zopyrin® EN nécessite également des bilans sanguins réguliers. L’apparition de fièvre ou de douleurs pharyngées est très rare. Dans ce cas, une consultation immédiate chez le médecin s’impose. Le Salazopyrin® EN est moins puissant que le méthotrexate et son délai d’action est de deux à trois mois. La grossesse et l’allaitement ne représentent pas des contreindications.


LES TRAITEMENTS DE FOND

Le Plaquenil® (hydroxychloroquine) Autrefois utilisé à titre préventif et thérapeutique contre le paludisme, ce traitement de fond est aujourd’hui surtout administré pour soigner les maladies inflammatoires du tissu conjonctif (également appelées collagénoses), par exemple le lupus érythémateux disséminé et la polyarthrite rhumatoïde. Le Plaquenil® est bien toléré. Le traitement ne nécessite pas de contrôles sanguins réguliers. On conseille simplement un examen ophtalmologique annuel : dans de rares cas, il peut en effet provoquer des dépôts de pigments au niveau de la rétine, qui, dépistés précocement, n’ont aucune incidence sur la vision. Le Plaquenil est très efficace contre les maladies inflammatoires du tissu conjonctif. Lorsqu’il est utilisé seul en cas de polyarthrite rhumatoïde, son efficacité est souvent insuffisante. De ce fait, il est aujourd’hui presque toujours associé à d’autres traitements de ®

fond. La grossesse et l’allaitement ne sont pas des contre-indications. Le Xeljanz® (tofacitinib) Le Xeljanz® est prescrit en cas de polyarthrite rhumatoïde. Il contient le principe actif tofacitinib, qui est également fabriqué par synthèse et n’est donc pas d’origine bio­ technologique. Contrairement aux traitements de fond conventionnels décrits précédemment, le Xeljanz® a été développé spécifiquement pour bloquer certaines enzymes (ferments) à l’intérieur des cellules inflammatoires. Le Xeljanz® empêche ainsi la transmission du signal de certaines réactions immunitaires qui entretiennent l’inflammation en cas d’arthrite. Le Xeljanz® est utilisé lorsque le traitement par méthotrexate s’avère insuffisant. Il est administré sous forme de comprimés à raison de deux prises par jour, seul ou en association avec un traitement de fond de synthèse conventionnel.

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Le Xeljanz® accroît le risque d’infections. Ses effets secondaires les plus fréquents sont les suivants : céphalées, augmentation de la fréquence des selles et rhinopharyngite. Le Xeljanz® nécessite des contrôles sanguins moins fréquents. L’Otezla® (apremilast) L’Otezla® est utilisé en traitement de l’arthrite psoriasique (maladie associant arthrite et psoriasis). Il est

également efficace contre le psoriasis cutané. Son principe actif, l’apremilast, est, lui aussi, obtenu par synthèse. L’Otezla® réduit la réaction inflammatoire dans les articulations et la peau en inhibant de manière ciblée une protéine à l’intérieur des cellules et en agissant sur divers transmetteurs favorisant ou freinant l’inflammation.


LES TRAITEMENTS DE FOND

L’Otezla® est administré sous forme de comprimés à raison de deux prises par jour. La dose finale est atteinte environ cinq jours après le début du traitement. Les effets indésirables les plus courants sont la diarrhée, les nausées et les troubles abdominaux. Ils ne sont souvent que transitoires. La prise d’apremilast peut s’accompagner d’une perte de poids. Il n’est pas nécessaire d’effectuer des examens sanguins. Le Sandimmun® (cyclosporine A) Le Sandimmun® a été développé pour les transplantations afin d’éviter les rejets. On l’utilise par exemple chez les patients ayant subi une greffe de rein. Dans le traitement des rhumatismes, il est prescrit en cas de collagénoses (maladies inflammatoires du tissu conjonctif) et de vascularites, accompagnées d’une atteinte inflammatoire de certains organes, par exemple lors d’inflammations rénales ou oculaires.

Le Sandimmun® est un traitement de fond de synthèse qui se prend deux fois par jour sous forme de capsules. Son action s’installe déjà au bout de quelques semaines. Les effets secondaires apparaissent sous la forme d’une hyperpilosité, d’un œdème gingival, de troubles de la fonction rénale et d’une hypertension. Les deux derniers effets secondaires nécessitent des contrôles réguliers du traitement à l’aide de bilans sanguins et de la surveillance de la tension artérielle. L’Imurek® et autres génériques (azathioprine) L’azathioprine représente également un médicament classique de la médecine de transplantation. En rhumatologie, ce traitement de fond de synthèse (qui n’est donc pas d’origine biotechnologique) est essentiellement utilisé lors de collagénoses (maladies du tissu conjonctif) et de vascularites (maladies accompagnées d’inflammations des vaisseaux sanguins). Il est rarement prescrit pour soigner des inflammations articulaires.

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LES TRAITEMENTS DE FOND

L’Imurek® est administré trois fois par jour sous forme de comprimés. Le médicament a un effet différé, qui intervient généralement au bout de trois mois. Parfois, il cause des effets secondaires tels que nausées légères, troubles de l’hématopoïèse et inflammations hépatiques. Le traitement nécessite des bilans sanguins et urinaires réguliers.

traitements “ Les de fond ont une influence positive sur le cours de la maladie.

L’Endoxan® (cyclophosphamide)

Le CellCept , le Myfortic (mycophénolate mofétil / mycophénolate) Le CellCept® et le Myfortic® inhibent la prolifération des lymphocytes B et T et bloquent leur migration vers les sites inflammatoires. Les lymphocytes forment une partie des globules blancs. Le CellCept® et le Myfortic® sont principalement utilisés dans le cadre de la méde®

cine de transplantation. En rhumatologie, ils sont avant tout indiqués en cas d’inflammation rénale (p. ex. lupus érythémateux), d’inflammation des vaisseaux sanguins ou d’inflammation oculaire. Ces deux traitements de base de synthèse (qui ne sont pas d’origine biotechnologique) sont administrés deux fois par jour sous forme de comprimés. S’ils ont un effet inhibiteur immédiat sur le système immunitaire, l’action sur l’inflammation des organes est différée. Les principaux effets secondaires sont des troubles gastro-intestinaux et une prédisposition accrue aux infections.

®

Ce traitement de fond de synthèse inhibe le système immunitaire de manière importante. Il est essentiellement utilisé dans le traitement des collagénoses (maladies du tissu conjonctif) et des vascularites (maladies accompagnées d’inflammations des vaisseaux sanguins) dans le cas où un organe vital est atteint. Une fois la maladie con­trôlée, l’Endoxan® est souvent


LES TRAITEMENTS DE FOND

rem­placé par des traitements de fond moins puissants. Sous forme de comprimés, l’Endoxan® est administré quotidiennement. En perfusion, le rythme est, dans la plupart des cas, d’une fois par mois. L’effet du médicament intervient au bout de quelques semaines. Ses effets secondaires les plus importants sont des troubles de l’hématopoïèse et une prédisposition élevée aux infections. La prise de ce médicament à long terme peut induire une stérilité, aussi bien chez l’homme que chez la femme. Pour éviter l’apparition de certaines infections, l’Endoxan® est souvent associé à un antibiotique : le Bactrim®. Le traitement nécessite en outre des contrôles fréquents reposant sur des bilans sanguins.

Les traitements de fond d’origine biotechnologique (biothérapies) Les biothérapies sont des substances protéiques de synthèse qui agissent de manière ciblée sur

les processus inflammatoires. Elles neutralisent par exemple les protéines solubles ou impliquées dans la médiation cellulaire qui transmettent les signaux de l’inflammation ou agissent contre certaines cellules inflammatoires. C’est la biologie moléculaire qui a rendu leur développement possible. L’industrie pharmaceutique utilise ainsi des cellules ou des microorganismes génétiquement modifiés comme « usines » vivantes afin qu’elles fabriquent les principes actifs souhaités. Les coûts de développement et de production des biothérapies sont très élevés. Aussi est-il est nécessaire de faire une demande de garantie de paiement préalable auprès de la caisse-maladie. Inhibiteurs du TNF Le Cimzia® (certolizumab), l’Enbrel® (étanercept), l’Humira® (adalimumab), le Remicade ® (infliximab) et le Simponi® (golimumab) sont des inhibiteurs du TNF et appartiennent à ce titre aux biothérapies, une famille de médicaments à base de

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LES TRAITEMENTS DE FOND

protéines issus de la biotechno­ logie. Dans les articulations comme dans le reste du corps, ils dés­ activent de manière très précise le TNFα (tumor necrosis factor alpha), l’un des plus importants transmetteurs de l’inflammation et permettent ainsi d’endiguer le processus inflammatoire. Les inhibiteurs TNFα sont utilisés pour traiter différents types d’arthrite, notamment la polyarthrite rhumatoïde, l’arthrite psoriasique et la maladie de Bechterew (spondylarthrite ankylosante). Ils servent également à traiter certaines affections inflammatoires du tube digestif, le psoriasis cutané et d’autres maladies inflammatoires. Chez un grand nombre de patients, les inhibiteurs TNFα permettent de diminuer l’inflammation de manière importante. Parfois, les douleurs articulaires s’estompent déjà au bout de quelques jours. Chez les patients dont le bilan sanguin révèle une inflammation importante, les troubles dus à l’inflammation, tels que fatigue et épuisement, dis-

paraissent souvent avec une rapidité étonnante. Le processus de destruction des articulations peut être retardé, voire stoppé. S’ils sont bien tolérés, les inhibiteurs du TNF comportent néanmoins certains risques. Les infections sont plus fréquentes, et elles peuvent évoluer de manière atypique et avec plus de complications. Une ancienne tuberculose peut se réac­ tiver.

inhibiteurs du “ Les TNF désactivent l’un des plus importants transmetteurs de l’inflammation.

L’Enbrel® est administré une fois par semaine en injection sous-cutanée, l’Humira® une fois toutes les deux semaines, le Cimzia® une fois toutes les deux ou quatre semaines et le Simponi® une fois par mois. Les patients peuvent


LES TRAITEMENTS DE FOND

facilement effectuer eux-mêmes ces injections. Les effets secondaires les plus fréquents (chez un tiers des patients) sont des réactions cutanées au site d’injection. Elles sont comparables à des piqûres d’insectes. Cependant, ces réactions disparaissent souvent au cours du traitement. Le Remicade® est administré toutes les six à huit semaines sous la forme d’une perfusion d’une à deux heures. En début de traitement, les intervalles entre les perfusions sont plus courts (2 e perfusion : après deux semaines ; 3e perfusion : six semaines après la 1re perfusion). Les effets secondaires perçus pendant la perfusion ressemblent à des réactions allergiques (rougeur, oppression thoracique, respiration difficile, etc.). C’est

pourquoi la perfusion doit être constamment surveillée. Mais les réactions aux perfusions sont rares. Tous les inhibiteurs du TNFα peuvent être associés à des préparations à base de méthotrexate ou à d’autres traitements de fond conventionnels, ce qui permet d’améliorer l’efficacité du traitement. Le MabThera® (rituximab) Le MabThera® appartient également à la famille des biothérapies. Comme les autres inhibiteurs du TNF évoqués précédemment, il s’agit d’un anticorps issu de la biotechnologie à base de protéines. Ce traitement de fond cible les lymphocytes B, qui produisent notamment des anticorps tels que le facteur rhumatoïde. Le MabThera® est utilisé dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde et d’autres maladies auto-immunes. Il est administré en perfusion. Ses effets apparaissent très lentement, mais peuvent durer entre six mois et un an, voire encore plus longtemps. Il est recommandé d’associer le

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LES TRAITEMENTS DE FOND

MabThera® avec des préparations à base de méthotrexate ou avec d’autres traitements de fond de synthèse. Il est bien toléré, les patients ne présentant que rarement des réactions suite à la perfusion. Comme les autres biothérapies, le MabThera® augmente le risque d’infections. Le Benlysta® (belimumab) Le Benlysta® se compose, lui aussi, d’un anticorps issu de la biotechnologie à base de protéines. Celuici se lie à une protéine soluble qui stimule les lymphocytes B. Le Benlysta® inhibe cette protéine, la survie des lymphocytes B et leur production d’anticorps. Le Ben­ lysta® est utilisé en cas de lupus érythémateux disséminé lorsque l’efficacité des traitements conventionnels est insuffisante. Il est administré en perfusion pendant 60 minutes environ. La perfusion est renouvelée après deux et quatre semaines, puis toutes les quatre semaines. Le délai d’action du Benlysta® est de trois à six mois. Il est bien toléré, les patients ne

présentant que rarement des réactions suite à la perfusion. Il peut accroître le risque d’infections.

biothérapies “ Les agissent de manière ciblée sur les processus inflammatoires.

L’Orencia® (abatacept) L’Orencia® est également une sub­stance protéique issue de la biotechnologie. Il a la propriété de se lier à la surface de certaines cellules immunitaires et, de ce fait, d’inhiber l’activation des lymphocytes T, des acteurs majeurs du processus inflammatoire. L’Orencia® est indiqué dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde. Il existe sous forme injectable que le patient peut lui-même s’administrer en sous-cutané une fois par semaine. Il peut aussi être administré sous la forme d’une perfusion d’une demi-heure, les trois premières fois toutes les deux semaines, puis


LES TRAITEMENTS DE FOND

toutes les quatre semaines. Son action se manifeste au bout d’un à deux mois. L’Orencia ® est admi­nistré en monothérapie ou en combinaison avec des traitements de fond de synthèse conventionnels. Il est bien toléré, les patients ne présentant que rarement des réactions suite à la perfusion. Il s’accompagne d’une légère augmentation du risque d’infections. L’Actemra® (tocilizumab) L’Actemra® est un anticorps issu de la biotechnologie à base de protéines inhibant le récepteur de l’interleukine 6. En entraînant une diminution de l’activité de l’inter­ leukine 6, l’un des principaux transmetteurs de l’inflammation de notre système immunitaire, il permet de réduire l’inflammation des articulations et de limiter les conséquences systémiques telles que la fatigue. L’Actemra® est utilisé pour traiter la polyarthrite rhumatoïde et d’autres affections in­ flammatoires. Il existe sous forme injectable que le patient peut lui-même s’administrer en sous-

cutané une fois par semaine. Il peut aussi être administré sous la forme d’une perfusion d’une heure, dans la plupart des cas toutes les quatre semaines. Le médicament agit très rapidement sur l’inflammation systémique et ses symptômes, alors que le délai d’action sur les articulations est d’environ deux mois. Il est bien toléré, les patients ne présentant que rarement des réactions cutanées ou des réactions suite à la perfusion. Comme les autres biothérapies, l’Actemra® augmente le risque d’infections. Le médicament peut être administré seul ou associé à des traitements de fond de synthèse conventionnels.

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LES TRAITEMENTS DE FOND

Le Stelara® (ustekinumab)

Le Cosentyx® (secukinumab)

Le Stelara® est un principe actif issu de la biotechnologie, utilisé dans le traitement de l’arthrite psoriasique (maladie associant arthrite et psoriasis) et du psoriasis cutané. Il s’agit d’un anticorps contre les transmetteurs de l’inflammation interleukine 12 et interleukine 23. En se liant à ces derniers, il en inhibe l’action. Le Stelara® empêche l’inflammation des articulations et de la colonne vertébrale, et agit contre le psoriasis. Il est administré en sous-cutané au moyen d’une seringue préremplie. La deuxième injection est pratiquée un mois après la première, puis l’intervalle entre les injections suivantes est de trois mois. Les patients notent généralement une amélioration au bout d’un à deux mois. Le Stelara® peut provoquer des réactions cutanées au site d’injection. Comme les autres biothérapies, il augmente le risque d’infections.

Le Cosentyx® est un principe actif issu de la biotechnologie utilisé dans le traitement de l’arthrite psoriasique (maladie associant arthrite et psoriasis), de la maladie de Bechterew et du psoriasis cutané. C’est un anticorps contre le transmetteur de l’inflammation interleukine 17. En se liant à ce dernier, il en inhibe l’action. Le Cosentyx® empêche ainsi l’in­ flammation des articulations et de la colonne vertébrale, et agit contre le psoriasis. Il est administré en sous-cutané au moyen d’une seringue préremplie. Au début du traitement, une injection de 150 à 300 mg est pratiquée chaque semaine pendant quatre semaines, puis une fois par mois. Les patients notent généralement une amélio­ ration au bout d’un à deux mois. Le Cosentyx® peut provoquer des réactions cutanées au site d’injection. Comme les autres biothérapies, il augmente le risque d’infections.


LES TRAITEMENTS DE FOND

Les biosimilaires Nous connaissons déjà bien les médicaments de synthèse conventionnels. Lorsque le brevet d’un médicament est expiré, des copies sont mises sur le marché : ce sont les génériques. D’ici 2020, environ 80% des médicaments issus de la biotechnologie qui ont été développés dans les années 80 ou 90 ne seront plus protégés par brevet. Le brevet de certaines biothérapies a déjà expiré. De nouvelles préparations visant au traitement des maladies rhumatismales inflammatoires sont donc prêtes à entrer en jeu : les biosimilaires. Contrairement aux génériques qui sont des copies de médicaments de synthèse, les biosimilaires forment une classe de produits spécifique, car ils sont similaires, mais pas identiques aux produits d’origine. Les préparations issues de la biotechnologie sont des molécules protéiques extrêmement complexes, pouvant comprendre jusqu’à 20 000 atomes. Aussi est-il très difficile de créer une copie exacte de l’original. En Suisse, la procédure d’homologation que doivent subir ces produits est également très longue. Les biosimilaires autorisés dans notre pays ne doivent pas renfermer de risques de sécurité plus importants que les produits originaux, selon les experts. Nous ne savons pas encore dans quelle mesure les biosimilaires seront plus intéressants pour les patients que les biothérapies dont ils sont tirés. Cette brochure ne présente encore aucun médicament de la famille des biosimilaires.

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Délai d’action

4–6 semaines

1– 4 semaines

1– 4 semaines

2–3 mois

6–8 semaines

Arava ® (léflunomide)

CellCept ® (mycophénolate mofétil) et Myfortic® (mycophénolate)

Endoxan ® (cyclophosphamide)

Imurek ® (azathioprine)

Metoject®, Methrexx® (méthotrexate)

Médicaments de synthèse

Médicament

oui

non

non

non

Grossesse possible

7,5–30  mg par semaine non

50–150 mg par jour

50–150 mg par jour

500–1500 mg par jour

10–20 mg par jour

Dose

Les traitements de fond : tableau récapitulatif Effets secondaires

troubles du transit et de l’hématopoïèse ; chute de cheveux ; inflammation urinaire vésicale ; augmentation de la fréquence des infections ; stérilité

légèrement troubles du transit ; modification de élevée la peau et des muqueuses ; légère chute de cheveux ; rares inflammations hépatiques et pulmonaires ; troubles de l’hématopoïèse

légèrement légères nausées ; troubles du transit élevée et de l’hématopoïèse ; inflammation hépatique

très élevée

légèrement troubles du transit ; augmentation élevée de la fréquence des infections

légèrement diarrhée ; légère chute de cheveux ; élevée rares inflammations hépatiques et pulmonaires ; troubles de l’hématopoïèse ; hypertension

Prédisposition aux infections


3–4 mois

2–3 mois

1– 3 mois

1– 2 mois

Plaquenil ® (hydroxychloroquin)

Salazopyrin ® EN (sulfasalazin)

Sandimmun® (cyclosporine A)

Xeljanz ® (tofacitinib) 10–20 mg par jour

100–300 mg par jour

2000–3000 mg par jour

200–400 mg par jour

60 mg par jour

quelques semaines

3–6 mois

Actemra® (tocilizumab)

Benlysta® (belimumab)

perfusions toutes les 4 semaines, plus souvent en début de traitement

perfusions toutes les 4 semaines ou injections de 162 mg 1 × par semaine

Médicaments issus de la biotechnologie (biothérapies)

2–3 mois

Otezla® (apremilast)

non

non

non

oui

oui

oui

non

troubles du transit ; allergie cutanée, troubles de l’hématopoïèse ; nausées ; céphalées ; douleurs pharyngées ; fièvre

réaction de photosensibilisation (peau et yeux) ; rares lésions de la rétine

élevée

élevée

élevée

rares réactions aux perfusions ; troubles de la leucopoïèse ; infections

rares réactions aux perfusions similaires à des réactions allergiques (rougeur, oppression thoracique et respiration difficile)

céphalées ; diarrhée ; inflammation hépatique ; troubles de l’hématopoïèse ; augmentation de la fréquence des infections

légèrement troubles du transit ; hyperpilosité ; élevée œdèmes des gencives ; hypertension ; trouble de la fonction rénale

non

non

légèrement diarrhée ; nausées ; troubles élevée abdominaux

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Délai d’action

1–3 mois

1–3 mois

quelques semaines

1– 2 mois

quelques jours à quelques semaines

quelques jours à quelques semaines

Médicament

Cosentyx® (secukinumab)

MabThera ® (rituximab)

Orencia ® (abatacept)

Stelara ® (ustekinumab)

Inhibiteur du TNF : Cimzia® (certolizumab)

Inhibiteur du TNF : Enbrel® (étanercept)

50 mg 1 × par semaine

200 mg toutes les 2 semaines ou 400 mg toutes les 4 semaines, dose plus élevée

45 mg tous les 3 mois, 2 injections après 1 mois

perfusions toutes les 4 semaines, plus souvent en début de traitement ou injections sous-cutanées 1 × par semaine

2 perfusions de 1000 mg

150–300 mg par semaine pendant 4 semaines en injection sous-cutanée, puis toutes les 4 semaines

Dose

non

non

non

non

non

non

Grossesse possible

élevée

élevée

élevée

élevée

élevée

élevée

Prédisposition aux infections

réactions cutanées au site d’injection ; augmentation de la fréquence des infections

réactions cutanées au site d’injection ; augmentation de la fréquence des infections

réactions cutanées au site d’injection ; augmentation de la fréquence des infections

rares réactions aux perfusions similaires à des réactions allergiques (rougeur, oppression thoracique et respiration difficile)

rares réactions aux perfusions similaires à des réactions allergiques (rougeur, oppression thoracique et respiration difficile)

réactions cutanées au site d’injection ; augmentation de la fréquence des infections

Effets secondaires


quelques jours à quelques semaines

quelques jours à quelques semaines

Inhibiteur du TNF : Remicade® (infliximab)

Inhibiteur du TNF : Simponi® (golimumab) 50 mg 1 × par mois

perfusions toutes les 6–8 semaines, plus souvent en début de traitement

40 mg toutes les 2 semaines

non

non

non

élevée

élevée

élevée

réactions cutanées au site d’injection ; augmentation de la fréquence des infections

rares réactions aux perfusions similaires à des réactions allergiques (rougeur, oppression thoracique et respiration difficile) ; augmentation de la fréquence des infections

réactions cutanées au site d’injection ; augmentation de la fréquence des infections

➔➔ Remarque : nous vérifions régulièrement que les listes de médicaments figurant dans cette brochure sont à jour. Les dernières versions sont disponibles à l’adresse suivante : www.ligues-rhumatisme.ch/médicaments

quelques jours à quelques semaines

Inhibiteur du TNF : Humira ® (adalimumab)

LES TRAITEMENTS DE FOND

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Auto-injection de médicaments

Certains médicaments doivent être injectés sous la peau. Ces injections dites sous-cutanées peuvent être pratiquées par des proches du patient, voire par le patient lui-même, ce qui lui confère une grande indépendance, et lui permet notam­ment de voyager plus librement. Les biothérapies doivent être réfrigérées pendant le stockage et le transport. Il existe pour la plupart des préparations des seringues préremplies ou des stylos, spécialement conçus pour les personnes à fonction digitale réduite. De même, il existe des dispositifs permettant d’enlever facilement le capuchon de la seringue. En règle générale, les patients apprennent sans difficulté à s’administrer leur médicament et dans la mesure où l’injection est faite correctement, il n’y a aucune complication à craindre. Si les patients éprouvent souvent une certaine anxiété au début, ils la surmontent rapidement dans la plupart des cas, après avoir reçu des instructions appropriées, insistant notamment sur l’importance de faire pénétrer l’aiguille rapidement dans

la peau. Dans de rares cas, les patients font une allergie au caoutchouc contenu dans le capuchon protecteur de l’aiguille. Voici quelques-uns des médicaments qui se prêtent à l’autoinjection : ■■ Cimzia® ■■ Cosentyx® ■■ Enbrel® ■■ Forsteo® ■■ Humira® ■■ Méthotrexate ■■ Orencia® ■■ Simponi® ■■ Stelara®


A U TO - I N J E C T I O N D E M É D I CA M E N T S

Instructions pour l’auto-­ injection : Préparation de l’auto-injection 1. Laissez le produit se réchauffer à température ambiante. 2. Lavez-vous les mains à l’eau et au savon. Choix et préparation du point d’injection 1. Sont appropriées comme points d’injection la peau du ventre (sauf nombril) et les cuisses. Il est conseillé de changer de site d’injection à chaque administration. 2. Nettoyez le point d’injection avec un tampon imbibé de désinfectant.

Injection du médicament 1. Pincez la peau entre le pouce et l’index pour former un pli. 2. Piquez l’aiguille sur toute sa longueur légèrement de biais (45°). 3. Relâchez la peau une fois l’aiguille enfoncée. 4. Injectez le médicament. 5. Retirez l’aiguille en conservant le même angle que lors de la piqûre. 6. Comprimez le point d’injection à l’aide d’une compresse. Il est indispensable de jeter les aiguilles usagées dans un con­teneur imperforable prévu à cet effet (en vente en pharmacie ou fourni avec le produit).

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Les médicaments contre l’arthrose Chondroprotecteurs ou médicaments protégeant le cartilage

Définition de l’arthrose Les articulations sont soumises à un processus de vieillissement et d’usure. Le résultat de ce processus définit l’arthrose. Sont concernées toutes les structures impliquées dans l’articulation, telles que les car­tilages, les os, les ligaments, les tendons, les muscles, les ménisques et les capsules articulaires. A un stade avancé, l’arthrose peut s’accompagner d’éléments inflammatoires avec chaleur et gonflement de l’articulation. Pour être en mesure de traiter au mieux une arthrose, le médecin doit identifier le plus précisément possible la source de la douleur.

anti-arthro“ Les siques sont administrés par voie orale, sous forme de crème ou par injection.

L’arthrose peut être accompagnée de douleurs et causer, selon l’articulation concernée, un handicap. Heureusement, tous les processus de vieillissement articulaire ne provoquent pas de douleurs. Néanmoins, le rêve de l’homme, selon lequel le vieillissement peut être évité ou tout au moins retardé, ne peut être réalisé que dans une certaine mesure : cet idéal pourrait être approché par le biais des chondroprotecteurs, médicaments qui activent le métabolisme du cartilage et en retardent la destruction. On distingue deux formes de substances : celles à absorber (sulfate de chondroïtine et glu­c­o­samine) et celles à injecter en intra-articulaire (préparations à base d’acide hyaluronique). Ces préparations, administrées en cures, ne produisent leur effet qu’au bout de plusieurs semaines à plusieurs mois. Les médicaments qui protègent le cartilage ne sont pas des antalgiques à effet immédiat.


Les médicaments contre l’arthrose les plus fréquents Le sulfate de chondroïtine et la glucosamine Le cartilage, composé de nombreuses substances, sert de couche protectrice en recouvrant les extrémités osseuses des articulations. Il comprend des cellules et une substance de base qui est fabriquée par ces cellules cartila­

gineuses. Le cartilage est composé de sulfate de chondroïtine et de glucosamine. L’absorption de sulfate de chondroïtine favorise la reconstruction du cartilage, et peut réduire légèrement la perte de substance osseuse et ainsi atténuer durablement les douleurs. Le sulfate de chondroïtine et la glucosamine ne permettent pas de reconstruire le cartilage en cas d’arthrose avancée. Le sulfate de chondroï-


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tine est un produit naturel, extrait d’animaux : soit de poissons (Condrosulf®), soit de poules (Structum®). La glucosamine est généralement obtenue à partir des crustacés et existe sous deux formes différentes : le sulfate de glucosamine et le chlorhydrate de glucosamine. Le sulfate de glucosamine semble toutefois plus efficace que le chlorhydrate de glucosamine. En Suisse, la glucosamine n’est pas commercialisée en tant que médicament, mais en tant que complément alimentaire, contrairement à ce qui est par exemple le cas dans d’autres pays européens. Quand et comment le sulfate de chondroïtine et la glucosamine sont-ils utilisés ? Le Condrosulf® est disponible en capsules, comprimés ou granulés solubles. Le Structum® est disponible en capsules. La glucosamine est souvent proposée en combinaisons médicamenteuses sous forme de comprimés ou de

poudre, mais est également disponible seule. Les doses quotidiennes utilisées dans le cadre des études scientifiques sont de 1500 mg de glucosamine et 800 mg de sulfate de chondroïtine. Un traitement n’est efficace qu’en présence d’un cartilage « actif ». C’est la raison pour laquelle il est impératif d’administrer ces pré­ parations surtout dans les premiers stades de l’arthrose. Au bout de quelques semaines de traitement, le sulfate de chondroïtine et la glucosamine ont un effet antalgique, et entraînent même parfois une amélioration de la mobilité. Cependant, l’arrêt de l’évolution de la maladie n’a pas été démontré à ce jour. Plusieurs études scientifiques ont été menées sur ces questions de l’action antalgique du sulfate de chondroïtine et de la glucosamine et de leur influence sur l’évolution de la lésion articulaire. Loin d’être unanimes, les résultats sont parfois même contradictoires. Les traitements sont généralement bien tolérés, et si l’ampleur de leur effet thérapeutique n’a pas


L E S M É D I C A M E N T S C O N T R E L’A R T H R O S E

encore été déterminée, les résultats obtenus ont néanmoins été jugés probants par beaucoup de médecins et de patients. Les effets secondaires Le sulfate de chondroïtine et la glucosamine sont des substances physiologiquement fabriquées par le corps humain. Les effets secondaires dus à un traitement sont rarissimes. Il s’agit pour la plupart de troubles digestifs légers (diarrhée). ➔➔ A savoir : Le sulfate de chondroïtine et la glucosamine ne produisent leurs effets bénéfiques qu’au bout de quelques semaines. Aussi est-il conseillé de suivre le traitement sur une durée minimale de trois mois. Si aucune amélioration n’apparaît après six mois, le traitement doit être interrompu. Le Condrosulf® et le Structum® sont pris en charge par la caisse-­ maladie. Les compléments alimentaires ne sont pas remboursés.

Les préparations à base d’acide hyaluronique L’hyalurone, le sodium de l’acide hyaluronique, est une molécule qui ressemble au sucre et est également appelé polysaccharide. Dans sa structure moléculaire, l’hyalurone est représenté par une longue chaîne composée de nombreux maillons. C’est un composant essentiel du liquide articulaire, le liquide synovial (lubrifiant articulaire). L’hyalurone est fabriqué par les cellules de la muqueuse articulaire (synoviale). Dans cet espace articulaire, il contribue à lubrifier l’interface entre les deux surfaces cartilagineuses. La longueur des chaînes hyaluroniques influence les propriétés de lubrification (viscoélasticité). De plus, l’hyalurone aurait

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L E S M É D I C A M E N T S C O N T R E L’A R T H R O S E

un léger effet anti-inflammatoire et peut ralentir la détérioration du cartilage. Les données scientifiques sont partagées. L’hyalurone est une substance biologique naturelle présente dans le cartilage articulaire, le liquide synovial et le tissu conjonctif. Les préparations à base d’acide hyaluronique peuvent être comparées aux crèmes nourrissantes pour les peaux sèches.

hyaluro“ L’acide nique est un composé important du liquide synovial.

Quand et comment les produits à base d’acide hyaluronique sont-ils utilisés ? Les produits à base d’acide hyaluronique sont prioritairement administrés pour traiter l’arthrose du genou, car la plupart des études scientifiques ont été réalisées chez des patients atteints d’arthrose du genou. Le produit à base d’acide hyaluronique est injecté dans

l’articulation atteinte. Un traitement par ces substances est en général indiqué si les mesures les plus simples restent inefficaces et si une intervention chirurgicale ne s’impose pas encore. Selon la préparation choisie, une cure comprend plusieurs injections, administrées à une semaine d’intervalle. Si l’effet thérapeutique ne s’installe souvent qu’au bout de quelques semaines, il peut persister plusieurs mois. Selon l’évolution de l’affection, une nouvelle série d’injections peut être proposée quelques mois plus tard. Du point de vue légal, les préparations à base d’acide hyaluronique ne sont pas considérées comme des médicaments, mais comme des dispositifs médicaux. En Suisse, plusieurs préparations sont disponibles : Ostenil®, Sinovial®, Suplasyn® Synolis® et Synvisc®. Elles ne sont pas prises en charge par l’assurance de base (LAMAL). A ce jour, il n’a pas encore été démontré que l’une de ces préparations serait plus efficace que les autres.


L E S M É D I C A M E N T S C O N T R E L’A R T H R O S E

Les effets secondaires Les préparations à base d’acide hyaluronique sont en général bien tolérées. Les réactions d’intolérance locale sont rares et se manifestent, par exemple, sous forme d’in­ flammation articulaire qui s’atténue au bout de quelques jours, sans laisser de séquelles. C’est surtout le cas avec les préparations d’origine animale (par exemple, Hyalgan® et Synvisc®), qui peuvent aussi provoquer des allergies. Les prépa­rations obtenues par fermentation comportent un risque plus faible sur ce plan. En principe, toute injection dans l’articulation, indépendamment de la substance administrée, peut engendrer une infection ou un hématome, ce qui est extrêmement rare. La technique d’injection intra-articulaire est une question d’expérience et requiert une formation particulière. Le calcium et la vitamine D Les os tiennent une place importante dans les douleurs provoquées par l’arthrose. De plus en plus d’éléments montrent qu’une miné-

ralisation trop faible des os due à un apport insuffisant en calcium et à une carence en vitamine D renforce les douleurs liées à l’arthrose. Comme dans le cas de l’ostéoporose (voir aussi chapitre « Les médicaments contre l’ostéo­ porose »), il faut donc veiller à un apport suffisant en calcium, et rechercher et corriger une éventuelle carence en vitamine D.

médecin a “ Lebesoin d’une formation spéciale pour les injections articulaires.

Crèmes et patchs Si les douleurs viennent surtout des ligaments et des insertions mus­culaires, qui sont souvent situés directement sous la peau, les crèmes (par exemple, Effigel®, Voltaren Emulgel®, etc.) et les patchs (par exemple, Flector®, Olfen Patch®) contenant des AINS donnent de bons résultats. Les

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crèmes contenant de la capsaïcine, un extrait du piment, sont géné­ ralement très efficaces, car elles peuvent insensibiliser les fibres nerveuses directement sur le site de la douleur. Les médicaments contre l’arthrose d’origine végétale Il existe de nombreux produits d’origine végétale pour traiter les atteintes articulaires, notamment l’arthrose. Leur efficacité n’a pas été démontrée par les études scientifiques. L’action de la griffe du diable (nom botanique : Harpagophytum procumbens) est néanmoins bien documentée. L’extrait de cette plante a un effet proche des AINS (voir chapitre « Les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens »), mais entraîne malheureusement aussi des effets secondaires similaires. En Suisse, il est autorisé comme médicament sous l’appellation Harpagomed® et est remboursé par les caisses-maladie.


Les médicaments contre l’ostéoporose

Définition de l’ostéo­ porose Egalement appelée perte osseuse, l’ostéoporose est une maladie qui affecte l’ensemble du squelette. L’os est un tissu vivant, qui ne cesse de se former, de diminuer, de se reconstituer. Une formation osseuse perturbée ou une résorption excessive réduisent la quantité et la qualité osseuse, entraînant l’apparition de l’ostéoporose. Les os perdent alors de leur solidité, ce qui accroît plus encore leur fragilité. Au cours de la croissance, la formation osseuse domine, si bien que la masse osseuse maximale (le capital osseux maximal) est atteinte autour de 25 ans. A partir de 40 ans, une légère déperdition osseuse naturelle s’engage. Dans la forme d’ostéoporose la plus fréquente, l’ostéoporose post-ménopausique de la femme, la résorption osseuse devient excessive après la ménopause. Le traitement de l’ostéoporose comprend plusieurs modalités, les

médicaments ne représentant qu’une partie de l’approche thérapeutique : ■■ Alimentation équilibrée, riche en calcium, vitamine D et protéines ■■ Arrêt du tabac et modération de la consommation d’alcool ■■ Activité physique régulière ■■ Prévention des chutes (mesures pour éviter les chutes) ■■ Médicaments

traitement “ Un médicamenteux contre l’ostéoporose dure plusieurs années.

Le but principal de tout traitement contre l’ostéoporose est la prévention des fractures. Les médicaments aident à retarder la raréfaction osseuse et favorisent la construction osseuse. Pour que la fréquence des fractures puisse être notablement réduite, les traitements médicamenteux contre l’ostéopo-

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rose doivent être pris pendant plusieurs années. La pertinence et la durée d’un traitement médicamenteux dépendent avant tout du risque de fractures, ce dernier étant lui-même conditionné par divers facteurs (par exemple, la densité osseuse, l’âge, les antécédents de fracture, etc.).

Les médicaments contre l’ostéoporose les plus fréquents Le calcium et la vitamine D Un apport suffisant en calcium et en vitamine D est non seulement important dans le cadre de la prévention de l’ostéoporose, mais est aussi indispensable en cas de traitement médicamenteux. Le calcium est un minéral qui représente un des plus importants composants de l’os. La quantité de calcium dont l’organisme a besoin est fournie par la nourriture. La vitamine D est indispensable pour que le calcium puisse être

absorbé par l’organisme et incorporé dans l’os. Elle est en partie apportée par l’alimentation. L’autre partie est synthétisée par la peau, sous l’influence des rayons solaires. Outre une alimentation saine et équilibrée, il est donc recommandé de s’exposer suffisamment longtemps aux rayons du soleil. La production de vitamine D par la peau diminue avec l’âge et on ne la trouve en concentration importante que dans de rares aliments, comme les poissons gras, le foie ou le jaune d’œuf. Une supplémentation en vitamine D, par exemple en gouttes, peut par conséquent être recommandée. La prise peut être quotidienne ou hebdomadaire.


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L’apport journalier nécessaire en calcium est le suivant : ■■ Environ 800 mg pour le jeune enfant ■■ Entre 800 et 1200 mg pour l’adolescent ■■ Entre 800 et 1000 mg pour l’adulte en bonne santé ■■ Environ 1200 mg pendant la grossesse et l’allaitement ■■ Entre 800 et 1200 mg pour la femme en post-ménopause

100 g de fromage à pâte dure (par exemple, emmental, gruyère) contiennent environ 1200 mg de calcium. La teneur en calcium varie beaucoup selon les eaux minérales. Lisez les informations imprimées sur les étiquettes ! Les eaux minérales riches en calcium contiennent entre 350 et 500 mg de calcium par litre environ. Les noix et les choux verts constituent également une assez bonne source de calcium.

A l’heure actuelle, il reste à déter­ miner si un apport journalier supérieur à 1500 mg de calcium en supplémentation (poudre, comprimés) présente un risque pour le système cardio-vasculaire. Cette question fait actuellement l’objet de nouvelles études.

➔➔ A savoir : Les personnes âgées ont souvent des difficultés à couvrir leur apport journalier en calcium et vitamine D uniquement par l’ali­mentation. C’est pour cette raison qu’elles sont obligées de con­ sommer en plus des préparations contenant ces deux substances.

Les sources de calcium les plus importantes sont le lait, les produits laitiers et certaines eaux minérales. Un litre de lait fournit environ 1200 mg de calcium, couvrant l’apport journalier dans la plupart des cas.

Quand et comment le calcium et la vitamine D sont-ils utilisés ? Un apport suffisant en calcium et vitamine D est primordial, tant en prévention qu’en traitement de l’ostéoporose. Si l’apport journalier n’est pas couvert par le seul biais de l’alimentation, ces deux subs-

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tances doivent être apportées en complément en comprimés à mastiquer, en comprimés effervescents ou sous forme de gouttes. Les préparations le plus souvent utilisées sont les suivantes : ■■ CalDe3f® (500 mg de calcium / 400 u de vitamine D) et CalDe3ff® en granulés (1000 mg de calcium / 800 u de vitamine D) ■■ Calcimagon D3® en comprimés à mâcher (500 mg de calcium / 400 ou 800 u de vitamine D) ■■ Calcimagon® D3 forte (1000 mg de calcium / 800 u de vitamine D) ■■ Calperos D3® (500 mg de calcium / 400 u de vitamine D) ■■ Kalcipos D3® (500 mg de calcium / 800 u de vitamine D) ■■ Vi-De 3® en gouttes (uniquement de la vitamine D, environ 100 u par goutte) ■■ Vitamin D3 Streuli® 4000 UI / ml ■■ Vitamin D3 Wild® (500 u par goutte) Certaines notices précisent que le calcium a une meilleure absorption

digestive quand chaque dose administrée ne dépasse pas 500 mg et que l’apport journalier est réparti en deux prises. En cas d’apport suffisant de calcium par l’alimentation (alimentation apportant plus de 800 mg de calcium par jour), aucune supplémentation en calcium n’est nécessaire. Seule une supplémentation en vitamine D est indiquée. Les effets secondaires En général, le calcium et la vitamine D sont très bien tolérés. Le calcium peut provoquer une pesanteur gastrique, des ballonnements et une diarrhée. ➔➔ A savoir : En cas d’effets secondaires indésirables, il est préférable d’opter pour une autre préparation à base de calcium. Parfois, la répartition de la dose nécessaire en plusieurs prises permet d’améliorer la tolérance de manière considérable. Certains patients supportent mieux les comprimés effervescents, tandis que d’autres préfèrent les comprimés à mâcher. Par ailleurs, presque


toutes les préparations sont disponibles dans différents goûts. Le Rocaltrol® (calcitriol) La vitamine D est présente sous deux formes : dans l’alimentation et dans l’organisme, où elle est synthétisée par une provitamine issue, elle aussi, des aliments. Celle-ci est transformée une première fois dans le foie, puis une seconde fois dans les reins,

en vitamine D dans sa forme active. Cette forme active de la vitamine D est le calcitriol. Le Rocaltrol ® (calcitriol) est une préparation utilisée lorsqu’une maladie hépatique ou rénale empêche l’organisme de fabriquer suffisamment de vitamine D. La prescription de calcitriol est donc peu indiquée en cas de fonctionnement normal du foie et des reins.


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Le traitement hormonal de substitution Les hormones sexuelles féminines, en premier lieu les œstrogènes, retardent la perte de la masse osseuse. A la ménopause, qui est accompagnée d’une diminution du taux d’hormones sexuelles féminines, la densité osseuse des femmes est peu à peu réduite. Environ 1 femme sur 3 est concernée par l’ostéoporose au cours de sa vie. Le traitement hormonal, qui lutte contre la perte de la masse osseuse, comprend soit des œstrogènes extraits des urines de cheval (Premarin®), soit des œstrogènes synthétiques (par exemple, Kliogest®, Estraderm TTS®). Quand le traitement hormonal est-il utilisé ? Le but d’un tel traitement est, d’une part, de soulager des désagréments occasionnés par la ménopause et, d’autre part, de prévenir l’ostéoporose. Grâce aux œstrogènes, la masse osseuse peut être maintenue ou sa diminution retardée. Au cours des dernières années, des études scientifiques ont révélé qu’un

traitement hormonal de substitution pris pendant plusieurs années présentait des risques non négligeables : risque accru d’embolies pulmonaires, de thromboses vasculaires et de cancer du sein. Si l’ostéoporose s’est déjà manifestée et qu’elle a provoqué des fractures, le traitement hormonal seul est souvent insuffisant. C’est pourquoi les œstrogènes interviennent aujourd’hui beaucoup moins dans la prévention et le traitement de l’ostéoporose. Actuellement, les hormones de substitution peuvent se prendre de différentes manières : ■■ Comprimés à avaler quotidiennement (par exemple, Pre­ marin®, Kliogest®, Trisequens®)


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■■ Patchs à coller sur la peau deux fois par semaine (par exemple, Estraderm TTS®) ■■ Gel pour applications cutanées (par exemple, Œstrogel®) Comme les œstrogènes stimulent également le tissu de la muqueuse utérine, les femmes avec un utérus normal sont obligées d’associer à leur traitement œstrogénique une autre hormone (la progestérone). Cela permet d’éviter les pertes sanguines. Certaines préparations contiennent les deux hormones, l’œstrogène et la progestérone. Le Livial® (Tibolon), substance de synthèse, est apparenté aux œstrogènes. Cependant, il n’a pas d’action stimulante sur la muqueuse utérine et ne provoque donc pas de pertes sanguines. Les effets secondaires ■■ Prise de poids (environ 2 à 3 kilogrammes) ■■ Rétention d’eau plus importante dans le corps ■■ Jambes lourdes, seins tendus

■■ Augmentation de la fréquence des céphalées ■■ Augmentation de la fréquence des thromboses veineuses Souvent variables d’une personne à l’autre, les effets secondaires peuvent être évités dans de nombreux cas grâce à un changement de médicament. On ne sait toujours pas dans quelle mesure le cancer du sein est favorisé par le traitement œstrogénique. ➔➔ A savoir : Les femmes ayant eu un cancer du sein ne doivent pas prendre d’œstrogènes. Les modulateurs sélectifs des récepteurs d’œstrogènes (SERM) Les œstrogènes agissent non seulement sur la formation osseuse, mais aussi sur le métabolisme des graisses. Ils stimulent également la muqueuse utérine et le tissu mammaire. Utilisés sur une période prolongée, ils augmentent le risque de cancer. Le Bazedoxifène (Con­ briza®) et le Raloxifène (Evista®),

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deux modulateurs sélectifs des récepteurs d’œstrogènes, sont des substances apparentées aux hor­mones qui ont les mêmes effets sur le métabolisme osseux que les œstrogènes, mais sans stimuler le tissu mammaire ni le tissu utérin. Avec ce médicament, le risque de cancer est donc réduit. Quand et comment les SERM sont-ils utilisés ? En Suisse, pour prévenir et traiter l’ostéoporose, le Conbriza® (bazedoxifène) et l’Evista® (raloxifène) sont autorisés dans les cas où la densité osseuse est manifestement en dessous de la valeur moyenne. Une grande étude a démontré qu’un traitement par Conbriza® ou Evista® permet de réduire le risque de fractures des corps vertébraux d’environ 40% en trois ans. Cependant, la preuve que les fractures du col du fémur peuvent être évitées grâce à ces médicaments n’a pas été apportée à ce jour. Contrairement au traitement hormonal de substitution, ces deux médicaments ne soulagent pas les désagréments dus à la

ménopause. C’est la raison pour laquelle le Conbriza® et l’Evista® ne sont généralement administrés qu’aux femmes dont le début de la ménopause remonte à cinq ans minimum. Ils sont administrés sous forme de comprimés une fois par jour, indépendamment des repas. Les effets secondaires On note des bouffées de chaleur légères et des crampes des mollets. Le risque de thrombose est augmenté. ➔➔ A savoir : Le Conbriza® et l’Evista® n’agissent pas sur les désagréments causés par la ménopause. Il est déconseillé de prendre ces médicaments à la suite d’une thrombose veineuse ou d’une embolie pulmonaire. Il n’existe pas encore d’études basées sur l’association Conbriza® ou Evista® avec œstrogènes. Les bisphosphonates Les bisphosphonates sont des médicaments de synthèse capables d’inhiber l’activité des cellules


responsables de la résorption osseuse (ostéoclastes). Comme, à l’inverse, la construction osseuse naturelle est peu influencée par le traitement par bisphosphonates, la masse osseuse augmente au cours du traitement. La partie osseuse renouvelée présente la même structure que l’os naturel sain.

Quand et comment les bisphosphonates sont-ils utilisés ? Les bisphosphonates peuvent être administrés sous forme de com­ primés une fois par jour (Actonel®, Fosamax®), une fois par semaine (Actonel®, Fosamax®, Fosavance®) ou une fois par mois (Bonviva®), sous forme d’injection tous les trois mois (Bonviva®) ou sous forme de perfusion rapide une fois par an (Aclasta®). Désormais, il existe aussi


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plusieurs génériques de la plupart des médicaments. Les comprimés présentent l’avantage de pouvoir être pris par le malade sans que la présence d’un médecin soit requise. Ces médicaments étant relativement mal assimilés par l’organisme, il faut veiller à une prise correcte des comprimés (voir remarque sur la page suivante ➔ A savoir).

bisphospho“ Les nates freinent l’érosion des os.  ” Un traitement de trois à quatre ans par bisphosphonates réduit de 40 à 50% le risque de fracture de l’avant-bras, des vertèbres et du col du fémur. Du fait de leur simplicité et de leur tolérance plus élevée, les comprimés à prendre une fois par semaine et les in­ jections sont les traitements les plus couramment utilisés. A l’heure actuelle, les bisphosphonates sont les médicaments utili-

sés en premier recours pour traiter l’ostéoporose. Ceci tient à leur efficacité scientifiquement prouvée et au fait qu’ils sont bien tolérés par une très grande majorité de patients. Ils sont employés aussi bien pour prévenir que pour traiter l’ostéoporose. L’introduction en Suisse des premiers bisphosphonates remontant à 1996, on dispose aujourd’hui d’une grande expérience de ces substances. Un traitement par bisphosphonates dure généralement environ cinq ans. Il convient ensuite de s’interroger sur la possibilité d’arrêter le traitement au cas par cas et en fonction du risque de fractures. Les bisphosphonates restent longtemps dans les os. Leur action sur l’érosion des os peut ainsi perdurer un certain temps après l’arrêt du traitement. Par ailleurs, les bisphosphonates sont utilisés pour traiter d’autres maladies liées à une activité élevée des cellules diminuant la masse osseuse (ostéoclastes), par exemple la maladie de Paget.


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➔➔ A savoir : Les bisphosphonates ne pénètrent dans l’organisme via la muqueuse gastrique que si l’estomac est vide. En outre, le comprimé ne doit pas rester dans l’œsophage. C’est la raison pour laquelle ce médicament doit être pris le matin à jeun, au moins 30 minutes avant de manger, avec un grand verre d’eau. Il ne faut pas s’allonger dans la demi-heure qui suit la prise du médicament. Les effets secondaires Les bisphosphonates en comprimés sont généralement très bien tolérés, à condition que le protocole de la prise médicamenteuse soit strictement respecté. Des irritations des muqueuses œsophagienne et gastrique sont possibles. Les ulcères sont rares. Dans certains cas, les bisphos­ phonates administrés par injection peuvent causer des douleurs dans les os et les membres lors de la première injection. En règle générale, ces effets secondaires ne réapparaissent pas lors de la

deuxième ou, au plus tard, la troisième injection. Dans de très rares cas, les médicaments destinés à lutter contre l’érosion osseuse tels que les bisphosphonates ou le denosumab (voir page 59) ont pour effets secondaires une nécrose de l’os de la mâchoire et des fractures atypiques de l’os de la cuisse (fractures du fémur sous-trochantériennes). La parathormone Vitale pour l’homme, la parathormone est une hormone qui se forme dans les glandes parathyroïdes. En association avec la calcitonine, elle régule le métabolisme du calcium et du phosphate. Une surproduction continue de cette

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hormone en cas de tumeur des glandes parathyroïdes entraîne l’apparition d’une ostéoporose. En revanche, un apport ponctuel sous forme d’injection sous-cutanée quotidienne provoque l’effet contraire : l’hormone lutte alors contre l’ostéoporose et stimule le renouvellement osseux (construction osseuse). L’effet thérapeutique est supérieur à celui des bisphosphonates. On trouve la parathor-

mone sur le marché sous forme de teriparatide (Forsteo®). Quand et comment la parathormone est-elle utilisée ? Le Forsteo® est généralement administré dans les cas graves d’ostéoporose. Le traitement dure habituellement deux ans. Il doit ensuite être poursuivi avec un médicament destiné à lutter contre l’érosion osseuse (bisphosphonate


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ou denosumab). Comme pour le traitement par insuline pour les diabétiques, l’administration du Forsteo® s’effectue sous forme d’injection sous-cutanée une fois par jour (voir chapitre « Auto-injection de médicaments » ; page 38 à 39). Les effets secondaires Le Forsteo® est généralement bien toléré. On observe parfois une légère réaction passagère au site d’injection sous-cutanée. Il arrive que les patients soient pris d’une sensation de malaise ou de nausées. ➔➔ A savoir : La parathormone (Forsteo®) est actuellement la substance la plus efficace dans le traitement de l’ostéoporose. Mais c’est un traitement coûteux (injection sous-cutanée) et donc réservé aux cas graves. Le Prolia® (denosumab) Les ostéoclastes sont des cellules spécialisées responsables de la destruction osseuse. Leur activité est en partie contrôlée par une protéine, une enzyme appelée

RANKL. Le denosumab est un anticorps qui a la propriété d’inhiber la fonction de cette protéine. Ainsi, cette substance disponible sur le marché depuis 2010 permet de lutter contre la résorption osseuse. Son effet préventif sur les fractures est comparable à celui des biosphosphonates (voir page 54 à 57). Quand et comment le denosumab est-il utilisé ? Le desonumab est autorisé pour traiter, et non pour prévenir, l’ostéoporose. La substance est administrée deux fois par an en injection sous-cutanée au moyen d’une seringue préremplie. Con­ trairement aux bisphosphonates, le denosumab n’agit que pendant 6 mois et ne continue pas d’agir sur la résorption osseuse après la fin du traitement. Les effets secondaires Comme tout traitement par injection cutanée, ce médicament com­porte un faible risque d’infection bactérienne.

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La calcitonine La calcitonine (par exemple, le Miacalcic®) est une hormone naturelle qui est synthétisée dans les glandes parathyroïdes et joue un rôle important dans la régulation du métabolisme du calcium. Elle n’est pas apparentée aux hormones sexuelles (œstrogènes). Dotée également de propriétés antalgiques, la calcitonine est souvent administrée dans les premières semaines (les plus douloureuses) d’une fracture vertébrale. Sachant qu’il s’agit d’une substance protéique détruite par la sécrétion gastrique, la calcitonine n’est pas administrée sous forme de com­primés, mais en spray nasal ou en injections sous-cutanées.

os ont quoti“ Les diennement besoin d’une dose suffisante de calcium et de vitamine D.

Les effets secondaires La calcitonine est en général bien tolérée. L’apparition d’une irritation (démangeaisons) de la muqueuse nasale en cas d’administration par spray est possible. En cas d’injection sous-cutanée, une sensation de chaleur passagère accompagnée de flush (rougeur du visage) et une réaction au site d’injection souscutanée ont également été observées. ➔➔ A savoir : Comparée aux autres médicaments contre l’ostéoporose, la calcitonine est onéreuse.


Liste des principaux médicaments disponibles en Suisse

1. Les antalgiques 1.1 Les antalgiques non opiacés

Fortalgesic® soumis à la loi sur les stupéfiants

Morphine

Acetalgin® (paracétamol)

soumis à la loi sur les stupéfiants

Ben-u-ron® (paracétamol)

MST ® Continus®

Codicontin ® (dihydrocodéine)

soumis à la loi sur les stupéfiants

Opidol®

Contra-Schmerz (paracétamol ou ibuprofène)

soumis à la loi sur les stupéfiants

Dolprone (paracétamol)

soumis à la loi sur les stupéfiants

Dafalgan® (paracétamol)

Palexia ®

Novalgin® (métamizole et sodium)

Palladon®

®

®

Panadol ® (paracétamol)

Oxycontin®

soumis à la loi sur les stupéfiants soumis à la loi sur les stupéfiants

Pethidin®

Treuphadol (paracétamol)

soumis à la loi sur les stupéfiants

Tylenol ® (paracétamol)

Sevredol®

®

Zolben® (paracétamol)

1.2 Les antalgiques opiacés Co-Dafalgan® (paracétamol et codéine) Codol® (paracétamol et codéine) Depronal retard ® soumis à la loi sur les stupéfiants

Durogesic

®

soumis à la loi sur les stupéfiants

soumis à la loi sur les stupéfiants

Targin® soumis à la loi sur les stupéfiants

Temgesic® soumis à la loi sur les stupéfiants

Tramal ® (tramadol) Transtec ® soumis à la loi sur les stupéfiants

Treuphadol® plus (paracétamol et codéine) Valoron ® soumis à la loi sur les stupéfiants

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Vilan®

Nisulid® (nimésulide)

soumis à la loi sur les stupéfiants

Zaldiar (paracétamol et tramadol)

Olfen® (diclofénac)

®

Optifen® (ibuprofène) Piroxicam® (piroxicam)

2. Les médicaments antirhumatismaux non stéroïdiens (AINS)

Ponstan ® (acide méfénamique)

2.1 Les AINS conventionnels

Seractil® (dexibuprofène)

Apranax® (naproxène)

Tilcotil® (ténoxicam)

Arthrotec® (diclofénac)

Tilur® (acémétacine)

Aulin® (nimésulide)

Voltaren® (diclofénac)

Balmox® (nabumétone)

Xefo ® (lornoxicam)

Brufen® (ibuprofène)

2.2 Les inhibiteurs COX-2

Ecofenac® (diclofénac)

Arcoxia ® (étoricoxib)

Felden® (piroxicam)

Celebrex ® (célécoxib)

Flector® (diclofénac)

3. Les corticoïdes

Froben (flurbiprofène) ®

Indocid (indométacine) ®

Inflamac (diclofénac) ®

Irfen® (ibuprofène) Lodine (étodolac) ®

Mobicox (méloxicam) ®

Naproxen® (naproxène)

Proxen ® (naproxène)

Betnesol® (bétaméthasone) Calcort® (déflazacort) Celestone® (bétaméthasone) Diprophos® (bétaméthasone) Fortecortin® (dexaméthasone) Hydrocorton® (hydrocortisone) Kenacort® (triamcinolone)


L I S T E D E S P R I N C I PA U X M É D I C A M E N T S

Lodotra® (prednisone)

Ridaura® (auranofine)

Millicorten® (dexaméthasone)

Salazopyrin® EN (sulfasalazine)

Prednisolon® (prednisolone)

Sandimmun® Neoral (cyclosporine A)

Prednison ® (prednisone) Spiricort ® (prednisolone)

4. Les traitements de fond

Tauredon® (aurothiomalate de sodium) Xeljanz ® (tofacitinib)

4.1 Les traitements de fond de synthèse

4.2 Les traitements de fond d’origine biotechnologique (biothérapies)

Arava ® (léflunomide)

Actemra® (tocilizumab)

CellCept ® (mycophénolate mofétil)

Benlysta® (belimumab)

Endoxan ® (cyclophosphamide)

Inhibiteur du TNF : Cimzia® (certolizumab)

Imurek® (azathioprine)

Cosentyx ® (secukinumab)

Lantarel® (méthotrexate)

Inhibiteur du TNF : Enbrel® (étanercept)

Mercaptyl® (pénicillamine) Methrexx® (méthotrexate)

Inhibiteur du TNF : Humira ® (adalimumab)

Metoject® (méthotrexate)

MabThera ® (rituximab)

MTX® (méthotrexate)

Orencia ® (abatacept)

Myfortic® (acide mycophénolique)

Inhibiteur du TNF : Remicade® (infliximab)

Nivaquine ® (chloroquine)

Stelara® (ustekinumab)

Otezla® (apremilast)

Inhibiteur du TNF : Simponi® (golimumab)

Plaquenil® (hydroxychloroquine)

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5. Les médicaments contre l’arthrose

Vitamin D3 Streuli®

5.1 Sulfate de chondroïtine

6.3 Calcium + vitamine D

Condrosulf

Calcimagon® D3

®

Vitamin D3 Wild®

Structum®

Calcimagon® D3 forte

5.2 Les préparations à base d’acide hyaluronique

Calcium D Sauter®

Hyalgan®

CalDe3ff®

Ostenil® Suplasyn

CalDe3f®

®

Sinovial®

Calperos® D3 Kalcipos® D3

Synolis®

6.4 Traitement hormonal de substitution (œstrogènes)

Synvisc®

Estraderm TTS®

6. Les médicaments contre l’ostéoporose

Kliogest®

6.1 Calcium

Östradiol®

Calcium Sandoz®

Östrogel®

Calperos® D3

Premarin®

Calsan®

Premella®

Pidocal®

Progynon®

6.2 Vitamin D

Progynova®

Rocaltrol®

Trisequens®

Vi-De 3®

Livial®


L I S T E D E S P R I N C I PA U X M É D I C A M E N T S

6.5 Les modulateurs sélectifs des récepteurs d’œstrogènes (SERM) Evista® (raloxifène) Conbriza® (bazédoxifène) 6.6 Les bisphosphonates Aclasta® Actonel® Alendron-Mepha® 70 Aredia® Bonviva® Fosamax ® Fosavance ® (= Fosamax + vitamine D) 6.7 La parathormone Forsteo ® 6.8 Denosumab (inhibiteur du RANKL) Prolia® 6.9 La calcitonine Miacalcic®

➔➔ Remarque : Les listes de médicaments figurant dans cette brochure ne sont pas exhaustives. Elles sont périodiquement mises à jour. Les dernières versions sont disponibles à l’adresse suivante : www.ligues-rhumatisme.ch/ médicaments

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La Ligue suisse contre le rhumatisme

La Ligue suisse contre le rhumatisme vient en aide aux personnes souffrant de maladies rhumatismales et concentre ses efforts sur la promotion de la santé. Elle propose ses services dans toute la Suisse aux patients, aux professionnels de la santé, aux médecins et au grand public.

La Ligue suisse contre le rhumatisme vous propose les services suivants : ■■ Cours de gymnastique classique ou aquatique ■■ Moyens auxiliaires et publications ■■ Conseils, informations et for­ mations pour les patients et les professionnels de la santé ■■ Prévention et promotion de la santé Pour plus d’informations, rendez-vous sur le portail suisse du rhumatisme www.ligues-rhumatisme.ch, ou appelez-nous : tél. 044 487 40 00. Nous sommes à votre service.

uisse la Ligue s dons ! e d il a v a s le tr râce à vo Soutenez atisme g m outien. u s rh e tr le o contre ns de v io rc e m s re Nous vou ostal 0237 1 Compte p 000 8 000 0 0 0 9 0 9 IBAN CH2 BS Zurich 6 00 1 F Banque U 023 0 5 9 0 9 3 2 0 0 3 8 IBAN CH


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Bibliographie

L’arthrose Brochure (F 301) gratuite La polyarthrite rhumatoïde Brochure (F 341) gratuite L’ostéoporose Brochure (F 305) gratuite Le mal de dos Brochure (F 311) gratuite La fibromyalgie Brochure (F 371) gratuite La médecine complémentaire Brochure (F 3004) gratuite


BIBLIOGRAPHIE

Patient et médecin : écouter et se comprendre Brochure (F 309) gratuite Soulager activement les douleurs Livre (F 470) CHF 25.00 Magazine forumR Exemplaire d'essai (CH 304) gratuit Les moyens auxiliaires Aides au quotidien pour vous faciliter la vie Catalogue (F 003) gratuit www.rheumaliga-shop.ch Commander : tél. 044 487 40 10

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Adresses utiles

Ligue suisse contre le rhumatisme Josefstrasse 92, 8005 Zurich Tél. 044 487 40 00, fax 044 487 40 19 info@rheumaliga.ch, www.ligues-rhumatisme.ch Commandes : tél. 044 487 40 10 Ligues cantonales contre le rhumatisme Argovie, tél. 056 442 19 42, info.ag@rheumaliga.ch Les deux Appenzell, tél. 071 351 54 77, info.ap@rheumaliga.ch Les deux Bâle, tél. 061 269 99 50, info@rheumaliga-basel.ch Berne, tél. 031 311 00 06, info.be@rheumaliga.ch Fribourg, tél. 026 322 90 00, info.fr@rheumaliga.ch Genève, tél. 022 718 35 55, laligue@laligue.ch Glaris, tél. 055 610 15 16 et 079 366 22 23, rheumaliga.gl@bluewin.ch Jura, tél. 032 466 63 61, ljcr@bluewin.ch Lucerne et Unterwald, tél. 041 377 26 26, rheuma.luuw@bluewin.ch Neuchâtel, tél. 032 913 22 77, info.ne@rheumaliga.ch Schaffhouse, tél. 052 643 44 47, rheuma.sh@bluewin.ch Soleure, tél. 032 623 51 71, rheumaliga.so@bluewin.ch St-Gall, Grisons, Principauté du Liechtenstein, Secrétariat : tél. 081 302 47 80, info.sggrfl@rheumaliga.ch Service social : tél. 081 511 50 03, info.sggrfl@rheumaliga.ch Tessin, tél. 091 825 46 13, info.ti@rheumaliga.ch Thurgovie, tél. 071 688 53 67, info.tg@rheumaliga.ch Uri et Schwyz, tél. 041 870 40 10, rheuma.uri-schwyz@bluewin.ch Vaud, tél. 021 623 37 07, info@lvr.ch Valais, tél. 027 322 59 14, vs-rheumaliga@bluewin.ch Zoug, tél. 041 750 39 29, rheuma.zug@bluewin.ch Zurich, tél. 044 405 45 50, admin.zh@rheumaliga.ch


Impressum Auteurs Dr méd. Adrian Forster, hôpital cantonal de Winterthour Dr méd. Jörg Jeger, Lucerne Dr méd. Andreas Krebs, hôpital universitaire de Zurich Dr méd. Thomas Langenegger, hôpital cantonal de Zoug, Baar Dr méd. Lukas Wildi, hôpital universitaire de Zurich Relecture de la version française — Dr méd. Isabelle Gabellon, Vevey Conception — Oloid Concept GmbH, Zurich Photograghies — Oloid Concept GmbH, Zurich (S. 1, 2, 5, 13, 16, 24, 41, 51, 55, 58, 71) istockphoto.com | © magnetcreative (S. 6), © blackred (S. 22), © davidp (S. 29), © Inhabitant (S. 46), © Floortje (S. 48) dreamstime.com | © Pjmorley (S. 20), © Natika (S. 31), © Veniamin Kraskov (S. 38), © Grafitstock (S. 43), © Ksena2009 (S. 52), © Wavebreakmedia Ltd. (S. 57), © Alexan24 (S. 60) Responsables du projet — Ligue suisse contre le rhumatisme Éditeur — © by Ligue suisse contre le rhumatisme, 10e édition remaniée 2016


2000 / OD / 06. 2 016

Vivre avec le rhumatisme F 303

Vos experts concernant les maladies rhumatismales — Ligue suisse contre le rhumatisme Josefstrasse 92 8005 Zurich Tél. 044 487 40 00 Fax 044 487 40 19 info@rheumaliga.ch www.ligues-rhumatisme.ch

www.rheuma-net.ch


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