Colonisation
Ce travail de groupe a été réalisé dans le cadre du cours “Utopies et actualités de l’habiter” à l’Université Catholique de Louvain. Son objectif est celui de s’intéresser à une problématique sociale contemporaine qui s’inspire de faits d’actualité, de l’analyser d’une part et de formuler d’autre part une solution utopique - ou dystopique. Ce travail s’interroge sur la situation israélo-palestinienne et plus précisément la problématique de la colonisation de la Cisjordanie. Suite à une analyse du territoire tant écrite que graphique, le travail propose un aménagement du territoire s’inspirant lui-même de l’organisation coloniale israélienne pour formuler une utopie spatiale. Par le biais d’une actualisation des Accords d’Oslo, la proposition qui découle de ce travail oscille entre utopie et dystopie, dans le but principal de questionner spatialement la fine limite qui sépare les deux concepts.
Les colonies israéliennes en Cisjordanie
LBARC 2240 | Utopies et actualités de l’habiter Marco Carmosino Rodin Desplechin Elodie Eppe Guillaume Mercier Université catholique de Louvain Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme (Site de Bruxelles)
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1
CRITIQUE
« Le premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire « Ceci est à moi », et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. »1 Jean Jacques ROUSSEAU 1.1
CONTEXTE ÉPINEUX
Conflit qui semble devenir éternel, voilà la situation désespérée dans laquelle vivent Israéliens et Palestiniens. L’opposition tire ses sources, après la Seconde Guerre mondiale, lors du partage des territoires conquis par les Européens. Le redécoupage du Moyen-Orient ne prenait alors pas en compte les ethnies, les religions et les cultures des habitants de la région. Une explosion de l’immigration du peuple juif en Palestine, terre du foyer national juif promise par les Britanniques durant la guerre2, a engagé le conflit entre les deux peuples. Aujourd’hui, après la ratification, par les deux parties, des accords de paix et de nombreuses tentatives de résolution du problème, la cohabitation entre ces deux peuples reste extrêmement tendue et se cristallise encore à travers des questions de partage territorial. La seule frontière reconnue aujourd’hui par le Conseil de sécurité de Nations Unies3 est “la ligne verte”, qui est une frontière immatérielle et toujours pas reconnue internationalement ; l’abstention des ÉtatsUnis sur le vote de cette résolution à l’ONU en est la preuve, et le coup de grâce. La délimitation de la Cisjordanie4 reste assez floue, ce qui a permis aux colonies israéliennes de continuer leurs implantations sur ce territoire palestinien. Cette frontière “fantôme” ne permet pas la démarcation claire du territoire entre les deux nations, la faute aux colonies israéliennes en Cisjordanie qui empêchent l’émergence d’un état palestinien. Cette “ligne verte” instaurée en 1967 est une frontière qui est réclamée depuis des années par les Palestiniens, mais qui est rejetée par les Israéliens pour cause de modifications démographiques, symboliques (Jérusalem)5 et de sécurité qu’ils désirent assurer. 1.2
COLONISATION INSTITUTIONNELLE
Ce contexte au Moyen-Orient pousse les Nations Unies à prendre leurs responsabilités en convoquant les représentants de l’État d’Israël et de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) autour de discussions secrètes à Oslo. C’est donc en septembre 1993, que commencent les négociations d’une 1 ROUSSEAU Jean-Jacques, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, 1755. 2 HISTOIRE GÉO, “Le conflit israelo-palestiniens - Résumé depuis 1917” - en ligne (27 mars 2018) : <https://www. youtube.com/watch?v=ZuBl0xfzw2I> [301019] 3 CONSEIL DE SECURITE DES NATIONS_UNIES, Résolution 2334: Territoires occupés par Israël, adoptée le 23 décembre 2016 : en ligne : <https://www.un.org/fr/ga/search/view_doc.asp?symbol=S/ RES/2334(2016)&TYPE=&referer=/french/&Lang=F>, [070120]. 4 Appellation du territoire palestinien à l’Est de Jérusalem. 5 DIECKHOFF Alain, Les dilemmes territoriaux d’Israël, Cultures & Conflits, nos 21-22 : « L’international sans territoire », printemps – été 1996, art. no 9, p. 159-170
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reconnaissance mutuelle de l’État d’Israël et de l’OLP : les accords d’Oslo. Le 13 septembre 1993, intervient ensuite la Déclaration de principes: celle-ci encadre des négociations et pose les bases d’un régime d’autonomie palestinienne en Cisjordanie et à Gaza. Le 4 mai 1994, l’accord du Caire vient compléter la déclaration avec l’investiture d’une nouvelle Autorité nationale palestinienne à pouvoirs limités. C’est alors qu’interviennent les accords intérimaires israélopalestiniens du 28 septembre 1995, connus sous le nom des deuxièmes accords d’Oslo, divisant la Cisjordanie en trois zones, qui se répartissent aujourd’hui de telle manière : — la zone A (18 % du territoire), où s’exerce l’« autonomie » palestinienne ; — la zone B (21 %), où la responsabilité civile incombe aux Palestiniens et la sécurité aux Israéliens. — la zone C (61 %), contrôlée exclusivement par ces derniers. La grande majorité des Palestiniens vit dans les zones A et B6. Les colonies juives — hors Jérusalem-Est — sont pratiquement toutes situées en zone C. Cette division du territoire Cisjordanien, d’après les accords d’Oslo, apparaît sur la carte7 comme un éparpillement de zones, dont les délimitations ne sont pas marquées physiquement. Les colonies juives sont donc, d’une certaine manière, « adoptées» par les accords d’Oslo II, en leur accordant des zones, exclusivement sous contrôle israélien. L’État israélien s’approprie ainsi légalement les terres où se trouvent ses colonies illégalement implantées depuis 1967. Les colonies israéliennes représentent plus de la moitié du territoire en Cisjordanie sous forme de tâches, de nuées, qui compliquent la création d’une unité nationale palestinienne. L’ONU sanctionne ces colonies sans pour autant arrêter son expansion qui risque de durer indéfiniment étant donné le statut de pays “intouchable”. Ce statut s’explique par les relations fortes qu’entretiennent les États-Unis avec Israël. Ce soutien complet de la puissance américaine s’est encore plus exposé actuellement lors de l’installation de l’ambassade américaine à Jérusalem, reconnaissant de facto la ville comme capitale d’Israël. Cet acte fort des États-Unis est condamné par deux tiers des pays de l’ONU, soit 128 pays sur 1938. La rupture avec le consensus international est révélée. De plus, les Israéliens ont passé de nombreux actes législatifs qui légitiment l’expropriation et l’annexion des terrains palestiniens9. Ces textes remontent au temps des premières colonisations de 1967 et empêchent une réelle opposition des réfugiés palestiniens. L’appropriation des territoires palestiniens a été également facilitée par l’exode palestinien durant la Guerre israélo-arabe de 1948-1949. Ce sont près de 80 % de Palestiniens (700 000) vivants sur le territoire du nouvel État d’Israël, qui étaient contraints à l’exil et dépossédés de leurs biens et de leurs terres.10 6 PIRONET Olivier, En Cisjordanie, le spectre de l’Intifada, 2014, p.4. 7 Carte page 8 8 AFP, A. B. C. Inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem: plusieurs pays européens y participaient - en ligne (15 mai 2018): <www.rtbf.be/info/monde> [070120] 9 HOLZMAN Gazit Yifat, Land Expropriation in Israel, op. cit., p. 105 (traduit de l’anglais par l’auteur). 10 Ibid., p. 105. 10 LAURENS Henry, La Question de Palestine : Tome 3 - L’accomplissement des prophéties (1947-1967), t. 3, Fayard, Paris, 2007
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Ces lois restent encore aujourd’hui un obstacle au retour des réfugiés palestiniens habitant dans les pays voisins. 1.3
COLONISATION SPATIALE
“Occuper un lieu, l’envahir en s’installant en grand nombre dans des résidences secondaires, des propriétés”11 La première manœuvre de colonisation spatiale israélienne prend forme avec la construction d’habitations au sein de la zone C, où Israël profite du statut de contrôle total sur celle-ci, pour lentement pouvoir s’approprier le territoire cisjordanien avant de le déclarer “terre d’État”. Initialement, c’est pendant la Guerre de Six Jours (1967) que les colonies apparaissent sous la forme de camps paramilitaires: les militaires et leurs familles s’y sont ensuite installés définitivement après la guerre.12 Petit à petit, un type d’habitation et d’organisation des colonies se met en place et de nombreuses localités israéliennes font leur apparition au-delà de la ligne verte. Les expulsions et destructions d’habitations palestiniennes battent leur plein pour laisser libre champ à de nouvelles constructions. L’exemple le plus représentatif de cette stratégie coloniale est la ville de Ma’aleh Adumim pour laquelle plus de mille Palestiniens ont été expulsés. Située à 7km à l’Est de Jérusalem et de la ligne verte, Ma’aleh Adumim devient la première colonie à avoir acquis le statut de ville israélienne en Cisjordanie. La ville compte désormais 37 700 habitants et est tout à fait autonome. On y retrouve de nombreux blocs à appartements semblables, peu chers, disposant d’une terrasse et situés sur des collines aménagées en talus, probablement pour bien se détacher du contrebas palestinien, constituant un risque à leurs yeux. Dans les zones supérieures de ces collines, se situent tous les services pour la population, à savoir, l’administration communale, les commerces, les écoles, les parcs, mais aussi et surtout, les synagogues, qui sont au nombre de 28 et bien réparties sur tout le territoire de la ville. Aussi, son taux de chômage de 2,1%, bien en deçà de la moyenne israélienne13, a été possible grâce à la construction de Mishor Adumim, une zone industrielle et commerciale située 3,5 km encore un peu plus à l’Est. Enfin, Ma’aleh Adumim est jumelée depuis 2010 à Williamsport, une ville de Pennsylvanie14, ce qui lui confère une reconnaissance et légitimité à l’internationale. Mais les manœuvres de morcellement de la Cisjordanie ne s’arrêtent pas là. Pour protéger ces zones déclarées “terres d’État” et ainsi leur donner un caractère durable, Israël est dans le processus de construction de murs qui englobent ces zones. Ces murs viendront bientôt compléter la “barrière de séparation israélienne”, construite en 2002, aux abords de Jérusalem et qui empiète déjà sur la Cisjordanie 11 Dictionnaire LAROUSSE, définition de “coloniser”. 12 MORRIS Benny, Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Éditions Complexe, CNRS, 2003, p. 360-66. 13 ROSSNER Rena, « Growing to Jerusalem, The Jerusalem Report » : en ligne (2004): <https://jr.co.il/ma/ manews03.htm> [050120] 14 ALEXANDER Amanda, « Maale Adumim becomes Williamsport’s sister city » : en ligne (2010) : <http:// archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fwww.sungazette.com%2Fpage%2Fcontent. detail%2Fid%2F557696%2FMaale-Adumim-becomes-Williamsport-s--sister-city-.html%3Fnav%3D5011> [050120]
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(à environ 1km de la ligne verte). Enfin, les routes reliant les colonies à Israël ou les colonies entre elles commencent à être parsemées de checkpoints contrôlant l’accès, notamment le long de la “barrière de séparation israélienne”. Trois types de routes israéliennes apparaissent : les routes interdites aux Palestiniens, à accès restreint 15 pour les Palestiniens et permises aux Palestiniens. Ainsi, en Cisjordanie dès 2004, c’est 79 km de routes qui sont interdites aux Palestiniens et 155 km qui leur sont en accès restreints. En plus d’être interdites ou limitées, elles sont une véritable arme de séparation territoriale, car elles coupent les routes palestiniennes existantes et enclavent ainsi des localités palestiniennes qui se retrouvent isolées. Israël s’est donc doté d’une nouvelle arme : la construction. La construction de routes et de colonies constituées d’appartements à bas coûts, de synagogues, d’écoles, de services, de parcs et de zones dédiées au travail, protégées par un mur et soutenues par une reconnaissance américaine. De parfaites utopies coloniales à reproduire le plus possible pour diviser et s’approprier le territoire. 1.4
LA SOLUTION À DEUX ÉTATS ? UN PARI PERDU
Certains nœuds de tensions n’ont pas été réglés ni même évoqués lors de la tentative de paix à Oslo : par exemple le fait que les deux états veulent faire de Jérusalem leur capitale. Le climat politique continu d’être tendu, les deux accords d’Oslo n’ont amenés à aucune paix durable, seulement à une paix fragile qui a très vite éclatée avec la seconde intifada16 quelques années plus tard. Israël possédait 17 colonies en Cisjordanie en 1973, puis 36 en 1977. Aujourd’hui, on en compte plus de 120.17 C’est seulement en 2016 que le conseil de sécurité des Nations Unies exige un arrêt immédiat et complet des activités de peuplement israélien sur les territoires palestiniens occupés. L’adoption de cette résolution, appelée “2334”, est qualifiée comme historique par certains représentants, car celle-ci est le premier texte à être adopté depuis huit ans sur le conflit israélo-palestinien. Cette résolution espère préserver la solution à deux États que le Conseil considère en péril.18 Cependant, la problématique est toujours présente : on retrouve dans un même territoire, deux peuples en conflit, avec des cultures assez différentes, séparés physiquement par des dispositifs distincts dans le paysage et les usages. Un peuple fait jouer ses relations internationales pour acquérir une position dominante sur le territoire et imposer sa politique territoriale, visant l’annexion des terres d’un peuple divisé et exilé. 15 B’TSELEM, “Forbidden roads: Israëls discriminatory road regime in the West Bank”, Jerusalem, 2004. 16 La seconde intifada palestinienne, également appelée « Intifada Al-Aqsa », commence le 29 septembre 2000. Source: CHAIGNE OUDIN Anne Lucie, “Intifada al-aqsa, de son déclenchement en 2000 à l’année 2002” dans Les clés du Moyen Orient, (05 novembre 2010) - en ligne : <https://www.lesclesdumoyenorient.com/Intifada-al-Aqsa-de-son-declenchement-en-2000-a-l-annee-2002.html> [050120] 17 “Population of Jewish Settlements in the West Bank by Community” dans : Jewish Virtual Library - en ligne: <https:// www.jewishvirtuallibrary.org/israeli-settlements-population-in-the-west-bank> [090120] 18 NATIONS UNIES, “Rompant un silence de huit ans, Le Conseil de sécurité adopte une résolution ‘historique’ exigeant l’arrêt des activités israéliennes de peuplement dans le Territoire palestinien occupé” dans : Couverture des réunions & communiqués de presse. - en ligne (23 décembre 2016) : <https://www.un.org/press/fr/2016/cs12657.doc.htm> [070120]
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État d’Israël 0
État de Palestine 250000m
Ligne verte Mur construit Mur en projet/ en construction
Checkpoint israélien Route israélienne interdite aux Palestiniens Route israélienne à l’accès restreint pour les Palestinien Route israélienne permise aux Palestiniens La réalité du territoire Cisjordanien
9 Ligne verte Mur construit Mur en projet/ en construction
Ligne verte Mur construit Mur en projet/ en construction
0
Checkpoint israélien Route israélienne interdite aux Palestiniens Route israélienne à l’accès restreint pour les Palestiniens Route israélienne permise aux Palestiniens
Zone A Zone B Zone C Territoire israélien ou déclaré terre d’État par Israël
Checkpoint israélien Route israélienne interdite aux Palestiniens Route israélienne à l’accès restreint pour les Palestiniens Route israélienne permise aux Palestiniens
5600m
Zone A Zone B Zone C Territoire israélien ou déclaré terre d’État par Israël
Jérusalem et l’extension israélienne derrière ligne verte
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4. Kfar Adumim 9. Mishor Adumim
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4. 2.
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2. 2.
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1. 2. 1.
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6. 5. 2. 4.
4.
3. 5.
2. 1.
6.
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900m
Maâ&#x20AC;&#x2122;aleh Adumim; la ville coloniale
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0
40m
Logement colonial et les dispositifs de sĂŠparation
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Lâ&#x20AC;&#x2122;utopie coloniale israĂŠlienne
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Le logement comme arme politique
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ACCORDS D’OSLO III : VERS UNE PAIX DURABLE
L’Assemblée Générale des Nations Unies, Reconnaissant les problèmes émergents des Accords d’Oslo I et des Accords d’Oslo II au niveau de la répartition des peuples, Relevant l’inefficacité de la Ligne Verte dans son rôle de frontière entre le territoire Cisjordanien et Israélien, Constatant l’existence d’une partie forte – Israël –, et une partie faible – État de Palestine –, Contemplant l’échec des Accords d’Oslo I et II et la prolifération des colonies juives en Cisjordanie, qui ont rendu une solution à deux-États sur l’ensemble du territoire impossible, Notant le manque d’une notion de spatialité dans les Accords d’origine, Pointant l’échec des Accords d’Oslo II en matière de pacification du territoire et sur la division de la Cisjordanie en trois zones de contrôle A, B et C, Considérant la colonisation juive en Cisjordanie comme étant l’élément révélateur des problèmes de frontière entre palestiniens et israéliens, Assumant le rôle de négociateur et de législateur, Affirmant la nécessité de changer le paysage spatial du territoire israélo-palestinien, S’assurant de veiller à une transition vers un modèle durable d’étanchéisation des religions, modes de vies, et des ethnies palestiniennes et israéliennes, Ratifie les Accords d’Oslo III, le 9 janvier 2020, à 23h55. --ARTICLE 1 : LE PAYSAGE POLITIQUE L’État d’Israël et l’État de Palestine sont abolis. Aucune nation ne peut proclamer une légitimité quelconque sur le territoire et faire office de législateur. Ce rôle sera pris par l’Assemblée Générale des Nations Unies, qui dirigera au quotidien les affaires exécutives, législatives et judiciaires sur l’ensemble du territoire. On adressera dorénavant la zone entre la mer Morte et la Méditerranée par l’« État israélopalestinien ». Une table rase complète sur le territoire sera faite, mis à part la vieille ville de Jérusalem. ARTICLE 2 : LA DIVISION DU TERRITOIRE Le territoire israélo-palestinien sera divisé en lots carrés. Chaque lot fonctionne selon un modèle en damier et est nommé selon une lettre en abscisse (A à Q) et un chiffre en ordonnée (1 à 50). Un lot sur deux sera attribué à l’ethnie palestinienne, le concept étant égal pour les lots israéliens. Le territoire israélopalestinien devient donc une maille équitable, sans inégalité territoriale ni sociale. Chaque lot mesure 8,3 km de côté, avec une population sédentaire de 35.000 habitants1. Ces dimensions et ces mesures respectent la densité actuelle du territoire israélo-palestinien2, 488,1 hab./km2 . Ce chiffre sera pris comme référence et permettra à chaque lot d’être autosuffisant. Ces dimensions permettront un aménagement sans contrainte de l’agriculture, de l’industrie et du logement. La densité actuelle israélienne étant de 393,7 hab./km2, et celle palestinienne étant de 827,5 hab./km2, 488,1 hab./km2 constitue une valeur neutre et égale pour l’ensemble du territoire, indépendante des 1 Basé sur la population de la vieille ville de Jérusalem et de Ma’aleh Adumim. 2 “World Population Prospects 2019” dans Department of Economic and Social Affairs - en ligne (2019) : <https:// population.un.org/wpp/DataQuery/> [271219]
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usages propres aux ethnies en matière d’habiter. Tous les lots ont leurs côtés orientés selon les quatre points cardinaux. ARTICLE 3 : LA VILLE DE JÉRUSALEM La vieille ville de Jérusalem devient une zone internationale infranchissable. Symbole des conflits territoriaux, ethniques et religieux, elle sera abandonnée. Tout accès, visite ou habitat est strictement interdit sauf autorisation de l’Assemblée Générale. Le lot carré autour de la vieille ville, de 16,6 km de côté, soit deux fois un lot normal, sera sous le contrôle de l’Assemblée Générale et aura le statut de zone internationale. Chaque lot aura une représentation auprès des autres lots de même ethnie. On y retrouvera également les ambassades étrangères auprès de l’État israélo-palestinien dans sa totalité, les ONG, les infrastructures de transports et l’unique aéroport du territoire. ARTICLE 4 : LE RÉSEAU AUTOROUTIER Les quatre autoroutes du nouveau territoire israélo-palestinien au départ du lot de Jérusalem, celles de direction nord-sud et celles est-ouest seront des zones internationales, administrées par l’Assemblée Générale. Elles permettront une accessibilité rapide pour les représentants des lots, une présence internationale dans la région, et des échanges commerciaux, encadrés selon l’article 5. ARTICLE 5 : LA POLITIQUE DU LOT Sur sa surface, chaque lot sera politiquement indépendant, avec ses propres organes exécutifs, législatifs et judiciaires. La constitution sera commune à tous les lots, et encadrée par l’Assemblée Générale. Chaque lot administrera ses ressources de manière autonome. Les échanges commerciaux et diplomatiques seront autorisés uniquement entre des lots de même ethnie. Des rapports avec les autres lots seront strictement interdits. Les habitants des lots pourront voyager uniquement par permission du gouvernement de leur lot pour des raisons commerciales ou diplomatiques et uniquement dans les lots de même ethnie. Le voyage pour raisons touristiques sera strictement interdit. ARTICLE 6 : LES ROUTES NATIONALES Les routes nationales propres à chaque lot seront au nombre de quatre. Elles seront les diagonales du lot et se recouperont au milieu. Ces routes nationales seront les seules qui mèneront à la sortie du lot. Des checkpoints militaires tenus par les Casques Bleus des Nations Unies se situeront au croisement des routes nationales. Au-delà des raisons de sécurité, ils vérifieront les permis de sortie des passagers fournis par le lot de résidence et s’assureront que la destination correspond à un lot de même ethnie. ARTICLE 7 : CLÔTURE Un mur en béton haut de 7 à 9 mètres3 clôturera le périmètre de 4 x 8,3 km, et assurera l’étanchéité des lots vis-à-vis des autres. ARTICLE 8 : ORGANISATION SPATIALE DU LOT La structure politique et sociale du lot s’organisera autour d’une structure spatiale égale de lot en lot, indépendamment de l’ethnie. Le lot se structurera en deux zones. La ville se situera au centre du lot de manière à être à une distance considérable des autres villes. Autour de la ville jusqu’à la clôture, une zone agricole et industrielle sera érigée. Les dimensions seront adaptées pour 3 Hauteur du mur en construction en Cisjordanie par les Israéliens.
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que les autorités locales puissent aménager les infrastructures nécessaires pour soutenir sa population de 35.000 habitants. L’agriculture fera de son possible pour être autosuffisante vis-à-vis de son lot. Pour tout manquement, période de sécheresse ou d’inondation prolongées, les échanges commerciaux encadrés par l’article 5 veilleront au réapprovisionnement du lot. L’Assemblée Générale se porte garante pour toute urgence à l’échelle territoriale, ainsi que les ONG. Seules les industries légères seront permises sur le territoire, afin de se réapprovisionner de manière autonome, et ce afin de garantir une qualité de vie minimale. L’industrie à usage militaire sera catégoriquement interdite. Le parcellaire agricole et industriel sera mis en place par le gouvernement du lot, en fonction de la présence de l’eau et des ressources naturelles de celui-ci, mais sera toujours inclus entre la ville et la clôture. ARTICLE 9 : LA VILLE Les logements, le secteur tertiaire, les institutions publiques et toute autre activité qui ne soit ni de l’agriculture ni de l’industrie se trouveront dans la ville. La ville à plan carré suit un plan radioconcentrique stricte par rapport au centre-ville. Chaque côté mesurera 1,5 km4 et se situera sur un talus. Chaque quadrant sera dessiné par les routes nationales qui rejoignent le centre-ville, et fonctionneront de la même façon, tant spatialement que programmatiquement. ARTICLE 10 : PÉRIPHÉRIE En bordure de ville se situeront les barres de logements, au nombre de neuf par quadrant. Elles respecteront l’alignement aux routes nationales aux extrémités. Elles seront entrecoupées par des venelles piétonnes qui permettront une circulation transversale à mobilité douce. Chaque barre mesure 25 mètres d’épaisseur. Le nombre d’étages des barres variera en fonction de la position de la barre par rapport au centre : plus les barres seront éloignées centre-ville, le plus elles seront hautes, afin de mettre en valeur la centralité du plan et l’ordre spatial établi. L’accès principal au logement se fera par des rues secondaires, de 25 mètres de largeur, reliées aux rues nationales. Ces rues secondaires ne comporteront pas de commerces au rez-de-chaussée, seul le logement s’y trouvera. À l’arrière de chaque barre se trouvera un jardin commun partagé avec la barre suivante. Des accès secondaires relieront directement le jardin commun à chaque appartement, par le biais d’escaliers. L’entretien des espaces communs sera réalisé par le gouvernement, en accord avec l’article 13. ARTICLE 11 : CENTRE-VILLE Au centre, tous les bâtiments publics seront aménagés en bordure d’un parc public. On retrouvera les institutions politiques, les écoles primaires, secondaires et supérieures, les hôpitaux et autres soins de santé, commerces et loisirs culturels. Face à ces établissements se trouvera un parc de 0,35 km2. Il permettra un recueillement central à la ville et au lot, encadré par l’espace et soutenu par la doctrine ethnique. ARTICLE 12 : PLACE CENTRALE Au milieu du parc, au croisement des routes nationales et au milieu des institutions, chaque lot aménagera un édifice religieux propre à son ethnie. De facto, seule une mosquée pour le cas palestinien ou une synagogue pour le cas des Israéliens occupera cette place. L’ordre spatial sera donné par l’identité religieuse de chaque ethnie, et ce afin de promouvoir un sentiment d’appartenance et de fraternité au sein de la communauté. Le bâtiment religieux sera doté de grandes proportions, afin que les connexions 4 Ces mesures sont inspirées de la vieille ville de Jérusalem, qui mesure environ 1,5 km de côté.
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visuelles soient maintenues, même avec les logements les plus éloignés. ARTICLE 13 : LE LOGEMENT Le gouvernement du lot assurera qu’aucune hiérarchie sociale ou financière n’aura lieu dans la ville. Chaque logement est attribué au hasard, indépendamment de la fortune financière ou influence sociale d’un ménage. Le seul facteur intervenant dans l’attribution du logement sera la dimension du ménage. Les logements les plus grands se situent au rez-de-chaussée afin d’accueillir des ménages plus peuplés. Par un système de terrasse en retrait, les logements diminueront leur surface d’étage en étage, afin d’accommoder un large spectre de combinaisons de ménages et assurer une mixité verticale dans les usages. Mis à part la dimension, les logements présenteront tous les mêmes conforts et les mêmes atouts. Chaque logement disposera d’une terrasse, d’un accès principal côté rue et d’un accès secondaire au commun et d’un droit de jouir en toute plaisance du jardin commun. Le gouvernement du lot est le propriétaire de tous les logements ; les particuliers ne peuvent ainsi spéculer foncièrement sur les valeurs de marché. Le montant des loyers et des charges sera tenu par le gouvernement, qui se basera sur un pourcentage préétabli en fonction des revenus moyens par ménage. Le gouvernement appliquera un contrat prérédigé par l’Assemblée Générale, valable pour une durée indéterminée. Le ménage ne peut changer de logement, sauf moyennant motivations. ARTICLE 14 : CONTRÔLE DE POPULATION Le gouvernement assurera un maintien constant de la population à 35.000 habitants de façon à rester fixé sur une densité de 488,1 hab./km2. Le gouvernement assure une politique stricte de reproduction, par voie de sensibilisation. Les compositions des ménages pourront varier, mais dans le cas extrême de surpopulation, un équilibrage du nombre d’enfants au sein des familles trop nombreuses prendra lieu, et les enfants les plus jeunes seront attribués au hasard à d’autres ménages. Toute nouvelle construction est strictement interdite : le bâti ne pourra accueillir une population croissante. Cette provision permet de garder une égalité parmi les lots et éviter un rapport de force entre des lots de populations différentes sur le territoire israélo-palestinien. ARTICLE 15 : L’ÉTAT PROVIDENCE Le gouvernement prend le rôle d’État providence. Par le biais de taxes, il équipe la ville en infrastructures, structures publiques et en ensembles éducatifs et culturels. Il se charge du fonctionnement de la ville et des zones agricoles et industrielles. Dans cette période de renouveau spatial et politique, le gouvernement aura le devoir de se constituer une figure paternelle imposante, dans le but d’unifier les ethnies et oublier les autres. Tout enseignement sur la période connue sous le nom du « conflit israélo-palestinien » sera strictement interdit. FAIT à Bruxelles, le 9 janvier 2020. Pour l’Organisation des Nations Unies :
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Le nouveau territoire israĂŠlo-palestinien, un maillage ĂŠquitable
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10000m
JĂŠrusalem et lâ&#x20AC;&#x2122;organisation des lots
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700m
La ville utopique
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40m
Logement urbain et son implantation
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L’utopie territoriale d’après Topographia Paradisi Terrestris, Kircher Atanasius, 1675
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Couverture des Accords d’Oslo III; vers une paix durable d’après Translating war into peace, Milani Armando, 2003
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3
BIBLIOGRAPHIE
3.1
LIVRE
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