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L’Alliance chrétienne et missionnaire dans la région de Québec

Jess Jespersen


L’Alliance chrétienne et missionnaire dans la région de Québec Un regard historique Au commencement … L’œuvre de l’Alliance chrétienne et missionnaire au Québec (A.C.M.Q.) a débuté dans les années 1920 en tant que ministère anglophone. À cette époque, le fondateur de l’A.C.M., le Dr Albert Benjamin Simpson enseignait, prêchait et témoignait de Christ lors de grandes conventions et réunions missionnaires annuelles tenues à Old Orchard Beach, Maine (U.S.A.). De ces rencontres est né, dans le coeur d’un petit groupe de personnes, le désir de se réunir au centre-ville de Montréal, précisément dans le bâtiment du YMCA. Pendant cette période, un autre groupe semblable au premier s’est aussi réuni dans la partie Nord-Est de la ville. Le groupe du centre-ville s’est éventuellement démantelé, mais l’autre a subsisté et s’est développé. Après plusieurs déplacements, ces croyants ont fait l’acquisition d’un bâtiment en 1956. Mais quelques années plus tard, les familles de langue anglaise ont quitté peu à peu l’endroit et le lieu de culte a été remis à l’Alliance chrétienne et missionnaire dans le but de servir les francophones. Une charte dès 1930 La charte québécoise de l’A.C.M.Q. date du 20 mars 1930. Elle donne droit à l’A.C.M.Q. d’établir des Églises de langues anglaises et françaises. Voici un extrait de l’article #2 de cette charte qui traite du but de l’organisation : 2. Les objets de ladite corporation seront de rendre témoignage aux vérités chrétiennes, spécialement celles qui ont trait à une vie chrétienne plus intense et de prêcher l’évangile au pays ou à l’étranger, d’établir et maintenir des postes de mission et maisons de culte religieux, d’entreprendre l’enseignement et la formation de missionnaires, d’ériger et d’aider à ériger les édifices qui seront nécessaires à la poursuite de ces objets. Les débuts dans la région de Québec 1


L’A.C.M. a débuté son témoignage actif, quoiqu’indirect, à Québec en 1948 lorsque Mlle Mabel Quinlan, alors diplômée du Collège missionnaire de Nyack, s’est mise à faire du colportage pour la Société biblique britannique et étrangère (British and Foreign Bible Society). Ce travail était loin d’être facile et confortable : les gens lui claquaient la porte au nez, les enfants la harcelaient souvent, même la police la confrontait régulièrement. Mais Dieu n’en tenait pas compte et des centaines de Québécois ont alors reçu des portions de la parole de Dieu. Quelques années plus tard, Mlle Jean Heidman en compagnie de quelques autres se sont joints à Mlle Quinlan pour faire des visites intensives et des suivis. De plus, des rencontres publiques ont débuté dans un appartement à Québec. Puis, en 1959, le révérend Robert Richardson et sa famille ont déménagé dans la vieille capitale pour y débuter officiellement une œuvre de l’Alliance chrétienne et missionnaire. En fait, les cultes publics ont pris place en octobre de cette même année. Pendant les neuf années qui ont suivi une grande maison a servi d’église et de siège social. La vente de cette maison à un prix très avantageux a permis à l’Alliance chrétienne et missionnaire de faire l’acquisition d’une chapelle située au 610, Rue Belvédère à Québec. Cette chapelle avait été construite seize ans auparavant par un autre groupe évangélique (Les Frères). L’œuvre du révérend Richardson à l’Église évangélique Belvédère tirant à sa fin, M. John Sinclair est venu le remplacer, à mi-temps cependant, puisqu’il servait également comme gérant d’une librairie biblique locale. Une autre collaboratrice importante de l’époque, Madame Loïs Stewart, servait fidèlement en tant que diaconesse et colporteur. Grâce à son travail plusieurs foyers québécois ont reçu l’évangile pour la première fois. Les pasteurs qui ont servi l’Église évangélique Belvédère à Québec À la fin des années 1960 est arrivé le révérend Jean Funé. Après avoir servi plusieurs années au Vietnam en tant que missionnaire de l’Alliance, ce Français d’origine a pris la responsabilité pastorale à l’Église de 1970 à 1974. C’était l’époque des croisades d’évangélisation à Québec, sous la 2


direction de l’organisation Global Outreach, pendant lesquelles l’évangéliste algérien Alain Choiquier y apportait puissamment l’Évangile. Ainsi, sous le ministère fructueux de M. Choiquier, Jean Martin a donné sa vie au Seigneur, lui qui allait prendre plus tard la responsabilité pastorale de l’Église de l’Alliance chrétienne et missionnaire de Sainte-Foy, Église-fille de l’Église évangélique Belvédère. Le pasteur Jean Funé a été suivi du révérend Richard Nester, un missionnaire américain, de 1975 à 1983. Durant cette période, grâce à l’apport important des ministères étudiants Campus pour le Christ et Les Navigateurs, l’Église a beaucoup grandi. Claude Noël faisait partie de ces étudiants universitaires qui ont alors intégré l’Église pour la servir dans une variété de ministères. Claude Noël, à l’instar de Jean Martin, allait aussi devenir pasteur avec l’Alliance plusieurs années plus tard. En 1984, un belge converti au christianisme biblique et devenu ancien dans l’Église évangélique Belvédère, M. Fernand Cancelier, a accepté le manteau de berger de l’Église des mains de Richard Nester. C’est pendant son pastorat que la congrégation s’est multipliée jusqu’au point de vouloir démarrer une œuvre distincte à Sainte-Foy. Le ministère pastoral de M. Cancelier a pris fin en 1999 pour être succédé par le missionnaire canadien, le révérend Allan Hack, de septembre 1999 à 2008. Pendant le service pastoral de M. Hack, l’Église a embrassé une vision nouvelle et le bâtiment sur la rue Belvédère a été vendu pour permettre une expansion de l’Église. Depuis 2008 jusqu’à aujourd’hui c’est un homme provenant de la Côte d’Ivoire en Afrique de l’Ouest, M. Mathurin Boignan, qui sert comme pasteur de l’assemblée. M. Boignan s’est joint à l’église en 1992 pendant ses études à l’Université Laval. Une vision renouvelée La vente de son bâtiment en 2002 a donné à l’Église le pouvoir de faire l’acquisition d’un terrain en vue de construire un bâtiment sur la rue Antonin-Marquis dans le secteur de Duberger. De 2002 à 2005, l’Église s’est réunie régulièrement au Collège Saint-Charles Garnier, pour ensuite 3


prendre place au Centre communautaire de Duberger. C’est alors qu’elle a adopté un nouveau nom pour être plus conséquent avec sa vision : Église évangélique du Berger. En 2008, l’Église a renouvelé sa vision en ces termes : Glorifier le Dieu trois fois saint par nos vies, nos louanges et notre adoration, afin que son royaume s’établisse sur la terre et que son règne vienne. De l’autre côté de la ville, l’Église de l’Alliance chrétienne et missionnaire de Sainte-Foy a vu le jour le 24 mai 1987 sous la responsabilité du révérend Jean Martin, pasteur et de M. Claude Noël, ancien. Trente-cinq personnes composaient l’Église-fille qui se réunissait alors au sous-sol de l’église Trinity Church, sur le chemin des Quatre-Bourgeois. Après quelques déménagements à Ste-Foy, elle a brillé dans le quartier Sainte-Ursule pendant presque 20 ans, de 1994 à 2012. En 1996, Claude Noël est devenu son pasteur après avoir suivi une formation théologique et pastorale au Séminaire théologique canadien (Maîtrise en divinité) et une formation d’apprenti de deux années auprès du pasteur Fernand Cancelier à l’Église Évangélique Belvédère. L’Église de l’Alliance chrétienne et missionnaire de Sainte-Foy a déménagé son lieu de culte, le 1er juillet 2012, en Haute-ville de Québec, secteur La Cité, afin de bénéficier du même bâtiment d’église que l’Église anglophone Quebec Baptist Church. Le culte est offert en aprèsmidi. L’Église a enfin changé de nom en 2014 pour être dorénavant identifiée comme l’Église de l’Alliance chrétienne et missionnaire de Québec. L’expansion vers la rive sud à Lévis Durant l’été de 1960, trois élèves américains de l’institut biblique Moody de Chicago sont venus porter main-forte à Mabel Quinlan et Jeanne Heidman pour distribuer des traités dans la ville de Lévis et ses environs. C’est ainsi qu’un témoignage évangélique public a débuté dans le comté de Lévis qui comptait alors près de 50 000 habitants. Cette équipe de missionnaires courageux ont alors sillonné les rues de Lévis, Lauzon et Saint-Romuald pendant dix semaines. Ils offraient de la 4


littérature gratuite, mais recevaient peu de réponse jusqu’au moment où ils ont inclus un coupon-réponse permettant aux gens de recevoir un Nouveau Testament gratuit. Jeanne Heidman raconte que cette méthode était plus efficace et plusieurs demandes leur ont été faites par la poste. L’automne à la porte, les étudiants ont repris le chemin de leurs études à Chicago, et Mlles Heidman et Quinlan se sont mises à visiter les gens qui avaient fait la demande du Nouveau Testament. Plusieurs personnes se sont alors montrées ouvertes et intéressées à l’Évangile. C’est ainsi que graduellement Jeanne et sa collègue Mabel ont senti que le Seigneur les appelait à s’établir dans la ville de Lévis pour y tenir des réunions publiques. Le comité exécutif de l’Alliance chrétienne et missionnaire approuvant leur démarche, elles ont pu alors utiliser une église presbytérienne au coût d’un dollar par année à condition cependant d’y effectuer, à leurs frais, toutes les rénovations nécessaires à la bâtisse qui n’avait pas été utilisée pour la tenue de cultes depuis plusieurs années. À cette époque, il n’y avait aucune église évangélique anglophone ou francophone qui desservait le comté de Lévis. En conséquence, le mois de mai 1961 a vu ces deux femmes déménager de Québec à Lévis pour prendre comme lieu de résidence l’église presbytérienne située sur la rue Marie Rollet. Après avoir effectué les rénovations nécessaires avec l’aide d’un ami, M. Bruce Sommacal, et de quelques autres, l’église a de nouveau ouvert ses portes mais pour une première réunion évangélique publique, dimanche le 4 juin 1961. Pendant les premières années à Lévis, l’assistance au culte était plutôt instable et variait entre 5 et 20 personnes. Pourtant beaucoup d’évangélisation par la distribution de traités s’effectuait. Il faut toutefois noter la présence de nombreux enfants et quelques adolescents qui prenaient l’habitude de rendre visite aux missionnaires pendant la semaine. Ces jeunes québécois avaient beaucoup de questions en écoutant des histoires tirées des évangiles. Quelques-uns de ces jeunes ont ainsi fait profession de foi en Jésus-Christ. 5


Vers la fin des années soixante, l’œuvre est devenue plus stable et l’assistance aux réunions a augmenté considérablement. C’était en partie le résultat des nombreuses visites à domicile mais surtout le témoignage des nouveaux convertis, notamment au Chantier maritime Davie. En voici un exemple : un homme intéressé de Québec, qui avait été rencontré par Mabel et Jeanne, travaillait au chantier maritime à Lauzon. Or cet homme lisait régulièrement le Nouveau Testament pendant l’heure du dîner. Un autre ouvrier l’a alors remarqué et s’est informé sur ce qu’il lisait. Le jeune chrétien a montré le Nouveau Testament à son compagnon, lui a parlé de Jésus, et lui a dit : ‘si tu veux connaître la vérité, va à la petite église sur la rue Marie Rollet à Lévis!’ Son compagnon a suivi son conseil et s’est présenté à une réunion de prière pour ensuite venir au culte le dimanche. Après quelque temps cet ouvrier a reçu Christ comme Seigneur et Sauveur. Mais cela ne s’est pas arrêté là. Cet homme a parlé du salut en Jésus-Christ à ses collègues au travail et quelques-uns se sont aussi convertis. Ces jeunes croyants ont alors débuté une réunion de prière sur le chantier même, à l’heure du midi ou pendant leur pause-café, et d’autres hommes ont alors reçu le Seigneur Jésus de la même manière. Enfin les épouses de ces hommes ont aussi cru à l’Évangile. Pour répondre à cette croissance étonnante, l’Alliance chrétienne et missionnaire a fait l’acquisition de l’église presbytérienne en 1968 pour la somme de 27 000$. Des travaux majeurs de rénovations ont rapidement été entrepris, à l’intérieur comme à l’extérieur du bâtiment. Encouragées, Mlles Quinlan et Heidman continuaient de plus belle à œuvrer en faisant du porte-à-porte, distribuer des traités et affermir les nouveaux croyants dans la parole de Dieu. Plusieurs conversions, des baptêmes d’adultes par immersion, de nombreuses réunions et des mariages ont suivi. De sorte qu’en mai 1977 l’Église a été organisée officiellement sous le nom de Mission chrétienne évangélique avec une congrégation de 38 membres. Neuf de ces membres sont encore présents dans la même Église aujourd’hui (2014). En 1967, l’assemblée a changé de nom pour prendre celui de : Église chrétienne évangélique et enfin, en 1996, elle a adopté le 6


nom quelle porte depuis lors : Église de l’Alliance chrétienne et missionnaire de Lévis. Les pasteurs qui ont servi cette Église de 1980 à 1993 sont : Donald Ritcher, Philippe Fauvel, Robert Dahl et Jacques Châteauvert. Durant cette période la congrégation a connu des temps forts et moins forts, et elle a tout de même grandi jusqu’à atteindre 150 fidèles en 1993. L’arrivée de son premier pasteur officiel en 1980 a aussi marqué le départ de Mabel Quinlan et Jeanne Heidman à 30 kilomètres vers le sud, précisément à Sainte-Claire, notamment pour continuer l’œuvre de l’évangélisation par la méthode du porte-à-porte. Elles ont terminé leur service missionnaire dans la localité de Saint-Henri, située au sud de Lévis, jusqu’à ce que leur santé ne le permette plus après 2010. Déménagement de l’Église (1992-1994) La croissance lente au début mais soutenue de la congrégation a finalement créé un heureux problème : le bâtiment sur Marie Rollet ne répondait plus aux besoins, surtout en ce qui concerne les salles pour l’école du dimanche et pour les activités communautaires. L’assemblée des membres a alors décidé de vendre le terrain et les bâtiments, mais en prenant le soin d’abord de diviser le terrain de l’église et celui du presbytère pour qu’ils soient vendus séparément. Les transactions ont eu lieu en 1992 et l’Église s’est retrouvée avec un profit net de 259 000$. Cela lui a permis d’acheter un terrain à Lévis, à la limite de Pintendre, pour y construire un bâtiment neuf; c’était en 1994. Malheureusement plus tôt en 1994 l’Église a connu une division douloureuse qui a réduit la congrégation à 68 membres. Mais avec l’aide de Dieu et sa prévenance, l’Église ne s’est pas découragée. Au contraire, confiante par la présence de Dieu et sa fidélité passée, la congrégation a choisi de compter sur la direction de Dieu pour son avenir. Elle s’est alors mise à construire. Un texte biblique clairement reçu par les dirigeants s’est révélé comme un profond encouragement à l’Église. Dans Ésaïe 43.18-21 il est écrit : Ne pensez plus aux événements passés et ne considérez plus ce qui est ancien. Voici, je vais faire une chose nouvelle, sur 7


le point d’arriver. Ne la connaîtrez-vous pas? Forte de cette exhortation et remplie d’espoir, la congrégation a mis sa foi en Dieu qui n’a pas tardé à y répondre par l’apport de matériaux et de services gratuits. Ainsi la construction s’est effectuée rondement, sans délai et sans l’engagement d’un emprunt financier. Avec l’arrivée en 1995 du pasteur Jesse Jespersen, missionnaire canadien et premier directeur du district St-Laurent de l’Alliance chrétienne et missionnaire au Canada, l’Église a adopté une vision nouvelle pour sa vie et son ministère. Basée sur l’étude du livre Votre expérience personnelle avec Dieu, de Henry Blackaby, l’Église s’est ralliée derrière la vision suivante : Dieu nous appelle à une relation intime avec Lui et désire nous associer à son œuvre. Il veut travailler dans nos vies de façon à opérer les changements nécessaires pour qu’Il puisse exprimer sa volonté et œuvrer par le Saint-Esprit à travers l’Église, son corps, de telle manière que le monde voit Christ exalté et soit attiré à Lui. Modelée humblement sous cette vision, la congrégation est passée de 68 à 181 personnes en seulement trois ans (1997), pour enfin atteindre 220 à l’année 2001. En 2005, une croissance particulière parmi la jeunesse de l’Église a exigé l’agrandissement du bâtiment au coût de 230 000$. L’Église a pu éponger la facture sans emprunter de l’argent. L’âge de la retraite sonnant pour le pasteur Jespersen, l’Église a commencé à prier concernant sa relève pastorale. Un ancien, M. Serge Roy accompagné de son épouse, Mme Marlène Dutil, ont senti l’appel de Dieu d’entreprendre des études pastorales en vue de servir à temps plein. C’est ainsi qu’en 2006, M. Serge Roy a pris la houlette du berger de l’Église, tout en étant accompagné de Jesse Jespersen comme mentor. Cette situation continue jusqu’à aujourd’hui. Enfin, l’Église se développe présentement vers l’Est, notamment dans la ville de Montmagny, où une cellule de 15 personnes se réunit 8


régulièrement pour mettre en oeuvre la vision de l’Église. Ainsi, selon le temps indiqué par Dieu, il est probable qu’il y ait là le début d’une nouvelle assemblée de l’Alliance chrétienne et missionnaire au Québec.

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