7 minute read
Au pré
Au pré, les vaches donnent moins de travail et on les voit moins souvent. Il est donc important de les surveiller régulièrement pour voir si tout va bien.
Le pré est un environnement agréable pour la vache, le plus proche de la situation idéale. C’est là qu’on observe le mieux son comportement naturel, qu’il soit social, comme le jeu, en groupe ou encore hiérarchique. Les mouvements de la vache sont également plus naturels au pré. On peut étudier par exemple comment une vache saine se couche, se tient debout ou broute.
Advertisement
Sans contraintes physiques (logettes, couloirs étroits, attaches), le pré permet à l’éleveur une bonne appréciation du bienêtre ou du malêtre de la vache. Quels signes donnent les vaches lorsqu’on les observe pardessus la clôture ou en se déplaçant parmi elles ?
La santé, les normes et les risques
Observer les vaches au pré informe sur leur comportement et leurs besoins. Cela permet une bonne gestion centrée sur la vache et inspire l’architecture des stabulations.
Mais le pré cache aussi des dangers potentiels, absents en stabulation, tels que parasites intestinaux et pulmonaires, et maladies transmissibles « par dessus le fil de la clôture » entre les groupes. Les génisses pleines et les vaches taries sont particulièrement exposées car elles ne reçoivent pas ou peu de compléments alimentaires. La démarche, le remplissage de la panse ou un isolement sont parfois des signes d’animaux ou de groupes d’animaux qui méritent une attention particulière.
Le brouteur par excellence
En balançant sa tête d’un côté et de l’autre, la vache mange toute l’herbe à sa portée, puis fait quelques pas et recommence. Si l’herbe est appétente, elle parvient ainsi à manger environ 1 kg de matière sèche par heure. Elle broute environ 11 heures par jour et rumine pendant 4 à 5 heures. Pour permettre ce comportement dans un cornadis, il faut que la mangeoire soit 10 à 15 cm plus haute que le sol.
L’hypersensibilité de la peau blanche, due à un foie qui fonctionne mal ou à certaines plantes (millepertuis, sarrasin…), peut entraîner un coup de soleil. Les animaux atteints, très malades, seront rentrés à l’étable au plus vite, à l’abri du soleil.
Les contrôles au pré
La visite de contrôle au pré est incontournable. Plusieurs points seront observés :
La couleur de la robe, sa brillance, le comportement et la consistance des bouses. Maladie, inconfort et douleur se traduisent tout d’abord par un comportement anormal. L’animal est abattu, a du mal à suivre le troupeau, mange et boit moins, ou à des moments différents, et s’isole du groupe.
Le remplissage de la panse, de l’abdomen et la condition générale. Cela donne des indications sur la prise de nourriture le jour même et auparavant.
L’homogénéité dans le troupeau. Y a-t-il des différences entre les animaux ? Lesquelles ? Pourquoi ? Comportement de pâturage. Il donne de l’information sur la prise de nourriture, les plantes toxiques et les parasites internes. Où mangent les animaux ? Et quoi ?
Contrôles spécifiques. Les vêlages, la surveillance des chaleurs et des gestantes mobilisent toute l’attention. On vérifiera la prise de nourriture pendant la période de faible croissance végétale et on sera attentif aux besoins en minéraux. Faits remarquables. Toujours vérifier la présence éventuelle de plaies, blessures, tiques, mouches, démangeaisons, infections oculaires, mammites ou boiteries.
Lorsqu’il fait chaud et soleil, les vaches cherchent l’ombre. En cas de canicule, le bétail ne broute pas assez. Le remplissage de la panse doit être alors contrôlé.
Ce taureau a des démangeaisons liées aux poux. Avec ses cornes, il gratte sa peau jusqu’à perdre ses poils et il a léché ses postérieurs plusieurs fois.
Risque d’infestation au pré
Le comportement lié à la prise alimentaire est déterminant. Lorsque les animaux ne pâturent qu’une partie du pré, la pression d’infestation par la douve ou par d’autres parasites (intestinaux, pulmonaires) augmente fortement. Cela peut se manifester si l’on donne des compléments ou s’il y a peu d’abreuvoirs.
Les glands
Les vaches évitent généralement les plantes toxiques, sauf à manquer de nourriture ou si les plantes sont dissimulées dans le foin ou l’ensilage. Les glands que les vaches adorent font exception. Mûrs, ils ne contiennent presque pas de toxines. Verts, ils sont toxiques et provoquent des troubles digestifs (diarrhée) parfois mortels.
Que se passe-t-il ici ?
de téter.
Pâturage sauvage et vaches allaitantes
La prise alimentaire dans les prés naturels a ses propres caractéristiques. La qualité de l’herbe est très variable et l’on y trouve des herbes sauvages, des buissons et des arbres. Le terrain est plus varié que la prairie artificielle. L’éleveur doit, comme ses animaux, s’y habituer et pratiquer au début des contrôles intensifs. Des recherches telles qu’analyses sanguines, analyses de bouses et autopsies fourniront des informations complémentaires.
Les animaux doivent s’habituer à la clôture, trouver de l’eau et instaurer une hiérarchie. Chez les bovins élevés « au naturel », il est parfois difficile d’isoler quelques animaux du groupe. Le troupeau reste fermé en permanence et les animaux isolés cherchent tout de suite à rejoindre les autres. La solution : enfermer le troupeau en totalité, puis prendre l’animal concerné.
Pendant les années sèches, les animaux broutent les endroits humides où l’herbe continue à pousser. Il y a donc un risque important d’infestation par des parasites intestinaux et pulmonaires, ainsi que par la douve qui se transmet par de petits escargots (limnées) vivant au bord de l’eau.
a été mâché. Il sort de la bouche du veau qui vient peau de la tétine brille de salive. Le brin d’herbe collé
Cette mamelle est complètement vidée. Souvent, la
Les organes sensitifs de la vache
Pour observer les vaches, il faut essayer de se mettre à leur place. Et ce n’est pas simple car elles ne sont pas faites comme nous !
Des fréquences auditives différentes
Alors que l’ouïe humaine est performante entre 1 000 et 4 000 hertz, la fréquence la plus favorable pour la vache est 8 000 hertz. Elle entend donc mieux les aigus que nous et peut distinguer des sons que nous ne percevons
Un odorat délicat
Les vaches ont un excellent odorat qui influence leur comportement. Ainsi, elles sélectionnent leurs aliments principalement à l’odeur. Elles détestent les bouses et ne broutent pas autour des leurs, sauf si elles n’ont pas le choix (quantité de nourriture limitée). La création de « buissons de bouses » au pré est donc naturelle et leur absence peut indiquer un manque de nourriture.
Elles détestent aussi l’odeur de la
Une vision panoramique
Avec les yeux sur les côtés de la tête, la vache peut voir presque tout autour d’elle. Seule une petite partie, derrière ses hanches, reste cachée. Mais elle ne peut juger des distances que sur une petite zone, droit devant elle : c’est le seul endroit qu’elle peut voir avec les deux yeux. Une vache craintive doit donc être abordée de côté ou de trois quarts arrière pour qu’elle ne voie pas qu’on s’avance. Au contraire, une vache docile sera approchée de face, car elle veut bien voir. De loin, la vache voit moins bien que l’homme. Aussi, la lumière et l’obscurité ne sont pas perçues de la même façon (voir chapitre 3).
Rencontre entre une vache et un chien. La vache utilise ses sens les plus développés : yeux, oreilles et nez.
Les vaches évitent les bouses à cause de leur odeur et créent ainsi des « buissons de bouses ».
La vache a un angle mort sous son mufle. Afin de pouvoir placer ses antérieurs en tout sécurité, elle doit pouvoir baisser la tête. Si elle est trop pressée, la vache lève sa tête et ne voit pas où elle va. Cela augmente les risques de boiteries.
Grille d’évaluation de la démarche
La grille suivante permet l’évaluation individuelle, mais aussi celle de la bonne santé du troupeau. Lors de l’observation, les vaches doivent marcher sur un sol plat et dur avec une prise suffisante. Agissez lorsque le pourcentage de notes 2 et 3 augmente.
Points d’attention : la pression d’infection, le parage et l’alimentation.
Dos pendant le mouvement : plat et horizontal Dos pendant le mouvement : courbé Dos pendant le mouvement : courbé
Note 1
La vache a la démarche saine
L’animal se tient et marche normalement. Il pose ses pieds avec aplomb, les pieds arrière à l’endroit où étaient les pieds avant.
Conclusion* : Tout va bien.
Note 2
Une démarche légèrement anormale
La position à l’arrêt est normale, mais elle courbe le dos lorsqu’elle marche. Sa tête est tenue plus bas et plus éloignée du corps.
Conclusion* : Cette vache a besoin d’être surveillée.
Note 3
Une légère boiterie
À la fois à l’arrêt et pendant la marche, la vache courbe son dos. Elle fait des petits pas avec un ou plusieurs pieds.
Conclusion* : La vache doit être soignée aujourd’hui.
Dos au repos : courbé
Devinette
Quel pied fait boiter?
Dos pendant le mouvement : courbé
Note 4
La vache boite
L’animal soulage un ou plusieurs pieds. Elle courbe son dos, à la fois à l’arrêt et lorsqu’elle marche.
Conclusion* : Une vache malade, qui doit être soignée et traitée au plus vite.
Note 5
La vache est gravement boiteuse droit. point d’équilibre.
La vache courbe son dos. Elle évite de mettre du poids sur l’un de ses pieds ou marche à trois pattes. Elle reste couchée ou a beaucoup de mal à se lever.
Conclusion* : Cette vache, gravement malade, a besoin de soins intensifs et d’un traitement médical.
* Les conclusions sont de l’auteur.
Les pieds avant servent de lève si le pied sain est au sol. copyrightprotected le pied douloureux. La tête se
Types de boiterie et causes
lorsqu’elle met du poids sur arrière, elle baisse la tête
• Lors d’une boiterie d’un pied pied sain. la tête si elle se met sur le sur le pied affecté, et baisse haut lorsqu’elle met du poids avant, elle jette sa tête en
• Lors d’une boiterie d’un pied soulager le pied douloureux. sa tête comme contrepoids pour avant ou arrière sain. Elle utilise
La vache « tombe » sur le pied
Boiterie d’appui : douleur dans les os et les articulations, souvent aux extrémités de la jambe. Le mouvement du pied n’est pas douloureux, mais sa charge l’est. Boiterie de mouvement : douleur des tendons ou des muscles. C’est surtout le mouvement qui fait mal. L’animal tentera d’utiliser le membre concerné le moins possible, mais n’a pas de difficulté à y mettre du poids. On constate aussi des situations intermédiaires.