Égypte ancienne
L’archéologie et l’histoire de l’art par le jeu
Trésors de l’antiquité
Égypte ancienne
L’archéologie et l’histoire de l’art par le jeu
Égypte Ancienne : introduction 5
3000 ans d’Égypte pharaonique
Le zodiaque de Dendéra 15 juin - 15 août 50 av. J.-C. grès l. : 2,55 m. ; L. : 2,53 m. musée du Louvre
Les richesses du Nil
Fascinante Égypte, entre l’Afrique et le Proche-Orient, l’Égypte des pharaons a traversé 3000 ans d’histoire. Les temples et les tombeaux, sont les témoins de cette civilisation fascinante, marquée par une vie religieuse complexe. Les écrits des scribes et les hiéroglyphes gravés racontent cette longue histoire. Les sables du désert et les rives du Nil n’ont pas livré tous leurs secrets. Aujourd’hui encore, des archéologues continuent les fouilles entreprises depuis plusieurs siècles.
Le fleuve le plus long du monde a donné vie à l’Égypte ancienne, sans lui les « terres rouges » du désert auraient tout recouvert. Chaque année en juillet les eau du fleuve montent de plusieurs mètres et inondent les deux rives, laissant, après la crue, des « terres noires », un limon précieux et fertile. Le papyrus pousse sur ses rives, et le Nil, traversant la Haute et la Basse Égypte, est la première voie de communication du pays.
Avant les pharaons Vers 5000 av. J.-C. des nomades s’installent sur les rives du Nil. Ils récoltent le blé sauvage et les fruits, fondent les premières tribus et s’organisent en villages. La nation égyptienne naît vers 3000 av. J.-C après la réunion des provinces de Haute et de Basse Égypte, et l’arrivée au pouvoir du roi Narmer (que certains identifient à Ménès), le premier pharaon.
La carte d'Égypte.
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Faiseurs d’histoire Jusqu’au XIXe siècle, l’Égypte ancienne avait gardé ses secrets, personne ne comprenait le sens des hiéroglyphes. En 1822, un jeune érudit français, Jean-François Champollion perça le secret des textes de la « pierre de Rosette », trouvée par les hommes de Bonaparte, mais emportée par les Anglais. Les égyptologues pouvaient enfin reconstituer 3000 ans d’histoire. Bien avant Champollion, en 300 av. J.-C., le grand prêtre Manéthon a écrit la première histoire de l’Égypte et de ses pharaons, avec un découpage en 30 dynasties indiquant les noms et les familles des 200 rois et reines. Aujourd’hui les historiens divisent l’Égypte pharaonique en neuf grandes périodes : Époque thinite
(vers 3100-2700 av. J.-C.). Ménès, le premier pharaon, réunit la Haute et la Basse Égypte. Apparition des premiers hiéroglyphes.
Ancien Empire
(vers 2700-2200 av. J.-C.). Imhotep construit la pyramide à degrés pour le roi Djéser à Saqqara. Khéops, Khéphren et Mykérinos font bâtir leur pyramide sur le plateau de Giza. Le pouvoir des pharaons est ébranlé, les provinces grondent.
Première période intermédiaire
Dieu donne l'ankh (le symbole de la vie) à pharaon
Nouvel Empire
(vers 1550-1069 av. J.-C.). Les Hyksôs sont défaits. L’Égypte conquiert de nouveaux territoires en Syrie et en Nubie. Thèbes devient la capitale. La reine Hatchepsout et Aménophis III se font bâtisseurs, Akhénaton impose le culte d’un dieu unique Aton, Ramsès II règne pendant 66 ans et repousse les Hittites.
Troisième période intermédiaire
(vers 1069-664 av. J.-C). Le pays est divisé, l’Égypte est gouvernée par des étrangers, les Libyens, les Éthiopiens puis les Assyriens.
(vers 2200-2033 av. J.-C.). La famine et la révolte gagnent les provinces. Les pyramides sont pillées. Selon Manéthon, la 7e dynastie connu 70 rois en 70 jours.
Basse époque
Moyen Empire
Époque Ptolémaïque
(vers 2033-1710 av. J.-C.). Thèbes devient la capitale de l’Égypte. Montouhotep II réunifie le pays. Amon et Osiris sont vénérés.
Deuxième période intermédiaire
(vers 1710-1550 av. J.-C.). Les Hyksôs, venues de Perse, envahissent le pays et prennent le pouvoir. Ils apportent en Égypte, le cheval et le char.
(664-332 av. J.-C.). L’Égypte retrouve la paix et la liberté. C’est l’époque de Darius Ier.
(332-30 av. J.-C.). Alexandre le Grand est vainqueur des Perses, Ptolémée son général fonde une nouvelle dynastie. Cléopâtre VII est la dernière reine d’Égypte. Après la défaite d’Actium en 30 av. J.-C., l’Égypte devient une colonie romaine.
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Pharaons Rois et reines d’Égypte Le mot pharaon issu de l’Égyptien ancien, signifie « la grande maison ». Le pharaon, fils des dieux et du soleil est choisi pour régner sur terre. Intermédiaire entre les dieux et les hommes, son pouvoir est immense. Bâtisseur de temples et de palais, protecteur du pays contre les ennemis, il est aussi conquérant et découvrent des matériaux de construction et des matières précieuse. Deux cents pharaons se sont succédé au cours des trois mille ans d’histoire. Quelques-uns nous sont familiers : Khéops
(vers 2590-2565 av. J.-C.). Constructeur de la grande pyramide de Giza. Nous ne connaissons qu’un portrait de Khéops, une petite statuette de 7,5 cm, conservée au musée du Caire.
Ramsès II représenté comme un enfant Le Nouvel Empire calcaire H. : 18 cm. ; L. : 13 cm. ; Pr. : 3,80 cm. musée du Louvre
Montouhotep II Nebhepetrê
(2033-1982 av. J.-C.). Prince thébain, il réunifia l’Égypte. Le dieu Amon prend une place importante à cette époque.
Hatchepsout
(1479-1457 av. J.-C.). Première reine pharaon, elle gouverna le pays pendant une vingtaine d’années, qui furent des années de prospérité. Elle fit construire le grand temple funéraire de Deir el-Bahari.
Thoutmosis III
(1479-1425 av. J.-C.). Grand bâtisseur, il est considéré comme le plus grand conquérant de l’histoire égyptienne. Son royaume s’étend alors jusqu’au sud de la Syrie.
Aménophis IV-Akhénaton
(1353-1337 av. J.-C.). Marié à la belle Néfertiti, il imposa à son peuple le culte d’un dieu unique, le dieu Aton, symbolisé par le disque solaire. Toutânkhamon (1336-1327 av. J.-C.). Mort à l’âge de dix-huit ans, il est devenu célèbre après la découverte de sa tombe en 1922. Depuis, son masque en or et les trésors trouvés dans sa tombe ont fait le tour du monde.
Ramsès II
(1279-1213 av. J.-C.). Peut-être le plus connu des pharaons, son règne dura 66 ans. Grand guerrier et grand bâtisseur, on lui doit la construction des tombes d’Abou-Simbel. Il aurait eu plus de 100 enfants.
Cléopâptre VII
Ramsès II Le Nouvel Empire temple de Abou Simbel
(51-30 av. J.-C.). D’origine grecque, elle est le dernier pharaon. Aimée de César, elle épousa son lieutenant Antoine. Les temples d’Edfou et de Dendéra datent de cette époque. Voulant conquérir l’Orient, elle est vaincue par Rome et met fin à ses jours.
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Le visage de la déesse Hathor, aux oreilles de vache IIIe siècle av. J.-C. calcaire fragment du chapiteau d’une colonne musée du Louvre
Sommaire 3
Introduction
11 12 16 18 20 22 24 26 28 34 38
Les outils archéologiques Profils des dieux égyptiens Divinités égyptiennes La déesse Hathor accueille Séthi Ier Chef d’œuvre égyptien au Louvre Les lotus du bassin Le jardinage égyptien Le papyrus sacré L’écriture des anciens Égyptiens Le bon compte
Jeux et les documentaires
40 41 44 46 48 50 52 56 58
Les noms des pharaons Corriger le profil de l’homme Les ostraca figurés Les toilettes Les toilettes dans le monde ancien Les traces de l’Égypte à Paris L’Égypte dans le Paris napoléonien Chapiteaux L’architecture de style égyptien.
65
Solutions
73
Bibliographie
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Jeux et les documentaires
En bas de chaque page vous trouverez une, deux, ou trois motif de lotus, elles vous indiquent le niveau de difficulté du jeu.
Les outils archĂŠologiques
Trouvez les objets qui ne servent pas pour les fouilles
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Le saviez-vous ? Les outils de l'archéologue
L'archéologie est une discipline scientifique dont l'objectif est d'étudier et de reconstituer l'histoire de l'humanité depuis la préhistoire, à travers des vestiges ayant subsisté dans le sol. L'archéologue doit donc mettre au jour ces objets (outils, ossements, poteries, armes, monnaies, bijoux… etc.). Pour mettre au jour tous ces vestiges l'archéologue doit procéder à des prospections et des sondages, il lui faut donc des outils spécifiques qui vont lui permettre de faciliter la mise au jour sans abimer les vestiges.
La truelle C'est outil est plus facilement rattaché au métier de maçon, et pourtant il est très utilisé par les archéologues. La truelle permet de réaliser des décapages de terre de quelques centimètres seulement. On racle la terre par petite couche, ce qui nous permet de trouver les objets de très petites tailles, en redescendant au niveau d'occupation. Cet outil permet aussi de retirer la terre dans les coins et les creux des objets. Il existe différente taille de truelle, les petites servants aux travaux les plus minutieux. La truelle est sans doute l'outil le plus utilisé sur un chantier de fouille. Les archéologues ne vont nul part sans leur truelle.
Les pinceaux Utilisés pour chasser la poussière qui peut, en partie, cacher les vestiges déjà visible ou en cours de fouille. En effet lors d'un décapage, de la poussière directement issue de notre fouille peut venir se loger sur les objets déjà mis au jour. Outil délicat, permettant de nettoyer les objets sans risquer de les abimer. Comme pour les truelles il existe différentes tailles de pinceaux.
Le tamis le Tamisage est une étape importante de le fouille. Lors du décapage d'un sol, on retire de la terre que l'on place dans des seaux. Cette terre avant de la jeter, on la passe au tamisage afin de vérifier que l'on à pas laisser passer des vestiges de petite taille ou cassé, avant de jeter définitivement la terre. On se sert aussi du tamis pour retrouver des restes de charbon dans un foyer, par exemple. On place un peu de terre dans le tamis et on le plonge dans de l'eau. Ainsi le charbon flotte et on peu le récupérer avec une épuisette.
Sachets de conservation et étiquettes de marquage L'utilisation des sachets, se fait après chaque couche de décapage. Lorsque l'on décape par couche, on laisse les objets en place. Après les avoir relevés sur un dessin, on les place dans des petits sachets plastique ou papier, fermer hermétiquement. Dessus on note des références, comme l'unité stratigraphique, qui permettrons de replacer l'objets dans les fouilles. Cela permet de conserver les vestiges avant les phases de lavage, restauration et étude.
Niveau de chantier et mire Le niveau de chantier est mis en place au début du chantier, et peut être retirer chaque soir et replacé chaque matin à l'ouverture du chantier. Le niveau permet de placer le niveau du chantier au niveau zero, niveau GMC. Relativement simple à mettre en place, il demande quand même un minimum de savoir faire. Il doit être placé sur un sol stable. La mire, par l'intermédiaire du niveau, permet d'obtenir l'altitude de chaque point du chantier.
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Matériel divers L'archéologue utilise aussi beaucoup de matériel spécifique. Nous avons vu les outils principaux, mais il y en à bien d'autre. On a parlé des seaux, brouettes pour transporter la terre, il y à aussi des pelles et balayettes pour ramasser et mettre la terre dans les sceaux. Il faut aussi citer le matériel à dessins, fils à plomb, ficelle, mètre, etc. Les échelles en métal et flèche de nord pour les prise de photographies. En définitive on peut se rendre compte que l'archéologie est un métier qui à un besoin important en matériel divers. Qu'il soit très simple, comme les pinceaux, ou très spécial, comme un niveau de chantier.
Outils pour les fouilles
Décintroir Ratissoire
Pelle à poussière
Seau
Pelle
Pioche
Plaques protection genoux
Balayettes
Brouette
Secateur
Profils des dieux égyptiens Cette image est composée avec les profils des dieux égyptiens, savez-vous compter et identifier les dieux dans l’illustration ci-dessous ?
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Le saviez-vous ? Divinités égyptiennes Les dieux et déesses de l’Égypte antique représentent une foule considérable de plus d’un millier de puissances surnaturelles ; divinités cosmogoniques, divinités provinciales, divinités locales, divinités funéraires, personnification de phénomènes naturels ou de concepts abstraits, ancêtres déifiés, démons, génies, divinités étrangères importées, etc. Rê (gauche), Horus (centre), Thot (droit) Le terme égyptien pour dieu est netjer et son plus ancien hiéroglyphe représente vraisemblablement un mat enveloppé de bandelettes de tissu. Pour désigner le concept de la divinité, les glyphes alternatifs sont le faucon sur un perchoir et un personnage accroupi. D’autres termes existent pour désigner une divinité, tel baou ou sekhem mais leur diffusion a été de moindre importance. L’iconographie divine fut dès les temps protohistoriques placée sous le caractère de la diversité. La plupart des divinités furent dotées de plusieurs modes de représentations. La forme zoomorphe est sans doute la plus ancienne, mais très vite on lui adjoignit la forme purement anthropomorphe. La forme composite qui mêle un corps humain à une tête animale, ou vice versa, est plus tardive mais apparaît tout de même dès le XXVIIe siècle avant notre ère. Le panthéon des dieux égyptiens ne fut jamais organisé de manière canonique et rigoureuse à la manière des anciens Grecs. Cependant l’anarchie n’est pas totale. Les prêtres de la cité d’Héliopolis élaborèrent l’Ennéade (pesedjet), un groupement de neuf divinités issues
du démiurge. Ce groupe fit florès à travers tout le pays et toutes les villes d’importance se virent dotées de leur propre Ennéade, sans pour autant se tenir strictement au nombre neuf, synonyme de la multitude. Les autres regroupements sont le couple avec Osiris et Isis pour parangon et la triade qui est l’adjonction au couple divin d’un dieu enfant, manifestation du cycle de la régénération cosmique. Il semble que ce qui caractérise un dieu égyptien, c’est d’abord les nombreux rites qui lui sont consacrés ; l’offrande de la Maât par pharaon à une divinité étant le geste cultuel par excellence. Les mots égyptiens netjer (masculin) et netjeret (féminin) se traduisent en langue française par « dieu » et « déesse ». L’actuelle transcription des hiéroglyphes utilisée par les égyptologues donne au mot netjer la forme ntr. Cette forme scientifique n’indique que les consonnes du mot égyptien, l’écriture égyptienne ne restituant pas les voyelles. La prononciation exacte est par conséquent perdue. Pour rendre le mot ntr prononçable à un public francophone, on ajoute mais très arbitrairement, un « e » aux consonnes pour le prononcer sous la forme netjer ou neter (si
l’on ne tient pas compte de l’arrêt pré-palatal). Les travaux de restitution de la vocalisation exacte des mots de l’égyptien ancien, à partir des vocables grec, copte ou akkadien permettent de restituer approximativement le terme ntr sous la forme nátjīr avec natjārat pour sa forme féminine1. La langue égyptienne, comme d’autres langues dispose du duel, une forme grammaticale intermédiaire au singulier et au pluriel ; netjeroui (masculin duel) et netjerti (féminin duel). Le duel s’applique à deux divinités apparaissant ensemble comme Isis et Nephtys ou Horus et Seth. La forme du pluriel commence à partir du nombre trois, netjerou (masculin pluriel) et netjerout (féminin pluriel)2.
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Pendentif au nom du roi Osorkon II : la famille du dieu Osiris 874 - 850 avant J.-C. (XXIIe dynastie) or, lapis-lazuli et verre rouge H. : 9 cm. ; L. : 6,60 cm. musée du Louvre
Ce bijou extrêmement précieux en or plein et en lapis-lazuli, authentique chef-d’oeuvre de l’orfèvrerie antique, représente la triade divine de la famille d’Osiris. Malgré la présence du grand dieu des morts, il s’agirait davantage d’un trésor de temple que d’un bijou funéraire. La famille d’Osiris Trois figurines en or plein représentent Osiris entouré par son fils Horus et son épouse Isis. Ceux-ci lèvent la main à hauteur de l’épaule de leur père et époux en un geste protecteur. On les reconnaît à leur attributs : tiare à plumes et suaire pour Osiris, tête de faucon et double couronne royale pour Horus, disque encadré de cornes de vache pour Isis, à l’imitation de la déesse Hathor. Osiris est accroupi sur un pilier en lapislazuli d’un bleu intense qui le rehausse au niveau des membres de sa famille. Les palmes de la corniche ainsi que le socle sont travaillés en cloisonné d’or, incrusté de lapis et de verre rouge. Horus et Isis ont perdu l’incrustation de leur perruque. Certains détails sont ciselés ; d’autres sont rapportés par des soudures à peine visibles. La qualité plastique des personnages est comparable aux meilleures statues de la même époque, par exemple celle de la Divine Adoratrice Karomama exposée dans la même salle (musée du Louvre, N 500).
Les inscriptions sous le socle La plaque inférieure du socle en or porte une inscription gravée dont il reste six colonnes. On lit, à gauche : « Le roi de Haute et Basse Égypte, le maître des Deux Terres, Ousermaâtrê l’élu d’Amon, le fils de Rê, le seigneur des couronnes, Osorkon aimé d’Amon » ; et en face, de gauche à droite : « Je te donne les années d’Atoum, comme Rê, je te donne toute vaillance et toute victoire, je te donne des jubilés innombrables ; ainsi parle Osiris Ouennéfer ». A une époque inconnue, la plaque a été restaurée au niveau des pieds d’Isis par un morceau d’argent doré. De ce fait la fin du texte est perdue. Elle nous aurait peut-être donné la clef de
la localisation précise de cet Osiris accroupi, position rarement attribuée à ce dieu dans la statuaire, et qui tient un discours que l’on trouve habituellement dans la bouche des grandes divinités dynastiques comme Amon ou Rê.
Un bijou de temple Sur une colonne gravée sur la face antérieure, le pilier de lapis porte cette inscription : « Le Roi de Haute et Basse Égypte, Seigneur des Deux Terres, Ousermaâtrê l’élu d’Amon, le fils de Rê, Osorkon aimé d’Amon ». Est-ce la légende de la figure accroupie ? Osorkon II serait donc, sur un même monument, le protégé d’Osiris tout en lui étant assimilé, comme tout roi est considéré après sa mort. Cependant le pharaon n’est pas désigné sous l’appellation d’Osiris-Osorkon », comme un souverain défunt. D’autre part, cette figurine amulette ne peut venir de la tombe d’Osorkon II, retrouvée intacte par Pierre Montet lors des fouilles de Tanis, scellée sous un amoncellement de déblais anciens. De plus, le texte n’est pas celui d’un bijou funéraire puisqu’Osiris est ici mis au rang des dieux protecteurs du roi vivant. Au premier millénaire av. J.-C., de nombreux lieux de culte étaient consacrés à cette divinité à travers le pays. Ce bijou semble plutôt être un trésor de temple, un attribut de quelque haute fonction religieuse. A l’arrière, des bélières permettaient de le suspendre comme un pectoral. Objet de très grande valeur, il a probablement changé d’affectation, ce qui explique l’effacement volontaire des épithètes du dieu sous le socle.
La déesse Hathor accueille Séthi Ier Un sculpteur prépare la tombe de Séthi Ier, mais le dessinateur s’est trompé 14 fois en recopiant le dessin. à toi de retrouver les erreurs.
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Le saviez-vous ? Chef d’œuvre égyptien au Louvre
La déesse Hathor accueille Séthi Ier Ce bas-relief provient de la tombe de Séthi Ier, la plus grande de la vallée des Rois. La déesse Hathor y reçoit le souverain. Elle lui saisit la main et lui tend un collier ; par ce geste protecteur. Dans la région des cimetières de Thèbes - capitale durant le Nouvel Empire -, la déesse jouait un rôle important dans l’accueil et l’accompagnement des morts dans l’au-delà. Dans cette scène, le hiératisme traditionnel du dessin égyptien est nuancé par une douceur héritée de l’art amarnien.
La déesse Hathor accueille Séthi Ier provient de la tombe du roi (Vallée des Rois) calcaire peint H. : 2,26 m. ; L. : 1,05 m. musée du Louvre
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Hathor (gauche), Séthi Ier (droit)
Souveraine de l’Occident
L’écho du style amarnien
Ce bas-relief rehaussé d’une riche polychromie faisait partie du décor de la tombe du roi Séthi Ier, creusée et aménagée dans la montagne à l’ouest de Thèbes, la Vallée des rois. La déesse Hathor, souveraine de l’Occident (le monde des morts), accueille Séthi dans son domaine. Elle lui donne à toucher, pour sa protection, le collier ménat et prend sa main. La symétrie rigoureuse de ce face-à-face est nuancée par les attitudes des deux personnages. Hathor se tient immobile et droite alors que le roi semble en mouvement, légèrement penché vers elle, les jambes en position de marche. Ils sont nommés par les hiéroglyphes inscrits dans la partie supérieure du tableau, leurs qualités et leurs fonctions étant confirmés par les attributs spécifiques qu’ils portent : sur la perruque de la déesse sont plantées des cornes de vache (son animal sacré) et le disque solaire (elle est la fille de Rê) ; sur la frange de la coiffure de Séthi se dresse le cobra uraeus.
Cette scène, réalisée selon les conventions strictes du dessin traditionnel, porte toutefois l’écho du style amarnien en vigueur quelque cinquante années auparavant, dans le délié des mains, les retombées souples des rubans de la perruque du roi et la présentation en « profil vrai » de ses pieds chaussés de sandales. Les atours dont ils sont parés reflètent le raffinement et l’élégance de l’art de ce règne : sophistication de la coiffure d’Hathor, fluidité de sa tunique, transparence et légèreté du vêtement du roi. Les bijoux portent les couleurs des matériaux précieux dans lesquels ils sont fabriqués : l’or, l’argent, le lapis-lazuli, la turquoise et la cornaline.
Champollion C’est lors de l’expédition qu’il mena en Égypte avec l’Italien Rossellini que Champollion préleva ce relief déjà quelque peu abîmé dans la tombe de Séthi Ier pour le rapporter
au Louvre. Malheureusement, sa mort prématurée, en 1832, l’empêcha de le voir restauré, consolidé et exposé dans son département du musée Charles X.
Bibliographie ZIEGLER, BOVOT, L’Egypte ancienne, Paris, 2001, P. 226. ANDREU, RUTSCHOWSKAYA, ZIEGLER, L’Egypte ancienne au Louvre, Paris, 1997, notice n° 62. BARBOTIN, Le Monde de la Bible, 1992, n° 78.
Les lotus du bassin
Il y a 30 fleurs de lotus dans le bassin de Karnak. En traçant 2 traits qui se rejoignent à angle droit, sépare-les en 3 zones de 10 fleurs. Les traits ne doivent ni couper ni toucher les fleurs.
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Le saviez-vous ? Le jardinage égyptien
Le jardin de Nebamon fragment de paroi peinte (prob. TT 146) XVIIIe ou XIXe dynastie British Museum, BM 37983.
Dans ce pays de terre noire bordée de déserts les arbres sont rares (quelques acacias et sycomores) et toute la terre fertile, grâce à un réseau de digues et de canaux constamment entretenus est occupée par les cultures céréalières. Parce que la campagne manque d’arbres et de fleurs le jardin sera un verger où les fleurs seront cultivées avec la plus grande attention. Il est centré sur un étang planté de lotus et de papyrus, plantes héraldiques de la Haute et Basse-Égypte. Les pharaons sont probablement les premiers à ordonner la réalisation de jardins. Ils ramènent aussi des plantes exotiques de leurs campagnes, qu’ils cultivent ensuite dans les
jardins de leurs temples et palais. La reine Hatchepsout de la XVIIIe dynastie fit venir 31 plants d’arbres à encens pour orner son jardin en terrasses. Les plantes rares deviennent une mode. Des expéditions entières sont organisées pour amener des espèces d’origine lointaine. Thoutmôsis III nous a laissé sur les murs de la salle des fêtes du temple de Karnak la reproduction, exécutée avec un remarquable souci du détail, des animaux et surtout des nombreuses plantes qu’il avait fait rapporter d’Asie ; cette faune et cette flore constituent ce qu’on appelle le « jardin botanique de Thoutmôsis III ». Les pharaons créent d’énormes promenades ornées de plantes, herbes et arbres fruitiers de toutes les régions limitrophes. Pour les jardins de particuliers, les paysages inspiratifs sont les oasis et le fleuve avec ses lotus et ses îles flottantes de papyrus. Ainsi, les premiers jardins individuels sont sans doute des constructions clôturées, d’oasis artificielles. Plus tard, les jardins entourés d’une clôture contenaient souvent une terrasse et un bassin carré ou rectangulaire tout à fait artificiel, où poussent des plantes aquatiques. Ceci est
toujours fait dans l’esprit des oasis. On y trouve aussi régulièrement des statues et colonnes. Les plantations évoluent et s’alignent, afin de faciliter l’irrigation, qui est assurée par des canaux. Les plantes sont taillées et positionnées de plus en plus habilement, pour offrir de l’ombre, pour faciliter la cueillette des fruits, et la productivité des fruits qu’ils portent. Par les peintures murales nous savons quelles plantes étaient cultivées dans ces jardins : vignes qui tapissent des pergolas, sycomores, perséas, palmiers dattiers et doum, figuiers, grenadiers et tamaris. Les fruits, les fleurs, les herbes aromatiques et médicinales sont utilisées comme offrande et composants de potions à buts médicinaux ou d’offrande. Les jardins égyptiens, symétriques et rigides, sont à l’image de la civilisation égyptienne, tout à fait spécifiques et sans influence extérieure même de la proche Mésopotamie et de ses paradeisos ; ils sont l’antipode presque total des jardins asiatiques.
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Les motifs du lotus
La décoration de lotus Le lotus et le papyrus fournissent les motifs les plus fréquents de la décoration égyptienne. Le lotus, si célèbre comme plante sacrée, servait également comme plante alimentaire. C’est une nymphéacée, dont les racines ressemblent aux tiges du roseau de nos marais. Les anciens parlent très souvent de cette plante, qu’ils nomment indistinctement fève d’Égypte, lis du Nil ou lotus. Elle était autrefois très commune en Égypte, mais elle a à peu près disparu des eaux du Nil.
Voici un passage de la Grammaire de l’ornement, où Owen Jones expose très nettement les principes de l’art décoratif des Égyptiens : Le lotus et le papyrus qui croissent au bord de leur rivière, symboles de la nourriture du corps et de l’esprit ; les plumes d’oiseaux rares qu’on portait devant le roi, comme emblème de la souveraineté ; le rameau de palmier avec la corde torse faite,de ses tiges : tels sont les types -peu nombreux qui forment la base de cette immense variété d’ornements avec lesquels les Égyptiens décoraient les temples de leurs dieux, les palais de leurs rois, les vêtements qui couvraient leur personne, leurs articles de luxe ainsi que les objets modestes destinés à l’usage journalier, depuis la cuillère en bois, avec laquelle ils mangeaient, jusqu’au bateau qui devait porter à travers le Nil, à la vallée des morts, leur dernière demeure, leurs corps embaumés et ornés de la même manière. En imitant ces types, les Égyptiens suivaient de si près la forme naturelle, qu’ils ne pouvaient guère manquer d’observer les mêmes lois que
les œuvres de la nature déploient sans relâche ; c’est pourquoi nous trouvons que l’ornement égyptien, tout en étant traité d’une manière conventionnelle, n’en est pas moins toujours vrai. Nous n’y voyons jamais un principe naturel appliqué mal à propos ou violé. D’un autre côté, les Égyptiens ne se laissaient jamais porter à détruire la convenance et l’accord de la représentation par une imitation du type par trop servile. Un lotus taillé en pierre, formant le couronnement gracieux du haut d’une colonne, ou peint sur les murs comme une offrande présentée aux dieux, n’était jamais un lotus tel qu’on pourrait le cueillir, mais une représentation architecturale de cette plante, représentation on ne peut mieux adaptée, dans un cas comme dans l’autre, au but qu’on avait en vue, car elle ressemblait suffisamment au type pour réveiller dans ceux qui la contemplaient l’idée poétique qu’elle devait inspirer, mais sans blesser le sentiment de la convenance.
Le papyrus sacré Sauriez-vous lire les écritures hiéroglyphiques ? À vous de jouer avec cet article en dessous.
Le vieillard se leva lentement et prit le rouleau de papyrus poussiéreux qui reposait soigneusement dans le coffre contenant ses maigres trésors. Ce
était le seul livre qu’il possédait ; son père
le lui avait offert lorsqu’il s’était senti vieillir et que ses yeux l’avaient abandonné, de sorte qu’il ne parvenait plus à lire à la lueur de la lampe à huile. Aujourd’hui, lui, Meryrê, voulait faire de même. Puisqu’il ne pouvait plus lire à son tour, il lui fallait donner à son fils
ce précieux objet,
offert à un aïeul par le roi Amenhotep en récompense de ses bons et loyaux services. Avec le temps, ce
était devenue la fierté de la famille : un cadeau de
Pharaon. Bien des dignitaires n’avaient jamais eu cette chance !
Rouleau de papyrus
Père
Fils
Amenhotep
Égypte Ancienne : jeux et les documentaires 31
Égypte Ancienne : jeux et les documentaires 33
L’homme
s’assit en tailleur sur la natte en roseau qui recouvrait le sol
de la salle commune, et il interpella son
occupé à fabriquer un panier
en fibres de palmier : - Approche et écoute
bien attentivement, Neferhotep
.
Je veux te faire un cadeau aujourd’hui. Prends-en spécialement soin, car cet objet appartient à notre famille depuis le temps du grand
.
- Il a été offert par le roi à ton aïeul Kherouef qui occupait la charge de grand intendant de la grande épouse royale Tiyi. - Qu’est-ce,
?
- Un livre, mon
,
Sans dire un mot, L’
un livre sacré… s’assit en face de son
attendit un instant, puis il saisit
et le tendit à son
. le posé à ses côtés
:
- Il est à toi maintenant. Tu en es désormais responsable. Lorsque tu sentiras ta vie décliner, donne-le à ton
comme tu l’au reçu de moi-même. Ne le
prête à personne qui ne puisse le comprendre : dans ce livre se cachent la vie des dieux et les secrets de l’humanité, que seuls peuvent connaître les initiés.
donc… Tu sais qu’au commencement des temps, Rê
, le soleil,
est apparu sur une pierre en forme de pyramide afin de créer le monde. En crachant par terre, il a conçu Shou, l’air, et Tefnout, la chaleur, qui ont donné naissance à Geb, la terre, et à Nout, le ciel ; eux-mêmes ont mis au monde Osiris, Isis, Seth et Nephtys, parents de nombreux autres dieux indispensables
Neferhotep
Homme
Écoute
Rê
à la bonne marche de l’univers. Tout cela, tu le sais ; tu l’as appris à la maison d’instruction avec le prêtre Ouserrê lorsque tu étais enfant. Mais la suite, la connais-tu ? - Je ne sais pas,
.
Tant de choses nous ont été contées que, parfois, je m’y perds. - Le prêtre Ouserrê t’a-t-il jamais expliqué comment les hommes étaient venus sur la terre ? - Non,
. J’ai hâte de t’entendre !
- Ainsi, dans ce monde peuplé de dieux,
devient le roi, le Maître
universel. Il s’installe à Héliopolis, la « Ville du soleil », et passe ses journées à contempler son œuvre de création. Or vient le jour où, désireux de voir d’autres horizons, son œil
décide de le quitter. Désemparé,
envoie ses
enfants à la recherche du fugitif. Mais les années passent et personne ne revient. Aussi
décide-t-il de substituer l’
fidèle… S’il ne l’avait pas fait,
absent par un
plus
, nous ne serions sans doute pas là, car
figure-toi que c’est le moment que choisit l’
fugitif pour revenir vers son
maître. La surprise de se voir remplacer est telle qu’il se met à pleurer ; et de ses larmes naissent les
. C’est ainsi que les
commencent à vivre
auprès des dieux… pour le meilleur et pour le pire, crois-moi ! Cette période où dieux et
cohabitent sur terre s’appelle l’Âge d’or.
Bien peu de gens connaissent cette phase de l’histoire des dieux, mais elle est contée dans ce
!
Hommes / Humains
Œil
Yeux
Égypte Ancienne : jeux et les documentaires 35
L’écriture des anciens Égyptiens Les signes et l’écriture de l’Egypte ancienne utilise des dessins pour noter les lettres et les sons. Ce qui rend l’écriture hiéroglyphique originale et spécialement compliquée, c’est que les signes qui composent une phrase ne possèdent pas tous la même valeur : certains sont des « signes-idée », d’autres des « signes-son », d’autre des « signes déterminatifs ».
Les « signes-idée » Ce sont des signes qui notent un mot entier, comme dans un rébus. Par exemple, on dessine un lion
pour écrire le mot lion ou un soleil
pour écrire le mot soleil.
Parfois, c’est unpeu plus compliqué : on peut, par exemple, dessiner une oreille pour écrire le mot entendre ou le matériel d’écriture
pour écrire le mot scribe.
Malheureusement, ce procédé très amusant ne permet pas d’écrire l’ensemble des mots du vocabulaire. Que faire, en particulier, avec les adjectifs ou les notions abstraites ?
Les hiéroglyphiques sur la stèle
Égypte Ancienne : jeux et les documentaires 37
Scribe accroupi 4e ou 5e dynastie, 2600 - 2350 avant J.-C. trouvé à Saqqara calcaire peint, yeux incrustés de cristal de roche dans du cuivre H. : 53,70 cm. ; L. : 44 cm. ; Pr. : 35 cm. musée du Louvre
Les « signes-son » Ce sont des signes qui notent une ou plusieurs lettres, sans tenir compte de l’être ou de l’objet représenté sur le dessin, exactement de la même façon que dans notre alphabet. permet d’écrire la lettre m et la vipère
Par exemple, la chouette
la lettre f.
En plus de ce système, où un signe correspond à une lettre, les Egyptiens possèdent deux autres listes de « signes-son » : celle où un seul signe permet de noter deux lettres ; celle où un seul signe permet de noter trois lettres. Par exemple, le morceau de ciel lettres pt, le damier une natte
sert à noter les
les lettres mn, la trachée-artère les lettres nfr et le pain posé sur
les lettres htp.
Égypte Ancienne : jeux et les documentaires 39
Une stèle conservé au Louvre
Les « signes déterminatifs » Ce sont des signes qui ne se lisent pas. Ils se placent à la fin du mot et servent à en préciser le sens. Par exemple, si tu vois un mot se terminant par un homme assis portant une barbichette
, tu peux immédiatement en déduire que le mot désigne le nom d’un dieu.
Si tu vois un mot se terminant par trois filets d’eau
, c’est que le mot est en relation
avec l’eau ou les liquides. Parfois, les déterminatifs servent également à distinguer deux termes qui s’écrivent de la même façon, mais qui ne veulent pas dire la même chose. Par exemple, le matériel d’écriture suivi d’un homme agenouillé
désigne le scribe
d’écriture suivi d’un rouleau de papyrus signifie
; en revanche, le matériel écrire
.
Le bon compte Les Égyptiens savaient compter, leur système mathématique, comme le nôtre, était en base dix. En revanche ils ne disposaient que de sept signes et ne connaissaient pas le zéro. Pour écrire 87, ils répétaient huit fois le chiffre des dizaines et sept fois celui des unités.
= 1 Un trait pour les unités
= 10 Une entrave pour les dizaines
= 100 Une corde enroulée pour cent
= 1 000 Un lotus avec sa racine pour mille
= 10 000 Un doigt pour dix mille
= 100 000 Un tétard pour cent mille
= 1 000 000 Un dieu les bras écartés pour un million = 1 000 000
Exemples : La pyramide de Mykérinos est haute de Elle a été construite vers
62 mètres
2500 av J.-C.
Écris ton âge et ton année de naissance avec les chiffres que tu connais et en égyptien ancien. Ton âge : … … Ton année de naissance : ... …
Égypte Ancienne : jeux et les documentaires 41
Le compte de dépôt
Maintenant, que tu sais écrire et compter avec les chiffres arabes (ceux de tous les jours) et ceux de l’ancienne Égypte, tu peux remplir les espaces laissés en blanc. 1.
Toutânkhamon est mort à l’âge de 18
ans
2.
La pyramide de Khéphren est haute de
3.
Le calendrier égyptien avait comme le nôtre 365
4.
Le Nil est long de 3.500
5.
Pour attaquer les Hittites, Ramsès III avait réuni une armée
de
6.
L’obélisque de Paris est haut de 25
Il a été installé place de la Concorde en
7.
La masse de la Grande Pyramide est d’environ 5 300 000
mètres. jours
kilomètres
soldats et 2500
chars
mètres.
tonnes
Les noms des pharaons Retrouver et identifier les noms des pharaons dans cette iconographie en bas selon la liste des pharaons.
La scènes de la corégence dans la Chapelle Rouge à Karnak
Égypte Ancienne : jeux et les documentaires 43
Snéfrou
Hatchepsout
Khoufou (Chéops)
Thoutmosis III
Pépi II
Amenhotep III
Amenemhat Ier
Akhenaton
Sésostris Ier
Toutânkhamon
Sésostris III
Séthi Ier
Corriger le profil de l’homme Le scribe dessine le profil de l’homme avec l'ostracon*. Savez-vous dans quel l'ordre il corrige ce profil ? Écrivez le bon ordre avec les numéros, du début à la fin.
Le trait en blanc Le trait en rouge La figure avec le contour noir
* le mot ostracon est le mot d'ostraca au pluriel, il signifie « coquille » qui est dans les surports durs, comme les fraguments de calcaire blanc. Voir page 44.
Égypte Ancienne : jeux et les documentaires 45
Essai de profil d’homme avec trois reprise tesson de poterie ramesside Le Caire, IFAO
Le saviez-vous ? Les ostraca figurés
Ce sont des fragments de calcaire blanc, qui ont servis de supports pour des essais, des brouillons et aussi des dessins pour le plaisir. Comme à cette époque-là, il n'y pas de papier, ils ont des papyrus, cependant les papyrus étaient encore très précieux. Donc généralement les élèves des scribes étaient dévolus au dessin, ou ils étaient plutôt appelés « les scribes de contours ». Ils ont utilisé les fragments de calcaire et de céramique pour faire les exercices ou préparer les illustrations avant la finition sur le mur monumental. Profil royal, sans doute Ramsès VI 1143 - 1136 avant J.-C. (20e dynastie) éclat de calcaire peint H. : 21,30 cm. ; L. : 22,50 cm. musée du Louvre
Présentation des ostraca figurés
Le site : Deir el-Medina
D'abord, le mot ostraca est au pluriel, son singulier est ostracon. Ce mot vient du grec, il signifie « coquille ». Il existe aussi des ostraca hiératiques, des supportes de textes non littéraires. Leurs petites dimensions nous a démontré leur usage pratique et portatif, donc la taille favorise le port à la main. Mais il y a des exceptions, comme le cas d'un plan de tombe, sa dimension est plus longue. (Image du plan de la tombe de Ramsès IX XXe dyn.) La plupart des ostraca figurés sont trouvés dans le village artistique de Deir el-Medina, ou la vallée des rois, le lieu d'activité des ouvriers, les fouilles de Deir el-Baharie, et dans les tombes de Cheikh Abd el-Gourna. Donc, dans mon exposé, je montre aussi des ostraca hors du site de Deir el-Medina.
Deir el-Medina (Deir el-Medineh) est située à environ 2 km au Sud-Ouest du temple de Hatchepsout et au sud de la vallée des rois. C'est un village d'artisans, le vrai nom de ce village en égyptien est « la place de Vérité », donc les habitants s' appelant: « serviteurs dans la place de Vérité. » Ils étaient des scribes, des peintres, et des architectes. Leur travail principal est la construction et la décoration des tombes royales, très proches de la vallée des rois. Par ailleurs, ce village est contrôlé par les nécropoles royales, ce contrôle commence avec Thoutmosis I à la 18e dynastie. Les maisons des chefs des travaux et des scribes se situent dans l'espace d'entrée et dans les espaces qui entourent les enceintes. Tous les approvisionnements se font par le gouvernement royal, comme le blé, les grains, la viande, les poissons, les végétaux, l'eau et le bois de chauffage...etc. Les fouilleurs ont trouvés aussi les vestiges de maisons et de chapelles votives. Par ailleurs, leur propre tombe est construite juste dans une colline en face de ce village.
La majorité des ostraca sont datés du Nouvel-Empire, des 19e dyn. et 20e dyn. ramessides (1300 à 1080 av. J.C.), et certain avec les signatures, mais les plus belle sont souvent anonymes.
Égypte Ancienne : jeux et les documentaires 47
Une fable explique la raison pour la quelle les rats vivaient dans les souterrains. Ce ostracon raconte un fable au sujet de pourquoi les égyptiens pensaient que les rats vivaient dans les souterrains. Donc, au début, l'histoire raconte qu'il y a un vieux vizir, il est le juge très juste et gentil, il était mort à l'âge de 110 ans. Ensuite le pharaon veut chercher un nouveau juge pour le remplacer. Le roi sélectionne les candidats par une énigme. Cette énigme était « Qu'est ce qui est plus sucré que le miel et plus amer que la bile ? » Un souriceau répondait au roi : « les devoirs du vizir » Alors le souriceau à réussi a répondre à la question et devient le juge. Malheureusement, la souris était un juge très sévère, même si elle était correcte. Pourtant, parfois elle rendait un sentence avec des peines trop exagérées.
Scène de punition. Un enfant est corrigépar un chat XXe dyn. Oriental Institu de Museum niversity of Chicago.
Un jour, elle laissait le chat corriger fortement un enfant nubien qui volait quelques dattes, Ce garçon levait les bras pour demander la pitié, il criait ses souffrances, mais la souris est impitoyable. Cette affaire était entendue par le pharaon, et le pharaon demandait au juge de se reprendre, et lui rappelait que le devoir de vizir était de rendre la justice. Qu'est ce que la souris a fait ? Elle ordonna que ce garçon nubien frappe à son tour le chat. Cependant, car le chat était innocent, le garçon hésitait à le punir. Mais la souris vraiment exigeait de faire ce qu'il demandait. Cette fois c'était le chat qui criait lamentablement. Lorsque le pharaon apprit cela, il était tellement en colère comme un panthère du sud, il ne pouvait tolérer aucun vizir qui laisserait punir à légère et corrigerait une injustice par une autre injustice. Le roi chasse cette souris et il donne l'ordre : « Toutes les souris doivent disparaître des champs et vivre seulement sous la terre ! » Ainsi, jusqu'à aujourd'hui les souris font des ravages dans les cavité souterraines.
Les toilettes
Retrouvez les toilettes de l’Égypte ancienne, il y a deux modèles !
Égypte Ancienne : jeux et les documentaires 49
Le saviez-vous ? Les toilettes dans le monde ancien
Figure de vase gréque
Histoire des toilettes plus de 2800 ans, Nous vous proposons un petit retour en arrière sur cette fabuleuse invention qui a changé nos vies et nos besoins… En plus et c’est un scoop, les toilettes vont bientôt être unisexes ! Les premiers ancêtres des W.C datent de 3000 ans avant J.C car les Grecs possédaient déjà des toilettes et des systèmes d’évacuation des eaux.
Les toilettes romaines
En Grèce Antique Déjà à cette époque lointaine, le roi Minos de Crète avait un siège confortable et propre sur ses toilettes. Il a même l’eau courante!
En Rome Antique Environ 1000 ans plus tard, les Romains construisirent la « Cloaca Maxima », l’immense égout de la Rome antique. Ils disposaient en outre de latrines dont l’utilisation était toutefois réservée aux riches, qui s’y installaient convivialement à plusieurs et y discutaient de leurs petites affaires tout en faisant ce qu’ils avaient à faire. Les Romains parviennent à conserver leurs rues propres grâce à des sanitaires à ciel ouvert installés au-dessus des canaux. Toilettes publiques antiques à Ostie. Les personnes s’accroupissaient au-dessus du trou, dans lequel tombaient les excréments vite évacués par l’eau des égouts. De l’eau claire circulant dans la rigole au sol permettait de rincer l’éponge fixée à un bâton grâce à laquelle les Romains se nettoyaient.
Hygiène et santé publique en égypte antique Les villageois, et même certains habitants de villes ou de banlieues se lavaient sans doute directement dans le Nil, leur fleuve bienfaiteur ! Les nobles et le souverain se lavaient dans des bassins, de taille variable. Se laver n’avait d’ailleurs pas la même connotation qu’aujourd’hui. Il s’agissait certainement principalement d’une purification rituelle, spirituelle, sans qu’on se soucit fortement de la propreté. Le temple de Karnak possède un large lac où devaient venir le matin se laver les prêtres d’Amon, pour se purifier. La perruque est fortement répandue chez les notables. C’est un moyen simple de contrôler efficacement son apparence. Les cheveux et les poils, chez les nobles et les prêtres, ainsi que pour le roi, étaient une marque de dégoût et d’impropreté. Tous les poils étaient rasés ou épilés, à l’aide d’une lame de cuivre ou de silex, et d’une pâte liquide d’herbes et de boue (certaines de ces pâtes avaient des propriétés « anesthésiantes » ou apaisantes). On a également trouvé des preuves d’existence d’une sorte de shampooing, toujours à base de plantes.
Égypte Ancienne : jeux et les documentaires 51
Toilette de calcaire du palais d’Akhénaton.
Sièges de toilette typiques au cours du Nouvel Empire.
Pharaon porte une barbe postiche, car malgré le dégoût des poils, signe d’impureté, la barbe reste un emblême de la virilité et de la force. Aujourd’hui, on ne possède que peu de preuves tangibles de la présence de « toilettes », de latrines. Le temple de Ramsès III à Médinet-Habou présente un trou creusé à même le sol, dont on ne connait pas l’utilité. Les plus humbles devaient probablement utiliser la nature qui les entouraient. L’usage de latrines est attesté entre autres par une pierre percée et clairement identifiable provenant de la cité d’Akhetaton.
Pot de chambre
Une forme particulière d’urinoir portatif, le bourdaloue ou bourdalou, a été conçue pour les femmes. La forme ovale ou rectangulaire, avec une face permettait aux femmes d’uriner debout ou accroupie, sans grand risque d’erreur, et de préserver les vêtements. Ce pot de chambre en céramique fut utilisé au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle par les femmes qui ne portaient pas de culotte à l’époque.
Le pot de chambre, appelé aussi vase de nuit, est l’ancêtre des toilettes actuelles. Il était destiné à recueillir les déjections humaines la nuit, afin d’éviter de sortir de la chambre. Couramment utilisé avant l’installation des sanitaires, il disparait progressivement au cours du XXe siècle. Aujourd’hui, il reste un moyen utilisé pour les enfants en bas âge. Il est aussi d’usage pour les malades ne pouvant quitter leur lit.
Légende ou réalité, le nom de bourdaloue viendrait d’un prêtre catholique français, Louis Bourdaloue (1632 - 1704), dont les sermons auraient été si longs et si prenants que les femmes ne voulaient pas en manquer et cachaient leur pot sous leurs vêtements de manière à uriner sans avoir à s’absenter. À cause de sa forme particulière, cet objet est parfois décrit comme une saucière, notamment dans les salles de vente.
En Chine Ancienne
Au Japon Ancien
Au Moyen-âge
Dans l’Europe centrale du Moyen Âge, la puanteur était omniprésente : les toilettes à chasse d’eau n’existaient pas plus que les systèmes d’évacuation des eaux usées, chacun faisait donc ses besoins à l’extérieur ou vidait son pot de chambre dans le caniveau.
Pot de chambre de chine ancienne, qui s’appelle « le fils de tigre » en chinois. Pot de chambre japonais de l’époque d’Edo
Les traces de l’Égypte à Paris Retrouvez le nom des lieux parisiens d’où sont extraits ces détails.
Égypte Ancienne : jeux et les documentaires 53
Le saviez-vous ? L’Égypte dans le Paris napoléonien Le style « retour d'Égypte » n'est pas né avec Bonaparte. Tout au long du XVIIIe siècle (1) et surtout dans sa seconde moitié, au temps néoclassique, architectes et décorateurs avaient utilisé et librement interprété les motifs de la vallée du Nil décrits et dessinés par des voyageurs ou révélés par des érudits.
Dès la fin du siècle précédent Claude-Nicolas Ledoux, souvent visionnaire, avait, pour sa cité idéale de Chaux, conçu une « maison des bûcherons » en forme de pyramide et Boullée, autre constructeur d'illusions, s'était inspiré du célèbre tombeau pyramidal de Sextius, à Rome. Et l'on peut toujours voir au parc Monceau cette autre pyramide dont Carmontelle avait orné le jardin de Philippe d'Orléans (2) . Cette forme architecturale plaisait aux penseurs de l'époque, souvent francs-maçons et sensibles au symbolisme de la connaissance : par le triangle de ses quatre faces, le monument typique égyptien symbolisait la base terrestre qui se dirige vers le Ciel (3). À Versailles, dans les cabinets intérieurs de Marie-Antoinette, apparaissent, par les soins de l'architecte Mique, des boiseries décorées de sphinx. Pour le château de Montbéliard, l'architecte Jean-Baptiste Kléber, élève de Chalgrin, dessine une maison de bains aux colonnes papyriformes et aux piliers couverts de hiéroglyphes surmontés de l'uraeus. Étaitce un pressentiment ? Treize ans plus tard, le même Kléber, devenu célèbre général de la république, trouvait en Égypte une mort glorieuse. Sous la Révolution, époque fertile en projets architecturaux, furent lancées d'autre idées de monuments égyptisants (4) , mais c'est évidemment le départ de Bonaparte vers la vallée du Nil en 1798 qui engendra une mode architecturale et décorative dont nous avons conservé quelques exemples parisiens.
Souvenirs de l’Expédition Dans le quartier du Sentier s'élevait depuis le XIIIe siècle, sur une vaste superficie, le couvent des Filles-Dieu, hébergeant les filles de joie repenties. Vendu en 1798, il tomba aux mains de lotisseurs qui, pour en assurer le lancement, placèrent l'opération sous le patronage de la campagne d'Égypte, dont les premières nouvelles de victoires soulevait l'enthousiasme à Paris. Ainsi furent tracées les rues du Nil, de Damiette, d'Aboukir et la place du Caire, au n°2 de laquelle s'éleva en 1798-99 pour le compte du spéculateur Pétrel, un immeuble de cinq étages (par souci de rentabilité) au décor caractéristique : il s'orne en façade de spectaculaires têtes d'Hathor, avec leurs oreilles animales et leur chevelure d'apparat, surmontées, comme on le voit à Denderah d'un haut tailloir figurant un temple (5) . Au-dessus est une frise gravée en creux à motifs égyptiens, tandis que le rez-deL'obélisque de la place de la Concorde chaussée, qui à partir de 1805 abrite « un café égyptien », s'orne de pilastres à chapiteau palmiforme. Décor qui, pour naïf et maladroit qu'il soit, montre une connaissance déjà poussée de l'Art égyptien, surtout de la basse époque : et vite vétuste, il fut abattu pour laisser place, ce serait, a-t-on dit, du style « Départ pour après de nombreuses discussions rapportées l'Égypte ». Autre nouveauté : les étages par M.-L. Biver, au nouveau monument supérieurs sont en néo-gothique. commémoratif, temple égyptien de bois et toile, de quatorze mètres de long, à seize En même temps fut percé, en 1798-1799, le colonnes et décor de hiéroglyphes. passage du Caire, une des premières voies Le monument définitif qui devait parisiennes de ce type, avec entrée encadrée des même pilastres, et qui fut couvert de verre le remplacer ne sera jamais construit, au regret de Napoléon qui, à Sainte-Hélène, à votre, fabriqué industriellement depuis se désolera de n'avoir pu embellir Paris d'un quelques années par coulage sur sable. Et, temple égyptien, mais le pays du Nil devait aujourd'hui encore, il évoque encore un peu rester présent sur la place. Le souvenir de un souk oriental. Moins d'un mois après son retour, Bonaparte Kléber, symbole d'esprit républicain, ayant été éliminé, le Premier consul décide d'ériger là faisait commémorer le 23 septembre 1800, une statue monumentale de Desaix, sous la présidence de Lucien, le souvenir en charge le vieux sculpteur Bajoux et en pose des généraux Kléber et Desaix, morts tous la première pierre, le 23 novembre 1800(7). les deux le même jour quelques mois plus tôt (14 juin 1800), ayant choisi pour cela, place Il fallut dix ans à Bajoux pour venir à bout des Victoires, l'emplacement de la statue de de la commande. Sa statue de bronze, haute Louis XIV jetée bas en 1792. Un obélisque, de 5,50 m, fut placée en 1810 sur un piédestal oeuvre de Poyet, premier du genre pour l'époque, y avait été élevé en vertu d'un ordre de style égyptien, oeuvre de l'architecte Raymond, et entourée par les soins de Denon du Conseil général de la Commune du d'« attributs pharaoniques », tête monumentale 12 août 1792 (6), mais fait de bois et de toile
Égypte Ancienne : jeux et les documentaires 55
Résidences privées, fontaines et obélisques
Le passage du Caire
De l'architecture commerciale ou monumentale, le style passe à la résidence privée. Ayant acquis en 1803, rue de Lille, l'hôtel de Torcy, construit par Boffrand, Eugène de Beauharnais, beau-fils de Napoléon, dont l'Égypte avait été la première campagne, le confia à l'architecte Nicolas Bataille qui, assisté de Calmelet, dressa sur la façade sur cour un porche nécessité par l'abri des invités, mais qu'il voulut en style égyptien, avec large corniche ornée du disque ailé, colonnes palmiformes et figures gravées en creux d'Isis et Osiris encadrant l'entrée. L'intérieur de l'hôtel, avec le célèbre salon des Saisons, fut voué au style dont la tradition des turqueries du XVIIIe siècle, avec arcs en accolade sur les parois et frise peinte représentant un marché aux esclaves et des scènes de harem. L'expédition d'Égypte avait revivifié l'orientalisme, et le préromantisme s'annonçait.
Et le style égyptien passe à l'architecture publique, dans sa forme peut-être la plus populaire, les fontaines. En 1805, l'Empereur, voulant donner de l'eau aux Parisiens, chargea de style égyptien et surtout un authentique résidence de Munich : quel touriste sait-il qu'il l'architecte-ingénieur Bralle d'édifier dans obélisque, premier de ce genre à Paris : haut s'agit là d'un monument napoléonien ayant la capitale quinze fontaines dont nous avons de 5,60 m, prise de guerre de Bonaparte orné plusieurs années une place parisienne, gardé quelques-unes. Il y donna cours provenant de la villa Albani à Rome(8). préfiguration de l'obélisque de la Concorde ? au style retour d'Égypte, d'abord à la fontaine du Châtelet, une des plus spectaculaires, Le monument, découvert à la date rituelle Les anciens de l'expédition d'Égypte en forme de colonne palmiforme striée du 15 août 1810, fut entouré d'une grille conservèrent toute leur vie le souvenir de bagues gravées aux noms de victoires, à fleurs de lotus, mais cette énorme nudité de cette conquête. Non contents de publier et supportant une figure de Victoire, oeuvre à l'antique, seulement dissimulée de 1809 à 1825 la Description de l'Égypte, de Boizot (10). Le Second Empire, juchant par un morceau de draperie « beaucoup plus bible en vingt volumes, cette fontaine primitive sur un nouveau indécent, écrivait Denon, que ce qu'il voulait monument de bibliophilie, ils gardèrent le rêve socle orné de sphinx, accentuera le caractère cacher », fut tout de suite chansonnée par les de ce pays au-delà de la mort : Joseph Fourier, égyptien de la fontaine. Parisiens. Deux mois plus tard, on dissimula président secrétaire perpétuel de l'Institut le monument derrière des échafaudages, avant d'Égypte et Monge, premier président cette Plus caractéristique encore est la fontaine qui de remiser en 1812 la statue (9), que Denon institution, seront enterrés au Père-Lachaise a subsisté rue de Sèvres, en bordure proposa un moment de remplacer par un dans des tombeaux de style égyptien de l'ancien hôpital Laennec. Dans une niche autre obélisque, celui de la place du peuple que l'on voit encore. en forme de naos à corniche ornée d'un aigle à Rome, mais l'heure n'était plus aux prises impérial qui a remplacé le motif égyptien, de guerre. Quant au premier obélisque, il logea une copie, par le sculpteur Beauvallet celui qui accompagnait la statue de Desaix, (11), d'un Antinoüs romano-égyptien il fut, comme l'avait révélé Jean Humbert, de la ville Hadriane, transformé en porteur récupéré en 1815 par le prince d'Albani, d'eau par l'adjonction de deux amphores : qui le vendit au prince royal de Bavière, ne manquez pas d'aller voir ce rescapé et on le retrouve aujourd'hui érigé devant la de la vallée du Nil échoué à côté d'une station de métro.
L’Égypte dans le Paris napoléonien
La fontaine du Fellah
Et une autre fontaine parisienne fut à l'époque touchée par le virus égyptien : lorsque l'architecte Antoine Vaudoyer fut chargé d'adorner d'une fontaine la façade de l'Institut, il imagine d'y installer quatre lionnes de bronze (c'est une des premières fontes sculpturales de la manufacture de Creusot) crachant d'un air dégoûté un jet d'eau dans une vasque et imitées de celles qui avaient été placées en 1780 à la fontaine des Innocents, répliques elles-mêmes des lionnes égyptiennes de la fontaine des Termini à Rome. Ces animaux de bronze ornèrent la façade de l'Institut jusqu'en 1950, date où ils partirent pour un square de Boulogne-Billancourt (12), où peu de passants savent les reconnaître.
à la veille de sa mort (nous en avons les dessins), lequel reçut commande. Mais il fallut d'abord reconstruire le terre-plein du Pont-Neuf, vieux de deux siècles et dans un état médiocre : les travaux se poursuivirent jusqu'à la fin de 1813, mais il était trop tard pour entreprendre le monument lui-même. C'est la nouvelle statue d'Henri IV qui va prendre place sur les fondations de l'obélisque de Napoléon, comme la colonne Vendôme sur celles de la statue de Louis XIV. L'Égypte inspira encore des productions de prestige désirées par Napoléon. En 1805, il commanda à la manufacture de Sèvres un énorme surtout de table de quatre mètres de long, en biscuit blanc, qu'il offrit au tsar en 1807 : les temples de Philae, de Denderah, d'Edfou y sont reliés par des colonnades et files de statues. Le succès de cette gigantesque pièce montée fut tel que Napoléon en commanda un second en 1811. « Les hasards de la diplomatie, écrit J. Humbert, leur ont fait quitter la France : le premier se trouve en Russie, le second en Grande-Bretagne. »
Mais l'Empereur n'avait pas renoncé à doter Paris d'un monument de style égyptien. Le 15 août 1809, de Schönbrunn, il ordonnait d'élever sur le terre-plein du Pont-Neuf un obélisque à la gloire de la Grande Armée : avec les deux arcs de triomphe, la colonne Vendôme et celle du Châtelet, le Temple de la Gloire, ce serait le sixième monument parisien celui, théâtral, de Bélanger, mais le jury Et la mode égyptienne, confortée par choisit, plus sobre, de Chalgrin, l'obélisque de la Concorde (13), qui assista
La fontaine du Palmier
au Retour des cendres, se prolongera épisodiquement à Paris, en particulier à l'occasion des Expositions universelles. Un des derniers exemples en est le cinéma le Louxor, boulevard Magenta, de 1920, en état de décrépitude avancée. Mais on nous promet de le restaurer…
Égypte Ancienne : jeux et les documentaires 57
Bibliographie indicative Nadine Beatheac et François-Xavier Bouchart, L'Europe exotique, Paris, Le Chêne,1985. Marie-Louise Biver, Le Paris de Napoléon, Paris, Librairie Plon, 1963. Henri-Paul Eydoux, “L'Égypte à Paris”, in Monuments curieux et sites étranges, Paris 1974. J. Humbert, “Les obélisques de Paris”, in Revue de l'Art, 1974. G. Poisson, Fontaines de Paris, 1957 ; Napoléon Ier et Paris, Paris, 2e éd., Tallandier, 2002. (1) Et même bien avant : pour l'entrée solennelle d'Henri II à Paris en 1549 avait été élevé un obélisque à trois faces posé sur un rhinocéros, que représente une gravure. (2) Se voyait également au parc Monceau un obélisque planté sur des rochers au milieu du bain de la Naumachie.
de la Bastille : la fontaine de la Régénération, divinité égyptienne faisant jaillir l'eau de ses seins. Elle n'eut qu'une existence éphémère. (5) Celle de droite porte la signature du sculpteur J.-G. Garraud, qui ne travaillera qu'à l'époque suivante : il doit s'agir d'une réfection d'époque Restauration. (6) J. Humbert a publié (op. cit.) un des projets relatifs à cet obélisque, où ce dernier est perché sur quatre éléphants adossés, comme dans le célèbre monument de Chambéry. (7) La plaque commémorative de cette pose a été acquise par Malmaison en 1991. (8) Le projet approuvé par le Premier consul, présenté par Dejoux, comportait bien cet obélisque, contre lequel le sculpteur s'élèvera par la suite. M.-L. Biver (op. cit.) a relaté ces discussions.
(9) Sous la première Restauration, elle fut envoyée à la fonte, pour servir au nouvel Henri IV du Pont-Neuf. Lemot, chargé de l'opération, conserva la tête et les pieds du Desaix et les offrit à Lenoir pour le Musée (4) Dont un projet (13 fructidor an III) d'ériger des monuments français : on ne sait ce qu'il en advint. Il exista également un place de la Concorde un obélisque. Une moulage de la statue, qui se trouvait en 1883 réalisation cependant, sur l'emplacement (3) Vers 1768, Ange-Jacques Gabriel et Perronet avaient projeté un obélisque au sommet de la colline de l'Étoile.
en haut de l'escalier sud-est de la Cour carrée. Le piédestal, démoli en 1816, fut également déposé chez Lenoir, mais de nombreuses pièces de ce musée disparurent lors de la dispersion du musée en cette même année 1816. (10) Au début du XXe siècle, on constata que la statue s'abîmait en plein air et on la remplaça par une copie. L'original fut transféré au musée Carnavalet, où il fut placé… dans le jardin. (11) Elle-même remplacée au cours du XIXe siècle par une nouvelle copie, oeuvre de Getcher. Deux statues de même type, oeuvres de Beauvallet, sont au musée Marmottan. (12) Rue du 6 juin 1944. (13) Rappelons que le pacha Méhemet-Ali avait offert à la France les deux obélisques de Louxor. Celui de droite ayant été transporté à Paris, le second resta propriété de la France, jusqu'à ce que le général de Gaulle le restituât à l'État égyptien.
Le Louxor, cinéma Les pyramides de Musée du Louvre
Chapiteaux
Pouvez-vous redonner à chaque chapiteau son propre endroit ? Écrivez le numéro à côté, et il est possible de répéter le numéro 2 fois : 1. Temple de Khnoum (Esna) 2. Temple d’Edfou 3. Temple de Louxor (Domaine d’Amon) (Thèbes) 4. Temple de Kom-Ombos 5. Mnemonium de Thébes 6. Temple de Philiœ
Égypte Ancienne : jeux et les documentaires 59
Le saviez-vous ? L’architecture de style égyptien. Le génie du peuple égyptien est tout entier dans ses monuments. La croyance absolue à l’immortalité de l’âme se traduit par ce qu’on appelait des pierres immortelles. La recherche d’une durée indéfinie et d’une impérissable solidité caractérise avant tout le style de l’architecture égyptienne. De là l’immense largeur des bases, la forme pyramidale des portes, l’épaisseur des murs, l’énormité des matériaux employés. Le symbolisme qui apparaît partout dans l’ornementation donne à la décoration des monuments un aspect étrange et saisissant qui s’impose à l’esprit plus encore qu’il ne le séduit. Les transformations du style. M. Paul Pierret, dans son Dictionnaire d’archéologie égyptienne, résume ainsi l’histoire de l’architecture dans l’ancienne Égypte : C’est par les pyramides que s’ouvre la série des monuments égyptiens ; la pyramide à degrés de Sakkarah est attribuée à la deuxième dynastie. Ces gigantesques ouvrages, qui depuis plus de six mille ans font l’admiration des hommes, témoignent d’un art très avancé pour la taille des pierres dures et l’appareillage des blocs. Le style des premières dynasties est simple et sévère ; ce n’est malheureusement que par les tombeaux que nous pouvons l’apprécier. Les plafonds rectilignes sont soutenus par des piliers carrés sans base ni abaque. À la sixième dynastie, le péristyle apparaît ; les murailles s’inclinent en talus pour solidifier la masse ; la forme pyramidale est adoptée pour les tombes royales. La feuille de lotus entre dans l’ornementation ; les stèles funéraires sont taillées en forme de porte ; les statues et les bas-reliefs sont peints. Sous la douzième dynastie, le pilier carré fait place à la colonne prismatique, dite protodorique, que surmonte un abaque carré. La colonne fasciculée, à bouton de lotus, est le premier type de la colonne complète avec base, fût, chapiteau et de l’entablement qui relie les colonnes est quadrangulaire. Le plafond est tantôt plat, tantôt légèrement concave ; deux colonnes encadrent l’entrée des hypogées. De quadrangulaires, les stèles deviennent cintrées et sont coloriées ; les inscriptions se développent, les colonnes et les plafonds se couvrent de peintures. Sous la dix-huitième dynastie, l’architecture atteint son complet développement. Les façades plates sont encadrées sur trois côtés par une large moulure. Dans la gorge de la corniche, le disque solaire déploie ses ailes et dresse ses uræus. Les colonnes s’épanouissent en fleurs de lotus, mais les piliers carrés ont
Fig. 001 Colonne prismatique (Hypogées de Beni-Hassan)
Fig. 002 Colonne à quatre tiges (Hypogées de Beni-Hassan)
survécu à l’ancien empire, et soutiennent des statues uniformes d’Osiris armé du pédum et du flagellum. D’immenses tableaux historiques ou religieux décorent les murailles. Sous les Saïtes et les Ptolémées, l’art monumental perd beaucoup de sa grandeur et de sa simplicité. Les édifices sont de moindre dimension, la sculpture s’amollit et s’effémine. L’ornementation se complique, le chapiteau se surcharge de feuillage ; dans les temples consacrés à Hathor, il y a quatre faces ornées chacune d’une tète de cette déesse à oreilles de vache que surmonte un de à forme de naos. La gravure hiéroglyphique, qui devient de moins en moins soignée, envahit les monuments de la base jusqu’au faite, mais au milieu de la décadence générale, l’architecture égyptienne maintient jusqu’au dernier moment l’intégrité de son caractère national.
La construction
Le grès et le granit sont les principaux matériaux employés par les Égyptiens pour la construction de leurs édifices. Les pierres dont ils se servaient étaient en général de grande dimension et de forme quadrangulaire ; ils les transportaient toutes taillées de la carrière. Ils ne mettaient jamais qu’une seule pierre pour couvrir un entrecolonnement, et comme leurs monuments sont, en général, très vastes et les entrecolonnements très espacés, ils ont été amenés à employer des dalles de dimensions gigantesques. Les édifices n’avaient pas de toits et se terminaient toujours en haut par une plate-forme ou terrasse. Les plafonds étaient formés de blocs énormes dont les deux extrémités reposaient sur deux architraves placées parallèlement. Les colonnes égyptiennes ne forment pas, comme en Grèce
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Fig. 003 Plan de la colonne de Beni-Hassan
Fig. 004 Colonne à chapiteau en bouton (Salle hypostyle de Karnak)
ou à Rome, des portiques extérieurs entièrement ouverts, mais elles sont rattachées l’une à l’autre par un mur à hauteur d’appui. Dans les monuments les plus anciens, on ne voit des colonnes qu’à l’intérieur des cours. Les murs sont bâtis en talus dans leur partie extérieure, mais ils s’élèvent perpendiculairement à l’intérieur, en sorte qu’ils sont toujours plus épais à la partie inférieure qu’au sommet.
Les colonnes La première forme de la colonne égyptienne semble avoir été le pilier carré. Il apparaît dans les plus anciens monuments, et même après la douzième dynastie, époque où la colonne est décidément constituée, le pilier carré continue encore à être employé. Dans les hypogées, il est taillé sur pièce à même le rocher. Ces piliers, qui soutiennent des plafonds rectilignes, n’ont ni base, ni abaque. Souvent, mais dans des monuments d’une date postérieure, une statue colossale de roi ou de dieu, sculptée en ronde bosse et debout sur une base particulière, est adossée à ces piliers. Nous en avons donné un exemple plus haut dans les temples d’Ibsamboul.
Fig. 005 Chapiteau du Mnemonium de Thèbes
Fig. 006 Chapiteau du temple de Louxor
Notons en passant que le nom de protodorique donné à ce genre de colonnes vient d’une opinion émise par certains archéologues, d’après lesquels il faudrait chercher ici l’origine et le type primitif de l’ordre dorique employé par les Grecs. La colonne à boutons de lotus passe pour le plus ancien type de la colonne complète avec une base, un fût et un chapiteau surmonté d’un abaque. Voici comment M. Chipiez caractérise les colonnes de ce genre qui se trouvent à Beni-Hassan : De robustes rudentures, disposées suivant un plan cruciforme, découpent le fût et quatre minces baguettes occupent les angles rentrants auxquels cet arrangement donne naissance. Les mêmes courbes se montrent dans le chapiteau, qui déborde sur le fût aminci, puis bientôt se contracte et se replie sur soi. L’abaque qui le surmonte conserve toujours la forme quadrangulaire au sommet du monolithe (fig. 002 et 003).
La figure 004 montre une colonne de la grande salle hypostyle de Karnak : elle appartient à la même catégorie quoique présentant un type différent. Ici le chapiteau n’est qu’un renflement de la partie supérieure du fût. La largeur de l’abaque n’excède pas le diamètre supérieur de la colonne, dont la silhouette rappelle le pilier primitif, et pourrait presque Après le pilier carré, nous voyons apparaître la colonne être maintenue entre deux verticales. prismatique, généralement connue sous le nom Voici encore deux chapiteaux égyptiens, mais ils sont conçus de protodorique. Ces colonnes, dont l’emploi est fort ancien d’après un type qui diffère complètement des précédents, puisqu’il remonte à la douzième dynastie, n’ont pas bien que le principe repose encore sur l’imitation de la plante. de chapiteau, mais sont couronnées par un simple abaque ; La figure 005 est un chapiteau tiré des plus petites colonnes elles présentent douze ou seize cannelures longitudinales. Les hypogées de en offrent le type le plus complet : nous avons du Mnemonium de Thèbes : il est formé d’un seul bouton montré déjà, une vue d’ensemble de ces grottes tumulaires. La de papyrus. Le suivant (fig. 006), qui provient des plus petites figure 001 montre une de ces colonnes dans toute sa simplicité. colonnes du temple de Louxor, se compose de huit boutons
L’architecture de style égyptien.
Fig. 007 Colonne à chapiteau évasé (Temple de Karnak)
Fig. 008 Chapiteau du temple de Louxor
de papyrus liés ensemble. Ces deux chapiteaux, qui vont cil s’amincissant par le haut, sont surmontés d’un de cubique plus large que leur partie supérieure.
Fig. 009 Chapiteau du temple de Philœ
Fig. 010 Chapiteau du temple d’Edfou
courbe en dehors du fût, avec un de cubique qui en recouvre partiellement la surface supérieure. C’est du temple de Karnak qu’est tirée la figure 007, bien qu’elle présente un type complètement différent de la figure Lorsque les savants de la commission d’Égypte arrivèrent 004, qui provient du Colonne à chapiteau évasé même à Éléphantine, ils furent frappés par l’élégance des colonnes, monument. On sait l’admiration qu’ont inspirée de tout temps qu’ils ont décrites en ces termes : Les colonnes d’Éléphantine ces magnifiques colonnes. sont coniques à partir du tiers inférieur de la colonne Les savants de l’expédition d’Égypte en avaient été et enveloppées de huit tiges presque demi-circulaires, liées particulièrement frappés, et ils en ont donné la description au sommet par cinq bandes étroites ou rubans. suivante : Les colonnes de la grande salle hypostyle de Karnak Le bas de la colonne est orné de feuilles aiguës et allongées contiennent chacune plus de deux cents mètres cubes et semblables aux folioles du calice du lotus azuré. sont construites par assises régulières de onze décimètres La partie inférieure se recourbe légèrement et cette diminution de hauteur, composées de quatre pierres. Leurs fûts sont contribue, avec la forme conique de la partie supérieure, couverts, depuis le haut jusqu’au bas, de sculptures qui sont à produire un renflement vers le tiers de la hauteur. La base est généralement en relief bas dans un creux peu profond, si ce très simple de profil, peu élevée, fort large et inclinée en dessus. n’est dans les parties inférieures où elles ressemblent à celles Le chapiteau est renflé par le bas et ressemble, pour le galbe, de Medinet-Abou. Le galbe du chapiteau est celui de la fleur à un bouton de lotus qui serait tronqué. Il est divisé en huit du lotus épanouie ; sa partie inférieure est décorée de triangles côtes comme le fût ; mais elles sont anguleuses au lieu d’être placés les uns dans les autres, dont les contours, circulaires. A sa base sont huit corps arrondis, placés entre les formés de lignes courbes rentrantes sur elles-mêmes, côtés et garnis de filets : ces filets se revoient entre les côtés viennent se réunir à la jonction du chapiteau et de la colonne. du fût au-dessous des liens, tellement que les corps arrondis Au-dessus de ces triangles s’élèvent des tiges de lotus pourraient être regardés comme les extrémités de ces mêmes avec leurs fleurs, dont la distribution- présente une grande liens. Les côtes du chapiteau peuvent représenter des tiges variété : tantôt c’est la réunion de trois- tiges avec la fleur de roseaux, qui, serrées fortement par des liens, se seraient épanouie et le bouton, qui monte jusqu’à la partie supérieure ployées angulairement comme c’est le propre de ces plantes, du chapiteau ; tantôt c’est un bouquet de lotus au-dessus à moins qu’on ne préfère y voir les tiges anguleuses duquel on voit une légendé encadrée et surmontée du papyrus. Les colonnes sont surmontées d’un dé carré. d’un bonnet emblématique. Le haut du fût est terminé par cinq liens horizontaux. Le reste de la colonne est décoré Un autre type beaucoup plus fréquent que les précédents de phrases hiéroglyphiques et d’uræus diversement combinés est formé d’une colonne dont le chapiteau, au lieu de se et de grands tableaux représentant des offrandes replier en forme de bouton tronqué, présente une puissante et des sacrifices aux dieux. Les apophyges sont ornées
Égypte Ancienne : jeux et les documentaires 63
Fig. 011 Chapiteau du temple de l’oasis de Thèbès
Fig. 012 Chapiteau du temple de l’île de Philœ
de ces triangles placés les uns dans les autres, que l’on trouve toujours dans les parties inférieures des édifices. Ces ornements étant ici d’une grandeur extraordinaire, on a pu en augmenter la richesse. On voit, en effet, placée en avant et sculptée très profondément, une légende hiéroglyphique, surmontée d’un bonnet emblématique et accompagnée d’un double rang d’uræus. De chaque côté sont des éperviers avec des mitres, placés au-dessus d’un encadrement rectangulaire d’hiéroglyphes. Les intervalles des triangles sont remplis par des légendes et des serpents. Le chapiteau représenté sur la figure 008 est tiré du temple de Louxor et remonte au règne d’Aménophis III. Il se compose d’une fleur de papyrus, mais l’extérieur du chapiteau est décoré dans tout son développement de boutons de lotus et de papyrus placés alternativement. La fleur de papyrus a également servi de type au chapiteau représenté figure 009 ; mais celui-ci, dont l’ornement est beaucoup plus riche et plus compliqué, se rattache à une date plus récente ; il provient du temple de Philæ. C’est encore un chapiteau évasé que nous voyons sur la figure 010, il provient du temple d’Edfou et représente un palmier à neuf branches. La tête du palmier, si magnifique dans la nature, a été transportée ici dans l’architecture avec un rare bonheur, de manière à en faire des chapiteaux d’un style vraiment national. On sait que les feuilles qui composent la touffe du dattier sont d’une forme plane et droite à leur base, tandis que la partie supérieure décrit une courbe gracieuse en s’inclinant au dehors. Toutes ces feuilles jointes ensemble
Fig. 013 Chapiteau à tête d’Hathor (Tiré du temple de Denderah)
Fig. 014 Base de colonne égyptienne
forment une sorte de corbeille dont la décoration est constituée parles rameaux ; les régimes de dattes et jusqu’aux écailles de la tige apparaissent quelquefois dans les chapiteaux. C’est la fleur du lotus qui a donné le type des deux chapiteaux représentés sur les figures 011 et 012. Le premier, tiré d’un temple dans l’oasis de Thèbes, est formé par huit fleurs de lotus liées ensemble sur deux rangées. Le second, qui provient de Philæ, montre seize fleurs de la même plante liées ensemble sur trois rangées. Ces deux chapiteaux sont surmontés d’un de cubique plus petit qu’eux, et n’ont plus la forme évasée des précédents : leur courbure va en sens inverse. Un autre genre de chapiteaux, beaucoup plus rare d’ailleurs, et qui se rattache à une époque postérieure, montre sur chacune de ses faces la tête de la déesse Hathor, aux oreilles de vache. Le cou se lie intimement au fût de la colonne et la tête est surmontée d’un édicule affectant la forme d’un naos qui tient lieu d’abaque (fig. 013). La base des colonnes est quelquefois arrondie et présente l’apparence d’une fleur d’où le fût s’élancerait comme une tige (fig. 014). Toutefois cette forme n’est pas la plus habituelle. Les colonnes, dit Viollet-le-Duc, outre qu’elles affectent des formes empruntées à la flore, se couvrent, comme les murailles, de nombreux dessins en creux, c’est-à-dire intaillés aux dépens de la pierre et, légèrement modelés, ou d’hiéroglyphes, c’est-à-dire d’inscriptions ; le tout couvert d’un très léger enduit qui cache les joints et les défectuosités du calcaire et qui est peint de couleurs brillantes.On voit par tout ce qui précède que la colonne égyptienne appartient à peu près au même titre à l’art de la décoration qu’à celui de l’architecture. Les formes,
L’architecture de style égyptien.
Fig. 015
Fig. 016 Colonnes de stylo primitif (D’après des peintures égyptiennes)
empruntées à la vie végétale ou animale, qu’elle affecte ne le démontrent pas moins que les peintures qui s’étalent sur son enduit. Du reste, les représentations peintes d’architectures vont nous fournir de nouvelles preuves à l’appui de cette manière de voir. Les peintures décoratives des monuments égyptiens montrent des colonnes dont l’exécution en pierres ne serait pas possible, mais qui ont pu exister en bois, bien qu’il n’en reste aucune trace. Les bas-reliefs égyptiens, dit M. Chipiez (Histoire des origines et de la formation des ordres grecs), montrent que le bois fournissait souvent la matière de supports. Un grand nombre de colonnes ont le fût sillonné par des bandes transversales aux vives couleurs, qui indiquent des peintures .ou un revêtement, mais fréquemment aussi les
Fig. 017
Fig. 018 Le papyrus Combiné avec d’autres plantes
fûts paraissent couverts de dessins géométriques de petite dimension, nombreux et serrés. Quelquefois les ornements semblent contenus dans des alvéoles séparées par de minces cloisons. Il est impossible d’y voir autre chose que des incrustations, où l’ébène, l’ivoire et peut-être le métal jouaient un rôle considérable. L’attache du chapiteau à la colonne est fait par des liens figurés, comme on peut le voir sur les figures 506, 507 et 508. Toutefois nous devons rappeler que ces colonnes sont peintes et ne répondent aucunement à un modèle exécuté en pierre, mais elles pourraient bien se rapporter, comme nous l’avons dit, à des supports en bois.
Égypte Ancienne : jeux et les documentaires 65
Fig. 019 Le papyrus (D’apres une peinture égyptienne)
Fig. 020 Chapiteaux de colonnes
Les dessins que nous reproduisons dans les figures 018 et 019 sont exécutés d’après les dessins de Prisse d’Avesne, l’homme qui connaissait le mieux l’Égypte ancienne. Des têtes de lion surmontent le chapiteau, imité, comme toujours, des formes végétales. La figure 020 donne le type complet du chapiteau, du fût et de la base d’une colonne égyptienne, formée d’une tige de papyrus, combinée avec des boutons de lotus, du raisin et du lierre. La plante de papyrus, dessinée conventionnellement comme font toujours les Égyptiens, mais non encore appliquée à l’architecture, est représentée sur la figure 021.
Fig. 021 Chapiteaux de colonnes
Égypte Ancienne : solutions 67
Solutions
Les outils archéologiques Il y a 3 objets ne servent pas pour les fouilles : les talons, la machine à café, et le canapé.
Profils des dieux égyptiens Il y a 6 profils de dieux égyptiens !
Seth
Hathor
Horus Osiris
Isis
Thot
Égypte Ancienne : solutions 69
La déesse Hathor accueille Séthi Ier 14 erreurs dans l’image.
Les lotus du bassin
Le bon compte 1. =
5. = 20 000 /
2. = 143 6. = 3. =
4. =
7. =
Les noms des pharaons Hatchepsout Thoutmosis III
/ 1836
Égypte Ancienne : solutions 71
Corriger le profil de l’homme
3
Le trait en blanc
1
Le trait en rouge
2
La figure avec le contour noir
Les toilettes 1.
2.
3.
4.
5.
6. 7.
8.
1.+2. En Europe, Moyen-âge 3. En Chine ancienne 4. En Grèce antique 5. En Rome antique 6. Au Japon ancien 7.+8. En Égypte Ancienne
Les traces de l’Égypte à Paris 3. 1.
2.
4.
5.
6.
1. Le Louxor (cinéma), 170, Boulevard de Magenta, 75010 Paris 2. Passage du Caire, Place du Caire, 75002 Paris 3. Musée du Louvre, Musée du Louvre, 75058 Paris
4. La fontaine du Palmier
Place du Châtelet, 75001 Paris
42, de la rue de Sèvres 75007 Paris
Place de la Concorde, 75008 Paris
5. La fontaine du Fellah, 6. Concorde,
Égypte Ancienne : solutions 73
Chapiteaux
1. Temple de Khnoum (Esna) 2. Temple d’Edfou 3. Temple de Louxor (Domaine d’Amon) (Thèbes) 4. Temple de Kom-Ombos 5. Mnemonium de Thébes 6. Temple de Philiœ 2.
6.
1.
6.
4. 3.
3.
5.
Égypte Ancienne : bibliographie 75
Bibliographie
GROS DE BELER Aude, Louise HEUGEL Le papyrus sacré Actes Sud, Paris, 2010 64 pages DUPUIS Philippe Les jeux de l’Égypte Réunion des Musées Nationaux, Paris, 2006 64 pages MÉNART René La vie privée des anciens: Le travail dans l’antiquité: l’architecture, I.-le style égyptien [en ligne], Tome III (1880) http://www.mediterranee-antique.fr/Auteurs/ Fichiers/MNO/Menart_R/Vie_Privee_Anciens/ T3/VPA_316.htm [page consultée le 30 mai 2016]. POISSON Georges, L’Égypte dans le paris napoléonien [en ligne], (jan.-mars 2009) http://www.napoleon.org/histoire-des-2-empires/ articles/legypte-dans-le-paris-napoleonien/ [page consultée le 30 mai 2016].
Égypte Ancienne : bibliographie 77
Égypte Ancienne : remercier 79
Merci à Zebin, à mes parents, à Laetitia, aux professeurs de l'ESAG Penninghen, à mes camarades de l'école, aux professeurs et camarades d'archéologie et l'histoire de l'art de Lyon 2, comme Sarah, Florine, Matthieu et à tous ceux qui m'ont aidée à réaliser ce projet.
HSU Jo-Tzu DA3C ESAG Penninghen 2016