Attention, danger !
l e m ag a z i n e d e l a F é d é r at i o n F r a n ça i s e d e Ru g b y
Les 50 ans du «7» français
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Le regard de Poitrenaud
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La chasse aux talents
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(2)
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4 Semaine Nationale du Rugby chez les Jeunes Pression maxi sur les minimes ; le calendrier des tournois (p. 6)
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CHRISTOPHE BER TOLIN
10 Labellisation des EDR Le label qui change la vie ;
… À 14 ans, elles jouent déjà
comme des garçons !
Les trois clés du nouveau sésame (p. 12)
14 Sport-études Joueur et apprenti, c’est pas sorcier… 16 Paris sportifs Tout ce que vous devez savoir ;
Jean-François Vilotte : « Le rugby n’est pas à l’abri » (p. 18)
24 Moins de 15 ans (garçons) La chasse aux jeunes talents 28 30
est ouverte ! « Idéal pour tester et faire progresser » (p. 26) ; Priorité à la technique individuelle (p. 27) Moins de 17 ans (garçons) Arbitres… par prévoyance ! Moins de 15 ans (filles) Une bataille décisive à gagner ; Entre elles aussi, ça s’envoie « grave » ! (p. 32)
34 Clément Poitrenaud « Je ne crains pas la concurrence »
CHRISTOPHE PET IT-TE SSO
N
38 Rugby à 7 Les 50 ans du « 7 » français
40
Vallée de Chev Stimulés par l’air pur de la
40 ROC Gif-sur-Yvette (Essonne) La vallée qui respire
44 Les attitudes au contact dans le « ruck »
reuse
48 Retour sur trois décisions simples
50 Tomber n’est pas jouer « en sécurité »
52 Les cobayes du rugby à toucher
54
ISABELLE PICA REL
54 Gilles Coudrier Rock and roll attitude
ur Gilles, un grand blessé bo
ré d’énergie
Directeur de la publication : Pierre Camou
Responsables fédéraux : Alain Doucet, René Hourquet Responsable du magazine fédéral, directeur de la rédaction : Bernard Godet
Fédération Française de Rugby Domaine de Bellejame 3-5, rue Jean de Montaigu 91463 Marcoussis Cedex Tél. 01 69 63 64 65 www.ffr.fr
Comité de rédaction : Bernard Godet, Christian Tribot, Lionel Laffitte, Nicolas Poncy, Alixia Gaidoz, Frédérique Arnaud Editeur délégué: EdiPlus (Alain Beyer : 06 85 21 35 23 ; Bruno Laneyrie : 01 46 70 98 98), rugbymag@wanadoo.fr Rédaction en chef : Pierre Ballester, Alain Beyer
58 Victor Boffelli Les 45 sélections du « Bof » La vie des Bleus p.8 Feuille de match p.20 La vie fédérale p.22 Chronique p.57
Clément Poitrenaud
Ont collaboré à ce numéro : Pierre Ballester, Félix Chiocca, Guillaume Deprecq, Lionel Grillot, Nemer Habib, Jean-Louis Laffitte, Olivier Remy. Chroniqueur : Jean Cormier. Conseillers : Jean-Claude Skrela, Yves Ajac (DTN adjoint), Mathieu Noirot (CRT), Joël Jutge (DTA adjoint), Benoit Oszustowicz (CTR), Freddy Maso (directeur sportif du centre de formation de l’ASM).
Photo de couverture : O. Andrivon/Icon Sport
Photos : DPPI, Icon Sport, FEP/PanoramiC, Isabelle Picarel, Laurent Baheux, Christelle Glémet, Christophe Bertolin, Christophe Morin, Christophe Petit-Tesson, Manu Blondeau (Toulouse), Caroline Blumberg (Bordeaux), Bernard Garcia (Toulouse), Pierre-Jean Pitot (Toulouse).
Publicité : Bruno Laneyrie et Didier Laurent (tél. 01 46 70 98 98, fax : 01 46 71 74 22)
Dessins : Nicolas Trève Conception et mise en page : K.Editions (01 46 70 98 98) Directeur artistique : Julien Benardeau Rédacteur graphiste : Siam Taïbi
Dépôt légal : 03.12 Commission paritaire : n°1113 G 81016
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2 journaliste : Lionel Grillot
r photographe : Isabelle Picarel
< La Semaine Nationale du Rugby chez les Jeunes aura lieu du samedi 28 avril au mercredi 9 mai
Pression maxi sur les Cette année, les rassemblements des écoles de rugby prévus partout sur le territoire mettront l’accent sur la formation des garçons et des filles de moins de 15 ans, c’est à dire les minimes, avec deux objectifs différents. Chez les filles, il s’agit de fidéliser des licenciées confrontées au passage d’un jeu mixte à une pratique purement féminine. Chez les garçons, d’élargir la recherche des talents et d’accentuer leur perfectionnement pour renforcer l’élite départementale puis régionale chez les jeunes.
Q
c’est aussi notre rôle d’apporter un plus et de lancer des idées nouvelles. La Semaine permet ces miques devrait relever de la gageure et innovations et, à force de les répéter, le bon sens pourtant, la Semaine Nationale du Rugby chez finit toujours par l’emporter. Répéter nos actions, les Jeunes parvient, chaque année, à associer en en assurer le suivi, enfoncer le clou, au besoin y toute harmonie ces deux notions. ajouter des piqûres de rappel ; à l’arrivée, émerge Cette année encore, la Semaine Nationale restoujours la quintessence de nos projets », se félicite pectera d’abord la tradition, celle qui consiste à André Laur. La Semaine a ouvert ses portes à tous profiter des beaux jours et des ponts du calendrier les publics, à toutes les formes de rugby, a suscité pour se réunir aux quatre points cardinaux de des vocations nouvelles, a inspiré des compétitions notre pays de plus en plus rugbystique. En pleine de niveau homogènes. La Semaine a aussi ouvert période d’élection présidentielle, le rugby, lui, une brèche sur l’arbitrage des jeunes par des n’aura pas d’états d’âme : il livrera un vote franc jeunes et, avec le recul, on s’aperçoit que toutes ces et massif en faveur du ballon ovale. Surtout que avancées ont fait bouger, au fil des ans, le rugby la Semaine Nationale tend à grignoter du terrain, hexagonal. Non par décret et application d’une puisque, cette année, elle loi, mais par la force de commencera dès le samedi « Répéter nos actions, en assurer le suivi, proposition, la répéti28 avril et poussera jusqu’au tion, l’action et la convicenfoncer le clou, au besoin y ajouter t ion. C et t e nouvelle mercredi 9 mai. Notre sport se porte bien, la barre des des piqûres de rappel ; à l’arrivée, édition de la Semaine 4 0 0. 0 0 0 lic enc ié s a é t é Nationale ne dérogera émerge toujours la quintessence de pas franchie l’été dernier, les à un esprit novateur. écoles de rugby accueillent nos projets ». André Laur, président de la Essentiellement autour commission nationale des écoles de rugby. de deux axes, à savoir la de plus en plus de jeunes et les initiatives de rassemblement formation des moins de sont de plus en plus nombreuses. Notamment 15 ans, à la fois chez les garçons et chez les filles. durant cette Semaine, qui consacre une certaine L’explosion des effectifs féminins s’accompagne idée du rugby, ainsi que l’explique André Laur, toujours d’une transition délicate entre école Président de la commission nationale des écoles de rugby et pratique uniquement féminine. La de rugby : « Le plaisir d’abord, objectif premier, Semaine viendra relayer, via des tournois réservés car nos tournois se doivent de conjuguer conviviaaux jeunes pratiquantes, cet apprentissage du lité, aspect ludique, esprit sportif, le tout dans le rugby au féminin que la Fédération s’efforce de respect de l’adversaire, de l’arbitre, de l’environnedistiller par la création de compétitions adéquates. ment aussi, un point qui nous tient très à coeur. Pour les garçons de moins de 15 ans, chez qui le Nous nous montrerons exigeants sur le respect des passage au rugby à XV s’est déjà imposé comme valeurs qui nous sont chères. » une évidence, il est temps d’élargir les horizons et La substantifique moelle de la Semaine relaie, en l’accès à l’élite de tous les talents, qu’ils évoluent effet, les orientations et la philosophie défendues dans une « grosse » structure ou soient isolés dans par la Fédération. « Nos tournois, du plus petit un « petit club ». Formation des garçons et des filles au plus grand, ne doivent en aucune manière de moins de 15 ans, c’est le cheval de bataille de la laisser place à la ‘‘championnite’’ aiguë », poursuit saison en cours. « La Semaine Nationale contribue André Laur. Une Semaine de fête pour cultiver ces à faire avancer nos idées fortes et, cette année valeurs, épouser des idées et faire avancer des encore, nous ferons tout pour qu’il en soit ainsi », projets. Nous y sommes, avec ce mariage entre conclut André Laur. tradition et innovation. Au rugby français de se mobiliser dans un même « Notre rugby s’inscrit dans un milieu traditionnel. élan pour que la Semaine Nationale soit belle. Que La force des habitudes y est importante, mais la fête commence ! uand tradition rime avec innovation. Concilier deux tendances antino-
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Le cœur ovale des Pays-de-Loire
minimes
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La Semaine Nationale du Rugby chez les Jeunes ne cesse de s’enrichir et 2012 en apportera une nouvelle preuve. Toute la France du rugby s’active la première semaine de mai, même dans des régions qui ne figurent pas parmi les bastions de l’Ovalie. C’est, par exemple, le cas des Pays-de-Loire, qui s’apprêtent à accueillir, à la fin juin, le Congrès de la FFR. Avant le grand rendez-vous national de La Baule, la cité balnéaire de LoireAtlantique recevra, comme chaque année, les « Atlantes » (14e édition le 9 mai), sur la célèbre plage. Rassemblement UNSS, le rugby sera aux premières loges de ces Atlantes, avec quatre autres sports d’équipes. Côté ballon ovale, une trentaine d’équipes représentant les établissements de la région seront de la partie (soit environ 200 jeunes lycéens, garçons et filles). On pratiquera le beach au sein, le plus souvent, d’équipes mixtes, et cette manifestation fera donc la part belle aux moins de 15 ans. Une semaine auparavant, l’UGSEL aura procédé à sa manifestation, à destination notamment des élèves pratiquant le rugby au sein des établissements de l’enseignement libre de la région. Là encore, la jeunesse sera à l’honneur le 2 mai, pour ce tournoi organisé à Chavagnes-en-Paillers, en Vendée, non loin de la Roche-sur-Yon. Sous l’égide du comité territorial enfin, se tiendra le plus grand rassemblement des écoles de rugby, à Ancenis, le 6 mai. Des moins de 7 aux moins de 13 ans, tous les jeunes licenciés de la région sont conviés, pour une manifestation qui s’inscrit toujours dans la philosophie prônée par la Semaine Nationale. Du 2 au 9 mai, le cœur des Pays-de-Loire battra donc au rythme de l’esprit rugby.
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2 journaliste : Lionel Grillot
r photos : D.R.
< Du 27 avril au 17 mai, trois semaines d’animations
Les principaux tournois Pendant trois semaines, plus de cinquante tournois, challenges, rassemblements et autres animations, fêteront le rugby pour tous les jeunes, qu’ils viennent des écoles de rugby, du milieu scolaire ou tout simplement en curieux de leur quartier… 27 avril
5 mai
– Tournois UGSEL (Drôme/1900) jusqu’au 24 mai
– Ecole d’aventure (Finistère/250) – Tyrosse (Landes/600) – Tournoi des 3 synthétiques à Paris (500) – Coulommiers et Tournan (Seine-et-Marne/1000) – Tournoi 1er Pas à Plaisir (Yvelines/250) – Tournoi St Volrim à Oyonnax (Ain/1000) – Challenge Galau (Midi-Pyrénées/1500) et 6 mai – Challenge Galau (Haute-Garonne/800)
28 avril
– Labouheyre (Landes/600) – Bascons (Landes/400) 1er mai
– Mouguerre (Pyrénées Atlantiques/2400) – Saint Paul-les-Dax (Landes/500) – Toulon (Var/400) – La Garde/Le Pradet (Var/800) – Pont de Veyle (Ain/1200) – Tournoi Bendichou à Colomiers (Midi-Pyrénées/2200 + 800) – Tournoi Guertener à Pamiers (Ariège/450) – Challenge Galau à Castelnau Montratier (Lot/300) – Pouyastruc (Hautes-Pyrénées/1200) – Bagnères (Hautes-Pyrénées/1000)
6 mai
– Tournoi Marc Remont (Ain/900) – Tournoi du Bocage à Saint-Lô (Manche/900) – Journée des EDR (Pays-de-la-Loire/800) – Finales EDR à Ancenis (Loire-Atlantique/2000) 7 mai
– Tournois des écoles à Meaux (Seine-et-Marne/2000) et 8 mai
2 mai
8 mai
– Lapalisse (Allier/300) – Scolarugby à Gerzat (Puy-de-Dôme/1500) – Orly (Val de Marne/1300) jusqu’au 15 – Tournois à 7 UGSEL à Chavagnes-en-Palliers (Loire Atlantique/500)
– Finale Oval Team (Allier/1200) – Lamotte Beuvron (Centre/1700) – Challenge Galau à Bressols et Graulhet (Midi-Pyrénées/4600) 9 mai
–A tlante Beach Rugby à La Baule (Loire-Atlantique/500) 3 mai
– Montluçon (Allier/600) – Morlaix (Finistère/450) – Saint-Sever (Landes/400) – En piste pour Londres à Hyères (Var/500) et 4 mai – Tournois USEP à Paris (900) jusqu’au 7 mai – Tournois des écoles à Meaux (Seine-et-Marne/2000) et 4 mai – Combs-la-Ville (Seine-et-Marne/3000) – Tournois scolaires (Yvelines/960) et 4 mai – Flers et Argentan (Orne/300) et 4 mai
12 mai
– Finale Oval Team (Puy-de-Dôme/1400) – Saint-Sever (Landes/800) – Tournois EDR à Boulogne et Lens (Pas-de-Calais/350) – Tournoi Dubroca à Tarascon (Ariège/500) 16 mai
– Coursives du Parc des Princes (Paris/3000) 17 mai
4 mai
– Saint-Pourçain (Allier/500) – Tournoi UNSS à Riom (Puy-de-Dôme/450) – Tournois scolaires (Ardèche/980) jusqu’au 11 mai – Tournoi Gérard Cholley à Lure (Hte-Saône/250) et 5 mai – Foix (Ariège/550) – Tarbes (Hautes-Pyrénées/700)
– Pontarlier (Doubs/800)
© FFR - Crédit Photo : Thinkstock
Demi-Finales de la 1ère Coupe de France de rugby à 7
Rejoignez le mouvement ! samedi
2 juin 2012
• Cognac Poitou-Charentes • Châteaurenard Provence • Massy Ile-de-France
dimanche
3 juin 2012
• Châteaurenard Provence • Marcoussis Ile-de-France
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Animations “Rugby Plaisir Santé” : ateliers Motricité, Vitesse, Mêlée, Force & Nutrition
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2 journalistes : L. Grillot et P. Ballester
r p hotographes : Christelle Glemet et Isabelle Picarel (p.9)
////////////////////////////////////////////////////////////// Rendez-vous… FRANCE FÉMININES Coupe d’Europe FIRA-AER, à Rovereto (Italie) 13 mai : Italie/France 16 mai : France/Espagne 19 mai : France/Angleterre
FRANCE 7 Seven World Series (circuit mondial) 5 et 6 mai à Edimbourg (Ecosse) 12 et 13 mai à Londres (Angleterre)
SÉLECTION FRANCE -20 DéVELOPPEMENT 4 mai : Angleterre/France
//////////////////scores… ///////////////////////////////// …et FRANCE 7 Seven World Series (Circuit mondial) Tokyo, les 31 mars et 1er avril Poule A : Fidji bat France 17-0 ; Angleterre bat France 19-7 ; France bat Japon 24-5 Quart de finale (Bowl) : France bat Ecosse 22-19 Demi-finale (Bowl) : France bat Hong-Kong 26-15 Finale (Bowl) : France bat Etats-Unis 17-12 Finale (Cup) : Australie bat Samoa 28-26 La France finit 9e Classement provisoire : 1. Nlle-Zélande 128 pts ; 2. Fidji 122 pts ; 3. Afrique du S. 105 pts … 9. France 65 pts. FRANCE -18 Championnat d’Europe FIRA-AER Quart de finale (30 mars) : France / Ecosse 19-7 (7-0) Demi-finale (3 avril) : Irlande / France 22-20 (10-13) Match pour la 3e place (7 avril) : France / Galles 10-7 (10-0) Finale : Angleterre / Irlande 25-13 (12-6)
SÉLECTION FRANCE -20 DéVELOPPEMENT 5 avril : France bat Irlande 24-15 (0-15) FRANCE -18 5 avril : Irlande B / France B 13-19 (13-10)
FRANCE -17 14 avril : France / Italie 43-0 (7-0) FRANCE UNIVERSITAIRE 14 avril : France / Angleterre 62-0 (24-0) FRANCE FÉM. -20 4 avril : Angleterre / France 5-11 (5-6) 7 avril : Angleterre / France 3-13 (3-8)
FÉMININES
Tendance favorable
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ublié le Tournoi, il reste un titre européen à conquérir. Ce sera en Italie, à Rove-
reto, mais avec trois matchs en une semaine (Italie, Espagne et l’Angleterre en bouquet final), il ne faut pas rêver de la « dolce vita ». Aux Tricolores de Nathalie Amiel et Christian Galonnier de prendre exemple sur les moins de 20 ans qui ont donc rendu la copie parfaite, à l’issue d’une saison où elles ont remporté tous les matchs de leur triptyque face aux Anglaises ! Après le décapant 51-0 infligé à Paris en mars, on attendait les Bleuettes au tournant, lors des retrouvailles outre-manche les 4 et 7 avril. A deux reprises, les jeunes Tricolores ont su rester intraitables, s’imposant d’abord 11-5 puis 13-3 lors du dernier test, disputé avec les équipes fanions. Le match le plus dur de la série, mais encore une victoire française qui ravit le coach, Mathieu Codron : « Le courage et la solidarité ont fait la différence sur le troisième match, mais toutes ces victoires, les filles sont allé les chercher. Si elles gardent cet état d’esprit et cette volonté, un bel avenir leur est promis. » « Parmi ces jeunes joueuses, certaines ont montré un potentiel intéressant et ces victoires valident nos centres Elite qui nous ont permis de faire progresser le groupe », souligne Christian Galonnier, coordinateur national de la pratique féminine. « Pour que nous puissions garder cette longueur d’avance sur les Anglaises, il faudrait que nos filles puissent continuer à jouer à un bon niveau et que les moyens de préparation comme leur investissement soient à la hauteur. Pour cette saison, elles ont bien travaillé. Laissons les mûrir. Pour la Coupe d’Europe, nous allons retrouver l’ossature de notre équipe du Tournoi, à laquelle nous avons adjoint neuf nouvelles qui n’étaient pas loin du groupe France et que nous voulions voir. » La Coupe d’Europe arrive à point nommé, la compétition se révélant toujours acharnée. L’Italie ne s’en laissera pas compter à domicile, l’Espagne avait battu la France en 2011 avant d’échouer d’un souffle en finale contre les Anglaises Quant à ces dernières, elles présenteront, comme les Françaises, une équipe formée d’internationales confirmées et de joueuses en devenir. Plus que le résultat, les coachs tricolores attendent des confirmations en termes de jeu, mais une mise en place grandeur nature des principes pourrait conduire à des résultats positifs. Un titre européen, ça ne se galvaude pas et ça récompenserait la belle saison.
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/////////////////textos ///////////////////////////////du //////////////XV ////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// Les •
La der en Nike. Le XV de France, qui s’envolera le 10 juin pour l’Argentine, soit le lendemain de la finale championnat, pour disputer deux tests-matchs contre les Pumas les 16 et 23 juin, revêtira pour la dernière fois le maillot Nike. Le contrat avec l’équipementier à la virgule, qui s’achèvera le 30 juin, avait débuté en octobre 1998. Les Bleus seront ensuite habillés par l’équipementier allemand Adidas pour une durée de six ans.
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Le Tournoi fait recette. Dans la foulée de la Coupe du Monde et de leur place de finaliste, les Bleus sont plus que jamais un capteur d’intérêt pour les annonceurs. En effet, en dépit de sa 4e place, le XV de France a boosté leur nombre (103) comme les recettes publicitaires de France 2, diffuseur du Tournoi des 6 Nations. D’après l’institut Yacast, celles-ci sont passées de 3,4 millions d’euros en 2011 à 4,9 millions pour l’édition 2012, soit une progression de 42,9%.
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Une tournée au sang neuf. La tournée de juin en Argentine occupe déjà les esprits des entraîneurs. « Ce sera une nouvelle aventure », assure Philippe Saint-André. Marquée de la patte ‘‘PSA’’ alors que le XV de France du Tournoi s’était constitué dans le prolongement de la Coupe du Monde. Entre les quelques joueurs qui ont fini leur carrière internationale en mars dernier (Servat, Nallet, Bonnaire) et « d’autres mondialistes qu’on va laisser se reposer après une saison harassante », le sélectionneur-manager des Bleus a déjà sa petite idée, alors que le Comité de sélection, qui se tiendra le 25 mai, devrait retenir trente joueurs : « Nous avons dégagé une liste de 63-64 joueurs avant même le début du Tournoi, reprend Philippe Saint-André. On a commencé à instiller du sang neuf à dose homéopathique et la tournée est l’occasion d’élargir le champ des possibles. » Le départ de la délégation française pour Buenos Aires est programmé le 10 juin.
9 Cours magistral
Le 14 avril à Mâcon, les Universitaires français n’ont pas fait de détail pour leur seul match international de la saison en atomisant l’équipe d’Angleterre sur le score de 63-0 ! Quatre essais en première période, cinq en seconde, neuf au total, une prestation aboutie face à un XV de la Rose qui restait sur une autre déroute, déjà inquiétante, un mois plus tôt, en Italie (67-10)… Nous n’aurons hélas pas l’occasion de revoir cette saison les Universitaires tricolores en action.
Renversants, les Bleus !
Renversant ! Scénario incroyable le 5 avril, à Dublin, pour le match disputé par la sélection tricolore développement des moins de 20 ans (composée en majorité des moins de 19 du Pôle France, renforcés de quelques ainés). Menés de quinze points à la pause, les Français sont revenus sur le terrain, animés par un Clément Otazo inspiré. Quatre essais pour les Bleuets en seconde période dont un pour Otazo qui ajoutait deux transformations et les Français s’imposaient finalement 24-15 ! Les Tricolores étaient en verve, puisqu’en ouverture, l’équipe de France B des moins de 18 ans avait battu son homologue irlandaise (19-13), avec un jeune ouvreur en réussite, Yoan Le Bourhis inscrivant 11 points au pied.
Un beau Romans…
Les joueurs de France -17 ont parfaitement commencé leur saison internationale, avec une large victoire (43-0), 14 avril à Romans, face aux Italiens, qui venaient pourtant de tenir tête aux Anglais (défaite 31-20). Une mi-temps pour prendre la mesure de leurs adversaires (7-0 à la pause) puis les Bleuets s’envolaient pour inscrire sept essais au total. Pour le match disputé une semaine plus tard outre-manche, à Harrow, contre l’Angleterre, ce numéro sera bouclé, mais nous y reviendrons dans le suivant, à paraître début juin.
En place pour le « final » R
tête à Tokyo, début avril. Bien que sortis des quarts de finale après deux défaites concédées à des poids lourds du circuit (Angleterre et Fidji), les Bleus ont trouvé ensuite les ressources pour faire un sans-faute et remporter la Bowl, l’épreuve de consolation, pour finir 9e de la première édition au Japon des World Series. De quoi reprendre confiance avant les étapes européennes qui avaient souri aux Tricolores l’an dernier (qualifications en Cup). Après un très bon début de saison, marqué par la finale à Dubaï, les Bleus ont subi un contrecoup attendu mais dur à digérer. Neuvième au classement général provisoire du circuit mondial, ils doivent tout faire pour retrouver en Ecosse et en Angleterre, la voie des quarts de finale de Cup. Cela commence à Edimbourg, le 5 mai, où les Français n’ont pas hérité d’une poule facile puisque, pour franchir ce cap, il faudra battre l’Espagne plus un des deux cadors, Samoa ou Nouvelle-Zélande. Une seconde chance sera offerte, une semaine plus tard à Londres, où les Français retrouveront l’équipe féminine de David Courteix. Twickenham présentera le tournoi international féminin le plus relevé de la saison, digne d’une mini Coupe du Monde à 7. Quelques filles engagées dans le Tournoi seront laissées à disposition de David Courteix pour cette échéance périlleuse mais exaltante.
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Trafalgar à l’envers
Carton plein pour la Marine. Ses deux équipes ont en effet coulé la Royal Navy à Toulon, dans un stade Mayol (9.000 spectateurs) baigné par le soleil et chauffé à blanc par ce double affrontement de gala proposé le 11 avril dernier. Le Challenge Babcock revient donc en France grâce au succès des garçons (24-3), au cours d’une rencontre sans essai, tous les points de la Marine ayant été inscrits par le demi d’ouverture lyonnais Romain Lombard, auteur de huit pénalités. En match d’ouverture, les filles avaient donné le bon exemple en écrasant leurs homologues anglaises 65-5.
Concurrence franco-espagnole
Les sélections françaises agricoles ont, elles aussi, leurs rendez-vous internationaux. Après l’entrée en matière des filles moins de 18 ans, le 28 avril à Houlgate, à l’occasion du tournoi de l’Ovalie Caennaise, au tour des garçons. Ces derniers sont appelés à en découdre le 19 mai, à Bourg-en-Bresse. Les jeunes Tricolores (moins de 19 ans) devront croiser le fer avec leurs homologues espagnols pour un rendez-vous traditionnel entre ces deux équipes.
equinqués. Après le revers de Hong-Kong, les Bleus de Frédéric Pomarel ont su redresser la
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SOS buteur…
B
ilan mitigé . Deux victoires en trois matchs et une troisième pour France - 18 au championnat d’Europe FIRA-AER, c’est un cran de mieux qu’en 2011, mais ce n’est pas encore à la hauteur des espoirs tricolores, toujours en quête du titre continental. Un couronnement qui revient logiquement cette année à une belle équipe anglaise quand les Français ont chuté sur l’obstacle irlandais en demi-finale (22-20). Un revers au goût un peu amer pour le chef de projet de la catégorie, Philippe Boher : « Nous avions déjà un handicap avec trois gros matchs à disputer en une semaine quand les autres favoris n’en avait que deux. En quart, on a tiré sur les organismes pour battre l’Ecosse (19-7), alors que l’Irlande pouvait se préserver face au Portugal. Sur le match ensuite, on fait trop de cadeaux et nous donnons les points à l’adversaire. De notre côté, on marque deux beaux essais, mais on rate trop de points au pied, dont la dernière pénalité qui aurait pu nous donner la victoire. » Le succès étriqué face aux Gallois (10-7) pour la troisième place ne faisait que conforter Philippe Boher dans son opinion. « Etat d’esprit remarquable, on se remobilise et on fait un bon match, on marque encore deux essais, mais on a tout raté au pied (deux transformations et trois pénalités). A ce niveau et pour cette génération, il sera toujours difficile de faire beaucoup mieux si l’on ne trouve pas un buteur fiable. » Le manque de profondeur en 2e ligne et les difficultés à la charnière pénalisent aussi cette équipe qui a, par ailleurs, montré de belles qualités, certains joueurs confirmant un potentiel intéressant, à l’instar du centre Gaël Fickou, auteur d’un essai à chaque match. Prochaine étape pour ces Bleus ce mois-ci, à Marcoussis, avec les tests pour l’entrée au Pôle France. La sélection sera annoncée d’ici la fin du mois et les heureux élus seront issus de ce groupe ou de la réserve, brillante en Irlande début avril, avec un buteur.
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2 journaliste : Lionel Grillot
r photographe : Christophe Bertolin
< Pour l’école de rugby du CS Gravenchon, le renouvellement du visa fédéral est une priorité
Le label qui change la vie Profondément transformé au terme de ses cinq premières années de labellisation, le CS Gravenchon planche déjà sur les nouvelles exigences fédérales pour faire évoluer le fonctionnement de son école de rugby et poursuivre ainsi son spectaculaire développement.
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n miracle ? Même pas. Les prières des
l’excellence. Nous nous sommes rendu compte que éducateurs est passé de cinq à trente ! « Sans créer notre offre ne correspondait pas aux attentes des d’événement particulier, mais avec la confiance », enfants. Ce travail sur nous-mêmes a mis en lumière souligne Roger Barou-Dagues. Le club haut-nornos lacunes et nous a donné les clés pour mieux nous mand a enfin profité de cette distinction qualitative organiser afin de les combler. Les bénévoles que nous fédérale pour bénéficier d’une aide sonnante et trésommes n’adoptions pas suffisamment les méthodes buchante de la municipalité. Qui apporte justement ‘‘professionnelles’’, alors nous avons su nous son soutien aux sections sportives labellisées… « La remettre en cause. » Le plaidoyer labellisation, ça correspond est honnête et, surtout, empreint A l’issue de ce premier bail de cinq pour nous à une améliorad’humilité. Mais à cœur vaillant, tion exponentielle », résume ans, qui l’a profondément transformé, Roger rien d’impossible. Surtout au CS Barou-Dagues. On le club souhaite voir son label comprend donc mieux Gravenchon où l’on a donc pris le parti de travailler différemment reconnu et renouvelé. Il s’est déjà mis qu’à l’issue de ce bail de pour s’inscrire dans une démarche cinq ans, le club normand à la page des nouvelles exigences souhaite voir son label à de qualité. Roger Barou-Dagues ajoute : « Il a d’abord fallu faire fédérales, portant sur la sécurité, la nouveau reconnu et renoupasser le message, convaincre velé. On est même déjà à la des gens, notamment des anciens pratique féminine et la formation des page concernant les noujoueurs. Il a fallu faire un peu de jeunes arbitres. velles exigences fédérales. lobbying sur notre nouveau projet. « En matière de sécurité, on Ensuite, le bouche à oreille a parlé pour nous et ça ne se contente pas d’être présent aux rendez-vous a fait boule de neige. » Les parents ont commencé fédéraux. Nous travaillons de concert avec l’Acadépar amener leurs enfants, « car ils savaient que tout mie des premières lignes, nous organisons même en se passerait bien », certains se sont ensuite investis interne des réunions sécurité, tous les mois et demi, dans le club. Et, cinq ans après la labellisation, le CS avec l’ensemble des éducateurs du club. » Gravenchon s’est réellement transformé. L’école de Le voyant de la pratique féminine s’allume aussi au rugby ne désemplit pas, le club dispose dorénavant vert. « D’une à deux filles, nous sommes passés à d’une équipe cadets autonome, cinq à six jeunes de une vingtaine, avec une proportion importante de moins de quinze ans ont été sélectionnés au sein de moins de 15 ans. Le volet sur lequel il nous faut faire l’équipe territoriale (une première), le nombre des le plus gros effort, c’est celui de l’arbitrage », admet le responsable de l’école de rugby. Au final, il ne s’agit d’être parfait, mais de nourrir cette volonté de s’améliorer, pour, en contrepartie, poursuivre le développement du club. Drôme-Ardèche, premier de cordée « Nous souhaitons maintenir et développer ce que S’il fallait désigner un comité où l’opération labellisation a fait mouche, c’est assurément celui de nous avons. Nous aimerions aussi pouvoir compter Drôme-Ardèche. Son président, Jean-Marc Patouillard, explique, en quelques mots : « Nos clubs ont perçu sur une équipe junior qui nous soit propre, sans l’avantage d’un label, gage de qualité permettant une reconnaissance pour l’école de rugby. Dès le début, entente. Nous espérons enfin que ce label nous le département de l’Ardèche s’est ainsi mobilisé par l’intermédiaire de l’un de nos dirigeants qui a visité aidera à obtenir de la municipalité ce qui nous tous les clubs pour présenter le projet et son intérêt. » Le comité peut aujourd’hui se prévaloir d’avoir deux manque le plus aujourd’hui, un terrain stabilisé. tiers de ses clubs bénéficiant du label FFR et si l’Ardèche a servi de département pilote, la Drôme s’est progressivement mise au diapason Les éducateurs du comité furent également les premiers à se préoccuper Nous savons que le contexte est difficile, mais ce du renouvellement et à s’investir dans le dossier. « Le comité et ses éducateurs ont en effet avancé des terrain serait vraiment important pour nous. » propositions sur la nouvelle version à venir de labellisation. Notamment sur tout l’aspect formation », Au CS Gravenchon, on sait ce que la première souligne Jean-Marc Patouillard. Pour ce dernier, le dynamisme de ses représentants correspond aussi à labellisation a pu apporter, on ose donc croire l’accueil reçu par la labellisation auprès des diverses collectivités. « Tous ceux qui ont discuté avec des édiles que le renouvellement pourrait aider à atteindre locaux ou des conseillers généraux ont pu mesurer le gage de sérieux représenté par le label FFR. Nous de nouveaux objectifs. Sous l’œil bienveillant de sommes donc aujourd’hui à l’écoute des nouvelles thématiques incluses dans le dossier de labellisation et tous nos clubs travaillent déjà dans le sens souhaité par la Fédération. » Exemple à suivre. Notre-Dame…
paroissiens de l’église Notre-Dame, symbole de la cité, n’y sont pour rien si, en cinq ans, le rugby a connu un essor inattendu. Et au CS Gravenchon, on a multiplié… les licenciés. Par quatre ou presque pour la seule école de rugby ! De 40 à 150, pour une petite ville de 8.000 habitants, située entre Rouen et Le Havre, au cœur de la HauteNormandie, dans un environnement dominé par les « manchots » du football. Un essor qui interpelle, mais qui n’a rien d‘un miracle. Comme l’explique le responsable de l’école de rugby locale, Roger Barou-Dagues : « Cette progression est la conséquence directe de notre labellisation. La demande de notre école de rugby a provoqué, au sein du club, une véritable prise de conscience collective. Nous, éducateurs, avons entamé une démarche nous permettant d’aller vers
Frédéric Pradère, (président du club) et Patricia Marinier (responsable des jeunes de -15 ans et -17 ans).
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2 journaliste : Lionel Grillot
r photographe : Laurent Cerino
< Des critères supplémentaires pour l’attribution du label FFR aux écoles de rugby
Les trois clés du nouveau sésame
Sécurité, pratique féminine, formation des jeunes arbitres : voici les trois critères supplémentaires sur lesquels seront désormais évaluées les écoles de rugby candidates à l’attribution ou au renouvellement du label fédéral. Un gage de qualité et d’adaptabilité accrues.
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oujour s mieux . Le l abel de qua lité délivré par la FFR aux écoles de rugby évolue. nL’opération devra quand
même répondre aux quatre points capitaux déterminés à l’origine, socle de la labellisation : la qualité de l’accueil, la formation du joueur, celle des éducateurs et le respect de l’éthique Mais le label va s’enrichir de nouveaux critères afin de permettre aux clubs de grandir plus vite. Autant d’ingrédients supplémentaires qui renforceront la qualité du visa décerné par le FFR. Au cœur de cette réflexion, Michaël Bougnas, cadre technique du comité Provence, précise la nature des attentes nouvelles portant essentiellement sur trois points précis : la sécurité, cheval de bataille prioritaire de la Fédération, la pratique féminine, en plein développement qu’il faut entretenir et encourager, enfin la formation au sens large, celle des arbitres en particulier. L’obtention du label FFR nouvelle version mettra donc d’abord l’accent sur la sécurité. « L’assiduité des responsables d’écoles de rugby et de leurs éducateurs aux journées sécurité seront prises en compte, mais au-delà de ce paramètre, il sera demandé à chacun, sur un plan général, de valoriser les actions fédérales en la matière », explique Michaël Bougnas. Deuxième point, le développement de la pratique féminine. « Seront valorisées la mise en place d’actions diverses à l’image d’opérations de promotion en direction des scolaires ou l’accueil spécifique de CPS réservé à des féminines. Il faut, en tout cas, s’investir et participer au développement de la pratique féminine, sachant que les équipes sont encore trop peu nombreuses. » Compétence et convivialité . Troisième point nouveau sur lequel une l’école de rugby sera évaluée, la formation des jeunes arbitres. « Les clubs doivent faire un effort, aussi bien pour les moins de 13 ans que pour les moins de 15 ans. C’est un dispositif encore difficile à mettre en place pour les plus jeunes, mais l’arbitrage des jeunes par des moins de 15 ans donne déjà des résultats positifs. Les clubs seront donc invités à s’inscrire dans cette démarche », souligne Michaël Bougnas. A ces trois aspects, s’ajouteront les exigences sur des critères plus traditionnels mais toujours suivis de près, comme la formation en général. Pour celle du joueur, on évaluera la qualité de forma-
tion d’une école plutôt que ses résultats sportifs. Le plan de formation du joueur existe à la DTN, les écoles de rugby peuvent donc le mettre en place, ce qui implique aussi de s’appuyer sur un collectif d’encadrants diplômés et sur une structure reconnue pour sa convivialité. Concernant les éducateurs, seront valorisées les écoles de rugby impliquées dans la démarche de formation fédérale. Le nouveau processus de labellisation, revu et amélioré, offrira enfin de nouveaux outils à la disposition des écoles de rugby. Des fiches
navettes seront à disposition dans le but d’aider chacun à résoudre des problèmes de terrain et de répondre à des questions pratiques, telles que : comment procéder pour un certain type d’action ? Quelle charte peut-on concevoir à l’échelle du club ? Comment aller chercher de l’argent ? « Au final, la labellisation restera surtout une reconnaissance vis-à-vis des institutions, un gage indéniable de qualité », conclut Michaël Bougnas. C’est ce qui fait sa force aujourd’hui et le fera plus encore demain.
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PARTENAIRES OFFICIELS DE LA FFR
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2 journaliste : Felix Chiocca
r photo : Caroline Blumberg
< Une expérience unique dans le cadre du Centre de Formation du Bâtiment et des Travaux Publics de Blanquefort
Joueur et apprenti, c’est pas sorcier… A Blanquefort, près de Bordeaux, une initiative innovante permet à quatorze jeunes apprentis de se former à un métier du BTP et de pratiquer simultanément le rugby, tout en continuant à jouer avec leur club. Focus sur une expérience unique en France.
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De la salle de cours au terrain, Florent Torregaray, coordinateur de la section BTP-rugby, dirige les heureux élus dans leur parcours associant sport et études. À gauche ci-contre, Béatrice Tira, directrice de l’établissement.
Formation, dont dix heures de rugby (technique individuelle, préparation physique), « mais aussi des thèmes associés comme la nutrition, la charge mentale, la prévention des risques car nous les préparons au rugby, mais aussi à préserver leur corps pour la pratique de leur métier car ils sont là avant tout pour apprendre un métier et le rugby en est le support », assure Florent Torregaray. Pour les séances avec ballon, les jeunes disposent d’une salle de musculation à l’intérieur du Centre, du gymnase municipal situé à proximité et se ls sont quatorze jeunes, âgés de 16 à 21 ans, rendent sur le terrain de Bruges « où nous avons qui se préparent à onze métiers différents un partenariat avec la ville et le club, l’Entente (chauffagiste, charpentier, plombier, etc) et Bruges-Blanquefort ». Ils s’y rendent d’ailleurs en font partie de la section CAPA BTP Rugby VTT ! « A l’aller, cela sert d’échauffement et, pour le (une initiative unique en France) du Centre de retour, c’est de la récupération », glisse avec malice Formation du Bâtiment et des Travaux Publics le coordinateur de la section. de Blanquefort (CFBTP), près de Bordeaux, qui Béatrice Tira insiste sur les convergences entre regroupe 1250 apprentis. Cette formation prole BTP et le rugby. Pour la directrice du CFBTP, fessionnelle, qui fonctionne selon le principe de « l’un et l’autre partagent les mêmes valeurs et l’alternance (une semaine dans l’établissement et les mêmes intérêts, l’engagement, la solidarité, la deux semaines en entreprise) persévérance. Ce sont deux a été mise en place en par« Nous les préparons au rugby mais mondes qui se ressemblent tenariat avec la Fédération il y a une vraie vocation aussi à préserver leur corps pour la et Française de Rugby, avec le d’insertion dans les entresoutien de l’Association des pratique de leur métier car ils sont là prise s du BTP. Nous ne Régions de France (ARF). pas en concurrence avant tout pour apprendre un métier sommes « Cela a pu voir le jour parce avec les clubs et les centres et le rugby en est le support ». de formation. Nous sommes que Mic h e l Cisilot t o, un ancien joueur béglais, est Florent Torregaray, coordinateur de au service du monde du BTP le pré side nt du BT P - CFA la section rugby au Centre de Formation du et du rugby ». Aquitaine et que Béatrice Bâtiment et des Travaux Publics Au cours de cette année Tira, la directrice du CFBTP, de Blanquefort. scolaire, Florent Torregaray est très sensibilisée au rugby », a senti une évolution rappelle Florent Torregaray, le coordinateur de positive chez les jeunes dont il s’occupe. « L’idée la section, formateur EPS depuis onze ans dans est qu’ils s’approprient leur parcours et on leur l’établissement, qui a joué durant trois saisons en fait prendre conscience de certaines choses ». tant que professionnel au Stade Bordelais, puis à Sur les quatorze apprentis présents, une dizaine l’Union Bordeaux-Bègles où il évoluait au poste seront encore là l’an prochain alors que certains de trois-quarts centre. L’intéressé, qui dirige une arrivent en fin de cycle. Le Centre de Formation équipe pédagogique d’enseignement général de Blanquefort envisage, à l’avenir, d’accueillir et professionnel, se réjouit d’oeuvrer « dans une vingt jeunes dans cette section. Deux journées structure innovante qui permet d’allier l’apprende détection sont d’ailleurs prévues les 30 mai tissage d’un métier dans le BTP et la pratique du et 2 juin avec des tests physiques et un entretien rugby pour des jeunes qui, par leur orientation sur le projet professionnel. Avis aux amateurs ! scolaire, n’avaient pu rejoindre des classes de sport-études ». Chaque apprenti concerné se voit proposer une ROMAIN (17 ANS) : individualisation de son parcours, tant au niveau « J’ai trouvé ma voie » professionnel que sportif afin qu’il soit autonome Romain Maurice, qui fait partie des quatorze apprentis de la section rugby dans son emploi du temps. Florent Torregaray prédu CFBTP de Blanquefort, prépare, à 17 ans, un CAP installation thermique cise : « cette section concerne donc quatre acteurs, (chauffagiste). Il joue aussi pilier droit à Bègles en Crabos. « J’étais au LEP l’élève, le CFA, l’entreprise et le club ». Les jeunes de Blanquefort en bac pro, avant d’arriver au Centre de Formation. Là, j’ai concernés, dont certains évoluent en Reichel vraiment trouvé ma voie et avec le rugby, cela m’encourage », estime ce jeune et en Crabos, portent les couleurs de plusieurs élève qui aurait voulu entrer en sport-études. « Je n’ai pas passé les tests car je savais que je n’avais pas le niveau ». Romain reconnaît que ce qu’il fait avec clubs aquitains (Bègles, Floirac, Section Paloise, Florent Torregaray, « du travail foncier, de l’attitude au poste », lui a permis Saint-Médard-en-Jalles, Lège Cap-Ferret, Fumel, d’améliorer son lancer en touche ». Il précise : « il y a aussi des attitudes de Aramits Barcus Menditte, Sainte-Bazeille...) contact dans les rucks, on percute avec le ballon et il faut le mettre du côté Après avoir rejoint la section, les jeunes, qui opposé à la percussion. Ce sont des gestes techniques dont on se sert en match ». ont accompli eux-mêmes les démarches pour L’intéressé se projette vers l’avenir. « Je pense que je vais pouvoir continuer trouver une entreprise d’accueil, ont 35 heures le rugby et mon métier. Cela se passe bien en entreprise et c’est évident que cette section m’a apporté un plus. » de cours par semaine quand ils sont au Centre de
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2 journaliste : Pierre Ballester
r photographe : FEP/Panoramic et I. Picarel (p.17)
< La FFR vient de prendre de nouvelles mesures pour encadrer l’activité des paris liés aux compétitions
Paris sportifs : ce que vous devez Avec le développement des paris sportifs sur Internet, le risque de manipulation des matchs se précise. Face à cette menace, les acteurs français du sport se sont résolument mobilisés pour protéger la crédibilité des compétitions, dont celles de rugby. Directeur de cabinet du président de la FFR, Olivier Keraudren détaille les enjeux avec pour mot d’ordre la vigilance de tous.
Après le Top 14, la Coupe du Monde est la compétition qui génère le plus d’argent misé, en France, dans le cadre des paris sportifs sur le rugby.
L’
organisation de paris sportifs en ligne est autorisée en France depuis la Loi du 12 mai 2010. L’Arjel (1) est l’auto-
rité compétente qui encadre et contrôle cette activité. En 2011, le marché des jeux en ligne en France a généré 600 millions d’euros de mises en paris sportifs via les opérateurs agréés (2). Loin derrière le football (55% des mises) et le tennis (25%), le rugby ne représentait que 4% des mises en France, soit 27 millions d’euros. Ces mises « rugby » ne concernent pas seulement ses compétitions organisées en France, mais aussi les championnats étrangers et les rencontres internationales (Coupe du Monde, Tournoi des 6 Nations…).
Les paris sportifs sont-ils sous surveillance ?
Les paris sportifs, et donc les compétitions sportives qui en sont les supports, peuvent être utilisés par des organisations criminelles ou mafieuses pour le blanchiment d’argent (3) de manière instantanée, difficilement détectable, et sur des volumes financiers considérables, via des sites implantés dans le monde entier, de manière légale ou illégale. Manipuler le déroulement ou le résultat d’une rencontre permet à ces organisations clandestines de limiter le hasard et de garantir ainsi leur gain, tout en portant gravement atteinte à l’intégrité du sport. « Il ne s’agit pas de stigmatiser le pari sportif, qui est une activité légale, mais d’en prévenir les dérives potentielles, souligne Olivier Keraudren. Il faut avoir conscience que l’acteur sportif peut courir des dangers en lien avec cette activité de paris en ligne. Mais cela ne vient pas immédiatement à l’esprit des acteurs du sport. Autant on imagine assez bien celui qui tricherait pour gagner de l’argent, autant il est moins facile de réaliser que le sport puisse être le support d’opérations de blanchiment d’argent menées par des organisations criminelles. »
Qui est considéré comme un « acteur sportif » ?
Depuis l’acte I de la législation en matière de légalisation des jeux en ligne en France (mai 2010) et sa mise en vigueur opérationnelle sur la planète ovale en juillet 2010, la FFR et la LNR ont défini les populations « rugby » interdites de paris sportifs. Il s’agit de celles qui peuvent avoir une influence sur le cours du jeu. À savoir : les joueurs professionnels, internationaux ou appartenant à des centres de formation, les entraîneurs, les officiels de match (arbitres, délégués…), les encadrements
techniques et médicaux, les personnels des clubs professionnels (dirigeants, managers), les dirigeants des institutions nationales (élus, membres de commissions), les agents sportifs. « Concernant les salariés de la FFR et de la LNR, nous avons d’ailleurs ajouté des dispositions dans ce sens dans nos contrats de travail. Les clubs professionnels, l’UCPR, Tech XV et Provale ont été invités à faire de même », précise Olivier Keraudren.
Qu’est-ce qui est interdit à l’« acteur sportif » en matière de pari ?
Pour éviter que l’acteur sportif ne se mette en danger, la loi lui interdit de réaliser, directement ou indirectement, des paris sportifs sur les compétitions auxquelles il participe. Il lui est également interdit de divulguer les informations privilégiées (4) qu’il détient en vue de la réalisation d’opérations de paris. « Il s’agit d’éviter une sorte de délit d’initié, explique Olivier Keraudren. En février 2012, et en application de la loi qui est venue compléter le dispositif introduit en mai 2010, nous avons modifié les règlements de la FFR et de la LNR en renforçant le volet préventif des conflits d’intérêts. Il est notamment interdit à tout acteur sportif de réaliser des pronostics, en lien avec les paris sportifs. »
Quelles sont les compétitions concernées ?
Les compétitions de rugby et les phases de jeu qui peuvent faire l’objet de paris sportifs sont fixées par une délibération de l’ARJEL, après avis de la FFR. « Actuellement, sont concernés sur le sol français le Top 14 Orange et la Pro D2 pour ce qui est du rugby des clubs ; le Tournoi et les tournées internationales pour le XV de France », précise Olivier Keraudren. De nombreuses autres compétitions internationales ou étrangères, considérées comme notoires, ont été intégrées à cette liste. Dès lors, selon leur degré d’implication, les acteurs sportifs ont interdiction d’effectuer des paris sur les compétitions françaises (Top 14 Orange, Pro D2), européennes (H Cup, 6 Nations…) ou internationales (Coupe du Monde, Rugby Championship, Super Rugby, NPC…) sous peine de sanctions. Même le futur tournoi olympique à 7 de Rio (2016) est déjà intégré dans ce dispositif.
Que risque l’« acteur » corrompu ?
« En cas d’infraction, la FFR ou la LNR, selon l’acteur et la compétition concernée, aurait conjoin-
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Au siège de la FFR, Olivier Keraudren (à g.) et Edward Reay-Jones, le Monsieur paris sportifs, sont en charge de ce dossier sensible.
savoir tement la responsabilité de la mise en œuvre des poursuites disciplinaires », indique Olivier Keraudren. « Selon la gravité de la faute constatée, l’échelle des sanctions encourues va du blâme à la radiation à vie ». Il faut savoir en outre que la corruption sportive en lien avec les paris sportifs est devenu un délit pénal depuis la loi de février 2012. Le corrupteur comme le corrompu tombent sous l’effet de cette loi qui peut conduire à de lourdes amendes et une peine d’emprisonnement par les autorités judiciaires. « Les conséquences pourraient donc être très lourdes pour le corrompu, sa réputation, son entourage et le sport dont il était censé vivre et qu’il était supposé défendre », résume Olivier Keraudren.
Le rugby est-il touché ?
La FFR et la LNR se sont emparées de la question dès l’adoption de la loi de régulation en mai 2010. Depuis deux ans, Edward Reay-Jones, l’un des membres du département juridique de la FFR, a été désigné « M. pari sportif ». « Cette activité occupe environ 50% de mon temps », estime l’intéressé. Géographiquement, la plus forte densité de paris est localisée dans les pays asiatiques qui représentent le théâtre opérationnel majeur des opérateurs illicites. Et le football, en tant que sport le plus populaire du monde, constituerait également la cible privilégiée des matchs truqués. Concernant le rugby, aucun cas n’a été recensé au niveau mondial (5). « En France, et à ce jour, aucun litige avéré, ni aucune alerte n’a été rapporté par l’ARJEL ou un opérateur, indique Olivier Keraudren. Pour autant, compte tenu du retentissement médiatique du rugby, notre sport n’est pas à l’abri et il est essentiel, voire vital, que tous les acteurs du rugby soient informés et se mobilisent pour le préserver et se protéger. »
En quoi le rugby fédéral peut-il être affecté ?
A priori quand les médias évoquent le démantèlement d’un réseau illicite de paris ou les aveux d’un acteur sportif, on a tendance à penser que cela concerne des événements sportifs de haut niveau (6). « Or, ce n’est pas l’importance de l’enjeu sportif qui créé la menace, ni son exposition médiatique, bien au contraire, insiste Olivier Keraudren. C’est plutôt l’absence d’enjeu sportif qui peut amener des dérives via des opérateurs basés à l’étranger et donc hors de tout contrôle. Comme tous, nous restons vulnérables et vigilants. »
Comment agissent les corrupteurs ?
« Pour qu’il y ait corruption, il faut qu’il y ait un ou plusieurs corrompus, continue Olivier Keraudren. L’acteur sportif devient complice d’une activité de corruption, pas nécessairement pour l’appât du gain, même s’il en tire normalement profit, mais en étant insidieusement placé dans une situation de débiteur moral. » Le procédé est connu, il n’en est pas moins subtil et efficace : le corrupteur gagne la confiance de sa cible et lui fait valoir soutien, faveurs ou promesses, avant d’exercer sur elle une pression psychologique. « La victime d’une organisation mafieuse s’estime alors redevable de répondre favorablement aux services qui lui ont été rendus », ponctue Olivier Keraudren.
Des mesures préventives sont-elles envisagées ?
« Le cadre rigoureux prévu par la loi française et le contrôle réalisé par l’ARJEL n’existent pas de manière généralisée au niveau européen ou mondial, pose d’emblée Olivier Keraudren. A ce jour, l’IRB n’a pas encore mis en place de dispositif de monitoring des opérations de paris sur le rugby qui se déroulent dans le monden, même si elle prévoit de mettre en place prochainement un programme d’actions. » Côté français, le ministère des sports a initié deux groupes de travail, dans le prolonge(1) Autorité
ment du rapport remis par Jean François Vilotte, Président de l’ARJEL en 2011 : l’un sur les « bonnes pratiques » (désignation de l’arbitre le plus tard possible, remplaçant en stand-by…) ; l’autre, confié à Pierre Camou, sur la « prévention-formation » des acteurs sportifsn-, qui est prêt à rendre ses conclusions et propositions concrètes. « On va mettre en place une stratégie globale de formation à l’égard de tous les acteurs du sport », développe Olivier Keraudren. Joueurs, dirigeants, arbitres… Tous vont être sensibilisés aux questions en lien avec les paris sportifs. « La formation s’appuiera sur des outils pédagogiques en cours de réalisation tant au niveau international que national (7). Nous avons, par exemple, dans l’idée d’intégrer dans le cursus pédagogique des joueurs en centres de formation des clubs, mais aussi dans les Pôles Espoirs, un module obligatoire au même titre qu’il existe déjà concernant le dopage », avance t-il. Plus largement, il est envisagé une mutualisation des moyens entre les fédérations, ligues et instances sportives nationales et internationales, mais aussi avec les autorités publiques. « Nous avons chacun nos domaines, chacun nos compétences, mais nous devons tous nous mobiliser et agir de concert. Lorsqu’un sport est l’objet d’une suspicion de match truqué, c’est l’image du sport dans son ensemble qui est touchée. C’est donc un sujet qui nous concerne tous. »
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de Régulation des Jeux En Ligne.
(2) Treize opérateurs de paris sportifs en ligne agréés par l’ARJEL (sur un total de 14)
ont conclu un accord avec la FFR et la LNR pour organiser des paris sur les compétions qu’elles organisent sur le sol français :Aubsail SAS, B.E.S. SAS, Betclic Entreprises Limited, Electraworks (France) Limited, France Pari, Iliad Gaming, Itechsoft Game SAS, Jeux 365, JOAonline, La Française des Jeux, Pari Mutuel Urbain, Sofun Gaming SAS, SPS Betting France. (3) Le blanchiment d’argent consiste à injecter dans l’économie réelle des fonds d’origine illégale (trafics de drogue, prostitution…). (4) On entend par là des informations qui n’ont pas vocation à devenir publiques (état de forme de l’acteur sportif et de ses équipiers, choix des entraîneurs, échéances sportives de l’acteur…) (5) En 2004, deux joueurs de Saint-Helens (Angleterre, rugby à XIII) ont été sanctionnés pour avoir parié en ligne contre leur propre équipe, sachant que l’équipe première allait aligner des joueurs de l’équipe réserve. (6) En 2011, la fédération brésilienne de football, deux anciens arbitres et un intermédiaire, ont été condamnés à payer une amende totale de 78,5 millions d’euros pour leur implication dans un scandale de matches truqués en 2005. Le dernier scandale de matches truqués a touché début avril 2012 la Série A (1re Division) du football italien avec les aveux d’un ex-joueur de Bari qui a reconnu avoir reçu 50.000 euros pour truquer un match alors que son équipe était condamnée à la relégation la saison dernière. Huit joueurs et neuf rencontres sont concernés par l’enquête menée par le parquet de Bari. (7) Une plaquette de sensibilisation réalisée par le CNOSF va être prochainement diffusée auprès des acteurs et partenaires qui gravitent dans le monde du sport. Au niveau mondial, des plate-formes « e-learning » ont été mises au point par SportAccord, organe qui regroupe toutes les fédérations sportives internationales, pour uniformiser le niveau de formation. La FFR et la LNR étudient parallèlement quel dispositif de monitoring pourrait être mis en place pour surveiller les paris réalisés dans le monde, pour être alertées en cas d’anomalie et intervenir le plus efficacement possible.
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2 journaliste : Pierre Ballester
r photo : ARJEL
< Mise en garde du président de l’ARJEL, Jean-François Vilotte
« Le rugby n’est pas à l’abri » Constatant une augmentation significative des paris sportifs sur les compétitions de rugby, le président de l’ARJEL s’inquiète des possibles dérives provenant des opérateurs étrangers, légaux ou non.
Que représente le rugby dans le volume des paris sportifs réalisés en France ?
En préambule, il faut bien avoir à l’esprit que les chiffres de l’Arjel comptabilisent les paris sportifs enregistrés en France, soit la pointe d’un iceberg à l’échelle mondiale via des opérateurs légaux comme illégaux. Concernant le rugby, les paris réalisés en France représentaient 5% des mises en 2011, mais si on compare les premiers trimestres 2011 et 2012, l’augmentation est de 41% alors que celle de l’ensemble des paris sportifs est de 14%. Comme tous les sports, le rugby n’est pas à l’abri de tentatives de corruption. Quelle est la répartition des mises des joueurs sur les compétitions de rugby ?
Sur un total de 27 millions d’euros de mises effectuées en France en 2011, le Top 14 Orange et la Pro D2 représentaient 9 millions d’euros, soit un tiers, la Coupe du Monde 8 millions d’euros, le Tournoi des 6 Nations 1,6 million, un dernier tiers se ventilant entre des compétitions organisées à l’étranger. Sait-on si des parieurs domiciliés à l’étranger investissent des mises sur nos compétitions nationales ?
Sur 1,2 million de comptes joueurs que nous régulons, très peu sont domiciliés à l’étranger, et s’agissant des paris sportifs, environ 600. En revanche, les mises enregistrées de l’étranger sur les compétitions françaises, toutes disciplines confondues, sont beaucoup plus importantes, voire inquiétantes quand on se place sur le terrain de l’éthique sportive, faute de transparence comme pour les paris français. La FFR remplit-elle bien ses obligations en matière de vigilance et d’appréhension des effets pervers des paris sportifs ?
Clairement oui. Dans la limite de son rôle, la FFR a promptement réagi aux dispositions législatives, que ce soit la loi de mai 2010 ou celle de février 2012. Notre inquiétude porte plutôt sur le volume des paris provenant de l’étranger. Quels outils vont-ils être mis en place afin de sensibiliser les acteurs sportifs ?
Complémentairement aux outils préventifs destinés à la fois aux formateurs et à chaque catégorie des acteurs sportifs, qui sont en cours de réalisa-
tion, à l’initiative d’un groupe de travail présidé par Pierre Camou, une structure de monitoring des paris sportifs enregistrés sur les compétitions françaises, d’où qu’ils viennent, est en passe de se constituer. Il y a effectivement urgence à mettre en œuvre des instruments d’observation et d’alerte sur ce qui se passe à l’étranger, particulièrement sous une forme mutualisée entre sports pour agir harmonieusement au niveau mondial.
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2 journaliste : Lionel Grillot
r photo : P. Delecroix
FÉMININES
Qui dans le dernier carré ?
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C’est le 6 mai que nous connaitrons les quatre équipes qualifiées pour les demi-finales du Top 10 féminin. Trois équipes ont déjà assuré leur présence à ce stade de la compétition, le sommet de la phase régulière du championnat ayant tourné à l’avantage des Montpelliéraines, le 15 avril. Le MRC a conforté sa place de leader de la phase préliminaire après sa large victoire sur ses dauphines de Lons en Béarn (26-5), dernières rivales à les avoir battues, le 20 novembre à l’aller (22-16). Les championnes de France en titre de l’USAP sont elle aussi qualifiées pour les demi-finales, qui se disputeront sur terrain neutre le 3 juin prochain. La dernière place à attribuer sera ardemment disputée par deux équipes du nord de la France, la dernière journée devant départager les Normandes de Caen (en déplacement à Bobigny) et les Nordistes de Lille (qui recevront Sassenage), le 6 mai. CHAMPIONNATS AGRICOLES
Au top, les Gersois
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Les finales des compétitions nationales agricoles se sont tenues en avril et du, côté des sections sportives Elite, Auch a préservé sa suprématie sur ses terres (matchs à Condom et Auch). Pour la troisième année consécutive, les Auscitains du lycée Beaulieu-Lacavant emportent donc la palme aussi bien chez les cadets à XII (victoire sur le lycée Marie Durand de Nîmes 22-7) que chez les juniors à XV (victoire face au lycée Montardon de Pau 7-5). Les Palois ont toutefois raté in extremis le drop de la victoire en fin de match, le tout sous les yeux d’un spectateur de qualité en la personne de Vincent Clerc. A Nevers, se tenait la compétition réservée aux établissements agricoles. Un tournoi de qualité, remarquablement organisé avec deux titres pour Oloron (7-0 contre Nevers en juniors garçons à XII et 5 essais à 2 contre Aurillac en cadets garçons à 7). Chez les filles, le titre junior revient à Albi et La Bretonnière (match nul en finale), alors Limoges est couronné chez les cadettes face à Brioude (6 essais à 3). JEUNES
Chambardement en Taddéi
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Les coupes Taddéi ont consacré les meilleurs jeunes de la saison le 15 avril. Et pas un vainqueur sortant n’est parvenu à conserver son titre. Chez les moins de 16 ans, à Poitiers, la consécration est ainsi revenue à l’Ile-de-France, victorieuse (15-3) de Midi-Pyrénées, tombeur en demi-finale de Cote Basque-Landes (13-9), finalement troisième. Chapeau également à la sélection de Bretagne qui, en demi, avait accroché les futurs champions, s’inclinant de peu (73). En moins de 17 ans, à Isle, dans le Limousin, le titre revient à la Côte d’Argent, qui s’impose en finale face à Côte Basque-Landes (11-8). La Bourgogne est troisième. Chez les moins de 18 ans enfin, à Narbonne, l’Armagnac-Bigorre échoue sur la dernière marche face au Béarn (11-6). Midi-Pyrénées finit troisième.
Pour le comité du Lyonnais, c’est l’équipe de Villeurbanne (maillot vert et noir) qui participera aux demi-finales nationales organisées les 2 et 3 juin prochains.
CHAMPIONNATS FÉDÉRAUX
Début des phases finales E
t maintenant place aux phases finales ! Les championnats fédéraux entrent dans leur
phase décisive avec des matchs éliminatoires qui décideront des accessions en division supérieure, en plus de couronner un champion. En Fédérale 1, on jouera en aller-retour jusque la finale du Trophée Jean-Prat programmée le 17 juin. Auparavant, 8e de finale les 29 avril et 6 mai, quarts les 13 et 20 mai, demis les 27 mai et 3 juin et match au sommet le 17 juin. Les finalistes joueront la saison prochaine en Pro D2. Parmi les prétendants probables : Colomiers, bien sûr, mais aussi les habitués, Bourg, Tyrosse, Massy, Limoges, ainsi que l’équipe surprise de la première partie de la saison, Lille (notre photo). En Fédérale 2, matchs aller-retour pour les 16e (29 avril et 6 mai) et 8e (13 et 20 mai). Les vainqueurs de ces 8e accèderont à la Fédérale 1 la saison prochaine. Quarts de finale le 27 mai, demi-finales le 3 juin, finale le 17 juin. En Fédérale 3, aller-retour là encore pour les 32e (29 avril et 6 mai) et 16e de finale (13 et 20 mai). Les vainqueurs seront promus en Fédérale 2. Huitièmes le 27 mai, quarts le 3 juin, demi-finales le 17 juin et finale le 24 juin.
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////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// prolongation L’ALSACE-LORRAINE AVEC LES GRANDS Suite et fin des quarts de finale du Challenge des comités, réservés aux clubs de divisions territoriales. Les deux dernières places se joueront le 5 mai, d’abord à Villeurbanne, où le Lyonnais recevra la Normandie. Puis le 17 mai, aura lieu l’affrontement le plus original, l’AlsaceLorraine accueillant la sélection de Midi-Pyrénées. Les vainqueurs rejoindront la Côte d’Argent, tenant du titre et qualifié pour ces demi-finales.
LE BON COUP D’HENDAYE C’est le bon coup du mois d’avril. Dans la dernière ligne droite vers les phases finales de Fédérale 2, Hendaye a réussi l’exploit d’aller s’imposer à Angoulême (18-14, le 8 avril). Une victoire lors d’un match décisif, ce succès qualifiant les Basques. Il ôtait simultanément tout espoir à l’équipe de Soyaux-Angoulême de revenir au classement sur Hendaye, emmené par son leader, Jérôme Bainçonneau, auteur à lui seul de 13 des 18 points de son équipe.
LES GERSOIS EN PLEIN ESSOR Les Gersois ont fait main basse sur le Challenge de l’Essor. Le trophée revient ainsi à Lombez-Samatan, vainqueur en finale (28-23) d’un autre pensionnaire de Fédérale 2, Decazeville, le 14 avril, à Toulouse. Lombez réitère ainsi sa victoire de 2011. Dans la compétition réservée aux équipes réserve, le succès revient également à un club du Gers. C’est L’Isle Jourdain qui s’impose en finale, face à Bagnères (9-6).
FINALE DE L’ESPERANCE A l’issue des demifinales jouées à la mi-avril, on connait les qualifiés pour la finale du plus prestigieux challenge du rugby hexagonal, celui de l’Espérance. On y retrouvera deux clubs de Fédérale 1, avec Montauban face à Oloron. Les Montalbanais se sont imposés les premiers, le 12 avril, à Colomiers (13-3). Deux jours plus le tard, c’était au tour d’Oloron de l’emporter, à l’extérieur, à St-Médard en Jalles (28-16).
RENDEZ-VOUS DE L’AMICALE L’Amicale du Tournoi des 6 Nations donne rendez-vous à ses meilleurs cadets le 10 juin à Vitry-sur-Seine. Les équipes victorieuses des six tournois de qualification se disputeront la victoire finale ainsi qu’une invitation à un déplacement du XV de France la saison prochaine. Ce tournoi est ouvert aux cadets venant de sélections territoriales au sein desquelles ne figurent pas les joueurs des clubs professionnels.
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2 coordination : Nemer Habib
Fouroux revit à Auch
Retour à Marcoussis •
Pour sa deuxième édition, la Journée Nationale Rugby Plaisir Santé revient dans les murs de la Fédération, à Marcoussis, samedi 5 mai (de 13h30 à 17h30). Après le succès de l’an passé, on renouvèle l’expérience, toujours en partenariat avec le comité départemental de l’Essonne. Au programme des festivités environ 600 participants, de jeunes joueurs en provenances des écoles de rugby d’Ile-de-France, accompagnés de membres de leur familles, auxquels viendront s’ajouter des joueurs de rugby à toucher loisir. Comme en 2011, on y retrouvera les ateliers qui ont ravi petits et grands. Les participants pourront donc « évaluer » leur forme physique grâce aux différents ateliers de vitesse et de force, aux parcours motricité – exercice alignant les différents gestes techniques du jeune rugbyman (course, passe, plaquage) – et tester la « babyscrum » pour la simulation de poussée en mêlée. Un tournoi de rugby à toucher permettra aussi à quelques clubs ayant créé une section de cette discipline de se mesurer sur le terrain. Un espace sera enfin réservé à la nutrition. Une diététicienne interviendra sur le goûter du jeune rugbyman et un grand buffet proposera un goûter équilibré pour tous les participants. Un forum d’échange présentant les bienfaits pour la santé et le bien-être sur les personnes pratiquant le rugby à toucher sera animé par des médecins et spécialistes. L’ensemble des participants repartira avec un livret présentant les principaux aspects concernant l’arbitrage, la sécurité, la santé, la nutrition et les nouvelles pratiques. L.G.
« Fête des Rugbys » le 9 juin
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D’ArDèche
Jeunes
et passionnés de sport ?
Le C.F.I. Ardèche propose une formation par apprentissage (gratuite et rémunérée) pour les jeunes âgés de 18 à 25 ans afin d'obtenir le BP JEPS « Sports Collectifs » mentions Rugby, Football, Basketball ou Handball.
Responsables et dirigeants de clubs sportifs Prendre un apprenti en formation BP JEPS « Sports Collectifs » mentions Rugby, Football, Basketball ou Handball C’est apporter du dynamisme, du professionnalisme et de nouveaux projets à votre club C’est avoir un jeune opérationnel, disponible, adaptable à un coût avantageux C’est remplir son rôle citoyen en participant à la formation d’un futur animateur sportif professionnel Nous vous accompagnons dans votre recrutement. Contactez-nous pour commencer les démarches. Pour plus de renseignements ou demander un dossier : CFIA Résidence « Le Pigeonnier », 26 av. de Roqua, 07 200 Aubenas secretariat@cfia-formation.com I Tél. : 04 75 89 81 44 I Fax : 04 75 89 81 45 I www.cfia-formation.com
Parrainée par la FFR et en partenariat avec Midi Olympique, la 4 e édition de la fête des rugbys se tiendra le 9 juin prochain, jour de la finale du Top 14. Cet événement rassemble des dizaines de villes de l’Hexagone, en métropole et outre mer, sans oublier le Sénégal qui se joint à la fête cette année. Autour d’animations ludiques et culturelles, de tournois de rugby à toucher, de démonstration d’handirugby ou encore de beach rugby, une cinquantaine de villes déploieront des moyens festifs pour promouvoir l’ovale, sans oublier de diffuser la finale du championnat hexagonal. Toutes les infos sur le site internet : www.lafetedesrugbys.com
Tournoi à Oléron
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L’Oléron Rugby Club organise son tournoi « Riquet » seniors les 26 et 27 mai, dans l’Ile d’Oléron (Charente-Maritime).
Pour toutes informations ou inscriptions : Marianne Delanoue, 31, Rue Principale, La Tirelire, 17550 Dolus d’Oléron, 05 46 75 46 19 ou 06 70 16 02 50. Email : marianne.delanoue@hotmail.fr
D.R.
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L’Amicale des Anciens du FC Auch-Gers a permis aux Auscitains et à de nombreux anciens internationaux de retrouver Jacques Fouroux le temps d’un film, le 7 avril dernier : à l’occasion de la venue de Narbonne au stade qui porte désormais le nom de l’ancien « petit caporal », le président Jean-Claude Fouga et ses amis ont proposé au réalisateur de cinéma Maxime Boilon de projeter, sur grand écran dans la salle du Mouzon, le documentaire « Jacques Fouroux » réalisé grâce à l’aide des collectivités (Mairie d’Auch, Conseil Général 32, Conseil Régional Midi-Pyrénées) et de T.L. Toulouse, et diffusé récemment sur ESPN Classic. Plusieurs ex-équipiers de Fouroux (dont trois du Grand Chelem 77, Bertranne, Bastiat et Sangali), ex-sélectionnés en équipe de France par ses soins (Garuet, Dintrans, Armary, Ondarts, Gratton, Erbani, Dupont) et ex-internationaux (Pierre Albaladéjo, Sutra, Le Droff, Biémouret, Max Barrau, Claude Spanghéro) étaient venus à cette occasion et ont clôturé la séance de projection par un chant d’Ondarts (« C’était mon copain, c’était mon ami » de Gilbert Bécaud) d’autant plus émouvant, qu’il l’avait chanté lors des obsèques de Jacques Fouroux, à la cathédrale toute proche… Maxime Boilon a confié son espoir de voir une chaîne généraliste diffuser prochainement ce film qui le mérite tant il permet de revivre à la fois la carrière d’un joueur et d’un entraineur hors du commun mais aussi tout un pan du rugby français. Il fait aussi ressusciter – était-ce un hasard que cette projection ait lieu la veille de Pâques ? – le personnage unique de celui que ses amis (et ennemis) avaient surnommé « Le petit », toujours en guerre contre quelqu’un, la presse en particulier, bourré d’humour, pétri de contradictions et visionnaire. En attendant cette hypothétique diffusion, le DVD de ce film est en vente. Nous vous le conseillons ! J.-P. R.
Félix, autiste et rugbyman
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Depuis 5 ans, Félix Séraphin (16 ans), jeune autiste des Pays de Loire, joue au rugby au club du SCO RC Rugby (Maine et Loire). Le 5 avril dernier, les instances fédérales, par l’intermédiaire de Bernard Combeau, vice-président du comité territorial et président du comité départemental du Maine-et-Loire, ont tenu à récompenser les efforts du jeune homme en le couvrant de récompenses. « Le rugby que pratique Félix est un vrai message d’espoir en direction des personnes autistes et leur famille, a précisé Jacques Troger, Président du Comité des Pays-dela-Loire, qui s’exprimait sur la question. Il y a des méconnaissances et des préjugés qui entourent l’autisme. Le rugby joue son devoir collectif en signifiant à Félix que comme lui, chaque personne autiste a le droit au respect le plus absolu et à une insertion dans notre vie sociale ». L’autisme est une grande cause nationale en 2012.
Tournoi solidaire de rugby à 7
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C’est l’association Schola Africa, créée en 2000 par des élèves de l’EDHEC de Lille qui est à l’origine de cette belle initiative. Plusieurs équipes d’écoles supérieures lilloises se sont donc réunies, le 22 mars dernier, sur les terrains de Roubaix pour promouvoir les efforts de cette association dont l’objectif est d’œuvrer pour la scolarisation des enfants au Burkina-Faso, le tout pendant l’événement « La semaine de l’Afrique » qui a rassemblé d’autres initiatives. L’idée était au départ de tenter de récolter des fonds, mais avant tout de sensibiliser les jeunes à l’action de Schola Africa. Le rugby s’y prêtait particulièrement, avec ses valeurs « d’actions au quotidien, de respect de l’autre et d’engagement », selon Iban Olcomendy, l’un des organisateurs de l’événement. Le président de la FFR s’est présenté à Lille avec son ami Abdelaziz Bougja, président de la confédération africaine. Les deux hommes ont tenu une conférence face à un parterre d’élèves sur le thème du « Sport et développement, en Afrique et en France ». L’occasion de miser sur les écoles pour implanter le rugby en Afrique comme en France, et sur le rugby pour y véhiculer ses valeurs. Un bel échange. G. D.
Centenaire à la Pentecôte
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Le club de l’US Saint-Sulpicienne fêtera son centenaire le week-end du 26 et 27 mai, celui de la Pentecôte. Plus de 1600 noms de joueurs ayant évolué à l’USSS ont déjà été recensés. Pour contacter le club, Quartier Pesquiès, 31 410 St-Sulpice, ou par mail usss31@orange.fr
Les valeurs en photo
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Le Rugby Club Raon-l’Etape Baccarat organise à l’occasion de la fête des rugbys, le 9 juin, au stade Michaut, un concours photo doté de 500e de prix. Le thème choisi concerne les « valeurs du rugby », à savoir, le « respect d’autrui », le « courage », la « solidarité », le « goût de l’effort », le « fair play » et la « 3e mi-temps » Règlement et bulletins d’inscription sur www.rcrb.fr, rubrique LA FETE DES RUGBYS
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Drop de Béton tous azimuts
•L’association a tenu son assemblée générale le 27 mars dernier à Mérignac, la ville où elle a été créée, en présence de ses deux co-présidents
Jean-Claude Lacassagne et Yves Appriou. L’occasion pour les responsables de dresser le bilan des actions menées par Drop de Béton. « Nous avons diversifié nos interventions, au niveau de la pratique féminine et dans le secteur du handicap physique avec la création d’une section de rugby fauteuil dont les participants sont un exemple de courage et du handicap mental », souligne Jean-Claude Lacassagne en marge de cette assemblée générale. Il poursuit : « Nous avons touché auprès d’un public ‘‘en difficulté’’ plus de 8 300 personnes au plan national car depuis deux ans, nous avons une antenne à Sevran-Aulnay en Seine-St-Denis qui travaille d’une manière remarquable. Dans l’agglomération bordelaise, nous avons créé une antenne sur la Rive-Droite et nous avons des projets dans d’autres régions de France ». Pour Jean-Claude Lacassagne, « chaque intervenant de Drop de Béton se fait un devoir d’exemplarité puisque notre démarche est basée sur le respect de la règle, d’autrui et de soi-même ». Née en 1997, l’association Drop de Béton travaille sur les valeurs véhiculées et développées par le rugby. « Notre objectif, c’est l’émergence de citoyens et de citoyennes, souligne Jean-Claude Lacassagne, et si on peut être à l’origine d’un champion ou d’une championne qui soit en même temps un bon citoyen, nous n’en serons que plus heureux ». F.C.
Max Rousié ne rasait pas gratis •
L’utilisation de l’image des vedettes du rugby ne date pas d’hier, ni même d’avant-hier. Max Rousié, figure de légende, aurait eu 100 ans cette année (en juillet). Il se tua le 2 juin 1959 dans un accident de voiture à SaintJustin-des-Landes, aux portes du Gers. Sa courte vie fut saccagée par des excès en tous genres et c’est au moment où il semblait devoir se stabiliser – il venait d’être titularisé comme moniteur de sport par la société pétrolière qui l’employait à Hassi Messaoud – qu’il trouva la mort. Doué pour tous les sports, capable de tenir tous les postes des lignes arrière mais demi de mêlée de référence, le brillant sociétaire du CA Villeneuve avait été international à 18 ans et demi ; sa sélection du 24 janvier 1931 à Murrayfield serait la seule dans le Tournoi car les Britanniques allaient rompre peu après les relations avec la France. « Maxou » affronta les Allemands à trois reprises avant de changer de rugby, sous l’influence de son équipier et ami Jean Galia. Cette enveloppe « Rugby Lame » et le rectangle d’acier qu’elle contient, portant le nom de la maison Pradère de Villeneuve-sur-Lot, ont donc près de 80 ans. Dans les années 30 déjà, les rugbymen ne rasaient pas gratis : Max Rousié était cependant l’un des rares à avoir été sollicité pour la promotion d’un produit, en l’occurrence une lame « acier extra supérieur, fabrication française, spéciale pour barbe dure ; tremper dans l’eau chaude avant de s’en servir ». Le slogan « supérieur au meilleur » pouvait d’ailleurs s’appliquer à ce joueur d’exception, aussi rapide que puissant, doté d’une passe éclair et d’un coup de pied de mammouth. J.-L. L.
Éducateurs à Roanne •
D.R.
Le comité de la Loire a ouvert cette saison un pôle de formation FFR sur le club de l’ASR XV de Roanne afin de former les éducateurs de la région. Une formation dispensée par Sébastien Boursier, ancien conseiller technique, détaché par le comité du Lyonnais. Les modules de formation se déroulent au stade Malleval de Roanne le vendredi soir de 19h à 23h en salle, et le samedi de 9h à 12h sur le terrain avec les jeunes.
CAROLINE BLUMBERG
Détection à la nantaise
/////////////////des //////////////////// Tour ///comités ////////////////////////////////////
•Le Centre Régional d’Entraînement et de ////////////////////////////////////// Formation (CREF) du comité des Pays-de-la-Loire /
propose aux lycéens, pour la 3e année consécutive, une journée de détection ce mercredi 25 avril sur le site de La Colinière à Nantes. Le CREF offre des places pour les lycéens internes ou externes de la région à condition de remplir les conditions d’enseignement du Lycée de la Colinière. Il faut également être licencié à la FFR, avoir participé à des sélections départementales ou régionales, avoir une motivation indiscutable et ne pas avoir de contre-indication médicale. Avec quatre entraînements par semaine (musculation, technique individuelle, circulation offensive, attitudes au contact, etc.), animés par les CRT diplômés d’état du comité, le CREF permet aux joueurs d’atteindre leur plus haut niveau de performance tout en suivant une scolarité adaptée. Une réussite attestée par les résultats de la saison 2011/2012 : 17 des 18 joueurs étaient en effet retenus en sélection Pays-de-la-Loire ; le 18e a été retenu en sélection Grand Ouest. J.L.L.
Massy met le contact
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Le RCME (Rugby Club Massy Essonne) organise le 2 juin prochain un évènement sportif, convivial et citoyen, ouvert à tous les habitants de Massy et aux salariés des entreprises de la commune essonnienne. L’objectif est de favoriser la rencontre et de rapprocher les entreprises des citoyens de Massy. En parallèle, le village des entreprises permettra de faire découvrir leur activité, de rencontrer des demandeurs d’emploi et d’échanger avec eux sur les postes qu’elles proposent. Le rendez-vous est donné au Parc des Sports de Massy, dès 9h30.
Rugby sur neige en Tarentaise
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La station de Peisey-Vallandry (Haute Tarentaise) accueillait fin mars, dans le cadre de la célébration de la Saint Patrick, la 3e édition du tournoi de Rugby sur neige organisé par le comité de Savoie, en partenariat avec l’Office de Tourisme local. Près de 60 joueurs se sont retrouvés à 2300 mètres d’altitude dans un cadre exceptionnel pour un tournoi épique. Les règles du rugby à toucher, aménagées à des conditions d’exercice bien particulières, ont permis à 9 équipes mixtes composées de commerçants locaux, de saisonniers et de vacanciers de plusieurs nationalités de s’affronter sans danger. Quatre joueurs sur le terrain par équipe pour 4 minutes de jeu… épuisant à cette altitude ! En finale, le RCT Haute Tarentaise PGHM l’a emporté sur le Club Méditerranée. Logique respectée en haute altitude.
Benjamins à Gif
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En marge de la finale du Top 14, le ROC Giffois (Essonne) organise le 9 juin la 4e édition de son Tournoi « Benjamins Top 14 ». 14 équipes de moins de 13 ans (garçons et filles) seront présentes au parc des sports Michel Pelchat (10-18 heures) de Gif-sur-Yvette. Les joueurs de l’équipe victorieuse assisteront le soir à la finale du championnat de France. Contacts : christ.chantel@gmail.com
La Maison Dans les Alpes. Depuis le 2 avril, le Comité des Alpes a intégré la Maison du Rugby à Montbonnot St Martin (38). Cette Maison de 850 m² est la Maison de tous car elle est dédiée à la fois aux acteurs du Rugby, mais également au monde associatif, au monde de l’entreprise et au grand public. De nombreux espaces ont été conçus pour l’ensemble des formations internes et externes mais également pour répondre aux demandes des entreprises en termes de séminaires, réunions de travail, réceptions de fin d’année…
Garonne Rugby Seven à l’Ascension. La 3e édition du festival de rugby à 7 agenais se tiendra le jeudi de l’Ascension (17 mai) au stade Armandie, de 11h à 20h. Un tournoi de féminines U15 a été ajouté. Quelques places sont encore disponibles. Renseignements : Didier Comby (06 08 50 01 60 ou didiercomby@orange.fr). L’AS Mérignac relance son tournoi. Afin de renouer avec une ancienne pratique, l’A.S Mérignac a mis en place un tournoi amical et convivial le 12 mai prochain. La catégorie des U15 en sera le centre d’intérêt. Ce challenge J. Cantet réunira 16 équipes, avec 3 matchs de poule de qualification le matin et 2 matchs de poule de classement l’après-midi. Renseignements : Ecolerugby.asmr@orange.fr À Ancenis, tournoi cadets à 7. La 15e édition du Tournoi cadets de rugby à 7 du Pays d’Ancenis aura lieu le samedi 5 mai au stade de la Davrays. Du rugby non stop de midi à 22h ! L’entrée est gratuite. Les Arlequins à pile et face. Deux tournois estampillés FFR seront organisés fin mai par l’école de rugby Les Arlequins, de Sauvian (34). Le samedi 26 mai, à partir de 10h00, pour le tournoi Gaston Grosbois réservé aux moins de 7 ans. Le dimanche 27 mai, sur les terrains de Sauvian, Vendres et Lespignan, pour le tournoi Franck Bournas réservé aux moins de 13 et moins de 15 ans. Ovalies au grand cœur. Les XVIIIe Ovalies de l’Institut de Polytechnique Lasalle Beauvais se dérouleront les 11 et 12 mai au stade Marcel Communeau de Beauvais. La marraine sera Hélène Ezanno, pilier de France Féminines. Les bénéfices seront intégralement versés aux associations « Les Enfants de l’Ovale » et « Agriculteurs Français et Développement International ».
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Le Pôle, comment ça marche ? Un pôle d’excellence, comment ça peut marcher ? La responsabilité et la mise en place du système incombent aux comités départementaux. Tant au niveau de la sélection, que de l’encadrement, c’est aux CD de tout prendre en charge, les cadres techniques ou les éducateurs confirmés ayant pour mission de diriger ces équipes sur le terrain. Idéalement, il faudrait que l’ensemble de ces pôles puisse toucher environ 20% de chaque classe d’âge chez les 13 et les 14 ans. Cela signifie que chaque département, en fonction de l’importance des effectifs, pourrait générer de une seule équipe (pour les plus limités) à trois ou quatre (pour les plus fournis). Un pôle devra regrouper environ vingt à vingt-cinq éléments par année d’âge, un département fort de plusieurs pôles pouvant réunir jusqu’à 100 espoirs. Au niveau du fonctionnement, ces équipes se réuniraient environ une fois par mois. À leur programme, des CPS de perfectionnement ou des compétitions (challenges ou tournois). « Dès la saison prochaine, sept à huit dates seront réservées dans le calendrier afin de faire vivre ces équipes départementales », avance déjà André Laur. Une expérience pilote a même été menée cette saison dans certains départements du sud-ouest et les résultats sont très encourageants. Les plus sceptiques, voire les plus réticents à l’égard de la formule, ont reconnu les effets positifs et certains ont finalement changé d’avis. Les équipes départementales, en termes de résultats, ont il est vrai fait mieux que se défendre face à certains clubs d’élite du sudouest. Surtout, les progrès de quelques jeunes joueurs ont confirmé l’intérêt de la formule. À généraliser maintenant sur l’ensemble du territoire.
< Nouveau coup d’accélérateur à la politique de détection et de formation chez les moins de 15 ans
La chasse aux jeunes Pour améliorer la détection chez les moins de 15 ans, la FFR va généraliser, dès la rentrée prochaine, les pôles d’excellence départementaux, qui regrouperont régulièrement les meilleurs joueurs des « petits » clubs pour des séances d’entraînement en commun et des compétitions face aux équipes des grands clubs formateurs.
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ul besoin de verser dans l’utopie pour se rallier à l’objectif fédéral
de permettre à chaque licencié d’atteindre un jour le haut niveau, s’il en a les capacités. Et cela, d’où qu’il vienne. De Toulouse ou d’un village de la France profonde… Afin de tendre vers cet objectif, la FFR va poursuivre et améliorer la réforme de fond initiée depuis plusieurs années chez les joueurs de moins de 15 ans. Jean-Claude Bordaisco, responsable de Côte Basque-Landes au sein de la commission nationale des écoles de rugby, rappelle d’abord les évolutions majeures apportées à la formation de cette catégorie de joueurs : « Le premier trimestre de la saison me l’accent sur la formation. Il se compose de CPS, est marqué par une tonalité liée à la sécurité et conduit au passage d’un examen pour pouvoir jouer devant à XV. Il permet aussi de former de jeunes arbitres qui officieront ensuite dans cette catégorie. A partir du deuxième trimestre, les clubs peuvent choisir entre jouer à XV ou rester à XII. » Et tout le monde se félicite, aujourd’hui, de pouvoir jouer à XV… L’étape suivante reste à
2 journaliste : Lionel Grillot
r p hotographe : Isabelle Picarel et Thierry Chassepoux (p.24)
talents est ouverte ! venir, avec la création de pôles départementaux. Tel serait le schéma de fonctionnement de ces Jean-Claude Bordaisco poursuit : « Cette étape Pôles, qui permettraient plusieurs avancées pour vise à créer des équipes départementales ou la politique de formation des jeunes, comme le plus locales, lesquelles permettront à de jeunes précise André Laur, président de la commission joueurs, issus de clubs modestes, d’évoluer à nationale des écoles de rugby : « Nous pourrons un haut niveau sportif. Ces équipes seront en à la fois élargir la détection, mais aussi éviter de effet appelées à rencontrer les gâcher certains potentiels. clubs phares du département Je ne parle pas forcément C’est la chance, pour certains de talents méconnus, mais ou de départements proches. » Concrètement, ces pôles d’exceljoueurs des petits clubs, d’accéder de joueurs qui dominent lences départementaux auront trop facilement les matchs à une meilleure formation et à auxquels pour mission de regrouper les ils participent. meilleurs espoirs de moins de 15 une compétition valorisante, par Cela peut se révéler nuisible ans n’appartenant pas à des clubs eux puisqu’ils peuvent le biais de ces équipes de pôles pour d’élite. Le principe consistera à tomber dans la facilité et départementaux, face à leurs ne plus progresser. Nous les réunir régulièrement pour les faire travailler ensemble (via homologues des grands clubs. pourrons enfin densifier le nombre d’équipes à XV de des CPS) ou pour rencontrer les bon niveau régional grâce clubs leaders. « Ce système nous permettra d’amener tous nos jeunes talents vers à ces équipes. » Du gagnant-gagnant pour tous. le haut niveau car nous pourrons les faire évoluer Pour les joueurs d’abord, les meilleurs éléments techniquement comme tactiquement, sans pour des petits clubs se voyant donc ouvertes les portes autant les contraindre à quitter leur club formad’une meilleure formation et d’une compétition teur », explique Jean-Claude Bordaisco. valorisante face à leurs homologues de grands
clubs. Ces derniers y gagnent des adversaires coriaces, aptes à leur donner la réplique à la porte de chez eux. Les clubs ensuite, les petits pouvant espérer conserver plus longtemps leurs talents en herbe, les plus grands pouvant compter sur une concurrence accrue de proximité. La France du rugby enfin, qui peut espérer voir sa formation cibler avec toujours plus d’acuité ses plus prometteurs espoirs formés dans nos écoles de rugby et élever le niveau d’un nombre bien plus important de joueurs. Mise en place prévue pour cette réforme à la rentrée scolaire prochaine, via une directive fédérale. À charge pour tous les comités départementaux de plancher sur la concrétisation de cette idée. « Pas facile de faire adhérer rapidement tout un territoire, reconnait Jean-Claude Bordaisco. Un vœu pieu, diront même certains, mais c’est pourtant une opportunité réelle à saisir pour le rugby français. » Un Pôle d’excellence ou une équipe départementale qui servira aussi de tremplin pour les sélections appelées à se rencontrer au sein de chaque secteur. Chaque jeune talent de moins de 15 ans, et ce d’où qu’il vienne, aurait alors sa chance de « percer »…
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< Première expérience concluante dans l’Aude
« Idéal pour tester et faire progresser » L’équipe départementale des moins de 15 ans de l’Aude a disputé son premier tournoi le 17 mars dernier, face à son homologue de l’Hérault et à celles des « grosses écuries » régionales, Montpellier et Béziers. Expérience concluante, qui annonce un calendrier de compétitions pour la saison prochaine.
À
l’image d’Alain Palausse (photo ci-dessus, au centre), président de la
commission sportive et de développement des moins de 15 ans dans l’Aude, les éducateurs de son territoire en sont maintenant convaincus : la création d’équipes départementales sera une bonne chose. « D’après l’expérience que nous avons menée, ce sera bénéfice pour tout le monde », assure-t-il. Cette opération pilote a eu lieu à la mi-mars, avec une équipe de moins de 15 ans de l’Aude invitée sur un tournoi amical en compagnie d’une autre équipe départementale (l’Hérault) et deux écuries professionnelles, Montpellier et Béziers (le 17 mars à Sauvian). « Nous avions une équipe composée de jeunes en provenance de Carcassonne, mais aussi de Castelnaudary, Sigean et d’autres petits clubs du département », souligne Alain Palausse. Et comme la FFR le préconise pour la saison prochaine, on avait brassé les cartes quelques semaines à l’avance afin de préparer le terrain. « Nous avions organisé plusieurs demi-journées nous permettant de rassembler les meilleurs
jeunes espoirs de nos clubs, ce qui nous a permis de superviser et de faire travailler ainsi une centaine de moins de 15 ans », précise Alain Palausse. L’équipe de l’Aude a fait mieux que se défendre, pour un satisfecit unanime. « Nos jeunes nous ont dit qu’ils s’étaient régalés lors de rencontres qui permettent de faire monter le niveau de pratique de tous. Il n’y a rien de tel pour étalonner nos jeunes. Certains sont les leaders de leur village, mais en voyant comment chacun se comporte dans l’adversité, on en apprend davantage sur le potentiel des uns et des autres. » L’expérience a été renouvelée avec deux autres équipes audoises chez les 13 ans, avec là aussi, beaucoup de satisfactions Une dé tec tion plus pointuE . L a seule réticence tiendrait plutôt à la rançon du succès avéré de l’opération. « La question que l’on peut se poser, c’est de savoir si demain, des petits clubs nous enverront leurs meilleurs joueurs, certains pouvant avoir la peur d’être ‘‘pillés’’ lors de ce genre de rendez-vous. Mais je n’y crois pas. Plus il y aura de ‘‘bons jeunes», moins il y aura de tensions entre clubs. Et surtout, nous connais-
sons les forces vives du département, on les suit, on saura qui amener », analyse Alain Palausse. Dans l’Aude comme dans tout le secteur Grand Sud où des opérations pilote ont été organisées, l’expérience a recueilli l’assentiment général. On se prépare donc à bâtir le prochain calendrier avec plusieurs dates réservées pour ces équipes départementales, propices à une amélioration du niveau, à une détection plus pointue et à quelques promotions inattendues. « C’est vrai qu’après ce tournoi, on a décidé de retenir par exemple un jeune garçon de Castelnaudary pour le prestigieux tournoi Batigne de Graulhet qui a eu lieu le 19 avril dernier, chose que nous n’aurions probablement pas faite si on ne l’avait pas testé avec notre équipe départementale. Et on en intégrera d’autres, c’est certain », ajoute le technicien audois. Le vécu manque encore pour avoir un avis tranché sur tous les effets de cette innovation, mais pour Alain Palausse, cette mesure aura un effet garanti : « Elle amènera davantage de nos jeunes vers l‘excellence. » Et pas seulement dans le Grand Sud, car tout le monde est invité à le faire.
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2 journaliste : Lionel Grillot
r p hotographe : Isabelle Picarel et Manu Blondeau (p.26)
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< Chez les moins de 13 ans, l’apprentissage du jeu doit évoluer
Priorité à la technique Pour bien préparer le passage au rugby à XV dans la catégorie d’âge supérieure, pour élever le niveau de jeu, l’apprentissage chez les moins de 13 ans va évoluer, en mettant l’accent sur la technique individuelle. Témoignage de Philippe Carayon, CRT du Tarn, qui mène déjà ce type d’action dans son département.
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à 12 ans, c’est « l’âge d’or pour apprendre », selon les éducateurs.
Mais c’est aussi l’occasion d’un constat un peu inquiétant : chez les moins de 13 ans, on joue, on se fait des passes, mais on fait très peu de véritable formation. Le niveau reste très faible, notamment pour ce qui est de la technique individuelle, qu’il s’agisse de la passe, du jeu au pied, ou des gestes spécifiques à tel ou tel poste. En conséquence, il est temps d’agir. Une directive fédérale proposera donc la saison prochaine un véritable plan de formation, à l’instar du plan d’action déjà expérimenté avec succès dans le Tarn. Pour pallier ces lacunes récurrentes, l’accent sera mis sur le travail technique, via des CPS. Philippe Carayon, CRT du Tarn, explique : « Des CPS, nous en avons quatre à cinq par saison. Nous profitons de ceux programmés pour les moins de 15 ans afin de regrouper également les moins de 13. Pour ces derniers, nous proposons un ‘‘début de travail’’ sur
le mouvement collectif, la circulation des joueurs, la définition des rôles et tâches de chacun, une anticipation de l’apprentissage à venir chez les moins de 15 ans. Mais nous donnons surtout la priorité à la technique individuelle. Nous essayons de donner aux jeunes toutes les habiletés qui leur permettront d’aborder dans de bonnes conditions, dans la catégorie d’âge supérieure, les axes de formation que sera la préparation du jeu à XV ou celle de l’Orange Rugby Challenge ». Philippe Carayon poursuit : « On essaie de leur inculquer la palette des gestes à maîtriser avec un ensemble d’exercices divers, variés, ludiques et formateurs. On travaille la passe (des deux côtés), la technique pour déposer et ramasser le ballon en mouvement. On y travaille aussi les deux contre un, la passe au pied, la réception en extension, toujours en mouvement. On révise la base du rugby moderne, le un contre un et la notion de cadrage comme de plaquage. On n’occulte surtout pas les tirs au but et le jeu au pied en général. Sans oublier enfin un apprentissage de l’arbitrage, via la connaissance des règles du jeu, ce qui n’est pas du luxe ». Ces séances comportent aussi la préparation des jeunes aux « bonnes attitudes pour un jeu en sécurité », objectif prioritaire de la Fédération et notions que certains approfondiront plus tard pour obtenir le passeport du joueur de devant. Premiers progrès notables. Ces CPS sont préparés et conduits par les éducateurs de la catégorie, sur des contenus définis par le CRT et des exercices qu’il valide. Ce retour aux « fondamentaux » est une opportunité pour les anciens rugbymen aguerris devenus éducateurs de partager, lors de la préparation, leur vécu avec des éducateurs au bagage rugbystique plus léger. « Ils peuvent aussi parfois bénéficier du renfort de joueurs de l’équipe première, voire de joueurs de haut niveau, pour des ateliers spécifiques de jeu au pied ou de lancer, comme on a déjà pu l’observer », ajoute Philippe Carayon. « C’est plus facile de retenir l’attention et de susciter application et concentration lorsque c’est Romain Teulet ou Pierre Bernard qui expliquent le jeu au pied ou lorsque Clément Maynadier dirige des exercices de lancer ou de position en mêlée », poursuit Philippe Carayon. Pour les Tarnais, les premiers effets de cette méthode ne se sont pas fait attendre car les jeunes progressent plus vite. « L’ensemble de ce travail a déjà conduit à des améliorations perceptibles, assure ainsi Philippe Carayon. Par exemple, il nous était impossible auparavant de trouver un seul talonneur capable d’un lancer propre à 15 mètres. Maintenant, nous en avons déjà recensé quatre. Et le constat est valable pour beaucoup d’autres gestes techniques. » De quoi inciter chacun à suivre le mouvement, « l’âge d’or pour apprendre » méritant un enseignement des plus pointus, indispensable pour permettre d’aller vers le meilleur niveau.
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2 journaliste : Nemer Habib
r p hotographe : Christophe Morin
< Trois joueurs de 17 ans ont arbitré lors des « Médi’Ovales », les 14 et 15 avril à Provins
Arbitres par… prévoyance !
On peut avoir 17 ans et arbitrer un tournoi international comme celui des « Médi’Ovales », organisé par le Rugby Club de Provins (Seine-et-Marne), les 14 et 15 avril. Pour Arthur, Robin et Gabriel (notre photo), c’est une question de passion, de motivation et… de prévoyance !
«J
e les ai récupérés au lycée, dès la cloche sonnée, et hop, direction Provins. » Stéphane Vigier, arbitre
national et référent pour la neuvième édition des Médi’Ovales du Provins Rugby Club, raconte son périple routier à travers la Seine-et-Marne comme s’il s’agissait de prendre le métro dans Paris. « L’essentiel, c’est de permettre à ces arbitres stagiaires de bien vivre leur passion du rugby, poursuit-il. Car ce sont des gamins qui sont venus spontanément à l’arbitrage. » « J’étais fébrile sur le terrain, je prenais souvent des cartons blancs parce que je ne maîtrisais pas bien les règles. Il y a deux ans, on m’a parlé de la formation à l’arbitrage. J’y ai goûté et j’ai voulu m’engager dans cette voie, et persévérer », confirme Gabriel, 17 ans, qui vient de Brétigny-sur-Orge (91). « Se consacrer à l’arbitrage tout un week-end comme ils le font bénévolement, c’est signe qu’on est forcément motivé, » reprend Stéphane Vigier. Robin, bientôt 18 ans, voulait lui aussi « connaître les règles pour s’améliorer sur le terrain. » Mais c’est surtout la notion de partage qui l’attire : « comme les joueurs qu’on arbitre sont à peu près du même âge que nous, j’aime bien partager avec eux les valeurs de fair play et de respect sur un terrain. Et c’est en prenant plaisir sur le terrain qu’on arrive à faire partager ces valeurs. Si les joueurs nous voient prendre du plaisir, alors ils en prennent aussi. » Ca dure plus longtemps. Arthur, bientôt 18 ans, a commencé à s’intéresser à l’arbitrage avec l’opération Je joue arbitre. Il avait alors 15 ans. Aujourd’hui, son activité de joueur (il joue depuis 10 ans) est tout aussi importante que celle d’arbitre. Mais le choix ne sera pas difficile à faire : « Le samedi j’arbitre et le dimanche je joue, 3e ligne centre à Melun. C’est ma passion du rugby qui m’a mené vers l’arbitrage, mais aussi la perspective que, à l’avenir, il arrivera un moment où je ne pourrai plus jouer. Et une vie sans rugby le week-end, ça n’est pas envisageable. Même maintenant, malgré mon emploi du temps chargé avec mes études (1ère ES), j’aime pouvoir m’occuper tout le weekend avec le rugby, le samedi pour arbitrer et le dimanche pour jouer. Ça m’aère l’esprit. Si, à mon âge, on m’empêchait de jouer, ce serait frustrant. Mais, à un moment, je sais qu’il faudra que je fasse
un choix et je choisirai l’arbitrage sans hésiter car je sais que, sur la durée, c’est ce qui me permettra de continuer à vivre ma passion du rugby le plus longtemps. » Une analyse partagée par ses compères, Robin et Gabriel. « Il faut y aller en douceur, sans trop les brusquer, conclut Stéphane Vigier. Si on veut les faire monter trop rapidement, ça peut les desservir,
tout comme nous. Ils sont jeunes, ils sont étudiants, ils sont également joueurs, et c’est important. Si on leur en demande trop, on risque de les dégoûter de l’arbitrage. Il faut les suivre en douceur, les coacher, comme on le fait pour le haut niveau avec Joël Jutge. C’est comme ça qu’on arrivera à les faire progresser et, surtout, à leur donner envie de continuer. »
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30 < Le passage d’un jeu mixte à une pratique féminine reste une période délicate
Une bataille décisive à gagner Les compétitions interdépartementales réservées aux filles de moins de 15 ans, principal outil de la fédération pour fidéliser cette catégorie d’âge, sont unanimement appréciées, mais pas encore assez répandues, notamment dans la moitié nord du pays.
C’
devrait nous rejoindre dès la saison prochaine », ajoute Alain Galaup, coordinateur du Grand Sud. Si dans l’Hexagone. Alors que le nombre ça commence également à bouger en Aquitaine, de licenciées explose de manière exponentielle qui a pu monter plusieurs tournois cette saison, depuis plus d’une décennie (11.000 d’ici la fin ça reste plus compliqué pour les secteurs Nord-Est de saison), la florissante santé de la pratique et Grand Ouest. La région parisienne présente féminine ne s’affiche pourtant pas de manière bien l’ébauche d’un programme, mais partout uniforme. Les plus faibles hausses d’effectif se ailleurs, d’Est en Ouest, en passant par le Nord, on situent clairement à l’adolescence et, forcément, peine à suivre la dynamique « sudiste ». « Problème cette situation interpelle les décideurs. d’effectif d’abord, non seulement insuffisant mais Point névralgique de la réflexion, la transition qui également disséminé », avancent Patrick Demolin doit mener les jeunes licenciées de l’école de rugby (Nord-Est) et Florence Lavandier (Grand Ouest). à la pratique exclusivement Les ressources humaines féminine, à la charnière des Ces tournois ravissent toutes les ne permet t ent pas de 13/14 ans. La perspective ayant constituer des équipes conduit jusqu’à présent à trop participantes, à commencer par celles départementales et toute de renoncements, la Fédération qui y viennent sur la pointe des pieds, représent ation via les a décidé d’insuffler un souffle impliquerait des habituées aux compétitions mixtes. comités nouveau à cette catégorie, susdéplacement s au long ceptible d’inverser la tendance. cours sur des territoires Premier objectif : jouer bien sûr, mais surtout, aussi étendus… Le manque d’effectif ne doit touapprendre à jouer entre filles. Et ce dès cette catétefois pas devenir une fatalité dans le contexte gorie des moins de 15 ans. Une mini révolution d’expansion de la pratique féminine, a fortiori si à l’échelle de notre rugby. La Fédération a donc l’on songe à un vivier aussi foisonnant que peut avancé ses pions et, cette année, un calendrier a l’être l’UNSS, où la pratique féminine du rugby est été établi afin de libérer des dates pour des comen vogue et très prisée. « Dès que l’on a la volonté pétitions interdépartementales à 7. de faire et qu’on y met les moyens, ça marche ! », Sur ce point, les secteurs Sud-Est et Grand Sud, corrige ainsi André Laur, coordinateur national terres traditionnelles de rugby, donnent l’exemple de ce programme des filles de moins de 15 ans. et le bon. Rassemblement s sous forme de CPS, tournois en nombre, avec au final une grande compétition de secteur Les plus jeunes vont suivre programmé pour couronner Le constat chiffré est implacable : c’est chez les moins de 13 ans que les effectifs le tout, ça marche fort. « Nous féminins peinent le plus à augmenter (+2,5% chez les moins de 11 ans, +2% chez les pouvons compter sur de plus en moins de 13, +4% chez les moins de 15). « Beaucoup de filles décrochent à cet âge de plus d’équipes, de plus en plus 11-12 ans », souligne André Laur. Afin de remédier à cette situation et pour anticiper la perspective d’une pratique appelée à devenir exclusivement féminine, la Fédération de filles, et tous les départements entend s’inspirer du travail effectué auprès des moins de 15 ans pour en faire profiter participent en fonction de leurs la catégorie inférieure. Après avoir déjà convié, dès cette saison, les filles de 12 ans effectifs », souligne Véronique lors des divers rassemblements de moins de 15 ans, les deux catégories, moins de Plantard, en charge du secteur 13 et moins de 15 ans, devraient se trouver rassemblées, dès la saison prochaine, Sud-Est. Constat sensiblement sur les mêmes lieux et aux mêmes dates. « Cela permettra de faire la soudure entre identique dans le Grand Sud où, ces deux catégories et d’apporter un plus en termes de formation », précise André Laur. En prenant soin de ne pas placer ces rassemblements en concurrence avec les là aussi, le challenge des moins compétitions de garçons ou interdépartementales d’écoles de rugby. Avec un minimum de 15 gagne les esprits. « Le de contraintes pour les clubs et la possibilité pour les jeunes filles de découvrir la réalité Languedoc et le Pays Catalan de la pratique féminine, on espère ainsi fidéliser dans les clubs les licenciées rugby, dès s’impliquent de plus en plus, l’âge de leur entrée au collège. Une nouvelle étape à franchir dans le développement chaque comité a même pris la resde la pratique chez les ados. Il ne restera plus alors qu’à ouvrir plus grandes les portes ponsabilité d’organiser un tournoi de nos écoles de rugby aux filles de 5 à 11 ans et le rugby au féminin aura sa véritable pyramide de formation et de développement. F de secteur et l’Armagnac-Bigorre est un enjeu prioritaire du développement de la pratique féminine
« Tous ceux qui mènent des actions avec l’UNSS, rassemblement inter-établissements ou compétitions entre clubs et équipes de collège (comme cela se fait dans le Grand Sud) voient rapidement des filles les rejoindre. Avec une part de lobbying à mener sur le terrain et le précieux bouche à oreille, on peut initier un mouvement, dès lors que parallèlement, on établit un calendrier pour cette catégorie. » Encore faut-il aussi que les clubs jouent le jeu et libèrent leurs joueuses pour ces compétitions, au lieu de les conserver pour les compétitions mixtes d’écoles de rugby… Au point que certains suggèrent déjà d’arrêter la mixité dès les moins de 15. « Aux dates choisies pour nos compétitions féminines, il n’y a pas de concurrence et les clubs se doivent de libérer leurs joueuses », rappelle André Laur. Tout est fait aujourd’hui pour permettre à ces compétitions de prendre un véritable essor. Même si on avance de manière inégale, l’essentiel reste d’avancer et les moins de 15 ans féminines tracent leur sillon. D’autant plus, et c’est capital, que ces tournois ravissent toutes leurs participantes, à commencer par celles qui y viennent sur la pointe des pieds, habituées aux compétitions avec les garçons. Essayer la compétition féminine, c’est l‘adopter. « Et ça aide indéniablement à fidéliser nos filles », assurent tous les CRT, souvent leaders de ces équipes, rencontrés aux quatre coins des terrains. L’avenir est donc en marche. A tous de monter dans le train.
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2 journaliste : Lionel Grillot
r photographe : Thierry Chassepoux
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32 < Premier tournoi interdépartemental de la saison en Ile-de-France, réservé aux filles de -15 ans
Entre elles aussi, ça Une soixantaine de joueuses réparties dans six équipes ont participé, samedi 31 mars à Chilly-Mazarin, au premier tournoi interdépartemental à 7 d’Ile-de-France réservé aux filles de moins de 15 ans. Un premier pas vers la généralisation de cette pratique sur l’ensemble du territoire national.
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our une ma jorité d’entre elles, il s’agissait d’une grande première. Fin
mars, Chilly-Mazarin accueillait le premier rendez-vous interdépartemental d’Ile de France réservé aux licenciées de moins de 15 ans. Rien que des filles, les « minimettes » d’écoles de rugby débarrassées des garçons. Un « teasing » de ce qui les attend à l’avenir, mais une découverte parfois intrigante. Seule féminine de Plessis-Meudon, Salomé joue ainsi depuis quatre ans au rugby, mais toujours avec des garçons. Sauf, ce samedi. « Alors je suis venue, mais… je ne savais pas comment ça allait se passer », avance-t-elle avec réserve. D’autant que toutes les « minimettes » n’attendent pas forcément de se retrouver entre elles. L’Essonne, terre de rugby féminin, se trouve ainsi
2 journaliste : Lionel Grillot
r photographe : Christophe Bertolin
s’envoie ‘‘grave’’ ! tellement dépourvu que le 91 n’était même pas en mesure d’avoir une équipe de sept filles au complet pour ce tournoi à 7 à domicile ! « Certaines de nos filles sont en effet restées avec leur équipe de club engagée dans une autre compétition », explique leur encadrant, Richard Desailly. Laure Blancot dirige au contraire la délégation la plus fournie. Tout sauf un hasard… Quinze filles, dont trois arbitres en herbe, groupées derrière l’éducatrice du Val-de-Marne qui explique : « Dans le 94, nos effectifs dans la catégorie sont légèrement à la hausse, mais nos filles sont régulièrement sollicitées. Minimes et cadettes sont réunies tous les mois et nous avons programmé des matchs amicaux pour nos moins de 15. Ces nouvelles compétitions féminines aident aussi à fidéliser nos licenciées, c’est sûr. » Six équipes se trouvent dès lors rassemblées aux côtés du cadre fédéral Vincent Ouzet, maître d’œuvre de la journée. Et lorsqu’il explique le fonctionnement de la compétition et rappelle les règles du jeu, les filles réunies autour de lui écoutent religieusement. « C’est normal, elles sont
naturellement très concentrées et très attentives » dernier, les filles de Seine-et-Marne sont encore explique le leader de la sélection des Hauts-decompétitives malgré une kyrielle de débutantes. Seine, Patrick Donot. Sur le terrain, ce n’est pas Jonathan Marquet, CTR du 77, confirme : « Elles casoar et gants blancs. C’est du 7 avec des filles, apprennent vite. » « Surtout, le différentiel entre les mais on s’envoie sans ménagement. Tout sourire, confirmées et les nouvelles est moins flagrant que Fanny, de Meaux, apprécie. chez les garçons car les « J’avais peur de voir ce que ça filles compensent par leur « J’avais peur de ce que ça allait allait donner entre filles mais investissement » ajoute donner entre filles mais finalement, Patrick Donot. En Ile-definalement, c’est encore plus agressif qu’avec les garçons. c’est encore plus agressif qu’avec les France comme à l’échelon Avec eux, on rigole et ils font l’ef fectif des garçons. Avec eux, on rigole et ils national, attention à nous, alors que là, licenciées moins de 15 ans ça y va, ça plaque, c’est super. » font attention à nous, alors que là, ça se répartit en tiers a priori En dépit du terrain pelé de : les chevrony va, ça plaque, c’est super. » hétéroclites Chilly sur lequel il ne fait pas nées apprenties, les débuFanny (Meaux, 77) tantes et les transfuges bon tomber. On ne se fait pas de cadeaux, mais on s’encourage de l’UNSS. C’est même par aussi mutuellement. Et les applaudissements ce biais que la Seine-Saint-Denis a recruté ses fusent d’instinct lorsqu’une fille finit par se relereprésentantes dont la puissance et la maitrise ver, stoppée net par une « cartouche » lui ayant collective feront merveille. « C’est le résultat d’un coupé le souffle. Victorieuses de la répétition gros travail au niveau scolaire », explique le cornac générale – un tournoi disputé en ouverture de cette sélection, Pierre Amestoy. « Nous pouvons du France-Angleterre de Charléty, le 11 mars compter sur beaucoup de profs d’EPS impliqués dans nos clubs et comme notre sport fait recette auprès des parents, les filles découvrent le rugby en primaire ou au collège. Elles rejoignent alors les AS de ces établissements puis les clubs. Toutes nos filles se connaissent et jouent les unes contre les autres en UNSS. » Cette fois-ci, l’union fait leur force, malgré la belle résistance du RC Paris 75. Pour les autres, la découverte du rugby féminin dans cette catégorie d’âge a porté ses fruits. La plupart planchent sur leur avenir proche, quand elles n’ont pas déjà décidé de leur future destination. Salomé quittera l’EDR du Plessis-Meudon pour rejoindre les féminines de Fontenay, Fanny s’apprête à passer de Meaux au Val d’Europe et pour les dernières qui hésitent, rendez-vous à la mi-mai à Limay, pour le second tournoi interdépartemental de la saison. Quant à Laure Blancot, elle ne crie pas victoire d’avance : « Parce que tout ira encore mieux lorsque certains clubs accepteront de licencier nos moins de 15 ans qui ne veulent plus jouer avec les garçons… »
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Chloé :
« Ça donne envie de continuer » À 13 ans, licenciée à Champ (Seine-et-Marne), Chloé fait partie des nouvelles joueuses de la saison. Et sa découverte du rugby au féminin est allée bien au-delà de ses espérances… Comment et pourquoi t’es-tu inscrite au rugby ? J’avais un frère qui y jouait déjà. Avant, j’avais fait de la gymnastique, de la danse aussi, mais là c’était un sport d’équipe. Au rugby, on peut se défouler, courir, passer, plaquer, j’avais envie d’essayer. Tu ne joues qu’avec des garçons à l’école de rugby, que t’inspirait ce rendez-vous uniquement entre filles ? Je ne savais pas trop, en fait. Rencontrer des filles que je ne connaissais pas, il fallait voir. Je m’entends bien avec les garçons du club, ils sont « sympa », mais là, c’était nouveau. Cette découverte du rugby au féminin t’a-t-elle conquise ? Oui, vraiment. Avec les filles, ça s’est très bien passé et je n’ai jamais autant joué qu’aujourd’hui. En fait, avant de venir, même si je m’entendais bien avec les garçons, je n’avais déjà plus trop envie de poursuivre le rugby. Mais cette journée m’a totalement convaincue. C’était vraiment bien de se retrouver entre filles et ça me redonne l’envie de continuer.
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2 journaliste : J.-L. Laffitte
r photographe : B. Garcia et P.-J. Pitot
> Clément Poitrenaud
« Je ne crains pas la concurrence » De la première génération de professionnels, ils ne sont pas nombreux dans ce cas : comme Aurélien Rougerie, Clément Poitrenaud est l’homme d’un seul club, avec lequel il a tout connu et où il devrait terminer sa carrière puisqu’il a signé pour quatre saisons supplémentaires. Le gamin aux cheveux courts qui avait aussitôt joué dans la cour des grands, révélant un beau talent de trois-quarts centre lors de la conquête de son premier Brennus, est descendu de son nuage. Il n’a été épargné ni par la concurrence ni par les coups durs mais il a, comme sur le terrain, soigné ses relances. Absent de la Coupe du Monde, il a profité de l’infortune de son coéquipier Maxime Médard pour reprendre le n°15 dans le dernier Tournoi. Clément Poitrenaud fréquente le XV de France depuis plus de dix ans et il n’a nullement l’intention d’en rester là. Au contraire, il ose rêver à la prochaine Coupe du Monde !
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Sanglier depuis 35 ans ! À 46 ans, il joue toujours pilier gauche sous le maillot des Sangliers. James Rodrigues est arrivé de son Portugal natal en 1971 dans une commune à laquelle il est très attaché et où il est aujourd’hui artisan couvreur. Il est licencié depuis l’âge de 10 dans ce club où il a tout connu, « et j’essaie de rendre ce qu’on m’a donné ». Véritable symbole du club, capitaine jusqu’à la saison dernière, il est heureux de constater que « le flambeau est repris par un jeune comme Steven Pasquet ». James Rodrigues éprouve aussi «une grande fierté» à jouer avec son frère Carlos (37 ans), talonneur, son fils Garry (22 ans), troisième ligne, et son gendre, Manu Chantal, arrière. James Rodrigues insiste sur la solidarité qui règne au sein du club. « Quand je vais arrêter de jouer, mais je n’ai encore rien décidé, je m’occuperai des jeunes », annonce-t-il. En attendant, il espère bien participer cette saison aux phases finales « et enfin passer le premier tour ! » Faux texte à compléter
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r photographes : P.-J. Pitot (p.36), J.-M. Hervio/DPPI (p.37, en haut) et J. Bibard/FEP/Panoramic (p.37, en bas)
Trente ans ce mois-ci. Une grande fête en perspective à « La Pergola »* ?
Mon 30 e anniversaire tombe, cette année, le jour de la finale de la Coupe d’Europe et c’est sur la pelouse de Twickenham que j’aurais aimé le fêter. Hélas... Cet anniversaire arrivant toujours en pleine phase finale, je suis habitué à le voir passer plutôt calmement. Cette fois, il n’est pas nécessaire de reporter la célébration : mes amis d’enfance sont convoqués. Réalises-tu que tu es désormais un « vieux » ?
Eh oui ! Depuis deux ans, je vois arriver des très jeunes au Stade et il est tout naturel que les anciens les encadrent, comme le firent les Garbajosa, Delaigue, Desbrosse, Marfaing, Ougier à mon arrivée. Quand ils me disaient que le temps passe très vite, je rigolais mais ils avaient bien raison. Je suis maintenant de ceux qui maîtrisent le projet de jeu, qui connaissent la maison, son fonctionnement et ses habitudes : c’est à notre tour de faire passer le message et ce rôle est plutôt sympa. Même chose dans le XV de France ?
C’est différent, l’approche est plus individuelle. Rugbystiquement, je n’ai rien à apprendre à personne. Si j’ai pas mal discuté avec Wesley Fofana, c’était pour le faire profiter de mon expérience dans la façon d’appréhender un match ou les médias. Parce qu’ils ont été pros très jeunes, les nouveaux internationaux ont moins besoin d’être entourés que nous il y a dix ans.
2001, premier titre avec les grands : est-ce vraiment très loin ?
Non, les souvenirs restent précis, l’intensité de ces moments toujours présente. Champion la première saison, après l’avoir été en cadets et juniors, je ne me rendais pas compte de la difficulté de décrocher le titre. Je sais maintenant à quel point c’est compliqué. Deux fois champion de France au centre, es-tu toujours candidat à ce poste ?
Effectivement, j’ai été champion en 2001 au côté de Cédric Desbrosse et, dix ans après, au côté de Yannick Jauzion. Le poste me plait beaucoup mais je n’y ai pas joué régulièrement, sauf la saison dernière. Pour moi, la transition est beaucoup plus facile du centre à l’arrière, comme ce fut le cas pour les vingt dernières minutes de la finale 2011, que dans l’autre sens. Mon passage au centre n’est pas à l’ordre du jour cette année, a fortiori depuis la blessure de Max Médard, mais on ne sait jamais de quoi sera faite la prochaine saison. Dans le XV de France, j’ai fini au centre, en remplacement de Jauzion, le match du grand chelem 2010 contre l’Angleterre. Mais je n’ai jamais été titulaire, parce que ce n’était pas mon poste en club. Peut-on dire que la féroce concurrence rencontrée à Toulouse t’a fait grandir ?
Avec des candidats à l’arrière comme Ntamack, Jeanjean, Gareth Thomas, Heymans et Médard, je n’ai jamais pu passer une saison tranquille, jamais pu relâcher un instant mon effort ! Un copain m’a
fait remarquer récemment que, hormis la saison où j’ai été éliminé sur blessure, j’ai toujours été titulaire en phase finale : j’en suis fier. J’ai été champion d’Europe 2010 à l’arrière, avec Max (Médard) à l’aile ; j’ai été champion de France 2011 au centre, avec Heymans à l’arrière et Max à l’aile. La concurrence a toujours été là, de sorte qu’on finit par s’en accommoder, presque par ne plus la percevoir. La différence par rapport à mes débuts, c’est qu’il n’est plus permis, comme autrefois, de se présenter un jour à 70%. Il t’a fallu travailler sérieusement ton coup de pied, non ?
À mes débuts, je ne tapais jamais et ça marchait quand même. J’ai pris conscience qu’un arrière ne pouvait évoluer au plus haut niveau sans cette corde à son arc. En fait, il s’agissait moins d’une déficience que d’une lacune technique. J’étais trop irrégulier, il fallait régler mon coup de pied pour acquérir la confiance, sans laquelle j’avais tendance à m’abstenir. En 2007, c’était déjà beaucoup mieux. J’ai pas mal bossé avec Philippe Rougé-Thomas, Jean-Ba Elissalde et Gonzalo Quesada. Je continue à travailler et c’est même devenu un plaisir. L’expérience sert-elle également à mieux évacuer une déception comme celle de la Coupe du Monde ?
Oui, j’ai pris le recul nécessaire vis-à-vis de ces décisions qui me secouaient naguère, qui me restaient en travers de la gorge. Ce n’est plus
Dans une autre vie, Clément Poitrenaud se verrait bien reporter photographe. « J’admire ceux qui ont le courage de partir en Libye, en Syrie, en Egypte, qui risquent leur peau pour informer le monde », avoue-t-il
37 Hélas pour Médard, il est arrivé…
Sale coup, en effet. Je compatis d’autant plus que j’ai donné en 2008 : un an de frigo à cause d’une fracture de la jambe, agrémentée d’une luxation de la cheville. Au même moment, rupture du croisé pour Vincent (Clerc). Remarquez que ces trois grosses tuiles sont tombées au retour de la Coupe du Monde. Un retour très difficile à négocier car tu as l’impression d’être bien, de dominer ton sujet en profitant de la dynamique internationale, alors que la fatigue est bien présente. En fait, tu enchaînes deux saisons et tu finis par régler la douloureuse, c’est le cas de le dire. Tes deux professions te laissent-elles quelques instants de loisir ?
Cela fera deux ans en septembre que je suis à la fois rugbyman et restaurateur. Mais le restaurant que j’ai acquis à Labège est aussi une histoire de rugby car je suis associé avec Thomas Fantini, ancien junior Reichel du Stade toujours très proche du club, et Yannick Julien, ancien Reichel de Colomiers et fils d’un dirigeant emblématique de ce club. Bien que je sois un peu moins porté sur les « fringues » qu’il y a quelques années, je suis également « ambassadeur Blanco » depuis septembre, ce qui me permet de faire valoir mes goûts. Mes rares vacances, je les passe à l’étranger, en Amérique du Sud notamment. Et puis, ce qui me plait énormément, c’est la photo.
une perturbation mais une motivation supplémentaire. N’empêche qu’à l’annonce du groupe pour le Mondial, ce fut quand même dur pour moi. Bien que ne jouant pas arrière à Toulouse, je pensais avoir fait les efforts nécessaires pour rattraper, disons-le, mes deux mauvais matchs dans le Tournoi 2011. Heureusement, il y a eu… les doublons ! Ils procurent des responsabilités à ceux qui défendent, durant cette période, les couleurs du club. Ce rôle est gratifiant pour ceux qui n’ont pas été retenus dans le groupe tricolore et qui ne sont pas, comme auparavant, à regarder leurs copains du XV de France à la télé. Au Stade, nous avons ainsi réalisé un fabuleux début de saison : nous nous sommes resserrés et nous nous sommes éclatés, sur le terrain s’entend.
Est-ce que tu t’adonnes régulièrement à la photographie ?
J’aimerais. Ma compagne Anaïs, qui est journaliste free lance, m’a flanqué le virus. Je ne suis pas attiré par la photo de sport ou la plastique mais par le reportage. J’admire ceux qui ont le courage de partir en Libye, en Syrie, en Egypte, qui risquent leur peau pour informer le monde. Pour l’instant, il ne m’est pas possible d’aller me promener avec mon appareil. Je suis déjà content d’avoir été l’objet, de la part d’une boîte de com tenue par mes copains Pierre Garrigues et Jean-Stéphane Cantero, d’une commande destinée au festival Map, réservé aux amateurs. Le goal du TFC, Andrade, et moi-même avons reçu chacun un appareil. Il s’agissait de porter un regard croisé sur un sujet de notre choix : le résultat a été exposé sur les berges de la Garonne, puis affiché sur les murs de mon restaurant.
Et le retour à la maison avant l’ouverture du dernier Tournoi ?
Je ne l’ai pas mal vécu. Il y avait encore un doublon et, surtout, l’important pour moi était de figurer dans le premier groupe de 30 annoncé par Philippe Saint-André. Je ne m’attendais pas à en faire partie car j’avais un souci avec ma cheville. Dès lors que j’y figurais, je savais qu’un pépin pouvait me faire réintégrer l’équipe.
Deux fois champion de France, trois fois champion d’Europe, près de 50 fois international, le trentenaire poursuitil encore un objectif sportif ?
Je me permets de revendiquer un troisième Brennus, celui de 2008. D’accord, Vincent (Clerc) et moi étions dans les tribunes au Stade de France mais nous avions effectué, jusqu’à notre blessure, un bon morceau de saison. D’ailleurs, nous avons été étroitement associés à la fin de parcours, ce qui nous a permis de vivre des moments presque aussi intenses Clément Poitrenaud en bref que sur le terrain ; des moments qui donnent toute F 29 ans. Né le 20 mai 1982 à Castres (81). sa force au mot « groupe ». Je revendique aussi un F 1,86 m, 93 kg (85 en 2001). quatrième titre européen, celui que j’ai gagné en F Postes : Arrière et centre. 2004 avec les Wasps !** Sérieusement, j’ai l’ambiF Club : Stade Toulousain, depuis l’école de rugby. champion de France cadets Ufolep (1998), tion de participer à une troisième Coupe du Monde. F Palmarès : cadets 2e année (1999), Crabos (2000), première Je crois en mes chances pour 2015. Si j’avais été de division (2001 et 2011, Top 14) ; champion d’Europe l’édition 2011, je serais peut-être moins motivé par 2003, 2005 et 2010. F 47 fois international, entre France/Afrique du Sud une quatrième…
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2001 et Galles/France 2012. Grand chelem 2010. Participation aux Coupes du Monde 2003 et 2007. Restaurateur.
* Nom du restaurant dont le joueur est propriétaire (en association) à Toulouse-Labège. ** Allusion à la gaffe qui coûta l’essai fatal, à la dernière minute de la finale.
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2 journaliste : Jean-Louis Laffitte
r photos : Collection personnelle et Isabelle Picarel (p.39)
< Les 4 et 5 mai 1962, le PUC organisait, à Charléty, le premier tournoi à 7 jamais disputé en France
Les 50 ans
du «7» français
Ce tournoi, baptisé challenge Henri-Fraisot, avait réuni huit équipes, dont les London Scottish et les Harlequins qui avaient donné la leçon aux néophytes français. Cinquante ans après, l’équipe de France se prépare pour participer aux Jeux Olympiques de 2016.
Berceau du rugby à 7 français en mai 1962, le stade Charléty s’est affirmé depuis comme un haut lieu de la discipline. Le sommet a été atteint lors de l’organisation de l’étape française du circuit mondial (photo de droite) en mai 2006, marquée par la victoire sur les champions du monde fidjiens en quart de finale.
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L
e PUC s’est fait plus discret dans le paysage rugbystique mais il y a laissé
une trace indélébile, pas seulement par ses trois demi-finales (1948, 1955, 1958). Charléty ayant été le premier terrain (hors ceux des clubs de football) éclairé, au profit du rugby et de l’athlétisme, le PUC a donc été le pionnier des nocturnes, mais aussi du rugby à 7 ! Il y a un demi-siècle exactement (4 et 5 mai 1962), le club parisien organisait en effet, sur deux… nocturnes, le premier tournoi jamais disputé en France. Le technicien grenoblois Julien Saby et le journaliste de L’Equipe Robert Roy avaient été à l’origine de cette manifestation à laquelle le président Albert Gély s’était voué corps et âme, avec le concours d’un autre ardent Puciste, Norris Ellison, ancien ambassadeur de Grande-Bretagne. Dans le stade où Michel Jazy battrait, le mois suivant, son premier record du monde (2.000 m), huit équipes avaient été invitées. Le calendrier, déjà, accusait la surcharge et le tournoi, baptisé Challenge HenriFraisot en mémoire d’un jeune (23 ans) et brillant sociétaire tué par les Allemands en 1940, n’avait pu être programmé qu’entre les quarts et demi-finales du championnat, le week-end des demi-finales du challenge Du-Manoir : manquaient donc à l’appel les quatre clubs jouant le lendemain en Du-Manoir (Pau-Lourdes et Mont-de-Marsan-Racing CF), plus les trois candidats au Brennus (Lourdes figurait sur
aux barres. Débarqué à Austerlitz une heure à les deux tableaux) qui fourbissaient leurs armes peine avant le coup d’envoi du premier match, Brive pour le dimanche suivant : Béziers, Dax et Agen. n’en avait pas moins été fringant et les qualités Le plateau était composé par Cahors et La Rochelle, de finisseur affichées par Pierre Besson, meilleur qui venaient d’être éliminés en quarts du championmarqueur de l’épreuve, lui vaudraient la cape dans nat, Brive, éliminé en huitièmes, Tarbes, éliminé en le Tournoi des V Nations 1963. En seize matchs seizièmes et le TOEC, sans parler du PUC évidem(2x7 minutes, 10 en finale), 77 essais avaient été ment. Le tournoi se prévalait du label internatioinscrits et… 1 pénalité, bottée par nal, relevé par la présence des London le Tarbais Cassagne. En tête des Scottish et des Harlequins. En toute Débarqué gare d’Austerlitz orthodoxes, Robert Barran avait logique, les Britanniques s’étaient retrouvés en finale après avoir surclasune heure avant le coup titré sa chronique : « Non, je ne suis pas un adepte du rugby à sept ! ». sé leurs adversaires néophytes : les d’envoi du premier match, Considérant le nouveau jeu comme ailiers Ronald Thomson (ancien coureur de 400 m) et John Young (sélecBrive n’en avait pas moins « un divertissement parfois très mais entraînant inévitationné olympique du relais), les demis été fringant et les qualités agréable blement l’ennui qui naît de l’unide mêlée Johnny Williams et Tremayne Rodd s’en étaient donnés à cœur joie. de finisseur de Pierre Besson, formité », le capitaine de la Vierge de 1947 affirmait qu’il n’y Les représentants du pays inventeur meilleur marqueur de rouge a pas de véritable rugby sans jeu du 7, vainqueurs trois fois d’affilée l’épreuve, lui vaudraient d’avants et Jean Denis lui faisait du grand classique anglais qu’était le tournoi du Middlesex, l’avaient la cape dans le Tournoi des écho dans un truisme « Rugby à sept = quinze moins huit », illusemporté de peu. La finale française V Nations 1963. trant l’abolition du pack. Témoin (pour la troisième place) avait vu Brive des échanges entre techniciens au dominer une très jeune (six juniors cours des prolongations nocturnes à Montparnasse, sur sept !) formation du TOEC qui s’était adjugée Denis Lalanne parlait de « rugby-boomerang, rugby par Suspène, à l’issue d’un mouvement où tous les miniature fait pour satisfaire un public sans idée joueurs avaient touché la balle, le plus bel essai du arrêtée ». Acteurs et témoins de cette première tournoi. Tarbes eût été finaliste si Dupuy n’avait eussent tous ri au nez de celui qui aurait prédit manqué, contre le TOEC, une transformation face que la discipline deviendrait olympique au début du siècle suivant. Malgré la pluie qui avait gâché la deuxième soirée (la journée de mai la plus arrosée depuis 1886 !), le public était venu nombreux. Le succès du tournoi du PUC avait incité le TOEC à organiser une copie trois semaines plus tard à Toulouse, en baisser de rideau de la finale AgenBéziers : Cahors l’avait emporté, devant le TOEC. Les Pucistes comptaient que leur épreuve devienne un classique du calendrier. Or, la deuxième édition (Coupe Guy-Stener) n’eut lieu que douze ans plus tard.
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Remerciements à Jean-Paul Menain, ancien 3e ligne ou ailier du PUC, archiviste du club, qui a mis à notre disposition les bulletins pucistes « Le sport à l’Université » de 1962 ; à Jean-Pierre Suspène (ancien ailier et talonneur du Toec) pour sa documentation.
Témoignages Jean-Claude Roques (Brive) : « Une ambiance très sympa, du monde dans les tribunes et… un titre officieux de champion de France à 7. Je me souviens des ravages que l’ailier des Harlequins, John Young, avait faits dans nos rangs : il avait tué le match ! Mais nous avions surtout perdu, avec une double fracture de la jambe, notre ‘‘papa’’ Jean Othats, véritable professeur des jeunes lignes arrière brivistes. Quant à notre Amédée (Domenech), il jouait comme à quinze : il avait mis quelques pêches et je crois même qu’il avait été expulsé… » Jean-Pierre Salut (TOEC, meilleur joueur du tournoi) : « Je m’étais régalé. C’était ma première apparition parmi les ténors de Nationale : j’étais junior B et je m’étais retrouvé pilier gauche, face à Domenech. Je crois que j’étais fait pour ce jeu qui ressemble au handball et consiste à se faire de petites passes afin d’attirer l’adversaire dans un endroit précis puis, soudain, en délivrer une grande pour décaler deux finisseurs ». Jean-Pierre Guerrini (Cahors) : « Militaire, j’étais sur le point de partir en Algérie. A Charléty, j’ai été légèrement blessé à la main, mais elle n’était ‘‘malheureusement’’ pas cassée… L’ambiance de ces deux jours était extra et la seule fausse note fut la grave blessure du Briviste Othats. Je me souviens que la troisième mi-temps à la brasserie d’Alençon, place de Rennes, avait été animée : monté sur la table pour chanter, un Ecossais en kilt était passé à travers. » Michel Bénech (PUC) : « Demi de mêlée du genre cavaleur, j’avais adoré ce jeu nouveau qui rappelait le rugby à toucher et procurait une très grande liberté. Pour une fois que nous, gens des lignes arrière, n’étions pas embêtés par des avants se promenant sur le terrain, nous en avions bien profité ! ».
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ROC Giffois
Embouteillages, stress citadin, pollution, bitume, le contraire du sport au grand air… Vous avez votre idée du rugby en banlieue parisienne ? Faites un détour par la vallée de Chevreuse et de son club plein de peps de Gifsur-Yvette : un antidote aux préjugés…
La vallée où ça
2 journaliste : Pierre Ballester
r photographe : Christophe Petit-Tesson
respire !
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T
en bref F Adresse/contact : 17 Allée de la pommeraie 91 190 Gif-sur-Yvette ; tél. : 06 86 73 13 91. Mail : fbouniort@yahoo.fr ; site web : www.roc-giffois.org. F Création : 1972 F Niveau : Promotion d’Honneur F Couleurs : jaune et noir F Budget : 82.000 euros F Effectifs : 335 licenciés (86 seniors, 25 juniors, 36 cadets, 110 Ecole de rugby, 26 seniors filles, 2 cadettes, 50 dirigeants). F Président : Geroges Quérol ; secrétaire : Fabrice Bouniort ; trésorier : Jean Azan ;
ibou est à l’arrêt, renifle le ciel turquoise a jouré par les br anchages où se dresse l a palom bière de Philippe, son maître ; couine
quand un épervier tournicote avant d’aller se perdre dans les prairies truffées de chevaux, par-delà la vallée. « On est heureux, ici, non ? » Ici, ce pourrait être les bosses du Cantal, les contreforts du Jura, les monts du Beaujolais. Ici, on est à 28 kilomètres de la Tour Eiffel. La ville à la campagne, ou l’inverse, n’est plus vraiment une chimère quand on accompagne Philippe, l’entraîneur des juniors, et son fils Romain, l’ouvreur de l’équipe première, sur la côte de Rhodon, six hectares de forêt qui surplombent les lieux. Le bout de ligne du RER B et le tissu citadin finissant rappellent que la vallée de Chevreuse conjugue bottes et mocassins, sorties à vélos et retours de banlieusards, et, en contrebas, le site du club idéalise la fusion du vert et de la pierre. Le ROC Giffois célèbre cette année ses quarante ans d’existence. Marcel (l’un des trois fondateurs avec « le Gabax » [1] Pierre Pagès et Michel Pelchat, futur député puis sénateur), se souvient que la plaine de jeux était alors prairie, ses alentours « des champs de betteraves et de potirons », le premier vestiaire « un baraquement de chantier » et la douche « une tête piquée dans la Mérantaise » qui coule ses jours bienheureux dans le voisinage. Pilier à Saint-Laurent de Cerdan dans ses vertes années, Marcel a la pogne encore ferme, l’intonation de Michel Galabru et les roulis catalans qu’un demi-siècle au Nord n’a guère érodés quand il évoque la nature de la population alentour. « Par ici, quand tu donnes un coup de pied dans un pavillon, il y a deux ingénieurs qui tombent… ». Avec le CEA (Commissariat à l’Energie Atomique), où il a bossé comme plombier dès 1962, et le CNRS pour proches voisins, la commune avait ses studieuses occupations que les week end de rugby allaient encanailler. « C’était un rugby de castagne, physiciens et ouvriers mélangés », rigole-t-il. La chose a évolué, le club s’est ancré et quelques bonnes âmes se sont relayées pour entretenir le feu, tel Jean-Claude Breton, « syndicaliste aux PTT qui faisait tout ce qui n’était pas fait », à ce qu’en rapporte Marcel, ou bien encore Christiane l’Alsacienne, autre militante qui fait « secrétaire, nounou, grand-mère, vaisselle, compte-rendus de comité et tout le bazar » depuis dix ans. « Et sa choucroute, elle est à tomber », nous assure un dirigeant. Dans une ville qui compte « sept mille licenciés répartis en une trentaine d’associations sportives pour 22 000 habitants », souligne l’adjoint aux sports Patrick Valade, le rugby a fait son trou au point d’être devenu « le sport en pointe ». A quarante ans, le ROC a la carne solide, l’esprit provincial et le lien fidèle. Un club vétéran (les Roc Stars) réunit plus d’une cinquantaine de loustics, toujours prêts à partir en goguette, à donner le coup de main au bord des terrains et même « du sonnant et trébuchant » comme le faisaient leurs prédécesseurs. « L’un d’eux, un polytechnicien, nous file 20003000 euros chaque année. » Et depuis trois ans, se sont agrégées les « Starlets » qui assurent non seulement la claque et l’ambiance, mais aussi le jeu.. « Nous étions trois au départ, et nous voilà maintenant deux équipes », sourit la tonique Alice, attachée de presse scientifique à l’université de Paris Descartes. « Franchement, je n’imaginais pas trouver une véritable famille. » Et l’osmose semble du goût de tous : « Tenez,
manager général : Philippe Audinet ; directeur sportif : Christian Chantel ; vice-président : Jean-Jacques Randé ; responsable école de rugby : Juliette Ragoucy ; entraîneur senior : Daniel Cabanel ; -19 ans : Philippe Orliange ; -17 ans : Pascal Loge ; -15 ans : Erwan Suquet ; -13 ans : Thierry Boisserie ; -11 ans : Emmanuel Aljancic ; -9 ans : Gilles Coetmeur ; - 7 ans : Patrick Saumont. Palmarès : champion Ile-de-France 1982 (4e série) ; champion Ile-de-France 2010 (2e série) ; demi-finale championnat de France Phliponneau 2003 ; finaliste championnat Ile-de-France minime 2005.
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aujourd’hui, nous étions quinze dirigeants à encadrer les moins de 13 ans », jubile Philippe, notre chasseur de palombes qui a tenu l’école de rugby pendant vingt ans : « six seniors, quatre filles, trois éducateurs et deux ‘‘Roc Stars’’. Ça me rend heureux, ça… » Oui, ça godille plutôt bien sur les bords de l’Yvette. Les effectifs ont doublé en quinze ans, l’école de rugby en est pour un tiers, toutes les catégories d’âge sont gonflées jusqu’aux ouïes et, question sportif, l’équipe première, qui végétait en 2e série, est montée régulièrement depuis trois ans pour évoluer l’an prochain en Honneur. « Ça, c’est l’alchimiste », nous répond-t-on. Autrement 1
dit, Daniel Cabanel, un Catalan d’entraîneur qui a sacrément roulé ses bosses (Tuchan, USAP, Prades, Thuir, S t -Junien, Hagetmau, Aire-sur-l’Adour, Chevreuse) avant d’atterrir dans l’Essonne avec un projet, en 2009. « Pour garder nos jeunes, l’idée est d’accéder à un niveau intéressant, explique-t-il. Bien sûr qu’on se fera dépouiller, mais le bassin de joueurs est important, la formation locale tout autant. Et tant qu’on mariera humilité et solidarité, rigueur et déconne, il y fera bon vivre. »
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[1] Pour un Catalan, le terme désigne celui ou celle
qui habite au Nord de la chaîne des Corbières, qui sépare les Pyrénées-Orientales de l’Aude.
Le ROC a la carne solide, l’esprit provincial et le lien fidèle. Un club vétéran (les Roc Stars) réunit plus d’une cinquantaine de loustics, toujours prêts à partir en goguette, à donner le coup de main au bord des terrains et même à mettre la main à la poche. « L’un d’eux, un polytechnicien, nous file 2000-3000 euros chaque année. »
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banlieue. Vue dégagée, lumière d’été, dimanche d’avril 1 Plan sur le pré. En s’imposant face à l’Isle-Adam, le ROC Giffois accède au prochain championnat Honneur. Oui, belle journée.
Solide comme un ROC. Marcel Bardes, l’un des pionniers.
2 L’ancien pilier catalan a conservé l’accent et la mémoire du club.
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Entrée de stars. Les « Starlets », mûes en pom-pom girls,
3 ouvrent la voie aux joueurs.
Palombière. Philippe et son fils Romain à l’affût dans une tour
4 de guet,à deux pas de chez eux.
2 journaliste : Lionel Grillot C dessins : Nicolas Trève
Les attitudes au dans le « ruck » Fil rouge de cette saison, le ruck mobilise les attentions autour du concept de sécurité. Dans cette optique, la DTN a sollicité ses cadres techniques pour que ces derniers réfléchissent à un ensemble d’exercices susceptibles de nourrir une future base de données, à disposition de A tous les éducateurs. Dans cette « boîte à outils » sur les attitudes au contact, figurera le travail mené par Mathieu Noirot, CRT du Languedoc, et son équipe. Avant de retrouver la quintessence de cette réflexion sur un DVD, nous vous proposons d’examiner quelques situations proposées par Mathieu Noirot et validées par Yves Ajac, DTN adjoint. Les exercices présentés font partie d’un circuit-training regroupant de nombreuses situations, le but consistant à enchaîner et à répéter certains gestes pour mieux les maîtriser en dépit de la fatigue. Ce travail analytique devra toutefois être accompagné d’un travail tactique. Les trois exemples proposés dans ce numéro s’intégreront eux-mêmes dans la formation de jeunes joueurs évoluant dans les catégories moins de 13, moins de 15 et moins de 17 ans.
JEAN-CLAUDE SKRELA
3 ligne international i (46 sélections) du XV i deCo-entraîneur France, finaliste de e
la Coupe du Monde 1999 Directeur Technique national Directeur sportif du Centre National de Rugby
i i
ePORTEUR DE BALLE DEBOUT z D essin A : CeC premier exercice consiste à mettre de la B
X
• ••
A
pression sur le porteur de balle par le biais de joueurs portant un bouclier. L’objectif du porteur de balle sera donc de maintenir son équilibre à pleine vitesse, en dépit de cette pression. Sur ce dessin, nous retrouvons cette situation avec un porteur de balle (X) qui vientF impacter le bouclier (•) avec l’épaule gauche. Pour ce joueur, l’idée consiste à éloigner le ballon du bouclier et à sortir de cette pression en conservant de la vitesse dans l’avancée. Après le premier bouclier, le joueur ira percuter le second bouclier (••), ce qui le contraindra à changer, à pleine vitesse, son ballon de main. Il devra ensuite passer sous la barre, cette situation basse D l’obligeant à modifier ses appuis et à se positionner de la manière dont il pourrait intervenir sur un ruck. Si le joueur (X) en situation a bien compris l’exercice,G sa position reste néanmoins imparfaite puisqu’on le retrouve dès le premier impact jambes trop écartées et tendues, le regard ciblé vers le bas, les pieds calés au sol. Il n’est pas explosif, on ne dénote dans son attitude aucune reprise d’appui dynamique possible. Lorsqu’il arrivera devant la barre, il devra fléchir sur ses appuis, mais sa position en début d’exercice ne lui permettra probablement pas de trouver la situation idéaleE recherchée. H
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••
• X
B
C
contact
• X
F C
rPERCUSSION BASSE
C
z D essin C : L’exercice contraint ici le joueur (X) à passer
en position basse,Csimilaire à celle connue en match, pour effectuer un plaquage ou pour intervenir sur un ruck, par exemple. Le joueur doit donc passer sous la barre et retourner la coupelle bleue (flèche) située sous cette dernière, avant d’aller impacter le bouclier (•). La présence d’une barre – dont on peut varier la hauteur selon la difficulté donnée à l’exercice – va Dà une position contraindre le joueur à ralentir et même C le d’arrêt momentané lorsqu’il lui faudra retourner plot. Ce travail de pré-action imposé par le passage sous la barre et en retournant le plot permettra aux joueurs de gagner en efficacité. Il devra ensuite retrouver ses appuis et son équilibre pour mieux
accélérer avant d’aller percuter le bouclier. Travail de posture, travail d’appuis également. Le joueur (X) se présente donc sous la barre le regard dirigé vers sa cible, à hauteur de la hanche du joueur portant le bouclier (•). Sa posture est de qualité avec le dos plat dans l’alignement épaule-bassin, légèrement incliné. Le joueur en déplacement doit aussi rapprocher ses appuis en fréquenceFpour transférer de la force à l’impact. Afin que le joueur conserve sa position en percussion basse sans se relever, il est conseillé de situer le bouclier à une distance proche de la barre (de 50 cm à 1 mètre maximum).
G
F
D D
G
X
D
D z D essin B : Sur ce dessin, les boucliers sont trop
rapprochés. En revanche, la posture du porteur de balle (X) s’avère de qualité, efficace et E donc sécuritaire. On voit ici le joueur impacter un bouclier avec son épaule gauche, ballon (invisible ici) plaqué contre sa poitrine côté droit. Sa posture est efficace, à savoir dos plat, jambes semi-fléchies, tête relevée. Dans cette position, le joueur est en mesure de regarder ce qui se passe en face de lui. Il pourra réagir au mieux à laE pression des boucliers. Il parviendra aussi à maintenir son équilibre en permanence avec des appuis dynamiques.
z D essin D : Nous saisissons maintenant le moment où H
E
H
E
E
G le joueur (X) doit retourner la coupelle (flèche) située sous la barre. Le joueur incline malheureusement sa tête (masquée) vers le bas au lieu de garder la cible en point de mire. Problème de regard donc, problème également de flexion. On retrouve le joueur (X) un peu trop « assis », sur les talons et donc avec des appuis peu dynamiques. La reprise de ces appuis afin d’aller impacter le bouclier s’annonce laborieuse. z D essin E : Dernière phase de l’exercice, la percussion basse du bouclier. Comme toujours, meilleure sera sa posture, plus le joueur fera preuve d’efficacité. Et plus il se montrera efficace, meilleure sera sa sécurité dans le jeu. Le joueur (X) manque ici de cette efficacité à l’impact et cela se voit. Dos rond, pieds quasiment joints, il ne transfèreHaucune force nécessaire pour se montrer percutant. Le regard dirigé de surcroît vers le sol, sa posture ne lui garantit pas la meilleure sécurité. Sur le choc, il peut ressentir une pression au niveau de la nuque.
X
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Les attitudes au contact dans le « RUCK » F
t POUSSÉE UN CONTRE UN BALLON AU SOL z Dessin F : Pour cet exercice, la position de départ per-
mettra un précieux travail de gainage. Deux joueurs se positionnent allongés, la tête reposant sur le sac de plaquage, regard tourné vers le ciel, dans une posture idéale où seraient alignés épaules, bassin et genou. Les bras se situent le long du corps ou, comme ici, sur la poitrine. L’écartement des pieds doit être équivalent à la largeur du bassin ou des épaules. Idéalement, les joueurs sont invités à garder cette position 10 à 15 secondes (voire même 25 à 30 selon la nature des joueurs) avant que l’entraîneur ne claque ses mains pour signifier le début de l’exercice en mouvement. Alors que l’éducateur s’apprête justement à taper dans ses mains, on s’aperçoit déjà que nos deux joueurs ont quelques difficultés à conserver leur position de gainage adéquate, avec des fesses trop basses.
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z Dessin G : Lorsque l’entraîneur a tapé dans ses mains,
les deux joueurs se sont relevés afin de contester le ballon en un contre un, situation maintes fois relevée en cours de match. On avait placé le ballon d’un côté, mais on peut procéder différemment en retirant le sac de plaquage lorsque les joueurs se relèvent et en le remplaçant par le ballon. Pour les deux joueurs, il s’agit donc de contester le ballon. Sur cette image, le Rouge prend clairement le dessus. Il est à la fois efficace et en sécurité. C’est celui qui possède en effet la meilleure posture. Tête bien en place, dos plat, jambes semi-fléchies (angle légèrement supérieur à 90° pour transférer de la force), appuis dynamiques et explosifs, rôle actif des bras, on le sent efficace dans sa poussée et au « contest ». A l’opposé, son vis-à-vis (Bleu) subit la situation. Il est presque droit comme un « I », jambes tendues, sans aucune efficacité.
G
z Dessin H : Dans cette situation de « contest » pour le
ballon, voici deux postures différentes mais avec un point commun, leur manque de sécurité. Pour le Rouge (à gauche), le dos est bien placé (plat). En revanche, les jambes sont un peu trop tendues, insuffisamment fléchies. Ce joueur se retrouve donc en appui sur la pointe des pieds. En position de poussée, il s’allonge complètement, son centre de gravité le propulse vers l’avant, en déséquilibre, prêt à plonger au sol la tête la première. Pour le Bleu (à droite), la position générale est imparfaite. Il se retrouve dos rond, jambes beaucoup trop pliées, sans efficacité ni appui. Pour lui, le danger viendra de ses partenaires amenés à se lier sur la phase de jeu, la pression venant de l’arrière pouvant lui causer des problèmes.
G H
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H
© Thierry Cron –
Respect, esprit d’équipe, partage : merci au XV de France de porter si haut des valeurs qui sont chères à notre entreprise.
2 journaliste : Nemer Habib C dessins : Nicolas Trève
Retour sur 3 décisions simples La CCA réunit ses troupes régulièrement durant la saison afin de procéder aux rappels nécessaires au respect de la règle, à la fois par les joueurs et par les arbitres. Retour sur le dernier en date (15 et 16 mars) avec Joël Jutge.
JOËL JUTGE
Directeur Technique i adjoint de l’arbitrage, en charge du haut niveau
D
es tests physiques étaient au programme de la réunion organisée par la CCA, les 15 et 16 mars, à Toulouse. Mais les arbitres et juges de touche du Top 14 et de ProD2 ont également eu droit à un rappel concernant certaines phases de jeu. « Ce sont des arbitres qui ont une activité professionnelle, une vie familiale aussi, et il est difficile de rester concentré sur les objectifs fixés en début de saison. Parfois, à l’image du joueur, on peut s’en écarter. » Joël Jutge DESSIN 1 donnée l’expérience du haut est lucide. Normal étant niveau qui fut la sienne. Et la réunion de Toulouse fut l’occasion de revenir sur les exigences de ce haut niveau, notamment à travers trois phases de jeu abordées en profondeur.
« Il faut accepter, les uns et les autres, acteurs du jeu, présidents, entraîneurs et arbitres, les erreurs de tous, dit Joël Jutge. Moi-même, je dois accepter que les arbitres se plantent, au même titre que nous, anciens, nous sommes plantés lorsque nous exercions cette difficile tâche. Mais il ne faut pas accepter, de la part des arbitres, des fautes grossières de jugement. Il y a des phases de jeu simples à arbitrer et j’aimerais que, durant ces phases, on ait le moins de déchets possibles. Parfois, sur les phases de placage, il faut deux ou trois ralentis pour déterminer si l’assistant plaqueur a relâché le plaqué avant de disputer la possession du ballon. Sur ces phases-là, nous acceptons que l’arbitre se trompe. Mais il y a des cas où nous ne l’acceptons pas. »
e GRATTEUR/RÉCUPÉRATEUR z D essin A : Le porteur du ballon (X) est au sol, tourné z J oël JUTGE : « Nous avons mis l’accent sur les phases vers son camp. Il présente le ballon vers ses coéquipiers, qui ne sont pas encore arrivés sur le regrouDESSIN 1 pement. Le plaqueur (•) est, lui aussi, au sol mais s’est dégagé pour ne pas gêner la sortie du ballon. Un de ses coéquipiers (••) est déjà au-dessus du regroupement, prêt à baisser les bras pour récupérer le ballon. Il a devancé les soutiens du plaqué. On voit également l’arbitre qui observe l’action de près.
z D essin B : Même action que le dessin A, mais cette
fois, le soutien du plaqueur (••) est penché vers l’avant, tentant de récupérer le ballon. L’arbitre a le sifflet à la bouche, le bras levé et tourné dans le camp du plaqué, signifiant une pénalité contre le soutien du plaqueur.
DESSIN 1
de jeu au sol où le gratteur/récupérateur n’est pas du tout concerné par la phase de placage. Il arrive en premier sur la phase de placage mais n’y a participé d’aucune façon. Il conteste donc légitimement la possession du ballon (dessin A). Mais il est sanctionné en étant considéré (à tort) comme un assistant plaqueur (dessin B). À notre niveau, on ne peut pas commettre ce genre d’erreurs. On doit lui permettre de tenter de récupérer ce ballon pour le faire vivre. .
. DESSIN 2
••
•
DESSIN 4
• ••
X
A 48
DESSIN 3
DESSIN 3
X
B DESSIN 2
DESSIN 5
DESSIN 3
DESSIN 4
DESSIN 5
•
X
•
D
X
DESSIN 5
E r COUP DE POiNG = CARTON ROUGE
t RALENTiSSEMENT VOLONTAiRE ET iLLiCiTE DU JEU
z D essin C : Coup de poing donné à un adversaire ;
z D essin D : Coup de pied franc indiqué par l’arbitre,
l’arbitre sort le carton rouge.
z J oël JUTGE : « Sur le jeu déloyal, on s’était engagé
DESSIN 4
à donner systématiquement carton rouge pour les coups de poing. Or, on constate encore des pénalités accompagnées de cartons jaunes, alors que ce n’est pas compliqué à appliquer. Il faut respecter les engagements que nous avons pris, d’abord vis-à-vis de nous-mêmes, ensuite par rapport aux joueurs et aux entraîneurs. Si en Coupe d’Europe un joueur est coupable d’un coup de poing sur un adversaire, la sanction est immédiatement d’un carton rouge. DESSIN 3 Il n’y a pas de raison que dans notre compétition nationale il en soit autrement. »
qui a le sifflet à la bouche et le bras opposé en angle droit. D’un côté, le demi de mêlée (X) a le ballon en main et l’un de ses pieds est levé pour toucher le ballon et démarrer. Ses coéquipiers sont tous derrière lui. De l’autre côté, les adversaires se replient à un rythme inégal. Les 3e lignes sont déjà presque à 10 mètres (distance licite), tandis que les retardataires sont dans la zone illicite (les deux 2e lignes, le talonneur et l’un de piliers sont à environ 5 mètres). Le dernier pilier (•) est, lui, à 2 mètres du porteur du ballon.
z D essin E : Même action que sur le dessin 4, mais le
pilier (•), qui est à 2 mètres, tend le bras pour arrêter le porteur du ballon (X). On distingue l’arbitre qui siffle et qui tend un carton jaune de l’autre bras.
z J oël JUTGE : « Lorsqu’on joue rapidement à la main
DESSIN 5
un coup de pied franc ou une pénalité et que le joueur est plaqué au bout de deux mètres d’avancée, ce doit être automatiquement un carton jaune pour le fautif. Ce doit être une décision réflexe. Il n’y a pas de circonstances atténuantes. Il y a simplement la volonté de la part du joueur fautif de stopper la dynamique du joueur à l’initiative du jeu. Mais il y a encore certains arbitres qui ne mettent pas le carton automatiquement. Le facteur humain entre en ligne de compte, mais on doit aboutir à des décisions réflexes dans ce genre de situations. C’est le meilleur moyen d’être cohérent. »
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2 journaliste : Lionel Grillot r photo : Isabelle Picarel
BENOÎT OSZUStowicz
i CTS dans le Nord
Tomber n’est pas jouer « en sécurité » Tout commence par un simple constat. Passer son ballon au moment d’être plaqué plutôt que d’aller systématiquement au sol est une attitude qui recèle deux vertus : elle favorise la continuité et la fluidité du jeu ; elle évite également la formation d’un ruck, qui est la phase où le risque d’accident est le plus élevé. CQFD.
L
a sécurité, cela peut aussi tenir à une simple question d’état d’esprit. Au diable discours moralisateurs ou précautions subtiles, la sécurité peut se concrétiser à travers une attitude positive. Transposez l’idée à un match et vous jouerez d’abord pour gagner avant de jouer pour ne pas perdre. Focalisons-nous ici sur une situation de jeu maintes fois relevée au cours d’un match de rugby, toutes catégories d’âge confondues. Un joueur est plaqué à la ceinture, que peut-il faire ? D’aucuns s’empressent déjà d’évoquer la chute de ce même joueur et rappelle d’instinct la nécessité pour lui de libérer le ballon au sol avant de s’en éloigner. Ce n’est pas faux, mais on oublie l’essentiel. « Un joueur plaqué doit d’abord envisager de transmettre son ballon », précise Benoît Oszustowicz, CTR du Nord-Pas de Calais et coordonnateur DTN du secteur Nord-Est. Un joueur plaqué subira plus ou moins le plaquage. Effectué à la ceinture, ce dernier laissera forcément les bras libres au porteur de balle qui doit donc en priorité penser à passer. Même en situation de déséquilibre. Soit, mais alors, où se trouve l’aspect sécuritaire ? « Passer son ballon en tombant et assurer la continuité du mouvement, c’est aussi diminuer le nombre de rucks », souligne le CTR. Et le ruck s’avère
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« Transmettre son ballon quand on est plaqué, ça revient à accélérer le jeu et diminuer le nombre de situations à risque. »
l’action où le risque d’accident est le plus élevé. Benoît Oszustowicz poursuit : « Dans nos formations, nous oublions trop souvent d’évoquer la transmission de balle pour mieux insister sur la règle au sol. Or, un travail de terrain nous amène à constater qu’une majorité de situations de plaquage pourrait donner lieu à une passe au lieu de se retrouver au sol. » À corriger donc, mais aussi et surtout, à travailler à l’entraînement, dès l’école de rugby. Apprendre à transmettre le ballon, c’est l’essence même du rugby. Et travailler la transmission comme on travaille les postures, c’est devenir meilleur rugbyman. Et donc accroître sa sécurité.
Passer, c’est diminuer le risque
Si plaquer consiste à agir en déséquilibre sur une cible mobile, transmettre son ballon en position de plaqué rejoint la même problématique. On peut donc apprendre à s’organiser pour passer à partir de situations basiques adaptées. En premier lieu, répéter la transmission du ballon sans vitesse, genou à terre ou tout proche du sol. Puis progressivement, ajouter de la hauteur vis-à-vis du sol, accroître proportionnellement la vitesse, adjoindre un partenaire au soutien, car la passe doit être pertinente, ce qui requiert la présence d’un destinataire. Une méthodologie qui permet de correspondre à la situation idoine : passer le ballon quand on est plaqué, bénéficier d’un soutien qui arrive dans le bon timing, apprendre à maîtriser sa chute au sol. Avec, au final, un axiome résumé par Benoît Oszustowicz : « Transmettre son ballon quand on est plaqué, ça revient à accélérer le jeu et diminuer le nombre de situations à risque. » Passer c’est jouer, certes, mais c’est aussi jouer en sécurité. Et ça, ça doit rentrer dans les mœurs pour le bien de tous.
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RCS Mont-de-Marsan 645 680 026 / Photos : © C.Glément / FFR
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2 journaliste : Pierre Ballester r photo : I.Picarel et D.R.
Les « cobayes » du rugby à toucher YVES AJAC
adjoint à la Direction i Technique Nationale
Sympa, ludique, sans contact, à la portée de tous, tel était le message d’appel qualifiant le rugby à toucher, sans oublier le dernier argument : sans danger. Afin d’en avoir le cœur net et de pouvoir mesurer les effets réels de la pratique, rien ne valait une expérience scientifique de terrain. Elle existe depuis le début de saison, via un groupe-témoin de pratiquants, réunis à Clermont-Ferrand.
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out a commencé il y a deux ans, lorsque Freddy Maso, directeur sportif du centre de formation de l’ASM, a proposé l’activité à quelques volontaires locaux. Une ébauche qui trouvait son premier prolongement le 7 mai 2011, lors de la manifestation Rugby Plaisir Santé organisée à Clermont, présentant le rugby à toucher. Franc succès et réaction enthousiasmée des participants : « On recommence quand ? » L’occasion était trop belle, les Clermontois l’ont saisi au vol. En relation avec Yves Ajac et la cellule recherche de la FFR, on en profitait surtout pour lancer la première expérience pilote mesurant les effets réels d’une pratique régulière de rugby à toucher sur un panel représentatif. Car depuis septembre, Ils sont près de trente Clermontois, âgés de 15 à 65 ans (une majorité dans la quarantaine), sportifs ou pas, hommes (à 80%) et femmes, représentants des CSP variables, à venir s’entraîner sur un terrain de l’ASM. Une heure hebdomadaire avec un échauffement ludique pour commencer et des petits matchs pour compléter, agrémentés, dans la seconde partie de saison, de séances techniques plus pointues sur des situations de jeu. « Je peux compter en moyenne sur environ 12 à 18 personnes », souligne Freddy Maso.
passés à des moments ou soirées partagées. On peut attirer ainsi un nouveau public vers le rugby. Enfin, c’est un moyen d’impliquer des parents dans la vie du club et je prévois déjà de récupérer de futurs éducateurs. » Que du bénef’ à tous points de vue... en attendant de savoir tout sur les effets de l’activité. À suivre donc.
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Suivi médical
Le suivi médical consiste en deux mesures fortes (une en début, une autre en fin de saison) sur trois points précis : la visite médicale traditionnelle (avec une attention spécifique portée sur le poids), un suivi physiologique (chaque participant passant des tests d’endurance et de force) enfin une évolution psychologique (réalisée à partir d’un questionnaire concocté par Michel Verger, responsable de la préparation mentale à l’ASM et à l’UFR-STAPS de Clermont). Ponctuellement, sur certains entraînements, les pratiquants ont aussi été équipés de cardio fréquencemètres. De quoi mesurer les effets de la pratique, en corrélation avec le niveau d’assiduité, chacun remplissant la feuille de présence durant la saison. « Premier signe encourageant, nous n’avons eu aucune alerte cardiaque et nous n’avons connu que deux à trois blessures musculaires », souligne Freddy Maso. A l’issue de ces tests, la cellule recherche fédérale tirera des conclusions sur les bienfaits de la pratique pour le bien de tous. Quant aux Clermontois, ils ont d’ores et déjà prévu de reconduire l’opération la saison prochaine, comme l’explique Freddy Maso. « L’ambiance est des plus conviviales et c’est une opportunité de créer du lien social, pour le club également. Nos participants ont appris à se connaître, à s’apprécier : du pot de l’amitié d’après entraînement, nous sommes
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Après chaque séance de rugby à toucher sur le terrain de l’ASM, les participants passent une série de tests de contrôle, à commencer par la mesure du poids.
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Rock and roll attitude Blessé en 1985 alors qu’il était âgé de 18 ans, Gilles Coudrier, ancien junior du PUC, s’intéresse toujours au ballon ovale, mais prend désormais son pied en jouant de la guitare avec Gwenael, un ami, au sein d’un groupe de rock n’ roll, G n’ G, en hommage à Guns N’ Roses. 2 journaliste : Félix Chiocca r photo : Isabelle Picarel
A
44 ans, Gilles Coudrier vit dans le 10ème arrondissement de Paris avec sa compagne Corinne et leur fille de 16 ans. « Je ne peux pas me passer
de Paris », glisse-t-il. C’est le 13 octobre 1985, à Vincennes, sous le maillot des juniors du PUC, lors d’un match amical contre Créteil, que Gilles s’est retrouvé sous plusieurs joueurs. « J’avais été touché au genou et, avant le match, j’avais mis de l’elastoplaste. Je me retrouve avec le ballon et je prends le trou. Je tombe, je lâche le ballon et je me dis qu’il fallait surtout protéger mon genou. J’ai rentré la tête, ce qu’il ne faut pas faire, et j’ai été victime d’une luxation des vertèbres cervicales », se souvient-il. « J’étais tétraplégique complet et je suis parti au centre de rééducation de Courbet, en Seine-et-Marne, puis je suis resté 18 mois à Garches et c’est là que je me suis retapé, poursuit Gilles Coudrier. Je suis sur un fauteuil, mais je peux bouger les bras et les poignets, j’ouvre les mains et je peux les serrer ». Gilles Coudrier, qui était en troisième année de CAP de tourneur-fraiseur-ajusteur en mécanique générale a, dans un premier temps, choisi d’abandonner tout contact avec ses amis du rugby. « C’était trop dur de les voir. Eux voulaient me voir, mais c’est moi qui ai coupé les ponts car je ne m’en sentais pas capable ». Ce n’est qu’après une dizaine d’années qu’il a repris contact avec certains d’entre eux et il avoue « qu’il n’y aurait pas de problème aujourd’hui et cela me ferait plaisir de revoir mes anciens coéquipiers, Didier Baillet, Stéphane Seguin et Didier Sourdin ». Gilles Coudrier a néanmoins continué à s’intéresser au rugby. « Je n’en veux pas à mon sport, qui n’est pas responsable de ce qui m’est arrivé. J’avais été invité par la Fondation Ferrasse à aller voir France-All Blacks en 2000 et j’aime regarder les matchs à la télé », assure-t-il, en précisant apprécier plus particulièrement le Stade Toulousain et le Racing-Métro 92 « en plus de l’équipe de France ». Il ajoute : « le rugby est devenu professionnel et je constate simplement cette évolution, sans porter de jugement ». Fan de Guns n’ Roses. Mais, désormais, Gilles
Coudrier est animé par une autre passion... « Je me suis mis à la musique après mon accident, j’ai fait de la batterie et je joue maintenant de la basse. J’enregistre des morceaux, il y en avait même un sur ‘‘You Tube’’. Je joue avec mon pote Gwenael Barre depuis plusieurs années, surtout du rock, mais aussi du blues et du reggae. Notre groupe s’appelle G’ n G et je m’éclate. Cela m’aide car je ne voulais pas rester inactif », explique Gilles, qui écoute Van Halen, Red Hot Chili Peppers, Texas, Gloria Estefan « et Guns N’ Roses, qui est pour moi le meilleur groupe des années 90 ». Grand blessé du rugby, Gilles Coudrier apprécie l’action de la Fondation Ferrasse « avec Jean
Arhancet, qui est mon pilote, me tient au courant, m’aide dans mes démarches administratives, me donne des conseils et que j’ai appelé récemment car je suis actuellement en radiothérapie après une intervention chirurgicale à la mâchoire ». Pour l’ancien junior du PUC , « l’aide de la Fondation est remarquable. Au début, je n’osais rien demander et quand j’ai rencontré Patrick Gazères au Stade de France pour le match entre l’équipe de France et les Blacks, c’est lui qui m’a indiqué la marche à suivre ». Et il lance : « il y a très peu de fédérations sportives qui s’occupent ainsi de leurs blessés et ce que réalise le rugby est exemplaire ».
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yÀ remplir et à retourner à : Fondation Albert Ferrasse – FFR : 3-5, rue Jean de Montaigu – 91 463 Marcoussis Cedex y Chèque à l’ordre de : Fondation de France, compte 00263Y d’un montant de : o 20 e o 30 e o 60 e o autre :........................................... e Votre nom et prénom (ou société)....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... Adresse......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................. Code postal c Ville........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... Vous recevrez un reçu de déductibilité fiscale de la Fondation de France
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Chez Gaston Lesbats, le sage de Léon C
onnaître ses classiques est une base de fonctionnement pour aider à vivre harmo nieusement, approcher les ca-
ciques peut faciliter l’escalade des degrés de la société, avoir un Sage dans ses relations est peut-être le plus utile, car les conseils, toujours avisés, qu’il vous prodigue vous seront bénéfiques. La personne que je retrouve dans les profondeurs de la forêt landaise est un Sage. Cacique, il l’a été, en tant que président de Côte-Basque. Structuré pour prendre la relève d’Albert Ferrasse, il s’effaça de lui même, estimant que Bernard Lapasset, plus jeune, était l’homme de la situation. Sa discrétion n’ayant d’égal que sa modestie, il ne parle pas de ça. Cet homme-là s’appelle Lesbats. Gaston Lesbats. Il est de Léon dans les Landes, non loin de Magescq, le village de Claude Dourthe, aussi le village du restaurant Chez Cousseau, où Pierre Albaladéjo m’a amené déguster la première sole aux cèpes de ma chienne de vie. Gaston et sa femme, dite Pépé, aussi pimpante que serviable, ont sorti quelques bouteilles de derrière les fagots d’une forêt qui s’est faite assassine en leur enlevant Jean, leur fils, alors qu’il déchargeait des billes de bois... Si Gaston de Léon a perdu du poids (en s’affinant, son visage a pris des faux airs du fameux « 8 » anglais Andy Ripley, dit Cochise), il a conservé, à l’aube de ses quatre vingt-deux ans, une mémoire-buvard, à savoir qu’il se souvient de tout. A tel point qu’au moment où le bouchon d’un magnum de Haut-Marbuzet se sépare, dans un bruit si incitateur, du nectar qu’il a protégé, Gaston rappelle qu’en 1992, quand il était responsable de la tournée des Bleus en Argentine... : « Une dizaine des garçons de cette tournée sont devenus entraineurs… » Et il cite, en partant de devant bien sûr (il a été un robuste pilier du PUC) : « Armary (les jeunes d’Argelès-Gazost), Landreau,(Grenoble, après le Stade Français), Miorin, (Fumel), Benetton (Limoges et Béziers), Blond (RCBA, Rugby Club du Bassin d’Arcachon), Hueber (Toulon), Galthié (Montpellier), Saint-André (l’équipe de France, après Toulon), Deylaud (Agen), Marfaing (centre de formation de Toulouse) et Sadourny (Colomiers). » Ce qui ne fait pas moins de onze !
Tony Marin, le président de l’Armagnac-Bijoueurs étant à plat, cela se joue souvent au gorre, est de la table, tout comme Bernard centimètre près... » Coyola de Soustons. Gaston, qui porte l’ArPuis la conversation glissa vers ce que j’apgentine dans son cœur, joint par téléphone pelle « les Etats-Généreux de Marcoussis », les « el Negro Sosa », gaillard deuxième ligne de Assises qui ont, en dépoussiérant, apporté un Salta, pour le brancher sur Tony qui accomballon d’oxygène au rugby français. Embarqué pagnera les Bleus pour les tests de Cordoba dans un atelier d’une dizaine d’intervenants, et Tucuman. Tout ça en espagnol. L’ancien taje pose sur paper board, (s’il vous plait !) lonneur des champions de France 1973 avec l’idée de relancer un comité d’éthique, avec Tarbes apprécie d’avoir un nouveau copain d’anciens joueurs et un récent, en pensant à sur lequel il pourra s’appuyer quand il sera Julien Bonnaire qui porte toutes les valeurs sur place. du rugby. J’ai, puisque je n’ai rien à vous caIl existe des voyages dans le passé qui régécher, posé quelques noms sur la grande feuille, nèrent, rajeunissent les anciens, tout en donJean-Charles Orso, Jeff Tordo, Pierre Dospital, nant de l’énergie aux plus jeunes. Gaston vous Serge Betsen et inscrit « un représentant des permet ce genre de voyage. Par exemple, Barbarians », que le Cercle des Poètes retrouquand il parle des Paris-Londres que les vés choisirait en son sein. En tapotant cette pères des moins de vingt ans ne peuvent pas chronique, j’ajouterai le Dacquois Jean-Louis connaître... Bérot, fort penseur du sport-Roi. « Il y avait, en 1954, sur le terrain de Charléty, Gaston m’a repris, non sur les hommes, mais les deux plus capés de ces rencontres, l’ailier sur ce que doit être l’idée. « Un cercle de réRobert Duthen, dit le Petit Poète et mon caflexion serait plus approprié. Il faut proposer, marade d’une vie, le centre André Siné, sept pas donner l’impression qu’on impose. Il ne Paris-Londres chacun. Une belle équipe, faut pas faire de l’ombre à la commission de Vannier à l’arrière, Zézé discipline. Mais, effectiDufau, à la mêlée, Dédé vement, dans le prolonHaget à l’ouverture... La « Dans le prolongement des Assises, il y gement des Assises, il y première ligne était commatière à réflexion, a là matière à réflexion, je pense même aje làpense posée par Gri, du Racing, même que ce seque ce serait une bonne chose... » rait une bonne chose… » Arieta, du Stade Français, et moi, du PUC. Peu imGaston Lesbats, à propos de la re-création Puis, j’ai continué ma porte le résultat... Ce dont d’un comité d’éthique. route vers Dax, « abraje me souviens en priorité, zo » à Bala et à son demi c’est l’esclandre provoqué, de mêlée Titou Lasserre durant la troisième mi-temps, par le Sud afriet, direction Biarritz pour l’explication avec cain des Harlequins Labuschagne, (internatioClermont. Avant de poursuivre vers une aunal avec les Springboks). Son tombé de panberge espagnole, en Navarre, où chacun des talon, apprécié des joueurs, n’a pas du tout convives à amené son amitié pour la mettre au plu au responsable de l’équipe de Paris, Serge service de Denis Lalanne et Pascal Ondarts, qui Saulnier, qui accompagnera, en 1958, l’équipe célébraient leurs anniversaires respectifs, tous de Lucien Mias en Afrique du Sud où elle s’imdeux étant nés le 1er avril ! Le 86e, pour l’auteur du Grand Combat du XV de France (de 1958), posera. Saulnier exigea que des excuses lui le 56e pour le vice champion du monde 1987. soient présentées, ce que fit Labuschagne à Jean Iraçabal, le premier de cordée des piliers grand force de ‘‘sorry, sorry !’’… » basques, ne manquant pas de relever dans un Sur la difficulté pour les arbitres de siffler « enmalicieux sourire : « De notre temps, il n’y avait avant », sur des passes à la limite, Gaston appour ainsi dire pas de mêlées écroulées, et pour porte son éclairage : « À l’époque, l’ entraineur cause… celui qui tombait savait qu’il resterait Clément Dupont nous disait qu’il fallait voir, au sol ! » Ainsi la boucle a été bouclée, Gaston en pleine course, le numéro de celui qui vous lui aussi nous ayant assuré qu’à son époque il transmettait le ballon, on était donc obligé de était préférable de ne pas tomber... se tenir en profondeur. Alors qu’aujourd’hui, les
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journaliste : Robert Marcel 2 journaliste : Jean-Louis 2Laffitte
r photos : Isabelle Picarel r photographe : Michel Martin
< Victor Boffelli
Les 45 sélections du ‘‘Bof ‘‘ En fonction depuis le Mondial 2007, soit pour 45 rencontres, l’ancien 3e ligne international d’Aurillac dirige bénévolement une équipe de dix personnes qui, sur un match au Stade France, s’assurent de l’exécution de… 220 procédures !
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eul international du Stade Aurillacois (défendant ce maillot quand il porta le coq), Victor Boffelli
compte 18 sélections dans le XV de France mais, à l’occasion du dernier France-Angleterre, il honorait sa 45e… comme administrateur de match. Il est, jusqu’ici, le seul à avoir été investi de cette fonction, créée pour la Coupe du Monde 2007 : « Ayant suffisamment de temps et de passion pour rendre au rugby ce qu’il m’a donné, j’ai posé en 2006, comme 8 000 autres bénévoles, ma candidature auprès du Comité d’organisation, espérant que ma connaissance de l’espagnol me permettrait d’être l’officier de liaison de l’équipe d’Argentine. Le président Lapasset a préféré que j’intervienne plus près de l’événement et m’a proposé cette fonction, dont les procédures ont été testées à l’automne 2006. Au Mondial, j’ai passé deux mois sur le site de Marseille et, une fois le rideau tombé, la FFR m’a demandé de continuer. Je ne demandais pas mieux, tellement ce boulot est captivant, tellement l’aventure humaine est belle. Par exemple, au retour au vestiaire à la mi-temps des finales, je vois, j’entends, je ressens, je lis dans les yeux et, souvent, je devine la suite… » ‘‘Le Bof’’ est le référent pour tout ce qui touche à la compétition, il coordonne les actions de tous les services. Il opère sous la responsabilité de JeanLouis Barthes, directeur général de la FFR, et de Bénédicte Caillaud, assistante pour l’organisation des grands événements, en liaison avec Nicolas Hourquet, responsable administratif, institutions et international. L’exactitude d’une montre suisse . Noyée
dans les 4 000 personnes accréditées, l’équipe de Victor (dix collaborateurs) n’en joue pas moins un rôle d’importance : « Elle est opérationnelle six heures avant le coup d’envoi avec deux objectifs : placer les équipes dans les meilleures conditions et, en même temps, faciliter le travail du diffuseur en veillant à l’observation des règles de circulation
Victor Boffelli en bref F 65 ans, né le 20 mars 1947 à Arques (11). F 1,89 m, 91 kg. F Troisième ligne aile ou centre. F Clubs : US Carcassonne (1964-1968), Stade Aurillacois (1968-1982). F 18 fois international entre France/ Australie 1971 et Irlande/ France 1975. Tournée 1974 en Argentine ( deux
tests).
F Entraîneur du Stade Aurillacois (19821991 et 2002-2006 ) ; entraineur des benjamins pour finir (2006-2009 ).
F Manager puis entraîneur de Clermont (1992-2001) F Entraîneur (avec Bernard Viviès) du XV de France Espoirs (1993-1995). F Retraité, auparavant chargé des
relations extérieures à l’agence du Crédit Agricole d’Aurillac. Adjoint au maire d’Aurillac, chargé des relations extérieures et des grands événements. Marié, deux enfants : Ian (en l’honneur du 3e ligne All Black Kirkpatrick) 38 ans et Marie, 35.
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en bord de terrain. Quarante-cinq minutes avant le coup d’envoi, les derniers détails de l’emploi du temps sont calés avec le manager de chaque équipe. Personnellement, j’ai le gros avantage d’avoir fréquenté le haut niveau, de connaître la solennité de ces moments, de percevoir les éventuelles tensions ; de connaître également Philippe Saint-André et d’autres joueurs que j’ai entraînés à Clermont. Le climat de confiance s’établit ainsi plus facilement ». Deux jours avant le match, Victor Boffelli quitte son Cantal pour un premier rendez-vous au Stade de France avec ses interlocuteurs en matière de logistique ; première visite, premier repérage. Le lendemain matin, premier briefing, départ d’une très longue course contre la montre : « Pas moins de 220 procédures, précise Boffelli, aboutissent
pile à l’heure du match, celle où le faisceau international de retransmission télévisée bascule dans tous les pays. Pour les trois matchs du Tournoi 2012, nous sommes tombés à 10 secondes près, 18 dans le plus mauvais cas. Il est vrai que les diverses équipes fédérales maîtrisent parfaitement le sujet. N’empêche qu’à la fin du Tournoi, j’étais nerveusement et physiquement lessivé ; sans parler de l’énorme frustration qui fut la nôtre au moment du report de France / Irlande : nous nous étions énormément investis, tout s’est écroulé en quelques secondes ». N’empêche que Monsieur l’administrateur repartira cet automne avec la même ferveur : « Je continuerai tant que j’ai la santé. Mon statut de bénévole me procure une vraie liberté, donc davantage de bonheur encore ».
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