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Ruthene Magazine N\u00B012

MAI 19 - N° 12

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JACQUES BARBEZANGE

DIRECTEUR GÉNÉRAL DES SERVICES DU SMICA

« NOTRE VISION MUTUALISTE EST PLUS QUE JAMAIS D’ACTUALITÉ »

Entretien : O-P Verkisto Photographies : Patrice Thébault

Conseiller municipal, adjoint au maire, maire de Baraqueville depuis 2014, à 58 ans, Jacques Barbezange est rompu à la gestion d’une commune rurale, ce qui l’a conduit à diriger le Syndicat Mixte pour la Modernisation et l’Ingénierie informatique des Collectivités ou établissements publics Adhérents (SMICA).

Créé en 1987, à une époque où l’informatisation des communes et le numérique étaient encore bégayants, le SMICA est devenu un outil d’ingénierie informatique indispensable à la gestion administrative des collectivités et au service des citoyens. Sa réussite est saluée au niveau national.

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Les forêts d'Aveyron s’étendent sur plus d’un quart du département (277 000 ha). Elles sont composées à 80% de feuillus (hêtres, chênes, châtaigniers, ormes...), les 20% de feuillus sont des mélèzes, des épicéas, pins et sapins. Autre caractéristique : le morcellement et les caractères locaux (lire en encadré), qui confèrent au département la diversité de ses paysages et de ses biotopes.

Ressources de biodiversité... et d'imaginaire

L’écosystème forestier préserve les sols et l’eau ; il contribue à la protection des infrastructures, des hommes et des ressources agricoles contre les risques naturels ; il est une réserve irremplaçable de la biodiversité et contrairement à une croyance répandue, les surfaces boisées augmentent régulièrement en France. C'est aussi une réserve pour l'imaginaire et la détente. Des communes forestières ont créé des sentiers sur ce thème : en forêt de Guirande, près d'Argences en Aubrac, un circuit « art et détente » raconte l'histoire d'un petit conifère ; Taussac, dans le Carladez, a tracé dans sa forêt communale riche de feuillus les « sentiers de l'imaginaire », ponctués de sculptures étonnantes comme jaillies des arbres, ainsi qu'une « Maison du bois » qui conserve de vieux outils forestiers.

A CHAQUE TERROIR SON ARBRE...

• Le chêne pédonculé, frêne et châtaignier dans le Ségala

• Le chêne pubescent dans les Grands Causses et le Camarès

• Le frêne dans le Ségala et les Monts de Lacaune

• Le pin sylvestre dans les Grands Causses

• Le pin noir d'Autriche dans les Grands Causses et les Monts deLacaune

• L'épicéa commun dans le Lévézou et les Monts de Lacaune

• Le douglas dans le Lévézou, les Monts de Lacaune et la Haute-Châtaigneraie auvergnate

• Le chêne rouvre dans la Basse-Châtaigneraie auvergnate et la bordure Aubrac

• Le châtaignier dans le Ségala et la Châtaigneraie auvergnate

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LE DOSSIER

La forêt doit s’adapter

De nouvelles activités se développent ; le bois-énergie, en particulier, première des énergies renouvelables, dont la production est bien adaptée à la forêt aveyronnaise où il y a beaucoup de taillis et de petit bois de qualité médiocre qui n’auraient pas trouvé d’autres utilisation. Comme le précise Stéphane Foury, président de l’association Aveyron Energie Bois, « c’est la ressource la moins chère du marché, son prix est stable et ne dépend pas des crises géopolitiques. » La construction bois a trouvé sa place. Christophe Gardin, patron de la société Abita à Lunel, jette un regard optimiste sur cette activité : « Le chalet c’est terminé... Maintenant nous proposons des maisons d’habitation très confortables, bien intégrées et répondant à toutes les exigences. Nos clients privilégient la qualité écologique du bois, ils apprécient le confort de son isolation et les économies d’énergie que cela entraîne. » Si la construction bois est en plein essor en Aveyron, le paradoxe vient de l’origine des bois utilisés qui sont souvent des résineux de qualité, importés de Scandinavie. L’industrie du meuble, qui a subi de plein fouet le changement des habitudes de consommation au milieu des années 1990, a dû s’adapter pour ne pas disparaître. Comme beaucoup de menuiseries, Les Ateliers du Rouergue, à Rodez, se sont tournés vers le bâtiment : « Nous fournissons des portes sur mesure, en chêne, hêtre, châtaignier, sapin ou peuplier pour la construction neuve et les restaurations. » dit Sébastien Nowitzki, directeur-général de l’entreprise et président du CRITT. « Nous travaillons des chênes et des peupliers de production locale pour les petites séries, mais la forêt aveyronnaise n’est pas capable de fournir de grandes quantités. » Le problème de cette forêt très morcelée, avec beaucoup de petits propriétaires, est posé : pour devenir une ressource locale, elle doit réformer ses méthodes afin de fournir plus de bois et de meilleur qualité. C’est ce que souhaite la Région, qui a placé la filière bois en deuxième priorité derrière l’aéronautique.

A Aubin, le lycée de l’excellence

Le lycée des métiers du bois et de l’habitat d’Aubin a été labellisé « Plate-Forme Technologique ». Cela conduit ses professeurs et ses élèves à réaliser des études de prototypes ainsi que des transferts de technologie au profit des entreprises. Cet établissement sera la plaque tournante du pôle de formation de la filière bois voulue par la Région et la profession. « L’idée est de créer un campus pro autour des lycées du bois et de la forêt, dit Aurelien Beziat, directeur délégué aux formations. Nous connaissons une forte reprise d’activité dans ces métiers, les entreprises se modernisent et rattrapent leur retard technologique, elles ont besoin de recruter à plusieurs niveaux de formation. C’est pourquoi nous proposons sept bac pro, deux BTS et jusqu’à la licence pro. » Ce campus des métiers répondra aux besoins de formation des entreprises, il pourra orienter ses enseignements en fonction de la demande, jusqu’à la mise en oeuvre éventuelle d’un nouveau diplôme. De son côté, en liaison avec le lycée d’Aubin, le Centre Régional d’Innovation et de Transfert de Technologie (CRITT) de Sainte Radegonde est un centre technique dédié à la filière bois du Grand Sud. Cette association met en œuvre des actions de conseils, d’ingénierie et de formation auprès des PME et PMI du secteur, en particulier dans les domaines de l’innovation, de la certification et de la sécurité.

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RENÉ DURAN

Entretien : O-P Verkisto Photographies : Patrice Thébault

UN PEU ÉCRIVAIN, UN PEU MUSICIEN, UN PEU PLASTICIEN, UN PEU CRITIQUE, UN PEU JOURNALISTE, BEAUCOUP PASSIONNÉ...

René Duran hante le paysage artistique occitan depuis des années. Le Siècle Soulages lui donne l’occasion de présenter, à sa façon, les tendances de l’art contemporains que Pierre Soulages a pu côtoyer.

Le discours fleuri et abondant, piqueté d’anecdotes et de souvenirs, n’est pas toujours évident à suivre. Mais une vérité s’impose : René Duran est un pur, sa passion pour l’art sous toutes ses formes n’est pas feinte et il aime partager ses idées.

Pourquoi vous avoir choisi pour présenter les écoles d’art plastiques que Pierre Soulages a croisé sur sa route de la création ? A Rodez on connaît mon parcours, que je qualifie d’éclaté et autodidacte. Je m’intéresse à l’écriture, aux arts plastiques, au rock, à la tradition occitane, au théâtre, au sport. J’ai eu l’occasion de rencontrer ces écoles de l’art contemporain qui ont existé en même temps que Pierre Soulages bâtissait son œuvre à lui, tellement étendue dans le temps qu’il les a toutes croisées. Je ne veux pas dire qu’elles l’ont influencé, mais je veux montrer l’environnement artistique du 20 ème siècle qui est très riche. Je veux aussi montrer un art décentralisé, déconcentré, puisqu’il est né à Nice avec Yves Klein et Arman dans les années 1950 et s’est poursuivi avec le courant Fluxus et Ben Vautier

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