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Ruthene Magazine N°15

DECAZEVILLE des lieux pour la mémoire de l'industrie minière

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Quand on parle d'industrie minière à Decazeville, la Découverte est un nom incontournable qui parle à tous. Cette mine de charbon à ciel ouvert aux dimen sions exceptionnelles (3,7 km de long et 2,5 km de large) en font la plus grande de France. Aujourd'hui réhabilitée, ce site offre de nombreux sentiers de randon née et accueille depuis 2017 une centrale solaire. On trouve à sa proximité un monstre sacré de la mine : le chevalement (22 m de haut), construit en 1902-1904, il permettait de descendre les mineurs ou le matériel dans le puits de mine et de remonter les wagonnets de charbon et les mineurs. Il est le témoin en surface d’un puits de mine souterrain, d’une profon deur de 157m. Véritable symbole du monde minier, ce chevalement a fonctionné jusqu’en mars 1966. Il a été réhabilité en 2010. Autre figure emblématique du bassin, le mausolée Cabrol, en cours de réha bilitation. C'est un bâtiment à l'architecture unique dans la région, une œuvre symbolisant le riche passé industriel et minier du bassin qui retrouve une seconde splendeur. La mémoire de François Cabrol peut se perpétuer par le biais de ce tombeau géant. Le passé industriel du passé c'est aussi : l'association de sauvegarde du patrimoine industriel du bassin de Decazeville (ASPIBD) et le musée régional de géologie Pierre Vetter. L'Aspibd se charge de transmettre la mémoire des mineurs et de leur quotidien. Le second retrace la grande aventure du charbon, de sa formation jusqu'à son exploitation par l'homme.

MILLAU l’univers du gant

Le musée de Millau et des grands Causses, l’Hôtel de Pegayrolles, est un lieu incontournable lorsqu’on arrive à Millau pour comprendre le passé gantier de la ville. Un film retrace un savoir-faire spécifique riche de traditions ancestrales et de techniques modernes permettant la transformation de la peau. Un atelier reconstitué montre la fabrication du gant de ville ou haute couture. Une exposition colorée de centaines de modèles, à la fois classiques, branchés et originaux, certains partenaires de « script » du cinéma international, comme Gabin, Lino Ventura, Rita Hayworth. Le dernier modèle de gant à intégrer cette collection : la copie du modèle unique créé pour les mains de la Bête incarnée par Jean Marais dans La Belle et la Bête de Jean Cocteau. Fondée en 1892, la maison Causse, s’est affirmée comme l’une de plus grandes manufactures de gants de Millau, un apôtre de l’inventivité et de l’excellence. Basée sur l’avenue Gambetta à Millau, elle ouvre les portes de son atelier conçu par l’architecte Jean Michel Wilmotte. Elle est située dans le quartier historique des gantiers à Millau. Véritable « cathé drale » contemporaine de bois, de verre et de cuivre C’est une entreprise labellisée « Entreprise du Patrimoine Vivant » et inscrite à l’inventaire des « Métiers d’Arts Rares » à la demande de l’Unesco. A visiter et revisiter, avec son espace muséographique, ses expositions et son magasin d’usine ! Vous trouverez aussi présentation de l’histoire de la maison, ses grandes collaborations avec la mode et le cinéma. La manufacture de gants Fabre à Millau est dans la même famille depuis 1924. Elle dispose également d’une boutique à Paris dans les Jardins du Palais Royal. Elle fabrique des gants de peaux coupés à la main. C’est une des dernières ganteries de Millau à utiliser la couture dite de « piqué anglais ». Vous pourrez observer le travail de coupe et de couture jusqu’aux finitions pour admirer ce travail d’excellence. Lors de la visite de la galerie, le public prend connaissance de l’histoire de la maison, ses grandes collaborations avec la mode et le cinéma. Un autre haut lieu incontournable du gant à Millau à visiter. Elle accueille déjà 20 000 visiteurs par an !

Le Rouergue a ses totems dont fait parti le viaduc du Viaur. Inscrit au monument historique depuis décembre 1984. Cette création d’art ferroviaire a été inaugurée en 1902 par le ministre aveyronnais Emile Maruéjouls. Il franchit la vallée du Viaur entre Rodez et Albi. Le train passant par le viaduc permit de relier les versants tarnais et aveyronnais du Ségala et d’y acheminer de nouvelles denrées de production agricole. Long de 460 mètres et haut de 116 mètres pour 3 800 tonnes d’acier, ce co losse d’acier est un ouvrage ferroviaire singulier. Son histoire et sa technique de construction sont exceptionnelles et uniques en France. C’est l’un des trois ouvrages métalliques les plus importants du XIX ème siècle en France avec le viaduc de Garabit et la Tour Eiffel. Chef d’œuvre technique réalisé par l’albigeois Paul Bodin. Cet ingénieur de la société des Batignolles remporte le chantier face à Gustave Eiffel avec une technique innovante, celle des arcs équilibrés et leur clé articulée. Un demi-million de personnes ont travaillé pen dant 6 ans sur ce chantier pharaonique. Il a été assemblé par rivets posés manuellement et composé de deux poutres en porte-à-faux équilibrées et articulées, chacune prolongée part une courte poutre à section constante et une culée en maçonnerie à deux arches. L’arc central est formé de deux ossatures symétriques qui s’arc-boutent, au milieu du pont, par une clé articulée. Cette technique permet la libre déformation de l’arc central, sous l’influence des charges supportées lors des passages de trains. De 2014 à 2017, des travaux de peinture lui ont donné une seconde jeunesse et mis en lumière l’intérêt de la population locale pour ce joyau architectural. Un jumelage entre la province chinoise du Yunnan où il y a une autre œuvre de Paul Bodin, le Viaduc du Faux Namti a permis de lui donner une dimension internationale. En 2019, avec la demande de classement au patrimoine mondial de l’Unesco, il s’affirme en atout touristique et vecteur de développement pour tout un territoire.

Créé en 1979, au cœur d’une ancienne filature, le musée des arts et métiers traditionnels du Rouergue de Salles la Source, entraîne ses visiteurs dans l’Aveyron d’autrefois. Cet itinéraire aux multiples facettes est un véritable témoin des savoir-faire de l’époque. En 1840, aux prémices de la révolution industrielle, Henri Carcenac, industriel, a créé une grande filature à Salles la Source. Elle s’ap puyait sur un réseau de dépôts, de détaillants et une boutique de vente dans l’usine. Les carnets de commandes du XIX ème siècle font apparaître une diversité de produits : burate, cachemire, couverture... Elle produisait jusqu’à 120 000 mètres de drap par an, c’était le deuxième site de production de l’Aveyron. Cette filature de laine et de draps de pays située en pleine ruralité se singularise par ses bâtiments majestueux et son architecture in dustrielle. Véritable œuvre patrimoniale avec maçonnerie en pierres de tuf calcaire, colonnes de pierre et de bois, charpente en carène de vaisseau à la Philibert. Elle a été conçue par l’architecte Etienne Boissonnade qui s’est chargé de la restauration de Conques, du palais de justice de Rodez et de la maison d’arrêt d’Espalion. En 1959, c’est le glas de la filature. Les bâtiments se détériorent rapidement. La commune décide alors d’en faire l’acquisition. En 1979, dans le cadre de la charte culturelle conclue entre l’Etat et le département de l’Aveyron, le musée voit le jour. Véritable outil de promotion patrimonial des savoirs faire et de l’histoire d’un territoire, il s’est affirmé comme un lieu de mémoire et un gage de dévelop pement pour ce territoire. Il propose au public de partir à l’abordage de l’histoire locale des arts métiers locaux. C’est une grande balade à travers un parcours au cœur de la filature, aux côtés du monde animal, du monde vé gétal et du monde minéral, du vignoble du Vallon de Marcillac, des pressoirs et des moulins.

Vue du stade Paul Lignon en cours de rénovation.

Paul LIGNON à droite du rang du bas.

Texte : Fabien Lafon Photographie : Patrice Thébault

Temple du football et du rugby à Rodez, Paul Lignon est une enceinte connue de tous. Il a été le lieu de nombreuses épopées qui ont embrasée le cœur des supporters..

A l’origine, c’était le Parc des Haras, un inconnu à vu son nom s’y graver : Paul Lignon. Rejeton d’une famille ruthénoise, il avait jeté son dévolu sur le ballon ovale sous le maillot du stade ruthénois. Sa combativité couplée à une modestie et à une loyauté hors norme lui ont valu les faveurs du public, de ses coéquipiers et le respect des adversaires. Mobilisé lors de la seconde guerre mondiale, il perdu la vie dans les combats des Oches dans les Ardennes le 23 mai 1940 à l’âge de 31 ans. En décembre 1944, Charles Grimal, journaliste au Rouergue Républicain relaiera l’idée de donner son nom au stade de Rodez. Le 2 février 1945, l’essai avait fait mouche, le maire Alquier et son conseil municipal acceptèrent à l’unanimité l’idée. En 1989, Rodez monta en division 2, c’était le début des exploits de la bande à Poisson avec les Brouard, Bralley, Bobek, Guitard and co. La coupe de France a marqué l’histoire du club. En 1991, Rodez s’impose face à Metz et Sochaux, le propulsant au stade vélodrome en demie finale. Le 4 mars 2009, en 8ième de finale, les aveyronnais accueille le PSG. La victoire des locaux 2 à 1 entraîne une vague de folie dans toute la ville. Après 26 ans de purga toire, le 11 avril 2019, le Raf signe son retour parmi l’élite dans un stade en ébullition avec près de 6000 supporteurs. Autant de moments d’anthologie qui ont enflammé les travers du stade ! L’arène des sang et or a déposé défi nitivement ses jalons sur le football français. Pour jouer en division 2 et être au norme de la ligue de football profession nelle, il connaît un lifting depuis le mois de mai. Les places assises passeront de 6000 à 8000. La rénovation doit se poursuivre durant trois étés jusqu’en 2021.

Remerciements pour ses conseils avisés à Mr Jean Michel Cosson

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