Evolutive Landscape Student work Paysage Ecole Lille

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L’ATELIER PUBLIC DE PAYSAGE N°1 Site de l’Union Roubaix-Tourcoing-Wattrelos 2008-2009

Ecole nationale supérieure d’architecture et de paysage de Lille

avec la participation de la SEM Ville Renouvelée

Déclenchement de Paysages

• 15 ans d’aménagement • 15 étudiants paysagistes • 5 propositions POUR INVENTER DES PAYSAGES TRANSITOIRES

L’Atelier Public................. #2/3 Une question d’un genre nouveau

Le site......................................... #4/5 Mesure et démesure

5x3 - Les projets........... #6/25 et les équipes

Voyage à Rennes.............. #26 Pour s’inspirer

Une école ............................... #27 Et une maîtrise d’ouvrage

Infos pratiques................... #28

Avez-vous déjà lu un livre dont il manque un chapitre ? La ville n’attend pas L’Union est un site en déshérence, vide de son passé industriel. 80 hectares béants au coeur de la ville, sans vie ni usage. Depuis 10 ans, les collectivités réfléchissent à l’avenir de ce territoire. Les aménagements du projet urbain conçu par l’agence Reichen et Robert vont être réalisés durant les 15 prochaines années. Comment alors s’extraire de l’attente passive d’une image à venir ? Comment faire de l’état transitoire l’opportunité d’inventer un paysage singulier, intermédiaire? Un paysage qui accompagne un mouvement, celui de la ville en train de se faire? L’atelier public de quatrième année de paysage a permis d’écrire quelques lignes de ce chapitre manquant.

S’autoriser à proposer pour comprendre L’hypothétique légèreté du provisoire autorise une grande liberté de propositions. On s’est permis de travailler l’éphémère, l’animation festive, l’esthétique plastique… Autant de façons d’apprivoiser le site, d’en faire une lecture active et projectuelle. Des formats A3 servent de support pour faciliter l’échange de points de vue et d’envies. Champs de fleurs rouges, ronds de jachère, îlots de saules, cinéma en plein-air, pépinière mobile... Toutes ces propositions ont été des leviers d’imaginaire, des soutiens au questionnement.

Comment du dialogue naît la complexité Cet atelier n’implique plus seulement un aller-retour site/projet mais installe des dialogues multiples : avec les composantes du site, la SEM, ses attentes, le projet à venir. Des groupes de trois étudiants se forment. On apprend la négociation qui fait émerger la complexité. On retrouve, face à la singularité de la question, nos outils de paysagistes : le sol, la végétation, le travail de la limite, des pleins et des vides, des axes. La page blanche s’anime de lieux et d’ambiances. Certains concentrent, d’autres diffusent, tous, nous essayons de recomposer l’espace pour le donner à lire. La situation est parfois inconfortable : comment gérer les points de tension avec le projet de Reichen et Robert, comment intégrer l’aléatoire ? Nos projets s’efforcent alors de tirer parti des contraintes d’un site en mouvement et de proposer des dispositifs d’évolution progressive, suffisamment souples pour encaisser les incertitudes de l’avenir. Ils se veulent à la fois «légers» (coûts, technicité, mise en oeuvre...) et «essentiels». Les étudiants en quatrième année de paysage à l’ENSAP Lille


L’Atelier public #1

Qu’est ce que l’Atelier public de paysage? Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille

Les enseignants Jérôme Boutterin, paysagiste d.p.l.g Sylv ain Flipo, paysagiste d.p.l.g

Les étudiants

La formation Paysage de l’ENSAPL construit son enseignement sur l’apprentissage du projet qui confronte l’étudiant à un site, avec toutes ses composantes (sociétale, environnementale, culturelle, …). Dans le temps de la dernière année de formation, nous avons souhaité expérimenter un nouveau cadre d’enseignement appelé atelier public, qui associe démarche d’enseignement du projet et réponse à un questionnement réel. Cette démarche d’atelier public répond à plusieurs objectifs : Confronter les étudiants à la complexité d’interrogations réelles liées aux thématiques de l’aménagement,

Faire un atelier transparent, ouvert aux différents acteurs de l’aménagement public,

Jian-Guo An Pierre-Marie Bichet Oriane Carballido Maude Caron Claire Couvrechef Gentiane Désveaux L o e s D z a l b a - Ly n d i s Johan Galhaut Léa Hommage Noëlie Le Cam Charly Monboisse Carine Musel Momo Okazaki Thomas Paoletti Audrey Rzentkowski

Expérimenter avec des maîtrises d’ouvrages de nouvelles approches du projet de paysage, Ancrer ainsi notre jeune formation dans son territoire métropolitain. Ces différents enjeux représentent un défi sur le plan pédagogique car les étudiants deviennent totalement acteurs d’un processus d’aménagement, en dialogue avec une maîtrise d’ouvrage en attente, tout en gardant intacte leur capacité de propositions et de création face à la complexité de la réalité.

Le site de l’Union L’Union est une vaste opération urbaine à la croisée des villes de Roubaix, Tourcoing et Wattrelos. Son objet et son périmètre sont confirmés depuis près de 15 ans. Un schéma d’aménagement a été établi et validé par les collectivités locales en 2004. La SEM Ville Renouvelée a été mandatée en 2007 pour en assurer la définition détaillée et la mise en œuvre. Ce site d’environ 80 hectares, au cœur de la métropole lilloise est en préparation et en attente d’aménagement depuis une décennie. La mise en œuvre du projet d’aménagement va maintenant se réaliser sur 10 à 15 ans, par morceaux, laissant des friches de plus en plus restreintes. Il s’agit donc d’un site en transformation, à ce jour seulement édicté par les chantiers d’aménagement et de constructions. La SEM Ville Renouvelée, maître d’ouvrage de cette opération, a souhaité associer à ce projet urbain une démarche participative et culturelle. Elle doit permettre de maintenir un dialogue avec les habitants riverains et ceux de la métropole toute entière. Dans ce cadre, la SEM a souhaité engager un partenariat avec l’école dans la durée, sur des thématiques diverses. Après une concertation sur les attentes de chacun, école et SEM, cet atelier fut engagé

SEM Ville Renouvelée Marie Blanckaer t, chargée d’opération

P a s c a l e D e b r o c k , exper tise culturelle

Y v e s L e p e r s , exper tise sociale

Comité de rédaction Jian-Guo An Pierre-Marie Bichet Loes Dzalba-Lyndis Charly Monboisse Audrey Rzentkowski

nécessité de « penser » et d’imaginer un paysage intermédiaire pendant les quinze ans qui doivent permettre la réalisation complète du projet urbain. sur la

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#1

Or cette question est d’une grande actualité. L’ampleur des opérations urbaines, leur complexité, laissent des sites à l’abandon et des populations en attente. Entre les acquisitions de terrains, la réalisation d’études techniques, la définition d’un projet urbain, la mise en oeuvre opérationnelle des différents programmes (immeubles d’habitation, équipements publics, voiries, parcs et espaces publics), le temps est très long. Ce temps de l’attente n’est pas acceptable pour les habitants concernés, il n’est pas non plus pertinent pour les élus et les aménageurs. La SEM a clairement identifié ces difficultés et ces enjeux et nous a demandé de proposer une vie, physique et sociale, à ce vaste site dans ce temps intermédiaire des études et du chantier. D’une manière économe, il s’agit de proposer une dynamique au site, tant du point de vue des usages que de l’image. Cette question est un défi pour de futurs concepteurs : comment, dans une situation mouvante,

proposer des stratégies spatiales intermédiaires, éphémères, susceptibles de qualifier et d’orienter un site? L’intérêt est évidemment d’inventer ou d’approcher, en étant soumis à ces contraintes, de nouvelles formes de projet. L’enjeu est aussi de savoir si des projets de paysage peuvent être transitoires et capables de gérer des situations instables et même de tirer un bénéfice de cette modification à venir. Les projets ne sont donc plus un aboutissement mais des situations en développement.

Le déroulement de l’atelier Nous avons collectivement souhaité un atelier transparent. Pour ce faire, il s’est doté d’un comité de pilotage qui associe membres de l’équipe de l’Union et enseignants de la formation paysage de l’ENSAPL. Dans son exigence de transparence, cette démarche demande une collaboration constante pour valider chaque étape ou la réorienter. Le temps du projet devient donc aussi le temps de présentations et de partages des options proposées. La complexité de l’opération demande aussi de la part des étudiants des enquêtes et rencontres avec les différents acteurs qui font partie du processus de projet. En tant qu’enseignants, nous avons choisi de faire réfléchir les étudiants de façon individuelle dans un premier temps, afin d’ouvrir le plus largement possible les investigations et d’avoir le maximum de propositions. Ce temps fut important car il permit au comité de pilotage de réagir aux différentes pistes proposées. Il fit apparaître de nouvelles questions, de nouvelles hypothèses de part et d’autres, tant chez les étudiants que dans l’équipe de l’Union.

une façon singulière d’aborder ce moment transitoire et d’apporter ainsi à nos interlocuteurs légitimité,

des pistes possibles. Nous avons considéré qu’il était tout aussi important de fabriquer, modifier un espace que d’en expliquer le dialogue avec l’existant et le futur.

La dernière ligne droite A l’heure où sont écrites ces quelques lignes, l’atelier n’est pas fini, au contraire, les rencontres et les réunions s’accélèrent… Les projets évoluent, sont amendés ,voire remis en cause. La fin de l’atelier approchant, chaque équipe précise maintenant ses intentions, les dessine, et organise sa proposition aboutie.

Cet atelier a pour objectif et nécessité vitale de se diffuser, de s’exposer, de recueillir les avis. Une exposition et une vidéo sont prévues. Le journal que vous tenez entre les mains fait partie de cette démarche de participation. Composé par les étudiants, il dévoile leur travail et tente d’en faire partager les enjeux. Ce moment de recherche partagé n’aurait pas été possible sans le soutien constant de l’école et sans la qualité et la disponibilité de l’équipe de l’Union qui a su alimenter, creuser, développer les travaux proposés ; et surtout sans l’enthousiasme et la ténacité des étudiants de dernière année de notre jeune école de paysage. Ils auront appris à écouter, inventer, proposer et partager. La vie de paysagiste en somme….

Jérome Boutterin, Sylvain Flipo

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Juin

Mai

La modernité d’une question

A ce moment de l’atelier public, il nous sembla important d’organiser un voyage d’étude mêlant étudiants et représentants de l’équipe de l’Union afin de voir des opérations ayant un rapport avec les problématiques d’aménagement de grands territoires. Ce voyage s’effectua à Rennes où les étudiants et le comité de pilotage purent découvrir des opérations achevées, en cours ou futures. Références communes, échanges, confrontations ont enrichi les réflexions de chacun, le contenu des projets et le dialogue entre tous. Suite à cette première session, les étudiants se sont réunis en équipe en fonction des affinités ou des complémentarités de questionnement. A cette étape, cinq équipes furent constituées et chargées de développer chacune un scénario cohérent. Le terme de scénario a souvent été utilisé au cours de l’atelier. Il nous paraissait faire apparaître davantage la notion de temps, de séquences, notions qui étaient inscrites dans la question posée plus que dans le terme de projet. Ces scénarios/projets sont tous différents, certains occupent de grandes surfaces, d’autres s’immiscent dans les espaces existants ou à venir. Certains utilisent la dynamique du chantier, d’autres positionnent la ville existante vis à vis de celui-ci. Tous cherchent à habiter cet espace en cours de construction. Nous avons validé les hypothèses de chacune de ces réponses car elles nous paraissaient avoir une

Juillet

Aout


Un projet phare pour la métropole Au carrefour des villes de Roubaix, Tourcoing et Wattrelos, le site de l’Union s’étend sur 80 hectares, pour lequel Lille Métropole a missionné le groupement SEM Ville Renouvelée – SAEM Euralille.

L’Union : un projet phare pour la métropole En tant que pôle d’excellence économique, l’Union est un enjeu primordial pour la métropole. Le développement du site permet de rééquilibrer le versant nord-est et de renforcer sa situation transfrontalière. En outre l’Union, écoquartier pilote, marque l’engagement de la communauté urbaine pour une politique concrète de développement durable. Le projet urbain, proposé en 2005 par Reichen&Robert, désormais urbaniste en chef, est articulé autour des principes de densité et de mixité. Activités, logements, équipements publics, toutes les fonctions de la ville sont regroupées à l’échelle d’un quartier. La situation du site est stratégique : à quelques kilomètres de la Belgique et des centres-villes de Roubaix et Tourcoing, ainsi que par son accessibilité, grâce au métro, à la ligne TGV, à la voie rapide urbaine et au canal. Ce “lien bleu”, créé pour l’industrie, fait partie de l’histoire du site et structure le projet d’aménagement, comme le parc urbain de 11 hectares. Le projet de Reichen&Robert prend aussi en compte le tissu urbain actuel et crée la liaison avec les quartiers existants.

Textiles innovants et imageculture-média : deux filières d’excellence L’existence d’un réseau disséminé d’entreprises des métiers de l’image dans la métropole, la proximité du CRRAV (Centre Régional de Ressources Audiovisuelles) et du Fresnoy, ont poussé à la création de la filière Image-Culture-Média sur le site de l’Union. Au-delà d’un simple regroupement de prestataires, c’est une véritable dynamique métropolitaine et régionale qui se met en place, apportant une valeur ajoutée inédite aux entreprises présentes et à venir sur le site. Le pôle Image accueille aujourd’hui près de 400 emplois, dans des secteurs aussi variés que la télé, les jeux vidéo, les sites Internet, l’audio-visuel… La filière d’excellence dédiée aux textiles innovants est structurée par le CETI, Centre Européen des Textiles Innovants, outil de recherche mutualisé entre les acteurs du secteur, sur plus de 12 000m²,

L’écoquartier pilote de la métropole L’Union relève un défi de taille en adoptant une démarche développement durable, qui transforme cet ancien site industriel aujourd’hui pollué, en un éco-quartier intégré au tissu urbain existant. La démarche s’étend à toutes les composantes de la villes : habitat, services, économie. Toutes ces fonctions doivent se développer et coexister, pour la construction d’un quartier durable. La gouvernance du projet est essentielle pour atteindre cette ambition et se traduit par la mise en place d’un système d’éco-management : on apprend aux gens à vivre la ville, par la sensibilisation, l’appropriation du projet et l’ acculturation à la démarche d’aménagement.

L’Union, un projet urbain « L’Union, un projet qui s’étend sur 80 hectares, pendant 15 ans ». Ses dimensions spatiales et temporelles le rendent difficile à appréhender par tous. Aussi il est essentiel pour nous, aménageur, d’accompagner l’Union pendant ces quinze années, de faire vivre le site pendant tout le temps de l’aménagement, en gardant en tête notre conviction : celle que la ville se bâtit au-delà des rues et des bâtiments, qu’elle se construit aussi sur des rencontres, des manifestations culturelles, des

“Faire la ville

mobilisations associatives…

autrement”.

Cela passe par la gestion évolutive du site : l’aménagement d’aujourd’hui ne sera pas forcément celui de demain. Cette gestion fait partie intégrante de la démarche développement durable du projet, dans son volet social, que nous souhaitons exemplaire. C’est aussi une dimension culturelle du projet : accueillir des manifestations fait vivre le site et concourt à sa promotion et son rayonnement. Aujourd’hui, la mise en œuvre de cette démarche prend plusieurs formes. Un groupe de travail “Gestion évolutive du site” a été mis en place et a proposé des actions de trois types : des actions

d’anticipation (par exemple, une pépinière), transitoires (pour une durée déterminée sur un périmètre défini) ou ponctuelles voire éphémères (des actions simples sur un périmètre défini). Ce groupe de travail s’inscrit dans un système d’éco-management plus large, dans lequel les groupes de travail composés d’habitants, d’associations, de représentants de collectivités réfléchissent sur des thématiques précises (participation, maison de l’Union, développement durable). La vie du site passe aussi par son animation et déjà plusieurs projets sont en cours : une manifestation regroupe cet été les trois villes, en parallèle à un évènement “L’Europe XXL” de Lille 3000 ; la convention signée avec l’Ecole d’Architecture et de Paysage en juin 2008 offre un terrain pédagogique pour les étudiants. C’est dans le cadre de cette convention qu’un “atelier public” s’est mené avec les étudiants en paysage de l’école, qui ont travaillé sur cette problématique :

« Comment, par le travail du paysage, accompagner ce temps incertain où un projet n’est pas encore fait et en faire un élément positif ? ».

L’atelier public n’est pas une commande de l’aménageur aux étudiants, dans l’attente d’une réponse opérationnelle immédiate. C’est plutôt une invitation à réfléchir, dans une liberté encadrée par le dialogue, sur un sujet concret lié au projet. Ce sont les différentes approches du “temps” du chantier qui nous interpellent et nous éveillent à d’autres manières d’aborder la vie et l’animation du site pendant ces quinze ans. Le résultat de l’atelier est tel que, pour nous, aménageur, il devient un support de travail et un outil de sensibilisation au paysage dans notre dialogue avec les habitants et structures associatives. Nous pouvons nous appuyer sur cet outil pour la communication du projet et la gestion transitoire du site, pour informer et former le public, pour expérimenter des procédures innovantes. C’est sur ce type de démarche que nous comptons pour construire un projet commun. C’est désormais à nous qu’il appartient de transformer ces possibilités. Ce travail collaboratif a largement renforcé notre conviction : l’accompagnement de la construction du projet par le paysage est une aide sans pareil pour répondre aux questions du temps, du social et de la culture. Aussi nous espérons que cet atelier ne soit que la première pierre d’une longue et fructueuse collaboration.

Marie Blanckaert, Pascale Debrock, Yves Lepers, Sem Ville Renouvelée

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Septembre

porté par Up-Tex, pôle de compétitivité. Autour du CETI, ce sont près de 45 000m² qui seront dédiés aux activités et à la recherche dans ce secteur.

Octobre

Novembre

Décembre

Déclenchement de Paysage

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Le site

Le site de l’Union, quinze regards analytiques Prendre le métro, descendre à Mercure. Un long escalator nous emmène au pied de la tour du même nom. Le site de la ZAC de l’Union est à l’arrière, et pourtant... où est-il?. Longer le canal, encadré par un cordon défensif de saules, faire crisser le gravier, enjamber une poupée, saluer une grand-mère, taper le ballon avec quelques enfants rieurs.... Arrivés au croisement avec la rue de RoubaixTourcoing, Chez Salah nous invite à un café réconfortant ; mettre une pièce dans le vieux jukebox, faire résonner les airs qui faisait danser autrefois. Ressortir, emprunter la rue de Menin sans savoir où l’on va, cette rue qui s’arrête inopinément, en plein champs ? Non, en pleine friche. Un train passe, nous l’entendons, alors faire quelques pas pour remonter le long de la voie ferrée. Traverser les herbes hautes qui caressent nos jambes, tracent une multitude de sillons au gré de nos directions, retrouver celle d’un promeneur. Ces herbes renferment plein de secrets cachés, leur son au vent fait rêver ; si loin de la ville elles nous transportent. Un chemin pavé fauché, une trace industrielle ponctuellement redécouverte nous conduit à l’extrémité du site. Nous nous retrouvons dans la cohue automobile de la rue de Roubaix-Tourcoing. Les routes transversales qui nous permettraient de s’en extirper ne sont guère engageantes, le décor abandonné des maisons en ruines nous fait rejouer une scène de western. De retour au canal, nous le traversons et nous nous enfonçons dans Roubaix. Un terrain de cross! Chouette, allons courir sur les bosses, monter dessus et faire un tour complet sur nous-mêmes pour voir ce site. Des cerisiers en fleurs, des bancs, asseyonsnous un instant... Retour direction métro ; la tête pleine d’idées, comme si nous avions voyagé depuis des heures, si loin. Pourtant Lille n’est qu’à une demi-heure.

Une profondeur de champs à explorer par les limites Une profondeur de champs à explorer par les

Chaque pas trace son chemin...

Au bord du canal, des ambiances qui nous emmènent le long du site

La frange poreuse ne tient plus les espaces

Fermeture et filtre par le saule

Des anciennes voies abandonnées

Longer l’Union, à pied, en voiture; plus ou moins vite, recueillir des images

1964

Au loin, Terken un autre repère

Ouverture et anciens tracés au coeur de la plaine. Un horizon, vue sur les villes

2006

Accéder au site d’un quartier à l’autre

Percées vers le canal Schéma directeur de Reichen&Robert

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L’Atelier Public

#1


espaces insolites

La destruction de certains bâtiments a fait naître des qui se succèdent et créent un parcours dans la ville industrielle

Un espace hostile au public, délaissé et vide de sens

L’épopée textile a fait la richesse des villes de Roubaix et de Tourcoing. Elle a participé à leur essor économique et permis à ces villes de se développer selon une trame industrielle de grands ilôts. La présence du canal de Roubaix, aménagé sur le tronçon traversant le site entre 1861 et 1876, et de la voie ferré sont autant d’opportunités pour un développement économique. La déprise, qui débute dès les années 1930 en ce qui concerne l’industrie lainière, a entraîné la désaffection et la destruction de nombreux bâtiments, laissant de grandes béances en coeur de ville, comme c’est le cas sur le site de la ZAC de l’Union. Ces territoires mités ont favorisé la dégradation de l’habitat et la perte d’attractivité.

Une ouverture dissimulée et la Tour Mercure comme repère

Un point haut au coeur de la plaine, traverser vers Tourcoing

Un site qui disparaît derrière ses entrées

Des arrières de maison comme autant de jardins

Au point le plus haut du site, le territoire et l’horizon se dévoilent

L e v i d e f a i t s c è n e e t l e s f a ç a d e s fo n t l e d é c o r

Un site envahi, lecture impossible

Chez Salah, un phare sur l’Union

Le canal borde et longe le site, permet de le découvrir et de relier les villes entre elles. Il est comme un observatoire de

l’Union

Déclenchement de Paysage

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Premières intentions

Les projets

BANDE AMORCE Pierre-Marie Bichet // Johan Galhaut // Carine Musel

3 approches individuelles...

...pour une vision commune

Une jachère en chantier Carine souhaitait utiliser le chantier comme amorce du projet, comme un atout : il était une première action sur le site, en son centre, qui dégageait des mouvements de terre à exploiter. En effet, les terres décaissées étaient répandues finement au sol et étaient ensemencées d’une jachère fleurie. Cela permettait de rendre le site visible, de commencer à lui donner des gabarits, de le transformer en parc. La jachère avançait au rythme des chantiers, elle occupait l’espace avant l’arrivée du projet définitif.

C’est avec un enthousiasme partagé que nous avons démarré ce travail de mise en commun. L’échange a débuté par une critique de nos projets respectifs. Chacun arrivant avec des options qui, une fois échangées, amorcèrent un nouveau projet. Nous inscrivons le temps du chantier comme un moment à part entière de l’histoire de ce site. Le parc temporaire, réalisé rapidement, accompagne le chantier : pour que ce qui s’y passe soit visible et que l’aménagement ne soit pas dévoilé seulement une fois terminé. Certaines propositions étudiées pendant le premier temps d’atelier ont construit, par exemple la pépinière et ses transplantations permet de s’adapter aux mutations liées au chantier, puis cette réserve d’arbres est utilisée au fur et à mesure de l’aménagement. L’idée forte à laquelle nous tenions était d’accompagner, de manière flexible les aléas du chantier.

Des possibilités de construction d’espaces avec les résidus de chantiers Croquis

Tourcoing

Colonisation de l’espace par différents types de végétation Plan maquette

Engrenage

Canal

Pierre-Marie proposait une façon de s’adapter au chantier basée sur les opportunités spatiales que créait l’avancement des aménagements. Il s’agissait de concentrer des activités singulières et de construire un paysage original sur le lieu choisi (par exemple un champ de balançoires, un terrain bosselé avec le remblai des terres de chantier). Lors de l’avancée de l’aménagement de la ZAC, certains de ces espaces disparaissent, d’autres se créent.

Roubaix

Tourcoing

Evolution des espaces dans le temps Plans esquisses

Canal

Investir le vide

Roubaix

Johan proposait que le vide lâche et désorganisé qui composae le site, soit pris comme une chance par rapport à sa situation dans la métropole. Il tentait de créer un principe de pleins et de vides, en installant des masses végétales. Dans cet environnement urbain relativement dense, ce site devenait un moyen de s’en soustraire. L’objectif de ce travail était de qualifier un vide, de lui donner une consistance pour les 15 ans à venir. Il fallait lui donner une qualité, l’orienter et le tenir en matérialisant ses limites : le site de l’ancienne gare, l’îlot Stephenson, la rue de Roubaix-Tourcoing et l’espace entre le canal et le futur boulevard. Ce dispositif devait inviter les habitants à pratiquer et à s’approprier le vide par les usages.

Tourcoing

Canal

Roubaix

Tests et évolutions de la bande amorce dans la ville éxistante et future Plan maquette

Dispositif végétal horizon 2016 Axonométrie esquisse

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L’Atelier Public #1

Déclenchement de Paysage


Démarche

Regards et intentions

Regard sur les 80 ha Deux espaces se distinguent fortement. Le plateau haut correspond à l’ancienne gare de triage de Tourcoing, il est tenu par des cordons de saules. Cette configuration spatiale donne le sentiment d’être complètement détaché du site et de la ville en général. Cet espace sera tout de suite occupé par les chantiers de construction des premiers bâtiments ; ainsi nous le définissons comme autonome, comprenant le chantier et sa base de vie. L’espace intéressé par le projet est celui situé entre le plateau haut et la rue de Roubaix-Tourcoing. Il présente un potentiel de relation avec la ville existante , une topographie subtile ainsi que quelques traces des anciennes activités industrielles. C’est sur cet espace, laissé en attente pendant le temps du chantier, que nous décidons de concentrer nos interventions; ainsi il devient central, de part et d’autre du canal et actif pendant la reconstruction de la ville.

Deux entités qui se distinguent

Une orientation qui s’appuie sur la topographie

Un espace actif et un espace en attente

Réveler une direction Un premièr geste fort procure l’envie d’entrer sur ce site, et fait « événement ». Nous déroulons un long tapis, « la bande étrépée » sur la plus grande diagonale du site. Elle suscite de la curiosité, donne la mesure du site, une orientation et permet de traverser le terrain dans son épaisseur. L’église Sacré Coeur à Tourcoing, simulation depuis la bande

Traverser, orienter, appartenir Il semble essentiel que ce site offre la possibilité d’être traversé et ce, dès le début de l’aménagement pour donner à voir ce qu’il s’y passe, comprendre et vivre la mutation tant attendue, sentir sa dimension à l’échelle du territoire. Traverser une friche qui gérée, devient un parc avant de devenir morceau manquant de ville. Traverser, un dessin sur plan tracé par des étudiants, une fauche dans la friche, c’est donner une orientation au site en donnant une orientation aux espaces. Etre sur une friche déserte n’est pas engageant, longer un chemin c’est avoir un repère, porter son regard au loin c’est en avoir d’autres. Nous nous sommes servi de la topographie, qui tend vers le canal, élément important du site qui se doit d’être relié aux villes. L’orientation choisie permet de descendre vers le canal et inversement de remonter vers la ville ; transversalement, elle donne une épaisseur au site avant même son aménagement définitif.

Usine rue Turgot à Roubaix, simulation depuis la bande

Des épaisseurs, des lisières, des horizons En plus de permettre une traversée, pour appuyer la lecture du site, nous avons travaillé transversalement pour donner différents horizons au quartier. La bande étrépée participe au séquençage de différents types d’espaces : elle trace une première ligne qui soutient d’ouest en est les terrasses qui descendent vers le canal. Au fil du temps, elle devient un axe urbain piéton, entre la plaine ouverte et l’ensemble des ilôts d’habitation et des bâtiments d’activité. Les plantations avançant au rythme des terrassements, les hauteurs variables des arbres proposent des transitions entre ces espaces évoluant avec le temps.

PLANTATION FORESTIERE Une orientation qui s’appuie sur la topographie

FAUCHE

PEPINIERE EN JAUGE

Rencontre entre l’avancée du végétal et l’avancée du bâti ETREPAGE Printemps

Eté

ENFRICHEMENT Une trace à l’échelle du territoire Photographie aérienne

Un point de départ commun: «la boite à outils» végétal Croquis de principe

Déclenchement de Paysage

L’Atelier Public #1

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Propositions

Les projets

BANDE AMORCE Pierre-Marie Bichet // Johan Galhaut // Carine Musel

Comment traverser cette friche actuellement ?

Installation d’une végétation pionnière

L’étrépage

La Bande étrépée Il s’agit d’une intervention qui se veut douce dans la mise en œuvre et forte dans l’effet proposé. Elle mesure 600 m de long et 20 m de large, et sera étrépée, c’est-à-dire légèrement décaissée sur 20 cm de profondeur. Cette technique de gestion permet de révéler une banque de graines et ainsi d’offrir une nouvelle diversité biologique. La différence de végétation ainsi que le mode de gestion proposent à cette forme géométrique à l’échelle du territoire un aspect changeant au fil des années. La bande se diffuse ensuite de part et d’autre pour donner forme aux autres espaces : elle en est l’ossature principale, elle permet de commencer à structurer l’espace vacant. Elle se veut comme une trace pérenne dans le temps jusqu’à l’aboutissement des aménagements. Elle initiera des changements d’usages liés à l’urbanité naissante : d’abord chemin de terre, herbes rases en été, herbes hautes qui font que le chemin se déporte, puis à l’avenir elle se stabilisera peut-être par la mise en œuvre d’une grave qui met à profit ces vingt centimètres étrépés comme fondation. Le but recherché à travers la mise en place de cet espace ancré dans le sol est d’installer un témoin durant l’aménagement du site voire au-delà. Un simple étrépage permet d’être visible dans la friche, de tracer un chemin, de proposer une traversée.

Définition de l’étrépage «Technique de gestion des milieux visant à localement décaisser et exporter le sol sur 10 à 20 centimètres d’épaisseur, pour volontairement l’appauvrir afin de favoriser les espèces pionnières et la biodiversité.» Source : Wikipédia

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La pépinière s’intalle le long de la bande étrépée Plan des premières interventions

oing

T2

Un parc évolutif Sa force, c’est sa flexibilité

Ce parc évolutif se développe à l’est de la bande étrépée, il propose un projet végétal qui arrive avant le projet de ville pour donner un premier visage à l’espace et différentes ambiances au site. La mise en place d’«outils» simples permet de faire face à l’indétermination partielle de l’avancement du chantier. Ces outils paysagers telles que l’étrépage, l’enfrichement, la fauche, les plantations, sont simples par leur gestion : il s’agit de tirer profit de la friche existante, de la faucher pour y dessiner des chemins ; de planter en pépinière pour donner des volumes et des orientations ; de planter une lisière forestière très dense pour donner un nouvel horizon. Il s’agit de modeler des espaces avec les terres de déblais issues du creusement des fondations des bâtiments et avec des arbres gérés en pépinière. Le mouvement des terres et les transplantations alternées des arbres permettent une multitude de combinaisons et donc un parc intermédiaire dans le temps de l’aménagement, un parc-chantier qui fabriquera et accompagnera la reconstruction, bref un parc extraordinaire car en mouvement. Après avoir donné rapidement un premier visage au parc, les arbres de pépinière seront ensuite utilisés dans les futurs aménagements, et ce, dans un souci économique et écologique.

T3

T2

oing

baix/Tourc

ÉE

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Rue de Rou

DE

N BA

T3 La bande subsiste, le parc revêt son apparence définitive Plan d’une figure du quartier de l’union

oing

baix/Tourc

E PÉ RÉ

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Rue de Rou

DE

N BA

La pépinière est transplantée, les terrasses se dévoilent Plan des premières interventions

La topographie et la végétation évoluent simulatanément Maquette de principe

Ce projet de paysage s’inscrit dans un souci d’économie et d’écologie en préparant l’arrivée du quartier par le sol, la stratégie s’oriente vers un terrassement et une plantation qui préfigurent et fabriquent la ville.

Références

http://fr.wikipedia.org/wiki/Akira_Miyawaki http://fr.ekopedia.org/BRF http://fr.wikipedia.org/wiki/Plantation_sur_sol_inverse

8

L’Atelier Public #1

Déclenchement de Paysage

Une gestion des remblais et des végétaux qui permet de composer l’espace Coupes de principe


Différenciation de la végétation

Préservation de la diversité par une gestion extensive

Première pierre pour la construction du CETI

2008

T0

Un milieu évolutif qui se distingue dans la friche, un chemin qui se transforme Perspectives de principe de la bande étrépée

in rco Tou Rue

Bande étrépée

Constitution de la bande étrépée

Tourcoing

ou b g/R

Plantation de la pépinière jusqu’au Cul de Four

Pépinière

2009

T1

aix

Plantations de type forestière

Plantation de la première lisière forestière

Bâtiments d’activités en chantier

Les premiers bâtiments d’activité voient le jour

Wattrelos Cul de Four

Les premiers déblais sont déposés pour amorcer le terrassement futur

C.E.T.I

Chantier du boulevard

2011

Epaississement de la lisière de type forestière

Saulaie existante

ai oub

eR

Roubaix

C

2016

Une première transplantation de la pépinière alimente les nouveaux aménagements et constitue de nouveaux espaces

2008

T2

Les déblais des batiments continuent à constituer le terrassement final

x

ld ana

La base de vie du chantier disparait après le creusement du boulevard

La lisière forestière continue à s’épaissir

2008

Un chantier et un parc qui se rejoignent Plan intermédiaire

Le spectacle de la transformation La pépinière constitue une limite épaisse et perméable à la vue Photomontage depuis la rue de Roubaix/Tourcoing

L’arrivée des déblais et la transplantation de la pépinière crée des terrasses et ouvre le site Photomontage depuis la rue de Roubaix/Tourcoing

L’importance de ce lieu pour la métropole, futur quartier de l’Union, à la rencontre de Tourcoing, Roubaix et Wattrelos, 80 ha vacants, inutilisés, clos, nous a fait rejeter le processus classique qui propose un dessin figé en un temps unique qui fait table rase du passé. Au contraire, nous nous sommes orientés vers un projet qui pense la RECOMPOSITION d’un site comme une évolution permanente, comme un enchaînement d’actes contrôlés qui intervient en douceur. Le projet est pensé comme un tout, chaque temps propose une qualité, qui peut dans le processus général, perdurer, se transformer ou n’être qu’éphémère. Le chantier devient alors un temps à part entière de l’histoire de ce site. Notre volonté de donner à voir, comprendre et vivre la mutation de ce site, explique son ouverture au public : l’usager peut comprendre l’histoire qui se passe sous ses yeux, vivre le spectacle de la transformation.

Déclenchement de Paysage

Les îlots de logement commencent à s’implanter dans la lisière forestière L’espace le long du canal s’ouvre et se viabilise.

Les derniers chantiers se terminent et le quartier revêt son apparence finale.

L’Atelier Public #1

2020

T3

9


Premières intentions

Les projets

CHEMINS CROISÉS Noëlie Le Cam // Charly Monboisse // Momo Okazaki

Entrée en matière, entrer dans la matière L’Union c’est du vide, de grandes dimensions, un anachronisme entre un projet décidé, virtuel, et un quartier, un morceau de ville, réel. Que faire en attendant ? Entre réel et virtuel ? L’inédit de la question posée perturbe la position classique du paysagiste. C’est pourquoi nous avons cherché à comprendre les sens du plan et du site. Noëlie mettait en place un système de traversées de ces espaces singuliers, accompagné de mouvements de terre et de plantations qui venaient progressivement structurer l’espace. L’ouverture du site, qui avait pour but de le rendre accessible à tous, se faisait de façon dirigée et jouait avec les matériaux charriés par les chantiers. Les cheminements intérieurs s’orientaient en fonction de l’avancement des travaux, déterminant où l’on pouvait et où l’on ne pouvait pas passer. Ils préfiguraient les aménagements futurs. La plantation des espaces en attente permettait de les valoriser, puis, par un éclaircissement progressif de la végétation, de les orienter vers de nouveaux usages. Charly proposait une action basée sur deux principes. Le premier était de dégager les perceptions du site, notamment vers les infrastructures. Le second principe tentait de fédérer le site par le canal de Roubaix. Le nettoyage visuel s’effectuait par la fauche des masses végétales envahissantes qui perturbaient la lecture et brouillaient les repères spatiaux. Les terrains nommés les Triangles (quartier de l’Alma), étaient envisagés comme la porte d’entrée de l’Union, et étaient traités de ce fait en belvédère susceptible d’accrocher la berge nord du canal en enjambant la voie rapide.

«Ce grand vide déconnecté de son contexte est traversé par deux axes routiers forts, véritables couloirs sans perméabilité» Construire par la rue Projet de Momo

«...certains cheminements, aujourd’hui secondaires, masqués ou interrompus, laissent suggérer un rythme autre, un potentiel de vie et de lien endormi...»

Une lecture de l’équilibre Projet de Charly

Momo choisissait d’investir le site par les routes, en soignant la perception des espaces depuis celles-ci. Le travail prenait forme autour de trois chemins requalifiés dans un triptyque « passé, présent, futur » ancrés dans l’histoire et le devenir des lieux. Des masses boisées recréaient un front de rue. Ces nouvelles façades créaient des alternances de transparences variables (jouant avec la visibilité des espaces ouverts situés juste derrière) et des linéaires opaques. Le projet s’attardait sur un lieu singulier, le coeur de la ZAC au croisement du canal et de la rue de Roubaix/Tourcoing. Cet espace était le point bas du site, censé recueillir les eaux de ruissellement dans une zone humide, près de la Maison de l’Union. Il se situait à la jonction de deux entités spatiales l’une dense par son bâti et l’autre plus lâche, espace de prairies enfrichées.

Les accroches du site à son contexte fabriquent un nouveau croisement Esquisse

Lien urbain

Les trois propositions s’ancrent dans le site par une forte sensibilité. Le diagnostic commun fusionne ces approches qui sont renforcées et développées par la confrontation et le dialogue permanent. L’Union est en premier lieu un site en rupture franche avec son environnement urbain. Ce grand vide déconnecté de son contexte est traversé par deux axes routiers forts, véritables couloirs sans perméabilité (dans l’axe Est-Ouest par le boulevard urbain au Sud du canal de Roubaix, et dans l’axe Nord-Sud par la rue de Roubaix/Tourcoing). Pourtant, au coeur de cette ZAC, il est possible d’entrevoir une déclinaison de paysages désertés, morcelés, mêlant imaginaire, fantastique et sentiment d’abandon. Dernier point, certains cheminements, aujourd’hui secondaires, masqués ou interrompus, laissent suggérer un rythme autre, un potentiel de vie et de lien endormi. De la question initiale : « que faire de ce site pendant 15 ans ? », nous en sommes arrivés à nous interroger sur la manière de faire vivre l’Union dans sa transition. La stratégie consiste à irriguer le site: lever la dormance de deux chemins et en créer un troisième. Mais aussi concentrer l’attention sur les trois hectares à la croisée des chemins. Cet espace central se veut attractif et accueillant de sorte à être investi, vivant. Le premier des trois chemins qui permet d’irriguer est celui du Mont à Leux, il reprend un tracé historique tout en reliant un ensemble de jardins et d’espaces verts, depuis le corridor écologique, le long de la voie SNCF, aux abords du parc Cassel (au Sud Ouest) jusqu’aux jardins familiaux de Sion et Union (au Nord Est). Il permet un raccord au contexte en s’accrochant à des entités extérieures au strict périmètre de la ZAC. Le second chemin, capable d’alimenter le site dans le temps, est la promenade du canal. Son échelle territoriale, depuis Marquette-lez-Lille jusqu’en Belgique, à laquelle s’ajoute une histoire d’un peu moins d’un siècle et demi, en fait un élément fédérateur. Au niveau de l’Union, le canal est à son paroxysme d’artificialité, bief de partage, au niveau haut des eaux. Ce caractère est à renforcer, doublé d’un travail de mise en relation avec l’eau créant un enchaînement d’ambiances le long des berges. Au niveau de l’espace central, cette berge bascule vers l’intérieur du site, réinterprétation des transbordements passés. Troisième et dernier chemin, profitant de l’animation que provoquent les chantiers, un sentier de visite, éphémère au fil des saisons et mouvant au gré de la progression de la ZAC, s’élance depuis le triangle central.

Tourcoing

Traversées d’un espace mouvant Projet de Noëlie

Le chemin du Mont à Leux

Wattrelos

Canal de Roubaix

La promenade du canal Roubaix

La ZAC s’inscrit dans un tissu pré-existant Photographie aérienne

Le projet de Reichen et Robert va s’installer dans ce tissu Photographie aérienne

Depuis la plaine lâche vers l’horizon urbain Photographie panoramique

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L’Atelier Public #1

Déclenchement de Paysage

Lire le site par des chemins dont l’épaisseur est variable Plan d’intention


Démarche

La rue de Roubaix / Tourcoing

Deux couloirs qui ne font que traverser le site sans résonner avec la ville

Le boulevard urbain le long du canal de Roubaix

La cité désertée

Le bois au loup

Des paysages désertés et morcelés, porteurs d’un imaginaire

La plaine, morceau de ville dans le tissu urbain

Le chemin du Mont à Leux

Le chemin du Mont à Leux est aujourd’hui séquencé et porte plusieurs noms : la rue d’Halluin, la rue Darbo et la rue de l’Union

La berge du canal de Roubaix

Les berges du canal de Roubaix sont morcelées et n’invitent pas à la promenade

Deux chemins en dormance

Des ambiances de chemins pour réintroduire une dimension humaine Croquis L’addition des trois constats montre qu’un travail sur les cheminements permettrait de redonner vie au site

Rue de Roubaix/Tourcoing

Trois chemins, un centre, deux intentions : IRRIGUER et CONCENTRER

Canal de Roubaix

Le chemin du Mont à Leux

Le chemin des chantiers

La promenade du canal

Le triangle central

Créer un nouveau rapport à l’eau et au site par la topographie Maquette de principe

Déclenchement de Paysage

L’Atelier Public #1

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Propositions

Les projets

CHEMINS CROISÉS Noëlie Le Cam // Charly Monboisse // Momo Okazaki

CONCENTRER sur 3 ha

Concentrer La première action consiste à matérialiser le triangle central à la croisée des chemins. À cette fin, la topographie existante est soulignée et accentuée en créant des terrasses. Le plateau le plus élevé, qui correspond à l’altimétrie de franchissement du canal, sert de socle à la maison de l’Union qui devient un repère, une balise. L’ambiance de quai est renforcée et engage à pénétrer dans le jardin de l’Union, espace de convivialité voué à s’inscrire dans un quotidien. L’esprit de jardinage et d’intimité appropriable est ici revendiqué. L’éventail des terrasses se déploie jusqu’au point bas du site, aménagé en milieu humide. L’espace ainsi créé offre des dimensions permettant d’y installer des événements d’ampleur : cirque, montgolfières, concerts et cinéma de plein air. Ce travail topographique intègre la venue du futur boulevard passant aux pieds du CETI.

Le triangle central Un jardin convivial à l’échelle de la main Perspective sur le jardin de l’Union

Irriguer Le chemin du Mont à Leux se redessine depuis le triangle de l’Alma par un rééquilibrage de la voirie au profit du piéton. Un éclaircissement progressif de la saulaie actuelle donne aux usagers une déclinaison de surfaces et de linéaires destinée aux cyclistes et aux jeux (pétanque, football...). Le renforcement de la trame végétale inscrit chaque berge dans une continuité visuelle et écologique. On longe alors le jardin de l’Union sur une ligne de friction entre deux paysages contrastés : la grande dimension des champs de lin, choisi pour sa souplesse, sa qualité éphémère et la petite échelle des plantations de vivaces, voire vivrière et pédagogiques du jardin. Le chemin du Mont à Leux (empruntant les actuelles rue Darbo et rue de l’Union) se poursuit dans la frange d’une pépinière qui formalise l’espace central. La plantation évolue dans le temps et englobe le boulevard à venir avec douceur. À l’approche des jardins familiaux, le chemin s’intègre au profil de la voirie. La promenade du canal est rythmée en quatre temps. D’ouest en est, la proportion de surface allouée au piéton est accrue et pressée contre la berge par la plantation de saules et d’oliviers de bohème à la place de l’ancienne voirie. Des percées dans ce massif arbustif conduisent le regard vers l’intérieur du site. Quelques marches sont ensuite à gravir pour accéder au quai qui bascule dans l’espace central. Plus loin, par-delà l’écluse, l’attraction s’inverse et le contact avec l’eau est favorisé. Un grand emmarchement permet ce nouveau rapport au canal, où la pause est suggérée. Avant d’atteindre le pont des Couteaux, la berge se contracte à nouveau sous la pression des bâtiments de l’ancienne brasserie Terken. L’emmarchement devient escalier.

IRRIGUER Voie ferrée

Le chemin du Mont à Leux

La saulaie

Une mise en oeuvre facile pour le triangle de l’Alma aujourd’hui une saulaie densément boisée, à éclaircir progressivement vers l’intérieur, afin de permettre aux habitants de l’investir Coupes de l’évolution dans le temps du triangle de l’Alma

Canal

Les berges du canal

Des champs de lin, plantés sur de grandes surfaces, accueillent des cheminements éphémères (mouvants au fil des saisons, des chantiers et évoquent en même temps l’image future du site «du Pôle textile innovant»). Cette culture mobile et rotative permet d’y dessiner des tracés couchés ou fauchés, puis guidés par les lignes des andains (trop difficile à couper, le lin est arraché puis déposé en lignes, avant d’en retirer les capsules contenant les graines). De plus ce lin sera utilisé pour le textile mais aussi en isolation écologique pour le bâtiment.

La berge se trouve pressée contre le canal par les plantations de saules et d’oliviers de bohème Coupes sur la berge montrant l’évolution des ambiances le long du canal

Le chemin du chantier

Les chemins éphémères et mouvants s’inscrivent dans les champs de lin au fil des chantiers Plans d’évolution du rapport chemins/chantiers

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L’Atelier Public #1

Déclenchement de Paysage

La floraison éphémère du lin contraste avec le temps des chantiers

Fauché ou couché le champ devient un lieu d’évènements


Tourcoing

Canal

Wattrelos

Rue de Roubaix-Tourcoing

Can

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Rou

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Roubaix Le relief naturel est accentué. La croisée des chemins se décline en terrasses formant un éventail vers le point bas du site Maquette topographique

De grandes étendues : des champs, une pépinière, un bois et des petits espaces : une maison de l’Union, un jardin, une scène Plan général

Rue d’Halluin

Voie ferrée

Terrain de sport

Piste cyclable

Rue d’Halluin

Maison de l’Union Canal

Les berges basculent de l’autre côté, un emmarchement mène vers l’eau

Le quai est intégré à l’espace central

Arrachés et couchés, les andains dessinent lignes et perspectives

Canal

Perspective sur le champ de lin et les chemins qui le traversent

Déclenchement de Paysage

L’Atelier Public #1

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Premières intentions

Les projets

CLAIRIERE EN MOUVEMENT Jian Guo An // Maude Caron // Léa Hommage

Donner une armature à l’Union Léa imaginait l’Union comme un espace en attente sur lequel s’installerait une armature simple et pérenne faisant figure de repère dans l’espace mouvant du chantier. Cette armature se composait de masses boisées qui cadraient les vues, d’une digue qui permettait de voir le chantier se faire et d’une rupture de pente qui amorçait le canal. Le projet se caractérisait par 2 intentions : définir des lieux et permettre les traversées, comprendre l’espace en mutation.

Une fois partagés nos points de vue et regards sur le site, trois intentions de projet se sont dessinées. 1- S’appuyer sur les atouts existants du site (topographie avec la plaine haute, présence de bâtiments industriels, canal et axes routiers importants) et interroger leur statut : Qu’est-ce qu’un canal dans la ville ? Qu’est-ce qu’une route qui relie deux communes ? Qu’est-ce qu’un site industriel abandonné ? 2- Mettre en place une structure, une trame fixe qui permet de définir des limites sur un site qui aujourd’hui parait démesurément grand. L’objectif est de fixer des éléments forts, de créer des lieux à échelle humaine dans lesquels on puisse s’investir et de permettre ainsi des usages.

Travailler un paysage de «récupération». Un projet à la durée de vie limitée, facile 3-

et rapide à mettre en œuvre, demandant peu de moyens financiers, matériels et humains. Installer des seuils

Déconstruction / reconstruction / Décors / paysage

Deux axes existants qui structurent le site : le canal de Roubaix et la rue de l’Union

4- Faire de l’Union un lieu singulier, onirique. Un site où se côtoient les paradoxes : trame industrielle révolue/trame du projet de Reichen et Robert, béance du site/resserrement des espaces, frénésie urbaine/lieu de déambulations, chantier en mouvement/armature fixe.

Dans le projet de Jian Guo, la présence de ruines était le moteur du projet, avec le jeu des façades de maisons abandonnées qui se superposaient aux 1er, 2e et 3e plans. L’idée était de reconstruire un paysage avec les façades, de revaloriser la dynamique d’ouverture avec des plantations et de structurer les divers espaces sur le site. Certains morceaux de façades étaient conservés et des végétaux y étaient implantés. Le plan d’ensemble se comprenait par la promenade, chaque perspective devait à la fois montrer et cacher pour aller de découverte en découverte.

Depuis la plaine haute, les repères spatiaux sont à chercher loin à l’horizon (clochers, Terken, cheminées)

Reconstruire un paysage avec des façades

Le parc de l’Union Maude analysait le site comme un espace en vacance, aux fonctions en devenir. L’objectif était de changer le statut de ce lieu et de l’établir en tant qu’espace de croisements qui préfigurerait la trame de la future ZAC. De par sa taille, le site permettait de traverser des espaces végétalisés aux volumes et densités différents. Le projet consistait ainsi en la création d’un parc qui se déclinait en quatre entités : plaine haute/pépinière, bois dense, pelouse et talus enherbés le long du canal. Le parc était un espace évolutif : certaines masses végétales allaient disparaître au fur et à mesure des constructions, tandis que d’autres allaient pouvoir se développer et figurer dans le projet définitif.

Créer un dégagement central permet une mise à distance entre les villes de Roubaix, Tourcoing et Wattrelos

Transformer la ZAC en parc urbain

Redimensionner le vide autour des éléments majeurs du site : bâtiments industriels (la Tossée), topographie (plaine haute), sous forme d’une clairière

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L’Atelier Public #1

Déclenchement de Paysage


Démarche

A la croisée de plusieurs trames

Ces intentions de départ se sont déclinées en trois actions complémentaires : création de deux seuils, d’un grand vide central et mise en oeuvre d’ambiances variées. En effet, il faut sentir que l’on pénètre dans un espace particulier. Ceci passe par la mise en place de deux seuils, sortes de portes d’entrée et de sortie du site. Pour permettre l’investissement des gens et la création d’un repère spatial, un grand espace central dégagé est imaginé. Cet espace devient le symbole de l’Union, dans le sens où il permet une mise à distance, un dialogue entre les trois communes (Roubaix, Tourcoing et Wattrelos) qui se rencontrent sur le site. L’aspect paradoxal du site, avec la confrontation d’un territoire en chantier et d’un espace accueillant, est renforcé par l’utilisation de matériaux de récupération (algécos, lampadaires, containers, etc.) et la création d’un pré à vaches. Pour finir, l’onirisme désiré passe par la mise en lumière du site.

Trouver la forme de la clairière et des bois de bouleaux a nécessité une longue recherche et de nombreuses hypothèses : confrontation de deux trames, masse boisée compacte ou éclatée, grand dégagement central autonome ou délimité par les bouleaux, percées visuelles ou fermeture totale de l’espace, etc.

Installer des masses boisées qui marquent des seuils et encadrent la clairière

Créer un paysage singulier, en rupture avec le contexte alentour

Tourcoing

Wattrelos

Roubaix

Canal de Roubaix

Première mise en perspective des intentions du projet : installer des masses boisées qui marquent des seuils et créent un dégagement central qui structure l’espace

Schémas de principe de la rotation de la clairière dans le temps

Recherche sur la forme de la clairière et des boisements

Déclenchement de Paysage

L’Atelier Public #1

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Propositions

Les projets

CLAIRIERE EN MOUVEMENT Jian Guo An // Maude Caron // Léa Hommage

Un chemin illuminé longe la clairière et permet d’approcher le chantier

Sur le quartier du Cul de Four, de grandes parcelles se transforment en espaces publics qui accueillent jardins familiaux, espaces sportifs, murs de graffitis, jeux pour enfants...

L’Union, un espace béant et fragile Le site de l’Union est un espace béant. Sans véritable fonction urbaine, c’est un lieu en vacance, à l’abandon. Ses limites, formes, dimensions et accroches à la ville alentour sont difficiles à lire. On cherche loin à l’horizon des repères spatiaux. C’est un espace fragile parce que trop ouvert. Pendant quinze ans, les aménagements de la ZAC vont entraîner mouvements de terre, d’engins, constructions de bâtiments et d’infrastructures. Cet état transitoire est un atout pour créer un paysage singulier. Par ailleurs, avec l’émergence d’un nouveau quartier, deux époques de ville vont cohabiter sur le site : la ville historique dont la trame est perpendiculaire à la rue de l’Union et la ville contemporaine dessinée par Reichen et Robert, dont la trame est parallèle à la voie ferrée. Le passage de l’une à l’autre de ces trames est à accompagner. Afin de faire exister le site durant les quinze ans d’aménagement, nous proposons de travailler selon trois axes :

- Redimensionner les espaces. Les espaces

sont redimensionnés pour permettre aux usages de s’installer dans des lieux identifiables.

- Installer une permanence. Des éléments

de paysage fixes sont installés pour rendre le site lisible pendant les quinze années du chantier.

Coupes sur la grille du jardin public du Cul de Four, qui permet de le sécuriser tout en gardant une perméabilité visuelle. Côté jardin, un muret permet de s’asseoir

- Accompagner une mutation. L’aménagement transitoire proposé permet le passage de relai entre une trame industrielle qui s’efface et le projet de Reichen et Robert qui émerge.

Le site aujourd’hui : une béance dans laquelle on manque de repères

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L’Atelier Public #1

Déclenchement de Paysage

Etape 1 : mise en place de la clairière et des bouleaux sur la trame industrielle du site


La clairière devient le lieu d’accueil des évènements : cirques, Lille 3000...

Double promenade le long du canal

La recomposition générale de l’espace passe par la création de deux seuils qui

marquent les entrées dans le site et redonnent à lire des limites, des dimensions, des axes. Deux bois de bouleaux sont ainsi densément plantés le long du canal et à l’entrée nord du site. Leur présence permet d’atténuer l’impact du chantier depuis l’extérieur.

Une clairière centrale, bordée par ses deux franges boisées, constitue un repère

Coupe sur les deux chemins le long du canal : Le premier, étroit, permet de pêcher, le second, plus large, est un lieu de promenade protégé par les alignements de bouleaux

fort, un lieu de synthèse des principales caractéristiques du site (front bâti industriel, dimensions importantes, topographie discrète). Cette étendue dégagée devient le lieu de la rencontre symbolique de trois villes (Roubaix, Tourcoing et Wattrelos) et de l’événementiel (Lille 3000, cirque, cinéma en plein air...). Elle accueille la maison de l’Union.

La singularité de ce paysage est d’être en mouvement. La clairière effectue au cours du temps, une rotation qui matérialise le passage de la trame urbaine historique à celle du futur aménagement de Reichen et Robert. Alignée sur la Tossée dans les premières années, elle se cale progressivement sur la rue de Nantes, tandis qu’autour, émerge la ville. Devenue clairière urbaine, elle laisse place, dans la dernière étape de l’aménagement, au futur parc. La plantation de nouvelles strates de végétation accompagne ce mouvement et vient marquer l’empreinte de la clairière précédente. Ces quelques éléments de paysage, faciles à mettre en œuvre et peu coûteux, ainsi qu’une attention portée à la mise en lumière nocturne du site, permettent de créer de nombreuses ambiances, propres à accueillir de nouveaux usages : promenade, festivités, contemplation... L’Union est à nouveau un espace viable.

Coupe sur le chemin le long de la clairière

Tourcoing

Wattrelos

La clairière centrale, bordée par ses deux franges boisées

Canal de Roubaix

Roubaix

Etape 2 : la clairière effectue une première rotation tandis que le chantier avance

Etape 3 : le projet de Reichen et Robert se finalise, la clairière effectue une deuxième rotation et vient se caler sur la nouvelle trame du site

Déclenchement de Paysage

L’Atelier Public #1

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Premières intentions

Les projets

TRAITS D’UNION

Claire Couvrechef // Loes Dzalba-Lyndis // Thomas Paoletti

Dès le départ nous avons eu une lecture commune du site bien que nous ayons travaillé individuellement. La volonté de partager nos regards et diagnostics est à l’origine de ce texte qui retrace une analyse commune du site de l’Union.

Anticiper la dynamique du chantier Autour de la ZAC de l’Union, une question posée, le transitoire, quinze ans de concrétisations de projets et des temps, longs ou courts à attendre pour voir changer l’Union. Que faire pendant ce temps, quelle gestion transitoire pour l’Union ? Un projet en effervescence, une dynamique quotidienne des espaces et pourtant pas de trace.

Des lieux en chantier dans la tête et sur papier... Comment préparer, comment anticiper ?

Une respiration au fil de l’eau Le canal de Roubaix, novembre 2008

Traverser l’Union, découvrir le site Dans un premier temps, trois projets, trois idées, trois réalités du terrain. Car l’Union, c’est la réalité, on la vit, la traverse, la regarde, la dénigre, la projette, parfois on en rêve et on s’invente des histoires. Pourtant, l’Union, c’est 80 hectares qui disparaissent, cachés derrière bâtis et végétaux en pointillés. A travers l’histoire, la pratique et le plan, se dessinent des chemins qui permettraient de traverser et de redécouvrir le site, nous conduisant du nord au sud vers le canal. Une ouverture, un front bâti interrompu Rue de Roubaix à Tourcoing

Donner une nouvelle qualité aux espaces

Thomas Paoletti : Qualifier les franges, donner du corps aux espaces

Une plaine, un vaste espace en cœur de ville dont le potentiel est de permettre à tous de prendre du recul par rapport au canal. Celui-là même qui deviendrait élément fédérateur. Il est le seul espace toujours ouvert comme une constante qui permettrait une vitrine du changement, qui anticiperait sur un lien au contexte avec sa promenade et ses ambiances. Articulation ou basculement, c’est par lui que l’on entre, que l’on longe et que l’on verra l’Union. Depuis le pont SNCF, ouvrir et dynamiser le regard et la promenade vers la plaine. De part et d’autre de la ZAC, une promenade du canal séquencée aux ambiances fortes, végétales à Roubaix et Tourcoing, humides à Wattrelos. Et au centre, à la traversée du canal, sur la rue de Roubaix à Tourcoing, on perçoit un espace majeur, à la rencontre des cheminements du nord, au basculement de Roubaix à Tourcoing, à la croisée de la promenade de Wattrelos. De ce point de vue, un site déstructuré, notamment sur la rue de Roubaix à Tourcoing, une discontinuité du front bâti qui ne tient plus l’espace, n’oriente plus, ne cadre plus, ne distribue plus les espaces traversés. Permettre au site de vivre pendant le temps des chantiers c’est aussi réfléchir à donner du corps aux espaces. On s’appuie sur un vocabulaire propre à la ville et on donne des qualités aux espaces en attente. Amener de nouvelles pratiques dans un morceau de villes, une part d’habiter. Amorcer de nouveaux usages et des changements, se promener, s’asseoir et observer, juste permettre de patienter...

Le vide, le plein, premières idées pour redonner qualité et qualifications aux espaces Schémas, septembre 2008

L’ouverture du site, un atout qui pourtant le dessert Une rencontre liée au canal, à la promenade, à l’envie de patienter, d’habiter, d’agir et d’installer. Cette rencontre a débuté par une présentation de nos envies, nos remarques et nos analyses autour de ce site de l’Union. Déambulations in situ aidant, nous reprenons nos marques, orientons nos regards là où pointe le doigt des autres.

Claire Couvrechef : Se laisser guider par les herbes, traverser du nord au sud, qualifier les entrées sur le site

Loes Dzalba-Lyndis : Le canal est un élément pérenne qui permettrait d’observer le changement comme une vitrine

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L’Atelier Public #1

Déclenchement de Paysage

L’Union invisible Entrée nord, mai 2008

La ZAC de l’Union est un site ouvert de grande envergure. Cependant, cette qualité est aussi ce qui le dessert. La superficie de son ouverture rend sa gestion et l’appréhension de ses limites difficiles. L’entrée nord est bouchée et nous pénétrons difficilement dans le site. En son intérieur, les espaces ne sont plus tenus, notamment au niveau de la rue de Roubaix-Tourcoing où les franges bâties sont discontinues. Côté canal, la discontinuité de la promenade et l’impossibilité de pratiquer la rive sud empêchent de pénétrer au cœur de la Plaine. Espace à l’intersection de trois villes, seul le canal peut permettre d’amener, si sa promenade est ouverte, une véritable pratique du site. Au centre de la ZAC, le pont mobile n’est plus en activité, ce qui rend difficile la traversée entre les deux rives. Pourtant rue de Nantes, rue de Roubaix-Tourcoing, un axe nord-sud se dessine et pourrait devenir fédérateur, notamment lors de sa jonction avec l’axe du canal.


Démarche

Trois axes pour donner une vie au site Le vide, un mot que l’on évoque souvent lorsque l’on parle de l’Union. Mais qu’est-ce au juste que le vide ? Car il est plus facile de définir les choses que l’on ne connaît pas ou que l’on peut définir de mille façons.

Le vide (n.m.) (extraits du Petit Larousse) : 1. Espace assez vaste qui ne contient rien 2. Espace où il manque quelque chose 3. Absence complète d’un type de personnes, d’objets, etc., que l’on recherche 4. Sentiment pénible d’absence, de privation 5. Caractère de ce qui manque de valeur, d’intérêt 6. Espace libre Partir à vide, tourner à vide, raisonner à vide, laisser un grand vide, faire le vide autour de soi, tomber dans le vide... Trois axes essentiels ont émergé qui permettraient de donner une vie au site pendant les changements et mouvements qui le feront devenir ZAC de l’Union : 1. changer l’image du site : une prairie vers le canal 2. créer des habitudes, des pratiques du site : densifier les limites bâties, ouvrir et cadrer la plaine, différencier les espaces 3. donner des repères, en s’appuyant sur les pleins et les vides pour rendre lisible le site : permettre la traversées nord-sud de Tourcoing jusqu’au canal

Tourcoing

Des actions essentielles et simples Nous avons choisi de répondre à une urgence face aux engagements événementiels pris pour l’été 2009 : créer des espaces à vivre le temps d’un bal, banquet, guinguette aux couleurs des Balkans pour Lille 3000, accueillir les Rendez-vous du canal, saluer la remise en navigation du Canal de Roubaix. Des actions (voir page suivante) nous paraissaient urgentes à mener pour que le site continue à vivre

lorsque le chantier du CETI débutera, que les clôtures se monteront et que les transformations deviendront visibles. Nous avons fait le choix de fermer certains espaces (Terken, les franges...). Ces fermetures permettent de requalifier l’ouverture du site, de lui redonner des limites et de pouvoir appréhender l’espace. Afin de répondre à nos objectifs nous avons créé un réel mode d’emploi sur quinze ans. Le mode d’emploi permet de travailler les espaces au rythme des chantiers et des transformations du site comme en fonction des besoins du moment. Il est composé d’outils qui se déclinent en de multiples adaptations possibles en fonction de l’avancement des constructions et des événements qui feront vivre l’Union : prairie, champs de rudbeckias et gaillardes, ballons, vergers, saules et clôtures.

Un réel mode d’emploi

Déclinaisons du plein, du vide et du filtre

Pelouse, une ouverture

Prairie, herbes hautes, une ouverture et une épaisseur Roubaix

Révéler une ouverture de la plaine, emmener vers le canal Schéma, l’Union en juillet 2009

Champs de fleurs, barrière physique naturelle, un regard filant

Fruitiers arbustifs, desserts à ciel ouvert, des filtres

Conserver une ouverture de la plaine, une direction vers le sud, donner des repères Schéma, l’Union en 2012

Saulaie, recréer des fronts, fermer les espaces

Variations sur la clôture : rendre accessible, fermer, filtrer

La plaine se referme et le canal s’ouvre Schéma, l’Union en 2015

Déclenchement de Paysage

L’Atelier Public #1

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Propositions

Les projets

TRAITS D’UNION

Claire Couvrechef // Loes Dzalba-Lyndis // Thomas Paoletti

Petite histoire de l’Union Juillet 2009, elle part pour une nouvelle promenade matinale. Aujourd’hui elle découvre que son trajet est des plus agréable. Malgré ce temps gris, elle longe sans obstacle le Canal de Roubaix qui lentement l’entraîne vers la Plaine. Au Pont des Couteaux, elle aperçoit Terken revêtu depuis quelques mois de sa nouvelle façade de bois rouge qui lui offre une seconde jeunesse voire même une certaine noblesse d’un temps passé. Chaque jour, elle croise joggeurs, flâneurs, cyclistes et autres promeneurs estivaux entre Wattrelos, Roubaix et Tourcoing. Le site revit, la promenade se découvre de nouveaux atouts. Elle marche le long des champs de fleurs dont la couleur ravive le paysage et elle entame la traversée, une grande prairie s’ouvre au regard où Roubaix devient presque Tourcoing. Jeux de sols, ses pieds foulent un sol décoré pour elle. Un repère comme une porte d’entrée suggérant enfin que quelque chose se met en marche sur cette opération qu’ils appellent l’Union. D’ici la Maison de l’Union pointe le bout de son nez et promet de nouveaux rendez-vous au fil des chantiers. En ouvrant le canal à la promenade, ils ont dessiné les accès au chemin : des poteaux comme autant de piquets dansant ponctuent et jalonnent le parcours. Il est dix heures et pourtant déjà les amoureux s’installent sur la grande pelouse qui borde le canal. Les ballons rouges flottent au vent sur la terrasse, vestiges des fêtes de la veille. Au cœur d’une ambiance des Balkans, Lille 3000 a réussi le pari d’exporter les lillois vers l’Union pour une guinguette sous lumières rouges. Les fleurs bruissent sous le vent et on entend le saule chanter sous son assaut irrégulier. L’écran de cinéma qui hier emmenait ailleurs les curieux aux rythmes des films d’un autre monde se laisse démonter au pied du CETI sous l’œil averti des grues du chantier. Elle laisse filer son regard jusqu’aux maisons de la rue de Roubaix à Tourcoing maintenant protégées par des saules qui les accompagneront encore jusqu’à cet hiver où les enfants viendront les couper pour en faire des cabanes. Elle continue sa promenade au bord de l’eau jusqu’à bifurquer sur le pont mobile remis en marche. Les voitures passent par saccades devant ses yeux au pied des fenêtres végétales qui bordent la rive sud. Elle l’entend peu mais elle sent qu’elle approche d’un quartier plus bruyant. Rive sud, le sol une fois de plus l’invite à se laisser guider par ses couleurs et elle rejoint le boulevard d’Halluin. Le long de la clôture des saules elle jette un dernier regard à la vue d’ensemble qui embrasse le site de l’Union; des couleurs se détachent, son regard vise l’horizon et s’enfuit vers le ciel où ballons et grues donnent vie à un espace qu’autrefois elle voyait vide de tout, triste et trop grand pour elle. Elle décide de prolonger sa promenade en faisant un détour par le cœur du quartier du Cul de Four où les choses commencent à prendre une nouvelle tournure aussi. Il y a quelques mois encore elle se rappelle les caravanes, les enfants jouant au cross sur le terrain accidenté dominé par les entreprises et leurs grandes façades froides. Aujourd’hui on installe des arbres qui donnent l’impression d’un endroit à sa portée, à l’échelle de sa vie de quartier. Il paraît que l’année prochaine on pourra cueillir des fruits et venir jouer au foot avec les enfants ici. Elle a hâte de pouvoir les emmener à la sortie de l’école et de leur faire découvrir comment les choses changent dans le quartier où elle a grandi. Ce quartier qui traverse le canal et file jusqu’au bout de la plaine tout au nord. Ce quartier où son grandpère travaillait à l’usine, les souvenirs qu’elle garde de ce qu’il lui apprenait. La route qu’ils empruntaient chaque samedi pour aller pêcher devant la guinguette, cette route que l’on peut, grâce au pont mobile, serpenter à nouveau, cette route depuis laquelle elle voit ses villes se construire et pointer fièrement leurs grues vers leur avenir sur fond de ciel d’ici.

Tourcoing

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Roubaix

Etre prêt pour les manifestations de l’été, une première suggestion des qualités et qualifications d’espaces Plan de la ZAC pour Juillet 2009

Les actions à mener d’aujourd’hui à juillet - Investir le site selon des priorités pour qualifier les espaces et donner une nouvelle image à l’Union Action 1 : clôturer Terken et réouvrir le Canal de Roubaix à la promenade

Déclenchement de Paysage

les Eleagnus sur la rue de Nantes, détruire la rue et planter des fleurs

du canal (débroussailler le talus, planter la pelouse puis installer les ballons rétro-luminescents rouges début juillet)

Action 3 : Remettre le pont mobile en marche et aménager la grande pelouse derrière la Maison de l’Union

carrefours, faciliter les traversées, permettre un confort du piéton

L’Atelier Public #1

Action 5 : Supprimer

Action 2 : Aménager l’espace de festivité au bord

Action 4 : Aménager (peinture au sol) les deux

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Action 6 : Aménager

l’axe nord-sud qui évoluera au fil des chantiers, installer la plaine, réparer la frange de la rue de Roubaix à Tourcoing


Au pied de la Maison de l’Union, donner la priorité au piéton, qualifier les espaces traversés Traverser les carrefours

Wattrelos

Fermer Terken et permettre une promenade continue le long du canal Ouvrir la promenade du Canal de Roubaix

Canal de Roubaix

Des vues qui se déclinent au fil des saisons comme autant de fenêtres sur la Plaine. Une mise à distance de la route et de la pelouse pour le confort du promeneur, de l’automobiliste et du flâneur Principe des fenêtres le long du canal

Jouer du vis-à-vis en même temps que l’on crée une distance avec le boulevard urbain Fenêtres sur l’Union

Légende Herbes rases Prairie Rudbeckias et Gaillardes Saules et noisetiers Ballons Clôtures de chantier

Un exemple d’utilisation des outils à l’échelle du quartier Qualifier les espaces, leur donner une qualité et installer des usages Le quartier du Cul de Four

Permettre de rejoindre le canal au fil des chantiers - Traverser du nord au sud La plaine depuis le nord

Déclenchement de Paysage

L’Atelier Public #1

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Premières intentions

Les projets

GLISSEMENT DE PAYSAGES Oriane Carballido // Gentiane Désveaux // Audrey Rzentkowski

Renverser l’image du site Le premier projet proposé par Oriane s’appuyait sur la volonté de transformer rapidement l’image du site de façon positive. « D’un espace vert, il fait un espace rouge. D’une friche, il fait un jardin. D’un espace délaissé, il fait un espace géré et entretenu ». Cette stratégie proposait de profiter de ces 15 ans de chantier et d’aménagement de la ZAC de l’Union, pour redonner au lieu un statut, un sens positif et des valeurs . Par des gestes simples et éphémères, le projet installait des surfaces végétales et colorées permettant à la fois de créer des repères dans le territoire et de le rendre praticable et disponible pour le public. Ainsi, un jardin rouge,

Deux temporalités au service du projet élément repère pour ceux qui traversent le site, s’installait au cœur du site, accompagné de larges allées guidant les promeneurs à travers des massifs floraux, dont les hauteurs préfiguraient les futurs terrassements du projet. Le second projet, proposé par Audrey, installait quant à lui un paysage pérenne qui se déployait le long de la voie ferrée. Traversant le site de l’Union du Nord au Sud, cet axe fédérateur possédait une épaisseur qui raccrochait et reliait les espaces entre eux. Le site, n’étant plus considéré comme un espace béant dans la ville, était rattaché au tissu urbain alentour. Un parcours de 1200m prenait place au

Renverser l’image du site - D’un espace vert, le projet fait un espace rouge

bord de la voie ferrée et permettait d’installer un paysage pérenne proposant au public d’investir le site de l’Union et de le traverser durant les 15 ans d’aménagement. Il s’agissait en quelque sorte de se rattacher à une ligne fixe dans l’espace et dans le temps, qui traversait le site et permettait sa découverte malgré les mouvements, les transformations et les changements alentour.

La négociation entre ces deux stratégies a mené vers une réflexion sur la rencontre de différentes échelles de temps qu’il est possible d’appréhender pour fabriquer du paysage ; l’immédiateté, l’éphémère et le pérenne. Ces différentes temporalités répondent à la question du paysage transitoire, il se fabrique à la fois par un investissement rapide de l’espace tout en installant des espaces pérennes, pour que le site devienne accessible et fréquentable par le public. Des temporalités qui permettent de créer rapidement un ou des paysages en interrogeant les qualités du site et de préfigurer les futurs espaces publics de la ZAC.

Le projet propose de retrouver des horizons sur la ville qui sont aujourd’hui estompés

Tourcoing

Voie ferrée

Canal de Roubaix Roubaix

La voie ferrée rattache le site de l’Union à la ville et installe un paysage pérenne durant les 15 ans de chantier

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L’Atelier Public #1

Déclenchement de Paysage

Comment les mouvements de terre reculent sur la plaque avec l’arrivée des bâtiments, alors qu’une épaisseur s’installe le long de la voie ferrée


Démarche

Le chantier permet le mouvement Les premières intentions du projet installent un débat sur la manière de redonner du dynamisme à ce site qui aujourd’hui n’évolue pas et n’est pas fréquenté. Dans quelques temps, le chantier du CETI va prendre place au centre de la ZAC, et générer mouvements de terre, déplacements d’engins, installation de grues…Comment ce premier chantier peut-il donner naissance au mouvement et insuffler une vie à l’ensemble du territoire ?

Du centre vers la périphérie

L’éphémère et le permanent

Une double dynamique est mise en place, la première débute par les mouvements de terre générés au centre du site, et s’étend sur l’ensemble de la ZAC. La seconde, quant à elle, provient des espaces en périphérie, tels que les quartiers du Cul de four et de l’Alma, qui sont modelés pour créer une ouverture vers le canal et être investis par les habitants (squares, jardins familiaux, pépinière, jardins…).

La topographie se dessine de deux manières ; des premiers nivellements, éphémères, fabriquent des espaces spectaculaires (esplanades et belvédères), destinés à évoluer et à être transformés durant les 15 ans d’aménagement. D’autre part, un paysage pérenne et permanent s’installe et structure les axes fédérateurs du site comme la voie ferrée, permettant l’accessibilité, la traversée et la découverte du site tout au long de cette période transitoire.

Paysage des esplanades offrant au public des vues et des horizons sur le chantier et la ville 2008 - Topographie actuelle du site de l’Union

Les espaces accessibles au public durant les 15 ans de chantier

2008-2009 - Paysage des esplanades Depuis le belvédère, l’horizon sur la ville de Roubaix

Accéder au belvédère

2010-2013 - Les chantiers effacent peu à peu le belvédère

La promenade de la voie ferrée s’étend vers le parc du canal

Depuis le canal accéder à la promenade

2016-2019 - La topographie se fixe, un paysage pérenne s’installe

Depuis la promenade de la voie ferrée, l’horizon vers le jardin de ruines

Du belvédère au jardin de ruines

Principe des mouvements de terre : L’arrivée des chantiers génère des terrassements qui installent des espaces spectaculaires : promenades, esplanades et belvédères offrant des vues et des horizons sur la ville.

Déclenchement de Paysage

L’Atelier Public #1

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Propositions

Les projets

GLISSEMENT DE PAYSAGES Oriane Carballido // Gentiane Désveaux // Audrey Rzentkowski

Anticiper les mouvements de terre pour créer un paysage transitoire L’aménagement de la ZAC de l’Union va générer des chantiers qui occuperont le site pendant 15 ans. A chaque nouvelle construction, à chaque mouvement de terre, le socle du site évolue et c’est un nouveau paysage qui apparaît. Une première dynamique prend naissance dès l’arrivée du chantier du CETI, au centre du territoire de la ZAC, et les mouvements de terre s’étalent peu à peu sur l’ensemble du site vers les espaces en périphérie, les ouvrant ainsi vers le canal. Le projet anticipe les évolutions et les mouvements de terre futurs, il propose de créer à chaque chantier de nouvelles situations, de nouveaux espaces, de nouveaux usages, et un nouveau paysage. Ces terrassements installent des promenades, esplanades, belvédères qui permettent de faire découvrir au public des horizons et des vues sur le chantier, le site et la ville. La réflexion s’installe en trois phases à l’intérieur desquelles les espaces évoluent au gré des chantiers ou deviennent pérennes, accompagnés d’une végétation parfois structurante ou éphémère.

Rue Turgot

Le triangle de l’Alma : une pépinière est installée afin d’anticiper les futures plantations de la ZAC. Ouverte au public, elle est composée de chemins qui mènent au canal

Coupes axonométriques sur les espaces particuliers investis pendant les 15 ans de chantier de la ZAC

Paysage des esplanades Les mouvements de terre sont très vite investis par une végétation spontanée ou de prairie. Les premiers alignements d’arbres sont plantés permettant de créer des axes structurants dans le territoire, menant de la périphérie du site vers son centre. Les espaces du Cul de Four et de l’Alma, en périphérie, accueillent dans un premier temps des terrassements, afin de les ouvrir en surplomb du canal, ils sont investis de jardins familiaux, squares et pépinières.

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Tourcoing

2008 - 2009 - Création des esplanades et belvédères avec l’arrivée du chantier du CETI

L’esplanade et son belvédère

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2008 - Topographie actuelle du site de l’Union

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Dans un premier temps, un paysage pérenne s’installe le long de la voie ferrée. La promenade qui s’étend et se déploie le long de cette voie, permet aux personnes de longer et traverser le site durant les 15 ans de chantier. Les premiers déblais générés par le chantier du CETI permettent d’installer une esplanade derrière le chantier, ce belvédère offre un point de vue sur l’ensemble du site, le chantier et la ville de Roubaix.

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Chantier du CETI

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Roubaix

Maquettes topographiques, à chaque phase, les mouvements de terre générés par l’arrivée des chantiers forment un nouveau socle, un nouveau paysage

2008-2009 Les déblais sont plantés d’une prairie, les axes structurants accueillent des alignements de Chênes, Tilleuls et Frênes

Tourcoing

Les terrassements se fixent, un paysage pérenne s’installe L’esplanade dont le nivellement se fige accueille les dernières constructions. Les espaces du Cul de Four et de l’Alma, en périphérie, se construisent en conservant les particularités topographiques installées dés la première phase.

Paysages en mouvement D’autres chantiers s’installent derrière le CETI faisant ainsi reculer le belvédère qui tend à disparaître en même temps qu’apparaissent les nouveaux bâtiments, l‘esplanade se dessine et prend une forme de plus en plus urbaine. Les plantations des voies de dessertes sont installées et orientent les vues d’ouest en est vers le parc de baliveaux qui s’étend au pied de l’esplanade.

L’objectif de cette démarche est de rendre le site vivant, traversé, et fréquenté pendant ces 15 ans d‘aménagements. Le chantier n’est alors pas vécu comme un espace clos et retiré de la ville, mais comme faisant parti du tissu et de la vie urbaine. Roubaix

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L’Atelier Public #1

Déclenchement de Paysage

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Le quartier du Cul de Four, les espaces sont nivellés et se surélèvent vers le canal pour accueillir des jardins familiaux

Boulevard d’Halluin

Le jardin de ruines : les anciennes maisons sont conservées durant cette période transitoire, elles sont accompagnées de plantations de baliveaux de frênes qui permettent de créer des ambiances en attendant d’accueillir les futures constructions

La diagonale : chemin menant du canal vers les esplanades et belvédères

2010-2013 - Les chantiers s’installent sur l’esplanade, le belvédère recule et s’efface

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2016-2019 - La topographie se dessine et se fixe, l’esplanade domine le site de l’Union

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2010-2013 Les prairies investissent toujours les nouveaux déblais, le parc des ruines, planté de baliveaux prend place au pied de l’esplanade

2016-2019 Les nouvelles constructions sont accompagnées d’arbres en alignement, le parc des ruines prend de l’épaisseur et structure le site

Tourcoing

Tourcoing

Roubaix

Roubaix

Plans d’évolution de la végétation au cours des 15 ans de chantier, à chaque mouvement de terre, une nouvelle végétation apparaît (prairies, herbes hautes...), tandis qu’une autre végétation (baliveaux, alignements d’arbres...) installe un paysage pérenne

Déclenchement de Paysage

L’Atelier Public #1

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Voyage à Rennes

En septembre 2008 nous avons inauguré l’Atelier Public par un voyage à Rennes, ville pionnière dans l’aménagement de la ZAC (Zone d’Aménagement Concerté) dans le but d’alimenter notre travail face à la question posée par la SEM. Objectifs du voyage d’étude L’enjeu de ce voyage était d’établir des éléments comparatifs avec le travail que nous menions sur la ZAC (Zone d’Aménagement Concerté) de l’Union. Comme une introduction à la deuxième phase de travail en groupe, il nous a permis de nourrir nos références. Le dialogue s’est installé entre nous et les nombreux interlocuteurs rencontrés sur le site même des opérations (adjoints à l’urbanisme, concepteurs, politiques, services de ville…). En préalable, nous avons préparé chaque visite en présentant sur la route le résultat de nos recherches, permettant ainsi de nourrir la réflexion et les connaissances qui alimenteraient les échanges sur place. Au départ de Lille, outre notre promotion, des personnalités de la SEM Ville Renouvelée et les enseignants ont pris part à ce voyage. Le questionnement Nous sommes partis avec en tête trois axes principaux de questionnement : - L’espace public et le paysage comme éléments moteurs de développement et d’inscription du projet de ZAC. - Mode de gouvernance et de processus de décision (rapport avec les associations et les différents acteurs dans le développement du projet) - Prise en compte des questions de développement durable dans les projets paysagers. Rennes La ville de Rennes et la Communauté d’agglomérations sont pilotes pour ce type d’opérations. Nous avons en effet pu visiter plusieurs ZAC avec des thématiques différentes dans des états d’avancement et de réalisation différents (en cours d’achèvement ou réalisées depuis quelques années), nous permettant d’aborder divers stades de concrétisation du projet. De plus, les réalisations en matière de paysage et de décisions sur l’environnement sont remarquables.

Choix des opérations, thématiques du voyage Le principe de ce voyage, dans le choix des opérations visitées ainsi que les intervenants, a été de privilégier la diversité d’approches en liaison avec les thématiques étudiées sur la ZAC de l’Union. • Diversités d’un point de vue urbain et géographique : ZAC intra-muros et extra-muros. Certaines opérations sont en périphérie de la ville de Rennes alors que d’autres sont en plein centre ville. • Diversité historique : Certaines opérations sont achevées ou en cours d’achèvement, alors que d’autres sont soit en démarrage de chantier, soit en démarrage de conception. • Diversité des thématiques et différents enjeux de ces opérations : Densité urbaine par rapport à l’étalement ; Importance des thématiques du développement durable ; Accroches historiques ; Innovations architecturales et paysagères ; Montage de l’opération et mode de concertation. • Diversités des intervenants : Elus locaux, maîtres d’œuvres, chargés d’opérations de la ville et de la communauté d’agglomération, chargés d’opérations des SEM concernées, interlocuteurs des services de prospective et de communication urbaine de l’agglomération et de la communauté d’agglomérations. Bilan Se déplacer dans une dynamique, être en situation dans le coeur de projets en réalisation ou déjà en vie nous a sorti du cadre de l’école et nous a projeté dans une réalité qui sera la notre aussi à l’issue de notre diplôme. Partager ce moment dans le cadre de l’atelier public, hors de la ZAC, avec les acteurs de la SEM, les membres des associations et nos enseignants est un privilège qui nous a permis par la suite de construire un vocabulaire et des références communes. Au delà de cette articulation, amorce du travail de groupe, nous avons été confrontés à des approches et opérations différentes de celle de l’Union. En effet, il nous a semblé que l’exemple de l’Union était incomparable. Les opérations que nous avons

visité étaient soit déjà bien insérées dans un contexte de ville, soit isolées quasi totalement de cette ville (par un mur, un périphérique,...). Le site de l’Union est une béance au coeur de quartiers de trois villes qui ont subi beaucoup de remaniements. D’anciennes maisons individuelles datant de l’époque industrielle constituent le tissu dans lequel viendra s’implanter le projet de l’Union. Alors que certaines opérations à Rennes sont venues se poser de manière autonome dans une similitude des formes urbaines déjà en place. Ce que nous avons pu comprendre également c’est la grande nécessité d’une entente et d’un dialogue entre maîtrise d’œuvre et maîtrise d’ouvrage. Ce rapport privilégié pendant la durée du projet permet la cohérence du projet au fil du temps et des réalisations. En ce qui concerne la durée, le temps de projet et de réalisation des opérations, les exemples visités se plaçaient dans une problématique différente pour les raisons énoncées plus haut. Mais on peut tout de même observer que la présence de la question du paysage et des espaces publics dans les premières phases du projet assure l’installation rapide d’une vie dans les nouveaux quartiers. La question du transitoire est une question actuelle et innovante qu’il semble nécessaire de poser pour le site de l’Union et qui permettrait au site de continuer à vivre et d’être ré-attaché à Tourcoing, Roubaix et Wattrelos dès les premières mises en œuvre.

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L’Atelier Public

#1


Une école et une maîtrise d’ouvrage

L’ENSAPL

Une école dans son territoire, des étudiants de terrain, le partenariat avec l’Union

Liste des opérations visitées : Saint-Jacques-de-la-Lande, Conception atelier de Paysages Bruel Delmar ZAC de la Courrouze, conception Barnardo Secchi et Paola Vigano ZAC de Beauregard, conception et l’œuvre d’Aurélie Nemours ZAC de Chantepie, conception Vincent Benard Le domaine du Bois Orcan à Noyal-sur-Vilaine (Château et Parc des Sculptures d’Etienne Martin) ZAC du Mail, concepteur Alexandre Chemetoff ZAC du Mabilais, concepteur Alexandre Chemetoff Place de la République et ses bibliothèques végétales ZAC Alphonse Guérin, conception Dominique Alba et Iga Dobury ZAC Baud Chardonnay, conception Reichen et Robert Associés

Légende des photos

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L’école d’architecture de Lille, l’une des premières écoles publiques en région, a ouvert l’année de son centenaire, en 2005, une formation de paysagistes dont la première promotion sortira en juin 2009. Ces quinze étudiants, auteurs des projets présentés, ont inauguré un cycle de quatre ans dont profitent quatre-vingts étudiants sur un total de 750. Établissement public du Ministère de la culture et de la communication, l’école rejoint ses consœurs de Bordeaux (ENSAPBx) et de Versailles (ENSP) qui délivrent le même titre. Implantée depuis 1977 à Villeneuve d’Ascq, l’école a établi des liens avec ses voisines l’Université en sciences humaines Lille 3 et l’Université en sciences et techniques Lille 1 (USTL), comme avec d’autres grandes écoles, pour des échanges en pédagogie et recherche sur l’architecture, la ville et le paysage. Seule au nord de Paris, l’Ensap de Lille profite d’une situation singulière et s’implique sur le territoire frontalier de l’Europe septentrionale. Les thématiques d’études sont choisies en résonance avec cet environnement : histoire contemporaine de la ville et de l’architecture, rénovation des secteurs urbains industriels, paysage urbain… Développement soutenable et cadre de vie sont au cœur des préoccupations de l’école comme en témoigne la création de la formation des paysagistes, pour répondre à une demande sociale évidente, en même

temps qu’elle confère à l’école une dimension nouvelle et valorisante. L’atelier public de l’Union s’inscrit de manière exemplaire dans ces objectifs. Il permet aux étudiants de se confronter aux réalités du paysage post-industriel et de bénéficier d’une pédagogie ancrée dans l’expérience de terrain. Ce journal comme l’exposition témoignent de la rencontre avec les acteurs et explicitent les démarches des étudiants, afin d’inviter à un débat nécessaire. La ville d’aujourd’hui mérite en effet échanges et pédagogie, en impliquant le public : habitants et citoyens des territoires en mutation. Le partenariat avec l’Union commencé en 2008 s’inscrit dans cette culture du dialogue et du «frottement au terrain». Il montre l’intérêt de telles collaborations et permet les croisements de cultures. Que l’équipe de l’Union soit remerciée ici ainsi que les paysagistes enseignants –Jérôme Boutterin, Sylvain Flipo– et tous les futurs paysagistes, pour leur engagement généreux et leur persévérance, appréciés durant les six mois d’atelier public. Jean-Marc Zuretti, directeur de l’ENSAPL

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1. Saint-Jacques-de-la-Lande, un espace en belvédère entre nouvelle ville et campagne. Une opération en périphérie de la ville qui a déjà vécu. 2. Une présentation de la ZAC Beauregard sur site par David Moy (à gauche), directeur de l’Aménagement et de l’Urbanisme de la ville de Rennes. Une projet en deuxième phase de construction où un parc est implanté sur le point le plus haut de la ville. 3. Espace commun dans la ZAC de Chantepie dont une partie est en cours de réalisation. Ici, c’est le paysage qui mène le projet, on construit les espaces publics en parallèle du bâti. 4. Un espace ouvert sur le canal de la Vilaine, un jeu de lumière, un rapport d’échelle entre bâti, cheminement et ouverture qui met le promeneur à l’aise. ZAC de la Mabilais. 5. Le château du Bois Orcan à Noyal-sur-Vilaine. Construit du XIVe au XVe siècle, le château qui a appartenu à Julien Thierry, argentier d’Anne de Bretagne, abrite aujourd’hui une collection de meubles et d’objets appartenant à cette époque ainsi qu’une galerie abritant les oeuvres d’Etienne Martin, artiste de renommée internationale. Sur le domaine du Bois Orcan, deux jardins. Le premier est d’inspiration médiéval, le deuxième est un parc de sculpture conçu par Etienne Martin. 6. Habitations collectives, ZAC de Chantepie, travail sur le végétal et sur la couleur. 7. Saint-Jacques de la Lande, un détail sur l’évacuation des eaux. Une présence forte du végétal et un certain confort pour le piéton. 8. Une place aménagée au coeur du quartier Beauregard, autour d’elle, des commerces, des services et des restaurants. Sa fontaine, ses bancs et ses arbres en font un atout de taille pour les nouveaux habitants en devenir ou comment amener la vie dans un nouveau quartier. 9. Le Parc des Sculptures du Bois-Orcan. Conçu par Etienne-Martin luimême il met en scène ses oeuvres autour d’un bassin, chacune d’elle est située où l’artiste le dessina avant sa mort. Les sculptures constituent pour une grande part sa plus grande oeuvre : les Demeures. 10. Passage entre les habitations vers le parc, ZAC de Chantepie. Un traitement du sol, un rapport d’échelle et une présence accueillante du végétal au coeur des îlots. 11. Baud Chardonnet. Entre voie ferrée et friches, un site coupé de la ville, à la frange de Rennes, en attente de réalisation de projet. 12. Prise de note et séance de croquis au coeur d’un îlot de la ZAC du Mabillais. 13. Quartier du Beauregard, entre parc déjà en place et grues des logements d’une autre phase en arrière plan. Vivre en parallèle ou en cohabitation avec le chantier.

Présentation de la SEM

L’aménageur La SEM Ville Renouvelée associée à la SAEM Euralille

Une association inédite pour l’Union En 2007, Lille Métropole Communauté Urbaine confie au groupement SEM Ville Renouvelée – SAEM Euralille la concession d’aménagement pour la ZAC de l’Union. Les pratiques professionnelles des deux sociétés sont similaires. Néanmoins, leurs champs d’intervention respectifs les ont conduits à développer des compétences complémentaires pouvant s’associer pour la mise en œuvre du grand projet de l’Union. La SAEM Euralille, de par son expérience du grand projet urbain et des concours promoteurs-architectes, s’est vu confier une mission d’animation de la démarche commerciale, ainsi qu’une mission visant à assurer la qualité architecturale et urbaine du projet d’aménagement. La SEM Ville Renouvelée apporte quant à elle sa connaissance pointue du territoire nord-est de la métropole et de ses caractéristiques, mais aussi son savoir-faire dans la reconquête urbaine. La SAEM Euralille Créée en 1990, la SAEM Euralille est une société anonyme d’économie mixte en charge de l’aménagement de trois ZAC (Zone d’Aménagement Concerté) pour le compte de Lille Métropole : le Centre International d’Affaires des Gares (1990) , Euralille 2 (1998) et plus récemment, Porte de Valenciennes (2006). La SAEM Euralille est constituée d’une équipe de professionnels de l’aménagement qui ont pour responsabilité de gérer les aspects techniques et juridiques des ZAC. Cette équipe est organisée autour de 4 fonctions : le développement, la commercialisation, l’opérationnel, l’administration.

La SEM Ville Renouvelée La SEM Ville Renouvelée a été créée initialement pour mener à bien le recyclage des friches industrielles, sur le territoire urbain frontalier avec la Belgique. Sa compétence s’est élargie quand les villes de la métropole constatent, qu’au-delà des friches, il est nécessaire de restructurer plus largement leur tissu urbain. La stratégie de la ville renouvelée s’élabore alors sur ce double constat : Une nouvelle approche plus globale de l’aménagement urbain est nécessaire, unifiant les politiques économiques, d’habitat, de déplacement, culturelle ou patrimoniale autour d’un objectif supérieur, de résorption des déséquilibres métropolitains. Tout ceci impose une affectation massive de moyens, pour développer la métropole à partir de la ville existante, en s’appliquant en priorité, dans une logique de solidarité sociale et territoriale, à requalifier et redynamiser les morceaux de ville dégradés ou fragilisés. La SEM Ville Renouvelée, née sur les territoires largement concernés par cette stratégie, est logiquement positionnée comme l’outil métropolitain adapté à cette nouvelle démarche. Aujourd’hui, la SEM est une société liée à un territoire, vouée à son développement, aux compétences multiples (aménagement du territoire construction, requalification de l’habitat, la gestion d’équipements, d’hôtels d’entreprises ou de stationnement) pour aborder la question urbaine dans toute sa complexité, en constante adaptation face aux évolutions des enjeux et du contexte de l’aménagement et du développement local. Jean Badaroux, Directeur SEM Ville Renouvelée

14. Saint-Jacques-de-la-Lande, espace de vie. Etre à l’écart de la circulation, pouvoir s’asseoir et passer du temps dans des espaces dédiés et dessinés pour le promeneur ou l’habitant.

Déclenchement de Paysage

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Remerciements Au groupe de travail Gestion Evolutive au sein de la SEM Ville Renouvelée pour son suivi, sa patience et son interêt depuis le mois d’avril et pour l’accueil dans ses locaux au fil de nos présentations, en particulier : Marie BLANCKAERT, Chargée d’opération Pascale DEBROCK, Expertise culturelle Yves LEPERS, Expertise sociale A nos enseignants pour leur investissement au sein de l’atelier, leur présence et leur suivi : Jérôme BOUTTERIN, paysagiste dplg, enseignant à l’ENSAPL. Sylvain FLIPO, paysagiste dplg, enseignant à l’ENSAPL. A l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille pour le matériel, les locaux, particulièrement Marnix BONNIKE, directeur adjoint et Sébastien FREMONT, chargé de communication. Aux participants de la réunion «Gestion Evolutive» et aux personnes présentes au fil de nos rendus Aux acteurs de la ville de Rennes et leur accueil chaleureux ainsi qu’aux paysagistes qui nous ont exposé leurs projets sous le soleil de Rennes :

Photographie aérienne du site de l’Union - Mai 2008 Crédit photographique : «Vu d’en haut»

Comment tout reste à faire

Infos pratiques

Cet atelier public qui a été animé en débat avec la SEM Ville Renouvelée, nous a plongé dans une réalité du projet et d’une question. L’atelier ne se fait plus seulement dans une relation site/projet, il prend naissance avec une question, une commande réelle. Il est aujourd’hui le fruit des questionnements et attentes d’une maîtrise d’ouvrage, en relation avec nos propositions et nos réponses. Dans cet atelier nous avons appris la difficulté de jongler entre nos outils de représentation et de conception et la façon de communiquer notre travail au public. La réalisation de ce journal, accompagnée d’une exposition «Déclenchement de paysages» et d’une vidéo «Union en mouvement», a prouvé que le paysagiste sait être polyvalent : rédacteur, journaliste, scénographe, caméraman... Le paysage semble être un bon outil pour répondre à la question, posée par la SEM Ville Renouvelée, du paysage et de la gestion transitoires de ce site en construction. Il est avant tout le moyen d’articuler les échelles entre elles, à la fois spatiales et temporelles, le paysage se pense dans le temps et le projet comme une évolution ou une succession de phases.

Exposition

Une expérience qui nous donne envie d’assurer ce ou ces rôles et de travailler sur ce type de territoire qui installe des problématiques urbaines. Nous avons travaillé à partager nos regards et propositions avec ceux qui font vivre l’Union : les associations et habitants, la maîtrise d’oeuvre... Nos cartes sont désormais entre leurs mains.

Déclenchement de Paysages

Du 14 au 19 janvier 2009 Présentation publique et débat par les étudiants et leurs enseignants le 17 janvier à partir de 14 heures A la Maison Folie de l’Hospice d’Havré 100 Rue de Tournai 59200 Tourcoing Tèl : 03 59 63 43 53 Ouvert de 13h30 à 18h - Fermé le mardi

Vidéo

Union en mouvement

A l’Hospice d’Havré pour la mise à disposition de ses locaux pour l’exposition de janvier 2009.

La formation de paysagiste d’Etat (dplg)

Au café Chez Salah pour son accueil et ses cafés qui nous ont réchauffés au fil du projet.

En ligne sur Youtube

Les paysagistes dplg son formés dans les ENSAP de Lille et Bordeaux et à L’ENSP de Versailles. Les études durent quatre ans à partir d’un concours national situé à bac+2. Première école de paysage du nouveau millénaire, implantée dans un contexte territorial fortement marqué par les tissus urbains, industriels et infrastructurels, dont la perception révèle souvent un déficit d’image, l’ENSAP de Lille aborde la notion de paysage sous un angle résolument prospectif. L’enseignement du paysage associe trois champs de connaissances : artistique, techniques (ou technologiques), sociales. La pédagogie est centrée sur l’apprentissage du projet. Cet apprentissage se fait donc par la pratique du projet, en atelier, mais aussi par les autres formes d’enseignement, centrées sur le projet elles-aussi, qu’il s’agisse des cours, séminaires, laboratoires et travaux dirigés abordant les différents champs. La réforme en cours des études adaptera la formation au processus européen de Bologne (L/M/D) et conduira naturellement au développement de la recherche et du doctorat.

Concours

Les étudiants en quatrième année de paysage à l’ENSAP Lille

Gwénolé ALLAIN, attaché culturel du bois ORCAN Julien BAILLEUL, chargé d’opération SEM territoires. Vincent BENARD, paysagiste dplg, société SCE Antoine CALIX, paysagiste , atelier Jacqueline OSTY et associés. Emmanuel COUET, Maire de Saint Jacques de la Lande, vice-président de Rennes Métropole à l’aménagement , président de la SEM territoires Christophe DELMAR, Paysagiste dplg, atelier de Paysages Bruel Delmar. Katell EBELYAHIA , chargé d’opérations,Direction de la maîtrise d’ouvrage, Rennes Métropole Bertrand GUIDON, Direction générale de la communication de la ville de Rennes, responsable des expositions du Centre D’information sur l’Urbanisme. David MOY, chargé d’opérations à la Direction de l’aménagement et de l’urbanisme de la Ville de Rennes. Céline RACAPE, Coordinatrice Formes Urbaines, service aménagement de l’espace, Rennes Métropole. Thomas SAGLIO, chargé d’opération SEM territoires.

Le concours national permettant l’accès aux trois écoles de paysagiste dplg est organisé chaque année dans cinq centres d’examens (Bordeaux, Lille, Rennes, Marseille, Versailles). Les informations peuvent être prises auprès des écoles et de leurs sites Internet notamment le site de l’ENSP Versailles : http://www.versailles.ecole-paysage.fr/ etude/concours.html

Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille 2 Rue verte 59650 Villeneuve d’Ascq Tél : +(33) 03 20 61 95 50 Fax : +(33) 03 20 61 95 51 e-mail : ealm@lille.archi.fr http://www.lille.archi.fr

SEM Ville Renouvelée 75 Rue de Tournai BP 40117 59200 Tourcoing Tél : +(33) 03 20 11 88 11 Fax : +(33) 03 20 11 88 00 e-mail : contact@semvr.fr http://www.semvr.fr


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