Impact des activites physiques - outils d'evaluation

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Impact des activités physiques de pleine nature Outils d’évaluation – Gestion environnementale Rapport de synthèse

Landreau Carine Mémoire de Maîtrise de Géographie Préparé sous la direction de Philippe BOURDEAU Octobre 2004


Sommaire

1° Définition de l’impact……………………………………………………………………...…..3 2° Répartition de l’impact en fonction des champs socioculturels et spatiaux………………..6 3° Elaboration d ’un outil pour l ’évaluation environnementale sur des sites d ’APPN……...8 32° Tableau synthétique…………………………………………………………………10 33° Exemple d’application……………………………………………………………....11 34° Evaluation des impacts sur les milieux naturels………………………………..…17 4° Interprétation des résultats de l’étude d’impact de l’escalade sur la végétation…………24 5° Préconisation d’aménagement………………………………………………………………25 51° Les sentiers …………………..…………………………………….………………..25 52° Préconisation pour l’aménagement des sites d’escalade………………………….26

2


1° Définition de l’impact : Les impacts, d’un point de vue strictement écologique, sont des déviations de dynamiques naturelles d’évolution aboutissant à des modification de l’état théorique d’écosystème1, comme représentés sur le graphique n°1. Ce changement d’état va donc déterminer le type d’évaluation. Graphique n° 1 : Modification d’un écosystème et types d’évaluation

Etat subclimacique

TEMPS

Evaluation de la qualité biologique intrinsèque

Evaluation de la distorsion = impacts

Etat théorique

Développement normal

Evaluation des potentialités évolutives vers un état subclimacique

Etat actuel réel

Action de facteurs anthropiques Source : d’après BLANDIN, 1986

Un impact sur l’environnement peut se définir comme l’effet, pendant un temps donné et sur un espace défini, d’une activité humaine sur une composante de l’environnement pris dans le sens large du terme (c’est-à-dire englobant les aspects biophysiques et humains), en comparaison de la situation probable advenant la non-réalisation du projet (Wathern, 1988). Par ses actions, l’Homme engendre donc consciemment ou non des influences et des incidences sur les écosystèmes. Ces effets sont dénommés impacts. Dimension de la notion d’impact Pour traiter de l’impact, trois dimensions sont indissociables selon André (André et al., 1999) :  La grandeur de l’impact : désigne le changement de la mesure d’une variable de l’environnement compte tenu du contexte général, tant spatial que temporel. Cette grandeur peut constituer une mesure ou en une prédiction. C’est une mesure quantifiable.  L’importance de l’impact : jugement porté par l’expert sur l’importance des modifications anticipées, qui tient compte du contexte d’insertion spatial et temporel du projet.  La signification de l’impact : valeur variable qu’accorde chacun des acteurs aux deux caractéristiques précédentes (reflet d’appropriation de l’espace de vie, perception et évolution souhaité).

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Des critères sont alors nécessaire pour envisager des actions : Sur les composants biophysiques :  permanence de l’effet anticipé et son potentiel cumulatif ;  rareté ou unité des espèces ou des écosystèmes ;  sensibilité du milieu d’insertion en ce qui à trait à la résilience ;  réversibilité des impacts ;  moments de manifestation de l’impact. Sur les composants humains :  sensibilité des groupes humains affectés ;  réversibilité des impacts ;  valeur accordée à la ressource qui subit l’impact ;  moment de manifestation de l’effet ;  conséquences économiques. Les APPN ont des effets directs ou indirects sur les composants naturels. Au-delà de leurs impacts quantifiables sur une échelle locale, elles s’inscrivent dans un ensemble d’effets ayant des conséquences, plus ou moins importantes, sur des échelles spatiales et temporelles variées. Les pratiques humaines ont différents types d’effets2 : Tableau n° 3 : Les types d’effets Types d’effets Effets itératifs Effets à retardements Effets concentrés Effets à distance Effets de morcellement Effets combinés Effets indirects Déclenchement et seuil de tolérance

Principales caractéristiques Incidence peu fréquente et répétitive sur un même milieu environnementale Incidence à long terme Incidences de haute densité sur un milieu environnemental Incidence provenant d’une source lointaine Fractionnement des écosystèmes Effets synergiques provenant des sources multiples qui agissent sur un même milieu environnemental Incidence secondaire résultant d’une activité primaire Processus écologique qui modifie fondamentalement le comportement des systèmes Source : SONTAG, 1998

Au vu de ce tableau, il est difficile de positionner les APPN dans une de ces catégories au risque de les voir classées aux côtés d’impacts sévères (déchets industriels aux effets cancérigènes par exemple). Il est plus que nécessaire de relativiser l’impact des APPN face à ces grands problèmes mais il ne faut pas les minimiser pour autant car « ces pratiques exercent évidemment des effets directs sur la nature, mais également des effets indirects, plus dommageable encore, par les

1

BLANDIN P., 1986, Bio indicateurs et diagnostic des systèmes écologiques. Bull. Ecol., t. 17, fasc 4, pp. 215-306 ANDRE P. et Al, 1999, L’évaluation des impacts sur l’environnement, Québec, Presses internationales polytechnique, 416 p.

2

4


déplacements d’une ampleur insoupçonnée qu’elles engendrent, et par les constructions qu’ils imposent parfois »3. Mais il ne faut pas oublier que toute activité humaine a des conséquences plus ou moins réversibles dans le temps et dans l’espace. Les sports de pleine nature peuvent être classés pour illustrer les propos d’impact, de grandeur et de relativité :

Tableau n° 4 : effets comparés aux activités Activités

Itératifs

Escalade Canyon Randonnée VTT Canoë Vol libre Spéléologie

X X X X X X

à retardements

concentrés

à distance

Effets de morcellement

Combinés

Indirects

X X X

X

X X

Déclenchement et seuil de tolérance

X X

X X

X

X X

X

X

Réalisation Landreau Carine 2004, d’après Sontag et al,1998

Comme démontré précédemment, les APPN ne sont donc pas sans conséquences sur l’environnement. Loin de générer des gros risques environnementaux, elles contribuent, dans une moindre mesure, à une dégradation des écosystèmes, si elles se diffusent et se pratiquent d’une manière insuffisamment maîtrisée. D'autant plus que les supports de pratique sont des milieux préservés de l'urbanisation, souvent sensibles, et que ces espaces sont soumis à une pression de plus en plus importante. Le risque existe de voir les sports de nature mis en accusation par la société civile, sensible aux thèses environnementales, pour ne pas avoir intégrer les principes du développement durable4.

3

GUY-ECABERT C. et ZEN-RUFFINEN P. « L’impact des sports de pleine nature sur l’environnement » - pp 41-68 – in Sport de pleine nature et protection de l’environnement, Université de Limoges, Ed. PULIM, 351 pages – 2000 4

MONEDIAIRE G. « Sports de nature et protection de l’environnement : prospective de régulation juridique. » - p 233-252- in Sport de pleine nature et protection de l’environnement, Université de Limoges, Ed. PULIM, 351 pages – 2000

5


2° Répartition de l’impact en fonction des champs socioculturels et spatiaux Des interrelations complexes entre usage de l’espace et représentation de la nature sont en œuvre sur les territoires. Les modalités d’investissement des lieux par les pratiques sportives et donc les impacts qui en déclinent, sont soumises à des variables qui dépassent largement le cadre de l’étude environnementale. Ainsi l’origine sociale détermine le choix de la pratique sportive5, mais aussi la répartition sur l’espace6 et de ce fait l’impact découlant de la pratique.

Classes sociales = pratiques différentes

Classes sociales + sport = pratiques sportives différentes

Classes sociales +Sports + lieu = Répartition spatiale différente

Classes sociales +Sports + lieux + impacts = Impacts différents

5

POCIELLO C., 1999, Les cultures sportives – 3ème édition PUF, 287 p, pp 57-58 Kalaora B., 1998, Au delà de la nature, l’environnement, L’observation sociale de l’environnement. Ed. l'Harmattan, coll. Environnement, 199 p.

6

6


Le schéma ci-dessous reprend toutes les données socioculturelles, spatiales et met en relation le degré de l’impact environnemental.

Degré de l’impact

Conscience écologique car plus de culture

Ignorance des enjeux écologiques Demandes d’accès plus forte aux pratiques de « l’élite »

Investissement de milieux peu fréquentés, isolés Milieux plus fragiles Déplacements très fréquents à longue distance. +++ impacts ? Gestion et régulation des flux plus difficiles Sensibilisation plus facile ?

« Elite »

Classe moyenne

Zones périphériques des milieux sont atteintes ++ impacts ? Gestion des flux et des impacts faciles Accès à l’information et sensibilisation moins évidente

Classe populaire Pas ou très peu d’accès à la nature

0 impact ? Capital culturel

Capital économique

Réalisation : Carine Landreau, 2004, d’après Maslow et Kalaora, 2003

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3° Elaboration d ’un outil pour l ’évaluation environnementale sur des sites d ’APPN Ainsi, la méthodologie utilisée a pour but de prendre en compte quatre logiques différentes mais en interrelation :  Logique environnementale  Logique de fréquentation  Logique socioculturelle  Logique économique La méthodologie repose sur un concept de recensement bibliographique et visuel de terrain, applicable sur tous types de milieux, de régions biogéographiques et soumis à des pressions humaines variables. Cette méthode propose l’avantage d’être réalisée sur un laps de temps relativement cours.

31° Recueil des données concernant les sites Un travail de recensement des données environnementales est effectué. Ces données concernent :  Mesures environnementales : ENS, ZNIEFF, Directive Habitat, site classé,  Données naturalistes : faune, flore, milieux  Données socioculturelles / économiques / fréquentation : professionnels, SAU,  Recensement et localisation des APPN Ce pré travail permet de cibler les zones à étudier et leur pertinence écologique  Recueillement des données : De nombreuses données ont déjà été répertoriée lors d’application de lois environnementales : Directive Habitat, Espace Naturel Sensible, ZNIEFF, Réserve Naturelle. Le Conseil Général de la Drôme dispose déjà d’une base de sites de pratiques sur lesquels une pression d’inventaires a déjà été réalisée (indirectement). Il sera plus aisé de définir les enjeux et la sensibilité du site en un minimum de temps, contrairement à un site non répertorié, qui demandera un plus gros travail de prospection (si il est soumis à enjeu important de gestion).  Cartographie : Les données précédemment citées sont déjà cartographiées par le service informatique du Conseil Général de la Drôme. On peut envisager un lien qui permettra, en ciblant sur la zone, de faire apparaître les espèces et les milieux présents.  Partage des données : Un partage des données sous convention entre les partenaires naturalistes, le service Environnement et le Service des Sports du Conseil Général est à envisager. En effet ce partenariat permettrai de recenser les espèces et milieux sur un site de pratique existant ou bien sur un projet de création de site. Ainsi pour chaque site apparaît une liste d’espèces et de milieux et son degré de cotation environnemental (rare, sensible, menacée, protégée, réglementée). Des partenaires ont déjà été rencontrés et donnent sur le principe un avis favorable (voir les entretiens réalisés en annexe 4).

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Cet outil permet par une base informatique de croiser les données environnementales et sportives et en fonction de la gestion envisagée, d’établir une pré sensibilité environnementale : -

Si le croisement des données ne révèle pas de superposition d’enjeux, les extensions et la création de sites de pratiques sont libres Quand le croisement met en évidence une sensibilité moyenne, un avis environnemental est demandé pour plus de précision sur les effets potentiels. Le croisement fait apparaître de forts enjeux environnementaux et une étude sur le terrain est nécessaire pour mesurer les impacts. Ces impacts seront potentiels si l’activité n’existe pas encore sur le site, et seront mesurés si la pratique a déjà lieu.

Pour chaque prospection de terrain sur les sites de pratiques sportives, la première analyse se fait en terme de définition du milieu naturel et donne lieu à la rédaction d’une fiche permettant d’évaluer les potentialités du site en terme de diversité biologique, de recenser les espèces sensibles ou de valeur patrimoniale et de caractériser les habitats. Cette démarche va permettre ultérieurement de coter un milieu en fonction de sa valeur environnementale. Si une étude d’impact sur site est demandée, c’est à ce moment là que l’on intègre les indicateurs biologiques : Les activités ont en communs le fait qu’il y ait une mise en situation de randonnée. La part la plus importante des relevés va donc se focaliser sur les accès. Ensuite chaque activité à spécifiquement un impact qui porte sur un milieu déterminé. Les relevés vont donc se porter sur :  Spéléologie : abords et entrées des grottes (lieux les plus soumis à impacts)  Canoë : les embarcadères et les débarcadères  Vol libre : site de décollage et d’atterrissage  Canyon : départs, arrivés et zones où la marche est nécessaire  VTT : portions de sentiers  Randonnée : portions de sentiers  Escalade : bas de parois, linéaire de voies et sorties (quand présence) Objet opérationnel Mettre en œuvre un outil servant à la gestion des APPN sur les espaces naturels Existant : - Base de données informatiques des sites d ’APPN - Base de données sur les espaces soumis à mesures environnementales - Grille d ’évaluation des impacts qui intègrent les différentes logiques attenantes à un site Pré-requis : - Base de donnée naturaliste - Indices de fréquentation et des données sur les autres logiques

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32° Tableau synthétique   

Base de données des sites d’APPN (par type de pratique) Base de données environnementales : ZNIEFF, APPB, Réserve naturelle, Directive Habitat Faune Flore Base de données naturalistes : faune et flore

1

2

3

Le croisement des données ne révèle pas de superposition d’enjeux.

Le croisement met en évidence une sensibilité moyenne

Le croisement fait apparaître de forts enjeux environnementaux.

Extensions et la création de sites de pratiques sont libres

Avis environnemental demandé pour plus de précision sur les effets potentiels.

Etude sur le terrain pour mesurer les impacts (potentiels ou réels).

Intégration de la grille

Préconisation et mesures de gestion en fonction de la modalité de la pratique

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33° Exemple d’application Mesures environnementales

Réserve naturelle des Hauts Plateaux Parc Naturel Régional du Vercors Zonage Natura 2000 ZNIEFF de type 1 communes

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Données naturalistes

ROMEYER

LUS-LA-CROIX-HAUTE

Flore en protection régionale Flore en protection nationale PNR Vercors Réserve naturelle des Hauts Plateaux ZNIEFF type 1 Natura 2000 communes

VALDROME

12


Données APPN ROMEYER

LUS-LA-CROIX-HAUTE

F lo r e e n p r o te c tio n r é g io n a le F lo r e e n p r o te c tio n n a tio n a le P N R V e rc o rs R é s e r v e n a tu r e lle d e s H a u ts P la te a u x N a tu ra 2 0 0 0 Z N IE F F ty p e 1 com m unes Topo V TT

VALDROME

Réalisation : Landreau Carine, 2004

13


Exemple de création de circuit de VTT (en violet sur la carte) Le croisement de données ne relève pas de superposition d’enjeux

LUS-LA-CROIX-HAUTE

VALDROME

Réalisation : Landreau Carine, 2004

Indice de gestion 1

Créations et extensions libres

14


Le croisement de données met en évidence une sensibilité moyenne

LUS-LA-CROIX-HAUTE

VALDROME

Réalisation : Landreau Carine, 2004

Indice de gestion 2

Avis environnemental demandé pour plus de précisions sur les effets potentiels et les zones à éviter par le tracé.

15


Le croisement de données fait apparaître de forts enjeux environnementaux

LUS-LA-CROIX-HAUTE

VALDROME

Réalisation : Landreau Carine, 2004

Indice de gestion 3

•Soit avis défavorable. •Si les autres logiques relèvent de forts enjeux alors étude d ’impact.

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34° Evaluation des impacts sur les milieux naturels Commune Soyans

Escalade

Site école « Le Rocher des Abeilles » Milieux Pelouse : - 34.326 Mesobromion subméditerranéen Milieu rupestre :

Indicateurs Faune Flore

Paroi

Flore

Impact potentiel

Haut de paroi Bas de paroi Sentier

Facteur de fréquentation Enjeu socioculturel Enjeu économique

Erosion Flore Sol

Impact mesuré

Plus d’impact dans les voies à faible cotation Ouverture du milieu = augmentation de la biodiversité Piétinement sur une faible largeur

Erosion Déstabilisation des éboulis Présence d’un peuplement de hêtraie dont la régénération pourrait être remise en cause par l’érosion provoquée par le passage

Croisement des logiques Moyen Individuel + club

Indice 2

Faible

1

Faible

1 5/20

Rapport sur 20 Enjeu environnemental

Mesure environnementale :

Habitats ou espèces protégés : 1 2 1 2

Diversité / Rareté / spécificité des espèces Diversité / Rareté / Spécificité des habitats Fragilité / Vulnérabilité habitat Réseau écologique / Isolement / Connectivité Note Rapport Indice de gestion

6/20 5/6 1

Indice pour les enjeux  enjeux très forts = 5  enjeux forts = 4  enjeux moyens = 3

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  

enjeux assez faibles = 2 enjeux faibles = 1 enjeux nuls = 0

Mesures de gestion et préconisation Erosion sur le sentier d’accès Est Constat : - Forte érosion du substrat forestier avec divagation importante - Des rondins ont été posés mais ils ne semblent pas enrayer cette érosion - Le sentier arrivant par le dernier secteur présente un effondrement, avec une présence d’éboulis juste en dessous ; le passage est délicat, mais surtout il menace à terme la déstabilisation de l’éboulis. Mesures proposées : Un deuxième sentier permet d’accéder au site. Ce sentier est bordé par une végétation dense et impénétrable qui ne permet pas la divagation. Trois solutions sont envisageables : - Fermer définitivement le sentier d’accès Est, si l’autre chemin est utilisable - Fermer temporairement ce sentier pour enrayer l’érosion - Poser des rondins (voir un empierrement) sous le sentier au niveau de l’éboulis

Constat : - Forte érosion du substrat forestier avec divagation importante ( photo 1) - Des rondins ont été posés mais ils ne semblent pas enrayer cette érosion Le sentier arrivant par le dernier secteur présente un effondrement, avec une présence d’éboulis juste en dessous ; le passage est délicat, mais surtout il menace à terme la déstabilisation de l’éboulis. - La sortie en haut des voies maintien le milieu ouvert (photo 2) et favorise l’apparition d’espèces inféodées (Orchis simia). La fréquentation actuelle est plutôt bénéfique dans la mesure où des signes d’érosion n’apparaissent pas.

Photo 1 : érosion sur le sentier

Mesures proposées : Un deuxième sentier permet d’accéder au site. Ce sentier est bordé par une végétation dense et impénétrable qui ne permet pas la divagation. Trois solutions sont envisageables : - Fermer définitivement le sentier d’accès Est, si l’autre chemin est utilisable - Fermer temporairement ce sentier pour enrayer l’érosion - Poser des rondins (voir un empierrement) sous le sentier au niveau de l’éboulis

Photo 2 : sortie de voie

Préconisation : La sortie en haut des voies dans la partie Ouest du site n’est pas préjudiciable avec la fréquentation actuelle. Cette pratique ne doit cependant être généralisée à l’ensemble du secteur pour maintenir la diversité des milieux (alternance de formations herbacées et ligneuses).

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Commune Saou

Randonnée

Circuit « La Chapelle St Médard » Milieux Formations forestières (Buxaie, Chênaie, hêtraie) Balmes thermophiles

Indicateurs Flore

Impact potentiel Divagation Erosion Piétinement Déstabilisation d’éboulis naturels

Croisement des logiques Fort Facteur de fréquentation Enjeu socioculturel Enjeu économique

Impact mesuré Modification de la composition floristique aux abords des sentiers, avec impacts négatifs en milieux ouverts et impacts bénéfiques en milieux fermés Indice 4

Moyen

3

Faible

1 10/20

Rapport sur 20 Enjeu environnemental

Mesure environnementale : Site natura 2000 : FR8201686 Pelouses, forêts et grottes du massif de Saou 6 ZNIEFF site naturel classé

Habitats ou espèces protégés : - 22 habitats naturels d’intérêt communautaire dont 9 prioritaires - nombre d’espèces animales inconnu mais important Diversité / Rareté / spécificité des espèces Diversité / Rareté / Spécificité des habitats Fragilité / Vulnérabilité habitat Réseau écologique / Isolement / Connectivité Note Rapport Indice de gestion

4 4 3 5 16/20 16 / 10 3

Indice pour les enjeux  enjeux très forts = 5  enjeux forts = 4  enjeux moyens = 3  enjeux assez faibles = 2  enjeux faibles = 1

Le rapport entre les 2 notes indique une sensibilité écologique assez importante mais en regard des pressions humaines exercées (peu d’exploitation, pas d’urbanisation menaçante…), la priorité de gestion se focalisera sur la gestion et la maîtrise des impacts actuels. En revanche la création de nouveaux sites est nécessairement soumis à étude d’impact environnemental.

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Mesures de gestion et préconisation Constat : La signalétique du circuit n’est pas très claire et de ce fait de nombreux sentiers sauvages sont présents, surtout au début. Une large piste forestière est présente mais de nombreux petits sentiers coupent les boucles. Dans la partie supérieure, la formation dense (buxaie) évite beaucoup de divagations. La partie redescendant sur le versant opposé traverse une hêtraie où un peu plus de divagations sont présentes mais n’altérant pas l’unité et le fonctionnement du peuplement. Quelques signes d’érosions sont présents. Celle-ci peut être facilement limitée en posant des empierrements légers ou des rondins en bois. Mesures proposées : - Une meilleure signalétique permettrait de canaliser un peu plus la fréquentation. - Dans la mesure où la piste forestière est présente, il faudrait privilégier ce passage pour le début du circuit, ce qui éviterait de morceler les formations végétales en contrebas.

Mesure de l’effet du sentier sur les formations végétales

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Explication des calculs pour l’évaluation Facteurs fréquentation, enjeux socioculturels et économiques La notation repose sur des indices empiriques qui peuvent être évalués de la façon suivante :  Facteurs de fréquentation : mesure quantitative à l’aide d’appareillage, techniques de comptage. Les parkings et autres aménagements sur le site sont de bons indicateurs traduisant la fréquentation.  Enjeux socioculturels : ils sont relatifs à l’attrait du site pour les différentes logiques (intérêt sportif, historique, esthétique). La prise en compte de ces enjeux démontre le superpositionnement de logiques, d’acteurs, les pressions pouvant s’exercer sur un site et donc en déterminer la valeur symbolique, d’où un certain type de fréquentation.  Enjeux économiques : ils sont relatifs aux retombées économiques pour des acteurs (professionnels sportifs, exploitants forestiers, agriculteurs, éleveurs…) Des indices sont donc attribués en fonction de l’importance des enjeux : Indice pour les enjeux  enjeux très forts = 5  enjeux forts = 4  enjeux moyens = 3  enjeux assez faibles = 2  enjeux faibles = 1

Le maximum de la note est de 5. Comme 3 facteurs sont présents, la note totale est sur 15. Pour pouvoir la comparer à l’indice environnementale, un ratio sur 20 est effectué (par une simple règle de 3). Enjeu environnemental L’intérêt de cette évaluation repose dans le fait que l’on peut déterminer la sensibilité d’un site aussi bien à partir de recensement bibliographique (sous forme de base de données) et / ou à partir de mesures effectués sur le terrain. Dans un premier temps, le remplissage des deux premières lignes permet d’établir une présensibilité, en relevant les mesures environnementales et les espèces / habitats présents sur le site. A partir de cela, on peut remplir de façon empirique les autres critères qui sont les suivants : Enjeu environnemental

Mesure environnementale :

Habitats et / ou espèces protégés : 4 4 3 5

Diversité / Rareté des espèces Diversité / Rareté des habitats Fragilité / Vulnérabilité habitat Réseau écologique / Isolement / Connectivité Note

16/20

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Diversité / rareté des espèces et habitats : o Diversité : richesse spécifique soit de la flore soit de la faune o Rareté : espèces endémiques, en conditions marginales, en régression ou menacée ( listes des directives européennes et nationales)

Fragilité et vulnérabilité des habitats : Estimation des écosystèmes vulnérables dans leur environnement actuel ayant souvent une faible valeur de remplacement. Cette estimation dépend de la sensibilité propre au groupement végétal, à sa fragilité et des pressions humaines exercées sur le site. Réseau écologique / isolement / connectivité : o Réseau écologique : importance du site ou du massif comme zone-refuge, zone de substitution ou couloir de migration dans le paysage régional. Le rôle de refuge ou de couloir sera d’autant plus important que le site correspond à un type d’habitat rare dans la région considérée. o Isolement / connectivité : degré de connexion entre différentes zones soumises à mesures conservatoires permettant la viabilité des populations

Quatre notes sont attribuées, sur un total de 20, en fonction des indices suivants : Indice pour les enjeux  enjeux très forts = 5  enjeux forts = 4  enjeux moyens = 3  enjeux assez faibles = 2  enjeux faibles = 1

La présence d’un seule espèce rare peut faire varier tous les autres facteurs (rareté ou vulnérabilité de l’habitat) car l’espèce est étroitement liée à son habitat. On obtient de la sorte une pré-sensibilité à partir d’un recensement bibliographique :  Lorsque la note totale dépasse 15 une étude d’impact est alors préconisée (indice 3)  Quand le rapport est faible entre les enjeux, la priorité de gestion s’oriente vers un indice 1  Lorsque le rapport est intermédiaire avec des notes dépassant 10, la priorité de gestion est alors d’indice 2

22


La mesure effective de la sensibilité est alors possible en intégrant les indicateurs suivants, après relevés sur le terrain7 : Grille de calculs pour les indicateurs : Critère

Indicateur

0

1

2

3

4

5

DRS / ESP

Richesse spécifique de la flore vasculaire moyenne pondérée des habitats Rareté des espèces recensée Nombre d’espèces rares ou menacées

S<5

5 ≤ S <10

10 ≤S <20

20 ≤S <30

30 ≤ 40

S ≥40

N <1

1≤ N <2

2 ≤N <5

5 ≤N <7

N ≥10

Rareté du / des groupements végétal du site Fragilité / vulnérabilité

Banal

répandu

Assez rare

nulle

faible

moyenne

forte

Très forte

Importance du site pour le réseau écologique

nulle

Très faible

Assez répandu Assez faible Faible

7≤ N <10 Rare

moyenne

élevée

Très élevée

DRS / Hab Frag –Vuln RE

Très rare

Richesse spécifique totale de la flore vasculaire (S) : La richesse spécifique est dépendante de la surface évaluée. La relation entre richesse (R) et surface échantillonnée (A, ha) pour un habitat homogène peut être modélisée par une expression du type : R = log10(100 A+1), à calibrer par un relevé sur une surface définie. Pour calculer l’indicateur S, la richesse doit donc être divisée par cette expression : S = R / log10(100 A+1) où R est le nombre d’espèces recensées sur le site étudié et A la surface de ce site en ha. Rareté des espèces (Re) = somme des raretés individuelles des espèces recensées (1, 3, 4 ou 5), pondérée par leur indice d’abondance dans l’échelle de Braun- Blanquet (ab). La somme pondérée étant un réel compris entre 0 et 5 mais dépassant très rarement 3, on intègre à la formule un facteur (5/3) : Re = (5/3) [(ab espèces courantes) + 3 (ab espèces assez rares) + 4 (ab espèces rares ou en régression) + 5 (ab espèces très rares ou en forte régression)] / (ab toutes espèces) (3) Spécificité des espèces pour le milieu (P) = somme des spécificités individuelles des espèces rares ou en régression avec : spécificité nulle = 0, faible spécificité = 1 ; spécificité moyenne = 2, forte spécificité = 4 et milieu exclusif = 5. La spécificité de chaque espèce pour l’habitat se calcule par la méthode de la valeur Indicatrice de Dufrêne et Legendre. La somme pondérée étant un réel compris entre 0 et 5 mais dépassant très rarement 4, on intègre à la formule un facteur (5/4) : P = (5/4) (spécificités individuelles) / (Nombre total d’espèces rares et/ou en régression)

Ces calculs permettent d’évaluer la sensibilité du site par rapport à l’ensemble du massif et permettent à terme de déterminer s’il peut supporter une charge de fréquentation, dans quelle mesure et quelle condition.

7

Calculs réalisés quand cas d’étude d’impact

23


4° Interprétation des résultats de l’étude d’impact de l’escalade sur la végétation : Après comparaison de zone équipée et non équipée sur le site d’escalade de Soyans « Le rocher des Abeilles », les relevés mettent en évidence que les impacts de l’escalade sont minimes. En effet la végétation présente en zone équipée et en zone non équipée est sensiblement la même. Les types biologiques rencontrés sont identiques en nombre et se répartissent de façon homogène sur les deux zones étudiées. Aucune espèce rare n’a été relevée, hormis l’Orchis simia, mais qui à un statut de protection faible (cueillette réglementée). La présence de cette espèce est due à l’ouverture du faciès boisé en haut de l’escarpement par le passage des grimpeurs en sortie de voie. La fréquentation actuelle maintien donc ouvert le milieu et contribue à son entretien en favorisant l’apparition d’espèces de milieux ouverts, accroissant donc de ce fait la biodiversité. Le passage en haut de falaise ne doit cependant pas être généralisé car il nuirait à l’hétérogénéité des milieux (alternance de formations ligneuses et herbacées). La végétation présente dans les parois souffre plus de l’impact quand les voies ont une faible cotation (de 3 à 6a). Ces impacts sont liés à la microtopographie de la paroi. En effet sur les voies à faible cotation, plus d’anfractuosités sont présentes, permettant de la sorte l’installation d’un substrat et donc de la végétation. Plus la cotation sera élevée, moins d’anfractuosités seront présentes, donc moins de végétation et moins d’impacts.

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5° Préconisation d’aménagement 51° Les sentiers Comment réaménager un sentier quand des espèces ou des habitats sont menacés : En déviant le sentier de quelques mètres, une marge tampon est crée en jouant sur l’effet de divagation qui est plus important sur les quelques mètres autour du sentier

Exemple de réaménagement d’un sentier en présence d’une station sensible

Sentier de randonnée

Sentier de randonnée

Station sensible

Station sensible Aménagement d’une marge de protection évitant les divagations sur la station sensible

Source : LANDREAU Carine, 2004 d’après NPWSA 1998

Le même type d’aménagement peut être effectué sur un site d’escalade pour préserver un potentiel non soumis au piétinement. Dans ce cas, un aménagement végétal peut empêcher l’accès au bas de la paroi.

Bas de paroi Sentier Zone à préserver Source : LANDREAU Carine, 2002

25


Favoriser des sentiers avec un réseau lâche (figure 2) pour éviter les morcellements souvent dus à la création de sentiers sauvages en cas de divagation. Les réseaux avec des lacets étroits favorise plus les phénomènes d’érosion et de déstabilisation des habitats naturels (figure 1).

Figure 2 : réseau lâche

Figure 1 : réseau étroit

Source : d’après NPWSA 1998

52° Préconisation pour l’aménagement des sites d’escalade Impacts Dérangement de la faune rupicole Destruction de la flore rupicole Modification du couvert végétale de la partie basse de la paroi par les opérations de nettoyage et le passage des grimpeurs Modification du couvert végétale en haut des escarpements rocheux (quand sortie de voie) Déchets Micromodification des écosystèmes par la pollution due aux déjections Piétinement et tassement du sol en bas de paroi et sur les sentiers d’accès Phénomènes d’érosion sur les sentiers d’accès Abaissement du bas de falaise Dessèchement de l’escarpement par le tassement en bas de paroi (perturbation du phénomène de capillarité) -

limiter dans le temps la pratique lorsqu’il y a présence d’oiseaux nicheurs particulièrement sensibles privilégier des équipements non brillants pour limiter l’impact visuel sur certains sites privilégier une alternance en zonage libre et zonage à restriction d’accès (en cas de nidification) les rapaces privilégient souvent les parties supérieures des escarpements ; les voies de faible longueur semblent donc avoir un impact plus faible

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les voies à faible cotation ont plus d’impact en raison de la configuration même de la roche. Eviter la création de secteur avec beaucoup de voies de faible cotation lors des purges, laisser quelques écailles car elles sont des refuges pour de nombreuses espèces (chiroptères, araignée, reptiles...) ne pas brosser l’intégralité des blocs (préservation des mousses et des lichens) laisser les arbres dans les voies quand ils ne nuisent pas à la sécurité du grimpeur lors des purges, protéger au maximum la végétation en contrebas (pose de filets) Pour la grande faune présente, éviter les périodes de reproduction Pour les sites à forte fréquentation, quand des problèmes d’érosion forts sont constatés au bas des parois, un aménagement hors sol peut s’envisager (pose de caillebotis) pour limiter les phénomènes érosifs.

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