13 minute read

Nous sommes tous uniques

La collection de voitures miniatures de mon fils m’a rappelé l’amour de Dieu.

Diane Stark

« M aman, est-ce que je peux prendre une voiture miniature? », m’a demandé Nathan, mon fils de huit ans, un jour que nous faisions l’épicerie.

Comme elles coûtaient moins d’un dollar, je lui ai dit qu’il pouvait en prendre une.

Toutefois, quinze minutes plus tard, Nathan semblait incapable de faire un choix.

Pour accélérer un peu les choses, je lui ai pointé l’une d’elles qui semblait particulièrement jolie, et lui ai demandé ce qu’il en pensait.

Il a hoché la tête et m’a répondu « je l’ai déjà celle-là ».

J’ai alors pensé à l’énorme caisse de voitures miniatures qui trône dans la chambre de Nathan, et je lui ai demandé comment il pouvait en être aussi sûr.

« Je les connais toutes », m’a-t-il répondu. Il a ensuite commencé à pointer du doigt quelques voitures miniatures qui étaient sur le présentoir et m’a dit : « J’ai le camion bleu qui est juste là, cette voiture rouge et cette camionnette noire sur laquelle il y a des flammes sur le côté. »

« Et tu es certain que c’est précisément celles-là? lui ai-je demandé, parce que je n’ai aucun doute que le fabricant produit énormément de voitures rouges et de camions bleus… »

Nathan acquiesça de la tête et me dit : « C’est vrai, mais je sais exactement quelles sont celles que je possède. »

Malgré cela, un doute subsistait dans mon esprit. J’ai donc utilisé mon cellulaire pour prendre des photos.

Pendant ce temps, Nathan a fini par en choisir une, et nous sommes passés à la caisse.

« Je les aime beaucoup » Une fois à la maison, j’ai commencé par ranger la nourriture que nous avions achetée. Nathan, pour sa part, est allé chercher quelques-unes de ses voitures miniatures dans sa chambre, puis est venu me retrouver dans la cuisine. « Tu vois maman, je t’avais dit que j’avais déjà ces voitures. »

Je les ai comparées à celles que

« Chacune de mes voitures est spéciale, peu importe combien j’en ai. » NATHAN STARK

j’avais prises en photo; elles étaient identiques.

« Tu as huit ans et tu possèdes probablement une centaine de voitures miniatures. Comment fais-tu pour te rappeler chacune d’elles? », lui ai-je demandé.

Il haussa les épaules et me dit : « Chacune de mes voitures est spéciale, peu importe combien j’en ai. Je les aime beaucoup, et elles sont importantes pour moi. »

J’ai placé ma main sur son épaule et lui ai dit : « Tu as une mémoire extraordinaire, Nathan. »

Des enfants uniques À l’heure du coucher, Nathan jouait avec sa nouvelle voiture miniature, sur son oreiller, pendant que je lui lisais un récit de sa Bible pour enfants : « Dieu t’aime et te connaît. Il a fait de toi un être unique; il n’y a personne d’autre sur terre comme toi. »

Nathan a souri et m’a répondu : « Ça me fait penser à mes voitures! Peu importe combien j’en ai, chacune d’elles est spéciale. Et chaque enfant de Dieu est spécial à Ses yeux, peu importe combien il en possède! »

« Tu as raison, mon fils. Dieu t’aime et te connaît entièrement. » En prenant moi-même conscience de cela, j’ai réalisé que Dieu sait tout à notre sujet—le bon comme le mauvais—et qu’il nous aime comme mon fils aime ses voitures miniatures.

Aux yeux de Dieu, nous sommes tous uniques.

Passion : voitures miniatures Nathan Stark présente sa collection.

Photos : Sharm

Entretien individuel L’aumônière Juliane Martin s’entretient avec un résident du Centre W.P. Archibald-Bunton Lodge de l’Armée du Salut (un établissement pour anciens contrevenants à Toronto).

Une aumônière sur le front

LA PANDÉMIE DE COVID‑19 M’OFFRE UN NOUVEAU POINT DE VUE SUR MA FOI. Juliane Martin

La réalité de la pandémie de COVID-19 m’a frappée le 13 mars à 21 h 30. Je me suis rendue au magasin Walmart, où j’ai constaté avec stupéfaction que toutes les places de stationnement étaient prises. Mais quand j’ai aperçu les étagères vides, je me suis sentie freinée dans mon élan. C’est à ce moment que j’ai saisi la gravité de la situation.

Heureusement, la pénurie de nourriture a été de courte durée, mais je m’habitue encore difficilement aux changements dans ma routine.

Sentiment de paix Je suis aumônière de l’Armée du Salut au Centre W.P. Archibald-Bunton Lodge de Toronto. Il s’agit d’un foyer de transition pour anciens contrevenants. Nous nous adaptons constamment à de nouveaux protocoles et nous efforçons avec diligence d’assurer la sécurité de nos résidents et de notre personnel.

J’ai le bonheur incroyable d’avoir un horaire de travail souple qui me permet de remplir mes obligations familiales tout en continuant à servir les résidents de notre établissement. Les réunions hebdomadaires virtuelles, la planification des programmes et la rédaction de lettres aux détenus peuvent se faire de chez moi, mais je trouve que les tâches les plus utiles s’effectuent sur place, dans le cadre d’un ministère de présence.

Au cours des dernières semaines, j’ai eu l’occasion d’avoir des conversations approfondies avec un certain nombre de résidents et de membres du personnel avec lesquels je ne m’étais pas encore aventurée à discuter de questions spirituelles. S’il y a un avantage qui ressort des bouleversements causés par cette pandémie, c’est que des cœurs et des yeux se sont ouverts devant les choses qui comptent vraiment. Les gens semblent ressentir le besoin de discuter et, plus que jamais, on m’interroge sur le sentiment de paix que je semble

S’il y a un avantage qui ressort des bouleversements causés par cette pandémie, c’est que des cœurs et des yeux se sont ouverts devant les choses qui comptent vraiment. JULIANE MARTIN

manifester en tant que chrétienne. « Fréquenter » l’église J’ai discuté avec un collègue au sujet des restrictions qui s’appliquent aux rassemblements de groupe. Nous avons fini par aborder la fermeture des églises le dimanche. Mon collègue m’a avoué qu’il avait cessé de fréquenter l’église depuis des années. Il voulait y revenir, mais ne savait pas où aller ni quoi faire.

Je lui ai confié que j’allais « d’église en église » grâce à la diffusion continue en direct sur le web, et que par ce moyen je pouvais en visiter un bon nombre dans le monde entier, ce que je n’aurais pas eu l’occasion de faire autrement. À la suite de notre entretien, je lui ai envoyé des liens vers des

Les choses telles qu’elles sont « Des gens sont stressés et ont du mal à traverser cette période au quotidien, mais il se produit également de formidables gestes de bonté », assure Juliane.

sites d’églises locales de l’Armée du Salut et j’ai été ravie d’apprendre qu’il avait décidé de « fréquenter » de nouveau l’église!

Je suis certaine que beaucoup de gens qui n’assistent pas à un service du culte traditionnel écoutent des sermons dans leur salon. Cela m’a rappelé que l’église n’est pas un endroit où l’on va nécessairement : c’est nous qui formons l’Église.

Réponse à une prière Je me souviens qu’au début de la pandémie, je me sentais frustrée de devoir annuler certaines activités. Mais je suis reconnaissante de la créativité dont Dieu m’a dotée. Lorsqu’il n’est plus question de refaire les choses comme on a toujours fait, chaque jour est l’occasion de voir s’accomplir le verset Ésaïe 43:19 : « Je vais faire une chose nouvelle, qui est déjà en germe. Ne la remarquerezvous pas? » C’est maintenant le temps de tendre la main par des moyens que je n’avais pas envisagés auparavant.

Je collabore avec un réseau de partenaires qui fournissent des lieux sûrs et accueillants, où d’anciens contrevenants (notamment les membres de notre foyer de transition) et leurs amis peuvent connaître l’expérience de la communauté chrétienne.

Comme dans le cas de nombreuses organisations, il a fallu opter pour la formule de réunions virtuelles, en réponse à la pandémie de COVID-19.

La vidéoconférence permet de rassembler les gens et d’éviter une lourde logistique de déplacements. Les personnes qui ne sont normalement pas en mesure d’assister aux rencontres peuvent le faire au moyen de l’application Zoom et se sentir en contact avec les autres participants d’une manière plus efficace qu’un simple appel téléphonique.

J’ai eu l’occasion d’assister à une réunion virtuelle, où un frère et une sœur se sont vus pour la première fois

en près de trois ans! Depuis TerreNeuve-et-Labrador, une sœur a enfin fait la connaissance de personnes dont son frère lui parlait depuis des années. Ce fut une réponse novatrice à la prière.

Pieds fatigués, oreilles usées, cœur rempli La façon dont Dieu m’a permis de répandre son amour pour l’humanité a eu une profonde incidence sur ma propre compréhension de qui il est. J’ai envoyé à des détenus plus de 100 lettres accompagnées de casse-têtes, de jeux-questionnaires et de livres à colorier, et je suis heureuse de savoir que cela aide à redonner de l’espoir.

Je suis consciente que nombre de gens sont stressés et ont du mal à traverser cette période au quotidien, mais il se produit également de formidables gestes de bonté.

Faire des appels téléphoniques, déposer des sacs de provisions devant l’entrée des gens et envoyer une carte ne sont que quelques exemples de ce que nous pouvons faire pour montrer à nos voisins que nous nous soucions d’eux. Mes quatre enfants ont peint des messages d’espoir sur des cailloux qu’ils ont dispersés dans le quartier, et ils aiment repérer ceux que d’autres personnes ont placés le long des trottoirs.

S’il est vrai que chaque ménage vit cette pandémie de manière unique, nous avons tous un point en commun : nous prenons soudainement conscience de l’importance dont nous nous traitons les uns les autres.

Dernièrement, j’ai parlé à un ami qui a été aumônier des services correctionnels de l’Armée du Salut avant de prendre sa retraite récemment, et nous avons tous deux admis que nous espérions que les choses ne reviennent pas à la normale. Si nous retournions à notre ancienne façon de faire, nous manquerions une occasion extraordinaire de nous rapprocher de Dieu.

J’ai entendu dire récemment qu’être aumônier, c’est avoir les pieds fatigués et les oreilles usées. C’est certainement vrai, mais j’ajouterais qu’avoir le cœur bien rempli en vaut la peine.

Photo : Kat Grabowski, Art and Aerialist Photography

Les trois mousquetaires Andrea Petkau, son mari, Ty, et leur fils, Felix.

Les défis que pose une pandémie

MA GREFFE DE REIN A ÉTÉ UNE GRANDE LEÇON DE VIE QUI M’A PRÉPARÉE À CETTE PÉRIODE DE PANDÉMIE. Andrea Petkau

Nous vivons en des temps bien incertains. La crise de COVID-19 touche non seulement notre pays, mais aussi le reste du monde. Le confinement et le sentiment d’impuissance et d’incertitude concernant l’avenir causent de l’anxiété chez bon nombre d’entre nous.

C’est une situation à laquelle je peux certainement m’identifier. Il n’y a pas si longtemps, j’étais dévorée d’incertitude en ce qui a trait à ma vie, et aujourd’hui j’ai l’impression que ce sentiment s’est propagé à la grandeur de la planète.

Un nouveau départ À l’âge de 12 ans, j’ai reçu un diagnostic de polykystose rénale, une maladie génétique qui finit souvent par entraîner une insuffisance chronique des reins.

Dans les premières années suivant

le diagnostic, je pouvais faire tout ce que les jeunes font « normalement » : je suis allée à l’école, j’ai obtenu mon diplôme, j’ai été monitrice dans un camp d’été, je suis allée au collège et me suis mariée.

Toutefois, quand je suis tombée enceinte de Felix, on m’a prévenue des risques que j’encourais. Mes reins ne fonctionnaient qu’à 40 %, et il était possible qu’à la naissance, mon bébé présente une insuffisance de poids et des troubles de développement. Un médecin a même cru bon de me dire que ma grossesse n’était pas une bonne idée.

Ce qui n’était pas une bonne idée, c’était de me dire cela. Je me suis tout de même dit : « Et s’il avait raison? » Mon mari et moi avons connu des problèmes d’infertilité pendant six ans, et la dernière chose que je voulais entendre, c’était que ma grossesse n’était pas une bonne idée. Il n’en demeure pas moins que c’était la première fois que ma maladie avait des répercussions potentiellement concrètes. J’ai dû commencer à faire confiance au système de santé.

Neuf mois plus tard, Felix est né en bonne santé. Cependant, au cours d’un rendez-vous médical subséquent, le médecin m’a annoncé que mes reins ne fonctionnaient plus désormais qu’à 20 %. Cela s’expliquait peut-être par la césarienne imprévue qu’on avait dû effectuer d’urgence, mais personne n’a pu me le confirmer. À mon âge, il était normal que la maladie soit en latence ou même en régression. En fait, ce

Photo : Gracieuseté d’Andrea Petkau

Enfin réunis de nouveau Ty et Felix rendent visite à Andrea, à l’hôpital, après son opération.

rendez-vous a marqué le début du déclin de la santé de mes reins et de ma qualité de vie.

Le médecin m’a dit qu’il était temps pour moi d’avoir recours à la dialyse.

J’ai commencé la dialyse en janvier 2019. En octobre de la même année, mon beau-père m’a fourni la plus belle preuve de générosité et d’amour en me donnant un rein. C’était le plus beau cadeau que je pouvais recevoir : l’occasion de prendre un nouveau départ et de recommencer pleinement à vivre.

Une véritable introspection Pendant mes séances de dialyse, j’essayais le plus possible de rester

Un médecin a même cru bon de me dire que ma grossesse n’était pas une bonne idée. Et s’il avait raison? ANDREA PETKAU

active et positive. Cependant, cela s’avérait parfois difficile. Certains soirs, il m’arrivait de pleurer de frustration : pourquoi Dieu me faisait-il subir cette épreuve, pourquoi cette maladie faisait-elle partie de ma vie, pourquoi me sentais-je si seule, impuissante, incomprise et laissée pour compte?

Les médecins m’ont expliqué ce que je devais faire, comment m’y prendre et à quel moment, et que si j’écoutais leurs conseils, ma qualité de vie pourrait s’améliorer. Toutefois, j’avais l’impression d’être contrôlée par un système de santé dont l’unique objectif était de me garder en vie.

En tant que chrétienne, je ressentais le besoin de me tourner vers Dieu, et de croire en son pouvoir guérisseur et en sa grâce.

Au bout du compte, je dois le succès de mon opération, le miracle de ma greffe et le fait d’être en mesure d’écrire ce texte non seulement à Dieu, mais aussi aux médecins qui m’ont opérée et traitée.

Des défis et une promesse À l’heure actuelle, nous plaçons collectivement nos espoirs et notre confiance dans les autorités gouvernementales et de santé publique, un peu comme je l’ai fait envers le corps médical. Nous prions quotidiennement afin que les processus de prise de décisions nous procurent une tranquillité d’esprit.

Nous devons faire confiance aux personnes que l’on voit et entend, mais aussi avoir foi en celui qui ne peut être vu, et garder à l’esprit que Dieu est tout-puissant et que c’est en lui qu’on peut trouver la paix et l’espérance.

Nous devons faire preuve de créativité, apprendre à composer avec l’isolement et prendre contact avec les autres. Appelez un ami, un collègue ou une personne âgée confinée à la maison. Prenez des nouvelles de mères seules, ou de membres de votre famille qui ne travaillent pas actuellement. Prenez soin de vous et de vos proches.

Avoir confiance dans la vie et la vivre pleinement est notre défi; offrir à notre monde ce dont il a besoin est le défi de notre Créateur.

Ayons foi en cette promesse.

This article is from: