L'inachevé

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Remerciements À tous ceux, de près ou de loin, qui m’aident et m’inspirent.

À mon directeur de mémoire, pour ses recommandations et ses encouragements.

À mes parents, ma famille, pour leur amour et leur support.

À mes amis, pour leur présence et leur aide.

À vous, lecteurs et juges de ce mémoire.

Un grand Merci !

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Sommaire    

Avant-Propos Introduction Problématique Méthodologie de recherche

Partie 1 : Le sujet inachevé : 1. L’architecture : D’un état figé à un état inachevé 2. Le brainstorming de sujet 3. L’inachevé

Partie 2 : Les concepts de l’inachevé : 1. 2.

De la fermeté à la flexibilité Les échelles de flexibilité

Partie 3 : Le projet inachevé : 1. Le programme inachevé 2. Le contexte inachevé 3. Le projet inachevé : Structure évènementielle    

Conclusion générale Bibliographie Table des figures Table des matières

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Avant-Propos

L’inachevé confère à l’architecture la possibilité de s’adapter au fil du temps .Le monde contemporain est en perpétuel changement, et l’architecture doit apporter la bonne solution pour répondre aux besoins de l’évolution des communautés, des modes de vie, des technologies ... Une architecture inachevée garantit la diversité, la complexité et la continuité d’un lieu particulier en lui apportant des changements selon les besoins de ses utilisateurs. Entre autre, elle a pour but d’optimiser le cycle de vie de bâtiment et permettre à l’utilisateur de l’adapter tout le temps. La conception architecturale sous l’optique de l’inachevé fournit un assemblage des pièces et des systèmes de bâtiment qui favorisent la reconfiguration spatiale, la stratification fonctionnelle, et l’échange de composantes.

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Introduction

L’inachevé c’est d’abord un mot en négatif. Il commence par le préfixe « in » de la négation, de refus de ce qui vient après. Et ce qui vient après c’est l’achevé. La notion de l’inachevé demeure floue et il en découle une vision négative parce que il y a un sentiment de méfiance envers tout ce qui est incomplet, non fini, indéfini… Nous préférons souvent l’achèvement, la finition, la perfection et nous considérons que l’inachevé c’est l’échec. Donc, Comment défaire l’inachevé de cette acceptation négative ? Et le valoriser en tant que concept complexe indissociable du l’architecture d’aujourd’hui ? Dans de ce mémoire, nous questionnons la capacité de l’inachevé comme moteur d’évolution du processus de développement et de conception du projet architectural. Et comme il est impossible de savoir ce qui constituera le patrimoine de demain, puisque nous n’avons pas encore de recul sur l’architecture d’aujourd’hui. Il est impératif de donner des chances d’évolution au projet architectural à toutes ces étapes par le fait de laisser à une architecture inachevée d’exister. L’architecture inachevée dont elle est question s’affirme par sa capacité d’évolution et de transformation et la possibilité des multiples usages qu’elle offre aussi bien par l’intégration du facteur temporel dans la conception du projet. L’avantage dans ce cadre d’étude que nous avons affaire à un concept flou, complexe mais évolutif et qui par conséquent nous offre un espace libre d’interrogations, de conceptualisations … Donc notre objectif ne se limite pas à nommer et identifier l’inachevé, mais de prouver son potentiel de défier les limites traditionnelles de l’architecture achevée et créer les nouveaux possibles de l’architecture inachevée. Ça ne serait en aucun cas le désir de construire un bâtiment pour l’éternité, un bâtiment « capable du tout » mais un bâtiment beaucoup moins contraignant, plus généreux et pensé pour durer.

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Problématique

Les bâtiments doivent avoir plusieurs vies pour suivre le rythme (ou survivre au rythme) de nos sociétés en perpétuel changement. Tous les éléments de société subissent une accélération .Or le temps de la construction est plus proche du court terme, ce qui pose un problème car cela affecte la qualité de la conception et celle de la construction. Il y a une contradiction : Tout est de plus en plus rapide, mobile, flexible dans nos villes sauf nos constructions pour l’instant. Notre conception contemporaine du projet architectural néglige son insertion dans le temps au profit d’une insertion d’utilité immédiate. Ainsi, Elle n’assure pas la possibilité de transformation et l’adaptation du projet architectural dès que le besoin de l’utilisateur change. Dans cette mesure, l’architecture inachevée, dont elle est question s’affirme par sa capacité d’accueillir différentes fonctions, une vie après l’autre, son coté adaptable, extensible, flexible, mobile, évolutif... La problématique soulevée est donc la suivante : 1/ N’est-il pas temps d’arrêter de penser le projet architectural comme une finalité, une forme figée, avec un usage unique prédéfini et permettre à une architecture inachevée d’exister ? Entre autre, offrir au projet architectural la capacité de se transformer et d’évoluer dans le temps suivant les besoins des sociétés en perpétuel changement ? 2/Comment la capacité de l’inachevé devient-elle un moteur d’évolution du processus de développement et de conception d’un projet architectural ? 3/Est-ce que par le fait de penser le projet architectural en tant que support ouvert où l’utilisateur peut ajuster, transformer, adapter, reconfigurer son espace en permanence (dès qu’un nouveau besoin s’installe ou l’utilisation change) ?

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4/Comment le projet inachevé assure cette transformation et suggère ces différentes possibilités d’évolution ? Est –il à travers l’intégration d’une certaine technique, le choix structurel ou d’autres méthodes de fabrication de ce dernier ? 5/Ce projet architectural inachevé n’est-il pas un générateur de multiples achèvements dans des temporalités différentes ? 6/Comment la conception d’un projet architectural sous l’optique de l’inachevé donne plus de chance au bâtiment d’être moins contraignant, plus généreux et penser pour durer ?

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Méthodologie de recherche

« Dans chaque travail, il y a des hésitations, des retards, des excès, mais il y aura toujours du mouvement ... » Tout commence par une idée, une initiative, un message de caractère déviant qui pousse à revoir, à améliorer, qui stimule la problématisation ... Notre méthode est de procéder en premier lieu à la recherche, la lecture, l’auto référencement .Cette étape a pris beaucoup de temps vu son importance sur le plan méthodologique (pour ouvrir au maximum les perspectives) afin de faire le choix du grand projet qui est : Le sujet Le choix d’un sujet singulier est un objectif en lui-même qui précède tout autre choix du site, du programme, du projet objet ... Dans cette démarche le projet ne se résume pas en une seule composante, le projet est un projet riche et complexe. Le projet sujet

Le projet programme

Le projet Site

Le projet

Le projet objet Le projet représentation

« Le projet n’est pas préexistant, il n’est pas déterminé ou à déterminer, il est trajectoire ... » Figure 1 : la trajectoire

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Le projet est un ensemble des sous-projets ; et chaque sous projet fait l’objet d’un processus d’étude. Et l’étude de chaque sous-projet se base sur 3 étapes

essentielles :

Création, Conception,

Composition.

Figure 2 : la création à la base de la conception

A chacune de ces étapes, il y a des techniques et des outils qu’on utilise pour pousser et améliorer le processus d’étude (une boite à outils)

Figure 3 : techniques et outils de conception

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La démarche demeure la même pour traiter n’importe quel sous projet. Elle est composée de plusieurs étapes : Le principe général est de fonctionner à la manière du cerveau humain (Création, Conception, Composition) En premier lieu, nous collectons au maximum possible les informations, les idées, sans faire un réel tri en faisant appel à notre boite à outils (Les mots clés, le brainstorming, les Questions : Qui, quoi, quand, où, comment, combien, pourquoi ...) et commencer à imaginer des connexions aléatoires indépendamment de la logique. Ce travail se fait individuellement ou par groupe C’est la phase d’imprégnation En second lieu, nous passons à une sélection première, une deuxième, une troisième et à chaque idée qui vient à l’esprit nous essayons de la représenter par un schème et développer par la suite ce dernier en schéma afin de communiquer l’idée de base. Les concepts qui émergent à cette phase sont en phase de fabrication, de maturation. C’est la phase d’incubation En dernier lieu, les concepts traités dans une étape précédente sont validés et nous passons à l’étape de la composition (en intégrant tous ces concepts) et le projet commence à avoir lieu. C’est la phase d’illumination

Tout le long de ce trajet, il y a du rejet, du surjet et l’apparition des sujets et des objets...

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Introduction Mon objectif dans cette première partie ne se limite pas à définir L’inachevé, mais il s’agit plutôt de voir l’inachevé sous différents angles et Le développer sur plusieurs niveaux. Afin de comprendre comment penser l’inachevé peut enrichir et influencer le processus de la conception architecturale.

« Le sens de l’émerveillement est dans l’inachevé. » Louis kahn

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1. L’architecture : D’un état figé à un état inachevé

« L’architecture n’est pas un élément rigide, mais quelque chose qui cherche des relations, un partage, une forme de bonheur, l’architecture accepte enfin d’être inachevée. » Dominique Perrault

Le sujet ‘l’inachevé’ relève d’une double approche philosophique et architecturale et pour répondre à la question c’est quoi l’inachevé ? Il faut tout d’abord se positionner par rapport à l’achevé. D’un point de vue philosophique : Achever c’est terminer, tuer, faire mourir, arriver au bout, évoquer un extrême… L’inachevé c’est l’ouverture, le flou, l’imprécis, la fuite, l’ambiguïté, l’imaginaire, la fantaisie, le superflu… L’univers est fondamentalement inachevé, n’est-il pas temps de construire l’inachevé ? D’un point de vue architectural : L’achevé se perçoit dans la terminologie de compléter, limiter, murer, immobiliser, figer L’inachevé se perçoit dans la terminologie de l’extensible, l’évolutif, le transformable, le flexible, le mobile … Après avoir évoqué ces définitions, la question qui se pose pourquoi traiter l’inachevé ? D’un point de vue philosophique : Achever quelque chose permet de tourner la page, de passer à autre chose, de conclure étant donné que chaque conclusion permet de se rattacher à un thème donné et à une phase restreinte de l’histoire. Par contre l’inachevé est toujours en rapport avec le présent et en dépit des liens qu’il entretient avec le passé, il ne peut jamais être de l’ordre de l’histoire. Est-ce qu’on renonce l’achevé parce qu’on ressent le danger de la limite, du cercle clos ?

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Est-ce que ce besoin permanent de se nourrir de l’imaginaire, de ménager une place au fugitif, au passager, à l’occasion et à l’incidence qui ne pousse à l’inachevé ? Si l’inachevé existe en amont de toute chose dans la vie (la vie même est inachevée) donc le désir de laisser ‘inachevée ‘ une œuvre architecturale n’est-il pas un fait légitime ? D’un point de vue architectural : On est dans un monde où les objets et les sujets sont en perpétuel changement, le besoin et le vécu se transforment et recommandent des nouvelles configurations du projet architectural. Donc, faut-il repenser la thématique de l’architecture inachevée, à travers la recherche d’une architecture qui s’adapte, se transforme plutôt qu’elle se limite, est motrice plutôt que statique, interagit avec les usagers plutôt qu’elle les restreint à une seule utilisation prédéfinie ? N’est-il pas temps de se libérer de la vision classique du projet architectural figé, avec des matériaux immuables et des murs muets ? Et de penser une architecture évolutive en tenant compte des différentes possibilités de l’usage futur et en présentant des solutions ponctuelles susceptibles de reconfigurations immédiates pour prouver que le bâtiment est en vie , évolue et fonctionne avec son temps ? Entre autre inachevé …

2. Le brainstorming du sujet :

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3. L’inachevé : 3.1. L’inachevé : D’un simple projet fini à un processus continu : L’architecture inachevée est en rupture avec l’approche traditionnelle qui consiste à procurer une finalité, un résultat, un objet fini. L’architecture s’interprète aujourd’hui comme un processus qui se divise en 3 parties : conception, construction et consommation (utilisation). L’achèvement de la construction n’est qu’une étape parmi d’autres et ne peux pas constituer une fin en soi. L’architecture devient alors un processus dynamique, le projet architectural n’est plus considéré comme une œuvre complète figée et son évaluation porte sur les multiples usages qu’il permet, les interactions qu’il garantit avec ses utilisateurs et les possibi lités d’évolution et de transformation qu’il envisage pour préserver sa vie.

3.2. L’inachevé n’induit pas « le peu » : L’inachevé est essentiel dans la production architecturale. Puisqu’il permet la recherche, indispensable dans un processus du développement du projet .Si nous sommes sûrs dès le début, nous ne pouvons pas faire de la recherche. Or, il faut avoir des doutes, et penser que ce que nous faisons n’est pas final. Le peu ne peut pas avoir lieu dans une démarche relative à l’inachevé. Tant que le processus de conception nécessite de mobiliser autant de paramètres que possible. Le terme « inachevé » est évoqué parfois pour dire un bâtiment est « incomplet, neutre, sans recherche particulière ».Mais cela ne signifie-il pas qu’un bâtiment « inachevé » peut être « multi- achevé » dans la mesure où il pense des multiples réponses à un usage en perpétuel changement ?

3.3. L’inachevé : D’un système fermé à un système ouvert : L’interaction entre l’usager et l’espace architectural constitue un des enjeux majeurs de l’architecture inachevée. Selon l’architecte Lucien Kroll « nous construisons nos murs puis nos murs nous construisent ». cette phrase c’est pour souligner l’impact décisif de l’architecture sur le vécu de l’usager, ce qui implique que la réponse architecturale doit tenir compte du

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l’évolution du besoin de l’usager et prévoir dès la conception une multitude des stratégies pour permettre à l’usager d’agir sur son espace, et de participer à réadapter et réapproprier son environnement bâti en fonction de son besoin. Donc l’architecture inachevée donne plus de liberté à l’usager de jouer un rôle vis-à-vis à son espace architectural. « L’ouvrage doit rester ouvert, « non fini », et laisser un vide pour que l’utilisateur ait la place d’y entrer pour s’en servir, l’enrichir sans jamais le remplir totalement, et le transformer dans le temps. » BOUCHAIN Patrick, construire autrement, P27

3.4. Le projet inachevé : Entre conception, construction et consommation :

On parle de 3 phases essentielles dans

la

vie

de

chaque

objet

architectural : le moment de la conception,

le

construction)

et

chantier dès

(la

qu’il

est

construit on commence à parler de la consommation

du

projet

architectural ou de son exploitation. Figure 4 : Le cycle de vie du bâtiment

Mais à ce stade, il faut qu’on pose la question comment le projet architectural va être consommé, au cours du temps ? Cette dernière question nous renvoie vers une autre problématique : si le bâtiment construit est considéré comme un objet fini, achevé donc sa consommation ne va-elle pas être limitée et restreinte dans le temps ? Et son cycle de vie ne va il pas se boucler par sa destruction ?

3.5. Le projet inachevé : oui à l’optimisation de la consommation, non à la destruction ! Mais si on introduit la dimension de l’inachevé dès la conception du projet architectural, la phase de consommation n’est-elle pas une suite d’un processus de construction par les adaptations, les reconfigurations qu’elle permette ? 18| Page


On ne va-t-il pas s’échapper du ce cycle de vie conventionnel du bâti qui se boucle par sa destruction ? Et prouver également que le bâtiment évolue, s’adapte, fonctionne avec son temps, est toujours en vie … Le bâtiment, au lieu d’être consommé une seule fois, ne peut-il pas être consommé plusieurs fois (à plusieurs reprises) ? La réponse est OUI, parce que on a tort de croire que le projet est fini une fois sa construction initiale est terminée, d’ailleurs la consommation est-elle même un processus de construction qui ne s’arrête jamais. Dans la phase de la consommation ou post construction, le projet architectural est en période de maturation où les ajustements, les transformations et les adaptations sont les conditions de son existence.

3.6. Le projet inachevé ... en état du chantier: Latence ? Points de suspension ? Entre parenthèses ? L’état du chantier c’est ce moment tendu entre l’idée et la forme, entre le passé et le futur. C’est une forme préliminaire nécessaire pour l’évolution du projet architectural. L’état du chantier illustre un tableau vivant du projet architectural en mouvement, il permet de juxtaposer l’inachevé en cours avec la forme initiale. L’état de chantier se perçoit dans les espaces écartés (les vides), les structures extensibles, flexibles et en attentes dans le but d’une utilisation ultérieure. L’état du chantier du projet architectural est le désir en fabrication, un état inachevé d’un projet rêvé…

3.7. Le projet inachevé, de l’unicité à la multiplicité : On pense la transformation du projet architectural quand il y a un changement d’usage. Et l’usage se définit comme la pratique physique d’un espace donné. Si le projet architectural est pensé à usage unique et n’assure pas de reconfigurations, il est impossible de le conserver.

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Comme le dit Bernard Tschumi : « Il n’y a pas d’architecture sans programme. Sans programme, l’architecture est sculpture, ruine, objet banal ou poétique sans destination. » Autrement dit, un bâtiment conçu pour une fonction unique et immuable amène forcément à la dégradation de ce dernier. Etant donné que la durée de vie d’un bâtiment est supérieure à celle de l’usage, donc le seul avenir du projet architectural est d’être inachevé car les fonctions ne sont jamais permanentes. L’inachèvement du projet est un moyen de faire évoluer ce dernier pour satisfaire aux nouveaux besoins fonctionnels. Entre autre se libérer de l’usage unique et du programme prédéfini. C’est Ces usages et programmes multiples qui animent le projet architectural au fil du temps. Le projet inachevé n’est plus l’abri d’un usage unique. La polyvalence des usages vient des potentialités même du projet. La qualité de la transformation de l’objet réside dans l’adéquation entre la forme et le nouveau programme. Pour cette bonne dialectique forme/nouveau programme il est nécessaire d’analyser les besoins en premier lieu et élaborer le programme adapté en second lieu. Dès qu’on commence à parler de l’architecture inachevée, la programmation pose un problème majeur à affronter. Les programmes doivent être moins directifs plutôt comme des objectifs à atteindre. Une architecture évolutive, flexible est une réponse à des programmes et des usages qui changent avec le temps. Cette question d’évolutivité doit être abordée dès la conception d’un projet architectural tant sur le plan programme, usage que construction. Pour programmer, il faut dépasser la fonction initiale du projet architectural et commencer à imaginer ce dernier dans sa deuxième vie, sa troisième vie, voire davantage. Par des essais de différents programmes, qui se superposent dans l’espace ou dans le temps, on assure que le projet peut répondre à plusieurs fonctions.

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En plaçant la programmation à la naissance du processus de conception, l’architecture inachevée

devient

« comme

un

laboratoire

d’expérimentation

typologique

et

programmatique qui fabrique les conditions de nouvelles vies pour les bâtiments » Francis RAMBERT La transformation du projet architectural est un défi tant technique que programmatique pour s’adapter à un processus dynamique ou il y a certes, de l’incertitude et de l’inconnu.

3.8. Le projet inachevé … Les possibilités d’usages : Pour comprendre cette notion d’usage, nous la comparons dans un cadre d’une architecture achevée ainsi dans un cadre d’une architecture inachevée.

Le projet achevé est un projet qui trouve une finalité, il est déterminé par son utilité, et ce principe d’utilité détermine sa forme, un projet qui dicte un seul usage prédéfini.

Figure 5 : Projet achevé /usage unique

Le projet inachevé est un projet qui assure un perpétuel ajustement de l’usage, c’est-à-dire la possibilité d’un nouveau s’actualiser

usage

peut

émerger,

(suite à un besoin de

l’utilisateur.)

Figure 6 : Projet inachevé/Usages multiples

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L’inachevé en architecture ne se limite pas à un inachèvement formel ou à un inachèvement

purement fonctionnel mais il est aussi bien un inachèvement d’usage. L’inachevé vient s’opposer à l’usage unique prédéfini (représentation fonctionnaliste héritée).Et propose une multiplicité de l’usage. L’idée est d’adapter la forme architecturale au nouvel usage : Le projet inachevé ne détermine plus un usage mais assure une infinité de possibilités d’usage. L’inachevée offre la possibilité à l’usager d’intervenir sur le projet : Un jeu d’associations, de substitutions, d’additions et de soustraction visant à adapter le projet à son « nouveau usage ». Une possibilité de constituer en permanence le projet, sans jamais le fermer définitivement. Le projet architectural inachevé adapte ses états à des besoins d’utilisations qui évoluent.

3.9. Le projet inachevé … plusieurs vies : Quand on parle du durée de vie d’un bâtiment, il ne faut pas espérer de construire pour l’éternité mais il faut souligner l’idée de transmission du bâtiment. Le fait de laisser des choses non finies est considéré comme une possibilité pour l’utilisateur futur de prendre possession du projet. L’espace libre laissé pendant la conception autant que la réalisation est indispensable pour assurer la bonne transmission du bâtiment d’un utilisateur à un autre.

Figure 7 : Le projet inachevé

Les interventions successives des différentes utilisations entrent dans un processus de fabrication permanente du bâtiment. Le projet présent (inachevé) succède un projet précédent et précède un projet futur.

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Dans cette perspective d’un projet en fabrication permanente, chaque projet en quelque sorte alimente le suivant.

3.10. Le projet inachevé : Un nouvel héritage transmis :

En tant que Architectes, il faut se remettre en question sur ce que nous allons transmettre aux générations futures.

Puisque

la

réponse

architecturale actuelle montre

ses

limites sur plusieurs niveaux Figure 8 : La transmission du projet architectural

Au-delà de ce constat, il faut comprendre que l‘héritage architectural ce n’est pas seulement ce que nous recevons mais ce que nous donnons .Alors que laisserons - nous pour les générations futures ? Cette question doit précéder chaque étape (action) dans tout le processus de la production architecturale. La bonne transmission architecturale d’un bâtiment se traduit souvent par La permanence de son usage et l’optimisation de son exploitation. L’adaptabilité de ce dernier à des usages pour lesquels il n’était pas conçu révèle qu’il est correctement construit et possède tant de qualités structurelles et spatiales pour qu’il puisse abriter plusieurs fonctions.

Figure 9 : L’adaptation continue du projet inachevé

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Les fonctions évoluent ainsi que les dispositifs spatiaux, donc il est impossible de garder l’état initial du bâti durant toute sa vie. Chaque bâtiment inachevé transmis subit une stratification fonctionnelle, formelle, source d’adaptation aux besoins de chaque époque. Pour réussir la transmission du bâtiment, il doit posséder une certaine capacité évolutive Il faut transmettre des dispositifs adaptés pour que l’architecture d’aujourd’hui

(Patrimoine

de demain) puisse satisfaire aux besoins des générations futures.

3.11. Le projet inachevé : un projet Spatio-Temporel Malgré son omniprésence dans toutes les disciplines et l’ampleur conceptuelle que Le temps représente. Il est une dimension un peu oubliée dans la fabrication spatiale. L’inachevé aborde le projet architectural sous un angle temporal. Il pense l’espace et le temps à valeur égale. En connaissance des conséquences qui pourront engendrer la séparation conceptuelle de ces dimensions. Alors quelle réponse peut apporter le temps en l’intégrant à notre réflexion sur l’espace ?

3.11.1 .L’espace et le temps : L’espace est du domaine matériel : C’est celui dans lequel nous nous déplaçons, celui que nous projetons, construisons, modifions…Il est sous l‘influence du temps George Perec, dans son livre Espèces d’espaces affirme « L’espace est instable et n’existe réellement que sous le signe du temps.» Encore une théorie d’Einstein considère l’espace et le temps comme un tissu dynamique « Spatialités et temporalités forment un couple insécable.» L’espace achevé n’est plus une solution ni dans le temps long, ni dans le temps court : C’est une barrière à une multitude des spatialités et des temporalités. Il ne permet en aucun cas l’adaptabilité du projet aux mutations en cours.

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Le Projet architectural inachevé doit être pensé en tant que support malléable et adaptable dans l’espace et dans le temps .Et possède un potentiel évolutif appropriable pour accueillir des usages variés dans des temporalités différentes.

Le projet inachevé est évolutif, Le champ des possibles est ouvert, aucun espace n’est figé dans le temps, il est modifiable selon la demande et le besoin de ses utilisateurs.

Ce projet inachevé (SpatioTemporel) se présente comme une formule à la carte pour les usagers : Il y a une imagination des usages diversifiés, certes, mais il faut laisser une marge de liberté (manœuvre) à l’imprévu, aux

incertitudes,

à

l’expérimentation ... Figure 10 : Le projet spatio-temporel

Viser une architecture inachevée est une nécessité pour la conception contemporaine de projet architectural. C’est une projection dans l’avenir à partir du passé pour un besoin présent : C’est la conception du temps long.

3.12. Le projet inachevé « No STOP » : Le mot « no-stop » est en anglais et signifie « qui ne s’arrête pas », par définition un projet nostop s’étire à l’infini aussi bien spatialement que temporellement. Le concept « no-stop » est une représentation d’un monde en perpétuel changement et qui réclame également le changement du projet architectural, ce dernier est toujours en constitution : Il se produit et se reproduit. Le concept « no-stop » vise le degré zéro de la forme architecturale, une certaine abstraction, le projet devient un support sur lequel toutes les fonctions et les usages peuvent se réaliser 25| Page


un jour. Entre autres, il vise l’aspect neutre du projet pour avoir plus de possibilités de transformation sur le plan réel. Le projet « no-stop » n’est pas uniquement spatialement continu mais également un bâtiment dont l’activité ne s’arrête pas. Mais comment ce fonctionnement ininterrompu est assuré au sein du projet? Principalement, par la condition technique introduite au sein du projet, les objets flexibles, démontables, amovibles, réutilisables, interchangeables et modifiables, d’où l’espace devient libre, continu, adaptable et son fonctionnement est ininterrompu. L’architecture « no-stop » laisse une liberté à l’usager d’envisager son espace, tous les standards de l’architecture figée s’accumulent pour finalement se dissoudre dans l’espace neutre « le seuil zéro à partir duquel tout était possible et imprévisible » comme l’affirme Andrea Brandi. Ce concept n’est-il pas une tentative de laisser de la place à l’aléatoire, peut-être la part du hasard, dans une autre temporalité ? Et repenser l’architecture en tant que support ouvert permettant une liberté d’intervention?

3.13. Le projet inachevé : Du matériel au mémoriel L’inachevé donne de la profondeur à la dimension spatiale puisqu’il met en scène dans un même espace la mémoire et l’usage futur. L’Inachevé c’est ce pouvoir de transformer .Et transformer revient à « nouer l’avant et l’après et produire la trace de ce nœud.» Gwenaël DELHUMEAU C’est aussi observer ce qui est en train de se faire sans menacer l’avenir. L’architecture inachevée se voit comme un transport interne dans le temps et l’espace du projet qui se transforme lui-même .C’est une réécriture, matérielle et mémorielle qui fait du temps présent un temps en marche, plutôt qu’un temps immédiat et irréversible.

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Conclusion : Les fonctions évoluent, les besoins se transforment ... Il demeure impossible de penser le projet architectural comme une finalité, une forme figée, avec un usage unique et un seul programme prédéfini.

Inclure L’inachevé devient indispensable pour la conception contemporaine du projet architectural.

L’inachevé donne au projet la capacité d’évoluer, de se transformer au fil du temps pour satisfaire aux nouveaux besoins. Ainsi, il offre la possibilité à l’usager d’adapter, modifier le projet en permanence selon ses besoins et ses souhaits. Puisque Le projet inachevé es t pensé dès le début comme un support ouvert, malléable et adaptable qui assure des usages variés dans des temporalités différentes.

Comment traduire et intégrer l’inachevé dans le processus de la conception architecturale ?

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Introduction Mon objectif dans cette deuxième partie est d’identifier et développer les Différents concepts qui découlent de la notion de l’inachevé.

Étant donné que la flexibilité est le concept majeur qui se relie à L’inachevé, nous allons répondre à la question comment atteindre la la flexibilité au sein du projet architectural inachevé à travers l’identification des facteurs de flexibilité, des approches et des stratégies pour accroitre la flexibilité.

Ainsi que par l’élaboration des différents concepts qui se relient à la flexibilité, entre autres à l’inachevé.

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1. De la fermeté à la flexibilité : 1. 1. Introduction : La vie n’est pas quelque chose de stable, elle est composée de variantes, elle bifurque…C’est pourquoi notre rôle d’architecte est de ne pas penser le projet architectural comme une forme figée. Il doit être un lieu où l’usager peut accomplir des choses différentes et variées. Nous devons concevoir des dispositifs (pas forcément formels), permettant des interventions possibles par les futurs usagers de l’espace. Donc, l’organisation spatiale nécessite ainsi plus de possibilités, plus de flexibilité.

1. 2. Définition : La flexibilité suggère la qualité de quelque chose qui peut s’adapter aux circonstances. C’est l’aptitude d’un espace à se plier à une utilisation évolutive ou différente .l’espace flexible physique a donc la capacité d’être altéré au fil du temps. « L’architecture flexible s’adapte au lieu de stagner, se transforme plutôt qu’elle se limite, est motrice plutôt que statique, interagit avec ses utilisateurs au lieu de les restreindre à une utilisation prédéfinie. » La flexibilité est une notion indispensable à développer au sein de l’espace architectural , Puisque la société actuelle et les besoins changeants engendrent la nécessité des espaces facilement adaptables et modifiables .La flexibilité est autant spatiale, perceptuelle que matérielle et optimise l’adaptabilité du projet architectural. Un bâtiment est qualifié de flexible lorsqu’il capable de s’adapter aux besoins changeants des utilisateurs. La flexibilité est le potentiel d’utiliser un même espace de différentes façons, dans des temps divers. A court terme, la flexibilité apporte des modifications simples sans altérer la structure globale du bâtiment. A long terme, la flexibilité puisse apporter au bâtiment des modifications plus complexes pour l’adapter aux nouveaux changements spatiaux.

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Il y a plusieurs raisons pour lesquelles on doit incorporer cette dimension de flexibilité dans le processus de la production architecturale. La flexibilité permet aux utilisateurs de contrôler et modifier leur bâtiment. De manière qu’ils s’approprient, s’identifient à l’espace et le vécu serait de plus en plus riche. La flexibilité est une qualité intrinsèque de la conception architecturale.

1. 3. Fonctionnement d’un bâtiment flexible : Les structures flexibles peuvent être divisées en différents niveaux : Ces niveaux peuvent traiter les différents caractères de bâtiment tels que la répartition de l'espace et des fonctions, les façades, les services et ainsi de suite pour élaborer un ordre spatial et formel durable. Le théoricien, Frank Duffy a déclaré que «un bâtiment correctement conçu est composé de plusieurs couches...». Selon sa théorie, Stewart Brand a distingué six couches de changement.

Figure 11 : Les couches de changement

Site: qui est un cadre géographique. Le site est éternel. Structure: se compose des fondations et des éléments porteurs. La vie structurelle dure plus d'un siècle (varie de 30 à 300 ans). Elle implique la partie de construction qui est commune aux occupants et Toute modification supplémentaire au bâtiment peut et doit laisser la structure inchangée.

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La peau: la surface extérieure change maintenant tous les 20 ans afin de suivre la technologie actuelle. Les Services: se composent des noyaux de travail du bâtiment tels que le câblage électrique, la plomberie, le câblage de communication et les escalators et les ascenseurs. Ces services et systèmes s'usent En environ 7-15 ans et les bâtiments avec des systèmes périmés profondément ancrés sont démolis, ce qui est plus facile que le remplacement. Par conséquent, il est pratique d'installer les systèmes indépendamment avec une liberté optimale, en gardant la structure physiquement distincte possible, pour des transformations ultérieures. Espace: le plan implique l'aménagement intérieur tel que les murs, les plafonds et les planchers qui peuvent attendre 30 ans. Le matériel : comprend les meubles comme les chaises, les lampes, les téléphones, et ainsi de suite qui se changent quotidiennement (des mois, une année ...) Ce concept de stratification des plusieurs couches permet une meilleure flexibilité, puisqu’il permet de revoir le processus de conception, de fabrication et d’installation.

1. 4. Les facteurs de flexibilité : Un article de Sara Slaughter (2001) analyse trois types de changements qui se produisent pendant la durée de vie d'un bâtiment: 

Modification de la fonction du bâtiment : Les changements de La fonction d’un bâtiment comprennent la mise à niveau des fonctions existantes lorsqu'elles ne sont pas en mesure de satisfaire aux nouvelles exigences. Transformer pour s'adapter à une fonction différente de celle conçue à l'origine.

Modification de la charge portée par le bâtiment : Les changements de la capacité sont dus à une anticipation accrue des activités.

Évolution du flux des personnes et des environnements : impliquent le mouvement des personnes à l'intérieur et autour du bâtiment. Ainsi que des flux environnementaux tels que le mouvement de la lumière, de l'air et du son par rapport au bâtiment.

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Considérant les différents aspects des changements impliqués dans le bâtiment, Les approches pour augmenter la flexibilité incluent la séparation des systèmes de construction et l'attribution de zones dédiées, en utilisant des Composantes préfabriquées interchangeables pour augmenter et améliorer le flux et améliorer l'accès aux systèmes. Cependant, la flexibilité du bâtiment pour répondre aux besoins changeants est une question problématique, car la prédiction de la signification de chaque besoin est un défi soit pour les concepteurs soit pour les utilisateurs. Mais l'approche la plus optimale consiste à utiliser les six couches de changement Proposé par Stewart Brand. L'utilisation de cette approche peut mettre l'accent sur le développement de la structure, impliquant les différents cycles de vie pour les différentes composantes de la structure du bâtiment. Ensuite, les décisions de conception basées sur de tels modèles peuvent être plus ou moins obstinées. Selon l'article de Schneider et Till sur la flexibilité, ils expriment que la flexibilité peut s'ada pter aux besoins changeants des utilisateurs en choisissant différentes dispositions spatiales avant d'intégrer de nouvelles technologies. Il existe donc plusieurs façons d'assurer la flexibilité :

L’espace

l'étendue de l'espace et la flexibilité sont corrélées, l'espace restreint peut restreindre la flexibilité. La quantité d'espace est importante car elle peut être utilisée de différentes façons en apportant divers changements fonctionnels.

La Construction

la technique de construction qui supporte le mieux la flexibilité est celle des portées libres sans éléments porteurs de charge. Ce schéma peut fournir plusieurs combinaisons d'espaces, ce qui le rend adaptable à différentes utilisations. Des plans qui permettent un libre agencement des unités spatiales,

La Conception pour l'adaptation

de manière à permettre l'ajout et l'extension.

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Les services sont disposés dans des conduits supérieurs qui sont accessibles par des plafonds tombés ou sous des planchers surélevés. De plus, il est sage Pour garder le niveau du plafond constant parce que la modification du niveau du plafond peut créer des complications pour réutiliser les cloisons mobiles.

Un dégagement du sol au plafond généreux (ni trop, ni peu) pour s'adapter à une gamme plus large d'utilisations à long et à court terme. La technologie

L'un des premiers exemples de flexibilité est réalisé par l’intermédiaire des moyens techniques, un système de cloisons mobiles qui a remplacé les murs de partage fixes, offrant ainsi une grande flexibilité dans la division spatiale intérieure. L'intention est que l'intérieur puisse être modifié selon les changements des besoins.

Les Couches de changement

Les couches de changement à partir de la structure, la peau, les services et l'aménagement intérieur aux meubles et aux finitions peuvent accroître la flexibilité du bâtiment pendant la construction lorsqu’elles sont reconnues clairement.

Par exemple, la flexibilité du bâtiment peut être obtenue en utilisant des matériaux appropriés qui sont à la fois appropriés pour le présent et Les activités futures. Enfin, les matériaux préfabriqués où des parties de l'infrastructure du bâtiment sont fabriquées en matières premières et transportées sur site pour l'assemblage : ces techniques modernes aident à amplifier L'étendue de la flexibilité dans l'architecture.

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1. 5. Les approches de conception pour augmenter la flexibilité du bâtiment : En raison de l'incapacité de l'espace de s'adapter aux changements au fil du temps, l'utilité de ces espaces est souvent compromise. Selon la recherche de Slaughter en 2001, «il n'est pas économique ni efficace de concevoir et construire des installations qui ont une courte durée de vie fonctionnelle, Une installation qui atteint prématurément la fin de sa vie utile réduit le délai effectif sur lequel les bénéfices peuvent être obtenus et augmente le coût effectif de la rétrogradation et de l'élimination des déchets, réduisant ainsi le rendement de l'investissement initial... » La vie fonctionnelle d'un bâtiment peut Être augmenté en considérant des systèmes de construction faciles et peu coûteux qui peuvent assumer un changement sur toute la durée de vie du bâtiment, améliorant ainsi sa valeur et réduisant la perte. La méthode d'accroissement de la flexibilité du bâtiment peut être regroupée en trois approches de conception qui sont les suivantes:

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Exemple : Wohnanlage,

Genter

strasse,

Allemagne Le bâtiment est conçu par Otto Steidle, l’idée de créer ce bâtiment flexible en 1972 était révolutionnaire. Le bâtiment est construit avec des composantes préfabriquées qui ne sont pas en permanence fixées l’une à l’autre. Figure 12 : Wohnanlage, Genter strasse, Allemagne

Le premier groupe contient des colonnes, des poutres et des planchers, le tout pour créer un cadre en béton. Ces cadres se fixent et se multiplient pour former tout un squelette du bâtiment. Cette structure primaire est viable et donne un certain caractère au bâtiment. Le deuxième groupe est celui du remplissage (murs, fenêtres, portes, installations ....)

Figure 13 : Support et remplissage

Ces deux groupes le support et le remplissage sont séparés l’un de l’autre dans la construction, pour permettre de déplacer, ajouter, enlever des composantes facilement. Cela permet aux utilisateurs de réajuster l’espace (les volumes, les intérieurs) selon leurs besoins.

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Cette conception permet Le changement

puisque le «support» présente une certaine

souplesse pour l'adaptabilité de l'unité «détachable» et la transformation de l'unité de base selon les besoins de l'utilisateur. Steidle et ses partenaires ont également intégré l’option de niveau fractionné ou 1,5 hauteur de plafond. Les modules aussi sont très manœuvrables ce qui permet d’élargir ou de réduire le volume en fonction des exigences de l'utilisateur.

Les connexions entre les pièces amovibles et La structure permanente sont basés sur des joints secs (figure) L'agencement des unités a changé à plusieurs reprises depuis la première conception.

Figure 14 : Détail d’un joint sec

Le centre de Wohnanlage est encore un exemple vivant de la conception des bâtiments flexibles.

1. 6. Les stratégies de conception : Selon Keymer (2000), il existe différentes stratégies qu’on peut les intégrer dans la conception des bâtiments pour accroitre leur flexibilité. 

la stratégie de réduction des interactions inter-systèmes implique l'utilisation de composantes précises afin de réduire l'interdépendance avec les autres systèmes ; afin que les améliorations puissent être effectuées facilement sans aucune altération des autres.

l'utilisation de composantes des systèmes interchangeables offre des économies de coûts lors de l'installation ainsi que lors du placement et du remplacement de matériaux.

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Une autre façon d’atteindre la flexibilité est d'accroître la prévisibilité de l’agencement, en particulier lorsque des éléments sont physiquement entrelacés ou cachés par d'autres unités.

Plusieurs autres systèmes se concentrent sur l'amélioration de l'accès physique aux composantes et leurs systèmes mis en œuvre pour changer. Par exemple, le câblage électrique dans la cavité murale peut être atteint par Offrant un accès facile grâce à des panneaux de cloisons démontables.

la flexibilité peut également être obtenue en créant des zones spécifiques pour des systèmes particuliers de telle sorte que ces zones soient libres d'autres systèmes. Par exemple, en plaçant le câblage électrique avec un panneau creux fournit une zone spécifique pour le système ainsi qu'un accès facile pour Maintenance et remplacement.

le noyau de construction comme l'ascenseur peut être placé à la fin du bâtiment afin d'ouvrir le centre du plancher et exploiter parfaitement l’espace.

certaines stratégies envisagent des moyens d'accélérer les futures activités de construction en intégrant des composantes et des systèmes physiques pendant la construction initiale ; pour tenir compte de la croissance (l’extension) ou de l'élimination d'un système. Ces stratégies peuvent être facilement mises en œuvre en utilisant des composantes standards.

En comprenant Ces stratégies de conception, la flexibilité du bâtiment peut être augmentée. Bien qu'il soit supposé que l'augmentation de la flexibilité d'un bâtiment peut augmenter le coût et la durée de construction initiaux. Ces stratégies de conception révèlent que en augmentant la flexibilité d'un bâtiment, nous prolongeons sa durée de vie et nous donnons à ce dernier plus de valeur.

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2. Les échelles de flexibilité : 2. 1. Flexibilité /Adaptabilité : Les deux notions : flexibilité et adaptabilité partagent des bases communes mais il est important de les distinguer. L’adaptabilité c’est la capacité d’un espace à être aménagé à plusieurs façons. Une sorte de polyvalence à l’intérieur de l’espace. Un espace flexible peut également être adaptable. L’adaptabilité de l’espace architectural est un paramètre important à développer lors de la conception. « Concevoir une architecture adaptable, c’est reconnaître que l’avenir n’est pas défini, que le changement est inévitable, mais qu’un cadre est un élément important pour permettre à ce changement d’avenir ». (Kronenburg) Une architecture adaptable est celle qui peut répondre à différentes fonctions, modes d’usages, besoins des usagers. Kronenburg introduit également les notions de l’« open building » comme moyen de faire une architecture souple qui peut s’ajuster. Ce concept, introduit initialement par Habraken (1976), est une méthode de conception qui combine adaptabilité et répétition par l’élaboration de principes de planification selon lesquels on retrouve une flexibilité de configuration des espaces intérieurs tout en conservant une structure constante (Friedman, 2003). Certaines dimensions de l’adaptabilité sont mises de l’avant soit la multifonctionnalité et l’interaction des espaces intérieurs, ainsi par l’utilisation d’un mobilier intégré flexible, des cloisons amovibles, des « open-spaces »… Les structures adaptables comportent des cloisons repositionnables et modifiables par l’utilisateur .Ce qui caractérise un bâtiment flexible est sa capacité d’adaptation pour une nouvelle utilisation.

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Figure 15 :L’adaptabilité des intérieurs

Figure 16 : Flexibilité et adaptabilité

2. 2. Flexibilité / multifonctionnalité : Tel qu’il a été introduit plus haut par Kronenburg (2010) et Friedman (2003), les concepts d’ « open building » mettent de l’avant une multifonctionnalité des espaces. Les notions d’ « open building » ou de « plan libre » sont directement liées avec la multifonctionnalité : offrir le maximum des fonctions dans un même espace architectural. «C’est une opportunité de faire plus avec moins » (Gauer, 2004). La principale qualité d’un plan libre est de procurer la plus grande flexibilité et de permettre des recompositions multiples. D’un point de vue architectural, il produit un espace amorphe et indéterminé qui se caractérise par sa neutralité.

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Pour Rem Koolhaas sa neutralité enregistre les performances, événements , mouvements, changements, accumulations, soustractions, disparitions, mutations, fluctuations, oscillations, déformations. En soi le plan libre n’as pas de programme, il est le lieu potentiel des programmes. C’est donc un plan qui se définit par les qualités qu’il n’as pas, par ce qu’il permet et non par ce qu’il est, sa qualité est d’être sans qualité, générique, sans parcours, sa ns articulations, ni séquences spatiales. Avec le plan libre, on n’est pas obligé de décider à l’avance de chaque emplacement.

Figure 17 : Le plan libre

La multifonctionnalité permet une flexibilité du lieu à travers une optimisation de l’espace, ce dernier peut répondre mieux aux besoins de ses usagers. A travers les dispositifs de flexibilité on peut agir et transformer l’espace en lui donnant la qualité d’un espace multifonctionnel.

2. 3. Flexibilité /transformation :

« Un édifice transformable est donc celui qui change de forme, de volume, d’apparence

par

une

altération

physique de structure, d’enveloppe extérieure ou de surface intérieure, entraînant

une

modification

significative dans la manière dont il est utilisé ou perçu. C’est une architecture qui s’ouvre, se ferme, s’étend et se contracte. » (Kronenburg, 2007)

Figure 18 : La transformation

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Le bâtiment flexible transformable est Caractérisé

par

une

conception

modulaire (capable d'ajouter ou de retirer des unités ou des composantes). Les structures transformables peuvent également s'ouvrir et se fermer, changer de forme ou de couleur... Figure 19: La flexibilité de module

La capacité de transformation de l’architecture se perçoit dans des espaces ou des éléments facilement manipulables, ou qui ont la capacité de se transformer avec un minimum de perturbations.

2. 4. Flexibilité / Evolutivité : Selon Habraken (1999), l’architecture exige de nouveaux principes de conception qui puissent rendre effectif le changement. Il propose que les bâtiments consistent en des structures équipées de branchements auxquelles on ajouterait des pièces et des espaces en fonction de l’expérience et de l’usage. « L’évolution, c’est une amélioration, un avancement de qualité de vie. Suivant les besoins et les changements de la société, il s’agit d’une expansion, d’une diminution ou d’une segmentation … » (Friedman, 2003) Le projet architectural inachevé est considéré comme étant « une construction discontinue ».

Figure 20 : La construction discontinue

« Un projet ne s’achève pas au moment de la livraison à l’utilisateur, mais fait partie d’un processus d’utilisation continu, d’adaptation et d’évolution sur lequel influent les usagers et habitants ». (Kronenburg, 2007) 42| Page


2. 5. Flexibilité/circulation : La conception de la circulation garantit une certaine flexibilité de l’espace architectural. Rem Koolhas conçoit la circulation comme élément flexible, la faisant traverser tout son bâtiment de manière continue. De plus il n’existe pas à proprement parler de séparation entre les différents éléments du programme et la circulation. L’interconnexion de la circulation et les différents espaces permet de circuler très librement d’un endroit à l’autre. C’est cette liberté de circulation qui donne une certaine flexibilité d’usage.

Figure 21 : La médiathèque de Jussieu de Rem Koolhaas

Dans cet exemple, Rem Koolhaas a présenté une manipulation d'une structure spatiale statique et un mouvement dynamique (rampe) pour créer un flux continu et une vue en constante évolution sur le chemin de circulation à l'intérieur du bâtiment. La rampe qui contient le flux de circulation dans tout le bâtiment devient un «boulevard intérieur plié» qui se superpose avec les places, café et boutiques. Ce projet est particulièrement intéressant par la démarche dialectique de la structure statique (plan libre) et la dynamique du mouvement (circulation). C'est-à-dire par deux formes de flexibilité qui se complètent. La circulation est libre et permet autant de possibilités. En outre le plan libre donne aussi la possibilité de modifier la disposition des espaces, mais aussi leurs usages si le besoin se fait sentir.

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2. 6. Flexibilité/ Cloisons Amovibles : Les premières tentatives de séparation dans un espace peuvent s’apparenter à l’apparition des premiers paravents en Chine. Il s’agit initialement d’un panel d’écrans contrairement aux paravents actuels. A l’origine un paravent est un meuble fixe sur un socle, composé de panneaux de bois massif peints, laqués et décorés, maintenus entre eux par des charnières métalliques. Après, les artisans ont eu l’idée de transformer le paravent pour y ajouter une certaine légèreté et une parfaite mobilité. C’est ainsi que le paravent nommé byobu devient pratique et très courant dans les intérieurs. Le byobu (fig 1) a évolué et a laissé place aux shoji (fig2)et aux fusuma (fig3): Un shoji est une paroi ou une porte coulissante constituée de papier washi translucide monté sur une trame en bois. Un fusuma désigne un écran opaque coulissant muni d’une poignée.

Figure 22 : Byobu, shoji, et fusuma

Avec les cloisons amovibles, il n’y a pas de délimitation d’espace mais un enveloppement qui permet une grande flexibilité pour adapter la forme de ce qui doit être enveloppé.

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La caractéristique principale des espaces ainsi crées est qu’ils ne sont pas statiques mais qu’ils se déploient dans la durée, chaque espace peut donc recevoir des fonctions différentes en fonction du besoin.

Figure 23 : La villa Katsura, au Japon

2. 6.1 .Exemples : En Europe, entre les années 1920-1930, la maison Schröder est l’une des premières maisons contenant des parois mobiles. La maison est dessinée par l’architecte du mouvement du Stijl Gerrit Rietveld qui a fait appel à un système des murs coulissants et pliants pour moduler l’espace selon les besoins.

Figure 24 : Les intérieurs de la villa Schröder

La maison de verre réalisée par Pierre Chareau à Paris est un autre exemple de bâtiment flexible. Dans cette maison la séparation entre les diverses fonctions est effectuée par des fines cloisons, des écrans coulissants, pivotants ou repliables.

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Figure 25 : Les intérieurs de la maison de verre

L’architecte Steven Holl en 1983 a introduit le concept de ‘l’espace articulé’, particulièrement dans le logement. Cet espace consiste en parois mobiles qui participent avec les usagers à la création des environnements interactifs : En poussant, tirant, manipulant ces séparateurs et ces surfaces.

Figure 26 : Projet d’habitations à Fukuoka, au Japon

La Nine-Square Grid House , du Shigeru Ban à Hadano au Japon est une maison qui ne possède que deux murs seulement , avec un sol qui peut être partitionné en neuf aires carrées par glissement .

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Figure 27: La nine-square grid house

En Effet les panneaux de pleine hauteur en bois coulissent le long des rainures incrustées dans le sol et le plafond .Quand ils ne sont pas utilisés, ils peuvent être rangés dans un des dix espaces prévus à cet effet dans une des façades.

Figure 28: Les panneaux coulissants

L’autre exemple est d’un bâtiment mélangeant résidences et bureaux polyvalents à Kanagawa, au Japon réalisé par le cabinet d’architecture Aki Hamada.

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La particularité de cette structure est qu’elle est entièrement en bois et ouverte. La majorité des éléments du bâtiment ont été conçus dans le but d’être reconfigurés aux souhaits des utilisateurs.

Figure 29: L’extérieur de bâtiment

En se basant sur un système de cloisons amovibles, ce bâtiment assure une grande flexibilité. A travers la mobilité des panneaux on peut obtenir une multitude de configurations dans un même espace.

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Figure 30: Flexibilité/ Cloisons amovibles

En intégrant la dimension de la flexibilité dans l’architecture, la conception demeure plus pertinente et impliquée sur tous les niveaux (fonctionnel, économique et technologique).

2. 7. Flexibilité / Vide : Lorsque nous parlons de l’inachevé dans l’architecture, nous évoquons le travail d’esquisse ou d’ébauche.la vigueur de l’inachevé est celle de l’esquisse qui possède une force évocatrice, un pouvoir de suggestion. Tout acte de création passe par la suggestion et non pas par la description détaillée : « Suggérer c’est créer, décrire c’est détruire » Robert DOISNEAU Donc nous ne pouvons pas parler d’un projet architectural inachevé sans réserver une place au vide ? Le vide architectural n’est pas un rien, il n’est pas inexistant, c’est un vide dynamique ! Le vide est un fond grâce auquel les formes peuvent se détacher les unes des autres. Le vide est un espace du devenir, il est apte à recevoir, c’est un moteur de possibles. Au cours de la conception, l’objectif est d'explorer cette méthode de flexibilité à long terme . L'espace vide adjacent aux modules qui composent le projet peut fournir toujours une place à la croissance future (l’extension) du projet architectural inachevé. En réservant du vide dans la structure globale du projet, nous Permettons une transformation continue du projet par le simple fait de remplir ces vides avec des modules flexibles supplémentaires (dès que le besoin s’installe).

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Ce schéma explique comment à travers une composition modulaire (un module, ½ module, deux modules combinés), tout en réservant du place à l’espace libre (au vide) ; nous assurons le changement continu (des nouvelles configurations) du projet architectural inachevé.

Figure 31: Le vide comme moteur de suggestion pour l’architecture inachevée

Nous pouvons conclure qu’il est indispensable de réserver de la place au vide pour mieux assurer les possibilités de transformation et de réappropriation du projet architectural au fil du temps.

2. 8. Flexibilité/Modularité : La notion de modularité vient du module et pour commencer il faut identifier ce dernier. « Le module, un élément de base à partir duquel tout se construit ». « Elément juxtaposable, combinable à d’autres de même nature ou concourant à une même fonction ». « Mesure adaptée pour régler les proportions des diverses parties d’une construction, plus petite commune mesure que doivent posséder les dimensions des différents éléments entrant dans la composition d’un bâtiment pour que ces éléments puissent se superposer et se juxtaposer dans l’espace ». « Unité de coordination modulaire, aboutissant à une trame, pour permettre l’emploi d’éléments standardisés industriels. Source : Encyclopédie Larousse

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La définition nous renvoie à un module basique mais le module évolue également. Nous visons un mode combinatoire et industriel de la modularité, laissant une éventuelle place à l’évolution. Un module se répète pour garantir les usages d’un espace donné, on peut alors coupler deux modules pour agrandir un espace ou se séparer d’un module pour le rétrécir.

Figure 32 : Le module comme base pour la conception d’un projet inachevé

L’architecture modulaire est un principe constructif qui assure une grande flexibilité de l’espace architectural .Elle vise un système formé d’éléments qui peuvent s’assembler puis séparément modifiés, retirés ou ajoutés sans altérer le fonctionnement des autres éléments.

Exemple : de nombreux exemples d’architecture modulaire qui ont été réalisés à travers le temps .Le mouvement métaboliste créé par un groupe d’urbanistes et architectes japonais en 1959 .Ils imaginent la ville de futur très dense ,capable de se développer en fonction des accroissements des populations à prévoir .

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La construction de ce bâtiment est simple. L’idée réside dans la capsule (le module qui s'appelle capsule sous le nom de Nakagin Capsule) qui est attachée par 4 boulons à haute tension pour la rendre remplaçable par la suite.

Ensuite, La capsule est reliée au noyau de béton du bâtiment par le conteneur

d'expédition

avec

l'utilisation de la grue et ensuite fixée à l'arbre du noyau de béton.

Figure 33: Le principe de construction

La répétition d'unités modulaires simples est un principe fondamental de l'architecture modulaire. Les briques d'un mur, par exemple, sont toutes de la même taille, répétées encore et encore, mais capables de faire tant de formes différentes et de renfermer autant d'espaces différents. Figure 34 : schéma de coupe

La

tour

Nakagin

utilise

un

appartement entier comme unité modulaire au lieu d'une simple brique.

Figure 35 : l’extérieur /l’intérieur de la tour Nakagin

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2. 9. De l’immobilité à la mobilité : 2. 9.1. Définition : Nous partons de la définition de l’architecture comme« l’art de construire un édifice », « disposition d’un édifice, ancré dans le sol » et celle de la mobilité « caractère de ce qui peut se mouvoir ou être mû, qui peut changer de place, de position », « caractère de ce qui change rapidement d’aspect ou d’expression » Ces deux définitions s’opposent, mais comment peut-on faire pour les réunir et ainsi concevoir une architecture inachevée mobile ? 2. 9.2. L’inachevé mobile : Yona Friedman, lors du congrès international d’architecture moderne, expose les principes d’une architecture mobile « Le bâtiment est mobile au sens où n’importe quel mode d’usage par l’usager ou un groupe doit pouvoir être possible et réalisable. » Il fait le lien entre architecture mobile et son pouvoir d’adaptation aux transformations de la vie moderne.

Figure 36: Brainstorming du mot « mobile »

« En prônant la mobilité, les architectes remettent en cause la vision de l'architecture comme élément figé et l'investissent d'une vie propre, qui lui permet de croître, de se transformer et de se mouvoir. C'est le fondement même de l'architecture en occident qui est remis en cause, celui d'une architecture implantée dans un sol, dont elle ne bougerait plus. Par a illeurs, ils défendent une architecture qui s'adapte aux besoins des individus, et qui est donc fondamentalement évolutive. Mobilité interne à l'habitat (transformer l'habitat existant), mobilité de l'habitat (habitat qui bouge), de la ville et de ses équipements ; autant de pistes exploitées par les architectes pour repenser nos manières de vivre l'architecture.

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Enfin, ils redonnent aux individus un rôle actif par rapport à l'architecture, autant dans le choix des éléments de leur habitat que dans leur emplacement et leur transformation ». Frac centre Donc, La mobilité dans l’architecture n’est pas seulement l’action de se déplacer. Elle peut aussi être perçue comme un caractère interne au bâtiment .Elle est synonyme d’évolutivité. Le projet architectural inachevé est qualifié ainsi de mobile puisque il présente des qualités internes qui font bouger les limites traditionnelles d’un bâtiment achevé, figé ... 2. 9.3.Exemples: Arthur QUARMBY, Corn on the Cob, 1962 En

1961,

Quarmby

l’architecte crée

anglais

les premières

Arthur cellules

plastiques monoblocs, caractérisées par leur légèreté, la facilité de leur transport, la rapidité de leur montage, leur bonne isolation, leur surface hygiénique et leur relativement satisfaisante résistance au feu. Quarmby est aussi le premier architecte à imaginer un agencement des cellules sur un mât de 160 m de haut, incluant aussi une grue pivotante pour assurer le montage et le démontage des cellules.

Figure 37 :L’esquisse de l’architecte

Pascal HAÜSERMANN, Théâtre Mobile, 1969 Ce théâtre transportable, composé de deux cellules sphériques autour desquelles gravitent des microcellules, est démontable en quelques heures et peut s’installer sur tous les terrains. Figure 38 : Théâtre Mobile

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2. 10. De la cellule hôte a la cellule parasite : Le projet inachevé est un sujet de transformation architecturale. Et l’un des moyens de transformation est la greffe architecturale. Le concept de l’architecture parasitaire se caractérise par des greffes architecturales qui s’implantent sur des bâtiments existants offrant des possibilités d’échange. En fixant de nouveaux éléments architecturaux (cellules parasites) à un bâtiment (cellule hôte). Prototypes for Amphibious Readymade Advanced Smallscale Individual Temporary Ecological dwellings. P.A.R.A.S.I.T.E le terme est défini sous forme d’un acronyme par « parasite foundation » comme prototypes d’abris, flottants, préfabriqués (d’une technologie) poussés, à petite échelle, individuelles, temporaires et écologiques. Le terme parasite est utilisé pour décrire une greffe qui possède deux caractéristiques principales : Premièrement c’est une addition qui s’attache à des bâtiments existants, deuxièmement c’est la particularité de sa forme et son rapport souvent en contraste avec l’environnement bâti. Face aux besoins perpétuels d’espace dans les bâtiments existants, l’un des moyens de créer est de transformer. Tant par l’augmentation d’une surface initiale que par une adaptation fonctionnelle le but de ce changement est d’améliorer la qualité de l’espace architectural et d’ajouter à sa valeur. L’architecture d’addition est l’un des moyens de transformer l’existant. Ses injections font face à des nouvelles contraintes sollicitant un nouveau processus de conception, contrairement à la démarche habituelle, qui consiste à l’insertion d’une nouvelle construction dans un terrain, dans l’architecture d’addition, le terrain serait un environnement bâti. Que devient la procédure de conception du projet architectural quand le terrain est en construction? Comment l’architecture parasitaire en tant que addition peut combler le nouveau besoin d’espace dans une construction achevée tout en conservant son identité ? Les opérations d’additions architecturales permettent aux bâtiments existants d’acquérir une nouvelle vie et stimulent un changement et un dynamisme dans un bâtiment inachevé.

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Le concept d’architecture parasitaire permet de rendre un espace plus grand par l’ajout d’une extension sans démolir. La fonction de la greffe peut être dans ce cas en continuité avec le bâtiment auquel elle s’attache, comme elle peut être totalement indépendante. C’est l’une des techniques de transformation de projet inachevé qui veille à préserver l’identité du bâtiment, l’adapter aux besoins actuels et lui permettre d’augmenter sa surface.

Exemples :

Studio East Dining, restaurant temporaire construit en 2010 à London, Royaume-Uni. Le projet était positionné au sommet d’un parking de 35 m de haut, en cours de construction. Le but de ce projet est de fournir des vues panoramiques sur le site olympique. La construction était rapide ainsi que la durée de vie du projet. (3 semaines)

Figure 39 :L’implantation du projet

Figure 40: Hôte (parking Silo)/ Greffe (restaurant temporaire)

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La structure est composée des matériaux empruntés au chantier de construction (des planchers, des poteaux d’échafaudage...) Dans ce projet, La greffe n’est pas en continuité fonctionnelle ni formelle avec son hôte .Pourtant elle a bénéficié de ce rapport avec l’hôte qui lui a servi non seulement de support structurel mais qui lui a aussi permis de se soulever en hauteur.

Parasite Office, bureau d’architectes construit en 2011 à Moscou/Russie. Le projet est suspendu du sol, sans aucun appui structurel visible. Il est attaché aux façades aveugles des deux bâtiments adjacents par une structure en acier léger. Laissant ainsi le passage en dessous, accessible au public.

Figure 41 : Parasite office

Figure 42 : Hôte (deux immeubles)/Greffe (Bureau d’architectes)

La notion de flexibilité est omniprésente dans ce bâtiment parasite, qui est déjà conçu de manière modulaire .Permettant l’évolution de l’espace intérieur par rapport aux besoins.

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2. 11. Flexibilité/Neutralité : 2. 11.1. Définition : La neutralité se propose comme une autre réponse à une architecture évolutive. Un bâtiment pensé comme une grille, qui peut accueillir des activités et usages variés. La neutralité se définit ainsi comme un fond par rapport auquel les activités peuvent se développer. Une architecture neutre Évoque des possibilités qui vont à l’encontre de toute architecture figée dans ses usages. La neutralité d’un projet se perçoit également dans l’indéfinition de ces plans, ce qui donne au projet une certaine abstraction .Ce dernier devient un support, un fond sur lequel peuvent se réaliser plusieurs fonctions, divers usages. L’architecture neutre s’agit-il d’une Condition finale ou de "degré zéro" de l'architecture ? N’est-elle pas un champ qui exprime une infinité de possibilités ?

2. 11.2. La neutralité : l’esthétique de l’inachevé : « La neutralité est la capacité du bâtiment à accepter un changement important d’usage. Cela concerne le moment ou le bâtiment pourrait être affecté à d’autres activités … » La notion de la neutralité propose implicitement le fait de ne pas affranchir une archi tecture propre aux fonctions du bâtiment, au profit qu’il peut être facilement réversible et transformable. La neutralité aborde une question d’identité du bâtiment .Cette identité se traduit par les façades et le dialogue du bâtiment avec son contexte. La définition du mot neutre renvoie à quelqu’un qui ne prend pas parti ou quelque chose qui n’est marqué par aucune particularité. Cette notion laisse place en architecture à la notion de l’inachevé, du « brut de décoffrage » L’architecture neutre offre un bâtiment dans un état de finition contrôlée .Elle n’apporte pas de réels espaces intérieurs qualifiés, autrement dit elle laisse aux usagers le soin de définir les lieux (le second œuvre est limité).

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2. 11.3. Exemples : L’extension de la nouvelle école d’architecture de Strasbourg par Marc Mimram fait partie de la grande tendance de l’esthétique du « brut ». Le but derrière cette neutralité de l’école d’architecture correspond à une volonté pédagogique : « le bâtiment va rester assez brut pour être un support d’apprentissage, de questionnement, pour les étudiants » explique l’architecte. Aussi, L’architecte a pensé le bâtiment (l’école d’architecture) comme une structure ouverte devant les utilisateurs (les étudiants) pour qu’ils puissent agir sur leur propre espace et l‘adapter à leur besoin changeant.

Figure 43 : Ecole d’architecture, Strasbourg : Façade sur rue

Figure 44:Les intérieurs de l’école d’architecture, Strasbourg

Un autre exemple à citer dans ce contexte est celui de l’école d’architecture de Nantes de Lacaton et Vassal. Une autre école d’architecture perçue comme inachevée, brutaliste. Figure 45 : École d'architecture de Nantes, Lacaton et Vassal

Parmi les enjeux majeurs de ce projet est d’assurer une adaptabilité maximale d’utilisation et une flexibilité en vue d’extension de surface sans intervenir sur la structure principale du bâtiment.

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Le bâtiment est pensé comme neutre, réversible et affirme le courant dans lequel il s’inscrit, manifeste du large consensus autour de l’idée que les bâtiments doivent être adaptables, flexibles, et évolutifs.

Figure 46 : Vue de la place centrale d’un atelier de l’école d’architecture, à Nantes

L’esthétique dans ce projet laisse place à l’expression architecturale brute, neutre puisqu’elle ne constitue pas une priorité dans la philosophie des architectes.

2. 11.4. L’inachevé au-delà de l’image : La question de la forme est omniprésente dans le débat architectural. Or, l’architecture peut présenter une esthétique au-delà de sa seule forme. Et c’est dans des situations pareilles que l’inachevé prend tout son sens. L’inachevé ne peut être l’établissement d’une forme comme une fin en soi. Si la forme constitue l’élément primordial dans la conception de l’objet architectural, elle ferme la porte à toute évolution de l’objet qui amène à reconsidérer la forme. L’inachevé c’est être capable de mettre de côté l’image que renvoie l’architecture et faire naitre l’exceptionnel de l’essence même du projet. C’est accepter qu’au premier abord une architecture peut paraitre « banale » mais que pour ses usagers elle soit exceptionnelle plutôt que l’inverse. Penser le projet architectural inachevé en tant qu’un bâtiment neutre donne plus de chance au bâtiment d’évoluer, de s’adapter à des nouveaux usages puisqu’il n’est pas le lieu d’un seul usage prédéfini.

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La neutralité est une condition nécessaire qui doit figurer dans le processus de la conception d’une architecture inachevée.

2. 12. Flexibilité/Structure : 2. 12.1. Introduction : La conception d’un projet inachevé semble indissociable du facteur structurel à toutes les échelles. Chaque structure apporte ses contraintes dont il faut prendre conscience lors de la conception. Suite à l’analyse de chaque système constructif on peut détecter les limites et les libertés d’action de chacun. La flexibilité de ces systèmes se définit à plusieurs échelles et sous différentes formes. Elle peut exister au moyen de typologies, d’organisations spatiales, de modèles constructifs complets ou bien des systèmes de second œuvre. 2. 12.2. Le système structurel comme base de conception d’un projet inachevé : 2. 12.2.1.Les Voiles porteurs : Ce sont des dispositifs simples de murs pleins porteurs. Puisqu’ils sont structurels leur positionnement n’est pas modifiable .La flexibilité dans un espace constitué des voiles peut exister mais elle dépend de l’organisation de ces murs et de la trame structurelle. Même si ce système de voiles montre ses limites sur plusieurs échelles. En tenant compte de la dimension de la flexibilité dans tout le processus de conception architecturale, nous pouvons améliorer nos configurations spatiales (indépendamment du système structurel). On peut voir qu’en fonction de l’orientation des murs, l’espace est plus ou moins libre.

Façades libres

En plaçant les murs dans le sens longitudinal, l’espace est peu malléable et les façades principales sont bloquées. En plaçant les murs dans l’autre sens, il devient plus

Voiles

facile de répartir l’espace et les façades principales sont libres.

Figure 47 : le positionnement des murs

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2. 12.2.2. Le Plan libre : Apparu en 1926 parmi les cinq points de l’architecture moderne définis par le Corbusier. Il s’agit d’un dispositif simple d’éléments porteurs placés suivant une trame .Ces éléments ne sont plus des murs complets mais simplement des poteaux.

Figure 48 : Le plan libre

Il y a deux façons de placer ces poteaux : En retrait ou aux abords. La première donne une liberté au niveau de la façade tandis dans le deuxième cas, les façades sont morcelées par la présence des poteaux. Au milieu de ces poteaux il est possible de créer une multitude de configurations. Si la trame constructive est généreuse, des larges espaces peuvent être crées sans trop de contraintes. Un plan libre est constitué de poteaux (éléments verticaux) et de poutres (éléments horizontaux).Deux types de plans libres existent selon l’assemblage entre poteaux et poutres : le «poteaux-poutres » et le « poteaux-dalles ». Dans l’assemblage « poteaux-dalles », la poutre est noyée dans la dalle et donc invisible, ce qui facilite la flexibilité des espaces Quand les poutres sont apparentes, elles découpent naturellement le plan puisqu’elles bloquent la lumière et l’œil.

Figure 49 : Assemblage poteaux/poutres

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2. 12.2.3. Grille 3D : L’empilement des poteaux et des poutres du plan libre donne lieu à un volume tramé en trois dimensions : une grille tridimensionnelle, qui peut ensuite être remplie entre les éléments ou laissée évidée sur plusieurs niveaux. Cette grille a inspiré beaucoup d’architectes dont Yona Friedman et a servi comme base pour travailler son concept de la ville spatiale.

Figure 50 : Dessins de Yona Friedman, la ville insérée dans une grille tridimensionnelle

Nous avons élaboré cette maquette qui représente notre vision de la grille tridimensionnelle qui va servir par la suite comme base pour notre projet :

Figure 51: Maquette de la grille tridimensionnelle

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Quand la structure tridimensionnelle est supprimée au sein des volumes nous pouvons parler de « volume libre ».

2. 12.2.4. Exo-structure :

Figure 52: Le volume libre

« éxo » signifie « hors de », une exo-structure est une structure externe au corps porté. Quelle que soit la forme de cette structure, celle-ci est projetée en enveloppe et fait donc partie de la façade.La façade peut être en partie libre, entre les éléments de structure mais les exo-structures sont souvent contraignantes pour l’enveloppe.

Figure 53 : Exemples des Exo-structures

Cette contrainte au niveau de la façade existe au profit d’une grande liberté à l’intérieur. La structure

porte

un

volume

totalement

aménageable.

Figure 54 : La liberté à l’intérieur

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2. 12.2.5. Structure arborescente : La structure arborescente est théorisée avec le groupe d’architectes japonais connus sous le nom de métabolistes, de 1958 à 1975. Leur travail porte principalement sur « les modèles de la croissance organique et à la création de structures flexibles et extensibles pour répondre à la croissance future de la métropole ». Le modèle de l’arbre est décomposé en un tronc principal ou se trouvent les circulations verticales , parfois des branches structurelles pour étendre horizontalement .Par la suite des « capsules « ou des « modules » viennent s’accrocher soit aux branches , soit directement au tronc. Ces capsules peuvent être retirées ou ajoutées selon la nécessité. La Marine City (figure 1) imaginée par Kiyonori KIKUTAKE et la Nakagin capsule tower (figure 2) de Kisho KUROKAWA sont deux exemples de systèmes à structure arborescente, sans branches. Par contre, Le projet “Clusters in the air” (figure 3) d’Arata ISOZAKI comporte des branches.

Figure 56 : La Marine City

Figure 55 : Nakagin capsule Tower

Figure 57 : Clusters in the air

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2. 12.2.6. Structure en attente : Les structures en attente existent sous diverses formes mais sont toutes conçues pour anticiper leur prolongement. Il ne s’agit pas d’un système structurel mais d’éléments structurels particuliers. Leur dessin même suggère et permet une continuation de l’édifice, horizontalement ou verticalement. Ces éléments peuvent recevoir et porter. Dans cette esquisse nous imaginons une structure tridimensionnelle en attente, capable de réceptionner des modules supplémentaires lorsque le besoin se présente.

Figure 58 : La structure en attente

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2. 12.2.7.La partie figée du projet inachevé : Dans La théorie de HABRAKEN, apparait le principe des zones et des marges. Il s’agit dans une configuration simple (plan libre, grille 3D…) D’identifier des noyaux ou des zones contraintes (par la présence des réseaux, de pièces humides, des circulations verticales …) et aussi les espaces libres en réserve (des marges/le vide). Cette théorie rejoint le principe de différenciation des « espaces servants » et « espaces servis » développé par Louis KAHN. Ces zones contraintes (La partie figée du projet) sont souvent de surface réduite et placées de façon stratégique .C’est dans le but de libérer un maximum d’espace libre et appropriable. Le noyau qui regroupe les contraintes verticales, se développe souvent sur toute la hauteur du projet et occupe le centre du l’espace. Mais certes il existe d’autres configurations.

Figure 59 : La circulation verticale

Parfois, nous pouvons même avoir plusieurs petits noyaux, ce qui donne lieu à plus des zones de contraintes suivant les données relatives au projet architectural.

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Figure 60 : Différents emplacements possibles des noyaux

2. 12.2.8.La structure, de la restriction à l’expansion : Les espaces de réserves ou les « marges »évoquées par HABRAKEN sont des zones crées par prévention. Dans un premier temps ces zones sont désaffectées, sans usage défini, neutres, réservées à la nécessité. Dans un second temps ces surfaces (ou volumes peuvent être transformées et adaptées au nouveau usage.

Figure 61 : Les espaces de réserves

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La flexibilité de tous les systèmes structurels dépend de leur dimensionnement. Le choix de la trame constructive est décisif pour évaluer la flexibilité des espaces. Une trame « généreuse » laisse place à plus de possibilités de transformation de l’espace puisque nous pouvons redécouper la trame avec des éléments de second œuvre. Par contre si la trame est réduite, les choix sont aussi réduits et perturbés par les éléments structurels. La trame détermine les possibles transformations futures : quand elle est calibrée pour un programme unique elle ne peut pas être adéquate pour d’autres fonctions. Les dimensionnements sont également très important dans la direction verticale. Car les hauteurs sous plafond présentent des réelles contraintes lorsqu’elles sont très justes donc leur « générosité » s’impose.

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Conclusion : Anticiper la flexibilité est une condition nécessaire pour permettre à une Architecture inachevée d’exister.

« La flexibilité n'est pas l'anticipation exhaustive de tous les changements possibles. La plupart des changements sont imprévisibles. La flexibilité est la création d'une marge-capacité excédentaire qui permet des interprétations et des utilisations différentes et même opposées. » Rem Koolhaas Pour garantir la flexibilité au sein du projet architectural, il faut mobiliser d’autres concepts et paramètres qui sont indispensables à la production d’une architecture inachevée tel que l’adaptabilité, la multifonctionnalité, La transformation, Evolutivité, mobilité, modularité, neutralité, réserver de la Place au vide, le choix du système structurel...

Comment incorporer cette dimension de flexibilité dans la conception Du projet architectural inachevé ?

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Introduction Cette dernière partie englobe trois sous-parties :

Le programme inachevé : une suggestion des différents scénarios qui peuvent se réaliser dans des temps différents. Le programme inachevé est une interaction des concepts, des activités et des spatialités.

Le contexte inachevé : est décomposé en contexte général, Contexte Intermédiaire, et contexte particulier.

Le projet –objet inachevé : les idées, les concepts, les intentions se synthétisent pour développer les éléments de réflexion du projet et servent par la suite pour élaborer la genèse du projet.

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1. Le programme Inachevé : 1.1. Introduction : Les images sont changeantes, mobiles, comme un scénario de situations successives .En parcourant la ville, on repère ses possibilités. La ville est riche de ces situations, on doit les chercher, poser des questions sur les choses, déterminer leur potentiel (ce que l’on voit, ce que le lieu permet.) 1.2. L’Architecte, impliqué pour programmer l’inachevé : Nous partons d’une situation existante, nous demandons comment les choses sont capables d’évoluer. Débattre, chercher, douter, avancer, faire un choix pour arriver à améliorer un lieu, le transformer et permettre à d’autres de l’utiliser. Nous devons imaginer les espaces pour les autres, pas pour soi. Construire, c’est loin de répondre à un programme unique prédéfini, de livrer un projet fini, c’est proposer des possibles. C’est pourquoi les espaces ne doivent pas être trop déterminés pour accueillir plusieurs occupations au futur. Notre conception du projet architectural doit fonder l’espace mais aussi permettre et suggérer : Afin de laisser un maximum de liberté pour l’usager de l’espace. « Faire l’architecture, c’est raconter une histoire. Retrouver des questions, être de notre temps. Comment faire bouger les limites ? » 1.3. Qu’est-ce qu’un programme inachevé ? L’idée d’un programme inachevé est de ne pas définir à l’avance un seul programme pour une utilité immédiate ou un usage Unique .Entre autre, réduire ou ignorer sa capacité de se développer à travers le temps et selon les besoins changeants. Mais dire que le programme est inachevé ce n’est en aucun cas l’absence du programme.

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C’est l’imagination et la mise en œuvre des différents scénarios de programmes qui peuvent se réaliser dans des temps différents. Provoquer la réversibilité programmatique est l’un

des objectifs d’une architecture

inachevée. Un programme est inachevé que ce soit par les adaptations, les ajustements ou les changements complets qu’il subit à travers le temps. L’inachèvement du programme se traduit aussi par la multiplicité des programmes, et les différentes configurations spatiales. Un programme inachevé induit également un projet Inachevé.

Un programme inachevé

Un projet inachevé

Différents

Différentes

Programmes

Configurations spatiales

Scénario 1, scénario 2, scénario 3 ...

Flexibilité, Adaptation, Transformation ...

Figure 62 : Programme inachevé /Projet inachevé

Le programme inachevé est un programme en perpétuel changement : Un programme en constitution, en fabrication permanente. Le programme inachevé prend forme à partir des scénarios qu’il suggère.

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1.4. Quelle proposition pour un programme Inachevé ? 1.4.1 Constat : En parcourant la capitale Tunis, on observe une présence évènementielle réduite dû à l’absence des espace appropriés, conçus à la base pour accueillir des évènements divers (civiques, artistiques, culturels...). 1.4.2 Proposition : Vu l’absence de ces structures qui permettent la tenue d’activités évènementielles. Nous pensons qu’une présence évènementielle dans le quotidien du citoyen tunisien postrévolutionnaire demeure indispensable. 1.4.3 La structure évènementielle : En premier lieu, on va définir le mot évènement : 

C’est tout ce qui se produit, arrive ou apparait

Fait d’une importance toute particulière

Fait marquant de l’actualité

Fait qui attire l’attention par son caractère exceptionnel La structure, en tant que support ouvert, lieu de possibles, où des évènements

différents peuvent avoir lieu. 1.4.4 L’évènement / l’inachevé :

L’évènement se caractérise par une durée déterminée dans le temps. Dès que le temps du premier évènement s’écoule, il laisse la place à un nouvel évènement. Ce dernier a des caractéristiques spécifiques et un programme particulier ce qui implique une adaptation de la structure spatiale pour réussir les exigences de ce nouveau programme.

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Figure 63 :L’inachevé et l’évènement ?

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1.5. Proposition d’un scénario d’évènement culturel : Une foule qui occupe les marches des escaliers, une autre qui approprie l’espace vert, une troisième qui opte pour les cafés culturels. Tous unis pour tenir l’évènement « Tunisie lecture ».

Figure 64 : Occuper les escaliers du théâtre

Figure 65: Approprier l’espace vert

L’évènement à la base est l’idée d’un jeune Tunisien passionné par la lecture, son désir est de réunir le plus grand nombre des Tunisiens indépendamment de leurs âges et leurs niveaux d’éducation.

Figure 66 : Tunisie Lecture

« Tunisie lecture » une idée pour un grand projet, pour tous les Tunisiens hommes et femmes, adultes, jeunes ou enfants. Partant du constat des citoyens qui approprient des espaces « inappropriés » pour tenir un tel évènement, on déduit un manque des espaces qui peuvent réceptionner des évènements culturels pareils sur la capitale Tunis. Quelles sont les activités et les spatialités pour un tel évènement ? Le programme rassemble des activités de rencontre , de lecture , d’échange , de vente dans une nouvelle spatialité pensée dès le début pour pouvoir répondre et s’adapter à une infinité des scénarios dont la tenue d’un l’évènement culturel tel que « Tunisie lecture ». 77| Page


Les activités 

Lire des livres

Les spatialités 

  

Des espaces de lecture en plein air (des gradins, un mobilier urbain flexible, adaptable) Des Box de lecture Lecture individuelle /par groupe Liberté dans la position de lecture (assis sur un banc, couché sur le ventre, couché sur le dos, debout, assis les jambes croisées…)

Débattre : Chacun a le droit de parler à propos d’un livre déjà lu et présenter son contenu aux autres.

Débat entre deux personnes, un petit groupe ou un groupe élargi

 Même on peut opter pour des

Echange des livres

 Bibliothèque

 Vendre des livres : des maisons

Des espaces appropriés pour le débat (espace ouvert/fermé, mobilier transformable) espaces plus grands pour faire des projections et pour un débat à une échelle plus vaste. accessible pour l’échange « tu mets un livre, tu prends un autre »

 Bookshop

d’éditions ou des particuliers

 Rencontre intergénérationnelle

Rendez-vous des artistes (écrivains, poètes…)

Espace de pause : adultes, jeunes, enfants interagissent, discutent ensemble en faisant leur pause. Espace extérieur (cadre convivial pour l’interaction)

 Espace clos : café, restaurant  Espace des conférences

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1.6. Proposition d’un deuxième scénario d’un évènement artistique :

L’évènement Tunis Fashion week 2017, dans sa 9ème édition a eu lieu

à l‘amphithéâtre de

Carthage. Le public assiste à un podium de défilés pour des marques de créateurs, prêt-à-porter, coutures et industrielles tunisiens et étrangers.

Figure 67 :l’affiche de l’évènement

Egalement au programme la projection du film « Christian Dior, la France » du réalisateur Frédéric Mitterrand, ancien ministre français de la Culture et de la Communication (juin 2009mai 2012), Mooja, une plate-forme dédiée aux artistes et créateurs tunisiens dans les domaines de la mode, de la décoration, de la musique et des arts plastiques, une exposition de sculptures d’Irane Ouanes et une table-ronde sur l’artisanat et le design proposée par Musk and Amber Gallery. L’évènement est d’une grande importance puisqu’il met en place une véritable plateforme mode en Tunisie. Afin de découvrir et promouvoir les talents tunisiens au niveau national tout comme à l’international. Cet évènement n’était pas vraiment réussi et a connu beaucoup de critiques et des réactions vu les conditions difficiles tel que l’investissement des « lieux hors norme », et un manque d’une structure adaptable à la mise en place d’un tel évènement.

Figure 68 : Tunis Fashion Week

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Quelles sont les activités et les spatialités pour un tel évènement ?

Les activités 

Les spatialités 

Les défilés

 L’Exposition Chaque artiste Expose ses travaux dans un espace propre à lui pour exprimer son univers.

Une passerelle de mode qui peut se situer à l‘intérieur comme à l’extérieur. Le public qui va assister aux défilés peut choisir de s’assoir aux alentours de la passerelle, à l’étage ou à l’extérieur.

 Des box

d’exposition pour chaque participant qui se ferment et s’ouvrent à volonté.

 L’exposition des travaux peut s’étaler même à l’extérieur

 La Projection Projection des films de mode, des créateurs célèbres...

 Une Ecran de projection à l’extérieur avec des gradins démontables.

 Des espaces de projection intérieurs fermés...

 Les conférences de presse

 Une salle avec une scène ...

 La Plate-forme des artistes

Espace de débats entre créateurs, table- ronde.

artistes et

 Espace de restauration en libre-service  Concours et compétitions Entre des jeunes talents confectionnent sur place.

qui

 Des ateliers de travail  Des espaces d’exposition des travaux

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1.7. Proposition d’un troisième scénario d’un évènement civique : L’évènement :

Promouvoir

le

travail

associatif en Tunisie. L’idée consiste à l’introduction auprès des citoyens

des

plusieurs

(caritatives, humanitaires

associations ...) pour

les

encourager à s’inscrire et être bénévoles dans une de ces associations dont les objectifs lui sont proches. Figure 69 : Le travail associatif

Les associations du secteur de l’action humanitaire et caritative se consacrent à l’aide aux populations les plus démunies. Elles s’intéressent aux situations individuelles ou collectives de détresse. Selon leur objet associatif, ces structures s’adressent à toutes les personnes en difficultés (drogues et addictions, exclusion sociale, SDF, migrants, fin de vie, malades, victimes de maltraitance...) Porteuses de valeurs, les associations du secteur caritatif et humanitaire sont militantes au sens strict du terme. Le plus souvent en relation avec la solidarité, la défense du principe d’humanité, le sentiment altruisme et la générosité.

Figure 70 : La solidarité

En Tunisie, le nombre des associations caritatives augmente jour après jour .Donc le fait de tenir un évènement pareil au sein de cette structure évènementielle demeure intéressant.

Figure 71 : Les associations caritatives

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Quelles sont les activités et les spatialités pour un tel évènement ?

Les activités 

Présenter les différentes associations : ses objectifs, ses actions, et ses projets

Les spatialités  Un espace approprié à chaque association, avec des écrans de projection et un mobilier flexible pour accueillir le public intéressé.

 Un espace d’inscription à l’une des associations.

Discuter et débattre Les citoyens se réunissent pour débattre à propos des associations et donnent leurs suggestions pour l’amélioration du travail associatif.

 Salle

Collecter des dons Pour aider à mener les actions des associations.

 Un box avec des boites de dons

 Partage des compétences

polyvalente : Table-ronde autour de laquelle les débats peuvent avoir lieu.

 Gradins à l’extérieur

placés

au

nom

de

chaque

association.

 Des ateliers de travail : open-space

Chacun selon sa spécialité, il met ses compétences au service de l’association

 Des ventes d’objets, d’aliments... L’intégralité des bénéfices est renversée au profit des associations

 Un concert, un spectacle

 Des stores pour la vente d’objets  Des bars à gâteaux, bonbons ... 

Une salle avec une scène

 Des gradins extensibles (selon le nombre) pour l’extérieur

les

shows

à

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2. Le contexte inachevé : 2.1. Le contexte général :

Figure 73 : Carte de Tunis

Figure 72 : Carte de la Tunisie

Figure 74 : Lac de Tunis

Situé au nord de la Tunisie, Tunis est la capitale du pays marquée par une richesse historique et le passage des différentes civilisations. Une richesse marquée par les empreintes architecturales débutantes par la médina, traversant la ville coloniale pour arriver aux berges du lac.

La médina

La ville coloniale

La ville de demain

Figure 75 : Les trois histoires de la ville de Tunis

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Tunis est une ville qui s’étale, à partir de la médina, le cœur historique qui est fondé en 698 autour du noyau central : la mosquée Zitouna. Ce tissu médinal se développe encore, vers le nord et vers le sud, ce qui donne naissance aux deux faubourgs. (Bâb Souika et Bâb EL Jazira) Après l’instauration du protectorat français, Les premières démolitions des remparts ont eu lieu. La construction de la ville coloniale a commencé et elle s’est développé jusqu’au lac (barrière naturelle) ainsi que vers le nord et le sud.

Figure 76 : Vue aérienne prise en 1938 sur la médina

Figure 77 : Vue aérienne prise en 1938 sur le centre-ville

Après une longue période pendant laquelle Tunis tourne le dos vers son lac, il y a eu le projet de réhabilitation du lac (Entre 1985 et 1988). Une nouvelle ville voit le jour : Lac 1, lac 2 et le lac 3 (zone d’intervention actuelle).

Médina Figure : La ville coloniale Figure : Lac 3 Figure :

Figure 78 : L’évolution de la ville de Tunis

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2.2. Le Contexte intermédiaire : Lac 3 : L’évolution continue de l’agglomération de Tunis, les dragages du Lac et les travaux d’assainissement sont des facteurs qui ont participé à l’ouverture de la ville de Tunis sur son lac.

Figure 79 : Vue aérienne sur le lac

Figure 80 : Vue matinale sur les berges du lac

2.2.1. Le Projet proposé par l’atelier Lion : Ce projet urbain du lac 3 vise principalement à créer une liaison entre le centre-ville de Tunis et le lac.

Figure 81 : Prolongement de l’Avenue Habib Bourguiba vers le lac

Le Maitre d’ouvrage : Société de promotion du lac de Tunis/ Le Maitre d’œuvre : Ateliers Lion associés/ La surface : 250 hectares

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Selon l’atelier Lion, ce projet vise à : 

Optimiser la position exceptionnelle du site, en profitant des ouvertures sur les éléments forts du paysage tunisois.

Favoriser l’intégration urbaine du site, carrefour entre ville historique, ville nouvelle et le lac.

Maitriser l’effet de transit, à l’intérieur du site.

Réduire la coupure urbaine liée aux infrastructures routières pour retrouver des liaisons avec les quartiers avoisinants et notamment le centre-ville.

Valoriser le plan d’eau et ses berges afin de favoriser son appropriation par la population et le développement d’activités de loisir.

Profiter de la présence de l’eau à l’intérieur du site.

Figure 82 : La place centrale

Figure 83 : la promenade au bord du lac

Figure 84 : La promenade le long des canaux

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Figure 85 : Prolongement des axes

Figure 86 : Mise en valeur du lac

Assurer une continuité entre le centre-

L’un des enjeux majeurs de ce projet est

ville(le tissu existant) et le lac (le nouveau

le prolongement de la ville et la mise en

tissu urbain) à travers le prolongement des

valeur du lac

axes ouvrant sur le lac.

Figure 87 :L’articulation avec la ville et les transports publics

Figure 88 : La trame de la composition urbaine

Penser aux infrastructures routières pour

Reproduction de la trame orthogonale de la

assurer les liaisons avec le centre-ville.

ville coloniale.

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Figure 89 : Les places publiques

Figure 90 : Distribution programmatique

Les typologies des parcelles « « Villas » uniquement, CUF 0.6 110 x 90 m = îlot

« Villas » + résidentiels semicollectifs, CUF 0.6 + CUF 2

Résidentiels semi-collectifs + activités, CUF 2

Résidentiels collectifs et de bureaux, CUF 4

Bureaux, CUF 4 100 x 90 m: îlot Figure 91 : Les typologies des parcelles

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2.2.2. Critique de la proposition de l’atelier de lion : section A

Figure 92 : Les connexions

Une seule connexion qui est développée pour relier le centre-ville au lac (au niveau de la section A).

Figure 93 : La section A / le transport public

Absence du transport public pour relier le secteur A au centre-ville et aux autres secteurs.

Figure 94 : Hiérarchie fonctionnelle

Figure 95 : Absence de mixité fonctionnelle

Selon le plan d’aménagement, on trouve que la hiérarchie fonctionnelle est en rapport avec le tissu existant. Les bureaux sont placés coté Mohamed V et les logements coté lac. Ce qui fait que chaque zone est isolée des autre zones : il n y a pas de vraie mixité

CUF 2, R+8 CUF 4, R+10

.

Figure 96 : Distribution du CUF

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Cette distribution de CUF dans la proposition de l’atelier de Lion au niveau de ce secteur montre un seul objectif, c’est celui de rentabiliser au maximum l’assise foncière. Malgré les intentions fournies dans cette proposition de l’atelier « Lion associés » afin de valoriser le lac et le connecter à la ville ainsi que de créer un nouveau urbanisme qui répond aux souhaits des usagers. On trouve que le projet est n’est qu’une reproduction améliorée de la ville coloniale : reproduction de la même trame urbaine, hiérarchie fonctionnelle traditionnelle limitative (bureaux et habitations répartis sur toute la zone) et une consommation parcellaire quasi totale. Le paysage urbain proposé est très dense L’aboutissement de l’axe Habib Bourguiba au niveau de secteur est marqué par la construction d’une mosquée , Nous demandons si la construction d’une mosquéé est la solution la plus appropriée pour signaler l’aboutissement de cet axe ? De nos jours , lorsque nous pensons construire une ville nouvelle (la ville de demain) tel que le lac 3, il faut repenser l’espace urbain en fonction des besoins changeants et des nouveaux profils des citoyens Tunisiens .

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2.2.3. La zone d’intervention : Proposition de l’atelier Après l’analyse et la critique de la proposition de l’atelier « lion associés », nous avons essayé de développer un autre projet qui s’adapte aux besoins de la société tunisienne actuelle au sein d’un travail par groupe d’étudiants.

Figure 97 : Situation de la zone d’intervention, Lac 3, secteur A

Le secteur A , dans la partie Sud du lac 3 est à l’image d’une presque ile qui marque l’aboutissement de l’Avenue Habib Bourguiba . 2.2.3.1. Le Parti architectural : La Propagation Cette propagation s’interprète principalement sur deux niveaux : 

Une propagation du l’urbain

Une propagation du naturel

L’idée à la base vient de la propagation de l’onde aquatique au bord du lac , et se réinterprète au niveau du projet par la propagation d’une onde végétale (l’élement naturel ) .

Figure 98 : L’idée de la propagation : Entre le minéral, le végétal, et le bâti babqbati

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Figure 99 : Proposition de l’aménagement urbain de la zone A

Dans notre proposition nous avons prévu tout un quartier culturel qui ouvre directement sur le lac . Ce quartier marque l’aboutissement de l’Avenue Habib Bourguiba et signale également l’importance de la culture dans le quotidien du citoyen Tunis ien . Ainsi , nous avons dégagé tout une esplanade qui donne sur le lac qui constituera la continuité de la corniche du lac I et II . Nous avons visé une mixité fonctionnelle dans la plupart des îlots ouverts afin d’assurer un fonctionnement continu au sein de ces îlots. La partie réservée aux équipements se situe de coté du centre ville représentant l’extension de l’axe Habib Bourguiba et ses fonctions . Dans ce projet du développement urbain de ce nouveau quartier , nous avons donné une grande importance à l’espace public et à la présence de l’élement végetal au niveau de tous les îlots pratiquement pour que le citoyen trouve sa place dans ce projet urbain .

92| Page


2.3. Le Contexte Particulier : 2.3.1. Choix du terrain :

Figure 100 : Choix du terrain

Le terrain : Quels avantages ? 

La vue dégagée sur le lac

Donne sur l’esplanade

Ouvre sur un espace vert

Accessible à partir de l’allée

Quelles informations ? 

Le terrain : une superficie de 5500 m2, il fait 110m par 50m

de la corniche 

Fait partie du quartier culturel

93| Page


3. Le projet inachevé : La structure évènementielle 3.1. Concepts et intentions :

L’inachevé ?

Comment concevoir un projet architectural inachevé ?

Un Système Modulaire

 Flexibilité        

Modularité Evolutivité Mobilité Neutralité Extensibilité Multifonctionnalité Adaptabilité Transformation

Un système structurel : Grille 3D Support/Remplissage

Structure en attente Kit des pièces préfabriquées

La Porosité (Le vide) L’étendue de l’espace

Mots clés : Ajout –Extensionréduction-juxtapositionatachable-détachablemontage-démontagetransportabledéformableinterchangeableamovible-combinaisonconnexion-modification

Un plan libre Un programme indéterminé

Les cloisons mobiles Les meubles transformables La circulation

Les utilités

94| Page


3.2. Les éléments de réflexion : 3.2.1. Le Module :

Le Module : élement de base dans la conception

Le Module

un volume

Figure 101 : Le module

Ce volume se perçoit aussi comme un ensemble des surfaces (plateformes)

Le Module

ensemble de

plateformes Figure 102 : L’éclatement du module

Figure 103 : La double trame de la plateforme

Une première trame La plateforme

ensemble des panneaux

Une trame secondaire Le panneau

ensemble des lamelles

95| Page


Nous avons pensé cette double trame au niveau des plateformes pour augmenter la flexibilité de l’unité de base (le module). Dès qu’un nouveau besoin apparait, nous pouvons changer la configuration du module en détachant des lamelles soit pour :

Un apport lumineux

Dégager la vue

Créer une ambiance particulière

Figure 104 : Le dégagement

Figure 105 : L’apport lumineux

Nous pouvons ainsi penser les surfaces du module en tant que « des Parois amovibles » que ce soit : 

Pivotantes, Coulissantes ou Pliantes

Figure 106 : Les parois amovibles

96| Page


Exemples :

Figure 107 : Détail d’une plateforme pliante

Figure 108 : Une unité avec des plateformes pivotantes

3.2.2. Grille 3D :

La grille tridimensionnelle

Un volume tramé en trois dimensions

Un support qui réceptionne les modules et les surfaces (Remplissage)

Figure 109 : Maquette de la grille 3D

97| Page


3.2.3. Support et Remplissage :

Figure 110: La grille 3D (Support)

Figure 111 : Les modules (Remplissage)

Figure 112 : Support et Remplissage

98| Page


3.2.4. La combinaison des Modules :

Les modules (les éléments de base) peuvent être assemblés, modifiés, retirés ou ajoutés selon le besoin. Il existe plusieurs façons de combiner les modules

La configuration spatiale est inachevée

Nous pouvons juxtaposer deux modules, ou les séparer par le fait de réserver du vide (espace du devenir) entre ces deux derniers.

Figure 113 : Module / Vide

La même logique se reproduit soit à l’horizontale où à la verticale .Le module se répète pour garantir les difféntes possibilités d’usage d’un espace donné . On peut coupler deux modules pour agrandir l’espace ou se séparer d’un module pour le retrécir.

99| Page


Figure 114 : Le module, l’unité et le vide

Un module

une unité ( deux modules couplés)

1/2 module

Le vide une infinité des possibilités de configurations

Par La multiplication et la combinaison du même élément( module) avec d’autres, nous pouvons avoir une infinité des possibilités de configurations.

100| Page


Le Module de base, à lequel s’ajoutent des nouveaux modules est un principe constructif qui laisse une grande liberté devant le concepteur ainsi que l’usager de l’espace pour penser et créer des espaces flexibles, évolutifs et qui s’adaptent aux besoins de l’activité.

Figure 115: Le mode combinatoire

101| Page


3.2.5. La flexibilité du Module :

Figure 116 : La flexibilité du module

Les panneaux ( les plateformes ) constituant le module de base peuvent ètre amovibles .Soit tout le panneau glisse ou sa moitié. La structure sur laquelle repose le panneau garantit ce type de translation offrant ainsi une grande flexibilité à l’intérieur des espaces et également une richesse au niveau des spatialités développées.

Module-Vide -Module

Fermé-ouvert-Fermé

Module-Module-Module

Fermé/ semi-découvert Ouvert/couvert Fermé/ semi-découvert

Figure 117 : de l’ouvert au couvert

102| Page


Figure 118 : La Reconfiguration continue

La configuration spatiale évolue aucours du temps selon le besoin et l’activité et induit des spatialités différentes. Cette structure inachevée se perçoit en réalité comme une structure multi-achevée dans des temps divers.

Figure 119 : L’évolution de la structure

La flexibilité du module de base offre une richesse au niveau des combinaisons de ce dernier avec d’autres modules que se soit horizontalement ou verticalement . Ainsi,nous pouvons ajouter des plateformes intermédiaires quand le besoin se fait sentir. Modularité , Flexibilité

une complexité et une richesse des spatialités Différentes configurations, Multi-achèvement du projet 103| Page


3.3. Genèse du projet : La structure évènementielle

Le terrain : support du projet : Quelles possibilités

Figure 120 : Le terrain

Une Trame au sol : Tout le terrain est tramé selon un module carré (6.6 / 6.6 m)

Figure 121 : La trame

Figure 122 : La trame au sol

104| Page


Sculpter la trame : Dégager la vue sur le lac et l’esplanade Faire entrer l’espace vert de l’autre coté au futur projet

Figure 123 : la trame sculptée

La Grille 3D : la trame au sol sera traduite spatialement par une grille tridimentionnelle Un volume tramé en trois dimensions qui peut ensuite ètre rempli par des modules ou des parois ou laissé évidé .

Figure 124 : De la trame 2D à la trame 3D

105| Page


La grille tridimentionnelle réceptionne des volumes et réserve ainsi de vide pour permettre son évolution au fil du temps

Figure 125 : La structure, entre support et remplissage

2

1

3

Par l’ajout , la réduction , la modification, la superposition de quelques élements , le projet se constitue , se fabrique en permanence . Le projet est en vie par les reconfigurations et les adaptations qu’il permet .

Figure 126 :L’adaptation de la structure

106| Page


3.4. Les ambiances du projet :

Figure 127 : Une exposition temporaire spécifique à un évènement particulier

Figure 128 : La passerelle de mode, pendant l’évènement Tunis Fashion Week

107| Page


Figure 129 : La passerelle découverte, lieu de transition, d’exposition et de pause

Figure 130 : Entre intérieur et extérieur, ouvert et fermé, couvert et découvert

108| Page


Figure 131 : Les ambiances à l’extérieur du projet

109| Page


Figure 132 : Esquisse d’un plan masse

110| Page


Conclusion générale : Il est certes plus facile du concevoir un projet architectural achevé, figé plutôt que d’imaginer son état futur. Mais face au rythme des sociétés actuelles et des besoins changeants, la question se pose inévitablement. Nous avons tort de croire que le projet est fini une fois sa construction est terminée, d’ailleurs la construction ne s’arrête jamais (d’une certaine manière). La construction commence, après sa phase initiale, une période de maturation où les ajustements, les modifications et les adaptations sont les conditions de son existence. Viser une architecture inachevée est une nécessité pour la conception contemporaine de projet architectural. C’est une projection dans l’avenir à partir du passé pour un besoin présent : C’est la conception du temps long. A travers une multitude de concepts qui découlent de la notion de l’inachevé tel que la flexibilité, l’extension, la métamorphose, la neutralité, la mobilité, la modularité, l’architecture suggère une infinité des possibilités de reconfiguration.

« L’architecture n’est pas la création de «tout »mais plutôt la génératrice de

création » L’inachevé offre au projet architectural la capacité de se transformer, d’évoluer ... c’est automatiquement qu’il prolonge sa vie afin de combattre l’obsolescence prématurée. Donc, l’architecture inachevée garantit une superposition des fonctionnalités et des spatialités dans des temporalités différentes ; à travers la recherche des solutions ponctuelles et des méthodes de fabrication pour prouver que le projet est en vie, évolue et fonctionne avec son temps. Ainsi, l’architecture inachevée assure la liberté de l’usager d’agir sur l’espace, de l’approprier, de l‘adapter à son propre besoin.

111| Page


En dernier lieu , il faut mentionner que pour répondre aux changement perpétuel de notre ère , l’architecture ne doit pas chercher à réaliser le projet définitif mais plutôt des sous systèmes incomplets, ouverts, élastiques ...Inachevés ! « C’est l’inachèvement qui préserve l’œuvre de l’inexistence

»

Le projet ne doit pas seulement répondre à une question, il doit être question par la tension qu’il génère !

J’ai toujours cru que dans la vie comme dans l’architecture tout est inachevé ... Et l’inachevé ne demande qu’à être contredit ou complété par les travaux ultérieurs qui pourraient prendre part à cette réflexion !

112| Page


Bibliographie : Livres : 

ROBERT Philippe, Reconversions/adaptations – New uses for old buildings,1989,Ed .Moniteur,119 p

BOUCHAIN Patrick , Construire autrement, comment faire?,Actes sud,2006 ,190 p

KOOLHAAS Rem , Junkspace, Paris ,Payot , 2011

SIZA Alvaro, Imaginer l’évidence ,Marseille,Parenthèses,2012 ,154 p

Mémoires : 

Noël Picaper, No stop city (mise à jour d’une image radicale) https://issuu.com/noelpicaper/docs/m__moire_-_mise_en_page_finale

Boris saubay, le brutalisme en question https://issuu.com/borissauboy/docs/memoire_boris_sauboy_2.0

Manuel Perianez, l’habitat évolutif : Du mythe aux réalités http://mpzga.free.fr/habevol/evolutif2013.html

Louis Befve, Architecture parasite : un outil de renouvellement urbain ? https://issuu.com/louis.befve/docs/architecture_parasite

Dounia Fert, Architecture et complexité : dialogue entre théories et pratiques, https://issuu.com/douniafert/docs/me__moire_version_finale_-_avril_20

Clothilde Wyts, logements et mobile’hom [M]e : comment la conception architecturale peut amener à l’appropriation de l’espace par ses habitants, https://issuu.com/fgfffg/docs/mtaarchi2011-wyts_memoire

Juliette Marmonier, Modularité, Mutabilité, Flexibilité, Une approche prospective du logement, https://issuu.com/juliettemarmonier/docs/marmonier_memoire_180916

Jean-Baptiste BERNARD, l’architecture normale : Etude de deux visions de la normalité, Auguste Perret et Atelier Kempe Thill, https://issuu.com/jean.baptiste.bernard/docs/memoire_sans_page-de-garde

Guillem LOPEZ, une modestie stimulante : Trois thématiques de l’architecture repensées au travers de la notion de modestie, https://issuu.com/g.lopez/docs/une_modestie_stimulante

113| Page


Audrey Vaillancourt, intimité à proximité : vers une architecture flexible au service du quartier d’habitation, https://www.arc.ulaval.ca/files/arc/VaillancourtAudrey_E_p_.pdf

Julie Cisterne, La ville temporelle : Vers une ville de l’espace et du temps, https://issuu.com/juliecis/docs/2016_2017_julie_cisterne

Christopher Allick ,the dependency of production, https://issuu.com/allickcb/docs/final_with_cover1

AAD, dwelling typologies, https://issuu.com/aad_lund/docs/assignment_2

Carole Dureau, Les usages du logement de demain : Comment transformer l’habitat pour qu’il corresponde aux évolutions de modes de vies ?, https://issuu.com/caroledureau/docs/dureau.carole_me__moire

Benjamin Revire, La ruine contemporaine, https://issuu.com/benjaminreve/docs/ruines_contemporaines_revire_benjam_eeb4 3cdcf2d675

Louis Bury, Faire de l’architecture AUTREMENT, https://issuu.com/louisb./docs/memoire_vol1_l-bury_web

Kevin J.Mowatt, adaptive housing : Transformation and growth in the urban Environment , https://issuu.com/kevarchie/docs/adaptivehousingkmowatt

Aishwarya Bharatkumar, Flexible architecture: What value does flexible architecture add to dwellings? , https://issuu.com/ashbk/docs/dissertation-flexible_architecture

Alexendra Groarup Vink, Ana Johns, Daniela Siedler,Federico Gerhardinger,CityBlock-House, https://issuu.com/anajohns/docs/group11msc.02arch

BRANDON J.Smart, adaptable form and rebirth of function, https://issuu.com/brandon.j.smart/docs/thesis_book_adaptable_architecture_

Articles : 

Alessandro Rocco ,Mutable Architecture: How architecture progresses in modern society, http://cea-seminar.blogspot.com/2012/10/mutable-architecture-howarchitecture.html

114| Page


Matt Ward ,MWARCHITECTURE, prefab/nakagin capsule tower /Kisho Kurkawa,2009, http://mwarchitcture.blogspot.com/2009/11/prefab-nakagin-capsule-towerkisho.html

Sonya Fong, Architecture design 8, the idea for world population issues, http://archiphoriadesign8.blogspot.com/2012/10/the-idea-for-world-populationissues.html

Philippe Chaudoir, Géocarrefour, La ville événementielle: temps de l’éphémère et espace festif, 2007, http://geocarrefour.revues.org/2301

AMC magazine, Équerre d’argent 2013 - MARC MIMRAM – École d’architecture, 2005, https://www.amc-archi.com/article/equerre-d-argent-2013-nomine-marcmimram-ecole-d-architecture,81

Finn Macleod, How to become a Lego architect, archdaily, http://www.archdaily.com/770690/how-to-become-a-lego-r-architect#_=_

Serap Durmus, Change and Transformation in Architecture: On the Concept of Zeitgeist, http://www.globalbuiltenvironmentreview.co.uk/Documents/8.1%20Article%201.pdf

Mobile architecture, http://www.yonafriedman.nl/?page_id=225

Erwan Riou, La mobilité, une autre façon d’envisager l’architecture, Archiboom, 2011, http://blogs.cotemaison.fr/archiboom/2011/09/05/mobilite-et-architecture-2/

FRAC Centre, La mobilité dans l’architecture, 2005-2007, https://www.habiterautrement.org/09.mobile/contributions-09/architecture_mobilite.pdf

Marine.C, la flexibilité de l’architecture selon Rem Koolhaas, 2010, http://visle-enterrasse.blogspot.com/2010/11/la-flexibilite-de-larchitecture-selon.html

Dictionnaires: 

Linternaute, http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/inacheve/#expression

The free dictionary, http://fr.thefreedictionary.com/inachev%C3%A9

DICTIONNAIRE, http://dictionnaire.education/fr/inacheve

CRISCO : Centre de Recherche Inter-langues sur la signification en Contexte, http://www.crisco.unicaen.fr/

115| Page


Table des Figures : Figures

Sources

Figure 1 : la trajectoire

Google images

Figure 2 : la création à la base de la conception

Google images

Figure 3 : techniques et outils de conception

Travail personnel

Figure 4 : Le cycle de vie du bâtiment

Google images

Figure 5 : Projet achevé /usage unique

Travail personnel

Figure 6 : Projet inachevé/Usages multiples

Travail personnel

Figure 7 : Le projet inachevé

Travail personnel

Figure 8 : La transmission du projet architectural

Google images

Figure 9 : L’adaptation continue du projet inachevé

Travail personnel

Figure 10 : Le projet spatio-temporel

Travail personnel

Figure 11 : Les couches de changement

Mémoire : Building Flexibility

Figure 12 : Wohnanlage, Genter strasse, Allemagne

Google images

Figure 13 : Support et remplissage

Google images

Figure 14 : Détail d’un joint sec

Google images

Figure 15 :L’adaptabilité des intérieurs

Mémoire : Flexible Architecture

Figure 16 : Flexibilité et adaptabilité

Travail personnel

Figure 17 : Le plan libre

Blog Vis[LE]

Figure 18 : La transformation

Google images

Figure 19: La flexibilité de module

Mémoire : Flexible Architecture

Figure 20 : La construction discontinue

Travail personnel

Figure 21 : La médiathèque de Jussieu de Rem Koolhaas

Blog Vis[LE]

Figure 22 : Byobu, shoji, et fusuma

Google images

Figure 23 : La villa Katsura, au Japon

Google images

Figure 24 : Les intérieurs de la villa Schröder

Google images

Figure 25 : Les intérieurs de la maison de verre

Google images

Figure 26 : Projet d’habitations à Fukuoka, au Japon

Google images

Figure 27: La nine-square grid house

Google images

Figure 28: Les panneaux coulissants

Google images

Figure 29: L’extérieur de bâtiment

Pinterest.com

116| Page


Figure 30: Flexibilité/ Cloisons amovibles

Pinterest.com

Figure 31: Le vide comme moteur de suggestion pour

Travail personnel

l’architecture inachevée Figure 32 : Le module comme base pour la conception

Travail personnel

d’un projet inachevé Figure 33: Le principe de construction

Google images

Figure 34 : schéma de coupe

Google images

Figure 35 : l’extérieur /l’intérieur de la tour Nakagin

Google images

Figure 36: Brainstorming du mot « mobile »

Travail personnel

Figure 37 :L’esquisse de l’architecte

Google images

Figure 38 : Théâtre Mobile

Google images

Figure 39 :L’implantation du projet

Google images

Figure 40: Hôte (parking Silo)/ Greffe (restaurant

Mémoire :

temporaire)

L’architecture parasitaire

Figure 41 : Parasite office

Mémoire :

Figure 42 : Hôte (deux immeubles)/Greffe (Bureau

L’architecture parasitaire

d’architectes) Figure 43 : Ecole d’architecture, Strasbourg : Façade sur

Google images

rue Figure 44:Les intérieurs de l’école d’architecture,

Google images

Strasbourg Figure 45 : École d'architecture de Nantes, Lacaton et

lacatonvassal.com

Vassal Figure 46 : Vue de la place centrale d’un atelier de

lacatonvassal.com

l’école d’architecture, à Nantes Figure 47 : le positionnement des murs

Travail personnel

Figure 48 : Le plan libre

Travail personnel

Figure 49 : Assemblage poteaux/poutres

Google images

Figure 50 : Dessins de Yona Friedman, la ville insérée

Google images

dans une grille tridimensionnelle Figure 51: Maquette de la grille tridimensionnelle

Travail personnel

117| Page


Figure 52: Le volume libre

Google images

Figure 53 : Exemples des Exo-structures

Google images

Figure 54 : La liberté à l’intérieur

Google images

Figure 55 : Nakagin capsule Tower

Google images

Figure 56 : La Marine City

Google images

Figure 57 : Clusters in the air

Google images

Figure 58 : La structure en attente

Travail personnel

Figure 59 : La circulation verticale

Travail personnel

Figure 60 : Différents emplacements possibles des

Travail personnel

noyaux Figure 61 : Les espaces de réserves

Travail personnel

Figure 62 : Le programme inachevé / Le projet inachevé

Travail personnel

Figure 63 :L’inachevé et l’évènement ?

Travail personnel

Figure 64 : Occuper les escaliers du théâtre

Google images

Figure 65: Approprier l’espace vert

Google images

Figure 66 : Tunisie Lecture

Google images

Figure 67 :l’affiche de l’évènement

flashmode.tn/magazine

Figure 68 : Tunis Fashion Week

Google images

Figure 69 : Le travail associatif

Google images

Figure 70 : La solidarité

Google images

Figure 71 : Les associations caritatives

associations-tunisiennes.com

Figure 72 : Carte de la Tunisie

Google images

Figure 73 : Carte de Tunis

Google images

Figure 74 : Lac de Tunis

Google images

Figure 75 : Les trois histoires de la ville de Tunis

Travail personnel

Figure 76 : Vue aérienne prise en 1938 sur la médina

Google images

Figure 77 : Vue aérienne prise en 1938 sur le centre-ville Google images Figure 78 : L’évolution de la ville de Tunis

Travail personnel

Figure 79 : Vue aérienne sur le lac

Google images

Figure 80 : Vue matinale sur les berges du lac

Google images

118| Page


Figure 81 : Prolongement de l’Avenue Habib Bourguiba

Google images

vers le lac Figure 82 : La place centrale

Lion associés (site officiel)

Figure 83 : la promenade au bord du lac

Lion associés

Figure 84 : La promenade le long des canaux

Lion associés

Figure 85 : Prolongement des axes

Lion associés

Figure 86 : Mise en valeur du lac

Lion associés

Figure 87 :L’articulation avec la ville et les transports

Lion associés

publics Figure 88 : La trame de la composition urbaine

Lion associés

Figure 89 : Les places publiques

Lion associés

Figure 90 : Distribution programmatique

Lion associés

Figure 91 : Les typologies des parcelles

Lion associés

Figure 92 : Les connexions

Lion associés

Figure 93 : La section A / le transport public

Lion associés

Figure 94 : Hiérarchie fonctionnelle

Lion associés

Figure 95 : Absence de mixité fonctionnelle

Travail personnel

Figure 96 : Distribution du CUF

Lion associés

Figure 97 : Situation de la zone d’intervention, Lac 3,

Google map

secteur A Figure 98 : L’idée de la propagation : Entre le minéral, le Travail personnel végétal, et le bâti Figure 99 : Proposition de l’aménagement urbain de la

Travail personnel

zone A Figure 100 : Choix du terrain

Travail personnel

Figure 101 : Le module

Travail personnel

Figure 102 : L’éclatement du module

Travail personnel

Figure 103 : La double trame de la plateforme

Travail personnel

Figure 104 : Le dégagement

Travail personnel

Figure 105 : L’apport lumineux

Travail personnel

Figure 106 : Les parois amovibles

Travail personnel

119| Page


Figure 107 : Détail d’une plateforme pliante

Mémoire : Adaptive Housing

Figure 108 : Une unité avec des plateformes pivotantes

Pinterest.com

Figure 109 : Maquette de la grille 3D

Travail personnel

Figure 110: La grille 3D (Support)

Travail personnel

Figure 111 : Les modules (Remplissage)

Travail personnel

Figure 112 : Support et Remplissage

Travail personnel

Figure 113 : Module / Vide

Travail personnel

Figure 114 : Le module, l’unité et le vide

Travail personnel

Figure 115: Le mode combinatoire

Travail personnel

Figure 116 : La flexibilité du module

Travail personnel

Figure 117 : de l’ouvert au couvert

Travail personnel

Figure 118 : La Reconfiguration continue

Travail personnel

Figure 119 : L’évolution de la structure

Travail personnel

Figure 120 : Le terrain

Travail personnel

Figure 121 : La trame

Travail personnel

Figure 122 : La trame au sol

Travail personnel

Figure 123 : la trame sculptée

Travail personnel

Figure 124 : De la trame 2D à la trame 3D

Travail personnel

Figure 125 : La structure, entre support et remplissage

Travail personnel

Figure 126 :L’adaptation de la structure

Travail personnel

Figure 127 : Une exposition temporaire spécifique à un

Croquis personnel

évènement particulier Figure 128 : La passerelle de mode, pendant

Croquis personnel

l’évènement Tunis Fashion Week Figure 129 : La passerelle découverte, lieu de transition,

Croquis personnel

d’exposition et de pause Figure 130 : Entre intérieur et extérieur, ouvert et

Croquis personnel

fermé, couvert et découvert Figure 131 : Les ambiances à l’extérieur du projet

Travail personnel

Figure 132 : Esquisse d’un plan masse

Travail personnel

120| Page


Table des matières :

Remerciements

2

Sommaire

3

Avant-Propos

4

Introduction

5

Problématique

6

Méthodologie de recherche

8

Partie 1 : Le sujet inachevé

11

Introduction

12

1. L’architecture : D’un état figé à un état inachevé

13

2. Le Brainstorming du sujet

15

3. L’inachevé

16

3.1. L’inachevé : D’un simple projet fini à un processus continu

16

3.2. L’inachevé n’induit pas le « peu »

16

3.3. L’inachevé : D’un système fermé à un système ouvert

16

3.4. Le projet inachevé : Entre conception,construction et consommation

17

3.5. Le projet inachevé, OUI à l’optimisation de la consommation, non à la destruction !

17

3.6. Le projet inachevé ... En état du chantier

18

3.7. Le projet inachevé, de l’unicité à la multiplicité

18

3.8. Le projet inachevé...Les possibilités d’usages

20

3.9. Le projet inachevé...Plusieurs vies

21

3.10. Le projet inachevé :Un nouvel héritage transmis

22

3.11. Le projet inachevé :Un projet spatio-Temporel

23

3.11.1. L’espace et le temps

23

3.12. Le projet inachevé « No Stop »

24

3.13. Le projet inachevé : Du matériel au mémoriel

25

Conclusion

26

Partie 2 : Les concepts de l’inachevé

27

121| Page


Introduction

28

1. De la fermeté à la flexibilité

29

1.1. Introduction

29

1.2. Définition

29

1.3. Fonctionnement d’un bâtiment flexible

30

1.4. Les facteurs de flexibilité

31

1.5. Les approches de conception pour augmenter la flexibilité du bâtiment

34

1.6. Les stratégies de conception

36

2. Les échelles de flexibilité

38

2.1. Flexibilité/ Adaptabilité

38

2.2. Flexibilité/ Multifonctionnalité

39

2.3. Flexibilité/ transformation

40

2.4. Flexibilité/ Evolutivité

41

2.5. Flexibilité/ Circulation

42

2.6. Flexibilité/ Cloisons amovibles

43

2.6.1. Exemples

44

2.7. Flexibilité/ Vide

48

2.8. Flexibilité/Modularité

49

2.9. De l’immobilité à la mobilité

52

2.9.1. Définition

52

2.9.2. L’inachevé mobile

52

2.9.3. Exemples

53

2.10. De la cellule hôte à la cellule parasite

54

2.11. Flexibilité/ Neutralité

57

2.11.1. Définition

57

2.11.2. La neutralité : L’esthétique de l’inachevé

57

2.11.3. Exemples

58

2.11.4. L’inachevé au-delà de l’image

59

2.12. Flexibilité/ Structure

60

2.12.1. Introduction

60 122| Page


2.12.2. Le système structurel comme base de conception d’un projet inachevé

60

2.12.2.1. Les voiles porteurs

60

2.12.2.2. Le plan libre

61

2.12.2.3. Grille 3D

62

2.12.2.4. Exo-structure

63

2.12.2.5. Structure arborescente

64

2.12.2.6. Structure en attente

65

2.12.2.7. La partie figée du projet inachevé

66

2.12.2.8. La structure, de la restriction à l’expansion

67

Conclusion

69

Partie 3 : Le projet inachevé

70

Introduction

71

1. Le programme inachevé

72

1.1. Introduction

72

1.2. L’architecte, impliqué pour programmer l’inachevé

72

1.3. Qu’est-ce qu’un programme inachevé ?

72

1.4. Quelle proposition pour un programme inachevé ?

74

1.4.1. Constat

74

1.4.2. Proposition

74

1.4.3. La structure évènementielle

74

1.4.4. L’évènement / L’inachevé

74

1.5. Proposition d’un scénario d’un évènement culturel

76

1.6 .Proposition d’un deuxième scénario d’un évènement artistique

78

1.7. Proposition d’un troisième scénario d’un évènement civique

80

2. Le contexte inachevé

82

2.1. Le contexte général

82

2.2. Le contexte intermédiaire : Lac 3

84

2.2.1. Le projet proposé par l’atelier Lion

84

2.2.2. Critique de la proposition de l’atelier de lion : Section A

88

2.2.3. La zone d’intervention : Proposition de l’atelier

90 123| Page


2.2.3.1. Le parti architectural : La propagation

90

2.3. Le contexte particulier

92

2.3.1. Choix du terrain

92

3. Le projet inachevé : La structure évènementielle

93

3.1. Concepts et intentions

93

3.2. Les éléments de réflexion

94

3.2.1. Le module

94

3.2.2. Grille 3D

96

3.2.3. Support et remplissage

97

3.2.4. La combinaison des modules

98

3.2.5. Le flexibilité du module

101

3.3. Genèse du projet : La structure évènementielle

103

3.4. Les ambiances du projet

106

Conclusion générale

110

Bibliographie

112

Table des figures

115

Table des matières

120

124| Page


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