Daedalus #11 - Printemps 2017

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PRINTEMPS 2017 - GRATUIT

SAINT-MALO ROCK CITY #4 - BOBITAL - L’ARMOR A SONS LA ROUTE DU ROCK HIVER 2017 ROTTERS DAMN - FINGERS & CREAM - BROKEN BACK EMANE - REVUE LAGON


Daedalus, fanzine intramuros, printemps 2017

Fais comme les stars, lis Daedalus !

Republik

Naive New Beaters

Toybloid

Broken Back

Jacques Villeglé

Après la Grande Passerelle en janvier, Seitoung a installé un zinewall (mur de fanzines) à la Médiathèque de Mondeville en banlieue caennaise. Visible jusqu’en 2018.

Dernier numéro de Daedalus... avant l’été ! Nous serons présents au Festival Bobital pour la chronique quotidienne du festival, on prévoit d’y éditer 3 ou 4 numéros en 2 jours (même pas mal) et puis on se retrouve sûrement au stand Fanzine de La Route du Rock (l’an passé nous étions le seul fanzine présent donc impossible de nous rater). D’ici là vous pouvez nous rejoindre lors des ateliers à la Grande Passerelle le 29 avril et début juin pour la préparation de la saison estivale.

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En partenariat avec :

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Ont participé à ce n° : Davskull, Samuel E., Mike S. (La Magic Box), Punky. Photos: Davskull (p. 6-13, 16), Guénolé Tréhorel (p. 46) Illustrations : Marta Bettenzoli Mise en page : Seitoung. Logo Daedalus : Julien Bottone Photo de couverture : Davskull (Route du Rock Hiver) Tirage papier : 600 ex. Dépôt-légal : à parution ISSN : 2493-3678

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www.facebook.com/fanzinedaedalus daedalus@strandflat.fr www.strandflat.fr


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Les chroniques magiques de Mike Rotters Damn laisse après Avec un titre aussi le long que le goût qu’il vous et Thomas tin quelques écoutes, Timothée, Nicolas, Coren nous avait qui , donnent suite à leur précédent EP, Objections I love you think I déjà charmé. « But my friend you know that à Rotters cap le r » présente cette fois huit titres, faisant passe nte. Damn, du EP au LP, avec une aisance déconcerta Apiary (Laval), Enregistré en septembre 2016, au Studio The par cette facilité end avec Amaury Sauvé, ce premier album surpr attrayantes et très ns à hypnotiser l’auditeur avec des compositio cet album gue distin une orchestration sobre mais subtile. Ce qui eux, lumin plus côté des précédentes livraison, c’est sans doute ce le dès vre décou n o cet esprit plus épanoui presque enjoué qu’ voix. eurs plusi à n premier extrait, Horses, à travers ce refrai ation et par La batterie renforce cette impression, par sa gradu mystique. ue presq son isolement. C’est passionné, contemplatif, toujours mais Folk, L’album se poursuit ensuite sur un titre plus aussi vivant et même saisissant !

Les lumières se tamisent ensuite, le temps d’un Night & Day, sous tensions. Dans cette brume électrique, la voix de Timothée est perçante, et frissonnante, appuyée par celle de Nicolas en fond. Un tension qu’on retrouve plus tard sur Peaks & Valleys ou Down the Line, à la manière d’Eddie Vedder. Avec Calexicoco, les mariachi donnent de la couleur et une autre idée de l’Amérique. Un bel hommage au groupe de Joey Burns et John Convertino. Avec But my Friend, en fin d’album, Rotters Damn enterre le match et nous colle une des plus belles balades de son répertoire en toute simplicité et en à peine plus de 2 minutes. Étourdissants, vraiment, ces mayennais nous rendent fous !

I love you Rotters Damn – But my friend you know that I think 2017 – 8 titres – 31’59 Label : Autoprod Style : Post Folk Rock r (53) Origine : France, Pays de la Loire, Château-Gontie 2017 avril 14 : m Date de sortie de l’albu http://rottersdamn.com/

Fingers and cream dream, uis la parution de Forsaken Une année s’est écoulé dep nouvel & Cream reviennent avec un et dejà les bretons Fingers ge de lan mé x dou ce c enchanté ave EP. Ceux qui nous avaient lant mê en t ver cou le na, remettent Folk, de Blues et d’America temps c celles de l’Amerique, le toujours plus ses racines ave les que s une les es ant plus attach de 5 balades plus douces et autres. cédents avaient ensorcelé sur le pré Les ingrédients qui nous à chaque a de la douceur de vivre opus sont de retour. Il y routes des sur it du qui vous con étape de cette promenade dans ble ina erm int nt soleil coucha aux horizons infinis et au Lingers, indien. A l’écoute de John la douce chaleur d’un été bler éponyme, la recette peut sem le premier extrait de cet EP es, l’un onnaire et ces deux guitar facile, avec cette voix déb is ne Ma . erb rev de ale et d’une péd acoustique, l’autre amplifié xe ple com s plu la ette s doute la rec vous y trompez pas, c’est san g avec siste à créer la perfect son et la mieux garder qui con ie et . Et nul doute que la mélod un minimum d’ingrédients cible en Fingers & Cream atteint la l’atmosphère imaginée par grande n ce clip d’animation d’une son centre. Cela valait bie ttant lisé par Perrine Prieur, perme esthétique, écrit, conçu et réa r, quatre minutes durant. à deux arts de se rencontre

étape de dépasser cette premiere Difficile ensuite d’ailleurs, avec , CD du ge sur la seconde pla de cet EP. pour aller vers ues, sèq rin int s t les mêmes qualité Sarah, qui pourtant contien te cet , nte are app r, cette paresse avec cette même douceu qui et , nte cie onsciente, incons nonchalance presque inc delà nte, nous transporte, par atte te malgré tout, contre tou d bor au qu’ jus , ntagnes rocheuses l’Atlantique, par delà les mo ge pla e un sur p, d’un feu de cam de la cote Pacifique, autour tre et monumental. Les qua me cal sauvage, face au large, ce de er eill rév s devraient pas vou minutes de Back in Anger ne es not es lqu que eur, complétées par songe pacifique et régénérat ues lgiq sta no des pression de cor de piano mélancolique et l’im en arrière plan. ble ne avec Breath of Time, à dou Le voyage immobile se termi de s ine rac les s e fois encore dan voix, qui nous replonge un t Ar et on Sim l imaginée par Pau la Folk américaine, celle s, pte ade ses tré 60, et qui a rencon Garfunkel, dans les années cère uis. Une façon sobre et sin dep ies dans toutes les décenn de terminer la balade. r de ion au voyage, à la douceu John Lingers est une invitat vivre et à la simplicité. facebook: fingersandcream


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C’est devenu LE rendez-vous annuel de la scène alternative du Triangle d’émeraude et la programmation 2017 monte le niveau encore d’un cran ; Saint-Malo Rock City est non seulement le seul festival gratuit de la région, mais aussi celui qui fait la part belle aussi bien aux groupes débutants que confirmés. Cette 4e édition, sur 2 jours et avec 12 groupes, va laisser des traces. Allez, on fait le tour du propriétaire !


Le rock commence parfois sur un malentendu. Il se finit souvent par des splits fracassants. Sauf pour certains groupes où mariage, divorces et nouvelles noces font partie du sel quotidien ! Ainsi va Black Orchid... On vous raconte son histoire, prenez des notes ! En 2003, Paco, Julien et Nico montent un groupe de hard rock sans chanteur, puis appellent Pat qui rejoint la formation trois jours après avoir passé une soirée avec les Nashville Pussy. Celles-ci donneront, jusqu’à aujourd’hui encore, une bonne partie de l’influence du groupe. Le quatuor fait sa deuxième date à l’Orchidée Noire, le célèbre club échangiste nantais... leur nom est ainsi directement inspiré de ce lieu ! Dès le départ, les inspirations sont très clairement hard-rock, blues et punk (Nashville Pussy, Motörhead, AC/DC, Airbourne, Metallica, Ramones, Muddy Waters). En 2005, Nico et Pat sont rejoints par Twister Dave (Titty Twister) et Seb (actuellement, Cowboys Sixters) respectivement à la batterie et à la basse. L'Orchidée fait un paquet de concerts sur Nantes et alentours jusqu'en 2008, puis se sépare une première fois. En 2011, Nico et Pat migrent sur Rennes et remontent le groupe, rejoints par Ned et Luc. Ils recommencent à tourner rapidement sur la région rennaise mais Luc quitte le groupe au bout d'un an et, après un intermède avec Eddy à la basse (The Bolokos, Guadeloupe), Will finit par stabiliser le quatuor en 2013. Cette formation fera pas mal de concerts et sort un EP en 2014 : "Booze Blues, Drunk Punk, Rock'N'Roll Alcohol". Un an plus tard - vous suivez toujours ? y aura interro écrite à la sortie - le groupe se sépare une énième fois. Fin 2015, Pat, désormais seul membre fondateur rescapé, décide malgré tout de retenter l'aventure. Il s'entoure alors des talentueuses Anaïs et Maria (Guitare et Batterie), puis d’Eméric à la basse (Galeries La Faillite). En 2016, le groupe reprend rapidement une dizaine d’anciens morceaux, puis enregistre une paire de nouveaux, tout en continuant la scène. Mal récurrent du groupe, l’Orchidée part à la recherche d’un nouveau bassiste fin 2016 et après un intermède avec Tony, Antoine prend le poste et le line up semble enfin stabilisé (!?!). Black Orchid est toujours prêt à allumer la flamme du Rock partout où le groupe sera appelé !

Black Orchid

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On vous la fait courte : C’est l’histoire d’un tee-shirt... Un tee-shirt des Melvins qui entraine la rencontre des deux membres fondateurs du groupe: Briac (guitare/chant) et Baptiste - alias Michel (basse/ chant). – Oh tu connais les Melvins ??? Dingue ! Personne n’écoute ça dans ce collège de connards ! Ca te dit qu’on monte un groupe ? – LOL ! carrément ! Et voilà, c’est çà les

Cheapsters Bon concert !


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Organik

Tout droit sorti de l’imaginaire d’un collectif de sept musiciens, menés par ses deux MCs-chanteurs, Apes O’Clock impose sur scène un univers sauvage et bestial. En alliant la puissance du rock au métissage des cuivres, ces dandies primates se jouent des modes et des frontières musicales, en prenant un malin plaisir à dépeindre les vertus et les travers de l’Homme, jusqu’à pousser votre côté humain dans ses derniers retranchements. C’est en 2014 que le projet commence à germer dans la tête de la tribu rennaise. Il faudra plus d’un an de travail pour mettre tout le monde à l’heure et voir sortir leur premier EP « From jungle to downtown », en mars 2015. S’en suit alors une tournée d’un an et demi où le groupe répandra sa parole sur les scènes de France, telles que celles du off du Festival Printemps de Bourges, des festivals du Roi Arthur, Feux de l’été, Rock en Stock, ou encore Bobital-L’Armor à Sons. Avec son deuxième EP « Don’t wake me Up », sorti en octobre 2016, Apes O’Clock enfonce le clou en martelant des titres résolument rock cuivré, teintés de multiples sonorités (punk, hip-hop, blues, latino…) et entraîne le public dans un rêve éveillé, à travers un spectacle complet mêlant mise en scène et jeu de lumières. La puissance cuivrée et syncopée du ska, voilà qui résume toute l’énergie et la fougue que dégage ce combo rennais, qui fait du live un véritable défouloir. Cette armée des 7 singes dandies-punk recrache sa vision du monde et de l’Homme d’aujourd’hui dans un show cousumain, où mise en scène et musique se mêlent intimement et font naître sur scène un univers unique et déjanté. Un voyage suspendu entre rêve et réalité, un périple musical pour les yeux et les oreilles, qui vous transportera au son du blues, du hip-hop, du rock alternatif ou du rock’n’roll, vers leur monde d’hommes-primates, dont vous ne ressortirez pas indemnes.

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Transcendant, furieux, émouvant, ORGANIK signe depuis 2003 une musique à l’identité marquante dans un rock progressif qui ne manque pourtant pas de prétendants. Aujourd’hui habité par la voix mystique et puissante d’Anna Schwartz (TONE EX), photographe rencontrée backtage en 2012, le groupe est devenu un incontournable de la scène rock dinannaise. ORGANIK va vous embarquer pour un voyage aux frontières d’un univers étrange, perturbant, une musique qui sort des tripes de ses acteurs, comme pour mieux vous troubler, vous émouvoir et vous emporter dans ses rythmiques à la puissance cosmique. Ses voix et ses mélodies tantôt fascinantes, tantôt bouleversantes, sont dévolues à la force humaine d’un groupe qui puise ses ressources dans une histoire très singulière et qui permet à ORGANIK de proposer sur scène son énergie sensible, voire métaphysique, pour un décollage sonore qui frappe chaque fois son auditoire. Ecouter ORGANIK, c’est donc écouter une musique sensorielle et profonde marquée par une histoire humaine particulière, aux accents apocalyptiques qui touchent parfois la figure de l’effroi, pour finalement susciter une émotion unique à la beauté astrale, dans la rage et la puissance d’un son monumental.

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Janis Rainer JANIS RAINER exfiltre la musique indépendante des 90’s en y greffant des textes savamment alambiqués, aux tournures métaphoriques qui rappellent Alain Bashung ou Noir Désir. Après plusieurs mues musicales, le Malouin présente sur scène son univers mélodique et poétique en power trio où les mots passent en contrebande dans l’émotion électrique et brute de l’instant. L’EP 4 titres « Le côté des ombres » ainsi que le nouveau clip du morceau éponyme sont à découvrir surwww.janisrainer.com.

Juveniles Juveniles est un groupe électro-pop originaire de Rennes créé en 2011 et composé à l'origine de trois membres (Jean-Sylvain, Pierre et Thibaut). Le titre "We Are Young" sort quelques mois après la formation du groupe et leur permettra d’être invités aux Transmusicales. Leur premier album, "Juveniles", sort en juin 2013. Depuis, le groupe est composé de Jean-Sylvain Le Gouic et de Thibaut Doray. Au printemps 2015, le groupe participe au French Miracle Tour, une série de concerts en Asie mis en place par l'éditeur musical rennais I Love Creative Music, en partenariat avec l'Institut Français et la SACEM. À cette occasion, il collabore avec l'artiste chinoise Helen Feng, leader du groupe Nova Heart et se produit en concert au Strawberry festival de Shangaï.

Catherine Baseball L’un des trois finalistes duu tremplin Bobital 2017, Catherine Baseball, c’est de la puissance sans la violence, c’est des refrains où on chante en faisant des cœurs avec les mains. La voix de Camille vient se poser sur ce tapis formé par une section rythmique atypique et les deux guitares qui s’emboîtent comme les pièces d’un puzzle. La surprise ne manque pas et l’esprit du rock est là, Catherine Baseball c’est de la franchise servit dans un plat.

Les Nus On vous renvoie vers notre n°8 pour une longue interview du groupe de C. Dargelos. Le retour des Nus après 34 ans d’absence avait été une des surprises les plus agréables d’une année 2016 qui avait pourtant pris le parti de salement amocher le panthéon du rock’n roll.

Carpenter brut Petit génie underground de la synthwave aimant cultiver le secret, Frank Hueso célèbre son amour des films horror-gore de John Carpenter. Une sorte de Moroder crasseux comme une vieille VHS qui va vous défriser l’encornet.

The Gang Bang Therapy Metal rock indie rock punk rock de Saint-Malo. Sans eux, StMalo ne serait qu’une usine à surimi et à yahourt. Mais grâce à ces déjantés au leader mi-centenaire, les décibels multi-styles déferlent et rebondissent intramuros et débordent dans les faubourgs. Leur nouvel album est en cours d’enregistrement depuis tellement longtemps que même Lemmy a jeté l’éponge. Mais en live çà déchire sa race de corsaires !

Earthbound Créé en 2016, Earthbound se forme sur les cendres de The Heart Beat, groupe rock metal de la région malouine. Un tournant musical pour le groupe : nouveau frontman, nouveau son (résolument plus metal), teinté de rock'n'roll et couplé à la puissance d'un chant hardcore à l'ancienne !

Samba de la Muerte Après deux EP très remarqués (dont l’inflammable « Fire »), ceux qui avaient reconnu chez Samba De La Muerte, l’émergence et l’originalité d’une musique folk lumineuse, portée par la voix cristalline d’Adrien, savaient que cette radieuse effervescence ne resterait pas sans lendemain. Avec l’idée de tracer sa route et d’élargir le cercle, conscient de l’intérêt que suscitait son projet, univers aérien et délicat, il nous revient aujourd’hui avec un premier album accompli et rayonnant, Colors. Des couleurs, oui, il en faut beaucoup, une large palette pour illustrer le regard sensible au monde posé par Samba de la Muerte. Car ici la couleur est avant tout synonyme d’une poésie multiforme qui passe avec grâce du bleu au gris et autant de nuances pastels, pour exprimer la fureur ou la lumière de nos destinées.


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LA ROUTE DU ROCK HIVER 2017, La Nouvelle Vague, Saint-Malo


Cherry Glazerr GoatGirl Fishbach Juniore


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LE TÉFÉCÉ

La Route du Rock 12e collection Hiver

Au programme de cette collection Hiver 2017 à La Nouvelle Vague, quelques têtes d’affiche de belle taille, avec les Teenage Fanclub, mythique groupe pop écossais formé en 1989. The Limiñanas, spécialistes du « garage-yéyé » ou encore Fishbach, révélation du moment avec son tout premier album (A ta merci). Ajoutez à cela des découvertes dont La Route du Rock a le secret depuis plus d’un quart de siècle : Shame, Romare, Barbagallo, Cherry Glazerr, Juniore, etc. Et vous obtenez une édition Hiver 2017 des plus honorables avec un public qui a largement répondu présent cette année.

La Nouvelle Vague, 24 février 2017 Ce public qui s’est fait attendre, quand CHERRY GLAZERR est monté sur scène à 20h15 le vendredi soir sur la scène de La Nouvelle Vague. Pourtant, le groupe californien signé chez Burger Records puis chez Secretly Canadian, a plus d’un argument pour attirer le public. Son second album « Apocalipstick » sorti en janvier est un concentré d’énergie, un coktail explosif, idéal pour la folle furieuse chanteuse Clementine Creevy, qui débarque sur la scène à quatre pattes. Au programme, du Garage punk, et des mélodies impeccables. Sur scène, on découvre ce trio, dont la complicité entre la chanteuse et la claviériste en amuseront plus d’un. Le dialogue opère entre le public et les musiciens, qui sont partant pour une troisième mi-temps autour d’un calumet de la paix. A moins que ce soit pour aller se rouler dans l’herbe. Mais il était bien question d’herbe… En attendant, les titres s’enchaînent rapidement avec des noms explosifs (Nuclear Bomb, Instagratification, Apocalipstick) et d’autres plus girly (Told You I’d Be with the Guys, Teenage Girl, Only Kid on the Block, Chewing Cud). Plus d’une douzaine de titres, expédiés au pas de course, en 3/4 d’heure. Si on avait encore un doute sur le retour en force des guitares électriques à La Route du Rock, Cherry Glazerr a su donner la direction avec ce concert, qui nous a rappelé de belles heures de ce Festival, depuis les Test Icicles en 2006 à The Raveonettes en passant par les Blonde Redhead en 2015, un groupe avec lequel ces Cherry Glazerr ont plus d’un point commun. Sans doute, une des plus belles révélations avec Shame, dans cette édition. Après cette folie californienne, retour en France, avec FISHBACH, qui a déjà foulé les planches de la Nouvelle Vague, il y a quasiment un an de cela, en ouverture de Dominique A. Mais ce soir, son nom, CHERRY GLAZZER

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tout le monde l’a sur les lèvres et beaucoup l’attendent de pied ferme, pour entendre les nouveaux titres qui sont venus compléter sa discographie depuis janvier. On lui connaissait Tu vas vibrer ou Mortel, des titres sombres, bercés par une boite à rythmes issue des années 80, qu’on imaginerait bien empruntée au groupe Visage, dont le titre Fade to grey trotte dans ma tête pendant une bonne moitié du concert. Ce côté dansant entremêlé de nappes mélancoliques. Malheureusement, ce qui m’avait enthousiasmé la première fois a bien eu du mal à se réitérer cette fois, car sur la longueur les titres ont un petit goût de déjà-vu. Ma voie lactee, Eternite, Y crois-tu se suivent et se ressemblent peu ou prou. Ajoutez à cela une chanteuse assez statique, malgré sa séance de yoga en direct, des musiciens inexistants, et vous obtenez le concert le plus décevant de cette soirée, malgré une attente non dissimulée et un album plus que correct. Peut-être à revoir en milieu de tournée, avec des titres plus rodés. Grand écart entre le concert sombre et figé de Flora Fischbach et l’énergie féroce et haute en couleur de SHAME, groupe londonien à peine détenteur d’un premier single, The Lick. Mais déjà, on pourrait les comparer aux plus grands groupes des années 90. Et pour ne rien vous cacher, c’est à des groupes de la période Madchester – Happy Mondays en tête – qu’on pourrait associer Shame, même si le style décontracté et chanté-parlé rappelle aussi les élucubrations d’Eddie Argos, chanteur charismatique d’Art Brut, anglais eux aussi. Un concert mené au pas de course, le chanteur est branché sur du 220, pendant que les guitaristes semblent carrément s’être connectés sur une centrale nucléaire. L’effet est saisissant, les 3 guitaristes s’exhibent, traversent la scène de long en large et font entendre leurs cordes vociférantes dans une symphonie électrique, tranchante. On a hâte de connaitre la suite de l’histoire de Shame. Leur premier album devrait certainement avoir les mêmes qualités. Le Festival s’est poursuivi ce vendredi soir – sans moi – avec BUVETTE (« Projet formé en 2008, Buvette vient tout juste de publier son quatrième album « Elasticity » sur l’excellent label Pan European Recordings ») et ROMARE (« Archie Fairhurst, le producteur londonien qui se cache derrière Romare, affectionne particulièrement les grands écarts musicaux en brassant tour à tour house, disco, musique psychédélique et musiques africaines pour créer des collages inédits »).


Daedalus, fanzine intramuros, printemps 2017

La Nouvelle Vague, 25 février 2017 Seconde soirée à la Nouvelle Vague, pour la 12e édition de la Route du Rock – Collection Hiver, avec au programme, deux belles têtes d’affiche, l’une nous arrivant des années 90’s et plus particulièrement d’Ecosse, The Teenage Fanclub. Les seconds sont nés de la dernière pluie catalane, une agréable pluie d’été qui réchauffe les années 60’s. Mais avant cela, nouvelle séance de découverte, avec GOAT GIRL, qui ont déjà convaincu le célèbre label Rough Trade. Originaires du sud de Londres, les quatre jeunes filles ont sorti un premier EP (Country Sleaze / Scum) en forme de Rock brut de décoffrage et incisif. C’est maingoat-girl-2017-05ptenant devant un public de connaisseurs, que le groupe a passé l’épreuve de la scène. D’abord fade, leur set s’est finalement révélé en seconde partie, avec des titres plus travaillés, plus mélodiques, et une véritable présence sur scène, comme si le quatuor était parvenu à se débarrasser du stress du démarrage. Sur la fin du set, on a pris un réel plaisir à découvrir l’univers de ces Goat Girl(s) dont les contours rappelaient parfois les Breeders et PJ Harvey. Les guitares, comme la veille, ont rugi sur ce début de soirée, pour le plus grand plaisir des amateurs de Rock ! Et ce n’était pas terminé, loin de là, le reste de la soirée fut au diapason ! A l’exception peut-être de BARBAGALLO qui a enchaîné avec un univers singulier et surréaliste. Batteur de Tame Impala, Aquaserge ou encore Aquagascallo), Julien Barbagallo se pose en personnage centrale de cette nouvelle histoire musicale – baptisée Grand Chien, sur l’album – avec 2 musiciens additionnels, qui jouent ce soir les seconds rôles. La Pop psychédélique à la française, de cet amateur des mots italiens, nous a entraîné dans un monde certes poétique, mais surtout stratosphérique. Un peu difficile pour le public de garder les pieds sur Terre, se laissant finalement aller, à rejoindre les deux bars et profiter de cette musique, plutôt comme d’un intermède, de musique d’ambiance que comme un véritable concert. C’est avec les TEENAGE FANCLUB que le Festival reprend son souffle et nous entraîne dans les méandres du temps, nous faisant revenir 25 ans en arrière, et peut-être davantage, tant la musique des Écossais n’a pas d’âge, nous faisant repenser parfois à la grande époque de la Surf Music, avec son côté désuet et ses parties vocales à 3 ou 4 organes. Si le nouvel album Here prend une place prépondérante dans le set de cette soirée (Thin Air, Hold On, The Darkest Part of the Night et l’excellent, pour ne pas dire le sublime I’m in Love), il n’en laisse pas moins la part belle au reste de la discographie, avec près d’une vingtaine de chansons piquées de ce de là dans la discographie. Débutant avec Start Again (1997) et terminant la soirée très logiquement, avec le single de leurs débuts, Everything Flows, datant de 1990. Le mélange des voix multiples

FISHBACK

et des guitares démultipliées fut une pure merveille pendant cette heure de live, comme on en aimerait plus souvent. Ne les ayant jamais vu en live auparavant, j’ai pris un réel plaisir à les écouter et à les regarder jouer avec ce même plaisir partagé et une décontraction incroyable. A plus d’une reprise, cela m’a rappelé cette époque musicale que les Teenage FC ont vécue de l’intérieur en compagnie de groupes comparables comme les Boo Radleys, House of Love ou encore The Jesus and Mary Chain, qui eux aussi, respireront bientôt les embruns marins de Saint-Malo. Ce sera pour l’édition de l’été prochain. Armées de deux EP seulement, les « féministes » de JUNIORE débarquent sur la scène de la Route du Rock avec des nouvelles compositions qui devraient remplir un premier album sous peu. Pop vintage, Garage Yéyé elles aussi, Juniore fait référence logiquement à The Limiñanas et La Femme. Ce soir, les filles ont sorti leurs plus beaux sons de guitares, pleins de reverb’, pour le plus bel effet 60’s. Pour les accompagner dans ce voyage spatio-temporel musical, une drôle de chose, un bassiste dissimulé sous une tenue d’Homme des sables. Une façon pour elles d’accorder totalement leur groupe au féminin pluriel. Au-delà de l’aspect visuel, le groupe propose un beau concert avec de l’humour, des balades Pop et Rock, des rythmes qui donnent envie de bouger, de faire la fête et de tout oublier, le temps d’un instant, mais c’est déjà pas mal ! Plusieurs titres du Marabout EP sont joués, offrant une introduction en forme de cris collectif de Munch à Mon autre. Ce n’est sans doute pas un hasard, si THE LIMIÑANAS suivent de près les Juniore dans la programmation de ce soir. Auteur d’un quatrième album (Malamore – 2016) le duo catalan se transforme en « Séniore » et surtout en collectif musical sur une scène plongée dans une lumière blanche qui aveugle tout le public. Nous replongeant dans une dimension parallèle qui vit toujours au rythme des années 60’s, le groupe nous offre ses plus belles balades, aux sons soigneusement travaillés à grand renfort de pédales reverb. Le micro voix a longtemps été laissé, par galanterie, à l’organe féminin, malgré le dernier album. Mais qu’importe, on passe un moment singulier à découvert cet univers qui ne l’est pas moins, dans un XXIe siècle trop souvent laissé aux synthés et autres boucles electro. Vous l’aurez compris, le cru 2017 de cette douzième édition de la Route du Rock Hiver a été un des plus enthousiasmants de ces dernières années. Bravo donc aux programmateurs. Et de façon plus large aux organisateurs.

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Broken Back in Town Superbe ambiance pour le retour du malouin Broken Back dans ses terres natales avec une Nouvelle Vague pleine à craquer. Surtout de filles d’ailleurs : sacré beau gosse, ce Jérôme !


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Emane

#Tremplin2017

Le jury du Tremplin présidé par Guizmo, du groupe Tryo, a voté : la 9ème édition du Festival Bobital L’Armor à Sons aura donc le grand plaisir d’accueillir l’explosive Emane ! Félicitations à tous les participants pour leur performance.

Puta Madre

Née à Paris, la musique lui est transmise dès son plus jeune âge par son père chanteur Gwoka (musique traditionnelle de la Guadeloupe) qui la fait apparaître sur ses albums dès l’âge de 9 ans. Elle commence le saxophone au Conservatoire à 12 ans et se détourne de cet instrument 8 ans après pour se tourner vers le chant. Elle devient très vite choriste dans des chorales gospels et lyriques. Des expériences qui, au fil des années, la feront devenir choriste et chanteuse lead professionnelle dans plusieurs groupes (Funny BVibes, Skary Babylon, Funk’eleven, Macadam Traffic, Hassa Mosa, Namaste Crew, Soulfull singers, Another Soul, Docteur French Kiss, Philemon, Urban voices...). Ainsi, on voit l’artiste s’épanouir dans le style reggae soul funk. Elle eut alors l’occasion et le bonheur de partir en tournée dans toute la France et dans les îles

comoriennes à la rencontre du public tout en exerçant parallèlement son rôle de coach vocal pour différents projets artistiques. De plus, Emane fût choriste aux «Comores Music Awards» en direct sur Trace TV, une cérémonie de haute qualité (Soprano, DJ Omar...). Elle se découvre aussi très tôt une passion pour la danse (hip-hop, ragga) qu’elle enseignera pendant trois ans et se forma auprès de chorégraphes (afro contemporain) pour pouvoir présenter un spectacle sur le thème de l’excision. Avec toutes ces expériences, elle décide de commencer une carrière solo. Ainsi, accompagnée de ses 5 musiciens, elle vous emmènera dans son univers New soul, Gospel, Hip-hop. Tout cela en dansant. texte: Davskull photos : Guénolé Tréhorel

Très bonne nouvelle du côté de Mutafukaz (cf Daedalus #5) : le délai devenu presque déraisonnable entre les derniers volumes s’expliquait par le temps consacré à une adaptation cinématographique dans les studios japonais 4°C !! Eh bien c’est presque fini. Le film est en post-production et dès cette année, Angelino et Vinz prendront vie sur les écrans des salles obscures. Mais il y a mieux encore : Run s’est lancé dans la déclinaison de l’univers mutafukazien avec l’annonce d’une série de spin-off à venir. C’est avec Neyef (Bayou bastardise, South Central Stories) aux dessins que vient la première salve, une série de six petits volumes façon comics intitulés Puta Madre et dont le personnage central sera Jesus, un gamin de 12 ans qui rencontre, un soir d’Halloween sur un terrain vague, Spooky, un homme à tête de citrouille l’incitant à commettre des délits. Jusque-là rien ne prouve cependant que le corps sans vie du demi-frère de 2 ans de Jesus ne soit à mettre à son crédit… Sortie mensuelle en tirage limité à 4500 ex. On n’est donc pas prêt d’en finir avec la lucha libre !


Daedalus, fanzine intramuros, printemps 2017

Autres nourritures terrestres... en partenariat avec Le Trampoline, revue art & culture (www.letrampoline.com)

Et si les films qui ont fait l’histoire du cinéma mondial se réduisaient à des toiles de Gary Lang ? C’est un projet iconoclaste, ambitieux et bluffant que nous livre Alexandre Tournay dans un dictionnaire chromatique du cinéma paru aux éditions Pyramyd : réduire 1000 films du panthéon mondial à une simple illustration sous forme de disque coloré. Chaque film comprend entre 150.000 et 250.000 images. Alexandre Tournay a capturé chacune de ces milliers d’images et les a réduites à un cercle très fin. Comme pour un disque vinyle, les images s’enchaînent le long d’un sillon qui se termine au centre du disque. La vision globale nous donne à voir la ou les tonalités générales du film, mais aussi le rythme coloré que peut imposer – ou non – le réalisateur tout au long se son oeuvre. Couvrant près d’un siècle de production cinématographique (de Charlie Chaplin (Le kid, 1921) à J.J. Abrams (Star Wars VII : le réveil de la force, 2015), cet ouvrage de 1036 pages est plein de surprises car il vous invite à redécouvrir les films sous un angle inédit (on pensait tel film plus coloré, tel autre plus monotone), mais surtout, et pour le simple plaisir des yeux, il se feuillette comme un livre d’art, celui que ne renierait pas un Gary Lang, par exemple. Alexandre Tournay, La couleur des films. Dictionnaire chromatique du cinéma, Editions Pyramyd, 2016, 1036 p. \\\Ouvrage disponible à La Grande Passerelle///

photo : droits réservés

Signalons la sortie sur le label Vert Pituite La Belle d’un double vinyle du premier recueil des expérimentations de Jean-Marie Massou, artiste connu pour son art singulier mis en lumière par le plasticien Antoine Boutet à travers le film documentaire « Le Plein Pays ». Depuis 40 ans, Jean-Marie Massou creuse des grottes et des galeries dans la forêt bouriane. Amoncelant des pierres cyclopéennes, il crée aussi des sculptures primitives, mégalithiques. Sodorome est un album enregistré en pleine forêt, dans le Lot, chez et avec Jean-Marie Massou ; il présente plusieurs faces des expériences musicales de cet homme vivant isolé dans la forêt depuis quatre décennies (!). Entre complaintes chantées à genoux au-dessus de la citerne enfouie derrière sa maison et extraits des centaines d’heures de cassettes audio enregistrées sur plusieurs magnétophones, Massou dévoile ici une part de ce qui l’occupe et de ce qui le préoccupe, l’univers imaginaire de l’enfance et son insouciance autant que l’imminence de la fin du monde et de ses habitants. Qu’importe la technique, qu’importe la justesse, ici prime l’émotion pure.


Daedalus, fanzine intramuros, printemps 2017

La revue LAGON est un projet artistique collectif mené par Alexis Beauclair, Séverine Bascouert, Jean-Philippe Bretin, Bettina Henni et Sammy Stein autour de la bande-dessinée. L’opus précédent, VOLCAN, faisait la part belle à la risographie avec des pages imprimées en plus d’une dizaine de couleurs. Le résultat était éclatant. Pour GOUFFRE, paru en janvier 2017, l’équipe éditoriale a choisi de mettre en avant une bande-dessinée protéiforme et plastique. La revue célèbre de nouveaux points de vue et des approches singulières du médium: minimales, maximales, sans personnage, faites de sensations ou de formes, silencieuses, esthétiques, croisant l’abstraction. On y découvre des sous-bois vénéneux, des banlieues éteintes, quelques récits de science-fiction mélancoliques, des couvertures de faux magazines, des relations amoureuses modernes ou la vision d’un futur proche. Ce numéro comporte 300 pages et accueille 35 artistes internationaux.

L’hétérogénéité des styles est extrême, allant du trait à la mine de plomb à l’art digital en 2.5D, du crayonné au calligraffiti. L’effet de surprise est ainsi constant, chaque contribution vous emportant dans une dimension particulière et renouvelant l’intérêt de l’errance dans ce Gouffre quasi sans fond. Le livre est conçu, imprimé et façonné par l’équipe éditoriale. Il combine différentes techniques d’impression: la sérigraphie, la risographie et, pour ce numéro, également l’offset et des encres métallisées. Autre originalité, l’impression est réalisée chez différents prestataires, chacun étant un spécialiste reconnu de la technique requise : couverture PVC sérigraphiée par L’institut sérigraphique, pages en Riso par Papier Machine, pages en offset par Musumeci (Italie), l’équipe éditoriale assurant in fine façonnage et reliure.

Underground Doesn’t Exist Anymore est un voyage au cœur de la scène française du graffiti. Mais, rien à voir avec un banal panorama photographique d’œuvres emblématiques d’artistes plus ou moins connus. Il s’agit davantage d’un objet éditorial innovant, mêlant entretiens croisés inédits, productions artistiques nouvelles dans un lieu vierge, le Palais de Tokyo. Autorisés à entrer dans le Palais pour le projet Terrains Vagues qui consistait à peindre un mur autour d’une issue de secours, Lek & Sowat ont dépassé le piège des outsiders adoubés par l’institution en retrouvant très rapidement leur habitus d’artistes underground investissant des lieux interdits, ouvrant des trappes secrètes et y laissant des traces sur les murs. Entreposant leur matériel dans un local technique – où se trouvait la trappe menant à une « salle façon sanctuaire égyptien », Lek & Sowat narrent comment ils ont berné les services de sécurité pour œuvrer, avec Mode 2 et Futura, en zone interdite – une duplicité qui rappelle un peu celle de La Grande Evasion. En raison de la nature de l’espace et pour des questions de sécurité, l’espace recouvert par Futura et Mode2 est désormais définitivement fermé au public, la visite ne pouvant se faire qu’à travers le documentaire vidéo réalisé durant le projet. Véritable œuvre d’archéologie contemporaine (« une capsule temporelle » selon les mots de Sowat), les murals pilotés par Lek & Sowat entrent dans la même catégorie d’œuvres emmurées que les fresques originales de Lascaux. Faudra-t-il aussi prévoir la construction d’un fac-similé ?

jusqu’aux pionniers historiques du graffiti américain et européen, tels Mode 2 et Futura, ce livre tisse pour la première fois des liens entre ces différentes familles et fait un état des lieux de la scène contemporaine de l’art urbain. Sortant de l’enceinte du Palais, le collectif est allé coller des affiches d’André sur les lieux historiques du graffiti et même sur une rame de métro, provoquant une plainte de la RATP et redonnant une tension artistico-judiciaire au projet. L’un des fondements originels du street art est sa nature éphémère : chevauchements de graffiti, toying, effacement naturel ou commandé par les brigades anti-tags, destruction de friches. En entrant dans les galeries et les collections privées, le street art a perdu cette évanescence programmée. Avec Tracés Directs, Lek & Sowat l’ont remise au goût du jour en invitant des artistes à produire, clandestinement et rapidement, une œuvre à la craie blanche sur un tableau noir situé dans le hall principal. Craie, éponge, eau, escabeau. Tableau noir. Chaque intervention efface la précédente, une tabula rasa salvatrice. Pendant six mois se sont ainsi succédé Philippe Baudelocque, Wxyz, Alëxone, Smo, L’Outsider, Sowat, Babs, Skki, Jay one, Tcheko, Apôtre, Kan, Seb174, Sambre, Nassyo, Popay, Spé, Fléo, Lek, Dem189, et Swi (un film en stop-motion retrace l’histoire de ce tableau noir). Six mois de ruse car le duo n’avait plus de raison d’œuvrer officiellement dans le Palais. L’immense courtoisie de Lek & Sowat aura été d’inviter Jacques Villeglé, chantre de l’art de la rue depuis les années 1940, à apposer un Alphabet socio-politique en guise d’œuvre finale. Celle-ci est restée posée sur le tableau noir – alors que Lek & Sowat avaient parié sur sa destruction par un personnel du Palais peu attentif à la signature de l’artiste… - et a rejoint désormais la collection permanente du Centre Georges Pompidou. Cette délicatesse à remonter le fil du street art jusqu’à l’un de ses plus brillants passeurs impose le respect et inscrit l’œuvre entière dans l’histoire de l’art contemporain. L’éphémère a été le leitmotiv d’une grande partie des actions menées : graffiti à l’eau, colorisation le temps d’une photo, tag caché derrière un miroir… Lek & Sowat se sont appropriés l’ensemble des pièces du Palais, à l’insu de leurs occupants officiels. L’underground n’existe peut-être plus, mais ses pratiques demeurent. Même au plus grand jour.

Lek & Sowat n’ont pas joué solo, ils ont invité une cinquantaine d’artistes à se joindre à eux pour participer à des performances, pour peindre les sous-sols et d’autres lieux invisibles voire inaccessibles du centre d’art. A travers une guest-list impressionnante, de la jeune génération aux légendes du milieu parmi lesquels André, Azyle, Dran, Jacques Villeglé

http://revuelagon.com/


s t r a p m e r e d s t i Bru

Daedalus, fanzine intramuros, printemps 2017

Republik vient de sortir son 2e album, Exotica

Le duo parisiano-australien The Midnight Revolution avait cessé d’émettre depuis quelques temps, condamné par le retour à Melbourne de Leigh Fetter. Surprise en ce début d’année : c’est du côté de Rennes-St Malo qu’il renait autour de son guitariste leader Cyril Catarsi, accompagné désormais de nouveaux musiciens : Lys Cogui (voix, et quelle voix !), Gaëtan Grandjean (guitare), Guillaume Lehagre (basse) et Matt la Batte (batterie). Déjà deux très beaux morceaux triphop soul disponibles sur youtube.

Ubutopik est une associat ion émeraldien existe depuis ne qui juin 2012. Le collectif a po promouvoir la ur but de lecture par l’é dition et par la tion d’événem réalisaent autour du cinéma, de la et du specta musique cle vivant. U n ciné-conce tique-metal a rt fantasdéjà été organi sé au Jardin M à Rennes. L’as oderne so édite égalem ent deux à troi par an et inte s livres rvient dans la publication d’ tombées dans œuvres le domaine pu blic ainsi que diffusion d’éc da rits originaux ns la (fanzines, rom cueils…). La m ans, reoitié des textes édités sont ré pour un public fléchis éloi l’apprentissage gné de l’écrit ou qui débute dans de l’idée que le go la lecture. Ubutopik met en avant ût de la lectur e passe par l’é Tout au long de criture. l’année, des at eliers autour de ginaire et de l’é l’imacriture sont dé veloppés pour public. un large Alors, nous, on adhère carrém http://www.u ent à la démarche ! butopik.org/

Ruliano des Bois propose un petit fanzine de photos anciennes rehaussées de lignes géométriques colorées. Collection Artzines chez Strandflat (50 ex.)

On aim e qui so toujours a rtent u utant le Recor n ds lim e cassette s rennais B itée à EP 5 t rigid & la K7, 5 itr a 0 M Ensuit vec une am ex. Disapo es chez Re ichel né b e in pas vo Autumn qu iance lancin ted, un ins gat tr i u a Octob s faire fleu traine une nte à la Ro u, ouvre comp rir les re dan bert S la bourg mith. s un c le cha inte q eo ale n u admir t a disparu, ndrier mé ns. Novem i ne va la br er m qui re ses ronde ais où la b ncolique in e précède urs. L lève la versé asse h a où o tê Gast ! p la tou te et laisse etite douce okienne fait ching u e r ntre par pop s erait- voir une iss un Stand elle su u r le re e heureuse tour ? . Sorti chez KdB le 24 mai de Compalition, album d’Infecticide, musicalement de l’electro-indus rayon D.A.F. / Nitzer Ebb plutôt bien foutue. Comme on a pu écouter qu’un seul morceau, Le monopole du coeur, on ne jugera pas tout l’album mais lyriquement on semble davantage dans le registre comico-lourdingue de Schlaasss.

PJ Harvey, Jesus & Mary Chain, DJ Shadow, Interpol... Quelqu’un sait-il pourquoi La Route du Rock 1997 a été décalée en 2017 ?

La Nouvelle Vague ouvre les portes de ses studios aux rappeurs, slameurs, chanteurs, (râleurs), pour se tester sur du hip-hop instrumental, lors de répétitions ouvertes. Accompagnés par le trio Roots 90’s, les mc’s en herbe ou confirmés sont invités à prendre possession du mike pendant ces sessions de deux heures une fois par mois. Passionné par la culture hip hop, Roots 90’s est un groupe composé d’un trio guitare-basse-batterie désireux de partager cette culture avec le plus grand nombre ! Inscription gratuite : Noémie au 02 99 19 00 22 noemie.lemesle@lanouvellevague.org Prochaine session le 6 mai, concert le 8 juin (19h)


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