mariage vécu
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Entre Occident Extrême-Orient
Sophie
Pierre, tous les deux dans l’événementiel, avaient décidés de se marier dans l’intimité en Thaïlande ; mais sous la pression de la famille, ils durent transiger. Il aura fallu beaucoup de persévérance à S ophie et à Pierre pour organiser deux célébrations de mariage, l’une en France et l’autre en Thaïlande, sur l’île paradisiaque de K ho Samui. et
Par Anne Cluzel
photos abscisse
- peggy herbeau - anne-sophie maestracci
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mariage vécu France
Belle harmonie d’argent. Motifs sur papier velours, collés sur fond blanc pour le livret, noir pour le faire-part. Réalisés à la main par Elodie, La Fabrique à Rêves.
Belle harmonie d’argent. Motifs sur papier velours, collés sur fond blanc pour le livret, noir pour le faire-part. Réalisés
Célébration blanche Les mariés souhaitaient un mariage en hiver et en décembre, pour le côté féerique de ce mois réservé à la fête, son côté non conventionnel, et une plus grande disponibilité de tous les invités, à cette période de l’année. Ils ont été exaucés, et une fée bienveillante a fait tomber, le jour J du 18 décembre, plus de 30 cm de neige sur la région parisienne. La campagne du Vexin avait revêtu, comme la mariée, un joli manteau blanc et la ferme du Grand Chemin, lieu du mariage, resplendissait dans cet écrin de blancheur. Les préparatifs et l’habillage des futurs mariés s’étaient faits dans le majestueux château de Serrans à deux pas du lieu du mariage, et heureusement… Le matin même, Madame le Maire, qui n’était autre que la maman du marié avait reçu le consentement des époux. Dans l’après-midi, 480 invités étaient atten-
dus, pour une célébration laïque, suivie d’un cocktail. Toute la journée, les tracteurs, les gardes champêtres, les cultivateurs avaient, dans un formidable esprit de solidarité, déneigé les routes pour permettre l’arrivée des convives, à la ferme du Grand Chemin. Ce bel endroit, situé au nord-ouest de l’Île-de-France, propose un grand nombre d’avantages pour les mariages. Plusieurs sites : ferme, château, ou domaine vous sont proposés dans une proximité kilométrique très réduite ; la possibilité de dormir sur place, avec une soixantaine de couchages existants, en fait un autre atout, et surtout l’ensemble des prestataires allant du traiteur à la décoration, au DJ et à tous les services inhérents au mariage simplifie terriblement la tâche de l’organisation de la réception. Dès leur arrivée, de part et d’autre d’un long tapis blanc, les
invités prenaient place sur des chaises blanches, alignées au cordeau, devant une estrade où deux fauteuils immaculés attendaient les mariés. Le long de cette allée, de hauts cubes de bois gris, supportaient des grands candélabres surmontés de cierges imposants. Au pied de l’estrade, un mini-jardin de verdure, noyé dans une profusion de bougies blanches invitait au recueillement. Précédant l’entrée des mariés, les enfants d’honneur, Lou, Henri, Axel, Eva et Victoire, semaient sur leur chemin des pétales de roses enfouies dans leurs petits paniers d’osier. Ils étaient vêtus, à la thaïlandaise, de soie fuchsia et or pour les filles dont la tête était couronnée d’un romantique ruban de véritables roses anciennes et de tunique parme et pantalon blanc pour les garçons. Clin d’œil au second mariage qui aurait lieu bientôt en
Thaïlande, comme le savaient tous les convives. Tout au long de la soirée, ce thème allait se dévoiler afin de faire participer tous ceux qui ne pourraient pas se déplacer en Thaïlande. À 17 heures, Sophie, au bras de Pierre remonta l’allée sous les applaudissements des invités. Elle resplendissait dans une robe d’Olivier Portais, robe de soie bustier, longue et fluide, simplement agrémentée d’un parement rectangulaire, en haut de taille, ramassant l’ampleur du tissu en un plissé sobre et élégant. La longueur de la robe avait été savamment étudiée pour laisser juste apparaître le bout des escarpins raffinés et assortis, de Mademoiselle Rose. Une étole de fourrure blanche, indispensable en ce jour de neige, louée Aux Deux Oursons, recouvrait ses épaules dénudées. Pour respecter l’allure épurée de la robe, uniquement deux perles aux oreilles,
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Changement de décor
en accord avec sa coiffure ; Sophie avait tiré ses cheveux en chignon vers l’arrière, en les tressant en boucles coques, piquées de perles fines qui retombaient en long ruban, comme un collier, jusqu’au milieu du dos. Ce joli travail avait été réalisé par une amie de la mariée, tout comme son maquillage. Un bouquet rond de roses blanches et d’orchidées mettait un brin de fantaisie par sa composition ; il était emprisonné dans une sphère matérialisée par un fil rigide d’argent courant en boucles autour du bouquet. Pierre, visiblement ému, souriait dans une impeccable tenue Hugo Boss, cravate fuchsia et costume gris foncé, code couleurs du mariage oblige ! Les cinq témoins, Estelle, Bruno, Laurent, Pascal et Aurélie avaient eux aussi respecté la règle à la lettre, en ajoutant pour les filles
une étole fuchsia ou blanche et un amour de bouquet bracelet de fleurs fraîches. Chacun à leur tour, ils prononcèrent un discours : les uns sur l’enfance, d’autres sur l’adolescence, ou sur la vie adulte des deux mariés, puis laissèrent la conclusion aux mamans qui, fortes de leur expérience, surent idéaliser l’Amour, mais aussi mettre leurs enfants en garde contre ses pièges. À l’issue de cette cérémonie bien orchestrée, le fond de la salle, tapissé de tissu, s’ouvrit en deux, comme un rideau, laissant les participants muets devant cette belle mise en scène.
Une atmosphère totalement différente de la précédente avait été créée pour le cocktail. Le gris des faire-part et le fuchsia se conjuguaient dans les moindres détails ; les buffets circulaires, nappés de gris, étaient soulignés d’un ruban rose tout autour du plateau ; les bouquets de fleurs, ronds et à profusion, paradaient du plus petit au plus grand dans la même harmonie, élégante et contrastée ; quant à la lumière, elle jetait aussi des lueurs d’aurore, que renvoyaient les pastilles métalliques des pampilles, fixées sur les abat-jour des lustres du plafond. Toute la verrerie avait également mis son riche habit d’argent. La location de la vaisselle avait été faite chez Aktuel, reconnu pour son grand choix de matériel, et son site Internet extrêmement simple, bien conçu et très clair. Contre les murs, à même le sol, de grands panneaux carrés, habillés de toile noire, unie ou ornée de motifs grisés, laissaient à penser que l’on était dans une galerie d’art. Le traiteur Grand chemin, imposé par le lieu, avait redoublé d’effort tant par l’originalité de ses mets, que par leurs qualités gustatives. Pour l’ambiance, et en fond sonore, un duo d’artistes de l’orchestre d’Adi Golan, animait le cocktail. C’est dans ce décor recherché et chaleureux que le cocktail prit fin. Les invités au dîner avaient tous reçu un billet d’embarquement, “Porte A”, avec un horaire strict à respecter, mais sans aucune autre indication.
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mariage vécu Thaïlande
Il aura fallu une organisation à toute épreuve, et le talent de deux régisseurs spécialement affectés à cette tâche, pour parvenir à transporter en une heure, 250 personnes vers un autre lieu, à 5 minutes de route en voiture. Comme dans un scénario proche d’ “Agence Tous Risques”, les convives étaient installés dans des minibus noirs, vitres teintées vers une destination inconnue.
Autre temps, autre lieu
À 21 h 30, tout le monde était à bon port au Domaine de Brunel. Et là, de nombreuses surprises leur avaient encore été réservées. Une seule contrainte, celle de passer obligatoirement par le studio photo, pour se faire immortaliser sur fond de mer et de ciel bleu. Tout était permis, colliers, fleurs et éventails, couleurs flashy à volonté, façon David Lachapelle, ce grand photographe surréaliste dont la mariée est une fan. Sophie et Pierre, spécialistes de l’événementiel ont vu trop de réceptions où les invités subissaient, au lieu de participer, pour se laisser prendre au piège. Ils ont tenté le parti de laisser libre cours aux envies de leurs convives, en leur offrant la possibilité d’un buffet dînatoire à travers des univers différents. Une première salle cosy, pour discuter en aparté, fumer tranquillement, ou souffler un peu entre copains, après quelques danses endiablées. Tons chocolat, camaïeu de beige, lumière tamisée et bougies, avec une animation barbecue, viandes grillées à la broche, sous le regard serein du Bouddha, dont l’imposante tête de bois sculptée trônait sur le mur. Dans la deuxième salle, déco hyper contemporaine : canapés structurés et confortables, tables basses et fleurs blanches, miroirs et vases élancés remplis de feuillages exotiques. Dans cette ambiance lounge, on pouvait goûter une nourriture thaïlandaise, dans un raffinement ultra pointu.
Belle harmonie d’argent. Motifs sur papier velours, collés sur fond blanc pour le livret, noir pour
Mais bientôt la présence du chanteur Vigon, ce “soul man marocain”, à la voix entraînante, donna envie aux premiers danseurs de se manifester. On commença donc à danser sans savoir que, une porte derrière… Une troisième salle dancing les attendait. Un univers magique, envoûtant et presque irréel, avait été aménagé pour une fin de soirée mémorable. Ici, le buffet des desserts s’illuminait de torches étincelantes, là, un buffet de bonbons étalait ses friandises et ses barbes à papa, comme dans la plus sélecte des confiseries, et puis surtout, un gigantesque gâteau de mariés sur 6 étages, blanc et argent, trônait au milieu de la salle. Dans une ambiance de boîte de nuit, un mobilier innovant avait été choisi ; il se constituait de fauteuils éclairés de l’intérieur, ou de chaises au dossier Hy Tech, de paravents savamment capitonnés, le tout dans une blancheur délicate. Côté boisson, un bar de glace impressionnant derrière lequel un barman jongleur sévissait, le tout avait de quoi faire perdre la tête aux plus fêtards des nuits parisiennes. La musique se devait donc d’être à la hauteur ; Sophie et Pierre n’ont pas hésité à confier l’ambiance de la nuit à l’orchestre Adi Golan qui, aidé de ses nombreux musiciens et chanteurs, rythma la fête jusqu’au petit matin. Dernier coup d’éclat, pour aborder cet ultime moment, Sophie avait quitté sa robe nuptiale et revêtu une longue robe du soir, dos nu, sur fond blanc à impressions colorées, déjà un pas vers la Thaïlande.
Renouvellement de vœux
Trois jours plus tard, le mardi 21 décembre, juste le temps de se remettre d’une première célébration fastueuse et sous la neige, départ pour le mariage rêvé et tant attendu en Thaïlande. L’organisation en avait été confiée à Océane, collaboratrice à The Signature Weddings, spécialiste de l’organisation de mariages en Thaïlande. Ces cérémonies en pays lointains sont de plus en plus prisées par les Français. Changement de cieux et de température après plus de 20 heures de vol, et dépaysement immédiat.
Wedding sous les cocotiers
L’île de Kho Samui est située au large de la côte Est de la Thaïlande, dans le golf du Siam, à environ 650 km, au Sud de Bangkok. Elle est réputée pour sa végétation tropicale abondante, ses cascades, ses plages idylliques, et ses nombreux temples bouddhistes. Quoi de mieux que ce petit paradis pour commencer sa vie à deux ? Un somptueux appartement, prolongé d’une grande terrasse, donnait directement sur une piscine posée au milieu d’une allée de palmiers qui menait à une plage privée ; c’était la résidence des mariés, et l’endroit qui servirait pour la
réception nuptiale. La trentaine de parents et d’amis qui avaient fait le déplacement logeait dans un hôtel voisin que l’on pouvait rejoindre à pieds, en passant directement par la plage de sable fin. Pierre et Sophie se sont dit oui dans la tradition de l’île. Tout d’abord sur la plage, où un autel de bois, garni de feuillage et de fleurs, trônait sous un dais de bambous drapé de voile blanc. Pour y arriver, une longue allée de drap blanc parsemée de jasmin, était matérialisée par des
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mariage vécu
Belle harmonie d’argent. Motifs sur papier velours, collés sur fond blanc pour le livret, noir pour le faire-part. Réalisés à la main par La Fabrique à Rêves.
bouquets de palmes et de gigantesques corbeilles de fleurs tropicales très colorées, posées sur d’immenses bambous. Sophie portait une robe longue de satin blanc ; la forme près du corps, le décolleté profond et le dos nu, la mettaient parfaitement en valeur. Les plis plats maîtrisés jusqu’au genou partaient ensuite en volants superposés, créant des bandes plus larges jusqu’au sol, ce qui rehaussait la coupe épurée de ce modèle signé BCBG. Une parure Swarovski, de fins cristaux éclatants, scintillait à ses oreilles et à son cou. Pour être sûre de profiter de la journée sans être ennuyée par des détails de bien-être, Sophie avait emporté deux
paires de souliers blancs, l’une de chez Dior, l’autre de chez Kenzo. Son conseil : en variant la forme et la hauteur de la chaussure que vous aurez bien sûr portée avant le jour J, vous êtes à l’abri de douleurs qui auraient pu vous gâcher la soirée. Les alliances échangées dans ce cadre fabuleux et pittoresque laissèrent des souvenirs inoubliables tant aux convives qu’aux jeunes mariés. À l’issue de cette cérémonie atypique, tout le monde se retrouva chez les mariés, autour de la piscine ou à l’intérieur, pour déguster des plats thaïlandais, aussi beaux que bons. Des tables protocolaires, dont les serviettes blanches étaient parées d’orchidées fuchsia, en harmonie avec les bougies et le centre de table, avaient été dressées à l’intérieur. Dehors, des tables basses et des coussins
colorés, à même le sol, attendaient les invités qui voulaient vivre à la Thaï. Les mariés mélangèrent rites français et thaïlandais dans une bonne humeur partagée ; Sophie fit voler son collier de jasmin, en guise de bouquet, à l’intention de ses amies en quête de mariage, et tous se prêtèrent à la nuit tombante au serment des skylanterns. Il s’agit de lanternes volantes, que l’on tient à deux ou à plusieurs, dont on allume la flamme en faisant un vœu, avant de les laisser s’envoler dans le ciel. Le spectacle est magique. Pour les Thaïlandais : “La lumière qui s’élève est à même de les guider sur le chemin de leur vie.” Quel beau présage pour un mariage !
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