De l’auto – régénération du village de GUERMESSA

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De l’auto régénération du village de GUERMESSA

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De l’auto régénération du village de GUERMESSA

Ministère de l’enseignement supérieur et de la rechercher scientifique Université de Carthage

Ecole Nationale d’Architecture et d’Urbanisme de Tunis

De l’auto – régénération du village de GUERMESSA

Directrice de memoire : BELCADHI FERDAWS

Elabore par :

Co-directeur de memoire :

SAGRI SANA

ABBES ZOUHAIER Session Décembre 2020

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A travers ce village berbère Guermessa… A tous les villages berbères…

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Dédicaces À la lumière de mes jours, à mes chers parents Salem et Najwa, aucun hommage ne pourrait être à la hauteur de l’amour dont ils ne cessent de me combler que Dieu leur procure bonne santé et longue vie. Je vous dois ce que je suis aujourd’hui et ce que je serais demain et je ferai toujours de mon mieux pour rester votre fierté et ne jamais vous décevoir. À mes chères sœurs Sonia et Sawsen, pour leurs aides envahissantes et leurs compréhension, je les remercie pour tout le soutien et l’amour qu’elles me portent. À ceux que j’aime beaucoup et qui m’ont soutenu tout au long de ce travail. Que ce projet soit une preuve de reconnaissance et de gratitude pour vos croyances en mes capacités.

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Remerciements Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à ma directrice de mémoire, Mme Ferdaws Belcadhi, pour la qualité de son encadrement, sa disponibilité, sa persévérance et ses précieux conseils et recommandations qui m’ont incité à donner le mieux de moi-même. Mes sincères remerciements s’adressent à mon co-directeur de mémoire, Mr Zouhaier Abbes, pour sa présence, son aide pratique et son soutien moral et son encouragement. Je tiens également à exprimer ma profonde gratitude à Mr Mouldi Chaabeni pour son implication, ses judicieux conseils et ses efforts. Mes remerciements les plus chaleureux à toutes les personnes qui m’ont aidée de près ou de loin et aux amis qui m’ont accompagnée le long de mon cursus universitaire. Par la même occasion, je tiens à remercier les membres du jury pour leurs attentions accordées à cette recherche. J’exprime aussi mes remerciements à ma famille, mes amis et mes collègues pour leurs encouragements tout au long de mon parcours.

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Avant-Propos Il est nécessaire de noter que ce présent mémoire est en continuité avec la thématique abordée en premier semestre de la 5e année, dans le cadre de l’atelier « Territorialiser et Architecturer les Lieux » en septembre2019. L’approche de cet atelier est basée sur la nécessité d’identifier l’esprit et l’influence d’un lieu sur son architecture lors de la construction des relations polysémiques : Lieu/ Territoire, Mémoire/ Histoire, Valeurs/ Société. Ces relations définissent et donnent du sens à un lieu afin d’obtenir une réponse significative qui exprime l’esprit du lieu et réalise sa matérialisation. Avec cette façon de penser, le contexte devient le facteur déterminant pour que le projet maintienne une relation avec son environnement. À cet égard, il s’agit de partir d’un lieu ou d’un territoire passionnant de notre choix et de l’aborder d’une manière sensible et compréhensible. L’analyse et l’interprétation des différentes composantes matérielles, sociales et historiques qui composent le lieu sont donc les étapes de base pour appréhender les spécificités de la situation repérée. Notre choix d’investigation étant le village berbère de Guermessa, un lieu qui soit traité pour la première fois. Ceci présente une raison de plus, pour moi, pour élaborer une recherche bien approfondie sur ce lieu mystérieux

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Introduction L’existence humaine est définie par le passé, l’histoire, l’identité, des faits matériels et immatériels d’où par le patrimoine qui se manifeste dans un ensemble de traditions et de pratique qui nécessite un lieu pour se produire. Cependant, l’Homme habite lorsqu’il parvient à s’orienter et s’identifier à un milieu ou lorsqu’il ressent le sens d’un milieu. En effet, il est évident que chaque lieu est doté d’un « Genius Loci », une notion identifiée par Norberg-Schulz, qui le distingue des autres lieux et qui est basé sur une compréhension totale des éléments qui compose le lieu. La manifestation de ce génie du lieu nécessite l’existence d’une complémentarité entre Homme, Lieu et Architecture. « Chaque être indépendant à son Genius Loci, son esprit gardien. Cet esprit donne vie à des peuples et à des lieux, il les accompagne de la naissance à la mort et détermine leur caractère ou leur essence »1, C. Norberg-Schulz Or à travers le temps, suite à un changement de mode de vie, le lieu peut perdre son âme. Cependant le patrimoine fut délaissé, abandonné et endormi dans le silence de ses débris et de ses murs massifs en pierres. Par conséquence, plusieurs villages troglodytiques dans le monde ont cessé d’être habités, plusieurs sont tombées en ruine et d’autre sont délaissées et en dégradation. Notamment en Tunisie, qu’à partir de l’indépendance, qui a mené vers la modernisation, et les raisons politiques, les habitants sont obligés de quitter leurs demeures pour vivre dans les nouvelles villes qui ont été construites dans le but de mieux contrôler les communautés locales. En dépit de cette situation et pour que cette richesse matérielle et immatérielle puisse survivre et retrouver son âme, elle doit être interprétée de différentes façons, mais sans avoir le risque de menacer son esprit qui réside encore, dans le but de le protéger et le conserver.

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Christian Norberg-Schulz, Genius Loci : Paysage, ambiance, architecture, p.18

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Problématique Arriver à connaitre que chaque lieu est doté d’un caractère identitaire qui est basé essentiellement sur une compréhension totale des éléments qui le compose, nous amène à réfléchir à la notion « Esprit du lieu » afin d’enrichir et de renouveler notre façon de penser et de pratiquer le patrimoine. Plutôt que de séparer l’esprit et le lieu, l’immatériel et le matériel, voire le mettre en opposition, nous proposons d’explorer les manières dont les deux sont unis dans une étroite interaction où l’un se construit à partir de l’autre.

En se basant sur cette réflexion, on parle des villages Berbères qui s’étalent sur toute la Tunisie spécifiquement les villages troglodytiques du Sud tunisien qui représentent un patrimoine matériel et immatériel assez notable aussi bien qu’une architecture spécifique de la région qui se trouve aujourd’hui en péril et risque de disparaître à jamais. Notre questionnement de base naît à partir d’une étude de l’architecture troglodytique dans le Sud-Est tunisien pour comprendre cette architecture qui est en symbiose aussi bien avec leur milieu qu’avec l’être qui l’a conçu.

La présente étude se focalise sur le village de Guermessa, un village où le génie du lieu réside encore où on se trouve fasciné par l’homogénéité entre le naturel et l’artificiel ; par ses habitations qui épousent les strates de la montagne et ses murs massifs qui racontent l’histoire et évoquent la splendeur d’un peuple, leur tradition et leur savoir-faire.

Aujourd’hui ce village se trouve dépeuplé, délaissé et déserté où l’esprit du lieu demeure présent, mais reste muet comme un monde mystique. Cet état d’abandon est déclenché suite au changement de mode de vie et à des raisons politiques. C’est ce qui favorise continuellement la dégradation de ce lieu et le rend un lieu de passage et non un lieu de vie.

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À la quête de retrouver l’âme perdue de Guermessa à travers une lecture de croisement entre le matériel et l’immatériel, nous essayerons de mieux comprendre le processus d’intervention sur un cadre existant pour arriver à une Auto –Régénération du village délaissé par l’encouragement des familles intéressées à revenir de nouveau à ces lieux en prenant en considération de l’ensemble hérité et valorisant son authenticité architecturale et culturelle. Cette tentative de récupération de l’esprit du lieu de village nécessite la réflexion à une potentielle réintégration à la vie économique par des transformations d’usage.

En quoi consistent les éléments matériels et immatériels qui constituent le lieu ? Comment peut-on réussir la transmission de l’esprit du lieu ? Comment peut-on identifier l’esprit de Guermessa ? Comment pourrions-nous régénérer le village ?

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Méthodologie

La réflexion proposée dans ce mémoire vise à retrouver l’esprit du lieu d’un village berbère délaissé à travers une lecture et une compréhension totale des éléments matériels et immatériels qui aident à dégager le génie du lieu et qui participent toutes ensemble à la construction de son sens. Pour y arriver, mon étude se développera en trois parties :

En premier lieu, nous définissons la notion de « l’esprit du lieu » tout en s’appuyant sur l’étude des caractères matériels et immatériels d’un lieu d’une manière générale et séparée. Puis une lecture croisée entre les deux à travers l’étude et l’analyse de l’architecture troglodytique des villages berbères de Sud-Est tunisien. Cette première partie est donc consacrée à l’analyse des potentialités de l’architecture troglodytique et de construire de la connaissance autour de ce patrimoine culturel berbère qui a disparu depuis une quarantaine d’années. Pour arriver par la suite, à la question de la sauvegarde et la transmission de cet esprit du lieu.

En second lieu, nous abordons notre expérience architecturale vécue à travers la rencontre et la perception du village de Guermessa pour retrouver son esprit qui réside encore présent, mais qui reste muet. Il s’agit donc de dégager, par la saisie de son langage architectural, paysager ainsi que le langage de ses traditions, la matérialité et l’immatérialité de cette expérience architecturale.

En dernier lieu, nous nous appuierons sur l’étude analytique de quelques projets de référence organisés par thèmes pour savoir comment peut-on concrétiser les différents concepts dégagés lors de cette réflexion afin d’arriver à une intervention qui peut réussir l’auto régénération du village de Guermessa.

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PARTIE I :

L’esprit du lieu entre le matériel et l’immatériel

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Introduction de la première partie : Dans cette partie, on va essayer de dégager les valeurs cachées de l’architecture troglodytique. La genèse de ces villages se base toujours sur l’idée de l’harmonie avec la nature qui génère du respect pour le site que l’homme l’organise de manière à satisfaire ses désirs et ses besoins. Par contre, ces villages ne sont plus une simple série d'espaces physiques qui diffèrent par leurs caractéristiques naturelles, mais une série de lieux que les habitants ont adaptés selon leur convenance. En fait les traces matérielles relatives aux interventions de l’homme ont donné la preuve de l’existence d’une population qui a honoré ses terres. Cette manifestation montre l’aspect poétique de ces lieux qui nous aident à comprendre l’histoire, la culture et le vécu de ses habitants et aussi le rôle que cette culture joue dans la fondation et l'apparition du génie du lieu des villages berbères. « L’architecture est à la fois le miroir des sociétés, une de leurs images les plus pérennes, le contenant de leur bien-être. La concrétisation, aussi, de leur culture. Le charme de toutes les architectures anciennes est particulièrement de celle du Watan, provient de leur cohérence, de l’unité de pensée et de l’harmonie qui s’en dégage. » 2, Mohamed-Habib Daghari Ounissi

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Mohamed-Habib Daghari Ounissi, Tunisie Habiter sa différence, le bâti traditionnel du sud tunisien, l’Harmattan, Paris 2002, p.162

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I. La notion de l’esprit du lieu I.1. L’existence du lieu Le lieu est toujours référencé à une réalité physique ou intellectuelle. Du point de vue d’une stricte définition, il est une portion déterminée d’espace. Cependant, de nombreux théoriciens ont soutenu l’idée que le lieu ne semble être un lieu dans l’espace qu’avec la volonté de l’esprit humain. C’est le résultat d’un processus intellectuel, pas seulement un résultat visuel. Donc le lieu est un concept qui a des dimensions à la fois physiques et abstraites, car il existe à la fois dans la réalité et dans la pensée. D’une part, Augustin Berque a décrit le lieu d’une manière qui nous renvoie à une dimension topologique mesurable (le topos), le lieu est parfaitement définissable en lui-même, indépendamment des choses « … le lieu des coordonnées cartésiennes du cartographe, dont l’ordonnée (la longitude), l’abscisse (la latitude) et la cote (l’altitude) s’établissent dans l’espace absolu des Principia Mathematica de Newton ».3 Cette dimension strictement topologique du lieu ne nécessite pas la présence physique du corps, mais cela n’indique pas l’existence du lieu, car c’est l’esprit et la mémoire qui assurent cette existence.

I.2. Le caractère du lieu Selon Schulz, le lieu est « quelque chose de plus qu’une abstraite localisation », une représentation mentale des choses, associé à l’imaginaire de chacun « un phénomène total et qualitatif ne pouvant être réduit à aucune de ses propres caractéristiques ». C’est l’ensemble des facteurs spécifiques qui sont loin d’être liés à une seule notion figée, ces facteurs se transforment et s’adaptent progressivement aux besoins qui elles-mêmes changent au cours du temps pour donner un caractère spécifique au lieu. En fait, ce caractère crée une atmosphère générale qui n’est dégagée qu’à travers l’intervention humaine (culture, coutumes, savoir-faire...) avec les données naturelles du site

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Augustin Berque, Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés.

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(terre, ciel, eau, végétation...). C’est à travers l’interaction entre le naturel et l’artificiel que nait ce caractère. « Lorsqu’on rencontre un lieu, son unité a pour premier visage une atmosphère. Chacun sait qu’un lieu exceptionnel se caractérise par une atmosphère ineffable qui émane de chacun de ses éléments et lui confère une personnalité propre, une âme » 4 C. Norberg Schulz

I.3. Définition de l’esprit du lieu Depuis les temps anciens, l’Homme a prêté attention aux lieux où il s’implante. Les Romains ont traité le lieu non seulement dans sa dimension matérielle, mais aussi dans sa dimension immatérielle d’où vient le concept Genius Loci. Cette théorie sera développée plus tard par Norberg-Schulz, qui prétend que le Genius Loci a toujours existé, même si on ne le nommait pas comme cela auparavant. On peut dire que le concept de Genius Loci fait référence à la dépendance entre la vie humaine et le lieu de vie. Nous définissons ainsi l’esprit du lieu5 comme une dynamique relation entre des éléments matériels (sites, paysages, bâtiments, objets) et immatériels (mémoires, récits, rituels, festivals, savoir-faire), physiques et spirituels, qui produisent du sens, de la valeur, de l’émotion et du mystère et qui contribuent d’une manière significative à marquer le site et lui donner son identité. L’immatériel tend à créer le matériel qui est à son tour une expression de ce dernier et l’esprit n’existe que par la combinaison entre eux.

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C. Norberg Schulz, l’art du lieu,1997, p.43

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L’esprit du lieu est composé de l’esprit qui renvoie aux éléments intangibles, immatériels, la pensé…et le lieu qui renvoie aux éléments tangibles, matériels, concrets.

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Éléments

Mémoire récit

Sites Paysages

Rituels

Bâtiments Objets

Éléments

Savoir faire

Figure 1. Schéma esprit du lieu entre matérialité et immatérialité/ Source : Auteur

« Le génie du lieu, c’est sa capacité de passage, ou de transit d’une identité à l’autre », Bernard Cache6 Le lieu est indissociable de la question de l’identité. Lorsqu’on parle de l’esprit du lieu, on fait référence aux émotions qu’un site peut générer en raison du caractère et du sens qu’il acquière par le passage du temps. L’identité est formée de l’ensemble des évènements qui rendent le site unique dans l’esprit des êtres humains et qui leur permet de s’y reconnaître. Par identité j’entends un passé, la richesse de notre territoire réside dans l’identité de notre patrimoine construit. Identité et patrimoine peuvent se lier par l’architecture et son caractère matériel. En prenons l’architecture troglodytique comme exemple qui a été toujours liée à la notion de territoire et d’identité mais surtout le résultat d’un processus qui tient compte de l’utilisation des ressources et de la culture locales. Le génie du lieu ici, réside dans les formes et les espaces conçus qui émanent de l’expérience et l’interaction avec les éléments du contexte. L’architecture troglodytique est en effet ce qui caractérise le vécu d’une communauté, de sa richesse comme témoin intemporel d’un savoir-faire spécifique à un contexte donné.

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Bernard Cache, 1997

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II. Les troglodytes de la région de Tataouine et leurs apparitions « On ne peut connaitre la nature des choses que lorsqu’on en connait leur origine et leur évolution » 7 Héraclite d’Ephèse

II.1. Le contexte historique a. Le monde berbère : Le « monde berbère » à l’époque historique, occupe une partie de cet ensemble du Nord de l’Afrique que l’on appelé aujourd’hui le Maghreb. Qui sont ces Berbères ? D’où viennent-ils ? Hérodote les appelés les Libyens8, les Romains les nommeront les ‘Barbares’ ; d’où leur nom des ‘Berbères’. Lors de leurs premiers raids sur l’Afrique du Nord, les Phéniciens trouvent là un peuple versé dans l’agriculture et déjà riche d’une tradition artistique, emprunté peut-être à l’Asie occidentale de la protohistoire. Ils n’acceptent ni la suprématie de Carthage ni le joug de Rome, mais savent se ménager des alliances avec l’une et l’autre. Des conquérants arabes leur apportent l’ISLAM. Cette civilisation nouvelle a touché de près les populations autochtones de la région et fut d’une influence remarquable.

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La Pensée d'Héraclite d'Éphèse, Paris, Aubier, 1959

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Hérodote, Histoires, lib IV, CLXXXVI

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Depuis l’antiquité, l’homme n’a cessé de lutter contre la nature et contre son ennemi pour survivre. Alors que l’homme du Sud tunisien a choisi de se plier à la nature pour mieux la vaincre. Sur le rebord du plateau saharien se sont implantés les villages berbères : Chenini, Douiret, Guermessa et Ghomrassen. L’implantation des villages dans la partie Sud-Est de la Tunisie et en particulier dans la chaîne de montagnes du Dahar n’est nullement le fruit d’un pur hasard. Les spécificités naturelles conjuguées à la nature de l’évolution historique et socio-économique ont concouru à donner une physionomie bien particulière au peuplement actuel de ces régions.

Figure 2. Carte de Troglodytisme dans le Sud Tunisien 9

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Source : CAHIERS DES ARTS TRADITIONS POPULAIRES, P.29

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b. Avant l’invasion Arabe : Les Phéniciens fondent Utique au Xème siècle et Carthage au VIIIème siècle av. J.-C. On les trouve installés le long des côtes de Tunisie à Djerba. Sans le pénétrer profondément, ils se heurteront au monde berbère, et le grand peuple des Numides naîtra, réparti sur tous les territoires limitrophes de Carthage. Au cours de cette période de l’histoire, ces envahisseurs n’ont guère été émus par le monde berbère et n’ont laissé aucune trace dans le patrimoine architectural existant. En fait, les Berbères qui se nommaient dans leur langue « Imazighen » ou les hommes fiers du couchant sont les autochtones du Sud tunisien. Ils se divisent en deux branches les Zenata et les Lawata partageant leur vie entre la vie pastorale et une agriculture occasionnelle.

c. Après l’invasion Arabe : Les Berbères autochtones résistent contre l’invasion arabe et viennent combattre aux côtés de Koseila ou de la Kahéna pour chasser l’envahisseur à la fin du VIIe siècle au milieu du XIe siècle, les hordes Hilaliennes déferlent sur le pays comme « une nuée sauterelles ». Les Berbères ont quitté la plaine et ont pris les montagnes pour se cacher de l’ennemi. Une partie de la population berbère mène une vie sédentaire et s’installe dans les plaines, se mêlent à l’envahisseur, adoptent son mode de vie pastoral et perdent avec leurs traditions, leur langue d’origine, certains pourtant résistent… Ce sont quelques petites villes du sud où les Berbères gardent leur langue et leurs coutumes et ce n’est qu’avec l’avènement de la dynastie Hafside que commence une ère de paix. Ainsi donc, la répartition géographique des villages berbères va être largement affectée par la présence de l’élément arabe qui a réduit presque la totalité des Berbères en serf.

d. L’occupation française : Au moment de l’intervention française en 1881, on remarque l’importance de l’élément berbère, mais aussi sa faiblesse vis-à-vis des Arabes qu’occupent les plaines et surtout de ces Berbères arabisés qui dominent presque tout le pays. En fait, Matmata devient le refuge de plusieurs familles Gabésiennes qui voulaient fuir les bombardements. Le besoin de se réfugier

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a provoqué le développement de l’architecture troglodytique verticale de Matmata. A cette époque la séparation Arabes-Berbères s’est estompée.

e. Après l’indépendance : Avec l’indépendance de la Tunisie, ces différences ethniques ne sont plus marquées et seuls quelques villages berbérophones gardent leur appartenance à un groupe ethnique différent. Plusieurs habitations troglodytes ont été abandonnées, car de nouvelles constructions ont apparu dans de nouvelles villes des plaines.

II.2. Le contexte environnemental « Les constructions de chaque région étaient le fruit merveilleux de l’heureuse alliance de l’imagination du peuple et des exigences du paysage », 10 Hassen Fathi La genèse des villages troglodytiques de Sud-Est tunisiens qui font partie du paysage, se base toujours sur l’idée de l’harmonie avec la nature et c’est par son intégration dans le site et l’utilisation des matériaux locaux. En fait, l’architecture troglodytique crée un lien étroit avec son environnement.

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Hassan Fathi (1969), Construire avec le peuple, p. 51

Figure 3. Paysage Saharien / Source : Google image + Travail personnel

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a. La situation géographique : La zone d’étude est située dans le Sud-est tunisien qui représente le tiers de la superficie de la Tunisie et qui est géré par deux gouvernorats : celui de Tataouine et celui de Médenine.

Figure 4. Situation géographique de la zone d’étude / Source : Auteur

b. La géomorphologie : Les terrains crétacés en bordure de la plateforme saharienne couvrent la plus grande partie de la zone d’étude ces terrains constituent les plateaux du Dahar se terminent par une grande falaise. La Cuesta11 à laquelle correspond cette grande falaise marquant une dissymétrie morphologique est composée par la superposition des niveaux carbonates, durs massifs, à des niveaux gréseux et argileux.

Le relief de la région est composé de trois parties :

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La plaine de la Jeffara

La montagne de Jebel Demer

Le plateau de Dahar

Cuesta : Rebord du plateau avec superposition des couches résistantes et des couches tendres.

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La plaine de la Jeffara s’insère entre le Jebel et la cote qui est « largement échancrée et bordée de lagunes » (H. Sethem et A. Kassab : les régions géographiques de la Tunisie). Elle est formée quant à sa nature géologique, d’un remplissage d’argile et de sable plus au moins gypseux couronné par de puissantes croûtes calcaires en affiant. Le Jebel Demer, constitue la bordure orientale de la plateforme saharienne. Il déploie ses massifs depuis les monts de Matmata au sud-ouest de Gabes jusqu’au Jebel Nefoussa au sudouest de la Libye, accusant ainsi la forme d’un grand arc montagneux qui surplombe la plaine de la Jeffara de plusieurs dizaines de mètres. À ses hauteurs dentelées et difficilement s’attachent les destinées des villages berbères objet de cette étude. Le Dahar, s’identifie aux revers de la cuesta de Matmata qui s’inclinent en pente douce vers la cuvette du grand Erg. Ses altitudes moyennes sont de l’ordre de 400-450 mètres. C’est une région

nettement

désertique

affleurent

les

calcaires

du

crétacé.

Figure 5. Coupe schématique du relief de la région de Sud-Est Tunisien / Source : Auteur

c. Le climat : Le climat du Sud-est tunisien est un climat désertique, un climat semi-aride. Caractérisé par une pluviométrie irrégulière en moyenne 200 mm sur la côte et 134 mm dans la région de Tataouine et par une forte amplitude thermique diurne, saisonnière et interannuelle. En fait, la contrainte climatique en interaction avec d’autres paramètres a obligé les habitants de choisir l’architecture troglodytique comme abris. Elle se caractérise par un confort thermique tout au long de l’année (un espace frais en été et chaud en hiver).

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II.3. Le contexte social « Les Berbères ont toujours été un peuple puissant, redoutable, brave et nombreux ; un vrai peuple comme tant d’autres dans le monde, tels que les Arabes, les Persans, les Grecs et les Romains »12, Ibn Khaldoun

a. L’expression de la structure sociale : La perception des villages berbères montre une perfection de l’implantation et de la partition de ses habitations. Cela illustre la structure sociale des Berbères qui est basée essentiellement sur des groupements familiaux ou des tribus. Pour se protéger, ils préfèrent vivre en groupe en partageant un environnement commun. Cette partition des habitations peut s’exprimer aussi par la suivie des strates rocheuses pour les villages de montagne. En fait, chaque famille est une fraction qui semble être l’unité sociale la plus proche à laquelle on puisse penser dans un système dans lequel tous les groupes sont formés sur le modèle du regroupement familial. Cette répartition spatiale est le résultat d’une cohérence de l’unité de pensée de la société berbère et la genèse d’une forme spatiale renvoie à un code socioculturel.

b. L’expression de la culture des Berbères : La dimension symbolique et immatérielle est très vivace chez les Berbères et imprègne une grande partie de leur quotidien et des rites collectifs, c’est ce qui donne la dimension poétique au lieu. « La seule possibilité de donner un sens à son existence, c’est d’élever sa relation naturelle avec le monde à la hauteur d’une relation spirituelle », 13 A. Schweitzer

12 13

Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale, P.199 Schweitzer, The philosophy of civilation,1923

Figure 6. L'identité berbère / Source : Auteur

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L'existence des berbères est également immortalisée grâce à son art, qui est transporté pendant des siècles par les produits artisanaux tels que le tissage et la poterie, les tatouages et les gravures. Face à l'assimilation étrangère, l’art pratiqué par les berbères a résisté avec ses géométries et ses motifs très épurés.

• Les traditions et le savoir-faire artisanale : Les traditions des habitants des villages berbères sont issues du patrimoine immatériel qui a conservé à ce jour tous ses aspects d'origine. Il s’agit d’un système de savoir-faire destiné à la femme dont la charpente de la société est structurée autour d’elle. Lorsque les hommes travaillent dans les champs, la femme est matrice de leur culture : elle s’investit dans des activités qui valorisent les ressources locales et les arts culturels tels que le tissage, Halfa, les bijoux… Aussi l’art de la poterie qui remonte à la période préhistorique et qui est appelé par le terme amazigh "ideqqi", qui signifie poterie. Les symboles de la décoration de la poterie sont très similaires aux symboles des tapis ou tatouages des femmes berbères, ces symboles sont en effet très anciens.

• Tatouage et symbole :

Figure 7. Le tissage pour les femmes / Source : Google image + Travail personnel

Le tatouage traditionnel berbère est un phénomène social qui faisait partie intégrante des coutumes et des traditions des villages berbères. Il rythmait la vie des individus et commémorait les évènements importants de la vie des hommes et des femmes et de leur communauté. Les tatouages adhèrent aux croyances et aux rituels du passé dans la vie quotidienne, il indiquait aussi leur appartenance à un village défini et leurs origines. C'est un signe distinctif.

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III. L’architecture troglodytique à travers l’arc montagneux L’interaction du milieu naturel et du milieu humain a donné naissance à une architecture domestique spécifique à la région qui comporte trois types d’habitations. Le premier renferme les maisons entièrement construites au sommet de la montagne « KSAR », le deuxième se traduit par les habitations qui possèdent une partie construite et une partie creusée (semitroglodytique) implantées à flanc de montagne et le troisième type concerne les habitations complètement excavées (troglodytique verticale) situées à pied de la montagne.

III.1. L’habitat troglodytique : Creusement horizontal à la paroi : L’habitat troglodytique qui se trouve sur les strates de la montagne est un creusement horizontal à la paroi du relief. C’est un système qui consiste à dégager une plateforme dans le versant d’une colline ou une montagne. Puis on s’enforce latéralement pour créer ce qu’on appelle « les grottes creusées » ou « El-Ghar ». La matière extraite (généralement de la roche calcaire tendre) est utilisée après dans la construction apparente sur la plateforme dégagée tout en laissant un passage « La Cour » devant cette construction de l’extérieur. Ce mode est répandu au Sud de la Chaine surtout chez les Jebelia, dans les pitonniers (Chenini, Douiret, Guermessa...). Le creusement s’effectue verticalement, de haut en bas en suivant la forme des escaliers, tandis que la découpe est horizontale des blocs. Cette technique d'excavation est réalisée par une personne compétente à l'aide d'outils bien définis tels que des pioches, des marteaux et des ciseaux à pierre. En fait, la roche libérée du volume sert plus tard à construire le mur d'enceinte (ce mur sert à définir le Houch) ou à construire d'autres espaces annexes.

Figure 8. L’habitat troglodytique dans le village de Douiret / Source : Auteur 30


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La technique de creusement d’une habitation troglodytique :

1. Détermination du fil de gypse de la hauteur H et la longueur L

3. Creusement en escalier

2. Dégagement de la placette « La Cour »

4. Creusement plus en profondeur

5. La roche dégagée est utilisée dans la construction extérieure (mur d’enceinte ou des espaces annexes) Figure 9. Technique de creusement horizontal de l’habitat troglodytique Source : Auteur 31


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III.2. Le mode d’implantation des habitations troglodytiques : « Où commence le village, où finit la montagne ? Comment distinguer celle-ci de celui-là, quand des siècles durant, le rude combat à l’Homme et son dialogue parfois, avec la substance minérale ont taillé ce paysage dantesque » 14, André Louis Le choix d’implantation des ksour n’est pas fait au hasard vu qu’il y’avait plusieurs critères qui ont mené à cet emplacement stratégique des habitations. En effet l’insécurité qui règne, le relief typographique, les matériaux de constructions locales et les conditions climatiques ont influencé sur l’intégration des ksour dans son environnement. L’adaptation d’un tel édifice se manifeste généralement en une continuité temporelle et spatiale. Malgré les sévères restrictions et les conditions très agressives et difficiles dans la région, l’Homme a pu bien s’en protéger. C’est face à son intelligence qu’il a adopté un sens de rendre malléable cette rudesse de l’environnement dans un but de détourner les caractères existants de défauts en qualités. Il est à noter que la composition des montagnes est faite par une alternance de couches rocheuses et argileuses. Ce fait a permis le développement des architectures de troglodytes horizontales en étage en lignes épousant les courbes de niveau du Djebel.

14

André Louis, 1975, Tunisie du sud : Ksour et villages de crêtes, Ed CNRS, Paris

32


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a. L’adaptation paysagère et climatique : 1er aspect d’intégration : l’emplacement stratégique En général, les habitants de la région préféraient s'installer aux sommets pour des raisons purement sécuritaires ; pour contrôler l’environnement. Ces constructions créent des refuges parfaitement intégrés et camouflés dans le site, leur emplacement stratégique leur permet de vivre en toute sécurité et d'être prêts à affronter d'éventuels dangers. En fait, cette parfaite intégration dans le site s'exprime à travers les formes sculptées dans la montagne ou les couleurs adaptées au paysage grâce à l'utilisation de matériaux locaux. On trouve la couleur fauve des roches qui s’intègre avec les ocres de la pierraille de construction. Ces implantations sont surmontées au sommet le plus haut de la montagne par des constructions intégrées et se confondant avec le rocher tout en constituant la plateforme de la montagne et qui est nommé communément Ksour ou Kalaa. Ces édifices sont destinés au dépôt et stockage des réserves de céréales, de figues et d’huile. En plus de Ksar, on trouve la mosquée, le mausolée et l’huilerie qui constituent les équipements collectifs de la communauté. En fait, l’implantation de la mosquée est faite à une hauteur intermédiaire entre le Ksar et le premier étage des habitations creusés. Construction du Kalaa (Ksar citadelle) sur le sommet du piton

Construction des habitations au-dessous de la Kalaa Couche calcaire Couche argileuse Couche calcaire

Couche calcaire Couche argileuse

Construction des habitations tout en descendant dans les strates de la montagne

Couche calcaire

Figure 10. Schéma explicatif de l'emplacement des ksour par rapport au village / Source : Auteur

La Kalaa El-Ghar ou EL- Ksour 33


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2ème aspect d’intégration : l’adaptation climatique La principale raison pour laquelle ces villages sont situés dans cette arche montagneuse est qu'ils utilisent la capacité thermique de la terre, ce qui permet d'obtenir une température quasi constante à l'intérieur des habitations tout au long de l’année. De plus, les caractéristiques géologiques étaient favorables pour les travaux d'excavation du fait qu’entre deux couches dures il y’a une couche tendre. La terre permet d’emmagasiner la chaleur en été qu’elle la dégage durant l’hiver. En fait, l’adaptation climatique se manifeste à travers la typologie de la construction et la répartition des espaces en rapport avec le milieu extérieur. C’est généralement du côté EstSud-Est (Bahri direction de la mer) du versant de la montagne que les habitations se développent. Couche réfléchissante Couche de propagation de la chaleur accumulée Confort thermique

Couche de fraicheur

Confort thermique

Comportement thermique dans les montagnes pendant le jour

Chaleur géothermique

Couche de propagation de la chaleur accumulée Confort thermique

Chaleur emmagasinée

Confort thermique

Chaleur géothermique

Comportement thermique dans les montagnes pendant la nuit

Figure 11. Schéma explicatif du confort thermique / Source : Auteur

34


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b. L’accessibilité en spirale au village : La spirale est un enchaînement de progression qui se manifeste dans les deux sens, horizontal et vertical. Elle prend naissance à partir d’un centre qui est inscrit dans une évolution constante le long d'un axe vertical ou incliné passant par le premier axe d'habitation pour atteindre le sommet qui est Kalaa : c’est le point culminant du lieu marquant le début d’une ascendance spirituelle. En fait, le développement de la spirale rend difficile l'accès à Kalaa, d'où l'augmentation du niveau de sécurité. La citadelle refuge (la Kalaa), n’a plus à servir comme telle la grotte s’est organisée en demeure troglodytique à flanc de montagne. Les habitations se développent selon les couches de marne friables de la montagne. L’ancienne Kalaa-refuge devient un ksar : fait d’un ensemble d’alvéoles d’engrangement, ghorfas, qui se superposent à la mesure des habitations de la montagne et des besoins des propriétaires qui y groupent leurs récoltes. En fait, la Kalaa ou Ksar Citadelle a joué un rôle important dans la vie des communautés villageoises. C’est autour de lui que se développent les maisons et les masses. Il couronne toujours la partie la plus escarpée ou le point le plus haut du village. On accède d’une habitation à l’autre par des sentiers étroits appelés « Charaa »15. Ceux derniers sont reliés entre étages d’une manière hélicoïdale en pente douce. Parfois des escaliers sont aménagés pour faciliter et rendre plus rapide l’accès des personnes aux divers niveaux.

15

Le Charaa est l’espace de transition entre un Ghar et un autre.

Figure 12. Les chemins d'accès de village de Chenini Source : Google image + Travail personnel

35 35


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Figure 13. L’accès au village de Douiret / Source : mémoire Repenser l'avenir du patrimoine ksourien : Reconversion du ksar Zammour en un gite rural

Figure 14. L’accès au village de Guermessa / Source : mémoire Repenser l'avenir du patrimoine ksourien : Reconversion du ksar Zammour en un gite rural

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III.3. Les modes d’évolution du l’habitat de village montagneux : Le premier stade

La grotte refuge creusée dans une couche de marne, c’est la forme la plus primitive de l’habitation troglodytique. Elle sert de refuge à des populations qui ne peuvent subsister dans ce couloir étroit entre la montagne et la mer. Il est aménagé peur à peu de pour qu’on puisse y demeurer.

Le deuxième stade

La Kalaa (ksar citadelle) couronnant le sommet de la montagne. Le refuge se transporte sur le sommet de relief et se développe en citadelle organisée, pour s’y défendre, pour y vivre et aussi pour le stockage d’alimentation.

Le troisième stade

Le Ksar et troglodytes à flanc de montagne, c’est là que la citadelle refuge n’a plus à servir et elle se transforme en ksar et les habitations se développent selon les couches de la montagne.

Figure 15. Les stades d'évolution de l'habitat troglodytique / Source : Evolution d’un habitat André Louis + Travail personnel

37


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Le quatrième stade

Le Ksar de famille, le ksar est devenu pratiquement inaccessible. Les grandes attaques des gens ne sont plus à redouter. D’où l’abandon de ksar et les gens d’une même famille construisent en avant leur habitation dont l’architecture varie selon les besoins de la famille.

Le cinquième stade

Le Ksar de montagne, l’on ne vit plus complètement accroché à la montagne. La série de ksour de montagne sera utilisée comme abri des récoltes et on vit dans les demeures troglodytiques des vallées qu’il surplombe.

Le sixième stade

Le Ksar de la plaine, le ksar de montagne descend et devient ksar de la plaine. C’est lorsque la paix définitive vient, on engrange sur les terres qui sont délimitées par l’État pour construire les ksour de plaine à un ou deux étages.

Figure 16. Les stades d'évolution de l'habitat troglodytique / Source : Evolution d’un

habitat André Louis + Travail personnel 38


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III.4. Mode de partition de l’espace : L’habitation troglodytique présente une véritable réponse aux besoins de sécurité et de protection contre l’agressivité du climat et à l’insécurité dans laquelle vivent ces peuples. En fait, la géologie du sol et sa nature ont permis de développer une habitation par la simple technique du creusage. Rien ne fait penser, de l’extérieur, à l’existence d’une habitation. Cette habitation est simplement formée par une succession des grottes juxtaposées qui sont creusées à flanc de montagne ou de colline. Les matériaux enlevés lors de creusage servent au nivellement d’une cour en plein air et à la construction d’une enceinte qui l’enclot. L’habitation se limite au départ à la seule composante « Ghar », c’est une pièce creusée dans la couche argileuse de la montagne où la roche constitue son sol et sa toiture. En fait, les habitations troglodytiques sont composées de deux à quatre grottes « Ghar ». Une ou deux servent de pièces d’habitation, l’autre pour les femmes et la cuisine et l’autre pour les hommes et les étrangers.

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6 6

6

6

5 5 5

5

5

4

2

1

Entrée

2

Cour

3

Etables

4

Cuisine

5

Ghar

6

Dépôt (Khazna)

3

1

0

3m

Figure 17. Plan d’une habitation troglodytique à Douiret Source : Les spécificités architecturale de Sud Tunisien + Travail personnel 40


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a. Les composantes d’une habitation troglodytique : • El-Ghar : C’est l’unité d’habitation spécifique aux régions de Sud-est, un espace creusé dans les couches argileuses de la montagne. Les contraintes structurelles et de stabilité donnent au Ghar l’impression d’un couloir profond qui fait 2,5 m de largeur tandis que la profondeur peut atteindre plus de 12 m. Alors que la hauteur est limitée par les deux couches rocheuses de la montagne et varie entre 1,8 m à 2,4 m. En fait, le Ghar abrite toutes les activités de vie quotidienne de sommeil, séjour, ablution, dépôt, de travail du métier à tisser et parfois même et pendant le mauvais temps de cuisson. L’aménagement du « ghar » se fait de manière classée par fonction. Les activités du jour sont au-devant, ceux de sommeil au milieu. L’espace dépôt, dressing est au fond du ghar. Cette espace séparée de l’espace de sommeil par une cloison muni d’une ouverture fermée parfois par une porte et appelée communément « Khazna ».

Figure 18. Croquis d'un Ghar à l'intérieur / Source : carnet voyage d'étude 2004 + travail personnel 41


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Dépôt ou Makhzen

12m

2.5m

La partie de sommeil et travail du Ghar Figure 19. Plan d'un Ghar d’une habitation troglodytique Source : Evolution d’un habitat André Louis + Travail personnel

Makhzen : L’espace de réserve et généralement placé dans la partie endossée à la montagne, il permet de garder une température modérée et un rafraîchissement constant des produits alimentaires. Il est construit en pierre et la montagne constitue la paroi postérieure.

42


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• La cour : Le passage d’un Ghar à un autre ne se fait pas au travers de la cloison de la murette qui les sépare, mais par la cour qui se trouve en avant de la ghar sur le palier qui le précède. Un mur en pierre protège cette cour du vent et des regards indiscrets : c’est le domaine de la femme. Souvent cette cour comprend une partie construite : un alvéole à usage de cuisine et une étable, parfois on trouve une terrasse où l’on met à sécher quelques provisions alimentaires. Le grain est gardé dans un silo spécial mobile, placé soit dans la cour, soit sur la terrasse, encore que plusieurs continuent d’engranger dans les ghorfas du ksar. En fait, après que le Kalaa (ksar implanté au sommet de la montagne) ait perdu sa fonction de grenier pour ensilage de produits alimentaires suite à une certaine sécurité et pais répandue dans la région et la sédentarisation relative des populations, des constructions ont été aménagées devant les Ghars pour des raisons de stockage et de dépôts.

43 43


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N

Squifa C’est l’entrée unique de la maison, elle possède une toiture plate en « Sannour » à la forme rectangulaire.

0

3

Figure 20. Plan d'une habitation troglodytique montrant la partie de la cour

Etable ou Zriba C’est l’espace pour animaux domestiques qui est aménagé à l’entrée dans un espace ouvert de la « squifa » ou dans une excavation ou partie endossée à la montagne.

Cuisine ou Matbakh L’espace de cuisson qui est aménagé dans la cour par une simple murette arrondie moins de 1m de hauteur construite en pierres posées à sec pour abriter des vents qui peuvent éteindre le feu.

Figure 21. Coupe montrant la partie de la cour d’une habitation troglodytique

44


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b. Les équipements collectifs : Les équipements retrouvés dans la zone des villages sont réduits. Ils se limitent aux huileries, aux mosquées et mausolées.

• L’huilerie : Les huileries sont elles aussi creusées. Elles sont aménagées à proximité du logement. Le fait que l’huilerie est souterraine permet de conserver les olives et éviter le contact avec l’air et la lumière pour garder son goût et avoir une quantité plus importante d’huile. L’huilerie est composée des sous-espaces suivants : L’entrée / lieu de stockage des olives / broyeur d’olives / coin pressoir des « Chouami » / citerne et jarre pour la récupération d’huile / lieu de dépôt de la « Fitoura ». La culture de l’olivier et son importance pour ces peuples et la nourriture

qui

se

base

4

essentiellement sur l’huile d’olive 6

ont fait que la plupart des familles

Celle-ci est le plus souvent enterrée

1

3

possèdent leurs propres huileries. 5

2

au sol à côté du logement. Certaines peuvent être semi-enterrées, elles sont couvertes de voûte ou de coupole.

Figure 22. Plan huilerie souterraine à Chenini / Source : Spécificités Architecturales du Sud Tunisien + Travail personnel 1

Entrée

2

Lieu de stockage d’olives

3

Broyeur d’olives

4

Coin pressoir

5

Citerne et jarre pour la récupération d’huile

6

Figure 23. Coupe A-A / Source : Spécificités Architecturales du Sud Tunisien+ Travail personnel

Lieu de dépôt de la « Fitoura » 45


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• Les mosquées : Les mosquées comme les habitations étaient à l’origine elles aussi enterrées et creusées au sol ou dans la montagne (cas de la mosquée de Douiret). Les mosquées construites sont toutes des édifications récentes (moins de 100ans)16. Elles présentent cependant des formes architecturales qui donnent un charme à ces villages par leur blancheur qui fait le contraste avec la couleur ocre de la montagne. En fait, la mosquée occupe toujours une place apparente dans le village pour qu’elle soit perçue de loin.

Figure 24. Plan de l’ancienne mosquée de Douiret Source : Spécificités Architecturales du Sud Tunisien + Travail personnel

Figure 25. La mosquée de Chenini

Figure 26. La mosquée de Douiret 16

Figure 27. La mosquée de Guermessa

Spécificités Architecturales du Sud Tunisien

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• Les mausolées : Ce

sont

les

seules

constructions

qui

affleurent du sol avec les mosquées qui ne dataient que depuis le début du 20ème siècle. Ce sont des constructions à plan carré, couvert de coupoles plein cintre ou ogivale.

Figure 28. Mausolée à Douiret / Source : Spécificités architecturales du Sud Tunisien + Travail personnel

Figure 29. Relevé du mausolée Sidi Abdallah à Tamazret Source : Spécificités architecturales du Sud Tunisien

Figure 30. Mausolée de Guermessa / Source : Google image

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III.5. Les modes de construction : Les matériaux de construction : « L’habitation troglodytique ne réclame pratiquement pas de matériaux de construction : aucune boiserie n’y nécessaire sauf celle de la porte et de son encadrement. Point de brique ni de moellons pour monter les parois, point de poutre ni de solives pour soutenir les plafonds. »17, A. Louis Etant donné que la réalisation de l’architecture troglodytique est basée sur le creusement et la soustraction, prouve qu’elle ne nécessite pas beaucoup des matériaux. Même les matériaux utilisés pour les ouvertures (bois), la peinture(chaux) et celle de l’entretien (pierre) sont des matériaux locaux. Le creusement d’une habitation troglodytique ne nécessite pas l’utilisation de l’eau qui est précieuse dans la région semi-aride de Tataouine.

« Les matériaux ne déterminent pas la forme de la maison, ils permettent seulement l’utilisation de telle ou telle technique et la combinaison d’éléments architectoniques originaux »18

Figure 31. L'espace creusé : ghar à l'intérieur / Source : Photos personnelles

17 18

André Louis, Cahiers des arts et traditions populaires, première année, 1968.p35 Cahier des arts populaires No8 I.N.A p87

48


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En fait, lors de la réalisation des constructions apparentes qui existent devant les Ghars, le cas des habitations troglodytiques apparentes ou semi-troglodytiques, ils ont utilisé des matériaux de production locale provenant des oasis, des steppes ou des montagnes tels que la pierre, le gypse et les troncs des palmiers et d’oliviers. Ces matériaux permettent d’agir sur la forme, la texture, la couleur et même l’échelle de l’œuvre.

• La pierre : La pierre présente le matériau le plus employé dans la construction. Elles sont utilisées pour la construction des fondations, des murs et des linteaux pour les portes. Selon leurs formes et leurs

dimensions,

les

fondations

sont

exécutées avec les roches massives. La maçonnerie des murs porteurs est faite par les pierres de taille. Celles de petite taille sont utilisées pour les cloisons et pour les niches de décoration.

Figure 32. La construction en pierre à Douiret Source : Photo personnelle

150 cm

50 cm

50 cm

Figure 33. Schéma d'un mur d'enceinte en pierre / Source : Auteur

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• Le plâtre : Le plâtre joue le rôle d’un liant pour la construction des voûtes et des coupoles. Il est utilisé aussi comme un mortier pour le revêtement intérieur des ghar et parfois extérieur pour imperméabiliser les terrasses. Le plâtre est extrait à partir de l’opération de la cuisson de la pierre gypseuse dans des anciens fours creusés dans le sol à une température assez élevée.

• La chaux : La chaux est obtenue à la suite de la cuisson des pierres calcaires dans des fours spéciaux. Ce matériau est malaxé avec du sable pour obtenir un mortier qui serve comme un enduit étanche pour l’intérieur et pour l’extérieur.

• Le bois : Tronc de palmier ou d’olivier : Le matériau de construction principal pour cette architecture est la terre qu’on creuse mais, pas le seul. Le bois, primordial pour les habitations troglodytiques servant comme ouvertures et leurs renforcements sous forme de linteaux. Il en existe deux types ; le bois de palmier qui un élément de multiples fonctions, on le trouve aussi comme Missar de l’huilerie et sert aussi pour la fabrication des portes et le bois d’olivier qui est plus résistant utilisé comme poutres.

Figure 34. Utilisation de bois dans le troglodyte / Source : Photos personnelles

50


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IV. L’habitat troglodytique : Une expérience sensible : Les habitations troglodytiques sont connues pour leur ambiance intérieure. Cette vie souterraine est garnie de sensibilité malgré l’aspect rigide et le climat difficile qu’elle possède. Contrairement à l’extérieur chaud invivable, ils ont fait des fonds de montagnes un paradis enterré. On met la nature au service de l’homme. Le troglodyte est un espace humain à la base, même si on s’enterre sous plusieurs couches de terre, on a bien étudié l’échelle de l’espace prenant en considération l’échelle du villageois. L’échelle de la construction unifie tous les paramètres qui définissent l’ambiance intérieure leur donnant un sens tous à la fois.

Figure 35. Croquis du Ghar / Source : Auteur

51 51


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IV.1. L’ambiance lumineuse : « La lumière est la vraie génératrice de l’architecture. Sans lumière il n’existe aucun espace. La difficulté à l’intérieur d’un espace est de comprendre la vibration de la lumière »19, Mario Botta. Les habitations troglodytiques ont une lumière filtrée, douce et discontinue ; une lumière à différentes quantités ce qui donne une multitude de sensations et d’ambiances lumineuses à l’espace. Dans les habitations troglodytiques, les ouvertures sont de dimensions réduites pour minimiser l’échange thermique entre l’intérieur et l’extérieur. Ces petites ouvertures constituent des points lumineux importants pour les chambres : éclairage. L’espace le plus proche de la porte est le plus éclairé et c’est en rapport avec l’usage (Espace de séjour, de tissage, réservé aux femmes…) par contre l’espace le plus profond est le moins éclairé, il est réservé au stockage d’alimentation. Sachant que ce type d’habitation représente des limites fictives ou immatérielles, la lumière est l’une des limites qu’on retrouve à l’intérieur du troglodyte. En passant d’un espace à l’autre, c’est toujours la lumière qui marque la transition ; depuis la Skifa jusqu’au el-Ghar.

19

Mario Botta

52


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IV.2. Echelle humaine/espace : L’échelle de la construction unifie tous les paramètres qui définissent l’ambiance intérieure leur donnant un sens tous à la fois. En effet, si on ne prend pas en considération l’échelle lors de l’excavation du puit ni le jeu de lumière ne pourra donner sens à l’espace ni la limite de lumière ne sera exprimée. Sans le facteur de l’échelle, l’homme se sent écrasé dans son espace et sa visibilité sera réduite. Il ne pourra même pas vivre dans cet espace enterré. Les proportions dans l'architecture troglodytique sont le fruit de plusieurs expériences qui ont fait naître le savoir-faire des ancêtres : « une architecture sans architecte ». Cette architecture prend sa morphologie à partir du quotidien de l’homme, dans le but de trouver

un espace adéquat pour répondre aux besoins de l’usager, ses

mouvements ainsi que son échelle. Elle prend le corps humain comme référence de mesure ce qui donne une sensation d’appartenance et de confort dans l’espace.

Figure 36. Croquis d'ambiance à l'intérieur du ghar / Source : mémoire la réécriture d'une tradition estompée + Travail personnel

53 53


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Conclusion :

Figure 37. Schéma de synthèse / Source : Auteur

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I. L’esprit du lieu et sa sauvegarde Définir l'esprit du lieu de manière relationnelle nous donne également un concept plus large, diversifié, riche et dynamique des monuments et sites, et du patrimoine culturel plus généralement. Il va sans dire que la manière dont on définit l’esprit du lieu détermine largement les usages que l’on en fait. En fait, le patrimoine culturel c’est l’héritage commun d’une collectivité de valeur partagée ; « Qu'il s'agisse de monuments, de musées, d'archives, de parcs régionaux, de sites archéologiques, mais aussi de friches industrielles, de lieux de mémoire locale ou plus universelle, de tous les reflets de l'histoire proche ou lointaine, le patrimoine incarne l'héritage commun d'une collectivité » 20

I.1. Le patrimoine culturel comme identité : Le lieu est indissociable de la question de l'identité. Lorsque l’on parle de l’esprit du lieu, on fait référence aux émotions qu’un site peut générer en raison du caractère et du sens qu’il acquière par le passage du temps. L’identité est formée de l’ensemble des évènements qui rendent le site unique dans l’esprit des êtres humains et qui leur permet de s’y reconnaître. Par identité j’entends un passé, la richesse de notre territoire réside dans l'identité de notre patrimoine construit. Identité et patrimoine peuvent se lier par l’architecture et son caractère matériel et immatériel. •

Le patrimoine matériel qui est considéré comme un héritage légué, prestigieux et une richesse de haute qualité. Il est le témoignage d’un géni savoir et d’une capacité d’adaptation incomparable, il inclut des sens et des valeurs sociales, humaines et culturelles très précieuses, donc sa revalorisation et sa garde en vie est une nécessité de premiers degrés.

Le patrimoine immatériel culturel qui joue un rôle très important dans la sauvegarde de la diversité culturelle contre la mondialisation et la standardisation culturelle de l’humanité. Il est utile pour connaître les différentes communautés mondiales, l’échange interculturel et le maintien du respect des modes de vie

20

différents.

In Catalogue Arts et Culture 2002, Scéren/Ministère Éducation nationale, page 75

57 57


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Son importance réside dans la richesse des connaissances du savoir-faire transmis de génération en autre et pour sa valeur sociale pour la communauté.

I.2. Conservation de patrimoine culturel : Dans la plupart des pays du monde, les politiques et les pratiques de protection et de conservation du patrimoine portent sur des lieux physiques et des objets matériels. Bien que des efforts soient faits pour protéger les composantes immatérielles des sites, il y a encore beaucoup de discussions et de débats sur la définition de ce que constituent de bonnes pratiques de protection et sur leur mise en application. De plus en plus de lieux patrimoniaux dans le monde possèdent plusieurs esprits et sont réclamés par plusieurs groupes. Sauvegarder le patrimoine c'est conserver notre identité "Du point de vue du culte de l'ancienneté, on ne doit pas veiller à une conservation éternelle du monument dans son état d'origine, mais à une représentation éternelle du cycle de la genèse et de la disparition qui demeure assurée si à l'avenir d'autres monuments remplacent ceux d'aujourd'hui" 21

II. L’esprit du lieu et sa transmission Une fois qu’il a été sauvegardé, comment faire pour le transmettre ? La transmission est une condition sine qua none de la sauvegarde, car, si l’esprit du lieu n’est pas transmis, il meurt, il disparaît avec ceux qui le portent. Essentielle, la transmission est en même temps délicate dans la mesure où elle implique des médiateurs qui tendent à transformer consciemment ou inconsciemment l’esprit du lieu pour mieux le conserver et se l’approprier. Ainsi, le lieu peut-être approprié et son esprit transformés plusieurs fois au cours de son existence. Lors de ces réappropriations et « recontextualisations » culturelles, souvent d’ailleurs exprimées par des pratiques immatérielles, les lieux produisent, à leur tour, de nouveaux esprits, de nouvelles configurations sociales et de nouveaux sujets. 22

21

RIEGL, Aloïs – Le culte moderne des monuments ‐ 1903.

22

LAURIER TURGEON Chaire de recherche du Canada en patrimoine Institut du patrimoine culturel

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II.1. Le rôle de tourisme dans la transmission : a. Le tourisme authentique : Le tourisme est une forme de mise en valeur du patrimoine que l’on désire exposer aux autres, voire exposer notre identité. En fait, le tourisme est maintenant considéré et reconnu comme étant une force positive qui favorise la conservation du patrimoine culturel. Pour de nombreux pays et régions, c'est aussi un enjeu essentiel et peut devenir un facteur important de développement. Aujourd’hui, les visiteurs recherchent une autre forme de tourisme. Ils veulent vivre une expérience, devenir des acteurs et non de simples spectateurs. Il existe d’ailleurs un parallèle entre la mise en scène et l’authenticité de l’expérience touristique. Les touristes cherchent l’authenticité, une authenticité qu’ils ne retrouvent pas chez eux (un autre contexte historique, une autre culture et un autre style de vie que le leur). La région de Dahar est dotée d’un réel potentiel touristique grâce à ses paysages et une richesse culturelle exceptionnelle fortement identitaire pour les populations. Disposant de produits phares comme les Ksour l’habitat troglodyte et ses villages historiques. La région est traversée depuis les années 60 déjà par un tourisme de passage.

« Destination Dahar » : Un projet visant à développer le tourisme durable dans la région montagneuse du sud-est tunisien de Djebel Dahar, est le fruit d’efforts résolus de plusieurs opérateurs touristiques et des experts tunisiens et étrangers dans le domaine de la géographie, la géologie et le développement local. L’expérience permet au visiteur de passer de « spectateur » à « acteur ». Un heureux mélange de patrimoines matériel, immatériel, de culture et d’exploration des sens.

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b. Les randonnées au Dahar : C’est un circuit pédestre dans un paysage aride, difficile où pourtant on ressent la présence humaine, là où la main de l’homme a façonné différents ouvrages en harmonie avec la nature. Cette expérience offre ainsi une approche authentique de la région. C’est ainsi vous pouvez reposer dans les maisons troglodytes (creusées dans les parties friables des roches en montagne ou dans le sol argileux en plaine). L’objectif étant de : -

Promouvoir un tourisme alternatif et solidaire, pour des randonneurs intéressés d’essayer de nouveaux sentiers et pour voyageurs passionnés par la découverte de villages restés authentique.

-

Promouvoir le développement des régions arides du sud tunisien par la valorisation du potentiel culturel, social et patrimonial, à travers des échanges inter et intraculturels.

-

Revivifier le patrimoine culturel et le faire connaître à l’échelle locale, régionale et nationale.

II.2. Les initiatives de développement économique durable : C’est une forme de participation des habitants de la région qui sont les vrais connaisseurs de l’histoire de ces villages troglodytiques et de ce savoir-faire local. La prise de conscience de la difficulté d’avoir un développement qui diffuserait de l’extérieur dans le territoire a incité les acteurs locaux à adopter la stratégie à savoir la valorisation locale des ressources locales pour engager un processus de développement, de transmission de conservation de cette richesse du lieu. En retour vers le savoir-faire local de la région, les activités qui ont été développées sont l’artisanat textile bédouin et la mise en valeur touristique du patrimoine matériel en prenant compte dans la réalisation de ces activités, la rareté de l’eau sur le territoire.

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a. Le projet de « Gite Douiret » : Ce projet se manifeste dans la l’exploitation des anciennes habitations des ancêtres, les troglodytes et le transformer en une maison d’hôtes et la valorisation du potentiel culturel. La réalisation de ce projet portait sur l’aménagement des chambres d’hôtes dans la montagne pour permettre au visiteur de vivre l’expérience d’habiter les grottes et de participer dans la vie quotidienne des habitants de la région. Aussi l’aménagement de circuits de randonnées pédestres balisés. Ce projet a eu l’idée de la régénération du village de Douiret tout en exploitant le savoir-faire et la richesse locale patrimoniale. L’aménagement des habitations et le programme injecté étaient avec l’utilisation des matériaux et des objets locaux pour intégrer le visiteur à l’identité du lieu et au contexte dans lequel il se trouve.

Figure 38. L'aménagement de projet Gite Douiret / Source : photo personnelle + Google image

61


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b. Les initiatives sur les Ksour de la plaine : Ces initiatives de développement économique régional jouent un rôle important dans la protection et la revalorisation de ce patrimoine tout en mettant en valeur les potentialités de ces régions sans abîmer le site ni changer son aspect.

Figure 39. Ksar Hedada / Source : Google image

Figure 40. Carte d’emplacement des Gites Source : Ksour de la région de Tataouine

Le gîte se situe au Ksar Ouled Dabbeb à 10 km du Sud-Est de la ville de Tataouine. Il est implanté sur la montagne à une altitude de 200m. Figure 41. Ksar Ouled Dabbeb / Source : Google image

Ce gîte se situe dans l'ancien village berbère de Douiret, au pied d'un mont rocheux. Dans le cadre de ses activités de sauvegarde et de mise en valeur de l'ancien village troglodyte de Douiret, l'association (ASNAPED) 23 a procédé à la réhabilitation de l'hôtel "résidence Douiret" avec la collaboration de l’architecte Mouhamed Salah Chekir en2004. Figure 42. Résidence ASNAPED / Source : Google image

23

L'association de sauvegarde de la nature et de protection de l'environnement de Douiret 62


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Conclusion :

Figure 43. Schéma de synthèse sur la sauvegarde et la transmission de l’esprit du lieu / Source : Auteur

63


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Synthèse :

64


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PARTIE II :

A la quête de l’esprit du lieu du village berbère de Guermessa

65


De l’auto régénération du village de GUERMESSA

Introduction de la deuxième partie :

Pour saisir dans son ensemble l'architecture de la montagne, il faut l'étudier, la parcourir dans tous les sens, en gravir chaque saillie, pénétrer dans la moindre gorge. Comme toute chose, c'est un infini pour celui qui veut la connaître en son entier. Dans cette partie on va essayer de présenter notre cas d’étude, le village de Guermessa à travers une perception à différentes échelles de ses éléments matériels et immatériels lors d’une expérience architecturale sensible afin de comprendre son esprit du lieu. Notre idée est d’étudier les habitations troglodytiques de Guermessa à partir des critères prédéfinis (l’accessibilité, la spécificité architecturale, état de conservation, authenticité) qui présentent à l’origine des essaies de compréhension du village soit au cours du travail in-situ, soit à la lumière des lectures des différents textes et documents recueillis… Cette analyse nous incite ensuite à penser l’état actuel du village qui se trouve aujourd’hui en péril face à l’abandon.

« L’architecture est à la fois matérielle et spirituelle que nous appréhendons à travers son expression sensible » 24, Ali Djerbi

24

Ali Djerbi, 2011, p.12

66


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67


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Guermessa, les traces d’une histoire, d’une identité, d’un vécu et d’une vie disparu.

68


De l’auto régénération du village de GUERMESSA

I. La perception du village : l’expérience architecturale I.1. La découverte du village : Guermessa est l’une des villages berbères du Sud-est Tunisien avec Douiret et Chenini, juchés sur le rebord du plateau du Dahar dans la région de Tataouine.

Tataouine

Cette

Guermessa

région

est

par

sa

situation

Chenini

géographique un point du passage, une

Douiret

porte ouverte sur le Sahara caractérisé par le relief de la montagne tout autour où se situe les villages berbères. Figure 44. Situation géographique du village

2

1

Pour arriver au village de Guermessa, le

passage

par

la

nouvelle

ville

Le deuxième accès se fait dans la

« Guermessa Loutia » est obligatoire pour

continuité de la route qui relie toute la

le premier accès. Vers la fin de la route, on

chaine de Dahar qui commence par

se trouve face à une piste piétonne au

Matmata

niveau le plus bas de village. C’est avec le

passant

par

Guermessa

jusqu’au Douiret. Là où on se trouve

calme qu’on escalade le relief.

dans un long chemin dépeuplé qui annonce le changement d’atmosphère et le changement de temps. À L’arrivée on se trouve au cœur du village.

Figure 45. Le chemin d'accès piétonne au village : Le premier accès au village/ photo personnelle

De loin on distingue que les deux pitons Figure 46. Le deuxième accès au village

qui constitue le village. 69


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Village de Guermessa

Le premier accès au village

La nouvelle ville Guermessa Loutia

Le deuxième accès au village

Figure 47. Le chemin menant au village / Source : Auteur

En traversant la nouvelle ville, on se trouve face à une autre atmosphère, à un silence qui règne. Ce changement marque la transition entre deux milieux différents. Sans trop savoir où nous conduisaient nos pas, on était sorti de la ville, et on dirigeait vers les grandes montagnes dont on voyait le bout de l'horizon. Vue de la plaine, la montagne est de forme bien simple : ce sont deux petits pitons dentelés s'élevant, parmi d'autres saillies d'inégale hauteur qui borne tout un côté de l'horizon. Du sommet, on se trouve face à une vue panoramique sur Guermessa Loutia et sur tout le champ et la plaine qui entoure le village. On regarde aussi d'égal à égaux les monts environnants.

70 70


De l’auto régénération du village de GUERMESSA

I.2. La perception du village à l’échelle du territoire : La rencontre avec le village :

1

De loin on n’arrive pas à discerner l’existence d’un village, le seul signal c’est la mosquée blanche qui se contraste avec la couleur ocre. Le village est dissimilé dans son cadre naturel comme s’il est né de la terre. Il jaillit des strates du relief rocheux et des courbes serpentines crées par les deux pitons qui caractérisent le lieu. Figure 48. Le piton le plus bas

2

Dès l’arrivée au village, une sensation d’être entré dans un autre univers qui est considéré comme un legs du passé se manifeste. On sent que les maisons et les ruines racontent une histoire de fondement des efforts, une histoire d’un peuple qui a réussi de survivre dans des conditions difficiles avec le minimum des moyens.

Figure 49. La mosquée blanche repère et signal du village

3 En se retrouvant dans le village un paysage captivant survit, une atmosphère de vide et un lieu qui donne envie d’être exploré, visité et découvert.

Figure 50. Le piton le plus haut 71


De l’auto régénération du village de GUERMESSA

4

Figure 51. Le restaurant du village à l'accueil

5

Figure 52. Une huilerie souterraine

6

Figure 54. Plan masse du village Guermessa / Source : Auteur

Figure 53. Les habitations qui se camouflent dans la montagne 72


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I.3. L’entrelacs, le cœur battant de village : Du haut du superbe observatoire, là où on se fait le premier contact avec les habitations troglodytiques. Cette plateforme accueillante qui s’implante dans l’entre-deux ; entre le piton le plus haut et le piton le plus bas, présente le cœur battant du village. Elle articule les deux grands sommets de la montagne en jouant le rôle d’un articulateur entre les différents chemins d’accès aux habitations qui se trouvent sur les différentes strates de relief. La notion de l’entrelacs se manifeste aussi par l’implantation de tous les équipements majeurs (la mosquée et la huilerie) du village et les habitations troglodytiques dans cette plateforme qui présente une sphère d’expression de la culture et de savoir-faire des habitants de Guermessa.

Figure 55. Les habitations troglodytiques

Figure 56. La mosquée et la placette

Figure 57. Plan de la partie de l'entrelacs / Source : Auteur

Figure 58. L’huilerie souterraine 73


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I.4. L’implantation des habitations sur les deux pitons :

Figure 59. La morphogenèse du village de Guermessa / Source : Auteur

Implantation de Kalaa et Ksar

Implantation des habitations troglodytiques

Au début ils ont construit la Kalaa (Ksar Citadelle) sur le sommet du piton le plus haut qui est un ksar fortifié dominant ainsi tout le village, difficile à y accéder, c’est un refuge en cas des attaques. Après ils ont construit le Ksar (ksour) au-dessous de la Kalaa dans les strates de la montagne. Ils sont à vocation essentiellement agricole et dominent des dépressions fertiles et des plaines. Plus facilement accessibles que les Ksour citadelle, mais toujours en montagne, ils gardent un certain caractère défensif, moins important toutefois.

74 Figure 60. L'entrelacs à Guermessa / Source : Auteur


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La volonté d’habiter en haut des collines montre bien le sentiment d’insécurité qui règne à l’époque berbère

Implantation des habitants sur le 2 piton : construction de 2

‐ème

‐ème

ksar

er

Implantation des habitants sur le 1 piton : construction de Kalaa (le ksar fortifié)

Kalaa er

1 Ksar ème

2

Habitation semi troglodytique

Habitation troglodytique

Ksar

Habitation adossée au relief

Figure 61. Les divers stades d'implantations des habitations/ source : Evolution d’un habitat André Louis + travail personnel

75


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a. Les habitations du piton le plus bas :

Maison 1

Maison 2

Figure 62. Plan de piton le plus bas / source : carnet de voyage d'étude 2004 + Travail personnel

L’architecture troglodytique est à la recherche de simplicité, de sobriété et de modestie. Le berbère ôte toute excavation et rejoint le côté humble et naturel. Dans le but de maintenir la cohésion du groupe, les habitants évitent toute forme de disparité sociale. Ainsi aucun signe de richesse n’est exposé de l’extérieur.

76


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3

3

3

3 3 3

5

2

1

3

2

4

1

Plan maison 2

Plan maison 1

Façade

Façade

Coupe A-A 1

Squifa

2

Houch (Patio)

3

El-Ghar

4

Matbakh

5

Zriba

Coupe B-B

Figure 63. Plans / Coupes / Façades d'une habitation troglodytique adossée au relief 0

3m

77


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Les habitations qui existent sur le piton le plus bas sont des habitations troglodytiques surmontées par des espaces de stockage adossé au relief du montagne : El makhzen

Coupe A-A

Figure 64. Le Makhzen / Photo personnelle Plan makhzen 3

Façade

Coupe A-A

Plan mezzanine Coupe A-A

Plan makhzen 4

Façade

Façade Makhzen

0

2m

78 Figure 65. Croquis de deuxième piton du village / Source : Carnet de voyage d'étude 2004 + travail personnel


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b. Les habitations du piton le plus haut : Les habitations qui s’implantent dans le piton le plus haut, celui où la Kalaa est implantée sur son sommet, sont des habitations de type semitroglodytique. Elles sont composées par deux parties, une construite et l’autre creusée (El-Ghar). C’est lorsque la paix est répandue dans la zone que les habitants ont construit les parties extérieures. Elles servent comme espace pour les animaux « Etables » ou « Zriba ».

Figure 66. L'entrée de l'habitation semi-troglodytique

Figure 67. Façade de l'habitation semi-troglodytique / source : Carnet de voyage d'étude 2004+ travail personnel 79


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A

5

5 5 5 4 4

Figure 68. L'entrée au Ghar / photo personnel

6

3

7

Doukkena devant la maison

1

2

1

Squifa

2

Etable

3

Cour

4

El-Ghar

5

A

6

Figure 69. Plan d'une habitation semi-troglodytique source : Carnet de voyage d'étude 2004+ travail personnel

0

Makhzen Cuisine

2m

La partie enterrée : El- Ghar

Figure 70. Les escaliers de la partie construite devant el-Ghar/ photo personnel

La partie construite devant El- Ghar

Figure 71. Coupe A-A / source : Carnet de voyage d'étude 2004+ travail personnel 80


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I.5. La perception du village à l’échelle du quartier C’est le silence qui règne dans le village

1

Les ruelles sont ornées de petites places offrant des vues sur la plaine

2

On ne peut pas distinguer les habitations à cause des murs massifs en premier plan

3

Les ruelles sont de largeur aisée qui suit la morphologie du terrain en rampe

81


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4

1 2 3

On se sent guidé vers la mosquée par les escaliers orientés vers lui

5

5 4

0

6m

On se retrouve dans la plateforme intermédiaire qui relie les deux pitons et qui offre une vue panoramique sur la plaine

Figure 72. Plan de la partie de l’Entrelacs : L'accueil du village / Source : Auteur 82


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a. La mosquée Sidi Salah : C’est une tache blanche qui se détache de l’ocre environnant qui représente le seul lieu de culte dans ce village.

6

7 Figure 73. Plan de la mosquée de Guermessa / Source : Les spécificités architecturale de Sud Est Tunisien + travail personnel

Figure 74. Coupe schématique montrant l'importance de la mosquée dans le village / Source : Auteur 83


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6 Figure 76. Coupe de la mosquée / Source : Les spécificités architecturale de Sud Est Tunisien + travail personnel

Figure 75. Les chemins d'accès à la mosquée / photo personnelle

7

Figure 77. Façade de la mosquée / Source : Les spécificités architecturale de Sud Est Tunisien + travail personnel

Ils ont construit une mosquée blanche qui se situe dans le flanc de la montagne, pour qu’elle soit accessible par les habitants et fonctionnelle. Elle montre l’influence des Ibadites qui ont dominé la région pendant des siècles. Figure 78. L’entrée de la mosquée / photo personnelle

b. L’huilerie souterraine : La culture de l’olivier est très importante pour cette population ainsi que la nourriture qui se base essentiellement sur l’huile d’olive.

Figure 79. L'huilerie souterraine de Guermessa / photos personnelles 84


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c. Conclusion sur la typo-morphologie des habitations de deux pitons : Les formes de la maison troglodytique s’adaptent à la roche, s’adossent au terrain, se blottissent dans une falaise. L’Homme vit au cœur de la nature, en harmonie avec elle. On a fait l’étude de deux types d’habitations qui s’implantent sur les deux pitons. La première est l’habitation troglodytique adossée au relief, composée d’une partie enterrée et surmontée par des parties construites, l’autre c’est l’habitation semi-troglodytique qui est composée par une partie enterrée et une autre construite devant cette dernière. En fait ces habitations sont construites sur les différentes strates de la montagne comme dans les autres villages berbères Chenini et Douiret de la région de Tataouine. Mais ce qui rend Guermessa spécifique c’est l’existence des habitations purement troglodytiques et qui sont concentrées dans la partie entre les deux pitons où se manifeste L’entrelacs architectural.

85


De l’auto régénération du village de GUERMESSA

I.6. La perception du village à l’échelle architecturale a. Les habitations troglodytiques de l’Entrelacs :

0

5m

Figure 80. Plan des habitations troglodytique de la partie de l'Entrelacs / Source : Auteur

Les maisons qui existent dans l’entrelacs de deux pitons sont des habitations troglodytiques horizontales.

Figure 81. Croquis de Guermessa 86


De l’auto régénération du village de GUERMESSA La partie enterrée : EL-Ghar

Les maisons qui existent dans l’entrelacs de deux pitons sont des habitations horizontales. A

A

troglodytiques Ces

maisons

sont

resserrées les unes à côté des autres, épousant ainsi la forme du relief et composées d’une partie extérieure à ciel ouvert (la cour) et d’une autre enterrée (El-Ghar).

La partie extérieure : La cour Figure 82. Plan d’une habitation troglodytique horizontale / Source : Auteur

Figure 84. Façade de l'habitation

0

3m

Figure 83. Coupe A-A

Figure 85. L’habitation troglodytique de l'Entrelacs / photos personnelles 87


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b. Les pièces constitutives d’une habitation troglodytique : La Cour : c’est le premier espace auquel on accède. Il dessert les autres pièces de l’unité d’habitation. C’est un lieu à la fois de rencontre et de service : cuisine, étable. Il est ouvert au ciel et balayé par le soleil.

Figure 86. L'utilisation de la cour / source : Auteur

Figure 87. Façade des habitations / Source : Auteur

El-Ghar : Ce sont des cellules latérales qui abritent

toutes

les

activités

de

vie

quotidienne du sommeil, séjour, dépôt et travail du métier de tissage. L’aménagement du « Ghar » se fait en fonction des usages. Les activités du jour sont en avant, ceux du sommeil au milieu et ceux du dépôt au fond dans un coin aménagé appelé « Khazna ».

Figure 88. L'utilisation de Ghar / Source : Auteur

Figure 89. Coupe sur les Ghars / Source : Auteur 88


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c. La perception à l’échelle de la cellule : A

Figure 90. Coupe B-B

B

B

Figure 91. Photo du Ghar à l'intérieur

A Figure 92. Plan du Ghar / source : Auteur

Dès l’entrée, on se trouve dans un espace : une pièce d’habitation ;

accueil, détente et sommeil. Il s’agit d’un

espace consacré à la production artisanale dédiée à la femme. Dans la partie inférieure du Ghar nous observons un aménagement de Khazna : un espace pour les réserves. Figure 93. Photo de la porte du Ghar

0

1m

Figure 94. Coupe A-A

89


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II. Immatérialité de l’expérience architecturale : Les habitations de Guermessa présentent le modèle qui exprime la richesse de la capacité humaine et de leur savoir-faire. En fait chaque habitation répond au besoin d’une famille, aux pratiques d’une population qui ont réussi à adapter l’existant à leurs besoins avec le minimum des choses. Cela est exprimé par la forme de leurs habitations et la manière dont ils sont aménagés. En fait en rapport avec l’expérience architecturale à Guermessa, le lieu se présente comme un espace chargé d’histoire et de souvenirs qui représente une projection de notre mémoire et de notre identité. Ce lieu peut être perçu et vécu à travers des images anciennes et des souvenirs. Le lieu poétique a le pouvoir de nous apporter ailleurs et de nous détacher de présent, nous faire comprendre le vécu de l ’espace. C'est l'espace pour notre voyage spirituel et émotionnel. La perception brute, purement sensorielle engendre l’appréhension affective des ambiances qui permet la restitution de la mémoire du lieu tout en évoquant les émotions à traves la stimulation des sens de l’être humain. La palette de couleurs naturelles et la texture brute reflètent la relation Homme/Nature. Une relation forte où l’homme valorise la nature au sein de laquelle il vit tout en l’utilisant en faveur de ses besoins. Un vrai génie de l’Homme.

90


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II.1. Le savoir-faire constructif : « La construction est l’art de former à partir de nombreux éléments un tout cohérent », Peter Zumthor Les berbères ont modelé leurs espaces de vie. Ils ont su utiliser les matériaux locaux avec profit, ont su ventiler leurs habitats en zone aride et ont su mettre en avant le savoir‐faire humain plutôt que la rareté et la richesse des matériaux.

Le bois

La pierre

91 91


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II.2. Le savoir-faire artisanal : « En Tunisie comme dans tous les pays de vieille culture, les femmes et les hommes ont de tout temps transformé les ressources naturelles de leurs pays pour se nourrir, se vêtir, se loger, puis pour se raffiner leur nourriture, embellir leurs vêtements et décorer leurs intérieurs. » 25 La région de Sud-Est est connue par les traditions et les coutumes des peuples montagnards. C’est un environnement riche en matière première pour plusieurs activités artisanales dont la plus importante reste le tissage du « margoum », ce dernier est un métier féminin, caractérisé par sa finesse et la richesse de ses motifs géométriques. De plus, l’artisanat local du sud-est tunisien englobe trois secteurs d’activités : le tissage, la vannerie et la poterie.

Le tissage : est l’activité féminine par excellence chez toute la population de la région. Il n’est que le couronnement de toute une série de travaux très pénibles qui nécessitent des soins très particuliers. La laine produite localement est le produit de base. Suite aux enquêtes de terrain, on a pu remarquer l’existence de deux types de tissage : -

Tissage sur le métier horizontal (la tente) : la femme prépare ici des filets de poils de chèvre, poils de chameau et laine.

-

Tissage sur le métier vertical : permets une production plus variée et une liberté de conception plus large.

Figure 95. Le tissage de Margoum sur le métier vertical / Source : Google image

25

L’art populaire en Tunisie 92


De l’auto régénération du village de GUERMESSA

La vannerie : bien que le palmier soit peu abondant dans la région, on se sert des folioles des palmes pour monter couvercles de couscoussier et plateaux. Après avoir arraché les palmes du cœur de l’arbre, on les défeuille à la hachette. Selon l’usage que l’on veut en faire, les folioles sont refendues dans le sens de la longueur, puis on les met à tremper quelque temps ; ensuite, on les fait sécher. La femme enserre avec les fibres ainsi obtenues un faisceau formé de plusieurs brins d’Alfa pour former un cylindre souple qui est ensuite cousu en spirales de manière à monter les spires accolées pour créer un plateau ou un couvercle de couscoussier. Des fils de laine, passés entre les spires de l’objet, lui donnent un cachet bien particulier.

La poterie : Réalisée à la main sans tour comme au début de l'ère chrétienne, la poterie berbère est l'œuvre d'un remarquable savoir-faire. Les pièces (assiettes, vases, soupières) sont modelées dans une pâte d'argile puis séchées à l'air libre avant d'être enfournées. La poterie est un art qui remonte à la préhistoire cela se nomme sur « l’ideqqi » terme amazigh qui signifie poterie. Les symboles de décoration de la poterie ressemblent fort à ceux que l’on trouve dans le tapis ou les tatouages des femmes berbères, ces symboles sont en effet très anciens.

Figure 96. Le travail de la poterie / Source : Google image

93


De l’auto régénération du village de GUERMESSA

Conclusion :

À travers la lecture de l’esprit du lieu de village de Guermessa, on a essayé de valoriser cet héritage en montrant son ingéniosité humaine et dévoilant le savoirfaire qui en découle. Il s’avère clairement que l’architecture jusqu’au

troglodytique

aujourd’hui

des

présente richesses

matérielles et immatérielles ce qui nous incite à penser à son état actuel à la manière adéquate de son exploitation, à sa survie et à sa mise en valeur.

94


De l’auto régénération du village de GUERMESSA

95


De l’auto régénération du village de GUERMESSA

96


De l’auto régénération du village de GUERMESSA

I. L’abandon du village I.1. La création de la nouvelle ville :

Figure 97. Plan de l'apparition de la nouvelle ville / Source : Auteur

Avec

l'indépendance

de

la

Tunisie,

les

révolutions sociales et industrielles ont apporté leur lot de changement dans le système économique, qui a provoqué une évolution dans le mode de vie des citoyens. Les gens ne vivent plus de l’agriculture, la nouvelle économie est basée sur les services, le commerce, l’industrie et autres éléments du système économique actuel.

Figure 98. La nouvelle ville de Guermessa / Google image 97


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Ceci a donné naissance à une nouvelle organisation spatiale, une nouvelle typologie d’urbanisation, donc à une nouvelle ville : « Guermessa Loutia ». Par conséquent, les habitants ont quitté leurs habitations dans la montagne pour habiter dans la nouvelle ville.

Raisons politiques + Raisons économiques

+ Changement de mode de vie +

Le lieu Figé

La non adaptabilité

Figure 99. Photo actuelle de Guermessa / Source : Auteur

98


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I.2. Le village, une plénitude de vide : Suite à l’abandon, Guermessa est évidée de ses habitants d’où de ses fonctions. Le village règne dans une amnésie et une atmosphère de vide. Ce vide qui procure un terrible sentiment de perte et qui représente la disparition d’un mode de vie et d’un savoir-faire. La mosquée est encore là mais fermée malgré son bon état. Les habitations troglodytiques sont radicalement changées non par leurs formes, mais par leurs vécus. Elles existent aujourd’hui comme une écorce évidée. En fait, toutes ces habitations enterrées sont vides. Ces espaces inoccupés font émerger la trace de l’abandon : il ne reste aujourd’hui que les marques et les traces de l’absence, du manque et du vide. À l’entrée dans ces habitations, une sensation nous parvient ; une sensation d’appartenance et d’identité. Cette espace qui fut abandonnée aujourd’hui est un espace chargé d’histoire et de souvenirs qui représente une projection d’un vécu et d’un savoirfaire exprimé à travers les traces de l’Homme dans la nature. La qualité des matériaux et sa mise en œuvre donnent à lire la richesse matérielle de l’architecture tandis que son usure nous permet de lire sa richesse historique et de connaître l’identité du lieu.

Figure 100. L'état des Ghars à Guermessa / Source : Photos personnelles

99


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II. L’entrelacs d’un lieu de vie à un lieu de passage Face l’abandon, Guermessa fut délaissé et évidé de toutes ses fonctions. Ce que provoque sa transformation d’un lieu de vie pour ses habitants à un lieu de passage et de visite instantanée pour les visiteurs. Même dans les circuits touristiques qui font la tour sur les villages berbères de Sud-Est la visite de Guermessa est instantanée, un simple passage qui continue la visite vers les autres villages Chenini et Douiret qui occupent une grande importance dans le planning dans les circuits. En fait, le lieu est indissociable de la question de l'esprit du lieu. Lorsque l’on parle de ce dernier, on fait référence aux émotions qu’un site peut générer en raison du caractère et du sens qu’il acquière par le passage du temps. Il est formé essentiellement de l’ensemble des évènements qui rendent le site unique dans l’esprit des êtres humains et qui leur permet de s’y reconnaître. Contrairement à Guermessa qui est dominée aujourd’hui par l’absence et le silence qui présente à la fois la voix de la mémoire, de l’identité et des souvenirs d’un temps passé. Comme ce passage est instantané et ce silence surprend le visiteur, cette atmosphère nous laisse s’interroger sur le futur et l’avenir de ce lieu délaissé.

Figure 101. Les caravanes du tourisme à Guermessa / Source : Google image

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De l’auto régénération du village de GUERMESSA

• Protocole d’enquête 26 : Afin d’atteindre notre objectif, nous avons choisi de procéder par une enquête qualitative, et nous avons opté pour la technique de l’entretien semi-directif. Nous avons choisi un échantillon non représentatif statistiquement. Néanmoins il est composé par des acteurs professionnels de l’espace sujet d’étude, soit : -

Le propriétaire de restaurant de Guermessa Loutia.

-

Des personnes qui travaillent dans le restaurant.

- Organisateur des randonnées et propriétaire d’un hébergement à Douiret -

Un guide touristique.

-

Fatma propriétaire d’un projet à Ras El Oued.

1) Les questions majeures de l’enquête : Q1 : Quel est votre avis sur l’état actuel du village de Guermessa ? Q2 : Que pensez-vous des villages avoisinants ? Q3 : Comment jugez-vous la potentialité du village de Guermessa ? Q4 : À votre avis est ce qu’on peut habiter encore les troglodytiques ?

2) Les thèmes abordés de l’enquête : Thème 1 : L’absence des besoins de nos jours. Thème 2 : Détérioration de l’infrastructure. Thème 3 : La recherche de la modernité. Thème 4 : L’absence des activités et des aménagements. Thème 5 : Le confort thermique de l’architecture troglodytique. Thème 6 : La mémoire / L’identité

3) Classification des thèmes : - Les thèmes dominant : T3 / T4 /T5 - Les thèmes moyennement évoqués : T1

26

Enquête menée sous la direction de madame Ben Ayed Rawdha

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- Les thèmes rares : T2 / T6 4) Déduction : Avec le changement économique, l’universalisation et le changement de la mentalité et de mode de vie, les habitants de Guermessa abandonnent leurs abris hérités en dépit de la mémoire qui le relie avec le lieu. D’une part, aujourd’hui l’usager est à la recherche d’une association d’un mode d’habitat adapté au climat à celui adapté à son mode de vie modernisé. D’autre part, ce qui rend Guermessa un lieu de passage c’est l’absence de toutes activités qui peut laisser le visiteur passer plus de temps dans ce lieu.

Conclusion :

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De De l’auto l’auto régénération régénération du du village village de de GUERMESSA GUERMESSA

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Synthèse : Guermessa est un village doté d’un potentiel architectural et paysager riche qui se manifeste dans les éléments matériels et immatériels qui participent tous ensemble à saisir l’essence de ce lieu. Or suite à l’indepedence, on se trouve face à un mode de vie qui a disparu, à une architecture qui est en péril de dégradation. Aujourd’hui, le village se trouve dépeuplé et délaissé. Cet état d’abandon le transforme d’un lieu de vie pour les villageois à un lieu de passage pour les touristes et les randonneurs. Ce monde mystique tente de récupérer l’esprit de lieu, qui reste muet, vers une régénération de ce village.

Figure 102. Photos collage synthèse / Source : Auteur

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PARTIE III :

Vers une Auto régénération du village de Guermessa

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Introduction de la troisième partie : Par la lecture de l’esprit du lieu de village et l’étude de ses potentialités historique, paysagère et architecturale qui fut délaissée et évidée face à l’abandon, on constate que ce patrimoine est en continuité de dégradation. On va essayer dans cette partie de proposer l’auto-régénération du village comme un processus pour rendre Guermessa un lieu de vie et non un lieu

de passage. De plus, afin de mieux comprendre le processus d’intervention sur un cadre existant, on a procédé dans le premier chapitre de cette partie à une

analyse référentielle. Ces projets de références présentent des interventions sur une architecture ancienne dans différents pays du monde qui avaient comme objectif de redonner vie à cette architecture en péril ou une intervention minimale dans un paysage naturel qui vise à le préserver. Arrivé au dernier chapitre de cette réflexion, qui consiste à une proposition architecturale pour répondre à la problématique posée tout en trouvant l’équilibre entre l’architecture troglodytique et l’architecture moderne aussi bien son adaptation avec les besoins actuels de la population.

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I. La régénération comme processus de développement : La RÉGÉNÉRATION est définie comme étant la reproduction, la reconstitution. Il s’emploie figurément et signifie réformation, amélioration et renouvellement moral des espaces, des lieux ou même d’un peuple. Ce processus consiste en une démarche de sauvegarde et de mise en valeur des biens matériaux dans un contexte donné. Il s’agit d’adopter une approche préventive ou innovatrice tout en injectant de nouvelles fonctions ou changer la fonction initiale d’un espace ou lieu donné.

I.1. Les enjeux conceptuels : Cette opération de régénération d’un héritage en péril nécessite son observation sur une échelle de temps plus large que celle qui est perçue tout en étudiant son histoire et ceux qui y ont déjà vécu. Elle prend en considération de l’ensemble hérité et valorise son authenticité architecturale et culturelle. D’une part, l’auto régénération est une stratégie qui touche de nombreux aspects et dimensions du lieu ; dimensions historiques, sociales, économiques, environnementales ... En fait, pour perpétuer la tradition et la vision de notre société de changement et de développement, on a souvent recours à la conservation de certains aspects des traditions socio-culturelles : valeurs, croyances, mode de vie, traditions. D’autre part, la régénération favorise le développement du tourisme dans un ensemble historique d’une façon évolutive et prend en considération la capacité porteuse de ce dernier, tout en étant responsable envers l’environnement participatif et coopératif.

I.2. Les procédures de l’auto régénération : La régénération dont il est question se fonde sur des hypothèses relatives aux rapports de génération et au temps social. La perspective qui se dégage de cette hypothèse permet de connaître les besoins de la population ciblée. En prenant en considération l’enquête faite sur terrain et en rapport aux thèmes dégagés qui présentent elles-même des procédures à faire pour arriver à l’auto-régénération du village délaissé. 109


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Ces procédures se manifestent en : -

Réhabilitation des infrastructures de base.

-

Amélioration des espaces publics.

-

Valorisation du patrimoine culturel, rénovation et réutilisation de bâtiment historiques.

-

Promotion et revitalisation des activités économiques commerciales et artisanales.

-

Réutilisation et reconversion des logements.

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III. La réinterprétation de qualités spatiales d’un habitat troglodytique : Hôtel la Dimora di Metello Localisation : à Matera, Italie, Architecte : Manca Studio Fonction : Hôtel À partir de l’ère paléolithique, on trouve l’apparition des grottes comme habitation humaine. Mais à partir de l’occupation espagnole, plusieurs habitants ont quitté la ville. Après en 1953 une décision politique de l’évacuation de Sassi de Matera et le relogement de ses habitants pour des raisons de sécurité (absence de réseau d’assainissement). Mais vers les années soixante-dix, l’entretien de village commence.

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III.1. La fusion entre le nouveau et l’ancien : Il s'agit d’une interprétation de l’ambiance intérieure qui caractérise la grotte initiale d’une manière qui répond au besoin actuel de commodité. En fait, le traditionnel avec le moderne crée un équilibre complémentaire pour

donner

vie

à

l’architecture

troglodytique de la région. Les caractéristiques de la caverne (l’état initial)

sont

en

complémentarité

avec

l’intervention contemporaine du concepteur. Ceci est assuré par le choix de matériaux, la palette de couleur et le travail sur les textures. •

L’utilisation des matériaux locaux et la mise en valeur de la texture brute de la grotte par le contraste avec la couleur blanche.

L’exploitation de la technologie pour le bien-être de l’usager d’aujourd’hui sans pour autant estomper la matérialité de l’espace.

Le travail avec la lumière artificielle et naturelle pour créer des ambiances lumineuses qui valorisent l’espace.

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III.2. Le programme fonctionnel :

Figure 103. Plan prototype Hôtel la Dimora di Metello / Source : Google image+ travail personnel Sanitaires (nouvelles extensions)

L’ajout des mobiliers et des équipements modernes.

Restaurant (partie existante)

Extension en profondeur pour créer des sanitaires aérés mécaniquement.

Chambres (partie existante)

Terrasse

Espace de circulation

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Figure 104. Photo de Hôtel la Dimora di Metello Source : Google image

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IV.1. Programme fonctionnel :

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IV.2. L’emplacement et l’intégration au site :

IV.3. Exprimer l’authenticité par les matériaux :

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I. Emergence du projet I.1. Injection d’un nouveau programme à Guermessa : Notre intervention sera une proposition de récupération de l’esprit du lieu de Guermessa, tant ses éléments matériels qu’immatériels pour arriver à une auto-régénération du village. Le programme injecté sera établi à l’échelle du site et à l’échelle de l’existant afin de développer un nouveau vocabulaire en faisant une continuité de l’esprit du lieu et une harmonie avec l’existant. Cette intervention se fait dans la partie de « l’Entrelacs » qui présente le cœur battant et la plateforme d’accueil du village. Comment est-ce qu'on pourra régénérer, réinjecter la vie à ce village, et le revaloriser à travers une architecture qui persiste et qui sera au service de la culture et au savoir-faire local ?

Il s’agit ici de prendre en considération l'avis des habitants de Guermessa Loutia (la nouvelle ville), un questionnaire très simple et facile nous a permis d'aller droit vers le but de répondre aux attentes de chacun et d’avoir un programme fonctionnel adéquat à leurs besoins. Le questionnaire était fait pour une quinzaine de personnes de différentes générations : des jeunes, des adultes et des vieux qu’on trouve parmi eux ceux qui ont vécu dans le village pendant des années. Les questions : •

Qu'en pensez-vous avoir comme projet qui rend le village un lieu de vie et une destination pour les visiteurs ?

Comment vous pouvez y participer pour rendre la vie au village ?

Qu'en pensez-vous du tourisme dans votre région ?

Synthèse du questionnaire : Suite à ce questionnaire effectué sur terrain, on a découvert que la population locale avait besoin d'un projet qui leur rendrait confiance, fierté et intérêt pour leurs savoir-faire qui se trouve aujourd’hui menacées. 123


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Tous les habitants questionnés étaient du même avis : c'est de faire de Guermessa une destination touristique en y injectant un projet qui fera revivre l'économie locale et revalorise ce patrimoine culturel afin d’aboutir à l’auto-régénération du village. Par ailleurs nous considérons que ce projet ne pourra pas être abouti sans la présence d'un hébergement spécifique au village « gîte » pour permettre aux visiteurs de vivre, de partager la culture et de pouvoir découvrir le savoir-faire des habitants de la région. Le programme injecté donc est composé de :

• Unité d’interaction : Il s’agit des espaces d’exposition de l’artisanat réinterprété ou de la Néo-Artisanat : des espaces d’exposition temporaire des travaux réalisés pour motiver les gens et des espaces d’exposition permanente.

• Unité de production : Cette unité présente les espaces de travail et des activités in-situ : des ateliers de savoir-faire local (tissage, poterie et vannerie). C’est une opportunité d’interaction entre habitants et visiteurs, une opportunité de faire passe leur savoir-faire.

Unité d’hébergement :

Il s’agit des chambres d’hôtes destinés aux visiteurs (touristes ou randonneurs) qui leur donnent l’occasion de vivre la culture et de pratiquer les traditions de ce village.

• Espace extérieur : Il s’agit de l’extension des espaces intérieurs (Ghars). Il se présente comme un espace d’exposition pour les boutiques et les ateliers et un espace de rassemblement et de détente pour les chambres d’hôtes.

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Figure 105. Programme fonctionnel / Source : Auteur 125


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I.2. Délimitation de la zone d’intervention

N

Figure 106. La première face de la partie de l'entrelacs / photos personnelles

Figure 108. Plan d'implantation du village / Source : Auteur

Figure 107. La deuxième face de la partie de l'entrelacs / photos personnelles

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Figure 109. Relevé de l'existant / Source : Auteur

Figure 110. Coupe schématique montrant la zone d'intervention / Source : Auteur

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État des lieux

Figure 111. Les Ghars existants / Photos personnelles

Etat des Ghars : -

Toitures et murs des Ghars sont en bon état.

-

Dégradation des sols de Ghars.

-

Absence des portes.

Figure 112. Les cours des habitations existantes / Photos personnelles

Etat des cours : -

Tas de pierres qui marque la dégradation des murs massifs de la partie cour.

-

Développement des plantes sauvages au sol.

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I.3. Adaptabilité du programme proposé

N

Figure 113. Plan d'organisation fonctionnel / Source : Auteur

L’intervention sur l’existant (Ghars) :

La nouvelle écriture architecturale :

Espace d’accueil

Espace d’exposition des produits artisanaux

Ateliers d’artisans (poterie/tissage/vannerie)

Espace de formation

Boutiques Chambres d’hôtes Restaurant

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N

I.4. Intentions

3 3

4

La réinterprétation de l’espace troglodytique pour arriver une nouvelle lecture contemporaine

1

Travailler les entrées du projet pour marquer la transition

2

Exploitation des espaces extérieurs

3

Figure 114. Plan d'action / Source : Auteur

Travailler les espaces extérieurs (exposition/ détente / rencontre...) Créer des connexions entre les ateliers et les boutiques Travailler les différentes entrées au projet

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Traitement des parois pour l’éclairage des espaces souterrains

Un intérieur introverti et contemplatif

Introduction de la lumière naturelle

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L’ouverture sur le paysage environnant

La mise en valeur de la texture brute de la grotte dans les entrées

La création des espaces extérieurs devant les parties Ghars

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II. Intervention (Esquisse du projet)

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Coupe A-A

Coupe B-B

Coupe C-C

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Vue sur l’extension des boutiques

Vue sur la partie d’exposition des produits artisanaux

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Vue sur l’extension du restaurant

Vue sur la chambre

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Conclusion générale L’esprit du lieu n’est pas seulement le potentiel matériel qu’offre le milieu, mais aussi le potentiel immatériel. Cette réflexion nous a amené à saisir l’essence de l’architecture troglodytique des villages berbères de Sud-Est Tunisien qui présente aujourd’hui une richesse patrimoniale et une architecture en symbiose aussi bien avec leur milieu qu’avec l’être qui l’a conçu. En nous basant sur une étude analytique de l’architecture troglodytique ainsi que l’étude de vécu, nous avons tenté de récupérer l’âme perdue de Guermessa, un village abandonné considéré aujourd’hui comme un lieu de passage où le génie du lieu réside encore, mais reste mieux comme un monde mystique. Le fait de considérer ce village comme un lieu de passage génère l’idée de repeupler le lieu et le redonner vie à travers une réintégration à la vie économique par l’encouragement des familles à revenir de nouveau à ce lieu tout en valorisant leur savoir-faire artisanal. Cette intervention a pour objectif d’obtenir une réponse contextuelle qui répond aux besoins actuels et futurs de la société qui permet l’auto-régénération du village de Guermessa.

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Annexes : Témoignages d’enquête : Les questions posées : •

Q1 : Quel est votre avis sur l’état actuel du village de Guermessa ?

P1- Le propriétaire de restaurant de Guermessa Loutia : « Le village est dépeuplé à cause du manque d’investissements. La vie dans ce village devient de plus en plus difficile. Les habitants ont quitté leurs demeures à la recherche de commodité. Personnellement j’ai changé l’emplacement de mon restaurant vers le bas à cause de cet état d’aban‐ don »

P2- Un guide touristique : « Ce village est devenu un point de passage instantané dans les circuits touristiques vu l’ab‐ sence totale de tout projet qui peut inviter les visiteurs à passer un bon moment et découvrir la culture et les traditions de la région. » •

Q2 : Que pensez-vous des villages avoisinants ?

P1-Organisateur des randonnées et propriétaire d’un hébergements à Douiret : « Douiret et Chenini sont plus équipées que Guermessa. Leurs aménagements les rendent plus attractives et plus connues. En outre, elles sont magnifiées d’une infrastructure qui permet le minimum de maintien et d’accessibilité aux différentes habitations. »

• Q3 : Comment jugez-vous la potentialité du village de Guermessa ?

P1- Sami un employé dans le restaurant : « Le village est doté d’un potentiel culturel, patrimonial et architectural digne d’être mis en valeur et partagé. Les habitations troglodytiques offrent un confort thermique qui s’adapte aux conditions climatiques de la région qu’on retrouve plus dans les nouvelles constructions décontextualisées. » 139


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P2- Takwa la fille du propriétaire de restaurant : « Il y’a quelques touristes qui visitent le village mais n’y restent pas pour toute la journée. Ils nous rendent visite pour déguster quelques plats et continuent leur circuit vers Chenini pour passer la nuit. Guermessa manque des structures d’hébergement. »

• Q4 : A votre avis est ce qu’on peut habiter encore les troglodytiques ? P1- Un guide touristique : « Vivre dans les habitations troglodytiques permet de revivifier la mémoire des ancêtres et communiquer le mode partition des berbères. C’est une expérience fortement cherchée par les touristes. Habiter les Ghars est une manière de retrouver l’authenticité de Guermessa. » P2- Fatma propriétaire d’un projet à Ras El Oued : « Oui, le troglodytique est toujours apte d’être habité. Le ghar est naturel et s’adapte au climat de notre région. En plus, il nous offre des espaces de travail confortable. Personnellement, je n’ai pas pu me détacher du lieu, je l’ai quitté mais je suis de retour. J’ai décidé de m’investir dans les habitations de mes grands-parents par la création d’une maison d’hôtes et intégrer un atelier pour mettre en valeur notre savoir-faire artisanal. »

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Les relevés des habitations de la partie d’entrelacs :

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Bibliographie : •

Ouvrages :

- LOUIS, André (Paris : 1975) Tunisie du Sud, Ksars et villages de crêtes. - LOUIS André et HALLET Stanley Ira, Evolution D'un Habitat : Le Monde Berbère Du Sud Tunisien. - NORBERG SCHULZ, Christian, Genius Loci, Paysage, ambiance, architecture, Trad. Odile Seyler, Mardaga, 3e. Ed (1981). - NORBERG SCHULZ, Christian, Genius Loci : Towards a Phenomenology Of Architecture, Edition Rizzoli International Publication (1991). - BACHELARD, Gaston (Paris : 1957), La poétique de l'espace, Editions Presses Universitaire de France. - -RAVEREAU.André, (Paris 1987) Le M’zab, une leçon d’architecture, Edition Sindbad. - KIOUA Regaya et REKIK Ridha, Les spécificités architecturales de Sud Tunisien. - BEN OUEZDOU, Hedi (2001), Découvrir la Tunisie du sud : de Matmata à Tataouine Ksour, Jessour et Troglodytes. - DJERBI, Ali, (2011). Architecture vernaculaire de Djerba. - FATHY, Hassan (1969) Construire avec le peuple, Edition Sindbad, Paris. - Mouhamed-Habib Daghari Ounissi, Tunisie Habiter sa Différence, le bâti traditionnel sud tunisien, l’Harmattan, Paris 2002. - Marinella Arena et Paola Raffa (2007), Ksour de la région de Tataouine.

Mémoires :

- HABOURIA Souhir (Tunis : ENAU, 2016), Relecture d’un habitat troglodytique – une agora physique pour l’agora artistique. Mémoire d’architecture. - CHANIOUR Yasmine (Tunis : ENAU, 2018), Manifestation d’une Latence_ centre artisanal pour la femme Matmati. - ADOUANI Marouane (Tunis : ENAU, 2019), Repenser l'avenir du patrimoine ksourien : Reconversion du ksar Zammour en un gite rural.

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- HAMMOUDA Wafa (Tunis : ENAU, 2014), Un centre d'interprétation d'architecture et du patrimoine pour une redécouverte de Douiret. - HARABI Khouloud (Tunis : ENAU, 2014), Centre d'interprétation à Chenini Tataouine. - MANSAR Roya (Tunis : ENAU, 2019), Esprit fragmenté, Esprit retrouvé. - BOUKADIDA Malek (Tunis : ENAU, 2019), A la quête d'une poétique d'un lieu. - GARFA Jamila (Tunis : ENAU, 2019), Zriba Olya : Poétique d'un lieu mnésique. - ATOUI Lamia (Tunis : ENAU, 2020), La réécriture d’une tradition estompée, Mémoire d’architecture. - KHEMIRI, Myriam (Tunis : ENAU, 2017), Résurrection d'un village berbère, Un muséemémorial à Zriba El Olya. - Ben HASSINE, Mariem (Tunis : ENAU, 2017), Ruines maison d'hôtes à Hammam Jebli. - BOUSNINA Souhaieb (Tunis : ENAU, 2014), Toujen à travers le régionalisme critique : un centre de Tapisserie et de l'art tissé. - JIED Nabil (Tunis : ENAU, 2000), Centre de l’artisanat à Douiret.

Thèse :

- DRISS, Houda (Tunis : ENAU, 2010). Les spécificités architecturales régionales entre l’environnement naturel et l’apport culturel, cas de l’architecture vernaculaire domestique en Tunisie à Djerba, Nefta, Matmata et Testour. - ZNIDI, Manel (Université d’Aix-Marseille, 2018), Habiter la grotte à Tataouine (sud tunisien) De la maison creusée à la maison construite.

Articles :

- LOUIS, André (1968), Cahiers des arts et tradition populaires, Revue du centre des arts et traditions populaires : l’habitation troglodyte dans un village des Matmata. - LAURIER TURGEON Chaire de recherche du Canada en patrimoine, L’Esprit du lieu : entre le matériel et l’immatériel Présentation de la thématique du colloque. - Sarah Belkhamsa & Bernard Darras, Université Paris I « Panthéon-Sorbonne », Culture matérielle et construction de l’identité culturelle. Discours, représentations et rapports de pouvoir.

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- ABICHOU Hanane, La valorisation du patrimoine et nouvelles alternatives pour un développement local durable dans le Sud-est tunisien.

Chartes et conventions :

- Congrès International des Architectes et Techniciens des Monuments Historiques. Charte d’Athènes. 1931, p. 4. -La convention du patrimoine mondial, Critères de sélection.

Vidéo :

- Architecte Hassan Fathy 1978 , https://www.youtube.com/watch?v=J6xPJl4jGw4&fbclid=IwAR3Gdw8os2xHx0u4hDgfBJVyYCC07FBoe-Fjh2E5vCwrzYDfcOsHZkfo-0 - Architecte Jean Nouvel reveals cave resort in Saudi Arabia's AlUla, https://www.youtube.com/watch?v=k31nneJFKYI&t=1s

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Table des figures Figure 1. Schéma esprit du lieu entre matérialité et immatérialité/ Source : Auteur ......................... 21 Figure 2. Carte de Troglodytisme dans le Sud Tunisien ....................................................................... 23 Figure 3. Paysage Saharien / Source : Google image + Travail personnel ............................................ 25 Figure 4. Situation géographique de la zone d’étude / Source : Auteur............................................... 26 Figure 5. Coupe schématique du relief de la région de Sud-Est Tunisien / Source : Auteur ................ 27 Figure 6. L'identité berbère / Source : Auteur ...................................................................................... 28 Figure 7. Le tissage pour les femmes / Source : Google image + Travail personnel ............................. 29 Figure 8. L’habitat troglodytique dans le village de Douiret / Source : Auteur .................................... 30 Figure 9. Technique de creusement horizontal de l’habitat troglodytique Source : Auteur ................ 31 Figure 10. Schéma explicatif de l'emplacement des ksour par rapport au village / Source : Auteur ... 33 Figure 11. Schéma explicatif du confort thermique / Source : Auteur ................................................. 34 Figure 12. Les chemins d'accès de village de Chenini Source : Google image + Travail personnel ...... 35 Figure 13. L’accès au village de Douiret / Source : mémoire Repenser l'avenir du patrimoine ksourien : Reconversion du ksar Zammour en un gite rural ................................................................................ 36 Figure 14. L’accès au village de Guermessa / Source : mémoire Repenser l'avenir du patrimoine ksourien : Reconversion du ksar Zammour en un gite rural ................................................................. 36 Figure 15. Les stades d'évolution de l'habitat troglodytique / Source : Evolution d’un habitat André Louis + Travail personnel ....................................................................................................................... 37 Figure 16. Les stades d'évolution de l'habitat troglodytique / Source : Evolution d’un habitat André Louis + Travail personnel ....................................................................................................................... 38 Figure 17. Plan d’une habitation troglodytique à Douiret Source : Les spécificités architecturale de Sud Tunisien + Travail personnel .............................................................................. 40 Figure 18. Croquis d'un Ghar à l'intérieur / Source : carnet voyage d'étude 2004 + travail personnel 41 Figure 19. Plan d'un Ghar d’une habitation troglodytique Source : Evolution d’un habitat André Louis + Travail personnel ................................................................................................................................ 42 Figure 20. Plan d'une habitation troglodytique montrant la partie de la cour ................................... 44 Figure 21. Coupe montrant la partie de la cour d’une habitation troglodytique ................................. 44 Figure 22. Plan huilerie souterraine à Chenini / Source : Spécificités Architecturales du Sud Tunisien + Travail personnel ................................................................................................................................... 45 Figure 23. Coupe A-A / Source : Spécificités Architecturales du Sud Tunisien+ Travail personnel ...... 45 Figure 24. Plan de l’ancienne mosquée de Douiret Source : Spécificités Architecturales du Sud Tunisien + Travail personnel.................................................................................................................. 46 Figure 25. La mosquée de Chenini ........................................................................................................ 46 Figure 26. La mosquée de Douiret ........................................................................................................ 46 Figure 27. La mosquée de Guermessa .................................................................................................. 46 Figure 28. Mausolée à Douiret / Source : Spécificités architecturales du Sud Tunisien + Travail personnel............................................................................................................................................... 47 Figure 29. Relevé du mausolée Sidi Abdallah à Tamazret Source : Spécificités architecturales du Sud Tunisien ................................................................................................................................................. 47 Figure 30. Mausolée de Guermessa / Source : Google image .............................................................. 47 Figure 31. L'espace creusé : ghar à l'intérieur / Source : Photos personnelles .................................... 48 Figure 32. La construction en pierre à Douiret Source : Photo personnelle ......................................... 49 Figure 33. Schéma d'un mur d'enceinte en pierre / Source : Auteur ................................................... 49 Figure 34. Utilisation de bois dans le troglodyte / Source : Photos personnelles ................................ 50 Figure 35. Croquis du Ghar / Source : Auteur ....................................................................................... 51 Figure 36. Croquis d'ambiance à l'intérieur du ghar / Source : mémoire la réécriture d'une tradition estompée + Travail personnel ............................................................................................................... 53 Figure 37. Schéma de synthèse / Source : Auteur ................................................................................ 54 146


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Figure 38. L'aménagement de projet Gite Douiret / Source : photo personnelle + Google image ...... 61 Figure 39. Ksar Hedada / Source : Google image .................................................................................. 62 Figure 40. Carte d’emplacement des Gites Source : Ksour de la région de Tataouine ......................... 62 Figure 41. Ksar Ouled Dabbeb / Source : Google image ....................................................................... 62 Figure 42. Résidence ASNAPED / Source : Google image ..................................................................... 62 Figure 43. Schéma de synthèse sur la sauvegarde et la transmission de l’esprit du lieu / Source : Auteur .................................................................................................................................................... 63 Figure 44. Situation géographique du village........................................................................................ 69 Figure 45. Le chemin d'accès piétonne au village : Le premier accès au village/ photo personnelle .. 69 Figure 46. Le deuxième accès au village ............................................................................................... 69 Figure 47. Le chemin menant au village / Source : Auteur ................................................................... 70 Figure 48. Le piton le plus bas ............................................................................................................... 71 Figure 49. La mosquée blanche repère et signal du village .................................................................. 71 Figure 50. Le piton le plus haut ............................................................................................................. 71 Figure 51. Le restaurant du village à l'accueil ....................................................................................... 72 Figure 52. Une huilerie souterraine ...................................................................................................... 72 Figure 53. Les habitations qui se camouflent dans la montagne .......................................................... 72 Figure 54. Plan masse du village Guermessa / Source : Auteur ............................................................ 72 Figure 55. Les habitations troglodytiques ............................................................................................. 73 Figure 56. La mosquée et la placette .................................................................................................... 73 Figure 57. Plan de la partie de l'entrelacs / Source : Auteur ................................................................ 73 Figure 58. L’huilerie souterraine ........................................................................................................... 73 Figure 59. La morphogenèse du village de Guermessa / Source : Auteur ............................................ 74 Figure 60. L'entrelacs à Guermessa / Source : Auteur .......................................................................... 74 Figure 61. Les divers stades d'implantations des habitations/ source : Evolution d’un habitat André Louis + travail personnel ....................................................................................................................... 75 Figure 62. Plan de piton le plus bas / source : carnet de voyage d'étude 2004 + Travail personnel .... 76 Figure 63. Plans / Coupes / Façades d'une habitation troglodytique adossée au relief ....................... 77 Figure 64. Le Makhzen / Photo personnelle ......................................................................................... 78 Figure 65. Croquis de deuxième piton du village / Source : Carnet de voyage d'étude 2004 + travail personnel............................................................................................................................................... 78 Figure 66. L'entrée de l'habitation semi-troglodytique ........................................................................ 79 Figure 67. Façade de l'habitation semi-troglodytique / source : Carnet de voyage d'étude 2004+ travail personnel.................................................................................................................................... 79 Figure 68. L'entrée au Ghar / photo personnel .................................................................................... 80 Figure 69. Plan d'une habitation semi-troglodytique / source : Carnet de voyage d'étude 2004+ travail personnel............................................................................................................................................... 80 Figure 70. Les escaliers de la partie construite devant el-Ghar/ photo personnel ............................... 80 Figure 71. Coupe A-A / source : Carnet de voyage d'étude 2004+ travail personnel ........................... 80 Figure 72. Plan de la partie de l’Entrelacs : L'accueil du village / Source : Auteur ............................... 82 Figure 73. Plan de la mosquée de Guermessa / Source : Les spécificités architecturale de Sud Est Tunisien + travail personnel .................................................................................................................. 83 Figure 74. Coupe schématique montrant l'importance de la mosquée dans le village / Source : Auteur ............................................................................................................................................................... 83 Figure 75. Les chemins d'accès à la mosquée / photo personnelle ...................................................... 84 Figure 76. Coupe de la mosquée / Source : Les spécificités architecturale de Sud Est Tunisien + travail personnel............................................................................................................................................... 84 Figure 77. Façade de la mosquée / Source : Les spécificités architecturale de Sud Est Tunisien + travail personnel............................................................................................................................................... 84 Figure 78. L’entrée de la mosquée / photo personnelle....................................................................... 84 Figure 79. L'huilerie souterraine de Guermessa / photos personnelles ............................................... 84 147


De l’auto régénération du village de GUERMESSA

Figure 80. Plan des habitations troglodytique de la partie de l'Entrelacs / Source : Auteur ................ 86 Figure 81. Croquis de Guermessa ......................................................................................................... 86 Figure 82. Plan d’une habitation troglodytique horizontale / Source : Auteur .................................... 87 Figure 83. Coupe A-A............................................................................................................................. 87 Figure 84. Façade de l'habitation .......................................................................................................... 87 Figure 85. L’habitation troglodytique de l'Entrelacs / photos personnelles ......................................... 87 Figure 86. L'utilisation de la cour / source : Auteur .............................................................................. 88 Figure 87. Façade des habitations / Source : Auteur ............................................................................ 88 Figure 88. L'utilisation de Ghar / Source : Auteur ................................................................................. 88 Figure 89. Coupe sur les Ghars / Source : Auteur ................................................................................. 88 Figure 90. Coupe B-B ............................................................................................................................. 89 Figure 91. Photo du Ghar à l'intérieur .................................................................................................. 89 Figure 92. Plan du Ghar / source : Auteur............................................................................................. 89 Figure 93. Photo de la porte du Ghar.................................................................................................... 89 Figure 94. Coupe A-A............................................................................................................................. 89 Figure 95. Le tissage de Margoum sur le métier vertical / Source : Google image .............................. 92 Figure 96. Le travail de la poterie / Source : Google image .................................................................. 93 Figure 97. Plan de l'apparition de la nouvelle ville / Source : Auteur ................................................... 97 Figure 98. La nouvelle ville de Guermessa / Google image .................................................................. 97 Figure 99. Photo actuelle de Guermessa / Source : Auteur .................................................................. 98 Figure 100. L'état des Ghars à Guermessa / Source : Photos personnelles .......................................... 99 Figure 101. Les caravanes du tourisme à Guermessa / Source : Google image ................................. 100 Figure 102. Photos collage synthèse / Source : Auteur ...................................................................... 104 Figure 103. Plan prototype Hôtel la Dimora di Metello / Source : Google image+ travail personnel 115 Figure 104. Photo de Hôtel la Dimora di Metello Source : Google image .......................................... 116 Figure 105. Programme fonctionnel / Source : Auteur ....................................................................... 125 Figure 106. La première face de la partie de l'entrelacs / photos personnelles................................. 126 Figure 107. Plan d'implantation du village / Source : Auteur ............................................................. 126 Figure 108. La deuxième face de la partie de l'entrelacs / photos personnelles................................ 126 Figure 109. Relevé de l'existant / Source : Auteur .............................................................................. 127 Figure 110. Coupe schématique montrant la zone d'intervention / Source : Auteur ........................ 127 Figure 111. Les Ghars existants / Photos personnelles....................................................................... 128 Figure 112. Les cours des habitations existantes / Photos personnelles............................................ 128 Figure 113. Plan d'organisation fonctionnel / Source : Auteur ........................................................... 129 Figure 114. Plan d'action / Source : Auteur ........................................................................................ 130

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De l’auto régénération du village de GUERMESSA

Table des matières Avant-Propos……………………………………………………………………………………………………………………9 Introduction........................................................................................................................................... 10 Problématique ....................................................................................................................................... 11 Méthodologie ........................................................................................................................................ 13

PARTIE I :L’esprit du lieu entre le matériel et l’immatériel ........................................ 15 Introduction de la première partie : .................................................................................................... 16

Chapitre 1 : Lecture de l'esprit du lieu des villages berbères de la région de Tataouine……17 I.

La notion de l’esprit du lieu ............................................................................................................ 19 I.1. L’existence du lieu ................................................................................................................... 19 I.2. Le caractère du lieu ................................................................................................................. 19 I.3. Définition de l’esprit du lieu .................................................................................................... 20

II. Les troglodytes de la région de Tataouine et leurs apparitions ........................................ 22 II.1. Le contexte historique ............................................................................................................ 22 a.

Le monde berbère : ............................................................................................................... 22

b.

Avant l’invasion Arabe : ......................................................................................................... 24

c.

Après l’invasion Arabe : ......................................................................................................... 24

d.

L’occupation française : ......................................................................................................... 24

e.

Après l’indépendance : .......................................................................................................... 25

II.2. Le contexte environnemental ................................................................................................ 25 a.

La situation géographique : ................................................................................................... 26

b.

La géomorphologie : .............................................................................................................. 26

c.

Le climat : .............................................................................................................................. 27

II.3. Le contexte social ................................................................................................................... 28 a.

L’expression de la structure sociale : .................................................................................... 28

b.

L’expression de la culture des Berbères : .............................................................................. 28

III. L’architecture troglodytique à travers l’arc montagneux............................................................... 30 III.1. L’habitat troglodytique : Creusement horizontal à la paroi : ................................................ 30 III.2. Le mode d’implantation des habitations troglodytiques : .................................................... 32 a.

L’adaptation paysagère et climatique : ................................................................................. 33

b.

L’accessibilité en spirale au village : ...................................................................................... 35 149


De l’auto régénération du village de GUERMESSA

III.3. Les modes d’évolution du l’habitat de village montagneux :................................................ 37 III.4. Mode de partition de l’espace : ............................................................................................ 39 a.

Les composantes d’une habitation troglodytique : .............................................................. 41

b.

Les équipements collectifs : .................................................................................................. 45

III.5. Les modes de construction : .................................................................................................. 48

IV.

L’habitat troglodytique : Une expérience sensible : ..................................................... 51 IV.1. L’ambiance lumineuse :......................................................................................................... 52 IV.2. Echelle humaine/espace : ..................................................................................................... 53

Conclusion : ........................................................................................................................................... 54

Chapitre 2 : De la sauvegarde et la transmission de l'esprit du lieu des villages troglodytiques…………………………………………………………………………………………………………...……55 I.

L’esprit du lieu et sa sauvegarde .................................................................................................... 57 I.1. Le patrimoine culturel comme identité :................................................................................. 57 I.2. Conservation de patrimoine culturel : .................................................................................... 58

II. L’esprit du lieu et sa transmission .................................................................................................. 58 II.1. Le rôle de tourisme dans la transmission : ............................................................................. 59 a.

Le tourisme authentique : ..................................................................................................... 59

b.

Les randonnées au Dahar : .................................................................................................... 60

II.2. Les initiatives de développement économique durable : ...................................................... 60 a.

Le projet de « Gite Douiret » : ............................................................................................... 61

b.

Les initiatives sur les Ksour de la plaine : .............................................................................. 62

Conclusion : ........................................................................................................................................... 63 Synthèse : .............................................................................................................................................. 63

PARTIE II : A la quête de l’esprit du lieu du village berbère de Guermessa ....... 65 Introduction de la deuxième partie :..................................................................................................... 66

Chapitre 3 : Lecture matérielle et immatérielle du village de Guermessa………………………….67 I.

La perception du village : l’expérience architecturale ..................................................... 69

I.1. La découverte du village : ................................................................................................................ 69 I.2. La perception du village à l’échelle du territoire :........................................................................... 71 I.3. L’entrelacs, le cœur battant de village : .......................................................................................... 73 I.4. L’implantation des habitations sur les deux pitons : ....................................................................... 74 150


De l’auto régénération du village de GUERMESSA

a.

Les habitations du piton le plus bas : .................................................................................... 76

b.

Les habitations du piton le plus haut : .................................................................................. 79

I.5. La perception du village à l’échelle du quartier .............................................................................. 81 a.

La mosquée Sidi Salah : ......................................................................................................... 83

b.

L’huilerie souterraine : .......................................................................................................... 84

c.

Conclusion sur la typo-morphologie des habitations de deux pitons : ................................. 85

I.6. La perception du village à l’échelle architecturale .......................................................................... 86 a.

Les habitations troglodytiques de l’Entrelacs : ..................................................................... 86

b.

Les pièces constitutives d’une habitation troglodytique : .................................................... 88

c.

La perception à l’échelle de la cellule : ................................................................................. 89

II. Immatérialité de l’expérience architecturale : ............................................................................... 90 II.1. Le savoir-faire constructif : ............................................................................................................. 91 II.2. Le savoir-faire artisanal : ................................................................................................................ 92 Conclusion : ........................................................................................................................................... 94

Chapitre 4 : Guermessa, un lieu de passage………………………………………………………………….……95 I.

L’abandon du village ...................................................................................................................... 97 I.1. La création de la nouvelle ville : .............................................................................................. 97 I.2. Le village, une plénitude de vide : ........................................................................................... 99

II.

L’entrelacs d’un lieu de vie à un lieu de passage ............................................................ 100

Conclusion : ......................................................................................................................................... 102 Synthèse : ............................................................................................................................................ 104

PARTIE III : Vers une Auto régénération du village de Guermessa ..................... 105 Introduction de la troisième partie : ................................................................................................... 106

Chapitre 5 : Logique d'intervention…………………………………………………………………………..……107 I.

La régénération comme processus de développement : ............................................................ 109 I.1. Les enjeux conceptuels :........................................................................................................ 109 I.2. Les procédures de l’auto régénération : ............................................................................... 109

II.

Une architecture excavé dans le paysage………………………………………………………………………………..111 I.1. Le mode d'implantation…………………………………………………………………………………………………….111 I.2. Un intérieur introverti et contemplatif……………………………………………………………………………...112

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De l’auto régénération du village de GUERMESSA

III. La réinterprétation de qualités spatiales d’un habitat troglodytique : ........................... 113 III.1. La fusion entre le nouveau et l’ancien : .............................................................................. 114 III.2. Le programme fonctionnel : ................................................................................................ 115 IV. Sobriété, pureté et originalité troglodytique……………………………………………………………………………..117 IV.1. Programme fonctionnel………………………………………………………………………………………………….117 IV.2. L’emplacement et l’intégration au site……………………………………………………………………………118 IV.3. Exprimer l’authenticité par les matériaux…………………………………………………….…………………118 Conclusion……………………………………………………………………………………………………………………………………..119

Chapitre 6 : Tentative de récupération de l'esprit du lieu de Guermessa………………....……121 I. Emergence du projet ......................................................................................................... 123 I.1. Injection d’un nouveau programme à Guermessa : .............................................................. 123 I.2. Délimitation de la zone d’intervention .................................................................................. 126 I.3. Adaptabilité du programme proposé..................................................................................... 129 I.4. Intentions ............................................................................................................................... 130 II. Intervention (Esquisse de projet) .................................................................................................... 133 Conclusion générale……………………………………………………………………………..………………………………………..135

Annexes………………………………………………………..………………………………………………………………………………137 Bibliographie……………………………………………………..…………………………………………………………………………..141 Table des figures…………………………………………………………………………………………………………………………….144 Table des matières………………………………………………………………………………………………………………………….147

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