L'EDITO MAGAZINE issue 2

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NumĂŠro 02

le bimestriel de luxe gratuit {www.leditomagazine.com}

L’EDITO magazine


www.pauleka.com


PAULE KA


Cover

...de la démesure.

On frissonne, on s’étonne, on meurt d’envie, on crie au génie… Les créateurs de mode transforment les corps en œuvres d’art. Déstructurée ou classique, agressive ou romantique, provocante mais attirante, la couture est l’expression de ces artistes qui exposent le plus profond de leur imagination dans une juxtaposition de chair et de matière. C’est le don de métamorphoser le corps qui devient objet, animal, abstrait ou absent. L’être s’efface pour donner vie à la création. Il fût un temps où se couvrir était une nécessité. Puis l’habillement est devenu symbole de puissance et marque de suprématie. De fils en aiguilles, la couture a atteint une place de prestige au sein de l’artisanat et des métiers d’art. La haute couture en est l’ultime expression. Dans ce monde éphémère, les ères défilent au rythme des saisons où chaque collection engendre une nouvelle mode. Cet art s’est imposé comme transcendant, en perpétuel mouvement et accélérateur de tendances. La couture crée, négocie, joue avec les formes entremêlées des êtres et des vêtements. Les tissus se superposent et les matières se mélangent à travers les corps des mannequins qui servent de guides. Elle peut être à la fois luxueuse, précieuse, désirable, rare et mystérieuse. La couture sait surprendre, choquer et susciter l’envie au gré des époques et des saisons. {Nelly Giordano}

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Sommaire

08 36 48 78 004 Cover // 007 Edito // 008 L’envie // 014 L’as Urivaldo Lopes // 016 Top 5 // 017 Editorial Mode // 018 Fabienne // 032 Face to face // 034 Convoitise // 036 In the mood for folk // 046 Portrait Gilles Dufour // 048 Backstage // 056 Volte Face // 072 Créateur d’ailleurs Cathy Pill // 074 Zoom // 078 Arsenic & Old lace // 090 Christina // 104 Jet d’encre // 106 Victoria // 110 Modscope // 112 Carnet d’adresses

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Ours

Directeur général, directeur de la publication & directeur de création Christian Biyiha christian@leditomagazine.com Directrice de publicité Susie Vanacker susie.vanacker@leditomagazine.com Direction artistique Eric Sposito Yohan Masliah Responsable Diffusion Vivien Bossut Relations internationales Sissina Gomaty Conception graphique et maquette Franziska Uhlig Rédactrice en chef Valérie Defournier redaction@leditomagazine.com Rédactrice en chef mode Sandrine Goncalvès redaction@leditomagazine.com Rédactrices Chloé Dussère, Juliette Plouseau, Nelly Giordano, Marie Leblay, Marion Visoianu Stylistes Ayako Iijima, Chris Madlein, Brooke Van Cleve, Sophie Clauzel, Angela N. Assistants mode Zoé David, Louiz Sanchez, Oward Smith, Sébastien Badin, Lola Delamarre, Biyiha Loic Kevin, Lucie Cretin, Chelsey Estridge, Urivaldo Lopes Webdesigner Olivier Beining Illustrations Franziska Uhlig Impression Sib Imprimerie 62205 Boulogne-sur-Mer Photogravure Sib Imprimerie Contributeurs Photographes Mariann Sell, Nicholas Routzen, Eric Sposito, Kristiina Wilson, Valentina Frugiuele, Tess Feuilhade, Kevin S. & Tania S., Marc Gysin

Nous remercions tout particulièrement : Marylin Agency, Next Models, M. Management, Crystal Models, IMG Paris, Major Agency, Trump Agency, Supreme Agency, Boutique IGLAÏNE Paris. Pour nous contacter : Dépot légal SARL au capital de 1500 euros d’une durée de 99 ans Dépôt légal à parution. RCS Paris 508 152 931 Siège Social 6 rue Jeanne Hachette, 75015 Paris Tél.: +33 (0)1 48 28 63 22 +33 (0)6 03 29 55 29 Site internet : www.leditomagazine.com E-Mail : christian@leditomagazine.com L’Edito Magazine décline toute responsabilité quant aux manuscrits et photos qui lui sont envoyés. Les articles publiés n’engagent que la resposabilité des auteurs. Tous droits de reproduction réservés.

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Retoucheur Yan Senez

Coiffeurs & Maquilleurs Nobu@l’atelier 68, Stéphane Clavier, Alan Milroy, Lacy Redway, Cynthia Rose, Caroline Prince, Kristin Hilton, Andrew Fitzsimons@ArtList Paris Ismael Blanco@Aurelien Paris

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02 Edito

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L’envie

L’envie de sortir Texte Valérie Defournier

Le Pershing Hall En 1917, ce lieu était le QG de John Pershing, Commandant en Chef des troupes américaines. Charmé par l’emplacement de ce lieu au milieu du fameux triangle d’or, comme par sa façade imposante, l’homme avait vu juste. Aujourd’hui en poussant la porte de cet hôtel quatre étoiles on se laisse volontiers séduire par l’intérieur signé Andrée Putman, mais rapidement, c’est le patio et sa végétation luxuriante, imaginée par le botaniste Patrick Blanc, qui nous incite à y passer un après-midi, une soirée et même une nuit. Tant mieux, car ici tout est possible : dormir dans une des 26 luxueuses chambres, apprécier la carte du restaurant, écouter le mix d’un célèbre DJ à des heures inappropriées ou encore succomber au spa, à un cours de fitness et pourquoi pas à un « Head massage »… A la recherche de romantisme ? Pour la Saint-Valentin, l’hôtel vous propose une échappée amoureuse avec nuit d’hôtel, soin spa, cocktails « au nom de la rose » et menus dégustation… www.pershinghall.com / Photographie Ilan Assayag ©

Le Saut du Loup C’est l’histoire de deux copains, Stanislas Dewynter (gérant du restaurant du RondPoint, du Bagatelle, du Tir aux Pigeons ou encore des K’FÉ Court) et Pascal Bernier, chef cuisinier, qui ont réussi leur pari : ouvrir un établissement alliant simplicité et raffinement. Pari gagné pour le Saut du Loup, conçu par l’architecte Philippe Boisselier au cœur même du musée des Arts Décoratifs, avec comble du chic : une vue sur les jardins du Carrousel, la Tour Eiffel et le jardin des Tuileries. Ici hommes d’affaires, adeptes du shopping, touristes ou simples amateurs de bons mets, se retrouvent pour boire un verre ou faire un joli saut culinaire où se croisent des cocottes basquaises, des œufs brouillés aux truffes, des Noix d’entrecôte Irish Angus, raifort, Cubes comme une pomme Pont Neuf ou encore un Tronçon de turbot rôti, jus de viande, risotto aux petits pois… Loup y es-tu ?

La Païva Bienvenue sur la plus belle avenue du monde, au rez-de-chaussée de l’hôtel particulier construit en 1871 pour Esther Pauline Blanche Lachmann, alias « marquise de la PaÏva ». Ici, une fois la porte franchie, nous voilà catapultés dans le faste du second empire russe et la splendeur qui l’accompagne. Dans la salle du restaurant tout comme dans les ambiances qui l’entourent on s’émerveille devant des fauteuils tendus, des alcôves intimistes, une cheminée entièrement revisitée pour devenir bar, et des tons rouge, pourpre, noir… Vous voilà à Saint-Pétersbourg, et pas que pour boire de la vodka ! Vous pouvez succomber aux mets proposés par Claude Demontcuit : de la salade de King crabe à la mangue, jusqu’à la côte de veau aux cèpes, comme aux charmes des grands classiques de la brasserie, ou même d’un brunch le dimanche !

www.lesautduloup.com

www.lapaiva.com

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L’envie

L’envie de sortir Texte Valérie Defournier

Le 6 New York Ce restaurant a installé ses quartiers dans le 16e arrondissement de Paris, à deux pas des quais de la Seine et du pont de l’Alma. Dans un décor contemporain, design et épuré, on se laisse particulièrement distraire par le panorama qui s’offre à nous : la vue imprenable sur la Tour Eiffel. Une fois revenu de cette contemplation fort agréable, on comprend vite qu’au 6 New York, la vue sur l’extérieur, n’est qu’un aperçu de la qualité du lieu. Pour ce qui est de nos papilles, il est facile de se laisser tenter par le thon cru en trois façons, cuillère de raifort, sucré-salé de gingembre, ou encore par les Ravioles de Homard, bouillon corsé à l’infusion de coriandre… des plats alliant moderne et classique que le chef, Jérôme Gangneux (ex-second de Jean-Pierre Vigato), se plaît à faire découvrir à ses clients. Certains plébiscitent d’ailleurs une table du restaurant, « la table Bernardaud », tombés sous le charme de sa vaisselle de luxe et de son emplacement, au milieu de la pièce, avec sa banquette imposante et reposante… que seuls ceux qui réserveront à l’avance pourront tester !!! www.paris-restaurant-6newyork.com

Le Bon C’est ici, plus précisément dans les années 90, que Philippe Starck a laissé parler son art. Alors lorsqu’il a fallu relooker le lieu, c’est le maître himself qui en 2006 laisse libre cours à son imagination. Résultat : une vinothèque pour refaire le monde, une bibliothèque avec de vrais bons livres, une salle tout de blanc vêtue dans laquelle le regard ne quitte ni le lustre, ni le rhino qui sort élégamment d’un mur. Mais le « bon », se trouve aussi dans l’assiette. Comment résister aux « Larmes du Tigre » ou aux « Saint-Jacques grillées Tom Yam », figurant dans la carte world food de Yannick Papin ? Impossible. C’est pourquoi, exceptionnellement le midi, on peut pour un prix très raisonnable avoir un bel aperçu en bouche du « bon ».

Bound Fermez les yeux : vous voilà à New York. Pourtant vous ne rêvez pas, vous êtes bien à Paris, et plus précisément au coeur d’un établissement surprenant alliant bar, sushi bar et restaurant. Au Bound la clientèle vient apprécier le raffinement d’une cuisine classique, un incroyable choix de cocktails proposé par Philippe Morin, mieux, un véritable lieu de vie où se rencontrent amateurs de design, de tendances, de bons mets, pour une ambiance pas comme les autres qui nous propulse à l’ autre bout du monde sans décoller ses pieds. Un véritable Bo(u)nd en avant.

www.restaurantbon.fr

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L’envie

L’envie de curiosités Texte Valérie Defournier

NATHALIE RYKIEL revisite les bouteilles de COCA-COLA LIGHT ! L’année 2009 est placée sous le signe de la couleur pour la version light de l’emblématique Coca-Cola. La marque a fait appel à Nathalie Rykiel pour habiller ses bouteilles. Depuis le début du mois de janvier vous pouvez donc trouver des bouteilles aux rayures de couleur rose, orange, noire, violette, ou jaune, au Bon Marché, ou encore au Monoprix. Plus chic, la boutique parisienne Colette proposera prochainement à son tour la bouteille de Coca-light by Nathalie Rykiel, mais dans sa « version strass »… A suivre !

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L’envie

L’envie de curiosités Texte Valérie Defournier

CES MUSIQUES QUI RYTHMENT LES DEFILES… Un défilé, c’est un tout. Une maison de couture, un créateur et son équipe, des couturières, des coiffeurs, des maquilleurs, des habilleurs, des milliers de paramètres, des mois de préparation, un choix de mannequins, un public très sélect, à l’œil pour le moins aguerri. Ce public pas comme les autres occupe précisément le mythique premier rang, réservé aux quelques happy few et aux « V.I.P.s » gracieusement conviés aux défilés. Une fois que ces « V.I.P.s », la presse spécialisée et les convives divers ont pris place… et qu’en coulisses tout est prêt, le défilé peut commencer… mais pas n’importe comment. Nous sommes dans le monde de la mode, de l’élégance et du sublime, ici pas de micro pour annoncer « Ladies and Gentlemen, please welcome…! ». Le mannequin part avec la musique qui rythme, qu’on le veuille ou non, la cadence de ses pas. Alors pour que tout se déroule dans le meilleur des mondes, mieux vaut s’efforcer pour trouver la musique qui correspondrait à l’esprit de la collection. Depuis toujours, petits et grands créateurs décortiquent la musique pour donner un ton, une patte, un style à leurs créations. Rock, jazz, classique, pop, world music, groupes connus, inconnus : sur le podium pour ce qui est de la bande sonore, il n’y a pas de règles, tout dépend de l’humeur du directeur artistique. Une collection comportant beaucoup de bariolés, de couleurs flashy et de coupes courtes, peut très bien se marier avec de la musique classique. Tout est donc possible mais… Certes, Madonna, Estelle, ou encore les Stones sont des artistes qui ont marqué nos oreilles lors des défilés de grands couturiers. Il n’est pourtant pas écrit qu’ils feront partie de la tracklist des collections 2009/2010, et là est tout le propos. Ne cherchez pas, ce n’est pas parce que vous avez entendu le dynamique « That’s not my name » des Ting Tings au dernier défilé Cacharel, que vous allez avoir droit à un « Shut up and let me go » ; de toutes façons la fameuse tracklist qui rythmera les prochains podiums et plaira (ou pas) à nos oreilles est pour l’instant au stade de secret défense. Normal, ça serait dévoiler une partie de la collection, si l’on se met vraiment à décrypter la chose. Alors puisque nous ne savons rien et que pour l’heure les élus musicaux sont dans une sorte d’embargo jusqu’au jour du défilé, revenons aux musiques qui ont rythmé les podiums en 2008. Pour sa collection printemps/été, Christian Dior avait mis à l’honneur la formation mythique Led Zeppelin. Deux chansons, « Black Dog » et « Whole lotta love », deux succès où les guitares électriques se déchaînent ont donc rythmé la cadence des modèles, tout comme les airs de ragga de Sugar Daddy ou l’éléctro de Basement Jaxx l’ont fait dans un tout autre style pour la collection d’automne/hiver. A l’inverse, pour la maison Kenzo, dans nos oreilles ont résonné les musiques des films « Kramer vs Kramer », « Apocalyto », « The Emerald Forest », pour la collection d’automne/hiver 2008 ou encore « Into the Wild » ou « Les Enfants de l’Eclipse » pour le printemps/été. Cette même année, pour sa collection hivernale, la maison Rykiel avait cédé aux charmes du rock gothique de Marilyn Manson et de sa reprise d’ Eurythmics « Sweet dreams », craqué pour l’indémodable « Be my Baby » (datant de 1992 !) et revendiqué la délicieuse « Javanaise » de Serge Gainsbourg. Dans cette lignée, pour sa collection d’été, les mannequins ont défilé au son des Patrick Coutin, Marie Laforêt, Françoise Hardy, entre autres artistes… Alors que nous réservera cette nouvelle année ? A vos oreilles !

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L’envie de curiosités Texte Valérie Defournier

Une boutique parisienne pour Stella McCartney Elle en rêvait, voilà qui est fait. La créatrice anglaise Stella McCartney a ouvert le 4 décembre dernier sa première boutique française en plein cœur de la capitale. Adepte du « bio », elle a donc décidé de l’installer du côté des jardins du Palais Royal. Plus besoin de quitter la France pour aller chercher du prêt-à-porter, des sacs, des chaussures, le luxe bio de Stella vient à nous… et bientôt à Dubaï. Stella McCartney Paris, 114-121 Galerie de Valois, Jardins du Palais Royal, Paris

,CB=5 +M?=9@l% LDCG=H=CB C’est dans l’année symbolique de 1968 que la « reine du tricot » ouvre sa première boutique à Saint-Germain des Prés. Avec son appétit pour la « démode », allant à l’encontre des diktats de la mode avec son style inimitable et sa manière de penser la couture, Sonia Rykiel est devenue une icône. Robert Altman, Andy Warhol, iront même jusqu’à la solliciter. Alors, à l’heure du quarantième anniversaire de sa maison de couture, le musée des Arts Décoratifs de Paris a décidé de lui rendre hommage et de retracer le monde de la créatrice dans un parcours thématique, constitué de photos, vidéos, de matières et de looks (noir, coutures à l’envers, tricot…) qui ont fait le succès de l’emblématique Sonia Rykiel. Sonia Rykiel—L’Exhibition / Musées des Arts décoratifs; jusqu’au 19 avril 2009 / www.lesartsdecoratifs.fr

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L’envie

L’envie de curiosités Texte Valérie Defournier

Sophia Kokosalaki réédite 10 pièces emblématiques Incontournable personnage de la Fashion-week parisienne, on connaît cette créatrice grecque pour son art du drapage (de par ses origines), son goût prononcé pour le cuir et l’indétrônable petite robe noire. Alors pour fêter ses dix ans de carrière, Mlle Sophia a décidé de rééditer dix de ses pièces emblématiques, d’hiver et d’été… A découvrir de toute urgence lors des pré-collections automne-hiver 2009 et printemps-été 2010 ! www.sophiakokosalaki.com

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Urivaldo Lopes Du haut de ses 24 ans, Urivaldo Lopes se conforme déjà à la discipline qui réussit aux grands. Peu de sorties, pas plus d’heures de sommeil et une vie d’obsession pour la mode rythment le quotidien de cet élève de la prestigieuse Chambre Syndicale de la Couture Parisienne et toiliste pour la jeune griffe gréco-chypriote Erotokritos. Une détermination qui l’a conduit du Cap Vert – terre quittée à 15 ans pour en fuir la misère – à Marseille. Ne connaissant de la création vestimentaire que les trop rares images de défilés diffusées par la seule chaîne française visible sur son île, l’adolescent intègre une formation de stylisme et fait ses premiers pas dans une langue et une culture inconnues. « Apprendre le Français a été le pire moment de ma vie, se souvient Urivaldo. Chaque matin, je me levai à 5h pour tout apprendre par cœur avant d’aller à l’école, pour ne pas que l’on se moque de moi. » Et puis quelques âmes lui tendent la main. Un professeur, d’abord, et très vite, Victoria, la muse et l’amie fidèle. Boulimique, il crée sans relâche pendant ses années d’études, habille et photographie Victoria, participe à des concours de stylisme et accumule les premiers prix, ouvre même une boutique à Marseille qui fermera au bout d’une semaine, par la faute d’un mécène peu fiable. « On a beaucoup pleuré mais on n’a pas baissé les bras », raconte Urivaldo dans un éclat de rire. Humble et enclin

à une certaine autodérision, le jeune styliste cache bien ses succès et les nombreuses marques de reconnaissance qu’il a déjà reçues de la part de plusieurs professionnels. Récemment lauréat d’un concours de création en hommage à Yves Saint Laurent qui a donné lieu à une exposition à l’Hôtel de Ville de Paris, Urivaldo semble avoir tout compris du créateur. « J’ai imaginé en quelques heures un body-tailleur noir que j’ai ensuite pris en photo dans une tonalité très sombre, commente-t-il. Je n’ai fait aucune recherche, j’ai travaillé très spontanément car pour moi, Yves Saint Laurent, c’était ça ». Inexorablement, ce jeune créateur aux références classiques – « Valentino pour le chic, Lanvin pour la beauté des lignes et des courbes et Balenciaga pour l’extravagance » – est bel et bien guidé par un seul sens : la vue. Dans la rue, les journaux de mode, les paysages qui l’entourent, le regard d’Urivaldo, à peine contrarié par une légère myopie, capte tout. La photographie est ainsi pour lui un prolongement naturel de son travail de couture, une seconde passion qu’il met au service d’agences de mannequins ou de magazines tels que Elle ou Marie-Claire. « Dans mes photos, je recherche l’exagération de la femme, j’aime en faire une œuvre d’art dans une mise en scène de cinéma, confie-t-il. Je recherche les contrastes et privilégie les couleurs vives en ex-

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térieur et les lumières naturelles et plus douces en intérieur ». Capturées, d’innombrables images nourrissent les créations d’Urivaldo qui puise dans le présent mais aussi dans les années cinquante. « J’aimerais remonter le temps et vivre cette époque-là, explique-t-il. Les femmes s’habillaient impeccablement avec des vêtements qui épousaient le corps. Il y a toujours un peu de cette féminité-là dans mes créations ». Nul besoin d’insister pour qu’Urivalo admette également l’influence de sa mère dans son goût pour le chic féminin. « Quand je crée des vêtements, j’imagine une femme qui a du caractère, qui s’assume, une femme qui ressemble un peu à ma mère. J’avais quatre ans quand elle est partie travailler en Europe pour subvenir à nos besoins. Elle a été femme de ménage mais quand elle sort, c’est en talons hauts et jupe courte. Elle est même très sexy mais jamais vulgaire ». La terre de ses origines, le Cap Vert, Urivaldo n’y est retourné qu’une seule fois depuis l’exil mais il en a conservé l’amour des paysages sans fin, des grandes étendues qu’il retrouve aujourd’hui en Camargue, région qu’il aime utiliser comme décors pour ses photographies. D’ailleurs Urivaldo rêve de vivre dans un grand espace vide, épuré, une page blanche qui logera sans nul doute son imaginaire prometteur. {Chloé Dussère}


Top 5

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Cette bague sera vendue en 2009 au prix de 290 euros dont l’intégralité des bénéfices sera reversée à SAVE THE CHILDREN. 25% du montant des ventes sont reversés à l’UNICEF. Une partie des bénéfices est reversée à SIDACTION. 20% des bénéfices sont reversés à AIDES. Cette version pavée de diamants est vendue au prix de 480 euros dont 100 sont reversés à SIDACTION.

Texte Sandrine Goncalvès

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L’editorial mode

O V Z UM FK C JC Ä E O LE PLUS BEAU VÊTEMENT D’UNE FEMME, C’EST SA NUDITÉ YVES SAINT LAURENT

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Photographe Nicholas Routzen Styliste Brooke Van Cleve Coiffure Caroline Prince for Redken Maquillage Kristin Hilton for Laura Mercier Cosmetics Mannequin Fabienne Vanderhaeghen@Agence Trump Assistant photo Geordy Pearson

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PAGE PRÉCÉDENTE

Robe Yves Saint Laurent // Collants Wolford // Chaussures Sergio Rossi PAGE DROITE

Robe Jean-Paul Gaultier // Collier Burberry // Collants Wolford // Chaussures Miu Miu

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Robe Sophia Kokosalaki // Ceinture Louis Vuitton // Collants Wolford // Chaussures Miu Miu

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PAGE GAUCHE

Bandeau Marc Jacobs PAGE DROITE

Robe Miu Miu // Lunettes Marc Jacobs

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PAGE GAUCHE

Robe Céline PAGE DROITE

Robe Alberta Ferretti

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PAGE GAUCHE

Top Prada // Ceinture Proenza Schouler // Short VPL PAGE SUIVANTE

Echarpe VPL

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Face to face

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Face to face

Maria Babikova Un look discret, une légèreté dans le propos et une façon d’aborder la mode avec un air de ne pas y toucher, l’on pourrait la croire tombée là par hasard. Mais petit à petit, elle se révèle. Elle s’habille casual mais cite Chanel, recherche le confort mais admire le travail des matières dans la Haute Couture. Comme une belle robe, le personnage se façonne doucement, laissons donc le temps au temps... —Maria Babikova@Marilyn Agency—

Texte Sandrine Goncalvès

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Convoitise

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* Sandales en cuir tressé naturel à talons compensés bois et bordure écaille, Gucci collection croisière 2009

Texte Chloé Dussère, Photographe Marc Gysin, Réalisation Christian Biyiha, Styliste Lucie Cretin

Pour sa collection Croisière, Gucci emprunte aux navigateurs l’art des noeuds. La griffe italienne imagine une voyageuse au long cours, le pied enlacé par des lianes de cuir savamment entremêlées. La silhouette allongée de quatorze centimètres, cette naïade des temps modernes s’affiche sur piédestal, comme pour mieux contempler l’horizon. Entre le bois d’une semelle inspirée des années soixante-dix et le cuir tout en brides qui forme la sandale, une touche d’écaille anime l’ensemble. Décliné en cuir or ou cuir blanc, ce soulier noué s’accordera à toutes les mini-robes, shorts et autres pantalons à pont. Dans de telles dispositions, difficile de ne pas avoir le pied marin…

Gucci Collection Croisière

LA CROISIERE S’AMUSE

Convoitise


Photographe Tess Feuilhade // Styliste Sophie Clauzel // Maquillage & Coiffure Alan Milroy // Mannequin Cassie Gardner@IMG // Digital retouch Yan Senez


Robe en maille kaki, broderies et boutons dorés Temperley // (Coiffe) Col en plumes jaunes, bleues, noires Dupre Santabarbara // Bague masque noir et doré Virginie Monroe // Manchette métal bronze et pierre verte Médecine Douce


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Gilet en maille beige avec grosse fleur Top manches longues vert Short taille haute en dentelle verte et rayures marines Collant en dentelle gris Mocassins Ă talons noirs Vivienne Westwood Gold Label


Cape beige avec peintures d’enfants Vivienne Westwood Gold Label // Robe imprimé liberty Tsumori Chisato // Chapeau cow boy en cuir marron Minnetonka // Collants opaques noirs Wolford // Sandales lanières cuir chair, talons velours orange Paule Ka

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T-shirt gris imprimé Félix Iceberg // Jupe en plumes vertes Talbot Runhof // Ceinture en patchwork de cuir multicolore Paule Ka // Bandeau en plumes noires Maison Michel // Bracelet franges en daim bleu, rouge, vert Heimstone // Collants opaques noirs Wolford // Escarpins à brides en daim bleu Michel Vivien

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Robe en mousseline imprimé léopard violet et rouge, et jersey anthracite froncé Paule Ka // Ceinture en velours orange Paule Ka // (Sur l’œil) Collier chaîne fine dorée, pendentif plumes vertes et grises Médecine Douce // Collants opaques noirs Wolford // Sandales lanières cuir chair, talons velours orange Paule Ka

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Robe en soie grise et ocre & cape intĂŠgrĂŠe effet feuillage vert Tsumori Chisato // Barrette plumes rose, mauve, prune Maison Michel // Collants opaques noirs Wolford

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Robe ceinturĂŠe en laine jaune, ornĂŠe de bijoux Kalevala Ivana Helsinki

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Portrait

BÊTE CURIEUSE

De Gilles Dufour, on connaît surtout les années Chanel et Balmain. Mais l’homme aux lunettes noires est passé à autre chose. Aujourd’hui, il est prêt à vivre de nouvelles aventures à Londres pour le conceptstore Browns, et en Chine pour un partenariat avec Erdos, un géant du cachemire. Rencontre avec un drôle d’oiseau...

Propos recueillis par Juliette Plouseau Photographe Valentina Frugiuele

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Portrait

« Que pensez-vous de ces chaises, je viens juste de les acheter? » me magique pour avoir un bon style ! ». Merci pour la recette. Et pour les grands soirs ? La référence absolue pour Gilles Dufour reste Azzedine Alaïa « C’est demande Gilles Dufour, le jour de notre rencontre. Il m’indique deux peun couturier d’une grande précision. Tout ce qu’il fait est incroyable ». tits sièges en bois, en forme de feuilles. J’ai un doute côté confort. Pour En mode, Gilles Dufour apprécie aussi Jean-Paul Gaultier et toute cette l’esthétique, les deux « petits nouveaux » trouverons sans aucun mal une nouvelle génération de créateurs anglais, tous plus originaux les uns que place au milieu de l’univers très bucolique de Gilles Dufour. En fait, l’aples autres. L’originalité, un véritable leitmopartement ressemble à une sorte de cabinet tiv pour Gilles Dufour. D’ailleurs, la collecde curiosité dans lequel il intègre pèle-mêle tion qu’il préfère de son époque Chanel au fur et à mesure de ses coups de cœur, reste celle de 1994 où les vestes en tweed, une tête de tortue accrochée au mur, des emblématiques de la marque, avaient été petits oiseaux colorés empaillés, des fauteuils gansées de scoubidous. imprimés léopards, un petit éléphant sur un Après ses collaborations pour Chanel et coin de bibliothèque ou encore une table faiBalmain, Gilles Dufour décide de lancer son te avec un tronc d’arbre... Bref un joyeux bapropre label en 2001, aujourd’hui distribué zar, à l’image du personnage. Mais attention, au Japon. L’occasion pour lui de laisser aldans cette jungle urbaine du 16ème arrondisler son imagination, nourrie par sa passion sement de Paris, l’homme sait reprendre sa pour la photo (Bruce Weber, Cecil Beaton), place. En témoigne les nombreuses photos par son amour des plantes, ainsi que par de famille, ses parents, ses frères et soeurs, et ses virées aux puces et au marché de ses célèbres nièces Victoire de Castellane et Rungis. Gilles Dufour n’est donc pas qu’une Mathilde Agostinelli. Et puis il y a les amis, cerbête de mode, c’est aussi une bête curieuse! tains anonymes, d’autres très célèbres comme Et ses goûts très éclectiques se retrouvent Catherine Deneuve avec qui il partage une dans ses créations. Par exemple, des cardiamitié de longue date. Gilles Dufour revient gans brodés de fleurs, ou encore des pulls justement d’un voyage en Inde avec l’actrice, aux manches rappelant le motif à losange où il a découvert les bienfaits de l’Ayurvéda. des chaussettes Burlington. Beaucoup de Un pays rempli de couleurs, dont il garde maille, toujours très colorées. Pour présenpleins d’images en tête. Mais aussi un besoin ter ses collections, il choisit la facétieuse de fraîcheur. Et pour y remédier, il s’asperge, Louise Bourgoin. Une femme qui n’est moi avec, de parfum. Ou plutôt de plusieurs, pas sans rappeler Brigitte Bardot, l’idole qu’il aime superposer selon ses humeurs : de Gilles Dufour. Car le créateur admire les Jo Mallone, Frédéric Malle ou encore une fraCroquis de Gilles Dufour; Collection Gilles Dufour by Browns « vraies femmes », surtout les blondes, avec grance de chez Santa Maria Novella qu’il rapde la poitrine. Là encore, c’est avec drôlerie porte de Florence. qu’il parle de son goût pour les transexuels, et notamment Coccinelle. Mais Vraiment, les voyages il adore ça. Et heureusement, car Gilles Dufour vient de signer deux partenariats à l’étranger. D’abord avec le concept- plus sérieusement, dans la lignée de ces femmes à la beauté hors-normes, il évoque sa grande amie, le Top Claudia Schiffer. Il l’a connue quand store londonien Browns, pour qui il va réaliser une collection de prêt-àil était chargé du casting des mannequins au début de ses années Chanel. porter avec notamment une ligne d’imperméables et de maille. Et, petit clin d’oeil plein d’humour et de fantaisie, le designer a prévu un thème « Claudia, c’est la grâce, le sérieux et l’intelligence à la fois ». Pourtant, même si son entourage regorge de célébrités, Gilles Dufour « bassecour », avec des tissus brodés de toutes sortes de volatiles. Par se fait plutôt rare côté sorties. Il n’aime pas vraiment les soirées mondaiailleurs, Gilles Dufour est le nouveau directeur artistique de l’enseigne nes. Il préfère les endroits moins en vue et un peu décadents comme chinoise Erdos, spécialisée dans les cachemires. Erdos l’a chargé de com« le Folie’s Pigalle ». Mais ce qui est plutôt amusant et touchant à la fois, c’est plètement relooker les boutiques, dans un style plutôt épuré, mais aussi qu’il garde dans ses carnets de notes les photos de ses apparitions en public. de concevoir une ligne pour femmes et pour hommes. Pour la collection Par exemple, des clichés de son rôle de courtisan dans Marie-Antoinette, femme, Gilles Dufour a choisi d’associer le cachemire au cuir, pour un le film de sa copine Sofia Coppola, qui fût aussi son assistante chez Chanel. petit côté rock’n’roll. Il va aussi utiliser la fourrure et le strass Swarovski, très prisé des modeuses chinoises. S’il n’oublie jamais l’aspect com- Et puis surtout, en juillet dernier, quand il s’est vu décerner l’insigne de la Légion d’Honneur. « Quand on me l’a proposé, au début je l’ai refusé. Je fais mercial, Gilles Dufour apprécie beaucoup qu’on lui laisse la possibilité parti de cette ancienne génération qui pense que la Légion d’Honneur doit d’expérimenter : « c’est un vrai atout aujourd’hui de travailler pour des être remise à des hommes et des femmes qui ont servi leur pays, notampays comme la Chine, car tout est à faire. Il y a un vrai dynamisme, une ment pour des faits d’armes. Et puis finalement je l’ai accepté. Les choses énergie, c’est la clé de la créativité ». En tout cas, Gilles Dufour veut avant tout des vêtements confortables, et n’oublie pas qu’ils seront ensuite por- ont évolué. Même Michou a la Légion d’Honneur! ». L’heure tourne et Gilles Dufour ne tient plus en place. Il enfile une vestés. « Je crée des vêtements pour des femmes jeunes et moins jeunes. te, désormais brodée d’un fil rouge, qui rappel discrètement sa distincElles ne portent pas forcément la même chose et j’en tiens compte ». tion de chevalier de la Légion d’Honneur, et sa fidèle paire de lunettes Et Gilles Dufour a une idée bien précise de ce qui va aux femmes. « Le noires. Il vient à peine de poser ses valises qu’il doit déjà repartir pour la total look, c’est vraiment ringard. J’aime bien le style de Kate Moss. Elle ose Chine. Gilles Dufour est décidément un drôle d’oiseau, un oiseau particudécaler une robe très habillée avec une petite veste en cuir. Une pièce de lièrement voyageur! chez H&M + une pièce vintage + une pièce de chez Marc Jacobs = l’équation

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Flashback Pendant que la mode printemps-été 2009 se dévoilait enfin au monde, ordonnée et sublime sur les podiums, nous, on a jeté un coup d’œil indiscret dans les coulisses. On a goûté de près à toute cette agitation, cette effervescence; entre l’odeur de la laque, le bruit des basses et les flashs des photographes, l’ambiance est rapidement devenue survoltée. Tout s’est très vite enchaîné, les premières filles étaient déjà prêtes à défiler, impatientes, stressées, d’autres étaient encore entre les mains expertes des coiffeurs. Chez Dior, on voulait des chignons architecturaux. La coiffure, moment idéal pour essayer de manger un peu. Dernières vérifications sur l’ordre de passage et les mannequins ont enfilé leurs tenues. Mini robes drapées chez Givenchy, imprimés léopard chez Louis Vuitton, tout en ordre. Le créateur veille et le show commence. Texte Marion Visoianu, Photographe Eric Sposito Défilés Printemps/Eté 2009 : Kenzo, John Galliano, Louis Vuitton, Giambattista Valli, Kris Van Assche, Hussein Chalayan, Paul&Joe, Cacharel

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VOLTE FACE photographe KE VIN S . & TANIA S .

st yliste CHRIS MADLEIN

assistant URIVALDO LOPES

coif fure STEPHANE CL AVIER

maquillage NOBU@L’ATELIER 6 8

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MARIA BABIKOVA@MARYLIN AGENCY masque REINHARD LUTHIER POUR IGLAÏNE PARIS

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à gauche : MARIA BABIKOVA@MARYLIN AGENCY // robe drapée en faille de soie DIOR // bottines en veau imprimé AZZEDINE ALAÏA // manchettes en métal argenté orné de cuir noir vernis et argenté, et de cristal mesh SWAROVSKI à droite : ELEONORE WOODWARD@NEXT MODELS // body blanc en mousseline de soie AKRIS // manchettes en métal argenté orné de cuir noir vernis et argenté et de cristal mesh SWAROVSKI // collier et coiffe REINHARD LUTHIER POUR IGLAÎNE PARIS

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NATALIA BOGDANOVA@MARYLIN AGENCY // manchette en métal argenté orné de cuir noir vernis et de cristal mesh SWAROVSKI // veste à basques en laine bouillie volantée AZZEDINE ALAÏA

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à gauche : NATA@NEXT MODELS // body blanc en mousseline de soie AKRIS // foulard agila en soie DIOR // Dior Evening sandales orange en python DIOR à droite : MARIA BABIKOVA@MARYLIN AGENCY // bonnet de bain IGLAÏNE PARIS // robe en sequins CELINE

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à gauche : ROXANE GLINEUR@M MANAGEMENT // manteau en organza blanc PAULE KA // ceinture noire VINTAGE IGLAÏNE PARIS // culotte noire en sequins VINTAGE // casquette en nappa noire LOEWE à droite : ROXANE GLINEUR@M MANAGEMENT

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à gauche : NATALIA BOGDANOVA@MARYLIN AGENCY // manchette en métal argenté orné de cuir noir vernis, et de cristal mesh SWAROVSKI // veste à basques en laine bouillie volantée AZZEDINE ALAÏA // escarpins pailletés bicolores avec talon décalé WALTER STEIGER à droite : KSENIA@CRYSTAL MODELS chapeau à voilette REINHARD LUTHIER POUR IGLAÏNE PARIS // robe bustier à basques en laine bouillie volantée AZZEDINE ALAÏA

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à gauche : ELINE@MAJOR PARIS // gants longs en cuir résille noir AZZEDINE ALAÏA // broche papillon en cristal facetté SWAROVSKI à droite : KSENIA@CRYSTAL MODELS

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ELEONORE WOODWARD@NEXT MODELS // body blanc en mousseline de soie AKRIS // manchettes en métal argenté orné de cuir noir vernis et argenté, et de cristal mesh SWAROVSKI // collier IGLAÏNE PARIS

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CATHY PILL Couture & Image Dans le sillage de la semaine de la Haute-Couture, en marge des grands noms de l’Excellence, Cathy Pill a trouvé toute sa place parmi les invités de cette semaine des défilés. Talentueuse et au parcours des plus enviables, la jolie brune a séduit par son travail des imprimés et la fluidité de ses tissus. Diplômée de la prestigieuse école de La Cambre, elle entre en stage chez les très créatifs AF Vandevorst et Vivienne Westwood avant d’être récompensée par une myriade d’honneurs : d’abord le prix de la collection de l’année à Trieste en 2003, puis les bourses de la Fondation Pierre Bergé et Yves Saint Laurent et de la Maison Yves Saint Laurent en 2005, le prix Fabio Inghirami en Italie et enfin le prix Modo Bruxellae en Belgique. Sa première collection de prêt-à-porter, Blink, est lancée en 2006 à Paris lors de la Fashion-Week et a fait l’objet d’une exposition au Louvre, sacro-saint des musées parisiens. On la remarque pour ses imprimés graphiques inspirés de l’architecture Art Nouveau et pour ses silhouettes féminines en diable. Elle travaille la couleur en véritable artiste plasticienne, recherchant des techniques d’impression, de projection des teintes, détournant photographies et photocopies. Avec Source, la collection printemps-été 2009, son œuvre avance : l’artiste a laissé les imprimés architecturaux pour des formes plus abstraites, plus organiques. D’autres noms ont déjà fait appel à la belle : après la fameuse CD-Dress vue sur l’une des campagnes Canon, elle a élaboré pour la marque une collection intitulée We speak Image qui a fait l’objet d’une exposition itinérante en Europe en 2008. Ses imprimés se retrouveront également sur des accessoires cette année puisqu’elle vient de dessiner une collection de sacs pour la marque Kipling. Cathy Pill semble bien partie pour nous repeindre le monde. {Sandrine Goncalvès}

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–Source– Collection Printemps/Eté 2009

Créateur d’ailleurs

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John Galliano—Plateformes à brides en cuir noir, Printemps/Été 09

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Le O<GJI compensé

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Voilà maintenant plusieurs saisons que les podiums de nos chers créateurs font défiler ces fameuses chaussures à semelles compensées. Ce classique a vu son look s’affirmer au fil des années pour atteindre nos placards, mais comment sommes-nous devenus addicts à ces talons aux courbes généreuses ? 1936, année de pénurie dans une Italie mussolinienne. Un jeune bottier nommé Ferragamo, n’ayant plus les moyens d’utiliser les matières premières habituelles, surprend le petit monde

de la chaussure en employant le bois pour réaliser les semelles de ses créations. La chaussure à semelle compensée démarre ainsi une carrière fulgurante dans la mode, et Salvatore Ferragamo s’expatrie à Los Angeles, emportant avec lui sa trouvaille qui lui vaudra un grand succès. Le modèle est très vite repris par Pérugia pour Schiaparelli et connaît une réussite internationale. Mais revenons quelques siècles en arrière. Cet intérêt pour les semelles compensées remonte

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en réalité du XVIème siècle où, pour être remarquées, les courtisanes de Venise portaient des chopines, souliers rehaussés par des patins qui pouvaient atteindre jusqu’à 60cm. Si l’essor de la compensée a connu un frein au début des années 50 pour laisser place au talon aiguille, connu pour sa très grande féminité, c’est avec la période « baba-cool » que nous voyons réapparaître les hautes semelles, à présent agrémentées de cordes tressées. D’ailleurs, cette tendance bariolée très seventies


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Loewe—Escarpin en cuir vernis avec talon en métal doré, Printemps/Été 09

est actuellement revisitée par Sonia Rykiel avec un modèle compensé en cuir tricolore. Avec ce design, Mme Rykiel s’inspire directement des célébrités telles Elton John ou encore David Bowie dans son personnage de Ziggy Stardust qui ont fait la part belle aux épaisses semelles. Depuis, la belle compensée voit les années défiler sans jamais prendre une seule ride. Si la compensée a particulièrement su faire parler d’elle ces dernières années, elle a surtout redoré le blason du talon. Véritable objet de convoitise, le talon est devenu accessoire à part entière, pièce rare et précieuse, qui élève la chaussure au rang de chef-d’oeuvre.

En effet Christian Dior, Céline, Vuitton et Balenciaga, pour ne citer qu’eux, ont fait de nos pieds de véritables objets de collection, prêts à filer tout droit dans la (presque finie !) Cité de la Mode sur les quais de Seine. Mais le maître en la matière n’est autre que Christian Louboutin. Pour lui, la chaussure à semelle rouge, signe de noblesse sous l’Ancien Régime, doit se parer de plumes, de cristaux Swarovsky, de paillettes et de rubans. Le talon, qu’il soit compensé ou aiguille, est avant tout le symbole d’une féminité absolue, l’ultime accessoire qui parfait une silhouette. Christian Louboutin ne dit-il pas « Quand on se retourne

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sur une femme chaussée en Louboutin, c’est la dernière chose que l’on voit d’elle » ? D’autres grands noms de la chaussure peuvent se prévaloir de créer des chefs d’œuvres, comme Pierre Hardy ou Roger Vivier avec ses chaussures digne des plus belles pièces de joaillerie, dont la grande ambassadrice n’est autre que la ravissante Inès de la Fressange. L’univers de la haute couture ne s’y trompe pas, la chaussure est sûrement l’avenir du luxe. Comme le dit Karl Lagerfeld « vous voulez vivre sur un grand pied ? Alors, que vos pas dans l’élégance soient effectués avec des chaussures sur mesure ! » Bien entendu le sur mesure a un prix,


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DIOR—Sandale à plateforme en cuir façon crocodile couleur crème, talon statue de 15cm couleur ivoire, Automne/Hiver 08

telles les œuvres d’art crées par l’atelier Massaro pour les plus grandes maisons de couture. Nous avons tous vus les splendides créations de cette maison pour Chanel qui, d’ailleurs, a acquis l’atelier en 2003. Pour Raymond Massaro, tout porte sur la chaussure, il peut y consacrer jusqu’à 40 heures de travail dans son atelier mythique du 2 rue de la Paix. Et les créateurs comme Christian Lacroix, John Galliano ou encore Azzedine Alaïa ne se trompent pas d’artisan en faisant appel à ses talents d’expert, il s’agit d’un authentique Maître d’Art. Cet hiver encore, le talon a décroché le premier rôle. Chez Dior et Vuitton, nous pouvons

respirer le grand air grâce a des talons vertigineux qui nous font défier les lois de la gravité. Alors que Dior nous propose un modèle perché sur 15cm de talon, Vuitton nous offre la même chose, avec une semelle légèrement rehaussée par un plateau. Dans la lignée des plateformes à talons aiguille imaginées par Yves Saint Laurent en 2006, il s’agit là d’une hauteur en trompe l’oeil. Quant à la prochaine saison estivale, nous verrons sûrement défiler sur le bitume parisien d’incroyables nouveautés. Des « escarpins chaussettes » futuristes chez Balenciaga, ou encore des essais ethniques pour Dior avec

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ses talons sculptés de vénus Hottentote. John Galliano, après ses trouvailles bucoliques, nous propose pour l’été des plateformes chromées à la silhouette carrossée. Loin des formes avant-gardistes de Balenciaga, on note aussi dans la collection croisière de Dior un escarpin orné de breloques pour abuser des frivolités. La corde dorée gracieusement enroulée autour du talon Loewe est quant à elle bien plus néo-classique. Dans tous les cas, l’élégance de nos tenues risque fort de ne pas passer inaperçue, avec une accessoirisation du plus haut niveau, si je puis dire.


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Robe—Rebecca Taylor Gilet—Luca Luca Bijoux—Stephen Dweck Sculpture cheveux—Kate Cusack Fauteuil en cuir Dexter—Amy Law

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Veste et pantalon—Costello Tagliapietra Chemisier—Thuy Chaussures—Harlan Bel Bague—Stephen Dweck Fauteuil en cuir Dexter—Amy Law

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À GAUCHE

Maillot de bain—Rosa Cha Bague—Stephen Dweck Sculpture cheveux—Kate Cusack

À DROITE

Gilet—Luca Luca Robe—Rebecca Taylor Bijoux—Stephen Dweck Chaussures—Y’s Sculpture cheveux—Kate Cusack Fauteuil en cuir Dexter—Amy Law

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Top—Thrive Boucles d’oreilles—Alexis Bittar Chaise en cuir Dexter—Amy Law

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Robe—Charles Chang-Lima

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Chemisier—Adam Pantalon—GF Ferré Chaussures—Céline Sculpture cheveux—Kate Cusack Chaise en cuir Dexter—Amy Law

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Combinaison—Catherin Holstein Collier—Kate Cusack Chaussures—Harlan Bel Sculpture cheveux—Kate Cusack Fauteuil en cuir Dexter—Amy Law

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Robe noire en tricot Giles

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À GAUCHE : Robe noire en jersey de soie Vivienne Westwood Gold Label À DROITE : Chemise noire en dentelle Collette Dinnigan, Culotte noire en satin Cadolle


Pantalon en organza Paule Ka Lavallière & chapeau en tweed Chanel



Top noir en mousseline Ă plumes Plein Sud Collants Falke Bracelet Chanel

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Jupon noir en tulle Cadolle


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Body noir en laine Costume National Cuissardes en cuir Lazare Lunettes Ray Ban



À GAUCHE : Robe, bracelet & accessoire de tête Chanel, Chaussures Gianvito Rossi À DROITE : Capuchon en plastique Maison Michel



À GAUCHE : Gants en résille et empiècements velours & chemise en organza Paule Ka, Foulard en moussline Giles À DROITE : Accessoire de tête Louis Vuitton


Jet d’encre

Illustration par Anne Brunet chez Galerie 13. Jeannette Mariani

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Jet d’encre

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/" -(+" Photographe & Styliste Urivaldo Lopes / Assistants styliste Sarra Ameziane & Hamid Amou / Retoucheur Damien Boschi

Robe du mannequin / Lunettes Vintage Igla誰ne Paris


EN HAUT : Robe Erotokritos / Lunettes Vintage Igla誰ne Paris EN BAS : Chemisier Josep Font / Robe Fatima Lopes / Chaussures talons cristaux Swarovski Sonia Rykiel


EN HAUT : Pantalon Xuan Thu Nguyen Couture / T-Shirt peint à la main KWYN / Soutien george en métal Iglaïne Paris / Foulard Iglaïne Paris / Chaussures talons cristaux Swarovski Sonia Rykiel EN BAS : Robe Paule Ka / Chapeau Iglaïne Paris


Robe Josep Font Couture / Chaussures talons cristaux Swarovski Sonia Rykiel


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Texte Juliette Plouseau, Illustrations Franziska Uhlig, Réalisation Lucie Cretin

Chapeau melon et bottes de cuir, ou plutôt bandeau années folles, très baby doll ? Tête à chapeau ou tête à bandeau ? Coup de chapeau aux créateurs qui ont fait le choix de gâter nos petits minois.

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Carnet d’adresses

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Agent Provocateur +44 87 06 00 02 29 Alberta Ferretti www.albertaferretti.com Alexis Bittar www.alexisbittar.com Akris 01 47 20 47 49 Azzedine Alaïa 01 40 27 85 58

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B Bvlgari 01 56 89 32 20 Burberry Prorsum 01 40 07 77 77

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D Dior 01 40 73 73 73 Dupré Santabarbara Couture 01 44 55 04 70

F Falke www.falke.de

J Jean-Paul Gaultier 01 42 86 05 05 John Galliano 01 55 35 40 40

T Talbot Runhof +49 89 23 66 730 Temperley 01 42 65 26 93 Thuy www.thuynewyork.com Tsumori Chisato 01 55 28 34 43

K Kate Cusack www.katecusack.com Kenzo 01 40 39 72 03 Kris Van Assche 01 48 03 57 28

V L

Virginie Monroe 04 91 63 29 14 Vivienne Westwood 01 49 27 00 23

Loewe 01 53 57 92 50 Louis Vuitton 08 10 81 00 10 Luca Luca www.lucaluca.com

W Walter Steiger 01 42 66 65 08 Wolford www.wolford.com

M Maison Martin Margiela 01 40 15 07 55 Maison Michel 01 42 96 89 77 Manish Arora 01 49 23 79 79 Marc Jacobs 01 55 35 02 60 Médecine Douce 01 48 03 57 28

Y Y’s www.yohjiyamamoto.co.jp Yves Saint Laurent 01 42 65 74 59

Michel Vivien 01 48 05 80 10 Minnetonka 09 51 75 79 10 Miu Miu 01 53 63 20 30

G Giambattista Valli 01 42 56 58 58 Gianfranco Ferré 01 42 89 90 91 Gianvito Rossi 01 45 62 14 40 Giles 01 44 77 93 60 Gucci 01 44 94 14 70

P Paul&Joe 01 42 74 24 68 Paule Ka 01 42 97 57 06 Prada 01 53 23 99 40 Proenza Schouler www.proenzaschouler.com

R H Harlan Bel www.harlanbel.com Heimstone 01 45 49 15 73 Hermès 01 40 17 47 17 Hussein Chalayan 01 55 35 33 90

Ray Ban www.rayban.com Rebecca Taylor www.rebeccataylor.com Redline 01 44 64 92 24 Rosa Cha www.rosacha.com.br

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STATE of MIND Photographe Kevin S., Coiffure Stephane Clavier, Mannequin Eva Doll@Metropolitan Agency, Culotte Agent Provocateur, Manteau Burberry


© 2008 SWAROVSKI AG

WWW.SWAROVSKI.COM


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