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Soins gérés : quels avantages pour les malades chroniques ?
info santésuisse Le magazine des assureurs-maladie suisses
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Grâce au soins gérés : plus d’autonomie, moins de souffrances
Protection des consommateurs et des patients : les malades chroniques peuvent tirer profit des soins gérés
Nouveauté : une version en ligne d’infosantésuisse
Sommaire Sous la loupe
4 Grâce aux soins gérés : plus d’autonomie, moins de souffrances 6 Case Management chez un assureur-maladie. Au centre des préoccupations : le patient, non les coûts 8 Protection des consommateurs et des patients : les malades chroniques peuvent tirer profit des soins gérés 10 Thomas Grüninger, directeur de la fondation Meconex : « Dans les HMO, les malades chroniques bénéficient d’un accompagnement permanent » 11 Maladies chroniques : nouvelle priorité de santé publique à l’échelle mondiale ? 12 Disease Management et éducation thérapeutique : une médecine centrée sur le malade, non sur la maladie 14 Groupes d’entraide : qu’apportent-ils effectivement aux patients ? 16 Coordination en psychiatrie : il faut aller plus loin 18 Expériences de Disease Management à l’étranger : quels enseignements pour la Suisse ? Système de santé
20 Nouveauté : une version en ligne d’infosantésuisse 23 Graphique du mois de mars : de nombreux réseaux de médecins soutiennent des projets d’éthique et de qualité 24 Radiographie du secteur des soins de longue durée Service
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En bref : questions posées par la population sur l’assurance de base Image du mois : il ne badine pas avec son cœur Nouvelles du monde Liechtenstein : le bureau de l’égalité demande une meilleure prise en compte des risques de santé spécifique aux sexes santésuisse publie une brochure sur l’évaluation de l’économicité Manifestations Mr Raoul Création de l’Association nationale pour le développement de la qualité dans les hôpitaux et les cliniques Assemblée générale de santésuisse le 26 juin 2009
NO 2, MARS 2009 Paraît dix fois par an PRIX DE L’ABONNEMENT 69 fr. par an, 10 fr. le numéro ÉDITEUR ET ADMINISTRATION santésuisse, Les assureurs-maladie suisses, Römerstrasse 20, case postale, 4502 Soleure RESPONSABLE DE LA RÉDACTION Nello Castelli, Département Politique et Communication, case postale, 4502 Soleure Rédactrice : Maud Hilaire Schenker, téléphone 032 625 42 49, téléfax 032 625 41 51, courriel : redaction@santesuisse.ch PRODUCTION : Rub Graf-Lehmann AG, Murtenstrasse 40, 3001 Bern CONCEPTION DE LA MISE EN PAGE Pomcany’s MISE EN PAGE Henriette Lux et Rahel Fischer ADMINISTRATION DES ANNONCES Toutes les annonces – les offres d’emploi y compris – sont à adresser à : « infosantésuisse », Römerstrasse 20, case postale, 4502 Soleure courriel : redaction@santesuisse.ch ADMINISTRATION DES ABONNEMENTS téléphone 032 625 42 74, téléfax 032 625 41 51 Portail : www.santesuisse.ch Page de titre : Heiner Grieder, Langenbruck (BL) ISSN 1660-7236
Soins gérés : plus qu’une simple formule pour économiser des primes Pour les assurés jeunes et bien portants, les avantages des modèles du médecin de famille et des HMO ne font aucun doute : ils peuvent économiser une bonne partie de leurs primes tout en bénéficiant d’une infrastructure et d’un suivi médical de premier ordre. Mais qu’en est-il pour les personnes gravement malades, pour les patients chroniques ? Peuvent-ils aussi profiter d’une prise en charge médicale coordonnée ? De nombreux indices portent à le croire. Sur les quatre-vingt réseaux de médecins que compte la Suisse, soixante-quinze disposent d’un cercle de qualité. La moitié environ offre une ligne téléphonique d’urgence, vingt-quatre ont même leur propre service d’ombudsman. Bien entendu, ces efforts ne sont pas prescrits par la loi, ils sont facultatifs. Les effets des modèles de soins gérés (Managed Care) sur les coûts sont prouvés. Différentes études suisses évaluent la part d’économies nettes réalisées, corrigées des risques, entre 10 et 19 % des coûts. Il existe aussi des indications montrant que, dans les modèles de soins gérés, la qualité est au moins égale à celle d’un cabinet médical « normal ». Des personnes gravement malades ayant bénéficié, dans le cadre des HMO, d’un suivi individuel adapté à leurs besoins, se déclarent extrêmement satisfaites. Mais pour l’instant, les apports qualitatifs ne sont pas établis. Nous sommes persuadés d’exploiter des modèles de soins gérés d’excellente qualité. Si nous voulons aussi en convaincre les patients, les malades chroniques, nous devons œuvrer à deux niveaux. D’abord, nous devons prouver, à l’aide de statistiques anonymes, pertinentes et établies sur le long terme, que les effets positifs sur les coûts s’accompagnent d’une amélioration de la qualité des traitements et de fait, des résultats médicaux. Puis, en tant que responsables et fournisseurs de tels modèles, nous devons montrer l’exemple et y adhérer. C’est la seule manière d’accorder du crédit à notre engagement en faveur des soins gérés. Devant subir une opération, j’ai décidé l’année dernière de choisir une de nos HMO. Sur la base de ma propre expérience, j’affirme sans la moindre hésitation que je ne pourrais plus me passer ni de la qualité du traitement, ni des prestations de cette HMO. C’est donc sans regret que j’ai pris le parti de limiter mon choix de fournisseurs de prestations. J’ai maintenant acquis la conviction de bénéficier d’un meilleur suivi médical.
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Nikolai Dittli Membre du Conseil d’administration de santésuisse
En pratique, les soins gérés sont beaucoup plus qu’un simple modèle d’économie de coûts
Grâce aux soins gérés (Managed Care) : plus d’autonomie, moins de souffrances
Les offres de soins gérés sont attractives pour les assurés jeunes et en bonne santé et ce pour une raison simple : en comparaison avec l’assurance de base « normale », les primes sont sensiblement plus basses. Les assurés HMO peuvent économiser jusqu’à 20 % de leurs primes. Il faudrait plutôt dire jusqu’à 20 % seulement. La loi n’autorise pas en effet à répercuter sur les assurés la totalité des économies de coûts résultant des modèles de soins gérés. Les assureurs ne peuvent accorder des rabais que pour la part concernant le choix limité des fournisseurs de prestations. Les coûts plus bas dont les modèles HMO peuvent faire état, imputables à un collectif d’assurés en meilleure santé, ne peuvent pas être répercutés sur les primes. La loi veut ainsi empêcher que ces modèles servent à la sélection des risques. Les soins gérés ne peuvent pas faire valoir leurs atouts
Différentes études prouvent que les économies de coûts permises par les modèles de soins gérés se situent effectivement à presque 20 %, après correction des risques. Autrement dit, les coûts des soins gérés sont comparés à ceux de l’assurance de base « normale » en admettant que les deux modèles aient la même proportion d’assurés jeunes et en bonne santé. En 2000, l’Office fédéral des assurances sociales avait déjà évalué les économies de coûts à presque 20 %. En 2002, l’Association des médecins du canton d’Argovie avait mené une enquête similaire aboutissant à une différence de coûts se situant entre 14 et 19 %. Les résultats de l’étude de la Swica et de la thèse de doctorat de Hansjörg Lehmann ne sont pas si optimistes : elles tablent sur des économies de coûts corrigées des risques d’environ 11 %. Mais toutes ces études arrivent au même constat : dès que les assurés constatent une dégradation de leur état de santé, ils sont nombreux à abandonner les modèles de soins gérés, qui perdent ainsi une grande part de leur potentiel. Voilà pourquoi les économies corrigées des risques ne sont pas plus élevées. Un seul remède existe : les modèles dits de médecin de famille doivent perdre leur réputation d’instrument servant à économiser les coûts. Ils doivent s’imposer comme un modèle de qualité – apportant un plus non seulement aux personnes jeunes et en bonne santé, mais aussi et précisément aux malades chroniques.
Photo : Prisma
Les modèles de soins gérés séduisent les assurés par leurs primes avantageuses. On oublie souvent qu’ils présentent aussi un grand intérêt pour les personnes gravement malades ou les patients chroniques. Il n’est pas (encore) possible de prouver la qualité supérieure des modèles de soins gérés – mais de nombreux indices nous autorisent à le croire. Les exemples confirment cette impression. Les soins gérés ne coûtent pas seulement moins cher, leur qualité est meilleure.
Meilleure qualité impossible à prouver, mais…
Le seul problème est qu’en vertu de l’état actuel des choses, il n’est pas possible de prouver la meilleure qualité des modèles de soins gérés. Une étude de l’Obsan datant de 2006 n’a pas pu répondre à la question suivante : les coûts inférieurs résultent-ils d’un traitement plus efficient ou d’une qualité moindre ? Pour y répondre, divers éléments seraient nécessaires : des données anonymes sur les différents patients et diagnostics, des données comparables relatives aux assurés affiliés à un modèle de soins gérés et aux autres bénéficiant d’une assurance normale, et la connexion entre les données issues des cabinets médicaux et des hôpitaux. Or, tous ces éléments ne sont actuellement pas disponibles, déplore l’Obsan. Il y a néanmoins fort à parier que la qualité des modèles de soins gérés est au moins équivalente à celle des autres fournisseurs de prestations. Sur les quatre-vingt réseaux suisses de médecins, septante-cinq d’entre eux disposent d’un cercle de qualité, environ la moitié offre des conseils médicaux par téléphone, vingt-quatre ont même leur propre service d’ombudsman. Ces efforts en vue d’obtenir une meilleure qualité sont tous facultatifs et ne sont pas prescrits par la loi. Il est étonnant et regrettable que de tels atouts ne soient pas mesurables – sans contestation possible – par des comparaisons de qualité. Stefan Spycher, ancien directeur de l’Obsan, nous donne quand même un peu d’espoir : le désert statistique qu’est le système de santé suisse pourrait quelque peu reverdir avec la carte d’assuré et le nouveau numéro d’assurance sociale. Plus de sécurité pour les malades cardiaques
Si dans l’ensemble nous n’avons pas encore de preuve, les cas particuliers ont très clairement démontré que les solutions de soins gérés constituaient un gros avantage pour les personnes gravement malades et les patients chroniques. La firme Medi24 offre, en collaboration avec plusieurs assureurs-
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Grande qualité et entière satisfaction des patients caractérisent les modèles de soins gérés
maladie, un programme de Disease Management pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. Les participants restent en traitement chez leur médecin de famille mais bénéficient, en complément, d'une formation qui les aident à gérer leur maladie de manière plus lucide et plus sûre. Selon l’Institut d’économie et de management de la santé de Winterthour, il en résulte une baisse de 2200 francs des coûts annuels de traitement. Mais avant tout, une étude menée à l’hôpital de Bienne révèle que 97 % des participants jugent le programme positif. 85 % se sentent plus sûrs dans la gestion de leur maladie. La part des patients constamment tributaires de médicaments a été sensiblement plus faible parmi les participants au programme. Fortes douleurs moins fréquentes
Un autre exemple provient de la Suisse orientale. Dans la région de Sargans, PizolCare, un réseau de médecins composé de nonante-huit médecins de famille et spécialistes, offre des soins gérés. Durant toute la chaîne de traitement, les patients peuvent se référer à un seul interlocuteur médical fixe. Les médecins affiliés au réseau se rencontrent régulièrement pour participer à des cercles de qualité et exploitent un service téléphonique de conseil médical pour leurs patients. PizolCare a conclu avec les cliniques et établissements médico-sociaux de la région des contrats de collaboration, qui définissent notamment les règles de communication et de transfert des malades. Le réseau occupe deux infirmières qui coordonnent les traitements des patients âgés. Une collaboration étroite existe aussi avec les psychiatres et les physiothérapeutes locaux. Au total, le réseau suit 15 300 personnes et assume la responsabilité budgétaire d’environ 11 000 d’entre eux. PizolCare peut faire état de résultats parfaitement mesurables. La satisfaction des patients a augmenté. Grâce aux soins gérés, beaucoup moins de patients qu’auparavant souffrent de fortes douleurs.
Mourir à la maison grâce à un réseau de soins palliatifs
Le réseau de soins palliatifs de Zurich comprend quatre cents personnes et institutions accompagnant les personnes en fin de vie. Les membres organisent pour leurs patients des équipes d’assistance avec des personnes de référence fixes, anticipent les situations d’urgence en fonction du pronostic de la maladie et soutiennent aussi les proches des patients. Tous les médecins et institutions compétents pour un même patient veillent à l’échange d’informations rapide et constant. Sur les quarante-huit patients en fin de vie que le réseau de soins palliatifs a jusqu’ici accompagnés, trente-huit ont pu mourir à la maison. Normalement, seuls 20 % environ des mourants ont ce privilège. Seuls neuf des quarante-huit patients ont eu une mort agitée – tous les autres se sont endormis paisiblement. Dans un sondage, les proches des patients se sont exprimés très positivement sur la médecine palliative coordonnée. Ils ont surtout apprécié de pouvoir joindre en tout temps les professionnels déjà au courant du cas du patient concerné. Aucune crainte à avoir des mesures de qualité
Ces exemples – tout comme le programme destiné aux patients atteints d’un cancer du « Plan de santé HMO » de Bâle (page 10) montrent de manière irréfutable que les soins gérés sont beaucoup plus qu’un simple exercice d’économie de coûts. S’il sont mis correctement en œuvre, ce sont d’abord et justement les personnes gravement malades et les patients chroniques qui peuvent en profiter. Le défi posé aux modèles de soins gérés dans leur ensemble est de le prouver. Les données statistiques une fois disponibles, les prestataires de soins gérés doivent avoir le courage de se soumettre à des évaluations de qualité. PETER KRAFT
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Case Management à la Concordia
Au centre des préoccupations : le patient, non les coûts Le Case Management (ou Gestion des cas) des assureursmaladie n’a pas pour objectif premier de réaliser des économies de coûts. Certes, elle entend éviter les traitements inutiles. Mais son second objectif est tout aussi important : les patients doivent recouvrer la santé aussi vite que possible – et une fois guéris, la conserver aussi longtemps que possible. Une visite au service de Case Management de la Concordia prouve que pour atteindre cet objectif la caisse-maladie peut aussi à l’occasion puiser largement dans ses ressources financières.
Une femme souffre de douleurs chroniques. Quelques années auparavant, elle avait suivi une thérapie stationnaire et en avait gardé un souvenir très positif. Elle souhaite donc renouveler l’expérience. Son médecin adresse une demande de prise en charge à la Concordia, précisant que dans trois mois cette femme devrait bénéficier à nouveau de la même thérapie. Soins ambulatoires d’abord puis, le cas échéant, mesures hospitalières
La Case Manager (gestionnaire de cas), Andrea Benner, doit refuser la requête, à plusieurs titres. Tout d’abord, un coup d’œil aux factures de la patiente révèle qu’elle n’a récemment reçu pratiquement aucun traitement pour soigner les douleurs. Or, l’octroi d’une garantie de prise en charge obéit aux critères suivants : les mesures hospitalières n’ont de sens qu’une fois épuisé les possibilités de traitement ambulatoire. Ensuite, pour une thérapie en clinique, il faut apporter la preuve de sa nécessité. Puis, il est à peine possible de dire déjà si la patiente aura vraiment besoin de retourner à l’hôpital dans trois mois. Enfin, la question se pose de savoir si la thérapie stationnaire entreprise la dernière fois lui a vraiment été utile, étant donné qu’elle souffre aujourd’hui des mêmes symptômes. C’est donc « le cœur lourd » qu’Andrea Benner se voit dans l’obligation de refuser la demande de prise en charge des coûts : « Je comprends très bien la souffrance de la patiente et son désir de renouveler la thérapie. Mais malheureusement, les conditions ne sont pas remplies pour une prise en charge des coûts par l’assurance de base. »
patient ». Le Case Management de la Concordia mise avant tout sur le long terme. Marco van den Heuvel, responsable du domaine Conventions et gestion des traitements s’explique: « Si nous voyons qu’un traitement est momentanément plus coûteux, mais qu’à long terme il assure une meilleure santé au patient et qu’ainsi il cause moins de coûts, nous le privilégions. C’est mieux pour le patient – et de fait pour nous aussi. Avec de bonnes prestations de service nous fidélisons la clientèle.» Cette manière de faire est très bien acceptée par les fournisseurs de prestations. « Ils savent que nous ne cherchons pas avant tout à économiser et que nos refus sont fondés.» Selon Gerd Marschall, c’est pourquoi la Concordia ne reçoit presque plus de demandes mal fondées de prise en charge des coûts. « Les fournisseurs de prestations savent ce que nous acceptons ou n’acceptons pas. » Les gestionnaires de cas sont donc en mesure d’approuver en principe la plupart des demandes déposées. Examen au cas par cas au lieu de directives rigides
Andrea Benner illustre le principe du choix du long terme d’un exemple précis : une jeune femme, apprentie peintre, souffre de sérieux problèmes de dos. Elle est donc depuis quelque temps en arrêt de travail. La Concordia reçoit une demande de réadaptation en unité stationnaire, alors que les possibilités de traitements ambulatoires n’ont pas encore été épuisées. Pourtant, Andrea Benner accepte la demande : elle juge être manifestement en présence d’un problème grave qui doit être résolu sans délai. « Il est inhabituel
Privilégier le long terme et non les économies à tout prix
Il s’agit là d’un cas à la fois typique et atypique. Le moment où intervient le service de Case Management est typique. « Nous sommes actifs à 85 % dans le domaine hospitalier », précise Gerd Marschall, responsable du Case Management à la Concordia. Le passage des soins aigus au traitement stationnaire ultérieur est le bon moment pour intervenir. Les caisses-maladie reçoivent en effet les demandes de prise en charge des coûts pour les thérapies de réadaptation. A l’inverse, le rejet de la requête est plutôt atypique. Gerd Marschall apporte des précisions : « L’objectif du Case Management n’est pas de refuser le plus grand nombre possible de requêtes. Nous voulons cependant éviter de prendre en charge des prestations qui n’apportent finalement pas grand-chose au
Le Case Management, une solution taillée sur mesure : elle permet d’adapter le traitement au cas par cas, afin de répondre exactement aux besoins des patients.
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qu’une femme si jeune connaisse de tels problèmes de dos. Si nous voulons tenter de la soigner en recourant d’abord à tous les soins ambulatoires possibles, il sera peut-être trop tard et cette femme risque d’avoir des problèmes pour le restant de sa vie », justifie la gestionnaire de cas. En revanche, après une opération du genou, un homme d’âge moyen ne doit pas subir une réadaptation en unité stationnaire hospitalière. Une thérapie ambulatoire est tout à fait suffisante. La situation est différente si le médecin appelle Andrea Benner et lui dit que son patient n’est guère en mesure de monter dans une voiture après son opération du genou. « Dans ce cas, une réadaptation en milieu stationnaire est évidemment indiquée ». Comme tous ses collègues, Andrea Benner dispose, à la base, d’une formation en soins infirmiers. Aussi est-elle en mesure d’effectuer de telles évaluations.
honnête ». Il est donc évident que le Case Management de la Concordia va au-delà du simple examen des demandes de prise en charge des coûts. D’après Gerd Marschall, « il arrive que, dans des cas complexes, les médecins ou les patients demandent à la Concordia d’assumer l’ensemble de la coordination ». Pour certains cas particulièrement coûteux, le service de Case Management intervient également : « Si nous constatons qu’en une année une personne a été hospitalisée huit à dix fois, nous cherchons bien entendu à savoir pourquoi et si par exemple une meilleure coordination est nécessaire », explique Marco van den Heuvel. Avocat des assurés
Il arrive aussi que le médecin cantonal refuse à un patient la participation aux coûts pour un traitement dans une clinique hors canton – même si le canton ne dispose pas de l’institution appropriée et que l’AOS prévoit une participation aux coûts. Le service de Case Management se fait alors l’avocat de l’assuré et tente de convaincre le médecin cantonal de l’obligation d’une prise en charge des coûts. Dans de tels cas, le travail de persuasion et la collaboration sont importants : « Dans la plupart des cas, la force n’est ni possible, ni judicieuse », souligne Gerd Marschall. La Concordia prévoit prochainement de combiner le Case Management et la prévention. « En collaborant avec les fournisseurs de soins appropriés, nous souhaitons offrir des programmes de prévention à certains groupes à risque. Des ergothérapeutes pourraient par exemple détecter les éventuels risques de chute en visitant les appartements de personnes âgées. »
Contribution importante à un surcroît de qualité
Photo : Prisma
Au vu de ces exemples, le Case Management évite que ne soient acceptées des demandes injustifiées. Mais il empêche aussi que la caisse-maladie ne rejette des demandes justifiées en s’appuyant sur des directives rigides. Selon Gerd Marschall, la collaboration avec les fournisseurs de prestations et les patients est très importante. « Nous ne pouvons contraindre quelqu’un à choisir une clinique de réadaptation plutôt qu’une autre. Si nous voulons convaincre un patient, éventuellement avec l’aide de son médecin, que la clinique X est mieux adaptée à son diagnostic que la clinique Y, nous n’y parviendrons qu’en faisant un travail de persuasion
Au final, quels résultats ?
Le système de gestion des cas tente d’augmenter durablement l’utilité des traitements. Mais qu’en est-il de l’utilité du système lui-même ? Gerd Marschall avoue que la Concordia n’a pas de véritables méthodes d’évaluation permettant d’affirmer que leurs interventions augmentent la qualité des traitements. Des études sur le long terme seraient nécessaires. « Ces méthodes conduiraient à un gonflement de l’appareil administratif de la Concordia ». Néanmoins, les données tirées de l’expérience, collectées au cours des années passées, autorisent à parler de décisions axées sur la qualité. « Nous savons très bien quelles cliniques recommander pour quel genre de thérapies. Nous connaissons aussi les taux de réadmission ». Il est plus facile de chiffrer l’utilité du Case Management en terme de coûts : « Sur 5000 cas environ, nous avons pu économiser l’année dernière six millions de francs », précise Gerd Marschall. Ces propos sont immédiatement complétés par Marco van den Heuvel : « Notre objectif n’est pas seulement de présenter les économies de coûts les plus élevées. Nous voulons simplement éviter autant que possible les traitements inutiles et faire en sorte que les traitements nécessaires soient aussi durables et efficaces que possible ».
PETER KRAFT
La réputation de modèle économique perdure. Les avantages restent trop peu connus
Protection des consommateurs et des patients : les malades chroniques peuvent tirer profit des soins gérés
Photo : màd.
Sara Stalder, de la Fondation pour la protection des consommateurs, et Jean-François Steiert, de la Fédération suisse des services aux patients, sont du même avis : les malades chroniques pourraient tirer bénéfice des modèles de soins gérés (Managed Care), si leurs avantages qualitatifs étaient mieux connus. Sara Stalder attend des assureurs qu’ils communiquent mieux sur les bienfaits de tels modèles. Jean-François Steiert propose d’indemniser financièrement les efforts de qualité des organisations de soins gérés.
Sara Stalder : « Il faut mieux faire connaître les avantages d’une prise en charge globale et coordonnée. »
Les modèles de soins gérés ne parviennent pas à s’imposer malgré leur bonne réputation. Les malades chroniques, qui pourraient en tirer un profit maximal, sont les plus réfractaires. Le Managed Care traîne son image de modèle enlevant le libre choix du médecin et par conséquent, pour beaucoup, la possibilité de choisir les meilleurs médecin et traitement. Les primes plus basses attirent principalement les jeunes et les personnes en bonne santé. Le potentiel d’économie de ce type de prise en charge médicale est donc loin d’être épuisé. On estime que 80 % des coûts de santé sont imputables aux maladies chroniques à morbidité multiple. Le problème est peut-être que jusqu’ici, les modèles de soins gérés ont surtout été « vendus » comme favorisant la maîtrise des coûts. Le message portant sur la prise en charge médicale globale et coordonnée passe mal. Il n’atteint que trop peu de malades chroniques. Les intéressés ne parviennent pratiquement plus à juger et à hiérarchiser les possibilités nouvelles et toujours plus complexes de traitements médicaux. Dans les modèles de soins gérés, le patient ne laisse pas sa responsabilité individuelle à l’entrée du cabinet médical. Toutefois, la véritable qualité des soins gérés réside dans l’approche globale de la prise en charge. Ce n’est pas la multiplication des prestations individuelles mais la coordination, la mise en réseau et le contrôle de mesures prises en commun qui conduisent à un gain de qualité pour le malade. Le rapport de confiance que le malade chronique entretient avec son médecin est tout aussi important que la possibilité de discuter avec lui des différentes options de traitement et de choisir la plus prometteuse. Pour le malade chronique, le passage à un programme de soins gérés signifie, selon les circonstances, quitter le médecin en qui il a confiance, qu’il consulte depuis des années et qui connaît parfaitement son dossier médical. L’accessibilité des centres HMO représente un autre obstacle – à quoi servent les larges heures d’ouverture si l’on ne peut que très difficilement accéder au cabinet ? Pour compenser ces inconvénients, il importe de faire connaître au public les avantages des modèles de soins gérés et de mettre en évidence les atouts d’une approche globale des soins. Cette tâche incombe aussi aux assureursmaladie. La réduction de primes ne réussira pas, seule, à convaincre une personne soucieuse de sa santé de changer de modèle d’assurance. Il s’agit de mieux faire connaître les avantages d’une prise en charge coordonnée et globale, qui s’applique aussi aux séjours hospitaliers ou en établissement médico-social. Il ne fait aucun doute que des incitations financières plus généreuses – par exemple sous forme de participation aux coûts échelonnée – augmenteraient considérablement l’attrait des modèles de soins gérés. Les caisses-maladie ont elles aussi tout intérêt à ce que les modèles de soins gérés – tant au niveau législatif qu’au niveau des offres, attei-
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Jean-François Steiert : « La coordination, la mise en réseau de compétences différentes revêt une importance particulière pour les malades chroniques. »
gnent leur objectif : séduire les groupes les mieux à même de tirer profit d’un modèle de soins gérés, sans tenir uniquement compte de l’aspect financier. SARA STALDER, SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DE LA FONDATION POUR LA PROTECTION DES CONSOMMATEURS
Le terme de « Managed Care » – associé inutilement à des projets de réforme controversés dans le domaine de la santé – est souvent déprécié. En pâtit avant tout l’intérêt des patients qui pourraient tirer bénéfice d’une approche mieux coordonnée et pluridisciplinaire de la prévention et des traitements, aussi bien au niveau de la qualité que des coûts. Cette palette d’atouts ne peut cependant résulter que d’un processus consensuel, incluant tous les partenaires principaux et écartant les préjugés idéologiques superflus. Aussi importants que soient pour les assurés le contrôle de l’évolution des coûts et leur répartition plus au moins juste, l’argument premier est la sécurité des patients. Elle devrait donc aussi constituer le moteur premier pour créer des modèles de soins gérés. Les exigences exprimées de longue date par les patients trouvent d’ailleurs un écho dans ces modèles : UÊÕ Ê V >ÌÊ `iÊ V Õ V>Ì Ê ÕÛiÀÌi]Ê L>ÃjiÊ ÃÕÀÊ >Ê confiance, U`iÃÊ V ` Ì ÃÊ V>`ÀiÃÊ µÕ Ê «iÀ iÌÌi ÌÊ >ÕÝÊ «>Ì i ÌÃÊ `iÊ conserver leur aptitude à gérer leur santé (compétence de santé), UÊÕ iÊ>««À V iÊÃÞÃÌj µÕiÊ`iÊ >ÊV >L À>Ì Ê ÌiÀ` ÃV plinaire et de la continuité des traitements,
UÊ`iÃÊ À}> Ã>Ì ÃÊV>«>L iÃÊ`½>««Ài `ÀiÊiÌÊ`iÊ«À>Ì µÕiÀÊ >Ê culture de l’erreur, UÊ >ÊÌÀ> à Ãà ÊÀ>« `iÊiÌÊiÝ >ÕÃÌ ÛiÊ`½ v À >Ì Ã°Ê La majorité de ces exigences est particulièrement pertinente pour les malades chroniques dont l’évolution de la maladie présente un niveau de complexité supérieur à la moyenne. La coordination, la mise en réseau des différentes compétences est ici extrêmement importante. Elle offre en effet un grand potentiel en matière de promotion de la santé et de prévention et permet de retarder le moment où l’individu deviendra tributaire de soins. Le principe d’universalité suppose que l’accès aux réseaux en question soit garanti sur l’ensemble du territoire suisse. Les cantons ont la responsabilité de mettre en place un réseau d’offres correspondantes. Dans cette optique, la menace d’une pénurie de médecins de famille peut aussi être une chance, en libérant de l’espace pour créer un réseau de centres de santé régionaux, dotés de compétences médicales et de services de soins. Ils seraient exploités par les pouvoirs publics ou bien les contributions publiques soutiendraient les infrastructures nécessaires. Dans les régions concernées, cette évolution est une mesure fondamentale et indispensable incitant à la confiance. Mais elle est aussi une condition préalable à la densification nécessaire du réseau hospitalier existant. Une telle offre pourrait – parallèlement au modèle de l’interlocuteur personnel de santé, auquel tous les patients sont affiliés – renforcer considérablement l’attrait des réseaux de médecins et de soins aux yeux des patients. Elle présente en effet un éventail de prestations sensiblement plus étendu et donc mieux adapté aux diverses situations. Côté assurance, il ne s’agit pas seulement de renforcer la compensation des risques. Il faut aussi conclure un contrat (par le biais par exemple de l’association faîtière des assureurs) engageant tous les assureurs. Ce contrat encouragerait, hors du tarif à la prestation individuelle, les prestations favorisant la qualité et la baisse des coûts, effectuées notamment par les cercles de qualité. JEAN-FRANÇOIS STEIERT, CONSEILLER NATIONAL, VICE-PRÉSIDENT DE LA FÉDÉRATION SUISSE DES SERVICES AUX PATIENTS
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Entretien avec Thomas Grüninger, directeur de la Fondation bâloise Meconex
« Dans la HMO, les malades chroniques bénéficient d’un accompagnement permanent » La Fondation Meconex, qui adopte notamment le « Plan de santé HMO » à Bâle, mène un projet sur la gestion des cas de patients atteints d’un cancer. Thomas Grüninger, son directeur, nous en parle et nous donne son avis sur l’utilité générale du système de soins gérés (Managed Care) pour les malades chroniques.
des cas entre eux. Je parlerais donc moins de seconde opinion que de décision prise en groupe. C’est idéal pour les patients qui profitent ainsi du savoir de plusieurs médecins. Dans les cabinets indépendants, en cas de seconde opinion, les médecins impliqués ne discutent souvent pas entre eux et ne parviennent donc pas à concilier leurs différents points de vue pour trouver une solution optimale.
L’intérêt qu’un jeune payeur de primes en bonne santé retire d’un modèle HMO est évident. Mais quels sont les avantages pour les personnes gravement malades et les patients chroniques ?
En 2005, vous avez lancé un projet ayant pour but d’introduire les soins intégrés en oncologie. Parlez-nous de ce projet.
Le médecin d’une HMO a une vue d’ensemble sur toute la chaîne de traitement. Finalement, tout converge vers lui. De plus, les centres HMO développent des modèles de Disease ou de Case Management taillés sur mesure pour répondre aux besoins des malades chroniques. Ceux-ci profitent, dans le cadre d’une prise en charge médicale coordonnée en HMO, d’un accompagnement permanent, ce qui n’est pas le cas dans le système du libre choix du médecin : la communication entre les différents médecins traitants spécialistes œuvrant en parallèle est souvent insuffisante, les uns ne sachant souvent rien des autres. La continuité des soins et le meilleur échange d’informations peuvent-ils effectivement compenser les avantages du libre choix du médecin – comme par exemple la possibilité de demander une seconde opinion ?
Photo: màd.
En médecine moderne, et notamment dans les hôpitaux, les décisions sont à l’heure actuelle prises en équipe. Dans les HMO, les secondes opinions sont même plus fréquentes, puisque les médecins qui y travaillent peuvent discuter
Les patients atteints d’un cancer ont besoin d’une thérapie très complexe pouvant impliquer un grand nombre de spécialistes. Le modèle où le médecin de famille joue le rôle de gatekeeper (le malade doit d’abord s’adresser à lui pour être ensuite, le cas échéant, envoyé chez un ou des spécialistes) touche en l’occurrence à ses limites. A l’inverse, en pratique libre, il s’avère que les médecins de premier recours sont exclus des traitements hautement spécialisés et qu’en cas d’urgence, ils ne sont pas informés des thérapies en cours de leurs patients. Nous résolvons ce dilemme en confiant le rôle de gatekeeper à l’oncologue durant la phase aiguë de la maladie. Son devoir est d’informer en permanence le médecin de famille et les autres professionnels impliqués sur les avancées de la thérapie. Le grand avantage de cette solution est que durant la phase de stabilisation de sa maladie ou durant la dernière phase de sa vie, le patient est dans les mains d’un médecin de famille qui a été partie prenante et tenu au courant tout au long de la maladie. Comment les patients ont-ils réagi ?
Il est important de préciser que les patients ayant participé à ce projet l’ont fait de manière volontaire. Ils apprécient avant tout les contacts avec le Case Manager – une personne qui n’est pas directement impliquée dans les traitements et à qui ils peuvent poser toutes les questions qu’ils n’ont peut-être pas eu le temps ou l’opportunité de clarifier pendant la consultation. Etendrez-vous ce projet à d’autres maladies chroniques également ?
C’est envisageable. Nous allons prochainement offrir un système similaire aux patients âgés de plus de 75 ans qui doivent être hospitalisés. Le spécialiste compétent y jouerait-il aussi le rôle de gatekeeper ?
Dr Thomas Grüninger: « Les centres HMO développent des modèles de Case ou de Disease Management taillés sur mesure pour répondre aux besoins des malades chroniques. »
Le cas est ici un peu différent. Les patients âgés viennent fréquemment à l’hôpital pour une urgence, si bien que c’est un ou une Case Manager qui assume cette fonction en collaboration avec le médecin de famille et les médecins de l’hôpital. INTERVIEW : PETER KRAFT
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L’OMS lance un plan d’action contre les maladies chroniques
Maladies chroniques : nouvelle priorité de santé publique mondiale ? Photo : Prisma
des accidents vasculaires cérébraux et au diabète. Pourtant, les connaissances existent et les solutions sont d’un bon rapport coût / efficacité. Il faudrait toutefois mener des interventions nationales dirigées par les pouvoirs publics. L’objectif ambitieux est de réduire de 2 % par an les taux de mortalité de chaque maladie chronique dans le monde, au cours des dix prochaines années. 36 millions de vies seraient ainsi sauvées d’ici 2015. Les facteurs de risque communs modifiables à l’origine des principales maladies chroniques sont une alimentation malsaine, la sédentarité et le tabagisme. A titre d’exemple, 4,9 millions de personnes au moins meurent par suite du tabagisme et 4,4 millions par suite d’une hypercholestérolémie totale. Les idées fausses font légion en la matière et entravent la mise en place de politiques d’envergure (voir encadré). L’OMS proposait ainsi un cadre souple de mise en œuvre progressive valable pour chaque pays quel que soit ses moyens : estimer les besoins de la population, adopter une politique en fixant les diverses étapes en fonction des ressources existantes pouvant être attribuées ou réaffectées. 2008-2013 : nouvelle stratégie mondiale
L’OMS lutte contre les maladies chroniques – avant tout dans le tiers-monde.
En 2005, un rapport de l’OMS alertait sur l’ampleur du fléau, à grand renfort de témoignages et de chiffres. Lors de la 61ème assemblée mondiale de la santé, le 18 avril 2008, une stratégie mondiale a été élaborée pour lutter contre les maladies chroniques non transmissibles.
Responsables de 60 % des décès, les maladies chroniques (cardiopathies, accidents vasculaires cérébraux, cancer, affections respiratoires chroniques, diabète…) sont la première cause de mortalité dans le monde. Selon les Statistiques sanitaires mondiales 2008, les cardiopathies et les accidents cardio-vasculaires cérébraux tuent plus que les maladies infectieuses.
Le plan d’action s’échelonne de 2008 à 2013. Axé sur les pays à revenu faible ou intermédiaire, il vise à établir une cartographie des épidémies émergentes de maladies non transmissibles et à analyser les déterminants sociaux, économiques, comportementaux et politiques. Il sera ainsi possible de fournir les recommandations sur les mesures politiques, programmatiques, législatives et financières qui s’imposent. L’autre objectif est de réduire le niveau d’exposition des individus aux facteurs de risque et d’aider les populations à faire des choix plus sains. Le plan prévoit aussi un renforcement des soins de santé et de l’éducation des malades en fixant des normes et des lignes directrices. La prévention, la recherche et la lutte contre les maladies chroniques, priorités de santé publique, intègrent les politiques de l’ensemble des ministères concernés. Une quarantaine de pays ont déjà adopté cette approche. L’OMS leur apporte un soutien technique pour garantir le contrôle de la qualité et améliorer la comparabilité des informations recueillies. MAUD HILAIRE SCHENKER
* Disponible sous http://www.who.int/chp/chronic_disease_report/part1/fr/index.html
2005 : alerter et informer
Le rapport Prévention des maladies chroniques : un investissement vital* présente clairement le problème. 80 % des décès par maladie chronique se produisent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire et touchent tant les hommes que les femmes. La menace croissante est une cause de pauvreté sous-estimée qui retarde le développement économique de nombreux pays. Au cours des dix prochaines années, la Chine verra ainsi son revenu national privé de 558 milliards de dollars par suite des décès prématurés dus à des cardiopathies,
Idées fausses : UÊ iÃÊ > >` iÃÊV À µÕiÃÊÌ ÕV i ÌÊ«À V «> i i ÌÊ iÃÊ«>ÞÃÊÀ V ià UÊ iÃÊ«>ÞÃÊDÊÀiÛi ÕÊv> L iÊ` Ûi ÌÊ ÕÌÌiÀÊV ÌÀiÊ iÃÊ > >` iÃÊ viVÌ iÕÃiÃÊ>Û> ÌÊ`iÊý>ÌÌ>µÕiÀÊ>ÕÝÊ > >` iÃÊV À µÕià UÊ i iÃÊÌ ÕV i ÌÊ>Û> ÌÊÌ ÕÌÊ iÃÊ«iÀà iÃÊ@}jià UÊ i iÃÊÌ ÕV i ÌÊÃÕÀÌ ÕÌÊ iÃÊ ià UÊ i iÃÊ iÊ«iÕÛi ÌÊ«>ÃÊkÌÀiÊ«ÀjÛi Õià UÊ >Ê«ÀjÛi Ì ÊiÌÊ >Ê ÕÌÌiÊV ×Ìi ÌÊÌÀ «ÊV iÀ
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Disease Management et éducation thérapeutique : des méthodes au service des malades chroniques
Une médecine centrée sur le malade et non sur la maladie Au-delà du diagnostic et du traitement, il est tout aussi important que les patients atteints de maladies chroniques comprennent leur maladie et leur traitement et qu’ils concilient leur projet de vie avec les contraintes de leur maladie et de leurs soins. C’est dans cette optique qu’ont été créés les programmes de Disease Management et d’éducation thérapeutique du patient. Tous deux permettraient de gagner en qualité de vie, de réduire le nombre de complications et d’hospitalisations, d’améliorer l’observance médicamenteuse et hygiénodiététique.
Le modèle de la relation centrée sur le malade s’est développé en réaction au modèle biomédical, axé sur la maladie qui réduisait la personne à un simple organisme biologique. Dans ce modèle, le patient est un être unique dont l’histoire doit être connue, les symptômes personnalisés, les dimensions psychologiques, familiales, culturelles et sociales prises en compte. Selon Moira Stewart, en 1986, le management de la maladie devait aboutir à la cogestion par le patient, devenu acteur de sa santé. Le médecin devait ainsi entrer dans le monde du patient pour découvrir sa représentation de la maladie. Cette conception individuelle des soins est toujours actuelle. Mais, avec le nombre croissant de malades chroniques, elle doit s’intégrer dans une organisation collective, incluant un ensemble de soignants. Le patient n’est plus seulement l’objet du traitement
Le Chronic care model (modèle de soins chroniques) reste dans cette perspective. Les soins sont fournis par une équipe de professionnels de la santé, partageant le suivi thérapeutique et l’accompagnement des patients. Les protocoles de soins sont fondés scientifiquement, personnalisés, élaborés collectivement, puis adoptés par une équipe soignante, un patient et éventuellement sa famille. Ces règles sont alors appliquées par les patients. Ils sont encouragés, informés et aidés pour prendre en charge leur santé et adapter leurs comportements à la gestion de leur état de santé. Un système d’information et de communication est établi. Il doit aider à la prescription et au suivi des résultats par le patient et l’équipe soignante.* Le Disease Management et l’éducation thérapeutique du patient s’inscrivent dans cette optique. Ils impliquent activement le patient dans son traitement. Le Disease Management (DM)
Le Disease Management (infosantésuisse 7/08), surtout développé aux Etats-Unis, est un système de soins coordonnés qui tend à maîtriser d’un point de vue médical et économi-
que les dépenses de santé par une meilleure prise en charge des pathologies et une mise en avant de la prévention pour éviter les complications et les hospitalisations. Le DM englobe entre autres l’utilisation de lignes directrices fondées scientifiquement, un dispositif de coopération des professionnels de santé, un programme d’éducation du patient, l’évaluation et la gestion des processus et des résultats. Il repose sur un accord entre les diverses parties – patient, prestataires de soins et assureurs-maladie. En Suisse, certains assureurs présentent des programmes de Disease Management. Ainsi, la CSS offre notamment ce service à ses assurés souffrant de diabète de type 2. Elle collabore avec Medgate, le centre suisse de télémédecine, et l’Association suisse du Diabète. Les différentes étapes sont les suivantes. Au préalable, l’assuré autorise la CSS à transmettre ses coordonnées à Medgate, qui le contacte et lui explique les diverses étapes. Après son admission définitive dans le programme, il suivra non loin de chez lui une formation dispensée par une section régionale de l’Association Suisse du diabète. Elle lui apportera des connaissances sur la maladie, des notions utiles de diététique, des conseils sur la pratique d’exercices physiques et des instructions sur la manière de se servir des appareils. Il continuera à mesurer lui-même sa glycémie. Au moyen d’appareils spéciaux, les valeurs mesurées seront transmises à Medgate qui les analysera. La thérapie se fait en collaboration avec le médecin traitant. L’Education thérapeutique du patient (ETP)
Depuis quelques années, on parle aussi beaucoup de l’importance de l’éducation thérapeutique du patient dans le traitement des maladies chroniques. Mais qu’est-ce c’est ? Simple terme générique ou véritable démarche scientifique ? Selon l’OMS Europe, « l’éducation thérapeutique a pour objet de former le malade pour qu’il puisse acquérir un savoir-faire adéquat, afin d’arriver à un équilibre entre sa vie et le contrôle optimal de sa maladie. L’ETP est un processus continu qui fait partie intégrante des soins médicaux. Elle comprend la sensibilisation, l’information, l’apprentissage, le support psychosocial, tous liés à la maladie et au traitement. La formation doit aussi permettre au malade et à sa famille de mieux collaborer avec les soignants. » Le patient, selon ses besoins et sa volonté, peut ainsi acquérir des compétences de soins auto-gérés – soulagement des symp-
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Photo : Prisma
L’éducation constitue un élément important du Disease Management. Elle renforce l’autonomie du patient qui doit vivre avec sa maladie.
Ecoute active, communication et coordination
tômes, auto-surveillance, réalisation de gestes techniques et de soins, modification du mode de vie (équilibre diététique). Mais il peut aussi apprendre à gérer ses émotions et son stress par exemple… En pratique, les étapes seraient les suivantes. Lors d’une première séance individuelle, un ou plusieurs professionnels de santé élaborent le diagnostic éducatif ou son actualisation et définissent les besoins du patient. Ensuite, ils formulent ensemble les compétences à acquérir. Puis, le patient assiste à des séances d’éducation thérapeutique collectives ou individuelles pour acquérir ou maintenir les compétences d’auto-soins et d’adaptation définies. Enfin, une séance individuelle évalue les compétences acquises, les changements et le déroulement du programme individualisé. La durée et le contenu du programme varie selon les attentes du malade.
Ces deux méthodes permettent ainsi au patient (et à sa famille) de gagner en autonomie, d’adopter les comportements favorables à la préservation de son capital santé, d’éviter l’aggravation et / ou la survenue de complications et de réduire le nombre d’hospitalisations. Le retour aux activités normales est aussi favorisé. Le patient devient ainsi un véritable acteur de sa santé. L’écoute active, la communication, l’empathie, l’attitude encourageante sont les clés de la réussite. Le patient est le centre d’un vaste réseau qui fonctionne grâce à la coordination des informations et au suivi des interventions. Tout est fait pour s’adapter à l’évolution de la maladie, au mode de vie du patient, mais aussi à son profil éducatif, culturel, tout en respectant ses préférences, son style et son rythme d’apprentissage. Pour ce faire, le personnel doit être formé aux techniques de communication et aux techniques pédagogiques, au travail en équipe et à la coordination des soins. Si les avantages thérapeutiques de ces deux programmes sont indéniables, encore peu d’études ont analysé tout leur potentiel d’économies. Des problèmes de mise en œuvre concrète persistent : hétérogénéité des pratiques, implication variable des professionnels et des patients, modalités de financement et d’organisation incertaines, etc. Pour optimiser les pratiques, des conditions cadres précises et des évaluations qualitatives devraient être mises en place. MAUD HILAIRE SCHENKER
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Densité des groupes d’entraide encore modeste en Suisse - Utilité prouvée par des études internationales
Groupes d’entraide : quels bienfaits pour les patients ? Qu’apportent les groupes d’entraide à leurs membres ? Soulagent-ils leur souffrance ? Les aident-ils à surmonter les problèmes ? Donnent-ils plus de connaissances et d’autonomie pour une meilleure gestion de la maladie ? Ou y apprend-on avant tout à défendre ses revendications – justifiées ou non ? Les études disponibles permettent d’affirmer que les groupes d’entraide simplifient considérablement la vie des patients et peuvent contribuer à une guérison plus rapide.
Il n’existe en Suisse guère d’éléments de preuves quant à l’efficacité des groupes d’entraide. Mais les rares études publiées laissent à penser qu’ils sont utiles tant dans la vie sociale que dans le domaine de la santé. Le Fonds national de la recherche scientifique et le service de recherche de la Haute Ecole Spécialisée en travail social de Lucerne ont dressé un état des lieux : sur les quelque 2000 groupes d’entraide suisses, 84 % s’occupent de santé. Les membres constatent que leur appartenance à un groupe allège leur situation, développe l’estime de soi et l’aptitude à gérer les problèmes. Les membres d’un groupe d’entraide organisent leurs loisirs de manière plus active et plus libre que ceux qui n’en font pas partie. Il n’est pas sans importance pour les assureurs-maladie de savoir que la participation à un groupe d’entraide « améliore la capacité à solliciter l’appui ciblé de professionnels ». En d’autres termes, ces personnes sont moins tentées de multiplier les visites médicales inutiles, frustrantes et de surcroît coûteuses. Elles savent dès le départ à quels professionnels s’adresser. C’est pourquoi, les auteurs de l’étude demandent, entre autres, une promotion plus active et un financement des groupes d’entraide inscrit dans la loi, une meilleure intégration de ces groupes dans le système de santé et des analyses scientifiques plus poussées sur leur utilité. Utilité prouvée par des études internationales
Au niveau international, il existe en revanche des études attestant de l’utilité des groupes d’entraide : UÊ ÕÝÊ1- ]Ê« Õà iÕÀÃÊjÌÕ`iÃÊ«À ÕÛi ÌʵÕiÊ`> ÃÊ`iÊ breux cas, la fréquentation des Alcooliques anonymes permet de réduire la consommation d’alcool. La dépendance et les symptômes de sevrage sont plus faibles. Les effets négatifs concomitants de la dépendance à l’alcool – comme les dépressions – diminuent considérablement. Selon les études américaines, les thérapies entreprises par des professionnels n’affichent que des résultats légèrement supérieurs à ceux des groupes d’entraide.
Des études prouvent que les groupes d’entraide contribuent à obtenir plus rapidement de meilleurs résultats de traitement.
UÊ iÃÊi µÕkÌiÃÊÃÕÀÊ iÃÊ}À Õ«iÃÊ`½i ÌÀ> `iÊi ÊV>ÃÊ`iÊ > >dies psychiques ont également été effectuées aux USA. Les patients qui y participent passent moins de temps en clinique psychiatrique. La durée moyenne de leur séjour est de seulement sept jours contre vingt-cinq dans les autres cas. Après leur sortie d’hôpital, le taux de réhospitalisation des membres de groupes d’entraide est de moitié moindre. 82 % d’entre eux sont plus satisfaits de leur sort et estiment avoir gagné en qualité de vie. Mais ces résultats positifs nécessitent de la patience : seule la participation assidue aux groupes d’entraide porte ses fruits. UÊ iÃÊi µÕkÌiÃÊ i jiÃÊÃÕÀÊ iÊ }ÊÌiÀ iÊ>Õ«ÀmÃÊ`iÊ«iÀà nes norvégiennes en surpoids démontrent que les groupes d’entraide aident à perdre du poids. Les kilos en trop ne fondent pas plus lentement que dans des groupes dirigés par des professionnels. Après huit semaines, les membres avaient perdu en moyenne sept kilos. L’année d’après, ils étaient parvenus à maintenir leur nouveau poids. UÊ Ê À> `i ÀiÌ>} i]ÊÕ iÊjÌÕ`iÊ>Ê«À ÕÛjʵÕiÊ >Ê`j«i dance aux médicaments avait pu être guérie plus rapidement grâce aux groupes d’entraide. 68 % de leurs membres étaient abstinents après neuf mois, contre 43 % seulement chez les non-membres. Faible soutien aux groupes d’entraide en Suisse
De telles études n’existent pas pour la Suisse. Le faible nombre de groupes d’entraide, en comparaison avec l’Allemagne, explique certainement en partie cet état de fait. Bern-
hard Borgetto, spécialiste en sociologie de la médecine, a dénombré un groupe d’entraide pour 1100 habitants en Allemagne, contre un pour 6300 habitants en Suisse. Selon Vreni Vogelsanger, directrice de la Fondation KOSCH*, cette situation est imputable au manque de soutien des groupes d’entraide et de leurs centres de contact. Ces derniers sont censés orienter la personne intéressée à rejoindre le groupe susceptible de répondre à ses difficultés ou soutenir et aider au démarrage de nouveaux groupes d’entraide. Si la plupart ont dans l’intervalle reçu un mandat de prestations des cantons, assorti d’un soutien financier, les ressources restent restreintes, selon Vreni Vogelsanger. La situation est différente en Allemagne où une contribution d’environ 0.50 euro par personne assurée, prélevée par les caisses-maladie, est affectée à l’entraide.
En Suisse, on trouve : UÊi Û À ÊÓäääÊ}À Õ«iÃÊ`½i ÌÀ> `iÊ`> ÃÊ iÃÊ` > iÃÊ`ÕÊà V > ÊiÌÊ de la santé UÊi Û À ÊÓääÊ À}> Ã>Ì ÃÊ`½i ÌÀ> `iÊà ÌÊ`iÃÊÀi}À Õ«i i ÌÃÊ >tionaux de groupes d’entraide) UÊ£ Ê« ÌÃÊ`iÊV Ì>VÌÊ>VÌ vÃÊ`> ÃÊ£ÇÊV> Ì Ã Réunis sous le toit de la fondation KOSCH, centre national de coordination
ces groupes, il n’y a pas de médecins, juristes ou autres professionnels qui dévoileraient des astuces pour « profiter » du système de santé. Les groupes d’entraide pratiquent l’autogestion : V. Vogelsanger précise qu’avec le temps, un leader finit par s’imposer dans le groupe ou certains membres dirigent à tour de rôle les séances. Tout dépend de la dynamique du groupe mais aussi du problème partagé en commun. Le déroulement des séances diffère selon que les groupes se réunissent pour traiter les points inscrits à l’ordre du jour ou les préoccupations actuelles des membres. « L’organisation des groupes d’entraide est aussi différente que les problèmes auxquels ils se consacrent », ajoute Vreni Vogelsanger.
Pour faire face aux coups du sort et aux phases difficiles de la vie
Les caisses-maladie jugent-elles les groupes d’entraide utiles ? Autrement dit, les groupes d’entraide accroissent-ils effectivement la compétence des patients – ou font-ils essentiellement triompher leurs revendications face aux assureurs et aux fournisseurs de prestations ? La directrice de la Fondation KOSCH ne voit pas de contradiction entre ces deux objectifs : « La défense de ses propres intérêts relève aussi de la compétence du patient ». Elle souligne cependant que les groupes d’entraide aident d’abord à surmonter ensemble les coups du sort et les phases difficiles de la vie. Dans
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Groupes d’entraide souvent plus crédibles que les experts
Pour quel type de maladies les groupes d’entraide sont-ils utiles ? Selon la directrice de la Fondation KOSCH, il doit s’agir de maladies chroniques, dues à la fatalité, pour que les groupes d’entraide puissent déployer leurs bienfaits. Ceuxci ne se produisent d’ailleurs pas du jour au lendemain, il faut un certain temps jusqu’à ce que les membres du groupe en profitent. Il ne sert donc à rien de créer un groupe d’entraide pour « gérer la vie quotidienne avec un bras dans le plâtre ». En revanche, en cas de maladie incurable, de douleurs chroniques ou d’handicaps, le groupe d’entraide peut montrer tout son potentiel. Les membres se comprennent mutuellement, ils partagent un vécu semblable. Ils donnent des conseils en parfaite connaissance de cause et jouissent ainsi d’une grande crédibilité, parfois même supérieure à celle accordée aux experts attitrés. Vreni Vogelsanger rajoute que l’intérêt des groupes d’entraide ne réside pas seulement dans les conseils et les stratégies utiles. C’est souvent l’exemple positif donné par d’autres personnes confrontées au même problème qui rend la vie quotidienne de celui qui en souffre plus facile. « C’est utile tant pour l’intéressé luimême que pour ses proches ». PETER KRAFT
IÊ >Ê `>Ì Ê "- ÊÀi«ÀjÃi ÌiÊ iÃÊ ÌjÀkÌÃÊ`iÃÊ}À Õ«iÃÊ`½i ÌÀ> `iÊiÌÊ`iÊ iÕÀÃÊ centres de contact à l’extérieur et cherche à faire connaître leur utilité auprès des autorités, des associations et dans le public.
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Une nouvelle étude de l’Observatoire de la santé soulève quelques questions
Coordination en psychiatrie : il faut aller plus loin Une étude de l’Observatoire de la santé révèle une hausse du nombre de traitements psychiatriques et une stabilisation du nombre de patients en Suisse. Doit-on y voir l’effet d’une meilleure mise en réseau des soins ou de la « spirale des réadmissions » ? Si les avis d’experts divergent, ils sont unanimes sur un point : la coordination des traitements psychiatriques en Suisse n’en est qu’à ses balbutiements.
Une étude de l’Observatoire suisse de la santé (Obsan) révèle une curieuse évolution. En Suisse, quelque 50 000 personnes par an suivent un traitement psychiatrique stationnaire. Le chiffre est resté constant entre 2002 et 2006. Or, dans le même temps, le nombre de traitements psychiatriques a augmenté de 9,3 %. Selon l’Obsan, cette anomalie s’explique par les réadmissions plus fréquentes de patients en cliniques psychiatriques. Spirale des réadmissions ou meilleure coordination des soins psychiatriques ?
Beaucoup remettent en cause la « spirale des réadmissions » : pour des raisons de coûts, les patients quitteraient prématurément un établissement psychiatrique et y seraient réadmis peu après. L’Obsan voit les choses différemment : la meilleure mise en réseau permettrait, si possible, aux patients d’être traités en stationnaire mais aussi de manière ambulatoire. Ils ne retourneraient à l’hôpital qu’en cas de nécessité. L’Obsan, tout comme le pool d’experts interrogés, composé de psychiatres et de directeurs de la santé, juge cette évolution positive. Toutefois, selon les experts consultés par l’Obsan, la coordination actuelle entre les secteurs ambulatoire et hospitalier ne va pas assez loin. Ils réclament des offres spécifiques, taillées sur mesure, pour la faible part de patients nécessitant une proportion relativement importante de réadmissions. Les experts recommandent en outre d’intensifier la collaboration et la coordination entre les secteurs ambulatoire et stationnaire. Le changement fréquent d’institutions de soins peut en effet aussi s’avérer pénible pour les patients. Premiers effets positifs de la coordination
L’Obsan constate déjà les premiers effets positifs de la coordination naissante des différentes offres de soins psychiatriques. Le nombre d’admissions forcées et de patients traités avec des psychotropes – les pilules du bonheur et les tranquillisants – a considérablement diminué. Les critiques se font néanmoins entendre. Selon l’Alliance Santé Psychique Suisse, une plateforme composée d’une quarantaine d’organisations de professionnels et de patients, l’augmentation du nombre de cas est plus liée à la spirale des réadmissions qu’à la mise en réseau des offres de soins. Au demeurant, les revendications de l’Alliance et de l’Obsan se rejoignent : une meilleure intégration et estime des malades psychiques
ne sont possibles que si la prise en charge ambulatoire et le suivi des malades psychiques sont développés, coordonnés et mis en réseau. Réduction du nombre de lits, développement de la prise en charge ambulatoire
L’Association suisse des médecins-chefs en psychiatrie va plus loin. Elle préconise aussi de développer et de mieux coordonner l’offre en soins ambulatoires, ce qui permettrait de réduire le nombre de lits stationnaires et de soulager le personnel soignant. La profession, qui peine à assurer la relève, deviendrait ainsi plus attractive. Mais la Suisse en est encore loin. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) évalue la Suisse comme l’un des pays où les patients psychiatriques sont majoritairement traités en stationnaire. Pour la scientifique de la santé, Régula Ricka, et le chercheur Ulrich M. Junghan, la situation s’explique en partie par le financement mixte - assurance-maladie et cantons - des soins psychiatriques stationnaires. Il incite peu au démantèlement des surcapacités hospitalières coûteuses, écrivent-ils dans la revue Managed Care. C’est précisément les coûts importants générés par les traitements stationnaires qui amenuisent les moyens financiers nécessaires au développement des soins ambulatoires. Or, pour Regula Ricka et Ulrich Junghan, ils seraient indispensables pour traiter les malades psychiques selon leurs besoins. Une caractéristique essentielle des maladies psychiques est l’évolution différente de la maladie pour un même diagnostic. Aussi les malades psychiques ont-ils
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Une meilleure coordination des traitements psychiatriques est censée éviter ce que l’on appelle la « spirale des réadmissions ».
besoin d’un programme individuel de traitement, adapté en permanence à leurs besoins et aux circonstances. La continuité du traitement doit donc être assurée, mais elle nécessite, selon R. Ricka et U. Junghan, un rapport d’égalité entre soins ambulatoires et stationnaires. Agir plus vite en cas d’urgence grâce aux HMO
Les conditions sont loin d’être idéales, mais la Suisse dispose déjà de premières offres de soins gérés s’adressant aussi aux malades psychiques. Marie Lise Jeanrenoud, psychologue dans une HMO, confie dans la revue Managed Care, que ses patients lui sont directement envoyés par des médecins qu’elle connaît et avec lesquels elle peut discuter en tout temps des différents parcours médicaux. Autrement dit, en cas d’urgence, un traitement psychothérapeutique est possible immédiatement. Au lieu d’obtenir un rendez-vous dans quelques jours, les patients sont reçus en consultation dans la demi-heure qui suit. Par ailleurs, la HMO évite les thérapies inutiles : selon Marie Lise Jeanrenoud, pour recevoir l’autorisation écrite d’effectuer une psychothérapie, le patient doit souffrir des symptômes de sa maladie et voir sa qualité de vie amoindrie.
le psychothérapeute et le médecin de famille travaillent sous un même toit. La plupart du temps, les patients souffrant de maladies psychiques demandent d’abord conseil au médecin de famille. Dans une HMO, ce dernier peut immédiatement associer un psychothérapeute. Pour D. Eldred et P. Holzer, il est donc de moins en moins fréquent que des troubles psychiques graves ne soient pas soignés. En contrepartie, la HMO peut économiser des coûts de traitements inutiles : soit elle entreprend elle-même la thérapie, soit elle exige des thérapeutes externes un compte-rendu régulier de la thérapie et des progrès réalisés. Elle est ainsi armée pour lutter contre les rares moutons noirs que compte aussi la profession de psychothérapeute. Les thérapies infructueuses s’étendant sur des années sont exclues dans le cadre d’une HMO. Selon Eldred et Holzer, la HMO offre un autre avantage. Par le dialogue, le thérapeute de la HMO et le patient peuvent trouver des solutions qui ne sont normalement guère discutées dans un cabinet médical. Des groupes d’entraide, un training autogène ou des expériences vécues en pleine nature sont parfois tout aussi indiquées qu’une thérapie. PETER KRAFT
Maladies psychiques non traitées : une situation de moins en moins fréquente
Dans la même publication, David Eldred, psychothérapeute, et Patrick Holzer, médecin dans une HMO, évoquent leurs expériences pratiques. Un gros avantage de la HMO est que
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Expériences et premiers résultats concrets
Expériences de Disease Management à létranger : quels enseignements pour la Suisse ? Depuis déjà une quinzaine d’années, le Disease Management est appliqué aux Etats-Unis. Il est aussi institutionnalisé en Allemagne depuis 2002 et en Angleterre depuis 2001. Mais il recouvre des réalités diverses selon les pays. A l’aune de ses expériences, quels enseignements peut-on tirer pour la mise en place de tels programmes en Suisse ?
En 2006, l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) française publiait un rapport, toujours d’actualité, intitulé Améliorer la prise en charge des malades chroniques : les enseignements des expériences étrangères de « disease management ». L’expertise détaillée dressait un état des lieux du Disease Management (DM) aux Etats-Unis, en Allemagne et en Angleterre. Au regard de ces pratiques, elle évaluait les mesures à prendre pour une mise en place optimale du DM en France. Ses conclusions sont aussi valables pour la Suisse. Le Disease Management aux Etats-Unis
Aux Etats-Unis, depuis les années 90, le DM est construit pour mobiliser les potentiels d’économie en partie liés au manque de qualité du système de soins – par excès, carence ou défauts des prises en charge – et aux comportements des patients. Le DM concerne pour l’essentiel cinq pathologies dîtes « cœur de cible » (five core chronics) : le diabète, l’asthme, les pathologies coronariennes, l’insuffisance cardiaque et la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). En 1998, 80 % des Health Maintenance Organisations (HMO) avaient développé des programmes de DM pour le diabète. C’est en effet pour le diabète que les programmes de DM se montrent les plus efficients. Le DM se focalise sur le coaching, le monitoring à domicile, l’éducation thérapeutique et la coordination des soins. Les programmes sont financés par les employeurs auto-assurés (c’està-dire qui appliquent et gèrent leur propre programme de santé ou qui ont pour certains leurs propres établissements de santé) ou par les organismes assureurs. Le DM est mis en œuvre par les organismes assureurs en interne ou achetés à l’extérieur auprès d’entreprises spécialisées. Les tarifs pratiqués seraient les suivants : UÊ ÃÌ iÊ\Ê£äÊDÊÓäfÊ«>ÀÊ«>Ì i ÌÊiÌÊ«>ÀÊ Ã UÊ >LmÌiÊ\ÊÎäÊDÊxäÊfÊ«>ÀÊ«>Ì i ÌÊiÌÊ«>ÀÊ Ã UÊ * "Ê\Ê{äÊDÊÈäÊfÊ«>ÀÊ«>Ì i ÌÊiÌÊ«>ÀÊ Ã UÊ ÃÕvwÃ> ViÊ Àj > iÊ V À µÕiÊ\Ê ÓxäfÊ «>ÀÊ «>Ì i ÌÊ iÌÊ «>ÀÊ mois
Le DM y est une véritable industrie, qui n’incite pas les médecins, sceptiques quant aux « recettes » toutes prêtes proposées par certains programmes, à la coopération. L’impact des programmes sur l’état de santé des malades varie selon les maladies, les programmes et l’état d’altération de la santé des personnes. Mais de manière générale, il est plutôt positif. Sur le plan économique, on estime que les dépenses de mise en œuvre du programme et les dépenses induites par l’intervention seraient inférieures aux dépenses d’hospitalisations évitées. Pour autant, la rentabilité financière à court terme fait l’objet de controverses. Le Disease Management en Allemagne
L’Allemagne a mis en place en 2002 des programmes de DM (PDM) gérés directement par les caisses-maladie. Ils ont été conçus comme un instrument unique pour traiter deux problèmes : celui de la compensation financière entre caisses nécessaire pour neutraliser les effets de sélection des risques et celui de l’amélioration des pratiques des médecins de ville à travers des recommandations professionnelles opposables. Les caisses reçoivent ainsi un financement d’un fonds de péréquation pour tout patient inclus dans un programme. Elles ont donc intérêts à développer cette démarche auprès de leurs assurés. D’autre part, le DM y est centré sur le médecin généraliste qui décide de l’inclusion de patients dans un programme et sur le respect des recommandations professionnelles. Afin de favoriser le respect des bonnes pratiques, le médecin doit produire des données sur l’évolution de l’état de santé des patients intégrés au programme. Il doit aussi proposer des sessions d’éducation thérapeutique, traditionnellement prises en charge par les caisses. Les médecins sont encouragés à participer aux programmes par une rémunération spécifique de 75 à 150` et les patients par l’exonération d’une contribution trimestrielle de 10`, sans que cette incitation ne soit liée à de véritables obligations. Le bilan économique ne semble pas avoir été établi. Mais le dispositif conduit surtout à la production d’un grand volume d’informations sans qu’elles ne soient réellement exploitées, d’où le sentiment d’une bureaucratie inutile. L’incitation des caisses pousse à multiplier le nombre de candidats au programme sans stratification des risques et sans adaptation des prestations. Au final, les médecins perçoivent des rémunérations supplémentaires sans que l’effectivité et l’efficacité de leurs interventions ne puissent être, pour l’instant, vérifiées. Le Disease Management en Angleterre
En Angleterre, le Département de la santé a mis en place une politique de prise en charge des maladies chroniques, élargie par la suite à l’ensemble des affections de longue durée. Cette politique cherche à favoriser un transfert de prise en charge de l’hôpital vers le médecin généraliste et,
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autant que possible, à s’appuyer sur une intervention sociale et associative forte. Le généraliste doit, en collaboration avec les professionnels qui l’entourent, entreprendre une démarche du type DM. De multiples aides techniques et méthodologiques ont été développés par le NHS (National Health Service) et mis à disposition des médecins. Une rémunération à la performance sanitaire qui, pour une grande part, concerne les patients atteints de maladies chroniques, doit faire évoluer les pratiques. Pour les patients les plus complexes, des infirmières senior interviennent par téléphone ou à domicile. Pour les patients présentant peu de risques, des groupes de pairs sont organisés et accueillent les patients volontaires. L’impact de ces politiques n’est pas très clair. La question est de savoir si le mode de rémunération sur des indicateurs de qualité induira de manière pérenne une amélioration des pratiques à l’égard des malades chroniques. Les enseignements des expériences étrangères pour la Suisse
MAUD HILAIRE SCHENKER
BRAS, Pierre-Louis, DUHAMEL, Gilles et GRASS, Etienne, Améliorer la prise en charge des maladies chroniques : les enseignements des expériences étrangères de « disease management », Rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (France), 210 pages, septembre 2006
Photo : Prisma
Les initiatives prises – développement des structures d’éducation thérapeutique, mise en place de réseaux de santé, programmes d’observance des laboratoires pharmaceutiques (type MediService) – restent parcellaires et ne concernent donc qu’un nombre restreint de personnes, souvent celles qui sont déjà les plus averties. Il semble donc pertinent, dans un but d’amélioration de la qualité des soins, d’engager une démarche du type DM pour que l’appui aux personnes atteintes de maladies chroniques ait un caractère systématique, professionnel, évalué et orienté vers les patients qui en ont le plus besoin.
Il convient d’envisager cette démarche en considérant que si sa « rentabilité » en termes de maîtrise des dépenses ne peut être garantie à court terme, il est possible d’espérer un retour à moyen ou long terme. Il s’agit surtout d’un investissement créateur de « valeur sociale ». La démarche peut être très inflationniste, si elle n’est pas rigoureuse. C’est pourquoi, la qualité des programmes et les résultats doivent être évalués par un organisme indépendant. La place et le rôle des médecins sont aussi cruciaux. Pour éviter les éventuelles réticences, les médecins doivent piloter les projets et participer notamment à la définition des programmes. Sans constituer une charge de travail supplémentaire pour le personnel soignant, le DM devrait reposer sur la bonne coopération entre les différents acteurs du programme et fournir à chacun des données utiles à la pratique. Ce modèle exige aussi un regroupement des praticiens pour mutualiser des postes d’infirmières, une rémunération à partir d’un intéressement aux performances cliniques et un développement important des systèmes d’information pour mesurer les performances et harmoniser la mise en œuvre du DM.
Le Disease Management est avant tout très profitable aux diabétiques. C’est ce que montrent des expériences réalisées aux USA, en France et en Allemagne.
infosantésuisse online
Articles, documents et archives accessibles en un clic
infosantésuisse : une nouvelle version en ligne attractive infosantésuisse, le magazine de l’association des assureurs-maladies suisses, est désormais disponible en ligne pour tous ses abonnés. Ce nouveau service permet de consulter ou de télécharger les articles en un clic de souris.
Les abonnés peuvent feuilleter une version électronique de leur magazine. Tous les articles du numéro actuel peuvent être lus en ligne ou téléchargés en format PDF. Cette nouvelle version modernisée visuellement attractive propose un nouveau support de lecture. L’infosantésuisse en ligne devient un complément essentiel de votre magazine papier. Le numéro en ligne, disponible quelques jours avant la publication papier, vous suivra dans tous vos déplacements. Progressivement, toutes les archives pourront être regardées et téléchargées. Le moteur de recherche pour trouver l’objet de la requête reste identique à l’ancienne version. L’infosantésuisse en ligne se développera et évoluera progressivement. Il fournira un service complet de lecture et de téléchargement d’archives. D’autres projets sont en cours. L’objectif sera de produire un service interactif permettant à chaque abonné de commenter les articles et de soumettre d’éventuelles propositions à la rédaction ou de présenter aux abonnés un service de contenus approfondis, des dossiers regroupant sur un sujet donné une sélection d’articles, de graphiques et d’outils multimédias.
Les archives de publications existaient déjà. L’internaute pouvait chercher un article par nom de périodique, numéro, date, thème ou mots clés. Mais seuls les trois articles phares de chaque numéro pouvaient être téléchargés. Les autres devaient être commandés auprès de la rédaction, entraînant une perte de temps. Quelques peu vieillissantes, les archives demandaient à être réactualisées. C’est maintenant chose faîte avec la création d’infosantésuisse en ligne. infosantésuisse offre en effet à ses lecteurs, munis de leur numéro d’abonné figurant sur l’étiquette de l’adresse, un nouveau service.
Comment devenir un lecteur en ligne d’infosantésuisse ?
Sous la rubrique service de www.santesuisse.ch, vous trouverez dans le menu un nouveau point infosantésuisse. Vous y accédez encore plus rapidement sous www.santesuisse.ch/infosantesuisse. Cliquez et découvrez la page de couverture du dernier numéro d’infosantésuisse, un résumé et les données média (voir illustration 1). Cliquez maintenant sur le lien « Je suis déjà abonné et souhaite lire en ligne infosantésuisse » Vous arrivez maintenant sur la page du login d’Extranet. Si vous n’êtes pas encore utilisateur de l’Extranet de santésuisse – ce qui devrait être le cas pour la plupart des abonnés qui ne travaillent pas auprès des assureurs-maladie – cliquez sur le lien pour un nouvel enregistrement. (voir illustration 2.) Vous vous trouvez maintenant sur la page de l’Extranet – Enregistrement. (voir illustration 3) Inscrivez vos nom, prénom et adresse email. Cochez la case « Je suis abonné à infosantésuisse » et inscrivez dessous votre numéro
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d’abonné et le code postal. Vous trouvez votre numéro d’abonné sur le film protégeant votre exemplaire d’infosantésuisse, au-dessus de l’adresse. Si ces données sont exactes, vous êtes dès à présent enregistré comme lecteur en ligne d’infosantésuisse. Vous recevrez par email votre mot de passe pour l’Extranet. Si vous êtes déjà utilisateur de l’Extranet (en règle générale, les collaborateurs des assureursmaladie), vous pouvez simplement, sur le login d’accès à l’Extranet, cliquer sur « Modifier le profil », cocher la case « Je suis abonné à infosantésuisse » et inscrire votre numéro d’abonné et le code postal. (Voir illustration 4 sur la page 22) Après l’enregistrement, vous pouvez - partout et en tout temps - accéder à votre abonnement électronique d’infosantésuisse. Allez simplement sur la page d’accueil d’infosantésuisse, cliquez sur « Je suis déjà abonné et souhaite lire en ligne infosantésuisse » et inscrivez votre adresse email et le mot de passe pour l’Extranet. Illustration 2
Comment utiliser la version électronique d’infosantésuisse ?
Voilà, vous êtes maintenant enregistré en tant qu’abonné d’infosantésuisse et vous avez votre login. Que pouvez-vous faire avec la version électronique du magazine ? Le numéro le plus récent d’infosantésuisse apparaît automatiquement sur l’écran. Vous pouvez aussi consulter les anciens numéros en cliquant sur « Anciens numéros d’infosantésuisse ». Nous compléterons petit à petit nos archives en remontant jusqu’à l’année 2003. Vous avez maintenant choisi le numéro désiré. Vous pouvez le lire tout à fait normalement en format PDF. Cliquez sur « téléchargement du no X d’infosantésuisse en format PDF ». Cependant, la version à parcourir page après page est plus attractive. Cliquez sur « lire en ligne infosantésuisse no 1/2009 ». Le programme de lecture apparaît directement sur votre écran avec le numéro d’infosantésuisse. Vous pouvez feuilleter le magazine page après page grâce aux flèches situées dans la barre d’outils supérieure. L’icône « mosaïque » permet d’avoir un aperçu de toutes les pages. Le bouton suivant, à droite, affiche la page entière, en mode plein écran, que vous pouvez quitter avec la touche Esc. Les autres boutons de
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la barre supérieure d’outils servent à imprimer la page actuelle et à choisir différentes options d’affichage. La barre d’outils inférieure donne un aperçu des différentes pages du numéro. En cliquant sur l’une d’entre elles, vous l’obtenez directement. Les flèches vous permettent d’avancer ou de reculer dans l’aperçu. Pour feuilleter la revue, il faut cliquer à droite. Si vous voulez lire plus attentivement une page, il suffit de cliquer sur cette dernière. Il vous est alors possible de la zoomer pour mieux la voir de près ou de la rapetisser pour avoir une meilleure vue d’ensemble. Le maniement de la version en ligne nécessite quelque entraînement. Mais vous maîtriserez très vite les opérations et vous vous apercevrez que la lecture en ligne offre beaucoup plus que la simple consultation d’un fichier PDF. L’essayer, c’est l’adopter ! Offres pour les non- (encore) abonnés
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Les personnes qui ne sont pas (encore) abonnées à notre magazine peuvent se convaincre des avantages offerts en consultant la page d’accueil d’infosantésuisse. Sous le lien « Avantages d’un abonnement à infosantésuisse », une démonstration permet aux intéressés de vérifier la qualité du contenu d’infosantésuisse. De plus, il suffit d’un clic pour contacter la rédaction et obtenir les données media ainsi qu’un lien RSS aux publications de santésuisse Bien entendu, les archives des publications telles qu’elles existent actuellement sont maintenues : vous pouvez toujours chercher des articles par thème, auteur et date. Ce n’est pas tout
Nous allons continuer de développer l’édition en ligne d’infosantésuisse. Il est prévu de mettre prochainement à disposition de nos abonnés des dossiers contenant des informations approfondies et exclusives sur des thèmes particuliers du domaine de la santé. Il vaut donc la peine de s’intéresser à la diffusion en ligne d’infosantésuisse. Laissez-vous tenter, vous ne serez pas déçu !
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PETER KRAFT / MAUD HILAIRE SCHENKER
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Graphique du mois de mars
De nombreux réseaux de médecins soutiennent des projets d’éthique et de qualité Dans les régions où les offres de soins gérés (Managed Care) sont abondantes, les programmes de qualité et les forums d’éthique fleurissent également. La comparaison entre la densité des réseaux de médecins et l’éclosion d’autres projets novateurs révèle une concordance étonnante.
Le graphique du mois de mars montre comment sont répartis les réseaux de médecins en Suisse. Chaque point représente un réseau de médecins. Plus le point est gros, plus le réseau en question compte un nombre élevé d’assurés. Suisse centrale et orientale : fief des soins gérés, de l’éthique et de la qualité
La densité très inégale des réseaux de médecins en Suisse saute aux yeux. Les régions de Lucerne et surtout de la Suisse du nord-est font immédiatement figure de fiefs des soins gérés. Il est intéressant de constater que dans ces contrées se multiplient non seulement la philosophie des soins gérés, mais aussi d’autres courants novateurs dans le domaine de la santé.
Exemple 1 : Un coup d’œil sur la liste des cabinets individuels certifiés par la fondation EQUAM révèle une concentration de ceux-ci sur trois points géographiques : la Suisse orientale et la région de Zurich, la région de Lucerne et enfin la ville de Berne et ses environs. Ce sont en gros à peu près les zones où les modèles de soins gérés sont largement répandus. Exemple 2 : Zurich, Argovie, Berne et Soleure sont les cantons fondateurs de l’association Outcome, œuvrant pour la promotion des mesures de qualité dans le domaine hospitalier, qui a donné naissance à l’actuelle « Association nationale pour le développement de la qualité dans les hôpitaux et les cliniques ». Ces quatre cantons se caractérisent tous par une forte densité de réseaux de médecins.
Exemple 3 : « Dialog Ethik » est une Fondation nationale s’occupant d’éthique en santé publique. Elle organise et accompagne des forums d’éthique dans les hôpitaux pour soutenir médecins et soignants appelés à prendre des décisions délicates. Les hôpitaux qui y participent se situent avant tout dans les cantons de Zurich et de la Suisse orientale. Dans les régions où les modèles de soins gérés sont répandus, les efforts visant à promouvoir la qualité et l’éthique en médecine sont également supérieurs à la moyenne. Il est évident que les soins intégrés s’inspirent d’une philosophie dont les coûts ne sont pas l’unique objectif. La prise en charge optimale et humaine des patients est au centre des préoccupations. PETER KRAFT
REPARTITION DES RESEAU DE MEDECINS EN SUISSE
Nombre d‘assurés par réseau de médecins 1 – 199 1000 – 4999 5000 – 9999 10000 – 19999 > 20000
Réseau de médecins existant depuis 1990
Source : FMH
2008
Les réseaux de médecins œuvrent avant tout là où les efforts en matière de qualité et d’éthique sont supérieurs à la moyenne – notamment en Suisse centrale et orientale.
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Coûts des soins de longue durée, prestations de soins et places d’hébergement : les disparités entre cantons sont parfois énormes
Radiographie du secteur des soins de longue durée Le nombre de personnes nécessitant des soins ne cesse de croître – et les tributaires deviennent de plus en plus âgés. En 2007, 205 000 personnes ont bénéficié de prestations de services d’aide et de soins à domicile. A la fin 2007, quelque 86 000 personnes se trouvaient dans les maisons pour personnes âgées et les homes médicalisés. Les disparités entre cantons sont grandes, tant au niveau des prestations et des coûts des soins que du nombre de places d’hébergement.
Les statistiques des hôpitaux et des institutions médico-sociales de 20071 révèlent le nombre toujours plus grand de personnes recourant à des prestations de soins. Durant toute l’année 2007, presque 135 000 personnes étaient hébergées dans des maisons pour personnes âgées ou dans des homes médicalisés, ce qui représente un accroissement de 2,7 % en un an. 205 000 personnes (dont deux tiers de femmes) ont recouru aux prestations de services d’aide et de soins à domicile (spitex), soit 2,2 % de plus que l’année précédente. En sept ans, le nombre de per-
sonnes bénéficiant des services spitex ou d’un hébergement dans les homes a augmenté de 14 %. Les effectifs du personnel ont encore plus fortement progressé. En 2007, les maisons pour personnes âgées et les homes médicalisés employaient au total 111 000 personnes (soit l’équivalent de 65 000 postes à plein temps) et les services d’aide et de soins à domicile 28 000 personnes (soit l’équivalent de 12 000 postes à plein temps).
les femmes, qui représentent presque les trois quarts des personnes tributaires de soins, il est d’à peu près 85 ans, pour les hommes, d’à peine plus de 81 ans. Le constat est frappant : la part des personnes âgées de plus de 90 ans augmente rapidement. En 2006, elle s’élevait à 25 %. En 2007, elle atteignait déjà plus de 28 %.
Homes médicalisés : toujours plus de personnes âgées de plus de 90 ans
Les indicateurs2 publiés par l’Office fédéral de la statistique (OFS) présentent, en matière de soins aux personnes âgées, des différences entre la Suisse alémanique et la Suisse romande. Ainsi, la Suisse romande offre moins de places d’hébergement. L’âge moyen des personnes placées y est plus élevé et, de fait, les prestations de soins y sont plus importantes. La moyenne suisse se situe à 100 minutes de soins par jour. Elle est sensiblement supérieure en Suisse romande et nettement inférieure en Suisse centrale et orientale. Ce constat explique aussi pourquoi, en Suisse romande, le personnel soignant est plus nombreux (0,95 poste à plein temps par place d’hébergement contre 0,8 en moyenne nationale) et les coûts des soins plus hauts. Une journée d’hébergement y coûte en moyenne 270 francs contre moins de 200 francs en Suisse orientale et centrale. Les coûts totaux d’exploitation des homes médicalisés ont augmenté de 5 % en une année pour atteindre 7,2 milliards de francs. 42 % sont à la charge de la LAMal, ce qui correspond à 103 francs par jour de soins. Toutefois, les coûts effectivement remboursés sont en moyenne inférieurs de 14 francs. Dans les cantons de Suisse romande, les coûts à la charge de la LAMal sont en général supérieurs à la moyenne nationale. Ils s’inscrivent dans une fourchette comprise entre 113 francs (Jura) et 161 francs (Genève). Les coûts salariaux, qui représentent presque deux tiers des coûts totaux, varient également beaucoup selon les cantons. Ainsi, dans le secteur des soins, le niveau moyen des salaires s’élevait, en 2007, à 62 000 francs
Il existe en Suisse environ 1500 établissements médico-sociaux. 38 % ont un statut privé, 31 % relèvent du secteur public, et 31 % ont un statut privé mais sont subventionnés par les pouvoirs publics. La situation diverge cependant beaucoup selon les cantons. La taille des homes varie elle aussi très fortement. Ils comptent entre 10 et 340 places d’hébergement. Un établissement compte en moyenne 58 places. En Suisse, l’âge moyen d’entrée en établissement médico-social est de 80,5 ans. La durée de séjour y est d’un peu moins de 3 ans. L’âge moyen des résidants est d’environ 83,5 ans. Pour
COUTS 2007 DES SOINS ET DE L’ENCADREMENT MEDICALISE EN FRANCS PAR HABITANT 1800 1600 1400 1200 1000 800 600 400 200 0 BS NE BE SH GE JU ZH LU UR TI CH FR VD OW AR GR SG BL NW TG ZG SO SZ VS AG GL AI
Coûts des EMS (1)
Coûts de Spitex (2)
(1) Comprend l’ensemble des coûts d’exploitation (hébergement, soins, encadrement, thérapie) (2) Coûts des soins, de l’encadrement et des autres prestations de service Source : Office fédéral de la Statistique
Les différences cantonales, en matière de coûts des soins, sont énormes.
Soins de longue durée en Suisse romande : niveau de soins requis plus élevé
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Photo : Prisma
Les coûts des soins de longue durée et l’organisation des soins sont très différents selon les cantons.
dans les cantons de Thurgovie et de Nidwald, à 82 000 francs dans les cantons de Bâle-Campagne et de Zoug et même à 88 000 francs dans le canton de Genève. Aide et soins à domicile : de grandes disparités cantonales
Pour les coûts des services d’aide et de soins à domicile, les disparités cantonales sont encore plus grandes que pour les soins de longue durée en EMS. On comptait en 2007 pour l’ensemble de la Suisse 1,6 poste à plein temps pour 1000 habitants, 2,5 postes dans le canton de Vaud et même 3 postes dans les cantons du Jura et de Genève. En revanche, de nombreux cantons de Suisse centrale et orientale ne disposaient que d’un poste pour 1000 habitants, voire même de 0,9 poste dans le canton d’Argovie. Les coûts de l’aide et des soins à domicile se sont élevés en 2007 en Suisse à 1,2 milliard de francs, soit à 160 francs par habitant. Ce chiffre a atteint 255 francs dans le canton de Vaud, 290 francs dans le canton du Jura et même 363 francs dans le canton de Genève. Les cantons de Schwyz, de Glaris et d’Argovie n’ont même pas dépensé 90 francs par habitant au titre de l’aide et des soins à domicile. Les coûts par personne tributaire de soins ont oscillé entre 8800 francs (Genève) et 3300 francs (Glaris). Au total en 2007, les 639 organisations d’aide et de soins à domicile ont
fourni 12,3 millions d’heures, un peu plus de 60 % au titre des soins et un peu moins de 40 % au titre de l’aide ménagère et des prestations sociales. L’assurance-maladie a financé environ 60 % des prestations de soins, soit 36 % de l’ensemble des prestations d’aide et de soins à domicile. Les autres organismes payeurs sont les cantons et les communes. En raison de la nouvelle répartition des tâches entre la Confédération et les cantons, l’AVS ne paie plus de contributions depuis 2008. Coûts des soins de longue durée à la charge de l’assurance-maladie
Dans l’assurance-maladie, seulement 10 % des coûts totaux des prestations sont imputables au secteur des soins de longue durée. En 2007, les coûts des soins se sont élevés à un peu plus de 2,1 milliards de francs, soit 281 francs par personne3, attribuables pour les quatre cinquièmes aux homes médicalisés et pour un cinquième à l’aide et aux soins à domicile. En cinq ans, les coûts des soins de longue durée par personne assurée ont augmenté d’un peu plus de 16 %, les prestations d’aide et de soins à domicile de plus de 50 %. Les assureurs-maladie affichent les coûts des soins les plus élevés – et de loin – dans le canton de Neuchâtel, avec 437 francs par assuré. Suivent les cantons de Bâle-Ville et de Berne, avec 369 et 360 francs. Viennent en fin de liste Bâle-Campagne (191 francs), Argovie
(183 francs) et Appenzell Rhodes intérieures (151 francs). Que nous réserve l’avenir ?
Les coûts des soins de longue durée augmenteront rapidement durant les deux prochaines décennies, en particulier en raison de la forte progression des personnes âgées de plus de 80 ans (selon les estimations de l’OFS, elles passeront de 360 000 actuellement à 460 000 en 2020 et à 630 000 en 2030). L’Observatoire suisse de la santé (Obsan) évalue, à l’aide d’un scénario de référence qui inclut les hypothèses les plus plausibles4, que les coûts des soins de longue durée, se chiffrant actuellement à un peu plus de 8 milliards de francs, passeront à 12,3 milliards de francs d’ici 2020 et à presque 18 milliards de francs d’ici 2030. Des programmes efficaces de prévention et des mesures de maintien de l’autonomie des personnes âgées permettraient de limiter, jusqu’à un certain point, la hausse des coûts des soins de longue durée. WALTER FREI
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Etablies par l’Office fédéral de la statistique Indicateurs des institutions médico-sociales, 2006 Pool des données de santésuisse : statistique des assurés 2007 Ê iÃÊV ×ÌÃÊ`iÃÊà ÃÊ`iÊ }ÕiÊ`ÕÀjiÊ`½ V ÊDÊÓäÎäÊ i Ê-Õ ÃÃiÊ ]Ê iÕV @Ìi ÊÓään°ÊÀjÃÕ jÊi Ê> i > `®
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Prestations de l’assurance de base : questions pratiques
L’assurance de base peut-elle facturer la participation aux coûts pour un tire-lait ? Normalement, la participation aux coûts n’est pas appliquée en cas de maternité, n’est-ce pas ?
D’après la jurisprudence constante du Tribunal fédéral des assurances, la participation aux coûts n’est pas prélevée, uniquement pour les « prestations spécifiques en cas de maternité » prévues à l’article 13 OPAS. Dans l’annexe 2 OPAS (liste des moyens et appareils), les « tire-lait » sont répertoriés, ils font donc partie des prestations de l’assurance de base ; mais ils ne figurent pas sous les prestations spécifiques en cas de maternité selon l’article 13 OPAS. C’est pourquoi, les coûts pour les tire-lait ne sont pas exemptés de la participation aux coûts, tout comme les autres prestations non ordinaires en cas de maternité (par exemple en cas de complications pendant la grossesse). Une mère a fait vacciner ses deux filles chez un gynécologue contre le cancer du col de l’utérus (HPV), suivant les recommandations de l’OFSP et de la Commission fédérale pour les vaccinations (CFV). Après les deux premières vaccinations, le médecin traitant lui envoie une facture de 550 francs qu’elle envoie à sa caisse-maladie. Cette dernière refuse toutefois de prendre les coûts en charge. Raison : les vaccinations n’ont pas été effectuées dans le cadre d’un programme cantonal de vaccination. Selon les médias et les informations du canton de domicile de la famille, la vaccination devrait toutefois être gratuite. La caisse est-elle dans son bon droit ?
Conformément à l’article 12a let. l OPAS (vaccinations prophylactiques), les vaccinations contre le papillomavirus humain (HPV) sont à la charge de l’assurance obligatoire des soins, si elles ont été réalisées selon les recommandations de l’OFSP et de la CFV du 20 juin 2007 et dans le cadre de programmes cantonaux de vaccination. Dans le cas présent, le médecin semble manifestement ne pas avoir effectué les vaccinations dans le cadre du programme cantonal de vaccination, ce qui est assez étrange. Il est aussi surprenant que le médecin n’ait pas informé la mère que les vaccinations faites en dehors du programme cantonal de vaccination ne sont pas prises en charge par l’assurance obligatoire des soins. Le montant des coûts facturés est également étonnant : selon l’accord passé entre la Conférence suisse des directrices et directeurs cantonaux de la sante (CDS) et santésuisse, le forfait de
vaccination net s’élève à 159.– CHF (TTC) par vaccination. Le prix convenu pour le vaccin proprement dit se monte à 140.– CHF (+ 2,4 % de T.V.A.). Pour de plus amples informations, l’on peut consulter les sites Internet de l’Office fédéral de la santé publique et des services cantonaux de la santé. Dans des cas identiques, nous recommandons de contacter le service du médecin cantonal et le département compétent au sein de l’OFSP. Dans quels cas l’assurance de base prend-elle en charge les coûts des traitements prodigués à l’étranger ? Les Suisses établis à l’étranger peuvent-ils conserver leur assurance-maladie en Suisse ?
Lors de traitements à l’étranger, seuls les coûts des soins d’urgence sont pris en charge par l’assureurmaladie suisse. De plus, la caisse rembourse au maximum le double du montant des frais qui seraient remboursés en Suisse. Les Suisses établis à l’étranger ne peuvent conserver l’assurance de base auprès d’une caisse-maladie suisse.* De nombreux Suisses, qui émigrent dans un pays ne faisant pas partie de l’UE après leur départ à la retraite, ne peuvent donc pas continuer de bénéficier de l’assurance-maladie suisse, même à titre volontaire. Pour ces personnes, il est en outre extrêmement difficile de conclure une assurancemaladie offrant une couverture suffisante auprès d’une caisse-maladie privée suisse ou étrangère, notamment si leur état de santé est altéré (par exemple en cas de diabète, de problèmes cardiaques etc.). Lorsque ces personnes doivent suivre un traitement médical assez poussé, elles n’ont – d’après ce que l’on sait – aucune autre alternative que de revenir en Suisse et de s’y établir pendant la durée du traitement. Elles sont alors automatiquement soumises à l’obligation de s’assurer et ont droit aux prestations légales de l’assurance-maladie suisse. Si ces personnes repartent à l’étranger après leur traitement, l’assureurmaladie « choisi » se voit généralement confronté à d’importants coûts de traitement pour des recettes de primes minimes, ce qui pèse considérablement sur la solidarité entre les payeurs de primes suisses. Malgré tout, le Parlement fédéral ne voit malheureusement pas la nécessité d’autoriser les Suisses de l’étranger, établis dans des pays ne faisant pas partie de l’UE, à rester assurés sous certaines conditions auprès de leur assureur-maladie suisse, ne serait-ce qu’à titre volontaire. PIERRE-MARCEL VALLON
* A l’exception des personnes, qui résident dans un pays de l’UE, i Ê Ã > `iÊ ÕÊi Ê ÀÛm}iÊiÌÊµÕ Êà ÌÊÌi ÕiÃÊ`iÊý>ÃÃÕÀiÀÊ«>ÀViÊ qu’elles touchent une rente suisse, et de leur proche famille.
26 | En Bref 2/09
En
Dans cette rubrique, nous répondrons désormais régulièrement à des questions posées par des assurés, qui présentent aussi un intérêt pour les professionnels de l’assurance-maladie et du système de santé. Il va de soi que nous publions les questions et les réponses de manière à préserver l’identité des personnes concernées.
Image du mois
Photo : Keystone
Il ne badine pas avec son coeur « Avoir le cœur sur la main ». Les médecins canadiens d’Edmonton ont pratiquement pris cette expression au pied de la lettre. Après une transplantation cardiaque réussie, ils ont donné à Shane Bowman, 12 ans, son ancien cœur malade afin qu’il puisse se faire une idée concrète de sa maladie. Le jeune garçon souffrait d’une affection virale entraînant une hypertrophie du cœur. Son cœur avait déjà la taille d’une tête et pesait 550 grammes, alors que le poids normal est de 200 grammes. Shane n’a montré aucune réticence à voir son ancien cœur malade. La gestion décontractée de sa maladie ne lui a pas causé de tort : Shane vit aujourd’hui au Canada en bonne santé avec son nouveau cœur.
27 | Service 2/09
Le Bureau de l’égalité des chances du Liechtenstein met gratuitement à disposition sur Internet une documentation étendue sur le thème « La santé au féminin et au masculin ». Il s’agit d’une série d’exposés d’experts rendant compte de l’état actuel de la recherche sur les risques de santé spécifiques aux deux sexes. Le Bureau critique le fait que les risques propres au genre soient trop peu pris en considération, surtout en ce qui concerne les femmes. Les médicaments par exemple seraient testés presque exclusivement par les hommes. Les maladies cardio-vasculaires seraient tout aussi fréquentes chez les femmes, mais moins souvent identifiées comme telles.
santésuisse publie une brochure sur les procédures d’économicité
santésuisse veut placer le débat relatif aux procédures d’économicité sur un plan objectif
Nouvelles du monde
Le Bureau de l’égalité demande que les risques de santé spécifiques aux deux sexes soient mieux pris en compte
Service
Sur le net : recherche sur les risques de santé spécifiques aux sexes
Pas de greffe du foie pour les alcooliques : iÃÊ « Ì>ÕÝÊLÀ Ì> µÕiÃÊ` Ûi ÌÊ Ã crire en fin de liste d’attente les alcooliques ayant besoin d’un foie. C’est ce qu’exige la commission d’éthique de la société des médecins britanniques. A l’heure actuelle, les listes d’attente de personnes tributaires d’un don du foie sont en Grande-Bretagne deux fois plus longues qu’il y a encore dix ans. >ÊÀ> Ã Ê Û µÕjiÊiÃÌÊ >Ê >ÕÃÃiÊ`iÊ >Ê consommation d’alcool.
Zoonoses en augmentation : Les zoonoses, ces maladies infectieuses `iÃÊ> >ÕÝÊÛiÀÌjLÀjÃÊÌÀ> Ã ÃÃ L iÃÊDÊ l’homme, continuent de se propager, selon l’UE. La contamination passe la plupart du temps par les denrées alimentaires. A elles seules, en 2007, les salmonelloses ont causé la mort de 1500 personnes dans l’UE.
Depuis quelque temps, les discussions sur les évaluations d’économicité réalisées par santésuisse prennent une tournure de plus en plus émotionnelle. Même si la colère des personnes directement concernées est compréhensible, il n’en demeure pas moins que de nombreux préjugés à l’encontre des évaluations d’économicité sont à mettre sur le compte d’informations erronées et lacunaires. santésuisse a donc décidé, en étroite collaboration avec son ancien président Christoffel Brändli, de publier une brochure d’information visant à replacer le débat sur un plan objectif. La brochure explique le déroulement des évaluations d’économicité de santésuisse à l’aide de descriptions et de graphiques. Elle témoigne de la volonté des assureurs-maladie de réaliser les procédures d’économicité avec la plus grande circonspection possible, tout en tenant compte de manière appropriée de la situation individuelle de chaque médecin. La brochure renonce délibérément à tout discours polémique. Elle n’accuse pas, mais tente d’améliorer la compréhension de cette tâche légale déléguée aux assureursmaladie. La brochure peut être commandée à l’adresse shop@santesuisse.ch ou par fax au 032 625 41 51.
Nouvelle thérapie contre la sclérose en plaques ? Des chercheurs américains de Chicago placent de grands espoirs dans une nouÛi iÊÌ jÀ>« iÊV ÌÀiÊ >ÊÃV jÀ ÃiÊi Ê« > ques. Une personne atteinte de sclérose i Ê« >µÕiÃÊÛ ÌÊÃiÃÊVi Õ iÃÊ Õ Ì> ÀiÃÊ >ÌÌ>µÕiÀÊÃ Ê«À «ÀiÊÃÞÃÌm iÊ iÀÛiÕÝ°Ê
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Mourir en accouchant : D’après l’Unicef, le risque pour les femmes de décéder pendant l’accouche i ÌÊiÃÌÊi Û À ÊÎääÊv ÃÊ« ÕÃÊj iÛjÊ `> ÃÊ iÃÊ«>ÞÃÊ iÃÊ« ÕÃÊ«>ÕÛÀiÃÊ`iÊ >Ê« > nète que dans les pays industrialisés.
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Manifestations Organisateur
Fait particulier
Date/lieu
Renseignements
12 mars, BEA Bern expo SA, Berne
www.memmedia.ch
2e Congrès national pour le management de la qualité en médecine Université de Berne, fmCh, AQC
Thème : Pourquoi faut-il mesurer la qualité des résultats ?
Définissez l’utilité d’eHealth! Organe de coordination eHealth, CDS, Université de Saint-Gall
Atelier de travail destiné aux spécialistes 12 mars, Hôtel Kreuz, Berne
www.bad.admin.ch
2e journée d’information SwissDRG SwissDRG SA
Etat de la situation dans la mise en œuvre des SwissDRG
24 mars, Hôpital de www.swissdrg.org l’Ile Berne, auditoire Ettore Rossi/3 avril, Hôpitaux Universitaires de Genève, salle Opéra
Thème : Un sujet brûlant, la qualité : mesurer – maximiser – relativiser
du 25 au 27 mars, KKL Lucerne
www.trendtage-gesundheit.ch
7 mai, Maison des congrès, Zurich
www.rvk.ch
Journées de la santé Canton de Lucerne, Hôpital universitaire de Zurich, interpharma
11e Forum suisse de l’assurance-maladie sociale RVK, Association des petits et Thème: Prévention et promotion de la moyens assureurs-maladie santé
Dessin : Marc Roulin
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Photo : Prisma
Association nationale pour le développement de la qualité dans les hôpitaux et les cliniques
L’Association intercantonale pour l’assurance qualité dans les hôpitaux (IVQ) et le Service national de coordination et d’information pour la promotion de la qualité (CIQ) fusionneront leurs organisations le 25 mars 2009 dans le cadre des Journées de la santé à Lucerne. Les partenaires du système de santé (cantons, H+, santésuisse et les assureurs sociaux fédéraux) regroupent ainsi sous un même toit, en l’occurrence celui de l’Association nationale pour le développement de la qualité dans les hôpitaux et les cliniques, les mesures de qualité convenues paritai-
rement. En 2009, l’association élaborera la stratégie pour les années futures et un concept de qualité en vue de l’introduction des DRG en 2012. Ont récemment fait une demande d’admission les cantons de Vaud et du Jura, l’hôpital universitaire de Lausanne (CHUV) et H+. Ont demandé le statut d’observateur pour l’assemblée des membres la fmCH (Association Suisse des médecins avec activité chirurgicale et invasive), la FMH, l’OSP (Organisation suisse des patients) et la SQMH (Swiss Society for Qualitymanagement in Health Care).
Assemblée générale de santésuisse L’assemblée générale ordinaire de santésuisse aura lieu le 26 juin 2009 à 9h45 à l’hôtel Bellevue Palace, à Berne. L’ordre du jour sera le suivant :
1. Ouverture de l’assemblée générale et accueil par Claude Ruey, conseiller national, président de santésuisse 2. Discours de bienvenue 3. Procès-verbal de l’assemblée générale extraordinaire du 10 décembre 2008 à Berne 4. Rapport de la direction sur le déroulement des affaires 5. Rapport de gestion 2008 6. Comptes annuels 2008, rapport de l’organe de révision, décharge à donner au conseil d’administration 7. Election de l’organe de révision pour l’année 2009 8. Modifications des statuts 9. Clôture
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Service
Le CIQ et l’IVQ regroupent leurs activités
Congrès annuel 2009 Lieu:
UniversitĂŠ de Fribourg
Date:
1 et 2 avril 2009
Programme:
1er jour: Ateliers-dÊbats sur des thèmes inhÊrents au mÊdecin-conseil et à la mÊdecin d’assurance 2ème jour: MC, mÊdecin d'assurances et droit
Intervenants:
Das Krankenversicherungsgesetz (KVG) zwischen kantonalen Spitalplanungen und Pay for Performance-Konzepten Donnerstag, 27. August 2009, Grand Casino Luzern
e. a.. Prof. Dr. med. Niklaus Gyr, Prof. Dr. iur. Erwin Murer et nombreux autres
A qui nous adressons-nous: MÊdecins, spÊcialistes du monde de l’assurance, juristes. Programme et inscription: voir www.vertrauensaerzte.ch et www.medecins-conseils.ch. Renseignements: bureau SSMC, sous info#medecins-conseils.ch, TÊl. 052 226 06 03
Bei uns sind Sie in besten Händen
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3D\ IRU 3HUIRUPDQFH ÂŤ Das Kantonsspital GraubĂźnden erfĂźllt mit seinen acht Departementen auf vielen Spezialgebieten Zentrumsaufgaben fĂźr den ganzen Kanton GraubĂźnden und ist zudem fĂźr die erweiterte Grundversorgung der Spitalregion Churer Rheintal verantwortlich.
FĂźr die Patientenabrechnung im Kantonsspital GraubĂźnden suchen wir fĂźr eines unserer drei fachspezifischen Fakturierteams per sofort oder auf Ăœbereinkunft eine/n
Teamleiter/in Patientenabrechnung (Arbeitspensum 100%) Hauptaufgaben x Sicherstellung der vollständigen und korrekten Fakturierung x Anlaufstelle fßr Fachfragen in der Gruppe (intern/extern) x Fachliche und personelle Fßhrung des Fakturierteams x Kontrollfunktion betreffend Fakturenstand, Qualität und Fristen x WÜchentliche Arbeitsplanung in Absprache mit anderen Fachbereichen x Key User fßr die Fachapplikation SAP/IS-H x Aktive Mitarbeit in der Abrechnung Anforderungsprofil x Abgeschlossene kaufmännische Lehre oder Handelsschule, fachliche Weiterbildung x Sehr gute Kenntnisse in MS Office, SAP-R/3-Erfahrung von Vorteil x Erfahrung in der Teamfßhrung x Genaues und selbständiges Arbeiten x Erfahrung in der Patientenabrechnung / Tarifwesen Unser Angebot x Anspruchsvolle und abwechslungsreiche Tätigkeit mit Raum fßr die Entwicklung von eigenen Ideen x Flexible Arbeitszeiten x Personalrestaurant Fßr weitere Informationen steht Ihnen Maria Lucia Campa, Bereichsleiterin Patientenabrechnung (Telefon 081 256 60 99) oder Alfred Hostettler, Leiter Finanzen / Patientenadministration (Telefon 081 256 67 04), gerne zur Verfßgung. Wir freuen uns auf Ihre schriftliche Bewerbung mit Foto unter Anfabe der Referenznummer 16 / 09 an: Kantonsspital Graubßnden, Personaldienst, LoÍstrasse 170, 7000 Chur, www.ksgr.ch Ref.-Nr. 16 / 09
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