Médina comme source de durabilité

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– E C O L E N AT I O N A L E D ’ A R C H I T E C T U R E – Année universitaire 2018 / 2019

MEDINA COMME SOURCE DE DURABILITE VERS UN NOUVEAU ECO QUARTIER POUR LA VILLE DE TEMARA

Réalisé par : MAQDAD Sara Encadré par : Mme. SAMADI Soumaya

Membres du jury : M. EL HARROUNI Khalid Mme. SOUFIANI Youssra


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– E C O L E N AT I O N A L E D ’ A R C H I T E C T U R E – Année universitaire 2018 / 2019

MEDINA COMME SOURCE DE DURABILITE VERS UN NOUVEAU ECO QUARTIER POUR LA VILLE DE TEMARA

Réalisé par: MAQDAD Sara Encadré par: Mme. SAMADI Soumaya Membres du jury : M. EL HARROUNI Khalid Mme. SOUFIANI Youssra

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SOMMAIRE 13 14

INTRODUCTION PROBLÉMATIQUE

15 16

HYPOTHÈSES DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE

I. DURABILITÉ ET CULTURE 1. Vers un urbanisme durable ; pourquoi ? Description de la situation au Maroc

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1.2. L’émission des gaz à effet de serre

21 22

1.3. Les changements climatiques

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1.4 Augmentation de la population et diminution des ressources

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1.1. La consommation d’énergie

2.Naissance du concept de durabilité

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2.1. Naissance du concept

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2.2. Dates clés 3.Culture source de l’urbanisme durable

23 24

3.1. Culture et durabilité ; quel rapport ?

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3.2. Culture et besoin humain : théorie de Manfred Max-Neef

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3.3.UNESCO ; intègre la culture dans la réflexion durable

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3.4. Diagramme de durabilité

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II. MEDINA DE RABAT 1.Medina de Rabat, une ville en symbiose avec la nature

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1.1 Le site

33

1.2. Vocation et identité

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2.Medina, exemple de ville auto-suffisante

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2.2. Ravitaillement, approvisionnement de la ville

37 39

2.3. Eau

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2.1. Matériaux de construction

4


3.Rabat, une médina aux caractéristiques d’éco-quartier

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3.1. Mixité des activités et hiérarchie des voies

42

3.2. Echelle de l’homme

47

3.3. Orientation des vents

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3.4. Ilot de chaleur urbaine 3.5. Ville dense

50 51

3.6. Ville verte

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4.Les systèmes de gestions de la médina

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4.1. Le waqf, un système de gestion durable 4.1.1. définition 4.1.2 exemples de waqf dans la médina 4.1.3 le waqf et la préservation de la biodiversité

53 53 54 55

4.2. Le système de gestion et de gouvernance

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5.1. Le patio

57 57

5.2. Ouvertures et hauteurs sous-plafond

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5.3. La terrasse

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5.4. Inertie thermique des matériaux

61

5.5. Le confort thermique

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5. LA MAISON TRADITIONNELLE

III. ETUDE DE CAS 1. Exemples d’eco-quartiers étrangers

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1.1 Quartier Vauban à Freibourg, Allemagne

66

1.2. Quartier Bed-Zed, Royaume Uni

75

1.3 Quartier Hammarby sjöstad, Suède

91

2. Exemples marocains

87 91

1.1 Ville verte de Benguerir 1.2. Eco cité Zenata

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3. Conclusions et comparaisons

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IV. LE PROJET

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6


INTRODUCTION Les villes sont la trace des civilisations dans l’espace durant l’histoire et « Le lieu d’une mémoire collective » comme l’a affirmé l’architecte Aldo Rossi. Les différentes civilisations ont laissé trace de leur splendeur et savoir-faire qui nous fascine encore aujourd’hui. Les anciennes villes ; créées par différentes civilisations, ont apporté des réponses uniques aux besoins de leurs habitants. Des réponses façonnées selon une culture et un mode de vie propre, adaptés au climat et au contexte. Que ça soit en Afrique ou en Asie, pendant le moyen âge ou la préhistoire, le respect du contexte local et le besoin ont été source d’innovation et de créativité, ce qui a créé la richesse de formes, d’art, d’architecture et de tracé urbain des cités à travers le monde, mais ce qui a permis aussi de créer une mémoire des lieux, une identité, une âme indélébile qui attire, encore aujourd’hui les visiteurs et touristes à la recherche des secrets du passé. Fascinés par les créations de nos ancêtres et par les légendes qui essayent de redessiner et raconter le mode de vie d’une époque passée. Le climat et les conditions naturelles particulières, la nature du site, les matériaux et le savoir-faire locaux, le système social et économique ont fait que nos ancêtres, sans en être forcément conscient, ont créé des villes avec des critères qui auraient été qualifiés aujourd’hui de durables. En l’absence des technologies de climatisation et de chauffage actuels, les maisons des anciennes villes sont souvent des maisons passives avec des techniques qui diffèrent selon le climat et qui visent le confort thermique à l’intérieur des bâtiments. Les habitants ont pu créer des techniques de ventilation d’isolation… en tirant profit de leur environnement et des matériaux locaux à disposition. La Médina marocaine est un exemple de ville ancienne développée au Maroc, c’est une identité, une richesse. Le Maroc compte 31 Médinas dont la Médina de Rabat qui fera l’objet d’étude de ce mémoire. La médina marocaine est un espace urbain présentant un esprit unique, rayonnante d’une part par son histoire et d’autre part par la qualité de vie offerte à ses habitants, qui reflète et respecte leur culture. La Médina est un modèle crée selon les principes culturels et cultuels de ses habitants, c’est une ville vibrante qui se caractérise par la diversité de la vocation de ses espaces. Elle forme un espace où viennent se juxtaposer les fonctions résidentielles, économiques, sociales et religieuses. La configuration des médinas pourrait révéler des principes du développement durable bien avant que ce terme ne soit utilisé. Son environnement, sa gestion des ressources naturelles, son tracé urbain, ses matériaux de construction, son économie locale, son équité et inclusion sociale, font partie des éléments qui auraient permis aujourd’hui de la qualifier comme ville durable.

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P R O B L É M AT I Q U E Penser à la préservation des médinas et leur insertion dans les villes actuelles est essentiel, mais prendre du recul vis à vis ces villes anciennes et faire d’elles un objet d’étude est aussi important, et cela sur plusieurs niveaux, parmi lesquels le volet durable.

Les Médinas qui étaient l’épicentre économique d’une société créative et commerçante, concentrent la mémoire d’une culture et d’une vie urbaine très riche. Certes les médinas marocaines sont actuellement face à de nombreux défis et souffrent de nombreux problèmes, mais on ne peut pas négliger le fait que ces anciennes cités ont connu une époque de prospérité et de développement importante dans l’histoire du pays.

Il est essentiel de résoudre les problèmes de l’époque actuelle, mais il faut aussi écouter ce que la médina a à nous enseigner, et le savoir qu’elle a à nous transmettre. Les expériences étrangères sont toujours considérées comme repère et exemple à suivre mais ces expériences ne sont pas applicables à tous les contextes et ne respectent pas les vrais besoins des marocains. Au lieu d’importer et appliquer des exemples étrangers il serait intéressant de faire un retour en arrière et analyser et voir quel serait l’apport des médinas dans notre contexte actuel.

Face au développement des villes nouvelles qui ont grandi à leurs côtés, ces tissus traditionnels sont aujourd’hui en déclin. Les médinas sont perçues d’un œil nostalgique et leur ampleur fait partie du passé. Plusieurs actions sont adoptées pour la préservation et la restauration des médinas, certaines d’entre elles sont préservées en tant que patrimoine mondial de l’UNESCO, mais le modèle ‘médinal ’ reste victime de son passé.

La médina est un espace né d’un contexte culturel marocain d’une époque rayonnante, et porte en elle beaucoup de savoir et de connaissances qui ne cherchent qu’à être découverts. La médina dont le passé influence le présent peut aussi être un exemple pour l’avenir si en arrive à en tirer les bonnes pratiques.

Notamment en matière d’architecture et d’urbanisme durable, ce modèle est souvent marginalisé et n’est cité que dans les récits historiques.

Ce qui nous mène à poser la question suivante : • Comment faire des médinas un corpus de connaissance notamment en matière de durabilité ? De cette question principale découlent quelques questions spécifiques : • Quels sont les procédés et pratiques durables des médinas marocaines ? • Comment développer les principes durables des Médinas afin d’en faire un modèle de référence pour la conception de nos villes modernes ?

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HYPOTHÈSES La médina est une grande richesse pour le Maroc, elle est souvent décrite par les étrangers comme ville labyrinthe, créée de façon aléatoire sans réflexion, mais au-delà de ces descriptions et fausses idées, l’hypothèse principale c’est que la médina est une ville qui peut nous donner des leçons pour le futur. En matière de durabilité, l’ancienne médina de Rabat, celle d’une époque de développement et de prospérité, présente plusieurs procédés qui peuvent être qualifiés aujourd’hui de durables. Retravailler ces principes et les adapter au contexte de la société marocaine contemporaine peut être une base pour la création de la ville durable du futur. La médina est une ville dense, compacte et piétonne, c’était aussi une ville verte qui avait un système propre de gestion des ressources naturelles. Elle est Construite par des matériaux locaux et avec un tracé urbain qui favorise la création d’un microclimat urbain. La maison traditionnelle à patio repose aussi sur des techniques qui cherchent à garantir une efficacité thermique et qui peuvent faire d’elle une maison bioclimatique. Quant à la structure sociale, elle permet de cohabiter et garder une mixité entre les différentes classes sociales. La communauté de la médina est régie par des principes cultuels et culturels communs, en allant des rapports entre les membres de la famille aux rapports de voisinage jusqu’ aux échelles plus larges. Les interactions sociales au sein de la médina sont très fortes et le rapport entre l’homme et sa communauté permet de développer un sentiment d’appartenance, ainsi que de garantir l’inclusion et l’équité sociale en appliquant les directives dictées par la religion. Enfin le système économique et de gestion repose sur le développement d’une économie locale et des systèmes tels que le waqf dont les objectifs reflète des soucis de débat durable. Avant de les injecter dans un tissu contemporain qui satisfait les besoins de la société actuelle, ces procédés doivent s’inscrire dans un cadre théorique pour permettre de les étudier et les développer afin de sortir avec un modèle inspiré des médinas mais applicable à nos villes modernes.

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DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE Le mémoire va commencer par introduire la question de durabilité et démontrer que penser durable est devenu une nécessité et pas seulement une tendance. Ensuite il sera important d’évoquer la naissance du concept durable et sa définition pour ensuite parler de la culture et de la place de l’homme et de son bien être au sein de la réflexion durable. De la culture découle l’importance des médinas comme exemple de villes marocaines durables. Dans le deuxième chapitre seront détaillés les éléments qui font de la médina un lieu durable. Du tracé urbain, les activités en passant par le social la place de l’homme, et les éléments écologiques, avec des exemples et théories qui viennent argumenter chaque aspect. Enfin un benchmarking des différents éco-quartiers à travers le monde et voir ce qui a fait l’échec ou la réussite des uns et des autres, pour enfin créer une grille de comparaison entre la médina et les éco-quartiers modernes et sortir avec les directives générales pour le projet Au niveau du projet, l’idée sera de créer un nouveau quartier durable avec les principes durables relevés de la médina mais réinterprétés de façon à ce qu’ils respectent et répondent aux besoins de la société actuelle.

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I. DURABILITE ET CULTURE

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1. Vers

un urbanisme durable; pourquoi?

Description de la situation au Maroc

1.1. L a

consommation d ’ énergie

Les villes n’occupent que 3% des terres de la planète, mais représentent 60 à 80% de la consommation d’énergie et 75% des émissions de carbone.

FIGURE 1 : La consommation de l’énergie au Maroc par secteur

Au Maroc, le bâtiment représente 33% de la consommation d’énergie1 , le transport 38%, 21% pour l’industrie et enfin l’agriculture et l’éclairage public avec 8%. La croissance de cette énergie consommée dans le secteur du bâtiment, est estimée à environ 5% par an. Au-delà des impacts sur l’environnement la consommation d’énergie au Maroc a aussi des impacts sur l’économie, 93% de l’énergie du Maroc est importée ce qui témoigne de la dépendance énergétique du Royaume. L’ambition de la stratégie énergétique nationale : économiser la consommation de 12% en 2020 et 20% en 2030.

1 Déclaré par la directrice par intérim de la direction de la qualité et des affaires techniques au sein du ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, Soraya Khalil.

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1.2. E mission

de gaz à effet de serre

Les gaz à effet de serre sont les résultats des différentes activités humaines

Résidentiel et tertiaire Industrie Transport Déchets Agriculture Forets Production D’électricité

Parmi ces gaz : la vapeur d’eau (H2O) ; le dioxyde de carbone (CO2) ; le méthane (CH4) ; le protoxyde d’azote (ou N2O) ; l’ozone (O3)… L’augmentation de leur concentration dans l’atmosphère terrestre est à l’origine du réchauffement et changement climatique.

FIGURE 2 : Les sources des GES au Maroc

1.3. L es

changements climatiques

Le Maroc aussi a subi l’impact des changements climatiques durant les 45 dernières années, parmi les changements les plus importants : • Les régions qui étaient classées sous climat humide et subhumide régressent au profit des régions à climat semi-aride et aride • Augmentation de la température annuelle moyenne 0.16°c par décennie (de 2°C à 6°C) d’ici la fin du siècle • Baisses des précipitations printanières 47% (-20%) 2

1.4. A ugmentation

de la population et diminution des ressources

« La survie de la société a toujours dépendu de la préservation de l’équilibre entre trois variables : la population, les ressources, et l’environnement. »31 A partir du 20ème siècle la population des villes à travers le monde a très vite augmenté, entre 1950 et 1990 elle s’est multipliée par 10 en passant de 200millions d’individus à 2 milliards. Au Maroc la population urbaine passe de 3 389 613 hab en 1960 à 13 414 560 hab en 1994 4 , soit de 29% de population urbaine à 43%. En 2004 la population urbaine dépasse les 51% pour atteindre les 60% en 2014. • Cette augmentation de la population, entraine de nouveau défis et enjeux urbains, économiques, sociaux et environnementaux, avec une massive augmentation du volume de ressources consommées et de pollution créée.

2 Selon la direction de la météorologie nationale. 3 Richard rogers, philip gumuchdjian, des villes durables pour une petite planète, Paris : le moniteur, 2000. 4 Source 2000. : recensements de 1960, 1994 , 2004 et 2014 4 Source : recensements de 1960, 1994 , 2004 et 2014

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Repenser la ville est devenue une urgence, il est nécessaire de réduire la consommation d’énergie et l’émission des gaz à effet de serre et d’adapter et équilibrer le développement socio-économique avec les impacts négatifs sur la nature et sur l’homme.

FIGURE 3 : Rapport entre les changements climatiques et le développement socio-économique

2 . NAISSAN C E DU C ON C EP T DE DURABILI T E 2.1. N aisance

du concept

Face à l’idée, née de la révolution industrielle du XIXe siècle, selon laquelle le progrès technique assurera une croissance indéfinie et un progrès linéaire, on a assisté à une progressive prise de conscience, à partir des années 1920, relative aux effets négatifs de l’industrialisation sur les milieux naturels, faune, flore, milieux aquatiques… Les travaux du Club de Rome, avec la publication du rapport “Halte à la croissance”, ont été le point de départ d’un très large débat qui a conduit au concept d’éco développement débattu à la conférence de Stockholm en 1972, puis “au développement durable” prôné par le rapport Brundtland, “Notre avenir à tous”, publié en 1987 par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement.

2.2. D ates

clés

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2004 2005

La commission Cités et Gouvernements locaux unis CGLU approuve l'Agenda 21 de la culture, qui relie les principes du développement durable l'Agenda 21 avec les politiques culturelles Entrée en vigueur du protocole de Kyoto, sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans l'Union européenne

2009

Conférence de Copenhague sur le climat

2012

Sommet de la Terre à Rio (Brésil) aussi appelé Rio+20

2015 2016

Conférence Internationale sur « La culture pour des villes durables » à hangzhou, République Populaire de Chine

La conférence HABITAT 3 (Conférence des nations unies sur l’habitat et le développement durable) qui s’est déroulé en Equateur Etablissement de l’agenda 30

La première prise de conscience du rôle de la culture dans le développement durable fut en 2004 avec l’établissement de l’agenda 21 pour la culture par Cités et Gouvernements locaux unis CGLU, mais ce n’est qu’en 2016, avec l’établissement de l’agenda 2030 que la culture prend place pour la première fois dans un programme international de développement, précédée en 2015 par la première conférence internationale sur la culture pour des villes durables.

3 . C ULT URE , SOUR C E DE L’ URBANISME DURABLE 3.1. C ulture

et durabilité , quel rapport

?

« La culture, c’est ce que nous sommes, l’élément constitutif de notre identité. Ancrer la culture au cœur des politiques du développement est le seul moyen de réaliser un développement centré sur l’humain, inclusif et équitable » 15 La culture a fait l’objet de différents débats qui soulignent la nécessité de l’introduire dans la réflexion « C’est clé de ce débats qui rend une ville attractive, créative et durable » 6 . Elle La culturedurable. a fait l’objet deladifférents qui permet delasenécessité rapprocher terrain etdans de l’humain soulignent de du l’introduire la ré- et de garder une identité. flexion C’est lalacléculture de ce permet qui rendde une Charlesdurable. Correira«affirme marquer l’identité qui est « un processus est ville 7 durable » . Elle permet pas attractive, un objet créative trouvé »et , il l’a décrit comme étant les rails laissé par les civilisations tracés à de se rapprocher du terrain et la deville l’humain et pas de exister en tant qu’espace vibrant. La culture travers l’histoire. Sans culture, ne peut garder une identité. permet de différencier, rendre unique et démarquer. Correira affirme culturene permet de se faire sans comprendre la force de la culture. LeCharles développement urbainla durable peut pas marquer l’identité qui est « un processus est pasles vrais besoins des citoyens et aller vers une Comprendre la culture permet de comprendre un objet trouvé » , il l’a décrit comme étant les 5 Jyoti Hosagrahar : directeur de la direction de créativité à l’UNESCO 6 UNESCO, Culture, urban, futur, global report on culture for sustainable urban developement 7 Correa, Charles. “Quest for Identity”. In Architecture and Identity, edited by Robert Powell. Singapore: Concept Media/Aga Khan Award for Architecture, 1983.

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qualité de vie meilleure. « Nous nous sommes rendus compte que le changement climatique est, du moins en grande partie, un problème culturel » 81 Pour avoir des villes basées sur l’équité, l’inclusion sociale, la bonne gouvernance et la durabilité environnementale il faut faire appel à des réponses créatives, qui dépassent les approches linéaires et sectorielles dont la plupart des pays sont coutumiers depuis des décennies. Aujourd’hui on vit dans des villes dépourvues de mémoire et d’identité qui commence à perdre l’articulation entre l’homme et son espace et à perdre les éléments spécifiques qui caractérisent chaque civilisation. Avec le changement constant des villes, dans un contexte de mondialisation, dans une ère de plus en plus basée sur la technologie et les techniques nouvelles, il est important d’éviter les modèles standards et d’aller de l’importation et la standardisation vers des approches intégrées, innovantes et qui respectent le contexte local. Il faut s’appuyer sur une approche qui englobe les croyances, valeurs et comportements humains. La technologie et le savoir-faire sont des outils et non pas une finalité, l’objectif majeur est d’améliorer la qualité de vie de l’homme et de créer des milieux avec un sens d’appartenance communautaire.

3.2. C ulture

et besoin humain

:

théorie de

M anfred M ax -N eef

La ville de demain se doit de satisfaire les besoin de l’homme tout en gardant et respectant l’environnement naturel. Les besoins humains fondamentaux et le développement à l’échelle humaine sont des notions développées au début des années 1990 par l’économiste chilien Manfred Max-Neef avec la collaboration du sociologue chilien Antonio Elizalde et du philosophe américain Martin Hopenhayn, avec l’appui de la Fondation Dag Hammarskjöld. Les besoins humains fondamentaux sont aussi constants dans le temps et communs à toutes les cultures humaines. Ce qui change selon les périodes historiques et les cultures, ce sont les stratégies par lesquelles les groupes humains cherchent à satisfaire ces besoins. Les communautés et les mouvements locaux identifient leurs propres stratégies pour répondre aux besoins tout en respectant leur culture.

FIGURE 4 : Rapport besoin, culture et développement durable

Les besoins humains peuvent être compris comme un système, c’est-à-dire qu’ils sont interdépendants et interactifs. Dans cette approche, les besoins humains ne sont pas hiérarchisés comme dans les théories avan-

8 Yasmine Ostendorf in agenda 21 pour la culture. Culture, changement climatique et développement durable : Briefing

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cées par des psychologues occidentaux tels que Maslow, en dehors toutefois des éléments de base nécessaires à la subsistance et à la survie qui restent prioritaires. Le développement durable est l’un des champs d’application de cette théorie, la notion du besoin est présente dans la définition de Brundtland : « Le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. » Le développement durable basé sur la théorie du développement à l’échelle humaine, tourne sur trois axes : • 1. Auto-résilience • 2. Equilibrer les relations entre l’homme, la communauté, les institutions, la gouvernance, l’environnement et la technologie • 3. Satisfaire les besoins fondamentaux (subsistance/Protection/affection/compréhension/participation/loisir/création/identité/ liberté) ces besoins sont définis par les catégories existentielles de l’être, de l’avoir, du faire et de l’interagir

3.3. UNESCO ;

intègre la culture dans la réflexion durable

L’agenda 2030 a été établi pendant la conférence HABITAT 3 (Conférence des nations unies sur l’habitat et le développement durable) qui s’est déroulé en Equateur en Octobre 2016.

F I G U R E 5 : L e s 1 7 o b j e c t i f s d e l ’a g e n d a 2 0 3 0

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L’UNESCO a lancé à cette occasion son rapport intitulé Culture : futur urbain, qui offre un aperçu global sur la sauvegarde, la conservation et la gestion du patrimoine urbain, ainsi que la promotion des industries culturelles et créatives. Dans ce rapport la médina est l’exemple de patrimoine culturel des villes nord-africaines qui peut offrir des leçons pour le futur durable des villes. L’agenda 2030 inclut pour la première fois la culture dans un programme internationale de développement, la considérant un facteur du développement humain durable. Agenda 30, 17 objectifs, 3 engagements. Ces 17 objectifs aspirent à 3 buts : • Lutter contre les inégalités, l’exclusion et les injustices • Faire face au défi climatique • Mettre fin à l’extrême pauvreté La conférence HABITAT III a été précédée de la Conférence Internationale sur « La culture pour des villes durables » le 10-12 décembre 2015 à Hangzhou, République Populaire de Chine « Compte tenu des défis environnementaux, sociaux et économiques actuels, il est essentiel d’opérer en faveur de paradigmes du développement urbain centrés sur les personnes et qui prennent en compte la culture. Nous recommandons donc que le « Nouvel agenda urbain » intègre pleinement le patrimoine culturel, les industries culturelles et créatives ainsi qu’une compréhension de l’imagination innée et de l’intelligence collective de la population. Ces éléments sont des prérequis pour des villes sûres, résilientes et durables. » Cette conférence est la plateforme pour formuler des recommandations sur la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable concernant le rôle de la culture dans le développement durable et l’élaboration d’un « Nouvel agenda urbain » efficace, qui sera adopté lors de la Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III, Quito, Equateur, 17-20 octobre 2016). Elle fait appel aux gouvernements et aux responsables politiques, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable, pour intégrer la culture dans le « Nouvel agenda urbain » de la manière suivante 1. Des villes centrées sur les personnes : Humaniser les villes par la culture afin de renforcer leur habitabilité et permettre aux personnes d’établir des liens avec leurs communautés et de modeler leurs environnements urbains 2. Des économies urbaines durables Lutter contre la pauvreté et gérer les transitions économiques en valorisant les biens culturels et le potentiel humain des villes 3. Des villes à échelle humaine, compactes et à usage mixte : Promouvoir la culture et la créativité dans le développement, la régénération et la réutilisation adaptative urbaine 4. Des villes multiculturelles inclusives : Reconnaître la diversité culturelle à travers la promotion de partenariats collaboratifs afin d’encourager la participation des communautés et réduire les inégalités

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5. Des sociétés pacifiques et tolérantes : Favoriser la paix et le dialogue interculturel et lutter contre la violence urbaine en s’appuyant sur la diversité du patrimoine et de la culture 6. Des villes durables, vertes et résilientes : Intégrer le patrimoine et les savoirs traditionnels dans des solutions innovantes et centrées sur la culture pour la résolution de problèmes environnementaux 7. Des espaces publiques inclusifs : Valoriser le patrimoine et les activités culturelles et créatives afin de promouvoir la cohésion sociale et assurer l’accès à des espaces publiques de qualité et bien conçus 8. Des liens ruraux-urbains renforcés : Respecter la valeur culturelle de petites localités et paysages et renforcer leurs relations avec les villes 9. Une gouvernance urbaine améliorée : Renforcer les capacités et les mécanismes de participation et élaborer des indicateurs permettant d’évaluer le rôle et l’impact de la culture sur le développement urbain Pour résumer les recommandations du rapport ‘ CULTURE, FUTUR URBAIN ’ établie lors de la conférence habitat III ainsi que celles établies lors de la conférence de Hangzhou on a divisé l’apport de la culture selon trois thématiques majeures :

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3.4. Diagramme de durabilité Diagramme de durabilité standard

La durabilité ne comprend pas seulement le volet social, économique et écologique, mais elle introduit aussi la culture la gouvernance et les technologies locales. Le tout dans le but d’améliorer la qualité de vie et mettre le bien être de l’homme et des générations futures au centre de la réflexion.

FIGURE 6 : Diagramme du développement durable

Diagramme de durabilité revisité

FIGURE 7 : Diagramme du développement durable centré sur le bien-être

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II. MEDINA DE RABAT

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1 . MEDINA DE RABAT, V ILLE EN S Y MBIOSE A V E C LA NAT URE 1.1. L e

site

La ville se situe sur le rivage gauche du Bou Regreg et au sud de l’océan atlantique. Région naturelle des plaines subatlantiques. Cet emplacement a attiré l’homme depuis la préhistoire, Jacques Caillé affirme que l’estuaire du fleuve appelle normalement la création d’une ville. En effet, « l’embouchure du Bou Regreg a attiré les hommes depuis l’époque préhistorique, des fouilles datant du Néolithique et du Paléolithique ont été trouvées »912 . Les Romain étaient les premiers à construire sur le site actuel du Challah et probablement les premiers à bâtir sur l’emplacement des Oudayas aussi. Phéniciens et Carthaginois auraient également construit sur les rives du Bou Regreg mais les données historiques de l’époque ne sont pas précises.

FIGURE 8 : Situation de la Médina de Rabat

Au 10ème siècle les almoravides auraient édifié sur l’emplacement des Oudayas un petit fort destiné à la lutte contre les Barghouata et qui devint le palais des Bani Targa. C’est à partir de 12ème siècle, avec l’arrivée des Almoravides, que les données historiques sur l’édification de Rabat deviennent plus claires.

La kasbah surplombe la mer et le fleuve dont elle commande l’entrée, « un point qui semble prédestiné à être habité » 10 , une position de défense naturelle. Le calife Almohade Abdelmoumen fait de l’endroit un camp militaire avec la résidence princière et un premier noyau de ville.

La kasbah des Oudayas est le premier noyau de la ville, elle a été édifié sur le point le plus haut de la ville, haute falaise de 30/40m au-dessus du niveau de la mer et prolongeant jusqu’à Bab el-Alou

La médina, a été édifiée sur la partie la plus basse d’une dépression. Elle a trois limites ; la mer, le fleuve et la falaise qui borde le côté sud–ouest.

9 M’hammed BELFQUIH et Abdellatef FADLOULAH, Mécanismes et formes de croissance urbaine au Maroc, Rabat : Edition :libraire el maarif, 1986. 10 Jacques Caillé, La Ville de Rabat jusqu’au Protectorat. Histoire et archéologie, Paris, Éditions d’Art et d’histoire, 1949.

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FIGURE 9 : Situation de la Médina et la Kasbah par rapport à la topographie du site

Contrairement à la kasbah qui été un lieu de défense, la médina été destinée aux habitants. C’est en 1195 que Abou Youssef Yacoub (surnommé Yacoub Al Mansour) entreprit la construction de la Médina pour commémorer la victoire d’Alarcos et fut nommée Ribat-Alfath (Alfath : conquête), il fit de la médina un lieu pour la sédentarisation de la population et pour accueillir les troupes. L’ancrage de la Kasbah et la Médina au sein de leur environnement s’est fait de façon très naturelle, comme on a pu le voir le choix du site s’est fait selon les atouts naturels et selon le rôle et la vocation de la ville. Contrairement à ce qui se fait dans nos villes actuelles, qui se font selon l’opportunité foncière et financière, les deux entités de Rabat furent bâties en respectant leur milieu naturel avec un faible impact sur la nature. F I G U R E 1 0 : L’ i n t e r r e l a t i o n d e s p a r a mètres d’implantation d’un site

1.2. V ocation

et identité de la ville

L’océan et le fleuve ont contribué à la construction de l’identité de Rabat, la ville a connu deux périodes d’apogée avec deux dynasties différentes qui ont, chacune à sa manière, marqué l’histoire de la ville. Avec les almohades la ville avait une vocation militaire, C’est essentiellement la guerre sainte ou le jihad maritime qui explique la naissance, le développement et la décadence du Ribat d’Abd el-Moumen et la ville de Yacoub el Mansour. « Les deux fondations ont été inspiré par le souci de la lutte contre

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F I G U R E 1 1 : L’ e m b o u c h u r e d u fleuve Bouregreg


les chrétiens, sans laquelle ni la kasbah, ni la ville de Ribat el Fath n’auraient été créées » 11

Au 12ème siècle et avec le calife Almohades Abdelmoumen la Kasbah (appelée Ribat) accueillait le camp militaire, la résidence princière et des habitations de son entourage, une grande mosquée et des réservoirs recevant les eaux amenées des environs. Avec son fils Yacoub el Mansour on va assister à l’édification de la Médina destinée à accueillir les installations permanentes (après la victoire d’Alarcos comme cité précédemment). Ribat alfath faisait fonction de centre militaire et politique tandis que la Kasbah garda le même rôle. Pendant cette période la grande muraille Almohades sera édifiée avec ses portes monumentales. Al Mansour voulait faire de Rabat une grande ville avec une activité économique et intellectuelle intense, ce qui explique la superficie à l’intérieur des remparts almohades. Ce dernier décéda avant de concrétiser cette vision, et le projet d’extension n’a pas eu lieu. On aura donc à cette époque un premier noyau de ville à l’intérieur de la muraille composé des demeures accompagnées des équipements nécessaires.

F I G U R E 1 2 : L a v i l l e d e R a b a t e n t r e é p o q u e d ’a p o g é e e t d é f a i t e

Après la défaite contre les espagnols, la ville perdra son identité militaire, certains habitants vont même quitter la médina. C’est une époque de décadence pour la ville. C’est avec l’arrivée des Hornachos chassés d’Espagne que la ville va renaître. Au 17ème siècle, époque des Saadieen, ces habitants chassés d’Espagne vont trouver refuge dans la kasbah et la médina de Rabat. Ceux installés à la médina élevèrent la muraille qui délimite encore la médina de rabat ; la muraille andalouse. On peut constater que la médina de Rabat, mis à part le premier noyau construit à l’époque almohade, se caractérise par un tracé plus rectiligne par rapport aux autres médinas. Certains historiens affirment que ceci relève de l’influence des andalous, d’autres disent que la ville était influencée par la ville d’Alexandrie en Egypte. 11 Jacques Caillé, La Ville de Rabat jusqu’au Protectorat. Histoire et archéologie, Paris, Éditions d’Art et d’histoire, 1949.

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Les Moriscos étaient une population aisée, leur situation économique a contribué avec les conditions naturelles, notamment la situation près de l’océan, au développement de la piraterie. « Riches et entreprenant se lancèrent dans la course pour se venger de ceux qui les chassèrent » 12 , se sont eux qui installèrent les canons aux Oudayas ( nommée Kasbah Andalouse), et qui firent le premier pas vers la création du port qui au 17ème siècle était le plus important du Maroc. La course à engendrée de l’activité économiques, Rabat–salé devient le principal port marocain sur l’atlantique, il accueillait les produits provenant de la course et articles élaborés par les artisans. L’échange commercial se faisait avec l’Europe, essentiellement les français et les anglais, et se faisait aussi à rabat avec les marchands chrétiens et les caravanes provenant des autres villes. Ce qui a engendré un noyau commercial dont l’emplacement est Souk Attahti situé près du port. Souk Attahti ou rue des consuls est l’un des axes commerciaux les plus importants de la ville, présent encore aujourd’hui, c’est la traduction spatiale d’un lieu d’échange commerciale qui communiquait autrefois avec le port. De rabat on exportait la laine, le cuivre, les amandes, le tabac… et les principales importations étaient les draps, toiles et cotonnades. A Rabat on avait aussi des usines de babouches, haïks et djellaba, des tanneries pour les peaux de bœuf et moutons, des fabriques pour les tapis, ateliers de zellij et poterie… Les nouvelles potentialités économiques de la ville étaient en cohérence avec et la nouvelle vocation commerciale et avec la structure de la population. L’échange commercial est né naturellement avec les conditions socio-économiques (arrivée des andalous) et celles naturelles (présence du fleuve), tout en respectant la structure sociale et communauté, en effet les lieux d’échanges et de production vont se créent à l’extérieure des espaces résidentiels qui demeures privés et inaccessibles à l’étranger, mais aussi en respect avec la nature, les produits exportés étaient fabriqués ou cultivés au niveau local ce qui n’a pas impacté négativement l’écosystème naturel de la ville. Cet équilibre fait encore preuve d’un aspect durable et soutenable qui caractérisait l’ancienne Médina.

12 Jacques Caillé, La Ville de Rabat jusqu’au Protectorat. Histoire et archéologie, Paris, Éditions d’Art et d’histoire, 1949.

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2 . MEDINA DE RABAT, E X EMPLE DE V ILLE AU T O - SU F F ISAN T E 2.1. M atériaux

de construction

FIGURE 13 : Sol,source de matériaux de construction

du miocène. Les sables sont aussi abondant notamment dans la mer les dunes ou le Bou Regreg mais ne sont pas suffisamment séchés. La chaux est aussi un élément abondant à Rabat et utilisé depuis les phéniciens

Le sol de Rabat est la source première des matériaux de construction. La ville repose sur du conglomérat et de sable dunaire consolidé. La nature géologique des terrains explique les ressources en matériaux de construction qu’on retrouve à Rabat

Les forets abondants dans la périphérie de Rabat étaient source de bois de Chêne de Liège et d’Arar qui étaient employés dans la construction.

Les grès quaternaires, dunaires ou de plage, fournissent une pierre de taille. Certaines faciles à tailler font d’excellents moellons. Elles furent utilisées pour construire la tour Hassan au 12ème siècle ainsi que l’immeuble de la banque d’état du Maroc au 20ème.

Toutes ces ressources ont fait naître une ville au style différent, qui se distingue des autres médinas par la couleur blanche de ses murs peints à la chaux mais aussi par la structure légère des murs et des colonnes en pierre.

Les roches primaires de l’oued Yquem fournissent les marbres dévoniens, tandis que les roches de l’oued Akreuch ont fourni les pierres de taille du silurien, celles-ci ont servi à la construction de la jetée de Rabat

« A Fès ou à Marrakech, des piliers d’une hauteur de 1.5m ou 2m ont fréquemment un diamètre de 0.5m à 0.6m, ici (à rabat) ce n’est pas rare de voir des futs de colonnes n’ayant que 0.25m à 0.3m de diamètre s’élever à 3m ou 4m » 13.

L’argile à briques et à poterie est toujours recueillie aux bords de la route de l’Oulja datant

13 Jean Galloti, le jardin et la maison arabe au maroc, France: Eactes sud, 2008

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F I G U R E 1 4 : Ve r g e r s e t j a r d i n s d e l a M é d i n a d e R a b a t

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2.2. R avitaillement ,

approvisionnement de la ville

Les ressources de la ville étaient suffisantes pour subvenir aux besoins des habitants. Dès qu’on franchisait la muraille andalouse, l’espace était couvert de vergers et de jardins. « Le sol était fertile, dès les portes de la ville on pouvait y récolter du blé et de l’orge […] la muraille almohades n’a renfermée que des champs pendant des siècles » 14

F I G U R E 1 5 : H i é r a r c h i e d e l ’e s p a c e v e r t

L’élément végétal s’étendait jusqu’à l’extérieur de la muraille almohades sur un vaste rayon. Le nom du quartier ’Agdal’ actuel n’est que la traduction du mot jardin en amazighe, qui témoigne de la présence de ces vastes jardins qui entouraient la ville. Ces milieux au caractère écologique faisaient partie de la culture locale, on les retrouve à Rabat mais aussi dans d’autres Médinas du Maroc. ‘Nzaha’ étaient le nom des sorties et randonnées des familles au sein de ces espaces verts. Blé, vigne, orge et arbres fruitiers subvenaient aux besoins des habitants, les bords de l’oued étaient l’espace de pâturage pour les moutons, mais ces terrains accueillaient aussi d’autres produits notamment le Henné, Rabat a longtemps produit le meilleur Henné du Maroc. En allant vers la périphérie l’espace vert devenait de plus en plus dense pour enfin donner lieu à des forets qui bouclent cette hiérarchie d’espace vert.

14 Jacques Caillé, La Ville de Rabat jusqu’au Protectorat. Histoire et archéologie, Paris, Éditions d’Art et d’histoire, 1949.

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2.3. L’ eau L’eau est une source indispensable pour le développement des agglomérations, l’eau dans la médina était bien plus que cela. Elle était symbole de pureté et purification. L’eau participe quotidiennement dans la vie spirituelle des fidèles, et possède un lien étroit avec la mosquée. Malgré la présence du Bou Regreg l’eau de ce dernier était salée jusqu’à 15km. C’est la nappe phréatique et les Ain à l’extérieures de la ville qui alimentaient la cité. AIN Les Sources de Ain Attig et Ain Gheboula alimentaient la médina et desservaient essentiellement trois éléments, les mosquées, les hammams et les fontaines qui étaient la source d’eau potable pour les habitants, ainsi que quelques maisons particulières.

béton et font 0.47m de largeur, un béton dur et riche en chaux de grande qualité.

L’eau était transportée de la source vers la médina par des aqueducs.

FIGURE 16 : Aqueduc Ain Gheboula

FIGURE 17

: Aqueduc Ain Atig

Aqueduc de Ain Gheboula est le plus ancien, édifié au 12ème siècle, par Abd El-Moumen mais on trouve différentes versions sur l’identité de l’édificateur, il parcourait 19 Km jusqu’à la ville et se situe au sud-ouest de cette dernière.

Aqueduc d’Ain Attig à 18,8 km de Rabat, utilisé depuis au moins le 18ème siècle. Les premiers travaux de sa construction auraient été entrepris par les Saadiens mais d’autres pensent qu’il aurait été édifié par Moulay Abd Er-Rahmane.

Il est sous forme de canal découvert et posé au ras du sol, entre 0.42m et 0.48m de largeur et 0.95m de profondeur et dont le radier fait d’un enduit de chaux de 0.10m d’épaisseur et repose sur une base de béton mélangé aux petits moellons, les murs sont également en

Ce dernier été découvert sur une grande partie de son cheminement ensuite la canalisation s’enfermait dans un massif de maçonnerie de 2m50 de hauteur. Le canal reposait sur une base de pisé de 1m18 de hauteur, il mesure une largeur de 0.47m et

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hauteur de 0.71 dans l’axe et 0.675 dans les côtés. Il est fait d’une couche de béton de 0.10 m d’épaisseur recouvert d’un enduit de chaux de 0.07m. La dalle en pierre taillée et forme un glacis convexe à double pente portée par des murs de moellons.

Il arrivait jusqu’à Bab Lalou avant de se diviser en plusieurs branches. Les unes desservaient les fontaines, les hammams et les mosquées tandis que d’autres alimentaient des maisons particulières (Dar Moulay Er-Rechid, Chorfa d’ouezzane et celle du gouverneur)

NAPPE PHREATIQUE Le niveau hydrostatique est en moyenne à 22m avec un minimum de 14m à l’extrémité nord-est de la rue Souiqa près de Bab El-bhar et maximum de 41m à l’angle de la rue nouvelle Calédonie et de l’avenue du Soudain La nappe inférieure alimentait Challah et « été réputée pour sa pureté et sa limpidité » 15. La nappe alimentait aussi quelques grandes maisons de la

FIGURE 18 : La nappe phréatique

médina qui l’extrayaient par des puits. Elle alimentait, quelques siècles plus tard, les besoins de la résidence générale en 1913. Certaines maisons disposaient de leur propre puits. La nappe est une source utilisée encore aujourd’hui, les puits sont toujours utilisés pour les fermes de Souissi. L’eau est un élément abondant dans la ville et ses environs ce qui a favorisé le développement de la cité. RECUPERATION DES EAUX PLUVIALES TERRASSE

CANALISATION

PUITS

Certaines maisons de la médina ont un système de récupération des eaux pluviales appelé ‘Matfya’. Ce système assez simple, consiste en une canalisation qui descend de la terrasse jusqu’au rez de chaussé et qui va permettre de récupérer l’eau pluviale et la réutiliser dans les affaires domestiques et l’arrosage des plantes des riads. Les terrasses, le fond et les murs du puits sont traités avec des matériaux tels que la chaux pour désinfecter et purifier l’eau et éviter le développement des bactéries.

FIGURE 19 : Schéma système de récupération des eaux pluviales

15 Jacques Caillé, La Ville de Rabat jusqu’au Protectorat. Histoire et archéologie, Paris, Éditions d’Art et d’histoire, 1949.

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3 . R A B AT, U N E M É D I N A A U X C A R A C T É R I S T I Q U E S D’ÉCO-QUARTIER 3.1. M ixité

des activités et hiérarchie des voies

Souvent décrite comme ville labyrinthe, la médina se caractérise par un plan dont la lecture ne peut se faire sans comprendre les besoins, valeurs et mode de vie de ses habitants. C’est ainsi que l’anarchie apparente laisse place à une organisation spatiale logique et maîtrisée. Au-delà de la diversité réelle des villes arabes et des villes musulmanes, il existe une identité fonctionnelle des systèmes urbains 16 qui les réunit.

porte et une deuxième rue commerciale. Vue leur situation et ouverture vers l’extérieur c’est l’emplacement idéal pour les foundouks ; établissements destinés à accueillir les étrangers, avec la même fonction qu’un hôtel actuel. Dans la Médina de Rabat, les voyageurs et commerçants venus des différents pays résidaient dans les foundouks de l’artère commerciale la plus importante, la rue des consuls, vue sa proximité et ouverture sur le port.

La médina est un lieu où viennent se juxtaposer les activités commerciales, cultuelles, résidentielles, les services…Organisée selon une hiérarchie et respectant l’intimité des habitants, l’emplacement de chaque zone affecte l’harmonie, la composition et le fonctionnement de l’ensemble.

Ces voies sont délimitées par des commerces de part et d’autre, des commerces qui sont plus profonds que larges, c’est à la fois un lieu de commerce et de passage, « l’acheteur n’y pénètre pas, il circule, s’arrête, s’informe, marchande et achète » 17 Les artères principales donnent aussi accès aux Quisariat ; lieux de production. Contrairement au caractère linéaire de la rue, la Quissaria est centrée sur elle-même, et son centre communique directement avec la rue (figure 22).

Les voies de la Médina sont hiérarchisées. Artères principales, secondaires et tertiaires, les trois entités se caractérisent par une différence de fonction, d’accessibilité, d’ambiances et de principes de composition.

En addition aux commerces permanents, la médina se caractérisait aussi par des manifestations commerciales éphémères traduites par les souks. Des souks hebdomadaires ou mensuels qui se situaient au niveau des grandes places extérieures devant les portes de la ville. Bab Alhad porte toujours le nom du souk qu’elle accueillait le dimanche (figure 20).

Les artères principales sont celles qui vont accueillir le commerce et les services. Ces rues sont ouvertes aux étrangers, et immédiatement accessibles. Elles se caractérisent par leur linéarité et se situent soit entre deux portes de la ville, ou entre une

16 Said mouline, la ville et la maison arabo-musulmanes, Paris : CNDP [Centre national de documentation pédagogique], 1981 17 Said mouline, la ville et la maison arabo-musulmanes, Paris : CNDP [Centre national de documentation pédagogique], 1981

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Artères

F I G U R E 2 0 : Vo i e s p r i n c i p a l e s e t p l a c e s d e s s o u k d e l a M é d i n a d e R a b a t

FIGURE 21 : Rue des consuls

FIGURE 22 : Schéma configuration d’un axe commercial

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s


FIGURE 23 : Les grandes mosquées de la Médina de Rabat

Au croisement de deux axes commerciaux se trouve les grandes mosquées, destinées à la prière du vendredi (exemple mosquée Moulay Slimane). Commerce et culte se regroupent et donnent place à une grande interaction sociale qui se réalise dans la célébration du culte et l’échange commercial.

FIGURE 24 : Rue des consuls, Rabat

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Les voies de commerce sont uniques, animées par la richesse des textures et couleurs, se perdent sous la marchandise, avec des murs tapissés de toute sorte de production artisanale. Elles sont animées par la voix des vendeurs, l’appel à la prière provenant des grandes mosquées, par le son de fabrication qui émane des kisariat et par la lumière, les rayons du soleil sont filtrés par la couverture du toit, l’ombre qui en résulte donne lieu à des formes dessinées sur les murs et le sol, la couverture permet aussi de se protéger et offrir au visiteur une ambiance agréable. Toute cette ambiance dynamique des artères principales s’apaise quand on rentre dans l’espace résidentiel. Suivant la hiérarchie des voies et en s’éloignant des voies de commerce, le flux des passant décroit et la rue devient de plus en plus intime jusqu’au derb qui est l’unité d’habitation. Réservé uniquement à la fonction résidentielle le derb est régi par des principes précis.

FIGURE 25 : Schéma hiérarchie des voies de la Médina

FIGURE 26 : Schéma de composition du quartier résidentiel : Houma

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De la rue principale une rue secondaire nous mène vers la Houma qui est le premier niveau d’intimité. La houma c’est un quartier réduit qui regroupe un ensemble de rues et impasses résidentielles avec les équipements de proximité. Les équipements qu’on va trouver au sein de la Houma sont généralement la mosquée, le msid (école coranique), le four et le hammam enfin on trouve la fontaine (source d’eau potable) qui peut être en commun avec deux Houma. (figures 25/26) Ensuite on a le derb qui est l’unité qui compose la Houma. Le Derb est un lieu privé où les habitants jouissent de leur liberté et l’étranger est facilement repérable. C’est un lieu sécurisé où les enfants peuvent jouer librement, où les portes des maisons restent entrouvertes. Les habitants ressentent une appartenance à ce lieu et développent des liens de voisinage basés sur le respect et le souci de l’intérêt général.


Le derb est régi par un nombre de principes dictés par la religion et qui se sont traduits spatialement « la main du bâtisseur est guidée par le divin » 18 Tout d’abord le derb se caractérise par sa mixité et inclusion sociale. Toutes les classes sociales cohabitent ensemble, dans un espace ou « le meilleur et le plus pieux »19 la richesse économique n’est pas exposée. Perçues de l’extérieure les maisons n’expriment pas le statut social de la famille. La porte d’entrée est le seule élément et ornement extérieur qui reflète le trésor situé à l’intérieur (figure 27).

F I G U R E 2 7 : Po r t e d e l a M é d i n a d e R a b a t

Le derb est aussi caractérisé par le respect de l’intimité et la Hourma des maisons, les portes n’ont pas de vis-à-vis direct avec les portes d’en face (figure 28), les fenêtres sont situées à une hauteur qui empêche au passant de voir ce qui se passe à l’intérieur (figure29). Cet aspect est renforcé par l’entrée en chicane qui caractérise la maison, contrairement aux équipements qui ont une ouverture visuelle et un lien direct avec la rue, l’intérieur de la maison ne peut pas être perçu de l’extérieur. Après avoir franchi la porte d’entrée on a un espace intermédiaire, qui marque le passage de la rue vers l’intérieur de la maison (figure 30).

FIGURE 28 : Schéma disposition des portes

FIGURE 29 : Coupe sur le derb

Entrée en chicane

Connexion directe

F I G U R E 3 0 : L e s t y p e s d ’e n t r é e s

18 Steaven WARE, Médinas du Maroc, Paris : Edition Gallimard, 1997 19 M’hammed BELFQUIH et Abdellatef FADLOULAH, Mécanismes et formes de croissance urbaine au Maroc, Rabat : Edition :libraire el maarif, 1986

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FIGURE 31 : Interdépendance des éléments de construction

F I G U R E 3 2 : Pa s s a g e s o u s S a b a

L’interdépendance des éléments de construction est un autre aspect qui traduit la solidarité et l’entraide des voisins. De nombreuses maisons vont introduire leurs éléments porteurs au niveau de la propriété voisine sans créer de conflits. Cette interdépendance donne lieu à des espaces comme les passages sous Saba (figure32), c’est un espace qui permet d’agrandir les pièces du premier étage 20 , soutenu par des poutres en encorbellement qui vont prendre appui sur le mur des voisins d’en face. Le passage sous Saba doit avoir une hauteur permettant le passage d’un homme et des animaux. Cet espace permet aussi de créer des ambiances différentes au sein de la médina, c’est un passage ombragé qui protège des rayons solaires pendant les mois chauds, et accentue l’atmosphère singulière et mystérieuse au sein des rues de la Médina.

3.2. A mbiances

et éveil de sens

« En tant que piéton dans la ville, vous devez vous sentir à l’aise, en sécurité et captivé par les détails de ce que vos yeux voient. En marchant, vous examinez consciemment et inconsciemment l’environnement immédiat au niveau de l’œil et assimilez tous les détails. Vous regardez les vitrines des magasins, vous sentez le café du café ou du pain fraîchement sorti du four et vous entendez les gens parler et rire. Si les sentiments dégagés sont positifs, tu te souviendras de ces endroits et tu voudras y revenir » 21 La médina est « un monde ne révélant ses secrets qu’à celui qui repose son regard pour donner libre cours aux autres sens, il faut écouter, toucher, humer » 22 La médina n’est jamais répétitive, on retrouve des séquences familières mais jamais identiques. Chaque morceau dégage une ambiance différente et laisse en nous une sensation particulière. Sans en être forcément conscient le parcours au sein de la médina est guidé par les sens Trouver son chemin n’est pas dû à l’instinct mais plutôt une « utilisation logique des indications sensorielles » 23 , fournies par l’environnement, encore une fois la médina n’est pas un labyrinthe si on arrive à la percevoir et non seulement à la voir.

20 Jean Galloti, le jardin et la maison arabe au maroc, : Eactes sud, 2008 21 Glaser et al , The City at Eye Level: Lessons for Street Plinths, 2012 22 Steaven WARE, Médinas du Maroc, Paris : Edition Gallimard, 1997 23 Kevin Lynch, 1999, L’image de la Cité, trad. par Marie-Françoise Vénard et Jean-Louis Vénard de The Image of the City (1960), Paris, Dunod

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Couleurs, motifs, textures, odeurs, sons… font sans doute partie de l’âme de la médina et de son identité, c’est la singularité de ces éléments qui marque l’esprit des visiteurs. La photo d’un marchand d’épices, les aquarelles illustrant la vie dans les ruelles, textes et récits narratifs du quotidien des habitants, traduisent cet âme et représente son image dans le monde. La lumière est parmi les éléments qui contribuent à l’animation de la cité, réfractée par les angles mouvants de la médina, le soleil tranchant s’adoucit avec les coins des rues. Cette lumière contraste avec l’ombre tracé par les sabas ou les couvertures des souks qui « trace au sol une infinité d’écritures » 24 et influence le bien être des habitants Les minarets qui s’élèvent sont aussi un élément important dans la lecture de l’espace, situé toujours à l’intersection de deux rues, ces éléments sont des repères qui animent par leur auteur les perspectives des rues. Parmi les plus célèbres celui de la mosquée Moulay Mekki qui est le seul minaret octogonal au Maroc et parmi les rares en Afrique du nord. L’aspect visuel n’est pas le seul à être éveillé pendant le parcours au sein de la médina, la richesse visuelle et accompagnée par le rythme quotidien des appel à la prière des mosquées, par les sons des artisans qui travaillent le cuivre dans les quissaria qui se mêle avec celui des vendeurs et visiteurs, ou encore par les cris et rires des enfants qui émanent d’une maison et trahissent l’aspect calme et privé des derbs. Les derb dont les murs extérieurs sont peu ornementé, c’est un espace où les limites entre les propriétés se perdent dans les murs voisins, difficile de trouver où finit une propriété et où commence l’autre, dans cette espace, les portes d’entrée sont le seul élément extérieur qui dévoile la richesse intérieure, des portes uniques qui racontent un vécu riche.

FIGURE 33 : Rue Souika

F I G U R E 3 4 : R u e s i d i Fa t e h

24 Steaven WARE, Médinas du Maroc, Paris : Edition Gallimard, 1997

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3.3. O rientation

des vents

FIGURE 35 : Plan orientation des vents

« Des analyses comparatives des cités anciennes côtières du maghreb du 16ème siècle nous mène à affirmer l’existence d’un espace non construit entre le front de mer […] , et le premier district urbain de la médina » 25 cet espace intramuros pouvait être exploité par des installations militaires (cas de Dellys à Alger) dans le cas de Rabat cet espace est un cimetière. La situation du cimetière donne à Rabat l’image de ville qui tourne le dos à la mer, ce grand cimetière prend place sur la partie nord-ouest et donne sur la mer, mais la médina s’ouvre à la mer différemment. On traçant les axes principaux de la médina on remarque que ces derniers sont orientés exactement selon les vents dominants. Ceci va permettre de créer des courants d’air qui vont rafraîchir les voies principales, contrairement aux voies secondaires et tertiaires ou on va privilégier des voies étroites pour se protéger des rayons de soleil tapants et qui vont contribuer à la création de micro-climats urbains.

25 Ludovico Micara, Atillio Petruccioli, Ettore Vadini, The Mediterranean Medina: International Seminar, Italy: Gangemi Editore, 2006, p.339

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3.4. I lot

de chaleur urbain

FIGURE 36 : Les températures en milieu urbain

FIGURE 37 : Les températures dans la Médina

Les ilots de chaleur urbains sont parmi les problèmes majeurs de nos villes actuelles. Les gaz à effet de serre ; résultants des différentes activités humaines au sein de la ville, provoquent une augmentation de la température de la ville, cette augmentation a été représentée la première fois par la courbe de Peter NEWMAN et Jeffrey KENWORTHY en 1989 (revue par Fréderic HERAS) Une lecture de la courbe permet de voir comment la température augmente en allant de la périphérie vers la ville pour atteindre son summum au centre-ville où sont marqués les températures les plus hautes (figure 36) Cette courbe à contribué à opérer des inflexions dans les discours environnementaux ; les milieux denses considérés comme lieu pollués, congestionnés et sales, sont aujourd’hui des modèles. La Médina est l’un de ces modèles. Une ville dense et compacte où le problème d’augmentation des températures ne se pose pas (figure 37). Le plan et la structure urbaine dense et compacte de la médina ont permis d’atténuer la formation d’un îlot de chaleur urbain. L’abondance de la végétation a aussi permis d’éviter ce phénomène grâce aux espaces verts présents à l’extérieur des remparts par les vergers et jardins et la végétation intérieure présente dans les patios et riads des maisons. Une ville dense ne suffit pas à résoudre le problème d’îlot de chaleur urbain, la relation entre densité et environnement est beaucoup plus complexe. Des chercheurs ont mis en évidence un phénomène dit ‘effet barbecue’.

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Si les habitants des quartiers denses se déplacent en métro, à vélo ou à pied durant la semaine, ils ont d’avantage tendance à partir le week-end. Dans ce cas les économies en énergie et l’atténuation des gaz a effet de serre effectués durant la semaine seront produits les week-ends en parcourant des distance plus langues pour atteindre les espace verts en périphérie. Les déplacements de longue durée sont très consommateurs d’énergie alors qu’un espace vert de proximité suffirait à satisfaire la demande. La meilleure densité serait celle moyenne « suffisamment élevée pour faire vivre les commerces de proximité et permettre une desserte en transports collectifs et suffisamment basse pour que les citadins ne ressent pas le besoin de prendre l’air le week-end » 26

3.5. V ille

dense

« Certaines villes ont mauvaise réputation en raison de leur extrême densité. Mais qu’estce que la densité ? C’est une expérience subjective. Sa mesure ne peut se réduire au nombre d’êtres humains ou de mètres carrés groupés dans un périmètre donné. Chacun appréhende la densité à partir de ses expériences et des images véhiculés par les médias, lesquels font apparaître certaines lieux denses comme insupportables et cauchemardesques ou, tout au contraire, recherchés et désirés. C’est ainsi que les boulevards haussmanniens sont très appréciés, alors qu’ils sont très denses. » 26

F I G U R E 3 8 : Pe rc e p t i o n d e l a d e n s i t é ; t ro i s c a s d e f i g u re

Tokyo est l’une des mégalopoles les plus grandes au monde, réputée comme l’une des plus denses. Paris avec ses grandes avenues bordées d’arbres et ses constructions plus basses semble nettement moins dense. Pourtant la capitale française à une densité d’habitants au km² de 20 183 supérieur à celle du centre tokyoïte avec 12 127. La perception des densités dépend beaucoup des formes architecturales, en réalité nombre de grands ensembles de tours et de barres ont une densité équivalente à celle de maison en bande qui paraissent peu denses. La médina est un espace très dense, cette densité se ressent à travers les dimensions des rues et le manque d’espaces publics, hors la lecture de cette densité ne peut se faire sans comprendre le contexte et les principes de la médina d’autrefois. La rue était lieu de passage, sa largeur est étroitement liée à sa fonction. La notion du besoin a un rôle primordial dans la conception de l’espace, tout en respectant les valeurs religieuses. Les rues commerciales sont les plus larges, elles reçoivent le flux le plus important de

26 Eric CHARMES et Taoufik SOUAIN, villes rêvées, villes durables ? Paris, Edition Gallimard, 2009 27 Eric CHARMES et Taoufik SOUAIN, villes rêvées, villes durables ? Paris, Edition Gallimard, 2009

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personnes et doivent aussi permettre le passage des animaux. En allant vers les derbs la largeur diminue en fonction du flux jusqu’à arriver aux espaces les plus intimes. La grandeur et les dimensions de l’intérieur des maisons viennent contraster et atténuer la densité de l’espace extérieur. Il ne faut pas négliger que les maisons ne dépasse pas deux niveau mais accueillent une structure familiale élargie. Les enfants, une fois mariés, habitent avec leurs parents, les grandes pièces de la maison sont ainsi partagées entre les membres de la famille qui peut arriver à accueillir les trois générations.

3.6. V ille

verte

Comme cité dans les chapitres précédents, la médina est noyée dans le vert. En allant de la médina vers la périphérie, l’espace vert et sa nature se développe selon une hiérarchie. Dans le cas de Rabat on trouvait un premier niveau situé à l’extérieur de la muraille andalouse et à l’intérieur de la muraille Almohade. Entre les deux murailles s’étendaient des champs et des terres fertiles. A l’extérieur de la muraille Almohade on trouve ensuite le deuxième niveau couvert de jardins, les jardins se densifiaient pour enfin laisser place aux forets qui entourent la ville. Les familles Rbaties de l’époque se rendaient assez fréquemment dans ces grands espaces vert extra-muros et y pratiquaient ce qu’on appelait Nzaha, synonyme de pique-nique ou randonnée de notre époque actuelle.

F I G U R E 4 0 : L ’e s p a c e v e r t d e l a M é d i n a

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FIGURE 39 : Maisons à patio vue d ’e n h a u t

FIGURE 41 : Exemple de maison avec patio et riad de la Médina de Rabat


La végétation est présente aussi au niveau intra-muros à l’intérieur des maisons. Le patio ; l’espace centrale de la maison, regroupe divers éléments naturels dont la végétation. Ouvert au ciel, il permet aux plantes de profiter des rayons du soleil et de l’eau pluviale. Un patio planté sera appelé Riad; ce jardin intérieur peut regrouper des arbres fruitiers (oranger, bananier, citronnier…), fleures ( jasmin, galant de nuit…), plantes aromatiques,

dont l’odeur et les couleurs animent l’espace. L’espace public ou la rue ne dispose pas d’espace vert, par contre selon la hauteur des maisons, il est possible d’entrevoir des branches d’arbres qui débordent vers l’extérieur, et qui encore une fois traduisent la richesse intérieure des maisons et contraste avec l’aspect sobre des murs extérieurs.

4. LES SYSTÈME DE GESTION DE LA MÉDINA 4.1 L e waqf , un 4.1.1 D efinition

système de gestion durable

La médina se caractérise par un système de gestion économique appelé waqf (ou habous au Maghreb). Dans une ville où le meilleur est le plus pieux, le waqf est une forme de Zakat qui permet aux plus aisés de mettre leurs propriétés au service des pauvres pour qu’ils puissent subvenir à leurs besoins, et au service des équipements notamment les mosquées, les écoles... Cette forme de gestion des biens découle, comme plusieurs principes de la médina, de la religion musulmane. En effet c’est en Médine, avec le prophète Mohammed que ce système est né. Comme cité dans un hadîth ; Omar ibn al-Khattâb aurait demandé au prophète Mohammed ce qu’il pouvait faire de sa terre pour être agréable à Allah. Le prophète lui aurait répondu ceci : « Immobilise la de façon à ce qu’elle ne puisse être ni vendue, ni donnée, ni transmise en héritage et distribues-en les revenus aux pauvres ». Omar suivit ce conseil et déclara que la terre dont il s’agit ne pourrait faire l’objet, à l’avenir, ni d’une vente ni d’une donation. Elle ne pourrait pas être transmise non plus en héritage et que ses revenus seraient employés à secourir les pauvres, les voyageurs et les hôtes. De ce hadith on peut déduire que le waqf est une forme de législation relative à la propriété foncière. C’est une donation faite par le propriétaire à perpétuité, après la mort de propriétaire, la propriété soumise au waqf devient donc inaliénable et ses revenus sont utilisés pour des œuvres charitables et pieuses dans un souci d’intérêt public (maslaha amma). Le waqf se compose de 3 éléments ; •

LE DONATEUR ( Mohabbis ) :

Il doit avoir la capacité juridique de constituer le habous, selon la jurisprudence musulmane, et doit établir le habous dans un but qui ne contredit pas les principes de cette religion. A titre d’exemple, un donateur qui souhaite inscrire un bien comme habous dans le but d’empêcher ses enfants de l’hériter sera donc interdit. •

LE BIEN HABOUS ( Melk Mohabbes ou mawqouf ) :

Il doit constituer une possession d’un bien matériellement reconnaissable et identifiable, dont le droit de jouissance sera transféré au bénéficiaire et dont la propriété devient inaliénable. Il reste théoriquement à son propriétaire même après sa mort sous forme de zakat.

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LE BÉNÉFICIAIRE DU HABOUS ( Mawqouf alaїh ) :

Selon la nature du ou des bénéficiaires. On distingue 3 types de waqf : Le waqf privé : Les bénéficiaires sont des individus de la famille ou non du fondateur, après sa mort les profits générés par les biens détenus par les actifs mis en waqf vont à ces bénéficiaires. A l’extinction du dernier bénéficiaire, le habous de famille devient un habous public. Le waqf public : les profits générés sont dépensés sur les équipements publics notamment les mosquées établissements de santé ou d’éducation à caractère religieux Le waqf mixte : Qui regroupe les individus et les équipements. Le waqf doit être géré par un administrateur (Nadir) qui doit utiliser les profits issus du waqf conformément aux volontés des donateurs. Le waqf est un symbole de solidarité et d’entraide sociale. Il permet de réaliser un certain équilibre et participe à l’inclusion sociale des classes défavorables et faire prévaloir l’amour et la fraternité au sein de la communauté. Au niveau économique il permet de garantir la pérennité des sources de financements pour les équipements et donc de garantir une économie circulaire. Le waqf est une approche qui permet aux citoyens de participer à la gestion, de mettre leurs biens au service de la société et à l’inaliénabilité perpétuelle des ressources, ce qui garantit une autonomie au niveau des financements.

4.1.2 E xemples

de waqf dans la medina

Le waqf peut prendre différentes formes tant que ce dernier prends l’intérêt général comme finalité, dans l’ancienne médina on a des exemples de commerces immobilisé dont les revenus sont dépensés pour ‘les deux saintes mosquées’, pour aider les plus pauvres, comme bourses pour les étudiants en études islamique à l’étranger, pour l’entretient des mosquées et zaouïa (quoiqu’il y ait des débat sur la validité de waqf pour cette dernière), … On peut aussi trouver l’exemple de four dont une partie de la production du pain est distribuée aux plus pauvres ou encore l’immobilisation de terres agricoles… Aujourd’hui les biens Habous sont gérés par le ministère des Habous et affaires islamiques, tous les profits générés sont regroupés et ensuite partagés et dépensés selon le besoin. Ce nouveau système permet de créer l’équilibre entre les structures qui relève des habous notamment les mosquées entre le milieu urbain et rural. « Aujourd’hui, le patrimoine des habous au Maroc est réparti entre 80 000 hectares de terres agricoles et 48 000 biens immobiliers, estimés à 100 milliards de dirhams dont la gestion chaotique a nécessité l’adoption du nouveau code des habous » 28 Certains auteurs n’hésitent pas à affirmer que le waqf a pu influencer des système étrangers, notamment le trust en Angleterre, en disant que l’origine du trust ; apparu lors des guerres de croisades entre le 12ème et le 13ème siècle, n’est autre que le habous lui-même)

28 Samira Idllalène, The habous, a tool for biodiversity conservation?, Le habous, instrument de protection de la biodiversité ? Le cas du Maroc dans une approche de droit comparé.

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FIGURE 42 : Exemple d’un contrat de waqf

4.1.3 L e W aqf

et la préservation de la biodiversité

La habous a connu sa période d’essors dans le monde musulman du 2ème siècle de l’hégire jusqu’à la chute de l’empire ottoman, au Maroc le habous s’épanouie à l’époque des dynasties almohades et mérinides (eddahbi, 1995), il contribua à la gestion des ressources en eau à la planification urbaine et à la protection des espèces animales.

fins diverses, comme le développement de la recherche agropastorale, l’accroissement de la faune sauvage, la création de bois villageois, la constitution de bassins, le creusement de puits, l’aménagement de jardins publics, etc. Le habous peut également consister dans l’affectation des revenues d’un bien immobilier ou d’un financement de projets similaires »

« En 1702 le sultan Moulay Smail, constitua en bien habous les aloses du Bou Regreg et ce par un dahir qui fut confirmé en 1916. » 29

Cette pratique de habous environnementale ne pose pas de débat quand il s’agit d’immobiliser une terre agricole, un bassin d’eau, un puits tant que les bénéficiaires sont des êtres humain. Ce qui suscite de nombreux débats c’est la validité d’immobiliser un bien pour les animaux et les espèces naturelles. Les avis changent entre ceux qui la défendent et ceux qui ne trouvent pas un argument religieux pour immobiliser des biens pour des bénéficiaire comme la faune et la flore.

Les habous portaient sur la protection des cigognes. Maristan sidi frej à Fès apportait des soins à ces oiseaux. A Marrakech dar Bellarej était aussi un habous pour ces espèces. « Il est possible de constituer une terre, à titre perpétuel en Habous, et cela à des

29 Samira Idllalène, The habous, a tool for biodiversity conservation?, Le habous, instrument de protection de la biodiversité ? Le cas du Maroc dans une approche de droit comparé.

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4.2 L e

système de gestion et de gouvernance

:

Sur le plan urbanistique, la conception de la médina se base sur les recommandations islamiques et l’ordre politique. Cette corrélation préserve la société de l’injustice, ainsi la gestion urbaine dépend à la fois d’un dispositif administratif et d’un système juridique. Différents intervenants participaient à la gestion de la vie sociale et économique de la ville, Pour ce qui est de l’appareil judiciaire, il relevait de la compétence du Cadi de la ville ( juge), qui avait pour tâche de procéder à la rédaction et à l’enregistrement d’actes de tous genres (mariages, divorces, héritages, transactions mobilières et immobilières), et intervenait directement dans toutes les affaires concernant la sécurité des personnes et leurs biens 30 . Au 10ème siècle, le juriste hanafite al-Jaṣṣāṣ définissait le rôle du cadi de la manière suivante : « Le cadi remplace l’ensemble de la population [dans sa mission] de rendre à chacun ce à quoi il a droit », il doit tenir la justice égal pour tous les citoyens. Ensuite on trouve le Mohtasib un magistrat ayant un rôle dans la vie économique et sociale de la ville, sa mission principale étant de ordonner le bien et interdire le mal, il parcourait les voies publiques et éliminait ce qui pouvait nuire au passage des citoyens et nuire à la circulation, intervenait auprès des personnes dont la conduite est mauvaise, il s’occupait de l’édilité, la bonne construction et entretient des édifices qui ne doivent empiéter la voie publique. C’est aussi le maitre du souk, surveillait toutes les corporations et assurait la police des marchés. Après le Mohtasib on trouve d’autres intervenants tels que l’Amine attaché à la solidarité de sa corporation, c’est un maître artisan nommé ou élu à la tête du métier, il avait un role important au sein du souk. Il résout les conflits et gère le commerce au sein du Souk regroupant les artisans d’une même spécialité.

30 Zineb Sitri , Mohamed Hanzaz, Pouvoirs et contre-pouvoirs en matière de planification urbaine au Maroc : pour une nouvelle régulation des pouvoirs de décision, [en ligne], Riurba 2016, disponible sur: http://riurba.net/ Revue/pouvoirs-et-contre-pouvoirs-en-matiere-de-planification-urbaine-au-maroc-pour-une-nouvelle-regulation-des-pouvoirs-de-decision/

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5. LA MAISON TRADITIONNELLE « La maison est notre coin du monde » 31 Dans l’ancienne médina chaque maison est unique, les plans sont tous différents et changent selon la parcelle, les portes, zelliges et ornements intérieurs issus de l’art islamique dessinent une infinité de motifs témoignant du grand savoir-faire des Maalmin. La richesse et le décor intérieur contrastent avec la sobriété et les murs aveugles intérieurs. Selon le statut de la famille, les maisons pouvaient disposer de plusieurs cours intérieures, une demeure pour les invités ou domestiques, un hammam… La maison traditionnelle se base sur des dispositifs et techniques qui permettent de la qualifier de maison passive, tels que les apports solaires directs, l’inertie thermique des matériaux, la circulation naturelle de l’air, favoriser la lumière naturelle, le tout pour maintenir un climat intérieur agréable.

5.1

Le

patio

« La cour, n’est ni dehors ni dedans, ou plutôt elle est vécue à la fois comme dehors et dedans : comme le dedans d’une masse enveloppante et le dehors d’un ensemble de locaux aveugles à toutes autres sollicitation de l’air libre. » 32 La maison traditionnelle s’ouvre vers le ciel, le patio ; cour intérieure autour de laquelle gravitent les autres espaces, est la pièce centrale de la maison et son unité de composition. Chaque unité de résidence est organisée autour d’une cour centrale Le patio ou west dar, permet une connexion entre les différentes pièces de la maison, l’ouverture des pièces vers cette espace central renforce l’interaction et la communication entre les membres de la famille. C’est un élément de convergence central qui favorise l’interaction des habitants de la maison. Le patio crée aussi une connexion avec les éléments naturels ; la lumière naturelle, l’eau des fontaines et des bassins, la végétation, et l’élément minérale des revêtements, ce qui favorise la création d’un milieu agréable, ouvert au ciel et animé par le mouvement de ses nuages, offrant une ambiance unique. L’organisation spatiale des maisons, de même que l’organisation urbaine, vise à maîtriser les conditions climatiques et offrir un cadre de vie avec un confort optimale. En plus des fonctions sociales, le patio constitue un système d’échange thermique. Il permet l’aération et l’ensoleillement de la plupart des pièces de la maison. Selon l’orientation et l’ensoleillement des pièces en fonction des saisons, les familles vont privilégier l’utilisation d’un espace par rapport à un autre.

31 Gaston BACHELARD, La poétique de l’éspace, France : Presses Universitaires de France, 1958. 32 Georges Alexandroff, Jeanne-Marie Alexandroff, Architectures et climats : Soleil et énergies naturelles dans l’habitat , Paris : Berger-Levrault, 1982.

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EN ÉTÉ : le patio permet d’avoir un échange thermique, le volume d’air couvrant le patio s’échauffe et s’élève. L’air froid, plus lourd, est entretenu au milieu du rez-de-chaussée. EN HIVER : la hauteur du soleil est minimale. Elle arrive à pénétrer dans des chambres orienté sud, le patio, ne recevant pas suffisamment de rayons solaire est très froid l’hiver et humide. Les membres de la famille vont profiter de la fraicheur du rez-de-chaussée pendant l’été, en hiver ils vont se déplacer vers l’étage qui reçoit le plus d’ensoleillement. EN HIVER

EN ETE

FIGURE 43 : Ensoleillement de la maison traditionnelle en été

FIGURE 44 : Ensoleillement de la maison traditionnelle en hiver

Le patio est généralement entouré par des galeries légèrement surélevées par rapport au niveau de la cour centrale pour empêcher l’infiltration de l’eau pluviale dans les chambres. Cet espace de circulation couvert permet le passage à l’abri en cas de pluie et de protéger les façades des pièces adjacentes des pluies rabattues par le vent ou de l’ensoleillement excessif pendant l’été. Les galeries du rez-de-chaussée sont partiellement ou totalement dédoublées à l’étage

FIGURE 45 : Principaux types de cours intérieures

52


5.2. O uvertures

et hauteurs sous plafond

Les pièces de la maison traditionnelle se caractérisent par une hauteur sous-plafond assez importante qui dépasse les trois mètres, les ouvertures des pièces donnent sur le patio et se situent en bas du mur. FIGURE 46 : Echange thermique dans une maison traditionnelle

Les hauteurs sous plafonds et les basses ouvertures favorisent l’échange thermique. L’air frais étant plus dense que l’air froid se situe sur la partie basse et rentre par les ouvertures, tandis que l’air chaud moins dense et plus léger, remonte vers le haut des pièces. Les grandes hauteurs permettent l’évacuation de l’air chaud par des ouvertures situées en générale au-dessus de la porte. (figure 46)

F I G U R E 4 7 : P o r t e d e s p i è c e s d ’ h a b i t a t i o n s , d e g r é s d ’o u v e r t u r e e t d e f e r m e t u r e

Les grandes portes des pièces offrent plusieurs variations et peuvent être modifiées selon la température, l’aération et l’ensoleillement souhaités à l’intérieur de la pièce. Elles peuvent atteindre deux mètres de largeur et trois mètres de hauteur et sont placés à quelques centimètres du sol. Pendant la journée ces portes sont presque toujours ouvertes, pendant les périodes de grand froid ou chaleur elles sont fermées pour maintenir une fraicheur ou chaleur relative à l’intérieur, en plus on trouve généralement un rideau qui sera léger en été et plus épais en hiver, le rideau permet intérieur permet de se protéger de la forte luminosité, du froid et du regard extérieur

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Les fenêtres extérieures sont placées à une hauteur qui permet d’éviter le vis-àvis avec la rue, les fenêtres peuvent avoir une couverture qui protège des rayons du soleil. Pendant l’hiver le soleil est bas et les rayons pénètrent plus profondément dans la pièce sans être bloqués par l’auvent, l’été par contre le soleil est plus haut, et grâce à l’auvent les rayons ne rentrent pas à l’intérieur ce qui permet d’éviter une augmentation de la température à l’intérieur de la pièce. (figure 50)

FIGURE 48 : Fenetre extérieure

L’auvent se trouve aussi au-dessus des portes pour protéger les petites ouvertures qui couronnent la porte d’entrée derrière laquelle on trouve le vestibule. Cet espace de transition est parmi les espaces les plus frais de la maison. C’est un espace intermédiaire qui se situe entre la rue et le cœur de la maison, Le vestibule est le premier espace d’accueil de la maison, il se présente comme un couloir assez large et en chicane, même la porte ouverte il est impossible de percevoir ce qui passe à l’intérieur de la maison.

F I G U R E 4 9 : Po r t e d ’e n t r é e

FIGURE 50 : Schéma vestibule

FIGURE 51 : Impacte de la protection sur le rayonnement solaire

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5.3. L a

terrasse

Les terrasses sont accessibles et vécues comme un espace intérieur de la maison, avec des murs d’une hauteur importante pour protéger des regards des voisins, enduites de chaux blanche pour l’entretien de leur étanchéité Contrairement à la ruelle étroite, la terrasse offrait une vue ouverte sur l’horizon et sans limites, cet espace était majoritairement exploité par les femmes « sur toutes les terrasses on aperçoit des caftans abricot, des caftant couleur de pierre (…) dont les longues manches s’agitent. La cité crépusculaire appartient aux femmes et aux oiseaux ; l’air est tout frémissant et leur ramage et du mouvement de leurs ailes » 34

5.4. I nertie

thermique des matériaux

Ce qui caractérise, avant tout, les maisons de Rabat, c’est qu’elles sont en pierre 35 , l’emploie des matériaux locaux est un aspect qui caractérise la ville de Rabat et qui a été détaillé dans un chapitre précédent. Les murs sont bâtis en moellons avec un mortier de chaux et de terre rougeâtre, à laquelle on ajoute parfois un peu de sable marin avec une largeur entre 0.3m et 0.4m . L’emploi de la pierre a permis non seulement d’avoir une structure plus fine et élancée par rapport à d’autres médinas mais à fait aussi que les murs aient une inertie thermique importante L’inertie des matériaux utilisés permet de limiter les déperditions thermiques. L’inertie thermique est la capacité des matériaux à capter la chaleur et la restituer au cours de la journée selon un temps de déphasage. Un bâtiment à forte inertie thermique équilibrera sa température en accumulant le jour, la chaleur qu’il restituera la nuit pour assurer une température moyenne. Le but est donc de minimiser les apports thermiques pour maintenir une température constante. La compacité des volumes joue aussi un rôle important. Les maisons sont souvent mitoyennes des trois côtés, et donc la surface qui donne vers l’extérieur est réduite ce qui signifie moins de déperditions.

5.5. L e

confort thermique

Tous les éléments cités auparavant contribuent à maintenir un confort thermique à l’intérieur de la maison. Une étude de ‘simulation modeling technology’ 36 menée sur une maison traditionnelle à rabat permet de voir comment c’est possible d’augmenter ce confort en changeant différents paramètres. La simulation réalisée pendant l’étude concerne les chambres autour du patio et vise à augmenter leur confort thermique en changeant l’orientation du bâtiment, la hauteur sous plafond et l’isolation des toits et des murs.

34 Said MOULINE, la ville et la maison arabo-musulmanes, Paris : CNDP [Centre national de documentation pédagogique], 1981 35 Jean Galloti, le jardin et la maison arabe au Maroc, France : Eactes sud, 2008 36 Etude realisée par M. El harrouni Khalid Thermal Comfort in Sustainable Traditional Courtyard House : Rabat/Salé Medina as a case study

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5.5.1. P arametric

modeling en hiver

L’étude sera focalisée sur la plus grande chambre de la maison nommée volume 3 sur le schéma (figure 52)

F I G U R E 5 2 : Vo l u m e d e l a m a i s o n é t u d i é e

FIGURE 53 : Plan de la maison étudiée

La simulation a démontré que les meilleurs résultats sont obtenus avec une orientation nord ; ce qui veut dire que la face intérieure (qui donne sur le patio) est orientée sud et donc profite au maximum des apports solaires. F I G U R E 5 4 : Te m p é r a t u r e s d a n s l e volume durant le mois de Décembre Orientation : nord

F I G U R E 5 5 : Te m p é r a t u r e s d a n s l e v o lume durant le mois de Décembre en diminuant la HSP

Le deuxième paramètre c’est la hauteur sous plafond, en diminuant la hauteur on peut remarquer une augmentation de la température à l’intérieur de la chambre. Selon les diagrammes, à 13h on arrive à atteindre une température de 21° à l’intérieur de la pièce avec une bonne orientation, inertie thermique offerte par les matériaux de construction et en diminuant la hauteur sous plafond.

Le résultat optimal est enfin obtenu en rajoutant de l’isolation au niveau des murs et toiture et en minimisant les déperditions thermiques ce qui a permis d’atteindre jusqu’à 25° et donc un confort thermique en hiver. F I G U R E 5 6 : Te m p é r a t u r e s d a n s l e v o lume durant le mois de Décembre en diminuant les échanges thermiques

Conclusions 37 : Il est possible d’augmenter le confort thermique en hiver en agissant sur les paramètres suivants: • Orientation nord • Réduire de la hauteur sous plafond • Isolation des toits et murs (ce qui peut avoir un impact négatif en été ) • Réduire les échanges thermiques avec l’extérieur durant la nuit 37 Etude realisée par M. El harrouni Khalid Thermal Comfort in Sustainable Traditional Courtyard House : Rabat/Salé Medina as a case study

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5.5.2. P arametric

modeling en été

Le confort thermique en été dans la maison traditionnelle est meilleur que celui en hiver, à travers la ventilation fournie par le patio et les ouvertures intérieures qui garantisse l’entrée de l’air froid et l’évacuation de l‘air chaud des diverses pièces. La simulation permet de confirmer ce confort obtenu en été à travers les paramètres suivant :

En été, le résultat optimal est obtenu avec une hauteur sous plafond importante .

F I G U R E 5 7 : Te m p é r a t u r e s d a n s l e v o l u m e d u r a n t l e m o i s d ’A o û t

Le confort et aussi obtenu en maximisant les espaces ombragés au niveau du patio, notamment par les galeries qui créent de l’ombre devant les portes et fenêtres des pièces.

F I G U R E 5 8 : Te m p é r a t u r e s d a n s l e v o l u m e d u r a n t l e m o i s d ’A o û t e n a u g m e n t a n t l ’e s p a c e o m b r a g é

Enfin augmenter la ventilation pendant la nuit, et minimiser les échanges thermiques pendant le jour, permettent d’atteindre des températures agréables et favorisent le confort thermique en été. F I G U R E 5 9 : Te m p é r a t u r e s d a n s l e v o l u m e d u r a n t l e m o i s d ’A o û t e n a u g m e n tant la ventilation nocturne

Conclusions Le confort thermique en été est assuré par : • Une hauteur sous plafond importante • Maximiser les zones ombragée du patio • Augmenter la ventilation nocturne et minimiser l’échange thermique avec l’extérieur pendant la journée

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III. ETUDE DE CAS

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1 . E X EMPLES E T RAN G ERS 1.1. Q uartier VAUBAN

à

F reiburg , A llemagne

Le quartier Vauban s’est développé au sud de Freiburg, à 3 km du centre-ville, sur les 38 ha du site d’anciennes casernes de l’armée française, avec pour objectif d’y loger plus de 5000 habitants et d’y créer 600 emplois.

troisième, l’association Forum Vauban, qui représentait en quelque sorte la « société civile » face au « politique », était fondée par des militants soucieux de mettre en pratique des valeurs alternatives d’autogestion.

La planification du quartier a démarré en 1993 et la phase de réalisation a débuté en 1997. Dès le début ,tous les problèmes (mobilité, énergie, logement, aspects sociaux, etc.) ont été discutés dans des groupes de travail ouverts aux habitants.

« Gemeinderätliche Arbeitsgruppe Vauban » (« Groupe de Travail Municipal Vauban »), autrement appelé le GRAG, était un comité émanant du Conseil Municipal dédié spécifiquement à Vauban. La planification coopérative locale est une des particularités remarquables qui caractérise le cas Vauban et qui pourrait être exportée vers d’autres villes.

C’est ainsi qu’à Fribourg, de nouvelles chaines de valeur ajoutée de la recherche fondamentale jusqu’au transfert de technologies et la commercialisation dans le monde entier se forment continuellement. L’environnement et l’économie ne sont pas des antagonistes – au contraire. L’économie environnementale est un des secteurs les plus importants dans la ville et la région.

La sensibilisation et la prise en compte des intérêts individuels des habitants ont été traitées de façon exemplaire. Il est important d’obtenir un haut degré de motivation chez les habitants tout autant que chez les politiciens locaux et les personnes chargées de la mise en application.

Un des plus grands succès, au sens écologique comme au sens économique, est la recherche et la commercialisation des énergies renouvelables.

il fallait convaincre les gens que ce qui était entrepris ne l’était pas seulement pour leur propre bénéfice écologique immédiat, mais servirait aussi à économiser de l’argent à long terme.

ACTEURS :

URBANISME :

« L’atout le plus fort du projet est la participation des gens qui sont en train de créer le quartier. Les ressources fondamentales sont les idées, la créativité et l’engagement des personnes, tendues vers l’objectif commun de créer leur propre quartier » Furum vauban

L’opération du quartier Vauban a été réalisée dans le contexte historique, politique, économique propre à l’Allemagne et à la ville de Fribourg-en-Brisgau. Le plan d’urbanisme à l’échelle de la ville est basé sur un concept d’espace urbain compact, l’objectif étant d’éviter les moyens de transport mécanisés en favorisant les déplacements doux et a distances courtes, à pied et à vélo. Des zones piétonnes, un réseau de 500 km de pistes cy-

Trois organismes principaux ont été chargés de travailler de concert pour réaliser le projet. Les deux premiers étaient des émanations des autorités locales : l’un représentant l’échelon politique et le second l’échelon administratif et opérationnel. Le

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F I G U R E 6 0 : L e s a c t e u r s d e l a p l a n i f i c a t i o n p a r t i c i p a t i v e d e Va u b a n

F I G U R E 6 0 : L e s a c t e u r s d e l a p l a n i f i c a t i o n p a r t i c i p a t i v e d e Va u b a n

F I G U R E 6 1 : P l a n d e Va u b a n

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clables, un réseau bien maillé de tramways et de bus, une gestion rationnelle du stationnement véhiculaire forment un système intégré optimisant les déplacements en termes économiques, écologiques, en temps usager et d’agrément. La mixité des fonctions, la proximité des écoles, la maison du troisième âge, les commerces, le développement de sites universitaires au centre, le concept des marchés et centres donnent la préférence à une infrastructure de base dans le voisinage, plutôt que des centres commerciaux à l’extérieur de la ville. On distingue deux types de zone d’ahbitat, celle situées dans l’extrémité nord du quartier qui sont des résidences avec parking (voir figure…) et celles au centre et au sud qui se caractérise par l’absence d’espace de stationnement. L’ilot de ces lotissements est traversé par une voie sous forme de U (voir figure), sans places de parking et utilisé uniquement pour les livraisons avec une circulation à vitesse limitée. Plusieurs habitants ne possèdent pas de véhicule et favorisent les déplacements à pied et à vélo. Ceux qui possèdent la voiture utilisent l’un des deux parkings municipaux aménagés à l’extérieur de cet espace. Ces parkings ont des toitures en photovoltaïques. La ville de Fribourg-en-Brisgau a privilégié trois catégories principales de constructeurs : - Les particuliers, qui pouvaient acheter des petites parcelles de six mètres de façade, pour une hauteur maximale de R+3. Ils pouvaient acquérir plusieurs terrains. - Les coopératives de construction (Baugruppen : associations de particuliers qui se regroupent pour faire bâtir). Une même coopérative pouvait construire sur plusieurs parcelles disjointes. - Les promoteurs « classiques », qui étaient encouragés à éviter les constructions mono-

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lithiques, en construisant sur des parcelles séparées. Leurs opérations dépassent peu la vingtaine de logements et se situent sur des parcelles moins favorisées. Lors de la visite du quartier, il a été constaté que la qualité architecturale de ces logements est moins bonne et que leurs habitants se les sont moins bien appropriés, ainsi que les espaces publics. VOLET SOCIAL : Le tracé urbain de vauban favorise la rencontre et renforce les liens sociaux, les ilots résidentiels se caractérise par un fort lien de voisinage et dispose d’espaces communs qui sont exploité pour les réunions des habitants mais aussi pour des occasions tels que des anniversaires, fetes… Les enfants jouent sans entrave dans la rue, où les voitures ont un droit de circuler limité : un espace de liberté dans un cadre sûr. Le quartier a une infrastructure complète avec écoles, écoles maternelles, maisons des jeunes, espaces de rencontre pour les citoyens, une place de marché ainsi que des espaces pour les loisirs et le jeu. Le tout exsude une atmosphère de convivialité, d’amitié, d’esprit libertaire, trouvant le juste équilibre entre épanouissement individuel et plein engagement auprès du projet collectif. D’autre part, à travers ce projet, un des buts premiers de la collectivité était d’attirer des familles qui sinon, se seraient installées en milieu périurbain, et ce, en construisant des lieux de qualité de vie pour les jeunes ménages. La ville voulait lutter contre l’étalement urbain en permettant à ces familles d’accéder à la propriété. Malgré sa volonté de renforcer l’aspect écologique et social du quartier, aucun objectif social qui aurait pu permettre une mixité réelle de catégories socioprofessionnelles n’a été clairement affiché par la ville.


FIGURE 62 : Structuration urbaine à l’échelle de l’ilot

F I G U R E 6 3 : L ’ É c o q u a r t i e r Va u b a n à F r i b o u r g

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Pourtant, la ville avait la maîtrise totale de l’attribution des lots et des logements puisqu’elle faisait passer des entretiens aux familles « candidates » pour accepter ou non leur installation dans le quartier. En théorie, la ville faisait « intervenir des considérations de composition familiale et d’origine socioprofessionnelle des acquéreurs, afin de favoriser les familles et de promouvoir la mixité sociale dans le quartier. Pourtant, à l’heure actuelle, l’équilibre social affiché n’est pas atteint. Ainsi, près de 75% des habitants sont des cadres supérieurs ou des professions libérales avec enfants puisqu’en janvier 2002, plus de 20% des habitants du quartier Vauban avaient moins de 10 ans. Il faut toutefois noter deux initiatives des futurs habitants qui ont permis d’atteindre une certaine mixité, mais à toute petite échelle : l’initiative SUSI et les Baugruppen à travers la coopérative GENOVA. Ainsi, lorsque l’on se promène dans le quartier, la grande variété des styles architecturaux, le mélange de maisons individuelles, maisons de ville, immeubles collectifs peut faire penser que les constructions se sont faites de manière un peu anarchique. Il n’en est pourtant rien. Cette diversité correspondait à une volonté de la ville dans sa vision de la mixité et un cahier des charges très restrictif a été élaboré, Celui-ci indique les règles constructives permettant une cohérence de l’ensemble. CIRCULATION Vauban a innové par la transformation de la relation avec l’automobile, qui à son tour a transformé la configuration spatiale ainsi que le fonctionnement des voies. Le dis-

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positif « vivre sans posséder de voiture personnelle » était porteur d’une conception qui réduisait l’utilisation des voitures, jusqu’à s’en passer totalement, au moins pour les déplacements internes au quartier. Le plan d’urbanisme de la ville, imposant un bâti dense et des parcours courts, était le premier pas dans cette direction. Ainsi, à Vauban, les écoles, magasins, parcs, etc., sont tous accessibles en quelques minutes à pied et à vélo. 50 % des ménages habitant Vauban ne possèdent pas de véhicules Toutes les voitures sont garées dans deux silos de stationnement, l’un au nord, accessible à partir du Wiesentalstraße, l’autre, au sud-est , du Merzhauser Straße (les toitures des deux étant bien garnies de panneaux solaires ). Vauban dispose d’une excellente desserte en transport en commun. La ligne 3 du tramway relie le quartier au centre de Fribourg et à la gare centrale en moins de 20 minutes. Deux lignes de bus s’y arrêtent également. Une gare de trains de banlieue est projeté sur le chemin de fer qui passe sur la limite ouest du quartier. • utilisation réduite de la voiture : stationnement des véhicules privés dans un parking municipal en dehors de la zone résidentielle • circulation dans le quartier uniquement pour les livraisons • vitesse limitée à 30 km/h et 5km/h. • commerces et services accessibles à pied ou à vélo • association d’auto-partage • deux lignes de bus et un tram relient Vauban au centre ville, à la gare principale et à l’aire de loisirs de Hexental.


F I G U R E 6 4 : P l a n d u r é s e a u d e t r a n s p o r t à Va u b a n

F I G U R E 6 5 : P l a n u t i l i s a t i o n d e l ’e s p a c e b â t i à Va u b a n

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ENERGIE L’approche énergétique écologique concerne deux domaines : les énergies renouvelables et les économies d’énergie, notamment pour le chauffage, réalisées grâce aux techniques de construction mises en œuvre. Le quartier dispose d’une centrale à cogénération, géré par Badenova, l’entreprise régionale d’énergie. Il s’agit d’un système alimenté en copeaux de bois, résidus en provenance de l’industrie du bois des forêts locales, constituant donc un circuit court de fourniture d’énergie, revalorisant des déchets de source renouvelable : brûler du bois est considéré avoir un bilan carbone nul, car le CO 2 dégagé provient du carbone naturellement présent dans l’atmosphère et capté par la végétation, ce qui est le contraire du carbone d’origine fossile. La chaufferie fait tourner une turbine qui génère de l’électricité. La chaleur ainsi dégagée, qui serait autrement perdue, est utilisée pour produire de l’eau chaude pour l’utilisation domestique et pour chauffer en hiver. Un système de canalisations conduit l’eau à travers le quartier vers chaque bâtiment. L’énergie solaire occupe une place de choix à Vauban. Beaucoup de Baugruppen sont équipés de capteurs solaires pour chauffer l’eau, reliés au réseau de chauffage par cogénération pour pallier aux périodes où l’ensoleillement est insuffisant. Certains Baugruppen, les deux garages de stationnement, le « Haus 037 » et d’autres immeubles sont équipés de panneaux photovoltaïques pour la génération d’électricité. Le Solarsiedlung (« Lotissement Solaire »), est un grand complexe composé d’un immeuble de bureaux adossé à des maisons de ville en bandes. L’ensemble est construit avec des toitures entièrement couvertes de panneaux photovoltaïques. Appelé « Plusenergiehäuser » - maisons à surplus d’énergie - elles produisent plus d’énergie que celle nécessaire pour leur propre consommation et l’excédent est réinjecté dans le réseau de distribution public. Quelques chiffres • consommation de 65 kWh/m2/an des nouveaux bâtiments • 92 bâtiments passifs (consommation de 15 kWh/m2/an) • 10 unités de bâtiments à énergie positive (produisant plus d’énergie qu’ils n’en consomment) • réseau de chauffage à distance • unités de cogénération aux granulés de bois (80%) et au gaz (20%) • un des plus grands quartiers solaires européens : 2500 m² de panneaux photovoltaïques, 500m² de panneaux solaires thermiques

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EAU La gestion de l’eau de pluie se fait par différents moyens, le plan d’urbanisme de la ville stipulant qu’il n’y aura pas d’évacuation vers l’extérieur : l’eau doit réalimenter la nappe phréatique locale. Les toitures végétalisées permettent d’en retenir une certaine quantité ; la collecte dans des citernes permet de l’utiliser pour laver le linge, pour les toilettes des écoles et pour l’arrosage des jardins. L’aménagement de la chaussée est pensé pour permettre l’infiltration des eaux de pluie directement dans les sols. En outre, deux longs fossés de rétention (l’un à côté de la voie ferrée du tramway sur l’Allée Vauban) retiennent le surplus le temps de leur réabsorption. Ce système couvre 80 % de la superficie de la partie résidentielle du site. La ville prévoit aussi un projet pilote d’un nouveau système de bio-épuration : aspiration des eaux noires par un système sous vide vers un puits de bio-gaz où les matières solides fermentent en milieu anaérobie avec les déchets organiques ménagers générant du biogaz pour les cuisinières (avec les déchets organiques ménagers), Epuration des eaux grises par des plantes

F I G U R E 6 6 : S o u r c e s d e l ’ é n e r g i e à Va u b a n

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VEGETATION Abondance de l’esprit créatif. Il y a de la végétation partout, des jardins débordants, un peu sauvages, dont on ressent l’amour dans lequel ils sont entretenus, entre les ilots d’ahbitatio des jardins commun sont aménagées avec des aires de jeux pour enfants

F I G U R E 6 7 : P l a n d e s e s p a c e s v e r t s à Va u b a n

F I G U R E 6 8 : Va u b a n , f r i e b o u rg

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1.2. Q uartier B ed Z ed

au

R oyaume - uni

BedZeD est le premier quartier de cette taille et de ce niveau d’efficacité énergétique à avoir été construit au Royaume-Uni selon des principes d’habitat écologique. Entre 1940 et 1970 Le Royaume-Uni est confronté à l’expansion urbaine et aux problèmes physiques et sociaux des quartiers périphériques en déclin; pour répondre à ces problèmes des politiques de rénovation urbaine sont adoptées. Les friches deviennent des opportunités de développement urbain, encore plus aujourd’hui face à la forte demande en logements Le quartier BedZed se situe dans la Banlieue Londonienne au sud-est de Londres. Dans la ville de Sutton, à la frontière entre Beddington et Hackbridge, le site de BedZED est une friche de 1,7 hectares, proche d’une route majeure où deux lignes de bus desservent les centres de Sutton et des villes voisines ainsi que les stations d’Hackbridge et de Mitcham pour Londres. Le choix de la localisation de Bedzed s’est fait d’une part en fonction des besoins de la ville de Londres, dont le centre est saturé et non accessible à des personnes à revenu moyen, et d’autre part de manière à préserver l’espace vierge péri-urbain. Par ailleurs, l’enjeu de la densité et la volonté de créer un quartier générant ‘zéro émission’ polluante s’inscrit dans la lignée des engagements pris par le Royaume-Uni sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, dans le cadre des accords de Kyoto. URBANISME : Le modèle architectural et urbanistique de BedZED a permis d’obtenir une densité de 100 logements et de 200 bureaux par hectare (excepté la surface des terrains de sport), tout en respectant une hauteur de construction de 3 étages maximum. La forte densité du quartier - où 500 personnes habitent et travaillent par hectare - a été obtenue grâce à l’intégration architecturale des espaces d’habitation (façade sud des immeubles) et des espaces de travail (façades nord). Superficie 1.7ha Densité : 143 hab/ ha Coeffcient d’Occupation du Sol = 0.38 Coeffcient d’Utilisation du Sol = 0.88 FIGURE 69 : Plan de BedZed

ACTEURS : • La Fondation Peabody, la plus grande institution caritative de Londres et dont l’activité est consacrée à l’aide au logement • Bioregional Dévelopment Group, association environnementaliste locale • Bill Dunster architectes, Cabinet d’architectes engagé pour la réduction de la consommation de ressources et spécialiste de la construction à zéro émission. Avec le soutien du conseil municipal de Sutton fortement engagé dans une démarche d’Agenda 21 local.

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MIXITE SOCIALE Le site mélange plusieurs catégories sociales, préservées par l’attribution des 82 logements gérée par la société Peabody Trust. • Un tiers des ménages appartiennent aux classes aisées (cadres supérieurs et professions libérales), qui ont accès à la propriété (34 logements) • Un tiers des ménages relèvent d’une classe intermédiaire (infrmières, professeurs, pompiers, policiers et autres fonctions clés bénéfciant d’aides publiques) et ont accès à la co-propriété (23 logements). • Un tiers des ménages sont à faible revenu et bénéficient d’un loyer modéré (HLM), (25 logements) CIRCULATION : La conception du BedZED déplace la voiture au second plan. Les places de parking ont été mises autour du projet, en laissant le cœur du quartier libre de voitures, des parkings à vélos et des pistes cyclables sont également prévus jusqu’à Sutton avec des chemins bien éclairés et surveillés par les logements, accessibles aux personnes handicapées, et avec des ralentisseurs. Le quartier est relié au réseau de transport commun, le tramway au départ de Mitcham Junction assure la liaison avec Wimbledon. Une initiative de club de location de voiture encourage également le choix d’une voiture partagée aux dépens de la voiture privée. La mixité fonctionnelle du quartier permet aux résidents travaillant sur place de réduire les déplacements, puisque les bureaux et les différents services sont à proximité des habitations.

ENERGIE

FIGURE 71 : Coupe sur BedZed

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FIGURE 70 : Plan réseaux de transport à BedZed


• Les serres : Pour pallier aux besoins en chauffage et climatisations les maisons dispose de serres. Les serres des logements des trois étages sont orientés au sud afin de capter la chaleur et la lumière du soleil ; de ce côté sont aussi installées des cellules pv en toiture pour la conversion de l’énergie solaire en électricité. Les postes de travail sont orientés au nord pour profiter d’une qualité de lumière adéquate pour cette activité.

FIGURE 72 : Axonométrie d’une Maison à BedZed

L’hiver, les rayons solaires de journée pourront chauffer la serre et seront transmis au reste de la maison qui bénéficiera d’un apport calorique gratuit important. La nuit, les ouvertures seront fermées pour ne pas perdre la chaleur de la maison. L’été, l’apport calorique de la serre ne sera pas très utile, pour éviter les surchauffes, les fenêtres extérieures s’ouvrent sur créer des balcons en plein air. Super isolation : Une jaquette d’isolation de 300 mm est utilisée autour de chaque terrasse. Au sud; une double peau en doubles vitrages est utilisée et triple vitrages pour les autres façades. Tous les logements et postes de travail doivent rester à une température supérieure à 17ºC, afin d’éviter un drainage de chaleur depuis les autres locaux. Pendant les périodes d’inoccupation, un système de chauffage en réserve s’active si les températures descendent en dessous de 18 ºC. • Le système de cogénération : Un système de cogénération aussi assure le chauffage de Bedzed. Cette unité fonctionne par combustion de copeaux de bois. L’unité de cogénération produit également la chaleur pour l’eau chaude sanitaire et la distribuait à travers des canalisations bien isolées. L’eau arrive dans des ballons positionnés au centre des habitations et des bureaux pour les faire bénéficier d’un apport connexe de chaleur. La capacité de l’unité de cogénération était de 726’000 kWh d’électricité par an et l’unité faisait économiser 326 tonnes de CO2 à la production électrique nationale. Malheureusement ce système est tombé en panne et l’entreprise qui l’opérait a fait faillite.

FIGURE 73 : Fonctionnement du système de cogénération à BedZed

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• La ventilation Dans le cadre de sa stratégie d’efficacité énergétique, BedZed utilise un système de ventilation naturelle alimenté par le vent. L’air vicié sortant préchauffe l’air frais entrant via un échangeur de chaleur situé sur les cheminées situées sur les toits avec une récupération de 70% de la chaleur provenant de l’air vicié évacué grâce à un échangeur intégré. Les cheminées coupe-vent peuvent pivoter, ce qui permet d’exploiter les brises même très faibles • L’ électricité

FIGURE 74 : Système de ventilation

777 m² de panneaux photovoltaïques sont montés sur les façades et toitures pour produire de l’électricité. Une partie de cette électricité était destinée à recharger les batteries de 40 véhicules électriques d’une société de location installée sur le site. Les panneaux produisent 108’000 kWh d’électricité solaire chaque année, évitant ainsi 46 tonnes d’émissions CO2. • L’ eau Il est prévu que 18% de la consommation quotidienne de Bedzed provienne de l’utilisation de l’eau de pluie, collectée des toitures et stockée dans d’immenses cuves (1.12m de diamètre) placées sous les fondations. Cette eau passe à travers un fIltre nettoyeur avant d’arriver aux cuves; elle est ensuite distribuée à l’aide de pompes pour alimenter les chasses d’eau et pour arroser les jardins.

FIGURE 75 : Coupe sur une maison à BedZed

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Pour parvenir à réduire de 50% - par rapport à la moyenne nationale - la consommation d’eau par personne à BedZED (72 l/ jour à Bedzed contre 143 l/jour), plusieurs solutions ont été appliquées: Toilettes à basse consommation d’eau (pose de chasses d’eau à double débit 2 et 4 litres) permettant un gain de 11 000 litres par an et par habitant, par rapport aux toilettes courantes qui utilisent de 7,5 à 9 litres par évacuation . Le pré-équipement d’appareils à faible consommation (machines à laver de classe énergétique A consommant en moyenne 39 litres d’eau par cycle, contre 100 litres pour les appareils traditionnels), permet une économie de 16,700 litres/an. Installation de baignoires à plus faible contenance et utilisation de réducteurs de pression pour les robinets. Ces derniers permettent de réduire la consommation d’eau de 2/3 (9,500 litres/an). Incorporation de graviers dans le revêtement de la surface des parkings, afin de minimiser le ruissellement des eaux. Les eaux d’écoulement des toits, des rues et des trottoirs sont drainées par une rigole spécialement conçue pour une parfaite intégration dans l’environnement. encouragé la biodiversité en dotant le projet d’une variété d’espaces verts ; chaque unité de logement/poste de travail a accès à son propre jardin, terrasse ou balcon.

MATERIAUX Les matériaux naturels : choix des bois provenant de forêts locales, durablement gérées et/ou certifées Forest Stewardship Council (FSC). Aucun matériau employé ne contient de formaldéhyde, pour éviter les risques d’allergie des occupants.

Au cœur du développement se trouve une place ouverte avec des plantes aromatiques et tolérantes à la sécheresse telle que la lavande et le romarin. Des arbres ont été plantés aussi le long de toutes les routes d’accès au projet, ainsi qu’une avenue d’arbres qui définit l’axe piéton nord/sud allant de la « place centrale » jusqu’au Parc Naturel.

• Les matériaux récupérés : portes, menuiseries intérieures, poutres métalliques, mâts d’échafaudage (pour faire des rampes et des balustrades), bordures de trottoir, dalles de pierre.

DECHETS :

Les matériaux recyclés utilisés : plastique pour les portes des meubles de cuisine et les plans de travail, granulat concassé pour la sous-couche des routes, sable provenant de verre vert trituré.

Afin d’encourager la population à adopter les bons réflexes de tri des déchets, chaque appartement est équipé de bacs à 4 compartiments : verre, plastique, emballages et déchets biodégradables, intégrés sous l’évier. Dans l’objectif de compléter les équipements de recyclage existants, un dispositif de compostage des déchets organiques a été mis en place, pour l’usage postérieur dans le jardinage.

VEGETATION Bien que le projet soit de haute densité, il a réussi à concilier l’équilibre entre les espace construits et le paysage naturel. BedZed a

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1.3 HAMMARBY SJÖSTAD- suède Le quartier prends son mon du fleuve Hammarby, , Le renouvellement de cette friche industrielle sur les rives du fleuve Hamamarby était incorporé dans le programme de 2004 pour les jeux olympiques, après que la suède ne fut pas choisi pour accueillir les jeux olympiques, le développement de cette zone c’est concentré sur le concept de durabilité 200 hectare vont accueillir 20 000 personnes dans 9000 unités de logement, 200 000 m² de commerces vont employer 10,000 personnes. Le quartier accueille aussi des établissements d’éducation et de culture. Le concept se base sur l’idée de fournir un abri adéquat pour tous, améliorer la gestion des établissements , promouvoir une gestion et utilisations durable des sols, optimiser l’utilisations des ressources naturelles , promouvoir l’utilisation des énergies et transports durables , aménagement et gestion les zones à risque promouvoir l’industrie durable… ACTEURS : • L’état : Programme d’investissement local : le gouvernement encourage les municipalités à adopter des stratégies durables et soutenables • Municipalité, • Project team : crée spécialement pour le projet en addition aux intervenants habituels. Cette équipe se trouve à côté du site d’intervention et ne relève d’aucun autre département. Le but c’est que cette équipe soit neutre dans le choix des entreprises et promoteurs qui vont réaliser le projet à travers les négociations et les concours. Cette équipe devin par la suite une administration étatique.

URBANISME : Initialement une zone d’agriculture, le site sur les rives du Hammarby a connu des changements à partir du 19ème siècle, ou il a été urbanisé pour enfin faire partie du “build inwards”, stratégie adoptée pour répondre aux besoins en logements. Le plan de masse est divisé en 12 sous-quartiers, la ville choisi ensuite 3 à 4 architectes qui vont faire leurs propositions pour les sous-quartiers Bien que le site soit situé dans la périphérie de la ville de Stockholm, le plan urbain suit les standards du centre de la ville de Stockholm en termes de configuration spatiale, de densité et forme du bâti.

FIGURE 76 : Les sous-quartiers de Hammarby Sjöstad

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FIGURE

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:

Modèles des centre ville

îlots

du

Le tracé des voies et le dessin des îlots traduit cette volonté de suivre le modèle du centre-ville tout en gardant un aspect moderne et ouvert qui intègre la nature notamment l’élément aquatique et végétal. Superficie de 200ha / Densité : 133 hab/ ha

FIGURE 78 : Plan de Hammarby Sjöstad

FIGURE 79 : Hammarby Sjöstad

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MIXITE SOCIALE La mixité des classes sociales au sein de hammarby est assure indirectement par le système de planification utilise dans la ville. La plupart des logements à Stockholm appartiennent à l’une des quatre catégories suivantes: 1) Le premier type est privé logements construit, possédés et loués par des particuliers. 2) le deuxième type est une propriété privée vendue à une coopérative d’habitation dont les membres seront les propriétaires futurs. La coopérative en tant que ensemble acquiert la propriété du promoteur sur une période de 2 ans à compter de sa formalisation, alors que les membres de la coopérative acheter le droit d’acheter, d’occuper et de vendre leurs maisons respectives ou des appartements au prix du marché. Au cours de la transition de propriété de deux ans du promoteur à la coopérative de logement, le promoteur est responsable de la gestion et de l’état des bâtiments, après c’est la coopérative qui en assume les responsabilités. Cette méthode est le plus répandu à Stockholm. 3) Location de logement social. La ville de Stockholm possède un terrain loué (à titre symbolique) à une société de logement municipale. La société entreprend ensuite la construction et la location des logements à la classe moyenne et moyenne inférieur. 4) En plus de louer logement social, le gouvernement facilite également la formation de coopératives semi-publiques regroupant des locataires pour la classe moyenne inférieure et moyenne. Dans ce cas, la société de logement assume une nouvelle responsabilité consistant à vendre des services de gestion aux locataires ou la coopérative à travers une structure d’ONG. Le logement social est disponible pour tous les citoyens, les gens riches vivent souvent dans des logements sociaux. CIRCULATION : Le plan et l’aménagement de hammarby met l’accent sur la réduction des déplacements en voiture. Le quartier dispose également d’un système de ferry et de barques qui traverse le lac ainsi qu’un bus aquatique est aussi envisagé ‘The Sea Bus’ Pour promouvoir l’usage des transports en commun voiture Le quartier est desservi par le tram qui relie directement au métro de Stockholm, trois lignes de bus au biogaz sont introduites dont une ligne nocturne, les arrêts ont un système technologique qui informe les usagers des heures d’arrivée et qui change en cas de trafic Pour réduire l’utilisation de la voiture on trouve le système de co-voiturage, des voitures aux biogaz mais aussi les moyens de transport léger. Pistes cyclable et ponts piétons sont présents dans tout le quartier. Tous les appartements ont également leur espace réservé aux bicyclettes.

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Ligne de bus FIGURE 80 : Plan du réseaux de transport à Hammarby Sjöstad

ENERGIE zone qui sont recyclés et réutilisés pour le chauffage, ou d’autres sources renouvelables.

L’énergie à Hammarby est basée sur des ressources renouvelables. La production d’électricité est basée sur les panneaux photovoltaïques, qui sont situés sur les toitures et les cellules photovoltaïques situées sur les façades, ces dispositifs exploitent l’énergie solaire et la transforment en énergie électrique utilisées pour chauffer l’eau. L’électricité et aussi produite par l’énergie hydraulique et le fuel bio.

Le gaz naturel et aussi une source importante utilisée dans le quartier. Les eaux usées sont purifiées dans une grande station d’épuration à l’extérieur du quartier, les déchets qui en résultent sont ensuite transformés en gaz naturel. Les eaux usées d’une maison peuvent produire suffisamment de biogaz pour la cuisine, et une grande partie et aussi utilisés comme carburant pour les automobiles et les bus.

L’énergie utilisée pour le chauffage provient des déchets combustibles de la

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FIGURE 81 : Les sources et circuits de l’énergie à Hammarby Sjöstad

EAU: L’eau à Hammarby Sjostad, est traitée localement. L’eau de pluie collectée des maisons passe à travers un collecteur général pour aller vers la station d’épuration où elle est traitée et ensuite rejetée dans le lac. Les toitures végétalisées sont aussi utilisées pour réduire le ruissellement de l’eau. Pour améliorer les techniques de traitement, le district à ouvert en 2003 sa propre station de traitement nommée Sjostadsverket, ou les eaux usées sont traité avec une nouvelle méthode e utilisant les plantes. Le méthane résultant de cette opération est utilisé comme biogaz, utilisé comme carburant pour les voitures et les bus. D’autres déchets sont recyclés et utilisés dans l’agriculture. MATERIAUX L’utilisation des matériaux contenants des propriétés chimiques est interdite, que ça soit pour les matériaux de revetement mural et du sol extérieurs ou intérieurs. Les matériaux doivent aussi etre recyclables et réutilisables

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VEGETATION Le quartier dispose d’un réseau végétal formé de parcs, espaces verts, allée piétonnes qui contrebalance la densité de l’espace bâti. Ces espaces verts sont connectés, ces espaces aide à la collecte des eaux pluviales ainsi qu’améliorer la qualité de l’air. Les deux ponts du quartier ont aussi étaient couverts par la végétation. Le paysage naturel a été préservé là où c’était possible et a aussi orienté le développement urbain. Les roseaux et les joncs sont toujours présents le long du front de mer. Une forêt de chênes à été aussi soigneusement préservée sur le site.

FIGURE 82 : Plan des espaces verts à Hammarby Sjöstad

DECHETS Pour trier les déchets solides et les ordures ménagères, Hammarby Sjostad utilise un système à vide. Les déchets les plus lourds et les plus volumineux sont triés et collectés via un système de collecte souterrain. Les déchets sont aspiré par des tuyaux dans une salle de recyclage bloquée (par des flux éoliens jusqu’à 70 km/h), Ceux-ci convergent au point d’enlèvement, vers des conteneurs centralisés. Les conteneurs sont ensuite récupérés dans la salle par des camions de ramassage des ordures.

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FIGURE 83 : Le système à vide pour l’évacuation des déchets

Le remplacement des poubelles et des conteneurs traditionnels par la technologie du vide souterrain réduit l’espace nécessaire pour la gestion des déchets dans les bâtiments et dans les rues, et élimine certains des problèmes liés à la gestion des déchets, tels que les mouvements de véhicules lourds dans les zones résidentielles, odeurs désagréables et poubelles disgracieuses. Le système souterrain améliore également la santé des travailleurs en en les exposant à moins de toxines (Envac, 2015). FIGURE 84 : Réseau du système à vide

SENSIBILISATION DES HABITANTS Le quartier accueil le centre ‘GlashusEtt’ un centre d’exosition pour les nouvelle technologies environnementale dans le but de partager le savoir et informer les visiteurs sur les nouveauté en matière de technologies liés à l’environnement. ils organisent des excursions, donne des formations et conférences aux visiteurs externe mais ils sensibilise aussi les habitants du quartier en présentant des astuces et des conseils aux habitants sur comment utiliser les technologies et optimiser l’utilisation des ressources. L’information est transmise de façon simple et pédagogique afin de faciliter sa compréhension. Il a été fait par la municipalité de stockholm et Swedish Trade Council

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2 . E X EMPLES MARO C AINS 2.1 V ille

verte de benguerir

Prévue sur une superficie de 1000 ha pour une population de 100.000 habitants, la ville Verte de Benguérir est située à proximité du site de l’OCP et mitoyenne de la ville de Benguérir. Elle est à 30 minutes de Marrakech et à 90 minutes de Casablanca. Le projet est idéalement situé par rapport aux grands axes de circulation du pays. Il est situé sur l’axe autoroutier Casablanca Marrakech et situé à moins d’une heure de route des deux plus grands aéroports internationaux du Royaume, celui de Nouaceur et celui de Marrakech. LE PROJET Lancée en 2009 par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dans le cadre des grands projets de développement du Groupe OCP, la Ville Verte Mohammed VI est une ville nouvelle, aux dimensions à la fois locale et nationale, avec l’ambition de s’ériger comme un pôle universitaire de rang mondial et de répondre aux attentes écologiques et durables. La ville se positionne comme une ville nouvelle avec un impact urbanistique, économique et social remarquable sur la ville mitoyenne de Benguérir. Le projet de Ville verte Mohammed VI a nécessité d’importants investissements et mobilisé toute l’expertise de l’OCP et la forte implication et adhésion des partenaires locaux. Le plan de réalisation de la ville s’inscrit dans le cadre d’un cahier des charges rigoureux et conforme à la plus haute certification internationale en la matière. En effet, la ville verte Mohammed VI vise la certification Leed for Neighborhood Development (LEED ND). Selon le Directeur Général de la société d’aménagement et de développement vert (SADV), «C’est le premier projet de cette ampleur à viser cette certification en Afrique» LE POLE UNIVERSITAIRE Université Mohammed 6 (EMINES) est le cœur de la ville nouvelle, elle est appelée à jouer un rôle majeur dans le succès de la stratégie du pacte pour l’émergence industrielle du royaume, par le biais de son apport en matière de formation et recherche. Cet établissement repose sur la formation, la recherche, le transfert des technologies, l’incubation de projets innovants et porteurs et l’ouverture sur l’entreprise, ce pôle universitaire intégré comprendra plusieurs disciplines en management industriel, ingénierie, agriculture en zone aride, technologies vertes et développement durable, urbanisme et architecture, business et management

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Les quartiers seront compacts et équipes, les immeubles résidentiels ou destinés aux bureaux, seront construits à partir de matériaux bioclimatiques. Une bonne partie de l’énergie sera fournie par les panneaux photovoltaïques, avec équipements CVC à hauts rendements optimisant l’efficacité énergétique dans le bâtiment.

URBANISME L’objectif de cette ville nouvelle dédiée au savoir, est de permettre la mise en place d’un nouveau modèle urbain fondé sur le respect de l’environnement et la promotion du développement durable. Il s’agit d’expérimenter de nouveaux modes d’organisation de l’espace en mettant en place un pôle urbain où la qualité de vie est associée à une architecture et des infrastructures adaptées

Le plan a également tenu compte de la présence de talwegs et des oueds avec une conception paysagère et végétale spécifiques axée sur une Coulée Verte polycentrique

Des modes de gestion des services urbains écologiques et des espaces de verdure ramènent la nature au cœur du projet urbain. La création de cette ville est également un défi lancé à la nature puisque tout le périmètre de sa réalisation est gagné sur des zones semi-arides.

La Ville Verte de Benguérir, conçue comme un laboratoire national où l’OCP (anciennement Office Chérifien des Phosphates) veut expérimenter tous les ressorts de l’urbanisme de demain avec un nouveau modèle de planification urbain qui replace la nature et le savoir au cœur de la cité, de nouvelles conceptions architecturales fondées sur des matériaux bioclimatiques et l’utilisation des énergies renouvelables.

Par ailleurs, au cœur de la ville, l’Université Mohammed VI polytechnique constituera un centre offrant une formation de très haut niveau. Un quartier est mis à dispositions des chercheurs et professeurs marocains et étrangers sur une superficie de 23ha comprenant notamment une centaine de villas, des centres de loisirs et des commerces de proximité.

DECHETS / EAU La ville intègre aussi des normes de gestion responsable des eaux, elle comprend un réseau séparatif (eau potable, eau grise, tous les rejets des eaux usées seront acheminés vers une station d’épuration pour le traitement, un système de rétention et traitement des eaux de pluie est également prévu, Les eaux usées traitées seront réutilisées pour l’arrosage des espaces verts.

ASPECT DURABLES Ce chantier sera réalisé en trois phases sur une période d’une dizaine d’années avec un souci des aspects environnementaux dont la maîtrise des émissions de CO2 pour les transports. En effet le projet prévoit des voies piétonnes, des pistes cyclables et favorise des modes de transport doux tel que le bus électrique. Le plan vise aussi à gérer les densités et optimiser les déplacements par rapport aux emplacements des équipements.

La future cité prévoit également un traitement de déchets basé sur un système de collecte avec un tri séparatif, un recyclage et une réutilisation des déchets

ESPACES VERTS

Sur le plan urbanistique, le plan d’aménagement cherche à adapter la trame urbaine qui respecte les conditions naturelles d’ensoleillement et des vents dominants.

Afin de préserver une complémentarité et une cohérence entre toutes les composantes du projet et créer une continuité éco-

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FIGURE 85 : Plan de benguerir

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logique et urbaine depuis l’oued Bouchene, qui passe par Benguerir, jusqu’aux talwegs qui traversent la ville verte, un cordon vert, long de 4 km, a été conçu. Cette «Coulée verte», comprendra plus de 50.000 arbres qui seront plantés sur une superficie de 80 hectares, créant ainsi le poumon écologique pour la ville nouvelle. Pour les concepteurs, cette coulée, jalonnée par cinq oasis, est l’un des marqueurs identitaires de la Ville verte Mohammed VI. Elle est entièrement conquise sur des sites semi-arides. Cinq oasis permettront d’y organiser le fonctionnement urbain et constitueront les cinq principaux centres d’équipements de loisirs, de découverte, de récréation et de lien sociaux au sein de la ville verte. La ville verte de benguérir ; un Laboratoire pour les villes nouvelles du futur Les concepteurs du projet ont voulu, en choisissant un site acquis sur des espaces semi-arides, montrer qu’on peut faire la ville autrement, une ville qui n’est pas seulement une juxtaposition de lotissement et de blocs d’immeubles, mais aussi et surtout un cadre de vie agréable, qui regroupe savoir écologie et innovation. Ce projet est également un laboratoire à ciel ouvert pour expérimenter de nouveaux modes de gouvernances urbaines qui rompent radicalement avec ceux en cours dans la plupart de nos villes. Cette expérience aura pour but de faire sortir l’urbanisme marocain de son immobilisme et de ses vieux procédés fondés sur l’alignement et le zonage. FIGURE 86 : Ville verte de Benguerir

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2.2 E co

cité

Z enata

l’Eco-Cité Zenata s’appuie sur des concepts novateurs qui associent l’urbanisation à la nature et valorisent la mixité sociale et fonctionnelle au service de la communauté actuelle et future. Le plan d’aménagement de L’éco-cité Zenata se base sur l’optimisation des ressources naturelles qui met en avant les atouts naturels du territoire AIR L’Eco-Cité Zenata utilise le sens des vents pour permettre l’aération de la ville , la trame est donc orienté Nord Ouest-Sud Est selon les vents dominants de la région. Ceci permet rafraîchissement naturel de 2 à 3°C en été et régulation de l’humidité en hiver. EAU En conjuguant dénivellations naturelles et canaux pour drainer les eaux de pluie vers des bassins de rétention en surface, l’aménagement permet la régénération des nappes phréatiques et l’implantation d’un paysage naturellement vert favorisant l’embellissement global de la ville.

F I G U R E 8 7 : L’ é c o - c i t é d e Z e n a t a , u n e ville ventilée

Il permet également de diminuer les capacités des conduites souterraines des eaux et de minimiser la taille des ouvrages de rejet vers la mer. FIGURE 88 : Le bassin de rétention

VILLE VERTE ET OUVERTE

Ville vivante et végétalisée, l’Eco-Cité Zenata consacre 470 hectares, soit 1/3 de son territoire aux espaces verts répartis de manière à répondre à la disposition de la trame aéraulique. Parmi les espaces verts majeurs, l’axe métropolitain permet d’ouvrir la ville sur la mer. Il s’étire sur 3 Km, de l’autoroute urbaine (Casablanca-Rabat) vers le littoral, couvrant ainsi une surface globale de 40 hectares avec des largeurs comprises entre 50 m et 200 m.

F I G U R E 8 9 : L’ é c o - c i t é Z e n a t a

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UNE GRANDE VILLE À TAILLE HUMAINE La ville est composée d’une mosaïque de centres de vie autonomes. Chaque centre de vie, offre tous les équipements de proximité nécessaires en matière d’éducation, de culte, de santé, de commerce et de transport. FIGURE 90 : Ville mosaïque

FIGURE 91 : Les équipements de proximité

CIRCULATION Une mobilité harmonieuse conjugue mobilités collectives et douces et offre une alternative performante au tout-voiture pour réduire l’empreinte écologique de la ville. Le plan de mobilité collective prévoit la mise en place d’une gare multimodale (train, RER, tramway, bus) et un réseau de bus à haut niveau de service. Le plan de mobilité douce prévoit des déplacements à pied et à vélo à travers un circuit de 12 km de parcs linéaires, pratiques, confortables et sécurisés. Ce circuit est déconnecté des circuits avec voitures et répond aux pratiques de la ville de proximité, en reliant les différentes unités de vie des quartiers qui composent l’Eco-Cité Zenata.

FIGURE 92 : Le réseau de mobilité douce

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FIGURE 93 : Le plan de mobilité collective

3 . C ON C LUSIONS E T C OMPARAISONS La Médina et les éco-quartiers modernes présente plusieurs différences mais des similitudes dans l’essence. Les tableaux qui suivent vont présenter une comparaison spatiale au niveau des espaces publics et privés ( commerces, équipements et services / habitat) , circulation et réseaux de transport, espaces verts, et une comparaison des métabolismes économiques circulaires avec des conclusions et des directives générales qui résument les quatre quartiers et qui seront pris en compte lors de l’élaboration du projet .

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88 PLANS

HABITAT/ COMMERCES ET SERVICES

CIRCULATION


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CONCLUSIONS

ESPACE VERT


90 ECONOMIE


91

CONCLUSIONS

FIGURE 94 : Le métabolisme linéaire et le métabolisme circulaire


C onclusion G énérales

FIGURE 95 : Conclusion générale

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Un quartier durable est un espace qui met le bien être de ses habitants au centre de la réflexion. Le processus de l’élaboration doit prendre en compte cinq points essentiels : L’écologie : le projet doit avoir un faible impact sur son environnement naturel et préserver l’écosystème existant, il doit aussi intégrer des modes de production d’énergie renouvelables et limiter les déchets et les sources de pollution. Le contexte local : aucun projet réussit ne peut se faire sans prendre en compte le contexte local, comme on a vu dans la première partie du mémoire la contextualisation permet de créer des villes créatives et innovantes en apportant des réponses adaptées aux vrais besoins des habitants et en respectant le climat , les conditions naturelles locales, mais aussi la culture et les coutumes des habitants. La sociabilité : dans des villes ou les individus sont de plus en plus isolés il est important de favoriser l’échange et assurer l’inclusion sociale au sein du quartier. Le derb des médinas est un exemple d’espace favorisant l’échange tout en préservant l’intimité des habitants. L’économie : L’économie doit être basée sur un métabolisme circulaire, contrairement à nos villes actuelles basées sur des métabolismes linéaires, le métabolisme circulaire favorise le recyclage et les modes de production respectueux de l’environnement. L’économie doit aussi favoriser la consommation et la production locale et se baser sur des circuits de consommation courts entre la production et la consommation, chose qu’on retrouve dans la médinas à travers les champs qui l’entouraient, sources approvisionnement pour la ville. Enfin favoriser des systèmes qui portent aujourd’hui le nom de financement participatifs et qui se base sur des principes tels que lwaqf, adoptés par les habitants des médinas bien avant. La gouvernance : La bonne gouvernance est un élément essentiel pour assurer le fonctionnement et la pérennité d’un projet, pour garantir son efficacité cette gouvernance doit implique les habitant et assurer une communication et une concertation entre les différents intervenants; habitants et autorités locales, et doit opérer dans le sens du bien commun .

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BIBLIOGRAPHIE Ludovico Micara, Atillio Petruccioli, Ettore Vadini, The Mediterranean Medina: International Seminar, Roma, Italy: Gangemi Editore, 2006, 570 pages Eric CHARMES et Taoufik SOUAIN, villes rêvées, villes durables ? Paris, Edition Gallimard, 2009 Jacques Caillé, La Ville de Rabat jusqu’au Protectorat. Histoire et archéologie, Paris, Éditions d’Art et d’histoire, 1949, p. 122. M’hammed BELFQUIH et Abdellatef FADLOULAH, Mécanismes et formes de croissance urbaine au Maroc, Rabat : Edition :libraire el maarif, 1986 Steaven WARE, Médinas du Maroc, Paris : Edition Gallimard, 1997 Jean Galloti, le jardin et la maison arabe au maroc, France : Eactes sud, 2008 Franck-Dominique VIVIEN, Le développement durable, France : La Documentation Française, 2010, 163 pages Elsa COSLADO, Justin McGUINNESS et Catherine MILLER, Médinas immuables ? , Rabat: Centre Jacques-Berque, 2012, 412 pages. Elisabeth PELEGRIN-GENEL et François PELEGRIN, Ambiances densités urbaines et développement durable,Paris : Editions PC, 2008 Laurence ROCHER, Ecologies urbaines, sous la direction de Olivier Coutard et JeanPierre Lévy , France : Economica Antrhopos , 2010, 252 pages. Médina 2030 : scénarios et stratégies, sous la direction de Marcello BALBO, Paris : L’Harmattan, 2010 Marie-Hélène Contal et al, Habiter écologique : Quelles architectures pour une ville durable ?, France : Actes Sud, 2009 Philippe BOVET, Ecoquartiers en Europe, France : Terre vivante Editions, 2009. BREDA , Faire la ville durable, sous la direction d’Ariella Masboungi, Paris : le Moniteur, 2008, 143 pages. UNESCO, Culture, urban, futur, global report on culture for sustainable urban developement Pierre lefèvre, michel sabard, les écoquartiers, l’avenir de la ville durable, Rennes : edition apogée , 2009, 261 pages Samira Idllalène, The habous, a tool for biodiversity conservation?, Le habous, instrument de protection de la biodiversité ? Le cas du Maroc dans une approche de droit comparé. Claire Lelay, Des maisons écologiques : de la conception à la décoration, Geneve (suisse) : Aubanel, 2008 , 247p

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Richard rogers, philip gumuchdjian, des villes durables pour une petite planète, Paris : le moniteur, 2000, 213 pages Said mouline, la ville et la maison arabo-musulmanes, Paris : CNDP [Centre national de documentation pédagogique], 1981, 109 pages Pierre riboulet, Onze leçons sur la composition urabine , Paris: Presses de l’école national edes ponts et chaussées , 1998, 255 pages Michael grausam, Wolfgang Rid, Majid Mansour et al. Urban made construction durable de zones urbaines et de logements au maroc et en Allemagne, Rabat ; 2017 M. El harrouni Khalid Thermal Comfort in Sustainable Traditional Courtyard House : Rabat/ Salé Medina as a case study, 2nd international sustainable buildings symposium ISBS, May 2015 Mansour Majid, El harrouni Khalid, Hassan Radoine, Architecture et efficacité energétique, Rabat : ecole nationale d’architecture, 2016 Marcel Robert, La Médina, ville du futur ?, [en ligne], 2011 disponible sur http://carfree.fr/ index.php/2011/04/09/la-medina-ville-du-futur Marc Gossé, La médina, modèle urbain pour le XXIe siècle ?, [en ligne], 2011 disponible sur http://www.archimedia.ma/avis-paroles-dexperts/architecture-et-patrimoine-/1395-la-medina-modele-urbain-pour-le-xxie-siecle-Zineb Sitri , Mohamed Hanzaz, Pouvoirs et contre-pouvoirs en matière de planification urbaine au Maroc : pour une nouvelle régulation des pouvoirs de décision, [en ligne], Riurba 2016, disponible sur :http://riurba.net/Revue/pouvoirs-et-contre-pouvoirs-en-matiere-deplanification-urbaine-au-maroc-pour-une-nouvelle-regulation-des-pouvoirs-de-decision/ Gaudefroy-Demombynes Maurice. Un magistrat musulman : le mohtasib. In: Journal des savants, Janvier-juin 1947. pp. 33-40 disponible sur https://www.persee.fr/doc/jds_00218103_1947_num_1_1_2512 Ministère de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire, agence urbaine de skhirat témara , Le territoire de Skhirat-Temara à travers ses repères historiques, novembre 2016 Fès médiéval, France : Broché Editions Autrement, 1992 Joseph Rabie, l’écoquartier vauban à fribourg, une démarche globale pour une réalisation exemplaire, Hesp’ère 21, septembre 2009 Ecoquartier Vauban Freiburg Energie-Cités, 2008 sur www.energie-cites.eu Joseph Rabie, L’ecoquertie vaban a friebourg, Une démarche globale pour une réalisation exemplaire, Hesp’ère 21 septembre 2009 Andrea Gaffney, Vinita Huang, Kristin Maravilla, Nadine Soubotin, Hammarby Sjostad Case Study | CP 249 Urban Design in Planning 2007

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Belkouradssi S., Analyse bioclimatique de la maison traditionnelle à Marrakech, mémoire de fin d’étude encadré par Mme Benslimane, ENA Rabat, 1987 El Malki Boutaina, Contextualisationde l’urbanisme durable au Maroc , mémoire de fin d’étude encadré par Mme Samadi Soumaya, ENA Rabat, 2016 khaoula Benomar, Urban Sprawl From disorder to sustainability, mémoire de fin d’études encadré par M. Hassan Redouan 2017

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TA B L E D E S F I G U R E S • FIGURE 1 : La consommation de l’énergie au Maroc par secteur Source : https://www.leconomiste.com/article/1022209-efficacite-energetique-un-pa quet-de-mesures-des-cette-annee • FIGURE 2 : Les sources des GES au Maroc Source : https://www.leconomiste.com/article/1006459-climat-la-strategie-du-maroc- pour-lemarche-carbone • FIGURE 3 : Rapport entre les changements climatiques et le développement socio-économique Source : Réalisation personnelle Support : M.Majid Mansour, cours écologie et environnement, Ecole nationale d’architecture de Rabat • FIGURE 4 : Rapport besoin, culture et développement durable Source : Réalisation personnelle • FIGURE 5 : Les 17 objectifs de l’agenda 2030 Source : http://www.convergences.org/17-objectifs-3-engagements/ • FIGURE 6 : Diagramme du développement durable Source : http://www.3-0.fr/doc-dd/qu-est-ce-que-le-dd/les-3-piliers-du-developpement-durable • FIGURE 7 : Diagramme du développement durable centré sur le bien etre Source : Réalisation personnelle • FIGURE 8 : Situation de la Médina de Rabat Source : Réalisation personnelle • FIGURE 9 : Situation de la Médina et la Kasbah par rapport à la topographie du site Source : Réalisation personnelle • FIGURE 10 : L’interrelation des paramètres d’implantation d’un site Source : Réalisation personnelle • FIGURE 11 : L’embouchure du fleuve Bouregreg Source : Réalisation personnelle • FIGURE 12 : La ville de Rabat entre époque d’apogée et défaite Source : Réalisation personnelle • FIGURE 13 : Sol, source de matériaux de construction Source : Réalisation personnelle • FIGURE 14 : Vergers et jardins de la Médina de Rabat Source : Réalisation personnelle Support : Rabat, plan d’ensemble, Jacques Caillé, La Ville de Rabat jusqu’au Protectorat. Histoire et archéologie, Paris, Éditions d’Art et d’histoire, 1949. • FIGURE 15 : Hiérarchie de l’espace vert Source : Réalisation personnelle Support : Rabat, plan d’ensemble, Jacques Caillé, La Ville de Rabat jusqu’au Protectorat. Histoire et archéologie, Paris, Éditions d’Art et d’histoire, 1949. 98


• FIGURE 16 : Aquéduc Ain gheboula Source : Jacques Caillé, La Ville de Rabat jusqu’au Protectorat. Histoire et archéologie, Paris, Éditions d’Art et d’histoire • FIGURE 17 : Aquéduc Ain Atig Source : Jacques Caillé, La Ville de Rabat jusqu’au Protectorat. Histoire et archéologie, Paris, Éditions d’Art et d’histoire. • FIGURE 18 : La nappe phréatique Source : Réalisation personnelle • FIGURE 19 : Schéma système de récupération des eaux pluviales Source : Réalisation personnelle • FIGURE 20 : Voies principales et places des souk de la Médina de Rabat Source : Réalisation personnelle • FIGURE 21 : Rue des consuls Source : Réalisation personnelle Support : Rabat, plan d’ensemble, Jacques Caillé, La Ville de Rabat jusqu’au Protectorat. Histoire et archéologie, Paris, Éditions d’Art et d’histoire, 1949. • FIGURE 22 : Schéma configuration d’un axe commercial Source : Réalisation personnelle • FIGURE 23 : Les grandes mosquées de la Médina de Rabat Source : Réalisation personnelle Support : Rabat, plan d’ensemble, Jacques Caillé, La Ville de Rabat jusqu’au Protectorat. Histoire et archéologie, Paris, Éditions d’Art et d’histoire, 1949. • FIGURE 24 : Rue des consuls, Rabat Source : www.bnrm.ma • FIGURE 25 : Schéma hiérarchie des voies de la Médina Source : Réalisation personnelle • FIGURE 26 : Schéma de composition du quartier résidentiel : Houma Source : Réalisation personnelle • FIGURE 27 : Porte de la Médina de Rabat Source : Réalisation personnelle • FIGURE 28 : Schéma disposition des portes Source : Réalisation personnelle • FIGURE 29 : Coupe sur le derb Source : Réalisation personnelle • FIGURE 30 : Les types d’entrées Source : Réalisation personnelle • FIGURE 31 : Interdépendance des éléments de construction Source : Réalisation personnelle • FIGURE 32 : Passage sous saba Source : Réalisation personnelle • FIGURE 33 : Rue Souika Source : https://www.facebook.com/groups/Slim.zerouali/ 99


• FIGURE 34 : Rue sidi Fateh Source : https://www.facebook.com/groups/Slim.zerouali/ • FIGURE 35 : Plan orientation des vents Source: Réalisation personnelle Support : Jacques Caillé, La Ville de Rabat jusqu’au Protectorat. Histoire et archéologie, Paris, Éditions d’Art et d’histoire. • FIGURE 36 : Températures en milieu urbain Source : Réalisation personnelle • FIGURE 37 : Température dans la Médina Source : Réalisation personnelle • FIGURE 38 : Perception de la densité; trois cas de figure Source : Réalisation personnelle Support : Eric CHARMES et Taoufik SOUAIN, villes rêvées, villes durables ? Paris, Edition Gallimard, 2009 • FIGURE 39 : Maisons à patio vue d’en haut Source : Réalisation personnelle • FIGURE 40 : L’espace vert de la Médina Source : Réalisation personnelle • FIGURE 41 : Exemple de maison avec patio et riad de la Médina de Rabat Source : Réalisation personnelle • FIGURE 42 : Exemple de contrat de waqf Source : Cliché de l’auteur du ministère des habous • FIGURE 43 : Ensoleillement de la maison traditionnelle en été Source : Belkouradssi S., Analyse bioclimatique de la maison traditionnelle à Marrakech, mémoire de fin d’étude encadré par Mme Benslimane, ENA Rabat, 1987 • FIGURE 44 : Ensoleillement de la maison traditionnelle en hiver Source : Belkouradssi S., Analyse bioclimatique de la maison traditionnelle à Marrakech, mémoire de fin d’étude encadré par Mme Benslimane, ENA Rabat, 1987 • FIGURE 45 : Principaux types de cours intérieures Source : Said mouline, la ville et la maison arabo-musulmanes, Paris : CNDP [Centre national de documentation pédagogique], 1981, 109 pages • FIGURE 46 : Echange thérmique dans une maison traditionnelle Source : Réalisation personnelle • FIGURE 47 : Porte des pièces d’habitations, degrés d’ouverture et de fermeture Source : Said mouline, la ville et la maison arabo-musulmanes, Paris : CNDP [Centre national de documentation pédagogique], 1981, 109 pages • FIGURE 48 : Fenetre extérieure Source : Cliché de l’auteur (médina de Rabat) • FIGURE 49 : Porte extérieure Source : Cliché de l’auteur (médina de Rabat) • FIGURE 50 : Schéma vestibule Source : Réalisation personnelle

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• FIGURE 52 : Volume maison étudiée Source : M. El harrouni Khalid Thermal Comfort in Sustainable Traditional Courtyard House : Rabat/Salé Medina as a case study, 2nd international sustainable buildings symposium ISBS, May 2015 • FIGURE 53 : Plan maison étudiée Source: M. El harrouni Khalid Thermal Comfort in Sustainable Traditional Courtyard House : Rabat/Salé Medina as a case study, 2nd international sustainable buildings symposium ISBS, May 2015 • FIGURE 54 : Températures dans le volume durant le mois de décembre. Orientation : nord Source : M. El harrouni Khalid Thermal Comfort in Sustainable Traditional Courtyard House : Rabat/Salé Medina as a case study, 2nd international sustainable buildings symposium ISBS, May 2015 • FIGURE 55 : Températures dans le volume durant le mois de décembre en diminuant la HSP Source : M. El harrouni Khalid Thermal Comfort in Sustainable Traditional Courtyard House : Rabat/Salé Medina as a case study, 2nd international sustainable buildings symposium ISBS, May 2015 • FIGURE 56 : Températures dans le volume durant le mois de Décembre en diminuant les échanges thermiques Source : M. El harrouni Khalid Thermal Comfort in Sustainable Traditional Courtyard House : Rabat/Salé Medina as a case study, 2nd international sustainable buildings symposium ISBS, May 2015 • FIGURE 57 : Températures dans le volume durant le mois d’Aout Source : M. El harrouni Khalid Thermal Comfort in Sustainable Traditional Courtyard House : Rabat/Salé Medina as a case study, 2nd international sustainable buildings symposium ISBS, May 2015 • FIGURE 58 : Températures dans le volume durant le mois d‘Aout en augmentant l’espace ombragé Source : M. El harrouni Khalid Thermal Comfort in Sustainable Traditional Courtyard House : Rabat/Salé Medina as a case study, 2nd international sustainable buildings symposium ISBS, May 2015 • FIGURE 59 : Températures dans le volume durant le mois d’Aout en augmentant la ventilation nocturne Source : M. El harrouni Khalid Thermal Comfort in Sustainable Traditional Courtyard House : Rabat/Salé Medina as a case study, 2nd international sustainable buildings symposium ISBS, May 2015 • FIGURE 60 : Les acteurs de la planification participative de Vauban Source : Joseph Rabie, L’ecoquartier vauban a friebourg, Une démarche globale pour une réalisation exemplaire, Hesp’ère 21 septembre 2009 • FIGURE 61 : Plan de Vauban Source : Joseph Rabie, L’ecoquartier vauban a friebourg, Une démarche globale pour une réalisation exemplaire, Hesp’ère 21 septembre 2009 • FIGURE 62 : Structuration urbaine à l’échelle de l’ilot Source : Joseph Rabie, L’ecoquertie vauban a friebourg, Une démarche globale pour une réalisation exemplaire, Hesp’ère 21 septembre 2009 • FIGURE 63 : L’écoquartier Vauban à Friebourg Source : Joseph Rabie, L’ecoquertie vauban a friebourg, Une démarche globale pour une réalisation exemplaire, Hesp’ère 21 septembre 2009 101


• FIGURE 64 : Plan du réseau de transport à Vauban Source : Réalisation personnelle Support : Michael grausam, Wolfgang Rid, Majid Mansour et al. Urban made construction durable de zones urbaines et de logements au maroc et en Allemagne, Rabat ; 2017 • FIGURE 65 : Plan utilisation de l’espace bâti à Vauban Source: Réalisation personnelle Support : Michael grausam, Wolfgang Rid, Majid Mansour et al. Urban made construction durable de zones urbaines et de logements au maroc et en Allemagne, Rabat ; 2017 • FIGURE 66 : Sources de l’énergie à Vauban Source : Réalisation personnelle • FIGURE 67 : Plan des espaces verts à Vauban Source : Réalisation personnelle Support : Michael grausam, Wolfgang Rid, Majid Mansour et al. Urban made construction durable de zones urbaines et de logements au maroc et en Allemagne, Rabat ; 2017 • FIGURE 68 : Vauban, Friebourg Source : http://www.ecoquartiers-geneve.ch/index.php?page=vauban • FIGURE 69 : Plan de BedZed Source : https://ecoquartier.ch/wp-content/uploads/2016/05/BedZED-PresentationDetaillee-1. pdf • FIGURE 70 : Plan réseau de transport à BedZed Source : Réalisation personnelle • FIGURE 71 : Coupe sur BedZed Source : BedZed, Beddington zero energy (fossil) devlopment • FIGURE 72 : Axonométrie d’une maison à BedZed Source : BedZed, Beddington zero energy (fossil) devlopment • FIGURE 73 : Fonctionnement du système de cogénération à BedZed Source : BedZed, Beddington zero energy (fossil) devlopment • FIGURE 74 : Système de ventilation Source : BedZed, Beddington zero energy (fossil) devlopment • FIGURE 75 : Coupe sur une maison à BedZed Source : BedZed, Beddington zero energy (fossil) devlopment • FIGURE 76 : Les sous-quartiers de Hammarby Sjostad Source : Andrea Gaffney, Vinita Huang, Kristin Maravilla, Nadine Soubotin, Hammarby Sjostad Case Study | CP 249 Urban Design in Planning 2007 • FIGURE 77 : Modèles des îlots de centre ville Source : Andrea Gaffney, Vinita Huang, Kristin Maravilla, Nadine Soubotin, Hammarby Sjostad Case Study | CP 249 Urban Design in Planning 2007 • FIGURE 78 : Plan de Hammarby Sjostad Source : Andrea Gaffney, Vinita Huang, Kristin Maravilla, Nadine Soubotin, Hammarby Sjostad Case Study | CP 249 Urban Design in Planning 2007

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• FIGURE 79 : Hammarby Sjostad Source : http://transitionpositive.org/2018/02/hammarby-sjostad-stockholm/ https://lepetitjournal.com/stockholm/actualites/environnement-la-suede-verte-premier-volet-hammarby-et-stockholm-royal-seaport-46614 • FIGURE 80 : Plan du réseau de transport à Hammarby Sjostad Source : Réalisation Personnelle Support : Erik Freudenthal , Hammarby Sjostad unique environnemental project in stockholm , March 2013 • FIGURE 81 : Les sources et circuits de l’énergie à Hammarby Sjöstad Source : schéma 1 et 2 Réalisation personnelle schéma 3 Andrea Gaffney, Vinita Huang, Kristin Maravilla, Nadine Soubotin, Hammarby Sjostad Case Study | CP 249 Urban Design in Planning 2007 • FIGURE 82 : Plan des espaces verts à Hammarby Sjöstad Source : Réalisation Personnelle Support : Andrea Gaffney, Vinita Huang, Kristin Maravilla, Nadine Soubotin, Hammarby Sjostad Case Study | CP 249 Urban Design in Planning 2007 • FIGURE 83 : Le système à vide pour l’évacuation des déchets Source: https://www.abc.net.au/news/2016-09-21/envac-rubbish-disposal-for-maroochydore-on -the-sunshine-coast/7865480 • FIGURE 84 : Réseau du système à vide • FIGURE 85 : Plan de benguerir Source : https://www.emines-ingenieur.org/campus/un-lieu-de-vie/la-ville-verte-de-ben-guerir • FIGURE 86 : Ville verte de benguerir Source : https://sadbenkirane.com/projet/ville-verte-mohamed-vi-benguerir/ • FIGURE 87 : L’Eco-cité de Zenata, une ville ventilée Source : https://www.zenataecocity.ma/un-amenagement-novateur/concept-urbanistique • FIGURE 88 : Le bassin de rétention Source : https://www.zenataecocity.ma/un-amenagement-novateur/concept-urbanistique • FIGURE 89 : L’éco-cité Zenata Source : https://www.zenataecocity.ma/un-amenagement-novateur/concept-urbanistique • FIGURE 90 : Ville mosaique Source : https://www.zenataecocity.ma/un-amenagement-novateur/concept-urbanistique • FIGURE 91 : Les équipements de proximité Source : https://www.zenataecocity.ma/un-amenagement-novateur/concept-urbanistique • FIGURE 92 : Le réseau de mobilité douce Source : https://www.zenataecocity.ma/un-amenagement-novateur/concept-urbanistique • FIGURE 93 : Le plan de mobilité douce Source : https://www.zenataecocity.ma/un-amenagement-novateur/concept-urbanistique • FIGURES tableux comparatif p.94,95,96 Source : Réalisation personnelle • FIGURE 94 : Le métabolisme linéaire et le métabolisme circulaire Source : Rogers R. des villes durables pour une petite planète, 2008 • FIGURE 95: Conclusion générale Source : Réalisation personnelle 103


• Sources des icones utilisées pour les schémas: www.the nounproject.com Walk by Adrien Coquet from the Noun Project Bike by Sakchai Ruankam from the Noun Project Diversity by Nithinan Tatah from the Noun Project Rain by Assyifa Art from the Noun Project personal space by Hea Poh Lin from the Noun Project proximity by Hea Poh Lin from the Noun Project green by Ker’is from the Noun Project interaction by wira wianda from the Noun Project password by anbileru adaleru from the Noun Project Energy by Gem Designs from the Noun Project Compost by Balam Palma from the Noun Project Walk by Edwin PM from the Noun Project

Planting Plant by Gan Khoon Lay from the Noun Project Plant by Oksana Latysheva from the Noun Project local search by I Putu Kharismayadi from the Noun Project

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