Rapport de mobilité - Architecture - Université Laval - Québec

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Rapport de mobilité internationale l Année 2019-2020 l Master 1 Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Strasbourg

Ecole d’Architecture de

Québec RÉALISÉ À L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ÉTUDIANT

CANADA

HIRTZ Sarah



CHAPITRE 1

Pourquoi par tir en mobilité inter nationale ?

Pourquoi partir en mobilité internationale ?

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CHAPITRE 2

L’Ecole d’Architecture de l’Univer sité Laval

1 _ L’ U n i v e r s i t é L a v a l Historique Le campus Le PEPS Les par ticularités : souterrains et hors campus 2 _ L’ E c o l e d ’ A r c h i t e c t u r e a_ Emplacement et historique Bref hirstorique Le quar tier Le Vieux Séminaire b_ Programme pédagogique Le programme Le cursus au sein de l’école La dernière année Nombre d’étudiants Déroulement d’une année univer sitaire au Québec

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CHAPITRE 3

Condition d’accueil & inser tion pédagogique

1_ Les qualitées de l’école : conditions matérielles a_ Un ensemble de services disponibles b_ Les ateliers

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2_ Les cours, fonctionnement pédagogique et conditions d’accueil a_ Quels cours en mobilité ? b_ Le déroulement d’un cours d’atelier c_ Différences dans les modes d’enseignements Cours littéraires Informatique Méthodes de notation Gestion des cour s en temps de covid Déroulement d’une année univer sitaire au Québec

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3 _ L’ a p p o r t r e l a t i o n n e l

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CHAPITRE 4

Que retenir de cette expér ience ?

1_ Les apports de l’école

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2_ Les appor ts de la ville , du pays

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3_ Les apports de l’erasmus en lui-même

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Souvenirs de mobilité...

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S O M M A I R E



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POURQUOI PARTIR EN MOBILITÉ INTERNATIONALE ?

Explication des raisons qui ont motivé la demande de mobilité : intérêt pour le pays et/ou son architecture, curiosité, programme pédagogique, demande complémentaire vis-à-vis de l’enseignement français, etc.

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Intégrer, pendant une année, l’Ecole d’Architecture de l’Université Laval à Québec, au Canada, a été un honneur et une grande chance. L’envie de partir en mobilité internationale a été présente très tôt dans mes études et les nombreuses réunions et retours extrêmement positifs des étudiants en échange ont à chaque fois confirmé un peu plus ce choix. Après trois années au sein d’une même école d’architecture, dans un cadre pédagogique maintenant familier, il m’a semblé important à cette période de mon cursus, de découvrir une nouvelle façon d’enseigner l’architecture afin de progresser. Je trouvais primordial d’élargir ma vision de l’architecture, des études et du métier d’architecte, d’apprendre avec d’autres méthodes, d’autres points de vue et d’autres enjeux propre au pays d’accueil. C’était aussi une volonté d’ouvrir mon regard, d’élargir ma culture et mes connaissances en arts et architecture à travers une expérience d’une année complète, d’avoir un bagage culturel plus grand. Je souhaiterai, après mon diplôme, orienter ma pratique de l’architecture vers le patrimoine bâti, la réhabilitation des bâtiments et quartiers. Le fait de pouvoir étudier dans une ville classée au patrimoine mondiale de l’UNESCO, en plus d’être qualifiée d’arrondissement historique », était une belle opportunité De même, découvrir une nouvelle vision du patrimoine bâti, une autre histoire architecturale, une autre façon de penser et concevoir la ville, et d’avoir l’opportunité d’étudier en plein coeur du centre historique du Vieux-Québec semblait pour moi très bénéfique pour avoir des bases de différents pays pour pouvoir me spécialiser dans le domaine du patrimoine plus tard. Les cours proposée à l’Ecole d’Architecture de l’Université Laval on aussi appuyer mon choix de destination. Beaucoup de cours proposés étaient en rapport avec l’histoire de l’architecture vernaculaire québécoise / canadienne, avec les théories et pratiques en conservation du patrimoine, avec l’urbanisme au Québec, etc. Suite aux réunions des anciens étudiants en mobilité, ceux-ci semblaient enthousiasmés par les modes d’enseignement, le rapport plus décomplexé entre professeurs et élèves. Cet enseignement de confiance, d’échange, ouvert à la discussion et mettant en avant à la fois la créativité des étudiants et la part technique des projets faisait suite à l’enseignements que j’avais pu suivre à Strasbourg et me permettait d’approfondir ce rapport créativité-technique déjà acquis à l’ENSAS.

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L’ECOLE D’ARCHITECTURE DE L’UNIVERSITÉ LAVAL

Présentation de l’établissement d’accueil, sa structure institutionnelle, ses caractéristiques (école ou faculté d’architecture, Institut polytechnique, autres...) et son programme pédagogique.

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1. L’Université Laval Historique L’Université Laval est l’une des plus grandes universités au Canada. Elle a été fondée en 1852 à l’initiative du Séminaire de Québec, lui-même fondé en 1663, et constitue le plus ancien établissement d’enseignement supérieur francophone en Amérique, et la sixième plus ancienne université du Canada. L’Université Laval propose un peu plus de 500 programmes d’études du premier au troisième cycle à environ 43 000 étudiants et étudiantes. Elle attire également chaque année près de 6 600 étudiants étrangers. Le campus Le campus de l’Université Laval est une véritable ville dans la ville. Il est composé d’une trentaine de pavillons et des résidences, sur une surface totale de 1,8 km2 au cœur de l’agglomération québécoise. Il est accessible en voiture, via des pistes cyclables et de nombreuses lignes de bus. Le campus est muni de nombreuses allées piétonnes et zones boisées (28% de la superficie totale du campus), utilisées pour les études en agro-foresterie et dérivées. Le campus comprend aussi son propre jardin botanique. Le PEPS Le Pavillon de l’éducation physique et des sports (PEPS) de l’Université Laval est le plus vaste centre sportif universitaire de l’est du Canada. Il est utilisé par les étudiants, le tout public et pour de grands événements sportifs. C’est ici que la plupart des étudiants (de l’Ecole d’Architecture compris) viennent suivre des cours de sports. L’Université possèdent ses propres équipes sportives nommées « Rouge et Or », reconnues nationalement. Le Stade TELUS-Université Laval est un terrain de football canadien avec piste d’athlétisme. Il a une capacité maximale de 18 000 spectateurs, notamment pour les grands match de football canadien en septembre, véritable événement de la vie étudiante « à l’américaine ». Il y a aussi un stade intérieur adjacent, ainsi qu’un stade couvert. Plus vaste plateau du secteur du PEPS, les gradins peuvent accueillir 4 000 personnes lors des compétitions des Athlètes du Rouge et Or. L’aréna du PEPS compte deux patinoires, qui ont notamment accueilli durant quelques saisons les Remparts de Québec (équipe nationale de hockey sur glace). 2000 spectateurs peuvent prendre place dans les gradins. Dans le Centre aquatique Desjardins–Université Laval deux piscines olympiques. Les particularité : souterrains et hors campus Particularité du campus, la quasi totalité des pavillons sont reliés entre eux par un réseau de tunnels souterrains de plus de 10km. Ils sont très fréquentés en hiver, permettant de ce déplacer entre les pavillons et les résidences, les étudiants n’ayant presque jamais besoin de passer par l’extérieur, qualifiant l’université de «l’Uni qui ne ferme jamais» (même pendant les tempêtes de neige). Hors campus on retrouve la facultés d’art, d’aménagement et de design qui regroupe l’Ecole d’Architecture, dans le Vieux Séminaire de Québec, ainsi que L’École d’Art (anciennement l’École des arts visuels) dans l’édifice La Fabrique sur le boulevard Charest dans le quartier Saint-Roch. En dehors de Québec, la Forêt Montmorency, d’une superficie de 297 km2, appartient à l’Université pour les études et recherches en sciences forestières, ainsi que la station agronomique de l’Université Laval à Saint-Augustin-de-Desmaures (280 ha). 10


Plan du Campus Universitaire

Pavillons Parkings RĂŠsidences : 35, 38, 39, 40 Souterrrains Bus :

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2. L’Ecole d’Architecture

a. Emplacement et histoire

Bref historique L’Ecole d’Architecture de Québec s’est d’abord établie en 1960 dans la rue Saint-Jean, et comptait une vingtaine d’étudiants. Elle déménage dans plusieurs pavillons du campus principal à Sainte- Foy avant de retourner définitivement dans le coeur de Québec. Depuis 1988, l’Ecole d’Architecture de l’Université Laval est installée dans le magnifique édifice du Vieux Séminaire de Québec, le berceau de l’Université Laval. Le quartier L’Ecole d’Architecture de Québec baigne dans un environnement culturel exceptionnel, en plein coeur de l’arrondissement historique du Vieux Québec, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est un environnement de grande qualitée pour des étudiants en architecture. L’Ecole se situe à proximité de lieux patrimoniaux et architecturaux comme le Château Frontenac, l’Edifice Price, l’Hôtel de Ville, etc. Son emplacement est aussi à courte distance de marche des Musées de la Civilisation, de l’Amérique Francophone ou des Beaux Arts de Québec, des rues animées et vivantes de la ville, et des places d’évènements. Marché du Vieux-Port quai St-A

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Musée de la civilisation

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Parlement

Plan réalisé par les étudiants de l’Ecole d’Architecture, 2016

Citadelle

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Le Vieux Séminaire Dispersés dans l’Aile de la Congrégation, l’Aile de la Procure et l’Aile des Parloirs, les étudiants en architecture évoluent dans un bâtiment type de la Nouvelle France et d’architecture monastique. Les ailes de l’Ecole entourent une grande cour partagée avec des élèves de secondaire (équivalent au niveau collège en France). Malgré des travaux de modernisation, les ateliers sous les combles et le café profitent encore des charpentes en bois d’origine. Le sous-sol possède encore ses voutes et murs de pierre d’origine ( certains murs et voûtes de l’Aile de la Procure datent de 1663). On y trouve quelques ateliers, des salles pour les jury de projet, et les salles d’impressions / laboratoires.

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2. L’Ecole d’Architecture

b. Le programme pédagogique

Le programme L’Ecole d’Architecture de Québec est une école supérieure qui dépend de la Faculté d’aménagement, d’Architecture, d’Art et de Design de l’Université Laval. La Faculté est la seule à l’échelle du Canada, à réunir quatre école de disciplines artistiques, ainsi que plusieurs groupes et centres de recherches. Les principaux domaines d’études et spécialitées proposées à l’Ecole d’Architecture sont : ambiances physiques et design, architecture virtuelle et fabrication numérique, conservation et restauration du patrimoine, construction et design, design urbain (projet urbain en France), habitats et cultures et enfin programmation et design. Le cursus scolaire au sein de l’école Le programme pédagogique des Ecoles d’Architecture de Québec et de Strasbourg est relativement similaire. Comme en France, les étudiants réalisent leurs cursus d’architecture en environ 5 ans. Il faut toutefois noter quelques différences. Avant de commencer leurs études universitaires, les étudiants réalisent généralement deux année dans un Cégep (équivalent aux deux années de classes préparatoires en France). En architecture, les étudiants sortant du Cégep sont « technologues en architecture ». Les étudiants effectuent dans leur cursus universitaire trois années de baccalauréat (équivalentes à notre licence). Ils suivent ensuite deux années de maitrise (équivalentes à notre master), avant de poursuivre éventuellement dans des doubles diplômes, un cursus de recherche, ou vers un doctorat.

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La dernière année En dernière année, les étudiants doivent aussi réaliser un projet de fin d’étude, ici nommé Essai (Projet) de Fin d’Etude. Ici, l’essai projet est lié à un travail de recherche (comme si on mêlait totalement mémoire et PFE). Il implique un processus de recherche-création. L’essai projet réunit à la fois un travail de design architectural et un travail de recherche. Les «finissants» ont à concevoir un « projet d’architecture porteur d’une thèse » (cf. site de l’Ecole). Nombre d’étudiants Les promotions sont réparties comme en France : - En baccalauréat, les étudiants sont en moyenne 90-95 par promotion avec une limite de 80 places à l’entrée en 1ère année. Les étudiants peuvent partir en mobilité internationale pendant leur troisième année, soit une année complète, soit juste pendant la deuxième session. Ainsi, pendant cette période, la promotion est réduite de moitié et essentiellement constituée d’étudiants en échange. - En maitrise, on compte entre 90 et 100 « finissants » (maitrise 2). En 2019-2020, ils étaient au nombre de 98. - En recherche/ doctorat, les étudiants sont entre 15 et 20. Déroulement d’une année universitaire au Québec Les calendriers universitaires sont décalés par rapport à ce que l’on connait à l’Ecole d’Architecture de Strasbourg. L’année commence autour du 1er septembre et se termine généralement autour du 1er mai. Elle est divisée en deux sessions de quinze semaines : - la session d’automne; - la session d‘hiver. Chacune comprend une semaine de « vacances » ; la semaine de relâche. Selon les programmes il s’agit d’une semaine de révision avant les examens de la mi-session. Dans notre cas, les jurys de projets et examens se sont toujours déroulés avant, permettant de profiter de ces semaines pour voyager dans le pays. A Noël, les congés sont généralement plus longs qu’en France (entre trois et quatre semaines selon les rendus de projet de son atelier), marquant l’entre-deux sessions.

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CONDITIONS D’ACCUEIL & INSERTION PEDAGOGIQUE

Description des conditions d’accueil: conditions matérielles et conditions d’insertion pédagogiques au sein de l’établissement : encadrement, fonctionnement pédagogiqu, contact avec les enseignants et étudiants.

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1. Les qualités de l’Ecole : condition matérielles a_Un ensemble de services disponibles

L’Ecole d’Architecture de l’Université Laval dispose de nombreux services accessibles aux étudiants tout au long de leurs études. Comme à Strasbourg, un magasin de revente permet de se fournir en matériel (carton, papeterie) . De nombreux outils sont aussi disponibles en prêts (appareils photos reflex, caméras, trépieds, etc). L’Ecole possède sa propre menuiserie. Après une courte formation et une évaluation, les étudiants ont accès à un ensemble de machines afin de concevoir leurs maquettes ou autres objets de design. Dans cet atelier se trouve aussi les découpeuses laser. Les étudiants peuvent se rendre au FabLab pour l’impression de maquettes 3D, des impressions en plâtre ou en résine, des découpes laser, etc. Le FabLab est directement géré et surveillé par des étudiants responsables de l’Ecole. En salle d’impression, les étudiants ont accès, comme à l’ENSAS, à des traceurs et imprimantes de différents formats. L’Ecole est munie d’un ensemble de laboratoires spécialisées et techniques permettant la créations de maquettes perfectionnées et rendant accessible de nombreux outils informatiques et technologiques, parmi lesquels : - un laboratoire photo avec ciel artificiel et canal hydraulique, - une matériauthèque, - des ateliers de recherche pour les étudiants en maitrise et doctorants.

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1. Les qualités de l’Ecole : condition matérielles b_Les ateliers

En début de session, chaque groupe d’atelier possède un local propre qu’il pourra occuper pendant les séances de cours mais aussi pour son travail personnel. Les étudiants ont ainsi leur bureau et un casier personnel pendant toute la session. Fermé à code, il est possible de laisser la totalité de ses affaires, ses maquettes en cours, etc. L’école étant ouverte 24h/24 et 7j/7, les étudiants ont accès non stop à un lieu de travail. Cette disposition de l’école a été vraiment agréable et bénéfique afin de pouvoir vraiment utiliser un espace personnel pendant les périodes intensives de travail, sans avoir à déplacer ses affaires ou négocier une place dans une salle déjà achalandée. Aussi, le fait de partager le local avec son groupe d’atelier, en effectif réduit, permet assez vite d’avoir une ambiance très conviviale et familiale, fortement appréciée pendant les séances de travail. On ne se sent jamais seul, on a notre petit groupe.

photo : Alice Beaubien

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2. Les cours, fonctionnement pédagogique et conditions d’accueil a_Quels cours en mobilité ?

A l’Ecole d’Architecture de l’Université Laval, les cours sont relativement similaires à ceux que l’on peut suivre à l’ENSAS. Les élèves ont un cours de projet, appelé ici cours d’atelier, et plusieurs cours magistraux et travaux pratiques/dirigés, se déroulant soit à l’amphithéâtre, soit dans une salle de cours classique. Certains cours sont transversaux, principalement entre baccalauréat 3 et maitrise 1. Les cours En tant qu’étudiant en mobilité, les choix de cours se sont effectués directement avec la direction des études de l’Ecole, et on été choisit librement parmi la liste de cours disponible. L’équivalence de cours est légèrement différente en France qu’au Québec. Durant mon année de mobilité, j’étais inscrite en baccalauréat 3, tout en ayant accès à des cours de maîtrise, mais aussi de 2ème année.

Au total, nous avons quatre cours par semaine, pour une moyenne de 15 heures de présences en cours. Même si 15 heures peuvent sembler peu par rapports aux emplois du temps de licence à Strasbourg, le temps de travail personnel est conséquent. Les travaux dirigés et les examens de mi-session demandent une grande implication et une assiduité dans le travail. Aussi, beaucoup de travaux, si ce n’est la majorité, s’effectuent en groupe. Même si il est « plus simple » de travailler avec des autres étudiants en mobilité, les travaux de groupes permettent aussi de travailler avec des étudiants québécois et de se confronter à de nouvelles méthodes de travail. 20


2. Les cours, fonctionnement pédagogique et conditions d’accueil b_Le déroulement d’un cours d’atelier

Les cours d’ateliers se déroulent à effectif plus réduit que lors des cours magistraux. Il y a environ 10 à 12 étudiants par atelier pour un(e) enseignant(e). Comme en France, le corps enseignant est composé de professionnels, en architecture, urbanisme, patrimoine, etc. A chaque début de session, une réunion permet aux différents architectes de présenter leur propositions d’atelier. La répartition dans les ateliers se fait par liste de voeux. Durant mon année de mobilité, j’ai pu suivre deux cours d’ateliers liées à des concours d’architecture et d’idée, et réalisés en binôme. Les relations entre étudiants et professeurs sont plutôt différentes de ce que l’on peut voir en France. Le tutoiement est souvent de rigueur, mettant en place une ambiance plus conviviale même si il y a tout de même respect et rigueur. Les professeurs, en atelier mais aussi pour les autres cours, sont très accessibles. Les échanges de mails et réunions sont fréquentes dès que les étudiants en éprouvent le besoin selon l’avancement de leur travaux. Aussi, il y a souvent d’autres profs que le directeur de cours ou d’atelier qui s’investissent auprès des élèves. Par exemple, lors de la deuxième session, nous étions suivis par notre professeur d’atelier ainsi que par un ingénieur pour tous les problèmes concernant la technique et la structure. A partir de la maitrise, certains étudiants peuvent postuler comme auxiliaires d’enseignements. Ils assistent le professeur dans la gestion des ateliers/ travaux pratiques, dans la supervision des examens et des oraux, etc. Corrections et jurys A l’Ecole d’Architecture de l’Université Laval, les corrections sont un peu différentes qu’à l’Ecole d’Architecture de Strasbourg. Appelées ici « critiques », il y en a environ trois par session : - la critique préliminaire; évaluant le concept du projet, les premières phases d’esquisse - la critique intermédiaire; évaluant le projet plus avancé, les partis pris architecturaux, les détails techniques, etc. - la critique finale Les corrections ne se font généralement pas dans l’atelier de travail mais dans une salle spécifique avec le professeur et les membres du jurys (architectes, urbanistes, artistes, ingénieurs, etc). A l’inverse de Strasbourg, on ne visite pas les salles de rendus des autres promotions ou des autres groupes sauf si il est mentionné que le jury est publique. Point très positif, les corrections sont très constructives et très bien organisées. Dans les deux ateliers que j’ai suivis, les temps de paroles ont toujours été chronométré afin que chaque groupe ai le même temps de parole et le même temps de retour des jurys. L’idée des critiques n’est pas, contrairement à son nom, faites pour juger le travail mais pour aider les étudiants à évoluer dans leurs projets.

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2. Les cours, fonctionnement pédagogique et conditions d’accueil

c_Différences dans les modes d’enseignements

Cours littéraires A l’Ecole d’Architecture de Québec, les enseignements sont généralement plus « littéraires », comparativement aux cours que j’ai pu suivre à Strasbourg. Il y a de nombreuses lectures hebdomadaires obligatoires, que ce soit des articles d’architecture ou d’urbanisme, ou des livres théoriques qui servent de support principal au cours (exemple pendant le cours de maitrise « Histoire, théorie et pratique en architecture »). Ces lectures précèdent souvent des analyses et/ou résumés notés, ou autres dossiers et sont très bénéfiques à la préparation des travaux de mémoires ou, pour les étudiants en dernière années, au doctorat. Informatique La part de création et de modélisation informatique est très importante à l’Université Laval et est inculquée plus tôt qu’à l’Ecole de Strasbourg. Là où à Strasbourg, le travail à la main est extrêmement et positivement mis en avant, les étudiants apprennent souvent les divers logiciels de modélisation dès leurs années pré-universitaires, pendant leurs cours au CEGEP. Dès la première année à l’Ecole d’Architecture, les étudiants se forment donc à faire des rendus numériques lors des critiques, en plus de maquettes et de productions manuelles. L’enseignement de logiciels complexes de modélisations 3D fait l’objets de cours à part entière, nécessitant beaucoup de travaux personnels de la part des étudiants. Beaucoup de maquettes d’étudiants sont justement réalisés avec ces outils technologiques et informatiques et il n’est pas rare de voir la quasi totalité des maquettes de rendus réalisées à l’imprimante 3D, en résine, en bois, etc. Aussi, il n’y a pas de salles d’informatiques à proprement parler, chaque étudiant se devant d’installer les logiciels nécessaire en fonction de son niveau d’étude. L’école n’offre pas d’accès à des ordinateurs dans une salle informatique comme le fait l’Ensas. Chaque étudiant possède son propore ordinateur dès la première année et se doit d’y installer les logiciels au fur et à mesure, avec l’aide des informaticiens de l’école. En tant qu’étudiant en mobilité celà peut être un peu complexe car, à l’ENSAS, il y a la possibilité d’utiliser les ordinateurs de l’école pour les logiciels nécessitant une machine plus performante et nos ordinateurs personnels ne sont pas tous capables de supporter les logiciels demandés.

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Méthodes de notation La perception des notes et les méthodes de notations est différentes qu’en France et sont propres aux universités nord-américaines. Notés en %, les devoirs en baccalauréat sont considérés comme insuffisants lorsqu’en dessous de 60% et en maîtrise, en dessous de 70%. Les exigences sont un peu plus élevées dans la mesure où les crédits obtenus donnent accès à des cours. Plus les pourcentages obtenus sont haut, plus l’étudiant aura accès un choix plus large de cours. Aussi, beaucoup suivent entre trois à cinq cours selon les années mais, à l’exception de l’atelier de projet, tous les cours ont le même « coefficient » et donc la même importance en terme de charge de travail personnel. Gestion des cours en temps de COVID Dans ce rapport de mobilité, il me semble important d’évoquer la gestion des études pendant la période de pandémie. L’implication de l’Université Laval et de l’Ecole d’architecture dans le suivis de leurs étudiants à grandement influencé ma décision de rester au Québec pour finir mon année. L’Université et l’Ecole ont, en quelques jours, transféré leurs cours en présentiels vers des cours en ligne. Nous étions informés, quotidiennement puis de manière hebdomadaire, de toutes les évolutions de la situation et des conséquences sur nos études. Au sein de l’Ecole d’Architecture, les cours ont été très vite adaptés. Des examens ont été transformé en dossiers écrits à rendre pour faciliter la gestion du travail pour les étudiants. Pour notre atelier de projet, nos deux journées de cours par semaine se sont transformées en deux réunions virtuelles par semaines. Nous avons passé nos différents jurys de fin de session virtuellement. La fin de session s’est bien déroulée grâce à la motivation des enseignants et leur volonté de nous voir réussir du mieux possible, mais aussi grâce à l’implication de tous les étudiants malgré la difficulté de cette période.

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3. L’apport relationnel Associations et lieux de vie Comme à l’Ecole d’Architecture de Strasbourg, l’Ecole d’Architecture de Québec est un lieu convivial, familial. Les relations entre les étudiants et entre les promotions sont basées sur l’entraide et le partage. L’implication étudiante dans la vie de leur école est aussi très valorisée ici. Un comité étudiant, l’ASSETAR, se charge de la gestion du magasin, du café, et de la majeur partie des événements, comme cela se fait avec l’association TESAA ou CERF à Strasbourg. Lieu de rencontre, de travail et de socialisation, le café ASSETAR est installé sous les combles de l’Ecole. Comme à Strasbourg, on s’y restaure, on y va pour boire un café ou un thé. Très animé pendant les midis et pendant les soirées étudiantes, il est aussi très prisé en matinée et en fin de journée car le café est très agréable pour travailler dans le calme. L’importance des évènements culturels D’un point de vue culturel, l’Ecole organise, comme à Strasbourg, des conférences d’architectures. Appelées ici « Instantanés d’Architecture », elles se déroulent dans la chapelle du Musée des et sont quasiment toujours suivies d’une période de discussion et de vernissage avec l’invité, dans la salle d’exposition de l’école. Un des grand point fort au sein de l’année Universitaire est l’événement de l’Objet. Durant la deuxième sessions, les étudiants, toute année confondue, postulent pour réaliser un objet selon un thème inventé par le comité en amont. Les projets sélectionnés, réalisés à taille réelle par les étudiants, sont vendus aux enchère lors d’un grand vernissage annuel au Musée de la Civilisation. D’autres évènements comme des colloques universitaires de plusieurs jours sont aussi proposés avec des thèmes très variés tous les ans. C’est le cas de «Ouss qu’on s’en va» traitant d’architecture, de problématiques architecturales actuelles, d’enjeux futurs de la pratique, etc.

En haut : Vernissage de l’Objet, photo Julie-Anne Perrault En bas : Chapelle du Musée de l’Amérique Francophone, salle de conférence de l’école, photo salleprive.ca

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04

QUE RETENIR DE CETTE EXPÉRIENCE ?

Synthèse des apports de cette expérience, vis-à-vis de l’établissement d’enseignement et de sa pédagogie, visà-vis du milieu humain, culturel du pays/ de la ville d’accueil, incluant éventuellement les voyages faits.

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Que retenir de cette expérience ?

a_ Les apports de l’école

Mon année de master à l’Ecole d’Architecture de l’Université Laval a été extrêmement enrichissante. Au sein des divers enseignements et ateliers de projet, j’ai appris à travailler selon les méthodes de l’école québécoise où la transmission de l’enseignement correspond à une toute autre pédagogie. La façon de concevoir la ville et de penser l’architecture sont assez différents d’en France et ont permis d’élargir ma vision de l’architecture. Les enjeux dans les projets ne sont pas les mêmes tant du point de vue de la formation des villes que des conditions climatiques hivernales. Il y a d’autres critères en terme de lois, d’urbanisme, de conception qui influent énormément sur les projets d’architecture et sur la façon d’enseigner. D’apprendre au côté de professionnels et d’étudiants québécois, baignant dans ce type d’enseignement depuis des années a eu un impact positif. Il a fallu s’adapter à un autre rythme et environnement de travail, à se confronter à de nouvelles méthodes de rendus, de production, de réflexion. De part leur parcours de deux années au Cégep, les étudiants québécois sont directement formés à créer des projets d’architecture constructible comme j’ai pu le voir en assistant à certains rendus de projets. Leurs méthodes de travail et le fait de commencer leurs stages obligatoire en parallèle de leurs journées de cours les forment tôt à répondre à des demandes de projets d’agence d’architecture. Ils passent très vite à des projets de logements dans leur première année, à des périodes de leur scolarité où nous, étudiants français, sommes encore dans l’idéation, dans la recherche de formes, de lumière, d’effets et d’ambiances dans les espaces. Toute cette recherches autours des espaces appris à Strasbourg à été bénéfique pour faire évoluer nos projets est est peu être vu un peu trop rapidement à Québec. Ainsi, pour les deux concours que j’ai pu réaliser pendant les ateliers de projets, il a été très bénéfique de travailler en parallèle avec ces étudiants avec leur habitudes pédagogiques. De pouvoir échanger avec ces étudiants et de pouvoir partager chacune nos méthodologies de travail a été très enrichissant des deux côtés et a permis de prendre du recul aussi sur ma façon de travailler. La qualité graphique des projets, ce que l’on souhaite exprimer au travers du projet, et la notion de « concept de projet » sont des éléments extrêmement importants dans l’enseignement de cette école d’architecture et, là où parfois j’aurais pu être tenter de suivre à la lettre le programme exigé dans le projet, le fait de pousser un peu plus ma créativité et mes inspirations a été très libérateur et m’a fait énormément progresser, autant dans la technique que dans la façon d’oser sortir de ma zone de confort. La quasi totalité des professeurs tendant à pousser leurs étudiants vers le haut, en prenant la réussite pour tous, ce qui a permis, personnellement, de sortir totalement de ma zone de confort en terme de réalisation architecturale, j’ai pu oser, prendre des risques, explorer ma créativité. Aussi, le mélange atelier de projet et concours a été très enrichissant, notamment pendant la deuxième session. Nous avons, ma binôme et moi, été énormément encouragées à aller au bout de nos limites malgré des difficultés techniques rencontrées dans le cadre du concours de structure d’acier. Les professeurs, architectes, ingénieurs, invités, ont toujours essayé de nous aider dans le respect de nos idées et de notre concept de base. Aussi, le personnel enseignant à été très inspirant et accompagnant tout au long de cette année. Les relations étudiants-enseignants que j’ai pu évoquer plus haut ont été extrêmement bénéfiques à ce stade de mes études. 28


Les professeurs soutiennent les projets et travaux de leurs enseignants, leur disponibilité pour leurs étudiants a été remarquable au long de l’année, sans distinction entre les étudiants locaux et ceux en échange. Par rapport aux cours magistraux que j’ai pu suivre ici, le fait de pouvoir traiter des sujets directement liés au Canada ou à la ville de Québec a été enrichissant, comme lors de l’atelier d’urbanisme sur les rivières de Québec, le cours d’architecture vernaculaire sur le patrimoine bâti québécois et autochtone (mais aussi l’atelier de projet au Vieux Port de Québec). Cela m’a permis d’élargir ma culture, d’avoir une nouvelle ouverture d’esprit sur l’architecture et le métier d’architecte, d’être confronté à des problématiques de projets que je n’avais jamais rencontré auparavant. Mes envies de travailler dans le domaine du patrimoine, ayant aussi motivé ma demande de mobilité comme évoqué plus haut, ces divers projets d’urbanisme et d’ateliers traitant de lieux québécois déjà à repenser ou à réhabiliter a encore plus accentué mon envie de travailler avec de l’existant. Les démarches de conservation du patrimoine bâti étant assez récentes pour la ville de Québec, cela a d’autant plus attisé ma curiosité et mon envie de m’investir dans ce domaine Enfin, le fait d’avoir pu tout de même réaliser mon stage obligatoire de master dans une agence québécoise a été une prolongation extrêmement bénéfique de ce séjour. Il m’était indispensable d’effectuer mon stage ici afin de prolonger cette expérience et d’en apprendre encore plus sur la manière de travailler en architecture au Québec. Les projets qui m’ont été confiés m’on permis d’en apprendre énormément sur les différences de construction entre France et Québec, ils m’ont ouvert l’esprit et ma vision sur la façon de gérer un projet de sa réception à son inauguration, de comprendre qui sont les différents acteurs d’un projet local et leurs rôles. Ayant eu la chance de faire des réunions de chantier, une inauguration et une rencontre avec des clients, mon année s’est terminée de manière très complète en ayant pu me plonger à la fois dans les études et le monde du travail.

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Que retenir de cette expérience ?

b_ Les apports du pays, de la ville

Même si la langue parlée dans la province du Québec est le français, la culture est différente d’en France et de ma culture d’origine. De pouvoir partir un an complet dans une ville nord-américaine a permis d’élargir ma culture, ma vision. Cette année, hors période scolaire, a été riche de voyages et de découvertes. La proximité, presque déroutante pour nous français, à des parcs naturels d’une immensité inimaginable a permis de s’imprégner de la nature canadienne. La proximité aussi de grandes villes canadiennes et américaines aura aussi permis de réaliser des voyages de découvertes architecturales et urbanistiques, comme à Montréal, à Toronto, à New York. L’accessibilité de ces villes aura permis de découvrir de nouveaux styles architecturaux de nouvelles manières de penser et dessiner les villes selon la culture américaine, d’élargir notre regard et d’enrichir nos références architecturales pour les années à venir.

Que retenir de cette expérience ?

d_ Les apports de l’erasmus en lui-même

D’un point de vue personnel, cette année de mobilité m’a aussi énormément appris sur moi-même. Apprendre à se débrouiller totalement seule, ayant toujours vécu à distance raisonnable de ma famille/ mes amis, a été un défi que j’ai la fierté d’avoir accompli. A l’autre bout du monde, il n’est pas possible « d’appeler à l’aide » son entourage lors de divers problèmes administratifs, médicaux, etc. On apprend alors très très vite à prendre les choses en main nous même, à se motiver à accomplir ces « tâches d’adultes » seuls. Cette année aura vu défiler des moments de doutes, de « mais qu’est ce que je fais ici ? », des incertitudes sur les études. Le fait de partir très loin est aussi synonyme de perdre ses anciens repères et de devoir s’en créer de nouveaux. On apprend à s’adapter plus rapidement à une nouvelle routine, à un nouveau mode de vie. Ne pas rentrer chez soi pendant les vacances et les week-end pousse aussi plus facilement à aller vers les autres, à faire de nouvelles rencontres, à se recréer un entourage et des habitudes.

A tout point de vue, cette expérience de mobilité, enviée mais impressionnante à la fois a été beaucoup plus bénéfique et incroyable que je ne l’aurais pensé, autant d’un point de vue des études, du travail que de la vie et de la culture là bas. Cette année m’a conforté dans mon choix d’étude et dans l’envie d’exercer le métier d’architecte. Elle me permet de poursuivre ma dernière année avec confiance, avec un regard totalement neuf et enrichi et m’a donné encore plus envie de me donner les moyens de re-travailler au Québec mais aussi dans d’autres pays afin d’enrichir ma culture architectural et ma vision du métier d’architecte. 30


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Souvenirs de mobilitĂŠ...

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Parc National de la Jacques Cartier, octobre 2019

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Edifice Price, Vieux QuĂŠbec, mai 2020

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Chutes du Niagara, janvier 2020

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Ile d’Orléan, janvier 2020

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TRaineau Ă Chien, Mont Saint Anne, janvier 2020

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MontrĂŠal, dĂŠcembre 2019

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Brooklyn Bridge, New York, dĂŠcembre 2019

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Vieux QuĂŠbec, juillet 2020

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Vallée des Fantômes, Parc National des Monts Vallins, février 2020

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