AGCA | Les chiffres... en mots

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LES CHIFFRES... EN MOTS :

QUESTIONS AYANT DES RÉPERCUSSIONS SUR

L’ÉCONOMIE CANADIENNE


TABLE DES MATIÈRES


Sujets de conversation

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Survol des secteurs Secteur manufacturier

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Secteur des services

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Secteur des ressources naturelles

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Secteur de la vente au détail

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Secteur ciblé : secteur automobile

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À propos de l’Association de la gestion de la chaîne d’approvisionnement

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SUJETS DE CONVERSATION

La chaîne d’approvisionnement est un réseau de relations qui relie tous les secteurs de l’économie. Toutes les entreprises sont liées par des chaînes d’approvisionnement, et ce réseau de plus en plus complexe s’étend maintenant à l’échelle mondiale. Même les entreprises les plus petites doivent traiter avec des fournisseurs œuvrant dans diverses industries et dans divers pays. Puisque les professionnels de la chaîne d’approvisionnement sont géographiquement dispersés et que leur rôle touche au sourçage, à l’achat et au transport de biens partout au monde, ils sont des témoins privilégiés des petits changements qui se produisent sur le terrain. Très rapidement et de façon très précise, les renseignements collectifs ainsi recueillis peuvent permettre de dégager de grandes tendances économiques et commerciales. C’est pourquoi des professionnels de la chaîne d’approvisionnement sont appelés à donner leur opinion tous les mois en vue d’établir le meilleur indicateur économique en temps réel possible, soit l’Indice PMIMC des directeurs d’achats (indice PMIMC).

Au Canada, l’Association de la gestion de la chaîne d’approvisionnement s’est associée à RBC et à Markit pour produire l’indice PMI pour l’industrie manufacturière. Aux fins du présent rapport, nous avons également recueilli l’opinion de professionnels de la chaîne d’approvisionnement œuvrant dans les secteurs des services, du commerce de détail et des ressources naturelles. Grâce à nos échanges avec les personnes qui tissent des liens dans ces quatre secteurs, nous espérons repérer les obstacles au sein de l’économie canadienne. Un environnement qui engendre des chaînes d’approvisionnement bien huilées constitue un lieu attrayant et productif pour les affaires. Avec ce rapport, nous espérons poser un diagnostic et amorcer la conversation en vue de trouver des solutions à certains défis que doivent relever les entreprises partout au pays. Puisque nous souhaitons poursuivre la discussion, nous avons hâte d’entendre vos commentaires et vos questions, qui nous aideront à préparer les rapports à venir.

Utilisé par les administrations publiques, les banques et les institutions financières du monde entier, l’indice PMI est le tout premier indicateur des tendances économiques. L’indice PMI et d’autres indicateurs économiques nous révèlent ce qui se passe et le présent rapport tente de découvrir pourquoi il en est ainsi.

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L’INDICE DES DIRECTEURS D’ACHATS Des études permettant d’établir l’Indice PMIMC des directeurs d’achats (indice PMIMC) ont été créées dans plusieurs pays dans le but de fournir aux professionnels de l’approvisionnement, aux décideurs d’affaires et aux analystes économiques des données précises et à jour afin de les aider à mieux comprendre la situation au sein de l’industrie. Pour recueillir les données servant à établir l’indice PMI, des sondages mensuels sont envoyés à des entreprises triées sur le volet. Ces données fournissent l’indication la plus ponctuelle possible de ce qui se passe réellement dans le secteur privé, grâce au suivi de facteurs comme la production, les nouvelles commandes, le niveau des stocks, l’emploi et les prix, et ce, dans plusieurs secteurs. Les indices PMI ont été conçus pour fournir aux décideurs d’affaires de l’information à jour, précise et fiable qui leur permet d’évaluer comparativement le rendement et d’établir leur stratégie commerciale. En juin 2011, l’Association de la gestion de la chaîne d’approvisionnement, RBC et Markit (l’un des plus importants fournisseurs d’informations financières au monde) ont procédé au lancement de l’Indice PMIMC RBC des directeurs d’achats de l’industrie manufacturière canadienne (indice PMIMC RBC), un indicateur mensuel, avancé et complet des tendances du secteur manufacturier canadien. Afin de dresser le portrait mensuel de la situation, l’étude recueille les commentaires de plus de 400 professionnels de la chaîne d’approvisionnement œuvrant dans le secteur manufacturier partout au pays et représentant des entreprises de diverses tailles et de secteurs divers. L’indice PMI RBC est publié le premier jour ouvrable de chaque mois.

INDICE PMI ET CROISSANCE DU PIB Variation en pourcentage, sur 12 mois

Désaisonnalisé, 50+=expansion

juillet/août @55,3

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PIB de la zone OCDE et des six non-membres principaux

Indice PMI composé global (droite)

Source: Organization for Economic Cooperation & Devt, JP Morgan, Markit, RBC Economics Research

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« Nous constatons que la tendance s’accentue en matière de rapports et de transparence, tant dans le secteur public que dans le secteur privé. L’imputabilité a toujours été importante, mais elle semble prendre encore plus d’importance. » ~ Entreprise du secteur des ressources naturelles

« Les livraisons des fournisseurs ont été irrégulières, les exigences en matières premières ont souvent été sous-estimées. Les prix ont augmenté, dans bien des cas en raison du taux de change. » ~ Entreprise du secteur des services

« Les délais de livraison sont longs en raison de l’approvisionnement à l’échelle mondiale. Par conséquent, nous avons eu des problèmes aux douanes américaines et chinoises, et des retards liés à la logistique. » ~ Entreprise du secteur manufacturier

« Le Canada est un petit marché; les règlements propres au Canada occasionnent des coûts de production et de conception supplémentaires et ont des répercussions sur le volume que nous pouvons produire en vue de réaliser des économies d’échelle. » ~ Entreprise du secteur manufacturier


SURVOL DES SECTEURS


SECTEUR MANUFACTURIER

Reprise de l’activité : les risques et les récompenses Diana Gavrila, directrice du service des approvisionnements à La Compagnie Allan Candy Limitée, a observé une amélioration du contexte commercial au cours des derniers mois. Elle fait remarquer, par ailleurs, que l’entreprise de confiserie de Mississauga, en Ontario, a également dû faire face à des pénuries de matières premières et à des retards de livraison de la part de fournisseurs et à des goulots d’étranglement dans les entrepôts. L’entreprise Allan Candy illustre la situation de nombreux autres manufacturiers alors que la chaîne d’approvisionnement du Canada récolte les avantages et affronte les défis qui caractérisent les premiers stades d’une reprise économique. La vigueur croissante de la reprise américaine a pour effet de favoriser une confiance accrue chez les consommateurs et les entreprises du Canada, ce qui maintient à flot la demande à l’égard de nombreux produits peu séduisants mais essentiels, depuis les formes métalliques jusqu’aux plastiques, en passant par les composantes électriques. « Un certain nombre de facteurs ont influencé la croissance dans la première partie de l’année », affirme Craig Wright, économiste en chef à la RBC. « Nous observons maintenant une hausse accélérée de l’indice PMI. » Le taux d’utilisation de la capacité industrielle a grimpé à 82,7 % au cours du deuxième trimestre de 2014, soit une quatrième hausse trimestrielle consécutive et la plus importante en sept ans, selon Statistique Canada. Le secteur

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manufacturier a constitué le moteur de cette progression. Entre les mois d’avril et de juin, les installations des fabricants de matériel de transport ont fonctionné à 93,7 % de leur capacité, un chiffre record. Malgré l’arrivée de nouvelles commandes, de nombreux fournisseurs ont mis un frein à l’installation de nouvelles usines et de nouveaux équipements en attendant d’avoir une certitude quant à la solidité des bases de cette reprise. Leur hésitation se répercute sur la composante de l’indice PMI RBC liée aux délais de livraison des fournisseurs, qui demeure depuis quatre ans sous la barre du 50. Le sous-indice correspondant aux délais de livraison désaisonnalisés a atteint 45,5 en août 2014. (Un chiffre inférieur à 50 indique un ralentissement des délais de livraison. Au nombre des facteurs ayant contribué aux retards de livraison des intrants, les répondants ont désigné la forte demande au chapitre des matières premières.) On peut toutefois se réjouir du fait que les entreprises commencent à réagir à cette demande accrue en investissant dans de nouvelles capacités de production. La grande cimenterie Lafarge investit 60 millions de dollars afin de doubler la capacité de son usine d’Edmonton et de moderniser celle de Calgary. Le printemps dernier, l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada a engagé 200 millions de dollars aux fins de la construction d’un parc industriel de 250 acres au nord-ouest d’Edmonton.

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RBC prévoit une augmentation des exportations et des investissements au cours des prochains mois. « Les exportations ont nettement progressé au cours du deuxième trimestre et les investissements s’ensuivront, soutient M. Wright. Les bilans financiers des entreprises affichent d’importantes liquidités, ce qui est d’excellent augure pour les perspectives d’investissement alors que s’apaise l’incertitude économique. » Le plus récent coup d’œil sur le secteur manufacturier canadien de KPMG dégage trois difficultés principales auxquelles devra faire face la chaîne d’approvisionnement : Le rendement des fournisseurs sur le plan du risque, de la fiabilité et de la qualité; • La coordination des activités et des variations en temps réel de la demande des clients; • Le manque de personnel qualifié pour gérer le fonctionnement et la planification de la chaîne d’approvisionnement. •

Mme Gavrila, de l’entreprise Allan Candy, affirme qu’une souplesse accrue de la part des syndicats, la disponibilité d’un plus grand nombre de travailleurs qualifiés et l’accélération des délais d’approbation gouvernementale contribueraient à alléger la pression exercée sur la chaîne d’approvisionnement. Ses préoccupations trouvent écho dans les réponses issues d’un récent sondage effectué auprès d’un échantillon représentatif de membres de


l’Association de la gestion de la chaîne d’approvisionnement (AGCA). « Le fardeau relatif à la documentation et à la conformité à l’égard des règlements fédéraux s’est accru au cours des cinq dernières années », indique Dave Anderson, gestionnaire de la chaîne d’approvisionnement de la société Davis Engineering établie à Ottawa. Un autre répondant ajoute : « J’aimerais que le gouvernement devienne notre partenaire plutôt que de se battre contre nous. » Plusieurs autres insistent pour qu’on mette en place davantage de mécanismes afin de protéger les entreprises canadiennes contre les fournisseurs étrangers à bas prix, en particulier en Chine. Par ailleurs, les gouvernements peuvent jouer un rôle utile en éliminant les barrières commerciales entre les provinces. Faisant référence à l’Accord sur le commerce, l’investissement et la mobilité de la main-d’œuvre (en anglais, Trade, Investment and Labour Mobility Agreement ou TILMA) conclu entre la Colombie-Britannique et l’Alberta, un répondant dit ceci : « le TILMA a contribué à accroître la concurrence dans le marché albertain, et je crois qu’il devrait être adopté à l’échelle du Canada. »

OBSERVATIONS DE RBC : L’Indice PMIMC des directeurs d’achats (indice PMIMC) de septembre 2014 s’inscrit à 53,5, ce qui signale de nouveau une amélioration de la conjoncture malgré la baisse enregistrée par rapport à l’indice du mois d’août, qui s’inscrivait à 54,8. Cette baisse est attribuable notamment à une hausse inférieure aux valeurs du mois d’août de trois composants importants, soit les nouvelles commandes, les volumes de production et l’emploi dans le secteur. Selon des intervenants du secteur manufacturier, déjà éprouvé, ce fléchissement est principalement attribuable aux fluctuations de la demande et à une concurrence plus vive. Dans le secteur manufacturier, 63 % des entreprises ont signalé une incertitude de la demande. Des préoccupations marquées à l’égard du prix des intrants, de la règlementation gouvernementale et du maintien du flux de trésorerie ont été enregistrées à l’échelle nationale.

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SECTEUR DES SERVICES

Accroître l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement Quels que soient les avantages découlant de l’augmentation du salaire minimum sur le plan social, les récentes hausses causent des maux de tête à l’égard de la chaîne d’approvisionnement dans le secteur des services. La main-d’œuvre constitue de loin une proportion plus importante des coûts pour les entreprises de services que pour celles du secteur manufacturier. Les hausses salariales imposées peuvent ainsi entraver les hypothèses de planification de ces entreprises, sans parler des effets sur leur avantage concurrentiel. Dans certaines provinces, les augmentations du salaire minimum découlent d’une indexation automatique, tandis que dans d’autres, elles sont issues d’une volonté de donner un coup de pouce aux travailleurs les moins bien payés. L’Alberta, le Manitoba, la Nouvelle-Écosse, l’Île-du-Prince-Édouard, le Québec, la Saskatchewan et, surtout, l’Ontario ont tous haussé leur salaire minimum au cours des 18 derniers mois. Le 1er juin 2014, celui de l’Ontario est passé de 10,25 $ à 11 $ l’heure, une augmentation de 7,3 %. « Le coût des produits consommables est maintenant moins préoccupant que celui des salaires et de la main-d’œuvre », affirme Marlene Houstan, cadre supérieure en approvisionnement stratégique et membre du conseil d’administration de l’AGCA Ontario. « Nous accordons une grande importance à l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement, car c’est ce à quoi s’attendent nos clients, en particulier dans

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un contexte économique concurrentiel. Une grande partie de cette tâche consiste à surveiller de très près tous les coûts. » Les augmentations de salaire sont généralement bien supérieures à l’inflation globale. Selon Statistique Canada, en août 2014, le salaire horaire moyen des employés de 25 à 54 ans se chiffrait à 26,77 $ CA, une augmentation de 3,1 % par rapport au même moment l’année précédente. Pour la même période, l’indice global des prix à la consommation a affiché une hausse plus modeste de 2,1 %. Cette préoccupation concernant le coût de la main-d’œuvre arrive au moment où une pression croissante s’exerce sur les fournisseurs de services, qui doivent porter une attention plus marquée aux avantages que présente une chaîne d’approvisionnement concurrentielle et intégrée. Javier Perez, directeur au sein de la division de la consultation d’Oracle, a écrit ce qui suit dans le magazine Profile, publié par le géant californien dans le domaine logiciel : « Les entreprises de services ont souvent du mal à décrire l’incidence stratégique et financière d’une meilleure gestion de la chaîne d’approvisionnement à l’égard de leurs grandes catégories de dépenses stratégiques telles que les services de TI, les services juridiques et les services de consultation. « Les pratiques exemplaires qu’appliquent ces entreprises ne se fondent pas sur les mêmes principes que celles des entreprises du secteur manufacturier. Par exemple, dans les entreprises de services, il n’est pas

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rare que d’importantes parties de la chaîne d’approvisionnement soient gérées de façon décentralisée par les gestionnaires de chaque volet d’activités. Ces gestionnaires font parfois des choix de fournisseurs sans tirer profit de l’expérience de l’entreprise quant à la performance de ceux-ci, par exemple pour ce qui est de la ponctualité des livraisons et de la qualité des services rendus. » Rogers Communications est au nombre des entreprises canadiennes de services qui accordent une désormais plus d’attention à la gestion de la chaîne d’approvisionnement. M. Guy Laurence, le nouveau chef de la direction de l’entreprise, « a des attentes plus élevées que son prédécesseur à l’égard de la gestion de la chaîne d’approvisionnement », indique Phil Rauen, vice-président principal à la gestion de l’approvisionnement et des fournisseurs chez Rogers. La gestion de la chaîne d’approvisionnement est de plus en plus intimement intégrée au processus budgétaire de l’entreprise. Entre autres mesures, Rogers et Vodaphone, une entreprise établie au Royaume-Uni et ancien employeur de M. Laurence, ont annoncé en juin un partenariat comportant des initiatives conjointes en matière d’approvisionnement. Cette entente établit un lien entre Rogers et le « marché partenaire » de Vodaphone formé de plus de 30 fournisseurs de télécommunications répartis dans près de 50 pays. « Les gens essaient de regrouper leurs volumes et de se mesurer à des concurrents de plus haut calibre », explique M. Rauen, ajoutant qu’il préfère se concentrer sur la


conception d’idées proactives pour favoriser la rentabilité plutôt que de ne rien faire et d’attendre que l’entreprise lui fasse part de ses prochaines visées en matière d’achat. Comme le dit M. Perez, d’Oracle : « Grâce à la capacité qu’elle leur offre de faire une meilleure analyse des catégories de dépenses, des coûts associés aux services et aux projets et des résultats d’exécution, les entreprises de services commencent à considérer la gestion de la chaîne d’approvisionnement comme un outil stratégique puissant, ce qui a toujours été le cas des entreprises manufacturières. »

OBSERVATIONS DE RBC : Le produit intérieur brut (PIB) lié au secteur des services est demeuré en hausse en juillet, affichant une progression de 0,2 % comme cela avait été aussi le cas en juin, et ce, malgré un repli prévu de 0,6 % du commerce de gros. En contrepartie, on a enregistré une hausse de 1,5 % pour les services d’éducation, ce qui constitue un revirement par rapport au déclin de 1,9 % révisé à la baisse en juin (auparavant -0,04 %). Ceci reflète de façon plus précise les effets de la grève des enseignants en Colombie-Britannique.

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SECTEUR DES RESSOURCES NATURELLES

Démarches visant à désamorcer les tensions Il est rare que la question de la gestion de la chaîne d’approvisionnement devienne l’enjeu politique de l’heure. Toutefois, la première rencontre de la Table ronde sur la chaîne d’approvisionnement des produits tenue à Ottawa cet été montre à quel point la tension règne dans les relations entre les producteurs, les expéditeurs et les entreprises de transport dans certaines parties du secteur des ressources naturelles. Ce nouveau groupe est formé de représentants du secteur des produits agricoles, forestiers, chimiques et pétroliers, ainsi que de représentants des compagnies de chemin de fer, de ports, d’exploitants de silos à grains et de propriétaires de navires. Il se réunira deux fois par année et offrira une tribune nationale qui favorisera l’apaisement des frictions au sein de la chaîne d’approvisionnement des ressources naturelles. Pour le moment, le point de mire de la Table ronde est le réseau ferroviaire canadien. Ian Murray, directeur général du marketing intermodal au Canadien Pacifique, a déclaré : « Le réseau ferroviaire du Canada est un élément essentiel du réseau canadien de chaînes d’approvisionnement et nous continuons de réinvestir afin d’être en mesure de répondre à la demande croissante. Pour chaque dollar de recettes, le CP a réinjecté près de 20 cents dans les infrastructures. « Compte tenu de l’augmentation croissante du commerce international, ajoute-t-il, le réseau ferroviaire joue un rôle de plus en plus important dans le transport de ces biens jusqu’au port et depuis celui-ci. Une

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chaîne est aussi solide que son maillon le plus faible, et tous les intervenants de la chaîne d’approvisionnement doivent s’efforcer de dissoudre les goulots d’étranglement. Le réseau ferroviaire collabore pour renforcer et accélérer les liens dont il assure la gestion. » Toutefois, les agriculteurs des prairies se sont plaints avec vigueur l’an dernier du retard massif dont ils ont souffert à l’égard du transport de la récolte exceptionnelle de céréales des silos jusqu’aux ports. « On a beaucoup parlé du transport et de la piètre performance de notre chaîne d’approvisionnement, mais on n’a pas beaucoup agi à cet égard », a affirmé plus tôt cette année Wade Sobkowich, directeur général de la Western Grain Elevator Association. « Les chiffres sont éloquents et les mesures prises sont insatisfaisantes. » Ailleurs, les compagnies ferroviaires ont été soumises à des pressions en lien avec une vaste expansion des expéditions de pétrole attribuable à la croissance rapide de la production nord-américaine, en particulier au champ pétrolifère de Bakken, qui enjambe la frontière entre le Dakota du Nord et la Saskatchewan. Les oléoducs existants n’ont pas été en mesure de satisfaire cette augmentation soudaine. L’Office national de l’énergie rapporte que les exportations de pétrole brut canadien par chemin de fer ont grimpé à 14,8 millions de barils par jour entre avril et juin, comparativement à 12,1 millions un an plus tôt et à seulement 2,9 millions au deuxième trimestre de 2012.

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Les situations des céréales et du pétrole ont souligné l’importance que revêt la chaîne d’approvisionnement pour le secteur des ressources naturelles. Plus tôt cette année, les producteurs de canola, de blé, de légumineuses à grains et de soya ont annoncé qu’ils affecteraient, avec le soutien du gouvernement fédéral, la somme de 3,2 millions de dollars à la conception d’un plan quinquennal visant à améliorer l’efficacité – et ainsi la compétitivité internationale – de la chaîne d’approvisionnement agricole. « De grandes améliorations peuvent être apportées en ce qui concerne les mécanismes de transport des produits depuis les prairies jusqu’au port », a affirmé Doug Cornell, directeur général de la Alberta Wheat Commission. On prévoit recourir à des mesures de la performance particulières afin de repérer les maillons faibles de la chaîne d’approvisionnement. Ottawa a apporté son appui aux agriculteurs en contraignant les compagnies ferroviaires à transporter de plus grandes quantités de céréales. En vertu de la Loi sur le transport ferroviaire équitable pour les producteurs de grain adoptée le printemps dernier, le Canadien National et le Chemin de fer Canadien Pacifique doivent transporter chacun 536 250 tonnes de céréales chaque semaine jusqu’à la fin novembre, sans quoi ils s’exposent à des amendes pouvant s’élever jusqu’à 100 000 dollars par jour. La loi accorde également aux expéditeurs des prairies un accès accru aux transporteurs ferroviaires concurrents. Par exemple, 150 exploitants de silos de grain


peuvent maintenant faire affaire avec plus d’un chemin de fer, comparativement à seulement 14 auparavant. Le ministre de l’Agriculture, Gerry Ritz, a déclaré au Toronto Star en août dernier que « dans un libre marché, le gouvernement est réticent à réglementer les entreprises du secteur privé. Mais arrive un moment où celles-ci deviennent une entrave à l’économie globale et il convient alors d’intervenir. » Les compagnies ferroviaires ont accusé le gouvernement de faire preuve de rigidité, soutenant que les goulots d’étranglement ont été attribuables principalement à l’hiver anormalement froid que l’on a connu. Chemin de fer Canadien Pacifique a annoncé en septembre avoir pris des mesures juridiques pour contester certains changements.

OBSERVATIONS DE RBC : Les attentes du marché à l’égard d’une croissance soutenue du produit intérieur brut (PIB) en juillet étaient largement fondées sur des facteurs indiquant une forte activité du secteur manufacturier au cours du mois. Cependant, cette tendance a été renversée par les déclins importants observés dans plusieurs autres secteurs, notamment dans les secteurs de l’agriculture (2,4 %) et de l’extraction minière, pétrolière et gazière (1,5 %). La faiblesse du secteur de l’agriculture reflète largement les prévisions annonçant une diminution de la production céréalière cette année après les récoltes abondantes de 2013. Les grands froids enregistrés plus tôt cette année ont ralenti le transport, en particulier le transport ferroviaire, et ont contribué aux déclins affichés au premier trimestre sur le plan des exportations et des importations. La faiblesse observée pour le secteur de l’extraction minière touche largement les constituants énergétiques et non énergétiques. De plus, l’indice RBC des prix des produits de base a chuté de 3,4 % en août, soit la deuxième baisse mensuelle en importance depuis deux ans, et a affiché son taux le plus bas des neuf derniers mois.

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SECTEUR DE LA VENTE AU DÉTAIL

La responsabilité sociale au premier plan Joe Fresh, une division des Compagnies Loblaw, a été au nombre des premiers détaillants de vêtements du monde à passer à l’action à la suite de l’effondrement de l’immeuble délabré de Rana Plaza qui abritait une usine de textiles à Dhaka, au Bangladesh, en avril 2013. L’entreprise canadienne a prestement dépêché sur les lieux une équipe de la chaîne d’approvisionnement qu’elle a chargée de mener une enquête au sujet de cette catastrophe, qui a tué 1 100 personnes, et s’est engagée à dédommager les familles des victimes. Loblaw et d’autres entreprises de détail canadiennes se sont réunies dans la semaine suivant la tragédie afin de discuter des façons d’améliorer les conditions de travail dans les usines de fabrication éloignées. Un an et demi plus tard, la responsabilité sociale s’est imposée comme un élément crucial de la gestion de la chaîne d’approvisionnement, non seulement dans les entreprises de détail, mais aussi dans de nombreuses autres. « Nos actionnaires, nos clients et nos employés s’attendent à ce que nous exigions de nos fournisseurs qu’ils respectent les mêmes normes que nous appliquons », affirme Marcia Seymour, directrice principale, responsabilité sociale en matière d’approvisionnement au sein du Groupe financier Banque TD. Elle ajoute : « ... au cours des trois à cinq dernières années, il y a eu beaucoup de changements à l’égard de nos achats et des désirs des consommateurs. »

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Dans le cadre d’un sondage mené auprès d’un échantillon représentatif de membres l’AGCA, plusieurs répondants ont utilisé des termes tels que « durabilité », « commerce équitable », « responsabilité environnementale accrue » et « responsabilité sociale de l’entreprise » pour décrire les tendances et les enjeux dominants en matière de gestion de la chaîne d’approvisionnement au Canada. En réponse à une question demandant ce qui favoriserait le caractère concurrentiel de l’environnement opérationnel au Canada, une personne a indiqué : « La mise en place d’un contexte commercial canadien unique à titre de centre d’excellence en matière de durabilité et de responsabilité sociale d’entreprise, qui constituerait un facteur de différenciation concurrentielle à l’échelle mondiale. » Un autre répondant a réclamé « la représentation adéquate et l’inclusion » des communautés autochtones et une représentation équitable des femmes dans le secteur de l’approvisionnement. Et un autre a ajouté : « Je souhaiterais également l’équité salariale pour les femmes. » Phil Rauen, vice-président principal à la gestion de l’approvisionnement et des fournisseurs chez Rogers Communications, affirme que les entreprises clientes de Rogers ont commencé en beaucoup plus grand nombre à poser des questions au sujet des pratiques liées à la responsabilité sociale.

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Indiquant que cette pression n’est pas près de diminuer, M. Hassan Yussuff, président du Congrès du travail du Canada, a écrit en septembre dans le quotidien Ottawa Citizen que mis à part Joe Fresh, les entreprises de détail canadiennes demeurent toujours les bras croisés. Elles n’ont pas pris conscience de leur responsabilité envers les travailleurs qui fabriquent leurs vêtements dans des conditions dangereuses et pour des salaires pitoyables. M. Yussuff presse le Canada de se joindre à d’autres gouvernements membres de l’OCDE, dont la France, l’Allemagne, l’Espagne et le Royaume-Uni, qui ont demandé aux entreprises de détail de leur pays de contribuer au fonds pour les victimes de la tragédie de Rana Plaza « qu’elles aient ou pas un lien d’approvisionnement avec cette dernière ». Selon l’organisme Clean Clothes Campaign, un groupe sans but lucratif ayant pour but d’améliorer les conditions de travail dans la chaîne d’approvisionnement du secteur du vêtement, la moitié des marques qui s’approvisionnaient auprès de l’usine de Rana Plaza n’ont toujours annoncé aucune contribution au fonds d’indemnisation. Le fonds vise à amasser 40 millions de dollars américains. Néanmoins, de nombreuses entreprises de détail relèvent le défi de la responsabilité sociale. Loblaw affirme être devenu l’an dernier le premier détaillant nord-américain à offrir dans ses supermarchés des fruits


de mer d’élevage certifiés par l’Aquaculture Stewardship Council. L’événement Océans pour demain, organisé par Loblaw conjointement avec le Marine Stewardship Council, le Fonds mondial pour la nature et trois de ses plus importants fournisseurs de fruits de mer, comporte des démonstrations culinaires et des cours de cuisine, des activités qui visent toutes, selon Loblaw, à « augmenter les ventes de produits de la mer durables et accroître la sensibilisation des consommateurs à l’égard de cet enjeu environnemental important. »

OBSERVATIONS DE RBC : Les consommateurs sont sortis de leur torpeur hivernale au deuxième trimestre, comme en témoigne une hausse annualisée des dépenses de 3,8 % pour cette période, ce qui compense largement le repli des trois premiers mois de l’année. Les ventes au détail nominales ont baissé de façon inattendue de 0,1 % en juillet 2014 après un bond de 1,2 % en juin. En volume, les ventes au détail totales ont stagné en juillet après une hausse de 0,6 % en juin. Malgré le faible ralentissement de la croissance des ventes au détail en juillet, les statistiques annoncent toujours une poursuite de la hausse des dépenses désaisonnalisées de consommation au troisième trimestre de 2014, à un taux annualisé de 2,2 %. Ce résultat trimestriel représente néanmoins un recul par rapport au bond de 3,8 % enregistré au deuxième trimestre.

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SECTEUR CIBLÉ : SECTEUR AUTOMOBILE La reprise assidue dévoile des contraintes en matière de capacité Les fournisseurs canadiens de pièces automobiles tirent profit d’une reprise vigoureuse depuis la récession de 20082009 et la quasi-disparition de General Motors et de Chrysler, deux des trois grands fabricants d’automobiles de Détroit. Pourtant, les bouleversements de cette période sombre continuent de se faire sentir à l’échelle de la chaîne d’approvisionnement du secteur automobile. La bonne nouvelle est que les ventes de véhicules automobiles en Amérique du Nord sont revenues aux niveaux d’avant la récession. Les ventes annuelles corrigées des variations saisonnières de véhicules légers aux États-Unis étaient de 17,5 millions d’unités en août 2014, le niveau le plus élevé en huit ans, soit près de deux tiers de plus que les 10,6 millions d’unités vendues en 2009. Les ventes de véhicules au Canada ont atteint 171 560 unités en août, un record sans précédent. L’Indice PMIMC Markit des directeurs d’achat pour le secteur automobile canadien (indice PMIMC) pour le secteur automobile canadien s’est maintenu au-dessus de 60 chaque mois depuis mai, ce qui indique une croissance continue. Les commandes, les exportations et les emplois témoignent tous d’une reprise graduelle. Les profits des fournisseurs de pièces sont également à la hausse. Magna International, le fabricant de pièces automobiles le plus important au Canada qui possède des usines partout au monde, a fait état d’un revenu net de 510 millions de dollars américains au cours du deuxième trimestre de 2014, soit une augmentation de 24 % par rapport à l’année précédente.

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De plus, les relations entre les constructeurs de véhicules automobiles et leurs fournisseurs se sont améliorées. « Les choses vont bon train pour les deux parties », a déclaré Jim Gazo, vice-président à l’exploitation à Automodular Corp., une entreprise qui assemble des suspensions arrière, des groupes moteurs et d’autres modules. On doit noter toutefois que la remontée a révélé un décalage entre la demande et la capacité. Depuis les cinq dernières années, la base d’approvisionnement arrive difficilement à répondre à l’augmentation rapide des commandes. Au plus fort de la récession, les réductions chez GM, Chrysler et d’autres fabricants d’automobiles se sont répercutées à l’échelle de la chaîne d’approvisionnement. De nombreuses entreprises moins solides ont dû fermer leurs portes. Les autres ont diminué d’ardeur et se sont débarrassés des activités non rentables. Certaines se sont diversifiées dans d’autres secteurs, notamment les pièces pour les éoliennes et d’autres équipements d’énergie renouvelable, tandis que la plupart ont hésité à investir dans de nouveaux projets jusqu’à ce que la reprise soit plus stable. Par conséquent, les fabricants de pièces automobiles ont maintenant de la difficulté à répondre à la demande. « Nous voulons avoir plus de pièces, mais ils ne peuvent fournir à la demande », a expliqué un cadre en approvisionnement. L’indice PMI Markit confirme la situation. Les carnets de commandes ont pris de l’ampleur et les délais de livraison se sont allongés, ce qui indique une utilisation

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élevée des capacités. Certains fournisseurs ont ajouté des quarts de travail, notamment la fin de semaine, pour satisfaire aux exigences de leurs clients. Le secteur automobile contribue le plus à la production manufacturière du Canada et est l’employeur le plus important du pays au sein du secteur industriel. Selon l’Association canadienne de constructeurs de véhicules, le secteur comprend 11 usines de montage de matériel léger, trois usines de montage d’équipement lourd de même que 540 fabricants de pièces. L’association estime que le secteur automobile emploie directement ou indirectement un Canadien sur sept. Peu de chaînes d’approvisionnement sont aussi complexes. Une berline type contient environ 4000 composants, sans compter les milliers de petits éléments tels que les vis et les bouchons. À elle seule, Ford Motor Co. fait affaire avec 1700 fournisseurs de première catégorie, dont bon nombre fabriquent des modules entiers comme des sièges et des tableaux de bord. Chacune de ces entreprises achète des pièces et des matières premières auprès de fournisseurs se situant en aval dans la chaîne d’approvisionnement. Les composants destinés aux usines de montage de Ford proviennent de 4000 à 6000 sites différents situés aux quatre coins du monde. Pour ajouter à la complexité, chaque composant – des valves de réservoirs d’essence aux chemises de cylindre en passant par les commandes électroniques et les antennes – doit être livré exactement à l’endroit et au moment où il est nécessaire


FAITS CONCERNANT LE SECTEUR AUTOMOBILE AU CANADA : dans la chaîne de montage. Ainsi, des pièces doivent souvent traverser la frontière entre le Canada et les États-Unis, compte tenu du lien étroit entre les usines de montage et les fournisseurs de pièces dans les deux pays. Parallèlement, les exigences en matière d’innovation et de collaboration augmentent considérablement puisque les constructeurs d’automobiles sont de plus en plus soucieux de satisfaire les préférences variées et en constante évolution des consommateurs. Des progrès fulgurants en matière de technologie automobile, notamment les autos électriques, les autos sans conducteur et les véhicules « connectés », ont occasionné une demande pour une nouvelle gamme étendue de produits et de services. Il en a résulté une spécialisation accrue. Outre les contraintes financières, la motivation de dominer des marchés précis est devenue une puissante incitation au regroupement. À la mi-août, le Wall Street Journal a indiqué que « bon nombre de fournisseurs se concentrent désormais sur quelques créneaux et tentent d’utiliser cette expertise pour élargir leur clientèle ». De plus, le journal a ajouté que les fusions et les acquisitions ont « foisonné en 2014 et que les cadres du secteur recherchent de nouvelles occasions ». Plus récemment, l’entreprise allemande ZF Friedrichshafen a convenu d’acheter TRW Automotive du Michigan pour un montant de 11,7 milliards de dollars américains, créant ainsi le deuxième fournisseur de pièces automobiles en importance au

millions d’unités automobiles 2,3 fabriquées en 2013 1 300 entreprises e exportateur de véhicules Revenus milliards 6 routiers en importance annuels de 71de dollars Emploie Exportations milliards annuelles de 53 de dollars 111 000 travailleurs qualifiés

Source : Investir au Canada

monde selon les ventes. Delphi Automotive, Borg Warner et Autoliv de Suède figurent parmi les autres fournisseurs de première catégorie à chercher des occasions de fusion et d’acquisition. En outre, les contraintes actuelles en matière de capacité posent d’autres défis. Récemment, KPMG a fait une présentation devant l’Association des fournisseurs OEM du Michigan dans laquelle on a précisé qu’un grand nombre de travailleurs chevronnés plus âgés avaient pris leur retraite pendant la récession. De plus, de nombreux cadres de l’industrie automobile ont migré vers d’autres secteurs, en emportant avec eux leurs bases de données. Selon KPMG, il arrive souvent que les personnes talentueuses qui demeurent dans le secteur ne se retrouvent pas à l’emploi d’un fournisseur de niveau 2 ou 3 en raison des salaires, des avantages et de la sécurité d’emploi non concurrentiels. Tandis que les fournisseurs s’efforcent de suivre la cadence des ventes d’automobiles à la hausse, la qualité constitue également un enjeu important. « Lorsque les fournisseurs fonctionnent à un rythme effréné, la qualité en souffre », a fait remarquer un représentant de KPMG. Au cours des dernières années, une hausse importante des rappels de véhicules a souligné l’importance de la qualité et de la fiabilité à l’échelle de la chaîne d’approvisionnement. La chaîne d’approvisionnement du secteur automobile canadien fait face à des problèmes spécifiques. Dan Georgescu (du service de l’approvisionnement mondial de Ford et instructeur à l’Université Wilfrid

Laurier) croit que le lien entre les besoins de l’industrie et la recherche universitaire au Canada n’est pas aussi fort qu’en Europe, où les universités collaborent plus étroitement avec les constructeurs d’automobiles et les fournisseurs. « L’industrie se sert rarement de la recherche effectuée par les universités », a affirmé M. Georgescu. Au milieu des années 2000, l’Ontario tenait la palme quant aux compétences en matière d’assemblage d’automobiles en Amérique du Nord. Elle a toutefois perdu du terrain au cours des dernières années. Selon le plus récent sondage de KPMG auprès des cadres du secteur automobile dans les pays BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), 45 % des répondants voient maintenant le Mexique comme une plateforme de lancement pour les exportations vers le reste de l’Amérique du Nord, 44 % préfèrent le Brésil et 8 % optent pour les États-Unis. En revanche, seulement 3 % choisissent le Canada. Les investisseurs ont favorisé le Sud en raison de facteurs tels que les concessions syndicales aux États-Unis, le resserrement des contrôles frontaliers et la progression du Mexique et du Brésil en tant qu’autorités dans le secteur automobile. Certains cadres de l’industrie prédisent que l’entente de libre-échange conclue récemment entre la Corée du Sud et le Canada pourrait nuire davantage à la compétitivité du Canada. Il est clair que la croissance et la prospérité à long terme de la chaîne d’approvisionnement du secteur automobile au Canada ne peuvent être tenues pour acquises.

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À PROPOS DE L’ASSOCIATION DE LA GESTION DE LA CHAÎNE D’APPROVISIONNEMENT

L’Association de la gestion de la chaîne d’approvisionnement (AGCA) est l’association qui regroupe le plus grand nombre de spécialistes de la gestion de la chaîne d’approvisionnement au Canada. À titre de chef de file du domaine, l’AGCA travaille à l’avancement et à la promotion de la profession à l’échelle nationale. En outre, elle établit les normes d’excellence en matière de connaissances, d’intégrité et de compétences professionnelles et elle a été la première association du domaine au monde à exiger que tous ses membres se conforment à un code de déontologie. Comptant près de 8 000 membres œuvrant dans toutes les sphères des secteurs public et privé, l’AGCA est la principale source de formation, d’éducation et de perfectionnement professionnel en gestion de la chaîne d’approvisionnement au pays. Par l’intermédiaire de ses 10 corporations provinciales et territoriales, l’AGCA accorde le titre de professionnel en gestion de la chaîne d’approvisionnement (p.g.c.a.), un titre synonyme de leadership stratégique qui constitue la désignation la plus élevée qui soit dans le domaine.

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L’AGCA a été formée en 2013 à la suite de la fusion de l’Association canadienne de gestion des achats et de l’Association chaîne d’approvisionnement et logistique Canada. Cumulant plus de 140 ans d’existence, la nouvelle association s’occupe de tous les aspects de la gestion stratégique de la chaîne d’approvisionnement, soit : • les achats et l’approvisionnement • le sourçage stratégique • la gestion des contrats • la gestion des matières et des stocks • la logistique et le transport

Impact de la profession de gestionnaire de la chaîne d’approvisionnement À titre de profession, la gestion de la chaîne d’approvisionnement joue un rôle important au sein de l’économie canadienne et permet à toutes les entreprises de bénéficier d’un avantage concurrentiel. Au Canada, plus de 767 000 spécialistes de la chaîne d’approvisionnement travaillent dans de multiples secteurs. Des études récentes ont démontré que les membres de l’AGCA gèrent des dépenses annuelles de plus de 130 milliards de dollars. Le niveau de vie dont nous profitons tous grâce à l’accès à point nommé et à bon prix à un large éventail de biens et de services novateurs de grande qualité est directement attribuable à une gestion professionnelle de la chaîne d’approvisionnement. La profession influe aussi sur la réussite sociale et économique non seulement des Canadiens, mais aussi des citoyens du monde entier.

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Association de la gestion de la chaîne d’approvisionnement 777 rue Bay, bureau 2701 Case postale 112 Toronto, Ontario, M5G 2C8 Région de Toronto : 416 977-7111 Numéro sans frais : 1 888 799-0877 Télécopieur : 416 977-8886 Courriel : info@scmanational.ca

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