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leNSSEIGNANT ’

L’école libératrice

L’École sous

CPPAP n° 0214 S 06771 - ISSN N° 1241 - 039 X

pression octobre 2010

n°139

Le magazine du Syndicat des Enseignants-UNSA

Repenser le collège : Interview de J-P. Delahaye


O bj e ct if : 3 0 0 0 0 0 e ng a g é s !

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u po u r l e c l e pu b l i q École publique a trop souffert pour que nous laissions o le plan de destruction massif de ce service organique de la République se dérouler, sous nos yeux, sans réagir. L’Appel national pour l’École publique est à la fois un cri d’alarme, un avertissement et une invitation à l’engagement pour stopper l’hécatombe de suppressions de postes. Un cri d’alarme, car la marchandisation en cours et le dogme de la concurrence fragmentent notre École. Elle est au bord de l’implosion. Un avertissement à tous ceux qui pensent qu’il n’y a plus de militants pour défendre et promouvoir notre service public et laïque d’Éducation. Une invitation à l’engagement ; celui de tous ceux qui ont fait que cette pétition est déjà un succès, mais aussi celui des élus nationaux comme locaux et des candidats aux plus hautes fonctions de l’État. Voilà pourquoi nous comptons sur vous tous, pour rassembler, d’ici le 9 décembre, les quelques dizaines de milliers de signatures qui nous séparent de notre objectif : 300 000 engagés pour l’École publique. Alors à nos stylos et à nos clics !

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s Déjà plu 0 de 260 00 s e r u t a n sig

Laurent Escure Nom

Activité

code postal

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Signature

Coupon à renvoyer à : Appel national pour l’École publique - 209, bd St-Germain 75007 Paris


l’

é ditorial

SOMMAIRE

de Christian Chevalier

DOSSIER

Repenser le collège

De la théorie à la pratique...

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«La France est toujours à la recherche de son école moyenne ». Avec Jean-Pau l Delahaye, reto ur sur sa genèse , et sur les points de blocage restan t à lever.

PERSONNELS • Action direction d’école • Stagiaires second degré

UNSA

19 27

• La situation de l’emploi

4-5

À LA UNE

SOCIÉTÉ

• Le rapport qui désavoue le ministère • Maintenir la pression en octobre

FONCTION PUBLIQUE • Réforme des retraites

ÉDUCATION • Rentrée 2010 • Socle commun • Rythmes scolaires • Système éducatif

eNSEIGNANT

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6 8 (Parenthèses)) 29

30 Ce numéro est accompagné d’une publicité «France abonnement» et, pour les abonnés concernés, d’un supplément 4 pages «Spécial retraités».

209, boulevard St-Germain - 75007 Paris tél : 01 44 39 23 89 - fax : 01 44 39 23 83 mél : enseignant.revue@se-unsa.org Les informations utilisées pour Dans le cadre de son agenda 21, le SE-Unsa fait imprimer cette revue sur du papier recyclé selon la norme «Imprim’vert».

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l’envoi de ce bulletin peuvent donner lieu à l’exercice du droit d’accès, de rectification, de suppression dans les conditions prévues par la loi n°78-17 du 6/10/1978 relatives à l’informatique.

Prix au numéro : 4 € Abonnement : 36 €/an

Directrice de la publication : Stéphanie Valmaggia Responsables de la rédaction : Emmanuelle Andrieux, Dorothée Crespin, Thierry Foulkes Photographe : Jean-Pierre Lallement Chef de fabrication : Patrick Teste Mise en page : Robert Leroux, Nathalie Olry Mise en ligne : Jean-Louis Bouquet Secrétariat : Ouezna Mohellebi Publicité : L’Enseignant - 209, boulevard St-Germain 75007 Paris Tél : 01 44 39 23 98 Imprimerie : IPS Pacy-sur-Eure

Quatrième rentrée scolaire sous la férule sarkozyenne. Quatrième rentrée de dégradation accrue du service public d’Éducation. Si les annonces semblent désordonnées, elles obéissent toutes à une orientation idéologique qui, par petites touches successives, prend forme. C’est l’affaiblissement du statut de fonctionnaire. Avec le développement constant des emplois précaires, sans réelle perspective de carrière, ni garantie d’emploi, c’est le délitement de la Fonction publique qui est sur les rails. C’est une gestion déconcentrée à outrance, de moins en moins maîtrisée, comme le révèle l’organisation de l’année de stage des futurs enseignants. Toute cohérence nationale disparaît au profit d’académies hors contrôle, aggravant les inégalités territoriales. C’est un pouvoir accru des recteurs sur les personnels. Dernier exemple en date avec le montant de l’indemnité attribuée aux tuteurs des stagiaires qui est laissé à leur totale discrétion. Aucune règle, aucune transparence n’est de mise. C’est une autonomie démesurée accordée à quelques chefs d’établissements qui, avec le dispositif Clair, les autorise à recruter leurs personnels, hors de toute règle. Autant de jalons posés qui tracent la perspective d’une École dérégulée toujours plus inégalitaire. Pour le SE-Unsa, ce sont autant de combats qu’il va falloir mener avec tous les défenseurs de l’École de la République. En premier lieu, avec vous !

Le 29 septembre 2010


À LA UNE Un rapport non publié de l’Inspection générale (IGAENR) vient d’être rendu public. Décrivant la préparation de la rentrée, il dément les beaux discours ministériels. Pour l’IG : «Les difficultés qui attendent le système éducatif l’année prochaine sont nombreuses». Florilège des révélations…

RAPPORT IG

Un désav e u pour le m i n i s t è r e

C

«CE CHOIX BUDGÉTAIRE EST PARTIELLEMENT INSINCÈRE et coûteux», dit le rapport. La suppression des postes et la diminution des places aux concours engendrent une baisse de marge de manœuvre des moyens de remplacement. Les rectorats recrutent de plus en plus d’agents vacataires qui servent de variable d’ajustement au système pour assurer les suppléances. Cela entraîne un recours croissant au recrutement de personnels non titulaires. Le rapport est éloquent : «+31% de personnels vacataires par rapport à l’année dernière sur la même période». Lorsque l’on connaît le manque de respect de l’administration envers ces collègues au statut extrêmement précaire, on comprend mieux pourquoi les rectorats de Lille, Paris ou Amiens ont du mal à recruter même chez les étudiants en M2 ou les néo-retraités !

Les lycées et collèges sous tension Dans le second degré, le rapport pointe que «des tensions sont prévisibles […] dans la continuité des difficultés rencontrées cette année» et liste pêle-mêle : nombre de TZR «insuffisant», «davantage d’heures supplémentaires», «davantage de postes partagés entre plusieurs établissement», etc. Pour les HSA, qui représentent désormais en moyenne 10% des DGH(*), le rapport reconnaît que les académies «semblent atteindre un palier» et que «les chefs d’établissements ont des difficultés à faire absorber les heures». Il admet que l’augmentation des compléments de service est un phénomène «notable» et que cela nuit au bon fonction-

4 Syndicat des enseignants - Unsa • www.se-unsa.org

nement des établissements. En clair, l’IG souligne la dégradation des conditions de travail des enseignants. Dans les collèges, la situation de la rentrée est plus que difficile. Alors que le ministère prévoit l’arrivée de 28 000 élèves de plus dans les classes, le rapport constate qu’«aucune création d’emploi n’est prévue». Pour tenter d’en «atténuer» l’effet, 15 académies «en faible hausse d’effectifs» ont subi des retraits d’emplois au profit de celles en «forte hausse démographique». Dans tous les cas, les besoins seront loin d’être couverts.

Premier degré : des élèves en plus, des moyens d’enseignement en moins Bien que la loi de finances ait affiché une dotation positive de 2000 emplois, le rapport avoue que c’est bien avec une baisse des moyens d’enseignement que les inspecteurs d’académie ont préparé la rentrée 2010 et ont donc fermé des classes. En effet, il a bien fallu notamment régler l’ardoise laissée par la réforme de la formation et la suppression des moyens d’enseignement que représentaient l’année de PE2 et sa journée hebdomadaire en classe. Impact d’une réforme que l’on


MAINTENIR LA PRESSION EN OCTOBRE

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La mobilisation doit continuer et s’amplifier pour faire prendre en compte ce refus d’une réforme injuste. Oui, une réforme des retraites est nécessaire. Le statu quo n’est pas possible sauf à laisser un trop lourd fardeau aux générations futures et à condamner le système par répartition. C’est ce que l’Unsa a fait valoir, comme d’autres, dans les discussions qui ont précédé la présentation du projet de loi. De ces propositions diverses sur les modes de financement, qu’a fait le gouvernement ? Il s’est obstiné à les écarter d’un revers de la main, privilégiant des mesures injustes à l’encontre des salariés, sans pour autant garantir le financement du système. Il a voulu aussi museler la contestation dans un calendrier contraint et manipuler l’opinion avec des annonces contradictoires, voire mensongères («Ma retraite» sur www.se-unsa.org). Au lendemain du 23 septembre, alors que la mobilisation s’est confirmée, le gouvernement persiste à la minimiser. Seule une riposte de plus grande ampleur peut contrer un tel mépris. L’Unsa a voulu, une nouvelle fois, que la mobilisation puisse s’élargir. Tous ceux qui le soutiennent doivent pouvoir s’associer au mouvement, et particulièrement les salariés qui, en raison de la crise, ne peuvent faire grève. C’est le sens des manifestations du samedi 2 octobre. Le gouvernement, les sénateurs, les députés pourront-ils continuer à mépriser cette mobilisation montante ? S’ils persistent dans cette surdité, nous serons à nouveau dans la rue le 12 octobre. Dominique Thoby

Guy Barbier (*) Dotations horaires globales.

Humeur

e retrouvera aussi sur la formation continue réduite à peau de chagrin dans un contexte de baisse drastique des budgets de fonctionnement. Une baisse «qui affecte insidieusement la qualité du système éducatif» accuse l’IG. Luc Chatel disait lors de la rentrée : «L’Éducation nationale doit participer à l’effort collectif et ma méthode est de s’adapter aux besoins du terrain. On crée tout de même 2600 postes dans le premier degré, et 144 dans l’éducation prioritaire dans le second degré». Le rapport indique que le budget «a créé de fait un manque de moyens d’enseignement qu’on peut évaluer à 1300 ETP dans le premier degré et à 2700 ETP dans le second degré». «La baisse importante des crédits sur les différents programmes (de -15 à -18%) va créer à la rentrée des difficultés sur tous les postes de dépenses : déplacement, formation, fonctionnement…». Sans commentaire. Ce rapport confirme toutes les déclarations qu’a pu faire le SE-Unsa, notamment au CTPM. Les réponses dilatoires du ministère ne sont pas acceptables. Il n’y a qu’une seule solution envisageable : l’abandon des orientations budgétaires actuelles !

A LOI N’EST PAS ENCORE VOTÉE.

TROP, C’EST TROP...

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LUS QUE LA PEUR DE LA PAGE BLANCHE, c’est le trop plein qui guette !

Un sujet à peine trouvé pour alimenter ma mauvaise humeur, l’actualité se charge de le balayer : les mensonges de Woerth et le boulot de madame, les milliards de Bettencourt, les millions de Tapie, les circulaires d’Hortefeux, les déclarations de Besson (et vice versa), le débat à la hussarde sur les retraites, les circulaires racistes, le tournant sécuritaire de l’été, la stigmatisation des Roms, les policiers dans les collèges, le bouclier fiscal et les impôts des nouveaux mariés, l’image de la France écornée, les médias espionnés, et «levez-vous quand je rentre en classe»… Hélas, je ne suis pas Prévert pour rendre poétique l’inventaire de cette méthode gouvernementale faite de zapping, de mensonges et de coups de menton. Éric Pédeboscq


F ONCTION PUBLIQUE RETRAITES

Le projet bouge encore !

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LES ANNONCES SEMBLAIENT CLAIRES pour les parents de trois enfants : ceux à moins de cinq ans de l’âge d’ouverture des droits devaient conserver le mode de calcul actuel. Le ministre de la Fonction publique précisait même «à 45, 50 ou 55 ans en fonction de la catégorie à laquelle ils appartiennent». Pourtant, une lecture attentive du texte montre une toute autre réalité. Seuls les fonctionnaires âgés d’aumoins 56 ans et 4 mois pourront, de fait, bénéficier du dispositif actuel. En effet, le texte fait référence à une ouverture des droits qui reste dans le cadre de la nouvelle loi. Ce qui, compte tenu du recul programmé de l’âge de la retraite, interdit cette possibilité à tout

Alors que le gouvernement presse à la manœuvre pour faire voter son projet de réforme des retraites, on constate encore des évolutions dans le texte. Le temps reste donc à l’action, le combat n’est pas fini.

Annick Merlen a été confirmée dans ses fonctions de secrétaire générale de la FGR-FP lors du congrès de Pau en juin, consacré en grande partie à réactualiser et à développer des revendications spécifiques aux retraités(*). La FGR-FP a également décidé de lancer une réflexion sur son avenir Le SE-Unsa y apportera sa contribution. (*) Le détail sur www.fgrfp.org.

NOTATION DES FONCTIONNAIRES : DU NOUVEAU

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N DÉCRET PARU LE 28 JUILLET MODIFIE LA NOTATION DES FONCTIONNAIRES en

profondeur. Le décret s’applique à tous les corps de fonctionnaires de l’État. Cependant, dans l’immédiat, il n’est pas applicable aux enseignants. Encore a-t-il fallu que l’Unsa-Fonction publique intervienne en Conseil supérieur de la Fonction publique pour le faire acter ! Les fonctionnaires bénéficieront chaque année d’un entretien professionnel conduit par le supérieur hiérarchique direct. Il portera sur les résultats obtenus, les objectifs assignés et les perspectives d’évolution professionnelle en termes de carrière et de mobilité. Ces éléments sont au cœur du pacte de carrière proposé par Luc Chatel. Pour le SE-Unsa, la vigilance est de mise.

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collègue âgé de 55 ans. Une fois de plus, ce sont les femmes qui en seront victimes. Le SE-Unsa est intervenu aussitôt afin que, lors du passage du texte de loi au Sénat, le gouvernement mette ses actes en conformité avec ses déclarations.

Quant aux «polypensionnés», terme barbare qui évoque des collègues ayant cotisé à des régimes de retraite différents, là aussi ça bouge. Jusqu'à présent, si vous n’aviez pas 15 ans de services dans la Fonction publique, vous ne pouviez pas prétendre au régime de retraite des fonctionnaires. Il était alors nécessaire de transférer rétroactivement ces années dans le régime général à un tarif souvent exorbitant. Désormais, 2 années seulement seront suffisantes. Parallèlement, à partir du 1er janvier 2015, les périodes de non titulaires ne seront plus «validables». Cet amendement, particulièrement complexe, interdira à l'avenir le rachat d'années d'auxiliaires avec pour conséquence d’amputer la future pension du bénéfice de ces années. Tout n’est pas figé, il reste des batailles à mener pour sauver ce qui peut encore l’être. Les mobilisations futures seront déterminantes pour exiger une autre réforme des retraites. Éric Pédeboscq


PUBLI-COMMUNIQUÉ

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É DUCATION

Au delà de la grande illusion

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NOTRE MINISTRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE a essayé d’esquiver, en cette rentrée, les sujets qui fâchent. Il a multiplié les initiatives comme autant de diversions pour masquer l’essentiel, à savoir le renoncement à une École de la réussite de tous. Première tentative de diversion, dans la droite ligne de la séquence politique présidentielle de l’été, l’annonce par le ministre de procédures disciplinaires automatiques en cas de violence verbale ou physique à l’encontre des personnels. Un texte présenté comme redonnant sens aux sanctions pour plus d’efficacité. Sauf qu’il ne résout rien des difficultés puisqu’il ne s’accompagne d’aucun renforcement des équipes éducatives pour le mettre en œuvre. Autre tentative de diversion, la multiplication à la marge des dispositifs dits «expérimentaux» qui donnent l’illusion du mouvement sans rien changer au fond. Ces dispositifs, ce sont les 105 établissements

Comment faire croire qu’on améliore l’École quand, en réalité, on la saigne depuis trois ans et qu’on prévoit de la saigner encore les trois années à venir ? Luc Chatel, en cette rentrée, a exercé ses talents, réels, d’illusionniste mais n’est pas parvenu à convaincre l’opinion qu’on peut toujours faire mieux avec toujours moins !

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Clair (collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite), les 250 établissements «cours le matin, sport l’après-midi», les 53 établissements disposant d’un policier référent, les internats d’excellence ou les établissements de réinsertion scolaire. Palliatifs ponctuels, ils ne pourront jamais constituer une réponse aux défis auxquels est confrontée notre École.

La réussite pour quelques-uns On voit bien la logique à l’œuvre. Il ne s’agit pas de faire avancer la démocratisation par une politique généralisée de lutte contre l’échec scolaire. Un tel programme coûte cher et puis, au fond, est-ce de l’argent bien dépensé quand on pense en son for intérieur que l’échec scolaire relève de la responsabilité individuelle de chaque élève? C’est Brice Hortefeux qui dit tout haut ce que pense tout bas ce gouvernement : «Je trouve qu’on a trop parlé de l’échec de l’École plutôt que celui de l’élève qui ne travaille pas assez […]», confiait-il au Monde le 23 août. Il niait ainsi ce que toutes les études ont mis


collège, le livret personnel de compétences… On ne s’étonnera pas que l’enthousiasme ne soit pas au rendez-vous. Quand les conditions de travail se dégradent et quand, au plus haut niveau, on offre comme toute solution la logique du «sauve qui peut» individuel, en validant ainsi l’idée qu’il n’y a plus rien à espérer pour la masse, on ne crée pas les conditions d’une dynamique positive… Le service public d’Éducation n’a rien à espérer de ce gouvernement. Dès maintenant, il nous faut nous mobiliser pour élaborer un projet alternatif cohérent. Pas un projet qui touche à la périphérie de l’École, comme le fait le ministre actuel, ou comme l’ont fait trop de responsables politiques de gauche comme de droite. Nous devons construire un projet qui rentre dans le «dur», dans les contenus et dans les démarches pédagogiques, qui interroge le travail réel des élèves et qui réexamine sans tabou les missions des enseignants et l’organisation de leur travail. Le SE-Unsa ouvre cette année le chantier du collège(*). Rejoignez-nous dans cette réflexion ! Claire Krepper

en évidence, à savoir que le tri scolaire se fait moins sur le mérite que sur les origines socio-économiques. L’OCDE, d’après les résultats Pisa 2006, classe la France 24e sur 29 en termes d’équité scolaire. Mais, si on est d’accord avec B. Hortefeux, la politique éducative peut se cantonner aux dispositifs en direction des élèves méritants. On a déjà évoqué les internats d’excellence. On peut y ajouter l’assouplissement de la carte scolaire, les bourses au mérite ou les stages de préparation à l’entrée en CPGE. Changer d’école, plutôt que changer l’École ! Les réponses individuelles pour ceux qui sont aptes à s’en saisir, c’est-à-dire quelques milliers d’élèves. Pour les autres, près de douze millions, une implacable dégradation des conditions d’apprentissage au fil des suppressions de postes et de l’exploitation systématique des «gisements d’efficience»…

Combattre la morosité qui s’installe C’est dans ce contexte déprimant que se met en place la nouvelle classe de seconde et que devient obligatoire, à l’école et au

(*) Rendez-vous sur avenirducollege.wordpress.com

INTERNATS D’EXCELLENCE, ERS... : À CHACUN SON «MÉRITE»

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UNDI 13 SEPTEMBRE, N. Sarkozy inaugurait un

À CHACUN SON MÉRITE

internat d’excellence en ces termes : «Ce sont des enfants méritants dans le cadre de familles modestes à qui on va donner une chance supplémentaire. Dans l’internat d’excellence, il n’y a aucune dimension disciplinaire. Ce n’est jamais une sanction que d’arriver dans un internat d’excellence». Et il ajoutait : «Je voudrais dire aussi que les internats d’excellence ne sont pas la seule nouveauté de la rentrée. Lundi, le ministre L. Chatel inaugurera, à Tende, le premier établissement de réinsertion scolaire (ERS). Là, nous sommes dans une dimension totalement disciplinaire, je dirais exclusivement disciplinaire». Et le président de conclure : «La République, c’est celle qui doit promouvoir celui qui le mérite et qui doit sanctionner celui qui le mérite». À défaut de nous éclairer sur la contribution de tels dispositifs à l’équité et à l’efficacité du système scolaire, cette déclaration a au moins un «mérite», celle de mettre en évidence la «profondeur» de la réflexion éducative et politique de notre président !

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n°139 • octobre 2010 • l’ NSEIGNANT

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ÉDUCATION SOCLE COMMUN

Livret de compétences : une étape décisive Au collège, la validation de l’acquisition du socle sera nécessaire pour l’obtention du DNB à la session 2011. Les équipes pourront s’appuyer sur le livret personnel de compétences qui devient obligatoire à compter de cette rentrée.

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LE LIVRET DE COMPÉTENCES a bien sûr une fonction institutionnelle. Mais il se veut aussi «un outil pédagogique au service du suivi personnalisé des élèves». Le vocabulaire du socle paraît désormais stabilisé, ce qui devrait en faciliter l’appropriation. Les sept compétences sont ainsi structurées en domaines, eux-mêmes déclinés en items. La circulaire de mise en œuvre du livret distingue bien l’évaluation de la validation. La première s’inscrit dans un processus continu et progressif qui porte sur les différents items composant domaines et compétences. Dès que les savoirs, savoir faire et/ou savoir être associés à un item sont acquis, l’indication doit en être portée dans le livret, en précisant la date à laquelle cette

IL FAUT Y ALLER !

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A VALIDATION FINALE DES COMPÉTENCES du socle intervient en fin d’année scolaire,

mais c’est dès à présent qu’il faut entrer dans cette nouvelle approche de l’évaluation… Attention aux mots d’ordre syndicaux irresponsables qui en appellent au boycott ou à la résistance passive ! Car n’en déplaise à certains, le socle est inscrit dans la loi et sa mise en œuvre s’impose à tous. Au final, ce seront bien les collègues qui seront dans l’embarras et les élèves qui en pâtiront… Les postures radicales sont d’autant plus malvenues que le nouveau livret, certes perfectible, n’a plus rien d’une usine à gaz. Si les enseignants l’intègrent dès le départ dans la conception des cours et des évaluations, la logique du socle ne débouchera pas sur un alourdissement de la charge de travail mais sur un renouvellement de la pratique professionnelle. Dès cette année, une application informatique sera mise à disposition. Les équipes pourront renseigner et dater les acquis au niveau des items, éditer des documents de synthèse intermédiaires, enregistrer la validation des compétences, etc.

10 Syndicat des enseignants - Unsa • www.se-unsa.org

acquisition a été effectuée. La validation, elle, se fait au niveau de chacune des 7 grandes compétences et «relève d’une décision des équipes pédagogiques». Au fil de la scolarité, le livret devrait constituer un outil de suivi personnalisé des apprentissages. Facilitant la transition école/collège, le livret permettra aux professeurs de sixième d’identifier précisément les points éventuels restant à consolider chez un élève qui n’aurait pas validé toutes les compétences du palier 2 (fin de CM2). Au collège, la validation du palier 3 intervient «en fin de parcours de formation». Une formulation sibylline signifiant surtout que l’on n’est pas tenu d’attendre le dernier conseil de classe de troisième pour commencer la validation. Julien Maraval Bon à savoir Les équipes pourront choisir «d’apprécier une compétence globale, même si quelques items qui la composent n’ont pas été évalués positivement». Bien sûr, si des lacunes sont manifestes, la compétence ne peut pas être validée, et les items non acquis doivent être évalués ultérieurement. Des ressources sur Éduscol Pour le collège, un ensemble appréciable de ressources pédagogiques est désormais disponible sur www.eduscol.education.fr dossier «Socle commun et livret personnel de compétences».


1

N

ÉDUCATIO

premier degré

RYTHMES SCOLAIRES

Un débat pour diviser ?

La consultation nationale sur les rythmes scolaires est lancée. Site internet dédié, plateforme de discussions, auditions, débats, analyses, visites à l’étranger… la réflexion est en marche. Que va-t-il en ressortir ?

ÉVALUATIONS CE1/CM2 : LA QUADRATURE DU CERCLE

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PRÈS LE LONG CYCLE DE RÉUNIONS avec les organisations syndicales et de parents d’élèves, le ministère rconduirait le dispositif à l’identique en affinant le codage. Les évaluations CM2 resteraient donc en janvier et celles de CE1 en mai. L’incohérence demeure. La cuisante mais nécessaire correction statistique des derniers résultats CM2 n’a pas suffi pour conduire le ministère à de vrais changements tant les paramètres sont nombreux et inconciliables. Comment rendre ces évaluations utiles aux élèves sans déjuger le ministre précédent qui les avait imposé pour contraindre les enseignants à la mise en œuvre de nouveaux programmes en prenant les familles à témoin ? Comment revoir les items sans admettre que les programmes 2008 sont déséquilibrés et inappropriés pour les élèves ? Comment recréer un travail d’équipe quand les évaluations sont assorties d’une prime seulement pour quelquesuns ? Le SE-Unsa propose, lui, d’autres pistes : des évaluations diagnostiques articulées autour des compétences du socle commun, placées en début de CE2 et CM2, et exploitées par toute l’équipe, dont chacun des membres doit percevoir l’indemnité de suivi et d’orientation des élèves. Nous regrettons qu’entre objectifs éducatifs et objectifs idéologiques, le ministère ait résolument préféré ces derniers.

L

LE DÉBAT SUR LES RYTHMES mières mesures pourraient nant ainsi le ton diplomate scolaires est-il voué à se être mises en œuvre dès utilisé lors de l’installation de perdre dans les sables d’une 2012» annonce Luc Chatel, la commission. actualité galopante ou au quelques semaines après Le SE-Unsa refuse une instrucontraire à être instrumen- avoir affirmé que le calen- mentalisation du sujet. Il talisé à l’approche des portera une approche Le débat sur les rythmes globale de l’enfant et échéances électorales présidentielles ? du jeune de la materscolaires est sommé Quelques signes laisnelle au lycée et d’accélérer le pas. sent à penser que la défendra aussi la deuxième hypothèse nécessaire prise en n’est pas négligée par une drier s’étalait, quoi qu’il en compte des enseignants qui majorité déjà en campagne. soit, jusqu’en 2013. De ne sauraient à nouveau faire Depuis la rentrée, le ministre même, à peine ouvert, le les frais d’une énième de l’Éducation nationale et débat sur les rythmes est réforme revancharde. porte-parole du gouver- invité à cliver. «Les discus- Suivez le débat et dites tout nement a changé de ton. À sions sont jusqu’alors con- (vraiment tout !) ce que vous peine débuté, le débat sur les sensuelles mais ça ne durera avez à dire sur www.rythmesrythmes scolaires est sommé pas. Et tant mieux», encou- scolaires.fr/conference. Stéphane Crochet d’accélérer le pas. «Les pre- rage le ministre, abandon-

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DUCATION É second degré

SYSTÈME ÉDUCATIF

Moins de sorties sans qualification Malgré l’élévation du niveau général d’études et un glissement des normes de qualification vers le haut, le risque d’exclusion professionnelle s’accentue. C’est ce que révèle une étude de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp), publiée au mois d’août.

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LES SORTIES SANS QUALIFICATION n’ont cessé de diplôme». L’élévation du niveau d’études au baisser au cours des 30 dernières années. La sein de la population est une donnée diversification de l’offre de formation et incontestable et une réussite à mettre à l’actif l’allongement de la scolarité obligatoire à 16 du système éducatif. ans ont entraîné une augmentation du Les sorties aux plus faibles niveaux de qualinombre d’élèves en même temps qu’une fication se réduisent, tandis que les sorties élévation du niveau d’études. En plus tardives dans la formation initiale Les postes sont 1975, 1/4 des élèves d’une même augmentent. Le corollaire de cette pourvus à des génération interrompait ses études réussite c’est que, d’une génération à contre 1 sur 20 en 2008. niveaux de diplôme l’autre, pour une même catégorie L’expression «sortie du système d’emplois, les postes sont pourvus à plus élevés. éducatif sans qualification», des niveaux de diplômes plus élevés désigne une interruption d’études en qu’auparavant. D’où une dévalorisation premier cycle de l’enseignement secondaire relative des diplômes, alors que ceux-ci ou au cours de la première année de CAP ou restent la meilleure garantie contre le BEP. C’est donc la classe fréquentée qui chômage. prévaut sur le diplôme. En conséquence, un Attention, toutefois, le niveau d’études ne jeune peut être «sans diplôme» mais suffit pas à déterminer les chances «qualifié». Depuis 2005, un peu plus de 40 000 d’insertion. Ainsi, bien que considérés jeunes sortent, chaque année, «sans qualicomme qualifiés, les lycéens qui fication» et un peu plus de 140 000 «sans abandonnent à l’issue d’une classe de seconde ou de première générale ou technologique sont moins bien armés pour LU AU BO s’insérer sur le marché du travail que les • CAHIER DE TEXTE NUMÉRIQUE. Les cahiers de textes des classes étaient définis sortants de première année de CAP ou de par une circulaire de 1961. Une circulaire parue au BO du 9 septembre rappelle BEP. les fonctions du cahier de textes et les documents qui doivent s’y trouver en Plus exposés à l’exclusion, les jeunes renconinsistant sur la version numérique de l’outil. trent les plus grandes difficultés à accéder à l’emploi. Parmi ceux sortis depuis 5 à 10 ans • PROJET DE PROGRAMMES EN CONSULTATION. Les séries STI2D (ex-STI), STL et STD2A et toujours au chômage, 30% sont toujours (Arts Appliqués) sont en cours de rénovation ; les projets de programmes «non diplômés». De quoi interroger le pour toutes les disciplines sont sur www.eduscol.education système scolaire et la société toute entière… Donnez-nous votre avis à lycees.colleges@se-unsa.org Christine Savantré

12 Syndicat des enseignants - Unsa • www.se-unsa.org


DOSSIER

Le collège unique, cette École du peuple ouverte aux enfants du peuple, reste à bâtir... Avec près de 20% d’élèves en difficulté à la fin du collège, nous sommes loin du compte. Pourtant cet idéal est accessible. Pour cela, il est urgent de changer en profondeur le collège actuel.

Repenser

le collège

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L’ENSEIGNANT : En tant qu’historien des politiques scolaires, que pensez-vous des critiques dont le collège unique fait l’objet aujourd’hui ? JEAN-PAUL DELAHAYE : Au fond, le collège unique fait face à deux types de critiques qui s’expriment depuis l’origine. Les premières critiques considèrent que l’objectif était mauvais en lui-même, voire démagogique, et donc inapplicable. Le second type de critiques, et ma position est clairement celle-là, dit que les difficultés du collège unique proviennent de ce qu’on n’a pas assumé la logique de la réforme jusqu‘au bout en ne donnant pas au collège un contenant et un contenu spécifiques au rôle qui est le sien : achever la scolarité obligatoire dans de bonnes conditions pour tous les élèves et préparer de façon différenciée les élèves à toutes les formations ultérieures. La question du collège unique est donc d’abord, me semble-t-il, une question politique avant d’être une question pédagogique : est-ce que notre pays veut, oui ou non, donner un tronc commun de formation à tous les jeunes pendant la scolarité obligatoire et donc organiser la •••

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L’INTERVIEWÉ obligatoire de ces jeunes dans une ••• scolarité école commune ? C’est parce que la réponse n’a jamais été claire que l’on ne cesse de bricoler, parfois avec génie, des dispositifs pédagogiques chargés de résoudre la quadrature du cercle ! Vous avez déclaré, lors de votre audition devant le haut conseil de l’éducation, que le collège est «un niveau d’enseignement en débat depuis toujours». Pouvez-vous préciser ce point de vue ? J-P. D. : La mise en place du collège unique n’est pas allée de soi et sa création a rencontré bien des résistances. Notre pays a longtemps hésité entre une école moyenne qui serait un primaire supérieur (c’est ce qu’elle a longtemps été pour les seuls enfants du peuple), ou qui serait un secondaire inférieur (c’est ce qu’elle a longtemps été pour les seuls enfants de la bourgeoisie et quelques boursiers). En vérité, la France a eu besoin de beaucoup de temps pour concevoir une école moyenne accueillant tous les élèves c’est-à-dire, disons les choses sans faux-semblant, une école moyenne faisant une place, dans un second degré jusque-là très malthusien et élitiste socialement, aux enfants des milieux populaires. Le très fort et historique clivage entre les enseignants du primaire et ceux du secondaire sur la question du positionnement de la future école unique, prolongement de l’école primaire ou

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Syndicat des

antichambre du lycée, explique en partie cette situation. […] La formule finalement retenue en France en 1975, à savoir un collège davantage «secondaire inférieur», un collège «petit lycée» en somme, plutôt qu’un «primaire supérieur» qui se serait situé dans la logique de la continuité de la scolarité obligatoire, a permis de vaincre les résistances de l’enseignement secondaire général mais n’a certainement pas été le moyen le plus efficace de construire une école moyenne pour tous. D’une certaine manière, le collège unique paye encore aujourd’hui ce vice de forme initial. Quels points de blocage faudrait-il lever pour arriver enfin à un collège pour tous ? J-P. D. : Il y a tout d’abord la question longtemps non résolue des contenus d’enseignement spécifiques au collège qui a été, à l’évidence, un obstacle à la mise en place d’une véritable école moyenne. Les initiateurs du collège unique avaient parfaitement conscience qu’en changeant le contenant, ils devaient changer le contenu. Et ce contenu ne devait pas être uniforme mais accessible à tous les élèves dans leur diversité. Le problème, finalement, c’est que lorsqu’on ne retient dans le tronc commun du collège que les contenus préparant à l’enseignement général du lycée, il ne s’agit pas vraiment d’un tronc commun et on ne construit pas l’école moyenne pour tous. On fait au contraire

enseignants - Unsa • www.se-unsa.org

ean-Paul Delahaye est de l’éducation Jet historien acteur du monde de l’éducation. Tour à tour enseignant, inspecteur de l’éducation nationale puis directeur d’école normale et inspecteur d’académie, il a animé les politiques ministérielles et académiques destinées à accompagner les rénovations successives du collège. Jean-Paul Delahaye est aujourd’hui inspecteur général de l’Éducation nationale et enseigne l’histoire de l’éducation à l’université Paris V. Il a publié en 2006, aux éditions Retz, «Le collège unique, pour quoi faire ? Les élèves en difficulté au cœur de la question». Son dernier ouvrage, paru en 2009, est intitulé «Le conseiller principal d'éducation. De la vie scolaire à la politique éducative», aux éditions Berger Levrault.


élèves de milieu populaire de réussir comme ils le pourraient au collège. Ce constat, fait là aussi dès les origines, n’a pas entraîné pour autant un effort financier significatif pour la mise en place effective des heures d’accompagnement des élèves. […] La mise en place récente de l’accompagnement éducatif après la classe ne remplace certes pas une aide effectuée dans le temps scolaire mais, gratuit et public, c’est incontestablement une avancée qui doit être étendue.

Enfin, il faut, nécessairement, poser la question du pilotage national

Malheureusement, on ne peut que constater qu’on a ensuite opté pour une autre formule, d’abord en transformant les instituteurs en professeurs bivalents, puis en arrêtant le recrutement des PEGC en 19871988. On a ainsi unifié le corps enseignant en collège par un alignement sur les seules compétences des enseignants de lycée, les certifiés, qui font un travail admirable aujourd’hui au collège mais qu’on ne prépare pas assez, tant en formation initiale qu’en formation continue, à la mission d’enseigner au collège à tous les élèves. […] Le troisième point de blocage est sans doute la trop longue et inexpliquée faiblesse de l’aide au travail personnel des élèves. C’est un facteur d’inégalité qui ne permet pas aux

Propos recueillis par Julien Maraval

SYNDICAT Claire Krepper, secrétaire nationale. L’AVIS DU

constater à une partie des collégiens, ce qu’ils font d’ailleurs très vite, que le collège qui les accueille n’a pas été pensé pour eux. […] Il faut ensuite relever la formation insuffisante des enseignants de collège. On ne peut en effet accueillir au collège des élèves hétérogènes qu’en mettant, en face de ces élèves, des compétences professorales diversifiées et complémentaires. On le sait dès le début de la mise en place du collège unique. C’est pourquoi, en 1975, on conserve au collège une pluralité d’enseignants aux compétences complémentaires : des instituteurs spécialisés, des professeurs bivalents (les PEGC) et des professeurs spécialisés (les certifiés).

de la scolarité obligatoire. Le collège n’a jamais constitué une priorité budgétaire pour les différents gouvernements, ce qui est pour le moins étonnant. En 2003, la Cour des comptes a dressé un constat qui a suscité peu de réactions : «le maintien, en second cycle, d’une offre de formation souvent surdimensionnée a ainsi été financé au détriment du collège qui n’a connu, depuis dix ans, qu’une amélioration limitée de ses moyens d’encadrement pédagogique. Alors que toutes les analyses soulignent le faible encadrement en collège et les difficultés d’insertion de l’ensemble des élèves dans un enseignement classique de type second degré, le premier cycle ne paraît pas avoir constitué la priorité des différentes politiques ministérielles» .

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La France a eu besoin de beaucoup de temps pour concevoir une École accueillant tous les élèves.

Lors de son dernier congrès, le SE-Unsa a affirmé la priorité absolue qui doit être portée, par la nation, à la scolarité commune, école et collège. Il n’est plus possible de continuer à laisser se détériorer les conditions de travail des élèves au collège, alors que 15 à 20% d’entre eux en sortent avec des difficultés majeures d’insertion. Jean-Paul Delahaye partage cette conviction et identifie clairement les points de blocage qui devraient être dépassés dans le cadre d’une politique ambitieuse pour le collège. Tout d’abord, la question des contenus, que la définition très politique d’un «socle commun» de compromis n’a pas épuisée. Ensuite, la formation des enseignants en collège à centrer sur le renforcement de leurs compétences pédagogiques pour mieux faire réussir tous les élèves dans leur diversité. Enfin, la place centrale qui doit être accordée au travail personnel des élèves et à leur accompagnement. Des pistes que le SE-Unsa se propose d’explorer avec vous tout au long de cette année !

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Tout le monde, ou presque, s’accorde maintenant sur la nécessité d’une scolarité obligatoire commune pour tous.

COLLÈGE UNIQUE

Les temps changent

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LE PRINCIPE D’UN COLLÈGE UNIQUE, lieu commun de scolarisation à toute une classe d’âge, ne connaît plus d’adversaires sérieux. Il faut dire que les évaluations internationales, Pisa en tête, sont passées par là et qu’il est devenu impossible de défendre, au nom du «niveau», une organisation de la scolarité

Le collège unique : un acquis irréversible.

obligatoire en filières ou en établissements différents. Les rapports récents, consacrés en totalité ou partiellement au collège, intègrent le collège unique comme un acquis irréversible et, du «rapport Grosperrin» à celui de la Cour des comptes, tous s’accordent sur la nécessité d’approfondir la logique du collège unique pour améliorer la réussite des élèves. Loin de considérer que certains élèves n’ont pas leur place au collège, ils soulignent combien le collège n’a pas été pensé pour eux. De ce constat, les auteurs de ces études tirent la même conclusion que le SE-Unsa : c’est en bâtissant un véritable collège unique, dans la continuité de l’école, que l’on améliorera son efficacité.

En prolongement de ce dossier, consultez le blog collège du SE-Unsa sur http://avenirducollege.wordpress.com (voir encadré page suivante).

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Collège Theuriet, à Bar-le-Duc (Meuse).

Julien Maraval


EN DATES

EN CHIFFRES

1959 : réforme Berthoin (scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans et création des collèges d’enseignement général). 1963 : réforme Fouchet-Capelle (création des collèges d’enseignement secondaire et des collèges d’enseignement technique). 1975 : réforme Haby (création du collège unique). 1981 : création des ZEP. 1985 : modification des programmes et de l’organisation du Brevet. 1986 : fin du recrutement des PEGC. 1989 : loi d’orientation sur l'Éducation. 1994 : réorganisation du collège en trois cycles. 1995 : réforme de la 6e et nouveaux programmes. 1997 : nouveaux enseignements dans les classes de 5e, 4e, 3e et création d’une épreuve d’éducation civique au Brevet. 2005 : loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’École qui instaure le socle commun de connaissances et de compétences. 2006 : décret qui définit le socle commun. 2010 : circulaire instaurant la mise en œuvre du livret personnel de compétences au collège.

2 440 417collégiens à la rentrée 2009. 101 316 divisions. 24 élèves par division en moyenne. 89% de collèges urbains et 10,1% de

(*) http://avenirducollege.wordpress.com

Plus de détails sur www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/college-unique/chronologie.shtml

collèges ruraux.

19,4% de collèges en RRS (réseau réussite éducative, y compris ZEP et REP) ou RAR (réseaux ambition réussite). 15,22% des élèves ont déjà redoublé à l’entrée en 6e (ce taux est de 6% pour ceux issus d’un milieu social favorisé et de 22,95% pour ceux issus d’un milieu social défavorisé). 15% des élèves de 3e sont en difficulté. 60% des élèves sont orientés vers un lycée général et technologique à l’issue de la classe de 3e. 82,6% : c’est le taux de réussite au brevet en 2009. 8000€ : c’est ce que la société française a dépensé en moyenne, en 2008, pour la scolarisation de chaque élève de collège (contre 11 000€ pour un lycéen).

REPÈRES

ÈGE LE COLL

Document du ministère de l’Éducation nationale «Bilan de la rentrée scolaire - Second degré public - 2009/2010».

UN BLOG DU SE-UNSA

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e pas en rester au constat ou à la déploration. Avec le blog «Quel avenir pour le collège ?»(*) nous lançons une réflexion de fond, avec les enseignants, et plus largement la communauté éducative et tous ses partenaires. Dégageons ensemble des pistes concrètes pour un collège véritablement unique, mieux articulé avec l’école primaire, et permettant l’élévation du niveau moyen de compétences de l’ensemble d’une classe d’âge.

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PERSONNEL PRÉPARATION RENTRÉE 2011

Flagrant délit de mensonge La Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) vient de publier ses prévisions d’effectifs pour les rentrées 2010 et 2011. Le ministère est pris en flagrant délit de mensonge. La censure Darcos semble enfin levée.

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COMME LE NOTE XAVIER PONS, CHERCHEUR à l’université de Paris-Est Créteil : «le mandat de Xavier Darcos a marqué un véritable contrôle de l’IGEN et de la Depp. Voilà tout le problème actuel : on concentre l’expertise publique, pour le pire et le meilleur, dans les mains d’une administration au motif que seuls des gens de l’intérieur du système sont légitimes et compétents pour en parler. Il s’agit d’une science d’État ou de gouvernement». Le SE-Unsa a contesté chaque fois des «prévisions opportunément adaptées aux décisions de retraits d’emplois». Les chiffres publiés lui donnent raison aujourd’hui. • Dans les écoles, la diminution annuelle de 2 points de la scolarité des enfants de 2 ans permet, depuis de nombreuses années, de diminuer les effectifs de 15 000 élèves. Malgré cela, la Depp annonce qu’ils sont, à cette rentrée, supérieurs de 14 000 à ceux de 2009. Et pour les accueillir, les moyens ont été amputés de 1300 équivalents temps plein (ETP) ! • Dans le 2nd degré, la rentrée a été préparée avec la suppression de 2700 ETP de stagiaires. Les effectifs ont été annoncés en faible hausse… La Depp prévoit, quant à elle, plus de 39 000 élèves supplémentaires ! La rentrée prochaine s’annonce plus difficile encore. Le gouvernement a annoncé la

Le gouvernement ne peut plus maquiller la réalité.

suppression de 16 000 emplois dans le budget 2011. La Depp projette des effectifs en hausse de 3 900 élèves dans les écoles publiques et de près de 50 000 dans le second degré public. Pour le SE-Unsa, le gouvernement ne peut plus maquiller la réalité. Il doit prendre en compte ces évolutions et abandonner les suppressions d’emplois qu’il a prévues. Guy Barbier

LES NOUVELLES INDEMNITÉS : CAROTTE OU BÂTON ?

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OUS COUVERT DE NOUVELLES INDEMNITÉS, la carrière de l’enseignant disparaît.

Les nouvelles rémunérations divisent les collègues et les soumettent au pouvoir de leur hiérarchie directe. Le fonctionnaire est au service de l’État. Pour préserver ce principe, la carrière a été créée. Elle garantit une évolution régulière de la rémunération assise sur une grille indiciaire. En diminuant la part du traitement indiciaire au profit d’indemnités subordonnées à un avis de la hiérarchie, c’est ce principe qui est remis en cause. Cet été, l’évolution s’est accélérée. Les indemnités des tuteurs modulables en fonction des stagiaires (décret du 24 août), celles pour les préfets des études ou encore pour les tuteurs élèves, les référents culture (décrets du 8 septembre) ont un montant qui peut varier jusqu’à 2000€ en fonction de l’avis de l’inspecteur ou du chef d’établissement. Pour le SE-Unsa, face à une nouvelle tâche, la rémunération doit être automatique, sinon la dérive qui s’opère serait aussi injuste qu’une modulation des salaires en fonction de la difficulté supposée du niveau d’enseignement. Vous trouverez tous les renseignements sur ces indemnités sur www.se-unsa.org rubrique «Carrière».

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P ERSONNELS Le sort des agents non titulaires va-t-il s’améliorer ? Le SE-Unsa portera cette demande lors des réunions qui s’ouvrent dès septembre à la Fonction publique.

RECOURS AUX NON-TITULAIRES

Vers une «sousFonction publique» ?

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LE MINISTÈRE DE LA FONCTION PUBLIQUE a présenté, fin juin, un plan de travail ; la série de réunions a débuté le 24 septembre(*). Éric Woerth entend terminer en décembre par la modification de la loi Fonction publique. Les objectifs politiques sont clairs : derrière quelques aménagements en faveur des contractuels, se cache la volonté d’introduire dans la loi de nouveaux cas de recours au recrutement de contractuels (intérim, etc.) et le développement du CDI en lieu et place de l’accès à la titularisation annoncé par le président de la République il y a quelques mois. Le SE-Unsa entend défendre les intérêts des personnels et n’acceptera pas

l’instauration d’une «sous-Fonction publique». Pour notre Syndicat, l’accès à la titularisation ou à un emploi stable est une priorité. L’État ne peut s’affranchir de sa responsabilité vis-à-vis des agents non titulaires auxquels il recourt. Cette année encore, la rentrée 2010 a été un scandale concernant la gestion des ressources humaines ! Nous avons dénoncé auprès du ministère le peu de considération exprimé à l’égard des collègues non titulaires (abus sur les contrats, pression, chantage, licenciement abusif…). Les personnels non titulaires auraient-ils des «nondroits» ? Le SE-Unsa exige que les agents non titulaires soient traités avec le respect qui leur est dû ! Dominique Thoby - Angélina Bled

© Fotolia

(*) Le compte rendu complet est sur www.se-unsa.org rubrique «Non-Titulaires».

COMITÉ HYGIÈNE ET SÉCURITÉ (CHS)

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mment : le bilan de es risquess E CHS S’EST RÉUNI LE 16 SEPTEMBRE avec à l’ordre du jour notam professionnels pour 2009, le programme annuel de prévention pour 2010-20 011, le e vo ole et santé du pacte de carrière avec la convention signée avec la MGEN. nisaation du travvail • Dans le plan de prévention, notre administration souligne l’impact de l’organ n est don nc à nouvveau sur la santé des personnels (stress, mal-être, violence…). Notre délégatiion nstaté ée à cette e re entrée e. intervenue sur la dégradation des conditions de travail des personnels con estrricctio onss Nous avons tenu à alerter officiellement la DGRH des limites atteintess par l’efffet des re budgétaires. nté dans six • S’agissant du bilan de santé pour les personnels âgés de 50 ans, expérimen départements(*), en lien avec la MGEN, nous avons demandé que cela s’insscrive daanss une politique d’aménagement de fins de carrières. (*) Creuse, Hérault, Meurthe et Moselle, Rhône, Vendée et Yvelines.

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Pénurie d’enseignants ? Les dangers que pointait le SE-Unsa, voilà plusieurs mois, se confirment. On enregistre une baisse des inscriptions aux concours de 40% dans le premier degré et de plus de 50% dans le second. La DGRH argue que nous sommes dans une période transitoire et que les étudiants n’ayant pas obtenu le master ne peuvent donc s’inscrire. Ces propos qui se veulent rassurants sont contredits par des chutes spectaculaires d’inscriptions dans certains masters, notamment de l’enseignement professionnel.


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PERSONNEL

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premier degré

ACTION DIRECTION D’ÉCOLE

Nous exigeons le maintien de l’aide administrative Parce que sa contribution dans la rémunération des emplois aidés passe de 10 à 30%, le ministère décide d’en répercuter les effets sur les directeurs d’école en leur supprimant cette aide si précieuse. Avec le SE-Unsa, agissez !

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L’ACQUIS DE L’AIDE ADMINISTRATIVE pour les directeurs date de 2006. Le SE-Unsa avait alors signé un protocole instituant notamment la décharge des directeurs d’école de quatre classes ainsi que cette aide administrative pour toutes les écoles. Pour la première fois, le ministère reconnaissait enfin officiellement la nécessité d’une telle aide. Depuis quatre ans, elle a facilité le fonctionnement des écoles dans une période où les tâches et les missions des directeurs n’ont cessé de se multiplier et de se complexifier. Dès que nous avons été alertés par nos sections locales, nous sommes intervenus auprès du ministère pour dénoncer le traitement inadmissible des personnes

occupant ces emplois et la remise en cause de cet acquis. L’Unsa, notre union, a également interpellé, par courrier, les ministres du travail et du budget.

Nos actions font déjà réagir Le ministère dit avoir des remontées des recteurs sur une situation qualifiée de préoccupante. Cela ne nous suffit pas. Le SE-Unsa est déterminé à agir. Nous lançons donc l’action «Je fais ce que je peux» qui invite les directrices et directeurs à protester, avec le SE-Unsa, contre ces mesures et à entrer en résistance face aux exigences sur le travail administratif. Détails et outils sur www.se-

unsa.org (ou adressez-vous à vos sections locales). Le SE-Unsa appelle, dans un premier temps, à prioriser les activités au profit de l’écoles, des élèves et des familles, des collègues… Ce premier temps de l’action a pour objectif de peser, dans le cadre de la préparation du budget 2011, pour obtenir le rétablissement du financement de cette aide. Le SE-Unsa a été le seul à obtenir cette aide administrative. D’autres se sont contentés de hurler pour la dénoncer, évitant soigneusement de se mobiliser avec nous pour la pérenniser. Alors, pour que cette aide administrative si chèrement conquise soit maintenue, agissez avec le SE-Unsa !

EVS : UN TRAITEMENT INDIGNE !

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A PRÉCIPITATION à la

régulation budgétaire a généré des mesures brutales et inacceptables à l’encontre des personnes recrutées sur les emplois aidés. C’est, prévenus par téléphone, voire par un simple SMS, qu’ils ont du retourner pointer au chômage. L’État, mauvais employeur, n’a même pas respecté sa part du contrat sur le suivi personnalisé, la formation, l’aide à l’insertion… Pour le SE-Unsa, les méthodes employées sont insupportables, qui plus est dans un ministère qui se glose de gestion des ressources humaines. Cela illustre hélas le mépris de l’administration pour les non-titulaires : recrutés, utilisés, jetés…

D. T. - S. C.

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P ERSONNELS premier degré

SERVICE MINIMUM D’ACCUEIL

L’alerte sociale montre ses limites La loi sur le service minimum d’accueil dans les écoles primaires était censée apaiser le climat social. Après deux ans d’application, celle-ci reste une véritable calamité !

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APRÈS AVOIR CONSACRÉ beaucoup de temps à assigner les maires devant les tribunaux, les préfets ont dû baisser les bras. Les élus ne sont d’ailleurs pas en capacité d’organiser ce service imposé, faute de personnels. La réalité est là ! Mais la contrainte demeure pour les syndicats et les personnels. Qu’on en juge : pour une grève envisagée le jour J dans le primaire, les syndicats doivent déposer permettre ainsi à nos de la Depp disent exacteune notification à J-13. collègues des écoles de ment le contraire. Le comble Ensuite, si la négociation est atteint quand il y a est infructueuse, le dépôt un refus d’appliquer Dans ce ministère, du préavis doit être fait à l’article de la loi autoJ-5. Simple ! on refuse de s’appliquer risant la négociation C’est pourquoi le SE-Unsa des modalités de sa propre loi. dépose à chaque fois une transmission des déalerte sociale sur les clarations d’intention. dossiers conflictuels dans le pouvoir exercer leur droit de Alors que 34 inspecteurs premier degré. Le but est de grève sans risque de sanction d’académie acceptent le disciplinaire (article 5 de la courriel, le ministère refuse loi) et d’utiliser l’espace de obstinément de négocier sur dialogue social prévu dans ce ce point. Ainsi la négociation préalable cadre. ENSEIGNER EN COM prévue pour soi-disant prénseignants de l’ASH, maîtres formateurs, psychoNul n’est censé igno- venir les conflits est-elle logues scolaires, vous souhaitez enseigner en ré la loi. Pourtant, le minis- synonyme d’hypocrisie tout collectivité d’Outre-mer(*) ? Les affectations en tère refuse de se soumettre simplement ! Les pressions Nouvelle-Calédonie et à Mayotte sont traitées en CAPN. à sa propre loi. Les demandes sur les personnels demeuAucun poste n’est à pourvoir pour Wallis-et-Futuna. faites sont simplement actées rent. Cette loi est bel et bien Afin d’assurer le suivi de votre demande, pensez à tandis que les réponses sont destinée à contraindre leur envoyer le double de votre dossier aux élus du fantaisistes. Prenons par droit de grève. La participersonnel du SE-Unsa à capn.1d@se-unsa.org ou par fax exemple les suppressions pation massive à la grève du au 01 44 39 23 43 et demandez notre brochure spéciale d’emplois justifiées sur la 23 septembre a été une «Je veux enseigner en COM : rentrée 2011 !». base d’une baisse des réponse cinglante ! (*) BO n°31 du 02/09/2010. effectifs élèves. Les chiffres Dominique Thoby

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PERSONNEL

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second degré

STAGIAIRES SECOND DEGRÉ

La foire d’empoigne Les stagiaires, en cette rentrée, essuient les plâtres d’une réforme de la formation catastrophique. Au royaume de l’improvisation, le ministère est roi. Les jeunes collègues trinquent et … craquent !

toute très tranquillement, ironisant même «qu’à sa grande surprise, la FSU s’était abstenue, ce qui revient à ne pas voter contre». En juin 2009, le Snes assume : «[…]contrairement à d’autres organisations syndicales, le Snes revendique depuis VOILÀ UN MOIS que les enregistrées. La préoccu- longtemps l’élévation du stagiaires ont fait leur ren- pation majeure des stagiaires niveau de recrutement des trée. Ils ont parfaitement est bien celle-là : avoir un enseignants demandant la intégré que leur formation tuteur, bouée de sauvetage, nécessité de l’obtention du sera réduite, on le leur a espoir ultime… Il faut le master pour être recruté. Le assez répété ! Si, dans le 1er constater, malgré les contenu du projet ministériel sur ce point va dans degré, les choses se ce sens. Sur la déroulent plus ou question de la Dès le premier jour, moins correctement (merci aux maîtres for- des démissions de stagiaires gestion des enseignants nous avons mateurs et conseillers ont été enregistrées. réussi à obtenir du pédagogiques !), il en ministère le retrait de va tout autrement dans les lycées et les collèges. discours ministériels, il son projet et le maintien de Fait particulièrement inquié- manque des tuteurs. C’est la situation existant aujourtant et d’ampleur plus pour le moins compréhen- d’hui. (sic)»(*). grande que les années pré- sible vu les conditions plus Par ce vote de complaisance, cédentes, dès les premiers que floues qui régissent leur cette dernière rompait ainsi l’unité syndicale très forte en jours, des démissions de service. (voir ci-contre) stagiaires ont Pourtant, voici un an, Xavier hostilité à ce projet. Mais été Darcos triomphait. Tous en sans doute avaient-ils à avaient rêvé, lui l’avait l’époque négocié quelque fait. Somme avantage… Une revalo peutêtre ? Alors, après tout cela, les pompiers pyromanes ont beau jeu de lancer une vaste opération de boycott du tutorat, visant à faire oublier leur responsabilité dans la masterisation. Est-ce aux stagiaires d’en faire les frais ? Pour le SE-Unsa, certainement pas !

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Joël Péhau (*) Source : www.snes.edu/Modifications statutaires-CTPM-du.html

Tuteurs Il faut une bonne dose de conviction pour devenir tuteur d’un stagiaire dans le 2nd degré. Les textes parus fin août laissent toute latitude aux recteurs. Le tutorat d’un stagiaire enseignant sera indemnisé à hauteur de 2000€ par an au maximum. Tout est dans la nuance ! En effet, c’est le recteur qui déterminera la somme, en fonction de l’expérience antérieure du stagiaire (s’est-il déjà trouvé face à des élèves...). Aucun élément de cadrage national, juste le bon vouloir local ! Autre mesquinerie, les collègues qui sont conseillers pédagogiques ne pourront plus cumuler les NBI. Ainsi ceux qui exercent en zone relevant de la politique de la ville devront choisir. Ils perdront donc au minimum 10 points soit plus de 500€ annuels ! Une preuve de plus, si besoin était, de l’ineptie de la masterisation.

L’avancement à la horsclasse des agrégés est étudié par une CAPN qui se tient en fin d’année scolaire. Pour 2010, 2390 collègues ont été promus. Le compte rendu complet est publié sur www.se-unsa.org rubrique «Mon MétierAgrégés».

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P ERSONNELS second degré

GRETA

Chronique d’une réforme annoncée Les difficultés des Greta sont réelles. Un rapport remis au ministre en juin dernier donne, cependant, des explications hâtives.

l’empressement à «enterrer» les Greta au profit de groupements d’intérêt public (GIP), peu adaptés et qui surtout, n’apportent aucune garantie sur la pérennité de la mission de formation continue. Le rapport propose de les doter de la personnalité morale indépendamment de lien organique avec l’EPLE support. Cela ne peut qu’être source de conflits. Mais surtout, il est contradictoire sur un point majeur : quelles sont les charges salariales supportées par le budget ? Les CFC(1) à et le directeur, dont on propose la création, resteront-ils rémunérés par l’État ?

De cette réponse dépend l’avenir des Greta. Enfin, en proposant aux CFC d’intégrer le statut des ITRF(2), le ministère satisfait une revendication de longue date. Elle ne règle pas tout, notamment pour les personnels non titulaires. Le SE-Unsa participera aux discussions qui s’engagent avec la volonté de garantir l’avenir des Greta et de défendre l’ensemble des personnels qui y exercent. Guy Barbier (1) Conseillers en formation continue. (2) Ingénieurs et personnels techniques de recherche et de formation.

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LE RAPPORT, EN INSISTANT SUR «DES COÛTS de personnels bien supérieurs à ceux supportés par les autres acteurs compte tenu des obligations réglementaires de service des formateurs» est particulièrement réducteur et injuste. Les Greta sont actifs sur le marché de la formation continue mais assurent aussi des missions de service public notamment dans la prise en charge de publics particuliers (demandeurs d’emplois…). Ces formations sont peu rémunératrices au contraire de celles issues des entreprises. Dès lors, appliquer aux Greta les règles de la concurrence revient à les handicaper lourdement. Le SE-Unsa ne peut qu’être surpris de

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LES TZR ONT DES DROITS

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ANS LA CHASSE AUX MOYENS GÉNÉRALISÉE, l’optimisation»

des TZR passe de plus en plus par la mise sous pression des personnels. À Lille, le recteur a publié une circulaire pour rappeler aux chefs d’établissement que les TZR qui n’ont pas de remplacement à effectuer, doivent être présents dans les établissements et assurer les diverses tâches qui peuvent leur être confiées. À Rouen, le rectorat tente de modifier autoritairement les rattachements administratifs pour ne pas avoir à payer l’ISSR. À Montpellier et Orléans, les TZR de physique-chimie sont envoyés faire des mathématiques. Un peu partout, des TZR de STI sont envoyés enseigner la technologie en collège, qu’ils soient, d’ailleurs, certifiés, agrégés ou PLP ! Le hors zone devient parfois la norme tant les suppressions de postes ont limité le nombre de remplaçants… Pour connaître et faire valoir vos droits, contactez votre section du SE-Unsa et à demander le «Mémo TZR». Antoine Tresgots


COURS LE MATIN, SPORT L’APRÈS MIDI

Ne tirons pas sur la cor d e …

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L’EXPÉRIMENTATION «COURS LE MATIN, sport l’après-midi» a donné lieu à une communication ministérielle d’ampleur, laissant entendre qu’on pourrait s’inspirer du modèle allemand, fort contesté au demeurant. Dans les faits, l’expérimentation peut prendre des formes très variées et ne concerner qu’une classe dans un établissement. Peut-on réellement parler d’expérimentation nationale dans ces conditions ? En effet, la pénurie d’équipements rend impossible toute généralisation et l’annonce, tardive, a conduit à un choix d’établissements en fin d’année scolaire, sans réelle consultation des équipes pédagogiques. Même si les expérimentations sont modestes, il

NOUVELLES INDEMNITÉS G CCF : le décret n°2010-1000

du 26 août 2010 institue une indemnité liée au contrôle en cours de formation qui sera versée pour chaque épreuve ou sous-épreuve. Elle prévoit un taux de base qui variera en fonction du nombre d’élèves, de 83 à 108€ cette année et de 111 à 136€ l’an prochain. G Correction des épreuves de Bac pro : le décret n°2010-1001 du 26 août 2010 fixe le taux de l’indemnité à 5€ pour toute copie écrite corrigée. Ainsi seuls les enseignants de lettreshistoire-géographie seront concernés.

Suite au BO n°31 fixant les objectifs éducatifs, les principes directeurs et la mise en œuvre de l’expérimentation, il convient d’analyser la situation sur le terrain. conviendra d’évaluer leur impact sur la réussite et le bien-être des élèves mais aussi les conséquences sur les conditions de travail des collègues.

Nous devons être vigilants à ce que cette expérience sur les rythmes scolaires ne soit pas un moyen pour progressivement faire entrer des intervenants extérieurs et les fédérations dans les établissements. Autant le SE-Unsa est en accord avec le principe de conventions passées entre les fédérations et l’UNSS, autant dans le cursus EPS ces ponts ne doivent pas

avoir lieu. Ils fragilisent un peu plus le statut des enseignants d’EPS, les éloignant progressivement du mandat phare du SE-Unsa : la certification des professeurs d’EPS. Yann Chandivert

VIE SCOLAIRE : DES DÉCISIONS IRRESPONSABLES ET DÉVASTATRICES

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EAUCOUP DE CPE ATTESTENT D’UN SENTIMENT DE RÉSIGNATION sur l’état de leur «vie scolaire». Les constats se ressemblent : perte d’un moyen en AED, ici, ou d’une difficulté de plus en plus grande à recruter dans tel un collège de campagne, là. Le coup fatal est donné par la disparition programmée des emplois aidés et notamment les fameux médiateurs de réussite, pourtant annoncés comme la solution miracle contre l’absentéisme. À titre d’exemple, voici les instructions d’une circulaire de l’IA des Bouches-du-Rhône : «Médiateurs de réussite scolaire. Leur financement n’étant plus assuré, les 115 contrats en cours iront jusqu’à leur terme actuel (pour la plupart jusqu’au 31/12/2010), aucun ne sera renouvelé. Bien évidemment, les supports vacants étant d’ores et déjà fermés, aucun recrutement ne peut plus être effectué». Pour le SE-Unsa, cette politique irresponsable provoque l’écœurement chez les collègues et ces pratiques sont dévastatrices pour le système éducatif, pour les élèves. Michel Martinet

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Ce qu’il y a de merveilleux avec les enfants, c’est qu’ils sont toujours studieux, calmes et sages comme des images. La MAE connaît bien les enfants et les risques auxquels ils peuvent être exposés. Depuis près de 80 ans, elle assure la meilleure protection aux enfants placés sous votre responsabilité. Et leur bonne protection, c’est aussi la vôtre !

Nos engagements : • Couvrir au mieux les accidents avec des garanties solides, une prise en charge immédiate, des remboursements élevés sans franchise… • Éviter les conflits entre parents et enseignants lorsque la responsabilité d’un accident ne peut être clairement établie. • Prévenir les risques, en mettant à la disposition des enseignants des outils pédagogiques sur différents thèmes (vie quotidienne, circulation, citoyenneté, santé…).

assurances scolaire et extra-scolaire

Réservation des outils de prévention sur

www.mae-prevention.org


LA PAGE DE L’

Depuis le 1er janvier 2010, les différentes directions départementales des services de l’État ont été regroupées au sein de directions départementales interministérielles (DDI). Ce bouleversement de l’administration territoriale a été réalisé sans véritable concertation. Cela est dommageable pour les personnels, pour leurs missions et la qualité du Service public. L’Unsa-Fonction publique sera désormais un interlocuteur de proximité pour porter les revendications de ces agents.

L’élection des représentant(e)s des personnels au Comité technique paritaire de chaque DDI aura lieu le 19 octobre. L’Unsa a déposé des listes dans l’ensemble des DDI. En votant massivement pour l’Unsa, les agents éliront des représentant(e)s qui siégeront dans ces nouvelles instances, chargées de mettre en oeuvre notamment la charte de gestion qui subit des retards inadmissibles dans sa mise en œuvre.

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CHÔMAGE

Une légère baisse mais…

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L’HEXAGONE A EU BEAU CRÉER près de 60 000 emplois au premier semestre (chiffre provisoire), le chômage ne baisse toujours pas. Il est solidement bloqué sous la barre des 10% de la population active avec une situation paradoxale. En effet, le nombre de personnes sans emploi (catégorie A) baisse très légèrement, mais dans le même temps, le nombre de personnes exerçant une activité réduite courte, de moins de 78h au cours du mois, et le nombre de personnes pratiquant une activité réduite, longue, de plus de 78h au cours du mois s’accroît. Ainsi, au total, le nombre de demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi augmente-t-il toujours. Aujourd’hui, il est de 3 963 800 (4,2 millions avec les DOM).

Les générations perdues Les jeunes et les plus de 55 ans ont toujours beaucoup de difficultés à entrer ou rester sur le marché du travail. Le chômage des jeunes doit être calculé en prenant en compte toute la classe d’âge, étudiants compris. Ainsi le taux d’emploi des jeunes est de 28,1% au premier trimestre et la proportion des jeunes chômeurs est de 8,4%. Pour l’OIT, c’est une génération

perdue car cette situation n’est

Sondage malheureusement pas particulière à la France. Au niveau TNS-SOFRES : mondial, le taux de chômage des le chômage jeunes est passé de 11% à 13% et l’emploi, en 2 ans. La situation des plus de 55 ans premières guère plus enviable. Avec préoccupations n’est un taux d’emploi de 39% des 55pour 74% 64 ans à la fin 2009, la France est lanterne rouge en Europe dans des français domaine de l’emploi des en septembre le seniors. Et les chiffres sont parti2010. culièrement faibles en ce qui concerne le taux d’activité après 60 ans : seuls 17,1% des 60-64 ans sont en emploi, soit 15 points de moins que la moyenne européenne. Face à cette situation, l’Unsa s’inquiète car la situation ne s’améliore pas et pour les nouveaux venus, le chemin vers l’emploi stable sera long et difficile, parsemé de stages à rallonge pour les uns et de contrats aidés pour les autres. Pour l’Unsa, il est donc impératif de ne pas baisser la garde et de prendre toutes les mesures nécessaires pour relancer la croissance et donc l’emploi. Or le gouvernement fait l’inverse : il gèle les salaires des fonctionnaires se privant ainsi d’une relance par la consommation et il revient sur des aides liées au développement durable, ce qui risque fort de remettre en cause cette filière porteuse d’emplois verts. Pascal Priou

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S OCIÉTÉ APPEL CITOYEN

Non au projet de loi Besson Libération, SOS Racisme et la Règle du jeu ont lancé une pétition contre l'élargissement des possibilités de déchéance de la nationalité. Ils ont déjà recueilli plus de 66 000 signatures. Les enseignants de l’Unsa sont aussi de ce combat.

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LE SE-UNSA, L’UNSA-ÉDUCATION ET L’UNSA font partie des premiers signataires de l’appel(*) «Touche pas à ma nation !» lancé par SOS Racisme, Libération et La règle du jeu, le 13 septembre dernier. Cet appel suscite déjà une exemplaire mobilisation. La France que nous aimons mérite cet engagement. De l’aile la plus sombre de la majorité au chef de l’État lui-même, le pouvoir «UMP» a entamé une croisade aussi détestable que nauséabonde. Il y a décidément quelque chose de pourri au royaume du sarkozysme. Être de ce combat était donc une évidence. Cet appel est utile car il y avait urgence à ne pas laisser sans riposte l’atteinte faite à la conception humaniste de notre Nation. Comme le dit Laurent Joffrin dans Libération, le jour du lancement de cette pétition : «Du débat sur l’identité nationale en janvier à la déchéance de la nationalité proposée en cette rentrée, en passant par maintes déclarations des hussards du sarkozysme,

L’UNSA PRÉSENTE À L’EURO-MANIFESTATION

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OUR L’Unsa, LE LIVRE VERT SUR LES RETRAITES, publié par la Commission européenne,

confirme des choix politiques qui ont échoué. Les mesures prises ont toujours fait porter les efforts sur les travailleuses et les travailleurs. Malgré tout, elle propose aujourd’hui de reprendre les mêmes recettes et de les durcir. L’Unsa, avec la Confédération européenne des syndicats (CES), considère que la commission se trompe d’enjeu. Il faut garantir l’adéquation et la pérennité des systèmes de pension et non allonger l’âge du départ à la retraite. Avec la CES, nous revendiquons que les retraites reposent sur des systèmes fondés sur la solidarité à l’intérieur et entre les générations, garantis par les pouvoirs publics. La finalité des systèmes de pension n’est pas d’alimenter les marchés financiers mais bien d’assurer des revenus décents et pérennes aux retraités. C’est pourquoi le SE-Unsa participera avec l’Unsa à l’euro-manifestation de Bruxelles, le 29 septembre. Pour en savoir plus rendez-vous sur http://europe.unsa.org

28 Syndicat des enseignants - Unsa • www.se-unsa.org

Hortefeux en tête, un basculement politique et culturel est à l’œuvre, qui voit la droite républicaine se rallier à une idée de la France… qui n’est pas républicaine». Bref, la ligne jaune est franchie. Ne pas se taire, ne pas se contenter de débattre de cette offensive ou de discuter de cette dérive : notre responsabilité de citoyens est de la combattre. Nous devons réhabiliter et valoriser notre conception de la Nation, celle qui ne distingue pas ses citoyens par leurs origines, celle qui était jusque-là partagée par l’ensemble des partis républicains. (*) www.touchepasamanation.com

Laurent Escure

Puce électronique pour bébés Le SE-Unsa, membre actif de Pas de bébés à la consigne, relaie l’indignation du collectif sur l’incroyable projet d’une crèche privée se proposant d’équiper les enfants de «puces» (sic) pour les surveiller. Les tout-petits ne peuvent être «ni des sardines au printemps, ni des sacs à puces à l’automne !». Si ce projet de «traçage» des bébés était confirmé, le collectif appellerait parents et professionnels à se mobiliser pour en exiger l’abandon. À suivre…


(Parenthèses)

( ) Zéro pointé...

… pour la loi Ciotti sur l’absentéisme qui vient d’être adoptée. Aussi inefficace qu’injuste, elle frappera aveuglement des familles déjà en souffrance. L’absentéisme comme le décrochage nécessitent un travail sérieux associant tous les acteurs de l’École, mais aussi ceux des associations, des collectivités, de la justice…

du • Décret n°2010-1103 tualisation ac : 10 20 e 20 septembr seignants de la prime pour les en HSA dans 3 ins qui assurent au mo le second degré. bre 2010 : • Arrêté du 20 septem rt variable mensualisation de la pa rs d’école. de l’ISS pour les directeu

(Le grand absent)

(SOS) ASSIMILATION DES INSTITUTEUR

S Le gouvernement s’y était engagé : les instituteurs retraités auraient dû deve nir PE depuis 2008. Ce n’est pa s le cas ! Le SE-U nsa lance une action : «du myo sotis pour nos él us », fleurs appelées également de s «ne m’oubliez pas». Vous souhaitez y part iciper ? Contacte z vos sections locales du SE-Unsa.

(Encore un effort)

L’ONU et les femmes Les Nations Unies viennent de créer une agence dédiée à la condition féminine, l’ONU-Femmes, consacrée à «la lutte contre les inégalités entre les sexes» et «l’émancipation des femmes». Un bémol : son financement…

(Le chiffre du mois) Trois millions de manifestants dans les rues le 23 septembre pour dire non au projet de loi sur la réforme des retraites. La police n’en aurait compté que 997 000.

Rythmes scolaires dans le 2nd degré

À part l’expérimentation «cours le matin, sport l’après-midi», on ne dit mot sur les rythmes scolaires pour les élèves du 2nd degré. Pour le SE-Unsa, c’est un débat global qu’il convient de mener de la maternelle au lycée.

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A P R È S

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Lire et grandir. Le département

La sortie d’un roman de

de l’Hérault organise un festival à Pézenas de littérature jeunesse. «La maman des poissons» en est à sa 7e édition. Du 15 au 21 novembre, auront lieu des rencontres avec des auteurs, illustrateurs, éditeurs, libraires. Vous pourrez aussi assister à des spectacles, ateliers, lectures, conférences, débats… Cette année, le festival a pour thème la galerie gourmande… à consommer sans modération. Tournée vers les scolaires, la programmation est détaillée par niveau. Dès à présent, vous pouvez vous documenter, consulter les sites des auteurs… rêver à vos projets ! N’hésitez pas à laisser libre cours à votre imagination. Pour toute information : 04 67 09 48 65 – 06 86 18 76 06 ou mamandespoissons@gmail.com

Un chef-d’œuvre incontestable ! C’est bien là le qualificatif qui colle le mieux à la célèbre trilogie de Pagnol, véritable peinture d’un art de vivre de la société marseillaise, qui a, semble-t-il, disparu aujourd’hui. Tellement réussie que ceux qui ont voulu la reprendre à leur compte s’y sont souvent cassé les dents.

Si la destinée d’une pièce est pourtant d’être rejouée sans cesse… passer dans ce registre après Raimu, Charpin, Fresnay et toute la bande, devient mission quasi-impossible. La première partie de cette fresque légendaire (Marius) est ici fidèlement restituée dans son intégralité. Elle est, de surcroît, présentée par Marcel Pagnol en personne et accompagnée d’archives inédites, de confidences ainsi que de textes de liaison de l’auteur, et puis... Raimu. Une œuvre indispensable enfin disponible en CD.

DÉSORMAIS retrouvez davantage de sélections «culture» sur www.se-unsa.org, dans la rubrique

«Après la classe»

Syndicat des

Michel Houellebecq est en général l’occasion d’une grande médiatisation, accompagnée d’un parfum de polémique. Mais cette fois, point de controverse. Le héros, Jed Martin, est un artiste contemporain renommé, grâce à ses photographies de carte Michelin. Hermétique aux relations humaines, le personnage a une brève histoire d'amour avec une magnifique Russe qu'il laissera partir faute de savoir comment la retenir. Les rares personnes qu'il fréquente sont son père, son galeriste et Michel Houellebecq lui-même. Celui-ci ne s'amuse pas cette fois à maltraiter ses personnages (excepté le sien). Les femmes, plutôt absentes, sont moins égratignées tandis que la relation pèrefils est explorée pour la première fois. Un Houellebecq apparemment apaisé mais qui a conservé toute sa verve. «La carte et le territoire», Michel Houellebecq, éditions Flammarion , 22€.

Et si l’(istoire avait été différente... C’est le principe qui dirige cette série. Pour chaque album, les scénaristes transforment à leur manière un événement historique. Dans le premier tome, ils supposent qu’en 1969 les Soviétiques ont été les premiers à se poser sur la Lune. Dans le second tome, ils modifient l’issue du débarquement allié en juin 1944 en faveur des allemands. Ainsi c’est l’armée soviétique qui libère Paris et divise la capitale en deux secteurs où l’espionnage bat son plein. Enfin, dans le troisième volume, en 1914, l’Allemagne a gagné la guerre. Clémenceau, depuis Alger, organise la reconquête. Des BD jubilatoires et fort joliment dessinées.

«Marius», de Marcel Pagnol, éditions Frémeaux et associés, 3CD - FA5291.

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C L A S S E

enseignants - Unsa • www.se-unsa.org

«Jour J», scénario de Jean-Pierre Pécau et Fred Duval, dessin de Gaël Séjourné, éditions Delcourt, 56 p. - 13,95€.

À l’endroit, à l’envers, voici un très bel album à lire dans tous les sens ! Un livre solide et coloré à souhait pour les tout-petits qui ont envie de tourner les pages et de tourner autour ! Sur chaque double-page, il y a plein de choses à découvrir et un secret à trouver ! L’univers de la vie du tout jeune (repas, peluches, habillage, jeux…) est restitué. Il faudra bien une double paire d’yeux pour dénicher toutes les petites surprises ! «Tout autour de moi» de Clotilde Perrin, éditions Rue du Monde, 56 p. - 2,50€. À partir de 4 ans


PETITES ANNONCES

Hors de France :

Vente

une mine d’infos du SE-Unsa

SITUATION PERSONNELLE

SITUATION ADMINISTRATIVE COTISATION

Le montant de votre cotisation annuelle est proportionnel au salaire. Il est égal à 5,8 millièmes de votre traitement annuel brut. Modalités de versement • En une seule fois par chèque, adressé à votre section syndicale. • En plusieurs fois par prélèvements fractionnés sur votre compte bancaire ou postal. • Par carte bancaire sur www.se-unsa.org

300 PIANOS de concert et d’étude en expo à partir de 1000€, occasion, nf, prix importateur - livraison et SAV dans toute la France. Bechstein. Ets Bion - 60150 Therdonne (5 kms de Beauvais) Tél : 03 44 07 70 12 ouvert 7/7 sur RdV. www.300pianos.fr

SURGÈRES (17) 30 km de La Rochelle, vend maison étage/ss, 5 ch., gr séjour, salle à manger, bureau, cuisine avec terrasse, buanderie, garage, atelier et gr. jardin arboré - Tél : 05 49 45 59 74.

Vous trouverez sur notre site Internet http://sections.se-unsa.org/HdF/ toutes les infos utiles aux départs, retours et autres… et toutes les autres nouvelles fraîches. Vous y trouverez aussi une nouvelle rubrique «Infos pays». Bref, en un clic vous avez désormais les réponses à vos questions et sinon, bien sûr, nous sommes joignables au 01 44 39 23 17 (ou 18).

BULLETIN D’ADHÉSION

Divers

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Pour insertion dans l’ N SE IGNAN T, s’adresser à : Nathalie Olry L’Enseignant 209, bd St-Germain 75007 Paris Tél : 01 44 39 23 98 - nathalie.olry@se-unsa.org La ligne (35 lettres, signes ou espaces. Chaque ligne entamée est comptée entière) 12,50 € pour les abonnés, 15 € TTC pour les non abonnés. Les chèques ou mandats postaux sont à libeller à l’ordre du SE-Unsa.

K Nouvel adhérent

K Retraité

Nom : ................................................................................................ Prénom : ............................................................................. Nom de jeune fille : .............................................................................................. Né(e) le : ......................................................... Adresse personnelle : ...................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................ Téléphone : ...................................................................................... Portable : ........................................................................... Adresse mél : ................................................................................................................................................................................. Adresse de l’établissement d’exercice : .......................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................ TITULAIRE : K Premier degré

Spécialité (directeur, Zil, ASH, EMF…) : ................................. H Professeur des écoles

K Second degré Discipline : ................................................................................ H Certifié H PLP H Agrégé H Bi-admissible H AE H CE H PEGC H CE d’EPS H CPE H DCIO H Autre (préciser) : ....................................... NON-TITULAIRE : K Enseignant, CE, CPE (précisez) : ........................ H Vacataire K Autres (AED…) (précisez les fonctions) : ........................ STAGIAIRE : K Étudiant stagiaire (M1, M2)

K Fonctionnaire stagiaire

H COP

H Instituteur H PEPS

H Contractuel

Catégorie (PE, PLP…) : .............. K Liste complémentaire

H Classe normale H Hors classe H Classe exceptionnelle K Temps complet K Temps partiel Échelon : .......... Montant de la cotisation : ................... K Chèque K Virement K Paiement fractionné : H Première demande H Renouvellement J’adhère au Syndicat des Enseignants-Unsa, date et signature : .....................................................

Mode de paiement :

Les informations recueillies sont destinées au fichier syndical. Elles peuvent donner lieu à l’exercice du droit d’accès, conformément à la loi n°78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’Informatique, aux fichiers et aux libertés.

RÉDUCTION D’IMPÔTS 66% de votre cotisation Titulaires

2010-2011

Cotisations

É CLASSE NORMALE Instituteur Prof écoles, Certifié, COP, CPE, PLP, PEPS PEGC, CE d’EPS, AE, CE Bi-admissible Agrégé

Non-titulaires Vacataire : 40 € Contractuel(le) : 124 € AVS - Assistant d’éducation : 70 €

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En vigueur au 01/08/2010

03 04 05 06 07 08 09 10 11 119 € 122 € 125 € 127 € 130 € 137 € 144 € 153 € 168 € 129 € 136 € 143 € 152 € 161 € 173 € 185 € 200 € 215 € 128 € 135 € 141 € 149 € 157 € 167 € 176 € 137 € 144 € 153 € 163 € 172 € 185 € 200 € 215 € 224 € 156 € 169 € 181 € 193 € 207 € 223 € 239 € 255 € 268 €

Situations particulières Disponibilité, congé parental 40 € Temps partiel : au prorata du temps partiel Suppléant : 80 € CPA : au prorata du salaire

Stagiaires

HORS CLASSE Prof écoles, Certifié, CPE, PLP, PEPS, DCIO Agrégé PEGC, CE D’EPS

01 02 03 04 05 06 07 161 € 183 € 196 € 209 € 227 € 242 € 255 € 215 € 227 € 239 € 255 € 268 € 299 € 149 € 157 € 166 € 176 € 200 € 215 €

CLASSE EXCEPTIONNELLE PEGC, CE D’EPS

01 02 03 04 05 200 € 216 € 227 € 242 € 255 €

Retraités

Étudiant stagiaire 40 € Pension inférieure à 1400 € 95 € Fonctionnaire stagiaire 80 € Pension entre 1400 et 1850 € 116 € Liste complémentaire 40 € Pension supérieure à 1850 € 125 €

À retourner au SE-Unsa - 209 boulevard Saint-Germain - 75007 Paris


CASDEN, la banque de l’Éducation, de la Recherche et de la Culture

Les

CASDEN Banque Populaire - 77424 Marne-la-Vallée cedex 2 - Société Anonyme Coopérative de Banque Populaire à capital variable. Siret n° 784 275 778 00842 - RCS Meaux. Immatriculation ORIAS n° 07 027 138. BPCE - 50 rue Pierre Mendès France - 75013 Paris - RCS 493 455 042 - Crédit Photo: Jupiter.

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Vous avez fait le choix des métiers de l’enseignement pour préparer l’avenir des autres et vous voulez une banque respectueuse des valeurs qui sont les vôtres : solidarité, écoute, confiance... Créée et gérée par des enseignants, la CASDEN vous propose des solutions d’épargne et de crédits pour réaliser vos projets dans les meilleures conditions. Comme chaque année, la CASDEN vient à votre rencontre dans votre établissement. C’est l’occasion de découvrir tous les avantages d’une banque coopérative et de parler de vos besoins.

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