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L’école libératrice
Après la plage, les pavés Septembre 2010
CPPAP n° 0214 S 06771 - ISSN N° 1241 - 039 X
n°138
Le magazine du Syndicat des Enseignants-UNSA
Notre dossier : L’Éducation au développement durable
L’Enseignant nouveau est arrivé !
Humeur
Vous découvrez aujourd’hui la nouvelle formule de votre revue syndicale, désormais véritable magazine du syndicat des enseignants de l’UNSA. Cette nouvelle maquette est le fruit d’un travail de plus de sept mois auquel vous avez pu participer notamment via notre enquête en ligne. G Une vraie réflexion À partir d’un bilan sans concession des plus et des moins de l’ancienne revue, de ses lacunes et de ses atouts, nous avons pu réaliser une feuille de route solide qui a guidé notre réflexion au sein du secteur communication. Les maquettistes, la rédaction, la fabrication… tous se sont mobilisés dans cette aventure pour vous offrir une nouvelle maquette avec une présentation plus dynamique, plus moderne tout en conservant la ligne éditoriale qui est la nôtre. G Des évolutions Les rubriques ont évolué et nous avons décidé notamment de donner plus de place aux informations catégorielles, touchant les différents types d’enseignants et de personnels d’éducation, chacun dans leur spécificité d’exercice. Nous avons aussi décidé de colorer votre magazine d’un peu plus de fantaisie avec la rubrique «Parenthèses» et de lui donner une dimension plus culturelle avec la rubrique «Après la classe». G Un renouveau C’est aujourd’hui le premier numéro. Il nécessitera sans doute des réajustements, des changements. Bref, rien n’est gravé dans le marbre et vos remarques seront les bienvenues pour nous aider à parfaire le magazine (adressez vos remarques à enseignant.revue@se-unsa.org). N’hésitez pas à nous donner votre avis. Soyez acteurs avec nous, du changement ! L’équipe du secteur communication
R.I.G.U.E.U.R. Rien qui ne mérite notre énervement ces derniers jours. Quoique… L’utilisation de la langue française par nos gouvernants connaît un certain relâchement. Pas d’allusion ici aux approximations grammaticales, aux liaisons «mal-t-à-propos» ou aux expressions grossières de notre chef d’État, mais plutôt comme une retenue à dire les choses comme elles sont. Ainsi, les dirigeants de la majorité, les ministres, le président même sont frappés d’un même mal : ils n’arrivent pas à qualifier la politique économique qu’ils mettent en œuvre. Circonvolutions, ondulations langagières, zigzags et artifices lexicaux, impossible de nommer cette politique pour ce qu’elle est : une politique de rigueur. Comme si c’était un mot tabou. Ont-ils des problèmes de diction ? Faut-il leur épeler ce mot ? Cet été, seul le premier d’entre eux a mangé la consigne. Il a craché le morceau. Il a mordu la ligne jaune. Il a dit LE mot. Cela lui sera-t-il pardonné ? En tout cas, c’est bien l’odeur de la rigueur qui flotte au-dessus de la marmite de préparation du budget 2011. Bon appétit, M’sieurs, dames !
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é ditorial
SOMMAIRE
de Christian Chevalier
DOSSIER
Le développe ment durable
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L’Éducation au développemen t durable doit tr ouver toute sa place dans le système éduc atif. Nos élèves, cito yens de demain, aspi rent à être sensibilisé s dès leur plus jeune âge.
PERSONNELS • Blocage des salaires
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UNSA
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• Interview d’Alain Olive
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À LA UNE
SOCIÉTÉ
• Réforme des retraites • Appel pour l’École publique
FONCTION PUBLIQUE
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• Attaque contre le Service public
O s e z l e fé m i n i s m e !
8 • Interview de Marie Duru-Belat ÉDUCATION
• Rythmes scolaires • La seconde «New look»
(Parenthèses)) 29 Marie Duru-Belat
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Ce numéro est accompagné, pour les abonnés concernés, de hors-séries «Guide pratique», «Hors de France», de la carte postale de rentrée et de la plaquette de syndicalisation.
209, boulevard St-Germain - 75007 Paris tél : 01 44 39 23 89 - fax : 01 44 39 23 83 mél : enseignant.revue@se-unsa.org Les informations utilisées pour Dans le cadre de son agenda 21, le SE-UNSA fait imprimer cette revue sur du papier recyclé selon la norme «Imprim’vert».
l’envoi de ce bulletin peuvent donner lieu à l’exercice du droit d’accès, de rectification, de suppression dans les conditions prévues par la loi n°78-17 du 6/10/1978 relatives à l’informatique.
Prix au numéro : 4 € Abonnement : 36 €/an
30 Directrice de la publication : Stéphanie Valmaggia Responsables de la rédaction : Emmanuelle Andrieux, Dorothée Crespin, Thierry Foulkes Photographe : Jean-Pierre Lallement Chef de fabrication : Patrick Teste Mise en page : Robert Leroux, Nathalie Olry Mise en ligne : Jean-Louis Bouquet Secrétariat : Ouezna Mohellebi Publicité : L’Enseignant - 209, boulevard St-Germain 75007 Paris Tél : 01 44 39 23 98 Imprimerie : IPS Pacy-sur-Eure
Plus que jamais engagés ! Durant l’été, le président de la République nous a gratifié d’un festival sécuritaire livrant à la vindicte publique les Roms expulsés sans ménagement, les familles responsables des délits de leurs enfants, ou encore la déchéance de nationalité. Au plus bas dans les sondages, empêtré dans l’affaire Woerth-Bettencourt, en difficulté sur le plan économique, avec un plan de rigueur qui ne dit pas son nom, il mène une opération de diversion ayant aussi pour objectif de regagner l’électorat frontiste. C’est dans ce climat politique malsain et ce contexte économique dur que se déroule la rentrée. Le débat sur les retraites va y occuper le devant de la scène. Seule la mobilisation déterminée et massive de l’ensemble des salariés peut peser pour repenser cette réforme injuste. Dans l’Éducation nationale, la politique budgétaire poursuit ses ravages. Avec les dispositifs CLAIR, la dérèglementation pointe le bout du nez. Quant à la masterisation, elle propulse dans les classes des stagiaires sans formation professionnelle. Le service public d’Éducation ne cesse d’être affaibli. Une autre politique est nécessaire. C’est pourquoi, au SE-UNSA, avec vous, nous nous engageons pour notre École publique, sa défense, sa promotion et son renouveau. Le 1er septembre 2010
À LA UNE Pour l’UNSA, les mesures du projet de réforme ne sont ni justes ni équitables. De plus, elles ne dégagent pas de solution réelle pour le financement des retraites. Nos interventions conjointes UNSA, UNSA-Fonction publique et SE-UNSA ont déjà abouti à la suppression de deux mesures injustes. La loi sera votée à l’automne. Restons mobilisés !
RÉFORME DES RETRAITES
Se battre c o n t r e un projet
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LE PROJET DE RÉFORME DES RETRAITES est largement possibilités existent pour exiger une autre réforme des retraites. connu : pour l’UNSA, c’est un projet injuste. La principale mesure consiste à reporter l’âge Les batailles engagées par le SE-UNSA et l’UNSAlégal de l’ouverture des droits de 60 à 62 ans Fonction publique au tout début du mois de en 2018. Elle s’accompagne d’une mesure tout juillet l’illustrent. La réponse du ministre de aussi nocive, souvent passée sous silence, l’Éducation nationale au SE-UNSA acte ainsi les consistant à repousser de 65 à 67 ans l’âge avancées obtenues(*). L’avant-projet de loi d’annulation de la décote même s’il manque contenait en effet deux mesures plus particulièrement injustes à l’égard des des trimestres de cotisations. Pour beaucoup de salariés, pour qui une fonctionnaires. retraite amputée par la décote est impossible, • Le dispositif pour les mères de trois enfants l’âge effectif de la retraite serait donc de 67 et plus. Celles-ci, pour bénéficier d’une ans. Cela pénaliserait avant tout les salariés retraite anticipée, devaient prendre leur aux carrières incomplètes et majoritairement décision de départ à la retraite en quelques les femmes, ce qui est pour nous particuliè- jours, au risque dans le cas contraire de voir s’appliquer un mode de rement injuste. Pour les calcul de la pension plus fonctionnaires, la hausse des défavorable. Aberration cotisations apparaît pour ce qu’elle est : une amputation Hausse des cotisations juridique contenue dans égale amputation du ce texte : les collègues du pouvoir d’achat. Après devaient prendre une des années de stagnation pouvoir d’achat. décision avant même le des salaires, les réductions vote définitif de la loi... des dépenses publiques annoncées par le Premier ministre vont Cette mesure qui frappe plus précisément amplifier l’austérité dans la Fonction publique. les femmes a fait l’objet de multiples interQuant aux prélèvements nouveaux, ils ventions autant de la part du SE-UNSA que de frapperont très peu les hauts revenus. C’est l’UNSA-Éducation ou de l’UNSA-Fonction bien loin de ce que demande l’UNSA ! Il suffit publique. Nous avons partiellement obtenu de comparer ce que vont rapporter les satisfaction. Ce dispositif de retraite anticipée mesures d’âge supportées exclusivement par est abrogé, mais les collègues gardent la possiles salariés (19 milliards d’euros en 2018) et bilité de bénéficier d’un mode de calcul les recettes nouvelles sur les plus hauts favorable si elles décident de signaler avant le 31 décembre 2010 leur souhait de partir à revenus (4,4 milliards d’euros). Pour autant tout n’est pas joué. Les mobilisa- la retraite au 30 juin 2011. tions récentes, malgré la trêve estivale, l’ont • Les 15 ans de service actif pour les anciens bien montré. Les salariés ne se satisfont pas instituteurs. En effet, le texte du gouverd’une réforme que fait d’eux les seuls contri- nement augmentait toutes les durées de 2 buteurs des efforts demandés. Des ans, plus particulièrement celle nécessaire
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pour se voir reconnaître le droit d’un départ anticipé au titre de la catégorie active. Ainsi, un ancien instituteur avait le droit de partir à 55 ans, s’il avait effectué 15 ans comme instituteur. Le texte proposé faisait passer cette durée à 17 ans. Certains collègues, devenus PE après seulement 15 ans de service, relevaient alors d’un départ à la retraite à 60 voire 62 ans. Encore une mesure injuste, inacceptable ! Suite à nos interventions, le gouvernement a cédé sur ce point. Les collègues garderont leur possibilité de départ à la retraite à 55 ans même s’ils n’ont que 15 ans en tant qu’instituteur.
Des batailles à poursuivre. Par contre, malgré notre intervention, le ministre ne compte pas supprimer pour l’instant l’interdiction faite aux seuls enseignants du premier degré de prendre leur retraite en cours d’année scolaire. Ces différents reculs montrent pourtant, s’il en était besoin, que les mobilisations récentes et l’action syndicale peuvent modifier la donne. Ce mois de septembre sera un mois important et la mobilisation de tous permettra certainement d’arracher d’autres concessions. Éric Pédeboscq (*) Le détail sur notre site.
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Toujours mobilisés La grève du 24 juin a été un succès. Elle a permis d’enregistrer des reculs non négligeables (concernant les mères de trois enfants, les 15 ans de services actifs pour les ex-instits...). Les salariés ont bien compris l’importance de la mobilisation. La journée d’action réussie du 7 septembre montre que la trêve estivale n’a pas entamé la mobilisation contre le projet de loi sur les retraites. Pour l’UNSA, rien n’est joué. La mobilisation la plus large, dans un cadre intersyndical, peut bloquer les injustices du projet de loi gouvernemental. Ce n’est pas fini, le temps reste à l’action car la loi ne sera votée qu’à l’automne. Restons tous mobilisés ! Suivez l’actualité sur www.se-unsa.org
POURSUIVONS LE COMBAT
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AMAIS, DEPUIS PRÈS DE 20 ANS, une initiative autour de l’École et de
la laïcité n’avait eu un tel écho. Très investis dans cette pétition, son incontestable succès nous donne une responsabilité pour les batailles à venir. Nous allons donc continuer à rassembler d’autres militants et à exiger des partis politiques qu’ils fassent clairement le choix de l’École publique. Plus de 240 000 citoyens-militants ont engagé leur nom en signant l’appel national pour l’École publique. Fortes du succès de cette pétition et des responsabilités qu’il leur confère, les organisations signataires ont décidé de poursuivre cette campagne. Un nouvel objectif : réunir quelques dizaines de milliers de signatures supplémentaires et franchir la barre des 300 000 avant le 9 décembre (jour anniversaire du vote de la loi de 1905 de séparation des églises et de l’État). Durant cette période, et notamment lors du débat parlementaire sur le budget 2011, nous interpellerons les élus (parlementaires, présidents des exécutifs locaux), le président de la République, le Premier ministre, le ministre de l’Éducation nationale, ainsi que les responsables des partis politiques. Nous inviterons les signataires à expédier cette même «adresse» à leurs élus locaux. Partout en France, les enseignants de l’UNSA continueront à s’engager pleinement dans cette campagne. «L’École publique, laïque et gratuite crée le lien social indispensable pour faire face aux défis d’un monde en crise. C’est elle, et elle seule, qui permet de garantir la cohésion sociale». Ces premières phrases de l’Appel ont une résonance particulière lorsque l’on voit comment la crise frappe une grande partie de nos concitoyens. Les choix politiques actuels divisent et finalement dressent, les uns contre les autres, ceux qui vivent dans notre pays. C’est pourquoi la défense de notre modèle d’École publique laïque et gratuite devient un impératif démocratique.
300 000 signatures pour le 9 décembre.
Laurent Escure
www.appelpourlecolepublique.fr
F ONCTION PUBLIQUE RÉVISION GÉNÉRALE DES POLITIQUES PUBLIQUES 2
Plan d'attaque contre les services publics La RGPP1 ambitionnait de «faire mieux avec moins. Autrement dit, concilier l’amélioration du Service public […] avec l’économie de moyens dès lors qu’elle est possible». Pour le SE-UNSA, c’est surtout une manière de mettre les services publics au régime sec.
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LE DÉFICIT BUDGÉTAIRE PUBLIC a explosé sous les largesses du gouvernement aux plus favorisés... Ainsi, le deuxième épisode de la RGPP s’annonce-t-il encore plus saignant que le premier. La crise qui secoue les pays d’Europe a mis en lumière les solutions préconisées pour la réduction des déficits : suppression massive des postes de fonctionnaires, gel ou réduction des salaires, diminution de la protection sociale… Le libéralisme met en œuvre ses principes au nom de la suprématie du marché. Les inégalités se creusent, la pauvreté s’accroît. Ce sont les mêmes idées qui président à la RGPP. Les services publics, qui mettent les usagers à égalité, sont pointés du doigt. Ils sont (trop) chers.
L’État se tourne vers l’offre privée Le nouveau rapport annonce «le désengagement de missions entrant en concurrence avec l’offre privée». Le marché est, pour le gouvernement, plus efficace et moins cher. La distribution de l’eau en France, les
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transports en Grande-Bretagne ou l’énergie en Californie en sont pourtant de criants contre-exemples. La RGPP1 a permis d’économiser sept milliards, soit la moitié du paquet fiscal. La deuxième phase prévoit de porter l’effort à dix milliards. Cent mille fonctionnaires non remplacés sur la période 2011-2013, c’est trois milliards d’économies en perspective. Exactement ce qui a été accordé aux restaurateurs par la réduction de la TVA pour créer… trente mille emplois !
L’Éducation n’est pas épargnée Le rapport pointe à l’Éducation nationale des marges de manœuvre qui rappellent les treize leviers(*) ayant fuité dans la presse. Il faut «rationaliser la carte de l’enseignement professionnel», «optimiser l’organisation de l’École par la mise en place d’EPEP», «optimiser le réseau des EPLE, leur maillage territorial, ainsi que la taille des classes au collège»… «Il convient pour l’avenir d’améliorer la disponibilité de la ressource enseignante». Remplacements mais aussi maîtres E et G sont explicitement cités. En janvier, Nicolas Sarkozy expliquait que la France avait mieux résisté à la crise, notamment grâce à ses services publics et à la protection sociale. Six mois plus tard, la RGPP2 propose de les tailler largement. Une orientation que le SE-UNSA condamne. Guy Barbier (*) Retrouvez-les sur www.se-unsa.org
É DUCATION INTERVIEW
Le mérite en quuestion Méritocratie et scolarité obligatoire font-elles bon ménage ? À l’heure où le SE-UNSA lance un débat de fond sur le collège, nous avons demandé à la sociologue Marie Duru-Bellat d’éclairer les implications du mérite scolaire. De quoi nourrir notre réflexion…
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Le mérite scolaire est-il juste ? aussi lourd que ses caractéristiques personMarie Duru-Bellat : Ce qui frappe pour qui nelles… On sait aussi que la définition du s’intéresse au mérite scolaire, c’est que les mérite scolaire est très particulière : non difficultés des enfants sont très précoces seulement les notes ne se fondent pas sur et se concentrent avec tellement de netteté l’ensemble des compétences des élèves mais dans certains groupes sociaux qu’il semble uniquement sur celles que l’École choisit de exclu qu’elles puissent relever du jeu du valoriser. mérite. En prenant du retard dès le primaire, Plus troublant encore, il est délicat de les enfants des groupes défavo- trancher quant à savoir si les élèves qui réussissent (ou ceux qui risés abordent le échouent) le méritent véritasecondaire et ses blement. Tout évaluateur sent paliers d’orienbien que leur performance tation avec un «L’École résulte toujours d’un dosage handicap en elle-même incertain entre du travail, des termes d’âge et de valeur scolai- n’est pas neutre.» efforts, et… quelque chose d’autre, plus mystérieux, qui re. On assiste à fait dire qu’il y a des élèves qui une transformation progressive des ont plus de «facilités» que d’autres… Si donc inégalités sociales en inégalités les performances (présentes) résultent d’efscolaires, à l’apparence plus forts mais aussi, indistinctement, de capacités héritées (du passé), il va être impossible légitimes. En outre, des inégalités de d’évaluer précisément ce que ces perfor«choix» se manifestent, à mances doivent à la responsabilité réussite comparable, si bien individuelle. que les inégalités sociales ne s’estompent pas avec le temps Quelles sont les conséquences de l’idéologie méritocratique sur le fonctionnement du mais au contraire s’accumulent. De plus, l’École elle-même n’est pas neutre. système scolaire ? On s’attendrait à ce qu’elle soit la garante M. D-B. : La logique du mérite hypertrophie d’une juste compétition, et, de manière ce qui n’est qu’une des fonctions de l’École, encore plus évidente, à qu’elle ne vienne classer les élèves. Parce que l’École doit pas apporter sa pierre aux inégalités sociales. former et plus largement éduquer, elle ne Or, on sait que le maître, la classe ou l’école peut être seulement un vaste espace de fréquentés pèsent parfois d’un poids de fait compétition ; il lui faut gérer à la fois
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Comment limiter les effets pervers de la méritocratie scolaire ? M. D-B. : Si le mérite et l’égalité des chances sont un pilier central d’une École en charge de l’orientation/sélection vers les emplois,
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l’inégalité des talents et l’égale dignité des élèves. Une École du pur mérite compromettrait sérieusement des pans entiers de ses missions éducatives et engendrerait des gaspillages et des «coûts» spécifiques. Tout d’abord parce que, on l’a vu, les évaluations scolaires du mérite se fondent sur un ensemble de qualités limitées. Par exemple, il ne «vaut» rien à l’École d’avoir des qualités telles que l’aptitude à l’animation de groupe si l’École ne fait jamais travailler en groupe, alors que ceci pourra être très apprécié dans la vie professionnelle… De plus, l’obsession du mérite et le message implicite selon lequel le niveau de réussite scolaire reflète l’intelligence sont extrêmement mortifiants pour les élèves les plus faibles, convaincus ainsi de leur infériorité foncière. La méritocratie marque donc de manière cruelle l’expérience scolaire des «vaincus» de la compétition, et ils sont nombreux, puisque par définition, dans la course à l’excellence, il y a plus de vaincus que de vainqueurs. Une logique méritocratique exacerbée se traduit aussi par un utilitarisme effréné de la part des élèves et des étudiants, susceptibles de contrecarrer tout plaisir gratuit de l’étude.
Rubrique «Vidéo», la n°10.
personne ne conteste par ailleurs sa fonction d’instruction de tous, et le fait qu’elle doive garantir à chaque élève une égalité d’attention et de respect. Il faut donc accepter de combiner plusieurs principes de justice, sans ignorer les tensions que cela peut engendrer, puisque les meilleurs élèves privilégieront la compétition méritocratique tandis que les plus faibles seront davantage attachés à la garantie d’un bagage commun à tous. Propos recueillis par Julien Maraval
LA MÉRITOCRATIE EST FILLE DE LA DÉMOCRATIE
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ANS UNE SOCIÉTÉ OÙ LES INDIVIDUS SONT ÉGAUX en droit, c’est sur le mérite
et non plus sur les privilèges de la naissance que repose la distribution des positions sociales. C’est la raison pour laquelle la méritocratie est si consensuelle : elle permet en effet de résoudre la tension forte qui oppose le principe d’égalité de tous et la réalité des inégalités de fait. Si ce principe est légitime, la manière dont il «travaille» l’École pose davantage de difficultés, tout particulièrement au collège. Les travaux de Marie Duru-Bellat sur la justice scolaire soulignent combien la méritocratie peut générer des effets pervers, allant à l’encontre des objectifs assignés à l’École. Ils nous invitent à construire un autre collège, où la compétition scolaire cèderait la place à l’émulation, où l’émancipation de tous se substituerait à la sélection de quelques-uns, où le rapport aux savoirs ne serait pas perverti par l’inégale «valeur» des disciplines. Pour y parvenir, un effort de réflexion et de proposition s’avère aujourd’hui nécessaire. Ce sera, dans les mois qui viennent, l’un des chantiers prioritaires du SE-UNSA.
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DUCATION É premier degré complexe, il s’est vu résumé en un projet de raccourcissement de deux semaines des congés d’été. C’est cette proposition, fidèle à la politique sarkozienne ne reculant devant aucune citadelle, qui fait la Une des médias. Les propos du ministre sont tour à tour rassurants et inquiétants. Il affirme le sérieux de cette question et la nécessité de prendre le temps rappelant que le calendrier scolaire est de toute façon fixé jusqu’en 2013, puis déclare qu’il va demander à la commission d’accélérer ses travaux. Nous ne devons pas laisser les idées simplistes réduire la réflexion. La priorité, À L’ISSUE DES ÉTATS GÉNÉRAUX sur la sécurité à pour les plus jeunes comme pour les l’École, le ministre de l’Éducation nationale lycéens, doit porter sur l’aménagement de a ouvert un chantier sur les rythmes et la journée puis de la semaine et enfin de installé une commission idoine début juin. l’année dont les seules vacances d’été ne Si le SE-UNSA s’accorde à désigner sont qu’un aspect. l’adaptation des rythmes Le temps de l’École Les propos du ministre de vie de l’enfant et du structure en grande jeune à l’École comme sont tour à tour rassurants partie celui de la moyen de faire reculer société. Toute et inquiétants. l’échec scolaire, il est modification aura particulièrement méfiant quant à de lourdes conséquences sur l’École ellel’instrumentalisation politique de ce sujet. même bien évidemment, mais aussi sur la Dès l’annonce de ce débat, pourtant vie des familles et le monde du travail entre autres. Une nouvelle organisation le sera pour longtemps. Il serait bon de ne pas manquer la cible. Enseignants, professionnels de l’Éducation, prenons part au débat sans nous laisser piéger par la question de «nos grandes vacances».
RYTHMES SCOLAIRES
Réduire les «grandes vacances»
© fotolia
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Luc Chatel a installé le comité de pilotage de la conférence nationale sur les rythmes scolaires. Elle abordera la question de l’équilibre entre le temps de l’école, le temps de repos, les vacances, les activités sportives et culturelles.
Stéphane Crochet
ÉVALUATIONS NATIONALES
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E SE-UNSA RÉCLAME DU CHANGEMENT. Le ministère de l’Éducation nationale a
reçu les organisations syndicales en juin au sujet des évaluations nationales CE1 et CM2. La Dgesco(1) et la Depp(2) souhaitent maintenir un dispositif d’évaluations nationales répondant à un double objectif : bilan et diagnostic. Concernant le moment de la passation, le SE-UNSA a plaidé pour un retour au début du CE2 (confirmer l’acquisition des compétences du palier 1 et envisager les éventuelles remédiations) et au début du CM2 (valider une part des compétences du palier 2 et cibler celles qui resteraient à consolider dans cette dernière année de l’école élémentaire). Le SE-UNSA a également demandé que les contenus et le codage soient revus et adaptés en fonction des inadéquations constatées. Et que se substitue à l’indemnité versée aux enseignants participant au protocole une indemnité de suivi et d’orientation des élèves (Isoe) pour tous les enseignants des trois cycles de l’école primaire. Le ministère avait promis des annonces avant la fin de l’année scolaire. À la veille de la rentrée, nous attendons toujours. (1) Direction générale de l’enseignement scolaire. (2) Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance.
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ÉDUCATIO
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DES ZEP AUX CLAIR
Où est la priorité ? Luc Chatel a présenté le nouveau dispositif collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite. Il pourrait, à terme, se substituer aux 254 réseaux ambition réussite et aux 856 réseaux de réussite scolaire existants.
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LE DISPOSITIF CLAIR concernera, à la rentrée, 105 établissements du second degré situés dans les 10 académies les plus sujettes aux phénomènes de violence. Que le ministre se préoccupe des établissements dans lesquels le climat scolaire est le plus dégradé, rien de plus légitime. Qu’il souhaite y apporter des moyens complémentaires, sous la forme de diagnostics de sécurité et de personnels supplémentaires portant l’appellation un tantinet désuète de «préfets des études», pourquoi pas ? Qu’il souhaite éviter l’affectation dans ces établissements d’enseignants débutants et encourager la stabilité d’équipes motivées, on ne peut qu’être d’accord.
Mais de ces belles intentions, que reste-t-il concrètement ? L’innovation majeure du programme, c’est le recrutement sur profil des enseignants par le chef d’établissement. La publication très tardive des établissements concernés (BO du 22 juillet) n’a pas permis aux enseignants intéressés de faire acte de candidature.
Les syndicats ont été tenus à l’écart et c’est l’idéologie libérale dans toute sa splendeur qui se déploie ici : tous les pouvoirs au chef et mise en concurrence des établissements. Plus grave, ce dispositif serait appelé, selon le ministre, à remplacer tous les dispositifs d’éducation prioritaire. Ceux-
ci n’ont pas été fondés sur une logique «sécuritaire», mais sur une logique de «réussite éducative». De nombreux établissements ambition réussite ne font pas partie du programme CLAIR. Que deviendront-ils ? Pas assez de violence, donc pas de moyens complémentaires ? Et les écoles primaires ? Tenues à l’écart du programme, devront-elles dire adieu aux dispositifs particuliers mis en place pour éviter l’échec scolaire ? Au lieu de mener une politique proactive et s’inscrivant dans la durée, le ministre fait le choix de cibler le médiatiquement rentable, quitte à sacrifier l’éducativement profitable.
Le discours sécuritaire continue à trouver ses déclinaisons dans le champ éducatif. Ainsi, un projet de décret introduit la notion d’automaticité de la procédure disciplinaire en cas de récidive. Plusieurs autres projets ont été soumis au Conseil supérieur de l’Éducation en juillet pour -officiellement- harmoniser les procédures sur le territoire. Mais ce qui frappe, c’est bien la réponse à la commande «politique» de fermeté et d’autorité. L’obligation est ainsi faite aux chefs d’établissement de saisir le conseil de discipline en cas de violence physique sur un membre du personnel ou de nouvelle infraction si l’élève a déjà été sanctionné par une exclusion temporaire de la classe et au-delà. Devant une avalanche d’amendements portés par le SE-UNSA, le SNPDEN-UNSA et la FCPE, le ministère a reculé… pour mieux revenir à la charge dès la rentrée. Un groupe de travail doit être mis en place début septembre.
Claire Krepper
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DUCATION É second degré
RÉFORME DU LYCÉE
Une seconde «new look» Un tronc commun redéfini, des programmes mais aussi des enseignements nouveaux, un accompagnement personnalisé pour tous les élèves… c’est une classe de seconde profondément remaniée qui se met en place à la rentrée. Les collègues ont du pain sur la planche !
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UN TRONC COMMUN ÉLARGI… Désormais, la langue vivante 2 fait partie intégrante du tronc commun des enseignements de seconde. Une évolution logique puisque la LV2 est obligatoire dans toutes les séries de première (à l’exception des STI), et que les élèves doivent pouvoir accéder à la totalité des formations à l’issue de leur année de seconde. Dans le cadre de la rénovation de l’enseignement des langues vivantes, c’est un horaire globalisé de 5h30 qui est dévolu à la LV1 et à la LV2.
... et resserré Dans le même temps, les horaires hebdomadaires se contractent dans plusieurs disciplines (perte de 30 min en histoire-géo, français, physique chimie et SVT), ce qui entraîne de nouveaux programmes dès cette rentrée. Par ailleurs, la suppression des dédoublements automatiquement attribués aux disciplines ainsi que des 2h d’aide et soutien dégagent un volume globalisé de 10h hebdomadaires. À charge pour l’établissement et son conseil pédagogique d’en définir les conditions d’utilisation les plus appropriées en fonction du public accueilli.
Des enseignements d’exploration À côté du tronc commun, les élèves suivront deux enseignements d’exploration (2 fois 1h30 par semaine). La plupart, totalement nouveaux, visent à faire de la seconde une véritable classe de détermination. Un bémol de taille : les élèves doivent obligatoirement choisir un enseignement d’économie, ce qui limite la portée de l’exploration.
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L’accompagnement des élèves Inscrites dans la grille horaire, les 2h d’accompagnement personnalisé, obligatoires pour tous, constituent la grande nouveauté. Son contenu comme son organisation sont définis par les équipes. Pour être véritablement efficace, il devrait pouvoir fonctionner dans le cadre de groupes à effectifs réduits, ce qui implique d’utiliser une partie de l’enveloppe globalisée.
Les équipes première ligne
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Intéressante pour les élèves, la réforme va être lourde à mettre en place pour les collègues et demander beaucoup d’énergie et d’intelligence… L’accompagnement de la réforme passe par celui des collègues. Le SE-UNSA attend du ministère et des corps d’inspection qu’ils s’engagent résolument à leurs côtés. Julien Maraval
Des «ressources pour faire la classe» sont disponibles sur Éduscol afin d’aider à la mise en place des nouveaux programmes de seconde. Elles concernent des enseignements communs et des enseignements d’exploration. Rendez-vous sur www.eduscol.education.fr rubrique «Programmescertifications».
DOSSIER
Une gestion raisonnée des ressources humaines, naturelles et économiques visant à satisfaire les besoins fondamentaux de l’humanité, tel est le grand défi du développement durable. Les Nations-Unies, à travers l’institution de la «décennie pour l’éducation en vue du développement durable» (DEDD) proposent une réponse éducative. Interview d’Olivier Laboulle. Olivier Laboulle chargé de la DEDD à l’Unesco
Éducation au développement durable
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L’Enseignant : Qu’est-ce que la DEDD ? Olivier Laboulle : En décembre 2002, avec l’adoption de la Résolution 59/237, l’assemblée générale des Nations-Unies a proclamé la période 2005-2014 «Décennie des Nations-Unies pour l’éducation au service du développement durable (DEDD)». L’Unesco est l’agence chef de file, c’est-àdire le coordinateur de cette entreprise ambitieuse qui vise à faire intégrer les principes, les valeurs et les pratiques de développement durable dans toutes les formes d’éducation et d’apprentissage. La DEDD promeut une éducation dont les contenus, la forme et les objectifs servent un developpement humain plus respectueux de l’environnement, des liens sociaux, des cultures différentes ainsi que de l’essor économique des pays les plus pauvres. Une décennie comme la DEDD, ou celle sur l’alphabétisation par exemple (20032012), peut être considérée comme un instrument de mobilisation et de sensibilisation des partenaires autour d’un sujet qui ne serait pas forcément au sommet des agendas. •••
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© Poster Yann-Arthus Bertrand
••• Quels en sont les enjeux ?
O. L. : Les défis du developpement durable sont relativement clairs. Ils sont économiques, avec la nécessité de traiter les causes des crises financières et de permettre le développement économique de toutes les nations, pas seulement d’une minorité d’entre elles. Les défis sont aussi bien sûr environnementaux, avec l’obligation de réduire l’impact des activités humaines sur le réchauffement climatique ou encore la perte de biodiversité. Ils sont enfin socioculturels lorsque que l’on protège les droits des travailleurs ou les pratiques culturelles de sociétés en danger. Ceci étant dit, l’enjeu porte sur les méthodes adoptées pour faire face à ces défis et résoudre les problèmes. Copenhague et la taxe carbone représentent des approches politico-légales aux défis du XXIe siècle, les panneaux solaires ou les voitures hybrides représentent des solutions technologiques alors que les fonds d’investissement responsables offrent une réponse financière. Dans ce contexte, l’éducation au developpement durable représente une approche
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Syndicat des
visant à rendre les individus capables de prendre les décisions et de faire les choix en accord avec les principes de durabilité. Le travail du secrétariat de la Décennie, et du mouvement EDD, est de faire comprendre aux gouvernements, aux représentants des organisations non-gouvernementales et des associations, aux individus ainsi qu’au secteur privé et aux médias, la contribution majeure que peut apporter l’Éducation pour faire face aux défis du développement durable. Certains pays, comme la France ont d’ailleurs déjà beaucoup avancé, comme le montre la circulaire n° 2010-38 de l’Éducation nationale datée du 16 mars 2010 : «Il appartient à l'École de former le citoyen du XXIe siècle, afin qu'il soit capable de faire des choix informés et raisonnés pour luimême et pour assurer les équilibres nécessaires aux conditions de vie entre l'environnement, la société, l'économie et la culture. Tel est l'objet de l'éducation au développement durable, désormais inscrite dans les programmes des premier et second degrés dans l'enseignement général, technologique et professionnel».
enseignants - UNSA • www.se-unsa.org
G Définitions : • Développement durable (DD) : défini en 1987 par Gro Harlem Brundtland, présidente de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement comme un «développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs».
• Éducation au développement durable (EDD) : en s’appuyant sur les enseignements disciplinaires, l’EDD traite des interactions entre l’environnement, la société, l’économie et la culture. Depuis 2004(*), elle fait partie intégrante de la formation initiale de l’élève (du primaire au lycée). (*) Circulaire n°204-110 du 8 juillet 2004 et pour la seconde phase de généralisation la circulaire n°2007-077 du 29 mars 2007.
• Agenda 21 : notion introduite en 1992 lors du sommet de la Terre à Rio. Document stratégique qui présente le projet de DD d’une ville ou d’un territoire et décrit sur le court, le moyen et le long terme les actions concrètes que la collectivité souhaite mettre en œuvre pour les générations à venir. Le terme «Agenda» fait référence aux actions à planifier pour un développement plus durable, le chiffre 21 désigne le XXIe siècle.
© Poster DR
Quels sont les obstacles à la est un bon exemple car il est, mise en œuvre de l’EDD ? tant par ses causes (consomO. L. : L’Éducation est un mations, démographie galosujet sensible. En France, les pante, pauvreté) que par ses nombreux projets de conséquences (réfugiées réformes et les réactions climatiques, désertification, passionnées des parties désastre naturels), un proprenantes concernées le blème qui nécessite que prouvent. Revoir les objectifs différents secteurs de la d’un système éducatif, société coopèrent et réfléensemble. Il promouvoir la formation de chissent citoyens responsables ou de requiert, des citoyens, des ingénieurs, des consommaconsommateurs teurs et des déciUne approche critiques engendre interdisciplinaire deurs politiques de forcément est nécessaire capables faire le lien certaines entre leurs acrésistances. tions quotidiennes et les Le rôle du secrétariat de la problèmes à l’autre bout du Décennie à l’Unesco est de montrer que l’acquisition de monde. valeurs et de comportements Nous avons besoin d’indifondés sur les principes du vidus créatifs à même de développement durable est changer leurs comporteune chance pour les ments et de s’adapter à un systèmes éducatifs. Loin milieu en changement. Nous d’être une menace, l’EDD avons donc besoin d’une peut permettre à l’Éducation autre éducation, une édude devenir plus pertinente, cation au service du dévemieux adaptée aux défis de loppement durable. Propos recueillis par la mondialisation et de ce fait, Emmanuelle Andrieux de retenir plus d’élèves dans les écoles puisqu’ils jugeront Pour plus d’informations sur la DEED, www.unesco.org/fr/esd/ que l’enseignement qu’ils y reçoivent leur est utile. L’obstacle majeur reste cependant le manque d’importance donné aux contributions de l’éducation pour Claire Krepper, secrétaire nationale. faire face aux problèmes de Les nouveaux programmes du lycée et la réforme des séries STI font la part belle au durabilité. Pour beaucoup, développement durable. Certains dénoncent l’entrée massive de cette probléces problèmes sont de matique dans le système éducatif comme un effet de mode. Au SE-UNSA, nous ne partageons nature strictement écolopas ce point de vue. Nous pensons, comme Olivier Laboulle, que l’éducation au développegique et le développement ment durable est en mesure de donner du sens aux contenus de l’École et de les fédérer dans de technologies plus vertes une démarche pluri et interdisciplinaire. Nous reprochons à la définition actuelle du socle suffira à leur faire face. Pour commun sa vision éclatée des savoirs. L’éducation au développement durable constitue une l’EDD en revanche, les des grandes visées intégratives incontournables de la formation que nous devons délivrer aux futurs citoyens que sont nos élèves. Afin qu’ils puissent prendre position en toute problèmes sont globaux et responsabilité dans les débats citoyens qui vont marquer les années à venir et peser sur la leur résolution nécessite des représentation politique pour qu’elle intègre le souci de l’avenir de la planète dans ses choix. approches interdisciplinaires Le récent débat sur la taxe carbone en constitue un premier exemple. et intersectorielles. Le changement climatique
L’AVIS DU
SYNDICAT
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EN PRATIQUE
Un portail internet éducatif pluri média
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LE SITE www.educationdeveloppement-durable.fr développé avec le soutien du ministère de l’Éducation nationale et en partenariat avec l’Ademe, l’Unesco/Mab et l’IDR, a pour ambition d’apporter gratuitement aux enseignants et aux élèves des lycées et collèges, les moyens de comprendre les enjeux du DD à travers des contenus pédagogiques riches. Deux espaces : l’un libre cernant l’actualité autour de l’EDD, un espace
vidéo… et l’autre réservé aux enseignants. Les professeurs s’inscrivent grâce à leur adresse mél et ont accès à des études de cas concises ou étendues (parcours pédagogiques), des exercices interactifs (QCM, glissé/déposé, texte à surligner…), des photos, des cartes, des vidéos, des fiches pédagogiques. Ils peuvent alors préparer leurs cours, sauvegarder chaque élément dans un porte-documents, réaliser des séquences
pédagogiques personnalisées, créer des groupes de travail et affecter les documents aux élèves. Pour l’élève, un accès personnalisé lui permet de consulter les contenus et activités préparés pour lui ou pour le groupe auquel il a été affecté, grâce aux codes d’accès transmis par son enseignant. Voilà un bon exemple de l’usage des Tic au service de l’EDD ! Emmanuelle Andrieux
©Thierry Magniez
Pour vous aider à bâtir les fondements d’un savoir en matière de DD, Terra Project lance un site de référence en EDD.
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educat ducation© www.e
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Syndicat des
t loppemen
durable.fr
enseignants - UNSA • www.se-unsa.org
En prolongement de ce dossier, découvrez des expériences de terrain et d’autres références bibliographiques sur www.se-unsa.org
• Décennie des NationsUnies pour l’Éducation en vue du développement durable : 2005/2014 • Année internationale de la biodiversité : 2010 • Semaine du DD : 1er au 7 avril. Chaque année, le ministère du DD invite les entreprises, les associations, les services publics, les collectivités et les établissements scolaires à promouvoir les principes du DD. • Journée mondiale de l’environnement : 5 juin Initiée par l’ONU en 1972, à l’occasion de l'ouverture de la Conférence de Stockholm sur l’Environnement humain. • Journée mondiale de l’eau : 22 mars, instituée par l’ONU après le sommet de Rio en 1992.
Sites de référence • Site de l’Éducation nationale http://eduscol.education.fr/cid 47659/education-au-developpement-durable.html • Site du CRDP d’Amiens, pôle national de compétences EDD http://crdp.ac-amiens.fr/edd/ • Mtaterre, un site sur l’environnement conçu pour les jeunes de 12 à 18 ans www.Mtaterre.fr • «L’École agit pour le DD», outil de mobilisation des équipes pédagogiques autour de problématiques de DD www.lecoleagit.fr
(*) En 2006 sur le développement durable, en 2007 sur la biodiversité.
«L’ÉCOLOGIE EN JEU» nt, Respecter l’environneme ent ffem chau ré le e tr con r lutte les r sifie climatique, diver énergies, consommer est un autrement,… l’écologie hets, le déc Les . ire enjeu planéta rts, etc., spo tran , les tion llu lture, la po che ro recyclage, l’eau, l’agricu app ne abordés dans ce jeu. U et er sont autant de thèmes qu édu , les ves ce défi avec les élè ludique pour relever ppement durable. de 8 ans jusqu’aux 5e. les sensibiliser au dévelo À partir
PÉDAGOTHÈQUE
Quelques dates :
«L’EAU, UNE RESSOURCE VITALE» Pour mobiliser les élèves sur une problématique de développement durable(*) ! Cette opération de la fondation GoodPlanet, présidée par Yann Arthus-Bertrand, est menée en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale et le ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer. Il s’agit, au travers d’une exposition de photographies accompagnées de textes pédagogiques, de mettre l’écologie au cœur des consciences et de promouvoir un mode de vie plus respectueux de la planète et de ses habitants. Le kit d’une vingtaine de posters de 80x60 cm traitant des différentes problématiques de l’eau est disponible gratuitement : • pour les écoles, collèges et lycées de France auprès du CDDP dont dépend votre établissement ; • pour les lycées agricoles auprès de la fédération des œuvres laïques de votre Région. De très nombreuses sources approfondissent chacun des sujets sur www.eduscol.education.fr/cid50760/l-eau-une-ressource-vitale.htlm et www.goodplanet.org
«LE DIPLODO BUS» Cet album char
m offre l’occasio ant n d’aborder la rentrée avec le sourire mais au ssi d’évoquer le re sp l’environnemen ect de t pas de réfléch et, pourquoi ir aux moyens de se déplacer sa en ville, on pr ns polluer. Une fois sur quat end sa voiture pour faire moi re d’ 1 km ! Cette ns petite histoire de dinosaure sensibilisera le s tout petits.
t et les 160 cartes, 33€ e Soury-Ligier, le coffret, le livre sur sudel.fr «L’écologie en jeu» de François
RACONTE-MOI LA BIODVERSITÉ
Cet album est réalisé en partenariat avec les éco-maires et le ministère de l ‘Environnement. Son but est d’expliquer, sous forme « Nous on va à l’é ludique et adaptée à un cole en (Coll. couleur carré dinosaure ! » public de 8 à 10 ans, ce e) - 32 p. - 14€. qu’est la biodiverstité, à À partir de 3 ans quoi ça sert, comment ça marche, pourquoi elle est indispensable à la survie de la planète et comment faire pour protéger l’ensemble des éléments qui la composent. Trente rubriques explicatives et abondamment illustrées par des photos, des dessins et aussi des planches Deyrolle : celles d’hier, créées au début du XXe siècle pour faire découvrir aux enfants de l’époque la variété du monde, et celles d'aujourd’hui sur la protection de la nature et le développement durable dessinées par des auteurs contemporains. «Raconte-moi la biodiversité», Frédéric Denhey, Denis Cheissoux, éditions Hoëbeke, 64 p. - 14€.
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Ce qu’il y a de merveilleux avec les enfants, c’est qu’ils sont toujours studieux, calmes et sages comme des images. La MAE connaît bien les enfants et les risques auxquels ils peuvent être exposés. Depuis près de 80 ans, elle assure la meilleure protection aux enfants placés sous votre responsabilité. Et leur bonne protection, c’est aussi la vôtre !
Nos engagements : • Couvrir au mieux les accidents avec des garanties solides, une prise en charge immédiate, des remboursements élevés sans franchise… • Éviter les conflits entre parents et enseignants lorsque la responsabilité d’un accident ne peut être clairement établie. • Prévenir les risques, en mettant à la disposition des enseignants des outils pédagogiques sur différents thèmes (vie quotidienne, circulation, citoyenneté, santé…).
assurances scolaire et extra-scolaire
Réservation des outils de prévention sur
www.mae-prevention.org
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PERSONNEL NÉGOCIATIONS
Blocage des salaires des fonctionnaires Une caricature de négociation a abouti à une décision de gel de nos traitements pendant trois ans. Le gouvernement fait encore payer la crise aux fonctionnaires.
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À CROIRE ÉRIC WOERTH, les fonctionnaires sont privilégiés. Leurs salaires auraient progressé de plus de 3% en moyenne l’an dernier. Pour arriver à ce chiffre, il additionne toutes les augmentations. Avancements d’échelon et de grade, changements de corps après concours… tout y passe ! Mieux, en recrutant moins, on fait diminuer le nombre des bas salaires des débutants. Du coup, le salaire moyen augmente. On peut donc prédire qu’avec ce tour de passe-passe, il en sera de même l’an prochain. La vérité individuelle est toute autre : il suffit de regarder sa fiche de paye. Un enseignant au 7e échelon gagnait 2097€ brut en 2000. Un enseignant au même échelon gagne aujourd’hui 2292€. Si ce salaire avait suivi l’augmentation de l’indice des prix, il devrait percevoir 225€ de plus. Nos traitements ont perdu 10% de leur pouvoir d’achat. Bien sûr nous avons des avancements d’échelon. C’est heureux ! Le ministre veut transposer au public la logique du privé et faire disparaître la carrière. Tous les syndicats le dénoncent. Les négociations prévues par la loi ont tourné court. La presse avait annoncé préalablement les décisions envisagées par le gouvernement et surtout l’annulation de l’augmentation pourtant actée en 2008… Les syndicats ont claqué la porte. Au final, nos traitements ont été augmentés de 0,5% et seront gelés pour les trois ans qui viennent. Une décision inique que l’UNSA-Fonction publique a dénoncée.
REVALORISATION
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Guy Barbier
NE LETTRE PRÉSIDENTIELLE À TOUS LES ÉDUCATEURS, une commission Pochard,
un livre vert et deux ans et demi pour en arriver là… Le CTPM du 7 juillet a examiné les décrets modifiant les grilles indiciaires des corps enseignants. Les nouveaux lauréats masterisés auront une bonification d’un an d’ancienneté. Cet avantage leur permettra d’atteindre le 3e échelon directement. Seuls les indices des 3e, 4e et 5e échelons sont relevés (cf. tableau sur www.se-unsa.org rubrique «Carrière»). Trois enseignants sur quatre n’auront donc aucune revalorisation malgré toutes les belles déclarations présidentielles. Le ministre de la Fonction publique répète à l’envi que la moitié des économies générées par les suppressions d’emplois est rendue aux fonctionnaires. Or, 50 000 emplois auront disparu en quatre rentrées à l’Éducation nationale. L’économie est estimée à 1,7 milliard d’euros. Les mesures annoncées ne représentent qu’un «effort» de 200 millions… Guy Barbier
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P ERSONNELS La loi donne un cadre et des obligations à tout employeur vis-à-vis de ses salariés. Grand consommateur de personnels non titulaires, l’État se doit d’appliquer ces règles, lui aussi. Le SE-UNSA n’a de cesse de le rappeler au ministère de l’Éducation nationale.
NON-TITULAIRES
L’État-employeur a des responsabilités !
À
À l’occasion du CTPM(*) du 7 juillet, nous avons réaffirmé la nécessité d’avoir des agents titulaires sur les emplois permanents de l’État et de créer de nouveaux métiers quand des missions nécessitent d’être pérennisées. Nous avons aussi rappelé la responsabilité de l’État-employeur en matière de formation et d’accompagnement pour l’accès à un emploi stable. Nous avons aussi exigé le respect dû à tout salarié. Face à l’opacité qui perdure, nous avons demandé un état des lieux des fonctions occupées, afin que des débouchés soient réellement étudiés pour tous les non-titulaires. C’est la question récurrente des AVS pour lesquels nous réclamons la création
d’un métier dans une branche professionnelle reconnue. Mais c’est aussi l’accès aux concours qui doit être facilité. La reconnaissance des acquis de l’expérience professionnelle (loi du 02/02/07) permet d’organiser une épreuve spécifique dans les concours de la Fonction publique. Cela doit être mis en œuvre pour ceux de l’Éducation nationale.
L’amélioration de la gestion de ces personnels est aussi pour nous une exigence. Nous avons demandé l’instauration rapide d’une charte de gestion, sorte de contrat éthique connu de tous, administration, salariés et représentants des organisations syndicales. Unification des types de contrats, harmonisation des durées et horaires, rémunération et droits sociaux devront y être clarifiés. Le ministère s’est engagé à travailler avec les syndicats sur ces pistes de travail dès septembre. Le SE-UNSA en sera partie prenante. Dominique Thoby - Angélina Bled (*) Comité technique paritaire ministériel.
Formation. S’il est un domaine écono-
PRÉREQUIS AU CONCOURS : LE SE-UNSA INTERVIENT
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ORS DU CTPM DU 7 JUILLET, le SE-UNSA a fortement contribué à différer l’application d’une des mesures de la masterisation. En effet, avec les mod dificaations apportées au recrutement, obligation était faite aux lauréats du conccours de détenir deux prérequis, une certification en informatique et Internet (C2 2I2E) et une nt que compétence en langue (Cles niveau B2), pour pouvoir être affecctés en tan ndiidats stagiaires. Malheureusement aucune formation n’était organisée pour les can nt écarrté és sine e libres. C’est donc un nombre important d’étudiants quii se voyaien die de l’accès au métier. n Le SE-UNSA a donc proposé un amendement introduisant un morattoire jussqu’en 2015. Le ministère a ramené ce délai à 2012. Le SE-UNSA a exigé qu’un billan intter-ns sontt médiaire soit dressé l’année prochaine afin de s’assurer que ces formation ndiquaant bien mises en place pour tous les candidats. Le minisstère s’y est engagé, in qu’il n’avait aucun intérêt à se trouver face à une pénurie de candidatts. Joël Péhau
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Syndicat des
enseignants - UNSA • www.se-unsa.org
mique qui ne connaît pas la crise, c’est bien celui des officines privées de formation des enseignants. Certains organismes proposent ainsi des formations de prise en charge de classe pour la modique somme de 600 à 900€. Encore une fois, l’abandon de ses prérogatives par le Service public conduit à restreindre son accès pour tous ceux qui n’en ont pas les moyens. Inacceptable !
Santé au travail. L’accord signé dans la Fonction publique doit être concrétisé avant la fin décembre par la mise en œuvre des CHS-Conditions de travail en lieu et place des CHS. C’est un changement important qui reconnaît l’impact des conditions de travail sur la santé des personnels. Le SE-UNSA se bat en permanence pour que le ministère de l’Éducation nationale le prenne en compte sérieusement. Cette année sera décisive !
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PERSONNEL
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premier degré
Le prochain numéro de l’Info-Dir ecteur reprendra en détails les discussi ons en cour s et les propos itions du SE-UNSA . Si ce n’es t déjà fait, ab onnez-vous à ecoles@se -unsa.org
DIRECTION
Évolution doit rimer avec amélioration
Du fait des «surnombres» dans les départements liés à la politique gouvernementale de suppression de postes budgétaires, nos collègues se sont vu refuser leur ineat pour la rentrée 2010, même par échange. Les délégués du personnel du SE-UNSA restent vigilants quant à la suite à donner et dénoncent cette démarche mettant les collègues dans des situations personnelles très délicates ! Mutations 2011 : Le SE-UNSA tient à votre disposition différents outils (fascicule, étude personnalisée des «chances », calcul du barème…). Contactez-nous à permuts@se-unsa.org
Rythmes, difficulté scolaire, responsabilités… quel que soit le sujet, la direction d’école est pointée comme levier de progrès et les propositions de diverses origines se multiplient. Pour le SE-UNSA, il est hors de question de laisser les enseignants sans droit de parole dans ce débat.
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LORS DE SON CONGRÈS À BREST en mars 2010, les délégués du SE-UNSA représentant l’ensemble du territoire ont consacré une large part de leurs travaux à définir le projet du SE-UNSA pour la direction et le fonctionnement de l’école. Connaissant la diversité du territoire et ses problématiques, ils ont affirmé que les évolutions administratives et juridiques ne peuvent être univoques et peuvent aller de la création de regroupements pédagogiques d’écoles publiques à la création d’établissements publics communaux ou intercommunaux.
L’objectif est bien d’améliorer les conditions d’éducation par la mutualisation des moyens d’enseignement, par la capacité à adapter le projet d’école aux besoins locaux, par la facilitation de la gestion administrative et la clarification des responsabilités des directeurs. Les projets d’EPEP «De Robien» et «Darcos» ne peuvent en aucun cas servir de modèle.
Pour le SE-UNSA, évolution rime avec amélioration. Si ça va sans le dire, ça va mieux en le disant. Ne comptons pas sur d’autres pour le dire à notre place.
UNE NOUVELLE RENCONTRE POUR LES RASED
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ANS LA CHASSE AUX POSTES qui fait feu de tout bois, l’enseignement spécialisé n’est pas épargné. Les élèves en difficulté, comme les enseignants, font les frais de cette politique d’asphyxie. Déjà en 2008, 14 844 postes d’enseignants spécialisés disparaissaient et en 2009, 12 890. Remis en cause, les Rased s’érodent au fil des coupes sombres des inspecteurs d’académie dans leurs effectifs. La diminution drastique des départs en formations spécialisées en option E, G et DEPS, la réorganisation des réseaux ajoutent à la menace qui pèse sur les Rased. Réunis le 26 juin puis le 30 août, le SE-UNSA, la Fname, la Fnaren et l’Afpen ont averti le ministère qu’elles ne laisseraient pas faire. L’heure est à la mobilisation avec d’autres organisations syndicales et les parents d’élèves. Nelly Paulet
Stéphane Crochet
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P ERSONNELS premier degré
MATERNELLE
Luc Chatel, que fais-tu de ton É c o l e ? L’école maternelle accueille le cycle des apprentissages premiers. Première école, elle mérite, de par son importance pour la scolarité ultérieure des élèves, des moyens à la hauteur de ses ambitions. Pourtant, cette année encore, elle devrait payer les frais d’une rigueur annoncée.
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LES PERSPECTIVES qu’offre ce gouvernement à l’école maternelle sont peu réjouissantes. En confrontant le discours aux faits, il apparaît que ce n’est pas la réussite des élèves qui prime mais uniquement l’économie de quelques postes. Ainsi, le 29 mars 2010, Luc Chatel annonce-t-il un plan «illettrisme» et déclare qu’il faut études disponibles ne parce que la scolarisation en «agir de manière précoce, démontrent pas que la scola- maternelle a un coût nettedès la maternelle, car c’est à risation à 2 ans constitue un ment inférieur aux autres ce niveau que les enfants avantage évident dans toutes structures d’accueil, pour la collectivité. s’approprient le langagouvernement qui ge et découvrent Le ministre n’accorde aucun Ce a fait chuter le taux de l’écrit». moyen supplémentaire scolarisation des moins Le ministre n’accorde de 3 ans de 35 à 15%, aucun moyen supplémentaire, mais dilue la les situations par rapport à s’en prendra-t-il aux enfants mission de la petite centaine d’autres modes de garde de 3 ans à la rentrée 2011 d’IEN maternelle. Deux mois alternatifs». Or cet argument pour encore supprimer des plus tard, le même ministre est faux. D’abord parce qu’il postes ? demande aux académies «de est démontré qu’une scola- Plus que jamais, le mandat du mesurer les gains en emplois risation précoce a, globale- SE-UNSA, qui place le début qui peuvent être générés par ment et dans certaines condi- de la scolarité obligatoire à 3 une baisse de la scolarisation tions, des effets positifs sur ans, est pertinent. Séverine Schenini à 2 ans» arguant que «les la suite de la scolarité. Ensuite
LE DROIT AU MÊME TRAITEMENT
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’ÉTAIT L’OCCASION, POUR LE SE-UNSA, DE PORTER DEUX REVENDICATIONS visant à unifier le traitement fait aux PE et aux collègues du second degré. • Le reclassement : jusqu’alors, les PE lauréats d’un concours interne voyaient leur reclassement pris en compte seulement à la date de leur titularisation, contrairement aux autres corps. Dorénavant, grâce notamment au SE-UNSA, leur reclassement se fera comme pour les autres, à la stagiarisation. Un gain non négligeable d’une année ! • La biadmissibilité : lorsqu’un certifié, un professeur d’EPS ou un PLP est par deux fois admissible à l’agrégation, il bénéficie de 40 points supplémentaires d’indice sur son traitement. Nous avons réclamé que cette disposition soit étendue aux PE et CPE. Le ministère a reconnu la légitimité de notre demande, mais l’amendement a été rejeté. Le SE-UNSA le présentera à nouveau Joël Péhau lors du prochain CTPM.
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enseignants - UNSA • www.se-unsa.org
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PERSONNEL
CPE
Le bilan d’une année en dents de scie Recrutement, formation, mutations, nouveau protocole d’inspection, stagnation des ratios de promotion… l’année 2009-2010 a connu des hauts et des bas plus marqués que d’habitude. Alors comment se présente 2010-2011 ?
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EN MATIÈRE DE RECRUTEMENT, nous assistons à un frémissement. Après quatre sessions de 200 postes et une de 300 en 2009-2010, nous actons positivement les 330 projetés pour cette rentrée. Un ajustement devenu plus qu’urgent ! Doit-on voir dans cette hausse la marque d’un intérêt pour la profession ? Serait-ce la conséquence d’une volonté plus affirmée de l’inspection générale «Vie scolaire» de donner une assise plus dynamique au métier de CPE
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second degré
et de placer davantage celuici au centre de la politique éducative des établissements via le nouveau protocole d’inspection ? Concernant ce dernier, nous jugerons sur pièce de la réalité et du bien-fondé des nouvelles mesures envisagées. C’est un dossier sensible que nous suivrons avec attention. Après les hauts, le temps des bas Parmi les déceptions, il faut mentionner le blocage du ratio d’accès à la hors classe qui pénalise les CPE. En effet, ils cumulent
un retard de 2%, soit en moyenne 4 à 6 promotions en moins par académie. Il faut aussi dénoncer la «gabegie» crée par la nouvelle formation initiale. Au vu des affectations académiques de juillet, les stagiaires vont subir des conditions d’entrée dans le métier très dégradées. On notera que 37 stagiaires CPE feront leur année de formation en extension académique contre 7 l’an dernier et que 83 n’ont pas obtenu leur vœu n°1 contre 36 en 2009. Ces chiffres confirment avant l’heure les difficultés qui attendent nos nouveaux collègues. Quant aux autres dossiers qui nous intéressent (violence, absentéisme, projet «Vie scolaire»…), nous suivrons de près les déclinaisons concrètes sur le terrain et vous en tiendrons informés au fur et à mesure (à suivre sur www.se-unsa.org). Michel Martinet
Le SE-UNSA, SNES-FSU, Sgen-CFDT, CGTÉduc’action et SNFOLC ont affirmé leur opposition à la réécriture de l’article 2(*) du décret statutaire du 20/03/91, annoncée lors du dernier groupe de travail. Le SE-UNSA a exigé que : • les COP puissent intervenir auprès de tous les élèves qui en font la demande ; • la référence au texte statutaire de mars 1991 (notamment la qualification de psychologue des COP et des directeurs de CIO) soit réaffirmée ; • les directeurs de CIO continuent à être issus du corps des COP ; • soit maintenu et développé le réseau des 560 CIO au sein de l’Éducation nationale et qu’ils soient dotés de moyens propres et suffisants ; • l’Onisep conserve sa vocation de mise en forme pédagogique des documents d’information dans un cadre indépendant ; • des recrutements soient rapidement planifiés pour compenser les départs à la retraite ; • la complémentarité entre enseignants, COP, professeursdocumentalistes et CPE soit organisée dans le respect des missions et des statuts de chacun. Affaire à suivre ! (*) Il définit les missions des COP.
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P ERSONNELS second degré
UNSS
Des changements actés Le ministère a accepté la tenue d’un CA exceptionnel pendant lequel des explications claires et précises ont été données sur les modifications à venir.
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UN CONSEIL D’ADMINISTRATION EXTRAORDINAIRE de l’UNSS s’est tenu le 8 juillet à la demande des représentants du personnel, dont les membres du SE-UNSA. En effet, l’annonce des modifications à venir dans l’organisation des championnats UNSS, dès la rentrée 2010, imposait de prendre des décisions dans le cadre d’une véritable concertation et dans une instance permettant de respecter les statuts. • Concernant les sports collectifs, les activités à finalité nationale seront organisées sous forme de championnats de France par équipes d’établissement, de championnats de France excellence, de coupes de France, une coupe nationale des lycées, un «Festibenj». • Les catégories d’âge seront revues par rapport à celles de cette année. • Les autres activités seront organisées sous forme de championnats de France ou de Coupe de France avec les mêmes restrictions que pour les sports collectifs(*). Le directeur de l’UNSS a tenu à préciser la dimension expérimentale pour cette année scolaire des modifications pouvant intervenir en cas d’échec ou de non fonctionnement. Mariannick Juhel (*) Pour plus d’infos, www.se-unsa.org rubrique « EPS ».
interrogations sur le pack EPS
LA CLAUSE DES 7 ANS TOMBE
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NE CLAUSE PARTICULIÈRE DANS LE STATUT DES CERTIFIÉS ET DES PEPS, qui
n’existe pas pour les autre corps, empêche d’être promouvable à la hors-classe si on n’a pas 7 ans d’ancienneté dans le corps. En pratique, elle interdit aux personnels devenus certifiés ou PEPS par intégration (en venant par exemple des corps des PEGC, PLP ou CE-EPS) d’accéder à la hors-classe dans les mêmes conditions que leurs collègues. Cette disposition discriminatoire devrait être abolie à la rentrée. C’est un pas en avant vers l’égalité de tous les enseignants.
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Syndicat des
enseignants - UNSA • www.se-unsa.org
Ce dispositif, mis en place par les IPR, consiste à remplir des fiches individuelles, à préciser la programmation des établissements, le contenu du projet EPS, mais également l’ensemble des effectifs classes. Le SE-UNSA ne peut que constater la contrainte engendrée pour les collègues. Quel lien avec I-prof ? Est-ce une expérimentation à optique nationale ? Le SE-UNSA demande que le ministère apporte les clarifications nécessaires.
DES MUTATIONS INTRA DIFFICILES
E ENSEIGNEMENT SPÉCIALISÉ
Les UPI devenus Ulis
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UNE NOUVELLE CIRCULAIRE REDÉFINIT les grands axes organisationnels de ces dispositifs collectifs au sein des établissements du second degré. L’inclusion est l’objectif prioritaire pour les élèves handicapés. Ils ont vocation à suivre les cours d’une classe ordinaire (niveau mentionné dans le PPS). Le SE-UNSA rappelle toutefois l’importance d’un lieu spécifique pour les apprentissages requérant, pour eux, des modalités adaptées. L’Ulis doit s’inscrire dans un partenariat avec les collectivités locales
NTRE LES CONSÉQUENCES de la masterisation
et les suppressions de postes, le mouvement intra 2010 s’annonçait sous de mauvais auspices. Le choix de placer les enseignants stagiaires sur des postes de temps plein a conduit à retirer ces supports du mouvement des titulaires. À Tours, l’unique poste fixe d’Économie-Gestion du département a été bloqué. À Lille, en Physique-Chimie et en SVT, une fois les stagiaires placés, il ne restait plus assez de postes pour réaffecter tous les collègues touchés par des mesures de carte scolaire. À Rouen, difficile de réaffecter les PLP de génie mécanique qui avaient perdu leur poste… Dans ces conditions comment s’étonner qu’à Aix-Marseille, le nombre de candidats au mouvement ait diminué d’un tiers ? Dans le même temps, les recrutements insuffisants ont laissé de nombreux postes vacants dans certaines zones. Dans l’est du Loiret, des postes de CPE ou de documentalistes n’ont pas été pourvus à l’issue du mouvement.
et les différents personnels spécialisés au travers d’une convention soumise à l’approbation du conseil d’administration de l’établissement.
Le SE-UNSA demande que l’effectif de ce groupe n’excède pas 10 élèves. Si les rôles du chef d’établissement, du professeur principal et de l’équipe de vie scolaire sont réaffirmés, le cadre horaire du coordonnateur n’apparaît pas ; que deviennent aussi les heures de coordination et synthèse et les AVS-CO ? Nelly Paulet
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Voie pro et cartes des formations Les restrictions budgétaires, associées à la réforme en cours, touchent de plein fouet la voie pro. L’essentiel des économies se fait et se fera en rationalisant la carte des formations. Cette rationalisation s’effectue au détriment de l’équilibre de l’aménagement du territoire, des conditions de travail des enseignants et au final des élèves. Chaque académie est sommée par le ministère de regrouper des sections de spécialités différentes, de réduire les CAP. Par exemple, dans l’académie de Rouen, des infos officieuses concernant l’arrêt du recrutement en seconde bac pro pour 5 sections ont filtré début juillet. La brutalité de ces décisions, prises en catimini, hors comité technique paritaire, est inadmissible. Le SE-UNSA sera aux côtés des PLP pour défendre les structures et le métier. Bonifications enseignement technique Pour faciliter l’accès au corps des PLP, des bonifications de pension ont été prévues pour les personnels ayant été salariés dans le privé. Un amendement de l’Assemblée nationale les fait disparaître. Une raison de plus pour se mobiliser …
Pour insertion dans l’Enseignant, s’adresser à : Nathalie Olry L’Enseignant 209, bd St-Germain 75007 Paris - Tél : 01 44 39 23 98 - nathalie.olry@se-unsa.org La ligne (35 lettres, signes ou espaces. Chaque ligne entamée est comptée entière) 12,50 € pour les abonnés, 15 € TTC pour les non abonnés. Les chèques ou mandats postaux sont à libeller à l’ordre du SE-UNSA.
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• UNSA infos : lettre en ligne hebdomadaire sur l’actualité syndicale, • Form prof : publication sur la formation professionnelle, • UNSA retraités : l’information des retraités, • Quoi de neuf : publication sur la protection sociale, • Transversale : information des élu(e)s CHSCT, • Lettre des IRP : formation et information des élu(e)s DP, CE.
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EMPLOI, RIGUEUR, RETRAITE
Rentrée sociale avec triple contrainte
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Que penses-tu de cette rentrée sociale qui débute avec une mobilisation sur les retraites le 7 septembre ? Alain Olive : Durant l’été, le gouvernement ne nous a proposé aucun contact pour déminer un peu le terrain, voir ce qu’il était possible de faire sur le projet de réforme des retraites. Tout le monde a l’arme au pied. J’ai l’impression que le président de la République veut voir dans quel rapport de force il va se retrouver après la manifestation du 7 septembre.
Considères-tu que le gouvernement a donné des signaux d’ouverture sur le dossier des retraites ? A. O. : Je ne dirais pas «signaux d’ouverture», mais le chef de l’État s’est dit prêt à des concessions. Le problème c’est que pour l’heure, les organisations syndicales, comme nous à l’UNSA, ne connaissent pas aujourd’hui la nature de ces possibles concessions. Est-ce que ça peut porter sur la pénibilité ? Ce serait quelque chose d’important. Est-ce que ça peut porter sur par exemple sur les fameux 67 ans, l’âge auquel on part en retraite sans décote ? Est-ce que ça peut porter sur une augmentation des prélèvements sur les hauts revenus ? Il y a tout un panel de mesures sur lesquelles les négociations sont possibles. Aujourd’hui, je ne peux pas vous dire quelles sont
les concessions que le chef de l’État s’apprête à faire.
La rentrée On peut donc parler d’une s’annonce rentrée sociale particulièrement compliquée. tendue ? Le 7 septembre, A. O. : On annonce souvent des rentrées chaudes mais moi je n’ai le combat pas l’habitude de me livrer à ce contre la type de météo sociale. Ce que je sais, c’est que cette rentrée sera réforme placée sous une triple des retraites contrainte : se poursuit. • une croissance toujours faible, donc un chômage qui ne va pas Alain Olive, baisser ; secrétaire • une loi de finances sous le général de sceau de la rigueur puisqu’il faut l’UNSA, répond économiser 100 milliards sur trois ans, avec tout ce que ça va à nos impliquer en termes par questions. exemple de dépenses sociales ; • le projet de loi sur les retraites. Je crois que socialement c’est du lourd, et qu’il y a là un contexte particulièrement compliqué. Dans ce contexte, quid de la Fonction publique ? A. O. : Les milliers de suppressions de postes dans la Fonction publique, et dans l’Éducation nationale en particulier, montrent la vision purement comptable et dogmatique du gouvernement sur cette question. La Fonction publique est un bien collectif qu’il faut défendre. À l’UNSA, nous ne resterons donc pas spectateurs de son démantèlement. Propos recueillis par Pascal Priou
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S OCIÉTÉ
Hier et dem ain,
le combat fé ministe mob ilise
toujours.
OLF
Conscient des inégalités qui demeurent, le réseau «Osez le féminisme» nous convainc que le combat féministe est toujours d’actualité. Convaincre, que même si elle est inscrite dans la loi, l’égalité hommes/femmes n’existe toujours pas dans les faits.
L
LES STATISTIQUES ET LES FAITS sont têtus : dans le monde comme en France, les premières victimes des discriminations sont les femmes. Pour le SE-UNSA, cette persistance des inégalités hommes/femmes n’est pas une fatalité. Elle nous oblige au contraire à poursuivre et amplifier notre militantisme féministe. Ce n’est pas un combat transversal ou accessoire, mais bel et bien une priorité du Syndicat pour passer de l’égalité formelle à l’égalité réelle. C’est pour cela que nous mettons aujourd’hui un coup de projecteur sur l’association «Osez le féminisme !». Ce réseau est né en juin 2009. Il a été créé par quelques militantes et militants qui s’étaient mobilisés pour défendre le Mouvement français pour le planning familial dont les crédits budgétaires étaient menacés de suppression, en janvier 2009. Osez le féminisme (OLF) a choisi de s’organiser autour d’un journal militant éponyme, qui a vocation à être diffusé le plus largement possible. OLF a choisi d’aborder tous les sujets en lien avec les droits des femmes. Violences, laïcité,
COMMENT SONT-ILS ORGANISÉS ?
«O
SEZ LE FÉMINISME !» a choisi une organisation en réseau. Chaque femme ou homme qui le souhaite peut prendre part à ses activités. Les réunions ont lieu tous les 15 jours. Elles permettent de rédiger les prises de position : se mettre d’accord sur le sujet abordé et les arguments utilisés et échanger sur le contenu des articles. Les réunions sont aussi l’occasion d’organiser l’intervention du réseau : formations, invitations à des conférences, présence dans les médias, animation du site Internet.
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DR
Osons !
contraception, répartition des tâches ménagères, marchandisation du corps, égalité professionnelle : les expressions des inégalités entre les femmes et les hommes sont très diverses.
«Travail, humour et patience. Le travail, car pour déconstruire les préjugés et les idées reçues, il faut être précis et percutant. L’humour et la patience, car pour s’attaquer à des millénaires d’organisation patriarcale de la société, il faut une bonne dose de chaque» indique «Osez le féminisme !» sur son site(*). Enseignants de l’UNSA, nous relaierons régulièrement les infos et événements de ce mouvement. Nous partageons beaucoup de ses combats et ses objectifs. Alors osons le féminisme ! Laurent Escure (*) www.osezlefeminisme.fr
Soutenir et rejoindre OLF Pour soutenir le réseau, il est possible de s’abonner au journal sur le site de l’association www.osezlefeminisme.fr Vous pouvez également prendre part aux activités du réseau en participant aux réunions. Pour recevoir les infos pratiques (lieu, horaire, ordre du jour), il suffit d’envoyer un mail à contact@osezlefeminisme.fr L’association a également un compte sur Facebook. OLF en action À l’occasion du 27e anniversaire du vote de la première loi sur l’égalité professionnelle, OLF lance un site pour dénoncer les inégalités qui persistent dans le monde du travail. Rendez-vous sur www.viedemeuf.fr
(Parenthèses) (Carton rouge) La chasse aux Roms
t. Sur la masterisa• Au BO n°29 du 22 juille x missions des EMF tion : les textes relatifs au ues, aux giq et des conseillers pédago diants en stage... étu s de eil ccu d’a s modalité les textes sur : ût • Au JO n°197 du 26 ao tuteurs les t an ern nc les indemnités co des premier rps co les s tou ns da s des stagiaire référents ts an gn sei et second degrés, les en rs. teu ma for s handicap et les maître
Les Roms sont livrés en pâture à la «vindicte populaire» et leurs expulsions organisées sont indignes de notre République. Le SE-UNSA s’insurge !
(Jusqu’à quand ?) Les parents d’absentéistes dans le collimateur Après sa loi sur l’absentéisme scolaire, le député Ciotti a récidivé, cet été, en proposant la condamnation à deux ans de prison des parents d’«absentéistes»… Pointer du doigt des familles en détresse en agitant le spectre des «classes dangereuses» est ignoble. Le SE-UNSA n’accepte pas que l’École soit instrumentalisée à de telles fins politiciennes.
LA DATE
Samedi
(Le chiffre du mois)ff établissements du 2nd degré, 83 collèges et 41 lycées, se lancent à la rentrée 2010 dans l’expérimentation «Cours le matin, sport l’après-midi».
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septembre
Manifestation à Paris pour dire non au gouvernement qui ne cesse de lier immigration et insécurité. Non à la stigmatisation de «l’étranger» ! Le SE-UNSA est signataire de la pétition nationale. Signez aussi sur http://nonalapolitiquedupilori.org
Le SE-U a tenu sa conférence ( de presse de rentrée le 26 août 2010) NSA
(Il a osé) L’Enseignement Catholique
Flop
réclame pas moins de 10 millions d’euros à l’État en vertu d’une promesse que X. Darcos lui aurait faite avant son départ. Pour quoi faire ? Financer la formation initiale des enseignants du privé dans le cadre de la masterisation. Le calice de Monsieur De La Barre risque de déborder d’argent public, à force de tant d’abondance.
Voir la vidéo sur www.se-unsa.org
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A P R È S
L A
C L A S S E
La conquête du Mont-Blanc en BD. Datant du XVIII
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A...Z...U... Qui sait comment les lettres ont choisi leur ordre dans l’alphabet ? Toutes les lettres voulaient être en premier. Le Z, mais il semait la zizanie, le M avait toutes ses chances, il permet d’écrire «maman», le T est la première lettre du mot temps qui est si important… Alors qui devine pourquoi le A fut le grand vainqueur ? Un livre qui joue avec les mots, très sympathique, ludique et illustré avec beaucoup d’humour qui permettra aux enfants d’aborder l’alphabet avec le sourire. «La bataille de l’alphabet», collection Les belles histoires, Eglal Errera et Olivia Grecchia - 4,90€.
siècle, cette ascension a été, comme beaucoup d’autres depuis, une histoire remplie d’espoirs, de joies, de drames et de beaucoup de hardiesse et de ténacité. En 1760, Horace-Bénédict de Saussure, gentilhomme genevois, impulse l’aventure en promettant une récompense à celui qui lui permettra d’atteindre le sommet. C’est un guide chamoniard, Jacques Balmat, accompagné du médecin de la ville, Michel Gabriel Paccard, qui atteignent les premiers le sommet. De Saussure réalisera ensuite son rêve de fouler le fameux sommet avec des instruments de mesure. Un beau dessin réaliste, une mise en page dynamique et de jolies couleurs en aquarelle font de ce récit d’aventures vécues un album à ne pas manquer. «Mont-Blanc», scénario de Viviane Perret et dessins de Laurent Bidot, éditions Glénat, 56 p. - 13,50€.
BIENTÔT retrouvez davantage de sélections culture sur www.se-unsa.org, dans la rubrique «Après la classe»
La culture est en fête. Pour découvrir toute la saison culturelle parisienne et francilienne, venez sur les quais de Seine les 25 et 26 septembre. «Spectaculaire» propose gratuitement plus de 100 extraits de spectacles inédits. 250 institutions présentes, réparties en 4 villages thématiques, venez vivre en live les expositions, les spectacles de théâtre, danse ou cirque et les concerts programmés pour 2010-2011. «Spectaculaire ou comment se laisser surprendre et tenter !». Au cœur du nouveau quartier Paris Rive gauche et sur les péniches amarrées sur le port de la Gare et le port de Tolbiac. www.spectaculaire.com
Allons au musée. Le ministère de l’Éducation nationale a mis en place le «Pass éducation» en avril 2009. C’est une carte qui permet d’entrer gratuitement dans la plupart des musées et monuments nationaux de France(*). Elle est destinée aux enseignants en activité. Elle est remise par les directeurs d’école et les chefs d’établissement et est valable pour deux années scolaires. Pour étendre le champ d’action de votre pass (spectacles, vacances...), renseignez-vous sur www.pass-education.fr (*) Liste complète sur www.education.gouv.fr/pass-education
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Syndicat des
enseignants - UNSA • www.se-unsa.org
Le dernier Néandertal se nomme AO. Pour comprendre l’avenir, dit-on, il est bon de connaître son passé. Jacques Malaterre, à qui l’on doit les documentaires «L’Odyssée de l’Espèce», «Homo Sapiens» et «Le Sacre de l’Homme», a entrepris, sous le conseil scientifique de Marylène Patou Mathis, du CNRS, l’adaptation du roman de Marc Klapczynski : «AO, l’homme ancien». Ce récit romanesque tente d’éclaircir le mystère de la disparition de Néandertal, qui a occupé l’Europe plus longtemps que nous, dans des conditions souvent hostiles, et si, ce qui partage les scientifiques, une descendance entre Néandertal et Sapiens est possible. 25 ans après «La Guerre du feu» de J-J. Annaud, «AO», grâce à l’évolution des connaissances, poursuit ce voyage fascinant. Les spectateurs y trouveront leur compte, fascinés par l’histoire, les superbes images et l’interprétation de l’attachant AO, malgré «sa vraie sale gueule de Néandertal». «AO, le dernier Néandertal». Sortie nationale le 29 septembre. Documents pédagos sur le site du film.
Le Hors de France si loin et pourtant si proche … de vous !
SITUATION PERSONNELLE
SITUATION ADMINISTRATIVE COTISATION
Le montant de votre cotisation annuelle est proportionnel au salaire. Il est égal à 5,8 millièmes de votre traitement annuel brut. Modalités de versement • En une seule fois par chèque, adressé à votre section syndicale. • En plusieurs fois par prélèvements fractionnés sur votre compte bancaire ou postal. • Par carte bancaire sur www.se-unsa.org
BULLETIN D’ADHÉSION
À partir de la rentrée, vous pouvez joindre la section : • les lundis, mardis et mercredis : Sophie Risler 01 44 39 23 18. • du lundi au vendredi : Philippe Chauveau 01 44 39 23 17. Néanmoins si vous aviez des difficultés à nous joindre par téléphone, envoyez un mél à hdf@se-unsa.org ou sg.hdf@se-unsa.org en précisant votre numéro de téléphone afin que l’un ou l’autre puisse vous rappeler au plus vite. Les résultats encourageants aux dernières élections AEFE nous motivent plus que jamais dans notre rôle militant. Simplifier les contacts et défendre l’intérêt de tous sont nos missions prioritaires.
K Nouvel adhérent
K Retraité
Nom : ................................................................................................ Prénom : ............................................................................. Nom de jeune fille : .............................................................................................. Né(e) le : ......................................................... Adresse personnelle : ...................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................ Téléphone : ...................................................................................... Portable : ........................................................................... Adresse mél : ................................................................................................................................................................................. Adresse de l’établissement d’exercice : .......................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................ TITULAIRE : K Premier degré
Spécialité (directeur, Zil, ASH, EMF…) : ................................. H Professeur des écoles
K Second degré Discipline : ................................................................................ H Certifié H PLP H Agrégé H Bi-admissible H AE H CE H PEGC H CE d’EPS H CPE H DCIO H Autre (préciser) : ....................................... NON-TITULAIRE : K Enseignant, CE, CPE (précisez) : ........................ H Vacataire K Autres (AED…) (précisez les fonctions) : ........................ STAGIAIRE : K Étudiant stagiaire (M1, M2)
K Fonctionnaire stagiaire
H COP
H Instituteur H PEPS
H Contractuel
Catégorie (PE, PLP…) : .............. K Liste complémentaire
H Classe normale H Hors classe H Classe exceptionnelle K Temps complet K Temps partiel Échelon : .......... Montant de la cotisation : ................... K Chèque K Virement K Paiement fractionné : H Première demande H Renouvellement J’adhère au Syndicat des Enseignants-UNSA, date et signature : .....................................................
Mode de paiement :
Les informations recueillies sont destinées au fichier syndical. Elles peuvent donner lieu à l’exercice du droit d’accès, conformément à la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’Informatique, aux fichiers et aux libertés.
RÉDUCTION D’IMPÔTS 66% de votre cotisation Titulaires
2010-2011
Cotisations
É CLASSE NORMALE Instituteur Prof écoles, Certifié, COP, CPE, PLP, PEPS PEGC, CE d’EPS, AE, CE Bi-admissible Agrégé
Non-titulaires Vacataire : 40 € Contractuel(le) : 124 € Assistant d’éducation : 70 €
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En vigueur au 01/08/2010
03 04 05 06 07 08 09 10 11 119 € 122 € 125 € 127 € 130 € 137 € 144 € 153 € 168 € 129 € 136 € 143 € 152 € 161 € 173 € 185 € 200 € 215 € 128 € 135 € 141 € 149 € 157 € 167 € 176 € 137 € 144 € 153 € 163 € 172 € 185 € 200 € 215 € 224 € 156 € 169 € 181 € 193 € 207 € 223 € 239 € 255 € 268 €
Situations particulières Disponibilité, congé parental 40 € Temps partiel : au prorata du temps partiel Suppléant : 80 € CPA : au prorata du salaire
Stagiaires
HORS CLASSE Prof écoles, Certifié, CPE, PLP, PEPS, DCIO Agrégé PEGC, CE D’EPS
01 02 03 04 05 06 07 161 € 183 € 196 € 209 € 227 € 242 € 255 € 215 € 227 € 239 € 255 € 268 € 299 € 149 € 157 € 166 € 176 € 200 € 215 €
CLASSE EXCEPTIONNELLE PEGC, CE D’EPS
01 02 03 04 05 200 € 216 € 227 € 242 € 255 €
Retraités
Étudiant stagiaire 40 € Pension inférieure à 1400 € 95 € Fonctionnaire stagiaire 80 € Pension entre 1400 et 1850 € 116 € Liste complémentaire 40 € Pension supérieure à 1850 € 125 €
À retourner au SE-UNSA - 209 boulevard Saint-Germain - 75007 Paris
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CASDEN Banque Populaire - 77424 Marne-la-Vallée cedex 2 - Société Anonyme Coopérative de Banque Populaire à capital variable. Siret n° 784 275 778 00842 - RCS Meaux. Immatriculation ORIAS n° 07 027 138. BPCE - 50 rue Pierre Mendès France - 75013 Paris - RCS 493 455 042 - Crédit Photo: Jupiter.
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