e
l’
L’École libératrice
n°136 - mai 2010
nseignant
Le journal du Syndicat des Enseignants-UNSA
S’opposer et proposer !
TEMPS FORT
6
Retraites : propositions de l’UNSA TEMPS FORT
9
27 mai, journée d’action FONCTION PUBLIQUE
CPPAP n° 0214 S 06771 - ISSN n° 1241 - 039 X
12
Le dialogue social
Retraites :
s’opposer et proposer
Bulletin d’adhésion Faites la différence !
Cotisations 2009-2010 Titulaire
Situations particulières
É
CLASSE NORMALE Instituteur(trice) PE, Certifié(e), COPsy, CPE, PLP, Prof EPS PEGC, CE d’EPS, AE-CE Bi-admissible Agrégé(e)
C
H
E
L
O
N
S
03 04 05 06 07 08 09 10 11 119 € 121 € 124 € 126 € 129 € 136 € 143 € 152 € 167 € 128 € 135 € 142 € 151 € 160 € 172 € 184 € 198 € 213 € 128 € 134 € 141 € 148 € 156 € 166 € 175 € 136 € 143 € 152 € 162 € 171 € 184 € 198 € 213 € 223 € 155 € 168 € 179 € 192 € 206 € 222 € 238 € 254 € 266 €
Disponibilité, congé parental 39 € Temps partiel : au prorata du temps partiel Suppléant(e) 79 € CPA : au prorata du salaire
IUFM 1ère année étudiant(e) 2e année stagiaire Liste complémentaire
39 € 79 € 79 €
Retraités
Pension inférieure à 1400 € 95 € Pension entre 1400 et 1850 € 115 € Pension supérieure à 1850 € 124 € Montant de la cotisation
HORS CLASSE PE, Certifié(e), CPE, PLP, Prof EPS, DCIO Agrégé(e) PEGC, CE D’EPS
01 02 03 04 05 06 07 160 € 181 € 195 € 208 € 225 € 240 € 254 € 213 € 226 € 238 € 254 € 266 € 296 € 148 € 156 € 165 € 175 € 198 € 213 €
CLASSE EXCEPTIONNELLE PEGC, CE D’EPS
01 02 03 04 05 198 € 215 € 225 € 240 € 254 €
Contractuel(le) 123 € MI-SE / Assistant(e) d’éducation
Le montant de votre cotisation annuelle est proportionnel au salaire. Il est égal à 5,8 millièmes de votre traitement annuel brut.
d’impôt Réductione votre cotisation
Modalités de versement
ontant d 66% du m
• En une seule fois par chèque, adressé à votre section syndicale.
• En plusieurs fois par prélèvements fractionnés sur votre compte bancaire ou postal.
70 € Vacataire 39 €
SITUATION PERSONNELLE
• Par carte bancaire sur www.se-unsa.org
Nom : ..................................................................................... Prénom : ............................................................................... Nom de jeune fille : ................................................................ Né(e) le : .............................................................................. Adresse : ................................................................................................................................................................................. Commune : ............................................................................. Code postal : ....................................................................... Téléphone : ............................................................................. Portable : ............................................................................. Adresse mél : ......................................................................................................................................................................... Nouvel(le) adhérent(e) :
Non Oui
Actif Retraité(e)
COTISATION
SITUATION ADMINISTRATIVE
ÉTABLISSEMENT (nom et adresse) : .....................................................................................................................................................
Titulaire Stagiaire Temps partiel : ..........%
SITUATION :
Détaché(e)-MAD Temps complet Autres cas (CLM, CLD, CFA,…) .................................
CATÉGORIE :
IUFM 1 année 2 année Catégorie (PE, PLC, PLP, CPE, PEPS) : ................................................................................... Premier degré Professeur(e) des écoles Instituteur(trice) Suppléant(e) Liste complémentaire ère
e
Spécialité (directeur(trice), Zil, ASH, EMF, etc.) .......................................................................................................................................
Second degré Discipline : ................................................................................................................................................................ Certifié(e) PLP Agrégé(e) Bi-admissible AE-CE PEGC Section : .............................................. Autre (préciser) : ................................ Chargé(e) d’enseignement EPS Professeur(e) EPS Conseiller(e) principal(e) d’éducation COPsy DCIO MI-SE Vacataire Contractuel(le) Assistant(e) d’éducation Auxiliaire de vie scolaire Assistant(e) pédagogique Échelon : .......... Montant de la cotisation : ................... Classe exceptionnelle Paiement fractionné :
Classe normale Hors classe Mode de paiement : Chèque
Première demande Renouvellement
J’adhère au Syndicat des Enseignants-UNSA, date et signature : ..................................................... Les informations recueillies sont destinées au fichier syndical. Elles peuvent donner lieu à l’exercice du droit d’accès, conformément à la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’Informatique, aux fichiers et aux libertés.
À retourner au SE-UNSA - 209 boulevard Saint-Germain - 75007 Paris
ÉDITO
SOMMAIRE
4 6
TEMPS FORT - La réforme des retraites. TEMPS FORT - Les états généraux de la sécurité.
Se mobiliser le 27 mai
L
S - Appel pour 9 l’École publique. OCIÉTÉ
10 11 12 13 14 15
ÉDUCATIF - Le rapport Grosperrin. FORMATION - Affectation des stagiaires. FONCTION PUBLIQUE - Loi sur le dialogue social. ASH Les Rased. PREMIER DEGRÉ - CM2 : évaluations nationales. SECOND DEGRÉ Les CIO en otage.
Ce numéro est accompagné d’un supplément «Les dossiers de l’Enseignant» et, pour les abonnés concernés, d’un 4 pages «Retraités».
enseignant
l’
209, boulevard St-Germain - 75007 Paris tél : 01 44 39 23 89 - fax : 01 44 39 23 83 mél : enseignant.revue@se-unsa.org Directrice de la publication : Stéphanie Valmaggia Responsables de la rédaction : Emmanuelle Andrieux, Dorothée Crespin, Thierry Foulkes Photographe : Jean-Pierre Lallement Chef de fabrication : Patrick Teste Mise en page : Robert Leroux, Nathalie Olry Mise en ligne : Jean-Louis Bouquet Secrétariat : Ouezna Mohellebi Publicité : L’Enseignant 209, boulevard St-Germain 75007 Paris Tél : 01 44 39 23 98 Imprimerie : IPS Les informations utilisées pour l’envoi de ce bulletin peuvent donner lieu à l’exercice du droit d’accès, de rectification, de suppression dans les conditions prévues par la loi n°78-17 du 6/10/1978 relatives à l’informatique, aux fichiers et aux libertés.
e premier ministre vient d’annoncer le gel des dépenses de l’État pour les trois prochaines années. Ce sont désormais des budgets en diminution -puisqu’ils ignoreront l’inflation- qui seront discutés au parlement. Cette cure d’austérité va accentuer la dégradation et l’affaiblissement des services publics entamés depuis trois ans avec la RGPP et le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux. La rigueur salariale est de fait déclarée, avec pour conséquence une perte de pouvoir d’achat accrue pour l’ensemble des fonctionnaires. Cette annonce s’inscrit dans le contexte particulier de la grave crise qui frappe la Grèce, affaiblit l’euro et pointe les failles de la gouvernance économique de l’Union européenne. Cette dernière aura été plus prompte à sauver, il y a quelques mois, les institutions financières qu’à afficher sa solidarité avec un pays-membre en déconfiture, fût-il fautif dans sa gestion économique. Être solidaire s’avère toujours aussi difficile quand les temps sont durs et l’on voit vite les égoïsmes nationaux, jusque-là enfouis sous la bannière bleue étoilée, refaire surface. Un effet domino touchant d’autres pays européens n’est plus à exclure, les États étant désormais sous la coupe d’agences de notation qui, par leurs avis, détiennent un droit exorbitant. Les spéculateurs sont aux manettes et les pays, courbant l’échine, se plient à leurs sentences. C’est dans cette atmosphère d’incertitudes et de tensions que se déroule le débat sur l’avenir de nos retraites. L’annonce de François Fillon vient ainsi dramatiser la situation et pourrait être le signe avant-coureur d’un raidissement du gouvernement se préparant à afficher des mesures radicales. Les organisations syndicales(*), condamnant les déclarations du premier ministre, viennent de décider de faire du 27 mai une journée de mobilisation pour l’emploi, les retraites et les salaires. Elles appellent aussi de leurs vœux une fiscalité plus redistributive. Pour le SE-UNSA, le 27 mai, chacun d’entre nous devra se mobiliser, avec l’ensemble des salariés, pour peser sur l’avenir. (*) UNSA, CGT, CFDT, FFU, Solidaires.
Prix au numéro : 4 € - Abonnement : 36 €/an
Christian Chevalier, secrétaire général, le 10 mai 2010 209, bd St-Germain - 75007 Paris 01 44 39 23 00 www.se-unsa.org mél : national@se-unsa.org
enseignant
n°136 • mai 2010 • l’
3
Communiqué
T EM PS FORT Réforme des retraites
Le round d’observation
> Du changement au SE-UNSA …
Après onze années passées à la direction des publications, Fabrice Coquelin quitte ses fonctions syndicales de secrétaire national «communication». Il assure désormais d’autres missions au sein de notre fédération l’UNSAÉducation. C’est sous son impulsion qu’une harmonisation et une cohérence de nos publications ont pu être réalisées. C’est aussi à lui que nous devons la création d’un secteur communication à part entière. Pour son engagement et sa détermination à construire l’image du syndicat, nous lui adressons un grand merci. Nous lui souhaitons aussi bonne chance et bon courage pour ses nouvelles responsabilités. C’est Stéphanie ValmaggiaDesmaison, professeure des écoles en Charente Maritime et déléguée nationale à la branche École depuis 2004, qui succède à Fabrice. Elle assurera conjointement les missions de directrice des publications et secrétaire nationale chargée de la communication.
De l’importance d’être précis dans ses écrits… Voir la vidéo sur la manifestation du 1er mai sur www.se-unsa.org
>
C’est parti, le débat sur les retraites a commencé par les consultations des syndicats 4
le 12 avril. La fin du match sera pourtant vite sifflée : le gouvernement dévoilera juste avant les vacances d’été ses propositions. Elles seront étudiées puis votées à l’automne par le parlement. Un délai très court pour une réforme voulue d’ampleur par le gouvernement. Pensez donc, rien moins que sauvegarder le «régime par répartition», dixit N. Sarkozy. Et tout cela en moins de 6 mois ! Les intentions du gouvernement transparaissent largement. Une stratégie de la tension est mise en œuvre afin de faire passer une réforme à la hache. Basée autour du recul de l’âge légal de départ en retraite à 62 ou 63 ans et/ou d’un allongement de la durée d’assurance, cette réforme aura pour conséquence de réduire drastiquement les futures retraites. Cette remise en cause, en l’état actuel du fonctionnement du marché du travail et des écarts d’espérance de vie à 60 ans, ne pourrait qu’aggraver les
Syndicat des
enseignants - UNSA
inégalités d’accès des assurés au droit à la retraite. En effet, ce sont ceux qui commencent à travailler le plus tôt qui seraient les plus touchés par cette mesure, d’autant que ce sont eux qui, le plus souvent, occupent les emplois les plus pénibles et qui ont donc une espérance de vie plus courte. Comment demander aux salariés de travailler plus, quand tant, en particulier les plus de 55 ans, sont au chômage ?
Notre nouveau ministre, G. Tron, souhaite que les fonctionnaires ne soient pas «les boucs émissaires» de cette réforme. Pourtant, le maintien du calcul de notre pension sur les 6 derniers mois semble toujours, malgré les difficultés, dans le collimateur. L’UNSA a choisi, en s’opposant et en proposant, d’inscrire son action pleinement dans l’intersyndicale. Sur la base de nos revendications (voir article p.5), elle travaille à faire émerger une expression commune des syndicats vis-à-vis du gouvernement. Éric Pédeboscq
On lit parfois n’importe quoi, y compris dans les quotidiens dits «de référence». Il y avait déjà eu la simulation d’une pension d’un professeur des écoles prénommé Philippe. Après une carrière TGV qui le faisait arriver, dès 50 ans, au 5ème échelon de la hors classe, cet «heureux collègue» bénéficiait d’une retraite calculée sur les 25 meilleures années et inférieure de «seulement» 4,5% à la même pension calculée comme aujourd’hui. Comme lui, il faudrait cependant achever sa carrière à 65 ans, en conservant la même progression d’enfer. Le même quotidien du soir récidive en écrivant : «De plus, cela ne réglerait pas la question des enseignants qui n’ont quasiment pas de primes mais liquident leur pension au taux confortable de 75 %». Les chiffres vérifiables du service des pensions de l’Éducation nationale, à la disposition de qui veut s’en donner la peine, contredisent largement ce taux théorique. En 2009, les professeurs des écoles ont en moyenne liquidé leur pension au taux de 69,8%, les certifiés à 69,7%.
www.se-unsa.org
T E M P S F O RT Financement des retraites
Les propositions de l’UNSA > Pas question de se
l’ensemble des dispositifs de protection sociale, retraites y compris. Ne rien faire, ne rien proposer, ce serait accepter la fin de notre système de retraite.
cacher derrière son petit doigt : quelles que soient les projections du Cor(1) et leurs limites, il y a réellement un problème de financement de nos retraites. Il est assez facile à résumer et tient à deux aspects majeurs : • Le nombre d’actifs cotisants est en baisse par rapport au nombre de retraités. L’allongement de la durée de vie et le vieillissement de la population bouleversent la pyramide des âges. Le rapport entre cotisants et retraités ne cesse donc de se détériorer. Aujourd’hui, il s’établit à 1,8 cotisant pour un retraité. Dans 10 ans, il passera à 1,5. Or, dans un régime par répartition comme le nôtre, ce sont les cotisations (salariés comme employeurs) des actifs qui assurent les retraites ;
L’UNSA a choisi de ne pas rester dans la posture de la
• Notre marché du travail compte plus de 4 millions de chômeurs. Audelà du coût humain et social, ce sont autant de cotisations qui manquent. Une des clés essentielles du redressement de l’équilibre des régimes de retraite tient donc à un recul massif du chômage et de la précarité. À cela, il est nécessaire de rajouter l’impact de la crise qui a creusé
Touche pas à mes 6 mois ! >
mois est dans le collimateur. Au-delà des va-t-en-guerre de la majorité, pourfendeurs de fonctionnaires, une telle mesure pourrait se heurter à quelques difficultés. Passons sur la baisse programmée des futures pensions, cela ne semble pas être la préoccupation majeure du gouvernement. Pourtant, la baisse attendue par le Cor serait comprise entre 10 et 20%, plus sûrement de moins 20% pour les enseignants bénéficiaires de peu de primes.
le Sénat que «seules pourraient être récupérées les données des deux ou trois dernières années». Passer aux «5 ou 10 meilleures années serait particulièrement délicat car les données permettant de reconstituer ces éléments n’ont pas été conservées».
Difficultés financières ensuite : tous les régimes indemni-
Difficultés techniques tout d’abord : le directeur du service des
nitaires seraient pris en compte. Les cotisations porteraient sur l’ensemble des rémunérations perçues, avec un effet rétroactif sur toute la carrière. Un travail complexe qui reviendrait sans doute beaucoup plus cher au budget de l’État. Cela suffira-t-il, audelà de la mobilisation des fonctionnaires, à faire reculer le gouvernement ?
retraites de l’État a dû avouer devant
É. P.
www.se-unsa.org
É. P. (1) Conseil d’orientation des retraites. (2) Voir www.unsa.org
L’UNSA-Fonction publique
Fonction publique
Objet légitime d’inquiétude des collègues, le calcul de la pension sur les 6 derniers
dénonciation et de dépasser la seule revendication du «faisons payer les riches» en formulant 7 propositions de financement(2). Pour l’essentiel, elles visent à remettre en cause la loi Tepa, à revisiter, voire à mettre fin à certaines exonérations de charges sociales, à taxer les stocks options plus fortement et à envisager une augmentation des cotisations. Cela doit évidemment s’accompagner d’une politique de l’emploi volontariste.
Reçue par le ministre É. Woerth et son secrétaire d’État G.Tron. Elle a pu, en ce début des discussions, rappeler son opposition à un certain nombre de modifications : pas de remise en cause du mode de calcul des 6 derniers mois, refus du recul de l’âge d’ouverture des droits au-delà de 60 ans ou au-delà de 55 ans pour les fonctionnaires en «services actifs», refus d’une baisse supplémentaire des pensions en raison d’un allongement du nombre de trimestres exigés. Par ailleurs, l’UNSA-Fonction publique revendique la prise en compte réelle des «carrières longues» et de la pénibilité au travail.
Rapport Cor : analyse du SE-UNSA. L’exploitation médiatique du rapport du Cor, consacré à mesurer l’impact de la crise sur l’équilibre financier de nos retraites, en a occulté un élément essentiel : reculer l’âge de départ en retraite ne résoudra pas le problème. Lire l’analyse du 8e rapport du Cor sur le site du SE-UNSA, rubrique «Ma Retraite».
enseignant
n°136 • mai 2010 • l’
5
T EM PS FORT États généraux de la sécurité à l’École
Du côté clair au côté obscur ! >
Que retenir des États généraux de la sécurité à l’École ? Côté clair : les experts
6
invités, comme les participants, se sont exprimés en toute indépendance. Pendant deux jours, les débats ont été sérieux. Éloignés du sensationnel et de l’émotionnel, ils ont permis de passer du concept étroit de la sécurité à celui, plus ambitieux, du «vivre ensemble» et de l’Éducation. Grâce à l’excellent travail mené à la fois en séance plénière et dans les ateliers, les attentes du SE-UNSA, comme de l’ensemble de la communauté éducative, avaient été revues à la hausse. Hélas, le grand barnum politicien a repris le dessus en deux temps. D’abord avec les propositions faites par Luc Chatel en conclusion de ces États généraux. S’il semble avoir entendu le besoin de formation des enseignants exprimé unanimement, le ministre reste prisonnier de la catastrophique «mastérisation». De la même manière, le contexte budgétaire rend peu crédibles certaines bonnes intentions affichées. Pire, Luc Chatel a dû payer son tribut au président de la République en exécutant les figures imposées du sarkozysme : suppression des allocations familiales en cas d’absentéisme, vouvoiement des élèves, vidéoprotection… Nicolas Sarkozy, luimême, a forcé le trait et accentué ce côté obscur dans les jours qui ont suivi. Il a, de nouveau, ressorti l’artillerie de la «pédagogie» de la sanction et de la stigmatisation.
Le SE-UNSA a dénoncé cette obsession qui vise à instrumentaliser l’École et les jeunes à des fins politiciennes. Concernant la suppression des allocations familiales, cette mesure sera d’abord socialement injuste. En effet, elle frappera durement et aveuglement des familles déjà en souffrance. Par ailleurs, il y a fort à parier que ce nouveau coup
Syndicat des
enseignants - UNSA
de menton désignant les «mauvaises familles», tout en défaussant l’État de ses propres responsabilités, se révèle
inefficace, voire contre-productif. Laurent Escure
> Le bon rythme, c’est celui que tout l’orchestre suit. Un débat sur les rythmes scolaires doit s’ouvrir à partir de juin. Le SE-UNSA y pose deux conditions : approche globale et recherche du consensus entre tous les acteurs de l’École. Parmi ceux-ci, les enseignants ne devront pas être les derniers à être entendus. Journées et semaines doivent être équilibrées du point de vue de l’élève, mais aussi et surtout de l’enfant et de l’adolescent, en proposant des lieux et des activités de détente, de pratiques culturelles et sportives, de travail personnel. La participation des collectivités et associations est, à ce titre, essentielle. L’approche globale vaut aussi pour l’année scolaire. Le sujet des vacances d’été focalise le regard des observateurs de ce futur débat, attendant -espérant ?une grande bataille pour l’assaut de la forteresse inattaquable. Pourtant, il ne suffit pas que la question soit audacieuse pour que toutes les réponses soient justes. Que gagneraient les élèves à des grandes vacances raccourcies si les premier et dernier trimestres en devenaient interminables et donc épuisants ? L’alternance sept semaines de classe-deux semaines de vacances doit être un repère incontournable. Du côté enseignant, ce débat s’ouvre dans un contexte de tensions fortes. Le métier est vécu de plus en plus difficilement et les congés font figure de nécessaire soupape. La recherche d’un nouvel aménagement du temps scolaire ne peut l’ignorer, toute modification devra allier progrès pour les élèves et équilibre pour les enseignants. Ce sera le sens de la contribution du SE-UNSA.
www.se-unsa.org
T EM PS FORT États généraux de la sécurité à l’École
Et pour les
Mal-être des enseignants,
personnels ? > Aujourd’hui, les formes que prend la violence, les passages à l’acte sur les personnels suscitent de fortes craintes et attentes dans la profession. Pour le SE-UNSA, lors de ces États généraux, il ne pouvait pas être fait abstraction des conditions de travail, des préoccupations des personnels. En effet, enseigner sereinement et en sécurité est une revendication légitime. Tout au long de ces deux journées, la nécessaire professionnalisation de la formation des enseignants a été réaffirmée, alors que c’est la politique inverse que le gouvernement a choisie avec sa réforme de la masterisation. Quelle crédibilité apporter à l’annonce d’une «nouvelle politique de formation à la gestion des conflits, à la prévention de la violence dans le cadre de la formation initiale et continue» ? Aujourd’hui, cela ne fait pas partie du cahier des charges des universités, et le budget dévolu à la formation continue baisse, année après année…
Dans l’atelier thématique sur le traitement des victimes, le SE-UNSA a dû insister pour que soit abordée la question des personnels. Nous avons demandé que l’institution écoute, soutienne et accompagne les personnels victimes de menaces, de violences, c’est-à-dire la mise en œuvre effective de la protection réglementaire et juridique prévue dans la loi(*). Enfin, nous avons demandé que soit reconnue la possibilité, pour les personnels, d’exercer individuellement leur droit de retrait en cas de danger personnel grave et imminent, ce qui nécessite de revoir la réglementation actuelle. «Un accompagnement systématique des personnels victimes de violences assuré dans chaque établissement» est le moins que pouvait annoncer le ministre ! Dominique Thoby (*) Loi du 13 juillet 1983 pour les enseignants victimes de menace, violence, voie de fait, injure, diffamation ou outrage dans l’exercice de leur fonction.
le Sénat auditionne les syndicats. Si la démarche est louable, les effets restent à prouver. Nous avions à nous exprimer sur : • L’ampleur et la nature du malaise des enseignants, la spécificité de ce malaise par rapport à celui d’autres professions ; • Les causes principales de leur malêtre et le rôle que jouent les incivilités et les violences ; • L’appréciation des mesures gouvernementales mises en place ; • Les propositions que nous formulons pour lutter contre le malêtre des enseignants. Le SE-UNSA a fait part de demandes précises, fruits de son projet syndical, élaboré au Congrès de mars dernier. À retrouver sur www.se-unsa.org
Stabilité des équipes Le ministre a annoncé qu’une centaine d’établissements, les plus exposés à la violence, devraient expérimenter, à la rentrée, un nouveau programme intitulé CLAIR : «collèges pour l’ambition, l’innovation et la réussite». Il s’agirait d’essayer de nouvelles mesures dans les champs de la pédagogie et de la gestion de ressources humaines. En particulier, concernant la stabilité des équipes, les enseignants seraient recrutés par le chef d’établissement sur des postes à profil. Par contre, malgré nos demandes, rien n’a été revu sur la stabilité des équipes de vie scolaire, la durée des contrats des AED ou EVS, le retour à un dispositif d’étudiants surveillants…
Les AED remplacés par des retraités «surveillance» ?
© Pixelmania-fotolia.com
Lionel Lucas, député UMP des Alpesmaritimes, et soixante de ses camarades foisonnent d’idées. Pour eux, le rôle de surveillant dans les lycées et collèges devient si difficile qu’il est temps de faire appel à des ex-professionnels musclés et aguerris aux combats de couloirs et cours de récréation. Ils proposent donc un article de loi : «Les assistants d’éducation dont la mission est l’encadrement et la surveillance des élèves peuvent être recrutés parmi les retraités des professions issues de la Fonction publique liées à la sécurité». Ce texte n’a visiblement pas été abordé aux états généraux, mais il est utile de le signaler. Et de s’y opposer fermement.
www.se-unsa.org
enseignant
n°136 • mai 2010 • l’
7
T EM PS FORT Grève interprofessionnelle le 27 mai
Pour les retraites l’emploi et les salaires
Mobilisations le 1er mai, ici dans le Bas-Rhin et à Toulon.
> Le 27 mai, le SE-UNSA 8
appelle à la grève dans le cadre de la nouvelle journée d’action interprofessionnelle sur les retraites, l’emploi et les salaires. L’intersyndicale UNSA-CGT-CFDT- CGCFSU-Solidaires vient de décider d’une nouvelle journée nationale d’action le 27 mai. Les manifestations du 1er mai, avec 400 000 manifestants en France, ont été une étape importante dans la mobilisation sociale et un réel signal adressé au gouvernement. Sans attendre le sommet social du 10 mai, le gouvernement communique sur un nouveau plan de rigueur, avec d’ores et déjà l’annonce du réexamen de l’ensemble des aides économiques dont les aides sociales, les aides à l’emploi, qui concernent les plus démunis…
des retraites, le gouvernement va faire connaître ses différentes hypothèses à la mi-mai, ce qui sera à coup sûr le départ des mobilisations. Toutes ces raisons imposent l’unité syndicale la plus large. Il faut regretter le choix de
FO qui refuse d’intégrer l’intersyndicale et qui fait ainsi le jeu du gouvernement. Toutes ces raisons justifient pleinement la nouvelle date d’action du 27 mai sur l’emploi, les salaires et les retraites. Le gouvernement aurait tort de sous-estimer la capacité des syndicats à mobiliser et celle des salariés à réagir. Le SE-UNSA appelle donc dès maintenant les collègues à se mettre en grève le 27 mai ! Dominique Thoby
CLIN D’ŒIL
L’intersyndicale interprofessionnelle a donc réaffirmé que la sortie de crise doit passer par des politiques publiques en faveur d’une relance économique intégrant la satisfaction des besoins sociaux. S’agissant
Syndicat des
enseignants - UNSA
www.se-unsa.org
SO CI ÉT É Appel pour l’École publique
Plus de 150 000 signataires ! sont pas trompées. Elles participent activement à ce travail de conviction, de pression et montrent que la laïcité est une idée neuve et porteuse d’espoirs.
Pour les enseignants de l’UNSA, le succès de
>
La campagne pour l’École publique et laïque bat son plein. Notre objectif initial de dépasser les 100 000 signatures et de viser les 150 000 est largement atteint, plus d’un mois avant la fin de cette initiative. Sur le terrain, sur les places publiques, dans les réseaux sociaux, les militants du SE-UNSA, avec leurs partenaires, ont rencontré des milliers
d’élus et des centaines de milliers de citoyens. Avec cet appel, nous contribuons à remettre l’École, notre École, au centre de l’enjeu des futures échéances électorales. On a tous besoin de l’École publique, pour les citoyens comme pour la société de demain. Du reste, la plupart des organisations de jeunesses ne s’y
cette campagne démontre qu’il est encore possible de réunir des centaines de milliers de militants-citoyens de l’École publique laïque et gratuite. Ces dernières années, il fallait presque s’excuser d’être un promoteur de l’École de la République. Aujourd’hui, avec cet appel de plus de 40 organisations nationales, elle est à nouveau au premier plan. Les décideurs doivent nous entendre pour en faire l’objet de toutes leurs attentions. Pour confirmer ce «printemps de l’École publique», continuons à faire signer cette pétition et le 19 juin, partout en France, organisons une «fête» de l’École publique. D’ici là, à vos clics et à vos stylos ! Laurent Escure
J’agis pour l’École publique en 2 étapes : Accords KouchnerVatican, loi Carle, argent public pour les écoles privées, marchandisation de l’École… Pour y voir plus clair et expliquer à vos amis pourquoi il faut signer l’appel, le SE-UNSA a réalisé un 4 pages(*) qui zoome sur les points principaux de la pétition. (*) www.se-unsa.org/spip.php?article2051
Les militants font signer la pétition partout : du festival de jazz de Coutances aux marchés de Périgueux en passant par des séances de signatures à la sortie de grosses entreprises ou encore lors des lotos… Les initiatives se multiplient. N’hésitez pas, vous aussi, à en organiser !
www.se-unsa.org
1 : Je signe et je renvoie. 2 : Je reproduis ou télécharge(*) la pétition pour la faire signer autour de moi. (*) www.appelpourlecolepublique.fr
Je signe l’appel national pour l’École publique Nom : ….................................... Prénom : …................................... Activité : …....................................... Ville : …........................................................ Code postal : ..................... Coupon à renvoyer à : Appel national pour l’École publique 209, boulevard St-Germain - 75007 n°135 • avril 2010 • Paris l’enseignant
9
E D U C AT I F Rapport Grosperrin sur le collège
Plaidoyer pour l’école fondamentale du 1er degré, et non ce «petit lycée» préparant implicitement aux seules formations du lycée général.
Qu’il s’agisse des contenus, de l’évaluation, de la liaison
Le rapport parlementaire sur le collège est disponible sur www.assemblee-nationale.fr
> Cinq ans après le vote de la loi d’orientation, une mission parlementaire revient
10
opportunément sur la mise en œuvre du socle commun au collège. En pointant ses insuffisances et ses contradictions, le rapport rédigé par Jacques Grosperrin constitue une véritable charge contre les ministères De Robien et Darcos, dont la responsabilité dans les difficultés actuelles paraît lourde. Dans son diagnostic, le rapporteur ne manque pas de souligner les enjeux du socle commun. Il s’agit bien, par le dépassement des logiques disciplinaires et d’évaluations traditionnelles, de permettre la réalisation de l’idéal du collège unique. Pour Jacques Grosperrin, plus de 30 ans après le vote de la loi Haby, il est en effet temps de fonder réellement «l’École fondamentale» dont notre société a besoin. Au-delà de ses 17 propositions, le rapport vaut surtout pour sa conception globale de ce que doit être la scolarité obligatoire : un continuum de formation pour la totalité d’une classe d’âge dédié à l’acquisition du bagage culturel, intellectuel et comportemental nécessaire à l’édification des parcours ultérieurs. Une conception qui, on l’aura reconnue, s’inscrit dans
Syndicat des
enseignants - UNSA
le droit fil de la philosophie éducative portée par notre syndicat depuis des décennies, inventeur dans les années 70 du concept et de la revendication d’une «École fondamentale» pour tous les enfants du peuple, de la maternelle jusqu’à la fin de la scolarité obligatoire. Dans cette perspective, le collège devient bien le prolongement naturel
primaire-collège ou du service des enseignants, le rapport fourmille de pistes intéressantes. Si elles ne sont généralement pas inédites, il est certain que leur application se traduirait par une très profonde rénovation du collège selon des principes pédagogiques et éducatifs qui sont ceux portés par notre syndicat. Bien sûr, nous n’en sommes pas là et le rapport Grosperrin, à qui le Snalc a décerné la palme de «l’horreur pédagogiste», est loin de constituer le bréviaire de l’action ministérielle. À tout le moins, voilà en tout cas une contribution qui interpelle vigoureusement les acteurs du monde éducatif au moment même où notre syndicat amorce une réflexion d’envergure sur le collège. Julien Maraval
Le chantier de l’évaluation Le socle commun est l’occasion de rénover en profondeur les modes de fonctionnement du collège, à commencer par les modalités d’évaluation. Comme le SE-UNSA l’y a invitée lors de son audition, la mission parlementaire relève dans son rapport l’incongruité représentée par la juxtaposition de l’évaluation chiffrée traditionnelle et de l’évaluation par compétences. Cette contradiction culmine dans la définition du DNB, que le rapporteur qualifie de «bancal, voire baroque». Il reprend ainsi à son compte notre revendication d’un brevet dont la seule fonction serait d’attester la maîtrise des connaissances et compétences du socle.
Le service des enseignants Le rapport reconnaît que, pour une mise en œuvre efficiente du socle commun, les enseignants ont besoin de coordonner leur action. Il préconise donc l’inclusion dans le service d’une heure de concertation, dite «heure socle commun». À terme, J. Grosperrin recommande d’augmenter le temps de présence des enseignants dans les établissements tout en modifiant assez largement le contenu de leurs obligations. Il s’agirait de diminuer le nombre d’heures de cours et de faire place dans le service à d’autres tâches liées à la coordination pédagogique, à l’accompagnement des élèves, à l’accueil des parents, aux travaux interdisciplinaires, etc. Reconnaître ces tâches dans le service des enseignants serait prendre acte de la réalité de l’exercice du métier.
www.se-unsa.org
F O R M AT I O N Affectation stagiaires
nd
2 degré : du changement ! > La note de service affectation des stagiaires du 2nd degré est parue. Sur le fond, il n’y a pas de changement concernant la titularisation des stagiaires. Il y aura bien un passage obligatoire des stagiaires par le mouvement interacadémique. Cependant, son architecture et sa nouvelle formulation traduisent une volonté ministérielle de se rapprocher de la note de service «mutations». Des modifications de formulation sont insatisfaisantes. • Tout d’abord, peuvent bénéficier d’une bonification de 250 pts, sous conditions, les «titulaires de la Fonction publique territoriale ou hospitalière». Les fonctionnaires d’État ne sont pas cités. Pour le ministère, cela va de soi. Alors, qu’il l’écrive ! Par contre, les AED, les MI-SE, les vacataires n’ont plus droit à cette bonification. Cette volonté du ministère est une régression que le SE-UNSA
condamne fermement(*). • Autre point particulièrement flou : l’affectation dans les académies de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Guyane ou de la Réunion. Les lauréats peuvent être affectés dans ces académies sur leur demande, à la condition qu’ils y résidaient effecti-
Joël Péhau (*) Pétition à signer sur www.se-unsa.org
Masterisation
Ne pas se tromper de cible > La réforme de la masterisation prend corps. Nos collègues dans les écoles et les établissements découvrent ses conséquences. Des postes sont bloqués pour l’arrivée des nouveaux recrutés sans aucune concertation. • Dans le 1er degré, les CAPD sont informées des postes éventuellement bloqués pour l’accueil des professeurs stagiaires. • Dans le 2nd degré, certains chefs d’établissement annoncent à leur conseil d’administration le gel de
www.se-unsa.org
vement l’année du concours. Pour le ministère, ce point est à interpréter largement… Pour le SE-UNSA, la formulation exclut tous ceux qui, n’ayant pas d’autres choix, viendront en métropole pour leurs études. Il est en effet difficile de justifier d’une résidence effective lorsqu’on fait ses études à des milliers de kilomètres. • Enfin, la notion de résidence de l’enfant disparaît du barème. Une régression que le SE-UNSA condamne fermement. Le SE-UNSA a écrit au ministre pour «contester des mesures nouvelles qui ont été prises unilatéralement et qui portent préjudice à de nombreux lauréats».
postes pour des stagiaires, provoquant la colère des titulaires. Certains n’hésitent pas à tenter de faire oublier leur responsabilité dans ce dossier, quitte à pousser les collègues vers des actions individuelles porteuses de conflits entre titulaires et stagiaires.
Cette réforme de la masterisation n’est pas la nôtre. Nous l’avons toujours combattue contrairement au Snes- et continuons à le faire. Rappelons que le Snes avait négocié avec Darcos une revalorisation des seuls enseignants du 2nd degré contre
l’acceptation de la réforme «master». D’où son abstention au CTPM(1) de mai et au CSFP(2) de juin 2009. Pour le SE-UNSA, le système ne peut être amélioré sans modifier la place du concours et le contenu de la formation initiale et continuée. Par contre, les nouveaux recrutés n’ont pas à subir les foudres de la profession, ils ne sont pour rien dans le processus. Idem pour les collègues qui accepteraient d’être tuteurs. Le SE-UNSA appelle donc à réagir dans les différentes instances. Dans les sections locales, des outils sont à la disposition des collègues (trame d’intervention, pétitions, motions de CA ou de conseil d’école). J. P. (1) Comité technique paritaire ministériel. (2) Conseil supérieur de la Fonction publique.
enseignant
n°136 • mai 2010 • l’
11
FO NCTION PUB LIQUE Loi sur le dialogue social
Ça commence mal ! > L’assemblée nationale vient d’adopter le projet de loi sur le dialogue social dans
12
la Fonction publique. Mauvais départ : au lieu de s’en tenir aux principes actés par les accords de Bercy signés(*) le 2 juin 2008, la loi ajoute diverses dispositions, rejetées unanimement par les syndicats. L’UNSA avait soutenu plusieurs principes de refondation du dialogue social que l’on retrouve dans le texte : • la représentativité syndicale sera fondée en premier lieu sur l’élection ; • tout syndicat légalement constitué pourra se présenter sans présomption de représentativité ; • les instances seront toutes (y compris les comités techniques) composées sur la base d’élections et représenteront tous les agents titulaires ou non ; • les accords ne seront valides que s’ils ne rencontrent pas d’opposition majoritaire jusqu’en 2013. Au-delà la majorité sera requise. Malheureusement, en noyant dans ce texte des dispositions controversées (intéressement collectif, création d’un grade à accès fonctionnel, intégration des infirmières dans le cadre A de la
Fonction publique en contrepartie de l’abandon du départ à 55 ans…), le gouvernement a perverti le texte initial. Pour une loi qui veut revivifier le dialogue social, le premier acte commence par lui tourner le dos.
Il appartient désormais aux décrets de préciser les seuils des suffrages nécessaires pour être représentatifs. Aujourd’hui, avec 5% des suffrages, un syndicat participe aux instances supérieures de la
Santé au travail
Mise en œuvre de l’accord FP > Le ministère de la Fonction publique décline l’accord signé le 20 novembre 2009 sur la santé et la sécurité au travail. Quinze mesures doivent être mises en œuvre autour de trois axes principaux : • axe 1 : instances et acteurs opérationnels compétents en matière de santé et de sécurité au travail ; • axe 2 : objectifs et outils de prévention des risques professionnels ;
Syndicat des
enseignants - UNSA
• axe 3 : dispositif d’accompagnement des atteintes à la santé. Ces travaux se poursuivront jusqu’à l’automne avec au moins une réunion au cours de ce premier semestre 2010 pour chaque groupe de travail constitué. Nous avons rappelé l’urgence à traiter
Fonction publique. Des organisations revendiquent des seuils supérieurs à 8% pour exclure des concurrents. Ce n’est pas notre conception de la démocratie. Après deux ans d’attente, le gouvernement prône l’urgence. Des élections générales pourraient concerner tous les fonctionnaires l’an prochain. Une précipitation suspecte pour le SE-UNSA. Guy Barbier
(*) Accords signés par l’UNSA, la CGT, la CFDT, la FSU, Solidaires et la CGC.
certains risques psycho-sociaux. Un prochain comité central de l’hygiène et de la sécurité doit aborder cette question sensible. Nous avons demandé, à ce sujet, que le plan sur les risques psycho-sociaux, envisagé pour le secteur privé, soit transposé rapidement dans la Fonction publique.
Pour le SE-UNSA, et l’UNSAFonction publique, ces questions de santé au travail sont essentielles. En effet, dans le contexte actuel de réformes et de restructurations qui entraînent du stress et des difficultés multiples, ces mesures et leur application concrète sont indispensables à l’amélioration des conditions de travail de l’ensemble des agents de la Fonction publique. Dominique Thoby
www.se-unsa.org
ASH Groupes de travail au ministère
Les directeurs pédagogiques voient progressivement, dans le
Réaffimer le rôle des Rased ! >
Les sections départementales du SE-UNSA témoignent de nombreuses suppressions de postes Rased en carte scolaire et d’une diminution inquiétante des départs en stages dans les options E, G et DEPS. Lors des différents groupes de travail (GT) au ministère, le SE-UNSA a exigé que le rôle essentiel des Rased soit réaffirmé. En effet, si la suppression programmée des Rased a été enrayée par l’importante mobilisation en 2009, pour le SE-UNSA, il n’est pas question de laisser s’opérer leur asphyxie en sourdine. À l’issue du GT du 6 avril 2010, une note a été adressée aux IA pour stabiliser le dispositif à la hauteur du volume d’emplois de 2009/2010. De plus, cette note contient nos exigences pour une réelle politique éducative à l’égard des élèves en difficulté et notre demande d’une gestion transparente des moyens, afin d’enrayer les suppressions en catimini.
Tous les postes Rased devront donc être maintenus : ceux tenus par des titulaires CAPA-SH, par des faisant fonction ainsi que les postes vacants.
Le SE-UNSA a demandé que la spécificité de chaque aide soit reconnue afin de ne pas laisser planer une ambigüité sur le fait que l’on pourrait interchanger les E et les G. Le problème des frais de déplacement a été dénoncé comme frein permanent à une intervention complète des Rased sur le terrain. Pour le SE-UNSA, les professionnels doivent pouvoir intervenir partout où les besoins sont recensés, ainsi que dans le cadre de la prévention. Par ailleurs, le SE-UNSA a demandé une étude qualitative dans les départements afin de réaliser un état des lieux de l’action spécifique des Rased. Le groupe de travail du 3 mai doit aborder la question du devenir des formations spécialisées. Nelly Paulet
cadre des révisions des conventions, leurs postes transformés en «enseignants-coordonnateurs pédagogiques», par mesure de carte scolaire, sans négociation. Ils perdent ainsi les avantages liés à leur mission précédente : la BI et la NBI sont supprimées. Le SE-UNSA avait dénoncé, lors de la publication de l’arrêté sur les unités d’enseignement, cette procédure qui n’est qu’une nouvelle économie de moyens pour les IA. Alors que la loi handicap rappelle le droit à la scolarisation dans les établissements médico-sociaux, ces mesures sont d’autant plus incompréhensibles.
Les directeurs administratifs Éducation nationale des établissements de santé, sociaux et médico-sociaux sont percutés par le décret 2007 qui exige un diplôme de niveau 1 (master) pour exercer ces fonctions. L’inscription du DDEEAS au RNCP(*) s’avère toujours réglementairement impossible. Chaque situation de collègue doit être appréciée au cas par cas, en fonction du niveau de qualification et de délégation de la direction, et de la date présumée du départ à la retraite. Actuellement, l’INSHEA travaille à la construction d’un master spécifique et à des pistes de VAE. Vu la complexité des situations, le SE-UNSA a demandé à ce qu’une information soit transmise à chaque directeur. (*) Répertoire national des certifications professionnelles.
Avs : le gouvernement fait fi de ses engagements de septembre 2009, de l’espoir donné aux parents de jeunes en situation de handicap et des propositions associatives et syndicales. Il renonce à la reconnaissance de leur métier. Cette situation est inacceptable car elle pénalise le parcours scolaire des élèves en situation de handicap. Les organisations syndicales réclament le respect des engagements et la reprise d’une vraie concertation. Pour un véritable métier d’accompagnant du jeune en situation de handicap, pour une formation en adéquation avec les compétences exigées et pour la création d'un service départemental à financement public et pérenne, signez la pétition sur www.pourlemetieravs.org
www.se-unsa.org
enseignant
n°136 • mai 2010 • l’
13
M É T IE R Évaluations CM2
Une certaine gêne au ministère > Le ministère a reçu les organisations syndicales, fin mars, pour leur faire part du bilan des évaluations nationales CM2(1). La Dgesco(2) était visiblement embarrassée d’annoncer des résultats bruts en baisse de 11% en mathématiques et 3% en français. Cependant, la Depp(3), introduite dans le processus cette année, a pu «lisser scientifiquement» les résultats, c’està-dire les ancrer statistiquement. Dans certaines écoles, les élèves ont planché sur une trentaine d’items supplémentaires (exercices identiques à ceux de 2009) pour assurer la comparabilité
sur deux années scolaires. Les résultats étant similaires sur les items 2009, le ministère en a conclu que ce ne sont pas les élèves qui ont plus de difficultés cette année mais les exercices de la session 2010 qui sont plus difficiles que ceux de 2009.
Au vu des résultats nationaux, la question des disparités territoriales mériterait d’être enfin sérieusement abordée : en effet, les départements d’outre-mer cumulent à la fois les plus forts taux d’élèves «n’ayant pas les acquis suffisants» et les plus faibles taux d’élèves «ayant
des acquis solides» ou «très solides». Si une utilité concrète pouvait être enfin donnée à ces évaluations, ne serait-ce pas celle de la réduction de ces inégalités choquantes sur le territoire de la République ? Depuis deux ans, la Dgesco refuse d’entendre les remarques de bon sens émises par les organisations syndicales. Mais elle accepterait de reprendre les discussions avec les syndicats en y associant la Depp.
Il est grand temps d’aborder enfin de front les questions que le SE-UNSA n’a cessé de soulever : objectifs de ces évaluations et dates de passation, modalités de cotation des items, contenu des exercices proposés, procédure par échantillonnage. Séverine Schenini (1) Résultats sur www.education.gouv.fr/pid20946/ evaluation-des-acquis-filtre-academie.html (2) Direction générale de l’enseignement scolaire. (3) Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance.
14
Le site Éduscol a mis en ligne(*) des documents d’aide
> Luc Chatel a annoncé en mars un énième plan illettrisme. Le ministre souhaite : • mobiliser la centaine d’IEN-maternelle pour les réorienter sur une mission «prévention de l’illettrisme». À peine installés, ces derniers seraient déjà détournés de leur mission initiale ; • envoyer les maîtres E des Rased comme maîtres supplémentaires dans les classes afin de proposer des entraînements aux élèves. Il s’agit là d’une vision inacceptable de l’action des maîtres spécialisés et d’une conception tronquée de l’acte d’apprendre ; • signer des conventions avec des partenaires déjà reconnus sur le champ de l’accompagnement à la scolarité et de la promotion de la lecture. En conclusion, Luc Chatel n’injecte pas de moyens spécifiques. Ce plan est marqué par la méconnaissance de la nature variée des obstacles aux apprentissages et par une approche réductrice des contenus d’enseignement. Il est centré sur le 1er degré, et plus particulièrement la maternelle, et ignore superbement la nécessité de consolider les acquis dans la durée.
Syndicat des
enseignants - UNSA
à l’évaluation des acquis des élèves en fin de grande section de maternelle. Certains collègues de GS nous ont signalé que leur IEN exigeait qu’ils fassent passer des évaluations à leurs élèves en utilisant ces documents. Or, la Dgesco nous a bien confirmé que ces outils n’étaient en rien un protocole d’évaluations nationales comparable à ce qui se fait en CE1 ou CM2. Il s’agit simplement de documents, contestables d’ailleurs d’un point de vue pédagogique pour certains exercices, proposés aux enseignants. Cette démarche de mise à disposition d’outils, librement utilisables ou pas, par les collègues, est plutôt positive. Mais ces documents n’ont pas vocation à être institutionnalisés de façon protocolaire, même au niveau d’une circonscription. (*) http://eduscol.education.fr/cid48441/outils-daide-a-l-evaluation-a-l-ecole-maternelle.html
www.se-unsa.org
MÉ T I ER Centres d’information et d’orientation
CIO, les otages des conflits entre conseils généraux et gouvernement >
Étranglés par des charges de plus en plus lourdes, et ne recevant aucune compensation de l’État, les conseils généraux se retirent du financement des CIO. Nous assistons à un véritable bras de fer entre les collectivités territoriales et le gouvernement. Nous sommes face à un imbroglio politico-juridique. Il convient ici de rappeler le droit applicable au financement(*) des CIO : tant qu’un CIO créé à la demande d’une collectivité territoriale fonctionne, son financement (dépenses de fonctionnement, investissement) est assuré par la collectivité. Sur les 574 CIO en activité, 303 sont d’État, les 271 autres sont à la charge des départements ou des communes. Pour certains élus, «il est légitime que les départements revoient les politiques qui relèvent de l’État et qui demeurent à notre charge». Le service public d’Orientation est un service à caractère national. Dans ce cas, il faut donc considérer que les collectivités n’ont de CIO à leur charge que tant qu’elles le veulent bien. Avec la décision annoncée de fermer
> Enseignants, CPE, et COP non-titulaires.
des CIO, 3 dans le Cher, 5 en Saôneet-Loire, 9 en Seine-St-Denis, etc., c’est non seulement l’existence même des supports d’activités des personnels qui est menacée mais aussi leurs missions. Force est de constater, une fois de plus, la volonté de l’État de démanteler le Service public. Supprimer des CIO, c’est oublier l’intérêt des collégiens, des lycéens et de leur famille. Christine Savantré
Le SE-UNSA et l’intersyndicale interpellent le ministre, par courrier, en vue d’obtenir une audience rapide sur leur situation. Parallèlement, ils lancent une pétition pour demander : • l’arrêt du recours dévoyé et illégal à la vacation ; • l’augmentation du nombre de postes aux concours de recrutements externes et internes ; • des négociations rapides pour la mise en place d’un plan de titularisation ; • des améliorations immédiates permettant une gestion transparente des personnels non-titulaires en fonction d’un cadrage national (rémunérations, affectations, …) ; • l’arrêt du recrutement de nouveaux précaires et, compte tenu de l’ampleur des besoins, la garantie du réemploi de tous les non-titulaires à la rentrée 2010. Signez et faites signer sur www.pourenfiniraveclaprecarite.org
(*) Article D312-12 du Code de l’Éducation.
PETITES ANNONCES
Locations ARCACHON (33) F2 neuf, 4 pers, centre, 250 m plage - Tél : 05 56 34 28 11. ST J.LUZ (64) F2, 4 pers, centre, 50m plage et Thalasso, calme. Tél : 05 56 34 28 11. BASSIN ARCACHON-CLAOUEY, maison cfrt 4-6 pers, calme, fôret/bassin/océan Tél : 05 56 34 28 11. VICHY (F2) – 2 p idéal cure/vacances, très bien situé calme - Tél : 03 86 37 80 14. FONT ROMEU (66) loue F2 et F3, 4 à 6 pers belle vue jardin - Tél : 04 68 23 18 01. MARAIS POITEVIN maison 6 personnes site : http://langelique.gite.free.fr
LA SEYNE SUR MER (83) location saisonnière villa 7 pers terrasse jard plage 300 m à pieds Tél : 04 94 30 16 15 - 06 92 00 54 79 GOLFE DU MORBIHAN (56) loue juillaoût maison 3 ch - grand jardin - 300 m plage - Tél : 02 97 66 98 67. BAIE DE ROSAS loue mai à septembre, 2 pièces + terrasse - Parking - Piscine 1 km plage - Tél : 06 79 82 73 41. GIENS (83) F2 + mezz 4 p pisc/parking LL/LV 800 m plage - Tél : 06 31 01 64 65. ARDÈCHE (sud) loue maison 4/5 pers mai à sept-SF 4/07 au 4/08 350/450€ /sem. Boulo44@gmail.com Tél : 06 92 20 15 75.
ORRES (05) 4 pl sud calme - Tél : 06 80 82 97 43. LEVALLOIS (92) 3 mn du métro loue l’année T2 31 m2 : 0044 20 85 63 02 10
Divers 300 PIANOS de concert et d’étude en expo à partir de 1000€, occasion, nf prix importateur - livraison et SAV dans toute la France. Bechstein. Ets Bion - 60150 Therdonne (5 kms de Beauvais) Tél : 03 44 07 70 12 ouvert 7/7 sur RdV. www.300pianos.fr VENDS 8 VOLUMES chefs d’œuvre immortels de la peinture des musées internationaux - Tél : 06 09 71 81 29.
Pour toute insertion de petite annonce dans l’Enseignant, s’adresser à : Nathalie Olry - L’Enseignant 209, bd Saint-Germain - 75007 Paris - Tél : 01 44 39 23 98 - Fax : 01 44 39 23 83 - nathalie.olry@se-unsa.org
La ligne (35 lettres, signes ou espaces. Chaque ligne entamée est comptée entière) 12,50 € pour les abonnés, 15 € TTC pour les non abonnés. Les chèques ou mandats postaux sont à libeller à l’ordre du SE-UNSA.
www.se-unsa.org
enseignant
n°136 • mai 2010 • l’
15