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L’École libératrice
n°129 - octobre 2009
nseignant
Le journal du Syndicat des Enseignants-UNSA
S’opposer et proposer !
TEMPS FORT
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La revalorisation des enseignants
UNSA
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Le G20 et la crise
MÉTIER
CPPAP n° 0214 S 06771 - ISSN N° 1241 - 039 X
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Questionnaire «Santé au travail»
Budget 2010 : l’Éducation sacrifiée
Bulletin d’adhésion Faites la différence !
Cotisations 2009-2010 Titulaire
Situations particulières
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CLASSE NORMALE Instituteur(trice) PE, Certifié(e), COPsy, CPE, PLP, Prof EPS PEGC, CE d’EPS, AE-CE Bi-admissible Agrégé(e)
C
H
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O
N
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03 04 05 06 07 08 09 10 11 119 € 121 € 124 € 126 € 129 € 136 € 143 € 152 € 167 € 128 € 135 € 142 € 151 € 160 € 172 € 184 € 198 € 213 € 128 € 134 € 141 € 148 € 156 € 166 € 175 € 136 € 143 € 152 € 162 € 171 € 184 € 198 € 213 € 223 € 155 € 168 € 179 € 192 € 206 € 222 € 238 € 254 € 266 €
Disponibilité, congé parental 39 € Temps partiel : au prorata du temps partiel Suppléant(e) 79 € CPA : au prorata du salaire
IUFM 1ère année étudiant(e) 2e année stagiaire Liste complémentaire
39 € 79 € 79 €
Retraités
Pension inférieure à 1400 € 95 € Pension entre 1400 et 1850 € 115 € Pension supérieure à 1850 € 124 € Montant de la cotisation
HORS CLASSE PE, Certifié(e), CPE, PLP, Prof EPS, DCIO Agrégé(e) PEGC, CE D’EPS
01 02 03 04 05 06 07 160 € 181 € 195 € 208 € 225 € 240 € 254 € 213 € 226 € 238 € 254 € 266 € 296 € 148 € 156 € 165 € 175 € 198 € 213 €
CLASSE EXCEPTIONNELLE PEGC, CE D’EPS
01 02 03 04 05 198 € 215 € 225 € 240 € 254 €
Contractuel(le) 123 € MI-SE / Assistant(e) d’éducation
Le montant de votre cotisation annuelle est proportionnel au salaire. Il est égal à 5,8 millièmes de votre traitement annuel brut.
d’impôt Réductione votre cotisation
Modalités de versement
ontant d 66% du m
• En une seule fois par chèque, adressé à votre section syndicale.
• En plusieurs fois par prélèvements fractionnés sur votre compte bancaire ou postal.
70 € Vacataire 39 €
SITUATION PERSONNELLE
• Par carte bancaire sur www.se-unsa.org
Nom : ..................................................................................... Prénom : ............................................................................... Nom de jeune fille : ................................................................ Né(e) le : .............................................................................. Adresse : ................................................................................................................................................................................. Commune : ............................................................................. Code postal : ....................................................................... Téléphone : ............................................................................. Portable : ............................................................................. Adresse mél : ......................................................................................................................................................................... Nouvel(le) adhérent(e) :
Non Oui
Actif Retraité(e)
COTISATION
SITUATION ADMINISTRATIVE
ÉTABLISSEMENT (nom et adresse) : .....................................................................................................................................................
Titulaire Stagiaire Temps partiel : ..........%
SITUATION :
Détaché(e)-MAD Temps complet Autres cas (CLM, CLD, CFA,…) .................................
CATÉGORIE :
IUFM 1 année 2 année Catégorie (PE, PLC, PLP, CPE, PEPS) : ................................................................................... Premier degré Professeur(e) des écoles Instituteur(trice) Suppléant(e) Liste complémentaire ère
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Spécialité (directeur(trice), Zil, ASH, EMF, etc.) .......................................................................................................................................
Second degré Discipline : ................................................................................................................................................................ Certifié(e) PLP Agrégé(e) Bi-admissible AE-CE PEGC Section : .............................................. Autre (préciser) : ................................ Chargé(e) d’enseignement EPS Professeur(e) EPS Conseiller(e) principal(e) d’éducation COPsy DCIO MI-SE Vacataire Contractuel(le) Assistant(e) d’éducation Auxiliaire de vie scolaire Assistant(e) pédagogique Échelon : .......... Montant de la cotisation : ................... Classe exceptionnelle Paiement fractionné :
Classe normale Hors classe Mode de paiement : Chèque
Première demande Renouvellement
J’adhère au Syndicat des Enseignants-UNSA, date et signature : ..................................................... Les informations recueillies sont destinées au fichier syndical. Elles peuvent donner lieu à l’exercice du droit d’accès, conformément à la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’Informatique, aux fichiers et aux libertés.
À retourner au SE-UNSA - 209 boulevard Saint-Germain - 75007 Paris
ÉDITO
SOMMAIRE TEMPS FORT - Revalorisation des enseignants.
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UNSA - Le G20 et la crise.
SOCIÉTÉ - Le SE-UNSA et le développement durable. ÉDUCATIF - La découverte professionnelle 3 heures. FORMATION - Modification du recrutement.
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MÉTIER - Questionnaire «Santé au travail».
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PREMIER DEGRÉ La réforme du primaire.
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SECOND DEGRÉ - La vérité sur la rentrée scolaire.
Ce numéro est accompagné d’un hors série «Lycée» et, pour les abonnés concernés d’un 4 pages spéciales catégoriels ou «Retraités».
Dans le cadre de son agenda 21, le SE-UNSA fait imprimer cette revue sur du papier recyclé selon la norme «Imprim’vert».
enseignant
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209, boulevard St-Germain - 75007 Paris tél : 01 44 39 23 89 - fax : 01 44 39 23 83 mél : enseignant.revue@se-unsa.org Directeur de la publication : Fabrice Coquelin Responsables de la rédaction : Emmanuelle Andrieux, Dorothée Crespin, Thierry Foulkes Photographe : Jean-Pierre Lallement Chef de fabrication : Patrick Teste Mise en page : Robert Leroux, Nathalie Olry Mise en ligne : Jean-Louis Bouquet Secrétariat : Ouezna Mohellebi Publicité : L’Enseignant 209, boulevard St-Germain 75007 Paris Tél : 01 44 39 23 98 Imprimerie : IPS - Pacy-sur-Eure Les informations utilisées pour l’envoi de ce bulletin peuvent donner lieu à l’exercice du droit d’accès, de rectification, de suppression dans les conditions prévues par la loi n°78-17 du 6/10/1978 relatives à l’informatique, aux fichiers et aux libertés.
Le président, le ministre et l’argent du leurre
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e gouvernement vient de présenter son projet de loi de finances pour 2010. Alors que la crise économique est installée et que les difficultés sociales des salariés continuent à s’accroître, les choix gouvernementaux se concentrent essentiellement sur les entreprises. Et ceci s’opère en laissant filer un déficit pour le pays toujours plus lourd et en totale contradiction avec les proclamations officielles. La Fonction publique d’État est amputée de 33 754 emplois dont 16 000 pour la seule Éducation nationale. Les fonctionnaires sont, depuis plusieurs années, montrés du doigt et rendus responsables des difficultés budgétaires. Ce budget 2010 montre que cette assertion est largement battue en brèche. Le creusement du déficit repose essentiellement sur des choix fiscaux injustes. Dans le même temps, le gouvernement n’a cessé de marteler aux fonctionnaires que les suppressions massives de postes allaient ouvrir les vannes d’une revalorisation financière attendue. Les grands axes, rendus publics par Luc Chatel, sont loin d’être à la hauteur. Proposer aux futurs enseignants recrutés au master une augmentation de cent euros mensuels, limitée à leur début de carrière, reste insuffisant. N’offrir en outre aucune véritable perspective de carrière pour tous est tout simplement choquant. Pour le SE-UNSA, la revalorisation ne peut pas se borner à quelques générations ou catégories d’enseignants. Ajoutons que le prix à payer pour cette aumône est la désagrégation de la formation des futurs enseignants et la disparition des IUFM. Ainsi, l’entêtement présidentiel à maintenir coûte que coûte le dogme du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux apparaît-il pour ce qu’il est : un leurre dont l’unique objectif est d’aboutir à un affaiblissement durable de la Fonction publique, et donc du Service public. En période de crise, les circonstances imposent de préparer l’avenir. Le gouvernement fait pourtant le choix d’un budget 2010 construit à rebours. Sur ces enjeux, le SE-UNSA est bien décidé à agir en actionnant les deux leviers qui fondent sa conception du syndicalisme : la négociation et l’action.
Prix au numéro : 4 € - Abonnement : 36 €/an
Christian Chevalier, secrétaire général, le 6 octobre 2009. 209, bd St-Germain - 75007 Paris 01 44 39 23 00 www.se-unsa.org mél : national@se-unsa.org
enseignant
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Revalorisation des enseignants
On est très loin du compte !
HUMEUR
T EM PS FORT
> La carotte de
la cagnotte. Scandale pour les uns, perversion pour d’autres… Cette initiative -10 000€ attribués à une classe dans trois lycées professionnels- a été lancée par l'académie de Créteil. Financée par le Fonds d’expérimentation pour la jeunesse du haut-commissaire Martin Hirsch, elle est «une expérimentation parmi d’autres» pour enrayer l’absentéisme ; c’est en tout cas ce que prétend le ministère de l’Éducation nationale. Je ne sais pas vous, mais moi je juge cette dérive inacceptable. Pour le gouvernement, si cette mesure est destinée à masquer : • la non-réponse aux questions de fond, • les coupes sombres opérées dans le budget de l’Éducation nationale, • les suppressions massives d’emplois d’enseignants et d’éducateurs, • le lourd dossier de l’orientation qui se fait trop souvent par défaut, notamment dans la voie professionnelle, c’est raté ! Enseigner les valeurs de la République, éduquer les jeunes à la solidarité et à la citoyenneté, leur donner le plaisir d’apprendre, cela ne passe pas par des primes aux élèves, mais par un budget de l’Éducation nationale garantissant une scolarité de proximité et de qualité. À bon entendeur, mesdames et messieurs du gouvernement… Fabrice Coquelin
Non à une individualisation des carrières fondée sur le mérite.
>
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Fait inhabituel, Luc Chatel a tenu à participer au CTPM. Le ministre, insistant sur sa volonté de refonder le dialogue social dans son ministère, est venu proposer «un pacte de carrière basé sur deux piliers : la dynamisation des ressources humaines et l’évolution des rémunérations des enseignants». Sur le premier point, il affiche une volonté marquée : faire du «ministère de l’humain» un «lieu où s’expriment les talents et les mérites». Il propose une gestion plus personnalisée et plus attentive des carrières qui repose, non seulement sur une formation initiale élevée, mais aussi sur une formation tout au long de la vie. Une attention particulière est annoncée en ce qui concerne la médecine du travail (notre ministère est carent en la matière depuis des décennies). Pour le SE-UNSA, si une gestion plus personnalisée a du sens pour des collègues rencontrant des difficultés, elle ne doit pas être généralisée et aboutir à une individualisation des
Syndicat des
enseignants - UNSA
carrières fondée sur un mérite subjectif. Le deuxième pilier de la revalorisation annoncé par le ministre est très décevant. Il propose à la discussion quatre chantiers : • les débuts de carrière, • un rattrapage salarial pour les cinq premiers échelons, • la reconnaissance de nouvelles missions, • de nouvelles modalités d’avancement de grade avec la création d’un grade supplémentaire pour les enseignants. Pour le SE-UNSA, les primes, indemnités et heures supplémentaires mises en place depuis deux ans ne sauraient constituer une revalorisation. Elles sont la légitime rémunération de travaux effectués en plus par les seuls enseignants qui peuvent y prétendre. L’annonce d’une augmentation de cent euros par mois pour les débuts de carrière est dérisoire au regard de l’élévation de deux ans du niveau de formation. Par ailleurs, les comparaisons montrent qu’un enseignant
français perçoit 20% de moins que ses homologues européens et que les fonctionnaires recrutés à master 2 gagnent près de 400€ de plus !
Pour le SE-UNSA, le compte n’y est pas. La promesse présidentielle faite à chaque éducateur a créé des attentes légitimes auprès de nos collègues. C’est donc un effort budgétaire conséquent qui doit être fait pour répondre à chacun d’entre eux. La revalorisation ne peut pas se limiter à quelques générations ou à quelques catégories d’enseignants et écarter la grande majorité. Le SE-UNSA demande une revalorisation générale des grilles indiciaires. Il ne doit pas y avoir de décrochage, ni entre catégories, ni entre les générations. Après deux ans de tergiversations, le cadre des discussions est enfin posé. Le SE-UNSA est bien décidé à faire évoluer les premières propositions ministérielles, pour l’heure très largement insuffisantes. Guy Barbier
www.se-unsa.org
T E M P S F O RT Budget 2010
Le Service public asphyxié > Avec 59,6 milliards d’eu-
seront amputés de plus de 3200 postes par la suppression de 6500 postes de stagiaires qui effectuent aujourd’hui, chacun, un demi-service devant élèves.
ros, le budget de l’Éducation nationale augmente de 1,6%. Cette hausse est réduite à néant par les contributions supplémentaires, notamment celle pour les pensions (+2%). Au moment où la loi Carle met en place une parité de traitement entre public et privé, le budget fait la part belle à ce dernier. Chaque année, il reçoit 20% de toutes les créations d’emplois. En revanche, dans le projet de loi de finances 2010, alors que 14 600 postes sont supprimés dans le public, le privé ne connaît que 1400 suppressions, soit deux fois moins que le principe affiché. Dans le premier degré, 2658 postes devraient être créés. L’annonce est à prendre avec d’autant plus de prudence que, ces trois dernières années, les créations prévues à ce moment de l’année n’ont pas été
Depuis plusieurs années, les fonctionnaires, dont les ensei-
traduites dans les faits : l’an dernier, il y a eu plus de 2000 postes en moins que ce qui était prévu ! Les créations promises seront entièrement annulées par la disparition des stagiaires. Alors que les effectifs augmentent, les postes diminuent. Dans le second degré, les moyens
Retraites et Commission européenne
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et femmes fonctionnaires, en particulier sur les bonifications pour les parents dont les enfants sont nés avant 2004. L’UNSA-Fonctionnaires s’est alors inquiétée des risques qui pesaient alors sur ces bonifications familiales(*). La rencontre, organisée début septembre avec le ministre du Budget et
de la Fonction publique (FP), a permis de réaffirmer notre opposition à une modification qui passerait par une diminution des avantages accordés aux mères. Le ministre a annoncé qu’il défendrait cette position auprès de la Commission européenne. Dans la FP, pour les femmes, les carrières professionnelles sont plus courtes que celles des hommes et le temps partiel huit fois plus élevé. Leurs retraites sont ainsi plus faibles. La loi Fillon de 2003 a encore accentué cette inégalité par son mécanisme de décote. Dans le contexte actuel, seul le maintien du dispositif en place est acceptable. Cette position est partagée par le gouvernement. Reste à en convaincre la Commission européenne. Éric Pédeboscq (*) Cf. L’Enseignant n°128 de septembre.
www.se-unsa.org
G. B.
Grippe A
Bonifications pour enfants : préserver l’existant ! La Commission européenne a rendu en juin un avis sur l’égalité entre hommes
gnants, sont montrés du doigt et rendus responsables des difficultés budgétaires. Aujourd’hui, on mesure bien que le creusement du déficit repose essentiellement sur des choix fiscaux injustes. Alors que la crise sociale s’installe, la priorité à l’Éducation devrait être réaffirmée pour garantir le haut niveau de formation, seul à même de maintenir la compétitivité de notre pays. Le SE-UNSA engagera et soutiendra les mobilisations contre cette politique budgétaire.
Comme le SE-UNSA l’avait demandé, une circulaire ministérielle a préconisé la tenue des CHS locaux, à l’instar de ce qui est prévu pour l’ensemble de la FP ou du secteur privé. C’est sans compter sur certains «gouverneurs locaux» (recteurs ou inspecteurs d’académie) qui refusent de les réunir ! Les élus du SE-UNSA bataillent donc ferme pour obtenir ces réunions où doivent être traitées les questions liées à la santé des personnels. Par ailleurs, le SE-UNSA est vigilant quant aux exigences faites aux personnels. Si nous sommes favorables au maintien du lien pédagogique en cas d’absences ou de fermetures, les «plans de continuité pédagogiques», prévus seulement pour le second degré, ne doivent pas aboutir à des abus. Cartables électroniques, blogs, cours sur Internet ou à la télévision, sont autant de mesures qui favoriseront le lien pédagogique pour les familles qui le pourront, mais ne remplaceront en aucun cas les cours des enseignants.
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U NSA Groupe des 20
Des avancées insuffisantes >
L’UNSA constate que les chefs d’État et de gouvernement du G20, réunis à
France Telecom-Orange doit définir un vrai projet industriel et humain. C’est une demande forte de l’UNSA, à rapprocher des vingt-deux mille suppressions de postes opérées en quelques mois dans le cadre du plan Next. Les salariés sont dans l’attente d’un vrai projet pour se retrouver dans cette entreprise. L’UNSA demande à la direction d’infléchir sa politique de réorganisation, d’arrêter de supprimer des sites et de permettre aux salariés de se sentir bien à l’intérieur de l’entreprise.
Pittsburgh les 24 et 25 septembre derniers, sont parvenus à un accord sur des points importants touchant à la relance économique, à la régulation financière et à la gouvernance mondiale. Toutefois, ces engagements restent à concrétiser. Il serait aussi nécessaire d’aller plus loin, notamment sur la politique des changes et, comme le revendique la Confédération syndicale internationale (CSI), en adoptant une Charte au service de la justice sociale et une taxe mondiale sur les transactions financières.
Les chefs d’État et de gouvernement notent, avec
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raison, qu’ils se retrouvent à un moment crucial de transition entre la crise et la reprise. Ils affirment vouloir tourner la page d’une ère d’irresponsabilité et adopter les politiques nécessaires pour assurer une croissance forte, durable et équilibrée au XXIe siècle. Ils tirent un bilan positif de la réponse qu’ils ont apportée pour enrayer la grave crise financière et économique, tout en se méfiant d’un excès de confiance. Ils s’empressent d’ailleurs de préciser que le processus de reprise et de remise en état reste incomplet et soulignent que, dans de nombreux pays, le chômage reste à un niveau inacceptable. Ils réaffirment leur volonté d’agir ensemble, notamment au bénéfice des pays en développement et émergents. Ils renouvellent leur engagement de faire aboutir le cycle de Doha en 2010 et disent vouloir redoubler d’efforts pour trouver un accord lors de la Conférence des Nations-unies sur les changements climatiques de Copenhague. Enfin, ils conviennent de faire du G20 le Forum de la coopération économique internationale et de se retrouver au Canada en juin, puis en Corée en novembre de l’année prochaine, ainsi qu’en France en 2011.
Syndicat des
enseignants - UNSA
Journée d’action nationale le 7 octobre !
Pour l’UNSA, il est essentiel que les chefs d’État et de gouvernement aient décidé de poursuivre les mesures de relance tant que l’économie mondiale n’aura pas retrouvé sa pleine santé et que les travailleurs, partout dans le monde, n’auront pas trouvé un emploi décent. Pascal Priou
En cette rentrée, les salariés sont centrés sur les entreprises pour y défendre leur emploi ou de bonnes reconversions. Pour l’UNSA, cette action doit décliner l’unité syndicale qui existe au niveau national dans les entreprises et donner tout l’appui de toutes les organisations au niveau local pour s’opposer aux licenciements, obtenir des reclassements… L’UNSA a insisté pour que le 7 octobre, nous prenions des initiatives intersyndicales au plus près des entreprises en difficulté.
CLIN D’ŒIL
www.se-unsa.org
SO CI ÉT É Développement durable
Les enseignants de l’UNSA s’engagent
Les dispositifs d’accueil des jeunes enfants et l’école maternelle vont pâtir, malgré les dire de la campagne de communication, des mesures et projets gouvernementaux en cours. Ceux-ci remettent en cause la qualité de l’accueil nécessaire pour répondre aux attentes des familles et aux besoins fondamentaux des enfants. Le SE-UNSA est partie prenante du collectif «Pas de bébés à la consigne» qui a interpellé les ministres concernés : des réponses doivent être apportées pour rassurer tant les professionnels que les familles !
La Défenseure des enfants : le SE-UNSA s’élève
Présentation des 21 engagements lors de notre conseil national.
>
Après un an et demi de diagnostic partagé, d’analyses de nos activités et de nos dépenses énergétiques, de premières actions concrètes, nous publions en cette rentrée nos vingt et un engagements pour le développement durable. Le SE-UNSA devient ainsi le premier syndicat, en France, à lancer un Agenda 21. Cette démarche, très répandue dans les collectivités locales, rassemble tous les acteurs d’une structure autour d’un projet et d’actions évaluables. Notre Agenda 21 sera centré plus particulièrement autour de quatre des cinq engagements du Comité 21 pour la période 2005-2015 : • adopter des modes de production et consommation responsables et réduire les émissions de CO2 ; • respecter la diversité culturelle et lutter contre les exclusions ; • soutenir les filières environnementales et l’économie sociale ; • renforcer la solidarité internationale
www.se-unsa.org
et promouvoir auprès des collectivités l’affectation de 1% du budget aux objectifs du millénaire.
Pour nous, enseignants de l’UNSA, le développement durable ne se limite pas au seul respect de l’environnement. À travers cette démarche, nous voulons nous impliquer également dans la lutte contre les exclusions et les discriminations et pour une meilleure répartition des richesses. Sur ces questions urgentes, le SE-UNSA passe aux actes en déclinant au plan national, comme dans les sections territoriales, sa campagne : «Ça chauffe ! On s’agite ou on agit ?». Il est temps, en effet, de passer des discours aux actes. «Penser global, agir local», voilà un des leitmotivs de la démarche «Agenda 21». Le SE-UNSA s’y retrouve complètement.
contre sa suppression. La disparition de cette institution, à la veille des 20 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant (Cide), est une provocation. L’utilité du Défenseur des enfants, créé en 2000, n’est plus à démontrer. Le SE-UNSA n’acceptera pas que son rôle soit dilué dans une entité de Défenseur des droits dont le périmètre d’intervention risque d’être aussi large qu’illisible pour les citoyens. Nous appelons l’ensemble de nos collègues à participer aux actions organisées pour que le gouvernement fasse marche arrière sur ce dossier, dont la pétition en ligne sur www.defenseurdesenfants.fr L’anniversaire de la Cide doit être fêté dignement. C’est pourquoi nous soutenons les initiatives de Solidarité laïque qui vont dans ce sens et que nous sommes associés à l’action «20 millions de visages pour les 20 ans des droits de l’enfant». Affiches téléchargeables sur www.se-unsa.org
Le Cnal a alerté les députés avant le vote de la proposition de la loi Carle qui ne fait que réduire l’impact du tristement célèbre article 89. Nous continuons notre action en direction des élus locaux pour qu’ils refusent de payer. Nous attaquerons toute nouvelle circulaire d’application. L’argent public pour le privé, ça suffit !
Laurent Escure
Pour plus d’infos, cliquez sur «Agenda 21» dans notre site www.se-unsa.org
enseignant
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E n t r é e g r a tui te pour tous
DU JEUDI 19 AU DIMANCHE 22 NOVEMBRE 2009
www.salon-education.org
É D U C AT I F «Découverte professionnelle 3 heures» au collège
Une option pour les nuls ? > Dans un rapport récem-
entendait contribuer à compléter la culture générale des élèves. Las ! Le bilan dressé par l’Inspection générale vient finalement pointer les difficultés et les contradictions du collège.
ment rendu public, l’Inspection générale s’est penchée sur l’option «découverte professionnelle 3 heures». Suivie par près de 12% des élèves de 3e, elle pâtit d’une mise en œuvre très différenciée selon les académies et les établissements. La principale difficulté réside dans le statut de l’option aux yeux des équipes et des élèves. Trop souvent réduite à de l’éducation à l’orientation et à une aide à la construction d’un projet personnel, elle est surtout proposée aux élèves en difficulté pour lesquels la question du choix après la 3e revêt une acuité particulière. De manière particulièrement révélatrice, elle n’est que très peu offerte dans les «bons collèges de centre ville», tout comme elle est rarement choisie par les très bons élèves. Les objectifs initiaux visaient à proposer à tous les élèves
Structuré par des contenus d’enseignement et des modes
«une approche du monde professionnel par une découverte des métiers, du milieu professionnel et de l’environnement économique et social». Original, cet enseignement
Pour une école publique
numérique a lancé une expérimentation sur l’utilisation des manuels numériques au collège dans vingt et un départements. De quoi s’agit-il ? L’enseignant utilise les ressources d’un tableau numérique interactif et a ainsi accès à divers outils multimédias.
L’objectif du ministère ? Faire passer au numérique l’ensemble des établissements scolaires d’ici 2012. Chiche, mais gare aux dérapages ! Ainsi, en mars 2009, le plan d’équipement numérique de cinq mille écoles rurales s’est-il avéré insuffisant. Plus grave, de nombreuses écoles publiques n’ont pas été retenues alors que les candidatures des écoles privées ont été souvent favorisées. L’Association des maires de France a même signalé qu’en raison de l’admission tardive des écoles privées dans le dispositif, des subventions ont été attribuées à ces dernières au détriment de projets d’écoles publiques ! Pour le SE-UNSA, c’est inadmissible. C’est bien l’École publique, l’École de tous, qui doit être prioritaire. Séverine Schenini
www.se-unsa.org
Julien Maraval
Un rapport de l’OCDE, intitulé «Assurer le bien-être
Dotation informatique
> En septembre, Luc Chatel
d’évaluation calés sur le lycée général, le collège français peine à faire réussir tous les élèves qu’il accueille. Dans ce contexte, les équipes et les établissements s’efforcent vaille que vaille d’apporter des réponses aux difficultés des élèves. Dès lors, comment s’étonner que l’option de DP puisse être utilisée pour tenter de donner du sens aux parcours de certains élèves ? Pour le SE-UNSA, cette dérive est inscrite dans le code génétique d’un collège qui n’a pas encore effectué sa «révolution culturelle».
des enfants», fait apparaître que les dépenses publiques moyennes consacrées par les pays de l’OCDE aux enfants jusqu’à leur sixième année ne représentent qu’un quart de l’ensemble des dépenses en direction des jeunes. Pourtant, selon les auteurs, un investissement plus équilibré des dépenses entre le stade de la petite enfance et celui de la grande enfance ou de l’adolescence contribuerait à l’amélioration à long terme de la santé, du niveau d’éducation et du bien-être des enfants. Selon le secrétaire général de l’OCDE Angel Gurría, «la crise met les budgets publics sous pression dans tous les pays. Mais toutes les économies de court terme faites sur les dépenses pour l’éducation et la santé des enfants auraient des coûts importants à long terme pour la société». Rappelons également que les pays nordiques qui investissent davantage dans l’enseignement fondamental obtiennent les meilleurs résultats aux évaluations internationales. Des faits incontestables.
enseignant
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F O R M AT I O N Recrutement en fin de master 2e année
L’entêtement ministériel Luc Chatel a mis en place quatre groupes de travail, sous la responsabilité double de l’administration et de l’Université, afin de faire des propositions sur la place du concours. Les premiers échos montrent un cadre assez contraint n’allant pas dans le sens souhaité par le SE-UNSA. Il semblerait même que l’on se dirige vers un découplage total de la place des concours pour les premier et second degrés. Disons-le clairement, c’est la pire des solutions.
Pour le SE-UNSA, ce serait un recul historique, contraire à
Concours en fin de M2 : des milliers d’étudiants dans le mur.
>
Luc Chatel a fait procéder, au mois de juillet, à la publication des décrets modifiant
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les statuts des enseignants. C’est un acte qui contredit singulièrement les propos mesurés et apaisants qu’il peut tenir par ailleurs. La note de service organisant les modalités de stage des futurs professeurs est également parue. Le cadre est donc posé. Parallèlement, un point n’est toujours pas complètement tranché et ce n’est pas le moindre : la place du concours. C’est un sujet de clivage fort entre les organisations syndicales. Deux thèses s’affrontent. La première, portée par l’UNSA-Éducation et les autres organisations syndicales, plaide pour un concours en fin de M1. La seconde, défendue par un Snes isolé, revendique un concours en fin de M2. C’est de notre point de vue une conception niant complètement le caractère professionnalisant de la formation. En effet, les étudiants vont devoir, la même année, préparer un concours difficile et valider un master, autre démarche compliquée s’il en est. S’il leur reste un peu de temps, d’envie, voire d’énergie, ils auront tout loisir d’accomplir des stages en responsabilité pour un maximum de 108 h !
Syndicat des
enseignants - UNSA
Afin que cette année de M2 ne soit pas un simple bachotage, nous proposons que le concours soit placé en fin de M1. Cela aurait un double avantage : permettre une année de M2 plus professionnalisante et éviter à des dizaines de milliers d’étudiants qui auront échoué au concours de se retrouver «dans le mur» en ayant perdu deux ans.
l’esprit de la loi d’orientation de 1989. On retomberait ainsi dans une différenciation si chère à l’élitisme qui n’a de républicain que le nom, porté par certains. Le SE-UNSA a rencontré la CDIUFM(*) afin de confronter les analyses. Une convergence forte existe. Dans le même temps, un courrier solennel commun à toutes les organisations syndicales partageant notre point de vue a été adressé au ministre. Ses actes seront l’occasion pour lui, de montrer qu’il peut sortir du dogmatisme. Joël Péhau (*) Conférence des directeurs d’IUFM.
Avenir des EMF : beaucoup d’interrogations. Le groupe de travail sur l’avenir des enseignants maîtres formateurs dans le cadre de la masterisation s’est tenu le 21 septembre. Le SE-UNSA a réaffirmé sa volonté de s’appuyer sur l’existant. La formation initiale des enseignants va être réduite à sa plus simple expression. Pour le SE-UNSA, les EMF ont une expertise sur laquelle il faut absolument s’appuyer. La question de leur futur recrutement, en regard de l’accroissement du nombre de stagiaires, est centrale. Les missions des conseillers pédagogiques pourraient également être impactées. Le prochain groupe de travail se réunira le lundi 12 octobre.
Formation continue. Lors de son audience avec Luc Chatel, le SE-UNSA a abordé la question de la formation continue. Le ministre a dit combien cette question représentait, pour lui, un volet essentiel évoquant au passage la mise en place du Dif (droit individuel à la formation) dans l’Éducation nationale. Constatant ce qu’est devenue la formation continue, le SE-UNSA dit : «Chiche, M. le ministre !». Il est temps de passer aux actes. L’arrivée d’étudiants stagiaires dans les écoles et les établissements serait l’occasion d’accroître l’offre de formation continue. L’opportunité sera-t-elle saisie ou en restera-t-on au stade des déclarations ?
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MÉT I E R Questionnaire «Santé au travail»
Un impact sur notre santé
> Fonction publique et conditions de travail. Dans le prolongement des conférences sociales sur les conditions de travail dans le secteur privé, une négociation s’est ouverte sur ce thème dans la Fonction publique en septembre 2008. Après plusieurs rencontres exploratoires, la vraie négociation commence enfin sur trois sujets : • création d’un observatoire de la santé et de la sécurité au travail, ajout de la compétence «conditions de travail» dans les CHS, rénovation du réseau des ACMO, amélioration du réseau des inspecteurs d’hygiène et de sécurité, rénovation des services de santé au travail ; • objectifs et outils de prévention des risques professionnels (document unique), évaluation des problèmes de santé liés aux risques psycho-sociaux et des troubles musculo-squelettiques, suivi des risques cancérogènes, mutagènes et toxiques ; • formation initiale et continue des agents. Le SE-UNSA, dans la délégation de l’UNSA-Fonctionnaires, s’est inscrit pleinement dans ce travail.
Répondez à notre enquête sur www.se-unsa.org/sante/intro.htm
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Notre employeur assure le service minimum pour l’application de la réglementation en matière d’hygiène, de sécurité et de santé au travail. La campagne médiatique du ministre avant la rentrée, qui oubliait les personnels sur les mesures liées à la «pandémie grippale», prouve le bien-fondé de notre combat pour obtenir une véritable politique de santé en faveur des personnels. Le ministère de l’Éducation nationale n’accorde pas à ses salariés l’attention, l’accompagnement, voire l’aide qu’ils sont en droit d’attendre. Les comités d’hygiène et de sécurité (CHS) doivent être saisis des questions liées à la santé des personnels, et pas seulement à la sécurité des locaux, afin que s’élabore une réelle politique de prévention d’accompagnement et de suivi tout au long de leur carrière. Cela passe par : • une organisation du travail qui respecte les personnels (charge, rythme et pénibilité du travail) ; • l’instauration d’une véritable
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médecine du travail dans notre champ professionnel pour assurer un suivi médical régulier des personnels et une surveillance des lieux d’exercice ; • le développement de la médecine de prévention, notamment pour la protection des personnels contre les risques professionnels sur les lieux de travail, les maladies professionnelles, les accidents du travail ; • des mesures pour prendre en compte l’allongement des carrières dû à la loi sur les retraites.
Tout collègue peut au cours de sa carrière être touché par un problème de santé entraînant des conséquences sur sa vie professionnelle. Le quotidien devient alors pesant et difficile à vivre. La carence constatée sur la politique de santé se retrouve en matière de ressources humaines. Le ministère a mis en œuvre, en 2007, de nouveaux dispositifs pour les personnels en rupture professionnelle pour raisons de santé. Au-delà de l’affichage des mesures
(aménagements horaires en cas de difficultés de santé, affectations sur poste adapté de courte durée et de longue durée, reclassement), il est dans l’incapacité de présenter un bilan sérieux de ce qui a bénéficié à nos collègues. Les témoignages qui remontent du terrain montrent qu’il est nécessaire que l’administration se dote, en nombre suffisant, de personnes ressources formées en GRH. Les salariés que nous sommes ne doivent plus être isolés en cas de difficulté, doivent pouvoir s’adresser à des interlocuteurs de proximité et bénéficier rapidement de solutions adaptées si besoin. Face à ces carences, le SE-UNSA entend agir à tous les niveaux pour que cela change ! Vous avez des attentes et des revendications sur la santé au travail ? Faites-les nous connaître en répondant à notre questionnaire en ligne(*). Nous vous tiendrons informés des résultats et de la suite que nous donnerons à cette action. Dominique Thoby (*) www.se-unsa.org/sante/intro.htm
enseignant
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P RE MIE R DE GRÉ Les inspecteurs généraux et la réforme du primaire
Trop contents ! >
Coué enseigne que toute idée qui se grave dans notre esprit tend à devenir une réalité dans l’ordre du possible. C’est bien la méthode adoptée par les deux inspecteurs généraux qui ont rédigé la note de synthèse sur l’évaluation de la réforme de l’enseignement primaire. Celle-ci affirme, de façon récurrente, le bien-fondé des réformes. Dès l’introduction, elle mentionne que «le bilan de l’année est largement positif». Elle martèle l’écho particulièrement bienveillant que les réformes auraient rencontré auprès des collègues ! Tout va bien donc, tentent de se convaincre les auteurs. Et puisque tout va bien, il faut poursuivre.
Ce postulat idéologique compromet l’intérêt qu’on aurait pu porter à cette première évaluation très attendue. Un document moins «orienté» aurait pu
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Pour le SE-UNSA, que des réformes éducatives servent
constituer un point de départ pertinent à une réflexion constructive sur les inflexions ou les évolutions à apporter aux réformes. Il n’en est rien. Plus grave encore, la note affirme que toutes ces réformes «comportent en
Évaluations CE1/CM2 : On ne peut pas en rester là > Pas de surprise lorsque l’Inspection générale affirme dans sa note de synthèse que «les évaluations nationales constituent un puissant levier pour une mise en œuvre complète des programmes». On l’avait bien compris, c’est là le seul objectif que peuvent remplir ces évaluations. Le SE-UNSA ne peut l’accepter et a réitéré sa demande d’un groupe de travail sur ces dispositifs, leurs objectifs et leurs modalités. D’autres remarques laissent parfois pantois. Ainsi, la note
Syndicat des
enseignants - UNSA
elles-mêmes de profondes modifications dans la définition du service des enseignants et des avancées impensables il y a peu, telles que l’individualisation du service, la différenciation des activités du service obligatoire, la possibilité de faire des heures supplémentaires [...], les règlements des mouvements du personnel et la réorganisation d’une partie des Rased.» Et l’Epep, comme réponse à toutes les difficultés !
regrette-t-elle l’absence de mise en relation entre les évaluations (effectuées en janvier et en mai) et les contenus de l’aide personnalisée qui débute en septembre. L’idée qu’un bilan effectué en janvier ou en mai ne puisse pas servir de diagnostic de début d’année scolaire ne semble pas avoir effleuré nos inspecteurs généraux… Ces derniers préconisent encore que les enseignants «revoient les progressions et la gestion de l’avancée dans le programme» ! Devrions-nous boucler le programme du cycle III en décembre pour satisfaire aux exigences d’une évaluation-bilan qui vient trop tôt ? Séverine Schenini
d’alibi à des modifications fonctionnelles et structurelles n’est pas acceptable. La gestion des personnels doit faire l’objet d’une concertation spécifique et ne peut pas s’imposer comme un simple corollaire. Comment peut-on prétendre qu’il faut aller plus loin encore ? Peut-on faire remarquer que, si la réussite des élèves dépendait de la structure juridique et administrative des écoles et si l’établissement public «type EPLE» était la solution, nous n’aurions plus depuis longtemps d’élèves en échec au collège ? Claire Krepper
La Fner(*) se bat pour défendre et promouvoir l’école rurale et les petites structures scolaires depuis de nombreuses années. Elle organise un colloque intitulé «Réussir aussi à l’école rurale», à l’IUFM d’Auvergne, les 26 et 27 octobre prochains. Il sera axé davantage sur la problématique de la formation. Pour connaître les intervenants et le programme, n’hésitez pas à consulter le site http://ecole-rurale.marelle.org (*) Fédération nationale pour l’École rurale.
Vos candidatures pour une affectation en Com (Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna) ont été déposés ? C’est la CAPN qui traite des affectations. Le premier mouvement aura lieu en novembre 2009. Afin d’assurer le suivi de votre demande, pensez à envoyer le double de votre dossier aux élus du personnel du SE-UNSA par mail à capn.1d@se-unsa.org ou par fax au 01 44 39 23 43 et demandez notre brochure spéciale «Je veux enseigner en COM !».
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P RE MI ER DE GRÉ Le point sur la rentrée 2009
Une rentrée des classes techniquement réussie ? Les premiers jardins d’éveil expérimentaux
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Si l’on en croit le ministre, la rentrée 2009 s’est très bien passée. Pour les enseignants, les personnels non enseignants et les familles, cette assertion est difficile à digérer ! Le rouleau compresseur budgétaire assèche encore, à cette rentrée, le potentiel du service public d’Éducation. La règle : rogner sur tout ce qui ne se voit pas trop tels les MAD, postes itinérants divers et variés, postes spécialisés... C’est ce qui permet au ministre de soutenir mordicus que le taux d’encadrement est stable par rapport à l’an dernier malgré les suppressions de postes.
Une démonstration de calculette imparable, certes, mais qui masque des béances qualitatives graves pour le fonctionnement du système. • Désormais, les enfants de deux ans sont officiellement «non grata». • Désormais, les enfants en difficulté scolaire lourde n’auront qu’à aller
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sonner aux portes des libéraux spécialisés (quand leurs familles en auront les moyens) pour tenter de trouver des solutions. • Désormais, les enfants en situation de handicap devront rester sagement dans la file d’attente pour l’inscription en milieu ordinaire faute d’accompagnement budgété à hauteur des demandes. • Désormais, même non qualifiés, les enseignants devront assurer l’enseignement des langues vivantes faute d’itinérants ou d’assistants en langue, évacués du paysage. • Désormais, quand un enseignant sera absent, il faudra compter sur la disponibilité des parents pour garder leur enfant à la maison faute de moyens suffisants en remplacement. Pour le SE-UNSA, la rentrée est politiquement désastreuse et, ce, au détriment des élèves en premier lieu : il ne faut pas rajouter à la crise celle de l’Éducation ! Stéphanie Valmaggia-Desmaison
voient le jour. En s’attaquant à l’école maternelle, Nadine Morano commet une erreur grave. Alors que la France offre un choix d’accueil aux enfants de 2 ans dans une école maternelle laïque et gratuite, la secrétaire d’État chargée de la Famille et de la Solidarité balaie d’un revers de main cette ambition sociale. Sans compter que la forte diminution des possibilités d’accueil en maternelle (-105 000 de 2003 à 2006(*)) n’a pas été compensée par un accroissement suffisant des autres modes de garde (+88 000). Au total, le nombre d’enfants gardés par des parents ou des proches a augmenté de plus de 7%. Une fois de plus, ce sont les familles les plus modestes, et singulièrement les femmes, qui font les frais du «débrouillez-vous». Ne cédons pas aux mirages ! Gardons la tête froide et levée pour défendre l’École publique laïque au service de tous. (*) Rapport de la Cour des comptes, sept. 2008.
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enseignant
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S EC OND DE GR É En direct du terrain
La vérité sur la rentrée scolaire >
La rentrée dans le second degré est fortement marquée par les conséquences concrètes des treize mille cinq cents suppressions d’emplois. Derrière une rentrée affichée, pour l’opinion publique, comme bien «calée techniquement», se cachent des conditions de travail à nouveau dégradées. Les témoignages de nos représentants locaux confirment un certain nombre de difficultés que nous avions prévues : • Les collèges sont très touchés. Éloignés de la scène médiatique (pas de réforme du collège en cours), ils paient un lourd tribu dans les suppressions d’emplois. Les personnels subissent la recrudescence de compléments de
services «acrobatiques» et aussi des classes surchargées, surtout dans les 6e et 5e. • Les lycées professionnels paient lourdement une baisse démographique, alors même que la réforme
Dominique Thoby
Rénovation de la voie professionnelle 14
Le rapport qui dérange > Dans un rapport concernant la mise en œuvre de la rénovation de la voie professionnelle, l’Inspection générale appelle le ministre à la vigilance et formule des «alertes». Les mots sont forts, à la mesure des inquiétudes générées par la mise en œuvre précipitée d’une réforme qui déstabilise l’ensemble des acteurs de la communauté éducative. Les rapporteurs attirent l’attention sur de nombreux points :
• problèmes d’ajustement entre l’offre de CAP et celle du bac pro ; • impact sur l’orientation, en particulier celle des élèves les plus fragiles ; • modes de calcul des DGH variables selon les académies ; • nouvelle organisation des enseignements trop tardive pour permettre aux équipes de s’approprier les nouveaux dispositifs. Ce sont aussi la pertinence et la faisabilité des dispositifs tels que l’accompagnement personnalisé, les passerelles et le concept de certification intermédiaire qui sont interrogées. Le SE-UNSA exige du ministère qu’il tienne compte des conclusions de ce rapport lucide pour que la rentrée 2010 se prépare dans de meilleures conditions. Stéphane Dépierre
Syndicat des
enseignants - UNSA
entreprise nécessiterait davantage de postes. Les offres de formations de niveau V, avec les postes à la clé, manquent, contrairement aux objectifs affichés. • Le nombre de postes vacants en documentalistes ou CPE, voire EPS, met en exergue la problématique du nombre de places aux concours et la répartition des postes sur le territoire. • À tous les niveaux, la situation des TZR, déjà très préoccupante l’an passé, s’aggrave. L’administration essaie de passer en force pour les affecter hors zone, hors discipline, au mépris de la réglementation. Dans certaines académies et pour certaines disciplines, la totalité des TZR se retrouve en affectation à l’année, empêchant ainsi tout remplacement de moyenne ou longue durée. L’administration compense par un recours accru de vacataires ou contractuels et d’heures supplémentaires. Certes, les établissements vont fonctionner, mais à quel prix pour les personnels et leurs élèves ?
La présidente de l’Association nationale pour la prévention des accidents en piscine affirme que des noyades en piscine, encore nombreuses cet été, sont en partie dues au fait que «les enfants savent de moins en moins bien nager et que les 3/4 nagent mal en arrivant au collège». On pourrait penser que les professeurs d’EPS peuvent remédier à cette carence au collège, mais comment est-ce possible quand : • l’EPS est la discipline la plus touchée par les suppressions de postes ? • les créneaux dans les piscines sont insuffisants ? • la DHG ne permet pas de constituer les groupes réglementaires pour l’enseignement de la natation (12 élèves pour les non nageurs !) ? • les déplacements pour se rendre à la piscine empiètent sur le temps effectif passé dans l’eau ? Même avec la meilleure volonté, les professeurs d’EPS ne peuvent pas assurer sereinement l’enseignement de la natation à leurs élèves.
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S E CON D DEG RÉ Diplôme national du brevet et socle commun
Il faut avancer !
> Tableau noir pour la Segpa. Si les circulaires 2006-
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La validation du socle commun est -enfin- intégrée au diplôme national du brevet. À cet effet, le ministère vient de publier un livret de compétences(*) qui sera expérimenté cette année pour une entrée en vigueur complète à la session 2011. Une partie est d’ailleurs déjà connue via le B2I et la validation du niveau A2 en langues vivantes. Problème, le système des notes chiffrées et des mentions est maintenu en l’état. On demande donc aux enseignants de concilier deux logiques contradictoires : celle de la notation chiffrée et celle de l’évaluation des compétences acquises.
Pour le SE-UNSA, il faut choisir. Le rôle des enseignants de collège n’est pas de classer et de trier leurs élèves pour la suite de leur parcours. Ils ont bien pour mission d’amener tous les élèves à remplir les objectifs de la scolarité obligatoire. En ce sens, faire du brevet l’attestation de la validation du socle clarifierait largement les choses. Avoir son brevet, c’est avoir acquis les connaissances et les compétences indispensables. Et ces compétences, personne ne peut s’en passer ; hors de question donc de laisser des élèves au bord de la route. L’objectif devient alors l’acquisition du socle et non plus le nombre d’années passées au collège. Cette solution aurait également l’avantage de redonner du sens à un
diplôme dont, actuellement, personne ne sait vraiment à quoi il sert.
On doit bien sûr critiquer les choix faits dans la définition du socle. Rédigé pour être annexé à la loi d’orientation de 2005, le socle commun officiel mériterait d’être repris et remanié pour tenir compte de l’expérience acquise. Mais sur le fond, donner la priorité à la logique socle commun, c’est redonner du sens et de l’ambition au collège en réaffirmant son objectif de faire réussir tous les élèves. Antoine Tresgots (*) http://eduscol.education.fr/D0231/ evaluation.htm#college
En techno, les nouveaux programmes viennent d’entrer en vigueur sur les quatre niveaux en même temps. L’ASSETEC(*), soutenue par le SE-UNSA et d’autres organisations, lance un appel au ministre pour que la mise en place de ces programmes soit étalée sur plusieurs années et que de réelles formations soient organisées. L’appel insiste également sur la généralisation des groupes à effectifs réduits et demande la publication d’une liste d’équipements adaptés et l’attribution des crédits nécessaires à leur acquisition. (*) Association pour l’enseignement de la technologie.
Le prêt d’accession à la propriété à 0% pour les enseignants, les CPE et les COP, devient réalité à compter du 25 septembre 2009.
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139 et plus récemment 2009-060 reconnaissent la spécificité de l’élève de Segpa en tant que collégien à part entière, la diminution significative des orientations des élèves vers ces sections d’enseignement général et professionnel a des répercussions importantes : fusions de divisions 6e/5e, dépassements du seuil et élèves plus nombreux en ateliers justifiés par l’aspect découverte. Cette nouvelle organisation a des répercussions sur les moyens en personnels (PE et PLP). Dans le cadre des mutations intra-académiques, le SE-UNSA est intervenu au cas par cas pour les collègues PLP. En effet, ceux-ci mutent dans leur discipline de recrutement, alors qu’en réalité ils enseignent dans un champ professionnel. La généralisation du bac pro 3 ans, l’insuffisance de places en CAP rendent aussi plus difficile la poursuite d’études des élèves de Segpa dans les lycées professionnels ou Éréa de l’Éducation nationale. Pourtant, les textes rappellent l’obligation d’offrir la possibilité à tous les élèves de l’enseignement adapté d’accéder à une formation les conduisant à une qualification de niveau V. L’absence de reconnaissance du 2CA-SH entraîne un manque criant de volontaires. Le devenir des formations spécialisées (Capa-SH et 2CA-SH), dans le cadre de la réforme de la formation des enseignants, n’est pas non plus assuré.
Pour en bénéficier, il faut acheter sa résidence principale, soit l’année de sa titularisation, soit à la suite d’une mutation entraînant un changement de département. Le montant maximum du prêt est de 30 000€ lors d’une première acquisition et de 15 000€ en cas de revente du précédent logement.
Pas de documentaliste ! C’est la situation dans laquelle se trouvent de plus en plus d’établissements à cette rentrée. Dans toutes les académies, il reste des postes de documentalistes vacants dans les CDI. La quasi-disparition des TZR de documentation empêche tout remplacement. On voit même des collèges ouvrir sans poste de documentaliste prévu ! Le SE-UNSA exige que le nombre de postes au CAPES de doc soit augmenté pour répondre aux besoins.
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