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leNSSEIGNANT ’

Septembre 2011

n°148

CPPAP n° 0214 S 06771 - ISSN N° 1241 - 039 X

L’école libératrice

Le magazine du Syndicat des Enseignants-Unsa

a ç ’ u q t u ! a F ange ch Dossier : La scolarité obligatoire à 3 ans.


inute m e r è i n r De Plan anti déficit du gouvernement : l’Unsa réagit ans un contexte de chômage à la hausse et de croissance atone, on attendait un plan avec des axes forts, liant justice et équité en matière de réduction de la dette et soutien à l’emploi et à la croissance. L’Unsa juge la nature des efforts demandés et leur proportion peu repérables. Par ailleurs, certaines mesures risquent de jouer à rebours des objectifs annoncés :

SITUATION PERSONNELLE

SITUATION ADMINISTRATIVE

Nouvel adhérent

la taxation symbolique et provisoire des hauts revenus (plutôt que la création d’une nouvelle tranche d’imposition pérenne), l’évitement très politique des heures supplémentaires de la loi Tepa… L’Unsa réclame des infléchissements et des réorientations pour plus de justice dans les efforts de désendettement et davantage de soutien à l’emploi et à la croissance.

Actif Retraité

Nom : ............................................................................................. Prénom : .................................................................................... Nom de jeune fille : ...................................................................................... Né(e) le : ..................................................................... Adresse personnelle : .......................................................................................................................................................................... ............................................................................................................................................................................................................. Adresse de l’établissement d’exercice : ............................................................................................................................................... ............................................................................................................................................................................................................. Téléphone : .............................................................................. Portable : ........................................................................................ Adresse mél : ...................................................................................................................................................................................... TITULAIRE : Premier degré Spécialité (directeur, Zil, ASH, EMF…) : ................................. Professeur des écoles Instituteur Second degré Discipline : ................................................................................ Certifié PLP Agrégé Bi-admissible AE CE PEGC CE d’EPS PEPS CPE DCIO Autre (préciser) : ....................................... NON-TITULAIRE : Enseignant, CE, CPE (précisez) : ........................ Vacataire Autres (AED…) (précisez les fonctions) : ........................ DÉBUT DE CARRIÈRE : Étudiant (M1, M2) Stagiaire : PE Certifié Suppléant

Cop

CPE

PLP

Cop

Contractuel

PEPS

Agrégé

bi-admissible

Classe normale Hors classe Classe exceptionnelle Temps complet Temps partiel : .......... % CLM, CLD, CPA...

COTISATION

Le montant de votre cotisation annuelle est proportionnel au salaire. Il est égal à 5,8 millièmes de votre traitement annuel brut. Modalités de versement • En une seule fois par chèque, adressé à votre section syndicale. • En plusieurs fois par prélèvements fractionnés sur votre compte bancaire ou postal. • Par carte bancaire sur www.se-unsa.org

BULLETIN D’ADHÉSION

D

Échelon : .......... Montant de la cotisation : ................... Mode de paiement : Chèque Paiement fractionné : Première demande Renouvellement

J’adhère au Syndicat des Enseignants-Unsa, date et signature : .................................................... Les informations recueillies sont destinées au fichier syndical. Elles seront utilisées pour vous donner des informations syndicales susceptibles de vous intéresser. Elles peuvent donner lieu à l’exercice du droit d’accès, conformément à la loi n°78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’Informatique, aux fichiers et aux libertés.

RÉDUCTION D’IMPÔTS 66% de votre cotisation Titulaires

2011-2012

Cotisations

É CLASSE NORMALE Instituteur Prof écoles, Certifié, COP, CPE, PLP, PEPS PEGC, CE d’EPS, AE, CE Bi-admissible Agrégé

Non-titulaires

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05 06 07 08 09 10 11 127 € 129 € 132 € 139 € 146 € 155 € 170 € 143 € 150 € 155 € 164 € 176 € 188 € 203 € 218 € 130 € 137 € 144 € 152 € 160 € 169 € 179 € 146 € 155 € 166 € 174 € 188 € 203 € 218 € 228 € 174 € 186 € 196 € 210 € 226 € 244 € 259 € 272 €

Contractuel Vacataire 40 € indice < 400 100 € Assistant d’éducation 70 € indice 401 à 500 130 € indice > 500 160 €

Situations particulières Disponibilité, congé parental Temps partiel ou CPA : au prorata du temps partiel

40 €

HORS CLASSE Prof écoles, Certifié, CPE, PLP, PEPS, DCIO Agrégé PEGC, CE D’EPS

01 02 03 04 05 06 07 164 € 185 € 199 € 213 € 230 € 245 € 259 € 218 € 230 € 243 € 259 € 272 € 303 € 151 € 159 € 169 € 178 € 203 € 218 €

CLASSE EXCEPTIONNELLE PEGC, CE D’EPS

01 02 03 04 05 203 € 220 € 230 € 245 € 259 €

Début de carrière

Prof écoles, Certifié, CPE, PLP, EPS, Cop : stagiaire Étudiant 40 € Suppléant Agrégé, bi-admissible : stagiaire

100 € 80 € 120 €

Retraités

Pension inférieure à 1400 € 96 € Pension entre 1400 et 1850 € 118 € Pension supérieure à 1850 € 127 €

À retourner au SE-Unsa- Service Adhésions - 209 boulevard Saint-Germain - 75007 Paris


l’

é ditorial

SOMMAIRE

de Christian Chevalier

DOSSIER

Pouvoir d’achat : faut qu’ça change!

On ne peut plus accepter que l’éco le maternelle soit u ne variable d’ajustem en budgétaire. Il fau t t la protéger. Enga ge vous avec le SE-Un zsa.

L’été aura montré que les États sont désormais les otages d’agences de notation privées qui font la pluie et le beau temps de l’économie mondiale. La digue de propos politiques rassurants ne tient plus, face à la nervosité des spéculateurs. La dégradation de la note des ÉtatsUnis a affolé les compteurs. La zone euro, déjà fragilisée depuis des mois par de multiples soubresauts, une croissance atone et un défaut de volonté politique vacille un peu plus.

15 PERSONNELS

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• Violences et incivilités • Hors de France • Fonctionnement de l’école • Défendre la voie professionnelle

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UNSA • Interview de Luc Bérille

À LA UNE

4-5

SOCIÉTÉ

• Une rigueur sélective • Mobilisés le 27 septembre

FONCTION PUBLIQUE • Retraite : la double peine

ÉDUCATION • Présidentielles 2012 • Rythmes scolaires • Collège • Bac 2011

eNSEIGNANT

l’

209, boulevard St-Germain - 75007 Paris tél : 01 44 39 23 89 - fax : 01 44 39 23 63 mél : enseignant.revue@se-unsa.org Les informations utilisées pour l’envoi de ce bulletin peuvent donner lieu à l’exercice du droit d’accès, de rectification, de suppression dans les conditions prévues par la loi n°78-17 du 6/10/1978 relatives à l’informatique.

Prix au numéro : 4 € Abonnement : 36 €/an

• L’École, un bien public

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(Parenthèses)) 29

30 Ce numéro est accompagné, pour les abonnés concernés, d’un chéquier «Faut qu’ça change !», un autocollant «Faut qu’ça change !», un Guide pratique, un Guide hors de France, un Guide du correspondant d’établissement, un livret «les 12 leviers», une plaquette de syndicalisation, une affiche école, une lettre aux écoles et un encart RSD-Reisen. Couverture © Charles Lahaye Design

Directrice de la publication : Stéphanie Valmaggia Rédactrice en chef : Dorothée Crespin Rédaction : Emmanuelle Andrieux, Cyrille Chaleix Photographe : Jean-Pierre Lallement Maquette : Robert Leroux, Nathalie Olry Mise en ligne : Jean-Louis Bouquet Secrétariat : Ouezna Mohellebi Publicité : L’Enseignant - 209, boulevard St-Germain 75007 Paris - Tél : 01 44 39 23 98 Imprimerie : IPS Pacy-sur-Eure

C’est dans ce contexte que François Fillon vient de mettre les Français au régime sec de l’austérité. L’heure est au colmatage. Là où il aurait fallu un plan ambitieux et de réelles mesures structurelles redistributives, on a préféré les rustines démagogiques. Et pour se donner bonne conscience, les plus riches sont invités à jeter une obole symbolique dans la corbeille. Les salariés, quant à eux, payent cash l’inconséquence du Président de la République qui aura dilapidé des milliards pour mener une politique économiquement injuste. Alors que dans ce contexte, la relance par le pouvoir d’achat demeure un levier opérant, les feuilles de paie se verront pourtant à nouveau amputées. Le SE-Unsa a décidé, en cette rentrée, d’interpeller directement le «Président du pouvoir d’achat» et vous engage à lui adresser les «bons» que vous trouverez avec notre magazine. Ces «chèquespouvoir d’achat» sont là pour lui rappeler, à l’heure des bilans du quinquennat, que les enseignants et personnels d’éducation attendent toujours la revalorisation promise. Tout augmente sauf nos salaires : il faut que ça change ! Le 31 août 2011


À LA UNE POUVOIR D’ACHAT

Une rigueur sélective

La crainte des agences de notation conduit le gouvernement à un plan de rigueur sans précédent. Emplois supprimés, salaires bloqués… Les fonctionnaires en font les frais alors que les plus hauts revenus sont épargnés.

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DIX ANS DE DIÈTE SALARIALE N’ONT PAS SUFFI. Pourtant, depuis 2000, nos salaires ont perdu 10% de leur pouvoir d’achat au regard de l’évolution des prix. Les promesses présidentielles ont fait long feu. La revalorisation promise n’a permis qu’à un quart des collègues d’annuler les effets de l’inflation. Pour les autres, rien ! Pendant ce temps, inflation, augmentation des prélèvements (dont ceux pour les retraites) viennent chaque mois grignoter un peu plus le pouvoir d’achat. Les enseignants français sont parmi les plus mal payés de l’OCDE, comme le rappelait il y a quelques mois le rapport du Comité d’analyse stratégique placé auprès du Premier ministre. Luc Chatel, lui-même, déclarait que cette différence salariale était «injuste, injustifiée, injustifiable». Pis encore, pour beaucoup d’enseignants, il faut même payer pour aller travailler. Le remboursement des frais de déplacement est particulièrement faible, y compris au regard du barème des impôts. L’augmentation des carburants l’a rendu dérisoire. Pour le SE-Unsa, ça suffit ! Il faut qu’ça change ! En 2007, dans sa Lettre aux éducateurs, Nicolas Sarkozy s’était pourtant engagé sur le terrain de la revalorisation en ces termes : «J’ai bien conscience que votre statut social, votre pouvoir d’achat se sont dégradés au fur et à mesure que votre tâche devenait plus lourde, vos

4 Syndicat des enseignants - Unsa • www.se-unsa.org


Guy Barbier (*) Joint à ce magazine ou disponible sur simple demande à secteur.communication@se-unsa.org

Le SE-Unsa se réjouit du partenariat avec la FFE (fédération des fonctionnaires enseignement) de Nouvelle-Calédonie. Cet accord s’inscrit dans le cadre du protocole de coopération signé en 2006 entre l’Unsa et la Fédération de fonctionnaires de NouvelleCalédonie. Nos deux organisations s’inscrivent dans une même conception du syndicalisme. Notre objectif est de mieux défendre les intérêts des enseignants et personnels d’éducation, exerçant en Nouvelle-Calédonie, qu’ils relèvent du cadre de l’État comme du cadre territorial.

BUDGET

Les suppressions continuent

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L’ÉQUATION BUDGÉTAIRE EST CONNUE. La suppression de 8967 emplois dans les écoles (3367 + 5600 «surnombres») a conduit à la fermeture de 1500 classes à cette rentrée. Dans le second degré public, 4800 postes d’enseignants sont supprimés alors que 48 000 élèves supplémentaires sont attendus. La loi sur les retraites a provoqué un départ anticipé de plus de 2000 enseignants, ce qui n’avait pas été prévu dans le cadre de la préparation de la rentrée. Des tensions sont donc prévisibles sur le remplacement à très brève échéance. Le faible rendement des concours de recrutement va accentuer la pénurie de moyens. Faute d’avoir fait le plein, un certain nombre de Capes ne fourniront pas les enseignants en nombre suffisant (mathématiques, lettres, anglais…). Le budget 2012 se prépare sur la base de 14 000 suppressions supplémentaires : 5700 postes pourraient être supprimés dans les écoles et 6550 dans le second degré : ce n’est plus possible ! Les effectifs des élèves sont en forte hausse (au-delà des prévisions du ministère en 2010), les moyens toujours plus faibles ! Même le Conseil d’analyse stratégique placé auprès du Premier ministre le dit : nous avons les moyens parmi les plus faibles de l’OCDE… Le SE-Unsa appelle tous les personnels enseignants et d’éducation à l’action le 27 septembre dans le cadre d’une mobilisation interfédérale très large pour refuser l’étranglement du système éducatif. G. B.

TOUS MOBILISÉS LE 27 SEPTEMBRE Pour connaître les actions près de chez vous, contacter votre section locale (contacts sur www.se-unsa.org).

Humeur

conditions de travail plus éprouvantes. La Nation vous doit une reconnaissance plus grande, de meilleures perspectives de carrière, un meilleur niveau de vie, de meilleures conditions de travail». Il est temps de se rappeler au bon souvenir du «Président du pouvoir d’achat». Ainsi, le SE-Unsa lance une campagne d’interpellation du Président de la République sous la forme d’un carnet de bons à lui adresser : essence, logement, frais de garde des enfants, équipement professionnel… Nous avons des dépenses que nous avons de plus en plus de mal à assumer ! Complétez les bons de réduction de ce carnet(*) et envoyez-les à l’Élysée (dispense d’affranchissement). Exigeons, ensemble, une véritable reconnaissance salariale !

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A CORNE DE L’AFRIQUE MEURT DE FAIM et nous regardons ailleurs.

La Somalie crie famine, tout le monde fait la sourde oreille. Pourtant, les chiffres parlent d’eux-mêmes : 12 millions de personnes touchées, 500 000 enfants en danger de morts. L’ONU évoque la pire crise alimentaire depuis plus de 20 ans. Que sont devenus nos donneurs de leçons, nos porteurs médiatiques de sacs de riz ? Où sont passés les concerts de solidarité, les vedettes promptes à l’indignation ? Ils ont disparus, se sont envolés… Quand l’ONU s’inquiète des financements insuffisants, les États restent frileux quant à l’aide à apporter. La crise ne fait pas que geler les budgets, elle anesthésie aussi les consciences. Bon appétit, messieurs les puissants ! Éric Pédeboscq


F ONCTION PUBLIQUE RETRAITE

Double peine

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Après la disparition de la retraite à 60 ans, c’est désormais le nombre de trimestres nécessaires pour une retraite entière qui est modifié. Un décret publié le 2 août porte celui-ci à 166 trimestres.

LE SE-UNSA ET L’UNSA s’opposent à une telle mesure qui découle de la loi Fillon de 2003 et qui se cumule avec les effets de la loi Woerth de 2010. Ainsi, les représentants de la génération 1955 qui ne pourront partir à la retraite qu’à 61 ans et 8 mois (ou 56 ans et 8 mois)(*), devront avoir cotisé 41 ans et demi pour bénéficier d’une retraite à taux plein ! Dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat et d’augmentation continue du taux de chômage des seniors, cette accumulation d’exigences se traduira par une baisse drastique du montant des pensions. Cela ne fera qu’alourdir les injustices sociales alors que les réformes à conduire devraient, au contraire, les restreindre. De nouveau, les conséquences en seront essentiellement supportées par les plus défavorisés. Les salariés exposés aux travaux pénibles, ceux ayant eu des carrières discontinues, en seraient les principales victimes désignées. De plus, au prétexte d’une «harmonisation européenne», notre système de retraite va se rigidifier au risque de devenir l’un des plus durs et des plus défavorables aux salariés. Il faut que cela change : une réforme différente des retraites doit être mise en débat rapidement. C’est la volonté du SE-Unsa. Éric Pédeboscq (*) Fonctionnaires en catégorie active.

TITULARISATIONDES NON-TITULAIRES

L’

UNSA S’EST ENGAGÉE POUR L’AMÉLIORATION des conditions d’emploi des contractuels en signant le protocole d’accord le 31 mars 2011. Depuis cette date, l’Unsa veille, comme les autres signataires (dont la FSU et Sud ne font pas partie), à la préparation des textes d’application de cet accord et à sa mise en œuvre concrète dans les différents ministères. Il s’agit d’être vigilant pour que le maximum d’agents contractuels puisse bénéficier du dispositif d’accès à la titularisation ainsi que de la transformation des CDD en CDI dès que les conditions sont remplies. Dans l’Éducation nationale, le ministère a tenté de faire passer en précipitation, au CTPM de la mi-juillet, un texte mettant fin à la situation de «vacataire» mais permettant aux recteurs de recruter des contractuels sur la base d’un dispositif tellement souple, pour l’administration, qu’il donne encore moins de garanties aux personnels que le système des vacations. L’Unsa a exigé et obtenu le retrait de ce texte qui n’a fait l’objet d’aucune concertation préalable.

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Syndicat des

enseignants - Unsa • www.se-unsa.org


I N V I TAT I O N à découvrir le film de Nadine Labaki

«Et maintenant on va où ?» Sur le chemin qui mène au cimetière du village, des femmes en noir affrontent la chaleur du soleil, serrant les photos de leurs époux, leurs pères ou leurs fils. Certaines portent le voile, d’autres une croix, mais toutes partagent le même deuil, conséquence d’une guerre funeste et inutile. Avec pour toile de fond un pays déchiré par la guerre, «Et maintenant on va où ?» raconte la détermination sans faille d’un groupe de femmes de toutes religions à protéger leur famille et leur village des menaces extérieures. Faisant preuve d’une grande ingéniosité, unies par une amitié indéfectible, les femmes n’auront qu’un objectif : distraire l’attention des hommes et leur faire oublier leur colère et leur différence. Mais quand les événements prendront un tour tragique, jusqu’où seront-elles prêtes à aller pour éviter de perdre ceux qui restent ?

Sortie nationale le 14 septembre Le SE-Unsa et son partenaire APC vous invitent à découvrir «Et maintenant on va où ?». Ces invitations sont valables dans toutes les salles de cinéma, tous les jours sauf le week-end. Les demandes sont à formuler à secteur.communication@se-unsa.org en précisant votre numéro d’adhérent et votre adresse postale. Plus d’informations sur www.se-unsa.org rubrique «Culture : après la classe», opération cinéma.


É DUCATION

L’Éducation, invitée majeure des débats

© 3drsc

PRÉSIDENTIELLE 2012

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LE RÉCENT RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES ayant mis à mal la rhétorique sarkozienne sur le thème de la sécurité, on voit émerger progressivement l’Éducation comme nouveau thème dans les discours politiques à droite. À gauche aussi, on place la jeunesse et l’Éducation au cœur de la réflexion pour 2012. Voilà qui pourrait réjouir les éducateurs que nous sommes, mais nous risquons de déchanter bien vite : caricature du présent, discours nostalgique sur le passé, retour aux fondamentaux et à la discipline, rien ne nous sera sans doute épargné. Une première illustration en est l’évolution des discours sur le collège du côté de l’UMP. Alors que J. Grosperrin défendait la scolarité commune jusqu’à la fin du collège en 2010, le voici devenu chantre du préapprentissage

GOUVERNANCE DE L’ONISEP

I

L N’Y AURA PLUS DE CONSEILLERS D’ORIENTATION ni d’enseignants au conseil

d’administration de l’Onisep ! Sous prétexte de passer à une gouvernance resserrée et plus efficace, le ministère exclut les représentants des partenaires sociaux et les personnels de l’Éducation nationale au sein de la nouvelle instance. Décision particulièrement contestable au moment où l’orientation est fixée comme une priorité à partager par tous les personnels. En consolation, un conseil d’orientation est créé, où tous les exclus pourront participer. Celui-ci sera présidé par … un représentant du CA ! Drôle de conception du dialogue social…

et partisan du retour à une orientation dès la classe de 5e. Luc Chatel, lui aussi, infléchit son discours : «défenseur du collège unique», il ne dit mot lorsque la proposition de loi Cherpion ouvre les portes de l’apprentissage aux moins de 15 ans. Vraiment pas de quoi se réjouir ! Et pourtant, Luc Chatel sait quelles sont les voies efficaces pour faire progresser le système scolaire. Le cabinet international d’audit McKinsey lui a livré les solutions retenues par les pays les plus performants. Deux priorités : • renforcer le développement professionnel des enseignants et leurs pratiques pédagogiques sur le terrain, par un travail au sein des équipes et un partage des bonnes pratiques (car c’est bien dans la salle de classe que tout se joue) ; • accroître les marges de manœuvre au niveau des rectorats, des établissements ou groupes d’établissements, notamment en termes de capacité d’innovation et de prise d’initiatives pédagogiques. Sur ces deux priorités, quel est le bilan de quatre ans de sarkozisme ? La destruction de la formation professionnelle des enseignants et l’autonomie des recteurs mise au service de la chasse aux économies budgétaires ! Il est temps que ça change ! Claire Krepper

8 Syndicat des enseignants - Unsa • www.se-unsa.org


RYTHMES SCOLAIRES

Beaucoup de bruit pour rien ?

© Guillaume Duris

Après l’emballement médiatique de début juillet qui annonçait la mort de la semaine de quatre jours et des «grandes» vacances, il est temps de faire calmement le point sur le dossier.

A

un tout, ont peu de chance de voir le jour. À L’ORIGINE DE TOUTES CES ANNONCES MÉDIATIQUES, À la présidence de la République, on freine un rapport transmis au ministre le 4 juillet. des quatre fers à la veille de l’ouverture de la Ce rapport, élaboré par le Comité de pilotage campagne électorale des présidentielles. Luc des rythmes scolaires, fait dix propositions Chatel, qui était à l’origine du lancement de qui forment un tout et ne peuvent être dissola réflexion, ne pouvait pas faire moins que ciées, au risque de compromettre toute de relever l’intérêt de quelques propositions. avancée constructive sur le sujet. Il l’a fait en mettant en avant deux d’entre Le ministre a affiché sa distance avec les elles : la pause méridienne d’une heure et conclusions du rapport en se contentant de demie et le raccourcissement des vacances réagir par un simple communiqué de presse. d’été. Mais il a prudemment fixé un calenIl faut dire que le sujet est complexe et drier (2013) qui le met à l’abri de devoir les de nature à générer des mécontentements, mettre en œuvre. et pas uniquement chez les enseignants. Collectivités territoriales, associations d’éducation populaire, industriels et artisans Le SE-Unsa a immédiatement fait du tourisme, familles… la liste est longue. savoir qu’il s’opposerait résolument à toute Sans compter que pour faire passer la pilule tentative de retenir une ou deux propositions d’un allongement de l’année scolaire, il isolées qui ne feraient qu’alourdir la charge faudrait accepter des compensations pour de travail des enseignants sans pour autant les enseignants. De plus, restructurer la améliorer quoi que ce soit pour les élèves. journée de classe en réduisant sa durée et Le rapport a le mérite de mettre en évidence en instituant partout deux heures d’accomla complexité du dossier et de faire des pagnement éducatif coûterait fort cher. propositions qui peuvent servir de base À l’heure où la rigueur budgétaire de discussion. Il peut Le rapport semble s’imposer à tous, on voit contribuer à faire évoluer les bien que ces évolutions, au demeua le mérite positions des uns et des rant intéressantes si elles forment autres à condition qu’un de mettre minimum de confiance en évidence puisse exister entre les la complexité parties. Mieux respecter les rythmes des enfants et des du dossier jeunes, sans léser les professionnels de l’éducation, sans chercher à récupérer des moyens ni effectuer des transferts de charges massifs vers les collectivités territoriales, sans affecter gravement l’économie tout en tenant compte des évolutions sociétales, voilà la ligne que le ministre doit se fixer s’il veut réellement faire avancer le dossier. On lui souhaite bon courage ! C. K.

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DUCATION É premier degré LIVRET SCOLAIRE NUMÉRIQUE

Une expérimentation en cours La surcharge de travail et le manque d’outils performants sont des obstacles importants à la mise en œuvre du socle commun. Le ministère s’en préoccupe, enfin, en proposant à toutes les écoles d’expérimenter le logiciel Cerise Prim.

C

CETTE ANNÉE SERA UNE PHASE

EXPÉRIMENTALE, les outils seront

proposés sans être imposés. Il y aura d’une part le livret personnel de compétences (LPC) qui sera à renseigner à la fin des paliers du socle et d’autre part des outils de suivi des acquis des élèves tout au long de l’année scolaire. Ces outils offriront, avec la possibilité d’éditer des livrets scolaires, de faire des synthèses pour un élève ou un groupe d’élèves, d’aider à la décision de validation des compétences du socle. Une interface devrait ensuite permettre de basculer uniquement les données utiles à la validation du socle commun en évitant une double saisie.

Présenté aux organisations syndicales, Cerise Prim(1) a été élaboré par le CRDP de PoitouCharentes et expérimenté

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Syndicat des

par des équipes. Il semble très bien conçu et de nature à permettre un allègement de la tâche de l’enseignant en accompagnant les pratiques d’enseignement par compétences. Il dispose déjà des items du socle commun, du contenu des programmes (et les liens entre eux) et il est très «paramétrable». Participer à l’expérimentation est, pour les équipes, une opportunité de contribuer à l’amélioration de l’outil et de mieux se préparer à l’obligation future d’utiliser ce type de logiciel.

Mais on peut néanmoins regretter que Cerise Prim ne soit pas un logiciel libre et qu’il soit payant pour les écoles (après une pé-

enseignants - Unsa • www.se-unsa.org

riode d’évaluation de 3 mois). Il est à signaler que le logiciel SACoche(2) de l’association Sésamath, bien que conçu pour le collège, est utilisable en primaire et diffusé gratuitement, sous licence libre. Il remplit les mêmes fonctions que Cerise Prim. Nous vous proposons quelques témoignages d’utilisateurs sur www.se-unsa.org Stéphanie de Vanssay (1) www.cerise-collection.fr (2) http://sacoche.sesamath.net

Des sites utiles pour la rentrée Le Web regorge de ressources pour préparer notre année scolaire, voici quelques coups de cœur à découvrir : PEclic, un moteur de recherche dédié aux professeurs des écoles très bien fait, permet d’avoir des réponses pertinentes puisque ciblées sur les sites pédagogiques et éducatifs : http://peclic.com PédagoPsy de Jacques Nimier permet de prendre du recul et «penser sa classe» sous un autre angle : www.pedagopsy.eu/ notre_classe.htm Mespreps est un site précieux permettant de rédiger des préparations de qualité en 10 minutes seulement, grâce à une intégration des items des programmes et une mise en page automatique soignée : www.mespreps.com Danger école pour rire des dessins de Jack et décorer sa classe : http://dangerecole.blogs pot.com Plus de ressources sur www.se-unsa.org rubrique «Éducation-École».


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ÉDUCATIO

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second degré

COLLÈGE

Le socle est-il soluble dans le brevet ?

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DANS LA FOULÉE DU DÉBAT SUR LE BACCALAURÉAT, le remettre en cause la nature des réformes brevet des collèges n’a pas échappé aux engagées et demander le retrait des critiques. Certains médias s’interrogent sur nouvelles épreuves ? Notre réponse est non. les épreuves et les attentes du jury, rejouant Dans de nombreux établissements, une la complainte du brevet bradé et du niveau dynamique positive s’est créée, ce qui a qui baisse. Le Snes s’appuie ainsi sur des permis de travailler différemment en «remontées d’établissement» et établit des valorisant les acquis, le travail oral, florilèges, qui n’ont pas valeur d’analyse, pour l’évaluation formative. dénoncer une mascarade. La situation n’est Pour le SE-Unsa, il est avant tout nécessaire de casser ce hiatus pas simple, il est vrai. Outre S’orienter vers pédagogique en reconsiles trois épreuves finales du dérant les attentes du DNB, les élèves doivent la logique brevet des collèges à la désormais passer un oral de certification lumière du socle d’histoire des arts et valider commun, en s’orientant le socle commun de connaissances et de compétences. Ces nouvelles vers la logique de certification. Il est urgent évaluations peinent à s’installer car les profes- de dégager l’horizon de la scolarité obligaseurs ne disposent bien souvent ni de temps toire en établissant un contrat scolaire clair nécessaire pour travailler en équipe, ni de pour tous les acteurs et en créant des temps de formation. De plus, elles brouillent parcours pédagogiques et des épreuves de les cartes d’un diplôme mélangeant évalua- validation divers, dans lesquels s’intègrent l’ensemble des disciplines. Loin de tions chiffrées et évaluations par s’enfermer dans le statu-quo en compétences, logiques renonçant à changer de pratiques, d’examen-sanction ces propositions peuvent redonner et de certification. tout son sens au brevet des Faut-il pour collèges. autant Anthony Lozac’h

Travailler par compétences : quelques références Le blog du SE-Unsa «Quel avenir pour le collège ?» permet, à travers la variété et la richesse des interventions, de comprendre la mutation en cours dans l’enseignement. http://avenirducollege.word press.com/ Le numéro spécial de L’Enseignant consacré au collège est consultable en ligne, et offre de nombreux exemples de mises en oeuvre pédagogiques du socle commun. http://is.gd/construirecollege Du côté de l’institution, il est utile de consulter ce diaporama sur l’utilisation du LPC au collège. http://is.gd/eduscolsocle Le numéro 476 des Cahiers Pédagogiques «Travailler par compétences» propose des articles en ligne, s’interrogeant sur l’utilité et la mise en pratique du travail par compétences. http://is.gd/cahierspeda Plus de ressources commentées sur www.se-unsa.org rubrique «Éducation-École».

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. se- u n s a.o

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n°148 • septembre 2011 • l’ NSEIGNANT

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DUCATION É second degré

BACCALAURÉAT 2011

Une cuvée qui fera date ! Augmentation de la proportion de bacheliers dans une génération et difficultés d’organisation grandissantes sont les deux points marquants de ce bac 2011. Quels enseignements en tirer ?

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EN 2011, LE TAUX DE BACHELIERS formation qui prépare aux aggrave les difficultés dans une génération est de études supérieures avec les inhérentes à une organi71,6% alors que depuis 1995, plus grandes chances de sation gigantesque, pensée le compteur restait bloqué réussite reste réservée à un à l’origine pour une minorité à environ 66% ! Un bond en tiers d’une génération ? En et qui concerne maintenant avant presqu’entièrement étudiant ces statistiques, on plus de 660 000 candidats. Les imputable à l’augmentation comprend le bien-fondé de contraintes matérielles vontdu nombre de bacheliers la réforme de la voie techno- elles avoir raison des pesanprofessionnels (+ 37 000). En logique, dont l’objectif est de teurs idéologiques et coneffet, la session 2011 a duire à des évolutions ? réuni les élèves ayant Les contraintes matérielles Le SE-Unsa est prêt à suivi l’ancien parcours entrer en discussion vont-elles avoir raison en quatre ans et les avec le ministère sur ce des pesanteurs premiers candidats sujet. Il défend le issus de la réforme de la maintien d’un nombre idéologiques ? voie professionnelle réduit d’épreuves teravec le bac pro trois ans. mieux armer les élèves qui minales anonymes, compléL’accès au baccalauréat n’accèdent pas à la voie tées par des évaluations BAC PRO : se démocratise donc, générale pour une poursuite internes aux modalités UN SUCCÈS À GÉRER mais pas l’accès au d’études réussie. Le bac 2011 adaptées aux compétences baccalauréat général fera également date par tous et connaissances à valider. 000 BACHELIERS PRO SUPPLÉMENqui plafonne à 36,5%, les incidents qui ont émaillé Les «tabous» sont-ils toujours TAIRES, un résultat dont on alors qu’il était au- sa session. Fraudes, erreurs aussi forts autour d’un doit se féliciter pour tous ces dessus de 37% en 1995. dans les sujets, organisation examen que décrochent 95% lycéens qui valident ainsi la formation reçue dans nos lycées. Peut-on parler réelle- difficile, on semble atteindre des lycéens au bout de trois Mais attention à ne pas tomber ment de démocrati- les limites de l’exercice. La ou quatre ans au lycée ? dans l’euphorie : cette augmensation quand la voie de «rationalisation» des moyens Claire Krepper

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tation est mécanique, le taux de réussite ayant pour sa part diminué de 2,5%. Il faudra donc attendre la prochaine session pour connaître l’impact réel de la généralisation du bac pro en 3 ans. En attendant, le ministère a-t-il anticipé cette augmentation importante du nombre de bacheliers pro à qui on a promis l’accès à des études supérieures ? Les places en BTS sont-elles plus nombreuses pour les accueillir ? Les contenus et les démarches mises en œuvre dans ce type de formation permettront-ils leur réussite ? Les attentes des lycéens ne devront pas être déçues, sinon on pourra dire adieu à la revalorisation de la voie professionnelle.

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Deuxième rentrée pour la nouvelle classe de seconde, première pour les nouvelles premières. Le lycée continue d’évoluer, mais le gouvernement ne lui en donne pas les moyens.

RÉFORME DU LYCÉE

An II

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À CETTE RENTRÉE, LA RÉFORME du lycée contrainte budgétaire, les marges entre dans sa 2e année. Elle sera d’autonomie que les lycées avaient marquée par l’entrée en vigueur des gagnées. nouveautés pour la classe de première dans six séries. Les trois séries Accompagnement persongénérales et les séries technologiques nalisé, programmes, enseignements STL (laboratoire), STI qui devient STI2D d’exploration, pour de nombreux (industrie et développement durable) collègues, la réforme entraîne des et la nouvelle série STD2A (arts évolutions importantes des contenus appliqués) désormais autonome. et des pratiques. Là aussi, l’engagement Parmi les innovations ministériel n’est pas importantes, la réforà la hauteur. La circume devait donner plus laire de rentrée peut L’engagement d’autonomie aux bien clamer la ministériel établissements dans la «poursuite», la réalité gestion de leurs n’est pas à la hauteur est tout autre. Rares moyens et dans leur ont été les formaorganisation. tions. Les équipes Las, les choix budgétaires ont eu raison sont livrées à elles-mêmes. Sur ce point, des ambitions pédagogiques. la baisse drastique des crédits de Comment parler d’autonomie quand formation continue n’augure rien de les dotations sont tellement serrées bon pour l’année qui s’ouvre. que les regroupements de sections Pour le SE-Unsa, cette réforme du lycée sont imposés par les rectorats ? ne peut fonctionner si tout ce qui en Comment envisager de monter des faisait l’intérêt est sacrifié sur l’autel du projets quand les heures manquent, budget. Le gouvernement doit mettre même pour les enseignements obliga- en cohérence les actes et la parole. Le toires ? Clairement, le gouvernement succès de la réforme en dépend. a fait le choix de reprendre, par la Thierry Patinaux - Antoine Tresgots

STI2D, les difficultés se multiplient Dans plusieurs académies, les Régions ont indiqué aux établissements qu’elles ne pourraient pas financer l’achat des équipements liés à la réforme. Des présidents de Région ont écrit à Luc Chatel pour lui demander de prendre en charge ces dépenses. Refus clair et net du ministre ! Résultat : les établissements sont obligés de prélever les sommes nécessaires sur leurs fonds propres ! Le SE-Unsa exige que l’État assume ses responsabilités et assure ces financements. Logiciels de notes et LPC À partir de cette année, il devrait être possible d’exporter les compétences saisies dans les logiciels de gestion de notes vers l’application LPC «officielle». Les éditeurs ont été destinataires du cahier des charges pour mettre en place l’exportation. Une campagne de tests est prévue à l’automne et la fonction devrait être disponible pour le 2e trimestre. Une réelle simplification en vue pour les enseignants.

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DOSSIER

Première cible d’économies pour le ministère, l’école maternelle serait-elle vouée à devenir une simple variable d’ajustement budgétaire ? Le SE-Unsa ne peut s’y résoudre. Toutes les études confirment l’apport essentiel de celle-ci dans le déroulement de la scolarisation des jeunes enfants. Le SE-Unsa s’engage pour que la scolarité obligatoire commence dès 3 ans.

S’engager pour la scolarité obligatoire à 3 ans

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LE SE-UNSA A LANCÉ UN APPEL en faveur de la scolarité obligatoire à 3 ans qui a reçu, en quelques semaines, une dizaine de milliers de soutiens. Le SE-Unsa a ainsi ouvert un débat qui doit se poursuivre. On entend d’ici les contre-arguments : «Les jeunes enfants n’ont-ils donc pas le temps avant d’être obligés d’aller à l’école ? Ne doit-on pas respecter davantage leurs besoins individuels plutôt que de vouloir les faire entrer dans le moule scolaire ?». Pour le SE-Unsa, alors que 99% des enfants de 3 ans sont scolarisés, l’obligation est avant tout tournée vers les forces politiques et les menaces qui pèsent sur l’école maternelle. Les jardins d’éveil, accueillant les enfants de 2 et 3 ans, pourraient à terme être utilisés comme une alternative aux premières années d’école par une majorité politique à la recherche de «gisements» d’économies budgétaires. C’est •••

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••• le premier risque à lever. Notre école mater-

nelle s’inscrit dans notre histoire, notre espace, notre société. D’une part, sa généralisation a permis de conjuguer un taux élevé d’activité professionnelle pour les femmes et une démographie dynamique qui sont aujourd’hui deux atouts majeurs. D’autre part, elle est présente sur l’ensemble du territoire, y compris dans les zones rurales. De plus, premier maillon de notre École publique, elle permet la mixité sociale aujourd’hui très fragilisée. Inscrite dans notre Service public d’éducation, la scolarisation maternelle est un levier essentiel pour une vraie politique de prévention de l’échec scolaire avec notamment l’intervention des Rased. Pour le SE-Unsa, l’école maternelle doit être reconnue comme la première étape du socle commun en s’insérant naturellement dans la scolarité obligatoire.

L’école maternelle doit être reconnue comme la première étape du socle commun en s’insérant naturellement dans la scolarité obligatoire

Lieu des premiers apprentissages Les effets déterminants de la scolarisation en école maternelle sur le développement des enfants, sur leurs premiers apprentissages et sur leur réussite scolaire ultérieure sont établis. Maîtriser la langue, entrer dans l’écrit, construire les notions mathématiques, vivre et apprendre dans le collectif, sont autant de compétences qui font cruellement défaut chaque année à quelques enfants pour lesquels les familles n’ont pas réussi à se résoudre à la scolarisation avant la grande section ou le CP. Pour autant, la question des conséquences d’une scolarité trop précoce, pour l’enfant, doit être traitée avec attention. L’obligation scolaire à 3 ans ne veut pas dire que ces jeunes enfants ont l’obligation de se transformer en élève le 1er septembre. Reconnaître l’école maternelle c’est notamment lui reconnaître sa capacité à faire grandir les enfants, favoriser leur développement et leurs apprentissages en fonction de leur maturité et de leurs besoins individuels. Les enseignants de maternelle ont développé de solides compétences professionnelles en la matière qui doivent être sauvées d’une calamiteuse réforme de la formation. Le SE-Unsa porte avec détermination le

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mandat d’une scolarité obligatoire à 3 ans depuis 2004. Sa proposition avance. Le directeur général de l’enseignement scolaire a déclaré, début avril, que «dans le futur, il n’est pas exclu que la maternelle devienne obligatoire». Le même mois, une proposition de loi socialiste en ce sens a été déposée au Sénat, mais elle a été repoussée. Le chemin est long, le débat nécessaire mais attention : l’école maternelle a besoin d’un soutien sans faille et les scepticismes bienveillants sont autant d’eau au moulin de ceux qui ne veulent pas s’attacher un boulet budgétaire. À la veille d’élections présidentielles, le SEUnsa prend ses responsabilités et s’engage pour l’école maternelle. Stéphane Crochet


La maternelle c’est essentiel ! Affirmons-le haut et fort, avant que cette école ne soit, définitivement, qu’un «gisement d’emplois» et qu’on ne lui substitue des jardins d’éveil. Vous aussi, engagezvous dans cette campagne : SIGNEZ ET FAITES SIGNER L’APPEL SUR www.se-unsa.org

Et les 2 ans ?

OUI, LA MATERNELLE ÇA COMPTE !

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IVERSES ÉTUDES MONTRENT QUE L’ÉCOLE MATERNELLE CONTRIBUE AU DÉVELOPPEMENT de nombreuses

habiletés et compétences en lien étroit avec les apprentissages scolaires effectués par la suite. D’après certaines recherches conduites à l’Irédu(1) (Morlaix, Suchaut, 2007), le niveau de maîtrise de certaines compétences développées au cours de l’école maternelle influe sur la maîtrise d’autres compétences plusieurs années plus tard. Les effets sur les apprentissages sont d’autant plus positifs que la scolarisation en maternelle a été longue. Plusieurs constats peuvent être faits sur la base de diverses recherches. • L’Irédu relève un impact positif sur les acquisitions scolaires des élèves, mesurées par des tests standardisés en français et en mathématiques. Elles seraient visibles jusqu’à la fin de l’école élémentaire. • La Depp(2) établit des conclusions également positives quant à la scolarisation précoce car, selon elle, les performances scolaires des enfants ayant fréquenté la maternelle pendant quatre années sont supérieures à celles des autres. • Sur le plan de l’équité sociale, certains travaux soulignent les aspects positifs de la maternelle. Il y a donc un choix politique à engager sur la place de l’école maternelle dans le système éducatif. (1) Institut de recherche sur l’Éducation. (2) Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance.

Dans certains secteurs, l’école maternelle est la seule structure d’accueil. C’est en appréhendant la politique globale de la petite enfance que nous ferons progresser la qualité de la préscolarisation dans notre pays. Compte tenu de sa qualité et de son implantation géographique sur tout le territoire, l’école maternelle peut remplir cette mission à condition que : • l’État et les collectivités locales lui reconnaissent clairement ce rôle ; • l’État s’engage dans une réflexion sérieuse sur les moyens matériels et humains nécessaires à la réussite de cette mission. Que fait un inspecteur d’académie quand il manque de postes ? Il limite l’accueil des enfants de 2 ans ou ne les comptabilise pas dans les effectifs des écoles maternelles ; il utilise les postes ainsi récupérés pour ouvrir des classes ailleurs. Beau tour de passe-passe... qui montre à quel point les IA, sur injonction du ministère, font peu de cas de la scolarisation des enfants de 2 ans.

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INTERVIEW

La maternelle c’est essentiel Avec ton expérience, comment résumeraistu l’apport de l’école maternelle ? Florence Hurdebourcq : Tout d’abord, elle permet aux enfants d’adopter une posture d’élève. D’une part, parce que c’est un lieu où ils viennent grandir en apprenant et en prenant conscience de cela. D’autre part, parce qu’elle leur permet d’acquérir des habitudes, des comportements, un vocabulaire scolaires qui sont des outils indispensables pour réussir à l’École. Ensuite, l’école maternelle leur enseigne des savoirs. Tout ce qu’il est nécessaire de connaître en matière d’écrit et de code avant d’entrer dans l’apprentissage concret de la lecture, en matière de nombres pour pouvoir apprendre à compter. L’école maternelle leur apporte aussi toute la maîtrise des gestes et des outils graphiques pour pouvoir apprendre à écrire. De manière plus générale, c’est un lieu qui apprend aux enfants à entrer dans une réflexion sur le monde et son fonctionnement. Et puis surtout, c’est le premier lieu de socialisation pour bon nombre d’enfants, ce qu’elle leur apporte en termes de «vivre ensemble», de respect de l’autre, de décentration, de tolérance à la frustration sont majeurs. C’est donc tant au niveau du développement et de l’épanouissement individuel de l’enfant que pour le préparer à poursuivre sa scolarité que se situent les apports de l’école maternelle, à mon sens. Quels sont pour toi les enjeux de la scolarité obligatoire à 3 ans ? F. H. : Pour moi, ces enjeux se situent autour de plusieurs formes de reconnaissance. Tout d’abord, rendre la scolarité obligatoire à 3 ans serait la reconnaissance d’une pratique établie aujourd’hui. C’est montrer aux parents qu’ils ont fait le bon choix pour leur enfant. C’est ensuite donner pleinement à l’école maternelle son statut d’école en tant que lieu d’éducation et d’instruction. C’est reconnaître que tous les enfants de notre

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Après plusieurs années en classes maternelles rurales, Florence Hurdebourcq, professeur à l’école maternelle Gambetta de Bergerac (24), fait sa troisième rentrée dans une structure urbaine aux caractéristiques de l’éducation prioritaire.

société ont besoin de ce lieu pour devenir élèves, puis citoyens. C’est aussi reconnaître que ce que fait l’école maternelle ne peut pas être fait ailleurs : jardins d’éveil, cahiers de vacances ou sites Internet ! C’est enfin reconnaître que les enseignants de maternelle sont des professionnels de l’enseignement au même titre que leurs autres collègues. Rendre la scolarité obligatoire à partir de 3 ans, c’est dire haut et fort que l’école maternelle n’est pas une garderie améliorée et qu’elle est un outil indispensable dans la lutte contre l’échec scolaire et les inégalités sociales. Propos recueillis par Stéphane Crochet


L’AGEEM Cette association a pour buts : • d’étudier toutes questions d’ordre pédagogique en vue du progrès et du perfectionnement de l’éducation dans les écoles maternelles publiques ; • de défendre et promouvoir les droits et intérêts généraux des enfants des écoles et classes maternelles publiques, en même temps que ceux de l’équipe éducative. L’Ageem informe ses adhérents sur les différentes recherches pédagogiques. Elle fait connaître les expériences innovantes et positives favorisant à la fois développement, épanouissement et apprentissage des enfants. L’Ageem dispose de sections départementales et de relais académiques qui organisent des débats, des conférences, des expositions… Pour savoir ce qui se passe près de chez vous, rendez-vous sur http://ageem.fr/?Nous-connaitre

REPÈRES

L’école maternelle, fleuron de l’institution scolaire que nous envient de nombreux pays, est-elle en danger ? Quel est l’intérêt de la scolarisation dès 2 ans ? Les jardins d’éveil -privés- viendront-ils remplacer la petite section gratuite ? L’Éducation doit-elle être rentable ? Quelle place réservons-nous à l’enfant dans notre société ? Au fil d’un dialogue informel, où s’entrecroisent les expériences d’enseignants, des références historiques, des données chiffrées actuelles, les auteurs nous alertent sur ce qui menace aujourd’hui la scolarisation des enfants de 2 ans, et plus généralement l’école maternelle. Ils nous invitent à réfléchir sur les conséquences des choix politiques et économiques qui ne se soucient ni de l’intérêt supérieur de l’enfant ni de l’égalité des chances pour construire le monde de demain. « École maternelle : cri d’alarme ! », Joss Berger Tancerel et Michel Berges, éditions Érès, 168p. - 10€.

Si l’école maternelle est si importante, c’est qu’elle a une lourde mission : favoriser la rencontre avec d’autres cultures, engager dans un nouveau rapport au monde et permettre une scolarité réussie, pour tous. Quels objets de travail sont nécessaires au développement des jeunes élèves ? Avec quelles modalités de transmission ? Comment penser l’articulation entre la mobilisation individuelle (c’est un sujet qui apprend) et le rôle collectif (c’est avec les autres qu’il apprend) ? Comment permettre à tous de construire le sens de l’école et de leur présence ? Cet ouvrage apporte des réponses à la hauteur d’une véritable ambition pour permettre une scolarité réussie pour tous. Point fort : ici, la théorie est vraiment au service de la pratique par des sujets concrets et des conseils efficaces : le jour de la rentrée, apprendre des gestes d’évidence (couper par exemple), les rituels, les affichages, le travail langagier... « Pratiques et réussite pour que la maternelle fasse école », sous la direction de Christine Passerieux, éditions chronique sociale, 264p. - 15,90€

Enseigner en petite section Voici un livre très complet et organisé en trois parties : • administratif : les textes officiels, les spécificités du système scolaire français, le métier de PE, le fonctionnement de l’école ; • pédagogie : les spécificités, les dispositifs, les outils pratiques, la classe au quotidien, les ressources ; • relationnel : les enseignants et les parents d’élèves, l’équipe pédagogique, les intervenants extérieurs, l’école maternelle. «3, 2, 1,… Enseignez en classe de petite section», Marie-Christine Dœuff, Florence Mathevon, Maris Verrey, Studyrama, 400p. - 22€.

DES FERMETURES À TOUT VA… Voici quelques chiffres de fermetures de classes maternelles à la rentrée 2011 : •Bouches-du-Rhône : 23 ; •Pas-de-Calais : 69 ; •Yvelines : 35 ; •Landes : 3 ; •Charente-Maritime : 13 (+4 en ballottage) ; •Paris : 15 ; •Bas-Rhin : 15… et des modifications en chaînes dans les RPI.

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P ERSONNELS VIOLENCES ET INCIVILITÉS

Parlons-en !

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LORS DU DERNIER COMITÉ MINISTÉRIEL

D’HYGIÈNE sécurité saisi sur les

risques psychosociaux, nous avons lancé une alerte officielle à notre employeur. En effet, alors que celui-ci commence à intégrer cette problématique sociétale, il génère lui-même, pour ses personnels, la souffrance qu’il dit vouloir combattre. Organisation du travail, conditions d’exercice, charge de travail, violences et incivilités doivent être prises en considération par l’employeur (cf accord «santé au travail» de novembre 2009 dans la Fonction publique). Ainsi, nos collègues nous sollicitent régulièrement à propos des violences et incivilités qu’ils subissent de plus en plus. Aujourd’hui, ils ne connaissent que vaguement l’existence du droit de retrait qui, généralement, n’est pourtant pas la réponse adaptée à leur situation. L’employeur continue donc à ignorer les faits et se contente de menacer et de retirer des journées de salaire. Cela ne peut pas continuer ainsi.

Des pistes à suivre

Dominique Thoby

Syndicat des

SUIVI DE L’ACCORDNON-TITULAIRES

L

E MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE a réuni début juillet l’ensemble

Pour l’Unsa, sur chaque lieu de travail, doit être ouvert un registre de santé et de sécurité au travail comme le prévoit la réglementation. Les personnels doivent pouvoir y consigner toutes les observations relatives à la prévention des risques professionnels : risque observé ou encouru, accident ou incident vu ou vécu, dysfonctionnement d’une installation… Les CHS, futurs CHS-conditions de travail, doivent être avisés de ces signalements. L’Unsa va donc continuer son action pour que les CHS-CT soient un véritable lieu de défense et de protection des personnels.

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DR : Fresque réalisée par les lycéens de Vitry (Val-de-Marne)

enseignants - Unsa • www.se-unsa.org

des syndicats sur la mise en œuvre du dispositif d’accès à la titularisation tel qu’il est prévu dans le protocole d’accord Fonction publique que l’Unsa a signé. Dans un premier temps, il a été procédé à un état des lieux de l’emploi précaire. Force est de constater que notre ministère a des difficultés à recenser tous ses précaires ! Dans un deuxième temps, ont été présentées les pistes de réflexion de l’administration concernant le dispositif d’accès à la titularisation. Alors qu’au niveau du projet de loi Fonction publique, nous avons obtenu avec les autres syndicats signataires qu’y soit bien mentionné, en priorité, l’examen professionnel, puis les concours réservés ; le ministère de l’Éducation nationale avait quant à lui gommé l’examen professionnel... L’Unsa est donc intervenue pour exiger que le ministère réunisse les syndicats signataires à la rentrée pour nous proposer un autre projet.


Le départ est retardé pour les mères de trois enfants puisque la loi Woerth, en plus de supprimer ce dispositif de retraite particulier, pourrait produire des dommages collatéraux concernant les collègues du premier degré qui en bénéficient. La possibilité de départ en cours d’année, pour ces collègues, pourrait en effet disparaître. L’article du code de l’Éducation n’ouvre plus, suite à la loi, cette possibilité aux parents de trois enfants et plus. Le SE-Unsa intervient auprès du ministère afin que ce droit soit rétabli. Pour permettre à la prestation «chèques-vacances» d’être plus attractive et de toucher un plus large champ de bénéficiaires, l’Unsa-Fonction publique a obtenu la révision du barème d’accessibilité (augmentation du RFR(*) de 15%) et la création d'une tranche de bonification à 30%. Par ailleurs, nous avons demandé qu’une véritable campagne d'information soit réalisée à destination de tous les agents titulaires, contractuels et retraités. Pour en savoir plus : www.fonctionpublique-chequesvacances.fr

HORS DE FRANCE

Toujours à vos côtés

A

À LA SECTION HORS DE FRANCE, la rentrée des classes s’étire, se décale et parfois s’annule en fonction des réalités géopolitiques d’une part, ou de la simple localisation géographique d’autre part. Pour les pays du rythme nord, les plus nombreux, on reprend ou on a déjà repris le chemin de l’école alors que pour ceux du rythme sud, on prépare déjà celle de 2012. Depuis le début de l’année cependant, une nouvelle réalité s’est révélée pour les nombreux collègues partis enseigner à l’étranger. Si les risques liés aux catastrophes naturelles n’ont pas faibli, les crises politiques se sont quant à elles propagées à un rythme soutenu. À l’heure où le régime de Kadhafi semble enfin voir ses jours comptés, le Lycée français de Tripoli est fermé depuis le printemps et, en Syrie, la rentrée vient d’être repoussée au 19 septembre.

Au SE-Unsa, nous suivons de très près, jour après jour, les évolutions pour accompagner au mieux nos collègues, interpeller les autorités politiques quant aux risques pour les personnels et exiger que des mesures soient prises. Plus que jamais, le SE-Unsa est sollicité, écouté et entendu et c’est avec confiance et enthousiasme que l’équipe du Hors de France aborde cette nouvelle rentrée. Philippe Chauveau

(*) Revenu fiscal de référence.

L’Ipsi est reconduite jusqu’en 2012. Cette indemnité particulière de sujétion et d’installation accordée aux personnels affectés en Guyane, Saint-Martin ou SaintBarthélémy est reconduite jusqu’au 30 septembre 2012 sous sa forme actuelle. Le ministère de la Fonction publique envisage à terme la mise en place d’un système modulant le montant de l’indemnité selon le lieu de nomination au sein des territoires concernés. Le SE-Unsa demande son élargissement à Mayotte.

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P ERSONNELS premier degré

ACTION

Urgence direction et fonction n e m e n t de l’école

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COMME EN TÉMOIGNENT LES 10 000 SIGNATURES desquels l’indépendance du projet pédagopar la pétition du SE-Unsa «Le gique vis-à-vis des responsables politiques bricolage ça suffit !», les équipes sont arrivées locaux et le pilotage de la structure par un enseià l’épuisement. Elles sont dans l’impossibilité gnant qui ne doit pas être supérieur de faire face aux attentes toujours croissantes hiérarchique. des familles, de l’institution et des partenaires. Parallèlement à ces propositions d’évolution Pour le SE-Unsa, il n’y a pas structurelle, le SE-Unsa demande de solution univoque au des améliorations immédiates Des améliorations problème du fonctionles directrices et directeurs. tout de suite pour la pour nement de l’école mais un Les décharges de service doivent panel de solutions, en fonction de directeur être toutes augmentées et libérer fonction de la diversité du les directeurs de la charge d’une territoire, pour aller de la création de regrou- classe à partir de 7 classes. Ils conserveraient pements pédagogiques d’écoles publiques à la alors des heures d’enseignement définies en création d’établissements publics communaux équipe : décloisonnements, projets spécifiques, ou intercommunaux. Le SE-Unsa pose plusieurs aide individualisée… L’indemnité mensuelle conditions à tout projet de modification de doit être portée à 250 € et les bonifications l’organisation de l’école, aux premiers rangs indiciaires revalorisées. Les aides à la fonction comme l’assistance administrative ne doivent plus se discuter. Des emplois stables et qualifiés FAIRE RESPECTER NOS DROITS ! doivent être créés. Les textes sont clairs : chaque enseignant a une résidence L’école est sous tension. Pour administrative ; dès qu’il en sort pour des raisons retrouver une atmosphère de professionnelles, il a droit à des frais de déplacement. travail aussi studieuse qu’épaL’administration s’assied sur le droit. C’est inacceptable ! Pour vous aider, les sections nouissante, le SE-Unsa propose locales(*) du SE-Unsa tiennent que l’on avance concrètement. à votre disposition un kit pour Pour connaître toutes nos profaire respecter le droit. positions : www.se-unsa.org (*) Contacts sur www.se-unsa.org rubrique «PE».

RECUEILLIES

Stéphane Crochet

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Syndicat des

enseignants - Unsa • www.se-unsa.org

En septembre, je bloque ! Effectifs, enquêtes, statistiques, le SE-Unsa appelle à n’effectuer aucune remontée administrative durant le mois de septembre. Les directrices et les directeurs ne vont pas indéfiniment combler les défaillances d’un employeur qui ne tient pas parole. L’aide administrative, reconnue par le protocole d’accord signé en 2006, doit être pérennisée avec des emplois stables et qualifiés au lieu d’être supprimée.


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PERSONNEL second

S

degré

VIE SCOLAIRE

AFFECTATIONDES STAGIAIRES

Une rentrée difficile

C

Dans quelles conditions va se faire la rentrée 2011 dans un contexte de suppressions de postes toujours plus dure ? La vie scolaire subit de plein fouet le «faire toujours plus avec toujours moins».

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LA RENTRÉE SCOLAIRE 2011 se fait dans une ambiance particulière, avec une tension palpable. La machine à broyer budgétaire poursuit son œuvre avec tous les dégâts collatéraux que l’on sait et la vie scolaire n’est pas épargnée, loin s’en faut ! Les effectifs d’assistants d’éducation se réduisent comme peau de chagrin. De leur côté, les contrats aidés vont disparaître après avoir été mis sur la sellette à plusieurs reprises. Cette situation mine un peu plus le moral des équipes de vie scolaire déjà fragilisées par ce turn-over permanent.

ETTE SESSION 2012 A INAUGURÉ UNE NOUVELLE

ÉTAPE dans le démantèlement du dialogue social, en supprimant les groupes de travail paritaires d’affectation des stagiaires lauréats des concours. Les représentants des personnels, ces «empêcheurs de tourner en rond», ont été mis à distance. Au-delà de la «simplification» de la procédure pour l’administration, le système n’y a pas gagné en efficacité, loin s’en faut. En effet, ces groupes de travail avaient pour vertu principale de laisser une possibilité de correction des erreurs avant quelque publication de résultats que ce soit. Leur suppression et la procédure d’échanges mise en place font que les situations sont revues a posteriori. Ainsi, nombre de lauréats ont dû déchanter lorsque leur affectation a été revue après rectification. En termes de gestion des ressources humaines, c’est une régression avérée. Pour le SE-Unsa, il est indispensable de rétablir ces groupes de travail ministériels et académiques.

De plus les CPE, qui ont déjà subi une perte de 800 postes depuis 2005, voient leur charge de travail (procédures de lutte contre l’absentéisme, nouvel accompagnement des sanctions…) et leurs responsabilités augmenter, sans contrepartie financière. Le SE-Unsa dénonce le fait que les CPE bénéficient d’un ratio de l’ordre de 5% quand par exemple, les certifiés, les professeurs d’EPS ou les PLP bénéficient d’un taux de 7%. Le SE-Unsa, deuxième syndicat représentatif chez les CPE, continue d’agir pour que l’ensemble des acteurs de la vie scolaire se sentent enfin reconnu professionnellement. Les élections professionnelles d’octobre 2011 sont un moyen de nous soutenir dans notre démarche. Pour que ça change, votez et faites voter pour les listes SE-Unsa et Unsa. Michel Martinet

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P ERSONNELS second degré EPS LE SE-UNSA EXIGE LE RESPECT DES DÉCRETS DE 50

Devenir certifié, reconnaissance assurée R

EMIS EN CAUSE PAR GILLES

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POSEZ CETTE QUESTION SIMPLE à vos collègues nos élèves, alors pourquoi cette spécificité ? d’EPS : quel est votre statut à l’Éducation À l’heure du socle commun de compétences nationale ? Plus de la moitié vous répon- au collège ou de l’accompagnement dront «certifié d’EPS», persuadés d’avoir le pédagogique au lycée, nous ne pouvons même statut que leurs collègues des autres plus faire cavaliers seuls ! disciplines. Contrairement au Snep-FSU, Pourtant, il n’en est rien. SE-Unsa affirme que nous La tentation pourrait le À l’heure des suppresdevons intégrer au plus vite être de confondre le corps des certifiés. Nous sions massives de postes, la tentation du devons œuvrer pour la sport et EPS gouvernement pourrait défense de l’ensemble du être de confondre sport et EPS, privilégiant monde éducatif et supprimer les barrières des intervenants sportifs dans nos établis- entre les corps qui orientent souvent vers sements scolaires. L’accompagnement des décisions individuelles. éducatif volet sportif et les expériences Cette intégration devra bien évidemment «Cours le matin, sport l’après-midi», encou- prendre en compte la place du sport scolaire ragées cette année, sont des exemples de auquel les collègues sont attachés. cette confusion, facilitant la participation En octobre, lors des élections professiond’intervenants extérieurs à l’Éducation nelles, encouragez le changement en nationale et fragilisant un peu plus la place choisissant l’intégration des professeurs des professeurs d’EPS dans le système d’EPS dans le corps des certifiés, votez SEéducatif. Unsa ! Nous travaillons tous pour la réussite de Yann Chandivert

DE ROBIEN, les décrets de 50 avaient finalement été rétablis en 2007 suite à l’action syndicale. Aujourd’hui, des recteurs les remettent en cause plus sournoisement. L’art.4 du décret 50-581 prévoit une majoration d’une heure pour les enseignants qui ont des classes dont l’effectif est inférieur à vingt élèves. Des recteurs veulent appliquer cette disposition aux groupes de sciences notamment. Par la même, ils modifient la lettre du décret qui indique explicitement «classe». Ailleurs, on veut appliquer les dispositions des décrets de 50 aux PLP. Ils ne sont pas concernés. Leur statut particulier prévoit un chapitre spécifique sur leurs obligations de service. En cas de difficultés contactez votre section locale.

Professeur d’EPS, un métier accidentogène ! Les enseignants d’EPS ont trois fois plus d’accidents de travail que les autres corps. Fort de ce constat, le SE-Unsa exige une visite médicale régulière pour l’ensemble des enseignants. Des actions de prévention, de formation, mais aussi des possibilités diverses de reconversion doivent être envisagées.

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Syndicat des

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VOIE PROFESSIONNELLE

Défendre un Service public de qualité Les effets néfastes de la politique gouvernementale sur la formation professionnelle et les restrictions budgétaires se font durement ressentir dans les établissements. Des PLP de l’académie de Rouen témoignent du marasme ambiant.

Marie-Annick Roussel,

Guillaume Prévost,

communication bureautique LP du Tréport (zone rurale).

lettres histoire, LP de Grand Couronne (zone prioritaire) banlieue de Rouen.

SYNDICAT L’AVIS DU

COMPTE TENU DE NOTRE ISOLEMENT GÉOGRAPHIQUE et afin d’offrir une poursuite d’études de proximité à nos élèves de CAP cuisine, restaurant et services, nous avons demandé la création d’un Bac pro. En novembre 2010, des inspecteurs ont mis en avant une perspective d’ouverture. En janvier, changement de programme, nous avons appris l’ouverture du bac pro mais la fermeture de nos trois CAP ! L’incompréhension a laissé place à la colère et à une forte mobilisation de l’ensemble de la communauté éducative : grève, sollicitation de la presse et des élus locaux... En audience au rectorat, nous avons expliqué que nos élèves de CAP n’ont pas le niveau pour intégrer directement un bac pro en sortant de la 3e. On nous a rétorqué que nos élèves iraient au CFA (privé, à 30 km) ou au LP «voisin» (privé, à 50 km). Nous parlions de formation de proximité adaptée, on nous a ÉLEVER LE NIVEAU DE TOUS LES ÉLÈVES, avec répondu «1 élève de CAP coûte des classes plus nombreuses, plus 10 000 €» ! hétérogènes et une année en moins Les suppressions de nos CAP et d’enseignement : c’est l’impossible équation l’ouverture du bac Pro ont été qui nous est posée par la généralisation du confirmées. Raison invoquée : bac Pro 3 ans. Au départ, les nouveaux «vivier insuffisant pour le CAP et programmes avaient de quoi susciter le bac». l’enthousiasme. Sauf qu’en plus d’effectifs Notre déception est grande, classe en augmentation, les regroupements d’autant plus que les résultats des de sections imposés en classe de première examens aux CAP 2011 sont excelaccentuent l’hétérogénéité (déjà grandislents et que la liste complésante) des classes de seconde. mentaire pour le bac Pro est Avec la baisse des dédoublements, ce sont longue, mais nous restons donc, à nouveau, les élèves les plus fragiles toujours déterminés et combatifs. qui en subiront les conséquences.

NADINE MORANO A POUR MISSION

de faire du chiffre en faveur de l’apprentissage et les recteurs sont sommés d’y concourir tout en supprimant des postes. Les CAP sous statut scolaire se retrouvent «naturellement» dans la ligne de mire et peu importe l’aménagement du territoire ! Parallèlement, les conditions de travail se dégradent et ce particulièrement en enseignement général : effectifs surchargés, moins de dédoublement, hétérogénéité croissante... À tous les niveaux, le SE-Unsa soutient les collègues et se bat pour défendre et promouvoir un véritable Service public et laïque d’enseignement professionnel.

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LA PAGE DE L’ GEL DES SALAIRES «Oui à l’augmentation des salaires dans la Fonction publique !» À l’appel de plusieurs organisations syndicales de la Fonction publique, une pétition est en ligne sur www.unsa-fp.org. Élisabeth David, secrétaire générale de l’Unsa-Fonction publique et les autres organisations syndicales de la Fonction publique avaient d’ailleurs claqué la porte lors du deuxième rendez-vous de négociations salariales.

DÉPENDANCE L’Unsa a approuvé le rapport du Conseil économique social et environnemental rendu en juin dernier. S’il ne reprend pas toutes les préconisations de l’Unsa, il place bien la personne âgée au centre, ce qui est fondamental. L’avis affirme aussi le principe de la construction d’un droit universel et se situe bien dans la prise en compte des besoins liés à la démographie. En effet, il considère, comme l’Unsa, que le financement de ce risque ne doit pas être du ressort des seules victimes et de leur famille. Reste à savoir ce que le gouvernement fera de cette contribution au débat. Le rapport est consultable sur www.lecese.fr/index.php/rapp orts-et-avis/la-dependancedes-personnes-agees

INTERVIEW

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Il faut des choix justes Où en est-on de la crise à cette rentrée ? Luc Bérille : Les chiffres encourageants du début 2011 ont laissé la place à une croissance quasi nulle pour le 2nd trimestre. L’énorme crise financière de 2008-2009 a conduit à un surendettement généralisé des États. Les monnaies, dont l’Euro, sont fragilisées. La machine économique reste largement enrayée, en France comme dans le monde. L’emploi en est la première victime : le chômage s’est encore accru en juin. Avec 2/3 des emplois créés qui sont précaires, l’intégration des jeunes arrivant sur le marché du travail à cette rentrée sera très difficile.

Luc Bérille, secrétaire général de l’Unsa, répond à nos questions sur la dette publique et la crise.

Quelle action syndicale ? L. B. : Dans une situation aussi difficile, le problème n’est pas de faire de l’agitation mais d’être efficaces. Il faut, et ne pas se tromper sur ce qu’on revendique, et prendre en compte le niveau possible de mobilisation. C’est le sens du travail de l’Unsa dans l’intersyndicale. Propos recueillis par Stéphanie Valmaggia-Desmaison (*) Loi en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat (2007).

Quelle stratégie l’Unsa défendelle face à cette situation ? L. B. : Le plan antidéficit présenté par M. Fillon ne contient pas les choix clairs et justes qui seraient nécessaires. À l’évidence, l’efficacité implique plus d’intégration européenne. Quant au problème de la dette, il faut le traiter dans un esprit de justice sociale, en particulier fiscalement. Mais on ne peut davantage ignorer la question centrale de l’emploi qui nécessite une relance ciblée de l’économie et pas de s’arcbouter sur la défense politicienne des restes de la loi Tépa(*). C’est ce que l’Unsa a demandé au Premier ministre le 30 août, en insistant sur le danger qu’une politique stricte d’austérité fait peser sur la cohésion sociale.

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S OCIÉTÉ CONCURRENCE SCOLAIRE

L’École, un bien public !

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LES AGENCES DE NOTATION FERAIENT-ELLES ÉCOLE ? de militants et de lobbyistes vénérant le C’est en tout cas ce que voudraient les plus marché, mais leur influence est réelle. Le radicaux des ultralibéraux. Ainsi l’Ifrap(*), gouvernement leur a d’ailleurs accordé en l’officine en France des tenants du «tout 2009 la reconnaissance d’utilité publique et marché», multiplie les ils ont tribune ouverte chez les attaques contre les services Nous sommes parlementaires. publics et les fonctionnaires. Aux enseignants de l’Unsa, si soucieux Ce «think tank», qui lors de sa nous sommes soucieux de création en 1985 avait pour de l’amélioration l’amélioration des perforbut de «lutter contre la de notre École et de la des performances mances bureaucratie», produit des bonne utilisation des deniers de notre École publics, nous refusons d’entrer rapports à tour de bras : hôpitaux, système de dans le piège que nous tendent protection sociale, transport ferroviaire, Pôle ces sombres individus : comparaison n’est emploi, École. Aucun secteur du public n’y pas raison. Entrer dans cette logique nous échappe et les pseudo-résultats des pseudo- ferait tourner le dos à un principe simple, études de l’Ifrap ne varient pas : le privé est fort et par conséquent incompatible avec toujours, comme c’est curieux, plus toute volonté marchande : l’Éducation est performant et moins cher... Et l’on peut se un droit humain fondamental et l’École, un procurer ces documents sur leur site mais bien public ! Laurent Escure … en les achetant ! Que les choses soient (*) Fondation pour la recherche sur les administrations claires : bien sûr, il ne s’agit que d’un groupe et les politiques publiques.

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Congrès mondial de l’IE Le congrès de l’Internationale de l’Éducation (IE) s’est tenu au Cap, du 22 au 26 juillet. 1800 délégués venus de 154 pays ont adopté un projet politique pour les quatre prochaines années : une éducation de qualité pour bâtir l’avenir. La première exigence est fondamentale : «L’éducation est un droit humain et un bien public ; elle doit être financée sur des fonds publics et fondée sur une réglementation publique». Ce texte demande par ailleurs que 6% des PIB soient consacrés à l’Éducation. Une résolution, rappelant qu’en période de crise l’Éducation publique doit être protégée et soutenue, a également été adoptée. L’UnsaÉducation était présente et Patrick Gonthier a été réélu au bureau exécutif. Un cahier, un crayon pour les enfants d’Haïti Pour une rentrée solidaire, nous vous invitons à vous mobiliser dans le cadre de l’opération «Un cahier, un crayon» qui concerne, cette année, les enfants d’Haïti. Notre ONG Solidarité Laïque, en partenariat avec la MAE et la Maif, organise du 5 septembre au 30 novembre 2011 cette collecte de fournitures scolaires. Pour participer et découvrir le dossier pédagogique de l’opération (poster, jeu-concours...) www.uncahieruncrayon.org


Parenthèses (Une brochure)

Pour la réussite de tous les élèves, la reconnaissance et le respect des personnels et un Service public de qualité, retrouvez les 12 propositions s choses du SE-Unsa pour que le L’O femmes 12. www.se-unsa.org s 20 geNUntetdèles chan

+4,2%

• +4,2% c’est la hausse du coût de la rentrée universitaire 2011, selon une enquête du syndicat étudiant Unef. • +6,8% c’est la hausse du coût de la rentrée scolaire, avec un montant moyen de 187 euros, une augmentation surtout imputable à la flambée du prix de la pâte à papier.

+6,8%

Les Nations Unies viennent de créer une agence dédiée à la condition féminine, l’ONU-Femmes, consacrée à «la lutte contre les NOUVELLE) inégalités entre les sexes» et (BONNE «l’émancipation femmes». Un bémol : son financeLa ville dedes New-York a commencé dimanche ment… 24 juillet à célébrer ses premières unions homosexuelles après que le Sénat de l'État a approuvé la loi reconnaissant le droit au mariage entre personnes du même sexe.

(Un site)

( Car ton rouge)

Bac : Fraude urs, tremble z! Le ministre a nnonce «la to lérance zéro» pour les frau d e urs. Il veut «élabo rer une doctr ine de sécurité d es locaux se n sibles» et rédig er une «chart e de déontologie» pour les pers onnels ayant a ccès aux suje ts.

L’OCCE a un nouveau site Internet. Vous y trouverez encore plus de ressources et d’informations. L’Office central de la coopération à l'école est un organisme national. Il propose des actions pédagogiques, des ressources, des publications, des formations… Allez les découvrir sur www.occe.coop

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A P R È S

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Directeur remar-

C’est la rentrée. Pour commencer septembre en douceur, voici quelques livres charmants sur la rentrée : • Pauline, Nina et Antoine sont de très bonne humeur, c’est la rentrée des classes ! Une histoire «à l’envers» dans laquelle les enfants sont heureux et impatients de se retrouver et où les parents sont très peu pressés de les y emmener, traînent des pieds et boudent sur le chemin de l’école. «La rentrée des mamans», J. Hoestland, C et D. Millet, éditions Bayard, dès 3 ans - 4,90€.

• La rentrée commence mal pour la jeune maîtresse. En effet, Dolorès se réveille et, affolée, part à l’école en chemise de nuit. Quand enfin ses élèves arrivent, elle se sent très intimidée. Les maîtresses auraient-elles aussi peur de la rentrée que leurs élèves ? «La rentrée de la maîtresse», A. Bertron, A. Scheffle, éditions Bayard, dès 3 ans - 4,90€.

• Léo, Noé, Ana et les autres font leur rentrée en CP, c’est très intimidant car tout est nouveau : l’école, les copains et la maîtresse ! Une nouvelle collection spécialement conçue pour les accompagner tout au long de cette année d’apprentissage de la lecture.

Retrouvez la totalité de nos sélections «culture» sur www.se-unsa.org rubrique «Culture : après la classe»

«Je suis en CP», Magdalena/E. Ristord, collection «Je commence à lire», éditions Flammarion, dès 6 ans - 4,95€.

À Rouen, se trouve le musée national de l’Éducation, et il vaut le déplacement. Issu du musée pédagogique créé en 1879 par Jules Ferry, il regroupe des collections liées à l’Éducation (scolaire et extra scolaire) : matériel pédagogique, mobilier scolaire, travaux d’élèves, jeux et jouets. Rattaché au CNDP depuis janvier 2011, il s’est enrichi au début du mois de juillet d’un nouveau centre de ressources et de recherches. Ce lieu d’études possède un fonds documentaire et iconographique unique en Europe, de par l’ancienneté, la diversité (950 000) et la complémentarité des pièces à disposition. Ce pilier d’histoire et de savoir est à découvrir. «Musée national de l’Éducation», 6 rue de Bihorel, www.cndp.fr/musee

Le ton est donné dès la couverture : «À quel âge faut-il fixer l’âge de la retraite pour qu’on n’ait jamais à la verser ?» ! Des dessins largement inspirés de Reiser, réalisés comme lui à l’encre noire, allient expressivité et humour en soulignant souvent avec férocité les travers des personnages. Avec des données chiffrées et des annonces présidentielles mises à mal, confrontées à la réalité, Demos croque la crise financière de 2008 et les retraites, les rémunérations des dirigeants, les délocalisations, le plein emploi, les fonds de réserve des retraites, le bouclier fiscal. À lire avant les présidentielles de 2012 ! «Le petit livre noir des retraites», Démos, 14€.

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C L A S S E quable du Théâtre du Rond-point depuis dix ans, Jean-Michel Ribes n’en est pas moins un auteur de grand talent. Sa pièce «Musée haut-musée bas» dans laquelle il taquinait l’univers des musées a eu un beau succès mérité. Gageons sans risque que sa dernière création «René l’énervé» subira le même sort. Sous la forme d’un opéra bouffe débridé, il épingle le monde de la politique et soigne ses aigreurs dues, depuis quelques années à la «gouvernance» de notre pays. Si le titre fait fortement penser à un certain Nicolas S., la satire mouche plus largement la cynique ronde politique dans son ensemble. Rire, danser et chanter, plutôt que d’en pleurer, c’est le parti pris de Ribes. En essayant de sortir la société du coma dans lequel elle semble plongée, et puisque les hommes politiques font du spectacle, les gens du spectacle ne se doivent-ils pas de faire un peu de politique ?... «René l’énervé», opéra bouffe et tumultueux de Jean-Michel Ribes, 7 septembre - 29 octobre, théâtre du Rond-Point, Paris. www.theatredurondpoint.fr - www.fnac.com

La fête des sorties culturelles s’agrandit pour sa 4 édition e

et s’installe dans un nouveau quartier : le Bassin de la Villette ! «Spectaculaire», c’est son nom, est l’occasion unique d’organiser son année culturelle en un seul weekend. Plus de 250 institutions culturelles (musées, théâtres, salles de spectacles, centres culturels, départements, régions françaises, offices de tourisme, châteaux) dévoilent de manière festive leur programmation de l’année à venir et proposent des offres exceptionnelles. C’est aussi une façon vivante d’aller à la rencontre des artistes en découvrant plus de 100 programmes gratuits : mini-concerts, extraits de spectacle, rencontres, ateliers pour enfants,... Il y en a pour tous les goûts ! «Spectaculaire», samedi 24 et dimanche 25 septembre de 11h à 19h Quai de la Loire, bassin de la Vilette, Paris 19e. Accès libre. Pour tout savoir : www.spectaculaire.com




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