Book Scarpellini Marvina

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Pour réaliser ce projet, je me suis basée sur deux mots : citation et autoportrait. J’ai choisi ces deux mots pour les rattacher aux notions telles que le corps, l’esprit, l’âme et l’identité qui m’interpellent. Le projet repose sur la recherche de soi et donc le corps qui se questionne en trois étapes. Pour ce faire, je me suis inspirée de plusieurs artistes tels que Andy Warhol pour son autoportrait, Magritte, Giuseppe Penone ou encore Francis Bacon ; mais aussi philosophes à partir desquels j’ai réfléchi sur des citations tout en essayant de les illustrer : Platon, Nietzsche et Hegel. Ces trois philosophes ont une vision différente, c’est pourquoi je les aie choisis pour créer une recherche, certes identitaire, mais aussi d’un point de vue philosophique dans mon projet qui s’apparente à une dissertation. « Le corps est le tombeau de l’âme. » de Platon « Nul n’est plus que soi même étranger à soi même. » de Nietzsche « Éveiller l’âme, tel est dit on, le but final de l’art. » de Hegel ’ai réalisé un triptyque dans lequel les trois étapes apparaissent : l’âme est retenue prisonnière ; elle se recherche ; et pour finir, elle peut éventuellement se dévoiler à travers l’art comme le précise Hegel. De plus j’ai voulu y intégrer l’idée du tatouage pour illustrer la citation de Hegel, car c’est, pour moi, un réel moyen de s’exprimer. Nous intégrons des parties de nous (la plupart du temps) sur notre corps en nous les tatouant ; nous faisons ressurgir sur la peau , sur le corps, ce qui parfois peut être caché au plus profond de nous, même si ce ne sont parfois pas des travaux très explicites. Les pièces de tatouages font donc éternellement partie intégrante de celui qui les porte. Par là, il peut même en apprendre plus sur lui-même. Dans un autre sens, nous pouvons dire que l’art peut aider. C’est un outil qui amène à un « dévoilement sous le voile ».

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Ce second projet repose sur la réappropriation de deux oeuvres de Jérôme Bosch qui sont «La tentation de Saint Antoine» et «Le jardin des délices». Nous pouvons remarquer que la religion et la monstruosité sont les thèmes principaux de ces deux tableaux. J’ai donc choisi d’utiliser l’art du Tatouage pour reprendre ces deux tableaux en reprenant des monstres et des personnages, en les redessinant. Après les avoir mis sur papiers, je les ai scannés et crée une composition via Photoshop pour pouvoir l’imprimer sur papier transparent et par la suite la projeter sur le buste et les bras d’un de mes camarades. Pour la technique et le style, je me suis inspirée de dessins de Jacob Dahlstrup Jensen. Pour cela j’ai choisi l’idée du tatouage, non comme un élément décoratif, mais plutôt comme une marque sociale et en laissant apparaître l’oeuvre directement sur le corps; le corps devient ici support d’une oeuvre et support d’une histoire. En effet, au siècle dernier, les tatoués étaient vus comme des voyous, les délinquants, ou encore des assassins. La plupart du temps, les prisonniers étaient tatoués et choisissaient des sujets bien particuliers en rapport avec leur passé ou leurs actes. Le rendu photo en noir et blanc renforce davantage cette idée. Les histoires qui sont racontées dans les tableaux de Jérome Bosch m’ont ainsi beaucoup inspirées et peuvent être en total lien avec l’histoire d ‘un prisonnier : La religion, la tentation, le choix d’y céder. J’ai donc choisi d’illustrer la religion sur le bras droit en y illustrant la main de Dieu, Adam et Eve. Pour les tentations, j’ai, sur le torse, placé saint Antoine et des monstres qui lui tournent autour et sur le ventre, les « enfants d’Adam et Eve » qui gouttent à la pomme. Et enfin pour le choix d’y céder, j’ai choisi d’y intégrer la main de Dieu ensanglantée suivie de plusieurs monstres repris dans ceux qui se trouvent dans le tableau. L’histoire de ce prisonnier est donc toute tracée, de son bras droit à son bras gauche en trois parties comme dans les tableaux de Jérôme Bosch. Pour le rendu final, j’ai réalisé une série de photos comme l’ont fait Sergei Vasiliev, ou encore Robert Gumpert dans American prisons tattoos.

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Nous avons remarqué que dans les rues de Sartène, mais surtout dans nos morceaux attitrés appelés « carottes », les fenêtres étaient toujours fermées. Peu de gens se promènent, mais en revanche beaucoup de voitures passent dans les petites rues. Lorsque nous nous installions près du four pour étudier l’espace et l’architecture, les gens passent, mais restent très distants ; la place du four est souvent vide, très peu de gens s’y réunissent. Après avoir fait de nombreuses observations, nous avons voulu créer un espace à la fois privé et public d’assez vivant qui entraînerait aussi la participation des habitants de nos carottes qui eux laissent souvent leurs fenêtres fermées ainsi que les volets. Dans un premier temps, nous avons eu l’idée d’installer un salon dans cet espace architectural. On a donc fabriqué des meubles en carton. Le carton a été choisi pour son côté brut, nous avons voulu garder cette idée de brut, d’extérieur, de recyclage ; notre influence majeure sur ce côté-là est l’arte povera.

Par la suite, nous avons fait appel aux habitants en leur demandant de nous donner des objets qu’ils verraient obligatoirement dans un salon. Avec cela, nous avons fini la mise en scène de notre faux salon. Nous avons donc pris des photos en exposant ce salon sous plusieurs endroits, sous différentes formes aussi. Pour la photo finale, nous avons choisi une photo où nous étions toutes les deux en action dans notre salon extérieur. Pour les murs, nous avons décidé de les « habiller » de fleurs, d’herbes montantes pour redonner vie à notre morceau de carotte, en plus du salon. Nous délimitons notre salon avec les fleurs. Elles marquent la vie, le mouvement; mais elles peuvent tou aussi bien connoter le manque. Nous avons décidé de combler ce manque avec cette installation et le traitement infographique qui suit.

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Pour ce projet, j’ai réalisé une série d’installations pour mettre en valeur le corps féminin à travers la fragmentation. Elles comportent une photographie de gros plan d’une partie du corps au format Polaroid ou un croquis, un drapé vrai ou dessiné et un crâne. J’ai volontairement varié les médiums pour étudier le sujet sous différentes formes. Souvent, le drapé recouvre le corps comme nous pouvons le voir chez Magritte dans «Les Amants» ou Janine Antoni avec sa sculpture «Saddle»; mais j’ai plutôt travaillé le drapé comme le font Lili Dujouri ou encore Robert Morris pour que celui-ci soit une continuité de la photographie. Les photos Polaroid font apparaître des images cachées. Nous ne voyons pas réellement ce qui est photographié. En plaçant le crane à la fin du drapé, je crée un contraste entre l’enveloppe corporelle, marque de vie et le crane qui connote la mort. De plus, certaines parties du corps que j’ai voulu représenter connotent la vie, la mise au monde; le crâne, qui se trouve à la fin du drapé, en serait la conclusion. J’ai voulu rendre les photos assez pictorialistes pour accentuer cette idée de nature morte et de vanité.

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