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Le wiki boom Dans une volonté de capitaliser les savoirs et les savoir-faire, la tendance est à l’utilisation de dispositifs inspirés du Web 2.0 dans les organisations : zoom sur le « wiki », dernière pratique en vogue, qui marque le passage d’une culture orale à une culture écrite dans la production du savoir utile à l’entreprise.
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es flux d’informations sont multiples dans les organisations. Or, pour que les informations aient un sens, elles doivent être converties par les hommes en ressources utiles et utilisables pour tout le monde. Pour faciliter le traitement et la mutualisation des informations, les organisations intègrent des dispositifs inspirés des modèles du Web. On mise à la fois sur davantage de participation individuelle et sur une optimisation du travail collaboratif. Aujourd’hui on parle beaucoup d’Entreprise 2.0, le concept désignant l’application des pratiques du Web 2.0 au sein des entreprises. Dans ce contexte, on observe l’émergence d’une nouvelle pratique : le wiki. Arrivé peu après l’Intranet, le wiki offre une vision radicalement nouvelle : il sert à partager et diffuser des informations susceptibles d’être enrichies et structurées par tous les acteurs de l’organisation.
Une approche optimiste Téléchargeable gratuitement, le dispositif offre une grande facilité d’installation, puis d’utilisation. Son utilité est conditionnée avant tout par une évolution du rapport à la connaissance vers l’acceptation et la participation à un langage commun, « une intelligence collective », incarnées dans la pratique de l’écriture. Passer d’une culture d’entreprise plutôt « orale » à une culture écrite n’est pas évident. Sébastien Sauteur, animateur du blog Valeurs d’Usages et res-
ponsable de la formation « Collaborer en mode projet avec un wiki » explique « qu’un certain nombre de personnes ne sont pas spécialement à l’aise avec l’écrit. Ce n’est pas tant un problème de maîtrise des fondamentaux (orthographe ou grammaire) de la langue, que la crainte peut-être de ne pas être suffisamment précis, compris, ou pertinent, séducteur... Ceci dit on n’attend pas des contributeurs d’un wiki qu’ils possèdent une belle prose, il faut essayer d’être synthétique ». On part du postulat que l’individu est producteur et autorégulateur : la raison d’être du wiki se trouve dans l’interaction des contributions individuelles. Comme l’indique Sébastien Sauteur, il faut savoir que : « Ce que je publie sur un wiki ne m’appartient plus, cela appartient à une communauté qui va pouvoir le « critiquer » publiquement, et le modifier, le faire évoluer. La voix
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de l’individu s’efface derrière celle d’un collectif ». Grâce à la mise en jeu de l’expression personnelle et le développement de l’esprit critique, le wiki peut, par nature, favoriser l’émergence des consensus au sein de l’organisation. Cependant, la généralisation des compétences qu’implique une telle pratique conduit à la nécessité de s’interroger sur ses conséquences éventuelles. Dans un premier temps, il faudrait identifier les facteurs d’une mauvaise appréhension du wiki : une résistance au changement ou un manque de motivation par exemple, afin de pallier ses risques, qui pourraient être des problèmes de régulation des informations ou d’incompréhension entre les collaborateurs. Enfin, dans un plus long terme, être en mesure de dire s’il s’agit d’une menace pour le métier de responsable de communication. Le concept du wiki a été inventé en 1995 par Ward Cunningham. Si vous répétez le mot deux fois, vous savez dire « vite » en hawaïen. Tout le monde connaît au moins un site qui fonctionne sous wiki : l’encyclopédie Wikipédia. Le principe : la co-construction des savoirs par les utilisateurs, qui sont libres d’intervenir dans la rédaction de textes déjà écrits par d’autres. Tous les sites gérés par un dispositif wiki sont conçus à partir d’une démarche collaborative.