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SUR LES PAS DE CHAMPAGNAT

SERVICE DE LA TUTELLE 45 rue d’Inkermann 69006 LYON www.maristes.fr

Vision mariste de l'éducation


D

Présentation

ans les années 90, à partir du travail de la commission provinciale d’animation pédagogique et avec le lancement de la formation mariste pour les acteurs de nos communautés éducatives, le besoin de reformuler la pensée éducative de Marcellin Champagnat se fait sentir . C’est ainsi qu’une équipe composée de frères, de chefs d’établissement et d’enseignants laïcs, coordonnée par le frère Maurice Bergeret, élabore le « Texte de référence de l’éducateur mariste » qui sera publié en 1997. A la même période est élaboré par une commission internationale pour les éducateurs maristes, frères et laïcs des cinq continents, le document « La mission éducative mariste, un projet pour aujourd’hui. »

En 2010 il nous a paru nécessaire de rédiger une nouvelle version du « Texte de référence de l’éducateur mariste » qui prenne en compte le document « La mission éducative mariste ». Le texte que vous avez entre les mains est le fruit d’un travail d’équipe (Conseil de la formation et groupes d’enseignants), coordonné par le frère Henri Vignau. Publié en 2012, il s’adresse à tous les responsables, à tous les enseignants, éducateurs et divers personnels administratifs et de service travaillant dans les établissements d’enseignement et d’éducation sous tutelle des frères maristes en France.

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Sommaire 03 Introduction

05 La présence e† l'écoute

11 L'a††en†ion aux plus défavorisés 17 La simplicité 23 L'esprit de famille 29 Le travail e† la créa†ivi†é

35 Tous impliqués tous responsables 37 L'annonce de l' Évangile


Introduction L’école mariste aujourd’hui

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u sein de l’Enseignement catholique

Nos établissements catholiques d’enseignement sont liés à l’Etat par contrat. Ils participent de ce fait à la mission de service public. D’autre part, insérés chacun dans un diocèse, ils ont une mission d’Eglise. Ouverts à tous, dans le respect des consciences, ils sont choisis librement par les familles. Nos écoles ne sont pas catholiques par leur recrutement mais par leur projet. Le caractère propre d’un établissement catholique est l’expression d’une vision chrétienne de l’homme qui traverse et éclaire les choix pédagogiques et éducatifs. « Chaque établissement catholique d'enseignement constitue une communauté éducative placée sous la responsabilité du Chef d'Etablissement et formée des élèves, des parents, des personnels d'enseignement, d'éducation, d’administration et de service, des prêtres et des autres personnes qui participent à l'animation pastorale, des gestionnaires, des anciens élèves…. » "(Statuts de l’Enseignement catholique, article 3) La communauté éducative est toujours un défi à relever. Elle exige confiance mutuelle, respect du statut et du rôle de chacun, concertation. Elle trouve sa cohérence dans la volonté de mettre en oeuvre le projet éducatif au service des jeunes.

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S

ur les pas de Marcellin Champagnat

Nos établissements sous tutelle mariste, s’inscrivent dans une tradition éducative qui remonte à Saint Marcellin Champagnat fondateur des frères maristes au début du XIX siècle. Né à Marlhes village de la Loire, en 1789, à la veille de la Révolution, il devint prêtre après une scolarité tardive et difficile. La situation culturelle et spirituelle de la jeunesse des campagnes le poussa à 27 ans à fonder en janvier 1817 une congrégation de frères destinés à l’instruction, à l’éducation chrétienne de la jeunesse. Marie, mère et éducatrice est leur modèle et leur protectrice, d’où leur nom de frères maristes ou petits frères de Marie, présents dans 79 pays.

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aractéristiques du projet mariste d’éducation

« Une école mariste est à la fois un lieu d’enseignement, de vie et d’évangélisation. Comme école, elle conduit les élèves à apprendre à connaître, à apprendre à faire, à vivre ensemble et tout particulièrement apprendre à être. Comme école catholique, elle est une communauté dans laquelle la foi, l’espérance et l’amour sont vécus et partagés et où les élèves sont progressivement initiés à l’idéal de vie où s’harmonisent foi, culture et vie. Comme école de tradition mariste elle adopte l’approche éducative de Marcellin Champagnat. »(Mission éducative mariste, un projet pour aujourd’hui, MEM p.71) Cinq valeurs expriment cette tradition : la présence et l’écoute, l’attention aux plus défavorisés, la simplicité, l’esprit de famille, le travail et la créativité. Ces valeurs à la fois humanistes et évangéliques sont pour nous marquées d’esprit marial. Dans ce document ces valeurs sont éclairées par des textes fondateurs et suivies d’invitations à un approfondissement et à une mise en pratique créative dans l’aujourd’hui de nos établissements. Le projet d’éducation issu de Marcellin Champagnat et de ses frères, garde sa pertinence et son dynamisme. Il inspire des milliers de frères et de laïcs à travers le monde au service de plus de 600.000 enfants et jeunes.

Le regard porté sur chaque élève doit pouvoir dire je crois en lui.


La présence

et l 'écoute


La présence

et l 'écoute

Une équipe éducative attentive à chacun pour l’accompagner et le faire grandir.

M

arcellin

« S’il ne s’agissait disait Marcellin Champagnat que d’enseigner les sciences humaines aux enfants, les frères ne seraient pas nécessaires ; car les maîtres d’école suffiraient à cette tâche. Si nous ne prétendions que donner l’instruction religieuse nous nous contenterions d’être de simples catéchistes, de réunir une heure chaque jour les enfants et de leur faire répéter les vérités chrétiennes. Mais notre but est de mieux faire ; nous voulons élever les enfants, c'est-à-dire les instruire de leurs devoirs, leur apprendre à les pratiquer, leur donner l’esprit, les sentiments du christianisme, les habitudes religieuses, les vertus du chrétien et du bon citoyen. Pour cela il faut que nous soyons instituteurs, que nous vivions au milieu des enfants et qu’ils soient longtemps avec nous… C’est encore dans le but de donner plus parfaitement l’éducation que Marcellin Champagnat permet aux frères de recevoir des pensionnaires et qu’il veut dans chaque maison d’école qu’il y ait une cour pour faire amuser les enfants. » (Vie p.547-8)


Marcellin ne cesse de répéter : « L’éducation est avant tout l’œuvre du bon exemple. Pour bien élever les enfants il faut les aimer et les aimer tous également ». (Vie p.550) Vicaire à La Valla il porte secours à une femme vivant dans la misère et qui meurt laissant un enfant de 9 ans Jean-Baptiste Berne. Marcellin confie à ses frères cet enfant qui a déjà des comportements délinquants. Les efforts éducatifs se soldent par de l’indiscipline, des injures, des fugues. Les frères après avoir tout essayé, découragés, demandent au Père Champagnat de le renvoyer. Marcellin les encourage : « Nous avons adopté cet enfant , il ne nous est plus possible de l’abandonner. » La patience et l’affection des frères vont provoquer un changement profond chez ce jeune qui par la suite deviendra frère ! (Vie p.523-5)

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ujourd’hui à la suite de Marcellin

« Nous éduquons surtout en étant présents aux enfants et aux jeunes, en étant attentifs à leurs besoins. Nous leur donnons du temps au-delà des rapports simplement professionnels, essayant de les connaitre individuellement. Nous voulons rejoindre les jeunes dans leur milieu de vie, dans leur culture. Nous aidons les enfants et les jeunes par notre présence préventive, nos conseils. Notre attitude se veut respectueuse, exigeante, optimiste et soucieuse de leur croissance personnelle. Par notre accueil, notre écoute, notre attitude de dialogue, nous suscitons la confiance des jeunes et encourageons leur ouverture. » (MEM 99,101,102)

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la manière de Marie

Marie et Joseph initient Jésus à la culture et à la foi du peuple juif. Le style de Marie pose les fondements de toute action éducative: écoute, attente patiente, intériorité et disponibilité. Comme Marie nous éduquons et nous évangélisons par la présence. « Pourquoi nous as-tu fait cela ? » dit Marie à Jésus adolescent qui a faussé compagnie à ses parents à la fin d’un pèlerinage à Jérusalem. « Ton père et moi nous te cherchons depuis trois jours !» Comme Marie au Cénacle au milieu des apôtres, joyeusement, simplement, nous apportons la Bonne Nouvelle par notre présence et notre foi. (Lc 2, 21-32, Lc 2, 41-50)


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ttitudes éducatives à promouvoir

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Veiller à entretenir un climat d’écoute et de respect dans nos établissements. Etre attentif à l’exemplarité de nos attitudes devant les jeunes. Rappeler à l’élève les exigences de son métier (écoute et prise en compte de la parole de l’adulte). Considérer chaque élève, quel que soit son âge ou son histoire, comme une personne en devenir. Se montrer disponible et à l'écoute des jeunes. Permettre à l’élève de s’exprimer avant toute décision le concernant. Valoriser la richesse des rencontres réelles face aux limites des échanges virtuels (réseaux sociaux, téléphones portables…).

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ctions pédagogiques à entreprendre

Avoir quelle que soit sa fonction, sa "porte" suffisamment ouverte pour écouter les adultes ou les jeunes ("porte" peut aussi signifier oreille, cœur, intelligence, temps de présence physique...). Instaurer des temps et des lieux d'écoute où chacun peut trouver des personnes pour répondre à ses besoins. Se préoccuper en équipe éducative ( conseils de classe) de prendre l’enfant/ le jeune là où il en est, comme il est, pour l’accompagner dans ses projets. Savoir donner une nouvelle chance. Encourager la formation des élèves et des professeurs afin qu'ils puissent prendre et exercer des responsabilités dans la confiance. Veiller dans toute situation délicate (orientation-sanction, risque de renvoi…) à privilégier des attitudes et des réponses constructives pour l’avenir de l’élève. Faire participer les élèves aux instances de concertation de l’établissement dans le domaine pédagogique ou extrascolaire. Développer l'éducation au choix pour que l’orientation de chaque jeune harmonise capacités et projet personnel. Aider l'élève dans le cadre d’un accompagnement personnel, à évaluer son travail et son comportement.


L'attention aux plus

dĂŠfavorisĂŠs


L' attention

aux plus défavorisés

Une communauté éducative attentive à VIVRE une solidarité interne qui appelle à une ouverture sur le monde.

M

arcellin

Peu après son arrivée comme vicaire à La Valla Marcellin est appelé auprès d’un adolescent de 17 ans Jean-Baptiste Montagne, qui se meurt sans connaître Dieu. Cet évènement le bouleverse et le pousse à ne pas tarder à lancer son projet de fondation d’une congrégation de frères pour l’éducation chrétienne des jeunes. (Vie p.61-2) « .. il trouva un certain nombre de parents pauvres et négligents qui laissaient leurs enfants dans l’ignorance des vérités de la religion, ne les envoyant ni à l’école ni au catéchisme ; il prit ces enfants, les plaça chez les frères et se chargea de les nourrir et de les habiller. La première année il en eut douze. Les années suivantes ce nombre augmenta encore, il en reçut autant que la maison put en contenir. » (Vie p.522)


« Prenez un grand soin des enfants pauvres, des plus ignorants et de ceux qui sont les plus bornés, témoignez à ces sortes d’enfants beaucoup de bonté, interrogez les souvent et ne craignez pas de leur montrer en toute occasion que vous les estimez et que vous les aimez d’autant plus qu’ils sont moins pourvus des avantages et des biens de la nature. » (Vie p.520) « Tous les diocèses du monde entrent dans nos vues » ; (Lettre du P. Champagnat à l’évêque d’Autun, mai 1837.)

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ujourd’hui à la suite de Marcellin

« Nous sensibilisons les équipes éducatives afin qu’elles développent des projets d’attention personnalisée aux élèves et aux jeunes avec priorité pour ceux qui sont en difficulté éducative, sociale, affective. » ( plan stratégique provincial) « Nous éduquons à la solidarité tout d’abord en accueillant dans nos écoles des jeunes de différentes religions, de divers milieux sociaux, des jeunes défavorisés ou marginalisés. Pour aider nos élèves à vivre au sein d’un tel pluralisme, nous formons à la tolérance, nous éduquons au dialogue. Nous favorisons un climat d’acceptation, de respect et d’encouragement mutuel en invitant les plus forts à aider les plus faibles. » (MEM 152) Nous éduquons également pour la solidarité en la présentant comme un impératif moral qui s’impose à toute l’humanité étant donné l’interdépendance des nations… elle est constitutive de l’agir chrétien. Nous développons l’ouverture aux besoins matériels, culturels ou spirituels des hommes et des femmes de notre temps. Nous engageons nos élèves dans des activités caritatives qui les mettent en contact avec les situations locales de pauvreté et nous mobilisons la communauté scolaire tout entière autour de projets concrets de solidarité. (MEM 153-4) « Nous formons les jeunes pour qu’ils grandissent comme personnes engagées dans la construction d’une société juste et solidaire, respectueuses de la vie, attentives à l’écologie, afin de parvenir à un monde meilleur et durable. » (Actes du XXIème Chapitre général-2009-, p.54.) Nous sommes attentifs à impulser un nouveau travail éducatif réalisé en réseaux maristes locaux, nationaux et internationaux. (Assemblée internationale de la Mission mariste. -Mendes/Brésil- 2007, p.84)

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la manière de Marie

Marie a inspiré le style missionnaire de Marcellin. Elle reçoit l’Esprit Saint à l’Annonciation. Son « oui » la rend disponible à la volonté du Seigneur et aux besoins de sa cousine Elisabeth. Première disciple du Christ, Marie est pour nous un modèle d’écoute, d’accueil du message de Dieu et d’attention aux autres. A Cana, Marie se rend compte du manque de vin et pour ne pas que la fête des noces soit gâchée, elle intervient auprès de Jésus. (Lc 1, 26-38, Lc 4, 14-24, Jn 2, 1-12.)


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ttitudes éducatives à promouvoir

Entre adultes

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Favoriser l'entraide et le travail en équipe. Avoir le souci de partager les peines (deuil, difficultés familiales…) et les joies (naissance, mariage, succès…) Etre attentif aux personnes en difficultés professionnelles.

A l'égard des élèves

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Etre attentif aux élèves en difficulté scolaire, familiale ou autre. Aider le jeune à ne pas perdre espoir en l’avenir. Sensibiliser les jeunes aux injustices et aux pauvretés proches et/ou lointaines. Initier des occasions d’engagement social et humanitaire.

A l’égard des membres de la communauté éducative S’interdire les remarques blessantes. Chercher à être positif dans son regard, ses paroles, ses appréciations. Etre discret, délicat, respectueux. Se montrer solidaire face aux difficultés rencontrées par l’établissement.

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ctions pédagogiques à entreprendre

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Solidarité interne

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Favoriser le monitorat par des élèves de niveaux supérieurs et le tutorat par les enseignants et les personnels de l’établissement. Informer les élèves, les entourer, leur donner la possibilité de rencontrer des gens compétents (psychologues, médecins ...), quand ils sont confrontés à des difficultés de la vie ou à des manques de repères dans le domaine affectif et sexuel. Se former pour assurer l’accueil des différences et permettre l’intégration des élèves en situation de handicap.. Prendre en compte les difficultés d’ordre financier.

Solidarité externe Mettre en place avec les élèves des actions de solidarité et d'entraide à l’égard de catégories sociales défavorisées. Lancer des campagnes de réflexion à partir de questions concernant les pays en voie développement et inviter à l’engagement. Sensibiliser et agir en faveur du développement durable. Favoriser l'apprentissage de la citoyenneté et le respect de notre environnerment (éco-responsabilité,…..)


La simplicitĂŠ


La simplicité Une communauté éducative mariste où la qualité des relations est un élément essentiel

M

arcellin

« Persuadé que pour faire le bien et pour porter les hommes à Dieu, il faut avoir leur affection et leur estime, l’abbé Champagnat s’appliqua dès son arrivée à La Valla à gagner la confiance des habitants de cette paroisse. Son caractère gai, franc, ouvert, son air simple, modeste, riant et noble tout à la fois lui servirent beaucoup pour cela. En passant dans les rues et lorsqu’il rencontrait quelques personnes il avait toujours un bon mot, une louange, une parole de consolation, d’encouragement, de félicitation à leur adresser. Parlant familièrement avec tout le monde, il savait se mettre à la portée de chacun, se plier à son caractère, entrer dans ses vues, dans sa manière de comprendre les choses… ... Il était toujours prêt et se montrait toujours complaisant à quelque moment qu’on réclamât ses services ou qu’on l’appelât à l’église ou auprès des malades. » (Vie, p.41-2)


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ujourd’hui à la suite de Marcellin

« Notre simplicité s’exprime surtout par des rapports vrais, sincères, sans prétention ni calcul. Nous exprimons nos convictions et nous voulons être cohérents dans nos rapports et nos attitudes… A la simplicité nous joignons l’humilité et la modestie qui constituent les trois violettes de notre tradition mariste. Nous cherchons à faire le bien discrètement. Conscients de nos dons et de nos limites, nous pouvons être plus compréhensifs envers les jeunes et nous respectons leur dignité et leur liberté. Nous incitons les jeunes à adopter la simplicité comme valeur, à être eux-mêmes en toute circonstance ouverts et vrais, à avoir le courage de leur convictions.

Dans un monde où domine le superficiel, nous les aidons dans leur estime d’eux-mêmes et des autres pour ce qu’ils sont, sans se laisser égarer par l’avoir et le succès facile. Nous leur montrons la valeur d’une vie unifiée, équilibrée, inspirée par l’amour, bâtie sur le roc de l’amour de Dieu. » (MEM 103,104,106)

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la manière de Marie

Marie à Nazareth, femme et laïque est pour nous un modèle de vie simple et laborieuse. (Lc 1, 26-38) Marie à Cana met les serviteurs en relation avec Jésus puis s’efface. (Jn 2, 1-11.)

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ttitudes éducatives à promouvoir

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Relations entre adultes

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Accueillir toutes les personnes de la même manière : sans excès de civilités pour certains, ni manque de considération pour d'autres. Accueillir les enfants de toutes familles, classes sociales, race ou religion même si notre image devait en souffrir. Penser que les enfants ou les jeunes nous regardent : la simplicité de nos relations entre adultes a valeur de témoignage.

Relations adultes/enfants, jeunes

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Prendre l'élève tel qu'il est et non pas tel que nous voudrions qu'il soit. Aider à aller au-delà du paraître et du superficiel. Favoriser les rencontres et les échanges informels. Permettre l’échange des convictions dans un dialogue ou des débats qui respectent les différences. Utiliser un langage oral et écrit (consignes, règlements de classe, d'école...) compréhensible, lisible et applicable.

Relations entre jeunes Veiller à ce que les relations entre élèves soient empreintes de tolérance, d'accueil et de bienveillance.


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ctions pédagogiques à entreprendre

Se mettre à la portée de chacun. Respecter et faire respecter le droit à l’erreur. Proposer des temps d’écoute et d’échange entre adultes et élèves. Favoriser la participation de l’élève.

Prévoir : • Des moments festifs et des activités autres que professionnelles. • Des temps de rencontres notamment artistiques, culturelles, sportives et religieuses permettant aux élèves de rencontrer et percevoir les enseignants d’une autre manière..

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"Tous les diocèses du monde entrent dans nos vues." (Marcellin Champagnat) Ensemble bâtissons un monde plus solidaire !


L'esprit

de famille


L'esprit

de famille

Une communauté éducative qui développe en son sein l'esprit de famille.

M

arcellin

« Ayant obtenu la permission de quitter le presbytère, il vint se fixer pour toujours chez les frères transportant lui-même son petit mobilier.. Comme le bon pasteur, il était toujours à la tête de son petit troupeau : il travaillait avec les frères, soit à cultiver la terre, soit à faire des clous ; prenait ses récréations avec eux, visitait les classes pour encourager les élèves et pour diriger les maîtres, donnait en particulier des leçons à ces derniers, les formait à la surveillance des enfants et aux autres parties de l’éducation. Les frères avaient pour lui la plus grande vénération, ils l’aimaient comme leur père ; mais comme ils étaient des hommes simples et qu’ils comprenaient peu les convenances, tout en lui portant un profond respect ils vivaient avec lui presque comme avec un égal». (Vie p. 78.) « L’esprit d’une école de Frères doit être un esprit de famille. Or dans une bonne famille, ce sont les sentiments de respect, d’amour, de confiance réciproque qui dominent et non la crainte des châtiments » (Vie p. 452.)


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ujourd’hui à la suite de Marcellin

« Partout où nous sommes nous nous engageons à bâtir une communauté éducative avec tous ceux qui s’associent à nos projets, avec les jeunes et leurs familles. Un sentiment d’accueil, d’acceptation et d’appartenance chaleureuse doit prévaloir. Chacun doit se sentir à l’aise parmi nous, estimé et valorisé quelle que soit sa fonction ou son rang social. Comme dans une famille unie nous partageons les joies, les difficultés de la vie. Nous rappelons clairement les exigences d’honnêteté, de respect mutuel et de tolérance ; nous montrons aux jeunes que nous croyons en leur bonté et que nous ne confondons pas la personne avec ses actes quand des fautes sont commises. Nous nous faisons confiance, disposés à nous pardonner, à nous réconcilier.» (MEM 108,109)

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la manière de Marie

A Nazareth, Marie et Joseph attentifs à l’éducation de Jésus, l’accompagnent, l’aident à entrer en relation, à regarder le monde et à découvrir sa vocation . (Lc 2,39-52, Mt 2, 19-23)

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ttitudes éducatives à promouvoir

Avoir le souci de la personne quelle que soit la taille de nos établissements. Privilégier l’esprit de famille comme composante de la logique d’entreprise. Se référer au projet éducatif pour aider à vivre les tensions et dépasser les conflits. Favoriser et développer respect, effort et implication de chacun en appliquant et partageant des règles de vie communes. Développer des relations entre tous les acteurs fondées sur la confiance et l’écoute mutuelle. Vivre les différences entre les personnes comme un enrichissement pour la communauté éducative. Accueillir et accompagner les nouveaux pour favoriser leur intégration. S’impliquer, quelque soit son statut, dans la vie et le projet de l’établissement. Etre ouvert aux propositions de formation du projet éducatif mariste qui enracine cet esprit de famille. Développer l’engagement des parents d’élèves dans la vie de l’établissement (BDI, conseils de classe, catéchèses, sorties, aide à projet, fête de fin d’année …) Associer les anciens élèves comme source possible d’ouverture et d’entraide (forum, stages, recherches d’emploi, partenariat …)


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ctions pédagogiques à entreprendre

Promouvoir des journées spécifiques pour favoriser la cohésion de groupes ou de niveaux.

Associer les élèves à la vie de l'établissement :

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• Développer le rôle des délégués d'élèves. • Développer les activités de participation

à l’intérieur de l’établissement : club, Projet d'Action Educative, Association sportive, portes ouvertes,…

Porter attention à la qualité d’ambiance de la classe : • Pédagogie de l'entraide (monitorat, binômes...). • Activités stimulant les relations au sein du groupe-classe.

Impliquer les ainés auprès de plus jeunes par le témoignage de leurs expériences (collégiens au primaire, lycéens au collège, étudiants et actifs au lycée).

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Marie éducatrice (N.D. de l'Hermitage) Marie nous ouvre à la vie dans la confiance et l'espérance !


Le travail et

la crĂŠativitĂŠ


Le travail et

la créativ ité

Une communauté éducative inventive au service de tous les talents

M

arcellin bâtisseur

Retroussant les manches, prenant le pic pour attaquer le rocher, Marcellin sans ressources financières, mais avec une extraordinaire confiance en Dieu, entreprend avec l’aide de ses frères et de quelques ouvriers la construction d’une maison pouvant accueillir 150 personnes : l’Hermitage de Notre Dame. (Vie p. 125-133.)

M

arcellin pédagogue et formateur

Marcellin durant son enfance ayant rencontré d’énormes difficultés pour apprendre à lire, consacre beaucoup de réflexion, et d’énergie au problème d’apprentissage de la lecture. Après expérimentation auprès des enfants il est convaincu que ces difficultés viennent d’un


manque de formation et de méthode de la part des maîtres. A force d’étude et après avoir testé d’autres méthodes, après avoir consulté et en concertation avec un groupe de frères, il met au point une nouvelle méthode de lecture plus efficace, plus rationnelle .Il adopte la nouvelle prononciation des lettres. Il n’hésite pas à bousculer les frères attachés à des pratiques routinières obsolètes et à adopter pour toutes les écoles des frères la nouvelle méthode dont il présente la théorie et la pratique dans un manuel intitulé « Principes de lecture ». (Vie p.167-8) Marcellin durant les vacances d’été consacre plusieurs semaines à former ses frères à la mission d’éducateur et de catéchiste ainsi qu’aux diverses disciplines par des conférences, des séances de confrontation de pratiques pédagogiques, de partage d’expérience, d’entraide réciproque, de commissions de travail et d’examen. Il les initie au comportement à avoir face aux élèves, à la gestion du groupe classe, à la discipline. (Vie p. 462) Marcellin opte dès le début pour la méthode simultanée. Il prépare ses frères à adopter plus tard la méthode simultanée- mutuelle. Il introduit le chant dans l’éducation primaire. Il développe une pédagogie catéchétique. Il souhaite recueillir à l’Hermitage les orphelins des hospices pour leur donner une formation professionnelle. S’intéressant aux établissements de sourds- muets, il est prêt à envoyer des frères à Paris pour leur formation. Les intuitions éducatives de Marcellin, enrichies de la tradition, mais aussi de l’expérience des frères et de la pensée des meilleurs auteurs, paraîtront en 1853 dans le « Guide des écoles » : synthèse pédagogique, éducative qui orientera la pratique des frères pendant un siècle.

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ujourd’hui à la suite de Marcellin

« Marcellin le bâtisseur, nous apprend à retrousser les manches face aux urgences de la mission. Son exemple nous aide à être généreux, constants dans notre travail quotidien et dans nos projets de formation continue. Dans le cadre scolaire l’amour du travail implique la préparation soignée de nos cours et de nos activités éducatives, la correction des travaux et des projets des élèves, la planification et l’évaluation de nos activités. Cela exige que nous soyons prospectifs et créatifs pour mettre en place des réponses adaptées aux besoins des jeunes. Dans nos sociétés de consommation et de gaspillage nous éduquons les enfants et les jeunes à la dignité du travail. A notre exemple les jeunes découvrent que le travail est source d’épanouissement personnel, qu’il donne sens à la vie et contribue au bien être culturel, social et économique. Par une pédagogie de l’effort nous permettons aux jeunes de forger leur caractère, d’acquérir une volonté ferme, une conscience morale équilibrée et des valeurs solides pour bâtir leur avenir. Nous développons leurs capacités à gérer leur temps, leurs dons et à prendre des initiatives. Nous encourageons le travail d’équipe, nous favorisons leur esprit de collaboration et de service, leur ouverture sociale. » (MEM 112, 113, 114, 116)

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la manière de Marie

A l’Annonciation, l’attitude de Marie est faite d’une grande confiance, pour un projet qui la dépasse. (Lc 1 26-38.) Marie au pied de la Croix nous donne l’exemple du courage. (Jn 19,25-27.)


A -----

ttitudes éducatives à promouvoir Favoriser le mûrissement du projet personnel des élèves en valorisant le travail, les savoirs et la connaissance de soi. Avoir le souci de sa formation professionnelle pour actualiser et enrichir sa pratique. Encourager les pratiques innovantes en acceptant d’être bousculé dans ses habitudes. Privilégier l’acquisition de méthodes et de techniques de travail. Promouvoir et développer le travail en équipe. Avoir le souci d’éveiller et de développer le sens critique. Elaborer des propositions adaptées aux besoins et aux réalités de nos établissements. Permettre aux élèves de découvrir leurs talents et de les exploiter. Donner aux élèves les moyens d’envisager un projet professionnel et de construire leur projet de vie. Faire découvrir le plaisir d’apprendre et transmettre le goût de l’effort. Veiller à ce que toute création de nouvelle structure pédagogique tienne compte des élèves en difficulté.

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ctions pédagogiques à entreprendre

Accompagner le jeune dans sa démarche pour qu'il devienne acteur de ses apprentissages et de sa formation (Tutorat, Projet Personnel de l’Elève...). Permettre aux élèves de s’exprimer sur leur vécu scolaire et en tenir compte dans l’évolution de nos pratiques pédagogiques. Permettre aux élèves de reconsidérer leurs choix et de changer d’objectifs. Faire découvrir le monde du travail par une ouverture au milieu professionnel. Proposer de la souplesse dans l’organisation du temps scolaire pour mettre en œuvre des innovations. Favoriser à tout niveau la prise de responsabilités et d’autonomie (élèves délégués, responsables de foyer, professeur coordinateur, tuteur, Professeur Principal, animateur de projets…). Développer les outils de l'animation pédagogique (travail de groupe, échanges, interactivité, conseil pédagogique…) et imaginer de nouvelles pistes. Mettre en œuvre des pédagogies de projet pour permettre d’apprendre autrement et valoriser les compétences. Ouvrir à la culture et à l’actualité du monde. Mettre en valeur les travaux et la créativité des élèves


Tous impliqués

tous responsables

T

out enseignant, tout éducateur, tout personnel en école mariste, quelles que soient ses convictions, est invité à s’approprier ces valeurs parce qu’elles sont chemin d’humanisation. Ces valeurs humanistes sont enracinées dans l’Evangile.

Un établissement mariste se doit en premier lieu de traduire les valeurs de l’Evangile dans le quotidien pédagogique, éducatif, dans son organisation et ses projets ; les attitudes développées dans ce texte de référence nous situent dans cette dynamique. Ce document offre un modèle éducation intégrale inspirée par une vision chrétienne de la personne et de son développement. Aider à grandir en humanité fait partie intégrante de la démarche d’évangélisation. Mais pour être fidèle à son fondateur Marcellin Champagnat, à sa mission d’Eglise, une école mariste doit aller plus loin ; elle doit présenter la Bonne Nouvelle qu’est Jésus-Christ.

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L'annonce L

de l'Évangile

a proposition de la foi

Marcellin Champagnat nous invite à être semeurs de la Bonne Nouvelle de l’Evangile auprès des jeunes. Peu après son arrivée comme vicaire à La Valla, appelé auprès d’un adolescent de 17 ans Jean-Baptiste Montagne qui se meurt sans connaitre Dieu, il prend conscience de la détresse spirituelle de la jeunesse de son époque. Cet évènement le pousse à lancer sans tarder son projet de fondation d’une congrégation ayant pour mission l’éducation chrétienne des jeunes. (Vie p.61-2) Il répétait souvent : « Je ne puis voir un enfant sans avoir envie de lui dire combien Dieu l’aime. »(Vie p.504) Marcellin envoie ses premiers frères catéchiser les enfants et les adultes des hameaux de La Valla et du Bessat. Il consacre beaucoup de temps à la formation des frères dans le domaine de la catéchèse qu’il considère comme un ministère. (Vie p.505-20) L’école est pour lui le lieu où peut se vivre une profonde éducation chrétienne par l’enseignement, le témoignage des valeurs de l’Evangile dans le quotidien, la catéchèse, la prière. Il s’agit de « former de bons chrétiens et de vertueux citoyens » (Vie p.547)

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Marie est son modèle, sa référence. Marie et Joseph ont initié Jésus enfant à la connaissance de la première Alliance, aux pratiques de la religion juive, à la prière. Marie n’a pas prêché, elle s’est faite disciple de son fils. Elle a vécu dans la simplicité du quotidien les attitudes évangéliques. Au côté des disciples elle accompagne les premiers pas de l’Eglise. Marie est le modèle et la protectrice de nos écoles. Elle est aussi source d’inspiration dans nos attitudes et nos relations. Elle nous conduit à son fils et nous ouvre aux autres. Ceux qui dans notre établissement partagent la foi en Jésus-Christ (Chefs d’établissement, enseignants, éducateurs, divers personnels, élèves, parents...) ont le souci de constituer une communauté chrétienne visible, ouverte, qui se rassemble pour partager et célébrer sa foi. En lien avec l’équipe pastorale, l’équipe mariste locale veille à la mise en acte de l’intuition éducative et évangélisatrice de Marcellin Champagnat. Les adultes engagés dans la pastorale de l’établissement respectent et prennent en compte la diversité des cheminements des jeunes et des adultes.

C

onclusion

Si ce document ne veut pas être un référentiel des compétences de l’éducateur mariste, il doit permettre une relecture personnelle et collective. Il se présente comme une source d’inspiration pour la pratique éducative, pour les projets personnels, ou les projets d’établissement. Son ambition est d'aider chacun des adultes acteurs dans nos communautés éducatives à vivre, à incarner le rêve de Marcellin Champagnat au service des jeunes du XXIème siècle.


Nous croyons que le charisme de Marcellin Champagnat est toujours actuel. Nous croyons en notre mission partagée d’éducateurs maristes. Nous croyons en notre vocation au service des jeunes avec une préférence pour les pauvres et les exclus. Nous croyons en notre mission d’orienter les jeunes vers des valeurs fondamentales, de construire un monde meilleur et de faire connaitre et aimer Jésus-Christ. Nous croyons que pour élever les enfants et les jeunes comme Marie le fit pour Jésus, nous devons d’abord les aimer, et les aimer tous également. Nous croyons en la valeur de l’éducation intégrale que nous proposons dans nos écoles. Nous croyons au sens de notre présence créative et porteuse d’espoir spécialement auprès des plus défavorisés. (Mission éducative mariste, p. 97-8)


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